DICTIONNAIRE MYTHOLOGIQUE UNIVERSEL TYPO.CK Al'HIE DE H. FIRMIN D1DOT — MBSNIL (EURE) DICTIONNAIRE MYTHOLOGIQUE UNIVERSEL U BIOGRAPHIE MYTHIQUE DES DIEUX ET DES PERSONNAGES FABULEUX DE LA GREC F. m. l' ITALIE , DE l'ÉGYPTE , DE L^NDE , DE LA CHINE, DU JAPON DE LA SCANDINAVIE , DE LA GAULE, DE L r AMI RIQT.E , DE LA POLYNÉSIE, ETC., ETC. Ouvrage composé sur un plan entièrement neuf PAR LE D 1 E. JACOBJ 4 t TRADUIT DE L'ALLEMAND , REFONDU ET COMPLETE PAR TH. BERNARD PARIS LIBRAIRIE DE FIRMIN DIDOT FRÈRES, FILS ET O" IMPRIMEURS DE l' INSTITUT, RUE JACOB, 56 1863 ✓1 ; PRÉFACE. L'ouvrage dont nous offrons ici la traduction au public français jouit en Allemagne d'une faveur qui, nous l'espérons, ne lui manquera pas dans notre pays , où les travaux des étrangers trouvent toujours un bienveillant accueil. L'intérêt qui s'est attaché aux études consciencieu- ses de l'auteur de la Symbolique sur les religions anciennes , et aux développements que lui a donnés son savant interprète M. Guigniaut, nous permet d'espérer un succès pareil, malgré l'opposition qui existe entre le système de l'école syncrétiste et celui de M. Jacobi. Ce n'est pas ici le lieu d'exposer l'idée qui domine le livre auquel nous serions heureux d'assurer la popularité qu'il mérite : un dictionnaire n'est point une œuvre philosophique; et d'ailleurs, cette idée se fait jour à chaque page de ce volume. Nous nous contenterons d'appeler l'attention du lecteur sur le soin avec lequel les conceptions ont été ramenées à leur simplicité primitive , et dégagées des altérations de tout âge qui , du reste, figurent aussi dans notre livre, et y forment une sorte d'échelle chronologique exprimant les variations de chaque symbole , depuis l'origine du polythéisme jusqu'à ses derniers temps. L'ouvrage allemand étant rédigé dans des formes trop étrangères à l'esprit français , nous avons dû le modifier souvent et d'une manière capitale , pour la forme comme pour le fond. Il est naturel que nous assumions ici la responsabilité de la part qui nous revient dans ce tra- vail susceptible , sans aucun doute , de nombreuses améliorations. Nous réclamons surtout l'indulgence du lecteur pour les mythologies autres que les deux mythologies classiques. Les articles qui y afférent nous appartiennent entièrement, M. Jacobi n'ayant traité que le poly- théisme gréco-romain. En ce qui concerne les religions orientales, nous nous sommes aidé des beaux travaux des savants modernes : nous citerons entre autres l'excellente Monographie de M. J. Reynaud II PREFACE. sur Zoroastre ; elle est reproduite succinctement dans notre Diction- naire , à l'article Ormuzd. La disposition matérielle de notre livre est celle adoptée par l'au- teur allemand. Les articles y figurent avec la forme française , suivie de la forme grecque. Les principaux s'y déroulent dans cet ordre : mythe, développements, culte, art plastique. La mythologie homé- rique est distincte, s'il y a lieu , des traditions postérieures, et celles-ci sont classées en groupes par points capitaux : ces groupes eux-mêmes se subdivisent en sections indiquées par des lettres italiques. INous avons cru devoir , pour les légendes insolites , conserver le nom des mythologues qui les rapportent. Enfin, les leçons vicieuses ont été men- tionnées avec leur redressement d'après les meilleures éditions. DICTIONNAIRE DE MYTHOLOGIE. ABA a babil ou ababilo. Nom des oiseaux que Dieu envoya contre les Abyssins, lorsqu'ils se disposaient à assiéger la Mecque, l'année de la naissance de Mahomet. aba di n . Nom que les Phéniciens donnaient ï des pierres qui présentent la forme d'un cône, et qui paraissent avoir été les symboles les plus anciens sous lesquels la Divinité ait été figurée. On sait que les Romains représentaient : leur dieu Terminus sous la forme d'une grande pierre ou d'un tronc d'arbre. 1 ab/EOS. Surnom d'Apollon , qui possédait an oracle à Abœ en Phocide. I abarur. Nom d'un des chevaux de Sunna, déesse du soleil. aban. Le génie qui préside aux mines de Fer, et au mois qui porte son nom, dans la uythologie persane. ABANTI ADE ( ABANTIADES ) (patron.). descendant d'Abas. Acrisius et Persée, l'un fils ?t l'autre arriére-petit-fils d'Abas, portent particulièrement ce nom. i abantiadf. (abatvtias). Surnom de Da- naé, fille d'Acrisius , et petite-fille d'Abas. ' ababbarée. i. Naïade qui eut de Bucolion , Qls aîné, mais naturel, du roi de Troie Lao- :nédon,deuxfils, iEsépos et Pédasos- — 2. Hé- '>ychius est le seul qui fasse mention d'autres nymphes de ce nom. abaris. 1. L'un des Rutules de l'armée de •Turnus, qui fut tué dans l'attaque nocturne qu'Euryale tenta avec son ami Nisus. — 2. Compagnon de Phinée , tué aux noces de Per- sée par celui-ci. abas. 1. Fils de Métanire, métamorphosé en lézard par Cérès, qu'il avait insultée. — 2. Douzième roi d'Argos, fils de Lyncée et d'Hypermnestre , et père de Prœtus et d'Acris- iius, aïeul de Persée. C'était un conquérant redoutable ; il fut le fondateur de la ville d'A- bae en Phocide. Les Abantes, qu'Homère place dans l'île d'Eubée, étaient originaires de cette ville. — 3. Toscan qui amena 900 guerriers de la ville de Populonie et de l'île d'Éthalie au se- cours d'Énée. — 4. Guerrier grec dont Énée sus- pendit le bouclier à l'entrée d'un temple d'A- pollon , peut-être le même qu'Abas n° 2. — 5. Centaure, fils d'Ixion et de Néphélé, qui, aux noces de Pirithoiis , prit la fuite devant les La- ABI pithes. — 6. Partisan de Persée, tué aux noces de ce dernier. — 7. Compagnon de Diomède, changé en cygne par la colère de Vénus. — 8. Fils de Mélampus et père de Lysimaque ou Eurynomé. — g.Fils de Neptune et d'Aréthuse. — 10. Nom d'un compagnon d'Énée. abdéros, écuyer d'Hercule, fut dévoré par les cavales que Diomède lai avait confiées lors de son départ pour la guerre contre les Bistoniens : Hercule bâtit en l'honneur d'Ab- déros, son ami , une ville qu'il nomma Abdère. Selon Hygin , il fut un des serviteurs de Dio- mède , roi de Bistonie. Hercule le tua avec son maître et les quatre chevaux anthropo- phages qui appartenaient à ce dernier. abdjadja. Un des noms de Brahmâ. abdjavahana. Un des noms de Siva. abdjayoni. Un des noms de Brahmâ. abellio, ancien dieu des Gaulois , équi- valant chez les Romains , selon les uns , à Mars, selon les autres, à Apollon. On sait que chez les Crétois Apollon portait le sur- nom d'Abélios, et à Sparte celui de Béla. Voy. aussi Bélis et Bélinus. abéona. Divinité qui, selon saint Augustin, présidait aux départs. Voy. Adeotïa. abébidès. Le même que Saturne, selon quelques mythologues. ABESTA. Voy. AVESTA. abhidja. Nom des deux fils de Sourya. Voy. AçviNo ABHiMAivYOU. Fils du Pândava Ardjouna , et de Soubhadrâ, sœur de Krichna. Abhima- nyou mourut fort jeune, dans la guerre des Pàndavas et des Kâuravas. abhrottha. La foudre d'Indra. abia. Nourrice d'Hyllus. abida. Nom d'une des principales divinités des Mongols Kalmoucks. abilé ou abilux, montagne d'Afrique à l'extrémité de la Mauritanie, formait avec celle de Calpé, en Espagne , dont elle n'est éloignée que de 16 milles, ce qu'on appelait les colonnes d'Hercule. Ces deux montagnes se touchaient autrefois, dit-on ; mais Hercule les sépara , pour ouvrir une communication entre la Méditerranée et l'Océan. abimurgan. Fontaine merveilleuse, située dans le Couhistan , autour de laquelle volent 2 ABS sans cesse des oiseaux appelés séleucides. Si quelque contrée est infestée de sauterelles, on prétend qu'en y transportant un peu de cette eau, ces oiseaux sont attirés par sa vertu particulière, et détruisent ies sauterelles. abiou ou aboui. Nom du premier décan des Poissons. Abiou est représenté, dans les deux zodiaques tentyrites , sous la forme d'un génie à tête de chacal. ABISTA. Voy. AVESTA. abistek. Livre sacré qui fut envoyé du ciel au patriarche Abraham. abizexdegaxi. Littéral., fontaine de vie. Fontaine fabuleuse, qui est située, selon les Orientaux, dans une région inconnue, et dont l'eau donne l'immortalité. abléros. Nom d'un Troyen tué devant Troie par Antiloque, fils de Nestor. abxoba. Surnom de Diane, emprunté du mont Abnoba dans la forêt Noire , où Diane avait un temple près de la source du Danube. abobas. Nom que les anciens Persans, suivant Hesychius, donnaient à Adonis. Abo- bas est un mot qui paraît appartenir à la lan- gue des Assyriens., aboxdaxce (abuxdaxti A) , divinité ro- maine, souvent représentée sur les médailles. Quelquefois on l'a confondue avec Cérès, parce que toutes deux étaient représentées presque de la même manière. Seulement, la première se distingue en ce qu'elle porte, dans sa main droite, une corne d'abondance renversée. aboudad. Le taureau primitif en Perse. abou-jahia. Nom de l'ange de la mort, chez les mahométans. ABOULOMRI - Nom duvautour que les Turcs appellent Akbaba. ABRAX V. LABR A X. abraxas. i. Nom que l'hérétique Basilidès donne à l'Être suprême. —2. Sous ce nom on dé- signe aussi des camées de toute sorte , sur les- quels se trouvent des caractères mystiques ou cabalistiques; mais plus particulièrement ceux où l'on voit représentée une image ayant le corps d'un homme , la tête d'un coq et les pieds d un dragon. Dans ses mains est un fouet, une couronne, ou un bouclier, portant l'ins- cription IAQ et celle d'Abrasax ou Abraxas. On portait ces pierres en guise d'amulettes ou talismans. Le mot IAQ, le même que Jova ;Dieu; , devait protéger le possesseur. En Asie , en Egypte et même en Espagne, on a trouvé un grand nombre de ces camées. Les trois premières lettres de ce mot corres- pondent aux initiales des trois mots hébreux qui signifient Père, Fils, et St.-Esprit. abrétia. Nymphe qui donna son nom à une contrée de la Mysie qu'on nommait Abret- tène. abretténos. Surnom de Jupiter en Mysie. ABROCHÈTES. VoiJ . HaBROCH.ETÉS. ABROCO.MES. Voy, HABROCOMESr absée ( absecs). Nom d'un géant, fils du Tartare et de la Terre. ACA absyrte (absyrtos), fils d'jEétès, roi de Colchide. Selon quelques auteurs, sa sœur Médée le mit en pièces, et dispersa ses mem- bres pour arrêter ceux qui la poursuivaient, lors de sa fuite avec Jason. Voy. ce mot. ABYDÉXOS. Voy. LEAWDRE. ABYLA. Voy. ABILÉ. a ça. Bâton pastoral que porte le khatib qui précède l'officiant , lorsque celui-ci se rend au Minber, dans le temple de la Mec- que. acacallis ou ACACALIS.i. Nymphe quifut aimée d'Apollon, dont elle eut un fils nommé Thylandros. — 2. Fille de Minos, aimée d'Apol- lon; Miletus fut le fruit de cet amour. Bedoutant la vengeance de Minos , elle exposa cet en- fant dans une forêt, où Apollon le fit nour- rir par des loups. Elle eut encore un autre fils d'Apollon : on le nomme Amphithémis ou Garamas. acacésios. Surnom de Mercure, qui avait été élevé a Acacésion. acacétés ou acacétos. Pacifique, bien- faisant : épithète qu Homère donne à Mercure, et Hésiode à Prométhée. acacos , fils de Lycaon, et fondateur de la ville d'Acacésion en Arcadie. ACADÉHtJS ( aca démos . Athénien qui révéla à Castor et à Pollux le lieu où était cachée Hélène leur sœur, que Thésée avait enlevée- Pour reconnaître ce service, lesLa- cédemoniens, toutes les fois qu'ils ravagèrent l'Attique, épargnèrent les jardins d'Académus, situés à un quart de lieue d'Athènes, et qui portaient le nom d'Académie. Platon rendit plus tard ce nom célèbre. acalaxthis , une des neuf Piérides, se- lon Ant. Liberalis. acallé. Fille de Minos. On pense que c'est la même qu'A eacallis. ACAMARCBiS- Une des Océanides. ACAMAS. t. Fils de Thésée et de Phèdre, et frère de Démophoon. Il fut député avec Diomède pour redemander Hélène aux Troyens. Dans cette ambassade, il eut de Laodicé, fille de Priam , un fils nommé Mu- nitos. Il alla au siège de Troie, et fut un de ceux qui s'enfermèrent dans le cheval de bois. Il se tua par accident , en tombant de cheval sur sa propre épée. On donna son nom à l'une des tribus d'Athènes. — 2. Fils d'Anténor et de Théano , et l'un des plus vaillants guerriers troyens; il commandait les Dardaniens avec Énée et Archiloque. — 3. Fils d'Eùssorus , chef des Thraces; dans la guerre de Troie, il fut tué par Ajax, fils de Télamon. acaxi. La foudre d'Indra. AC vxTnis ou acaxthyllis. Fille d'Auto- noùs et d'Hippodamie. Ses parents, ses trois frères et elle, ne pouvant se consoler de la mort d' Acanthe, frère d' Acanthis , qui avait été déchiré par les cavales de sou père, furent mé- tamorphosés en oiseaux par Jupiter. ACAXTHO. Voy. ACHA^THO. acaxthos. Fils d'Autonoùs et d'Hippo- ACE damie. Il fut déchiré parles cavales de son père , puis métamorphosé en acanthide. ACARA.Nom que Banier donne à une tour construite , dit-il , par Israael et révérée des Homérites. açarira. Un des noms de Kàma, dieu de l'amour. aCarnas ou acarnan. Fils d'Alcméon et de Callirrhoé. Alcméon ayant été assassiné par les fils de Phégée, Callirrhoé obtint de Jupiter que ses fils, encore au berceau, parviendraient tout à coup à l'âge viril, afin de punir les meur- triers de leur père. Ils en prirent en effet une vengeance éclatante , en exterminant la fa- mille entière de Phégée. acaste (acastos ). F ils de Pélias , roi d'Iolcos, et d'Anaxibia ou de Philomaque, fut un des Argonautes. Ses sœurs, à qui Mé- dée persuada qu'elle rajeunirait Pélias en fai- sant bouillir ses membres, le mirent en pièces à cet effet. Acaste lui rendit les devoirs de la sépulture, et, après avoir chassé Jason et Médée, il institua des jeux en mémoire de Pé- lias. Pour les circonstances de sa mort, et de celle de sa femme Astydamie, Voy. ce mot. acca. Sœur de Camille, reine des Yolsques. ACCA LARENTIA, LAUREjXTIA OU LA- rentuva. Selon les uns, cette femme, après avoir eu un fils d'Hercule, se maria, du temps d'Ancus, avec un riche Toscan. Elle en hérita , et à sa mort elle institua le peuple romain pour héritier. Selon d'autres, elle fut la femme de Faustulus, gardien des troupeaux de Numitor, et elle sauva la vie à Romulus et à Rémus. La licence de ses mœurs (elle eut douze fils en dehors du mariage ) la fit surnommer Lupa, mot qui signifie tout à la fois une louve et une femme de mœurs déréglées. De là cette fable qui donne à Romulus et à Rémus une louve pour nourrice. Ayant perdu un de ses fils, elle adopta à sa place Romulus, lequel, par reconnaissance, prit le nom de ses onze frères, qu'on appelait Arvales. Acca fut mise au rang des divinités, et l'on célébrait annuel- lement, en son honneur, des fêtes nommées Laurentales ou Larentinales. acco. Espèce d'épouvantail avec lequel les Grecs faisaient peur aux enfants. Corapar. Mormo et Alphito. acdestis. Voy. Agdistis. acélos. Fils d'Hercule et deMacis, esclave d'Omphale. acerbas, et mieux akherbas. Voy. Si- CHÉE. acerséco.mès. Qui a une longue cheve- lure. Épithète d'Apollon. ACÉSAMÉiMOS. Père de Péribée. acésios. Le guérisseur; épithète d'Apollon. Voy. ce mot. aceste ( acestès ). Roi de Sicile , fils du fleuve Crimisus et de la Troyenne Égestc. Lors- que Neptune et Apollon firent dévaster la campagne de Troie par des monstres, sur le refus de Laomédon de leur payer le salaire convenu pour la construction des murs de ACH % Troie, beaucoup de Troyennes furent en- voyées hors du pays, pour éviter qu'elles ne devinssent la pâture de ces monstres; car le tribut qu'on devait payer consistait en jeunes filles. C'est ainsi qu'Égeste fut envoyée par son père en Sicile , où elle eut un fils du fleuve Crimisus; ce fils, nommé Aceste, fonda la ville d'Égeste ou Ségeste. Selon d'autres , le père d'Égeste ayant été tué par Laomédon, elle fut envoyée en Sicile , où elle eut , de son amant, qui l'avait accompagnée, un fils du nom d'Acesle. acestor. Sauveur, i. Surnom grec d'Apol- lon, considéré comme dieu de la médecine. — 2. Fils d'Éphippus; fut tué par Achille. ACHvEA. Surnom de Cérès et de Pallas. ach^eus (ACHiEOS). Fils de Xuthus et de Créuse, petit-fils d'Hellen et arrière-petit-fils de Deucalion. Ayant commis un meurtre in- volontaire, il passa dans l'Argolide , où il conduisit une bande d'Hellènes, qui prirent de lui le nom d'Achéens. achamantis. Une des Danaïdes, femme d'Echominus. achaim tho. Mère du SoleiLsuivan t Cicéron . achareus. Pancratiaste qui, selon Hygin, lutta à Olympie contre Hercule. achate (achatès). Fidèle compagnon d'Énée. achéloïde (achélois;. i. Nom patrony- mique des Syrènes, filles d'Achéloiis. — 2. Épi- thète des Naïades du fleuve Achéloùs — 3. Ce nom se donne , par extension à toutes les Naïades. achélous ( achéloos). Dieu du fleuve de ce nom (aujourd'hui Aspro-Potamo),le plus considérable de tous ceux qui arrosent la Grèce. Il était fils de l'Océan et de Téthis ; selon d'autres , fils de l'Océan et de la Terre, ou , en- core, du Soleil et de la Terre. Épris des charmes de Déjanire , il fut, avec Hercule, du nombre de ceux qui aspirèrent à sa main. Un combat de- vait décider du choix de Déjanire. Les autres amants, redoutant les deux terribles antago- nistes avec lesquels ils auraient à lutter, se désistèrent du combat. Achélous seul entra en lice contre Hercule. Vaincu dans une pre- mière lutte, il revint à la charge sous la forme d'un serpent, et ensuite sous celle d'un taureau. Hercule le terrassa , lui arracha une de ses cornes , et le força , selon quelques auteurs, à cacher sa honte au fond du fleuve qui, depuis ce temps, porta son nom. Les nymphes remplirent de fruits et de fleurs la corne d'Achéloiis, et en firent hommage à la déesse de l'Abondance. Properce dit qu'à force de pleurer sa défaite, il se changea lui-même en fleuve. Il était révéré dans toute la Grèce; on l'invoquait dans les serments , les prières et les sacrifices. Achélous, dans Homère , est nommé roi ou prince, et Ephore nous dit que toutes les réponses que donnait l'o- racle de Jupiter, àDodone, portaient qu'on devait faire des sacrifices à Achélous. Les Égyptiens, qui avaient importé en Grèce 4 ACH le culte du Soleil et de la Lune semblent avoir donné à Achélo'ùs les attributs du Nil: aussi le représentaient-ils sous la même forme , celle d'un taureau avec une figure humaine et barbue. ACHÉ.MÉMDE ( ACHÉME\ IDES N , fils d' A - damaste, natif d'Ithaque et compagnon d'U- lysse, fut abandonné sur le rivage de Sicile, tandis que les autres gagnaient le large, et se mettaient à l'abri de la fureur de Polyphème, auquel ils venaient de crever l'œil. Virgile , à qui nous devons cette fable tout entière, le fait recueillir par Énée dans un endroit désert de l'île, et dans l état le plus misérable. achérox ou achéruxs. Nom que, dans l'antiquité , on donna à plusieurs fleuves qui avaient ceci de commun avec celui des enfers , qu'on en ignorait la source, ou une partie de leur cours. Ce mot se dit aussi pour les en- fers. Selon quelques-uns, c'était un fils de la Terre ou de Cérès, qui, pour avoir désaltéré les Titans dans leur combat contre Jupiter, fut précipité aux enfers, et changé en fleuve. achéroxtique. Qui a rapport à l'Aché- ron. — Livres achérontiques, livres composés par Tagès,qui contenaient, dit-on, la science étrusque et les rites infernaux. achérl si \ ou ACHÉRUSis.i.Lac d'Egypte près deMemphis, au delà duquel on transpor- tait les morts jugés dignes de la sépulture. La barque qui les portait se nommait, dit-on, Baris, et le nautonier Charon. — 2. Lac d'Épire, près duquel était une caverne par où Hercule tira Cerbère des enfers. — 3. Lac de Carapanie, entre Cumes et Misène, à peu de distance de l'Averne. — 4. Lac des Enfers dans lequel se jette l'Achéron. achérusien, EXXE. Qui se rapporte au lac Achérusie. achille ( achilleus). t. Fils de Pélée, roi des Myrmidons en Phthiotide, et de Thé- tis, le plus fameux des héros qui se signalè- rent au siège de Troie. Comme les poètes pos- térieurs à Homère n'ont pas toujours suivi les traditions que celui-ci nous a transmises à son sujet, nous exposerons succinctement ce que l'Iliade et l'Odyssée nous offrent de remar- quable sur ce héros, et les différences qui se rencontrent dans les récits des autres poètes. Dans sa plus tendre enfance, il eut pour pré- cepteur Phœnix , qui lui enseigna l'éloquence et la guerre, et qui l'accompagna aussi dans l'expédition de Troie. Il était musicien, et fut instruit dans la médecine par le centaure Chi- ron. Il se joignit à la flotte d'Agameranon avec 5o vaisseaux, et un grand nombre de guerriers myrmidons, hellènes et achéens. Devant Troie il se signala bientôt par les plus nobles exploits, quoique sa mère lui eût prédit que la brièveté de sa vie serait en proportion de la grandeur de sa gloire. Il fut le favori de Minerve et de Junon, et, selon l'expression d'Homère , le rempart des Grecs. Partout où il se présente, il triomphe ; il ravage les alentours de Troie , et va détruire douze villes par mer, et onze ACH par terre. Dans le partage du butin provenant de la prise de Thébé, ville de Ciiicie, Chryséis. fille d'un prêtre d'Apollon , était échue en par- tage àAgamemnon. Son père Chrysès, l'ayant redemandée en vain, obtint d'Apollon, dont il était aimé, que l'armée des Hellènes serait affli- gée de la peste. Alors Achille , v oulant délivrer le peuple de ce fléau, insiste pour qu'on se ré- concilie avec le dieu, en donnant la liberté à Chryséis. Contraint de la rendre à son père , Agamemnon exige d'abord un dédommage- ment. Achille le lui promet, sur le butin que don- nera la prise de Troie. Mais bientôt, voulant tirer vengeance d'Achille en particulier, Aga- memnon lui ravit Briséis, sa captive chérie. Le héros, ne consultant que sa fureur, va frapper le roi, sur lequel son glaive est déjà levé : mais Minerve s élance précipitamment du sommet de l'Olympe, vient arrêter Achille, en le saisis- sant par la chev elure. Docile aux conseils de la déesse > il cède Briséis à Agamemnon; mais il jure qu'il ne prendra plus aucune part aux combats. Pendant les dix ans que dure sa re- traite, les Grecs essuient des défaites mul- tipliées, qui décident enfin Patrocle à se revêtir de l'armure d'Achille, son ami, et à combattre à la tète des Myrmidons. Il sauve les vaisseaux, refoule les Troyens jusque derrière leurs murs ; mais alors il est tué par Hector. A celte nouvelle, Achille court le venger : tout cède à sa fureur, les Troyens sont vaincus , et Hector tombe sous ses coups. Trois fois il le traîne autour de Troie, attaché par les pieds à son char. Cependant il se laisse toucher par les larmes et les prières du vieux Priam, et lui rend le corps de son fils. Achille toutefois ne devait pas voir la prise d'une ville a la chute de laquelle il avait tant contribué ; une flèche fatale l'at- teint: Homère ne nous apprend pas le nom de celui qui la lança. Voici le portrait que ce poète nous trace du plus beau , du plus agile et du plus vaillant des Hellènes. Il est doux et affable envers sa mère et ses amis, terrible dans les combats, qu'il aime avec passion ; hospita- lier, bienfaisant envers les malheureux , franc, et sans ménagement dans le conseil. H pou- vait jouir d'une vie longue et paisible dans sa patrie : il la sacrifie pour une vie courte , mais glorieuse. Intraitable quand son honneur est attaqué, furieux dans sa colère, inflexible pour Agamemnon, il est soumis et obéissant aux dieux. Selon les poètes postérieurs à Homère, Thétis, voulant détruire tout ce qu'il y avait de mortel dans son fils, l'exposait, dans son en- fance, toutes les nuits, à un feu violent, et pansait ses plaies avec de l'ambroisie. Un jour, Pélée, voyant son fils au milieu d'un grand feu, poussa un cri de frayeur ; Thétis alors aban- donna Tenfant, et se réfugia chez les Néréi- des. Une autre tradition porte qu'à sa nais- sance sa mère le plongea dans le Styx, ce qui rendit son corps invulnérable, excepté le talon par où elle le tenait. H fut élevé par le centaure Chiron, qui, pour lui donner de la force, le nourrissait de la moelle des bètes ACH féroces Ayant sacrifié à la muse Calliope, il ia supplia de lui accorder le don de la musique et de la poésie. Celle-ci ne voulut luicn accor- der que ce qui lui serait nécessaire pour char- mer ses ennuis , lui promettant toutefois qu'a- près sa mort un poète naîtrait (Homère), qui , chantant ses exploits, le rendrait immortel. Il avait atteint l'âge de neuf ans , lorsque Calchas prédit que sans lui Troie ne pour- rait être prise. Thétis, instruite que son fils devait y périr s'il s'y rendait, et craignant son caractère belliqueux, l'envoya, déguisé en femme, sous le nom de Pyrrha , à la cour de Lycomède , dans l'île de Scyros. Achille ayant conçu de l'amour pour Déidamie, fille du roi, l'épousa secrètement, et en eut un fils nommé Néoptolème.ou Pyrrhus. Cependant les Hellè- nes ne pouvant prendre Troie sans le secours d'Achille, chargèrent Ulysse de l'y amener. Ce- lui-cijayant, découvert le lieu de sa retraite, vint chez Lycomède , travesti en marchand , et étala devant toute la cour des bijoux, parmi lesquels se trouvaient des armes. Achille se trahitbientôt par l'empressement avec lequel il s'en saisit, et ne put refuser de suivre Ulysse au siège de Troie. Plutarque et Philostrate ra- content, au contraire, qu'Achille était allé à Scy- ros pour venger le meurtre commis par le roi Lyeomède sur son hôte Thésée, et qu'il s'em- para de cette île. Mais le roi s'étant justifié à ses yeux, d'ennemi qu'il était, Achille devint son ami, et bientôt après son beau-fils. — Départ pour Troie. — Des vents contraires empê- chant la flotte de sortir du port d'Aulis, le de- vin Calchas déclare qu'Agamemnon ne peut rendre le ciel propice qu'en sacrifiant sa fille Iphigénie. Sous prétexte de la marier à Achille, son père l'attire dans le camp; Achille veut la sauver, mais elle préfère mou- rir pour le salut public. Devant Troie, il tue Penthésilée (Voy. ce mot), belle et vaillante reine des Amazones qui étaient venues au secours des Troyens. Il ouvre le casque de Penthésilée, voit sa beauté, et déplore amè- rement sa mort. Thersite insulte a sa douleur, et enfonce sa lance dans l'œil de la reine; Achille le tue d'un coup de poing. — La mort d'Achille est racontée de diverses manières: les uns l'attribuent à Apollon, qui, craignant qu'Achille ne détruisît les murs de Troie, que Neptune et lui avaient construits, prit la forme de Paris, et le blessa mortellement d'une flèche au talon ; les autres rapportent qu'il fut assassiné traîtreusement par Paris, dans un temple d'Apollon à Thymbré, durant une entre- vue qu'il eut avec Polyxène, fille de Priam, des charmes de laquelle il était épris, et qui lui avait été promise en mariage, à condition qu'il prendrait parti pour ies Troyens. Ajax et Ulysse sauvent son corps des mains de l'ennemi. Thétis déclare donner ses armes à celui qui a sauvé son corps. Ajax et Ulysse se les disputent; c'est ce dernier qui les obtient. La déesse, tout en pleurs sur le tombeau de son fils , apprend de Neptune qu'Achille sera ACO 5 placé au nombre des immortels. Les Grecs déposèrent ses cendres au promontoire de Si- gée, lui rendirent des honneurs divins, et éle- vèrent des temples à sa mémoire. Les Thes- saliens surtout célébraient annuellement des fêtes en son honneur. — 2. Fils de la Terre, qui donna l'hospitalité à Junon . lorsqu'elle fuyait les poursuites de Jupiter, et qui la détermina à se rendre aux désirs de son époux. —3. Fils de Jupiter et de Lamia, auquel l'on adjugea le prix de la beauté , mais que Vénus punit en le faisant soupirer en vain pour l'Oréade Écho, et en le frappant de laideur.— 4. Précepteur du centaure Chiro , dont celui-ci donna le nom à son élève, le célèbre Achille. achillidÈS. Nom patronymique de Pyr- rhus , fils d'Achille. • ACHIROÉ OU ACOIRIUIOÉ. Fille de Nihi- Elle eut deux enfants de Sithon, fils de Mars , Pallène et Rhretie. achlys. La tristesse personnifiée, dans Hésiode. achmogh. Un des princes des Dévas. Au pluriel, le nom d'Achmoghs s'applique quel- quefois à tous les Dévas supérieurs ou subal- ternes. acholoé. Selon quelques auteurs, une des Harpies. ackor. Dieu destructeur des mouches, adoré des habitants de Cyrène. achtâvacra. Nom d'un pieux et savant solitaire dont l'histoire est racontée dans le Mahabhârata. ac htoret. Divinité phénicienne, plus con- nue sous le nom d'Astarté. acidalia. t. Surnom de Vénus. — 2. Fon- taine de Bœotie , consacrée à Vénus. acidlsa. Fontaine de Bœotie, qui tenait son nom d'Acidusa , épouse de Scamandre (ri- vière de Bœotie) , et mère de trois filles révé- rées chez les Grecs sous le nom de Charités (Grâces). acinacé. Nom d'une divinité scythe. C'é- tait une lame de sabre , élevée sur une quille de bois , devant laquelle avait lieu tous les ans le sacrifice appelé Hippobole. acinétos. Un des fils d'Hercule et de Mé- gara. acis. Berger de Sicile, fils de Faune et dé la nymphe Symaethis. Il était aimé de Galatée. Polyphème , son rival , en conçut tant de ja- lousie qu'il l'écrasa sous un rocher. Les dieux changèrent Acis en fleuve. acmox.i. Un des Dactyles. Voy. ce mot. — 2. Compagnon de Diomède, natif de Pleuron en /Etolie, changé en cygne par Vénus. —3. Fils de Clytios de Lyrnesse, frère de Mnesthée et compagnon d'Énée. acmonidès. 1. Descendant d'Acmon. — 2. Nom qu'Ovide donne à un Cyclope. acoétès. t Pilote tyrrhénien. — 2. Serviteur d'Évandre. — 3. Père de Laocoon. ACONTÈS.Un des 5ofils de Lycaon. Il fut foudroyé avec 4$ de ses frères par Jupiter. Voy. Lycaon. 1. 6 ACT acontée ('aconteus ). x. Compagnon de Persée, qui, aux noces de celui-ci, fut changé en pierre, à la vue de la tète de la Gorgone. — 2 Dans Virgile, c'est le nom d'un Latin qui succomba dans une attaque de cavalerie. acoxtils (aco.\tios). Ovide lui attri- bue ce qu'An t. Liberalis nous raconte d'Her- mocharès. Voy. ce mot. acragas. Fils de Jupiter et d'Astérope, fondateur de la ville d'Acragas, nom grec d'A- grigente. acrabia. Ermitage, demeure d'un pieux solitaire , dans l'Inde. ACRATOPHORE ( ACRATOPHOROS ). Qui apporte le vin pur. Surnom sous lequel Bac- chus était adoré chez les Phigaléens en Ar- cadie. • acratos. Génie de la suite de Bacchus. On voyait son image, selon Pausanias, à Athènes, dans le temple de Bacchus , situé entre le Céramique et la porte du Pirée. ack/e a. i. Fille du dieu du fleuve Asté- rion , nourrice de Junon. Une montagne a pris d'elle son nom. acr eos, ACRvEA. Elevé , élevée. Nom donné à plusieurs divinités honorées sur des montagnes. acr.ephels. Fils d'Apollon, fondateur de la ville d'Acrœphia en Bœotie. acri as. Un des prétendants d'Hippodaraie. acrisioaéis. Nom patronymique de Da- naé, fille d'Acrisius. acrisioniadès. Descendant d'Acrisius. Il désigne particulièrement Persée. acrisius ( ACRISIOS ). Fils d'Abas et d'O- calée ; petit-fils de Lyncée ; arriôre-petit-fils de Danaiis; frère jumeau de Prœtus. Il chassa celui-ci du royaume d'Argos, dontils s'étaient longtemps disputé le sceptre. Mais Prœtus étant revenu avec des troupes que les Lyciens lui avaient fournies , et ayant pris la ville de Tirynthe, que ses amis, les Cyclopes, entourè- rent de murs, les deux frères se partagèrent entre eux le royaume. Acrisius eut pour sa part Argos, et Prœtus, Tirynthe. Acrisius eut d'Eu- rydice, fille de Laomédon, une fille nommée Danaé. Voy. ce mot. On lui attribue d'avoir rassemblé pour la seconde fois le conseil des Amphictyons. Il fut tué par son petit-fils Per- sée. Voy. ce mot. acrow Héros natif de Cortonc, ville d'É- trurie, et compagnon d'Énée. Il fut tué par Mézentius. acroritÈS. Qui habite les lieux élevés. Épithète donnée à plusieurs divinités, mais surtout à Bacchus. act^ea. i. Surnom de Cérès. Foy.ce mot. — 2. Nom d'une Danaïde. Voy. ^Egyptcs. — 3. Fille de Nérée et de Doris. act.eo\. i. Fils u'Aristée et d'Autonoé, petit-fils de Cadmus. Élevé par Chiron, il de- vint un des plus fameux chasseurs de son temps. Il menait avec lui 5o couples de chiens, qui le déchirèrent sur leCithéron, après que Diane l'eut change en cerf. Les poètes ne ADA sont pas d'accord sur les causes de cette mé- tamorphose. Les uns disent qu'il avait surpris la déesse nue, tandis qu'elle se baignait dans la vallée de Gargaphie; d'autres, qu'il s'était vanté de surpasser Diane dans l'art de la chasse; ou encore qu'il s'était approprié le gibier qui devait être sacrifié à cette déesse ; ou enfin qu'il était coupable de convoiter l'a- mante de Jupiter, Sémélé. — 2. Fils de Mé- lissus. Archias, un des Héraclides, voulut en- lever le bel Action, qui fut tué dans la mê- lée. Alors Mélissus père d'Actœon, se précipita, dans son désespoir, du haut d'un rocher, après avoir invoqué la vengeance des dieux. Ceux- ci l'exaucèrent, et affligèrent Corinthe d'une peste et d'une famine. L'oracle ordonna que l'on apaisât le dieu irrité, Neptune , et que l'on vengeât la mort d'Actaeon. En conséquence, Archias quitta le pays, et fonda en Sicile la ville de Syracuse. actmeos. 1. Voy. Agraulos. ii° i.— 2. Fils du fleuve de Scythie Ister, et frère d'Éloros. Les deux frères figurent dans la guerre de Troie comme alliés des Troyens. — 3. Selon Phérécyde, un guerrier de ce nom, époux de Glaucé , fut le père de Tclamoo. — 4. Sur- nom de Jupiter. actis. Fils du Soleil (Hélios) ; passa de Grèce en Egypte, et y fonda Héliopolis. actios. i. Épithète d'Apollon, qui avait un temple magnifique sur le promontoire d'Ac- tium. —2. Chez Théocrite, ce mot est ajouté une seule fois au nom de Pan ; il indique alors que ce dieu protégeait les côtes; dans ce cas, la racine est àxTT] , qui signifie cote. actor. i. Descendant de Hellen, fils de MyrmidonetdePisidicé. — 2. Fils d'Hippasus , et l'un des Argonautes. — 3. Fils de Déion et de la fille deXuthus nommée Diomëdé, père de Menœtius aïeul de Patrocle. — '». Fils de Phorbas etd'Hyrmine, père d'Eurytos et de Ctéatos. — 5. Fils d'Axeus; petit-fils de Clyménus; père d'Astyoché; aïeul d'Ascalaphe et de lalmé- nus.— 6. Fils de Neptune et d'Agamède, frère de Bélus et de Dictys. — 7. Fils d'Acaste , tué par accidcnt,dans une chasse, par Péiée. — 8. Com- pagnon d'Énée. — 9. Auroncc, dont Turnus pos- sédait le javelot. actoridÈs. Patronyra. Descendant d'Actor. Il désigne particulièrement Patrocle. açuman. Nom de l'ange qui préside au 23 e jour de chaque mois de l'année, en Perse. açvamedha. Le sacrifice réel ou emblé- matique d'un cheval chez les Indiens. açvatara. Un des chefs des Nàgas. açvatth A. Le figuier sacré des Indiens. açvin. Nom de deux frères jumeaux, mé- decins célestes, et fils du dieu Sourya. açvini. Femme de Sourya et mère des Aç- vins. adad. Divinité de la Phénicie et de l'As- syrie. Il est qualifié de roi des Dieux. adagous. Divinité hermaphrodite des Phrygiens. Voy. Agdistis adal. 4 e fils du dieu larl. ADM ADAMANTÉE , (ADAMAIVTOE A). NOUlTÎCe de Jupiter, ea Crète, peut-être la même qu'A- naalthée. adamas. i. Inflexible. Épithète de Pluton. — 2.Troyentué par Mérion au siège de Troie. ad.'VMAstos. Indomptable, i. Épithète de Mars, d'Hercule , de Pluton , et de Minerve. — 2. Père d'Achèménide. adakgatis ou atergatis. Divinité sy- rienne, femme d'Adad. La même que le dieu Dagon, selon Seldeu. Dans les monuments an- ciens , Adargatis est représentée sous la forme d'une femme dont les parties inférieures sont celles d'un poisson. ADDIRDAGA OU AODIROAG. Voy. ADAR- GATIS. adéoiva. Selon S. Augustin, c'était le nom d'une déesse romaine invoquée par les voya- geurs lorsqu'ils se mettaient en route. adéphagia. La gourmandise déifiée. Se- lon quelques-uns, elle avait un temple en Sicile. adéphagos. Qui mange tout son soûl. Épithète d'Hercule. ader ou azer. Un des Izeds , et celui qui préside au feu. adès. Voy. Hadès. adiante. Danaïde, épouse de Daïphron. âdibbouta. Premier être. Un des noms de Brahmâ. À di bouddha. Nom de l'Être suprême dans le système du bouddhisme. âriçécha. Un des noms du serpent Çécha. adicos. Qui est injuste. Épithète de la Vénus Libyenne. adidéva. Premier dieu. Un des noms de Vichnou. ADIRDAG. VOy. ADDIRDAGA. aditi. Fille de Dakcha, épouse favorite de Kaçyapa, et mère des dieux. aditya. Nom des douze dieux fils- d'Aditi. Les Adityas, qui représentent les 12 formes du soleil, président aux mois de l'année. adja. t. Qui n'est pas né. Un des noms de Vichnou, de Siva, et de Kàma. — 2. Père de Da- çaratha. adjaikapada. Un des onze Roudras. admété. 1. Océanide. —2. Fille d'Eurysthée et d'Antimaque. C'est pour elle qu'Hercule dut conquérir le baudrier de Mars, que portait Hippolyte, reine des Amazones. Selon d'autres, prêtresse de Junon à Argos, Admété s'enfuit de là à Saraos, emportant l'image de la déesse. Des pirates osèrent enlever la statue; mais à peine leur vaisseau l'eut-il reçue, qu'il resta immobile, jusqu'à ce que les pirates se fussent résignés à la rendre. Admété, à son tour, rapporta l'image dans le temple d' Argos. En mémoire de ce fait, on célébrait une fête annuelle qu'on nommait Tonées. adméto. La même qu'Admété n° 1. admÈte (admétos). Fils de Phérès. On le comptait parmi les chasseurs de Calydon et parmi les Argonautes. Il eut Alceste pour épouse , et fut l'ami d'Hercule. adod. Voy. Adad. ADO 7 adoiv, le même qu'Adonis. adoiv^ea et adoxi as. Surnoms donnés à Vénus à cause de son amour pour Adonis. adOjVÉe (adoneus). 1. Nom par lequel les Arabes, suivant Strabon, désignaient le soleil. Il est probable qa'Adoneus est le même mot qn'Adonaï. — 2. Surnom de Bacchus. adonia. Fêtes en l'honneur d'Adonis; elles prirent naissance à Biblos en Phénicie, et se répandirent ensuite en Egypte et en Grèce. ABybloselles duraient deux jours. Les femmes seules les célébraient le i er jour par des lamentations sur la mort d'Adonis, le 2 e jour par des cris de joie sur sa résur- rection. Les jours où l'on célébrait ces fêtes étaient regardés comme funestes. adonis. 1. Fils de Phœnix et d'Alphésibée, ou du roi assyrien Théias etdeSmyrna (Myrrha"), ou de Cinyras et de Métharmé, ou enfin de Ci- nyras et de Cenchréis. Selon Apollodore, Smyrna, enflammée d'unepassion incestueuse pour son propre père , passa douze nuits au- près de lui , sans qu'il sût que c'était sa fille. La reconnaissant enfin, il la poursuivit l'épée à la main. Smyrna, sur le point d'être atteinte, implora l'assistance les dieux. Ceux-ci la changèrent en l'arbre qui produit la myr- rhe. Dix mois après , l'arbre s'ouvrit, et Ado- nis naquit. Vénus, charmée de sa beauté, s'empara de lui, et, pour le cacher aux autres dieux, le confia à Proserpine. Mais celle-ci, également éprise de lui , refusa de le rendre. Jupiter décida qu'il vivrait désormais quatre mois pour lui-même, quatre mois près de Pro- serpine, et autant près de Vénus. Tout jeune en- core, Diane le fit tuer à la chasse par un san- glier furieux. D'autres racontent différemment cette fable. Cenchréis, mère de Smyrna , ayant irrité Vénus en élevant la beauté de sa fille au-dessus de celle de la déesse, ce fut celle-ci qui, pour sevenger, inspira à Smyrna sa fatale passion. Sonpère l'ayant reconnue, et la pour- suivant, Vénus la changea en un arbre d'où dé- coule la myrrhe. Le père , dans sa fureur, frappa l'arbre, qui s'en tr'ouvrit, et donna le jour à Ado- nis, lequel bientôt se fit remarquer par son ex- trême beauté. Vénus, blessée accidentellement paruneflèche deCupidonqui l'embrasait, con- çut un violent amour pour Adonis, et parta- gea avec lui les plaisirs de la chasse. Quoique averti par Diane qu'il courait de grands dan- gers en poursuivant les bêtes féroces, un jour il blessa un sanglier, qui le tua. De son sang naquit la fieur nommée anémone. — Ce- pendant Bion(ld. 1, 64) chante : « Vénus versa autant de larmes qu'Adonis répandit de sang. Du sang naquirent des roses, et les larmes produisirent des anémones. » — Les gouttes de sang de Vénus , qui, dans sa précipitation à aller secourir son amant, s'était blessée aux épines, tombèrent sur des roses blanches, qui, depuis ce temps, devinrent rouges. Ado- nis devait descendre dans le royaume des ombres ; mais il lui fut permis de passer six mois par an auprès de Vénus. Du double ma- 8 ADR riage de Vénus avec Mars et avec Adonis ; naquit Priape. En outre, Adonis la rendit mère de deux enfants : Golgos, fondateur de la ville de ce nom en Chypre, etBéroé. On célébra des fê- tes en sa mémoire chez presque tous les peu- ples anciens, chez les Romains, les Grecs, les Assyriens et les Phéniciens. Voy. Adoxia. En Phénicie . près de la ville de Byblos, il y avait un fleuve qui portait le nom d'Adonis. Ses eaux prenaient , à nn certain temps de l'année, une teinte rougeàtre, à cause des sables du Liban que le \ent y poussait. On croyait que c'était le sang d Adonis qui cou- lait, et c'était le signal pour commencer les fêtes. ADPORINE. Voy. ASPORINE. adramélech. Divinité syrienne. aobaaos. Divinité adorée en Sicile, où eHe donna son nom à la ville d'Adranon. Près de son temple on nourrissait environ mille chiens sacrés, plus grands et plus beaux en- core que les chiens molosses. Ces chiens , la nuit, servaient de guides aux hommes ivres, et veillaient à la garde du temple. adraste (adrastos). i. Fils de Talaûs et de Lysimaque,ou deLysianassa ou d'Eurynomé, roi d'Argos. Son épouse était Amphithéa, fille de Pronax. Il eut pour enfants : Argie , Hip- podamie, Déipyle, iEgialée, iEgialeus, Cyanip- pe. A l'occasion d'une sédition , Talaûs fut tué avec beaucoup d'autres , et Adraste fut forcé de prendre la fuite. Il se réfugia chez son grand-père Polybe, roi de Sicyone, hérita après sa mort du* royaume, et fonda les jeux Pythiens; après quoi il retourna à Argos, et donna sa sœur en mariage à celui qui l'avait chassé de ses États. Tydée et Polynice, l'un réfugié de Calydon , l'autre de Thèbes, se rencontrèrent à Argos devant le palais d'A- draste.et s'attaquèrent mutuellement. Adraste, accourant au bruit, reconnut en eux les hom- mes que l'oracle lui avait désignés comme ses futurs beaux-fils; il les réconcilia, leur donna ses filles en mariage, et leur promit même de les rétablir dans leur patrie. 11 se prépara donc à la guerre contre Thèbes, quoiqu'Araphiaraûs lui eût prédit que tous ceux qui prendraient part à cette expédition succomberaient, ex- cepté lui-même Adraste. Cette guerre est cé- lèbre sous le nom d'expédition des sept chefs contre Thèbes. Ces sept chefs ou rois étaient : Adraste, Polynice , Tydée , Amphiaraiis , Capa- née, Hippomédon , Parthénopée. Les poètes varient sur les noms de quelques-uns de ces rois. C'est vers l'an 1225 av. J. C. qu'Adraste entreprit cette expédition. Parvenus jusqu'au Cithéron , les chefs envoyèrentTydée sommer Étéocle de céder dès ce moment le sceptre à Polynice, suivant la convention faite entre les deux frères. Voy. ÉtÉocle. Sur le refus d'Étéocle , Tydée provoqua successivement plusieurs Thébains, qu'il vainquit. Lorsqu'il se retira, les Thébains ayant rais cinquante hom- mes en embuscade pour le faire périr, Tydée les tua tous, excepté Méon. Alors les Argiens s'avancèrent vers les murs de Thèbes, et en MA assiégèrent les sept tours. Cependant le devin Tirésias prédit la victoire aux Thébains, si Ménœcée, fils de Créon, consentait à se vouer à la mort, ce que fit le jeune héros. Alors les Thébains, quoique l'ennemi eût déjà esca- ladé leurs murs, restèrent victorieux. Jupiter lui-môme foudroya Capanée, déjà parvenu jusqu'au faite d'une des tours; puis Étéocle et Polynice se tuèrent l'un l'autre dans un combat singulier, et ieur mort mit fin à la guerre. Tous les héros argiens restèrent sur le champ de bataille, hors Adraste, qui par- vint à se sauver, grâce à la vitesse du cheval Arion, qu'Hercule lui a vait donné. Il se réfugia à Athènes, où il supplia le peuple, par 1 autel de la Miséricorde (EJeos), de l'aider à faire enterrer les morts auxquels Créon, qui régnait alors à Thèbes, avait refusé les derniers hon- neurs. Les Athéniens, Thésée à leur tète, mar- chèrent à son secours ; Thèbes fut prise, et les funérailles eurent lieu. Dix ans après, Adraste excita les fils des héros restés devant Thèbes à venger la mort de leurs pères. Voy. sur cette nouvelle expédition Épigones. — 2. Fils d'Her- cule, qui, sur l'ordre d'Apollon, se précipita avec son fils Hippcnoos dans les flammes. — 3. Troyen que Ménélas fit prisonnier, et qu'Agamemnon immola, malgré ses suppli- cations et la forte rançon qu'il offrait. — 4. Fils du devin Mérops et allié des Troyens. Il était allé à la guerre contre la volonté de son père, et il fut tué par Patrocle. La ville d'Adrastée , près de la Propontide , lui doit son nom.— 5. Fils de Polynice, dont la statue se trouvait à Argos. adraste. 1. Une dçs suivantes d'Hélène. — 2. Déesse de la guerre chez les anciens Bre- tons. ADRASTÉE OU ADRASTIE, (ADRASTEIA). r. Épithète de Némésis. — 2. Fille de Mélissus et sœur d'Ida. Rhée leur avait confié à toutes deux le soin de diriger l'enfance de Jupiter. adr astiae. Fille ou petite-fille d'Adraste. Il s'emploie pour /Egialée. adrastis. Fille d'Adraste, nommée ordi- nairement Argie. Voy- ce mot. adriça. Littéral., roi des montagnes. Un des noms de Siva, adyté. Danaide, épouse de Métalcès. jem a, ( ^E.EÉ-Alat'^). Surnom de Circé, de Médée et de Calypso. /E acide (iE acides). Surnom commun à tous les descendants d'iEaque . comme Pélée, Télamon, Phocos, Achille, Pyrrhus, etc. .EAQUE (^ACOS). Voy. EAQUE. jECHM agoras. Fils d'Hercule et de Phillo. Après lui avoir donné le jour, Phillo fut exposée avec son enfant par son père Alcimédon, hé- ,< ros arcadien. Hercule, passant près du lieu où la mère et l'enfantsc trouvaient, fut attiré vers eux par les cris d'un geai qui imitait les gémissements d'un enfant. Il reconnut son | fils, et nomma fontaine du geai la fontaine qui se trouvait près de là. aé doi*. 1. Fille de Pandaréos. Selon Homère, JET elle épousa Zéthus, roi deThébes. Jalouse du bonheur de Niobé, épouse d'Amphion, qui avait six fils et autant de filles , elle voulut as- sassiner l'aîné des fils de celle-ci ; mais elle tua par mégarde le sien propre, Itylos. Jupiter, ayant pitié d'elle, la changea en rossignol, et sous cette forme elle gémit encore sur son crime. — Les poètes postérieurs à Homère ra- content cette fable ainsi : Aëdon était l'épouse de l'artisan Polytechnos à Colophon en Lydie , et elle lui donna un fils nommé Ithys. Mais comme ils se glorifiaient de surpasser en mu- tuel amour Jupiter et Junon, celle-ci leur en- voya la discorde (Éris), qui suscita entre eux une rivalité de travail. Ils convinrent que ce- lui qui aurait le premier terminé sa tâche re- cevrait de i'autre, pour récompense, une es- clave. Grâce à l'assistance de Junon, Aëdon fut prête la première. Irrité d'être vaincu, Polytechnos se présenta chez son beau-père, se disant envoyé de sa femme, pour amener à celle-ci sa sœur Chélidon. Pandaréos lui confia sa fille , et ils partirent ensemble. En chemin, Polytechnos la deshonora, lui coupa les cheveux , la revêtit d'habits d'esclave, et la menaça de la mort si jamais elle révélait ce crime. Ainsi déguisée, il la donna à sa propre sœur comme esclave. Celle -ci découvrit bientôt la vérité; et les deux sœurs, pour se venger, tuèrent le fils de Polytechnos, le cou- pèrent en morceaux, et le lui firent servir par un voisin, tandis qu'elles-mêmes se réfugiaient, auprès de leur père. Polytechnos découvrit le crime, et poursuivit immédiatement les cou- pables. Mais ses propres serviteurs le saisirent, le garrottèrent; et après l'avoir couvert de miel, ils l'exposèrent dans un champ. Aëdon elle-même eut pitié de son état , et chassa les insectes qui l'incommodaient. Son frère et ses parents , irrités de la part qu'elle prenait au sort de son époux, voulaient la tuer. Mais Jupi- ter, pour arrêter le cours des calamités de cette maison, les changea tous en oiseaux , Panda- réos en aigle de mer, Polytechnos en pie, Aëdon en rossignol, son frère en huppe, et sa sœur en hirondelle. — 2 Surnom de Minerve. ^a. i. (ATa) Forme poétique pour le mot terre. — 2. Chasseresse que les dieux changèrent en une presqu'île du même nom, pour la soustraire aux poursuites de Phasi* , dieu du fleuve de ce nom. Dans les fables les plus anciennes, cette presqu'île, celle-là même vers laquelle les Argonautes se dirigè- rent, était la Chersonèse Taurique (Crimée). Plus tard, ce fut la Colchide. Homère donne aussi ce nom à une île située sur la côte oc- cidentale de l'Italie. yEÉTÈs. Fils du Soleil et de Perséis, fille de l'Océan , et roi de Colchide. Il fut père de Médée, de Chalciope et d'Absvrte, et eut pour sœurs Circé et Pasiphaé. Voy. son his- toire plus détaillée, aux mots Phrixus et Jason. >eétias, JEtnmé, eétis. Noms patro- MQ 9 nj miques de la fille d'^létès. Ils se disent par- ticulièrement de Médée. jegé. Le même qu'agis Égide. jegjea. 1. Surnom de Vénus. — 2. Reine des Amazones , de laquelle on prétendait que la mer Égée tenait son nom, ^EGyEOiV. Voy. ÉGÉON. /EGjEOS. Surnom de Neptune et de Né- reus. ^EGÉE,^EGEUS.i.FiIs de Pandion et de Pylia. De concert avec ses frères il prit possession de l'Attique, et obtint en partage Athènes et sou territoire, dont les Métionides s'étaient empa- rés, après avoir chassé Pandion. N'ayant pas eu d'enfants de ses deux premières femmes, il alla consulter l'oracle, sur la foi duquel il s'unit ensuite à ^Ethra , fille de Pithée , roi de Trœzènes. Il eut d'elle Thésée. Voy. encore sur Mgèe les mots AndrogÉe et Thésée. — 2. Descendant de Cadmus, révéré à Sparte comme un héros. .egéoneus Un des cinquante fils de Priam. ^gérios. Surnom de Jupiter, dans une ins- cription que donne Gruter. /EGIALÉ. t. Fille ou petite fille d'Adraste, roi d'Argos, et femme de Diomèdes. Vénus, irritée de ce que Diomèdes avait eu l'audace de la blesser au siège de Troie , inspira à iEgialé , son épouse, une passion criminelle pourCo- métès,son principal ministre. Diomèdes, à son retour de Troie, dut se réfugier à l'autel de Junon, pour sauver sa vie. Plus tard il passa en Italie. — 2. Une des sœurs de Phaë- ton {Voy. ce mot). Elles furent métamorpho- sées en peupliers, et leurs larmes chan- gées en ambre. — 3. Fille de Jupiter et d'Au- tonoé, une des trois Grâces. jEgialé ici n'est peut-être qu'une corruption du nom à'Jglaé* -EGIalée (/egialéia). Forme poétique du mot ^Egialc. jEGialée. 1. Fils d'Inachus et de l'Océa- nide Mélia, frère de Phoronée, et roi d'd- chœa (de l'Achaïe). C'est, dit-on, à cause de lui que plusieurs écrivains donnent à cette contrée le nom d'^Egialëe ou d'iEgialos. — 2. Fils du roi de Colchide vEétès; ordinairement il porte le nom d'Absyrtos. Voy. ce mot. — 3. Fils d'Adraste et de Déraonass-a, l'un des Épigones, et le seul d'entre eux qui périt de - vant Thèbes. Voy. Adraste , Épigones. ^égides. TSom patronymique des descen- dants d'/Egée, et particulièrement de Thésée. .egidouchos et ^egiochos. Qui tient YyEgide. Surnoms de Jupiter, et plus tard de Minerve. /EGimios. Roi des Doriens, près du Pinde. Strabon le nomme .ZEpalios. REGINE. Fille du fleuve Asope. Elle fut ai- mée de Jupiter, qui la visita sous la forme d'une flamme. Asope, courroucé du rapt de sa fille, s'étant mis à sa poursuite, Jupiter le frappa de la foudre ; puis il transporta ^Egine elle- même dans l'île d'OEnone, ou, selon Pindare, d'OEnopie, qui depuis lors porta le nom d'JE- gine. Ce fut là qu'elle le rendit père d'^aque. 10 EG ;egiïV/EA. Surnom de Diane, qui était par- ticulièrement révérée à iEgine. JS&IPAN. Fils de Jupiter et dTEga , ou, suivant quelques-uns, frère de lait de Jupi- ter; qui le pkiça au nombre des astres, sous la figure d'une chèvre. Jupiter, ayant été vaincu dans le combat contre les Titans et précipité dans un abime , Typhon lui arracha les nerfs des mains et des pieds, les enveloppa d'une peau d'ours , et les mit sous la garde d'un monstre , de Delphyné. Mais Mercure et Egi- pan les dérobèrent a celle-ci, et les rajustèrent aux membres paralysés de Jupiter, qui recou- vra sur-le-champ ses forces et se dégagea/ Selon Plntarque, jEgipan , fruit du commerce incestueux de Valéria de Tusculum avec son père Valérius, est le même personnage qui, chez les Romains , portait le nom dcSilvain. /EGis. Voy. ÉGIDE. .egire /EGEiros). Hamadryadc. jEGISTHOS. Voy. F.G1STHE. .egius (.egios). Fils d'/Egyptus, époux de la Danaïde Mnestra. .EGLÉ . i. Naïade, fille de Jupiter et de Néaera. Le Soleil la rendit mère des Grâces. — 2. Une des Hespérides. — 3. Fille du Soleil et de Clymène, et sœur de Phaéthon. — 4. Fille d'Esculape. .egléis. Fille d'Hyacinthe. Elle fut immo- lée ainsi que ses sœurs sur l'autel du Cyclope 3érœstus, à Athènes, pour détourner la fa- mine et la peste qui affligeaient la ville, alors assiégée par Minos. .eglétès. Qui lance des éclairs ou Rayon- nant. Surnom d'Apollon. /EGOBolos. Qui immole des chèvres. Sur- nom sous lequel Bacchus était révéré à Potnies en Bœotie. Les habitants ayant un jour tué dans leur ivresse un des prêtres de ce dieu, tandis qu'il sacrifiait, une peste se déclara aus- sitôt. L'oracle de Delphes ordonna aux meur- triers de sacrifier un jeune homme à Bacchus, pour l'apaiser. Ils obéirent. Au bout de quel- ques années le dieu, au lieu d'un homme, se contenta d'une chèvre. egocéros. Qui a des cornes de chè- vre. 1. Surnom de Pan.— 2. Le signe du capri- corne dans le zodiaque. /EGOLios. Crétois qui, accompagné de Laïus, de Céléus et de Cerbérus, pénétra, en Crète, dans un antre sacré où se trouvaient des abeilles, dont ils.voulaient dérober le miel. Ils trouvèrent dans cet antre le berceau de .Jupiter. Alors ce dieu, irrité de leur audace, fit tomber en poussière leurs armures d'airain, et voulut les foudroyer, mais les Parques et Thémis retinrent son bras, vu la sainteté du lieu. Il changea les voleurs en oiseaux, de bon augure. vEGOphagos. Qui mange des chèvres. Sur- nom de Junon chez les Lacédémoniens. iEGYPios.Thessalien chéri des dieux et des hommes, fils d'An thés et de Bulis. Il eut commerce avec une veuve nomméeTimandra, la plus belle femîue qui fût alors, et s'attira MIS ainsi la haine de Néophron,fils deTimandra, qui, pour se venger, se fit aimer de Bulis' mère d'.Egypius ; ensuite, informé de l'heure à laquelle .Egypius devait venir trouver Timan- dra, Néophron la fit sortir et lui substitua Bulis. iEgypius vint en effet au rendez-vous, et ne reconnut sa mère qu'après que le crime fut consommé. Tous deux en eurent tant d'horreur qu'ils voulurent se crever les yeux ; mais Jupiter changea iEgypius et Néophon en vautours, Bulis eh plongeon, etTimandra en épervier. ^egyptios. Vieillard ithacien qui ouvrit l'assemblée générale convoquée par Téléma- que. Il eut deux fils, Antiphus et Euryno- me. .egyptus (vEGYPTOS). 1. Fils de Bélus et d'Auchinoé; petit-fils de Neptune; frère de Da- naiis, et, selon Euripide, de Céphée et de Phinée. Il conquit le pays des Mélampodes , et le nomma iEgyptos (Egypte). Il eut cinquante fils, comme son frère Danaiis eut cinquante filles. — Ayant excité une sédition à la suite de laquelle Danaiis dut quitter le pays avec sa famille, les fils d'/Egyptus suivirent ce- lui-ci à Argos, l'assurèrent de leurs inten- tions pacifiques, et lui demandèrent ses filles en mariage. Danaiis les leur accorda, mais, soit rancune , soit crainte de la valeur et du nombre de ses gendres, il ordonna à ses filles de les égorger la première nuit de leurs noces. Toutes exécutèrent cet ordre cruel, à l'exception d'Hypermnestra , qui épargna son époux Lyncée. — Selon Hygin, /Egyptus avait formé le dessein de tuer Danaiis et ses filles, afin de s'approprier tout le royaume paternel, Danaiis l'ayant appris, s'enfuit à Argos sur un navire construit par Minerve, Alors /Egy- ptus le fit poursuivre par ses cinquante fils, qui l'assiégèrent dans Argos. Voyant que toute résistance serait inutile, Danaiis promit à ceux-ci ses filles en mariage. Pausanias dit qu'JEgyptus vint ensuite à Aroé, où il mou- rut de chagrin. Un monument fut élevé en son honneur dans le temple de Sérapis à Pa- trae. Voy. Danaùs et Dawaïdès. — 2. Un des cinquante fils d'/Egyptus n° y. ./EGYROS. Sicyonien, fils deThelxion, père de Thurimachus. abigéxétès. Éternel. Épithète commune à tous les dieux. aëlla. Ouragan. Nom de la première Amazone que tua Hercule. aëllo. Rapide comme le vent. 1. Une des Harpies , fille de Thaumas et dÉlectrc . — 2. Nom d'un chien d'Actœon. aëllopos et aëllopous. Rapide comme V ouragan. 1. Épithète d'Iris, messagère des dieux. — 2. Une des Harpies, la même qu'Aëllo n° 1. iEMOIV, vEMOMUS. Voy. FI/EMOX , H.EMO- NIUS. /EXÉadès. Descendant d'Éuée. C'est par- ticulièrement Ascagne qui porte ce nom. /E\É as. x. Voy. Énée. — 2. Fils d'Énée et de Lavinia, nommé Sylvius, parce que sa mère se retira avec lui, après la mort d'Énée, dans une forêt. Il succéda à Ascagne sur le trône du Latium. jEïvéios et ^exésios. Surnom de Jupi- ter. jenété. Fille d'Eusorus, femme d'iEneus, mère de Cyzique. ^exétos. Fils de Déion, roi de Pho-cide, et de Diomédé ; frère de Céphale. iENEUS. Fils d'Apollon et de Stilbé, époux d'JEnètè, et père de Cyzique. jEîyidès. Descendant d'iEneus. jeivios. Paeonien, tué par Achille sur les bords du Scamandre. jEOI.ia. Fille f d'Amythaon; femme de Ca- lydon; mère d'Épicaste et de Protogénie. solide (solides). Descendant d'^Eolus, ou d'Éole : tels sont Athamas, Maguès, Maca- -ée, Misénus, Sisyphe, Crétheus, Céphale, Ulysse , Phryxus. /EOlide f./EOLis). Descendante d'Éole. folios. Un des poursuivants d'Hippoda- mie. Il fut vaincu à la course, et tué par OEno- maiïs, père d'Hippodamie. ^eolus (^eolos) i. Fils d'Hellen et de la nymphe Orséis; petit-fils de Deucalion ou de Jupiter; frère de Dorus et de Xuthus; prince de Magnésie en Thessalie, et père de la race éohenne. Sa femme Enarété lui donna sept fils et cinq filles. Il tua l'une d'elles , parce qu'elle avait eu un commerce incestueux avec un de ses frères. — 2. Arrière-petit-fils d'iEolus n° 1 ; fils d'Hippotès; pèred'Arné, et prince d'iEolis (l'Éolide). On n'est pas d'accord sur l'endroit où iEolis était située. Strabon et Diodore de Sicile la placent en Thessalie, Thucydide au contraire en JEtolie. — 3. éole ( jeo- los). Fils de Neptune et d'Arné ; petit-fils d'vEolus n° 2 ; arrière-petit-fils d'Hippotès et frère de Bœotus. Diodore de Sicile nous ra- conte qu'Arné , aimée de Neptune, devint en- ceinte et fut repoussée par son père. Elle mit au monde, à Métaponte, deux fils, Bœotus et iEolus. Devenus grands , ils s'emparèrent du trône de leur hôte,après avoir tué sa femme Au- tolyté ; puis ils quittèrent le pays avec leur mère et un grand nombre de partisans. Éole se rendit vers les îles Éoliennes, et y fonda la ville de Lipara. Selon d'autres, cette ville avait déjà été fondée par Liparos, fils d'Auson : Éole épousa sa fille Cyané , et obtint avec elle la souveraineté de l'île. Il eut de Cyané six fils, qui tous ressemblèrent à leur père en piété , en justice et en clémence. Eole fut appelé l'ami des dieux. Il inventa les voiles pour les navires; il savait prédire les change- ments de vent. Les poètes le nomment le dieu des vents ; cependant relativement à ses attributs , il faut bien distinguer entre la tradition des anciens poètes , et ce qui a été ajouté plus tard. Homère ne nous le repré- sente ni comme le dieu , ni comme le père, mais seulement comme le gardien des vents, et comme le monarque fortuné des îles Éo- MF 11 liennes, l'ami des dieux , le père de six fils et d'autant de filles. Il accueillit avec bonté Ulysse, qui avait erré longtemps sur les mers, et le retint dans son palais pendant un mois en- tier. A son départ, il lui donna une outre d'un travail exquis, qui renfermait les vents con- traires à sa navigation. 11 l'avait attachée avec unejcorde d'argent au mât du vaisseau aux vas- tes flancs , pour qu'aucun vent ne pût s'en échapper. Mais pendant le sommeil d'Ulysse ses compagnons, curieux de savoir ce que l'ou- tre contenait, l'ouvrirent, et aussitôt les vents se précipitèrent avec un mugissement horrible vers leur demeure. Voy. Ulysse. Plus tard Eole est représenté comme résidant dans File de Lipara ou Strongyle (Stromboli ) , le sceptre à la main, et régnant sur les vents, qu'il tient enchaînés dans des antres vastes et profonds. — 4. Ami et compagnon d'Énée , natif de Lyr- nesse, et tué dans le combat contre Turnus près de Laurentum. jeow Un des chiens d'Actéon. ^epytos. 1. Fils d'Élatus. Clitor, fils d'A- zan et roi d'Arcadie, étant mort sans en- fants, il lui succéda. Une partie du pays fut nommée d'après lui jEpytis. Il mourut des suites de la morsure d'un serpent. Voij. ÉvadnÉ et Iamus, — 2. Fils de Cresphontes , roi de Messène, et de Mérope , fille de Cyp- sélus. Échappé seul au massacre de sa fa- mille, dans une sédition excitée par les ri- ches, à Messène, il parvint, avec le secours des Arcadiens et des Doriens, à punir les cou- pables et à recouvrer le sceptre. Il régna avec tant de sagesse que ses successeurs prirent le nom d'ZEpytides , au lieu de celui d'Héraclides , qu'ils portaient auparavant. — 3. Fils d'Hippothoiis et roi d'Arcadie , con- temporain d'Oreste. Neptune le frappa de cé- cité, pour le punir de ce qu'il avait osé péné- trer dans son temple à Mantinée. ,/equitas. Foy. Équité. jîerès. Déesse représentée sur une mon- naie frappée à l'effigie de l'empereur Titus. Teut-être la même que /Es ou iEsculanus. AËROPÉ. i. Fille de Céphée. Mars l'ayant rendue mère d'Aëropus, elle mourut dans les douleurs de l'enfantement. Quoique morte , son fils resta suspendu à son sein , qui , par l'effet d'un prodige dû à Mars, continua de fournir à l'enfant un lait abondant. C'est pourquoi les Tégéates donnèrent à Mars le nom d'Aphnéios (lacturnus, uber). — 2. Fille de Catreus , roi de Crète , et sœur de Clymène. Son père , à qui l'oracle avait prédit qu'un de ses enfants serait la cause de sa mort, donna les deux sœurs à Nauplius pour qu'il les vendît en pays étranger. Aërope épousa d'abord Plisthène, fils d'Atrée,dont elle eut deux enfants, 4gamemnon et Mé- nélas, qui, à la mort de leur père, furent adoptés par Atrée. Plus tard elle épousa son beau-père lui-même, mais ensuite elle céda aux sollicitations de Thyeste, frère de celui-ci, qui la rendit mère de deux enfants. Atrée , irrité 12 /ES de l'infidélité d'Acropc, fit périr les fruits de son adultère, et les servit à son frère dans un festin. aéropos. r. FilsdeMarset d'Aéropé. — 2. Fils de l'Argonaute Céphée. — 3. Fils de Té- ménus. Il s'enfuit d'Argos en Jllyrie. /ES. Voy. jESCULAHUS. yESA ou aïs a. Le sort. Voy. Moi ra. jESACOS. Fils de Priam et d'Arisbé ou d'A- lex irrlioé, époux d'Astérope ou, selon d'autres, d'Hespéria. Sa femme ou son amante, poursui- vie par lui, mourut des suites de la morsure d'un jserpent. jEsacus, désespéré d'avoir causé sa mort, se précipita dans la mer, où Téthys le changea en plongeon. Son aïeul maternel lui avant enseigné l'art d'expliquer les songes , il prédit à Priam que sa deuxième épouse, Hé- cube, lui donnerait un fils qui causerait la ruine de son royaume. En conséquence, il lui con- seilla d'exposer l'enfant. /ESar. Nom étrusque de la divinité en gé- néral. -eschréis. Une des cinquante filles de Thespius. Hercule la rendit mère de Leuconès. ^esculaxus ou ^es. Dieu de la monnaie de cuivre chez les Romains. Son fils fut Argen- tinus , dieu de la monnaie d'argent. Peut-être a-t-on voulu exprimer par là que l'usage de faire des monnaies de cuivre était le plus an- cien. escllapils. Voy. ESCULArE. .esÉpos. 1. Fils de l'Océan et de Téthys, dieu du fleuve de ce nom entre la Mysie et la Troade. — 2. Fils de Bucolion et de la nymphe Abarbarée. .eson. Voy. Éson. /esoxidès. Nom patronymique de Jason , fils d'Éson. jESYÉtès- Troyen distingué, père d'Al- cathoùs. /ESYLÉ. Une des Hyades, selon Euslathe. Voy. Hyades. ^ssymnétÈs. Arbitre élu du combat, dans les jeux. Plus tard ce nom a été donné en gênerai à tout chef élu. —Surnom de Bacchus. Une statue de Bacchus faite par Vulcain, et donnée par Jupiter à Dardanus, se trouvait à Troie. Elle était renfermée dans un coffre. Cas- sandre, ouÉnée, selon d'autres . l'avait aban- donnée lors de sa fuite, sachant bien qu'elle porterait malheur à ceux des Grecs qui la trouveraient. Dans le partage du butin , elle échut à Eurypyle, fils d'Évémon. A peine eut- il ouvert le coffre, qu'à l'aspect de la statue il devint fou. 11 se rendit à Delphes , pour sa- voir de l'oracle comment guérir. La réponse fut qu'il devait consacrer la caisse fatale là où il trouverait des hommes faisant un sacrifice étrange, et rester lui-même en ce lieu. Eu- rypyle se rendit là-dessus à Aroé, en Achaïe, où les habitantsse disposaient à faire à Diane leur sacrifice annuel, qui consistait à immoler le plus beau jeune homme et la plus belle fille. Selon la déclaration de l'oracle de Dclhpcs, ce sacrifice devait cesser dès qu'un roi étranger apporterait dans le pays une divinité étran- gère. L'oracle se trouva accompli par Eu- rypyle. Le dieu dont la statue se trouvai dans le coffre fut nommé s£symnctès , c'est- à-dire Seigneur. Neuf hommes et autant de femmes furent attachés à son service. Tous les ans, à l'époque de la fête qui se célébrait en son honneur, le prêtre, la nuit, sortait la statue du coffre, puis il la faisait promener en procession par tous les enfants de la ville. Ces enfants, couronnés d'épis de blé comme autrefois ceux qu'on destinait au sacrifice, s'arrêtaient aux bords du fleuve Méilichcs, suspendaient leurs couronnes, et, après s'être purifiés, en plaçaient d'autres de lierre sur leur tête; puis ils marchaient vers le tem- ple d'.Esymnétès. A Patra; aussi un temple situé vers la mer lui était consacré. On y portait les statues de Bacchus pendant les Dio- nysies. jeté. Les Prières. Voy. Lites. ;eter\itas Voy. Éternité. /ETHALiDÈs. Excellent archer, fils de Mer- cure et d'Eupolémée. Il servit de héraut aux Argonautes. Mercure lui avait conféré le don de ne rien oublier. Il lui fut de plus accordé de vivre tour à tour sur la terre et dans les enfers. Selon les Pythagoriciens, son ame passa d'abord dans le corps d'Euphorbe, puis dans celui d'Hermotime , de là clans celui de Pyrrhus, et enfin dans celui de Pythagore. jethalio\. Un des matelots tyrrheniens qui, voulant enlever Bacchus, furent méta- morphosés par lui en dauphins. yETOÉ. Jument qu'Agamemnon donna à Échépolus. Voy. ce mot n° 2. /ETiiER. Voy. Éther. /Ethéiuus. Épithète de Jupiter. .ETHILLA OU yETHYLL A. Fille de Laomé- don, sœur de Priam, d'Astioché et de Medé- sicaste. Après la prise de Troie , Protésilas l'emmena avec plusieurs autres captives. Mais tandis qu'il était descendu à terre entre Mendé et Scioné, pour prendre de l'eau, elle persuada à ses compagnes de captivité de mettre le feu aux vaisseaux. En conséquence, Protésilas et les captives restèrent tous à Scioné. yETHiorv. 1. Fils d'une nymphe Héliconienne, lequel succomba dans l'expédition des sept rois contre Thèbes. — 2. Devin, compagnon de Phtnée , tué aux noces de Persée par celui-ci. — 3. Coursier qu'Eunée monta dans l'expédi- tion des sept chefs contre Thèbes. .ethiop.es ou vETHiOPAis. Épithète de Bacchus. /ETHIOPS. 1. Épithète de Jupiter ohez les habitants de l'île de Chios. — 2. Fils de Vul- cain , qui a donné son nom à l'Ethiopie. — 3. Nom d'un des chevaux du Soleil. aéthlils (AÉTHLIOS). Fils de Jupiter et de Protogénie, roi d'Élidc. Il eut de Calycé un fils nommé Endymion. Selon d'autres , Aéthlius était fils d'Éole. /Ethox. Qui est ardent, r. Nom donné dans l'antiquité à plusieurs chevaux , savoir : JET à l'un de ceux du Soleil , — de l'Aurore , — de IMuton, - d'Hector,— de Pallas fils d'Évandre ; celui de ce dernier pleura à la mort de son maître. — 2. Nom de l'aigle qui rongeait le cœur de Prométhée, et qui fut tué par Her- cule. — 3. Père de Tantale. — 4. Nom qu'U- lysse se donna lorsqu'il entretint Pénélope, sans se faire connaître. — 5. Qui a une faim dé- vorante (de Xi[a6ç,ou0Ci)v , littéral. Faim ar- dente). Surnom d'Érysichthon et de Phlégyas. ^ethopia- Surnom de Diane. yETHRA. 1. Océanide qui eut d'Atlas douze filles, nommées Hyades. — 2. Fille de Pitthée, roi de Trézènc. Bellérophon prétendait à sa main; mais il fut exilé avant que le mariage eût lieu. Minerve envoya ensuite à iEthra un songe, dans lequel elle lui ordonnait de se rendre à l'île de Sphérie et d'y sacrifier sur le monument funéraire de Sphérus, conducteur du char de Pélops. Elle s'y rendit et devint l'amante de Neptune. A cette occasion /Ethra consacra un temple à Minerve Apaturie. c'est- à-dire la décevante. De plus elle introduisit parmi les jeunes filles de Trézène la coutume de consacrer leur ceinture à Minerve Apatu- rie. Plus tard Égéc eut d'elle Thésée. Castor et Pollux l'ayant ensuite faite prisonnière à Athènes ou à Aphidnes, elle accompagna Hélène à Troie comme son esclave. Lors de la prise de la ville, elle se rendit dans le camp des Grecs, où les fils de Thésée la reconnurent , pour leur aïeule. Démophon et, selon Dic- Lys, Acamas, la réclamèrent d'Agamemnon. Celui-ci envoya à cet effet un héraut à Hélène, qui la rendit aussitôt. iEthra se tua elle- même, de désespoir de la mort de ses enfants. Foy. ÉgÉe et Thésée. — Elle était représen- tée sur le coffre de Cypsélus en vêtements de deuil, couchée aux pieds d'Hélène, qui lui mar- chait sur la tète et Lui arrachait les cheveux; aux deux côtés se trouvaient les Dioscures. L'inscription portait : Lès Tyndarides condui- sent Hélène et traînent /Ethra loin d'Athènes. Sur le célèbre tableau de Polygnote dans la f.esché, à Delphes, elle était représentée à côté d'Hélène, en esclave, ayant les cheveux rasés. Près d'elle était son petit-fils Démophon, ré- fléchissant aux moyens de la délivrer du joug sous lequel elle gémissait : près d'Hélène, se trouvait Eurybate, héraut d'Agamemnon. ^ethrios. Qui rend l'air serein, en latin Serenator. Surnom de Jupiter. /ETHUS.v. Fille de Neptune et d'Alcyone, sreur d'Hyriens et d'Hypérénor; amante d'A- pollon, et mère d'Éleuther. /ETHYIA. Épithèle que les Mégariens don- naient à Minerve. iiSTNA. Foij. Etna. /E t*\ /e a Fêtes qui se donnaient sur l'Etna en l'honneur de Jupiter. jEIW/EOS- 1. Surnom de Jupiter, auquel on avait érigé une statue et consacré des fêtes sur l'Etna. — 2. Surnom de Vulcain , qui avait un temple sur cette montagne. — 3. Sur- nom des Cyclopes. — 4. Fiis de Prométhée, AGA 13 auquel, suivant Pausanias , Cérès avait con- féré un don mystérieux. yETOLÉ. Surnom de Diane à Naupacte, où elle avait un temple et une statue qui la re- présentait lançant un javelot. yETOLUS (yETOLOSj. 1. Fils du roi d'É- lide Endymion, et de Néis, ou d'Iphianassa, ou d'Astérodia, ou de Chromia. Il était frère de Pseon et d'Épéus, et époux de Pronoé, dont il eut Pleuron et Calydon. Endymion or- donna qu'un combat eût lieu entre ses trois fils : le prix devait être le sceptre d'Élide. Épéus triompha et monta sur le trône. Après lui régna iEtolus. Mais celui-ci ayant tué par imprudence Apis, fils de Jason ou de Phoronée, en le renversant avec son quadrige lors des jeux funèbres célébrés en l'honneur d'Azan, les fils d'Apis ou, selon d'autres, de Salmonée, le chassèrent de son royaume. II s'é- tablit dans le pays des Curètes et , après beau- coup d'exploits, donna à cette contrée le nom d\Etolie. — 2. Fils de Mars, qui le premier attacha des courroies aux javelots. — 3. Fils d'Oxylus et de Piérie. frère de Laïas. Étant mort jeune, ses parents lui érigèrent un mo- nument sous la porte d'Olyrapie ; car l'oracle avait défendu de l'inhumer soit dans la ville , soit hors des murs. Du temps de Pausanias on portait encore sur son tombeau des offrandes annuelles. iEVUJi. Nom d'un être dont les Romains de l'Empire avaient emprunté l'idée au culte secret de Mithras. C'était la personnification de la force immuable du temps. On le représen- tait sous la forme d'un homme nu, portant un masque à tète de lion et debout sur un globe autour duquel sont deux zones placées en croix. Un serpent entoure son corps; à son dos sont quatre ailes , dont deux tournées en haut et deux en bas : dans la main droite, il tient une clef, et dans la gauche, une mesure divisée en plusieurs parties égales. Sur quel- ques monuments, on aperçoit encore, dans les intervalles que laissent entre eux les replis du serpent, les signes du zodiaque. Le masque à face de lion représente la force destructrice du temps; le serpent indique son mouvement orbiculaire; les ailes, sa rapidité ou sa force productrice; la clef désigne l'ouverture et la fermeture des portes du soleil; le mètre ou mesure a rapport aux périodes du temps et à ses divisions régulières ; la sphère représente le monde, et les signes du zodiaque, le cercle que décrit le soleil. jex ou aïx ( at£, Chèvre). Nymphe qui nourrit de son lait Jupiter enfant, caché alors dans l'île de Crète. Rhée la fit surveiller par un chien d'or. Après qu'il eut subjugué les Ti- tans, Jupiter la rendit immortelle, et la plaça parmi les astres. Foy. Amaltée. afer. Fils de l'Hercule libyen et de Mé- iite. Il est un de ceux dont on fait dériver le nom d'Afrique. africana. Épithète de Cérès. agaclès. Un des principaux Myrmidon». 2 14 AGA agamede. t. Fille d'Augias, roi des Epécns. Selon Hygin, elle eut de Neptune trois iils, Bélus, Actor, et Dictys. —2. Fille rie Macaria, dont la ville d'Agamède, dans l'ile de Lesbos, tirait son nom. agamede (agamédes). Fils de Stympha- lus. Il eut d'Épicaste deux fils, Ccrcyon ctTro- phonius. Selon d'autres, au contraire, il était fils d'Apollon et d'Épicaste, ou bien encore de Jupi- ter et de Jocaste , ou enfin d'Erginus d'Or- chomène, et frère de Trophonius. — Il passait avec celui-ci pour l'architecte du temple d'A- pollon à Delphes , et du bâtiment où était de- posé le trésor de Hyrieus, roi de Hyria en Bœotie. Relativement à la construction de ce dernier édifice, Pausanias raconte qu'Aga- médès et son frère avaient placé dans Je mur extérieur une pierre qui s'enlevait aisément du dehors. Ils pénétraient ainsi jusqu'au tré- sor, qu'ils pillaient journellement. Hyrieus s'en aperçut, et comme il voyait que les serrures restaient intactes, il tendit aux vo- leurs des pièges, dans un desquels Agamcdès fut pris. Alors, Trophonius;, qui accompa- gnait son frère, lui coupa la tête, pour empê- cher que, reconnaissant celui-ci, on ne le soupçonnât lui-même. En punition de ce crime, la terre engloutit Trophonius, au même endroit où s'éleva plus tard un temple dans lequel on invoquait et consultait Agamédès. Plutarque et Pindare disent, au contraire , que les deux frères, après avoir construit le temple d'Apollon à Delphes, prièrent le dieu de les récompenser de leur travail. Apollon leur promit qu'ils recevraient une récompense sous sept jours , et il leur conseilla de jouir de la vie en attendant. Le septième jour étant arrivé, on les trouva morts. AGAMEMNON. 1. Surnom de Jupiter. — 2. Fils de Plisthène et d'Aëropé, petit-fil» d'A- trée, et roi de Mycènes; ou, suivant Homère et Euripide, fils d'Atrée et d'Aëropé, et frère de Menélas et d'Anaxibia. — Agamemnon et Ménélas furent élevés avecÉgisthe, fils de Thyeste, qu'Atrée avait adopté et qui ne con- naissait pas son père. Un jour, Agamemnon et Ménélas furent chargés par Atrée de lui amener Thyeste. Ils prirent en effet celui-ci à Delphes, et le conduisirent à Atrée, qui le fit jeter en prison et ordonna à Égisthe de le tuer. Celui-ci allait obéir, lorsque Thyeste reconnut son fils à l'épée qu'il portait, et qui lui avait appartenu. Égisthe., alors, la dirigea contre Atrée, qu'il tua. Là-dessus les fils d'Atrée, Agamemnon et Ménélas, fu- rent chassés du royaume , dont Thyeste et son fils prirent possession. Les exilés, après avoir erré pendant quelque temps , vinrent à la cour de Tyndare, roi de Sparte, qui donna sa fille Clytemnestre en mariage à- Aga- memnon. Celui-ci en eut quatre enfants, lphi- génie, Chrysothémis , Laodicé, que les poètes tragiques nomment généralement Electre , et Oreste.— Hélène, sœur de Clytemnestre, comp- tait un grand nombre de prétendants. Elle AGA donna la préférence à Ménélas. Cependant, avant qu'elle eût fixé son choix, Tyndare, d'a- près le conseil d'Ulysse, avait eu soin de faire jurer à tous ceux qui aspiraient à la main de sa fille , qu'ils respecteraient sa décision et défendraient les droits de celui qu'elle aurait préféré.— Agamemnon et Ménélas, assistés par Tyndare , chassèrent alors Thyeste et Égis- the du royaume, dont Agamemnon prit pos- session , tandis que Ménélas succéda à son beau-père dans le royaume de Laconie. Aga- memnon étendit ses possessions par de nom- breuses conquêtes, de sorte que bientôt ses Etats furent les plus considérables de la Grèce. Ce fut alors que Paris enleva Hélène à Ménélas, et se réfugia avec elle auprès de son père Priam, roi de Troie. Les deux frè- res réclamèrent immédiatement le secours des autres princes de la Grèce, engagés par leur serment à leur prêter assistance. Gtfux-ci se réunirent à Argos auprès de Diomède , et, après avoir reçu de riches présents d'A- gamemnon , ils résolurent de faire la guerre aux Troyens, et nommèrent ce dernier général en chef de l'expédition. Deux ans se passèrent en préparatifs de guerre; puis les princes se réunirent dans le port d'Aulis en Bœotie, avec leurs guerriers et leurs vaisseaux. Pour .ce qui suit, c'est la tradition d'Homère que nous rapporterons. — L'oracle de Del- phes avait prédit que Troie ne succomberait que lorsque les plus distingués d'entre les Grecs se seraient divisés. Calchas, devin cé- lèbre , qui accompagna les Grecs au siège de Troie , expliquant un présage envoyé par Jupiter , prédit quelle serait la durée delà guerre. Le nombre des vaisseaux qui firent voile pour Troie se montait à douze cents, Agamemnon à lui seul en avait équipé cent. Une telle armée, pour trouver sa subsistance, dut se disperser autour de Troie, ce qui ex- plique comment les Troyens purent résister à l'ennemi pendant dix ans. Ce sont les évé- nements de la dixième année que chante Ho- mère dans son Iliade. Déjà , à l'article Achil- le, nous avons rapporté la conduite d'Aga- meranon envers le prêtre d'Apollon Chrysès, ainsi que la querelle survenue entre lui et Achille à cause de Briséis. Jupiter avait donc promis à Thjtis , mère d'Achille, que, pour venger l'insulte faite à son fils, il proté- gerait les armes des Troyens, et montrerait ainsi aux Grecs combien , sans ce héros, ils étaient incapabies même de résister. Dès cet instant les Grecs éprouvent de nombreux revers. Quoique Paris soit vaincu par Mé- nélas dans un combat singulier , et qu'Aga- memnon lui-même excite ses guerriers au combat, les Grecs sont refoulés, et les sol- dats perdent courage. Agamemnon convo- que les princes pendant la nuit, et son dé- couragement est tel qu'il propose de lever le siège et de partir. Nestor et Diomède s'y op- posent ; d'après le conseil du premier, on en- vote une ambassade à Achille pour le fléchir; AGA mais cette démarche reste inutile. Alors Dio- mède et Ulysse se rendent comme espions dans le camp ennemi. Le lendemain le combat recommence. D'abord Agameranon repousse lesTroyens, mais bientôt, blessé au bras, il se retire et conseille de nouveau aux princes de s'embarquer au plus vite et de fuir. Hector, triomphant de tous les obstacles, refoule les Grecs jusque sur leurs vaisseaux, qu'il est sur le point d'embraser. En ce moment Patrocle, l'ami d'Achille, revêtu des armes de ce der- nier, se jette au devant d'Hector, sauve les vaisseaux , mais il tombe sous le fer du héros troyen. La mort de Patrocle pouvait seule amener Achille à prendre part au com- bat. Les Grecs triomphent; Hector succombe. Quoiqu'Achille soit le héros principal de l'I- liade, Agamemnon est revêtu par Homère d'une grandeur, d'une puissance et d'une ma- jesté que nul autre des combattants ne pos- sède.— De retour dans son royaume de Mycè- nes, le perfide Égisthe, qui, pendant son absence, avait séduit sa femme Clytemnes- tre, l'invite à un festin, et le fait assassi- ner avec tous ses compagnons. Clyteranes- tre tue de sa propre main Cassandre, cap- tive aimée d'Agaraemnon, qu'il avait ame- née avec lui à Mycènes. — Les poètes posté- rieurs à Homère disent que ce fut Clytem- nestre elle-même qui assassina son époux, tandis qu'il était au bain. Eile commit ce meur- tre, non-seulement pour se venger de sa ri- vale, mais aussi par ressentiment, selon eux, du sacrifice de sa fille Iphigénie, qu'Agarame- non avait autorisé. Les enfants de Cassandre furent également . tués par Égisthe. Voy. Égisthe, Clytemnestre et Oreste. AGAMEMNON IDE ( AGAMEMiXONlDES ). Descendant d'Agamemnon. agakice. Fille du Thcssalien Hégétor. Elle avait quelque connaissance des éclipses de lune , et prétendait avoir la puissance de faire descendre la lune du ciel par ses en- chantements. Plutarque, qui nous rapporte ceci , la nomme ailleurs Aglaonicé. "agajvippe. i. Fille du fleuve Permesse et nymphe de la fontaine de même nom, près de l'Hélicon, en Bœotie. Cette fontaine était consacrée aux Muses et douée de la vertu d'inspirer celui qui buvait de son eau. - 2. Épouse d'Acrisius, et mère de Danaé, qui, ailleurs, porte le nom d'Eurydice. agatïos. Fils de Paris et d'Hélène. agapénor. Fils d'Ancée, et roi des Arca- diens. Il fut l'un des poursuivants d'Hélène, et mena les Arcadiens au siège de Troie sur 60 vaisseaux. A son retour il fit naufrage près de l'île de Cypre, où il fonda Paphos et un temple en l'honneur de Vénus. II ne revit pas sa pa- tFie. agarti. Nom d'une divinité syrienne, la même qu'Addirdaga. AGASTHÈXE (AGASTHEiVÈs). Fils d'Au- gias et roi d'Élide, père de Polyxénos. ÂGÉ 15 agastrophos. Fils de Pœon , guerrier troyen tué et dépouillé par Diomède. agastya. Fameux saint qui eut pour pères Mitra et Farouna, et pour mère la nymphe Ourvasi. Agastya but la mer pour donner aux dieux la facilité de tuer deux géants qui s'y étaient réfugiés. Agastya est le régent de l'é- toile Canopus. agathalyos. Qui dissipe la joie. Épithète de Pluton. agathod^emoîv. 1. Nom grec du serpent consacré à Kneph. Chez les Égyptiens, c'était le symbole de la majesté et de la bienfaisance des dieux. On le trouve souvent représenté dans ies ornements d'architecture des temples, et sur les statues des grandes divinités égyptien- nes. — 2. Le dieu bienfaisant, en l'honneur duquel , à la fin des repas, on buvait une coupe de vin pur. En Arcadie, entre Mégalopolis et le Ménale un temple lui était consacré. Pau- sanias croit que c'est un surnom de Jupiter. agathon. Fils de Priam. agath yrnos. Fils d'Éole, roi de Sicile et fondateur de la ville de ce nom. AGATHYRSE (AGATHYRSOS.) Fils d'Her- cule, et père d'une nation de ce nom (les picti Agathyrsi de Virgile), dans l'Europe septentrionale. agave. 1. Fille de Nérée et de Doris. — 2. Fille de Danaiis. Foy /Egyptus. — 3. Fille de Cadmus et d'Harmonie; épouse d'Échion; sœur d'Autonoé, d'Ino, de Sémélé et de Po- lydore et mère de Penthée , lequel reçut de Cadmus le sceptre de Thèbes. Après que Sé- mélé, voulant voir Jupiter, son amant , dans toute sa gloire, eut été consumée par le feu du ciel, ses sœurs répandirent le bruit que Jupiter l'avait frappée de sa foudre, parce qu'elle lui était devenue infidèle. Bacchus, afin de punir cette calomnie, inspira une démence furieuse à toute cette famille. Dans une fête célébrée en l'honneur du Dieu, A gavé, prenant son fils Penthée pour une bête fauve ; le déchira vif. Revenue à elle-même, elle s'enfuit de Thèbes , et se retira près de Lycothersès, roi d'Illyrie, qui la reçut avec bonté. Plus tard cependant Agavé tua celui-ci afin de réunir ses États à ceux de son père Cadmus. — 4. Nom d'une Amazone. agavus (agauos). Fils de Priam. Il est représenté dans l'Iliade comme un agile danseur et un habile voleur de troupeaux. agdistis. Monstre hermaphrodite né, selon Arnobe, de Jupiter et du rocher Agdos. Sui- vant Pausanias, Agdistis naquit de la Terre et d'un songe de Jupiter. C'est une tradition phrygienne qui appartient au mythe de Cybèle. agdos. Rocher de Phrygie duquel, suivant Arnobe , Deucalion et Pyrrha détachèrent les pierres qu'ils jetèrent derrière eux pour re- peupler le monde. agÉlastos. Triste , funeste. Épithète de Pluton. — Pierre agélaste. Pierre sur laquelle s'assit Cérès fatiguée de chercher Proserpine. agélaus (agélaos). 1. Fils d'Hercule et 10 ÂGÉ d'Omphale, nommé aussi Lamos ou Laomé- dès. Apollodore en fait le chef de la famille de Crœsus.— 2. Filsd'OEneus et d'Althëe.— 3. Es- clave de Priam qui fut chargé d'exposer Paris sur l'Ida.— /,. Fils de Stymphalus, père de Phalanthe.— 5. Fils de Phradmon, percé d'un coup de lance par Diomède devant les murs de Troie. —6. Fils de Damastor, et poursuivant de Pénélope, tue par Ulysse. — 7. Fils de l'héra- clide Téméniis. Déshérité ainsi que ses frères Eurypyle elCallias, par son père, qui voulait laisser le sceptre à sa lille Hyrnétho et à son gendre Déiphontès , il obtint des Titans qu'ils tuassent Téménus. Ce fut cependant Déi- phontès qui succéda à celui-ci. ag k lie (agéleia). Qui fait du butin ou qui conduit les peuples. Épithètc de Mi- nerve. agéléis. JjCi conductrice des peuples , ou la protectrice des troupeaux. Épithète de Minerve. agé\or. 1. Fils de Iasus, père d'Argus Panoptès, et roi d'Argos. Hellanicus, dans Eustathe , le fait fils de Phoronéc. Celui-ci eut trois fils, qui, après sa mort, lui succédè- rent. Pélasgns obtint Larisse et tout le pays arrosé par le fleuve Érasinus; lasus eut 1-Elid , et Agénor la cavalerie de son père. — 2. Fils de Neptune et de Libya ou d'Eurynomé, roi de Phœnicic, frère de Bélus. Il eut de Téléphassa ou d'Argiope six enfants, parmi lesquels était Europe, qu'enleva Jupiter. Di- don le comptait parmi ses ancêtres, et delà vient que dans Virgile , Carthage est nommée la ville d'Agénor. — 3. Fils d'vEgyptus, qui fut tué par sa femme Cléopàtre. — 4. Fils de Pleu- ron et de Xanthippe, époux d'Épicaste, et père de Porthaon , de Démonice et de Thes- tius, lequel fut père de Léda. — 5. Fils de Triopas, frère de Jasus, père de Crotopus, et roi d'Argos. L'hiérophante de Cérès, Trochi- los s'enfuit sous son règne d'Argos à Eleusis. — G. Fils d'Amphion et de Niobé. Voy. ces mots. — 7. Fils de Phégée, roi de Psophis en Arcadie: il était frère d'Arsinoé et de Pro- nolis. Les deux frères assassinèrent Alcmaeon au moment où il se disposait à offrir ie collier et le péplum d'harmonie à sa seconde épouse, Callirrlioé; ensuite ils accusèrent de ce for- fait leur sœur Arsinoé , première épouse d'Alcuwxon , et l'enfermant dans un coffre, ils la transportèrent chez Agapénor a Tégée. Arrivés là, ils y rencontrèrent les fils d'Alc- ma;on et furent tués par eux. — 8. Fils du Troyen Anténor et de Théano. Ce fut un des plus vaillants héros de Troie ; il osa même semesurer contre Achille, qu'il atteignit de sa lance. Apollon, pour le soustraire à la colère d'Achille, l'entoura d'un nuage, et, prenant lui-même la forme d'Agénor, il s'enfuit de- vant Achille, afin de l'attirer ainsi loin du combat et de sauver les Troyens, déjà en dé- route. Agénor fut tué par Néoptolème. 11 ligurait dans le grand tableau de Polygnote qui ornait la Leschc à Delphes. AGE AGÉIVORIA OU AGÉROIVA. DéCSSC de l'in- dustrieet de l'activité. Selon S. Augustin, elle avait un temple à Rome sur le mont Avenlln. AGÉNORIDE (AGÉiVORiDÈsj. Descendant d'Agénor. Use dit particulièrement de Cad- rans, d'Europe, de Phinée, et de Persée. âges. Ainsi se nomment les diverses pha- ses mythiques de l'existence du genre hu- main, à partir de l'époque initiale. La tradi- tion des âges se rencontre déjà dans Hésiode ( les Travaux et les Jours). Hésiode compte cinq âges ou plutôt cinq races d'hommes. — Les dieux immortels créèrent premièrement la race d'or. Soumis au gouvernement de Saturne, alors roi du ciel, les hommes de cette race vivaient comme des dieux , pai- sibles, exempts de fatigues et de douleurs. La terre offrait d'elle-même une nourriture abondante. Ils se livraient aux joies des fes- tins sans tristes prévisions comme sans sou- venirs douloureux. Les maux de la vieillesse leur étaient inconnus. Ils mouraient comme l'on succombe au sommeil. Quand la terre les eut recouverts, ils devinrent les bons Génies ( dœmones ) circulant sur la face de la terre, gardiens de la justice et des bonnes œuvres et distributeurs des richesses. — La second race que firent les dieux, la race d'argent, l'ut de beaucoup inférieure à la première; le< sentiments et la forme même étaient toul différents. Les hommes d'alors mettaient cenl ans à croître près de leur mère ; puis, arrivés au terme de la puberté, ils n'avaient plus qu'une vie courte et affligée de maux, à caus de leur folie; car ils s'outrageaient les uns les autres et se refusaient à rendre aux dieux les honneurs légitimes.Toutefois quand la terre les eut recouverts, ils devinrent ies bienheureux du monde souterrain.de sorte que leur souve- nir n'est point non plus sans quelque honneur — Jupiter fit alors la troisième race, celle d'ai- rain, race tirée des frênes, violente, farouche robuste et guerrière. Ces hommes avaient des armes et des maisons d'airain ; ils travaillaient l'airain ; car le fer était encore inconnu. Vain- cus, quelque terribles qu'ils fussent, parla noire Mort, ils descendirent sans honneur dans l'affreuse demeure de Pluton. — Jupiter fit ensuite une race meilleure et plus juste, celle des héros demi-dieux, qui, voués aussi aux armes , périrent les uns sous les murs de Thèbes , les autres dans l'expédition de Troie. Quand ils eurent succombé , Jupiter leur ac- corda une condition et un séjour distincts de ceux des hommes. Il les plaça aux extrémités de la terre et loin des immortels, dans les Iles des Bienheureux, où règne Saturne. - La cinquième race, la race de fer, est celle- là même dont le poète fait partie , et plût au dieux, s'écrie-t-il, que je fusse mort aupara- vant ou né plus tard ! A côté de quelque bien des misères sans nombre et des vices de toute sorte affligeront cette race. La Piété c Némésis quittent la terre. Les âpres souffran ces seront seules laissées aux hommes. — rte- AGL marquons la piace toute exceptionnelle que tient dans Hésiode la race héroïque : elle n'est point, comme les autres , désignée par le nom d'un métal, et elle rompt la régularité de la série descendante. Dans la suite, le prestige poétique et religieux de l'âge hé- roïque s'effaçant, l'anomalie disparut; les cinq âges furent réduits à quatre, corres- pondant aux quatre métaux et olfrant une progression régulière de décadence. C'est sous cette forme (la plus ancienne peut-être) qu'ils se présentent à nous dans Ovide, dont le récit diffère d'ailleurs du précédent de tout le progrès qu'a accompli dans l'inter- valle la réflexion philosophique. — Age d'or. C'était sous Saturne; sans juges ni lois, le genre humain menait une vie innocente et lortunée. La guerre était inconnue. Attaché au sol natal, chacun, dans une douce oisi- veté, se nourrissait des glands et autres fruits que la terre portait d'elle-même. Des ruis- seaux de lait et de nectar coulaient dans les campagnes, qu'un printemps perpétuel ca- ressait de ses tièdes haleines. — Age d'argent. — Saturne fut précipité dans le Tartare, et le monde passa sous le gouvernement de Ju- piter. Alors parut l'âge d'argent. Le printemps s'abrégea; l'année, divisée en quatre saisons, eut ses étés brûlants et ses glaces périodiques. Pour la première fois il fallut se construire des maisons, atteler les jeunes taureaux, et ensemencer les champs. — Age d'airain. — Celui-ci se montra plus farouche, plus disposé aux guerres, et toutefois il n'alla point en- core jusqu'au crime. — Age de fer. — Alors apparaissent tous les genres de dépravations et de forfaits; le dol. la perfidie, la vio- lence, la cupidité, la discorde dans les fa- milles, les brigandages, les empoisonnements. La navigation commence , on fouille la terre pour en retirer l'or. En même temps aussi plus rien de sacré parmi les hommes. Plus de pudeur, plus de piété. Astrée elle-même, après tous les autres dieux, quitte la terre. — La tradition des âges se retrouve dans plusieurs mythoiogies orientales <;t notamment dans celle de l'Inde. Les lois de Manou comptent aussi quatre âges, qui offrent de même une décadence progressive. agésandros et AGÉSILAOS. Qui emporte les hommes. Épithètes de Pluton. agétos. Le conducteur des ombres. Sur- nom de Mercure. aguora. Le terrible. Un des surnoms de Siva. aglaéou plutôt aglaia. i. La plus jeune des trois Grâces, épouse de Vulcain. — i. Fille de Thespius, épouse d'Hercule, mère d'Antiadès. —3. Mère de Nirée, lequel , au siège de Troie, commandait un petit nombre de guerriers qu'il avait amenés de l'île de Syme. AGLAOïXICE. Voy. AGANICE. aglaope. Une des Sirènes. aglaopès. Le rayonnant. Épithète que les Doriens donnaient à Esculape. AGR 17 AGLAOPHÉMÉ OU AGLAOPHONOS. Une des Sirènes. AGLAURE Voy. AGRAULOS. agl a ur us. Fils d'Érechthée et de sa fille Procris, selon Hygin. Voy. Agraulos. aglirole. Divinité des Palmyréniens ; la Lune selon Saumaise, et le Soleil selon Selden. Voy. Élagabale. AGNAR.Fils de Geirrod. Les mythologues regardent Agnar comme la personnification de l'été. agni. Fils de Kaçyapa et d'Aditi. Agni est le régent du Sud-Est. agniadès. Fils d'Agnius. agtoan. Nom d'un mauvais génie dans les traditions brésiliennes. agnichvatta. Nom des fils de Marichi, aïeux des Dévas. agivios. Père du pilote des Argonautes , Tiphys. agoiv. Dieu tutélaire des luttes gymniques. Sa statue se voyait à Olympie. f AGOiVios ou enagomos. Épithète de Ju- piter, de Neptune, de Mercure, et générale- ment des dieux qui présidaient aux luttes gymniques. agonius. Divinité qui, chez les Romains, présidait aux affaires, et à tous les actes en général. Peut-être les Agonales , fêtes qui se célébraient à Rome trois fois par an , avaient-elles rapport à Agonius. agor^eos, agoRjEA. Épithète commune à diverses divinités qui présidaient aux assem- blées du peuple, ou aux affaires judiciaires. Il se dit particulièrement de Mercure, de Jupi- ter, de Minerve et de Diane. agradjaivma. Le premier né. Un des sur- noms de Brahmâ. agreos, agrjEA. Chasseur, chasse- resse. Surnoms d'Apollon et de Diane. agraule. Le même nom que le suivant. agraulos. i. Fille d'Actajus , premier roi d'Athènes. Épouse de Cccrops ; elle en eut un fils nommé Érysichthon , et trois filles, Agraulos, Hersé et Pandrosos. — 2. Fille de Cécrops et d' Agraulos, amante de Mars, mère d'Alcippe. Halirrhothius, fils de Neptune, vou- lant lui faire violence , fut surpris et tué par Mars. Minerve lui confia, ainsi qu'à ses sœurs, un coffre dans lequel se trouvait Érichthonius (Voy. ce mot), avec défense expresse de l'ouvrir. Mais Agraulos et Hersé désobéirent. Une corneille les ayant trahies auprès de la déesse , elles furent frappées de frénésie, et se précipitèrent dans la mer. Le récit d'Ovide est tout différent. Suivant lui, Mercure, épris d'amour pour Hersé, pria Agraulos de lui pro- curer une entrevue avec sa sœur. Elle s'y engagea moyennant une forte récompense. Mais Minerve , qui n'était pas encore vengée de l'indiscrétion des deux sœurs, inspira à Agraulos un violent amour pour Mercure- Ce- lui-ci la changea en pierre, parce qu'elle s'op- posait à ce qu'il vît sa. sœur. — Selon Héro- dote , pendant une guerre longue et achar- 2. 18 AGY née, l'oracle déclara que, pour obtenir le retour de la paix , il fallait que quelqu'un se sacrifiât volontairement. Agraulos se dévoua. On lui érigea un temple dans lequel les jeunes gens, armés de toutes pièces, devaient jurer de combattre pour la patrie jusqu'à la mort. agra. Chienne d'Actœon. agreus. Le chasseur. Surnom de Pan et d'Aristée. agrévi. Nom de la femme d'Agni. agrianome. Fille de Persée, et mère d'Oï- lée, qu'elle eut de Léodacus, d'après Hygin. Suivant Eustathe , c'est Laonome qui fut la mère d'Oïlée , et non Agrianome. agriodos. Chien d' Actœon. agrionios. Surnom de Bacchus à Orcho- mène. agriope. Selon un fragment d'Hermésia- nax, dans Athénée, c'était le nom de l'épouse d'Orphée. agrios. Le sauvage, i. Épithète d'Apollon , de Bacchus et de Pan. — 2. Centaure. — 3. Géant tué par les Parques. — 4. Fils de Por- thaon et d'Eury te, frère d'OEneus. Ses fils arra- chèrent le sceptre à OEneus et le remirent à leur père ; ce qui fut cause que.Diomède d'Ar- gos les tua tous, à l'exception de Thersite et d'Oncheste. — 5. Fils d'Ulysse et de Circé , frère de Latinus. Il régna, suivant Hésiode, sur les îles de la mer Tyrrhénienne les plus éloignées. Heyne veut qu'on lise Adrios. agron. Fils d'Eumôle, de Vile de Cos. line révérait que la Terre; il outrageait Minerve, Diane et Mercure, refusant d'assister à leurs fêtes. Sises sœurs étaient appelées aux fêtes de Minerve, il avait coutume de dire que ses sœurs aux yeux noirs ne pouvaient être les bienvenues chez la déesse aux yeux de hi- bou. Il nommait Diane une coureuse de nuit, et Mercure un voleur. Les trois divinités vin- rent à lui, et, pour se venger, le métamor- phosèrent ainsi que ses sœurs en oiseaux. agrôstinje . Chasseresses. Épithète géné- rale de toutes les nymphes des montagnes. agrotès. 1. Nom grec d'une divinité phé- nicienne. Agrotès, suivant, quelques-uns, était fils d'Agros. On le regardait comme l'instituteur de l'art agricole. II était parti- culièrement honoré à Byblos, où il avait un temple, et pour effigie, une colonne. Quel- ques mythologues le confondent avec Agrué- rus. — 2. Épithète de Pan et de Mercure. agrotÉra. Chasseresse. Surnom de Diane. agruérus. Divinité phénicienne. Voy. AGROTÈS. agyieus. Qui se tient devant les portes. Épithète d'Apollon, dieu tutélaire des places publiques et des rues à Mycènes et ailleurs. — Ce mot se dit surtout des statues et des autels qu'on érigeait en l'honneur de ce dieu aux portes principales des maisons. agyrtès. Partisan de Phinée, qui fut tué aux noces de Persée. ahalya. Fille de Brahmâ et femme du AJA sage Gàutama. Ahalya fut séduite par le dieu Indra , qui prit les traits de son époux. ahé. La vache de Bouto. aiubradhna. Un des onze Roudras. ahouramazda. Nom zend d'Ormuzd. ahrimaxe. Le mauvais principe dans la religion des Parses. Voy. Ormuzd. ai. Le bisaïeul. Époux d'Edda , et première incarnation d'Heimdall-Rigr, chez les Scandi- naves. Le fils d'Ai, Drall, engendra lui-même douze fils, qui donnèrent naissance aux castes des serfs. Voy. Asr et Fadir. aianties ( aiaîvteia )• Fêtes qui se cé- lébraient à Salamine en l'honneur d'Ajax lîls de Télamon. aiç v Voy. /Es a. aichééra. Nom d'une des sept principa- les divinités des Arabes idolâtres, suivant d'Herbelot. aides. Voy. Hadès. aïdonée (aïdoaeus }. Surnom ou plutôt forme allongée de Hadès (Pluton). aïdos. La pudeur. Une des deux divinités que les poètes placent près du trône de Ju- piter. Voy. DicÉ. aigle, a. Symbole de la puisance et de la victoire, dans la mythologie et dans les arts des anciens. On le représentait (d'après Homère) luttant contre un dragon, ou bien tenant un lièvre dans ses serres, ou enfin prenant son essor les ailes étendues. On le trouve souvent sous cette forme sur les monnaies, surtout sur celles d'Agrigente.— b. Symbole de la majesté . et comme tel consacré à Jupiter. En cette qualité, on le représente au pied du trône de ce dieu ou bien posé sur son sceptre. C'est lui qui apporte à Jupiter enfant le nectar dans Vile de Crète; c'est lui qui tient ses fou- dres; c'est lui enfin qui enlève Ganymède. — c. Symbole de l'âme humaine s'èlevant du bûcher aux cieux, notamment dans les apo- théoses des empereurs romains. — d. Cons- tellation mythologique, soit l'aigle qui enleva Ganymède, soit Mérops ou Périphas qui fu- rent changés en aigles. — e. Oiseau de bon augure tant pour les dieux que pour les hommes. aiïvé-y-sourid. Nom d'un miroir merveil- leux chanté par les anciens poètes orien- taux. airavata. 1. L'éléphant qui porte le dieu Indra à travers les nuages.— 2. Un des chefs des Nàgas. aire. Voy. Keasaire. AÏCS LOCUTIUS OU LOQUENS. La voix déifiée. Une voix surnaturelle ayant annoncé à Rome l'approche des Gaulois, les magis- trats, après la délivrance de la ville, déifiè- rent cette voix sous le nom d'Aïus, et lui éri- gèrent un temple. aiyeiv. Dieu tutélaire des Hindous du sud de VInde. ajax (aias). Fils d'Oïlée, roi locrien , et d'Ériopis. Voici .sur Ajax Oïïide la tradition d'Homère. — C'était un des plus intrépides AJA guerriers de l'armée grecque. Il avait con- duit à Troie ses Locriens sur une flotte de éo vaisseaux. Secondé par Ajax, fils de Téla- mon , il combat au premier rang près des vaisseaux ; l'ennemi repoussé, c'est lui qui tue le plus grand nombre de fuyards, puis il se signale parmi les héros qui sauvent le corps de Patrocle et les coursiers d'Achille. Dans les jeux célébrés à l'occasion des funérailles de Patrocle, il dispute le prix de la course à Ulysse; mais Minerve, son ennemie, le fait trébucher, de sorte qu'il n'obtient que le se- cond prix. Lors de son retour, Minerve sus- cita contre lui une tempête , dans laquelle , sans le secours de Neptune, il eût péri. Ajax s'était réfugié sur un rocher. A peine sauvé du naufrage, il se vanta d'avoir échappé malgré les dieux. Alors Neptune, indigné, frappa de son trident le rocher, qui s'engloutit dans la mer avec Ajax. D'après Homère, il était de petite taille, mais vaillant, très-habile à lancer le javelot, et, après Achille, de tous les Grecs le plus léger à la course. — Suivant les poètes postérieurs, il fut du nombre des prétendants d'Hélène. Un dragon apprivoisé l'accompagnait toujours. Après la prise de Troie, il avait attiré la haine de Mi- nerve sur lui et sur tous les &r&cs, en fai- sant violence à Cassandre , sans égard pour le temple de la déesse, où elle s'était réfu- giée, ni pour sa statue, qu'elle tenait embras- sée. Les Locriens Opontiens l'honoraient comme un héros national : le guerrier qui fi- gure sur leur monnaie avec un casque, un bouclier et une épée, représente probable- ment Ajax. Pausanias nous rapporte que sur le champ de bataille les Locriens lais- saient toujours une place vide pour lui, comme si son ombre eût combattu encore avec eux. ajax (aias). Fils de Télamon, roi de Sa- lamine, et de Péribée, petite-fiîie de Pélops. Selon Homère, il conduisit les Salaminiens à. Troie sur une flotte de 12 vaisseaux. Là le sort le favorise en le désignant pour être l'antagoniste d'Hector dans un combat singu- lier. Ils combattent entourés des deux armées, Ajax a déjà blessé son adversaire au cou,*et l'a terrassé en lui lançant une pierre énorme quand les hérauts les séparent; les guerriers obéissent, et se font mutuellement des pré- sents. Ce n'est pas la seule fois qu'Ajax se soit mesuré contre Hector ; plus tard, les deux guerriers se rencontrèrent de nouveau près du corps de Patrocle. Aux jeux funèbres, il lutta avec des chances douteuses contre Ulysse et Dioraède. Dans la suite, il disputa à Ulysse les armes d'Achille , mais les Grecs et Minerve les adjugèrent à son concurrent, ce qui fut cause de la mort d'Ajax. Homère le repré- sente comme le premier des guerriers grecs après Achille. Noble de cœur, terrible dans le combat, il dépasse presque tous les autres de la tête et des épaules. — Les poètes postérieurs à Homère racontent qu'étant ACH 19 venu engager Télamon à le suivre dans son ex- pédition contre Troie, Hercule fut reçu chez celui-ci avec beaucoup de bonté. En consé- quence il pria Jupiter de donner à Télamon, qui était sans d'enfants , un fils vaillant et invulnérable. Jupiter exauça sa prière, etpour en donner un témoignage certain, il envoya aussitôt vers eux un aigle (aÏETOv). Tu don- neras, tlit Hercule à Télamon , au fils que tu auras le nom d'Ajax (Aïaç), ou fils del'aiyle. Ajax était invulnérable, à un seul endroit près. Pendant la gaerre de Troie , il entreprit di- verses expéditions contre les peuples voisins. Dans une d'elles il vainquit Polymnestor, gen- dre de Priam , qui régnait dans la Chersonèse Thracique , lui prit le jeune Polydore , et fit un grand butin. Toutefois Euripide et Virgile di- sent que Polymnestor avait tué lui-même Po- lydore. De là Ajax se dirigea vers la Phrygie , tua dans un combat singulier Téleutas, roi phrygien, dont la fille Tecmesse devint sa captive. Les armes d'Achille ayant été décer- nées à Ulysse , Ajax fut pris d'un accès de folie furieuse ; il se précipita sur les troupeaux de l'armée, les prenant pour des guerriers, et les immola tous. Revenu à lui, et se voyant exposé à la risée générale, il se précipite sur son glaive , le même qu'Hector lui avait donné après le combat singulier. D'autres disent que ce furent ses compagnons d'armes qui l'assassinèrent, ou bien qu'il mourut des suites d'une blessure que Paris lui avait faite , ou enfin que les Troyens , voyant qu'il était autrement invulnérable, le lapidèrent. De son sang naquit une fleur. Malgré l'opposition de Calchas , prétendant que le corps de celui qui avait mis fin lui-même à ses jours ne méritait pas d'être brûlé, ses funérailles furent célé- brées avec beaucoup de pompe. Pendant trois jours son corps fut exposé; Ménesthée pro- nonça un discours sur sa tombe ; les prin- ces lui sacrifièrent leur chevelure , et Ulysse déposa en pleurant sur le tombeau les armes d'Achille, cause de la catastrophe. Mais Teu- cer, frère d'Ajax, les refusa. Selon Pausanias, les armes d'Achille, après le naufrage d'U- lysse, flottèrent vers le tombeau d'Ajax , com- me pour attester l'iniquité du jugement qui les avait données à Ulysse. A Salaminc et sur le promontoire de Rhœtium des temples lui étaient consacrés. Dans celui de Salaminc on voyait sa statue en bois d'ébène. La mer, plusieurs siècles après, ayant ouvert son tom- beau, on y trouva des ossements d'une gran- deur gigantesque, que l'empereur romain Hadrien fit recouvrir de terre. De son épouse Glaucé. il eut un fils nommé iEantidès , et de Tecmesse , sa captive , un autre fils du nom d'Eurysacès. Miltiade et Cimon comptaient Ajax parmi leurs ancêtres. ak-baba. Espèce de vautour qui ne se nourrit que de cadavres, et vit, dit-on, jusqu'à mille ans. Foy. Aboulomri. akcha. Fils de Râvana, roi de Ceylan. 20 ALB akchara. Impérissable. Épithète de tfrahma, de Siva et de Vichnou. AKEREXE. VOiJ. ZERVANE. akouax. Géant-démon qui lutta long- temps contre Roustam, et qui fut enfin tué par ce héros. akolthor. Surnom de Thor. akroura. Oncle paternel et ami de Kri- chna. alabaxdos. Héros carien, fils d'Évippus et de Callirrhoé. Les habitants d'Alabanda le révéraient comme le fondateur de leur ville. al^exos. Frère naturel de Diomède. Foy. ce mot. alagoxia. Fille de Jupiter et d'Europe. Alagonie donna son nom à un bourg de l'Éleu.- théro-Laconie. ALALCOMEDE. Foy . ALALCCMIÈXE. alalco.hèxe, (alalcoméxès). Héros béotien qui fut le père nourricier de Minerve, et qui lui bâtît un temple dans la ville d'Alal- comènes , dont il était le fondateur. al alcoméxéis. Épithète de Minerve, et plus tard aussi de Junon. alalcoméxeus. Épithète de Jupiter. al alcoméxi a. Fille d'Ogygès. Elle fut honorée, ainsi que ses sœurs Thelxinœa et Aulio , comme présidant au serment. Les trois sœurs avaient ensemble un temple près de Ha- liarte en Béotie. On ne les représentait qu'en buste , et on ne leur offrait en sacrifice que des têtes d'animaux. alastor. i. La divinité vengeresse. Sur- nom particulièrement attribué à Jupiter et aux Furies. — 2. Génie vengeur et malfaisant qui exerce son action contre les génies, les hommes et les animaux. — 3. Fils de Né- lée et de Chloris et frère de Nestor. Il fut tué par Hercule, lorsque celui-ci prit Pylos. Foy. Harpalyce. — 4. Grec qui, avec l'aide d'É- chias, emporta Teucer blessé et H ypsénor hors du combat. — 5. Compagnon de Sarpédon, tué par Ulysse. — 6. Un des quatre chevaux de Pluton. alastoridès. Nom patronymique de Tros, fils d' Alastor. albiox. Géant, fils de Neptune, qui avec son frère Bergion (d'autres le nomment Der- cynus ), osa s'opposer à Hercule lors du pas- sage de celui-ci dans la Gaule Narbonnaise. Déjà Hercule avait épuisé ses flèches , et son triomphe restait incomplet, lorsqu'à sa de- mande Jupiter fit tomber sur ses antagonis- tes une pluie de pierres. Albion fut tué. La plaine de la Gaule Narbonnaise où eut lieu le combat resta et reste encore jonchée de pierres dans une étendue de plusieurs lieues. C'est le Lapideus campus des Romains, au- jourd'hui la Crau (de Craigh, amas de pier- res dans les langues celtiques }. ALBORAK.. Foy. BORAR. ALBUXÉE (ALBUXÉA , ALBUXA, OU AL- bula), Nymphe douée de la vertu prophéti- que ou Sibylle à laquelle étaient consacrés, près de Tibur (Tivoli), un bois, une grotte, ALC une fontaine et un temple. Lactance dit que l'on avait trouvé dans le lit de l'Anio la sta- tue d'Albunée , tenant un livre à la main. Au- jourd'hui encore on voit à Tivoli, au-des- sus de labîme dans lequel se précipite le Té- vérone (Anio), le temple de la Sibylle. alcaxdra. Femme de Polybe.roi de Thè- bes en Égypte. Elle fit don à la belle Hélène d'un fuseau d'or et d'une corbeille d'argent. alcaxdre (alcaxdros). i- Lycien, tué devant Troie par Ulysse. — 2. Partisan d'Énée, tué par Turnus. — 3. Fils de Munichus, roi des Molosses, et de Lélante. Comme son père, il était devin et chéri des dieux. Un jour, ils furent investis chez eux par des brigands. Ceux-ci avaient déjà mis le feu à la maison, lorsque Jupiter, pour les sauver de cett mort terrible , métamorphosa toute la fa mille en oiseaux. ALCATHÉES (ALCATHOEA). FètCS Célé brées à Mégare en l'honneur d'Alcathous, qu avait dans cette ville un heroum. ALCATHOÉ. Foy. ALCITHOÉ- ALCATHOUS (ALCATHOOS). I. Fils de Pé- lops et d'Hippodamie, ^frère d'Atrée et de Thyeste. 11 eut deux fils Échépolis et Callipo- lis , et trois filles. Il succéda, sur le trône de Mégare à Mégareus , lequel avait promis la main de sa fille Évechmé à celui qui tuerait un lion qui avait mis en pièces sur le Cithéron son fils Éviopus. Alcaihoiis ayant extermin le monstre devini l'époux d'Évechmé. Apol Ion aida Alcathous à construire les murs d Mégare : la pierre sur laquelle le dieu posa sa lyre rendit par la suite des sons mélodieux. 2*. Fils de Porthaon et d'Euryte. — 3. Fils d'iE syétès et époux d'Hippodamie, sœur d'Énée. -- 4. Compagnon d'Énée, tué par Cœdicus. alcé. 1. Fille d'Olympus et de Cybèle. — 2. Chien d'Actaeon. alcée ( alCjEOS). i. Fils de Persée, et d'Andromède, époux d'Hipponome, père d'Am- phytrionetd'Anaxo. Selon d'autres, sa femme était Laonome ou Lysidice. — 2. Nom d'Her- cule. Foy. ce mot. — 3. Fils d'Hercule et d'une esclave , nommé ailleurs Cléolas ou Cléodée. — 4. Fils d'Androgée qui reçut de Rhada manthe la souveraineté de l'île de Paros. ALCESTE (ALCESTÉ OU ALCESTIS ). Fille de Pélias et d'Anaxibia et mère d'Eumé- lus. Admète, roi de Phéres, aspirait à sa main. Cependant Pélias, pour se débarrasser de tous les prétendants , déclara ne vouloir donner sa fille qu'à celui qui attèlerait des lions et des sangliers à son char. Admète, avec le secours d'Apollon, parvint à dompter tellement ces sauvages animaux, qu'il put les atteler à un char dont il fit hommage à Pélias, et de la sorte il obtint Alceste. Apollon , auquel Ad- mète était cher, avait obtenu des Parques qu'il ne mourrait pas si le jour de son trépas quelqu'un consentait à mourir pour lui. Le jour fatal étant arrivé, et personne ne vou- lant se sacrifier, sa femme Alceste se dé- voua. Mais Proserpine, touchée de cet amour ALC la renvoya sur la terre. Selon d'antres, Her- cule alla l'arracher de vive force des enfers. L'antiquité tout entière a célébré son noble amour pour son époux , ainsi que pour son père. Sa légende fournit aux anciens le sujet de plusieurs tragédies, dont une seule nous reste, VAlceste d'Euripide . alcidamas. Père de Ctésylla, d'Iulis, dans l'île de Céos. alcidamie ( alcidameia). Aimée de Mercure, elle eut de lui un fils nommé Bunus. alcide (alcis). Surnom de Minerve chez les Macédoniens , au rapport de Tite-Live. alcide (alcidès). x. Nom que i'on don- nait à Sparte, suivant Hésychius , à certaines divinités subalternes. — 2. Descendant d'Al- : cée. Il s'emploie substantivement, et désigne alors quelquefois Amphitryon;, mais le plus souvent Hercule. alcidicé. Fille d'Aléus, épouse deSalrao- j née, et mère de Tyro. | alcimaque (alcimache). Forte dans le combat. Épithète de Pallas. alcimède. Fille de Phylax, épouse d'Éson, et mère de Jason. alcjmédojv. 1. Voy. JEchmagoras. — i 2. Un des Tyrrhéniens qui firent Bacchus pri- I sonnier, et que ce dieu métamorphosa en dau- phins. — 3. Fils de Laercès, et un des cinq chefs des Myrmidons sous Achille. alcimÈive (ALCIMÉIVÈS , '. i. Fils de Glau- cus et frère deBellérophon. On l'appelle aussi Déliade. — 2. Un des trois fils de Médée et de Jason massacré avec son frère Tisandre par sa mère vindicative. alcimos. 1. Surnom de Cronus et d'Her- cule. — 2. Héros laconien révéré à Sparte. alcinoé. 1. Nymphe dont la statue fut placée sur l'autel érigé en l'honneur de Mi- nerve par Mélampe, à Tégée. — 2. Fille de Sthénélus et de Nicippe , sœur de Méduse et d'Euristhée. — 3. Fille du Corinthien Polybe, femme d'Amphiloque. Elle renvoya une ou- vrière (une tisseuse) nommée Nicandra sans lui payer le salaire convenu. Minerve, pour l en punir, lui inspira un amour violent pour le Samien Xanthus. Alcinoé abandonna son époux et ses enfants pour le suivre ; mais en route le remords s'empara d'elle, et elle se pré- cipita dans la mer. ALCIXOUS (ALCINOOS). I. Fils d'Hippo- coon. Avec l'aide de son père et de ses frères, il chassa de Lacédémone Icarius et Tyndare , mais bientôt après , il fut tué lui-même avec les siens par Hercule. — 2. Fils de Nausithoiis, petit-fils de Neptune , et roi fortuné des Phéa- ciens , dans l'île de Schérie (Corfou). Il eut pour épouse Arété , et pour enfants Léoda- mas, Halius, Clytoneus et Nausicaa. — Fable des Argonautes. Poursuivis par les Col- ques, qui les sommaient de rendre Médée ou d'accepter le combat, les Argonautes se réfugièrent dans l'île de Drépane , 011 régnait Alcinoûs avec Arété son épouse. Alcinolis leur fit un accueil hospitalier, et quant à la ALC 21 réclamation des Colques, il déclara que si Médée était libre, il consentait à la leur rendre, mais qu'il la défendrait contre eux si elle était déjà l'épouse de Jason. Arété fit savoir ce jugement en secret à Jason , qui la même nuit épousa Médée. Les Colques, n'osant pas retourner sans elle vers jEctès, obtinrent d'Alcinoiisde rester dans son île. — • Selon Homère, Alcinoiis règne dans l'île de Schérie, où il possède un palais magnifique orné d'or, d'argent et de tapis, et surtout des jardins délicieux. Après son naufrage, Ulysse reçut chez lui l'accueil le plus hospitalier. alciope. 1. Épouse d'Hercule. — 2. Voy. ALCiprE. alciopus ou plutôt alciopous. Méro- pe de l'île de Cos , dont Hercule épousa la fille. alcippe. 1. Voy. Alcyonides. — 2. Fille de Mars etd'Agraulos. Voy. Halirrhotius. — 3. Épouse de Méllon, mère d Eupalamus, et aïeule de Dédale. —4. Amazone tuée par Her- cule. — - 5. Épouse d'Événus et mère de Mar- pessa. — 6. Esclave d'Hélène à Sparte. alcis. 1. Fils dVEgyptus, tué par son épouse Glaucé. — 2 Thébaine , fille d'Antipœnus et sœur d'Androclée. Voy. Androclée. — 3. Alcis (myth. germanique ) se disait, chez les Naharvales, de deux divinités que les Ro- mains assimilaient aux Dioscures. alcithoé. Fille de Minyas , sœur de Leu- cippe et d'Arsippe. Pendant que toutes les autres femmes prenaient part aux fêtes de Bacchus et parcouraient les montagnes, les trois sœurs restaient au logis et continuaient de vaquer à leurs travaux. Bacchus vint à elles sous la forme d'une jeune fille, et les exhorta à prendre part aux mystères. Elles ne l'écoutèrent point : alors , irrité de ce re- ftfs, il se métamorphosa successivement en taureau, en lion et en panthère; en même temps du lait et du nectar coulaient du bois de leurs métiers. Effrayées à cette vue ; elles tirèrent au sort à qui d'entre elles pren- drait part à la fête. Le sort tomba sur Leu- cippe. Saisie alors d'une manie furieuse, elle déchira son propre fils Hippasus. Au même instant une frénésie semblable s'empara de ses sœurs. Mercure les changea l'une en chauve- souris, l'autre en hibou et la troisième en chouette. alcm^eoiv. Fils d'Amphiaraiis et d'Éri- phyle, frère d'Amphiloque, d'Eurydice et de Démonassa. Pour se venger de sa femme qui l'avait poussé à faire partie de la fatale expé- dition des sept chefs contre Thèbes , Amphia- raiis avait commandé à ses fils de la tuer, dès qu'ils seraient devenus grands. Vint le temps de la guerre des Épigones ( Voy. Adraste), Nommé chef de l'expédition, Alcraéon avant de partir pour cette guerre voulut d'abord accomplir sur sa mère la vengeance prescrite. Il alla donc chez elle dans ce dessein, mais comme elle s'était révètue du collier et du péplum d'Harmonie ( voy. ce nom ) , elle lui 22 ALC persuada aisément de renoncer à la vengeance et de prendre p;irt à l'expédition. Il la tua cependant après La prise deThèbes; et comme les Furies ne cessaient de le poursuivre, il eut recours à l'oracle d'Apollon. I/oracle ré- pondit qu'il ne retrouverait le repos que dans un pays que le soleil n'eût pas encore éclairé au moment où avait été commis l'attentat. A près beaucoup de courses, Alcméon rencontra enfin , sur les bords de l'Achélous , une terre qui s'était nouvellement formée des alluvions de la rivière, et recouvra la le repos. Il épousa Callirrboé , fille du fleuve Achéloiis , et eut d'elle un fils nommé Acarnan, duquel la con- trée prit le nom de Acarnanie. Il fut tue par les fils de Phégée, roi d'Arcadie, dont il avait délaissé la fille Arsinoé ou Alpbésibée, après l'avoir prise pour femme. Il parait qu'à Thè- besun autel lui fut consacré, et qu'on lui attribuait la science de la divination : cbez les Oropicns, au contraire, à cause de son parri- cide, il n'eut aucune part aux bonneurs dont la mémoire de son père et de son frère était l'objet, roi/. Arsinoé. alcmaon, Fils deTbestor, Grec tué par Sarpédon devant Troie. alcmèxe. Fille d'Électryon, roi de My- cènes, et d'Anaxo. Épouse d'Amphitryon ; elle fut aimée de Jupiter, qui la trompa eu s'offrant à elle sous les traits de son époux. Comme elle était sur le point de devenir mère, Jupiter, en présence des dieux, jura que le fils qui, ce jour-là, naîtrait de son sang , régnerait sur tous les peuples d'alentour. Alors Junon, dans ses jaloux ressentiments contre Alcmènc, retarda de sept jours sa délivrance , et avança d'autant la naissance d'Euryslhée , flls de Nicippe , qui obtint ainsi La prééminence destinée à Hercule. Alcmène donna enfin le jour à deux jumeaux , Hercule et Iphiclès. Après la mort d'Amphitryon, elle épousa Rhadamanthe , fils de Jupiter. Lors- qu'elle mourut Jupiter la fit conduire par Mer- cure aux Iles des Bienheureux. Elle était ré- vérée àThèbes , à Haïra rte et à Athènes. alcméyor. Fils d'Égyptus, époux de la Danaïdc Hippoméduse. alco. Frère de Mélampe et de Tmolus, cl fils d'Atrée , suivant Cicéron. alcoméxeus. Surnom d'Ulysse, tiré d'AI- comènes, ville d'Ithaque. alcoa. i. Thrace, iils de Mars et l'un des chasseurs de Calydon. — 2. Fils û'Hippocoon, autre chasseur de Calydon. Il fut tué avec son père et ses frères par Hercule. Un Heroum lui était consacré à Sparte. — 3. Fils d'Ére- chthée d'Athènes, et père de l'Argonaute Phaléros. — 4. Fils d'Amycus. — 5. Crétois, compagnon d'Hercule. C'était un archer d'une merveilleuse adresse. Un serpent s'étant roulé un jour autour du corps de son fils, il tua le serpent d'une flèche, sans toucher celui-ci. alcoa a, Déesse qui présidait aux voyages, ALCTER.PréservateurjSurnom d'Esculape. AL É alcyoxe. t. Une des Pléiades , fille d'At- las et de Pléione. Elle fut aimée de Neptune , dont elle cul une fille, iEthuse, et deux fils, Hyrieus et Hypérénor. Selon Pausanias, elle eut encore deux autres fils, Hypérès et An- thas. — 2 Fille d'Éole et d'Énarélé ou d'.E- gialé. Épouse de Céyx.tous deux périrent victimes de leur orgueil. Ils se nommaient mutuellement Jupiter et Junon. Les dieux, irrités de cette présomption , les changèrent en oiseaux. Hygin , Ovide et Virgile racon- tent d'eux ce qui suit : Céyx et Alcyone s'ai- maient tendrement. Un jour Céyx fut obligé de se rendre à Claros; mais il fit naufrage, et la mer jeta son cadavre aux pieds de son épouse , qui attendait sur la plage. Celle-ci ne put survivre à son malheur, et se précipita dans les flots. Thétis les métamorphosa tous les deux en alcyons. Pendant tout le temps que cet oiseau couve ses œufs, c'est-à-dire, les sept jours qui précèdent et les sept qui suivent le jour le plus court de l'année, le calme, disait-on, règne sur la mer. — 3. Cléo- pàtre, qui mourut du regret que lui causa la perte de son époux Méléagre, porte quelque- fois ce nom. ALCYOAÉE ( ALCYOXEUS). ». Géant, fil 3 d'Uranus et de Gaia ( la Terre). — 2 Autre géant qui, dans l'isthme de Corinthe, attaqua Hercule emmenant les bœufs de Géryon , et qui fut tué par ce héros. —3. Delphien , lils de Diomus et de Méganire. Un monstre épou- vantable (Lamie ou Sybaris) logé dans un antre, près de Crissa, désolait les environs. L'oracle d'Apollon déclara aux Delphiens qu'ils n'en seraient point délivrés qu'ils n'eus- sent exposé auprès de l'antre un jeune homme des leurs. On consulta le sort; Alcyo- née fut désigné. On le couronna ; on le con- duisit vers l'antre. Chemin faisant ils rencon- trèrent , par un bienfait des dieux , Eurybate, fils d'Euphémus. Celui-ci, frappé de la beauté du jeune homme, se fit conduire vers l'antre, et précipita du haut du rocher le monstre, qui disparut. Au même lieu jaillit une source qui prit le nom de Sybaris. alcyomdes. Nom que portent les sept filles du géant Alcyonée : Phthonia , Anthé, Méthonë ; Alcippe , Pallène, Drimo, et Asté- ria. Après la mort de leur père, elles se pré- cipitèrent dans la mer et furent changées en alcyons par Amphitrîte. aléa et al^ea. Surnom sous lequel Mi- nerve était révérée à Aléa en Arcadie , à Té- gée et à Mantinée. Dans chacune de ces trois villes , un temple lui était consacré. Celui de Tégée, reconstruit par Scopas vers l'an 394 av. J. C, était le plus grand et le plus magnifi- que de tous les temples du- Péloponnèse. Une triple colonnade l'entourait, la première d'or- dre dorique, la seconde d'ordre corinthien , la troisième d'ordre ionique. La statue de la déesse, ouvrage d'Endœus, était tout en- tière d'ivoire. Après la défaite d'Antoine, Auguste s'en empara pour en orner le forum ALË qu'il avait fait construire. Ce temple fut de tout teraps regardé par les Péloponnésiens comme un asile inviolable. A Tégée , la prê- tresse de Minerve Aléa était une jeune filie qui devait céder sa place à une autre, dès qu'elle avait atteint l'âge de puberté. alébiox. Le même qu'Albion. alecton (alecto.) Une des trois Furies, fille de l'Achéron et de la Nuit. alector. i. Père de l'Argonaute Léitus. Homère le nomme Alectryon. — 2. Roid'Elide, filsd'Épéus, et frère d'Hyrmine. Redoutant les attaques de Pélops, il s'associa Phorbas d'O- lène. De Diogénie , filie de ce dernier, il eut un fils nommé Armaryncée. — 3. Fils de Pé- lops et d'Hégésandra , dont la fille Iphiloque (autrement Éehémélos) épousa Megapenthès , fils de Ménélas.— 4. Roi d'Argos, fils d'Anaxa- goras et père dTphis. alectoride ( alectoridÈs ). Descen- dant d'Alector. alectryoiv. i. Serviteur de Mars. Ce dieu le métamorphosa en coq, parce qu'il le laissa surprendre avec Vénus par le Soleil. Alec- tryon (àXsxxpuwv) signifie coq. — 2 Voy. ALECTOR. aléiex. Il n'est usité que dans cette locu- tion : Champ aléien. Plaine de Lycie où Bel- lérophon , qui voulait s'élever au delà des as- tres , à l'aide du cheval Pégase , fut précipité par Jupiter, et où il erra longtemps, boiteux de sa chute , et aveuglé par le feu du ciel. al É mon. 1. Un des Géants, selon Hygin.— 2. Père de Myscélus, selon Ovide. alémoïva ou alimoxa. Divinité romaine qui présidait au premier développement de l'enfant avant sa naissance. ALÉ3IONIDÈS. Nom patronymique. Il dé- signe Myscélus, fils d'Alémon. ales 'de ala, aile). Épithète latine commune à toutes les divinités ailées, Mercure , Cupi- don, Pégase, la Renommée. alésios. Fils de Scillus, un des préten- dants à la main d'Hippodamie. Selon Eustathe, il a donné son nom à la ville d'Alésion en Élide. alétès. 1. Fils d'icarius et de la Naïade Péribée, et frère de Pénélope. — 2. Fils d'Égis- the. Voy. Oreste. — 3. Fils d'Hippotas, et des- cendant d'Hercule. Il chassa les Sisyphidcs de Corinthe et s'empara du sceptre , dont ses descendants restèrent longtemps en posses- sion. L'oracle lui avait prédit qu'il s'empare- rait d'Athènes, pourvu que le roi athénien ne reçût dans la guerre aucune blessure. Co- drus, roi d'Athènes, l'ayant appris, se dévoua volontairement. — 4. Compagnon dÉnée. aléthée (alétheia). i. La vérité per- sonnifiée. Voy. Vérité. — 2. Une des deux nourrices d'Apollon. L'autre s'appelait Cory- thalie. alétiade ( alétiadÈs ). Descendant d'AlétèS; roi de Corinthe-. La maison des Alé- tiades s'éteignit 57 ans avant la première olym- piade. ALEUROMAiVTis. Celui qui pratique la ALI 23 divination au moyen de la farine de fro- ment. Surnom d'Apollon. aléus (aléos). Roi de Tégée, fils d'A- phidas, et petit-fils d'Arcas. Il eiu: jde Néaera trois fils et deux filles: Lycurgue, Amfmidamas, Céphée, Alcidice et Augé. On lui attribue la fondation de la ville d'Alée et du temple de Minerve Aléa à Tégée. alé vas (aleuas). Héraclidede Thessalie, chef de la famille des Alévades. alexaxdra. (Fille de Priam et dTIécube. Voy. CASS ANDRE. ALEXANDRE ALEXAXDROS). I. Fils d'Eu- rysthée , tué par les Athéniens. — 2. Fils de Priam , le même que Paris. On le désigne quelquefois par les deux noms réunis ( Paris Alexanclros }. Ce dernier nom est d'une épo- que postérieure. alexandros. Qui secourt les hommes. Surnom de Junon. Adraste, chassé d'Argos, éleva un temple à Sicyone en l'honneur de Héra Alexandros. alexaîvor. Fils de Machaon, et petit-fils d'Esculape. Alexanor était révéré à Titane en Sicyonie. On lui sacrifiait après le coucher du soleil. ALEXÉTOR et ALEXÉTEB-. SdUVCUr, Slir- nom de Jupiter. alexiarès. Fils d'Hercule devenu dieu et d'Hébé, frère d'Anicétus. alexicacos. Qui détourne le mal. 1. Sur- nom de Jupiter. — 2. Surnom que les Athé- niens , durant la guerre du Péloponnèse , don- nèrent à Apollon, dont l'oracle leur avait indiqué les moyens de se débarrasser de la peste. alexide. Fille d'Amphiaraùs, de laquelle descendaient les Élasii, divinités auxquelles on attribuait le pouvoir de- guérir l'épilepsie. alexir^ea. Elle eut de Bacehus un fils nommé Carmon , qui fut tué à la chasse par un sanglier. alexiroé ou alexirrhoe. i. Nymphe , fille du fleuve Granique. Elle eut de Priam un fils nommé iEsacus. — 2. Femme de Pan. alfes. Nom d'un ordre de génies, dans la mythologie Scandinave. Les Alfes sont con- sidérés comme les forces de la nature. Ils se divisent en Liosalfar , génies lumineux et bienfaisants, Dockalfar, génies obscurs, Svartalfar, noirs génies, Myrkalfar , génies de ténèbres. algos. La douleur. Personnification des chagrins et des soucis. Suivant Hésiode, Al- gos est fille d'Éris (la Discorde). aliacmox. Fils de Palestinus,et petit-fils de Néptune. Il fut tué dans une bataille. A cette nouvelle Palestinus se précipita dans le fleuve Conozos. qui prit alors le notn de Pahestinos, et plus tard celui de Strymon. aliger. Ailé. Surnom latin des dieux ailés, comme Mercure, Cupidon, les Amours. alilat. Nom sous lequel les Arabes ado- raient la Lune , ou l'étoile du soir. alipès. Qui a des ailes aux pieds. Sur- 24 ALO nom de Mercure , chez les poètes latins. ALIPHÉROS OU H ALIPHEROS. Fils de Ly- caon, fondateur d' A liphère , ville d'Arcadie, où Minerve était particulièment révérée. ALIRRHOTUIUS. Voy. HALIRRHOTHTUS. alistra. Mère d'Ogygès et amante de Neptune. alitérios. Surnom des divinités venge- resses. alitta. Divinité arabe, la même que Vénus, au rapport d'Hérodote. Voy. Ali- lat. Alitta est la même que la Mylitta des As- syriens, et l'Uranie des Grecs. al l at ii ou allât. Une des trois dées- ses des anciens Arabes , et celle que vénérait particulièrement la tribu de Thakif. Voy. Alouzza et MÉNACH. alloprosallos. Inconstant. Surnom de Mars. al .ma. Celle qtii donne et alimente la vie. Épithète qui , chez les Romains , se donnait à plusieurs divinités, et notamment à celles dont les noms suivent : Cérès, Vénus, Maïa , Cybèle, Paies, Phrebé, la Sibylle et les Muscs. alméals. Voy. Ialménus. almo^ (al mo). t. Dieu du fleuve de ce nom , dans le Latium, et père de la nymphe Lara. Ceux qui sacrifiaient à Cybèle devaient se purifier dans ses eaux. — 2. Fils de Tyr- rhus, tué par Ascagne. Sa mort fit éclater la guerre entre les ïroyens et les Rutules. (Virgile.) ALMOPS. Fils de Neptune et de Hellé, géant dont on rapporte qu'Almopie, ville de Macé- doine , tirait son nom. almos. Père de Chrysogène , et aïeul de Minyas. almus. Le nourricier. Surnom de Jupiter. aloades ou aloïdes. Fils jumeaux de Nep- tune et d'Iphimédie, et chefs mythiques des colonies thraces. Ils tiraient leur nom d'Aloeus, époux d'Iphimédie. Chaque année, ils gran- dissaient d'une toise et grossissaient d'une aune , de sorte qu'à neuf ans ils avaient neuf toises de hauteur, et neuf aunes de tour. Ephialtès, l'un d'eux, osa aspirera l'hymen de JunoR, et Otus, son frère, à celui de Diane. Pour les obtenir, ils attaquèrent les dieux , entas- sant l'Ossa sur l'Olympe et le Pélion sur l'Ossa, afin d'escalader le ciel. Mars étant tombé entre leurs mains, ils le tinrent en captivité pen- dant i3 mois; mais Éribée, marâtre des deux géants, indiqua le lieu de sa prison à Mercure, qui l'en délivra par une ruse. Selon Diodorc, ce furent eux qui établirent sur l'Hélicon le culte des Muses, et qui leur consacrèrent cette montagne. Ils ne révéraient que trois muses, savoir : Mélété, Mnémé et Aœdé. Diodore leur attribue aussi la fondation de la ville d'Ascra. Après avoir défait les Thraces et pris Strongyle, ville à laquelle ils donnè- rent le nom de Dia, une querelle s'éleva entre eux, et ils s'entre-tuèrent. On les révérait à Strongyle comme des héros. — Selon Homère, Us furent tués paF Apollon. Suivant Apollo- ALP dore, Diane, les rencontrant dans l'île de Naxos, se métamorphosa en biche et passa rapidement entre les deux frères. Ceux-ci lui lancèrent à la fois leurs javelots, mais, man- quant le but, ils se tuèrent l'un l'autre. Dans les enfers ils étaient liés dos à dos à une colonne avec des serpents, en guise de chaînes, et un hibou les tourmentait continuellement. — On montrait aussi leur tombeau à Anthé- don en Béotie. aloeus. 1. Fils de Neptune et de Canacé, époux d'Iphimédie, et père de Pancratis. — 2. Fils du Soleil et de Circé ou d'Antiope , père d'Épopée, et frère d'iEëlès. Il obtint du So- leil la contrée d'Asopie. alopé. Fille deCercyon. Elle eut de Nep- tune un fils qu'elle exposa. Une cavale l'allaita ; des pâtres le trouvèrent. Une querelle s'éleva entre eux au sujet des riches- vêtements de l'enfant, que chacun voulait s'approprier. Ils portèrent le débat devant Cercyon. Celui-ci, ayant ainsi découvert la naissance de l'enfant, condamna sa fille à une prison perpétuelle et ordonna que l'enfant fût de nouveau exposé. Les pâtres le trouvè- rent une seconde fois , et près de lui la ca- vale ; en conséquence ils lui donnèrent le nom d'Hippothoiis, Plus tard Thésée tua Cercyon et donna le sceptre à son petit-fils Hippo- thous. Une tribu d'Athènes tirait son nom d'Hippothoiis.— Alopé fut changée par Neptune en fontaine. C'est à elle, ou peut-être à Alo- pé, fille d'Actor, que la ville d'Alope, en Thes- salie , était redevable de son nom. ALOPÉCOS. Voy. A i : RABACOS . alopios. Fils d'Hercule et de laThespiade Antiope. aloros. Premier roi des Chaldéens, selon Bérose. Il reçut le sceptre de Dieu même. alos . Esclave d'Athamas. Elle lui décou- vrit la supercherie d'Ino sa femme, qui avait rôti, pour les rendre inféconds, les grains employés aux semailles. La ville d'Alos tenait peut-être d'elle son nom. alouzza. Une des trois divinités qu'ado- raient les anciens Arabes. Alouzza était par- ticulièrement honorée des Coraïchites. ALPHÉE (ALPHEIOS OU ALPHÉOS), Al- pheus. Fils de l'Océan et de Téthys, dieu du fleuve grec de même nom. A son égard les traditions diffèrent. — a. Il aimait Diane^, et, ne pouvant l'obtenir de plein gré, il voulut la contraindre. La déesse s'enfuit, et arrivée à LétrinesenÉlide, elle se barbouilla de fange, elle et ses nymphes, ce qui la rendit mé- connaissable. Les habitants de Létrines éle- vèrent un temple à Diane Alpheiœa. Selon d'autres, la déesse, poursuivie par Alphée s'en- fuit jusque dans l'île d'Ortygie (Syracuse), où Diane Alpheirea eut aussi un temple. Ce- pendant , à Olympie , il se trouvait un autel consacré à la fois à Diane et à Alphée. — b. Suivant une autre tradition , Alphée était un chasseur. Il s'éprit de la nymphe et chasse- resse Aréthuse, et la poursuivit jusque dans ALT l'île d'Ortygic, où elle fat changée en fontaine. Alpbée fut changé à son tour en fleuve, et, sans mêler ses eaux à celles de la mer, il tra- verse jusqu'à Ortygie , où il se joint à Aréthu- sc. — c. Enfin, suivant d'autres, Alphée était un descendant du Soleil. Il tua son frère Cerca- phus. Obsédé alors par les Furies et poussé au désespoir, il se jeta dans le fleuve Nyctimus, qui prit de là le nom d'Alphée ( Pseudo-Plutarque ). — L'Alphçe disparaît sous terre à plusieurs reprises avant d'atteindre la mer. C'est là sans doute ce qui aura donné lieu à la fable de son cours souterrain jusqu'à la source d'Aré- thuse,dans l'île d'Ortygie. A l'appui de cette communication prétendue on racontait que des objets jetés dans le fleuve avaient reparu dans la fontaine , et que les eaux d'Aréthuse devenaient troubles quand on sacrifiait des taureaux à Olympie. * ALPHEI^EA, ALPHEIOIVIA, ALPHEÏOUSA ou ALPHiEOA. Surnoms de Diane. Voy. Al- thée. ALPHEiAS.Surnomdela nymphe Aréthuse. alphéivor. Fils d'Amphion etdeNiobé. V oy. Niobé. ALPIIÉSIBÉE (AL P H É S I BOE A). — i. ÉpOUSe de Phœnix et mère d'Adonis, suivant une tra- dition. — 2. Fille de Phégée, la même qu'Ar- sinoé. — 3. Fille de Bias et de Piro. alphito. Espèce de loup-garou dont les Grecs faisaient peur aux enfants. alrunes. C'étaient, suivantle Dictionnaire de Trévoux, de petites figures de bois que les anciens Germains regardaient comme leurs dieux pénates. Voy. Runes. altellus. Surnom de Romulus. Formé , à ce que l'on croit, de alo et tellus, il signifie- rait nourrison de la terre . altès. Roi de Pédase, ville des Lélèges en Carie, et père de Laothoé, qui donna à Priam deux fils, Lycaon et Polydore. althée (alth,ea). Fille de Thestius et dEurythémis , et femme dOEneus , roi de Ca- lydon. Elle eut plusieurs enfants , dont Méléa- gre fut le plus célèbre. Il n'était âgé que de sept jours lorsque les Parques déclarèrent à Althée qu'il mourrait quand un tison, qui était alors dans le foyer, serait consumé. Elle retira le^isonetle garda avec soin; mais dans la suite, Méiéagre ayant tué les frères d'Althée, celle-ci, dans son ressentiment, jeta le tison au feu , et dès qu'il fut consumé Méiéagre expira. Althée se pendit ensuite de désespoir. ALTHÉMÈNE (ALTHÉMÉiVÈS). Fils du TOI de Crète Catreus. Ayant appris de l'oracle qu'il serait le meurtrier de son père, il se ban- nit de sa patrie pour éviter ce parricide , et se retira à Rhodes avec sa sœur Apémosyne. Là il érigea un autel à Jupiter Atabyrien. Ce- pendant Catreus, ayant perdu tous ses autres enfants, et ne pouvant plus vivre éloigné d'A.lthémène, vint avec une flotte le chercher à Rhodes. En débarquant, il fut assailli par les habitants, qui le prirent pour un ennemi, et périt de la main de son fils. Celui-ci, ayant AMA 25 reconnu son père, supplia les dieux de lui ôter la vie. Sa prière fut exaucée, la terre s'entr'ouvrit sous ses pieds et l'engloutit. althÉivus (alth^eivos). Le même qu'A- laenus. Voy. ce nom. althépos. Fils de Neptune et de Léis, et roi de Trœzène, qui se nomma d'après lui Althépia. Ce fut sous son règne que Minerve et Neptune se disputèrent la possession de ce pays. altios. Surnom de Jupiter dont le temple s'élevait au milieu du bois sacré d'Altis , près d'Olympie. Outre le temple on voyait encore dans ce bois un autel consacré à tous les dieux, le palais de Léonidas, et l'atelier de Phidias, dans lequel ce célèbre sculpteur avait exécuté sa statue de Jupiter. altor. Le nourricier. Surnom de Pluton, selon S. Augustin. altun-olouk. Gouttière d'or placée sur la Kaaba, entre l'angle de l'Irak et celui de la Syrie. Les eaux qui tombent de cette gouttière sont réputées saintes. alumnus, alumna. Nourricier, nour- rice. Surnoms, l'un de Jupiter, l'autre de Cérès. alvée . Nom du mauvais génie chez les indigènes du Chili. alxioiv. Père d'OEnomaiis. alycos. Fils de Scirrhon. Il aida Castor et Pollux à reprendre Hélène, retenue pri- sonnière dans Aphidnes. il fut tué, dit-on, par Thésée. alymnios. Surnom de Mercure, tiré de la ville d'Alymne , dans le Péloponnèse. alysios. Surnom de Jupiter et de Bac- chus. alyxothoé. La même qu' Alexirrhoé. AI.YZEUS. Fils d'Icarius, et frère de Péné- lope et de Leucadius. Il régna , ainsi que son frère, en Acarnanie, après la mort d'Icarius, et donna son nom à la ville d'Alyzie. alzès. Dieu de l'amour fraternel, dans la mythologie Scandinave. AM^EA. Surnom de Cérès. amalthée (amaltheia). i. Chèvre qui nourrit de son lait Jupiter, dans l'île de Crète, et que ce dieu mit par reconnaissance au nom- bre des astres. Voy. jEx.-î. Nymphe qui nour- rit Jupiter de miel et de lait de chèvre. Elle est aussi nommée, dansHygin, Adamantée. On lui donne pour père l'Océan, ou Mélisseus, roi de Crète, ou le roi Hémonius , ou Olénus, ou enfin Hélios (le Soleil). Voy. Corne d'abondance. — 3. Sibylle que Tibulle distingue de celle de Cumes , Hérophile, mais que Lactance dé- clare avoir été la même que Hérophile ou Démophile. amane ou omane. Dieu des anciens Perses, adoré à Zéla. Un feu perpétuel brûlait dans son temple. Une fête annuelle nommée Saca lui était consacrée (Strabon). D'après Bochart, Amane est le soleil ; suivant Creuzer c'est le mont Amane divinisé; suivant d'au- tres, c'est le feu perpétuel. 26 AMA a M ARA ou AMARAVATI. La .demeure', Im- mortelle. Séjour ordinaire du dieu Indra. A3i aracl'S ( jlm ar acos )• Chargé du soin des parfums do Cinyras, roi de Cypre, il eut le malheur de briser des vases qui en contenaient d'exquis, et il en sécha de douleur. Les dieux par pitié le changèrent en marjolaine. AMARSYS OU A M A R S I A S . Le pilote qui conduisit Thésée en Crète, lorsqu'il alla com- battre le minotaure. A.MARYACÉE [ AMARYNÇEUS ). Fils d'O- nésimaque, ou d'AIcctor et de Diogénie, ou de Pythius. — Il se rendit de Thessalie en Elide. Là Augias l'appela à son aide contre Hercule; puis, par reconnaissance, il parta- gea le sceptre avec lui. Hygin dit qu'il alla au siège de Troie avec 19 vaisseaux ; mais sui- vant Homère, ce fut son fils Diorès , non lui- même, qui alla au siège de Troie. Ses fils à sa mort célébrèrent des fêtes funèbres aux- quelles Nestor prit part. a >i aryxcidès. Nom patronymique. Il dé- signe Diorès, fils d'Amaryncée. a.mary\thos. i. Chasseur attaché à Diane. Il donna son nom au bourg d'Amarynthos dans L'île d'Eubée , duquel à son tour Diane tirait le surnom d'Amarynthia. - 2. rsom d'un chien d'Actéon. aharysia. Surnom de Diane chez les Athmoiiéens et les Athéniens. Pausanias fait dériver ce nom du bourg d'Araarynthos en Eubée. AHASTRUS (ahastros). — 1. Ami de Pcrsée , tué par Argus le fils de Phryxus. — 2. Fils d'Hippotas et compagnon d'Énée. Il fut tué par Camille. \ mate (ah AT a). Épouse de Latinus. Après de furieux efforts pour empêcher le mariage d'Éoée avec Lavinie , voyant que toute sa haine était impuissante, elle se pendit de dé- sespoir dans le palais. Voy. É>~ee. a m athée (am athei a;. Nom d'une Né- réide. amathes. Fils d'Hercule, qui passe pour avoir donné son nom à la ville d'Amathus (Amathonte), dans l'île de Cypre. Voy Ama- THUSE. A ■ AT ELU A T I A et AHATBUSIA. Surnoms de Vénus, adorée à Amathonte, ville de Cy- pre. amathcs. Fils du roi Aérias, d'après Tacite, fondateur du temple de Vénus à Amathonte. amatbise ( amathocsa). Mère de Ci- nyras , laquelle passe pour avoir donné son nom au bourg d'Amathonte dans l'île de Cypre. AMAZONES. Peuple mythique de femmes guerrières, que les traditions font émigrer du Caucase dans l'Asie occidentale (notamment sur le Thermodon), passer dans les îles (Lesbos, Samothracc), et s'avancer jusque dans la Béo- tie etTAttique. — Sur les rives du Thermodon, près le Pont-Euxin, dans la Cappadoce Je Tarabosanï, elles formaient un État, dont la ca- pitale était Themiscyre. L'État, sous le com- mandement d'une reine, se composait d'elles AMA seules. Elles n'admettaient aucun homme; seulement, pour se perpétuer, elles se rappro- chaient une fois l'an , au printemps , des Gar- garéens, peuple qui habitait sur leur frontière Les enfants mâles qui naissaient de ces unions passagères étaient misa mort, ou renvoyés aux Gargaréens. Les filles au contraire étaient élevées dans les exercices de la guerre et de la chasse ; pour leur faciliter l'usage des armes, on leur retranchait dès l'enfance la mamelle droite par le fer ou la cautérisation. — Mars et Diane ( Artémis TauropolosJ étaient les divi- nités qu'elles honoraient principalement. — La tradition nous les montre comme fondatrices de villes. Ainsi, dans le cours de leurs expédi- tions, elles passent pour avoir fondé les sui- vantes : Smyrne , Éphèse , Cymé,Myrine et Paphos. — Diodore distingue trois peuples d' A- mazones, qui peuvent se réduire a deux : les Amazones Asiatiques, et les Amazones Éthio- piennes qui vainquirent les Atlantes et les Gorgones. Mais ces dernières, dans la haute antiquité, n'étaient point autres que les .Ama- zones Asiatiques. En effet, lorsque dans les an- ciens monuments il est question d'Éthiopie, il faut entendre les îles de Lesbos et de Samothra- ce, et non l'Ethiopie des âges postérieurs.— Les traditions sur les Amazones se rapportent à six chefs principaux , savoir : i° Leur défaite par Bellérophon, en Lycie, sous le règne de lo- bâtes; 2 La guerre, mentionnée dans Ho- mère, des princes phrygiens et des A mazones ; 3° L'expédition d'Hercule contre Hippolyte, leur reine; 4° L'invasion de l'Attiqueet le com- bat contre Thésée; 5° La guerre de Troie, dans laquelle elles figurent comme alliées des Troyens:G° Leur expédition contre l'île de Leucé dans le Pont-Euxin. Des matelots nau- fragés les avaient instruites de la fertilité de cette île, et en même temps leur avaient en- seigné l'art de construire des vaisseaux. Elles tirent donc une descente à Leucé. Là elles ren- contrèrent le sanctuaire consacré à Achille. Mais tout à coup le héros se dressa devant el- les, terrible comme autrefois sur les bords du Scamandre. Cette apparition jeta l'épouvante parmi les chevaux, qui, s'emportant, démontè- rent les héroïnes et les écrasèrent sous leurs pas.— D'obscures traditions de femmes scythes qui auraient pris part aux combats des guer- riers, et en même temps de vagues souvenirs d'Hiérodules ou servantes des déesses guer- rières ( telles que Enyo, Athéne, Artémis), ont pu donner naissance au mythe des Amazones. Les traditions sur les Amazones se lient étroite- ment au culte d'Artémis ou Diane. Ainsi Éphè- se et d'autres villes, dont on leur rapporte la fondation, étaient aussi des sièges célèbres du culte de Diane. — L'art plastique les a repré- sentées comme des jeunes filles d'une constitu- tion vigoureuse, telles à peu près que les nym- phes de Diane. EHgs sont armées d'une lance, d'une hache d'armes, d'un bouclier semi-lu- naire , d'un arc et d'un carquois. Elks ont la ceinture de guerre autour des hanches, et AME l'épée attachée à un baudrier, qu'elles por- tent en sautoir. Leur costume est de deux sortes; le costume dorien et le scythe. Ce dernier consiste dans une fourrure qui couvre et serre étroitement le corps entier jusqu'au aou; autour de la taille une large ceinture; par-dessus un manteau et , pour coiffure un bonnet phrygien. Le cheval est découvert. Ce costume , la fourrure surtout , indiquait la pa- trie supposée des Amazones. Dans le costume dorien, elles portent le casque grec; une légère tunique tombant de l'épaule droite, et retenue autour des hanches par un simple ruban. Les bras, les jambes et les pieds sont nus. Le cheval porte une couverture, et est décoré à la grecque. Du reste, nulle trace de mutilation du sein. — On les trouve surtout représentées sur des vases et sur des gemmes. Les tableaux et bas-reliefs les plus célèbres représentant ces héroïnes étaient la bataille des Amazones peinte par Nicon, la- quelle se trouvait dans le Pœcile à Athènes; les bas-reliefs du bouclier de Minerve; ceux: du marche pied du Jupiter Olympien de Phi- dias; un bas-relief d'Alcamène sur le fronton du temple d'Olympie. Les musées d'Italie contien- nent plusieurs statues remarquables d'Amazo- nes. — On a proposé différentes étymologies du nom amyccs (a.mycos). i. Fils de Neptune et de Bithynis ou de la nymphe bithynienne Mélia , frère de Mygdon et roi des Bébryces en Bithynie. On lui attribua l'invention du reste. — Fier de sa taille gigantesque et de sa force, Amycus provoquait au combat du ceste tous les étrangers qui abordaient sur la côte des Bébryces, et dans cette lutte inégale, ils trouvaient une mort infaillible. A l'arrivée des Argonautes, il les défia insolemment, suivant sa coutume ; mais Pollux le vainquit et le tua l (Apollonius et Théocrite). — Selon Pisandre et Épicharme cités par le scholiasle d Apollonius, Pollux l'attacha à un arbre (le Laurus insana) , pour lui infliger le châti- ment d'une lente mort. Voy. Argonautes. — 2. Centaure, fils d'Ophion. Aux noces de Pirithous , il tua le Lapithe Céladon , et fut tué à son tour par Bélatès. — 3. Troyen , époux de Théano et père de Mimas. — 4. Fils de Priam; frère de Diorès . et compagnon d'Énée. 11 fut tué par Turnus, (Virgile.) amymoxé. Une des Danaïdes, épouse d'Encélade, qu'elle tua la première nuit de ses noces. — Dans une sécheresse causée par la colère de Neptune , |Danaiis l'ayant envoyée jvec ses sœurs pour chercher de l'eau , elle blessa un satyre d une flèche en voulant tuer un cerf. Déjà le satyre s'était emparé d'elle, lorsque Neptune, la délivra. Pour prix de son amour, le Dieu lui montra la source de Lerne, (Apollodore.) — Suivant une au- ANvE tre fable, s'étant endormie en chemin, elle fut surprise par un satyre, puis sauvée par Neptune. Celui-ci lança contre le satyre sol trident, qui s'enfonça dans le rocher. Puis Amymoné étant devenue l'amante de Nep- tune, le dieu lui permit de retirer le trident du rocher, d'où jaillit alors une triple source, qui prit le nom d' Amymoné, (Hvgin et Pau- sanias). — Elle eut de Neptune, *Nauplius. amyxe ( amynos ). C'est, selon Banier, dans le système cosmogonique des Phéni- ciens, le dernier mortel qui resta, avec l'en- chanteur Mag, lors de la destruction de la première race humaine. amyxtor. 1. Fils du Thessalien Orménus , époux de Cléobule;ou d'Hippodamie) ; père dé Phœnix, de Crantor, d'Évaemon et d Astvda- mie. - Suivant Homère, il habitait Eléon. Autolycus ayant pris d'assaut sa demeure, lui enleva le célèbre casque que Mérion porta au siège de Troie, (Iliade). — Suivant Apol- lodore, il était roi d Orménium, dans la Ma- gnésie Thessalienne. Hercule, lors de son ex- pédition contre les Dryopes, lui demanda l'autorisation de passer par ses domaines, et, sur le refus d'Amyntor, il le tua. Selon une' autre tradition, Hercule rechercha en ma- riage Astydamie, fille d'Amyntor. Celle-ci ayant été refusée au héros, qui avait déjà pour épouse Déjanire, il s'empara de la ville , tua le roi et emmena Astydamie comme captive , (Diodore) . — Ovide le nomme roi des Dolopes' et rapporte que, vaincu par Pelée, il lui don- na son fils Crantor en ôtage. Voy. thoenix. — 2. Fils d'JEgyptus, époux de la Danaïde Damoné, (Hygin.) amyatoridès. Nom patronymique de Phœnix, fils d Amyntor. amyros. Fils de Neptune, et l'un des Ar- gonautes. Il a donné son nom à la ville et à la rivière d'Amyre en Thessalie. amythaox. Éolide , fils de Crétheus et de Tyro, .frère d'Eson et de Phérès. Il épousa Idoméné, dont il eut deux fils , Bias et Méiampe , et une fille, JEolia , (Odyssée.) — Il fonda la ville de Pylos en Messénie, et se rendit avec les autres descendants de Cré- theus auprès de Jason, à Iolcos, pour réclamer de Pélias le sceptre en faveur de Jason, (Pin- dare.) AM YTHAOXIDES, ( AMYTHAOXID E). Nom patronymique. Descendants d'Amythaon. ajiythaoxius. Nom patronymique du de- vin Melampe, fils d'Amythaon, v Virgile). axabésixéos. Noble phaeacien qui prit part aux jeux équestres, chez Alcinoùs, Odys- sée.; axaceus. Fils deLycurgue , et Argonaute. AXACES OU AXACTES. Voy . AX'AX. axactor. Fils d'Électryon et d'Anaxo, (Apollodore.) axadyoméxé. Qui surgit des flots. Sur- nom de Vénus. ax.ea. 1. Amazone qui a donné son nom a la ville d'Anaea en Carie, où se trouvait AN A son tombeau. — 2. Surnom d'Uranie et de Diane. Compar. Anaïtis. AX.r.DEïA. Déesse allégorique de l'impu- dence. Sur le conseil d'Épiraénide, les Athé- niens lui érigèrent un temple pour détourner d'eux ses influences funestes, (Suidas.) axahid. Divinité orientale que les Grecs désignent sous le nom d' Anaïtis, et qu'ils identifient tantôt avec Diane (celle d'Éphèse), tantôt avec vénus Uranie. Originaire de la Perse, suivant M. de Hamraer, le culte d'A- nahid, s'était surtout répandu en Illyrie en Arménie, et dans l'asie Mineure. S. Clément rapporte, d'après Bérose, qu'artaxerce-Mné- mon éleva le premier des temples en l'hon- neur de Vénus-Anaïtis à Babylone , à Suze et à Ecbatane. Dans les cultes de l'Asie occiden- tale, Anahid est la grande déesse de la na- ture] _ un Ized , celui qui préside a la pla- nète Vénus, porte ce nom dans le Zend- avesta. axaïtis. t. Surnom de Vénus Uranie chez les Arméniens. On lui rendait un culte très- impudique, (Strabon). — 2. Surnom de Diane chez les Lydiens, selon Pausanias. axak.. Nom que les Arabes donnent à un des géants appelés en hébreu Anakim. anakya. Nom d'un mouni célèbre dans la mythologie indienne. axamélecii. Divinité des Samaritains, la même que Moloch, selon Selden. axaxgga. Sans corps. Un des noms de Kàma, dieu de l'amour. axaxta. Infini. 1. Un des noms du ser- pent Cécha. — 2. Nom du chef des Nàgas. axaph^eos Surnom d'Apollon , tiré de l'ile d'Anaphe, où il avait un temple. — L'île d'Anaphe, une des Sporades, était sortie su- bitement du sein des eaux pour donner asyle aux Argonautes. axapiilystos. Fils de Trrezen et frère de Sphettus. H a donné son nom à l'un des dô- mes de l'Attique (Pausanias.) axapis ouaxapos. Amant de la Nymphe Cyané , lequel tenta de s'opposer à l'enlève- ment de Proserpine. Pluton le changea en fieuve (L'Anape de Sicile). Foy. CYaxé. axathamus. Fils de Neptune et de l'atl- lantide Alcyonc. (Nàtalis Cornes.) axatolé. Nom d'une des Heures. axal'CIS. Amant de Médée, tué parStyrus. 'Valérius Flaecus). axax. r. Fils d'Uranus (le Ciel) et de Gé (la Terre\ et père d'Astérius. D'après la tra- dition milésienne, il était roi d'Anactorie Milet). — ?.. (àva£, Seigneur, pat)^on.)Sur nom de tous les dieux, tant souterrains qu'o- lympiens. Postérieurement, sous la forme plu- rielle (Anactes , Anaces, Anaci), il désigna plus spécialement les Dioscures. Delà l'Ana- ceion, temple des Dioscures à Athènes et leur fête appelée Anaceia. — Cicéron (De la nature des Dieux) distingue trois races d'A- uaces; i° les Dioscures; 2 les trois fils du Jupi- ANG 23 ter Athénien et de Proserpine; 3° Aloeus et Mélampe. axaxaxdra. Héroïne révérée à Lacédé- mone et en Attique. anaxarété. Jeune fille de Cyprc , des- cendante de Teucer. Elle ne fut touchée ni de l'amour d'iphis, ni de sa mort, après que celui-ci se fut pendu à sa porte de désespoir. Comme elle regardait sans émotion, du haut de sa maison , passer le convoi funèbre d'iphis, Vénus la changea en pierre. Sa statue se voyait à Salamine (Cypre), dans le temple de Vénus. ANAXIAS, AXAXIDÈS OU A!X AXIADES. Fils, de Castor et d'Elaïra ou Hilaïra, frère de Mnasinus et d'Anogon. axaxibia. 1. Fille de Bias, femme de Pé- lias, et mère d'Acaste, de Pisidicé, de Pélopie, d'Hippothoé et d'Alceste. — 2. Fille de Cra» tieus, épouse en secondes noces de Nestor. — 3. Fille de Plisthénès, sœur d'Agamemnon et de Ménélas, femme de Strophius, et mère de Pylade. Eustathe semble la confondre avec la fille de Cratieus. — 4. Nymphe pour laquelle le Soleil (Hélios) se prit d'amour. Fuyant la poursuite du dieu, elle se réfugia dans un temple de Diane Orthia sur les bords du Gange, et disparut. Ne la trouvant pas, le Soleil s'éleva dans les airs, d'où le lieu prit le nom d'Anatolé, ascension. — 5. Voy. axexi- BIA. axaxiroé. Fille de Coronus, femme d'É- péus, et mère d'Hyrminé. axaxithéa- Danaïde. Elle eut de Jupiter Olénus, qui donna son nom à la ville d'Olè- ne en Achaïc. axaxo. t. Fille d'Alcée et d'Hipponomé ; épouse d'Electryon, et, suivant Apollodore, mère d'Alcmène. P'oy. Électryon. —2. Jeu- ne fille de Trœzène.qui fut.enlevéejpar Théséej axcÉe (AXçyEOS) i. Arcadien,fils de Ly- curgue et d'Eurynomé (ou de Cléophile). père d'Agapénor. Il figure parmi les Argo- nautes et parmi les chasseurs de Calydon. Il fut tué par le sanglier. — 2. Fils de Neptune et d'Astypalée ou d'Alta; roi des Lélèges de Samos. 11 épousa Samia, fille du fleuve Méan- dre , dont il eut quatre fils , Périlaùs, Énudus, Samus et Alitharsès, et une fille nommée Parthénope.— Selon quelques auteurs, il vint avec une colonie de Samé (Céphallénie), a l'île de Samos , dans la mer Égée. 11 y planta des vignes. Un devin lui annonça quïl ne goû- terait pas du vin qui en proviendrait. Plus tard Ancée, tenanldéjà à la main une coupe remplie, se moquait de la prédiction; le devin répondit : « Il y a encore loin de la coupe aux lèvres ». En ce moment on avertit Ancée qu'on sanglier énorme venait d'entrer sur ses domaines. Il jeta la coupe, et courut au mons- tre, qui s'élança sur lui et le tua. — 3. Héros de Pleuron, vaincu à la lutte par Nestor, lors des jeux funèbres célébrés en l'honneur d'A- raaryncée, (Homère.) axcharia. Divinité révérée à Faesules, peut-être analogue à Némésis, (Tertullien,) 34 ANC Axené.MOLUS. Fils de Rhœtus, roi des Marrubiens. Chassé par son père, dont il avait outragé la femme, il se réfugia prés deTurnus, et fut tué par Pallas fils d'Évandre, dans la guerre des Troyens et des Hulules, (Virgile.) axches.mios. Surnom de Jupiter, fjui avait un temple sur le mont Anchesme en Attique. a \ c h i v i î. . i. Fille de Japet et mère de Cyd- nus. — Selon Athénodore, elle fonda la ville d'Anchialé en Cilieie.— 2. Mère des dactvles Titias et Cyllénus, (M. NoëL) axchi alos. 1. Grec tué devant Troie par Hector. — 2. Père du roi Taphien Mentès, et ami d'Ulysse. — 3. Nom d'un Phéacicn. axchixoé. Fille de Nilus ; femme de Bé- lus, et mère de Danaùs et d'/Egyptus. — Tze- tzès la nomme Achiroé : Hcyne combinant les deux leçons, conjecture qu'il faut lire An- chiroé. Voy. Achiroé. axchiroé. Fille de PArgien Érasinus et sœur de Byzé, Mélité et Mœra. a\cuise(a\chisÈs). r. Fils de Capys (ou d'Assaracus) et deThémis, roi de Dardanus, près du mont Ida, et, suivant Homère, sem- blable aux immortels par sa beauté. Il fut aimé de Vénus, qui, se donnant pour la fille d'Otreus , roi de Phrygie, s'offrit à lui sur le mont Ida, où il faisait paître ses troupeaux. La déesse, à la fin de leur entrevue, quitta son déguisement, et lui prédit la naissance ainsi que l'avenir d'Énée leur lils ; en même temps elle ordonna à Anchise de faire passer Énée pour le fils d'une nymphe, le menaçant de la foudre de Jupiter si jamais il osait|divul- guer la véritable origine de l'enfant. Mais un jour, étant ivre, Anchise mit en oubli la me- nace de Vénus. En conséquence, il fut, sui- vant les uns, tué par la foudre, ou, suivant d'autres, seulement paralysé ou bien encore privé de la vue, grâce à Vénus, qui, touchée de pitié, avait en partie paré le coup. — Outre Énée, Anchise eut encore de Vénus un fils, Lyrus ou Lyrnus (Apollodore) : Homère mentionne Hippodamie, l'aînée de ses filles. — Énée le sauva en l'emportant sur ses épaules, lors de la prise de Troie. — On montrait le tombeau d'Anchise en différents lieux : sur le mont Ida, en Arcadie, enThrace, en Sicile. D'a- près Virgile, il mourut à Drépane en Sicile, avant le départ d'Énée pour Cartilage, et fut enseveli sur le mont Éryx. Une chapelle lui fut élevée à Ségcste. — Voici , d'après Homère , la généalogie d' Anchise : Jupiter; Dardanus; Érichthonius; Tros ; Assaracus ; Capys, (Iliade.) — ?.. Sicyonicn. père d'Échépolus. aachios. Centaure qui s'aventura le pre- mier avec Agrius dans la grotte de Pholus, lorsquTIercule eut ouvert le tonneau de vin des Centaures. — Voxj. Pholus. axciiisiadès. Descendant d'Anchise. Nom patronymique d'Énée et d'Échépolus. a\chisteus Un des Argonautes, [M.NoëKJ axchi kls (axcholros). Fils du roi Mi- das en Phrygie. Il épousa Timothéa. Près de Célœnre en Phrygie, il s'était formé un gouf- AIND fre profond où beaucoup de maisons s'en- gloutirent. Midas interrogea l'oracle, dont la réponse fut qu'il devait y précipiter ce qu'il avait de plus précieux. Il yjeta beaucoup d'or et d'argent, mais en vain. Alors Anchurus, estimant la vie humaine ce qu'il y a de pius précieux , résolut de se sacrifier, et, montant à cheval, il s'élança dans l'abîme, qui se refer- ma aussitôt sur lui, (Plutarquc). axclli, axcll.e. Dieux et déesses qui, dans la hiérarchie divine, font l'office de ser- vants. — Divinités tutélaires des esclaves, suivant quelques mythologues. WCYLOMÉTÈS OU A\C YLOJIÉTIS. RUSC. Epithète de Saturne, (Homère). . ancyor. Un des fils de Lycaon. Voy. Ly- CAON. axdaté. Déesse de la victoire, chez les an- ciens peuples de la Grande-Bretagne. Les Tri- nobantes l'honoraient d'un culte particulier. AMiER. Un des princes des Devs, dans la religion de Zorastre. Voy. Devs. axdjaxa ( myth. indienne). Mère d'Ha- nouman. AN DIRE NE (AXDEIREXÉ). Surnom de Cybèle révérée à Andire en Cilieie. axdÈs. Filsd'Uranus (le Ciel) et de Gé (la terre), selon Etienne de Byzance. andr,e>iox. t. Époux de Gorgé, fille d'OE. neus , et père de Thoas. — Ayant délivre OEneus, roi de Calydon et de Plcuron, que les fils d'Agrius retenaient prisonnier, Diomède confia le sceptre à Andrœmon, à cause de l'âge trop avancé d'OEneus. Toutefois quel- ques auteurs font de nouveau régner OEneus. Le tombeau d'Andraemon et de sa femme se voyait à 4mphisse. —2. Fils d'Oxylus et époux de Dryope, laquelle eut d'Apollon un fils nommé Amphissus. — 3. Gendre de Pélias. — 4. Fils de l'Athénien. Codrus. lequel conduisit à Lébédos une colonie ionienne. AXDRyEMOXioÈs. Nom patronymique de Thoas , fils d'Andraemon , n° 1. axdreus. Fils du fleuve Pénée. époux d'Évippé, fille de Leucon, et père d'Étéocle. Une contrée de la Breotie reçut de lui le nom d'Andréis. C'est le district d'Ôrchomène. — Il passe aussi pour avoir donné son nom à lllc d'Andros, qu'il tenait de Rhadamanthe , (Dio- dore). compar. Axdros. axdroclée, ( axdrocleia). Thébaiiie , fille d'Antipœnus , et sœur d'Alcis. Une guerre ayant éclaté entre Thèbes et Oi chomène , l'oracle annonça aux Thébains que le sacri- fice d'un noble personnage assurerait la vic- toire à celui des deux peuples qui le premier l'accomplirait. Antipœnus, à qui par droit de noblesse l'honneur de se sacrifier était dévolu, refusa. Alors ses deux filles , Androclée et Al- cis se dévouèrent spontanément et, par leur mort, obtinrent le triomphe de Thèbes, (Pau- sanias). — Les Thébains (Hercule, suivant Pausanias) leur consacrèrent l'image d'une lionne dans le temple de Diane Énélia. axdroceès. Fils d'Éole et de Cyané. II ANÎ> régna avec Phersemon sur la partie de la Si- cile qui est comprise entre le détroit et le pro- montoire de Lilybaeuin. androclos. Fils de l'Athénien Codrus, et roi d'Éphèse, tué dans une guerre contre les habitants de Priène , (Pausanias)> ANDROCRATE, ( ANDROCR AT1ES ). HérOS auquel étaient consacrés un bois et une cha- pelle à Hysies, au pied du mont Cithseron, (Pausanias.) ANDROCTASIES ( A1VDROCTASI/E ). Les massacres d'hommes. Divinités ou plutôt personnifications qui appartiennent à la fa- mille symbolique d'Éris, dans Hésiode. androgée (androgéos). Fils de Minos et de Pasiphaé (ou de Crété), et père d'Alcée et de Sthénélus. Aux grands jeux gymniques cé- lébrés à Athènes lors des Panathénées, il vainquit tous ses concurrents, ce qui devint la cause de sa mort. — Cette mort est contée diversement. — Selon les uns , Egée , pour se délivrer d'un homme si redoutable , l'en- voya contre le taureau de Marathon, qui le tua, (Pausanias.) Selon d'autres, les antagonistes qu'il avait vaincus lui dressèrent des embû- ches et le firent périr, tandis qu'il se rendait à Thèbes auprès de Laïus, ( Apollodore). Sui- vant une troisième version , Égée le fit assas- siner, de crainte qu'il ne vînt en aide aux fils dePallas, son ennemi, (Diodore). Hygin le fait périr dans un combat contre les Athéniens. Enfin, suivant Servius, les Athéniens, conjoin- tement avec les Mégariens, le tuèrent traî- treusement. — Properce rapporte qu'Escu- lape le rappela à la vie. Un autel lui était consacré près du port Phalère à Athènes. S'il faut en croire Mélésagoras, Androgée se serait aussi nommé Eurygyès, (Hésychius). ANDROGYNES. Race fabuleuse que Platon, dans un de ses dialogues, place à l'origine du genre humain. Doués d'une force prodigieuse, les Androgynes entreprirent la guerre contre les dieux. Jupiter voulut d'abord les exter- miner; puis, s'adoncissant, il se contenta de les affaiblir en divisant chaque individu en deux êtres, qui furent l'homme et la femme. C'est une fable philosophique, dontilestimpossible de dire si elle repose ou non sur quelque tra- dition mythologique. — Les anciens plaçaient aussi en Afrique, au delà des Nasamones, un peuple d'Androgyncs. ANDROMAQUE , ( AjVDROMACHE ). Fille d'Éétion , roi de Thèbes en Cilicie , une des plus nobles figures de l'Iliade. Elle était l'é- pouse d'Hector, qu'elle aimait de ce senti- ment fidèle et résigné qui semble n'appartenir qu'au christianisme. Cette profonde affection conjugale, d'ailleurs réciproque, se révèle avec une incomparable beauté dans la scène des adieux, (Iliade, VI. 394 et suiv.) Andro- maque vit périr son père et ses sept frères , qui furent immolés par Achille ; puis sa mère, que Diane frappa de ses flèches; puis Hector; puis enfin son jeune fils Scamandrius qui, lors de la destruction de Troie, fut précipité du ANG 35 haut d'une tour. Selon Virgile , elle devint l'es- clave de Pyrrhus, fils d'Achille, qui la condui- sit en Épire. Là elle éleva à Hector un mo- nument funèbre. D'après Pausanias , elle eut de Pyrrhus trois fils : Molossus, Piélus etPer- gamus. — Pausanias rapporte que Tyrrhus, lors de son mariage avec Hermione , la céda à son esclave Hélénus, frère d'Hector, dont elle eut Cestrinus. Mais Hermione, jalouse d'Andromaque, tenta de la faire périr, lors- que vint Oreste, qui par jalousie tua Pyr- rhus et délivra Andromaque de son ennemie. — Après la mort d'Hélénus, elle retourna avec son fils Pergamus en Asie, et mourut à Pergame, où on lui érigea un héroum. Po- lygnote l'avait représentée dans la Lesché de Delphes couverte d'un voile et allaitant son fils. AiVDROMACHOS.Un des cinquante fils d'iE- gyptus , tué par sa femme , la danaïde Héro. Andromède. Fille de Céphée, roi d'iE- thiopie, et de Cassiopée. Neptune , irrité de l'orgueil de cette dernière , qui prétendait ri- valiser de beauté avec les Néréides , inonda le pays et envoya un monstre marin qui le déso- lait. Céphée consulta l'oracle d'Ammon. Il lui fut répondu que le sacrifice de sa fille , qui de- vait être livrée à la voracité du monstre, pou- vait seule mettre fin à la calamité. Contraint par ses sujets, Céphée dut obtempérer àTor- dre de l'oracle. Andromède fut donc exposée, mais Persée la sauva et la prit ensuite pour épouse, {Foy. Persee). — Après sa mort, Minerve la plaça au nombre des astres. On montrait son tombeau en Arcadie, près de celui de Callisto. andros. Filsd'Anius (ou d'Eurymaque), de- vin qui passe pour avoir donné son nom à l'île d'Andros, une des Cyclades. Compar. Aw- dretjs. a\émeivte ou AiVEMDOTE • Un des quatre Annédotes des Chaldéens. anémotis. Celle qui apaise les vents, sur- nom de Minerve à Mothone, où Diomède lui consacra un sanctuaire. aîvésidora. Qui envoie ses dons. Sur- nom de la Terre et de Cérès. Cette dernière avait un sanctuaire sous ce nom chez les ha- bitants de Phlya en Attique. anétor. Berger de Pélée, d'après Ovide. AivEXiRiA. Une des cinquante filles de Danaiis, femme d'Archélaiïs. aivgéia. L'une des neuf vierges géantes qui créèrent Heimdall, dans la mythologie Scandinave. angélia. Le Message. Personnage allégo- rique que Pindare nomme la fille de Mer- cure. aivgélieia. La Messagère. Surnom d'Éos (l'Aurore). angélo. Fille de Jupiter et de Junon. Elle déroba un des cosmétiques de Junon et en fit présent à Europe qu'elle aimait. Celle-ci s'en étant servie devint d'une extrême blancheur. angélos. t. Nom que les Syracusains don- 36 A NI n;iicnt à Diane, suivant Hèsychius. — 2. An- cien nom d'Hécate — 3. Fils de Neptune et d'une nvinphe de l'île de Chios , frère de Mê- las. \XGKROXW, AXGEROXIAOU AXGÉXOR A. Divinité romaine sur l'essence de laquelle on n'est pas d'accord. Suivant les uns , c'était ou la déesse du Silence, ou cette divinité tulé- laire de Rome dont le nom ne devait pas être prononcé. Suivant d'autres, son culte fut ins- titué à l'occasion d'une angine qui faisait de grands ravages à Rome. — On lui sacrifnit dans le temple de Volupia , où se trouvait sa statue ayant la bouche close. ANGÉRONALIA. Fètecélébrée en l'honneur d'Angérona, le 21 décembre. axgga Voy. Vedangga. axggada. Fils de Bali, et roi des singes qui aidèrent Ràma dans son expédition contre Râvana. a \ g g a t 1 . 1. Un des noms de Bràhmâ. — Un des noms de Krichna. axggiras. Nom de l'un des sept richis. Anggiras est fils de Bràhraà et père de Vrihas- pati. axgitia ou axguitia. Fille d'JEétès, sreur de Médée et de Circé. Elle communiqua aux Morses et aux Marrubiens la connaissance des antidotes, et obtint chez eux en retour les honneurs divins. Une forêt lui était consa- crée entre Albe et le lac Fucin. — Servius dit que ce fut Médée même qui, étant venue enlta- lie, enseigna aux Marrubiens un antidote contre la morsure des serpents; en conséquence de quoi elle fut révérée parmi eux sous le nom d'Angitia , (d'Anguis, serpent). — On ren- contre aussi le pluriel Angithe. Il désigne vraisemblablement Angitia, et ses deux sœurs, Médée et Circé. aagourbode. Géante que le dieu Loke rendit mère du loup Fenris,du serpent lorm- pungandour et d'Héla. axicétos. Fils d'Hercule et d'Hébé. a>"ié\us. Le dieu du fleuve Anio. axigrides ou axigriades. Nymphes de la rivière d'Anigre (en Élide),sur les rives de laquelle une grotte leur était consacrée. Les personnes affectées de dartres s'y ren- daient en grand nombre; elles sacrifiaient aux nymphes, puis se baignaient dans la rivière et trouvaient, dit-on, du soulagement. AN IRAN. Nom de l'ange qui préside au tren- tième jour de chaque mois, et aux mariages dans la mythologie persane. ANlROUDDHA. Fils de Pradijoumna et de Soubhàngi , et époux d'Ouchà, fille de Bâna. ANION. Un des généraux de Rhadamanthe, à qui celui-ci donna l'île de Délos. ANIUS (ANIOS). 1. Divinité des Elécns, (Clé- ment d'Alexandrie). Voss conjecture qu'il faut lire Alios. — 2. Fils d'Apollon et de Créuse ou de Rhœo. Le dieu le conduisit à Délos, et lur communiqua la science prophé- tique. Il devint roi de Délos et prêtre d'A- pollon. Époux de Dorippé, il eut d'elle trois A NO filles , OEno , Spermo et Élaïs. Celles-ci , con- nues sous la dénomination générale d'OEno- tropes, avaient reçu de Bacchus le don de changer tout ce .qu'elles voudraient, la pre- mière en vin, l'autre en ble, et la troisième en huile. Selon quelques auteurs elles appro- visionnèrent à elles seules l'armée grecque tout entière, pendant le siège de Troie. — 3. Fils d'Énée et de Lavinie, fille d'Anius n° 2. — 4. Roi des Étrusques, père de Salia. Il con- traignit cette dernière a faire vœu de vir- ginité. Cependant elle fut enlevée par Ca- thétus, qui l'emmena à Rome. Anius se mit à sa poursuite, et, ne pouvant la rejoindre, il se précipita dans le tleuve Parensius, qui depuis lors porta le nom d'Anio. ANNA pere xx a . Fille de Bélus et sœur de Didon. Menacée par Iarbas, qui, après la mort de Didon, s'était emparé de Carthage , elle se réfugia chez Battus, roi de Malte, et de la en Italie, où elle fut reçue par Enée. Elle excita la jalousie de Lavinie , qui forma un complot secret contre sa vie. Prévenue du danger qui la menaçait par Didon, qui lui ap- parut en songe, elle s'enfuit et tomba . par une nuit obscure, dans le fleuve Numicius. Elle reçut alors le nom de Pérenna, et fut révé- rée comme la nymphe du fleuve, v Ovide). — Ailleurs Ovide raconte que , les plébéiens s'étant rétires sur le mont sacré , et la disette se faisant sentir , Anna leur apparut sous la forme d'une vieille femme et leur distribua des vivres. Rentre dans Rome , le peuple par reconnaissance lui bâtit un temple. Le même auteur ajoute que Mars, amoureux de Minerve, eut recours à l'entremise d'Anna ; mais celle-ci s'êtant voilée se présenta elie-mème au dieu au lieu de Minerve, et se moqua de lui, lorsque levant le voile il reconnut l'insposture. — La fête instituée en son honneur se célébrait le iô mars, en même temps que celle du dieu Mars; c'était un jour d'allégresse et de ré- jouissances , surtout pour le peuple , qui invo- quait souvent cette divinité. — Suivant Ovide, les uns la prenaient pour la lune , d'autres l'identifiaient avec Tbémis ou avec Io; d'au- tres enfin la considéraient comme une nymphe, nourrice de Jupiter. a>~>~édot£S. Divinités chaldéennes qui apparaissent, dans les mythes, sous le ca- ractère d'institutrices de la civilisation. Voy. Oannès. axxox v. Déesse romaine qui présidait aux récoltes de l'année. On la représentait l'épaule droite nue ainsi que le bras, tenant dans la main droite des épis, et dans la gauche la corne d'abondance. axogox. Fils de Castor et d'Hilaire. axomvxos. Géant, qui, avec Pyripnous, poursuivit Junon ; mais il fut tué par Hercule. axou 'myth. ind.). Un des fils d'Yavàti, roi de Pratichthàna. Il est considéré comme le père des Mletchhas. ANOURE ou ax.ol'ki. Divinité égyptienne ; la même que la Hestia des Grecs ou la Festa A M des latins, selon quelques mythologues. am i- a. Celle à qui s'adressait tes sup- plications. Surnom de Cérès, de Cybèle et d'Hécat*. antagoras. Pasteur de Pile de Cos, qui lutta contre Hercule, et le mit en fuite, se- condé par les Méropcs. P r oy. Meropes. Aïvtée (axt/EOS). i. Géant libyen , ûls de Neptune et de (ié (la terre). Lutteur formida- ble; tant qu'il touchait Ja terre, il y puisait toujours des forces nouvelles. Les étrangers qui s'aventuraient dans ses domaines de- vaient lutter contre lui; puis ils payaient de leur vie une défaite certaine. It bâtit avec les crânes de ses victimes un édifice consacré à Neptune. La fable lui donne soixante-qua- tre coudées de hauteur. Hercule le terrassa trois fois; mais toujours il se relevait, la Terre, sa mère, lui donnant de nouvelles forces dès qu'il la touchait. Hercule s'en étant aperçu, le souleva en l'air et l'étouffa dans ses bras. — 2. Libyen d'Irase, près de Cy- rène, père d'Alcéis ou Barcé. A l'exemple de Danaiis, il promit la main de sa fille à celui qui serait vainqueur à la course. Ce futAlexi- damus qui l'obtint. — 3. Un des généraux de Turnus. aïvtée (an teia). Fille de Iobatèsfou d'A- phidas), femme de Prretus, et mère de M*era. Elle est aussi appelée Sthénébée. foy.ce nom. aatéxor. Fils d'/Esyétèsetde Cléomestra, époux de Tbéano, la sœur d'Hécube et père de Crino, Acamas, Agénor, Archiloque, Coon, Démoléon, Eurymaque, Glaucus, Hélicaon, Iphidamas, Pédée , Laodamas et Polybe. — Il était, suivant Homère, un des plus sages parmi les Gérontes ou anciens de Troie. C'est dans sa maison que furent reçus Ulysse et Ménélas, envoyés à Troie pour réclamer Hélène. 11 accompagna Priam quand celui-ci se rendit au camp des Grecs pour régler les conditions du combat singulier entre Ménélas et Paris. Lorsque les Grecs résolurent de for- tifier leur camp, Anténor, dans une assemblée des chefs troyens, proposa, mais vainement, de rendre Hélène avec tout ce qui lai appar- tenait (Iliade). — Suivant les auteur*! posté- rieurs à Homère, il avait été chargé, avant la guerre de Troie, d'aller en Grèce réclamer Hé- sione, que les Grecs avaient enlevée. Sa de- mande fut partout repoussée; néanmoins il conçut une grande affection pour la nation grecque, qu'il favorisa dans la suite aux dé- pens de sa patrie. Envoyé par ses concitoyens pour négocier la paix avec les assiégeants, il se rendit traîtreusement complice de la ma- chination ourdie contre Troie, et ouvrit la porte au fameux cheval de bois. Par l'ordre d'Agamemnon , sa maison fut exempte du pil- lage; on attacha à la porte une peau de pan- thère en signe d'inviolabilité. — Après la ruine de Troie, il resta, suivant les uns en Asie, où il fonda une nouvelle ville sur les ruines de l'ancienne ; suivant d'autres, il passa avec Mé- nélas en Libye, et, fatigué d'une longue navi- A NT 37 piton , acheva sa vie a f.yrèi-: enfin, sui- vant Strabon, Anténor vint à la tète des Hc- nètes, peuple de la Paphlagonie, s'établir au fond du golfe adriatique, où il fonda Padoue. — La maison d'Anténor, avec la peau de Pan- thère, Anténor lui-même, sa femme Théano, Crino leur fille et deux de leurs fils avaient été représentés dans la Lesché de Delphes par le peintre Polygnote. AATEIVORIDE ( ANTEIVORIDES ). Fils OU descendant d'Anténor. A Gyrène les Anténo- rides étaient honorés comme des héros. antéros. Amour réciproque. Vénus, voyant que Éros (l'Amour) ne grandissait pas, en demanda la raison à Thémis, qui lui répon- dit que c'éUit parce qu'il n'avait pas de compagnon qui pût l'aimer. Elle lui donna donc Antéros, avec lequel l'Amour se lia d'a- mitié, et alors il commença à grandir. Mais dès qu'Antéros s'éloignait de lui, l'Amour re- devenait enfant ; allégorie dont le sens est que l'affection pour acquérir son entier développe- ment, a besoin de réciprocité. Les Athéniens élevèrent un temple à Antéros. antévorta ou Aîvi é vert a. Déesse ro- maine qui, avec sa sœur Postvorta ou Postverta, est considérée comme la sœur et la compa- gne deCarmenta. Ainsi que leur nom l'indique, elles présidaient au temps : l'une (Antévorta) au passé; l'autre (Postvorta) à l'avenir. Elles apparaissent aussi sou? le caratèred' Ulithies, ou divinités qui président à la naissance des enfants. Voy. camoena. antïias. Fils de Neptune et d'Alcyone; frère d'Hvpérés; père d'Aëtius et roi de Trœ- zène.ll fonda la ville d'Anthéia. Quelques-uns le mettent aussi en rapport avec la ville d' An- thédon . AtfTHÉ. Une des filles d'Alcyon. Voy. al- CYOiVIDES, axtbédow 1. Nymphe qui passait pour avoir donné son nom à la ville bœotienne d'An- thédon , fondée par les habitanîsde Copae. — 2. Fils de Dios et petit-fils d'Anthas , dont on rapporte la même chose. anthéia. La fleurie ou l'amie des fleurs. 1. Surnom de Junon à Argos. — 2. Surnom de Vénus chez les Gnossiens. ANTHÉis. Fille d'Hyacinthe et sœur d'^E- gleis. Elle fut immolée à Athènes, avec ses sœurs , sur la tombe du cyclope Gérseste. Poy, ce nom et jEgleis. anthélie (AIVTHÉLEIA). Une des cin- quante filles de Danaiis, épouse de Cisséus. AXTHELII OU AIVTELII DU (*\VTT]Al0 oaiptoveç). Statues des dieux exposées au so- leil devant l'entrée principale des maison'* grecques. anthémoïSia. Fille du fleuve Lycus, épouse de Dascylus, fils de Tentale, et mère de l'Ar- gonaute Lycus. anthémone. Arcadienne qui eut d'Énée une fille, suivant Denys d'Halycarnasse. aathÈS. Le même qn'AïVTHAS. Plutarque :J8 A M rapporte que l'île de Calaurîe ( dans le golfe argolique) prit de lai le nom d'Anthédonie. antheus. Surnom de Bacchus. axtuée (an the us), x. Fila de Neptune et d'Astyphilé. — 2. Compagnon d'Énée. axthippe. Une des cinquante filles de Thespius. Elle eut d'Hercule un lils nommé Hippodromus. avitiios. Qui donne les fleurs. Surnom de Bacchus. Compar. Antheus. a at ho. Fille d'Amulius. am horès. Compagnon d'Hercule et ami d'Évandrc, tué par Mézenée dans la guerre contre les Rutules , ( Virgile.) amhos. Fils d'Autonoùs. Il fut mis en piè- ces par les cavales de son père , qu'il ramenait de la prairie. Voy. Acanthis. axthracia. Nymphe arcadienne. akthiadès. Fils d'Hercule et d'Aglaia, n° 2. aivtiaxire(antianeira). 1. Fille de Mé- nétus. Elle eut de Mercure deux fils, Erytus et Echion , qui furent du nombre des Argonau- tes. — 2. Fille de Phérès. Apollon la rendit mère d'idmon , qui prit part à l'expédition des Argonautes. wtias. Un des trois fils d'Ulysse et de Circé ; il donna son nom à la ville d'Anlium en Italie. wtias uu axtiattxa. Surnom de la For- tune tiré de la ville d'Antium , où elle avait un temple. A NTIC LÉE (axticleia\ t. Fille d'Autoly- eus, épouse de Laërte et mère d'Ulysse et de Ctiméné. Elle mourut du chagrin que lui causa la longue absence d'Ulysse. Celui-ci la retrouva dans les enfers et s'entretint avec elle. Les poètes postérieurs à Homère disent qu'Anticlée , étant déjà fiancée à Laërte, eut de Sisyphe Ulysse , et que sur une fausse nou- velle qu'elle reçut que celui-ci n'était plus , elle se donna la mort — 2. Mère de Périphé- lés, qu'elle eut de Vulcain, ou, suivant d'au- tres, de Neptune. — 3. Fille de Dioclès , la- quelle eut de Machaon, fils d'Esculape, deux lils, Nicomaque et Gorgasus. axticlos. Un des Grecs enfermés dans le cheval de boi>. Il allait répondre à la voix d'Hélène , lorsqu'Ulysse lui ferma la bouche (Odyssée). axticyros. Médecin qui guérit Hercule furieux, à l'aide de l'Ellébore, ( Ptolëmée Hëphestion.) ANTIGONE. i- Fille d'OEdipe et de Jocaste (ou d'Euryanée) ; sœur d'Etéocle, de Polynice et dlsmène ; l'une des plus nobles figures de l'antiquité grecque. Œdipe dans son déses- poir, quand le mystère de sa naissance et de ses crimes lui fut dévoilé , s'arracha les yeux et se condamna lui-même à l'exil. Antigone l'accompagna à Colone près d'Athènes , lui servant de guide et adoucissant la tristesse de ses derniers jours. Après ainsi avoir rempli les devoirs de la piété filiale, elle retourna à Thè- bes, où elle assista à la fin tragique de ses AVI malheureuxfrcres. Malgré la défense deCreon, qui prononça la petne de mort contre quicon- que oserait ensevelir le corps de Polynice, An- tigone n'écoutant que le devoir, rendit les der- niers honneurs à son frère. Crëon ordonna qu'on l'enterrât toute vive; mais elle échappa à ce supplice en s'étranglant. Haemon, fils de Créon, et amant d'Antigone, désespéré de l'avoir perdue, s'enfonça unpoignard dans le cœur. Telles sont les données fondamen- tales de l'Antigone de Sophocle. — Suivant des traditions différentes, Antigone et Argie, épouse de Polynice, ayant déposé pendant la nuit le corps de celui-ci sur le bûcher d'É- téocle, elles furent surprises par les gardes de Créon. Argie s'enfuit, mais Antigone fut tra- duite devant le roi, qui la remit à Ha?mon , son fiancé, avec ordre à celui-ci de la tuer. Hœmon cacha son amante chez un ber- ger, et là elle lui donna un fils , lequel dans la suite parut àThèbes, et fut reconnu de Créon. En attendant Hercule s'efforça en vain d'a- paiser la colère de Créon; celui-ci persista à exiger la mort d'Antigone. Alors Haemon tua en effet son épouse et se [tua ensuite (Hygin). — 2. Fille d'Eurytion de Phthie, épouse de Pélée et mère de Polydora. Pélée , ayant tué à la chasse son beau-père Eurytion , se réfu- gia chez Acaste, roi d'Iolcos, dont l'épouse Astydamie s'éprit d'amour pour lui. Se voyant repoussée, elle le calomnia auprès d'Antigone. qui, désespérée de l'infidélité supposée de son époux, se pendit. — 3. Fille de Laomédon et sœur de Priam. Elle se vanta que sa che- velure était supérieure en beauté à celle de Junon, orgueil que la déesse châtia en la mé- tamorphosant en cigogne. — 4. Fille de Phe- rès, épouse de Cométès (ou de Pyrémus) et mère de l'Argonaute Astérion. antiléoïv. Fils d'Hercule et de Procris, une des cinquante filles de Thespius. antiloque (aivtilochos). 1. Fils de Nes- tor et d'Anaxibia ou, suivant Homère , d'Eu- rydice. 11 fut exposé sur le mont Ida et allaité par une chienne (Hygin). On le compte parmi les prétendants d'Hélène ( Apollodore). Il prit part à la guerre de Troie, ou Homère le re- présente comme un des héros les plus jeunes, les plus beaux , les plus braves. Ami d'Achille, ce fut lui qui lui apporta la triste nouvelle, de la mort de Patrocle, et qui gagna le second prix, au concours des chars, dans les jeux funèbres célébrés en l'honneur de celui-ci. Il fut tué devant Troie par Memnon, ou bien, sui- vant Pindare , il succomba en défendant son père attaqué par Paris. Ses cendres furent déposées dans le même tombeau que celles d'Achille et de Patrocle , et Ulysse le retrouva dans les enfers en société avec les ombres de ces héros. Il figurait dans les peintures de la Lesché de Delphes par Polygnote. — 2. Fils d'Hercule tué par Paris au siège de Troie. ANTIMAQUE ( AÎVTIMACHÉ ). Fille d'Am- phidamas et femme d'Eurysthée. aivtimaqle (a\tiviachos.) i, Filsd'Her- A. NT ANT 39 cuie et de Mcgara. Hercule , dans un accès de démence furieuse, le jeta dans le feu. — 2. Un des cinquante fils d'iEgyptus, époux d'I- dée. —3. Centaure, tué par Caeneus aux noces de Pirithoiis. — 4. Troyen , père d'Hippolo- chus, de Pisandre et d'Hippomachus. Méné- las et Ulysse étant venus à Troie avant que la guerre fût commencée , Antimaque con- seilla de les tuer; puis, gagné par les présents de Paris , il s'opposa fortement à ce qu'on rendît Hélène à Ménélas. — 5. Lapithe, frère de Léonteus. — 6. Fils d'Électryon, roi de Mideum, tué par les fils de Ptérélaiis. — 7. Héraclide, père' de Déiphon. ajvtiivoé. î. Fille deCéphée, roi deTégée. D'après un ordre de l'oracle, elle fonda la ville de Mantinée. Un serpent la conduisit à l'emplacement que devait occuper la ville. Une colonne fut érigée en son honneur à Man- tinée (Pausanias). Ailleurs , Pausanias la nomme Autonoé. — 2. Une des filles de Pélias. ANTINOUS (antijXOOS). 1. Ithacien , fils d'Eupithès, le plus insolent de tous les amants de Pénélope. Il voulut s'emparer du sceptre , et fit plusieurs tentatives contre la vie de Télé- maque. Il reçut Ulysse , déguisé en mendiant , avec mépris, le frappa d'un banc , et le força de lutter contre Irus. Aussi fut-il le premier qui tomba sous les flèches d'Ulysse. — 2. Jeune homme de Bithynie aimé de l'empereur Adrien, qui le mit au nombre des héros déifiés. Ii se noya dans le Nil. On ne sait si ee fut par ac- cident, ou bien s'il s'y précipita de lui-même par dévouement pour l'empereur, auquel on avait prédit que la mort d'un de ses meil- leurs amis pouvait seule le sauver d'une fin pro- chaine. Adrien fit rebâtir en son honneur la ville de Bésa , autrefois célèbre par son oracle, et la nomma Antinoopolis; elle fut aussi appelée Besantinoos ou Adrianopolis. Il lui érigea en outre un temple à Mantinée en Arcadie, institua en son honneur des fêtes et des jeux, et le plaça au nombre des astres. — On a plu- sieurs bustes et statues d'Antinous ; de plus, son effigie se trouve sur un grand nombre de médailles et de pierres gravées. L'expres- sion de sa figure a quelque rapport avec celle de Bacchus. Il est représenté tantôt sans at- tributs, sans modifications idéales; tantôt sous le caractère d'un héros déifié, et tantôt enfin sous le caractère et avec les attributs d'une divinité déterminée , comme d'Apollon , de Bacchus, du Soleil, d'Agathodsemon. Les plus célèbres statues d'Antinous sont : celle du Belvédère au Vatican, et celle qui se trouve au Capitole dans la salle d'Hercule. anttoché. La même qu'Antiope n° \. ANTiocHÈs. Fils de Mêlas , tenta avec ses frères de faire périr OEueus, roi de Calydon. Voy. OEneus. anttochus (antiochos). t. Un des cin- quante fils d'iEgyptus, époux d'Idsea. — 2. Fils de Ptérelas. Jl succomba avec ses frères dans un combat contre les fils d'Electryon, roi de Mycènes. — 3. Fils d'Hercule et de Mi- dée, l'un des héros éponymes d'Athènes. Il donna son nom à la tribu antiochide. antion. Fils de Périphas et dWstyagée, époux de Périmélé, et père d'Ixion (Diodore). antiope. 1. Fille de Nyctée ou d'Asope et de Polyxo. Elle naquit à Hyria. Antiope fut aimée de Jupiter, dont elle eut deux fils jumeaux, Amphion et Zéthus. — Suivant Ho- race, avant qu'ils fussent au monde, le cour- roux de Nyctée, son père, l'obligea de chercher un refuge auprès d'Épopée (ou Épaphus), roi de Sicyone. Celui-ci l'épousa. Cependant Ly- cus, son oncle, vint la reprendre de force, et la ramena en Béotie. Ce fut alors que, chemin fai- sant, elle mit au monde, à Eleuthères, Amphion et Zéthus, qu'elle exposa. Suivant Hygin , An- tiope était femme de Lycus. Épopée l'ayant séduite, Lycus la répudia. Ce fut alors qu'ai- mée de Jupiter, elle devint mère d'Amphion et Zéthus. Lycus la mit sous la garde de Dircé, sa femme (d'après le récit d'Hygin, sa seconde femme), qui la maltraitait cruellement. Cepen- dant un jour les liens dont on l'avait chargée se brisèrent d'eux-mêmes , et elle s'enfuit près de ses fils, qui la vengèrent par la prise de Thèbes et le supplice de Dircé. Hygin raconte qu'Amphion et Zéthus ne la reconnurent point d'abord pour leur mère. Dircé, célé- brant les Bachanales, survint et voulut tuer Antiope ; mais le pâtre qui avait élevé les deux jumeaux, leur fit connaître la vérité relativement à leur naissance. Ils se mirent alors à la poursuite des Bacchantes, et tuèrent Dircé. Bacchus, en punition de la vengeance que ses fils avaient exercée sur Dircé, inspira à Antiope une démence furieuse. Dans cet état, elle parcourut toute la Grèce. Phocus , fils d'Oryntion , la guérit et l'épousa. Un tombeau commun leur fut érigé (Pausanias). Compar. amphion. — 2.FilIed'/Eolus II, nommée aussi Arné. Voy. ce nom. — 3. Une des cinquante filles de Thespius. Elle eut d'Hercule un fils nommé Alopius. — 4. Fille de Pylaon , femme d'Eurytus , et mère des Argonautes Iphiius et Clytius. Ailleurs elle est appelée Antioché. — - 5. Épouse de Piérus, mère des Piérides. — 6. Amazone, sœur d'Hippoly te. Lors de l'expé- dition d'Hercule contre les Amazones, Thésée, qui l'accompagna, reçut comme prix de la vic- toire Antiope ( ou Hippolyte ); suivant d'au- tres , il l'enleva. Les Amazones , pour venger celle-ci, envahirent l'A ttique. L'intervention d'Antiope (ou d'Hippolyte) mit fin à la guerre, ou bien, suivant un autre récit, elle fut tuée à côté de Thésée par Molpadia (Plutarque). Une tradition toute différente rapporte que ce fut Antiope elle-même qui , délaissée pour Phèdre , se vengea en attaquant Thésée à la tête d'une armée d'Amazones. De son union avec Antiope (ou Hippolyte), Thésée eut un fils, Hippolyte ou Démophon. Voy. Hirro- lyte et Thésée. antipaphos. Un des cinquante fils d'M- gyptus , époux de Critomédia. antiphas. Scion Hygin, c'était le nom de 40 AON l'un des deux (ils de Laocoon. Voy. Laocoox. axtiphates. i. Fils de Mëlampe, et père d'Oïclès. — 2. Roi des Laestrygons. Voy. Ulysse — 5. Fils naturel de Sarpélon et d'une femme de Thèbe, compagnon d'Énée. H fut tué parTurnus (Virgile;. axtipiioxos. Fila de Priam. Il accompa- gna son père lorsque celui-ci plia supplier Achille de lui rendre les restes d'Hector (Iliade). axtiphus (antiphos\ t. Fils de Myrmi- don et de Pisidice. — 2. Fils de Priam et d'Hé- cube. Achille le surprit un jour avec Isus, îils naturel de Priam, tandisqu'ils gardaient leurs troupeaux sur l'Ida. Il les lit prisonniers, puis leur rendit la liberté moyennant une forte ran- çon. Plus tard Agamemnon les tua tous deux. — 3, M&onicn, fils de Pyhemène et de Gygée , nymphe d'un lac, et frère de Mestylès. Il figure parmi les alliés desTroyens ( Iliade). — 4. Fils deThessalus ou, selon Hygin, de Mnésylus et de Chalciope, Héraclide, qui avec son frère Phi- lippe , mena. contre les Troyens trente vais- seaux montés par les guerriers de Nisyre de Crapathe, de Cos et des îles Calydoniennes (Iliade). — 5. Filsd'/Egyptius, et l'un des com- pagnons d'Ulysse. Ce fut le dernier que dé- vora Polyphôme (Odyssée). — 6. Nom d'un Ithacien ami deTélémaque ^Odyssée)- AXTIPOEXOS-Thébain, pèred'Alcis etd'An- ticlée. Voy. ce dernier nom. axtipus. Père d'Hippœa (Hygin\ a\ riTHÉES (axtitiieoi). Sorte d'esprits de nature grossière , qui venaient à la place des dieux évoqués par les aruspices et les magi- ciens, et trompaient, par des illusions men- songères, ceux qui ne les reconnaissaient point. axtodicé. Une des cinquante filles deDa- naiis, épouse de Clytus. antor ou axtorès. Argien, compagnon d'Hercule , puis ami d'Evandre. 11 fut tué par Mézence ^ Virgile). axxir. Allié deTurnus. axxurus. On trouve aussi axur sur les médailles. Nom volsque de Jupiter. C est le môme que Véjovis ou Védius ; du moins le re- présente- t-on de la même manière. Voy. Vé- jovis. axysidoros. Celle qui parfait les pré- sents. Surnom de Diane. axytos. Titan , par qui Despoina fut éle- vée. Une statue lui avait été érigée dans un temple d'Arcadie auprès de celle de Despoina. AO. Nom d'Adonis chez les anciens Doriens. aoedé. Le chant. Une des trois muses qui furent primitivement révérées sur l'Héliccn. aon. Antique roi Béotien, fils de Neptune et père de Dymas. Il a donné son nom aux Aones, l'une des races qui habitèrent primi- tivement la Béutie. De là aussi le nom d'Ao- nia que porta, dit-on, la Béotie tout entière. aoxides. Surnom des muses, tiré des monts Aoniens en Bœotie , où elles étaient particu- lièrement honorées. Voy. Muses. APH A OR A. Nymphe qui donna son nom à la ville d'Aorosdans l'île de Crète (Etienne de By- zance). aoris. Chasseur et guerrier de Phlionle, fils d'Aras et frère d'Aï aethyrée. On lui rendait en Philasie uu culte héroïque. aorxos ( àopvo;, de a privatif etopvi;, oiseau). Lieu qui est sans oiseaux. De là le latin Avernus , A vei ne. On trouve aussi dans Cassius 'Ao'Jcpv::, et dans Antigonc 'Aop- vsÏTtç. — Voy. Avernus. a l'A. L'un des huit demi-dieux nommés Vassous dans la mythologie indienne. apalexicacos. Voy. Alexicacos. apaxcuomÈxe. La pendue. A Condyles, près de Caphyes, en Arcadie , était un bois consacré à Diane. De jeunes garçons, en jouant, y trouvèrent une corde, qu'ils passè- rent autour du cou de la statue de la déesse, disant qu'ils voulaient l'étrangler. Les habi- tants de Caphyes, les ayant surpris, les lapidè- rent; mais à partir de ce jour tous les enfants qui naquirent dans la ville vinrent avant le terme. Alors l'oracle ordonna, pour faire ces- ser le fléau, qu'on ensevelit les cadavres des enfants lapidés et qu'on portât chaque année sur leur tombe l'offrande funèbre. Depuis ce temps Diane ( Artémis Condylcatis) fut appe- lée à Caphyes Apanchoméné. apaté. La Tromperie. Personnifiée (Hé- siode ). apaturie (apatouria) La décevante. 1. Surnom de Minerve. Voy. ^Ethra. — 2. Surnom de Vénus à Phanagorie. Strabon raconte qu'obsédée par les géants, Vénus ap- pela Hercule à son secours, et, l'ayant ca- ché dans une caverne, elle fit venir un à un les géants, qu Hercule tua tous successivement. De là serait venu à la déesse le surnom d' Apa- touria , la trompeuse. apémios. 1. Celui qui détourne le mal. Surnom de Jupiter sur le mont Parnôs en Atta- que. ' APÉ310SYXÉ. Sœur d'Althémônès. Voy. ce nom. apert A. Selon Festus, c'était un surnom d'Apollon, qui aurait été ainsi appelé parce que l'accès était libre autour du trépied où se rendaient ses oracles. Scaliger dérive ce mot de àTispoVra ou 7)7i£if>a>TY];;, qui est venu du continent. apésaxtios. Surnom sous lequel Jupiter était honoré sur le mont Apésas , près de Némée. apésas. Ancien héros et roi de Némée, qui a donné son nom au mont Apésas (Étien- ne de Byzance). aphacitis. Surnom de Vénus (c'est-à-dire d'une divinité orientale correspondante), qui avait à Aphaca, ville de Syrie , un temple et un oracle. aimi^a. Déesse de l'île d'iEgine. Dans les traditions elle se confond avec Britomartig. Voy. ce nom. iPi APUARÉTtDLS (APÎIARfE TID/E). NOIÏl pa - trony-mique d'Idas et Lyncée , fils d'Apharée. On dit aussi Aphareida?. A pua RÉ E (A PUA R eus), i. Fils de Periérés et de Gorgophoné , époux d'Aréné (ou de Po- iydora, ou de Laocoossa ) et père d'Idas, de Lyncée et de Pisus. Il était roi de Messènc. Il reçut chez lui Nélée, qui s'était enfui d'Iol- cos, et lui donna le sceptre de Pylos. Le fils de Pandion, Lycus. qui apporta avec lui le culte orgiastiquc des grandes divinités , reçut aussi chez lui l'hospitalité. Apharée passe pour le fondateur de la ville d'Aréné (Pausanias et Apoilodore). — 2. Fils de Calétor, tué devant Troie par Énée. — 3. Centaure, tué par Thé- sée aux noces de Pirilhous. APiiiDAS ( apheidas). i. Fils d'Arcas. On lui donne pour mère tantôt Léanire , tantôt Erato, tantôt Chrvsopélée, tantôt Méganire. Il fut le père d'Aléus. Voy. Arcas. — ?.. Fils de Polypémon , natif d'Alyhas, et père d'Épéri- tus, dont Ulysse emprunta le nom , ne voulant pas se faire connaître sur-le-champ à I aërte ^Odyssée). — 3. Centaure , tué par Dryas aux noces de Pirithoi'ts. aphétor. Qui sert de bouclier. Surnom d'Apollon. aphir APHÉ. Fille de Polus ou de Cœus et de Phrebé ( Hygin). aphaeios. Surnom de Mars. Foy. AÉ- ROPE. APHOPHIS. VOIJ. KPAPHUS. APHRODITE. Vénus. FoiJ. VÉNUS. apis. 1. Fils de Phoronée et de Laodicé, roi d'Argos. Comme il gouvernait tyrannique- ment , il fut tué par Telchin et Thelxion. Le Péloponnèse fut appelé d'après lui, Apis, ou terre d'Apis (Apoilodore). — Selon Vanon et Eusèbe, Apis conduisit une colonie grecque en Egypte, où il répandit la civilisation, donna des lois et enseigna les arts. Par reconnais- sance pourtant de bienfaits, les Égyptiens, après sa mort, le mirent au rang des dieux , et l'adorèrent sous le nom de Sérapis. — 2. Fils de Telchin, et roi de Sicyone. Suivant Pausanias, le Péloponnèse, avant l'arrivée de Pélops à Olympie , s'appeia d'après lui Apia. Il eut pour fils Thelxion.— 3. Fils de Jason , né à Pallantium. iEtolus le tua par mégarde aux jeux funèbres célébrés en l'honneur d'Azan. Voy. ZEtolus 1.— 4. Fils d'Apollon /méde- cin et devin deNaupacte. Il délivra Argos des bêtes féroces qui dévastaienteette contrée. apis, ou, suivant Champollion jeune, hapi. Divinité adorée en Egypte sous la forme d'un breuf. Le bœuf Apis était considéré comme un symbole vivant d'Osiris. comme un incarna- tion de son âme. Sa résidence était à Mem- phis ; du reste , il était révéré de l Egypte en- tière. On célébrait en son honneur une fête so- lennelle, pendant laquelle le bœuf était conduit proeessionncllemcnt par les prêtres. La durée de sa vie était limitée à vingt-cinq ans. Lors- que avait vécu le temps voulu, s'il ne mourait pas naturellement, les prêtres le conduisaient A PO il sur les bords du Nil, et le noyaient avec les cé- rémonies prescrites. Les Égyptiens pleuraient ensuite sa mort comme celle d'Osiris môme, avec de grandes lamentations. On procédait alors à la recherche d'un nouvel Apis. On le reconnaissait à divers signes, dont Élien porte le nombre à vingt-neuf. Suivant Plutarque, il devait être noir et en même temps être mar- qué d'une tache blanche et carrée sur le front, et de plus avoir sur le côté droit une marque blanche ressemblant au croissant de la lune. On peut soupçonner que ces signes étaient en partie l'ouvrage des prêtres, qui les impri- maient eux-mêmes d'avance sur l'animal. Lorsqu'enfin Apis était trouvé, on célébrait son avènement comme on eût fait d'une ré- surrection d'Osiris. — Apis avait à Memphis deux étables, ou plutôt deux temples, dans lesquels il rendait ses oracles. S'il mangeait ce qu'on lui présentait, c'était un augure favora- ble, et s'il le refusait, c'était un signe funeste. Quand on venait le consulter, on brûlait de l'encens sur l'autel, et on y déposait une pièce d'argent; puis on approchait l'oreille de la bouche d'Apis, et l'on se retirait en se bou- chant les oreilles, jusqu'à ce qu'on fût hors du temple. Le premier son qu'on entendait alors était pris pour la réponse du dieu. — Apis n'était point le seul dieu bœuf qu'adorassent les Égyptiens ; tels étaient aussi Mnévis, Pacis et Onuphis. Apis était le plus célèbre des quatre. apisaon. 1. Fils de Phausias, tué devant Troie par Eurypyde (Iliade). — 2. Pœonien, fils d'Hippasus, tué par Lycomède (Iliade). Apollon. Fils de Jupiter et de Latone, et frère de Diane (Artémisj. Une tradition le fait naître en Lycie (Iliade), une autre à Délos (hymne homérique à Apollon) , une autre dans le boissacréd'Ortygie, près d'Éphèse (Tacite); une autre àTégyre en Béotie, et une autre à Zoster dans l'Attique ( Étienne de Byzance ). Le culte de Délos ayant pris une importance considérable , la tradition qui rattache à cette île la naissance du Dieu devint par la suite dominante , sans que pour cela il faille con- clure qu'elle fût ni d'une haute antiquité ni d'une grande valeur. — Après avoir longtemps erré, poursuivie par le serpent Python, que Junon, jalouse, suscita contre elle , ou suivant d'autres, demandant en vain à toutes les con- trées un lieu de relâche que sur l'ordre de Junon la Terre lui refusait partout, c'est à Délos que Latone, enceinte, parvint enfin à trouver un refuge. Cette île consentit à lui donner asile , mais moyennant le serment que fit Latone qu'Apollon fixerait à Délos le siège de son culte. D'autres racontent qu êtant submergée, l'île sortit des flots pour la re- cevoir; ou bien que , jusque-là flottante , elle devint stable au moyen de quatre colonnes qui s'élevèrent du fond de la mer pour la sou- tenir. Voy. Latone et Asteïua. — l à sur le montCynthus, au pied d'un palmier, ou, sui- vant d'autres, d'un olivier, ou de l'un et i'au- i2 A PO trc à la fois , ou encore de deux lauriers, elle mit au monde Apollon et Diane. Rhéa , Thé- mis, Dioné, Amphitrite et les autres déesses vinrent assister à sa délivrance ; seules Junon et lllithie ne paraissaient pas. Enfin la der- nière , à force de promesses, se décida à venir, etLatone, aprèsune attente de neuf jours, fut délivrée. Apollon naquit à sept mois, le sep- tième jour du mois. C'est pourquoi le nombre sept lui fut consacré. De là aussi le surnom de Heplaménœos , enfant né à sept mois, et de Hebdomagénès, né le septième jour, ou plutôt Hcbdomayetès, celui auquel on sacrifie le 7 de chaque mois. Les déesses ayant reçu le jeune dieu le baignèrent et l'enveloppèrent de ses langes. Thémis le nourrit de nectar et d'am- brofate. — Peu de jours s'étaient écoulés depuis sa naissance lorsqu'il perça de ses flèches te serpent Python (ou Delphien), persécuteur de Latone. Suivant une tradition, il dut ensuite se p urifie r de ce meurtre , et pour l'expier il servit huit ans chez Admèle, roi de Phères, en qualité de berger. Du reste, relativement aux causes ou à la durée de cette servitude, les traditions offrent de nombreuses variantes. D'après le récit vulgaire, irrité de ce que Jupiter avait frappé de la foudre son fils Es- culape, Apollon tua les Cyclopes, et c'est par suite de ARG gynnis. — Élicuuc uc Bjtiiw dit qu'il cuit père et non- pas fils de Pisidice- ARGEXTÏXIS. f'oy. .EsCULAJTL'S. arges. Cyclope , ûls d'Uranus et de la Terre, époux de la nymphe Hujgia , dont il eut trois fils. Dense , Atron et Atreneste. argestÈS. Fils d'Astree et de l'Aurore. argiceracxos. Tonnant. Surnom de Jupiter. argie (argéia). L Argunne. Surnom de Junoo. qui avait a Argos un temple et une statue magnifiques. — 2. Femme d'Inachus, et mère d'Io. — 3. Femme de Polybe. mère d'Ar- gus, constructeur de l'Argo. —k Fille d'A- draste et d'Amphithoe, et femme de Polynice, auquel elle rendit les honneurs funèbres con- jointement avec Antigone et malgré la dé- fense de Crèon. Elle échappa à la mort par la fuite. — 5. Fille d'Autésion. femme d Aris- todème. Elle eut de son mari deux fils, Eu- rysthee et Proeléus. ARGIAISE ARGIXOUSA, ARTIPASA artimpasa . Vénus chez les Scythes. argiope. t. lymphe, qui eut Thamyris de Philammon . et se rendit du mont Parnasse en Thraec, lorsque son amant eut refusé de l'accueillir dans sa demeure. — 2. Fille de Teuthras. et femme de Telèphe.— 3. Fille du Nil. et femme d'Agénor. ARG IL' S ARGE10S, ARGIOS}. l. Fils de Lî- cvmnius ; accompagna Hercule dans son expé- dition contre OEchalie , et périt en combattant. I.e héros rapporta ses cendres à son père. — 2. Centaure tué par Hercule dans la grotte de Pholus. —3. Égyptide, fiance d'Evippe. argiya. L'Argienne. Surnom de Junon. Voy. ARGIE. argonautes. Héros grecs qui. sous la conduite de Jason , allèrent en Colchide con- quérir la toison d'or. Le nom d'Argonaute est forme de va'jrr,:, navigateur, et d'Argo (' Az"û>\ nom du vaisseau sur lequel ils s'em- barqûerent- — I. La toison d'or. Phryxus et Hellé, enfants d'Athamas, roi des Mi- nyens d'Orchomène, et de N'ephéle, pour échapper à la haine de leur belle-mère Ino, s'enfuirent en Colchide , montés sur un bélier à la toison d'or, que Nephelé avait reçu de Mercure. Ce bélier était fils de Neptune et de Theopbane, fille d'Altis ou de Bisaltis ; il était doué de raison et avait le don de la parole, ainsi que celui de traverser a sa volonté les airs et la mer. Mercure l'avait métamorphosé en un bélier d'or, ou du moins sa toison était d'or. Pendant la traversée, Helle tomba dans le détroit, qui prit de la le nom d'Hellespont ( mer de Belle . Arrivé à y£a , en Colchide , Phryxus, d'après l'ordre de Mercure, sacrifia le bélier à Jupiter Laphystios : d'autres disent à Mars, ou à Mercure lui-même, puis il suspen- dit la toison a un chêne ou bien a un hêtre , dans un bois consacré à Mars. Suivant d'au- tres, il la plaça dans un temple de ce dieu. Un dragon qui ne sommeillait jamais fut com- mis a sa garde. — 11. Origine de l'expédition. ARG Ksun , roi des Minyens d lolcos Thessalte), ville fondée par lÉolide Cretheus, fut dé- pouille du sceptre par Pélias , comme lui fils de Crétheus Jason , fils d'Éson , vivait dans les champs. Cependant Pelias consulta 1 oracle sur la durée de son règne. L'oracle lui répon- dit qu'il devait se garder de celui qui Tiendrait à lui un pied déchaussé. Or un jour qu'il va- quait a un sacrifice , il Tit arriver Jason avec une seule sandale; il avait perdu, 1 au- tre en passant a gué la rivière d'Anaure , ou. d'après une tradition différente, en por- tant d'une rive à l'autre de l'Enipée, (ou de l'Événus , Junon , qu'il rencontra méta- morphosée en vieille femme. Pélias, se res- souvenant de la prédiction , lui demanda : « Que ferais-tu à un citoyen que l'oracle t'aurait dénoncé comme devant attenter à ta vie? >♦ « Je renverrais chercher la toison d'or, répondit Jason. » Cette réponse fut son arrêt. — Suivant d'autres, pour dérober Jason aux poursuites de son oncle, on l'avait confié tout enfant à Chiron, qui l'éleva. Parvenu à lige de vingt ans , Jason quitta celui-ci et se rendit à Iolchos. Là il décounït sa nais- sance au peuple , et, entouré de ses parents, il réclama le sceptre. Pélias consentit à le lui rendre; mais à condition qu'il enlèverait la toison d'or, ramènerait dans sa patrie l'âme de Phryxus, et mettrait ainsi fin à la malé- diction qui, depuis la fuite de celui-ci, pesait sur lesÊolides. Jason entreprit donc cette ex- pédition. — Le navire Argo. Le navire Argo. sur lequel il s'embarqua , était ainsi appelé du nom de son constructeur Argus , soit le fils de Phryxus, soit l'Argien Argus, fils d'Alector. qui fut, dit-on. dirigé dans ce travail par les conseils de Minerve. Suivant d'autres, il tirait son nom de la ville d Argos où il aurait été contruit , ou bien encore de l'adjectif argos, (àp* ; ô; qui signifie rapide. H était garni de ein qu'an te rames, et toutefois si léger, que les Argo- nautes pouvaient le porter sur leurs épaules. Il fut construit à Argos, suivant les uns, et, suivant d'autres, au pied du Pelion, soit à Pagasae, soit auprès d'iolcos : Minerve avait enchâssé à l'ar- rière v ou, suivant d'autres, à l'avant ) un mor- ceau du chêne prophétique de Dodone. Selon Pindare et Valérius Flaccus, au lieu de Minerve, ce fut Junon qui présida à la construction du navire et à toute l'entreprise. Dans la suite, le navire Argo fut placé au nombre des constel- lations. On suppose que 1 expédition eut lieu env iron 80 ans avant la guerre de Troie. — III. Catalogue de* Argonautes. En ce qui re- garde le nombre et les noms des Argonautes, les rapports des anciens présentent une grande diversité Les plus importants et les plus con- nus de ces héros, en suivant l'ordre alpha- bétique, sont : Acaste, Actor, Admète , .Etha- lidès, Acmon, Amphiaraiis. Amphidamas, Am- phion ; Ancée, Areius; Argus, le constructeur, fils d'Areslor ou d'Alector; Argus, fils de Phryxus ; Atalante, Augias, Autolicus, Butés, Calais . Castor et Pollux , Céphée , Clyménus , Clytius, Echion. Erginus, Eupbémus, Eurj- AË.G tus,GIaucus, Hercule, Hylas, Idas, Idraon , Iphiclès, fils de Phylacas, et Iphikle, fils de Thestius ; Laërte . Lyncée , Mêlas . Méléagre , Menaetius, Mopsus, Nauplius, Nestor, Oï- lée, Orphée, Palémon , Pelée, Phaléros, Pbilammoa, Polyphème, Talaiis, Télamon, Thésée, Tiphis, Tydée , Zétès. Le chef de l'expédition était Jason, ou Hercule, sui- vant d'autres. Tiphis était le pilote , et Eu- phémus, le pilote en second; iEthalidès rem- plissait l'office de hérault — IV. La traversée. Le voyage des Argonautes est un thème que l'antiquité s'est complue à développer et à em- bellir, et que par suite elle a surchargé de variantes. Nous devons ici nous borner à une courte indication des points principaux. Les Argonautes partent d'Aphétœ ou Aphorinis en Iolcos ; une tempête les pousse d'abord vers le cap Ligéen , où Hercule délivre Hé- sione, fille de Laomédon , exposée à un mons- tre marin. Ils descendent ensuite à Lem- nos , et vivent quelque temps près des fem- mes de l'île qui avaient tué leurs époux. De là ils se rendent à Samothrace; et de Sa- mothrace , pénétrant dans* l'Hellespont, où ils combattent les pirates tyrrhéniens , ils vont aborder chez les Dolions, dans l'île de Cyzique , dont le roi Cyzicus leur fait un ac- cueil hospitalier. Bientôt ils se remettent en route; mais, une tempête survenant, ils sont ramenés la nuit sur la côte des Dolions. Ceux- ci, dans l'obscurité, les prennent pour des pi- rates : un combat s'engage ; le roi des Dolions, Cyzicus, est tué. Ou célèbre les funérailles ; les Argonautes repartent. Cependant Rhée venge la mort de Cyzicus en déchaînantjcontre euï.une longue et terrible tempête. Après de nombreux sacrifices expiatoires, la tempête cède enfin ; ils arrivent à Blyndacos en Mysie. Les Argonautes sont reçus en amis ; tandis qu'ils se livrent aux festins , Hercule s'écarte, cherchant un arbre pour se refaire ivierame. Alors Hylas est enlevé par une nymphe ; Her- cule court à sa recherche suivi de Polyphème. Cependant les Argonautes prennent le large, laissant derrière eux les deux héros. Le len- demain le navire aborde aux pays des Bébry- ces ( Bithynie ). Là règne le féroce Amycus , qui défie les héros au combat du ceste. Pollux accepte; Amycus succombe. Les Bébryces, pour venger sa mort, attaquent les Argonau- tes , et sont vaincus. De là , les Argonautes vont à. Salmydessus, où ils rencontrent Phi- née, devin aveugle, lequel , pour avoir abu3é du don prophétique , était tourmenté par les Harpies, qui dérobaient ou souillaient tous ses aliments. Les deux fils de Borée, Zétès et Calais , le délivrèrent de ces monstres. Alors Phïnée reconnaissant prédit aux Argonautes les dangers qu'ils auraient à courir en passant à travers les rochers des Syraplégades, et leur apprit comment ils pourraient y échapper. C'é- taient des îlots ou rochers flottants qui s'écar- taient et se -rapprochaient tour à tour, prêts à briaer le navire qui s'engagerait entre eux .Avec ÀRG 47 le secours de Junon ils passèrent; quelques-uns ajoutent qu'Orphée ayant joué de la lyre, les écueils devinrent immobiles, et pour toujours. Ils arrivent chez les Marandyniens , en Bi- thynie ; Idmon périt à la chasse. Tiphys le pilote meurt et est remplacé par Ancée. Ils vont de là à l'embouchure du Parthénius, cô- toient le cap Corarobis, passent devant Thé- miscyre, et arrivent dans Tile d'Arétias. Us sont assaillis dans cette île par les Stymphalides , oiseaux qui lancent contre les hommes leurs plumes d'airain en guise de flèches t voy. Stym- phalides ) ; ils retrouvent là les enfants de Phryxus. Enfin ils atteignent l'embouchure du Phase, remontent le fleuve , et parviennent à la ville d'OEa en Colchide. — V. Conquête de la toison d'or. JEètès, roi de cette contrée , au pouvoir duquel était la toison d'or, promit de la rendre , mais à condition que d'abord Jason attellerait deux taureaux aux pieds d'ai- rain et qui vomissaient des flammes], et les contraindrait à labourer un champ, où ensuite il sèmerait des dents de dragon qu'il lui remettrait. Cependant la fille d'iEétès, la magicienne Médée , qui s'éprit de Jason , lui fournit des charmes pour dompter les tau- reaux. En même temps elle l'avertit que des dents du dragon naîtraient des hommes armés; ajoutant que pour s'en débarrasser, il devait lancer une pierre au plus épais delà foule; qu'alors ils se rueraient les uns sur les autres, de sorte qu'il én viendrait aisément à bout. Jason attela donc les taureaux, laboura et ensemença le champ, et tua les hommes nés des dents du dragon. Toutefois, nonobstant sa promesse, yEétès refusa de rendre la toison. Alors Medée, après avoir fait jurer à Jason qu'il l'épouserait, le conduisit au lieu où se trouvait la toison, et endormit par ses enchan- tements le dragon qui la gardait. Jason s'en empara et s'enfuit avec Médée. — "VI. Retour des Argonautes. Les anciens font suivre aux Argonautes, pour le retour, lesitinéraires les plus divers. Les uns les ramènent par la même route qu'ils ont suivie pour se rendre en Col- chide ; suivant d'autres, ils passent dans l'O- céan par le Phase. .De là, portant l'Argo sur leurs épaules à travers les déserts de Libye , ils passent dans la mer Rouge, et de celle-ci dans la Méditerranée par le lac de Triton et Cyrène. D'après une troisième version, ils "re- montent le Tanaïs jusqu'à ses sources; et après un trajet par terre, durant lequel ils portent l'Argo, ils se rembarquent sur un fleuve qui les conduit dans l'Océan ; de là naviguant du nord au sud, ils rentrent dans la Médi- terranée par le détroit de Gibraltar. Enfin, d'après une quatrième version , qui est ceile d'Apollonius de Rhodes , les Argonautes . tra- versant le Pont-Euxin, entrent dans l'ister ( le Danube). Cependant les Colchues envoyés à la poursuite de Jason et de Médée leur bar- rent le chemin. Jason négocie; puis, les sur- prenant la nuit dans l'île d'Artémis (Diane), il fait main basse sur eux. Absyrte lui-même , 48 ARG fils d'iEétès et frère de Médée , est lue. D au- tres veulent que Médée ait pris Absyrte avec elle. Poursuivie par son père /Eétès , afin de le retarder, elle mit son frère en pièces, et dispersa ses membres dans la mer. Voy. Absyrte. .Eétès s'arrêta en effet pour les recueillir, et il les ensevelit dans un lieu qu'il appela Tomes, c'est-à-dire morceaux. — Du Danube les Argonautes passèrent dans l'Kri- dan (Pô) et descendirent à l'île d'Klectris. De là ils se rendirent chez les Hylléens auxquels ils firent don d'un trépied. Ils rencontrèrent ensuite les îles Liburnicnnes , puisCercyra, Mélite , Cérasus , et Nymphœa , demeure de Calypso. Mais Jupiter, irrité du meurtre d'Ab- syrte, déchaîne contre eux une tempête qui les rejette sur Électris. Cependant la planche pro- phétique tirée du chêne de Dodone et enchâssée dans l'Argo, leur annonce qu'ils ne verront point le terme de leurs maux, que Circé ne les ait purifiés du meurtre commis et réconciliés avec le dieu. En conséquence.ils remontent l'É- ridan, d'où ils passent dans le Rhône (les deux fleuves étaient censés se communiquer), et en le descendant , ils arrivent aux îles Sticha- des, puis enfin à jEa, demeure de Circé, dans l'île d'.Ethalie (île d'Elbe). Circé accomplit la purification sans les reconnaître. Ils rencon- trent ensuite les Sirènes, et, grâce à Orphée, qui couvre la voix de celles-ci de son chant di- vin, ils les rencontrent impunément. Butés seul se jette à la mer; il est sauvé par Vénus. Grâce au secours de Thétis et des Néréides , ils pas- sent rie même sans accident entre Charybde et Scylla, et, laissant derrière eux la Sicile, ils arrivent à Drépane (Corfou) chez les Pbéa- ciens. Voy. Alcinous. Là eut lieu le ma- riage de Jason et de Médée. Ils côtoient en- suite les îles Échinades, et déjà ils sont en vue du Péloponnèse, lorsqu'une tempête les pousse sur les Syrtes. Des nymphes libyennes les dégagent. Alors, d'après un avis de I\ep- tune, ils prennent l'Argo sur leurs épaules et le portent durant douze jours et douze nuits à tra- vers le désert de Libye jusqu'au lac de Triton. Triton, à qui ils offrent un trépied, leur donne en retour un vase de terre et les remet dans leur route. Ils se rendent à Carpathos, puis en Crète, où Talus les accueille en ennemis. Près des Sporades , Apollon les sauve d'une tempête en leur montrant une île , celle d'A- naphe , où ils sacrifient à Apollon r«yo>i- rm/it(.Eglétès); Puis ils lancent dans la mer le vase qu'ils ont reçu de Triton, et l'île Caliiste (Théra) surgit des eaux. Ils arrivent ensuite à Égine, et de là enfin dans leur patrie. argoos. VArgien. Surnom sous lequel Apollon était révéré à Corone en Argolide. argus (argos). i. Fils de Jupiter et de iSiobé , la fille de Phoronée, ou suivant d'au- tres, fils d'Apis. Il hérita du sceptre, soit à la mort de Phoronée, soit à celle d'Apis, et, donnant au Péloponnèse son propre nom, il le nomma Argos. Époux d'Evadné , ou de Pitho, suivant d'autres ; il eut pour fils Iasus , Aïll Piranthe, Épidaure, TirynsetCriasus. A Argos on montrait son tombeau, et un bois lui était consacré. — 2. Argus Panoptès, c'est-à-dire qui voit tout, fils d'Agénor, ou d'Arestor, ou bien encore , selon d'autres , fils d'Inachus , ou fils d'Argus et d'Ismène , ou selon Hygin , qui fait de lui le constructeur du navire Argo , fils de Polybe, ou bien deDanaùset d'Argée.— II était doué d'une force extraordinaire , et avait des yeux par tout le corps, ce qui lui a fait donner le surnom de Panoptès. Il vengea la mort d'Apis, et délivra l'Arcadie d'un tau- reau énorme qui la désolait. Le satyre arcr,- dien, voleur de troupeaux , et la monstrueusr Echidna, périrent de même sous ses coups. Après que Junon eut métamorphosé Io en vache, elle la mit sous la garde d'Argus. Ce- lui-ci l'attacha à un olivier dans la forêt de Mycèncs. Mercure, chargé par Jupiter de la lui enlever, le tua d'un coup de pierre. Ainsi le raconte Apollodore. Suivant une autre tra- dition, Mercure l'endormit en jouant de la flûte et à l'aide de sa baguette magique; puis il lui coupa la tète. Junon transporta lesyeux d'Ar- gus sur la queue du paon. — D'autres récits ré- duisent le nombre des yeux d'Argus à cent, dont cinquante veillaient, tandis que le som- meil fermait les autres. — 3. Fils de Phrixus et de Chalciopc ou de Iophossa. 11 s'embarqua avec ses frères à JEa en Colehide, pour aller prendre possession de l'héritage de son père à Orchomène; mais un naufrage le jeta dans nie d'Arétias, où il fut recueilli par Jason. C'est probablement cet Argus et non l'Argien qu'il faut regarder comme le constructeur de l'Argo. 11 eut de Périmèle, fille d'Adméte, un fils appelé Magnès. — 4- Un des chiens d'Actéon. argynxos. Le même qu'ARGEWOS. argyphia ou argypiié. Femme d'JEgyp- tus , mère de Lyncée et de Protée. argyra. Nymphe qui présidait à une fon- taine de ce nom en Achaïe. Elle aima le ber- ger Sélcmnos , mais bientôt la beauté du jeune homme s'élant flétrie , la nymphe ne se mon- tra plus. Cependant Sélemnos dépérissait de chagrin ; Vénus en eut pitié , et le changea en fleuve; puis voyant que, nonobstant sa méta- morphose , il continuait d'aimer, elle lui en- voya l'oubli. C'était une tradition que, quicon- que se baignait dans le Sélemne y trouvait l'oubli des peines d'amour. arg yrotoxos. Le dieu à l'arc d'argent. Surnom d'Apollon. ari adxe , fille de Minos 11 et de Pasiphaé ou de Crété. Elle donna à Thésée le fil à l'aide duquel il putsortir du labyrinthe, après avoir vaincu le Minolaure. Thésée l'enleva, puis U délaissa dans Pile de Naxos. Selon les uns, Ariadne se précipita dans la mer, de désespoir, ou se pendit. Suivant d'autres, elle épousa à Na- xos le prêtre de Bacchus ; enfin, suivant la plu- part, Bacchus survint avec sa bruyante suite, et trouvant endormie la vierge dé'aissée (la Li- béra, ou la Cora de Naxos), il s'épFit d'amour ARI pour elle et l'épousa. Les dieux assistèrent aux noces. Ariadne reçut de Vénus et des Heures, ou de Bacchus même, en cadeau nup- tial, une couronne, ouvrage de Vulcain. De cet hymen naquirent iEnopion, Évanthe et Staphylus. Après la mort d'Ariadne, le dieu l'enterra à Argos. Sa couronne fut placée parmi lés astres; et on lui rendit même des honneurs divins. Des fêtes : les Ariad- nées se célébraient à Naxos en son hon- neur. Les traditions locales sur Ariadne sont très-diverses, et surtout elles diffèrent beau- coup des récits des poètes. Voy. Thésée et Bacchus. — La fable de Bacchus et d'A- riadne a été souvent traitée par l'art antique, particulièrement sous forme de bas-reliefs. ariane. Orthographe vicieuse. Voy. Ariadne. aricie (aricia). Nymphe italienne, épouse d'Hippolyte, après que Diane eut transporté celui-ci en Italie, et mère de Vlrbius. Elle a donné son nom à la ville d'Aricia dans le La- tiura. Suivant une tradition différente, Aricie est une Pallantide, qui devint également l'é- pouse d'Hippolyte, après sa résurrection. aricina. Surnom de Diane, qui était ré- vérée à Aricia. D'après une tradition locale que rapporte Pausanias, Hippblyte, ressuscité par Esculape, passa en Italie, où il devint roi d'Aricia, et consacra un bois à Diane. La sta- tue de la déesse passait pour être celle de la Diane scythique qu'Oreste avait rapportée de Tauride. Le prêtre, nommé rexnemorensis, ou le roi du bois, devait être un esclave fugitif, et il n'arrivait au sacerdoce qu'en tuant son prédécesseur. Dans le même sanctuaire on honorait aussi le héros Virbius, qui se confond souvent avec Hippolyte même. aries. Voy. BÉLIER. arimaspes. Nom d'un peuple de Scythie, dont la position n'est pas bien connue. Sui- vant des traditions fabuleuses répandues parmi les Grecs, les Arimaspes n'avaient qu'un œil, et faisaient une guerre continuelle aux Grif- fons. arion. i. Nom du cheval que Neptune fit sortir de terre d'un coup de trident, lorsque Minerve et lui disputèrent à qui ferait aux hommes le plus utile présent. Mais, d'après une tradition différente , rapportée par Pausa- nias, Arion naquit de Cérès , qui, poursuivie par Neptune, s'était enfuie en Arcadie méta- morphosée en cavale. D'autres traditions le font naître de Zéphire et d'une harpie ; d'au- tres de Neptune et d'une harpie ; d'autres enfin de Gé (la terre) et de Cœus.— Neptune le donna à Coprée ; celui-ci à Oncus , qui en fit présent à Hercule , lequel le donna enfin à Adraste. Sous ce dernier maître, Arion se signala en remportant le prix aux jeux Néméens, et en sauvant Adraste, 'le seul des sept chefs qui n'ait point péri au siège de Thèbes. On ra- conte aussi d'Arion, que ses pieds de droite étaient ceux d'un homme et qu'il avait le don delà parole. —2. Poète (Aœdc) et joueur de ci- ARI 49 thare , natif de Méthymne , dans l'ile de Les- bos. Il inventa et nomma le dithyrambe. Après avoir longtemps vécu près de Périandre, roi de Corinthe, il passa en Italie et en Sicile, où il amassa de grandes richesses. Comme il faisait voile pour retourner à Corinthe, les matelots, ou, suivant Hygin , ses propres es- claves, formèrent le dessein de le jeter à la mer pour s'emparer de ses trésors. Arion de- manda pour toute grâce, qu'il lui fut permis, avant de mourir, de chanter une dernière fois, promettant de se précipiter ensuite lui-même dans les flots; ce qui lui fut accordé. Alors, s'étant revêtu de ses plus beaux habits, une couronne sur la tête-et sa lyre à la main, il monta sur un banc de rameurs, chanta, puis s'élança dans la mer. Cependant des dauphins, attirés par l'harmonie, s'étaient approchés du navire. Un d'eux le prit sur son dos et le porta jusqu'au cap de Ténare, en Laconie, d'où Arion se rendit à Corinthe. Pé- riandre ne put ajouter foi à son récit ; il attendit l'arrivée du vaissseau, manda l'équipage, et s'informa s'il avait des nouvelles d'Arion. On lui répondit qu'il était à Tarente en parfaite santé. Alors Arion parut et les confondit : Périandre les fit tous mettre en croix. Apollon plaça Arion au nombre des constellations, sinon lui-même, du moins sa lyre, ainsi que le dauphin. Un monument de bronze, qui le re- présentait assis sur le dauphin, fut élevé, en mémoire du prodige, sur le cap Ténare. arippasa. Un des noms de Vénus Uranie chez les Scythes. , arisras. Père de Léocritc. Grec tué par Enée au siège de Troie. arisbé. i. Épouse de Priam et mère d'M- sacus. Priara la céda par la suite à Hyrtacus. — 2. Fille deTeucer, et femme de Dardanus. Elle donna son nom à la ville d'Arisbé en Troade. Apollodore et Hellanicus la nomment Bâtie. — 3. Fille de Macar. La ville d'Arisbé, dans l'île de Lesbos, prit d'elle son nom. aristée (arist^os). Fils d'Uranus et de Gaia (la terre), ou d'Apollon et de Cyrène. Il était révéré près du mont Pélion , comme fils de Chiron, et à Céos, comme fils de Ca- rystus. II fut élevé par Chiron et instruit par les Muses dans l'art de la médecine et de la divination. La Grèce primitive l'honora comme une divinité bienfaisante. On le regardait comme le protecteur des troupeaux et de la culture , particulièrement de celle de la vigne et de l'olivier. Il enseigna aux hommes à éle- ver les abeilles ; il détournait des champs les chaleurs brûlantes et les autres calamités. On retrouve le culte d'Aristée en Thessalie, dans la Béotieetl'Arcadie, à Céos et à Cyrène. Vir- gile le nomme magister Arcadius. Aristée se confondit plus tard, soit avec Jupiter, soit avec Apollon Agreus et Apollon Noraios, ce que prouve le passage suivant de Pindare : « Aristée fut porté après sa naissance par Mer- « cure chez Gé et chez les Heures, qui ic nour- « rirent de nectar et d'ambroisie , et le trans- ARt « formèrent en Jupiter, le dieu éternel , et en « Apollon, le Dieu pur, le protecteur des '« troupeaux , de la chasse , et du pâturage. » 'iomrae dieu de la culture de la vigne , il figu- rait dans la fable de Bacchus; c'est pourquoi on voyait sa statue dans le temple de ce dieu à Syracuse. Cette statue fut enlevée par Ver- rès. Aristée disparut de la terre sur le mont Hémus. Virgile le mêle à la fable d'Eurydice. Voy. ce nom. aristo. La meilleure. Surnom de Diane à Athènes. aristobule (aristoboulé). La meil- leure conseiller e. Surnom de Diane, à laquelle Thémistocle consacra à Athènes un temple où se trouvait aussi sa propre statue. aristodÈme. r. Fille de Priam. — 2. Si- cyonienne. Suivant une tradition locale, un génie (daemon) ou bien Esculape , sous forme de dragon, la visita. Elle en eut un fils nommé Aratus. Son image avec celle du dragon était suspendue dans le temple d'Esculape à Si- cyone. ARISTODÈME ( ARISTODEMOS). I. Fils d'Hercule et de Mégara. Voy. ce nom. — 2. Fils de l'arrière-petit-fils d'Hercule, Aristo- maque, époux d'Argie et père de deux ju- meaux , Eurysthènes et Proclès. Selon la tra- dition la plus accréditée chez les poètes, ce fut après la conquête du Péloponnèse que les deux fils d'Aristodème obtinrent par la voie du sort le sceptre de Lacédémone, dont ils auraient été les deux premiers rois Héra- clides. Au contraire , les Lacédémoniens pré- tendaient qu'Aristodème lui-même avait déjà régné à Sparte; qu'il y avait établi la résidence des rois, et qu'il était mort peu après la nais- sance de ses enfants. Les poètes attribuent sa mort à la vengeance d'Apollon , dont il avait négligé de consulter l'oracle au sujet de son retour dans le Péloponnèse, préférant les conseils d'Hercule qui lui était apparu. Pau- sanias enfin rapporte que ce furent Médon et Strophius, fils de Pylade et d'Electre, qui le tuèrent. ARISTOMAQUE ( ARISTOMACHÉ ). Fille de Priam et femme de Critolaiis. Elle figu- rait dans les peintures de la Lesché de Del- phes. ARISTOMAQUE (ARISTOMACHOS). — I. Fils de Talaiïs et de Lysimaque, frère d'A- draste et père d'Hippomédon — 2. Un des amants d'Hippodamie, tué par OEnomaus.— 3. Fils de Cléodée, arrière-petit-fils d'Hercule; et père de Téménus, de Cresphonte, et d'Aristodème. Il fit une tentative sur le Pé- loponnèse, sous le règne de Tisamène , fils d'Oreste. C'est la troisième invasion des Hé- raclides. L'expédition manqua par une fausse interprétation donnée à l'oracle. Aristomaque resta sur le champ de bataille. aristoivos. Un des cinquante fils d'iEgyp- tus, époux de la danaïde Palaeno. ARIUS (AREIOS, AREUS et AREOS). I. Fils d'Ampyx. et père d'Agénor. — 2. Cen- ARS taure tué par le Lapythe Dryas — 3. Voy* AREIOS. arla. Une des neuf vierges géantes qui créèrent Heimdall , dans la mythologie Scan- dinave. arménios ou arménos. Argonaute, na- tif de Rhodes ou d'Arménion en Thessalie. Il a donné son nom à l'Arménie. ara É. 1. Fille dVEolos II. Neptune, ou, suivant une autre tradition, Itonus, la rendit mère d'Éole ( /Eolos III) et de Bœotus. Elle donna son nom à la ville d'Arné en Thessalie, ainsi qu'à la ville de Béotie, qui plus tard s'ap- pela Chéronée — 2. Femme de Siphnos, qui tra- hit sa patrie pour de l'or, et fut métamorpho- sée en une espèce de passereau. arîvée (arn/EOS). i. Père de Mégamède. — 2. Voy. Irus. arïvo. Nourrice de Neptune , qu'elle déroba aux recherches de Saturne. Arno a donné son nom à une ville de Béotie connue auparavant sous le nom de Sinoessa. arnus. Devin , tué à Naupacte par l'Héra- clide Hippotès. Apollon vengea sa mort en frappant les Doriens d'une peste. Par l'ordre de l'oracle de Delphes, le meurtrier fut banni, et des jeux funèbres (Amées) furent institués en l'honneur d'Arnus. arouère,ou plus exactement haroéri. Divinité égyptienne. Suivant Plutarque, Arouère, qu'il appelle Horus ancien, est le même qu'Apollon. Il était fils d'Osiris et d'I- sis, qui le conçut dès le sein de sa propre mère Rhéa. Arouère vint au monde en même temps qu'Osiris et Isis , mais informe et estropié. Il fit la guerre à Typhon et le vainquit; mais il fut ensuite lui-même, d'après Diodore de Si- cile , tué et mis en pièces par les Titans, fsis le ressuscita et lui conféra l'immortalité, ainsi que la connaissance de la médecine et le don de prophétie. Suivant les prêtres égyptiens, il est le dernier roi des dynasties célestes qui ait régné sur la terre. La légende d'Arouèrc rap- pelle surtout celle d'Apollon. Suivant Ja- blonski, il serait l'emblème de la cause uni- verselle. arouîva. Nom du conducteur du char du Soleil dans la mythologie de l'Inde. Arouna, fils de Kaçyapa et de Vinatâ, est la personnifi- cation du point du jour. aroundhati. Fille de Kardama et femme de Vaçiehta. Elle est considérée, dans la my- thologie indienne , comme un modèle de fidé- lité conjugale. arrhétos. Fils de Priam. arrhiphé. Nymphe de la suite de Diane. Outragée par Imolus, elle se donna la mort. arrhoiv. 1. Fils de Clyménus, roi d'Or- chomène. — 2. Fils d'Érymanthe , et père de Psophis. arsalté. Danaïde, femme d'Éphialtès, fils d'/Egyptus. arsiaoé. —1. Fille de Phégée. Voy. AgÉ- nor,^-;. 2. Fille deLeucippeet dePhilodicé; sœur aHilaïre et de Phœbé. Apollon, ou sui- ASC vant d'autres, Arsippus, la rendit mère d'Ério- pis et d'Esculape. Elle avait un sanctuaire à Sparte. —3. Nourrice d'Oreste. Elle l'arracha, dit Pindare, aux mains redoutables de Clytem- nestre et le confia à celles du vieux Slrophius, père de Pylade. D'autres la nomment Laoda- mie. — 4. Une des Hyades, selon Hygin. arsippe. Fille de Minyas, sœur de Leu- cippe et d'Alcithoé. Voy. Alcithoé. arsippos. Père d'Esculape, suivant une tradition. Voy. Arsinoe. n° 2. artéjuiché. Fille de Clinis. Voy. ce nom. artémis. Nom grec de Diane. artimpasa. Nom scythe de Vénus Uranie. arvales ou am bar val es. On donnait à Rome le nom de frères Arvales {fratres arva- les) à un collège de douze prêtres, fondé, sui- vant la tradition, lorsque Romulusfut adopté par Acca Larentia, en remplacement d'un de ses douze fils qui venait de mourir. Voy. acca Larentia. Il est probable que ces douze fils d'Aeca, nommés, dit-on, par Romulus frères Arvales, n'étaient autres à l'origine que les la- res champêtres eux-mêmes, les lases du vieux chant des Arvales. asbam/eos. Surnom de Jupiter, considéré comme le dieu qui préside aux serments. Ce surnom était pris de la fontaine d'Asbamaeon près de Tyane en Cappadoce. L'eau de cette fontaine passait pour salutaire à l'homme juste, tandis qu'elle communiquait aux par- jures toutes sortes de maladies et d'infir- mités. asbolos 1. Centaure; l'un de ceux qui, aux noces de Pirilhous, combattirent les La- pithes. Il est aussi connu comme augure. Her- cule le mit en croix. — 2. Nom d'un chien d'Actéon. ascagne (ascanios). i. Fils de Pria m — 2. Phrygien, d'Ascania, allié des Troyens. — 3. Fils d'Hippotion, allié des Troyens. Il commandait les guerriers venus de la Mysie. — 4. Ascanius , . nommé aussi lui us. Fils d'É- née et deCréuse, ou, suivant d'autres , de La- vinie. Denys d'il alicarnasse raconte qu'après la chute de Troie , son père l'envoya avec une troupe de Phrygiens alliés chez les Das- cylites qui l'avajent choisi pour roi. Mais bien- tôt il revint à Troie , où il régna après Énée. D'après cette tradition, Énée, quittant l'Italie, serait en effet retourné à Troie où il aurait pris le sceptre. — D'autres rapportent qu'il fonda avec Scamandrius, fils d'Hector, un royaume à Scepsis , où leur postérité régna longtemps. Suivant d'autres traditions , il ac- compagna son père en Italie ; mais il ne lui succéda pas immédiatement, parce qu'il était encore mineur quand Énée mourut. Parvenu à l'âge mûr, il céda la ville de Lavinium à sa mère et alla fonder Alba Longa, c'est-à-dire la longue et blanche ville. Il combattit avec suc- cès les Étrusques. Selon Tite-Live, il eut Sil- \ius pour fils et successeur. Suivant Denys d'Halicarnasse, Silvius était frère cadet d' As- cagne, et, à la mort de celui-ci, il obtint le ASC o\ sceptre au préjudice de lulus, fils d' Ascagne. Le même auteur rapporte que le vrai nom d'As- cagne était Euryléon, et que ce fut après sa fuite de Troie qu'il prit celui d'Ascanios. Ser- vius dit qu'on le nommait en outre, llus, lulus, Dardanus et Léontodamas. La gens Iulia à Rome prétendait descendre d'Iulusou Ascagne. ASCALABOS. Fils deMismé.Dans ses cour- ses errantes , tandis qu'elle cherchait sa fille, Cérès s'arrêta un jour chez Mismé en Attique, pour se désaltérer; On lui présente une coupe remplie de Cicéone (xixscov), breuvage com- posé d'eau mêlée de farine et de menthe. Cé- rès vida la coupe d'un trait; ce que voyant Ascalabos, il se moqua d'elle et ordonna qu'on lui apportât un tonneau entier. Alors la déesse irritée jeta sur lui quelques gouttes restées au fond du vase et le changea en lé- zard. ASCALAPHE (ASCALAPHOS) i. Fils de Mars et d'Astyoché , frère de Ialménus et roi des Minyens d'Orchomène. Son nom ligure parmi ceux des Argonautes , des poursuivants d'Hélène, et enfin des chefs grecs au siège de Troie. Il fut tué à ce siège , par Déiphobe. D'autres le font revenir de Troie â Samarée où , après sa mort, Mars lui aurait érigé un tom- beau. — 2. Fils d'Achéron et de Gorgyra. D'autres lui donnent pour mère Orphné ou Styx. Il porta seul témoignage contre Proser- pine, déposant que depuis son arrivée aux en- fers elle avait mangé des pépins de grenade. Cérès, irritée, l'ensevelit sous un roc. Plus tard Hercule l'ayant dégagé, la déesse fou, selon d'autres, Proserpine elle-même) lui jetant au visage de l'eau du Phlégéthon, le métamor- phosa en hibou. Cette fable offre de nombreux rapports avec celle d'Ascalabos. La similitude des noms Ascalabos et Ascalaphos , dont l'une signifie lézard et l'autre hibou, a pu donner lieu à cette variante. ASCALOS.Filsd'Hyménée et frère de Tan- tale. 11 était général d'Aciamus , roi de Lydie. La ville d'Ascalon, en Syrie, fut fondée par lui. ascanius (ascanios). Voy. Ascagne. ascée , asc^eos. Lwius , c'est-à-dire la divinité mâle de la lune, en Phrygie et en Pi- sidie. ascénos. Le dieu Lunus , à Sardes et dans le Pont. asclépiadès. Nom patronymique de Ma- chaon, fils d'Esculape. asclépios. Voy. Esculape." ascos. Géant qui, de concert avec Lycur- gue, enchaina Bacchus et le précipita dans un fleuve. Mercure, ou, selon d'autres, Jupiter lui-même vainquit le géant, l'écorcha, et lit de sa peau une outre (àsxoç). ascra (ascré). Nymphe dont Neptune eut un fils nommé OEoclus. Celui-ci fonda avec les Aloades la ville d'Ascra près de l'Hélicon. ascrjEOS. Surnom de Jupiter tiré de la ville d'Ascra en Béolie ou en Éolie, 5? ASO aséatès. Fils de Lycaon, fondateur d'A • sée en Arcadie. aséxa. Le héros des Turcs de l' Altaï , et l'un des dix fils de la Louve. Comme les Ro- mains primitifs, Aséna et ses frères se procu- rèrent des épouse.-: par le rapt. ASES. Divinités Scandinaves qui forment la cour d'Odin. Les Ases sont au nombre de trente-deux dont quatorze dieux, savoir : Odtn, Thor, Balder, Niorder, Freir, Tyr, Bra- ga , Heimdall, Hodur, Yidar, Vile, Ôullour, Forsètc, Loke; et dix-huit déesses, savoir : Frigga, Lara, Lira Géfiona , Fulla, Freia, Siofna, Lobna, Var, Vora, Sin ou Sinia , Alin ou Lina, Snotra, Gna, Sol , Bil, Jord, Rinder. asgard. La ville des Ases, dans la mytho- logie Scandinave. Elle est corstruite au cen- tre du monde. Odin habite Asgard; et de là son regard embrasse à la fois tous les êtres et tous les événements. asia. r. Surnom de Minerve chez les Colques. Castor et Pollux rapportèrentde Col- chide le culte de Minerve Asia, et lui élevè- rent un temple à Las en Laconie. — 2. Fille de l'Océan et de Téthys , et épouse de Japet. Poy. ce nom. Elle donna son nom à l'Asie. — 3. Fille d'Océan et de Pampholyge, et sœur de Libya — 4. Fille de Nérée et de Doris. ASi/E. Nymphes de la suite de Diane. A SIM A ou ASIMAH. Divinité des Héroathiens qui s'établirent à Samarie. Elle avait la figure d'un bouc asixé. Fille de Lacédaemon , qui donna son nom à la ville d'Asine dans le Péloponnèse. asios. t. Surnom de Jupiter, auquel un sanctuaire très-ancien était consacré à Asos ou Oaros ville de Crète. — 2. Nom d'un sage qui fit le Palladium, et par un art mystérieux lui comuniqua la vertu de rendre imprenable la ville qui le posséderait. Il en fit don à Tros. — 3. Phrygien, fils de Dymas et frère d'Hécube. 11 fut tué par Ajax. — 4. Fils d'Hyrtacus, d'A- risbé, et père d'Acamas et de Phaenops ; il vint nu secours de Troie à la tète des guerriers de Percote, de Praction, de Sestos, d'Abydos et d'Arisbé ; il tut tué par Idoménée — 5. Fils d'Imbrasus. et compagnon d'Fnée. aske ou askolr. Le premier homme dans la mythologie Scandinave. 11 fut tué en même temps qu'Embla, la première femme, par les trois fils de Bor. asmodée. Le prince des démons, selon les juifs. aso ou asou. Amante de Typhon, suivant l'Encyclopédie , et la même que Thouéri. asope (asopos). Dieu du fleuve de ce nom. dans le Péloponnèse, et comme tel, fils d'Océan et de Téthys. Il eut pour épouse Métope, qui lui donna deux fils, Pélasgus et' Isménus, et douze filles. L'une d'elle, Sinopé, fut enlevée par Apollon; Cercyra et Salamis le furent par Neptune , et Mglne par Jupiter. Asope, étant à la recherche de cette dernière, vint chez Sisyphe, roi de Corinthe. Celui-ci, ASS qui connaissait^ l'auteur du rapt, refusa de le nommer, à moins qu'Asope ne consentit ù lui donner une source sur l'Acrocorinthe. Asope accepta la condition, et ayant appris le nom du séducteur, il se révolta contre Jupi- ter. Ce dieu le frappa de sa foudre et le con- traignit de rentrer dans son ancien lit. Pau- sanias raconte que du temps du roi Aras, Asope découvrit le fleuve qui prit son nom. L'antiquité connaît quatre fieuves du nom d'Asope : le premier en Béotie, le second dans le Péloponnèse, le troisième en Thessalie, le quatrième enfin , dans l'île de Paros. Les deux premiers sont souvent confondus dans les généalogies mythologiques. asopis t. Une des cinquante filles de Thespius. Elle eut d'Hercuîe Mentor. - 2. Fille d'Asope. asolra. Nom des démons du premier or- dre, dans la mythologie indienne. Les Asou- ras,fils de Ditiet deKaçyapa, sont continuel- lement en guerre avec les Dévas. aspalis. Fille d'Argœus, de Mélite, ville de Phthiotide. Le tyran delà ville, Tartaros, envoya ses serviteurs chez elle pour l'enlever. Mais Aspalis, instruite de leur approche et de leur dessein, se pendit pour échapper à la violence. Son frère Astygités jura de venger sa mort. En effet, s'étant revêtu des habits de sa sœur, il se fit cenduire chez le tyran et le tua. Ses concitoyens lui décernèrent une cou- ronne. Ils se disposaient à ensevelir en grande pompe le corps de la chaste vierge; mais on ne le retrouva plus; en même temps une nouvelle statue apparut soudain à côté de celle de Diane. Les habitants de Mélite consi- déraient cette statue comme celle d'Aspalis, et lui sacrifiaient tous les ans une chèvre vierge. asphalios ou asph aleios. Ferme ou stable. Surnom de Neptune. ASPHODicos- Le même quAmphidicos. Voy. ce nom. asplédox. Fils de Neptune et de Midie, ou fils d'Orchomène, ou fils de Presbon et de Stéropé. Il donna son nom à la ville d'Aspledon en Béotie. asporéxé. Surnom deCybèle, à laquelle un temple était consacré à Asporénon près de Pergame. assabix. Divinité des Éthiopiens qui pré. side à la récolte du cinnamome. Selon quel- ques-uns, c'est Jupiter; selon d'autres , le Soleil. assaf.i. Idole des Arabes Coraïschites. — 2. Nom du premier ministre de Salomon, selon les traditions des Orientaux. assaox. Suivant une tradition, Niobé était fille, non pas de Tantale, mais d'Assaon, et femme de Philottus. Elle entra en dispute avec Latone , sur la beauté respective de leurs fils. Elle en fut cruellement punie. Son époux Phi- lottus fut déchiré à la chasse par des bêtes féroces. Assaon voulut alors l'épouser. Sur le refus de Niobé, il brûla ses fils. Niobé se pre- AST AST 53 cîpita du haut d'un rocher ; Assaon se tua lui- icêmc. assaracus (assaracos). Roi de Troie , fils de Tros et de Gallirrhoé; petit-fils d'Éri- chthonius; frère de Cléopàtre , dllus et de Ganymède; époux d'Hiéromnémé ; père de capys, et aïeul d'Anchlse. Ailleurs, il est désigné comme fils d'Érichthonius. assésia. Surnom de Minerve , tiré de la ville d'Assésos, dans le pays des Milésiens , où elle avait un temple. as t acides. Nom patronymique de Ména- lippe, fils d'Astacus n° 2. astacos. 1. Fils de Neptune et de la nym- phe Olbia. Il donna son nom à la ville d'As- laracus,en Bithynie, plus tard, Nicomédie. — 2. Père d'Ismare.deLéadès, d'Asphodicus ou Amphidicus, et de Mélanippe, qui défendi- rent vaillamment Thèbes contre les Argiens. astarotd. i. Nom d'une des idoles des Sidoniens. — 2. Déesse des Philistins, selon Josèphe, et la même qu'Astarté. A starté. Une des principales divinités des Syriens et des Sidoniens la Vénus Uranie des Grecs. L'empereur Héliogabale fit venir de Carthage la statue d'Astarté pour la marier avec lMdole d'Élagabale. astéria. La déesse qui brille de Vèclat des astres. Titanide, fille de Cœus (de Polus, selon Hygin) et de Phrebé; sœur de Latone; épouse de Persès, et mère d'Hécate. Jupiter l'aima, et comme elle se dérobait à sa pour- suite, il la métamorphosa en caille. Alors elle se précipita dans la mer, où elle devint l'île d'Astérie [Vile rayonnante), puis Ortygie, c'est-à-dire Yîle aux cailles, puis enfin la brillante Délos. Suivant une autre tradition , ce fut elle-même qui, se voyant poursuivie par Jupiter, demanda aux dieux d'être changée en oiseau. Elle le fut en caille; puis, comme elle volait au-dessus de la mer, Jupiter la mé- tamorphosa en rocher. Après être restée ainsi longtemps plongée sous la mer, elle parut en- fin au-dessus des eaux pour donner asile à La- tone sa sœur. — D'après Cicéron, le quatrième Hercule serait fils d'Astérie et de Jupiter. — 2. Fille d'Atlas. Elle eut de Mars OEnomaiis. — 3. Une des filles du géant Alcyonée. foy. Alcyonides. — 4. Danaïde, épouse de Chaetus, fils l'/Egyptus. — 5. Fille d'Hydis. Bellérophon la rendit mère d'Hydissus. qui donna son nom à la ville d'Hydissus en Carie. astériOiV. 1. Roi de Crète, fils de Teu- tamus et d'une des filles de Créteus; père de Crété,et époux d'Europe. Il éleva les trois fils qu'elle avait eus de Jupiter, Minos, Sarpé- don et Rhadamanthe. Il porte aussi le nom d'Astérios. — 2. Père d'Acrœa n° 1. —3. Fils de Minos, que Thésée vainquit. — 4. Fils de Comètes, ou de Pyrémus (Pyrétus?), ou de Priscus et d'Antigone; 1 un des Argo- nautes. astérios. 1. Fils d'Ana.v. Selon une tra- dition milésienne , son corps, long de dix au- ittas : était enseveli dans une petite île près de Milet. — 2. Fils du taureau de Crète et de Pasiphaé. Voy. Minotaure. — 3. Fils d'Hypérasius et frère d'Amphion , de Pallène. 11 est compté parmi les Argonautes. — 4. Fils de Nélée et de Chloris, frère de Nestor. — s. Un des cinquante fils d'iEgyptus, époux de la Danaïde Cléo. astérodia. Fille d'Itonus, et, selon quel- ques-uns, femme d'Endymion. asteropé. 1. Océanide. Foy. ACragas. — 2. Fille de Cébren, épouse d'iEsacus. ASTÉROPÉE (ASTÉROP.EOS). Fils de Pélé- gon, petit-fils du dieu-fleuve Axius , et chef des Paoniens, alliés de Troie. H dominait par sa haute stature tous les guerriers de l'armée troyenne. Il osa se mesurer contre Achille, et le blessa ; puis il fut vainc u et tué. ASTÉROPÉE (ASTÉROPEIA). X. Fille de Pélias. Voy. ce nom. — 2. Fille de Déion , roi de Phocide, et de Diomédé, sœur de Cé- phale. astoïlunus. Divinité gauloise (d'exis- tence douteuse), dont le nom semble se trou- ver inscrit sur un autel votif découvert en 1810 a St-Béat (Basses-Pyrénées). astraracos. Héros laconien, fils d'Ir- bus, frère d'Alopécus et descendant d'Agis. Son frère et lui trouvèrent un jour, dans un taillis, une statue de Diane Orthia, à l'aspect de laquelle ils devinrent fous. Il eut, dit-on, de l'épouse d'Ariston, un fils nommé Déma- rate. A Sparte , un héroum lui était consa- cré. astrjEOS. Titan, fils du Titan Crins et d'Eurybia. De son hymen avec Éos (l'Aurore) naquirent les vents, l'étoile du matin , et les astres en général. C'est pourquoi les vents sont appelés les Frères, enfants d'Astréus { Astraei). astratée (astrateia). Qui entrave la marche des armées. Épithète de Diane. astrée (astr.-ea) Fille d'Astraos et d'Héméra {le jour), ou, suivant d'autres, de Jupiter et de Thérais. Astrée est la déesse vierge de la justice. Quand l'âge de fer parut, elle quitta la terre souillée, et remonta au ciel. Elle est la Vierge du zodiaque. On la trouve souvent confondue avec Thémis , Cérès , Isis , Atergatis, Tyché, et Érigone, ou encore avec une fille d'Apollon et de Chrysothémis , morte en bas âge, et placée ensuite au nom- bre des astres. Dans les cartes stellaires , on représente Astrée sous la forme d'une vierge ailée qui [tient une balance ou un rameau de palmier d'une main , et de l'autre, des épis. astreus. Compagnon d'armes de Phinée, qui fut tué aux noces de Persée. astro\oé. Nom grec d'une divinité syrienne qui paraît être la même qu'Astarté. astuiu Compagnon d'Énée. astyagée (astyageia). Fille d'Hyp- séus, épouse du Lapithe Périphas, astyages. Compagnon d'armes de Phinée. Il fut pétrifié aux noces de Persée. astyalos. Troyen, tué par Polypœtès ASTYAXASSA. Esclave d'Hélène; elle dé- >)è 54 AST roba à celle-ci la ceinture de Vénus et fut en- suite contrainte de la rendre à la déesse. astyamax. t. Fils d'Hercule et d'Épilaïs; une des cinquante lilles de Thespius. — 2. Fils d'Hector et d'Andromaque, Son vrai nom était Scamandrius ; mais les Troyens, par recon- naissance pour Hector, lui donnèrent dès l'en- fance le surnom d'Astyanax , c'est-à-dire pro- tecteur de la ville. A la prise de Troie , An- dromaque, pour le dérober aux coups des vainqueurs, le cacha dans le tombeau d'Hector. Ulysse le découvrit, et il fut précipité du haut d'une tour. Suivant d'autres traditions, au contraire , il aurait régné , soit seul , soit avec Ascagnc, sur les débris des Troyens, après le départ des Grecs. astybias. Fils d'Hercule et de Claamétis ; une des cinquante filles de Thespius. astycratie ( astycrateia). Une des filles de Niobé, selon Hellanicus. ASTYDAM1E ( AST YDAMEIA ). X. Fille d'Amyntor, roi des Dolopes en Thessalie, et de Cléobule ou d'Hippodamie. Hercule la rendit mère de Tlépolème ou de Ctésippe. — ■>. F.pouse d'Acaste. Voy. Antigone n° 2, et Pelée. ASTYGITÈS. Voy. ASPAL1S. astygonos. Un des fils de Priam. astylus. D'après Ovide, Centaure et de- vin, qui chercha vainement à dissuader les Centaures d'engager le combat contre les Lapythes. Peut-être au lieu d ; Astylus , qui semble erroné , faut-il lire Asbolus? ASTYMÈDE OU ASTYMÉDUSE. Seconde femme d'OEdipe , selon Diodore de Sicile. astynomé. 1. Une des filles de Niobé et d'Apollon. — 2. Fille de Talaiïs, sœur d'A- draste, épouse d'Hipponous , mère de Capa- née. — 3. Fille de Chrysès. Voy. Chry- seis. astynomos. Fils de Priam. ASTYi\ous (astynoos). i. Fils de Phaé- thon et père de Sandacus. — 2. Troyen, fils de Protiaon, tué par Néoptolème. astyoché. 1. Fille d'Actor. Elle eut de Mars deux fils, Ascalaphe et Ialménus. — 2. Fille de Siraoïs, épouse d'Érichthonius , et mère de Tros. — 3. Fille de Phylas d'Éphyre. Hercule la rendit mère de Tlépolème. — 4. Selon Apollodore , une des filles de Niobé. — 5. Fille de Laomédon et de Strymo ( ou de Placia, ou de Leucippe); sœur de Podarcès ou Priam; épouse de Téléphe et mère d'Eu- rypyle. Suivant Dictys, elle serait fille de Priam. — 6. Fille d'Atrée et d'Aërope; sœur d'Agamemnon; épouse de Strophius, et mère de Pylade. astyochée (astyocheia). Forme poéti- que pour Astyoché. astyochos. Fils d'yole et de Cyané, roi de Lipara. AST VPALÉE ( ASTYPALiEA). Fille de Phœnix et de Périmède, et sœur d'Europe. Elle eut de Neptune deux fils, Ancée, l'Argo- naute, et Eurypyle, roi de l'île de Cos. Elle ATA donna son nom à Astypaléc, une des Cycla- des. astypylos. Troyen tué par Achille. astyré^é. Surnom de Diane, à qui un bois et un temple étaient consacrés entre les villes d'Antandros et d'Astyre. Cette dernière était déjà détruite du temps de Strabon. asyl^eos. D'après Plutarque, dieu tutélaire de l'asile que Romulus et Rémus établirent dans Rome naissante. atalante. Les mythologues s'accordent généralement à reconnaître , dans la symboli- que grecque, deux personnages différents, por- tant ce même nom ; et les traditions sont tel- lement confuses , qu'il est difficile de soutenir l'opinion contraire. Cependant les nombreuse; analogies qu'offre la fable des deux Atalante fait penser que celles-ci sont au fond parfaite- ment identiques ; les divers récits des auteurs anciens ne sont évidemment que le dévelop- pement d'un mythe, originaire d'Arcadie, et qui se lie étroitement à celui de l'Artémis ar- cadienne. — 1. Atalante , V Arcadienne par excellence, de Schœnée ou Sciros, était fille de Jasos, Jasios ou Jasion. Suivant la ver- sion d'Apollodore, son père la fit exposer ; le serviteur chargé de l'exécution de cet or- dre déposa l'enfant sur le mont Parthénion (rcapOeviov ôpoç), mont virginal, auprès d'une source , et à l'entrée d'une grotte qu'om- hrageaient de grands arbres. Cette circons- tance n'est pas indifférente à noter, si l'on se rappelle le rôle important que jouait, dans le mythe de l'Artémis arcadienne , tout le sys- tème d'eaux courantes du pays. Plus tard, on voit, dans Pausanias, Atalante, mourante de soif après ics fatigues de la chasse, frapper de sa lance un rocher, au milieu des ruines de Cyphanta , et en faire jaillir une source d'eau vive. Une ourse vint cependant al- laiter la jeune enfant, jusqu'à ce que des chasseurs l'ayant trouvée, la prirent et l'é- levèrent parmi eux dans toute la rudesse de la vie agreste. Étant parvenue à l'âge de puberté, Atalante voulut demeurer vierge; et elle passait sa vie dans les forêts, et toujours armée. Les centaures Rhœcus et Hylœus ayant voulu la violer, elle les tua à coups de flèche. Elle se trouva avec les autres Héros à la chasse du sanglier de Calydon , et vain- quit Pélée à la lutte , aux jeux qui furent cé- lébrés pour les funérailles de Pélias. Elle re- trouva ses parents quelque temps après, et comme son père voulait qu'elle se mariât, malgré la défense de l'oracle de Delphes . elle se rendit à un endroit destiné à la course, où, dit Apollodore, ayant fiché au milieu un pieu de trois coudées, elle disait à ceux qui la de- mandaient en mariage de courir devant , et elle les poursuivait tout armée; la mort était le partage de celui qui se laissait at- teindre , et la main d'Atalantc devait être la récompense de celui qui serait vainqueur. Beaucoup de prétendants y avaient déjà laissé A TÉ la vie, lorsque Milanion devint amoureux d'elle, et se présenta à la course. Vénus lui avait donné des pommes d'or, qu'il lui jetait lorsqu'elle était prête à l'atteindre •■ Atalante , sétant dérangée de sa course pour les ra- masser, fut vaincue, et Milanion l'épousa. Étant un jour à la chasse, les deux époux ne craignirent pas de profaner l'enceinte consa- crée à Jupiter, en s'y livrant aux plaisirs de l'amour; le dieu, irrité, les changea en lions. Cette première Atalante eut de Milanion , d'autres disent du dieu Mars, un fils, Par- thénopée, qui se trouva à la guerre de Thè- bes. —2. Atalante, Béotienne , fille de Schœ- née. femme d'Hippomène : les traditions qui la regardent ne différent t[u'en quelques points peu importants de celle que nous ve- nons d'exposer. Ainsi, pour cette seconde Atalante, on place le lieu de la course à On- chestos en Thessalie ; Milanion est Hippomène, et le sanctuaire profané devient un temple de Cybèle, qui change en lions les criminels, et les attelle à son char. Les mythologues latins, entre autres Ovide et Hygin, attribuent le res- sentiment de la déesse à l'ingratitude d'Hip- pomène, qui n'avait pas remercié Vénus des pommes d'or auxquelles il avait dû sa vic- toire. até (Noxa). Fille d'Éris (la Discorde) , sui- vant Hésiode, ou, suivant Homère, fille de Ju- piter : divinité malfaisante qui pousse les dieux et les hommes à des actes irréfléchis et funestes parleurs conséquences. C'était elle qui avait suggéré à Jupiter le fatal serment qui, par l'ar- tifice de Junon, eut un résultat si contraire aux intentions du dieu. Voy. Alcmene. « Alors, dit Homère, le cœur plein de ressentiment, Jupiter la saisit par sa chevelure flottante et jura ce serment inviolable: que jamais plus Até, qui porte partout l'erreur, ne remonterait sur l'Olympe ni au ciel étoilé. Puis, de sa main in- vincible, il la lança du haut du ciel au milieu des œuvres des hommes. » Homère dit encore d'Até qu'elle rase d'une course légère les tè- tes des hommes : il la nomme l'auguste fille de Jupiter, la déesse à la marche rapide, la puissante et la pernicieuse. t — Dans les tragi- ques, elle apparaît comme divinité vengeresse des mauvaises actions. Elle inflige par ordre des dieux de justes peines aux présomptueux et aux coupables, les frappant jusque dans leurs amis et leur postérité. Alors son essence rentre en partie dans celle de Némésis et d'É- rinnys. « Jupiter, dit Eschyle, envoie du sein des ténèbres, aux puissances impies et crimi- nelles , Até,'iia lente vengeresse » ; et ailleurs : « Até , celle qui broie le cœur, saisit le cou- pable qu'enveloppe comme son jouet un flot de malheur. » Eschyle est celui des tragiques où son nom intervient le plus fréquemraent;Eu- ripide celui où il se rencontre le plus rarement : l'idée à laquelle celui-ci s'attache de préférence est celle de Dicé (Justice). — 2. Colline de Phrygie. 11 est vraisemblable que, dans les tra- ditions, Até, précipitée du ciel, était tombée en ath M ce lieu, et avait donné son nom à la colline ATHAMAMIÛE (ATHAMAX TIS). Hellé' fille d'Athamas. athamas. Roi d'Orchomène, ville des Mi- nyens, en Béotie; fils d'iEolus et d'Énarété ; frère de Sisyphe, de Crétheus, deSalmonée^ de Déion, de Magnès et de Périérès : ou, se- lon d'autres, fils du premier Orchomène et de Phanosyra , et par conséquent frère d'Orcho- mène le jeune et de Diochthondas. Junon lui donna pour épouse Néphélé, déesse des nua- ges , dont il eut deux enfants, Phryxus et Hellé. Cependant, blessée de ce qu'Athamas lui préférait une épouse terrestre , Ino, fille de Cadmus, Néphélé disparut. Delà la malédic- tion et les calamités qui fondirent sur cette maison. Néphélé, redevenue déesse, demande qu'Athamas soit dévoué, c'est-à-dire offert en sacrifice expiatoire. Cette expiation pèse désormais sur les Athamantides. — Telles sem- blent être les données fondamentales du mythe d'Athamas. Voici maintenant les traditions di- vergentes. — Outre Néphélé , Athamas avait épousé Ino, qui lui donna deux fils, Léarque et Mélicerte. Ino haïssait les enfants de Né- phélé. Dans l'intention de les perdre, elle persuada aux femmes du pays de rôtir les grains destinés aux semailles ( voy. Alos ) de sorte que rien ne germa dans les champs. Athamas, ayant alors envoyé consulter l'ora- cle de Delphes sur les moyens d'obvier à cette stérilité, les envoyés, gagnés par Ino, répon- dirent au nom du dieu que Phryxus devait être sacrifié. Cependant le peuple exigeait d'Athamas qu'il obéît à l'oracle. Alors par les soins de Néphélé, le bélier à la toison d'or en- leva Phryxus et Hellé, et transporta le premier en Colchide. Plus tard la colère de Junon , colère que les anciens attribuent à des cau- ses très-diverses, priva Athamas des enfants qu'il avait eus d'Ino. Dans un accès de fréné- sie que la déesse lui inspira, il tua lui-même Léarque qu'il prit pour une bête fauve. Là-des- sus Ino se précipita dans la mer avec Mélicerte. Athamas, souillé du meurtre de son fils, dute s'exiler. L'oracle d'Apollon interrogé lui an- nonça qu'il devait s'étqblir là où des animaux féroces , faisant à son égard l'office d'hôtes, pourvoiraient à son repas. Après avoir long- temps erré , il rencontra des loups qui s'en- fuirent à son approche, laissant là des quartiers de brebis qu'ils étaient occupés à dévorer. Athamas, jugeant l'oracle accompli, se fixa en ce lieu. Il nomma la contrée Athamantie, et épousa Thémisto , fille d'Hypseus , dont il eu quatre fils , Leucon , Erythrius, Schœnée et Ptoiis ' (Apollodore). — Selon Hygin, ce fut Phryxus lui-même qui, voyant son père hésiter à accomplir l'ordre du dieu, s'offrit volon- tairement au sacrifice. Déjà on l'avait conduit au pied de l'autel, lorsque l'un des envoyés fit l'aveu de la supercherie. Aiors Athamas remit Ino et Mélicerte entre les mains de Phryxus pour qu'il les fit mourir. Mais Bacchus, nourrisson d'Ino , la sauva ainsi son fils. 5'i AIL Il ygin ait encore qu'Alhamas épousaThémisto, dans la persuasion qu'Ino était morte. Dans la suite ayant appris qu'elle vivait toujours, il la lit revenir déguisée en esclave. Thèraisto s'en doula et résolut de tuer de sa propre main les enfants d Ino. L'Ile communiqua son dessein à une des esclaves de la maison, lui ordonnant de recouvrir d'une étoffe blanche ses enfants ù elle, Thémisto, et de placer une étoffe noire sur ceux d'Ino. Or il se trouva qu'elle s'était adressée à Ino elle- même sans la connaître. Celle-ci transposa les couleurs. Thé/nisto, trompée, tua dans la nuit ses propres enfants, puis ayant reconnu son erreur elle se tua elle-même. — Suivant Pausanias, avant le sacrilice de Phryxus, Atha- mas habitait le mont Laphystion , entre Or- chomène et Coronée. Depuis ce sacrilice, il habita la plaine Athamantide au nord-est du lac Copaïs, non loin d'/Era>phion, dont il passe pour le fondateur. 11 y avait aussi dans l'A- chaîe Tliessalicnne une plaine Athamantide, près de Halos ou Alos, ville dont Athamas passe également pour le fondateur. Là se trou- vait de plus un temple de Jupiter l.aphystius, au culte duquel se rattache le mythe d Athamas et de Phryxus. Une tradition ana- logue à celle qui concerne l'Afhamas d'Or- chomène se conservait dans ce temple. Les deux traditions, l'une tliessalicnne, l'autre béotienne, se sont par la suite enchevêtrées l'une dans l'autre; ce qui rend le mythe d'A- thamas singulièrement confus. — 2. Petit-fils du précédent. Il conduisit à Téos une colonie de Minyens. — 3. Fils d'OEnopion le Crétois. Il quitta la Crète pour aller habiter Chios, athlaais. Fille d'Hippobotés, femme d'A- lalcomène. et mère de Glaucops. Voy. Alal- comène. atiiéxé. C'est le nom grec de Minerve. at hé ras. Habitant d'Hermione, qui avec Mysius donna l'hospitalité àCérès, à son ar- rivée en Argoiide. at m S. Fils de Limnate, et partisan de Phi- née, tué par Persée (Ovide). athoos. Surnom de Jupiter, tiré du mont Athos où un sanctuaire lui était consacré. at ho s , géant qui donna son nom au mont Athos. Ce fut lui qui le lança depuis la Thrace , où il se trouvait primitivement, jusque dan-; la presqu'île de Chalcidice, en Macédoine. at non, déesse égyptienne, femme ou sau: de Fta, lait partie de la trinit é d'Egypte, et pré- side à l'eau et à la mer. V, Vénus et Nephthys. athymbros, fondateur de Nysa en Carie. atlaatée (aïlameia ), hamadryade , de laquelle Danaus eut plusieurs filles. atlaatiadès. Mercure , petit-fils d'Atlas. atlaatides, filles d'Atlas. P^oy. Atlas , Pléiades, Hyades, HEsrÉRiDLS. atlavitus , fils de Mercure et de Vénus. atlas , fils de Japet et de Clymène et frère de Ménaetius, de Prométhée et d'Épiméthée ( Hésiode ) ; ou fils d'^Ether et de Gé ( Hygin ) ; ou fils d'Uranus et frère de Cronus ( Diodore) j ou ATL liis d rranuset d'Asta (Apollodorc; ; ou Ris de Neptune et de Clito, ou d'Kther et de Héméra (Servius). De son hvmcn avec Pléionc, fiU> d'Océan et deTéthys, ^u. suivant Diodore, avec Hespcris, fille de Hespérus, naquirent les Pléiades ; il eut d'yEthra les Hyades et les Hes- pérides; deStérope, il eut OEnomaiis etMaïa. On lui donne encore pour enfants, Dioné, Ca- lypso, H vas et Hespérus.— Atlas, dans Homère, est le dieu montagne. Plein de sagesse, il a sondé les abîmes de la mer, et il soutient les colonnes puissantes sur lesquelles reposent le ciel et la terre. — Dieu en même temps que montagne dans Homère, d'autres traditions disent au contraire qu'il fut métamorphosé de dieu en montagne. Ainsi, suivant les uns, ayant conduit les Titans dans leur lutte contre Jupi- ter, il fut condamne par le dieu vainqueur à porter de bout sur la tète et de ses bras infati- gables la voûte du ciel (Hésiode). D'après Ovide, averti par l'oracle de se défier des fils de Jupiter, Atlas refusa l'hospitalité à Persée. Celui-ci, irrité, le pétrifia en lui montrant la tète de Méduse. Avec sa stature gigantesque, Atlas, continue le poète, se change en monta- gne : sa barbe et ses cheveux deviennent des forêts ; sa tète forme le sommet du mont ; ses os se pétrifient : toutes les parties de son corps prennent un développement monstrueux : dès ce moment le ciel avec tous les astres reposent sur sa tète. Ailleurs le même poëtc lui fait soutenir sur ses épaules l'axe du ciel. La côte des Hespêrides, aux confins du monde, forme son empire ; là il règne sur la terre et sur les mers. Il possède de nombreux troupeaux et de magnifiques jardins, où un feuillage étin- celant d'or ombrage des fruits d'or (les pom- mes d'or des Hespêrides). Ces jardins sont défendus par un mur d'enceinte et gardés par un dragon. Hercule se rendit près d'Atlas pour obtenir les pommes des Hespêrides, et, d'a- près le conseil de Prométhée qui l'aecompa- gnait, il se chargea de supporter le ciel tandis qu'Atlas irait les cueillir. Mais Atlas à son re- tour ne voulut plus reprendre son fardeau. Her- cule alors le pria de le reprendre un peu, rien que pour lui donner le temps de se faire un coussin qu'il mettrait sur sa tète. Atlas y ayant consenti , Hercule prit les pommes et le laissa là. — D'autres traditions placci.t Atlas en Arcadie.où Pléionc lui engendre les Pléiades sur le mont Cyllènc. D'autres le placent dans le Caucase.— Il est représenté, en Arcadie, comme un sage qui a scruté les mystères que la terre recèle dans son sein et les phénomè- nes célestes (Pausanias). C'est lui qui a initié Mercure et Hercule à la connaissance de l'as- tronomie (Servius). L'explication que donne Diodore du mythe d'Atlas et d'Hercule est conforme à cette tradition. Suivant lui, en ef- fet, Atlas aurait été l'inventeur du globe cé- leste artificiel, et il aurait enseigné l'astrono- mie à Hercule par reconnaissance de ce que celui-ci avait délivré ses filles des mains de Busiris. Il est nommé ailleurs le mathéraati- ATR cier. rtbyen — Du reste ces diverses traditions, qui font d'Alias, les unes un dieu montagne, soutenant les colonnes sur lesquelles re- posent le ciel et la terre, et les autres un Titan condamné à porter la voûte céleste, ou bien encore le représentent comme enseveli sous la montagne qui porte son nom , s'ac- cordent toutes en ceci, qu'elles placent le dieu antique sur les confins inconnus de la terre, là où sont ces lointains sommets, colonnes célestes qui soutiennent le ciel (Pindare). En conséquence , sa position variait dans les fa- bles d'après celle des confins supposés de la terre. Tantôt on le plaçait chez les Hyperbo- réens et près du Caucase, où habite aussi Prométhée; tantôt aux extrémités de l'occi- dent, dans la Libye, la Mauritanie, VHes- périe. C'est pourquoi Servius distingue trois Atlas différents : l'un de Mauritanie, l'autre d'Italie, descendant de Dardanus et père d'Électre; et le troisième enfin, d'Arcadie: c'est le père de Maïa. L'opinion qui le plaçait à l'extrémité occidentale de la terre finit par dominer. Quand les progrès de la navigation eurent fait tomber le mystère de cette Hes- périe fabuleuse, le nom d'Atlas resta à la chaîne qui borde au nord-ouest la côte d'A- frique. atlitès. Fils d'iEgyptus , époux de la Da- naïde Europomé. atracide ( atracis. ) Hippodamie, fille d'Atrax. atracidès. Le Lapithe Cœneus. fils d'A- trax. atrax. Fils du fleuve Pénée et de Bura ; père d'Hippodamie et de Caenis, qui, méta- morphosée en homme par Neptune, devint le Lapithe Cseneus. Voy. Cœneus et Élatus. Atrax passe pour avoir donné son nom à la ville thessalienne d'Atrax ou Atracie. atrée (atreus). Fils de Pélops et d'Hippo- damie ; petit-fils de Tantale ; frère de Thyeste, de Nicippe et de Chrysippe ; ce dernier né d'une autre mère. Atrée eut trois épouses : la première , Cléola , qui fut mère de Plisthène ; la seconde, Aërope, veuve de Plisthène, et mère d'Agamemnon, de Ménélas et d'Anaxi- bia , qu'elle eut , ou de Plisthène , suivant les uns, ou d'Atrée lui-même, suivant d'autres; et la troisième enfin, Pélopie, fille de Thyeste. La nymphe Axioché ayant excité la jalousie d'Hippodamie, Atréeet Thyeste, à l'instigation de leur mère, tuèrent Chrysippe, le filsde Pélops et d'Axioché. Le crime fut découvert, et ils durent se réfugier avec Hippodamie auprès de Sthénélus, roi de Mycènes, époux de Ni- cippe leur sœur. Dans la suite, Eurysthée, fils de Sthénélus, ayant péri en combattant con- tre les Héraclides, Atrée hérita du royaume de Mycènes et de tontes les possessions d'Eu-, rysthée. Cependant Thyeste suborna Aërope,* femme d'Atrée, et déroba à celui-ci le bélier à la toison d'or que Mercure lui avait donné. Exilé de Mycènes en raison de ces faits, il chargea de sa vengeance Plisthène, fils d'A- ATY 57 trec , qu'il avait élevé comme son fils propre. Plisthène se rendit donc à Mycènes dans le dessein de tuer Atrée; mais celui-ci le prévint, et le tua lui-même; à peine fut-il mort, qu'A- trée reconnut son fils. Plein de pensées de vengeance, il feignit de se réconcilier avec Thyeste et le laissa revenir à Mycènes. Puis, à son arrivée, il tua les deux fils de Thyeste , et lui servit leur chair dans un festin. Cepen- dant, à ce spectacle, le Soleil , d'horreur, ra- mena son char en arrière. La disette et la sté- rilité fondent sur le royaume d'Atrée. On con- sulte l'oracle; il ordonne de faire revenir Thyeste. Atrée lui-même se met en route pour l'aller chercher; il arrive chez Thesprotus, roi d'Épire, où il épouse la fille de Thyeste, Pélopie, la prenant pour une fille de Thespro- tus. Peu de temps après cet hymen, celle-ci mit au monde Égisthe, qu'Atrée éleva comme son fils. Thyeste fut enfin découvert à Delphes et ramené à Mycènes. Mais Atrée le fit mettre en prison ; puis il lui envoya Égisthe pour le tuer. Mais Thyeste reconnut son fils dans Égis- the. Celui-ci alors retourna vers Atrée, occupé à sacrifier sur le rivage, et il le tua (Hygin). Voy. Égisthe, Plisthène et Thyeste. — Le trésor d'Atrée et de ses fils, construction de la plus haute antiquité, dont Pausanias nous a laissé une description , subsiste encore au- jourd'hui à Mycènes. atréné. Fille du cyclope Argès et d'une nymphe phrygienne ; sœur de Deusus et d'A- tron. Elle a donné son nom à la ville d'A- trène. atré\este (atréivestès). Le même qu'Atron. atri. Fils de Brahmâ. Un des dix Pradja- pati et des sept Richis. Il fut père de Soma, et par conséquent ancêtre des princes de la dynastie lunaire. C'est dans le sein d'Anasouya, feaime d'Atri, que s'incarna la Triade indienne. atride ( atreides). Fils ou descendant d'Atrée. Ce nom désigne, au singulier, ordi- nairement Agamemnon ; au pluriel, Agamem- non et Ménélas. atromos ou atromès. Fils d'Hercule et de Stratonice , une des cinquante filles de Thespius. atron. Fils du cyclope Argès et d'une nymphe phrygienne. Voy. Atrene. atromus. L'un des compagnons d'Énée. atropos. Une des Parques. Voy. Par- ques. attbis ou attïs. Fille de Cranaùs, le successeur de Cécrops. L'Attique, nommée d abord Actaea, prit d'elle |le nom d'Atthis. — ?. et 3. Ainsi furent nommés , suivant Mar- tial, le rossignol et l'hirondelle, provenant l'un, de la métamorphose de Philomèle, l'autre, de celle de Progné. at YMivios. r. Jeune homme d'une grande beauté, fils de Jupiter et de Cassiopée; ou, suivant d'autres, fils de Phœnix. Il paraît avoir été honoré en commun avec Europe, à Gor- tyne, dans l'île de Crète. Voy Miletos. — 2. 58 AUG Eiis d'Émathion et de Pedasis. — 3. Fils d'A- inisodare. Il succomba devant Troie sous les coups d'Antiloquc. ATVS, ATTYS, VTTIS OU A T T I \ . I. lïls de Nana , jeune et beau berger de Célènes, en Phrygie. La fable d'Atys appartient à ce qu'il y a de plus mystique dans le culte de Cybèle. — Il fut, dit Ovide, aime de Cybèle. La déesse lui conlia le soin de son culte, mais à con- dition de garder une éternelle virginité. Atys promit et viola son vœu en s'unissant à la fille du lleuve Sangarius. Alors Cybèle, pour l'en punir, lui envoya un tel accès de frénésie qu'il se mutila. Kevenu à Lui-même, il voulut se tuer, mais Cybèle le métamorpbosa en pin, arbre qui dès lors lui fut consacré. — Suivant Dio- dore, Cybèle était fille de Maïon, roi de Pbrygie. Celui-ci l'ayant exposée , des panthères vinrent l'allaiter ; des bergères la recueillirent, et deve- nue grande, elle aima Atys, appelé dans la suite Papas, et l'épousa en secret. Mais son père, quelque temps après, la reconnut, et apprenant son hymen, il fit tuer Atys par les bergères. Délirante de douleur, Cybèle se mit alors à parcourir les campagnes avec de grands cris et au son du tympanon. Cependant la peste et la stérilité visitent la Phrygie , sur quoi l'o- racle ordonne d'ensevelir Atys et de rendre à Cybèle des honneurs divins. — Suivant Pausa- nias , Atys était lils du Phrygien Calaiis. De- venu grand, il passa en Lydie et y introduisit le culte de Cybèle ; ce qui le rendit cher à la déesse. Jupiter, irrité de cette prédilection, en- voya en Lydie un sanglier, qui tua un grand nombre d'habitants et Atys parmi eux. — Le même fond avec des circonstances différentes, se retrouve dans les récits de Servius et d'Ar- nobe. On montrait le tombeau d'Atys à Pessi- nonte, au pied du mont Agdistis. Il.'était révéré dans les temples de Cybèle et associé à elle dans le culte. Ses fêtes, qui se célébraient a rentrée du printemps , duraient trois jours. Le premier était consacré au deuil; on pleu- rait la mort d'Atys; on abattait un pin, au- quel on suspendait son image , et qui était ensuite déposé dans le temple de la déesse. Le second jour était solennisé par une bruyante musique; et le troisième, c'est-à-dire celui où le corps d'Atys était censé retrouvé, par de frénétiques et sanglantes orgies. — Atys était surnommé Berecynthius, du mont Bérécyn- the en Phrygie. Les monuments antiques le re- présentent avec un chalumeau et une houlette. Son culte passa de Phrygie en Grèce, mais fort tard. Le dualisme des sexes ramené à l'u- nité primordiale, tel serait, suivant la conjec- ture de Bœttiger, le sens du mythe d'Athys. AUGÉ OU AUGÉE ( AUGE, AUGEI A), i. Une des Heures. — 2. Fille d'Aléus et de Néœra, de Tégéeen Arcadie. La fable d'Augé est rapportée diversement.— a. Suivant Hécatée, cité par Pau- sanias, Hercule la rendit mère deTélèphe. In- formé de cela, le père d'Augé l'enferma dans un coffre avec son enfant, et les exposa sur la mer. Us furent jetés sur les côtes de la Mysie, où ils AUG furent accueil lis par le roi Tcntliras, dont Auge devint 1 épouse. — b. Suivant d'autres , Aléus chargea Nauplius de jeter sa lille à la mer Au moment qu'on l'emmenait, elle mit au monde Télèphe. Un temple fut érigé a Illithye sur le lieu même (Pausanias). — c. D'après une troisième tradition , Augé devint mère sur le mont Parlhénion, à l'insu d'Aléus, et exposa l'enfant. Une biche le nourrit; des patres de Corythe le trouvèrent, et en mémoire de la biche le nommèrent Téléphos. Cependant Augé, redoutant la colère paternelle, se ren- dit en Mysie, auprès du roiTeuthras, qui, n'ayant pas d'enfants, l'adopta peur fille (Pau- sanias, Hygin;. — d. Enfin, suivant Apollodore, Augé était prétresse de Minerve. Devenue mère a 1 insu de tous, elle cacha le nouveau- né dans le temple de la déesse. Alors la peste et la stérilité v inrent désoler le pays, sur quoi l'oracle annonça que le temple de M inerve était profané. Aléus, ayant découvert le dérègle- ment de sa fille , la remit à Nauplius , comme il a été dit ci-dessus, et exposa l'enfant sur le mont Parthénion ( P'oy. Telephe). On mon- trait le tombeau d'Augé à Pergame, au bord du Caicus, en Mysie. Elle figurait sur le grand tableau de Polygnote, dans la Leschéde Del- phes. AUGIAS ( ACGÉIAS, Al'GÉAS }. Roi des Épéens, en Aulide, fils de Phorbas et d'Hyr- miné ; suivant d'autres, fils d'Éleus, ou de Hélios (le Soleil} , ou de Neptune. Au lieu d'Hyrmine, on lui donne ailleurs pour mère Iphiboë, ailleurs Naupidame. Il est père de trois fils : Agasthène, Phyléc et Eurytus.et d'une fille , Agaraède ( ou Périmède ;. — On le compte parmi les Argonautes. Augias était extrêmement riche en troupeaux. Hercule l'alla trouver, et s'engagea à nettoyer seul et en un jour ses étables, sous la condition que le roi lui donnerait le dixième de ses trou- peaux, ou, suivant Pausanias, une part de son royaume. Persuadé de l'impossibilité de l'en- treprise, celui-ci consentit à tout. Hercule, ayant pris Phyiée, un des fils d'Augias, à té- moin de leur convention, eut recours à un expédient, qui lui fut, dit-on, suggéré par Mé- nédème, fils de Bunéas. 11 détourna l'Alpbée et le Penée au moyen d'un canal, et les fit pas- ser à travers les étables d'Augias. Alors celui- ci, sous prétexte que ce travail avait été im- posé à Hercule par Eurysthée, voulut réduire le salaire ; il nia sa promesse. L'affaire fut portée devant des juges; mais Phylée témoigna en faveur d'Hercule contre sou père, qui le bannit ainsi que Hercule. Plus tard, afin de se faire justice, Hercule marcha contre Augias à la tète d'une armée d'Argiens et de ïïryn- thiens, suivant Apollodore, ou, suivant Pausa- nias , d'Argiens , de Thébains et d'Arcadiens. Mais il se laissa surprendre dans les défilés de l'Élide par les partisans d'Augias, aidés des Molionides Ctéatus et Eurytus, qui lui tuèrent une grande partie de son armée. Augias était alors malade. Outre les Molionides, on compte AtrR encore parmi ses auxiliaires le héros Ama- ryncée, les Pyliens et les Piséens. Hercule surprit à son tour les Molionides près de Cléone et les tua ; puis, tombant sur Augias, il dévasta sa ville et ses campagnes, et le tua lui-même ainsi que ses fils. — Suivant Pausanias, Hercule, en considération des services de Phylée, lui re- mit les États de son père ainsi que les captifs, y compris Augias même, qui mourut de vieillesse. Augias n'était roi que d'un quart des Épéens. La tradition le place tantôt à Élis, tantôt à Pise. AULA. Lisez AURA. aulétes ou aulestes. Tyrrhénien , fils de Tibéris (le Tibre) et de la nymphe Manto, frère d'Ocnus, et fondateur de Pérouse. Ii lut tué par Messape (Virgile). alliades. Nymphes, protectrices des bes- tiaux. aulis. r. Surnom de Jupiter, de Diane et d'Apollon. — 2. Fille d'Ogygès et de Thébé, qui aurait donné son nom à la ville d' Aulis en Bœotie. Étienne de Byzanee la dit fille d'Evonymus, fils de Céphissus. Aulis était une des trois déesses qui présidaient aux serments. — foy. Alaecomenia. auloiv. Arcadien, fils de Tlésimène. Un héroum lui était consacré à Sparte. aulomades. Nymphes des vallons. Foy. VAIAONIAi aulomos (d'Auton, avXwv, vallon). Sur- nom d'Esculape a Cyparissies en Messénie, où il avait un temple. Ati\Ès. Roi de Daunie. aui\us. Guerrier de l'Apennin, allié d'Énée, et tué par Camille. Son père se nommait A un us comme lui. aura. i. Fille de Lélas et dePéribée; sui- vante de Diane, agile comme le vent. Elle fut aimée de Baechus , et devint mère de deux enfants jumeaux. Saisie d'un transport fréné- tique, elle déchira l'un d eux, et se précipita ensuite dans une fontaine, où elle périt — 2. Un des chiens d'Acléon. — 3. Nom de la ca- vale de Phidolas de Corinthe. Aux jeux isthmi- ques, son conducteur étant tombé , elle par- courut seule l'arène, obtint la victoire, et se présenta d'elle-même devant les juges du con- cours. aurigéna. Issu de l'or, c'est-à-dire de Ju- piter, métamorphosé en pluie d'or. Surnom de Persée (Ovide). aurïnia. Prophétesse germanique, révérée comme une divinité (Tacite). aurophite. Épouse d'Ocitus et mère de Cycnus (Hygin). aurore (eos, aurora), déesse, fille d'Hypérion et deTheia, ou d'Euryphaessa , ou bien encore de Pallas, et sœur d'Hélios (le soleil) et de Séléné (la lune). Pour répan- dre la lumière sur la terre et dans le ciel , elle quitte chaque matin la couche de Tithon, son bien-aimé , et s'élance du sein de l'Océan, emportée par deux coursiers rapides , Lampos et Phaéthon. Mais elle n'est pas seulement chargée de faire apparaître les premières AÛR $9 lueurs du matin; elle accompagne, dans sa course diurne, son frère Helios, et ne se re- pose ainsi que le soir. De là vient que les poètes employaient indifféremment son nom pour désigner les diverses parties du jour, et quelquefois le Jour en général. Dans Hé- siode, cette dernière divinité (Héméra) est bien distincte de J'Aurore, mais chez les tra- giques et dans les poètes postérieurs leurs mythes sont continuellement confondus. En général, les traditions homériques relatives à l'Aurore ont été assez fidèlement suivies par les auteurs plus modernes et ies mytho- graphes latins. — L'Aurore fut aimée de plu- sieurs amants mortels. Elle enleva Orion , dont la beauté l'avait séduite, ce qui irrita les Dieux contre elle, jusqu'à ce que Diane eût tué son favori à coups de flèches. Elle aima ensuite Clitus, qui partagea son trôn? d'or, dans le séjour des dieux immortels. A celui-ci succéda Tithon , car Vénus , dit Apol- lodore, rendait souvent l'Aurore amoureuse pour se venger de ce qu'elle avait accordé ses faveurs à Mars. Elle obtint l'Immortalité pour son nouvel amant, dont elle eut deux lils, Memnon et Emathion, et le métamorphosa en cigale, lorsque la vieillesse lui eut rendu la vie insupportable. Ce fut pour le premier des enfants que lui avait donnés Tithon qu'elle demanda des armes à Vulcain (Voy. Memnon); et à la mort de ce fils chéri lés larmes de l'Aurore, qui ne doivent jamais s'arrêter, formèrent la rosée du matin. — Unie à Astrée, l'Aurore eut de lui Borée, Zéphyre, le Notus , Hcosphoros, ou l'étoile du matin, et les autres astres. Céphale, enlevé par la déesse , sur le sommet de l'I ly mette , et transporté en Syrie , eut d'elle Phaéthon ; il put ensuite retourner auprès de sa chère Procris. — La manière dont les poètes repré- sentent l'Aurore varie un peu suivant l'âge des diverses traditions. Dans Homère, elle accomplit sa course, portée sur un char que traînent deux chevaux; plus tard on lui donne indifféremment le biga et le quadrige. Elle est couverte d'un voile et a des ailes : son attelage est rouge couleur de pourpre ou de safran ; les chevaux sont blancs ou d'un rouge vague. L'attribution de ces couleurs diverses au char et aux coursiers de l'Aurore doit sans doute son origine aux nuances dont l'horizon se colore , quand le jour commence à poindre; Jacobi repousse cependant cette explication toute naturelle; il prétend que le rouge ou safran est une couleur prise sim- plement parmi celles que s'attribuaient les héros et les dieux. « Les Dioscures, dit-il, ont aussi des chevaux blancs ou rouges, et d'au- tres déesses que l'Aurore ont, comme elle, des bras roses et des vêtements couleur safran. » — L'Aurore était encore représentée portée sur le cheval Pégase, dont Jupiter lui avait fait présent, ou traversant les cieux avec lui et portant une torche. Voici les nombreux surnoms par lesquels le poètes se sont plu à 60 AUT désigner cette déesse : Aigleessa. Lampro- phaes i Phaenna , l.i brillante; Charopé, l'en- jouée ; Ckionoblèpharos , aux paupières de neige ; Chrysothronos . Euthronos , au trône splcndide; Dia , divine; Euplocamos , à la belle chevelure; Èrigeneia, Krocopeplos, aux vêtements de safran , Lcucopolos, Lcucippos, aux chevaux blancs ; Lcucoptcros , aux ailes blanches; Monopolos, portée sur un seul cheval; Phaesphoros . Phaesimbrotos , qui donne la lumière ; Rhodopèchys, aux coudes de rose; Rhododacty los , aux doigts de rose; et dans les poètes latins Littea, rose, PalUda, pâle, Purpurea, pourpre , Roscida , qui s'é- chappe en rosée, Vigil , qui veille. al si a. Nymphe, amante de Protée et mère de Méra. ausox. Fils d'Ulysse et de Calypso, ou d'Ulysse et de Circé. Le pays des Aurunces et ensuite l'Italie entière fut nommée d'a- près lui Jusonie. Suivant Xénagoras, les lils d'Ulysse et de Circé étaient : Rémus, An- lias et Ardéas. alster. Le vent du raidi (le Notus des Grecs). Voy. Vents. autésiox. Thébain, Fils de Tisamène , petit-fils de Thersandre, et arrière-petit-lils de Polynice; père de Théras et d'Argée. Il s'exila de Thèbes , par ordre de l'oracle , et se rendit chez les Doriens du Péloponnèse. althocos. Fils d'Apollon et de Cyrène et frère d'Aristee, d'Argée et de Nomius. 11 na- quit sur le mont Cyra en Afrique. Arrivé à l'âge mûr, il se rendit en Thessalie, et avec ses frères (A ristée excepté) prit possession du royaume d'Hypseus, son aïeul. Voy. Argée et A RISTÉE. althroxius. Compagnon d'Énée, tué par Salius. autocr ateir/E. Les puissantes. Surnom des Euménides. Ali toi» A iis (autolaos,). Fils naturel d'Arcas. Esculape, ayant été exposé "après sa naissance, ce fut Autolaùs qui le trouva et qui l'éleva. altoléox. Crotoniate. C'était la coutume chez les Locriens Opuntiens de laisser une place vide au front de la bataille; cette place était celle d'Ajax, fils d'Oïléc , leur hé- ros national. Voy. Ajax. Une guerre ayant éclaté entre les Locriens et les Crotoniates, Autoléon voulut profiter de ce vide pour pé- nétrer au milieu des rangs ennemis. Mais l'om- bre du héros le blessa grièvement à la hanche (suivant d'autres, à La poitrine) et le contrai- gnit de se retirer. Comme il souffrait beau- coup de sa blessure, l'oracle lui ordonna de se rendre dans l'ile de Leucé et là d'apaiser par des sacrifices l'ombre d'Ajax. Autoléon obéit, et il obtint en effet sa guérison. De plus il rencontra dans l île de Lcucé l'ombre d'Hélène. Celle-ci le chargea de dire au poète Stésichore, qui avait perdu la vue pour avoir inédit d'elle, que s'il tenait à revoir la lu- mière, il devait composer un chant de rétrac- AUT tation. Stésichore le fit, et recouvra la vue (Conon). Pausan as raconte la même histoire du Crotoniate Léonyme. autolycus (altolycos). i. Fils d'É- richthonius. — 2. Fils de Mercure (ou de Dae- dalion) et de Chioné (ou de Philonis , ou en- core de Télaugé ); époux d'Amphithée (ou de Nééra, fille de Péreus) ; père d'Anticléc et d'/Etimus : Apollodore lui donne de plus pour fille Polymède, mère de Jason. — Autolycus, dit Homère, remportait en fourberie sur tous les hommes ; il avait reçu ce don de Mercure. La tradition le représente comme un subtil voleur. Il déroba le célèbre casque d'Amyntor, les bœufs d'Eurytus dans l'île d'Eubee, et ceux de Sisyphe. Ce dernier vol s'étant renou- velé à plusieurs reprises , Sisyphe, pour dé- couvrir le voleur, fit une marque à son bétail, et de la sorte il le reconnut ensuite parmi les troupeaux d'Autolycus. A cette occasion, Si- syphe se lia, dit-on, secrètement a\ec Anticlée, qui devint plus tard l'épouse de Laërte. — Autolycus habitait sur le Parnasse. Dans un voyage qu'il fit à Ithaque , ce fut lui qui nomma Ulysse, son petit-fils , lequel venait de naître. Ulysse dans la suite l'alla voir, et il fut blessé par un sanglier dans une chasse sur le Par- nasse. — Autolycus avait le don de changer de forme à volonté, ou, suivant Hygin, de métamorphoser tout ce qu'il avait dérobé. Ce fut lui qui enseigna à Hercule l'art de la lutte. Apollodore est le seul qui le compte parmi les Argonautes, le confondant avec le fils de Déimachus. — 3. Thessalien , fils de Déimachus. Il accompagna Hercule dans son expédition contre les Amazones; puis s'étant par hasard écarté ainsi que ses deux frères, Déilion et Phlogius, il habita Sinope jusqu'à l'arrivée des Argonautes, auxquels ils se joignirent tous les trois. — Suivant Strabon , Autolycus était le fondateur de Sinope, où il était révéré comme dieu et avait un oracle. Lucullus, après la prise de la ville, s'empara de sa statue et la transporta à Rome. Selon Hygin, il était fils de Phryxus et de Chalciope et frère de Phro- nius, Démoléion, et Phlogius. automaté. 1. Surnom de Vénus. Voy. MelibÉe. — 2. Danaïde, épouse de Busiris, l'un des fils d'Égyptus, ou, suivant Pausanias, épouse du fils d'Acbseus, Architélès, qui était venu à Argos avec Arcandre et Phthiotis. auto .11 ati a. La Déesse du bonheur, celle qui mène toute chose indépendamment des efforts et du mérite des hommes. Timoléon, au rapport de Plutarque et de Cornélius Népos , lui avait érigé un temple dans sa maison. automédon. Fils deDiorès, compagnon d'armes d'Achille , et conducteur de son char au siège de Troie. Selon Hygin, il s'embarqua à Scyros avec dix vaisseaux. D'après Virgile, il fut aussi le compagnon d'armes de Pyrrhus , fils d'Achille. AUTO MÉDUSE ( AUTOMÉDOUSA ). Fille d'Alcathous, épouse d'Iphiclès, mère d'Io- laiis. Voy. Alc.vthous. AUX Autonoé. i. Fille de Nérée et de Doris. — a. Fille de Cadmus et d'Harmonie ; sœur de Poiydore; épouse d'Aristée et mère d'Actëon (Hésiode et Apollodore} ; ou, suivant Pausa- nias, mère de Polydore. Elle prit part au meurtre de Penthée, fils de sa sœur Agavé, que celle-ci , dans ses fureurs de bacchante , déchira elle-même. De douleur, au spectacle des infortunes de sa famille , elle quitta Thè- hes et se retira à Érinée , bourg dépendant de Mégare,où l'on montrait effectivement le tombeau d'Autonoé. Elle reçut, ainsi que ses sreurs , les honneurs héroïques. — 3. Danaïde, épouse d'Euryloque, fils d'Égyptus. — 4. Fille de l'Argonaute Céphée. Voy. Antinoe. — 5. Fille de Péireus. Elle eut d'Hercule Palé- inon. — 6. Une des esclaves de Pénélope. autonome. Une des Néréides. autonoïïs (autonoos). i. Chef grec, tué par Hector. — 2. Troyen tué par Patro- cle. autopiionos. Thébain, père de Lyco- phron. auxésia ( de aO£co). Celle qui donne la croissance au grain semé. Surnom de Pro- serpine.— D'après une tradition trézénienne , deux jeunes filles, Auxésia et Damia , vinrent de Crète à Trézène , et furent lapidées avec d'autres personnes dans une émeute. Après leur mort elles furent révérées des habitants , comme des divinités. Leur fête se nommait Lithobolia. — Tradition d' Épidaure et iïÈ- gine. Les champs d'Épidaure étant devenus stériles, les habitants s'adressèrent à l'oracle de Delphes. Le dieu leur ordonna d'ériger à Auxésia et à Damia des statues qui ne fussent ni de pierre, ni d'airain, mais de noble bois d'olivier. En conséquence les habitants d'É- pidaure prièrent les Athéniens de leur laisser prendre chez eux un olivier. Les Athéniens y consentirent; mais à condition que chaque année ils sacrifieraient à Minerve ( Athéné Agraulos, celle qui donne aux champs la fé- condité) et à Érechthée (le dieu des eaux fer- tilisantes). Ces conditions remplies, la stéri- lité cessa. Égine (v. 540 av. J. C.) , s'étant déta- chée d'Épidaure, sa métropole , les Éginètes dérobèrent à ceux d'Épidaure les statues des déesses, que les deux villes avaient jusque-là révérées en commun, et ils les transportèrent au centre de leur île, dans la district d'OEa , où ils instituèrent des sacrifices, des chœurs et des mystères en l'honneur d'Auxésia et de Damia. Cependant les Épidauriens cessèrent de sacrifier à Athènes. Informés alors du vol des statues consacrées , les Athéniens som- mèrent les Éginètes de les rendre, et, sur leur résistance , ils tentèrent de les reprendre de force. Déjà ils avaient passé des cordes àl'en- tour et se mettaient en devoir de les traîner, lorsque soudain le tonnerre se fit entendre; la terre trembla ; les Athéniens furent frappés de démence et s'entretuèrent. Un seul survécut pour rapporter la nouvelle. Tel était le récit des Athéniens. Suivant les Éginètes , tandis AVE Gl que les Athéniens tiraient à eux les statues, elles tombèrent d'elles-mêmes à genoux .pos- ture qu'elles gardèrent dans la suite. Suivant Ottfried Millier, Damia et Auxésia ne sont autres que Cérès et Proserpine. — Une fête nommée Dameia se célébrait à Tarcnte en leur honneur. auxétès. Celui qui donne la croissance. Surnom de Jupiter et de Pan. auxidénos. Celui qui fait abonder la ruse. Surnom de Mercure ( Hésychius). auxithalès. Celui qui donne l'accroisse- ment à la végétation. Surnom deGé (la Terre), de Cérès, d'Adonis et d'Esculape. auxitrophos. Même sens que le précé- dent. Surnom des Nymphes. auxo. 1. Une des Heures, fille de Jupiter et de Thémis. —2. Ancienne divinité de l'Attique, ayant trait au progrès de la végétation. Pau- sanias la donne pour une Grâce athénienne (Charis). Elle était invoquée à Athènes dans la formule du serment civique. Voy. HÉ- GEMONE. auxoméné. Celle qui croît. Surnom de la Lune. a va et an a. Divinités des Sépharaïtcs, les mêmes probablement qu'Adramêlech et Ana- mélech, c.-à-d. le Soleil et la Lune. aventia. Déesse des Helvétiens. AVENTINA OU A VENTILE NSI S. Surnom de Diane et de Minerve . qui avaient des temples sur le mont Aventin à Rome. Celui de Diane avait été bâti par les Romains et les Latins réunis, sous le règne de Servins Tullius. Des cornes de vache merveilleusement grandes et belles se voyaient à l'entrée , et rappelaient l'événement que voici : Un Sabin avait élevé une génisse d'une taille et d'une beauté qui semblaient tenir du prodige. Les devins an- noncèrent que l'État dont un citoyen immole- rait à Diane cette génisse obtiendrait la do- mination sur tous les autres. En conséquence le Sabin la conduisit au temple de la déesse sur le mont Aventin pour l'immoler. Mais un prêtre romain lui conseilla d'aller d'abord se laver dans le Tibre. Tandis que le Sabin des- cendait vers le fleuve, le Romain sacrifia la génisse. aventinus. 1. Fils d'Hercule et de la prê- tresse Rhéa, allié de Turnus. —2. Roi des Aborigènes. Il fut tué et enseveli sur le mont qui prit de lui le nom d'Aventin. ave rna j uno. La Junon de V Jverne,c'c&l- à-dire Proserpine, souveraine du royaume des ombres. averne(avernus); on trouve aussile plu- riel neutre Averna ; en grec aornos, de à privatif et ôpvtç oiseau.— Lieu quelconque, ca- verne, lac, marécage, dont les exhalaisons em- poisonnées éloignent ou tuent les oiseaux. Tel- les étaient, suivant les récits des historiens d'A- lexandre, les cavités averniennes d'Adiabène en Mésopotamie. L'imagination des anciens, frappée de la solitude et de la mystérieuse horreur de telles localités, les transforma en 62 A Xl entrées des enfers. L'Averne d'Italie, l'A- verne de Virgile, celui par lequel il introduit Énée dans le royaume des morts, est de tous le plus connu. C'était un lac situé à quelque distance de Naples, aux environs de Pouzzoles et de Baies. Ce lac (le lourd , le silencieux A \ crue des poètes) est entouré de collines. Un sol tout volcanique, des sources d'eau bouil- lantes qui jaillissent ça et là, de lugubres cavi- tés, des rochers qui se dressent comme de noi- res murailles, donnent au paysage un caractère profond de tristesse et de mystère. Un peu l>lus loin étaient les champs élyséens et le lac d'Achérusie. Au temps de Virgile, les hauteurs qui forment l'enceinte du lac étaient couver- tes d'épaisses forêts, c'étaient les luci avertit consacrés à Hécate. — Longtemps avant Vir- gile, l'imagination dos Grecs avait fait de ce lieu l'entrée des enfers. Déjà Lycophron place là le Cocyte , le Pyriphlégéton, et les Cimmé- riens.qni habitent près du lac une ville sou- terraine, privés à jamais de la clarté du jour. Une tradition bien plus ancienne que Lyco- phron , et qui se trouve déjà dans Homère, plaçait l'une des entrées des enfers dans l'in- connue et fabuleuse Hespérie. — Le lac for- mait l'entrée proprement dite des enfers. Les cavités voisines étaient des sortes de soupi- raux par lesquels, au rapport de Cicéron, on évoquait les âmes des morts. Les données fondamentales du récit de Virgile ont généra- lement servi de base aux poètes latins posté- rieurs, tels que Silius Italicus et Stace. Du reste le nom d'Arerne , de lac d'Averne , dési- gne dans les poètes, non point toujours l'en- trée des enfers, mais souvent aussi les enfers mêmes. De plus, il paraît que l'Averne fut per- sonnifié chez les Romains dans un dieu de même nom, dieu du lac ou des enfers. Ser- vius, en effet, raconte que , le lac ayant été violé sous Auguste, la statue d'Averne se couvrit de sueur, et que les prêtres durent l'apaiser par des sacrifices expiatoires. — Le lac est encore connu aujourd'hui sous le nom de lago d'Averno ou lago di. Tripergola ; à peu de distance on voit les ruines d'un temple d'Apollon, ainsi que la grotte dite delà Si- bylle de Cames. L'empereur Auguste fit joindre par un canal de communication le lac d'A- verne au lac Lucrin, et celui-ci à la mer. Ce canal a entièrement disparu. Du reste, le tremblement de terre de i538 a bouleversé toute cette localité. Voy. Aorxos. A\ ERBCNCUS OU AVER BUIS C ANUS. Celui qui détourne les calamités (de averruncare, détournerj. i. Divinité romaine protectrice des champs. — 2. .Surnom des autres divinités en tant que protectrices. Voy. AroTRor-Es. vyistepor. Celui qui stupéfie les oiseaux . Surnom de Priape, dont l'image placée dans les vignobles et les jardins, servait d'èpouvan- lail contre les oiseaux. axées. Fils de Clymène, roi des Orchorné- ntens. axiéros. Fille de Cadmilos; l'un des trois \/A\ Cabires de Samothrace. Suivant le scholiaste d'Apollonius, ce nom désigne Cérès. Voy. Ca- bires. axiocersa et AxiocERSos ( Troserpine et Pluton). Cabires de Samothrace. Voy. Ca- bires. axioché. Nymphe. Elle eut de Pélops Chrysippe. Voy. Atrée. axiox. 1. Fils de Phégée de Psophis, et frère de Téménus et d' Arsinoé (ou Alphé ibée). Axion et Téménus sont les mêmes qu'A?énor et Pronoûs. Voy. ces noms. — 2. Fils de Priant, tué par Eurypile, fils d'Évémon ( Pausanias). amopoexos. La vengeresse. Surnom sous lequel Hercule éleva à Sparte un temple à Minerve après avoir vengé la mort d'OEnos sur ses meurtriers. Hippocoon et ses fils. axios. Dieu fleuve de Macédoine. Il eut de Péribée Pélégon, qui fut père d'Astéropée. axiothée. Épouse de Prométhée, et mère de Deucalion. Voy. Prométhée. axitÈs. Surnom de Bacchus à Hérée, en Areadie. AXUB.Le même qu'Anxurus. axilos , d'Arisbé, en Troade ; fils de Teu- thranus, tué par Diomède an siège de Troie. azax. Fils d'Arcas et de la nymphe F.rato, frère d'Aphidas et d'Élatus, père de Clitor. Le canton dont il avait hérité de son père prit de lui le nom d'Azanie. A sa mort on cé- lébra des jeux funèbres, dans lesquels eurent lieu les premières courses. azéidès. Nom patronymique d'Actor fils d'Azeus. azer. t. Le feu adoré des mages. — j- 2. Un des attributs de Dieu.— 3. L'ange qui préside au soleil. — 4. Idole que le père d'Abrah am adorait, selon les Arabes. azésia. 1. Surnom de Proserpine. — 2 Sur- nom de Cérès. On suppose qu'il dérive de ocÇodvîiv, sécher les fruits de la terre, ou de Çr,T£Ïv, chercher. azeus. Fils de Clyraénus, d'Orchomène; frère d'Erginus, de Stratius, d'Arron, et de Pyléus; père d'Actor et aïeul d'Astioehe. Il marcha avec ses frères contre Thèbes pour vengerla mort de Clyménus, tué par les habi- tants de cette ville pendant la fête de Neptune. azoxes 'AZONi). Servius nomme ainsi les dieux qui n'étaient pas fixés à une région particulière des cieux et qui étaient partout révérés. azoros. Pilote du navire Argo et fondateur de la ville pélasgique d'Azoros, selon Hésy- chius. azourcheb. i. Le plus grand de tous les Anges, selon les traditions des mages, et ce- lui qui préside au feu. — 2. Temple construit dans la ville de Balkh par le roi Gouchasp, et détruit par Alexandre. azbaël ou azr vil. L'Ange de la mort dans la mythologie maliométane, et celui qui reçoit les âmes des mortels à leur dernier soupir. BAA BAC baal, beel ou bel. Le dieu principal des Assyriens, des Phéniciens, des Carthaginois, des anciens Chananéens , et généralement des peuples sémitiques de l'Asie occidentale. Le nom de Baal signifie maître ou seigneur. Suivant les lieux , les temps et l'intelligence de ses adorateurs, c'était l'être suprême , le dieu par excellence, ou le soleil, ou bien encore une planète, tour à tour ou peut-être simul- tanément. Dans la cosmogonie chaldéenne dcBérose, c'est Bel qui divise en deuxûmor- ca et produit par là le ciel et la terre. Dans la légende phénicienne de Sanchoniaton, il appa- raît comme fils deCronus. Les anciens l'identi- fient les uns avec Cronus ou Moloch, les au- tres avec l'Hercule tyrien. Ses fêtes étaient souillées, dit-on, par de honteuses pratiques et par le sang des victimes humaines. Les Israé- lites se laissèrent plus d'une fois aller à ce culte, comme on le voit par les admonesta- tions que leur adressent les prophètes. — Ce substantif et son pluriel Baalim s'emploient absolument, dans le style biblique, pour dé- signer les dieux des païens. — Le nom de Baal se retrouve comme base dans divers noms de divinités sémitiques dont l'essence est peu connue. Voy. les articles suivants. baalath. Nom générique de la divinité à Carthage , ou , suivant d'autres , forme ou flexion de Baal. baal-béritb. Seigneur de l'alliance. Di- vinité des Phéniciens , selon Banier. Baal-Bé- rith avait un temple et une statue à Sichem. D'autres écrivent Baal-Béryte , c'est-à-dire Seigneur ou patron de Béryte. baal-gad. Seigneur de la fortune. Div i- nité phénicienne, la même que la Bonne For- tune des Grecs et des Romains. BaaI-Gad était particulièrement révérée dans la ville de même nom , située au pied du mont Hermon , dans la Palestine. Des mythologues l'identifient avec la lune. baal-méon. Divinité syrienne adorée dans la ville de la Palestine qui porte le même nom. baal-pharas. Seigneur du mal. Divinité syrienne, dont l'existence est contestée. BAAL-PÉOR, BAAL-PIIÉGOR OU BELPHÉ- gor. Divinité des Moabites, des Madianites et des Ammonites, à laquelle les Israélites, comme on le voit dans l'Ancien Testament portèrent souvent un hommage adultère. Se- lon Suidas et plusieurs Pères de l'Église , c'é- tait Cronus même ( ou Baal) , ainsi appelé du mont Péor ou Phegor, où l'on célébrait des mystères en son honneur. Suivant d'autres, ce serait au contraire la divinité qui aurait donné son nom à la montagne. C'est le sentiment de D. Calmet , qui, décomposant le nom de Péor ou Phégor, y retrouve le dieu égyptien Hortis. Suivant Sclden, Baal-Péor serait le dieu des enfers et l'analogue d'Anubis, D'autres l'identifient avec Priape, et le considèrent comme le symbole de la force productrice. bxalsemes. Seigneur des cieux. Divinité phénicienne et carthaginoise. D'après San- choniaton, ce serait le soleil. baal -th ares. Divinité protectrice de la ville de Tarse. ba.vltis ou beltis. Déesse des nations syriennes et phéniciennes particulièrement adorée à Byblos. La même qu'Astarté, selon quelques mythographes; sœur d'Astarté et femme de Saturne , suivant Sanchoniaton. baal-tsephon. m Dieu sentinelle. Nom d'une idole que les Égyptiens avaient placée dans le désert pour arrêter les Hébreux. BAAL-ZÉBOUB OU BAAL-SEBOU B. Foy . Beel-Zébub. baarder-SjV.efells-aas. Géant et sor- cier célèbre dans les fables de l'Islande. baau ou baaut. La Nuit primordiale, sui- vant Sanchoniaton. Elle figure avec Colpyah ( le vent, le souffle de l'esprit) au début de la cosmogonie phénicienne. bab. Père. Le feu, considéré comme père et principe de toutes choses , chez les Parses. babactès. Surnom de Bacchus. babia ( myth. syr. ). Divinité particulière- ment honorée à Damas, et que Selden regarde comme la déesse de la jeunesse. babylon. Fils de Bélus et fondateur de Ba- bylone. babylon. Nymphe aimée d'Apollon , dont elle eut Arabus. babys. Frère de Marsyas. Apollon se dis- posait à le traiter comme son frère , mais Mi- nerve ayant intercédé en faveur de Babvs , il lui fit grâce. BACCHANALES (BACCH AiVALI A ). Fêtes de Bacchus en Italie, et notamment à Rome, Importées de la Grèce, elles ne différaient point pour le fond des Dionysies Grecques. Elles se célébraient pendant la nuit, avec des transports délirants , au bruit des tympanons et des cymbales phrygiennes : à l'origine, les femmes seules avaient droit d'y prendre part. Mais dans la suite , vers l'an de Rome 556, des hommes (Campaniens ou Étrusques la plu- part) y furent admis , et introduisirent l'en- ivrement des festins. Les Bacchanales don- nèrent lieu alors à d'affreux désordres. Enfin le sénat, par un décret d'une sévérité salutaire, abolit toutes ces honteuses fêtes, l'an de Rome 506, sauf quelques anciennes pratiques, qu'il laissa subsister. — Les Bacchanales furent de nouveau célébrées sous les empereurs, et avec des excès plus monstrueux que jamais. — Voy. Liberalia et Dionysies. bacchantes , prêtresses de Bacchus. On désignait sous le même nom les femmes laï- ques qui, voulant célébrer les fêtes du dieu, se modelaient sur les Bacchantes. Toutes en- semble couraient les rues pendant la nuit, <>4 BAC demi-nues et seulement couvertes de peaux de tigres ou de panthères légèrement filées sur les reins avec des ceintures de lierre et de pampre; elles étaient armées de thyrscs et aussi parfois vêtues de la bassaris et de la crocote, tuniques légères et transparentes comme la gaze. Quelques-unes, éehevelées, portaient des flambeaux allumes , poussaient des hurlements, et se répandaient dans les campagnes, gravissant les monts, errant le long des fleuves et à travers les bois. A leurs cris se mêlaient les sons des flûtes , des cym- bales, des tambours et des grelots attachés à leurs vêtements. — Primitivement , les Bac- chantes devaient être des vierges et garder la chasteté qui présidait à ces fêtes ; mais la plus grande licence fit bientôt dégénérer l'accomplissement des rites orgiaques en de grossières orgies. DACCii v\ts. On donnait ce nom aux prê- tres de Bacchus et aux hommes qui, déguisés en satyres et en faunes, suivaient les Bac- chantes, les uns à pied, les autres montés surdesàncs, traînant après eux des boucs ornés de guirlandes, pour les immoler à Bac- chus. baccheios, le dieu bachique, surnom sous lequel Dionysos était adoré à Sicyonc et à Corinthe; sa statue était de bois, dorée en partie , et avait la face colorée de rouge (Pausanias). bacchémox , fils de Persée et d'Andro- mède. bacches, génie étrusque, disciple de Tagès, qu'il représentait et dont il devait con- tinuer la doctrine. bacchétis. — Voyez Begoë bacchie, fille de Bacchus; sa mère est inconnue. Quelques mythologues faisaient descendre les Bacchiades de Corinthe, de Bacchus par Bacchie. bacchus (en grec dioxysos, dieu de Nysa), le jeune et beau dieu du vin, fils de Jupiter, suivant les traditions les plus géné- rales, qui ne s'accordent nullement sur le nom de sa mère. Les opinions populaires, ras- semblées par Diodore, le font fils de Sémélé, de Cérès, ou d'Argé, ou d'io ; le maître des dieux peut encore l'avoir eu de Proserpine ou d'Isis. D'autres auteurs le font fils de Lé- thé; Philostrate lui donne pour père Indus, et une tradition, dont nous allons reparler, Ammon, qui l'eut d'Amalthée. Le lieu de nais- sance du dieu est aussi peu certain que le nom de sa mère ; il est transporté, suivant les traditions locales , de Thèbes aux Indes, en Libye, en Crète, à Dracanum, à Naxos, à Élis, à Éleuthère, à Téos. Une telle confusion a donné lieu à Cicéron et à Diodore de dis- tinguer trois et même cinq Bacchus différents ; mais cette opinion, qui prend sa source dans un grossier evhémérisme, n'a pas de valeur réelle ; les transformations successives et les nombreuses variantes qui se rencontrent dans le mythe du dieu sont dues sans doute au BAC génie des différents peuples qui adoptaient le nouveau culte; elles ne sont que des faces diverses de la même idée primordiale. — Sui- vant la tradition la plus populaire, Bacchus eut pour mère Sémélé. Celle-ci ayant péri avant que son fils fût né, Jupiter sauva l'en- fant, et l'enferma dans sa cuisse, où il resta tout le temps que sa mère aurait dû le nour- rir dans son sein. Apollonius dit que ce fut Mercure qui préserva le jeune enfant des flammes, et une autre version qu'il dut son salut à la nymphe Dirce, fille du fleuve Aché- loùs. — Remis à Mercure ou a Proserpine, ou encore à Rhéa par Jupiter , Bacchus fut confié aux soins d'Ino etd'Athamas, qui reçurent ordre de l'élever à Orchomène sous des vête- ments de fille. Pausanias nous a conservé une tradition suivant laquelle ce ne serait pas ainsi que le jeune dieu serait parvenu entre les mains d'Ino. On racontait à Brasies, ville du Péloponnèse, que Cadmus, informé des amours de sa fille Sémélé, la fit enfermer dans un cof- fre avec son enfant et jeter à la mer. Le cof- fre ayant été poussé par les flots sur les côtes de Brasies, les habitants trouvèrent la mère morte; mais l'enfant respirait encore, et fut emporté par Ino, qui l'éleva dans une grotte. La plaine où l'on avait trouvé le coffre con- serva le nom de Jardin de Bacchus. La tra- dition qui le fait fils d'Ammon et d'Amalthée dit que. son père, ayant peur de Rhéa, cacha l'enfant dans une grotte à Nysa. Cette vil/e était située dans une des îles du lac de Triton. Ammon remit l'enfant à Nysa , fille d'Aristée, qui fut gouverneur de Bacchus, et Minerve se chargea de le protéger. La jalouse fureur de Juno.u força Jupiter de changer son fils en bouc ; il le confia à Mercure, avec ordre de le remettre aux nymphes de Nysa , qui l'éle- vèrent dans une grotte, et durent plus tard à la reconnaissance du dieu d'être placées parmi les astres (Voy. Hyades}. Au nombre des nourrices de Bacchus figurent Bromie et Bacché ; Mystis l'instruisit dans les mystères ; les Muses, les fleuves, les Lydiœ, ies Bas- sarae, contribuèrent à son éducation, qui, sui- vant Diodore, fut commencée à Naxos par- les nymphes Philia, Koronis et Cléis. Dans Apollonius, c'est Macris, fille d'Aristéi, qui reçoit Bacchus des mains de Mercure et le nourrit de miel dans une grotte; puis, pour- suivie par Junon, elle se réfugie à Schérie chez les Phéaciens. DansNonnius, les Curetés et les Corybanles l'élèvent en Eubée. Enfin une tradition , conservée chez les habitants de Patras, le fait élever à Mesatis, où les Pans cherchèrent à le faire périr. La con- fusion produite par ces versions différentes s'augmentera encore si l'on remarque que , Bacchus ayant été confié aux nymphes sur le mont Nysa en Thrace , ce lieu de naissance a varié suivant les pays que le dieu a par- courus : on trouve des monts de Nysa dans toutes les localités où le culte de Bacchus et la culture de la vigne avaient pénétré. - BAC Formé par Silène, ou par Arutée, à la verta et a l'amour de la gloire , il fut frappé, au début de son adolescence, d'une sorte de folie par la haine de Junon. — Suivant Hygin , il alla consulter l'oracle de Dodone; un marais en- travait sa marche , il le passa sur un âne, qu'il plaça ensuite parmi les constellations ou au- quel il accorda le don de la parole. L'âne pa- rait ainsi , dès le début, au mythe de Bacchus; c'est un âne qui sert de monture à ce dieu lorsqu'il combat les Titans, qui s'effrayent de la voix insolite de l'animal ; enfin Silène est toujours représenté monté sur un âne. Il par- courut ensuite tout l Orient ; en Egypte , on le voit accueilli par le roi Protée ; en Syrie, il lutte contre Damascus, qui s'oppose à l'intro- duction de la culture de la vigne.- vainqueur de son rival, il continue sa course vagabonde, traverse le Tigre sur un tigre que Jupiter lui envoie (Ps-eudo-Plutarque, de Flum) , \etie un pont sur l'Euphrate, et commence à fonder la civilisation des contrées indiennes. — Dans cette expédition mémorable, les nymphes, les fleuves et Silène formaient son cortège particu- lier, qui était grossi d'une troupe innombrable de Pans, de Eaunisqucs, de Satyres, de Curètes, dont Nonnus donne la nomenclature dans ses Dionysiaques (livre III). Bacchus ne trouva pas partout un accueil favorable. Ainsi Myr- rhanos et Deriades, avec ses trois généraux Blemys, Orontes et Oryandes, combattirent contre lui. Mais le dieu fut vainqueur; il en- seigna aux Indiens l'art de cultiver la vigne, leur apprit à honorer les dieux , et leur donna des lois. Le poëme que Nonnus a composé sur cette conquête de l'Inde n'a qu'une mé- diocre valeur mythologique; le poëte donne sur les phases de cette expédition une foule de détails qui sont évidemment de son invention et ne sauraient figurer ici. — On voit ensuite Bac- chus apparaître en Phrygie, auprès de Cybèle ou de Rhéa, qui lui donne un vêtement pur, et rin'tie aux mystères. Puis, il combat les Ama- zones à Panaema, fait un grand carnage de ces femmes guerrières. Suivant une autre tradi- tion, il fit au contraire alliance avec les Ama- zones , qui l'aidèrent à vaincre Cronos et les Titans, par lesquels Ammon avait été dépouillé de son royaume de Libye. Cette même tradi- tion se représente sous une autre forme , on ne sait à quelle époque de la vie de Bacchus; le combat se passe au ciel , et les Titans , or- gueilleux adversaires de Jupiter, fuient devant Bacchus. — Transporté en Ibérie , Bacchus y laisse le gouvernement du pays à Pan (Pseudo- Plutarq.). Il enlève Adonis à Chypre. — Revenu en Thrace, et poursuivi parle roi Lycurgue, il se sauve dans la mer auprès de Thétis , à laquelle il donna, pour prix de son hospitalité, une urne d'or, don de Vulcain (Homère). Toutes les Bacchantes et la troupe des Saty- res qui l'avaient accompagné furent enfer- més par ordre de Lycurgue; les Bacchantes furent bientôt libres, cependant. En punition de ce forfait impie , la contrée fut frappée de BAC 65 stérilité, et Lycurgue, devenu insensé, tua lui-même son fils Dryas. L'oracle ayant dé- claré que le pays ne recouvrerait sa fertilité qu'à la mort du roi , les Édonéens conduisirent Lycurgue sur le mont Pangéon, et l'y enchaî- nèrent. Bacchus le fit fouler aux pieds des chevaux. Mais Diodore raconte cet épisode de la vie du dieu tout différemment. Avant de revenir en Thrace , Bacchus avait ^it alliance avec Lycurgue, et envoya ses Bacchantes en avant-garde. Le perfide monarque les ayant fait massacrer, Bacchus arriva, enflammé de colère , à la tête de son armée, défit les Thra- ces, et mit en croix leur roi Lycurgue. Il donna ensuite la souveraineté du pays à Tharops, qui lui avait montré le plus grand dévouement, et lui enseigna l'orgiastique , c'est-à-dire les sacrifices et les cérémonies qui, dans les fêtes bachiques, devaient figurer l'exaltation (ôpyy)) du dieu du vin. — Après avoir vaincu les Thraces, il se tendit à Thèbes, où il enjoignit aux femmes de quitter leurs maisons et d'al- ler célébrer une fête bachique sur le Cithaerou ou le ramasse. Ayant fait connaître sa divi- nité aux Thébains, par la catastrophe de Pen- thée, il passa à Argos, et, les habitants de la ville refusant de l'honorer, rendit furieuses les mères, qui déchirèrent et dévorèrent leurs enfants. Suivant Pausanias, arrivé des îles de la mer Egée à Argos, avec une nombreuse suite de femmes, il eut à soutenir une lutte con- tre Persée, qui tua une grande quantité de Bac- chantes. Quand la querelle de Persée et de Bacchus fut apaisée, les Argiens honorèrent le dernier comme un dieu, et lui élevèrent un temple. L'un de ces temples était dit temple du Bacchus Cretois, parce que Bacchus y avait enseveli Ariane la Crétoise, sa bien- aimée. Une vieille tradition, issue des mys- tères lernéens , dit, à propos de cette querelle entre Persée et Bacchus, que le premier tua le dieu, et jeta son cadavre dans le lac de Lerne. Nous retrouverons plus tard quelques- uns de ces récits qui montrent Bacchus sou- mis à la loi de mortalité. — En se rendant d'icaric à Naxos, sur un vaisseau tyrrhénien , il changea en dauphins, à Texeeption d'Acetès les matelots, qui voulaient le vendre, ayant pris lui-même pour le combat 1 forme d'un lion. Les filles de Minée , qui avaient méprisé son culte, furent aussi sévèrement punies. Voy. MinÉides. Du reste, si la fable montre ce dieu jaloux des honneurs qui lui étaient dus et punissant sévèrement ceux qui osaient les lui refuser, elle le montre aussi plein de bienveillance pour ceux qui l'aiment et l'ho- norent fidèlement. Les Hyades, Penée, Ica- rins, éprouvèrent sa générosité. — Après avoir révélé sa divinité aux hommes , et leur avoir enseigné à l'adorer, Bacchus alla cher- cher sa mère dans les enfers, lui donna le nouveau nom de Thyone, et l'enleva avec lui au ciel ( Apollodpre ). Les Trézéniens mon- traient, dans le temple de Diane Soteira, le lieu par où Bacchus avait ramené Sémelé sur la tfj BAC lerre. D'après la tradition argienne, au con- traire , il avait suivi le chemin qui lui avait été indiqué par Polymnus, et était sorti des en- trailles de la terre par la mer d'Alcyon. Celte descente aux enfers se présente différemment dans une autre tradition. Tué par les Titans, en défendant les dieux, il subit trois jours la loi de mortalité. Minerve prit sa tète encore palpitante, et la porta à Jupiter, qui , recueil- lant ses membres les uns après les autres, rendit la vie à son lils. Quelques mythogra- phcs disent que ce fut Cérès qui le ressuscita ; mais ces récits n'appartiennent nullement à la haute antiquité, quij ne connaissait pas le Bacchus lacchos , Hyes, Attes , Sabos , Sa- bazios,Zagreus ; ils proviennent du mélange des cultes phrygien et lydien avec le culte grec, et des interprétations orphico-mystiques des anciennes cérémonies. — Les traditions donnent un grand nombre d'enfants à Bac- chus, parmi lesquels on remarque Phanos et Staptnlos; .Narcéus, qui lui présenta les pre- miers sacrifices; Déjanire, fille d'Althée, et Priape, qu'il eut de Vénus. Il eut encore de Chthonophyle Phlius , Carraon d'Alexirae, Te- lète de Nicée et Médos d'Alph&sibée. Enfin quelques auteurs lui donnent lacchus, né (l'Aura ou de Cérès, Méthé et Charis. Après avoir possédé Erigone, Bacchus s'unit à Ariane dans L'île de Naxos , suivant la tradition la plus commune; il eut d'elle OEnopion, Évan- thc et Staphylos. — Cet ensemble de traditions relatives à Bacchus n'a aucun caractère d'ho- mogénéité ; chaque âge , chaque pays a ajouté quelque trait à la biographie du dieu. 11 faut remarquer que tous les mythes qui se rappor- tent à un culte mystérieux de Bacchus sont postérieurs aux chants homériques. Dans Ho- mère, Bacchus ne paraît pas comme une des divinités supérieures, et le poète ne fait au- cune mention de son séjour dans la cuisse de Jupiter et de ses orgies mystérieuses; c'est le dieu qui enseigne aux hommes à préparer la liqueur enivrante de la vigne, d'où lui vient son surnom de Mainomenos (l'ivre). Un endroit de l'Odyssée (n,325) désigne la Crète comme le lieu où il était honoré. Cependant le culte de Bacchus s'étendit avec la culture de la vigne ; les traditions du Dionysos tbrace et du dieu thébain se réunirent; les orphiques augmen- tèrent toujours les solemnités mystérieuses de leurs fêtes, et, après l'expédition d'Alexan- dre, les récits populaires étendirent jus- qu'aux Indes le cercle des voyages du dieu, dont les fêtes prirent un caractère de plus en plus sauvage» et dissolu. Mais, au milieu de toutes ces différences, Bacchus apparait tou- jours en opposition avec Apollon, comme dieu-nature; il est l'emblème de cette force, de cette puissance génératrice qui féconde-la nature et dont le vin est le symbole. Comme dieu du vin, Bacchus est le dieu qui donne la jotei qui fait naître les plaisirs, qui chasse les soucis loin des hommes (Pindare); il est aussi dieu inspirateur et inséré, dieu-oracle, BAC et partage, à Delphes, tous les privilèges d'A- pollon. Il avait encore un oracle en rnraee. La prescience étant étroitement liée avec l'art de guérir, Bacchus est, comme Apollon, iatromantis , devin-curateur, et iatros ou hygiates : à Amphiclée, en Phocide, il pos- sède un temple où les malades viennent l'im- plorer; il indique aussi, en songe, des moyens de guérison à ceux qui souffrent Comme dieu-agricole, les fleurs, les fruits', les arbres, et surtout Ja vigne, sont sous sa protection. 11 enlève à Cérès, avec laquelle il a plusieurs points de ressemblance , l'honneur d'avoir découvert la charrue, le miel, institue l'agriculture, et apparait même comme pâ- tre ; les grossiers habitants de la campagne lui doivent leur civilisation. Bacchus est en- core invoqué comme dieu de l'art tragique, comme protecteur du théâtre, les chants di- thyrambiques, en honneur dans ses fêtes, ayant donné naissance au drame. Plusieurs divinités avaient une étroite connexion avec le beau dieu de Nysa; un autel commun à Bacchus et aux Grâces s'élevait à Olympie. « Viens , héros Bacchus , aecompagné des Grâces », s'écriaient les Eileens en invoquant le dieu. Cérès , Cora , Vénus , Diane , Sémélé , Ariane, Ino, tenaient aussi à son culte par quelque endroit. Le culte orgiaque de Bac- chus avait son siège originaire en Thrace ; de là il gagna l'Hélicon , le Parnasse , Thèbes , Naxos, la Grèce entière, la grande Grèce et la Sicile. Il faut distinguer ces différents âges, et ne pas confondre les premières fêtes rus- tiques avec les cérémonies postérieures, qui, se célébrant la nuit, suivant certains rites mysté- rieux, laissèrent bientôt place à la plus gros- sière débauche. « Autrefois » s dit Plutarque, « on célébrait la fête de Bacchus avec des for- mes simples, qui n'excluaient pas la gaite ; on pertait en tête une cruche pleine de vin et couronnée de pampres ; puis venait un bouc soutenant un panier de figues, et enfin le phal- lus, symbole de la fertilité : mais aujourd'hui tout cela est tombé en désuétude et. oublie ». — Il y avait diverses sortes de fêtes, dont le nombre et les cérémonies varièrent suivant les temps et les lieux. On comptait les gran- des Dionysiaques ou Anthesteries, les petites Dionysiaques rustiques, les petites Dionysia- ques urbaines, et les Dionysiaques triétéri- ques, qui se célébraient tous les trois ans. Les Lenéennes furent les premières en vogue, et la tradition s'en conserva sous le nom de vieilles Dionysiaques, pour les distinguer des nouvelles rurales , qui remplacèrent les le- néennes. Ceiles-ci devinrent triennales, et prirent le caractère de mystères. Les grandes Dionysiaques, ou Anthestéries, ne furent ins- tituées qu'en dernier lieu , lorsqu'on voulut réunir par un lien commun la ville et les champs dans l'adoration du même dieu. — Les fêtes de Bacchus reçurent divers noms, d'a- près les lieux où elles se célébraient et les cérémonies qui en faisaient partie. Ainsi, le« BAC Arcadiques étaient les Dionysiaques célébrées en Arcadie; les Éleuthéries ou Liberalia dé- signaient un snrnom du dieu, Élcuthère en grec, et Liber en latin. Les Lampteries, les Orgies, les Nyctélies, indiquaient la proces- sion des torches, l'enthousiasme frénétique des célébrants et l'heure nocturne choisie pour les cérémonies les plus saintes ; les Iopacchies étaient ainsi nommées des cris : Io Bacche, répétés pendant certaines cérémonies. — Parmi les sacrifices qu'on offrait à Bacchus, figurent, dans les premiers temps, des sacrifices hamains, comme on le voit dans l'oracle do- donéen de Patras, ainsi qu'à Chio et à Téné- dos; mais cet usage barbare fut remplacé plus tard par la flagellation. On substituait aussi des animaux aux victimes humaines; c'était le bouc qui paraissait le plus fréquem- ment dans ces cérémonies sanglantes ; d'au- tres fois, on n'offrait au dieu que d6s fruits et des libations sans vin , niphalia. La vigne . le lierre, le pin , le laurier, l'asphodèle lui étaient consacrés, et, parmi les animaux, le dauphin, le serpent, le tigre, le lynx, la panthère, l'âne. La chouette était regardée par Jes sec- tateurs du culte orgiaque comme un oiseau ennemi, parce que ses reufs avaient la vertu d'inspirer à ceux qui en mangeaient dans l'en- fance de l'aversion pour le vin. — Voici quels sont les nombreux surnoms de Bacchus Ai- gobolos , qui change le sacrifice humain en sacrifice de bouc; Aisyrnnetès , le seigneur; Agrionios, l'agrionien ; Ampelophytor, qui plante la vigne; Acratophoros , qui donne le vin pur; Anthens ; Amphietès , ayant des ré- volutions comme l'année aux formes diverses ; Anthios ; Areus; Axitès ; Bacchus; Bac- cheios ; Baccheus ; Balios; Brisaios; Bas- sareus; Bromios , le frémissant; Bous, Boulisros ; Choréios; Chrysocomès ; Dasyl- lios; Dendritès ; Dithyrambos ; Dithyram- bogenès ; Dlmetor; Dyalos; Enorchès ; Eu- rychaitès ; Eleuthereus ; Evios ; Eubouleus; Gorgyieus; Abrocomès ; Isodaitès , Krcsios ; Keratophuès ; Kalydonios ; Kadmeios; Kis- sas; Kolonatas ; Lysios ; Lump ter ; Leucya- nitès; Lyaios, qui dissipe le chagrin ; Lim- naios; f Acuités; Lenaios , le pressureur; Laphystios ; Melanaigis ; Meilichios ; Me- thymnaios; Melpomenos ; Mesadeus; Mys- tes ; Mitrèphoros ; Nyctelios ; Nysios , Oma- dios , l'anthropophage: Ortkos , qui se tient droit. (C'était disait-on, Amphitryon qui trouva la manière de tempérer la force du vin en y mêlant de l'eau; il érigea un autel à Bacchus qui ne chancelle pas, Orthos); Psilas , l'ailé ; Phallen; Priapos ; Pogonitès ; Katapogon, le barbu; Polit.ès; Patrôos ; Pseudanor; l'heleus ; Saotes , le libérateur; Sabazios ; Sphaltès , le trompeur; Thriam- bos ; Trigonos , aux trois naissances, comme fils de Sémélé, de Jupiter, de Proserpine; Thesmophoros , le législateur; Telelos , l'a- dulte; Thyonidas, Tauromorphoù, Bongenès, Dikercis, Tauroicros , Taurometopos t le BMT 67 Bacchus-taureau. — Chez les Latins, il porte les surnoms de Frugifer, Corymbïfer, race- mifer, Nyseus, Thyoneus, Lenœus , Liber, Nyctelius, Éleleus, Evan, Coihurnatus,iïoc- turuus. — Les plus anciennes images de Bac- chus le représentent comme un Hermès; à Naxos, sa statue représentait la tète seule du dieu. Plus tard il apparaît sous quatre formes : — 1° Sous les traits d'un enfant, quand Mercure le confie à ses nourrices ou que les Satyres et les Bacchantes se prêtent à ses jeux. — 2 Sous la forme du dieu barbu et viril , c'est le Bacchus désigné communément sous le nom de Bacchus Indien. Il a le port sage et noble d'un con- quérant oriental. Sur la riche chevelure qui tombe en boucles élégantes , repose un large diadème. Ses traits sont doux et calmes, sa barbe longue et laineuse; il est revêtu de l'ample Bassara lydienne. — 3° Le Bacchus juvénile ou thébain; cette forme presque fé- minine le représente sous les traits de la jeu- nesse et de la beauté dans tout son éclat. Sa tête est couronnée de grappes de raisins et de lierre; il tient d'une main le thyrse, et de l'autre des raisins ou une coupe; tantôt nu, tantôt les épaules couvertes d'une peau de panthère ou de faon; par la mollesse et la grâce de la pose, l'expression tendre et mé- lancolique du regard, le Bacchus qui se voit dans la salle de Diane, au Louvre, réalise la conception la plus parfaite de l'idéal tel que les Grecs devaient le comprendre. — 4 Comme Bacchus cornu, il a des cornes de bélier ou de taureau, et appartient au mystérieux culte orgiaque , ce qui fait qu'on le rencontre plus rarement sous cette forme. Il n'apparaît ja- mais ainsi dans les statues , mais les médaiOes l'offrent assez fréquemment. bachtan, météorite sacré qui représentait Vénus , suivant la croyance des Arabes ; c'est sur cette pierre, disent-ils, qu'eut lieu la con- ception d'Ismaïl par Agar, et Abraham y at- tacha son chameau au moment d'immoler Isaac. bacis (bakis) , célèbre devin béotien. Il eut une telle célébrité, que toutes les femmes qui jouirent du don de prophétie furent ap- pelées, de son nom, Bacides. On ne sait si Ba- cis fut soumis à la loi de la mortalité. Pausa- nias et Hérodote rapportent d'anciens oracles rendus par lui. baccrde (bacubdus), dieu celte, adoré à Cologne (Gruter). badumxa, déesse des forêts dans la my- thologie Scandinave. B.EOS. Pilote d'Ulysse mort dans le golfe de Baies en Carapanie. II passe pour avoir donné son nom au mont Baea, dans l'île de Céphallé- nie, à la ville de Baise , au havre de Bœus et à plusieurs autres lieux. (Lyeophron.) ByEOTis. Surnom de Vénus chez les Syra- cusains. : B/ETYLE (B/ETYLOS . b^t yi.iox). Pierre qui avait la forme d'un coin ou d'un cône allongé , et qui "était révérée comme un sym- Luc u.vin. On choisissait pour y ériger ces symboles les endroits les plus apparents. Le eulte qu'on leur rendait consistait à les oindre de vin, de sang, et préférablement d'huile. On les rencontre chez les Hébreux , les Phéniciens, les Grecs et les Romains. Sur le mont Liban , en particulier, il s'en trouvait un grand nombre dont on racontait mille mer- veilles. Ainsi qu'on le voit dans Lucien, on couronnait les Bétyles, on s'agenouillait de- vant eux, on leur adressait d'instantes prières pour en obtenir [es grâces souhaitées. — La pierre que pour sauver Jupiter on présenta j Saturne en place du dieu nouveau-né porte aussi, dans les traditions grecques, le nom de Baetyle. Non loin du temple de Delphes était une pierre , que chaque jour on oignait d'huile et que , à l'époque des fêtes , on enveloppait de laine qui n'avait reçu aucun apprêt. Cette pierre pass.iit pour celle-là même que Saturne avait dévorée. Partout en Grèce, dans la hante antiquité, des pierres brutes étaient révérées comme les symboles des dieux. On a supposé , non sans vraisemblance, que les premiers Bae- tyles furent des aérolithes d'une certaine for- me, devenus, là où ils tombèrent, l'objet de cultes locaux. En effet Damasicus (dans Photius ) dit qu'il a vu fuir le Baetyle à tra- vers les airs. Eusèbe rapporte qu'Uranus (Je ciel ) fut l'inventeur du Baetyle ; et le créateur de pierres ayant des âmes , puisque « Baetyle est fils d'Uranus et de Gé , et frère d'Ilus et de Cronus. » On a supposé que Bœtylosven'dit de BaiT7], étoffe de laine, parce que la pierre re- mise à Saturne était emmaillottée d'une telle étoffe. D'autres, avec plus de probabilité, le font dériver de l'hébreu Béthel, Voy. Abadir. bag. Idole persane, qui a donné son nom à la ville de Bagdad. iî vg/eos. Surnom de Jupiter en Phrygie. kaghis. Surnom de Siva. n ygilinden. Fils de Prativa et bisaïeul de Kourou et de Pandou, dans la mythologie in- dienne. bag iraden (myth. ind. ). Célèbre radjah , filsi'Je Télibien et père de Viçouraden. Ses prières et les supplices qu'il s'infligea lui- même firent descendre sur la terre la belle Ganga. bagou de x ('myth. ind. ). Radjah fils de Baraden, de la race des enfants du Soleil. bahlika (myth. ind.). Nom d'un héros tué dans la guerre des Pândavas contre les Koravas. bah M a iv. Deuxième amschaspand. Dans la hiérarchie céleste, ii vient immédiatement au- dessous d'Ormuzd , dont il est l'image et le minisire. bahuda (myth. ind.). Nom d'une rivière qui est probablement la moderne Behut et 1' Uydaspe classique. baiVA. L'un des principaux dieux, dans la mythologie lapplandaise. bal ade va (myth. ind.). Nom du frère aîné de Krichnà. Baladéva est le troisième BAL Rama, incarnation de Vichnou, et, selon d'au- tres, du serpent Ananla. bal a khi l y a (myth. ind. \ Nom de cer- tains génies de la grandeur du pouce. La che- velure de Brahma en produisit 60,000. BALAKiTG (myth- kamtchad.). Dieu qui préside aux vents. Il est fils de Khoutkhou et époux de Zavina. balance. Le 7 e signe du zodiaque. C'est la balance de la justice ( Astrée ou Thémis *>. bal A iv É. Une des huit filles d'Oxy.lus et d Hamadryade. BALAPATR A , BAL A BH A DR A OU BALA- BAMA (myth. ind.). Le second Rama, ou Rama dans sa plus grande élévation. bal ARAiM a ( myth. nid. ). Un des noms de Baladéva. balder. Dieu Scandinave, le plus beau des Ases, fils d'Odin et de Frigga. Jeune, bon, sage, éloquent, il figure dans l'Edda avec un visage étinceiant d'où parient mille rayons. Sa volonté est souveraine , et il pro- nonce ses décrets dans le Breidablik, lieu du gimle , ou ciel, qu'il s'était réservé. Sa puis- sance et l'affection que lui portaient les dieux et la nature entière ne purent préserver Bal- der d'une mort prématurée. Instruite par des présages sinistres, sa mère, Frigga, implora le secours des Ases, et fit prêter serment à tous les objets de la nature de ne pas concourir à la mort du jeune dieu. Les corps animés, les minéraux , le feu, l'eau jurèrent de respecter ses jours, et les dieux vérifièrent la sincérité du serment en essayant diverses attaques contre Balder, qui parut toujours invulnéra- ble. Mais l'aveugle Hoder ayant saisi, à l'ins- tigation de Loke, l'arbuste Mistilteir, que Frigga avait négligé de conjurer, en frappa l'Ase radieux, qui tomba mort à l'Instant. Tous les dieux déplorèrent en vain sa'pertc, et les Ases, ne pouvant le venger, parce qu'il avait péri dans un lieu sacré lui firent de splendides fu- nérailles. Le corps de Balder, ainsi que celui de Nanna , son épouse, morte de chagrin, fut brûlé solennellement sur un bûcher pré- paré au milieu du navire Ringhorn. Après la cérémonie des obsèques , l'Ase Hermode , ex- cité par Frigga, qui lui avait promisses fa- veurs, se rendit aux enfers pour en ramener Balder; mais Héla mit pour condition à son retour que tous les êtres de la création ver- seraient une larme sur lui, et la sorcière Thock s'y étant seule refusée, la noire déesse garda sa proie. baleigoub ( myth. scand. ). Nom d'Odin. baleine, f^oy. Constellations. baléus. Compagnon d'Hercule. Il passe pour avoir donné son nom aux îles Baléares. b ali (myth. ind-). Nom d un des roisde la na- tion des singes. Blessé à mort par Ràma, Bali laissa son royaume à son fils Angada et à son frère Sougri. Nom d'un des cinq grands sacrements de la religion indienne , qui consiste à offrir de la nourriture à tous les êtres animés. BAR balios. i. Surnom de Bacchus —2. BàXto; (tacheté).Un des chevaux d'Achille. L'autre ^e nommait Xanthos. Ils étaient enfants de Zé- phyre et de la Harpie Podargé. Achille les tenait de Pelée, à qui Neptune en avait fait don. BAN a. Roi indien de Sonitpoura, surnommé Asoura. Bàna voulut lutter contre Vichnou ; mais il fut vaincu , malgré la protection de Siva. basba. Divinité irlandaise. Petite-fille de T)éal-Bhaoit ou Bath , et femme d'Éathoit ou Mac-Kéaelh, Banba et ses deux sœurs Fodhla et Eire sont regardées comme les trois gran- des déesses thuathadaniques. d amr e. Nom d'une divinité celtique, divi » nité qu'on lit dans une inscription trouvée à Malée. «aptes ( bapt^e ). Prêtres de Cotytto. bar. Deuxième incarnation de Hakem. BARARA-KIED OU RADIEA-RIED. Fi ls dll Dieu suprême Radien-Atcié , dans la mytholo- gie lapplandaise. Il fut chargé par son père de la création de toutes les choses nécessaires au monde. barathrox. Jeux solennels en Thespro- tie , où le prix était au plus robuste. barbata. Surnom de Vénus. Une effigie romaine représentait la déesse avec une barbe virile et un peigne de femme. On honorait de même à Cypre , au rapport de Macrobe, une Vénus barbue et aux traits masculins, quoi- que d'ailleurs revêtue d'habits de femme. — 2. Surnom de la Fortune. Servais Tullius lui dédia une chapelle sous ce nom. barbatus. Surnom de Bacchus. barca. Fils de Bélus roi deTyr, et frère de Pygmalion. Il passa, dit-on, de Tyr en Afrique avec ses deux sœurs , Anne et Didon, et devint le chef de la célèbre famille cartha- ginoise des Barca. barcé. 1. Fille d'Antée, roi d'Irase en Libye. Elle fut proposée par son père pour prix de la course à ceux qui la recherchaient en ma- riage, — 2. Nourrice de Sichée, époux de Didon. bardes. On donnait ce nom aux poètes, chez les Galls et les Kimris, dès la plus haute antiquité. Inférieurs aux Ovates, ils composaient le troisième et dernier degré du sacerdoce druidique en Gaule, et me- naient la vie séculière. Leur ministère était tout d'instruction et de plaisir; c'étaient eux qui récitaient dans les assemblées du peuple les traditions nationales, au foyer du chef les traditions de la famille. Ils se donnaient la mission d'exciter les guerriers à combattre , célébraient leur gloire après le succès , et distribuaient à tous le blâme et l'éloge avec la liberté que leur donnait leur caractère in- violable. « Et vous , dit Lucain , ô poètes ! qui par vos éloges faites vivre longtemps la mé- moire des héros morts au combat, bien des fois, ô bardes, vos chants se sont fait enten- dre là en toute sécurité. » Les poèmes des bardes étaient à la fois un chant et un récit, BAR 60 quelque chose d'intermédiaire entre l'ode et l'épopée, inclinant vers l'une ou l'autre, suivant le sujet ou l'inspiration du chantre : et, en chantant, ils s'accompagnaient de ia rotte, qui avait beaucoup de ressemblance avec la lyre grecque. Le ministère des bardes était, du. reste, étroitement lié à celui des druides. César nous montre ceux-ci passant vingt ans, au fond des bois ou dans quelque caverne, à apprendre les chants poétiques qui contenaient la science du sacerdoce; la poésie inspirée était donc partie essen- tielle de leurs fonctions, comme la théologie de celles des bardes. Que les poètes fussent d'ailleurs inférieurs aux prêtres chez les po- pulations galliques, malgré l'identité partielle de leur ministère, c'est ce qui résulte du témoignage des anciens , et d'autres preuves aussi formelles. Dans l'île d'Anglesea, auprès de Liaridan, on voit encore un monument ruiné, ancien palais des archi-druides et connu sous le nom de Trer-Drew (Maison du Druidej. Tout proche , de distance en distance, s'éle- vaient plusieurs habitations , dont les vestiges sont encore reconnaissables , et où vivaient, sous la loi suprême de l'archi-druide, les divers ordres de la hiérarchie. L'une de ces ruines s'appelle encore aujourd'hui Trer-Beird (Maison du Barde). — Les diverses révolutions qui bouleversèrent la Gaule et l'île de Bretagne, les invasions arvernes et belges, la conquête romaine , altérèrent peu à peu le caractère primitif des bardes, qui, moins heureux que les druides, n'échappèrent pas à l'avilissement qui pèse sur le vaincu. De poètes inspirés, libres et fiers , ils devinrent de simples domestiques attachés à la cour des grands, des louangeurs officiels du maître qui les employa à chanter ses victoires ou à dénigrer ses ennemis; le terme de parasite, qui leur fut appliqué par les étrangers, constata leur flétrissure (Posi- donius). On voit Suern, roi des Arvernes, en entretenir plusieurs à gages. L'un d'eux, com- blé de bienfatts , remercie le souverain avec une plate adulation , « O roi ! s'écrie-t-il , l'or germe sous les roues de ton char, et tu fais naître sur ton passage les félicités des mor- tels. » — Tous n'étaient pas tombés cependant à ce degré d'avilissement; la poésie primitive se conserva pure du contact romain sur les confins de l'Armorike, et les bardes bretons formèrent, lors de l'établissement du chris- tianisme , une sorte de corporation tenant à la fois à la hiérachie religieuse et aux chefs de la tribu. L'émigration de Kimris qui eut lieu au sixième siècle amena aux bardes de l'Armorike un grand nombre de leurs frères fu- gitifs; ils popularisèrent sur le continent les traditions bretonnes d'où sortirent, après des transfigurations multiples, les poèmes d'Ar- thur, de Merlin, et tant d'autres vieux récits qui fournirent de brillantes inspirations aux poètes anglo-normands. Les lais de Marie de France ne sont qu'une refonte des chants de l'Armorike. — Au pays des Galles, la natio- 70 BAR nalité des Kimris s'était trop fortement trem- pée pour céder devant la conquête normande, que repoussaient à la fois et la langue et les mœurs. Les bardes y restèrent jusqu'au moyen-âge ce qu'ils furent dans l'origine, poêles, musiciens, généalogistes, historiens. Ils jouissaient d'une considération et d'un respect qui se rattachaient a leur ancienne affinité avec les ministres du culte religieux ; leur simple par-oie faisait foi dans les transac- tions de la vie privée. Les lois de Howel- Dha nous ont transmis de curieux détails sur l'organisation du bardisme au dixième siècle, chez les Galls. — Dès l'antiquité la plus haute, sous le nom (ÏEisteddfods , de grandes assemblées où les bardes se dispu- taient le prix du chant furent établies , et se perpétuèrent à travers le moyen-âge. L'une se tenait à Caerwys; une autre à Aberfraw, dans l'île d'Anglesea; une troisième, à Ma- Ihraval. A ces concours étaient seuls admis les plus distingués d'entre les bardes, soit poètes, soit musiciens, qu'on soumettait à des examens préalables; le prix était une harpe d'argent à neuf cordes. Ces réunions ne perdirent leur caractère officiel qu'au temps d'Elisabeth. — L'Irlande, qui jusqu'au douzième siècle , a ignoré l'usage de la prose, vit, comme on le pense bien, fleurir les bar- des, qui recevaient leur éducation poétique et musicale dans des collèges institués à cet effet. Ils se divisaient en trois classes : i° les ollamhain redan ou jîlidhe, poètes théolo- giques et guerriers ; au jour de bataille , c'é- taient les ftlidhe qui marchaient à la tète de l'armée, la harpe à la main, vêtus de robes blanches, longues et flottantes, et entourés d'orjidigh ou musiciens : 2 les breitheu- muia, qui versifiaient les lois et les promul- gaient, assis en plein air sur une éminenee; o° les seanachaidhe, généalogistes et chroni- queurs. Une quatrième classe comprenait tous les bardes inférieurs, qui n'étaient que joueurs d'instruments. — Enfin les Highlands de l'Ecosse ont eu aussi leurs bardes, qui se prétendaient doués du don de deutéroscopie ou taishataragh ; taishatar était l'épithète du devin-prophète qui possédait ce privilège. bargasos. Fils d'Hercule et de Bargé. Il fonda la ville de Bargasa , en Carie , d'où il fut ensuite expulsé par Lamus , fils d'Hercule et d'umphale. bargé. Mère de Bargasus , qu'elle eut d Hereule. bargylos. Ami de Bellérophon. 11 mourut d'un coup de pied qu'il reçut de Pégase. La ville dcBargyle, en Carie, fut fondée en mé- moire de lui par Bellérophon. barhalamaïcapal. Le dieu créateur chez les indigènes des îles Philippines. bakléal'S. divinité des Norieiens." b aro vit. Nom du dieu delà paix chez les anciens Teutons , selon M. Parisot. bartolam. Guerrier qui conduisit une co- lonie eu Irlande, 800 ans après le déluge. BAT BASALOS OUPASSALOS- Voy. CERCO^tS. baswvov. Roi des Sicambres, divinise par eux et adoré comme dieu de la guerre. bascylos. Fils de Tantale, roi de Phryfie, et d'Anthémoïsia; frère de Pélops, de Protée et de Niobé. BASILÉA (basileia). Fille aînée d'Ura- nus et de Tita?a et sœur des Titans; nommée aussi la grande mère. Elle épousa Hypérion, dont elle eut Hélios (le soleil) et Séténé (, la Lune). La tradition qui la concerne est rap- portée par Diodore ( m , 57 ). C'est une va- riante du mythe de Cybèle. f'oy. ce nom. B ASILÉE ( BASILE US ). U □ cl es chefs d es Dolions. Il fut tué par l'Argonaute Télamon. BASILEIA, BASILISet BASILISSA Reine. Surnom de Vénus à Tarente. On célébrait en son honneur une fète appelée Basilinda. Basile s. Prêtres de Saturne. B ASILEUS. Roi. Surnom de plusieurs divi- nités, principalement de Jupiter, de Neptune (à Trézènc • et d'Apollon. bassarjE ou bassarides, (au sing. Bas- sara , Bassaris). Bacchantes Thraces , ainsi appelées, selon toute apparence, de la Ras- sura ou Bassaris, vêtement long et bigarré que portaient les Ménades de Thrace. Peut- être ce vêtement des femmes thraees était- il formé de peaux de renards; car Bassara , Bassaris signifient aussi en langue thrace ou seythe renard. On nomme aussi Bassarae les nourrices de Bacchus. BASSAREUS OU BASSAROS. SumOIU de Bacchus, tiré du long vêtement appelé Ras- sura. P'Olf. BASSAR-'E. bassarides. Le même que Bassara?. BATARA-GOl'ROU Nom javanais de Siva. BATÉA OU BATI A. BATEIA).i. Naïade dont le Spartiate OEbalus eut trois fils et une fille : Pindare, Hippocoon, Icarion et Aréné. — 2. Fille de Tencer ( ou fille de Tros ) ; sœur de Néso ; épouse de Dardanus et mère d'ilus etd'Érichtonius. Elle donna son nom à la ville de Baléa en Troade. Suivant Lycophron . elle serait sœur de Seamandre , et par conséquent de Thucer, dont la fille, épouse de Dardanus, serait Arisbé. Au lieu de Ruteiu on écrit aussi Batieia. bath. Le dieu ou chef suprême, dans la théogonie irlandaise, qui le regarde tantôt comme une divinité , tantôt comme un mi- raculeux émigrant oriental, auquel l'Irlande doit sa colonisation. Une troisième tradition lui donne deux compagnons lors de son ex- pédition dans l'île d'Erin. Tous ces récits sont trop confus pour qu'on en puisse rien tirer. On voit seulement qu'après avoir échappé à un déluge, il mourut à Sliabh Sheatha, dans la partie occidentale de l'Ir- lande, laissant deux enfants, Dhna et Fénius Far sa. bathycl.eos. Guerrier achéen , fils de Chalcon, tué par Glaucus , au siège de Troie. bathyllos, Fils de Phorcus et de Céto. batoy. Conducteur du char d'Amphiaraus, Bat Comme ceïui-ci, il était de la race des Mélam- podides. La terre l'engloutit avec Amphiaraùs, au siège de Thèbes. A Argos un sanctuaire lui était consacré , et à Delphes on voyait sa statue à côté de celle d'Amphiaraiis. Cette statue , ouvrage d'Hypatodore et d'Aristogi- ton, était une offrande des Argiens. Quelques- uns nomment le conducteur du char d'Am- phiaraiis , Élattonos , au lieu de Bâton. On lit dans Etienne de Byzance, contradictoirement à là tradition commuue , qu'après la disparition d'Amphiaraiis-, Bâton passa en Illyrie. C'est une méprise , provenant de ce qu'on a con- fondu l'écuyer d'Amphiaraiis avec un autre Bâton mentionné dans Strabon. battus. Le Bègue, i. Berger de Pylos au service de Piélée. Il vit Mercure dérober les troupeaux d'Apollon, et, moyennant le don de la plus belle des vaches volées, il s'engagea par serment à ne pas trahir le voleur. Cepen- dant le dieu, ne se fiant pas à la discrétion de Battus , revint sous la forme d'un paysans et pour le tenter, il lui offrit un bœuf et une va- che , s'il voulait loi dire ce qu'était devenu le troupeau dérobé. Battus céda à l'attrait de la récompense, et dit tout ce qu'il savait. Alors Mercure le changea en un rocher, qui fut ap- pelé le guet de Battus ; ou bien en pierre de touche. (Ovide et Antoninus.) Dans l'hymne ho- mérique à Hermès,c'est un vieillard d'Oncheste qui révèle à Apollon lui-même par qui ses bestiaux ont été dérobés et où ils ont été con- duits. — 2. Minyen de l'iic deThéra, fonda- teur de Cyrène en Libye. Il était fils de l'o- lymneste(de Grinus , suivant Justin ) et de Phronime. Son véritable nom était Aristoté- Iès. Un vice d'élocution (bégaiement ou en- rouement) qu'il avait de naissance, le fit sur- nommer Battos. Il alla consulter l'oracle de Delphes sur ce qu'il avait à faire pour se gué- rir de cette infirmité. L'oracle lui ordonna au nom du dieu d'aller fonder une colonie en Libye. Battus interrogea de nouveau : même réponse. Cependant, comme il n'en tint compte, des calamités de toutes sortes fondirent sur lui et sur les habitants de Théra. Ceux-ci en- voyèrent à leur tour consulter le dieu , qui leur commanda d'aller fonder Cyrène en Li- bye. Une colonie partit donc de Théra sous la conduite de Battus, et s'établit dans une île voisine de la Libye, où elle fonda Platée. Le dieu ne fut point encore satisfait; et d'après ses ordres, ils durent au bout de deux ans se transporter sur le continent Libyen , où ils s'établirent en un lieu appelé Aziris. Après avoir passé là six ans, ils émigrèrent de nou- veau et s'avancèrent enfin jusqu'à la source de Cyré, source consacrée à Apollon près d'Irasa. Battus y fonda Cyrène où il établit le culte d'Apollon Garnéien, que les iEgides avaient apporté de Thèbes à Sparte, puis à Théra. Pour la circulation des processions dans les fêtes carnéennes il construisit une voie large et pavée qui allait du temple à la place pu- blique. Il mourut après un règne prospère de BÉG 7i quarante ans, et laissa le sceptre à son fils Ar- césilaùs. Un Héroum lui était consacré à Cy- rène, sur la place publique. Une statue, ou- vrage d'Amphion, lui avait été consacrée à Delphes par les Cyrénécns. Il était représenté sur un char conduit par Cyrène ; à côté de lui était Libya (la Libye personnifiée), qui le couronnait. On raconte qu'à son arrivée en Libye , à la vue d'un lion qui s'avançait vers lui, Battus poussa un cri d'épouvante, et que dès lors sa langue se trouva déliée. Ainsi s'ac- complit la promesse implicite de l'oracle. Tel devint même l'éclat de sa voix, ajoute la tra- dition, qu'en l'entendant les lions, épouvantés, s'enfuirent dans le désert. baubo ( ou babo). Autochthone d'Eleusis. Dans ses courses vagabondes , à la recherche de sa fille , Cérès vint à Eleusis ; là une vieille femme nommée Baubo lui donna l'hospitalité, et lui présenta un breuvage, que, dans son abattement, la déesse refusa. Piquée de ce re- fus , Baubo fit un geste malhonnête. Ce mou- vement égaya la déesse , et elle prit le breu- vage. Clément d'Alexandrie, qui rapporte cette fable, cite en même temps un fragment des orphiques où il est dit qu'un enfant du nom d'Iacchus répéta à son tour le geste malhon- nête de la vieille femme. Arnobe, qui raconte la même aventure, ne dit rien de cet lacchus com- pagnon de Baubo. Au reste , le fragment des orphiques cité par Clément d'Alexandrie pa- raît être extrêmement corrompu. Cette tra- dition se rattache au culte mystique de Cérés. Selon Hésychius, Baubo est la nourrice de cette déesse. baucis. roi/. Philémon. baulus. Surnom d'Hercule à Baules, près de Bayes, où il avait un temple (Silius Ita- licus ). bdella. Fille d'Hercule. beanjVA. Fils de Niasa et frère de Konnor, dans la mythologie irlandaise. Il donna^son nom au comté de Béantnj ou Bantry. bebon. Surnom de Typhon en Egypte. bebrycé. Danaidc , épouse d'Hippolyte ou de Chthonius (?). Apollodore la nomme Brycé. Elle passe pour avoir donne son nom au pays des Bébryces en Bithynie. bébryx. Héros qui a donné son nom à la nation des Bébryces, suivant une tradition in- certaine. becubo. La même que Baubo. beel-Zebub. Littéral. , dieu-mouche ou dieu-chasse-mouche. Nom d'une des princi- pales divinités des Syriens , adorée chez les Accaronites, où les Hébreux allèrent quel- quefois la consulter sur l'avenir. Compar. achor, apomyos , et myagrus. Du reste, l'orthographe véritable de ce nom , et par suite sa signification , est contestée parmi les érudits. bégavex. Radjah indien, fils de Niçoura- den et père de Sindoudiva. bégoe , nymphe de Toscane, qui donna aux hommes Yars fulguritorum, c'est-à-dire pro* ;l> bél bablement les rites au moyen desquels on pu- rifiait les lieux frappés de la foudre. Cet ars fulguritorum était conservé à Rome avec les livres sibyllins dans le temple d'Apollon. Les Grecs ont transformé ce nom en celui de Bac- ehétis. BÉ HÉ MOT H. Le taureau primordial, prin- cipe des choses, suivant les Talmudistes. H consomme chaque jour l'herbe de mille mon- tagnes , qui pour L'alimenter se couvrent cha- que nuit d'une végétation nouvelle. A la fin «lu monde, Béhémoth sera mangé par les lidéles. uni ram. Un des vingt-huit Izeds , dans la religion des Perses. Selon le Zend-Avesta, il préside au feu. Behram est de tous les Izeds le plus puissant et le plus actif ; il a été placé par Ormuzd a la tète de tous les êtres. bel. Foxj. Baal et BÉLUS. bel a. Nom de Hélios(le Soleil), chez les Laconiens (Hésychius). bélatès. Lapythe de Pella , qui tua le centaure Amycus, aux noces de Pirithous. bélathex. -Nom de Baal , chez les Chal- déens. BELATUCADRUS B AL AT U RC A D L S OU beler^tucades. Divinité des anciens Bre- tons; le même, suivant Selden , que le Bélë- nus des Gaulois et des Noriques. belbog oubeloibog, Le dieu suprême des anciens Varègues , littéralement le dieu blanc, auquel est opposé un dieu noir, Czer- nobog , principe du mal. bel ex t s et bélixls. Dieu de rillxrie , de la Norique, et vraisemblablement de cer- taines localités de la Gaule ainsi que de l'île de Bretagne. On le prend en général pour le soleil, et on l'assimile à Apollon. Le nom de Bélénus figure comme surnom d'Apollon sur les inscriptions d'Aquilée, sous cette forme : Jppollini Bele.no. Bélénus est probablement la même divinité que l'Abollio des Gaulois. Ce nom rappelle aussi le Béla des Laconiens, l'Abéliosdes Créto-Pampliy liens , et le Bel ou Baal des nations sémitiques de l'Asie occiden- tale. Voy ces divers noms. belessicharès. Celui qui se complaît en ses flèches. Surnom d'Apollon. bélial. Célèbre idole des Sydoniens. bélides (plur. de bélis). Nom patrony- mique. Les Danaïdes , descendantes de Bélus. bélides. Fils ou descendant de Bélus. Tels sont Lyncée et Palamèdes, au pluriel, Bélides ( Bélidîe ) désigne la suite des rois d'Argos des- cendant de Danaiiset par conséquent de Belus. bélier ( CRioS , Jri.es. L'n des douze si- gnes du zodiaque, f'oy. Constellations. bélis. i. Surnom d'Apollon. Voy. Béli- NOS. — 2. Le même que Ganymède ou Cata- mitus. Il avait, dit-on, prédit à Laomédon que Troie périrait quand un quartier de ro- che se détacherait spontanément du mont Meotide. bél isam A ou bÉlisa\a. Divinité gauloise analogue a Minerve et que Ton a ideutifiée BEL avec elle, Selden cite une médaille de Minerva Bélisama. Les Gaulois révéraient Belisama comme la déesse inventrice des arts. On lui sacrifiait des victimes humaines. Suhant une opinion accréditée , Bélisama serait une divi- nité d'origine syrio-phénicienne, et l'analogue de Baalsamen ou Beélsemen. Dans cette hy- pothèse, Bélisama signifierait Reine du ciel- BELLÉROPHOX OU BELLEROPHONT ES. i. Héros corinthien , fils de Glaucus et d'Eury- mède, et petit-fils de Sisyphe. Son nom \eri- tablc était Hipponous ou, selon d'autres, Léo- phontès ; mais ayant tué un Corinthien illustre, appelé Belleros, il reçut le nom de Beilero- phon ( meurtrier de Belléros ) , sous lequel il est communément désigné. Suivant Pindare et Hygin, Bellérophon était fils de Neptune et d'Eurynomé. On trouve aussi dans Eustathc que lui-même se nommait Belléros. Enfin, sui- vant certaines traditions , il aurait tué, non Belléros, mais Déliadès , son propre frère, ou Pirène, ou Alcimènes . Apollodore). Quoi qu'il en soit, pour expier le meurtre, ii se retira à Tyrinthe (ou à Argos) auprès de Prœtus. Ici nous suivons le récit d'Homère. Antée (ou Sthénébée) , femme de Prœtus, dont il avait re- jeté l'amour, Je calomnia par vengeance au- près de son époux, et demanda sa mort. Prœ- tus ne voulut pas porter lui-même la main sur son hote; mais il l'envoya à son beau-père lo- bâtes, roi de Lycie , avec des tablettes fermées contenant l'ordre de tuer le porteur. Jobatès fit à Bellérophon un accueil hospitalier, et l'hébergea pendant neuf jours ; puis, le dixième jour, ayant ouvert les tablettes, il envoya le héros combattre la Chimère, dans la pensée que ce combat lui serait fatal. Bellérophon vain- quit le monstre, et le tua ; à son retour, deux nouveaux combats lui furent imposés, l'un con- tre les Solymes, l'autre contre les Amazones. Il sortit victorieux de l'un et de l'autre. Comme il revenait, il fut attaqué à l'iraproviste par une troupe de Lyciens, choisis parmi les plus braves , que Iobatès avait mis en embuscade pour le faire périr; mais il les tua tous. Alors Iobatès, reconnaissant en lui un héros de la race des dieux, partagea la royauté avec lui, et lui donna en mariage sa fille Phi- lonoé (suivant d'autres, Anticlea ou Cassan- dre). Bellérophon eut d'elle deux'Jils, Isandre et Hippolochus, et une fille, Laodamie. Quant aux aventures postérieures de Bellérophon, Ho- mère se borne à les indiquer par ce peu de mots : « Mais ensuite , devenu odieux à tous les immortels, il erra dans les champs alésiens, le cœur consumé de chagrins, seul, fuyant les sentiers des hommes» (Iliade, \T, 151-202). Voici maintenant les traditions postérieures à Homère : Quand Bellérophon eut reçu l'ordre d'aller combattre la Chimère, les dieux lui envoyèrent Pégase, le coursier ailé. Le héros attacha une masse de plomb à la pointe de sa lance, et, monté sur Pégase, il poussa dans la gueule enflammée du monstre ce plomb, qui se liquéfiant, tua la Chimère. [ Tzetzès, Lyco- BliL phron, 17). Suivant Pausanias, ce fut Minerve (Athénée Chalinitis), protectrice de Belléro- phon, qui dompta Pégase, lui mit un frein, et le donna au héros. Suivant un autre récit, Bellérophon , ayant besoin de Pégase pour combattre la Chimère, tenta de s'en emparer. Après de longs et inutiles efforts, il demanda conseil au devin Polydos de Corinthe. Celui ci lui ordonna de dormir dans le temple de Mi- nerve. Il le fit ; alors la déesse lui apparut en songe, et lui dit : « Tu dors, ô roi, descen- dant d'^Eolus. Allons! prends le frein qui dompte les coursiers, et sacrifie un taureau au poil brillant à ton père JNeptune, le dompteur de coursiers. » A son réveil, le héros trouva en effet le frein à côté de lui, et se rendit en toute hâte près du devin, qui lui ordonna de sacrifier à Neptune et d'élever un autel à Mi- nerve Hippia. Cela fait, il rencontra Pégase, buvant à la source de Pirène sur l'Acro-Co- rinthe, et il lui mit le frein. S'élevant ensuite dans les airs, il accomplit l'ordre de Iobatôs (Pindare etStrabon). Dans la suite, à l'aide de Pégase, Bellérophon voulut s'élever jusqu'au séjour de Jupiter. Irrité de cette présomption, le dieu envoya un taon, dont les piqûres irritè- rent Pégase au point qu'il démonta son cava- lier. Belléropho 1 tomba en Lycie (ou Cilieie ) perclus de sa chùteou, suivant d'autres, frappé d'aveuglement. Plutarque rapporte une tradi- tion entièrement différente de celles qui pré- cédent. Après l'accomplissement de tous les travaux qui lui furent imposés par Iobatès, ne trouvant près de celui-ci qu'ingratitude, Bellérophon s'avança dans la mer, et supplia Neptune de frapper le pays de stérilité. En con- séquence, lorsqu'il se retira, la vague soulevée le suivit, et submergea la contrée. Les hom- mes essayèrent vainement de le fléchir; mais à l'approche des femmes Bellérophon recula, et avec lui la mer. Bellérophon avait sous les murs de Corinthe une enceinte consacrée. Son combat contre la Chimère était représenté sur le trône d'Esculape à Épidaure, sur ce- lui d'Apollon à Amyclée, et à l'entrée du temple de Delphes. Ce même combat, ainsi que d'autres circonstances importantes de la fable de Bellérophon . se trouve aussi retracé sur des médailles , des gemmes et des vases anti- ques, roy. PÉGASE. belléros.i. Le même qu'Hipponoiïs ou Bel- lérophon (Eustathe ). — 2. Prince Corinthien , tué accidentellement par Hipponoiis, qui prit de là le nom de Bellérophon. belli nus. Divinité des Arvernes, la môme que Bélénus. bellox aires ( Bellonarii ). Prêtres de Bellone. Foy ce nom. bellox ari a. Fêtes en l'honneur de Bel- lone. BELLONE (BELLONA , ENYO), déesse de la guerre, sœur, épouse, ou fille de Mars, dont, elle conduit le char, accompagnée d : É- ris (la Discorde), Phobos (l'Effroi) et Phyge * (la Fuite); quelquefois elle est seule auprès oier. myt. BE> 73 du dieu, et excite ses deux coursiers, Pavor et Formido (l'Effroi et la Crainte), soit avec un fouet sanglant, soit avec la pointe de sa lance On la voit encore tenant bn fléau» une verge, une torche et sonnant de la trom- pette. — A Thèbes et à Orehomène on cé- lébrait les homoloia en 1 honneur de cette déesse, de Cérès, de Minerve et de Jupiter; c'est d Homoloïs, l'une des prêtresses d'Euyo, que ce dern er a pris son nom d'Homoloïos. — Bellone avait au temple de Mars , à Athè- nes, une statue, œuvre des fils de Praxitèle, et à Rome, près de la porte C-irmentale , un temple célèbre qui servait de lieu d'audience au sénat lorsqu'il s'agissait d'admettre un gé- néral vainqueur aux honneurs du triomphe ou de donner audience à un à" bassadeur. En face, s'élevait la columna bellica , contre laquelle le fécial dardait sa lance lors d'une déclaration de guerre, l'extension de l'empire ne permettant plus d'accomplir cette céré- monie sur la frontière du pays ennemi. Des prêtres choisis parmi les gladiateurs desser- vaient le temple, et y accomplissaient de san- glants rites auxquels des prêtresses prenaient part. Peu considérés à Rome, ces ministres sacrés exerçaient une véritable dictature dans les deux comana de la Cappadoce et du Pont. La première de ces villes contenait plus de six mille hiérodoules, dont le chef marchait presque l'égal du souverain , et qui exerçait une autorité souveraine sur les im- menses possessions annexées à son temple. bellone. Déesse de la guerre. Foy. Enyo. bellum , en grec Polemos , la Guerre per- sonnifiée chez les Romains. Aristophane, dans sa comédie de la Paix, représente cette déesse sous une forme à la fois burlesque et terrible: monstre colossal , elle tient un mor- tier dans lequel elle broie , à l'aide d'un pilon, les villes et les armées. Pour figurer la paix . Virgile la décrit comme chargée de chaînes et les mains liées derrière le dos. — Polémos figurait à la suite du char de triomphe d'A- lexandre, peint par Apelle; Auguste acheta ce tableau, et le fit transporter a Rome. Le temple de Janus était aussi nommé temple de la guerre. beloîxé. Aiguille. Nom de l'inventrice. BEL PU ÉGOR. Voy BAAL-rÉOB. belsta. Fille du géant Bergthorer, dans la mythologie Scandinave, et femme de Bor, de qui elle eut Odin , Vilé et Vé. bélls. 1. Premier roi des Assyriens, lequel fut après sa mort révéré comme un dieu F oy. Baal. — 2. Roi d'Egypte; fils de Neplune et de Libya (ou d'Eurynomé ); frère d Agenor ; époux d'Anchiroé et père d'iEgyptus , de Da- naiis, de Céphée et de Phinée. — 3. Roi de Tyr. père de Didon. Il conquit l'île de Cypre qu'il donna à Tenus. BELZÉBUTH. VOIJ . BEEL-ZÉBUB. beivan-hascha. Les compagnons de dieu. Divinités des Arabes avant ia venue de Mahomet 74 BÈR be adidies (BENDIDEIA). Fêtes célébrées annuellement en l'honneur de Bendis dans le Pirée à Athènes. On les représente comme usscz licencieuses. Elles avaient lieu le ving- tième jour du mois de thargélion. be\dis La déesse de la lune, chez les Thraces. Les Grecs l'identiûent avec Hécate ( Artémis, Hécate). Cratinus la nomme dilon- chos, soit , dtl Hi sychius, parce qu'elle est armée de deux lances, soit enfin parce qu'elle brille d'une double lumière , Tune solaire et l'autre qui lui appartient en propre. Aristo- phane, dans les Lemniennes. la nommait la grande déesse. On peut conjecturer que son culte était national à Lemnos. De Lemnos ou bien de la Thrace, ce culte fut importé dans l'Attique, au Piréc,où Bendis eut un sanctuaire H arata i. Fils de Daçaratha et de Kaikeyî, frère de Ràma. — 2. F 1s de Douchmanta et de Sacountala, roi de la race lunaire , et pré- décesseur des princes qui plus tard se dispu- tèrent l'empire, sous les noms de Pândavas et de Kôravas. bharatamolxï. Nom d'un sage considéré comme l'inventeur du drame, ou au moins comme celui à qui Brahma l'a révélé. bharati (myth. ind.). Un des noms de la déesse de l'éloquence. bhava. Surnom de Siva. bhavaxi. Nom de Parvati ou Dourga , femme de Siva , sous sa forme pacifique. bhichma. Fils de Santanou, roi d'Hasti- napoura et de Ganga, et grand-oncle des Pân- davas et des Kôravas. Bhichma prit parti pour les Kôravas, et fut blessé par Ardjouna , qui le précipita de son char. b h i m a . Le second des princes Pândavas, fils de Kounti et de Pandou , selon les uns , de Vayou ou Pavana, selon les autres. Bhiina termina la guerre des Pândavas contre les Kôravas , par le coup de massue qu i! porta à Douryodhana. bhim asexa. Le troisième des princes Pân- davas. BiiniECVARA. Maître terrible. Surnom de Siva. bhodja. Parent et ami de Krichna, roi de Bhodjapoura. bhourisrava. Nom d'un chef tué dans la guerre des Pândavas et des Kôravas. bhrigou. i. Nom d'un mouni célèbre, l'un des dix Pradjapatis , fils de Brahma , et le pre- mier être créé. Bhrigon naquit une seeonde fois, comme fils du dieu Varouna. — 2. Nom du Richi Djamadagni, père de Paraçouràma et petit-fils du mouni Bhrigou. bia. La violence personnifiée. Fille do Ti- tan Ballos et de Styx. (-Hésiode.) BEADICÉ. Voy. DÉMODICÉ. BIF bi.anor. t. Centaure tué par Thésée aux noces de Pirithoiis. —2. (Autrement Ocnus ou Aucnus) héros étrusque , fils de Tibéris (le Tibre) et de Manto. Il fonda la ville de Mantoue, qu'il appela ainsi du nom de sa mère. — Sui- vant d'autres, Ocnus était fils ou frère d'Au- citès, le fondateur de Pérouse. Pour éviter tout sujet de querelle avec celui-ci , il passa dans la Gaule, où il fonda Césina. (Servius.) biantiades- Nom patronymique de Ta- laiis fils de Bias. biarcecs. Qui subvient aux besoins de la vie. Surnom de Bacchus et, suivant M. Noël, de Pan. bi as. Pylien, fils d'Amythaonet d'Idoméné (ou d'Aglaïa) et frère du devin Mélampe. La fille de Nélée, Piro(ou Péro) ayant été promise à celui de ses nombreux prétendants qui en- lèverait les bœufs d'Iphiclès, Bias, avec le se- cours de Mélampe, remplit la condition et devint ainsi l'époux de Piro. — Suivant une autre tradition, Nélée, une fois qu'il le vit en possession des bœufs, paraissant peu disposé à tenir sa promesse, Bias l'y contraignit par sa force. De cet hymen naquirent Talaiis , Pé- rialcès, Arétus (ou Aréius) et Alphésibée (ou Anaxibia). Dans la suite Mélampe ayant ob- tenu les deux tiers du royaume d'Argos pour prix de la guérison des filles de Prœtus , qui étaient tombées dans la démence, en donna un tiers à Bias et y joignit Lysippe, une des jeunes filles qu'il avait guéries. Bias a donné son nom a une rivière de Messénie. — 2. Fils de Mélampe et d'Iphianire. — 3. Roi de Mégare, frère de Ctéson. Il fut tué par son neveu Py- las. — 4. Un des fils de Priam. — 5. Nom d'un Athénien. (Homère.) bibésia. Divinité romaine qui avecÉdésia présidait aux festins. Bibésia (de Bibere) est la déesse du boire, etÉdésia (de Edere) celle du manger. biblis. Voy. Byblis. bibbacte, déesse gauloise personnifica- tion de la ville capitale des Edules. biceps et BiFRONS. A double tête, à double visage. Surnom de Janus. bicobniger,bicorivis. Celui qui a deux cornes. Surnom de Bacchus. bidi. Nom par lequel les peuples du Mala- bar désignent le destin. bidental. Nom que donnaient les Ro- mains aux lieux où était tombée la foudre. Pour les purifier, on immolait une brebis de deux ans ( bidens ). Des prêtres nommés Bi- dentales étaient chargés de ces rites purifica- toires. BiEii. Le dieu.de la végétation et des fo- rêts, dans la mythologie Scandinave. bielbog ou bialiboug. Le bon principe chezles anciens Slaves. Voy. Belbog. biennios. Surnom de Jupiter, tiré de la ville de Biennus en Crète. biennos. Un des Curètes. biénor. Chef tué par Achille. biformis {Dimorphe, Atjxopçoç). Épi- BOE 75 thète latine, attribuée aux êtres dont la forme appartient à deux natures différentes ou sim- plement qui sont représentés avec deux vi- sages : ainsi le Minotaure (Virgile); les cen- taures (Ovidej; Janus (Ovidej. Voy. Dimor- PHOS. bigoé, bigone. Voy. Bégoé. bi mater, et bimatris Celui qui a deux mères. Surnom de Bacchus , tiré de ce qu'a- près la mort de Séraelé Jupiter remplit à son égard l'office de mère. Voy. Bacchus biodotos. Celui qui donne la vie ou subvient à la vie. Surnom d'Apollon. bipennifer. Surnom de Lycurgue, roi de Thraee, l'adversaire de Bacchus. Voy. Lycurgue. bisaltès. Fils du Soleil et de la Terre, et père de Tnéophane. bis alt 1 s. Nom patronymique. Théophané, fille de Bisaltès. bistoiv. Fils de Mars et de Callirhoé. Il a donné son nom aux Bistons (Bistones, Bislo- nii), peuple de Thrace. bistonides. Bacchantes de Thrace. Voy. Bacchantes. bistonis. Nymphe dont Mars eut Térèle. bithyes. Célèbres sorcières de Scythie. Leur regard tuait ceux qui s'y exposaient. bithyjvis. Nymphe amante de Neptune, dont elle eut Ainycus. — Peut être est-ce un surnom delà nymphe bithynienneMélia. Voy» Amycus n° 1. bithyivos. Fils de Jupiter et de îa Titanide Thracé, qui passe pour avoir donné son nom à la Bithynie. bitias. Fils d'Alcanoret frère de Pandare. Il fut élevé dans une forêt avec celui-ci par Iaera. Il accompagna Énée en Italie, et fut tué par Turnus. biton. Voy. Cleobis. bivia. Déesse romaine qui présidait aux lieux où deux chemins aboutissaient. blédocghadda. Une des neuf filles d'É- ger, dieu de l'Océan , chez les Scandinaves. blias. Arcadienne, mère de Ménéphron. bo arm 1 a . Qui attèle les bœufs. Surnom de Minerve, en Bœotie, comme étant celle qui a enseigné aux hommes l'art de soumettre les taureaux au joug et de les employer au labourage. bochasp. Prince des Dews, qui blessa raer- telleraent Aboudad, le taureau primordial. bodon. Héros qui passa pour avoir donné son nom à la ville de Bodone, en Thessaiie. boebos. Fils de Glaphyrus; donna son nom à la ville thessalienne de Boebé. boedromia. Fêtes célébrées à Athènes en l'honneur d'Apollon Boédromios. Elles avaient lieu, au rapport de Plutarque, le jour anni- versaire de la victoire de Thésée sur les Ama- zones, le sixième jour du mois Boédromion. boédromios. Celui qui vientenaide. Sur- nom d'Apollon à Athènes. Suivant Plutarque, ce surnom lui fut donné à raison du secours qu'il prêta à Thésée dans la guerre contre les /fi BON Amazones ; suivant d'autres, parce que dans la guerre d'Krechthée et d'Ion contre Eumolpe , te dieu , par l'organe de son oracle , conseilla aux Athéniens de se précipiter sur l'ennemi en poussant de grandes clameurs, expédient qui fut suivi d'un plein succès. boeos. Héraclide. Il fonda en Laconie la ville de Bœae, où il établit des colons d'Élis, d'Aplirodisias et de Side. boeotia. Femme d Hyas et mère des Hya- des. boeotl'S. i. Fils d'Ogygès. — 2. Fils de Neptune (ou d'Itonus) et d'Arné (ou bien d'Anliope, ou encore de Mélanippe), frère d'Éole liEolus III), ou frère de Helbn. Breo- tusesl le représentant mythique des Béotiens. — D'après Apollodore, qui le fait fils de Nep- tune et d'Arné, il naquit et fut élevé à Méta- ponte, où lui et Éoie tuèrent leur père adoptif {Poy. iEoLUS. n° 3j. Suivant Hygin, qui leur donne pour mère Mélanippe, fille de Desmon- tès, ils furent exposes a leur naissance; une vache les nourrit; des patres les élevèrent. Théano, épouse de Mé'.aponle, roi d lcarie, étant sans enfants, les recueillit et les fit pas- ser pour siens Mais plus tard, ayant eu elle- même deux Lis, elle voulut faire périr Bœo- tus et Éole. Ceux-ci restèrent vainqueurs, et Theano se tua après avoir perdu dans cette lui te ses propres fils. Bœotus et son frère re- tournèrent alors chez les pâtres qui les avaient élevés. Là Neptune lui-même leur dé- couvrit leur divine origine. Par l'ordre du dieu, ils délivrèrent Mélanippe, que Desmon- tès tenait emprisonnée ; puis, s'etant rendus tous ensemble prés de Métapontus, celui-ci épousa Mélanippe et adopta pour fils Bœotus et /Eolus. Foy. Arne. boét hoï des Nom patronymique d'Étéo- née , fils de Boéthos, boethos. Père d'Etéonée. bol î.x É. Jeune fille d'Achaïe qui, pour échapper aux poursuites d'Apollon , se pré- cipita dans la mer. Le dieu lui conféra 1 immor- talité. Suivant Pausanias, la v.lle de Boline, enAchaïe, tenait d'elle son nom. bolyerroer. Le laborieux. Surnom d'O- din. BONNE déesse {Bona Dea). Divinité ro- maine, dont le nom reste incertain. Les An- ciens lont prise les uns pour Maïa, d'autres pour la Terre, d'autres pour Sémélé, pour Hé- cate, pour Médée, pour Damia, pour Ops, pour Proserpine. Suivant l'opinion la plus vrai- semblable, ce surnom désignait la chaste et savante tille de Faunus, Fauna ou Fatua. boxus eveivtus. Le bon Succès. Divinité romaine. Primitivement et spécialement c'est l'heureuse réussite des fruits de la terre, plus tard par extension, la réussite, le bon succès en général. On portait son image sur des pierres gravées, en forme d'amulettes. Le culte de Bonus Eventus paraît être venu à Rome de la Grande Grèce avec les fêtes de Bacchus et de Cérès. On le représentait sous BOR la figure d'un jeune héros, monte sur un char emporté par des dragons. A la main droite il lient une coupe, et dans la gauche des tètes de pavots et des épis de blé; quel- quefois on le trouve représenté avec une corne d'abondance et un autel. Il avait à Rome dans le Capitole deux statues, l'une de Praxitèle , l'autre d Euphranor. Dans son essence et sa forme plastique , Bonus Eventus a de grands rapports avec Triptolème. Foy. ce nom. boopis. Aux yeux de bœuf, c'est-à-dire aux yeux grands, ou bleus, ou bombés comme ceux des taureaux. Épithète habituelle de Junon dans Homère. Des mythologues moder- nes ont rattaché ce surnom au mythe d'Io métamorphosée en génisse. Suivant Jacobi , il n'a qu'une valeur purement descriptive et désigne un certain type de beauté élevée. En effet* épithète de Boopis n'est point exclusi- vement l'attribut de Junon; on la trouve aussi attribuée dans l'hymne homérique au soleil à Euryphaëssa, et dans Hésiode (Théogonie) à l'océanide Pluto. bootÈs ^Bubulcus). te Bouvier, constel- lation voisine de la gr;mde ourse. C'est Arcas, suivant les uns, ou Icarius, suivant d'autres. — La même constellation se nommait aussi Arc- turos, ou Arctophylax, le gardien de l'ourse. Arcas fut placé sous ce nom parmi les astres à côté de sa mère C?listo ( la grancie ourse ). Voy. Arcas et Calisto. bor. Fils de Boure, époux de Belsta et père des trois plus anciens dieux Scandinaves : Odin, Vilé et Vé. borak. Haquenée qui servit de monture à Mahomet, et le transporta , à travers les airs, à Jérusalem , puis au ciel, dans l'intervalle d'une seul nuit. borax. Le Vorace. Un des chiens d'Ac- téon. bordj ou ai.bordj. 1. La montagne pri- mordiale, chez les Parses, et, par extension, toute la terre. — 2. L'abîme du chaos d'où est sortie la création ; et , dans un sen* plus spé- cial , la grotte d'où Mitera s'élance pour éclai- rer le monde. bore a de ou BORÉiDE (Boréas, Boréis). Fille de Borée. Telle est Cléopâtre. boréades (Boreadœ). Fils de Borée. Zé- lés et Calais. boréasmes. Fêtes athéniennes en l'hon- neur de Borée , qui avait un autel dans l'A t- tique. BORÉE (BOREAS, BORRHAS). Le vent du N.-E. Hésiode, qui le compte parmi les vents bienfaisants, le fait naître d'Asjtraeus et d'Eos ( l'Aurore ). Suivant d'autres, il était fils d'As- trseus et deHéribée, ou fils du Strymon, fleuve de Thrace. Homère et même dans les temps postérieurs Callimaque et le scholiaste d'Apollonius, placent la demeure de Borée dans la Thrace. C'est de là qu'à l'appel d'Iris il vint, accompagné de Zéphyre, prêter son souffle pour allumer le bûcher de Patrocle. De Borée et des cavales d'Érichthonius na- BOT quirent, dit Homère, douze jeunes cavales si légères et si rapides qu'elles couraient sur la surface des blés sans en froisser la tige et sur la surface des mers sans y tremper leur pied. Les Brises (Aurae; passaientaussi pourfil.es de Borée. Il enleva Orythie, tille d'Érechthée, et de leur union naquirent Zetès et Calais, Hœinus, Clopàtre, Chione et Chthonia. Cal- limaque lui donne aussi pour filles les vierges hyperboréennes Opis, Loxo, Hécaerge. Butés et Lycurgue, suivant Diodore, seraient éga- lement fils de Borée. — Un temple était consacre à Borée près de Fllissus. Les Athé- niens le révéraient particulièrement, soit comme précurseur de pluies fertilisantes, soit parce qu'au temps de l'expédition de Kerxès il avait dispersé la flotte ennemie. On le représentait diversement : dans la tour des vents à Athènes, il s'offrait sous la figure d'un enfant ailé, avec des sandales aux pieds et un manteau sur la tète ; sur le coffre de Cypsélus, ou il était représenté enlevant Orythie, les jambes étaient remplacées par des serpents. boréoi (ausing. boreios). Nom patro- nymique. Zétès et Calais, fils de Borée. bormos ou BORiMOS.Fils de Upius. C'était un jeune Mariandynien d'une beauté ravis- sante. Étant un jour allé puiser de l'eau à la fontaine pour les moissonneurs, il disparut tout à coup; ou, selon une variante de la tra- dition, il périt à la chasse. Tous les ans, à l'é- poque de la moisson, les gens de la campa- gne solennisaient l'anniversaire de sa mort en chantant une sorte de complaintes appe- lées, de son nom , BormoL boros. i. Fils de Périérès et époux de Po- lydora , fille de Péléc et d'Antigone. — 2. Des- cendant d'Oreste; fils de Penthilus et père d'Andropompe. borysthèive (borysthénes). Père de Thoas , roi de Tauride. botachos. Fils d'Iocrite et petit-fils de Lycurgue. 11 passe pour avoir donné son nom au dême ou à la tribu des Botachides (suivant Pausanias, Potachides) , chez les Tégéates, en Arcadic. botchica. Fils du Soleil, suivant les Mozcas, dieu législateur et civ ilisateur de Con- dinamarca. Botchica vécut deux mille ans dans la vallée d'Iraca. On l'appelle aussi Mem- quéthéba et Zouhé. botrÈS. Fils d'Eumélus ( ou Eugnotus) de Thèbes. Son père, adorateur fervent d'Apol- lon, ayant un jour sacrifié au dieu un agneau, Botrès, avant que la victime eût été placée sur l'autel, mangea la cervelle. Dans sa colère, Eu- mélus saisit un tison enflammé , et, l'en frap- pant à la tête, il le tua ; puis, le meurtre com- mis, il fut saisi de regret. Touché de ses plain- tes, Apollon le changea en une sorte d'oi- seau du nom d'aérops ou aéropos ( Mérops Apiaster), oiseau qui fait sa couvée dans un nid souterrain et bat constamment des ailes. ( Antoninus Liberalis. ) BOTRYOCHAiTÈs. Celui dont la cheve- BOU 77 lure est ornée de grappes de raisins. Sur- nom de Bacehus. bouddha , le dieu suprême ou le saint par excellence de l'.mmense église indianoïde, que les Hindous qualifient d'hétérodoxe, et qui presse de trois côtés 1 Hlndoustan, lequel s'obs- tine seul a la repousser de son sein La religion bouddhique emploie bien le nom de Bouddha, qui signifie littéralement sage, savant, pour désigner un grand nombre de prêtres ou de sages privilégiés sorts de son sein ; mais il csl évident que celle confusion n'a eu Heu qu'à la longue; regardant ces ministres du dieu comme ses incarnations, on lésa identifiés avec lui, ce qui dut se faire d'autant plus fa- cilement qu'à chacun d'eux revenait une cer- taine part dans le développement successif du culte lamaïque. Ce serait chose impossi- ble de vouloir distinguer l'œuvre du maitre, de celle des disciples ; nous nous contenterons d'esquisser la vie symbolique du fondateur de la doctrine, et de résumer l'histoire de cette même doctrine dans les contrées indiennes. Voici quelle est, en substance, la version la plus répandue sur Bouddha Les traditionsjaponai- ses, chinoises, siamoises, ne font que la ré- produire, avec quelques modifications duis les détails. Neuvième incarnation de Vichnou, sui- vant les Brahmes,qui semblent ne reconnaître sa divinité qu'à regret, et mêlent un vague re- proche aux hommages qu'ils lui adressent tout en persécutant les sectes bouddhistes, le mys- térieux législateur naquit au onzième siècle avant J. C. suivant la date traditionnelle la plus générale ; sa naissance varie cependant du quatorzième au septième siècle avant notre ère. Il descendit du séjour céleste dans le jsein de Mahamaya , épouse de Soutadanna , roi de Magadha, au nord de l'Indoustan, et membre de la famille Chakia, la plus illustre de la caste des Brahmanes. Sa mère, qui l'avait conçu sans souillure , le mit au monde sans douleur, après dix mois écoulés; il naquit au pied d'un arbre et ne toucha pas la terre ; Brahma se trouva là pour le recevoir sur un vase d'or, et des dieux , ou des rois incarna- tions des dieux , assistèrent à sa naissance. Des Mounis et des Pandits reconnurent dans ce merveilleux enfant tous les caractères de la divinité , et à peine avait-il vu le jour, qu'il fut surnommé Devata-Deva, dieu des dieux. Il avait reçu au baptême le nom d'Arddhachid- dhi. L'enfant divin fit de bonne heure des pro- grès incroyables dans les sciences. Sa beauté, comme sa sagesse, était plus qnhnmaine, et, lorsqu'il s'asseyait sous un figuier, le peu- ple, assemblé autour de lui, ne se lassait pas de l'admirer. Parvenu à la fleur de la jeu- nesse, il se maria avec une princesse de sa famille, non moins belle et non moins par- faite que lui ; il en eut un fils , et , plus tard , une fille. Mais son cœur noble, déchiré des maux de ses semblables, ne respirait que pour les en délivrer; un jour il s'échappe du palais de son père , et s'en va dans le désert , 7, S BOU où doit commencer sa mission divine. Là il s'ordonne prêtre , se rase la tète de ses pro- pres mains, et, entouré de ses cinq disciples de prédilection, se livre à la vie la plus aus- tère durant plusieurs années. Ce fut alors, ajoute-t-on, qu'il changea son nom en celui de Gaoutama , et que le lait de cinq cents vaches lut rendit sa vigueur première, épuisée par le cours non interrompu de ses médita- tions. Enfin , après des épreuves diverses , dont il sortit toujours triomphant, ses péni- tences terminées, il déclare à ses disciples que le temps est venu de porter au monde le flambeau de la vraie croyance; les dieux eux-mêmes descendent du ciel pour l'inviter à répandre sa doctrine, et rayonnant de gloire il se rend à Varanasi (Benarès) pour y occu- per le trône des saints qui avaient enseigné la loi dans les âges précédents. Malgré l'op- position de ses adversaires, qui lui reprochent d'être tombé dans les plus graves erreurs, il reçoit du peuple l'honorable surnom de Mouni, qui désormais est ajouté à son nom de Chakia. Devadati, oncle de Chakia-Mouni , furieux de ses succès, lui suscitait toutes sortes d'obstacles. En ce temps-là les adorateurs du feu, venus de la Perse, cherchaient à propa- ger leur religion , vieille ennemie de celle de l'Inde : Devadati se mit à leur tête, et les sectateurs de Siva étaient prés de succomber sous ses attaques réunies. Mais le divin pro- phète vint à leur secours , il confondit les faux docteurs autant par sa science que par sa force, et les contraignit à lui rendre hommage. Alors le bruit de sa vocation commença à s'étendre, et la doctrine de sa- lut qu'il apportait, prêchée de toutes parts, prévalut peu à peu dans l'Hindoustan. On dit qu'avant sa mort, arrivée à l'âge de quatre- vingts ans, il annonça que sa doctrine en du- rerait cinq mille ; mais qu'elle serait proscrite dans l'Inde, son berceau ; que ses disciples souffriraient de violentes persécutions, et qu'ils se verraient forcés de fuir sur une terre étrangère d'où la vraie croyance sortirait en- suite plus puissante que jamais, pour faire le tour du monde. Il prédit aussi qu'au bout de cinq mille ans un nouvel homme-dieu paraî- trait sous le nom de Maidari. Puis il alla se réu- nir à la divine essence , dont il était émané, et fut adoré chez les mortels comme Bouddha, c'est-à-dire, comme sage inspiré, ou prophète, ou Dieu même. — Telle est, à quelques va- riantes près la biographie du législateur-dieu, laquelle n'est, à proprement parler, que l'his- toire du bouddhisme, les nombreux pontifes de ia Bandia ayant tous pris successivement la qualification de bouddhas. Il est difficile de distinguer à travers ces divers récits ce qu'il y a de vrai dans la légende miraculeuse du saint et de réel dans son existence. Quoi qu'il en soit, le système religieux de Chakia Mouni, qui forme la Dandjour ou Encyclopédie de deux cent trente-deux volumes, est certaine- ment originaire de l'Inde. Le caractère gêné- BOU ral qui le distingue du brahmaïsme est celui d'une grande tolérance, d'un grand libéra- lisme opposé en tous points au système étroit et pétrifiant des castes. Ce ne fut sans doute d'abord qu'une tentative de réforme élaborée successivement par plusieurs pontifes. Les divergences qui existaient sur les points se- condaires occasionnèrent une scission entre les brahmes et le bouidhisles. Ces derniers eurent des livres et des théories philosophi- ques à eux, et appelèrent à la prédication de la parole quiconque«e sentait mu d'une vo- cation intérieure. Une fois l'inspiration divine élevée au-dessus des lois du sacerdoce, les antiques barrières qui subsistaient entre les castes tombèrent bientôt, et il se forma dans l'Inde un ordre nouveau de prophètes appar- tenant à toutes les classes de la société; ce furent les samanéens, c'est-à-dire ceux gui ont vaincu leurs passions. Les brahmes, cham- pions intéressés du système des castes , enta- mèrent une lutte qui se prolongea longtemps avec des succès variés. Ce ne fut qu'au hui- tième siècle de J.-C. que la persécution or- ganisée par Sankara-Atcharia expulsa défini- tivement le bouddhisme du cœur de l'Inde. Mais il avait déjà franchi les limites de la presqu'île , et passé à Ceylan , dont il avait chassé le brahmanisme, puis delà, comme d'un second foyer, s'était répandu dans toute l'Inde au delà du Gange, à Siam, dans l'An- nam , la presqu'île de Malaca et l'empire des Birmans ( Ava et Pégou j. La Chine, dès le deuxième siècle de l'ère chrétienne, les îles du Japon, en 552, avaient reçu le dieu, la première sous le nom de Foe ou Fo, les se- condes sous celui de Bouts ou Pouls. Dans ces diverses localités, on substitue souvent à ce nom celui de Saka ou Chakia. Vers le même temps, Bouddha, Bout ou Pout , fut porté au Thibet, et avec lui la civilisation et l'écri- ture ; il pénétra sous les noms de Maha-mouni et de Sàkia ou Siga-mouni dans toutes les contrées situées au nord de l'Inde et jusque dans les steppes de l'Asie centrale, parmi les Mongols et les Kalmouks. Kachemire même , siège antique de la religion de Brahmà , l'é- changea contre le bouddhisme , et déjà les Pères de l'Église nous parlent de Samanéens à Bactres. — Aujourd'hui Je bouddhisme avec toutes ses branches compte dans le monde cent soixante-dix millions de partisans, se- lon Balbi, dont on connaît l'exactitude cons- ciencieuse. Ce savant Italien fixe la quantité des chrétiens à deux cent soixante millions ; ce qui porte l'excès de l' Église chrétienne sur la bandia bouddhique à quatre vingt-dix mil- lions. Le bouddhisme est donc le culte le plus répandu après celui de J. C. , et il l'est plus que le catholicisme (église latine) , dont on ne peut porter le chiffre à plus de cent trente-neuf millions de membres. — Les effi- gies de Bouddha , multipliées à l'infini, dans les pagodes de l'Inde nord-occidentale, en Tatarie et en Chine, sont en général peu va- BRA riées. Un type uniforme se révèle toujours au milieu des modifications de détails dues au ca- price des artistes. « Quelquefois Bouddha est représenté allaité par la belle Maya, sa mère, qui le tient sur ses genoux , et recevant des offrandes de fleurs et de fruits , près de là sont des groupes d'animaux chers à Bouddha, qui défendit de verser aucun sang. Une auréole ceint la tète de l'enfant divin aussi bien que celle de sa mère. Ailleurs Bouddha, symbole de la doctrine et de la sagesse , est presque toujours représenté dans l'attitude de l'en- seignement ou dans celle de la méditation , et la plupart de ses attributs ont trait aux sciences dont on lui fait honneur. Il porte dans la paume de la main et sur la poitrifte le carré magique divisé en quatre carrés plus petits, ou le pentagone dans lequel se trou- vent trois triangles ; souvent le lingam , l'yoni, le lotus , le croissant de la lune lui sont don- nés; enfin il paraît sur un trône, les jam- bes croisées , le manteau ou le cordon jaune du brahmane tombant de l'épaule gauche. Du reste, il est ordinairement nu et de cou- leur noire ; ses cheveux courts sont artiste- ment relevés en boucles et frisés autour de sa tête; parfois une boucle ou plutôt une touffe prolongée surmonte toutes les autres, et lui forme une sorte de coiffure ; parfois encore s'élève au-dessus de sa chevelure fri- sée une espèce de bonnet pyramidal ; ses oreilles sont excessivement allongées par le poids des ornements qui les surchargent, et toute sa physionomie exprime avec une gravité pleine de calme la profondeur des méditations où il est absorbé. Une figure extrêmement remarquable le présente avec sept têtes, sans doute en qualité de Sourya. » (Creuzer.) boudha. Nom du régent de la planète Mercure. Bouddha est fils de Soma et de Tara. Il est le premier roi de la dynastie lunaire. bolljanus. Idole antique, honorée par- ticulièrement à Nantes. On conjecture que ce mot est formé de Baal et de Janus. BOUi\sio^myth. jap.).Nom d'une femme du Japon qui devint miraculeusement mère de 5oo enfants, et fut admise au nombre des Jcamis, sous le nom de Bensaïten, boure (myth. scand.). Père de Bor. Boure naquit des rochers de glace que léchait la/va- che Audoumbla. bouto ou BUTO(myth. égypt.;. Une des di- vinités du premier ordre : elle fut la nourrice du dieu Orus. Selon quelques-uns, Bouto est la même que Latone chez les Grecs ; selon d'autres, c'est la nuit des hivers. BOUVIER. Voy. BOOTÈS. br/ESI a . Fille de Cinyre et de Métharmé. Elle fut, ainsi que ses sœurs, persécutée par Vénus, et alla mourir en Egypte brahm, nommé aussi Parabrahma ou Bhagavan, est le dieu suprême qui enve- loppe tout le système religieux des Hindous. Il est unique, existant par lui-même, sans commencement ni fin, tout puissant, infini- BRA ?f> ment bon, infiniment parfait. Lui seul a une existence réelle : c'est le Pan dont les parties diverses n'ont qu'une réalité illusoire (Maïa). « Brahm, disent les Védas, est l'éternel, l'être par excellence, se révélant dans la félicité et dans la joie. Le monde est son nom , son image; mais cette existence première, qui contient tout en soi, est seule réellement subsistante. Tous les phénomènes ont leur cause dans Brahm; pour lui il n'est limité ni parle temps, ni par l'espace; il est impéris- sable, il est l'âme du monde , l'âme de chaque être en particulier. — Cet univers est Brahm, il vient de Brahm, il subsiste dans Brahm, et il retournera dans Brahm. Brahm, ou l'être existant par lui-même , est la forme de la science et la forme des mondes sans fin. Tous les mondes ne font qu'un avec lui, car ils sont par sa volonté. Cette volonté éternelle est innée en toutes choses. Elle se révèle dans la création , dans la conservation et dans la destruction, dans le mouvement et dans les formes du temps et de l'espace. » — Voulant un jour se produire, Brahm se révéla de trois manières distinctes, en passant par diverses phases. Il est déterminé dans le système reli- gieux des Hindous : i° comme Brahmâ ou créateur; 2 comme Vichnou , ou conserva- teur et sauveur; 3° comme Siva ou Maha- deva, destructeur et rénovateur. Ces trois grands dieux, qui ont chacun respectivement pour symboles la terre, l'eau et le feu, et pour mèreBhavani, forment la trinité indoue nommée Trimourti — 11 faut remarquer que, suivant les bouddhistes, c'est Adibouddha qui est le dieu suprême , soit que Brahm ne soit qu'un être secondaire, ou seulement un nom d'Adibouddha. brahma. Le premier membre de la Tri- mourti indoue. Première émanation de Brahm, et issu de sa parole divine, Brahmâ est con- sidéré comme le dieu créateur dans les qua- tre grandes traditions indiennes qui, en s'ac- cordant sur ce point , différent d'une manière notable dans les détails. Nous allons les men- tionner séparément. — i° Suivant la cosmo- gonie des Védas, issu de Brahm par une suite de transformations indéterminées, Brahmâ, assis sur le Lotus qui avait été le théâtre de sa naissance, resta plusieurs milliers d'années absorbé dans la contemplation des eaux cou- vertes d'éternelles ténèbres. Tiré de sa lé- thargie par une voix mystérieuse, il implora Bhagavan, qui lui apparut et lui fit voir tous les mondes en germes dans son être. Brahmâ, après avoir reçu la faculté de les tirer de l'abîme, commença l'œuvre de la création. Il créa d'abord les sept Souargas ou sphères étoilées, éclairées par les Devatas ou génies lumineux ; puis Mritloka, ou la terre avec ses deux luminaires, et enfin sept Patalas ou régions inférieures, éclairées par huit escar- boucles, placées sur la tête de huit serpents. Il s'occupa eusuitedes êtres qui devaient peu- pler l'immensité et créa un nombre infini 80 BRA d'esprits célestes , parmi lesquels on remar- que les Menons, les Riehis, les Vassons, les Mounis, les Gandharvas, les Apsaras, etc. De son hymen avec sa sœur Saraçouati , il eut un grand nombre d'enfants, desquels sor- tirent ies Dévalas, génies bienfaisant*, et les funestes Daitias. Enfin, pour peupler la terre, Urahmà tira de lui-même Menou Souaiam- bhouvu , auquel il donna pour femme Satarou- pa. Suivant une autre tradition , ce furent les quatre fils du dieu, Brahman, Kehatria , Vaicia, Sondra , qui devinrent les clufs des quatre castes fondamentales et remplirent la terre d habitants. — 2 Le Manava-Dharma- Sastra présente la même tradition, avec les modifications suivantes. Brahm l'être des êtres, s'étant produit sous la forme d'eaux primordiales, sur lesquelles flottait l'œuf d'or d'où sortit Brahmà , celui-ci en reçut le nom de Hirania-gharba (l'utérus d'or etdcNaràiana vie flottant sur les eaux,'. Le nouveau dieu or- ganisa d'abord le monde physique, en déve- loppant les semences de toutes choses con- tenues dans l'œuf symbolique; de ses trois grandes émanations, Mana, l'intelligence in- définie, Ahankara , l'intelligence déterminée, et Ma Irma t ma , la grande àme, la dernière vivifia les cinq éléments que la seconde avait déterminés, et Brahmà-Mana forma tous les êtres animés. De la combinaison de cette trinité avec la pentade des éléments sortit la création tout entière , au commencement de laquelle apparurent les dieux et qui se ter- mina par une dernière transformation de Brahma, laquelle donna naissance à l'espèce humaine. 3° La Mimança représente Maïa comme faisant sortir le tres-haut de ses pro- fondeurs et comme produisant la mer de bit et l'amour, Kama. Elle enfanta ainsi les mondes. Dans cette deuxième création, Brahmà porte le nom de Radjah. — 4 Enfin, suivant les bouddhistes, Brahmà n'est créa- teur qu'en sous- ordre; et n'apparaît qu'après la production des dix premiers génies céles- tes , issus d'Adibouddha. Dans ce système les détails de la création différent un peu des précédents. — Enorgueilli cependant de cet immense pouvoir, Brahmà osa se révolter contre Brahm, \oulut s'approprier une partie des mondes, et, en proie à une passion inces- tueuse, poursuivit de ses prières criminelles sa sœur Saraçouati. En punition de son crime, il fut précipité du haut des Souargas dans le fond de l'abîme, et, pour obtenir un entier pardon, tut obligé de passer par quatre incar- nations terrestres pendant le cours de quatre Ages. Pendant le premier, il apparut sous les traits do corbeau-poëte , Kakabhousonda ; pendant le second, sous ceux du paria Val- mikl, d'abord brigand, puis grave et austère pénitent , interprète renommé des Védas et auteur du Ramaïana ; pendant le troisième, sous ceux de Viaça, poète et ao cur du Mahabharata, du Baghavat, etc ; enfin pen- dant le siècle noir, sous ceux de Kalidaça, le BRA grand poète dramatiq- e, l'auteur de Sacoùn- tala. — « Brahmà, » d:t Oeuzer « c'est Brahm déterminé ; c'est l'énergie créatrice de Brahm; c'est 1 être descendant dans la forme, la subs- tance se révélant dan9 le phénomène , l'esprit venant animer la matière, le moi universel, le roi de la nature, la loi du très-haut gou- vernant le monde, qu'elle a fait d'après les lois invariables qu'elle-même s'est prescrites. Brahma, c'est l'âme du monde, c'est la ma- trice des êtres, le père, le générateur, le plus ancien des dieux, le maitre de toutes les créatures, le régulateur des éléments, le frère aîné du soleil, le type du temps et de l'année, 1 oracle du destin, la couronne de l'univers.... Brahmà. c'est lïntelligence incar- née dans le monde et dans l'homme , au com- mencement des temps, s'y incarnant de nouveau dans le cours de chaque âge, à cha- que révolution de l'univers. 11 est la paroie par qui tout fut créé, tout est vivifié ; il est le chef invisible des brahmanes, 1e premier mi- nistre du très-haut, le prêtre, le législateur par excellence, la science, la doctrine, la loi, la forme des formes. » — Les brahmanes invoquent régulièrement Brahmà, matin et soir, en jetant trois fois de l'eau a ec le creux de leur main sur la terre et vers le soleil; ils l'implorent à midi, en lui offrant une simple fleur, et dans le sacrifice du feu ils lui pré- sentent le beurre clarifié. Parmi les nombreux surnoms qu'ils donnent à ce dieu, il faut re- marquer les suivants : Adajavaïa , semblable à lui-même; Abaricedi, l'illimité; Souadacal ou Souadaçatta , qui est par lui-même ; Sou- aïambhou, même sens; Ananda . sans com- mencement; Achariri, l'incorporel; Tchas- tava, le vengeur; Sotchdava, le créateur; Parama, le bienfaiteur ; Parabara, l'excellent; rarabrahmà, le grand Brahmà; Paraméçouara, le seigneur très-haut; Içouara , le seigneur; Tchatouranana , aux quatre visages; Karaa- laçana, assis sur le Lotos. — Les peintures in- doues représentent Brahmd avec quatre têtes ou quatre faces; le dieu tient dans ses qua- tre mains, la chaîne qui soutient les mondes, le livre de la loi, le poinçon à écrire, et le feu du sacrifice. Au-dessus de ses têtes ornées de Lotus s'arrondit une conque surmontée d'une flamme. Porté quelquefois sur l'œuf du monde, on le représente aussi couche dans les feuilles de Lotus , mais il a le plus ordi- nairement pour monture le grand oiseau Hamsa. bi\ Aim adikas , autrement pradjapa- TlS, génies créés par Brahmà ; participant, sous ses ordres, à la création et à 1 ordon- nance des mondes. Ce sont en quelque sorte les ouvriers de Brahmà. Aussi les nomme t-on souvent les dix Brahmàs ou les grands Brah- manes. Ils tiennent le premier rang après les quatorze Menous , et ont pour subordonnés les Pitris ou Patriarches, qui habitent dans la lune, et qui. pères et générateurs pacifiques . comme les Brahmadikas , exécutent le détail BRA des opérations voulues par ceux-ci. Quelques traditions font naître les Brahmadikas du premier Menou : d'autres veulent que neuf d'entre eux aient été produits des différentes parties du corps de Brahmâ, qui est le dixième ou le premier des dix. Brahmaloka. Le ciel de Brahraa. brahman, fils aîné de Brahmâ, fut créé de la bouche de son père, qui lui donna les quatre Védas ou livres sacrés, Ayant voulu se marier malgré sa volonté, il n'obtint pour femme qu'une fille de la race maudite des géants. De cet hymen naquirent les brahmes,. interprètes sacrés des Védas, et ministres des sacrifices offerts par les Indous à le urs dieux. Les trois frères de Brahman donnèrent nais- sance aux trois autres castes. brahmanda. Brahraa déjà sorti des pro- fondeurs de l'irrévélation et commençant à prendre les formes de créateur. br ahm aïvya. Littéral., Relatif à Brahma ou aux brahmanes, t. Surnom du dieu Kar- tikeya , considéré comme le principal protec- teur de l'ordre des brahmanes. — 2. Nom de la planète Saturne. brahmapouri. Fille de Brahmâ. Nom de la capitale de Brahmâ, située sur le mont Kèlasa. brahmapodtra. Fils de Brahmâ. Nom d'un fleuve qui sort du lac Brahmâ Kounda. Le Brahraapoutra est fils de Brahmâ et d'A- moghâ. brahmarchi 'myth. ind.). Littéral., Richi des brahmanes. Nom d'une classe particu- lière de Richis ou saints divins. Le plus cé- lèbre des Brahmarchis est Vacichtha. brahmes.— Voyez Brahma et Brahman. bra h Mi. 1. Nom de Sarasvati considérée comme la déesse de l'éloquence. — 2. L'une des huit mères divines des êtres créés, la SaTiti ou l'énergie formelle de Brahmâ. branchides ( BRAi\CHiD* ). Descen- dants de Branchtis. Prêtres d'Apollon a Di- dyme , où se trouvait l'oracle dit des Bran- chides, Voy. branchos branchos. Enroué. Fils d'Apollon, ou autrement de Smicros de Delphes. Sa mère était une Milésienne. Au moment de le met- tre au monde, elle eut un songe dans lequel il lui sembla que le soleil passait à travers son propre corps, ce qui fut considéré par les devins comme d'un présage heureux. Là des- sus elle donna le jour à Bi anchos, qui se dis- tingua par sa beauté. Fils d'Apollon , ou aimé du dieu , il obtint de lui la science de la divi- nation, et fonda à Didyme près de Milet l'o- racle des Branchides, qui jouissait, après celui de Delphes, de l'autorité la plus haute, parti- culièrement auprès des Ioniens et desÉoliens. — Apollon était révéré à Didyme sous les surnoms de Didymœos , Philesios , Delphi- nios. Voy. ces noms. br ang as. Fils de Strymon, roi de Thrace; frère de Rhésus et d'OIynthus. Ce dernier ayant été déchiré à la chasse par tin lion, BRI 81 Brangas le lit ensevelir sur la place même ou il avait été tué, et donna son nom à la ville d'Olynthe, qu'il fonda en Sithonie (Macédoine). brauron. Héros qui a donné son nom a l'un des dêmes de l'Attique. bra UROîviA . Surnom sous lequel Diane était révérée à Athènes et à Sparte. 11 est tire du bourg de Brauron dans l'Attique, où abordè- rent Iphigénie et Oreste, apportant la statue de la Diane taurique. A Sparte, c'était devant l'autel d'Artémis Brauronia que l'on fusti- geait les enfants, afin que le sang jaillît sur l'autel, dernière commémoration des sacrifi- ces humains anciennement offerts à la déesse, — On célébrait en son honneur à Brauron une fête quinquennale, où l'immolation simulée d'une victime humaine rappelait également la coutume des sacrifices humains. brentos. Fils d'Hercule. Il passe pour avoir donné son nom à la ville de Brenté- sion (Br indus ium) , ou Brindes sur la côte de la mer Adriatique. brétanimos. Père de Celtiné , laquelle eut d'Hercule Celtus. Voy. Celtiné. brettia. Nymphe qui donna son nom à l'Abrettène ( Mysie ). brettos. Fils d'Hercule et de Balétia. il a donné son nom à la ville de Brettus en Tyrrhénie. brevis, parva. Brève ou petite. Sur- nom de la Fortune; suivant Plutarque, une chapelle, dont on rapportait la fondation à Servlus Tullius, lui l'ut érigée à Rome sous ce nom. bri acas. Fils du roi arcadien ^ginète, et frère de Polymestor. briarée (briaréos). i. Géant à cent mains, le même qu'Égéon n° 3. — 2. Cyclope. Le même qu'Egéon n° &. Voy. ce nom. bri mo. La courroucée ou la terrible. 1. Surnom d'Hécate ou de Proserpine. (Apol- lonius et Tzetzès.) — 2. Surnom de Cérès. (Arnobe.) — 3. Surnom de Cybèle ^Théodo- ret). — Le scoliaste d'Apollonius donne à ce mot un tout autre sens que celui qui est in- diqué ci-dessus. Suivant lui , il viendrait de êp6|XOÇ , le pétillement du feu, et aurait trait à la torche que portait Hécate. bringhi, Apsara qui préside aux jeux et aux plaisirs. 11 occupe le centre du chœur dans les danses auxquelles Vichnou prend part. brisa. Nymphe qui passe pour l'une des nourrices de Bacchus. BRISEE. Les nymphes de Brisa. bris^eos. Surnom de Bacchus, tiré du promontoire de Brisa dans l'île de Lesbos, ou du nom de la nymphe Brisa, l'une de ses nourrices. briséis. Nom patronymique par lequel Hippodamie, fille de Brisés, est habituellement désignée. Après la prise de Lyrnesse, elle échut à Achille dans le partage du butin, brises. Fils d'Ardys et roi des Lélèges de Pédase , ou prêtre de Lyrnesse. Il fut père d'Hippodamie, appelée d'après lui Briséis. m BRi brissomos. Un des fils de Priara. rrito. Fils de la Terre. Il donna son nom aux Bretons. Voy. Bretannus. britomartis. Surnom de Diane en Crète. Ce nom est communément dérivé de Bpixoj bonne, bienfaisante , et de {j,àpttç (fxapvà) vierge. Britomartis paraît avoir été, dans l'o- rigine, une déesse de la nature révérée par les chasseurs et les pécheurs de la Crète, di- vinité indigène, distincte de Diane, bien que, dans son essence, elle eût avec elle une étroite affinité. Mais, lorsque le culte de La Diane do- rienne se fut introduit en Crète, les deux divinités, en raison de cette affinité d'essence, entrèrent dans un rapport intime. Britomartis se transforma en une nymphe compagne de Diane et aimée d'elle. ( Callimaque et Pausa- niasj Suivant le scoliaste d'Aristophane , sau- vée par la déesse dans un danger, elle lui érigea un temple; ou bien, suivant le sco- liaste de Callimaque, Diane emprunta de son amie le nom de Britomartis, et fut révérée en Crète sous ce nom. Puis toutes les deux finirent par se confondre en un même être; Britomartis devint fille de Latone (Euri- pide, Aristophane, etc.). — Les mythes re- latifs à Britomartis considérée comme nym- phe, forment deux groupes distincts : — a. Britomartis était fille de Jupiter et de ta fille d'Eubulos , Carmé ; c'était une nymphe de Gortyne. Elle se plaisait aux courses vaga- bondes et à la chasse , et devint extrêmement chère à Dnine. Poursuivie depuis neuf mois par Minos, qui l'aimait , elle tomba , en fuyant, dans une rivière . et se prit dans des filets de pêcheur; ou, suivant un autre réeit , elle se précipita du haut d'une montagne dans la mer, où elle se trouva de même prise dans des filets : Diane la délivra ; puis elle l'éleva à la dignité de déesse. La nouvelle divinité fut révérée non-seulement en Crète, mais aussi à Égine, où elle se nommait Aphaea. En Crète Ovi l'appelait Dictymna ou Dictynna (de ôiy.- tuov, filet). — 6. Elle était fille de Jupiter et de la fille de Phénix, Carmé. Elle aimait la solitude, et avait fait vœu d'éternelle virgi- nité. De la Phénicie elle se rendit à Argos, auprès des filles d'Érasinus, Byzé, Mélité, Maera et Anchiroë. De là elle passa jusqu à Cephallénie, dont les habitants lui rendirent des honneurs divins sous le nom de Laphria. Elle se transporta ensuite en Crète, où Minos la poursuivit ; mais elle se réfugia chez des pécheurs, qui la cachèrent sous leurs filets. Elle prit de là le nom de Dictynna, et fut ré- vérée comme une divinité. Un marinier (An- dromèdes) la conduisit de Crète à Égine. Là, menacée de violence, elle s'enfuit de la bar- que dans un bois sacré de l'île où son temple se voyait d ns la suite, et, étant entrée dans le sanctuaire de Diane, elle disparut. Les Éginètes la nommèrent Aphsea, et lui consa- crèrent un temple (Antoninus Libéralis). Britomartis était donc primitivement h grande et spéciale divinité d'une tribu adon- BRO née à la pèche et à la marine; comme telle» la déesse des ports et la protectrice de la navigation : peut-être est-ce de son culte que celui de Diane a emprunté cet élément, lorsque les deux divinités s'identifièrent. Aussi les temples de Britomartis aussi bien que ceux de Diane étaient-ils généralement placés sur les bords de la mer. Elle semble d'ail- leurs avoir été conçue aussi comme déesse, de la lune. En effet, sur des monnaies ro- maines du temps de l'empire, Dictynna est représentée avec le croissant. — Elle a été aussi identifiée avec Hécate. brizo. Déesse qui révélait le sens des son- ges ou envoyait des songes prophétiques. Elle était révérée à Délos, où les femmes lui offraient en sacrifice, dans des vases qui avaient la forme de petites barques , toutes sortes de mets excepté du poisson. Elles im- ploraient son secours pour toute chose, mais plus particulièrement pour l'heureuse tra- versée et l'heureux retour des navires. — On dérive son nom de êpiÇto , assoupir. brome ou bromia. Une des nourrices de Bacchus. Hygin la compte parmi les nymphes de Nisa. Elle fut, dit-on, placée dans la cons- tellation desHyades. On rapporte aussi qu'elle fut rajeunie par Médée ou bien par Thétis. bromios. Le bruyant. Surnom de Bacchus tiré soit, comme le veulent Diodore et Dion Chrysostôme, de ce qu'il naquit au milieu des éclats bruyants de la foudre , soit du nom de Bromé , une de ses nourrices , soit enfin du caractère bruyant des processions des bac- chantes. — 2. Fils d'/Egyptus, époux de la Danaïde Éroto. Voy. Danaïdes. bromus. Centaure tué par Caenëe aux noces de Pirithous. BROflï/EOS. Le Tonnant, Surnom de Ju- piter. broxté. Tonnerre. Nom de l'un des cour- siers du soleil. broatès. Cyclope, fils d'Uranus (le ciel) et de Gé ( la terre). Voy. Cyclopes. b rokteus. Le même que Broteas n° 4 et n° 5. broteas. 1. Fils de Vulcain et de Pallas ( ou d'Aglaïa). Étant d'une laideur extrême, il prit la vie en dégoût, et mit fin à la sienne en se jetant dans le feu. Suivant Ovide, il se serait précipité dans le cratère de l'Etna. — 2. Guerrier renommé au combat du ceste , frère jumeau d Ammon et partisan de Persée, aux noces duquel il fut tué avec son frère par Phinée. — 3. Lapithe tué aux noces de Pirithous par le centaure Grynée , qui lança sur lui un autel. — 4. Père de Tantale. On le nomme aussi Thyeste. Clytemnestre avait été son épouse avant d'être à Agamemnon. (Pau- sanias.) — 5. Fils de Tantale, suivant une tradition des Magnètes. Il fabriqua et érigea sur les rochers de Coddirvos ( localité de la Magnésie aujourd'hui inconnue ) la première statue de la mère des dieux (Pausanias.) BÛL ltROUiiv. La divinité suprême, selon les Géôgis . secte de Banians. brusos. Fils d'Émathius. 11 passe pour avoir donné son nom à une région de la Ma- cédoine, appelée Brusis. brutus. Fils de Silvius, petit-fils d'Énée , et premier roi des Bretons , dans les légendes gallo-romaines qui eurent cours durant le moyen âge. Brutus, ayant eu le malheur de tuer son père par accident, se réfugia en Grèce, puis, sur l'ordre de Diane, il passa dans l'île de Bretagne , où ses descendants régnèrent jusqu'à l'arrivée de César. brycÉ. La même que BébrycÉ. brylla. Fille de Minos, épouse d'Hyricus et mère du chasseur Orion, qu'elle eut de Nep- tune. bubastis. Déesse égyptienne de la troi- sième dynastie, fille d'Osiris et dlsis. Les Grecs ! identifièrent avec Diane. Comme celle- ci , en effet, Bubastis était déesse de la lune, et présidait à la naissance des enfants. bubo. Voy. Hibou. bubon a. Déesse tutélaire du bétail ( des bœufs), chez les Romains. (Saint Augustin.) bucéros. Le dieu aux cornes de tau- reau. Surnom de Bacchus. BttCOLiON. t. Un des cinquante fils de Lycaon — 2. Fils naturel de Laomédon. Il eut de la nymphe Abarbaréa deux fils, iEsé- pos et Pédasos. (Iliade.) — 3. Fils d'OUeas, petit-fils de Cypsélus et père de Phialus. (Pausanias.) bucolos. 1. Fils d'Hercule et de Marsé, une des filles de Thespius. (Apollodore.) — 2. Filsd'Hippocoon,de Lacédémone. Il fut tué avec son père et ses frères par Hercule. (Apollodore.) —3. Père de Sphélus, tué par Énée au siège de Troie. bucornis. Même signification que Bucé- ros. Surnom latin de Bacchus. budéia. t. Celle qui attelle les taureaux. Surnom de Minerve à Athènes et en Thes- salie. — 2. Béotienne , épouse de Clyménus et mère d'Erginus. Suivant Eustathe, elle au- rait donné son nom à la ville de Budéion en Béotie. — C'est le même personnage que Buzygé. Voy. ce nom. budéios. Fils d'Argus, lequel fonda et nomma de son nom la ville de Budium ( Bu- déion) en Phthiotide. bugénès. Issu du taureau. Surnom de Bacchus. BOr.iEA. La bonne conseillère. — a. Surnom de Thémis Voy. Eubulos. — b. Surnom de Minerve. Les magistrats, à leur entrée en fonctions, sacrifiaient à Athéné Bulsea. (Sui- das.) BULvEOS, Le conseiller. Surnom de Jupi- ter en tant que dieu tutélaire des assemblées du peuple. buleus. Fils d'Hercule et d'Éleuchie, une des filles de Thespius. bulis. Thessalienne , femme d'Anther et mère d'vEgypius. Voy. ce nom. BUS 83 bulox. Fondateur de la ville de Bulis, en en Phocîde. (Pausanias.) BUNiGA. Surnom de Junon, à laquelle Bu- nos , fils de Mercure , avait consacré un tem- ple sur ia route qui conduisait à l'Acroco- rinthe. bunichos. Fils de Paris et d'Hélène. BUNOS.Fils de Mercureetd'Alcidamie. 'Fê- tés, partant deCorinthe pour la Colchide, re- mit à Bunos le sceptre de Corinthe. buphagos Le mangeur de bœufs, t. Hé- ros arcadien, fils de Japet et de Thornax, et époux de Promné. H reçut chez lui Iphiclès, frère d'Hercule , qui avait été blessé dans le combat contre les Molionides , le soigna et, après sa mort, lui rendit les devoirs de la sépulture. (Pausanias.) Ayant ensuite ose poursuivre Diane sur le mont Pholoé, la déesse le tua à coups de flèches, La rivière de Bu- phagos en Arcadie fut ainsi nommée d'après lui. — 2. Surnom d'Hercule, de Lépreus, de Théagènes, de Milon et de Titormus. (Eus- tathe.) buphonas. Héros sicilien que tua Her- cule , lors de son passage en Sicile. (Diodore.) bura. Fille d'Ion (ou de Jupiter) et d'Hé- lice. Elle a donné son nom à la ville de Bura en Achaïe. buraïcos. Surnom d'Hercule, qui avait dans une grotte , près de Bura , au bord du Buraïcus , une statue et un oracle. Le dieu donnait ses réponses au moyen de dés mar- qués de divers signes. On priait d'abord de- vant la statue, puis on prenait au hasard dans un tas quatre dés que l'on jftait sur une table. Un tableau suspendu dans la grotte offrait l'explication des signes. busiris (bouséiris, bousiris). Prince égyptien que la mythologie grecque fait figu- rer dans la fable d'Hercule. Il était fils de Neptune et d'Anippe , ou de Lybie, ou bien encore de Lysianasse. Cette incertitude sur le nom de sa mère a donné lieu aux évhémeristes de distinguer trois , quatre et cinq princes du même nom ; mais la conformité des rôles , et surtout la lutte que tous soutiennent contre Hercule , démontrent assez qu'il ne s'agit au fond que d'une seule fable transportée suc- cessivement sur divers théâtres. — a. Au commencement du règne de Busiris, l'Égypte fut neuf ans de suite en proie à la famine. Un devin de Cypre annonça que ce fléau ne cesserait que sous une condition terrible : les dieux demandaient qu on immolât chaque an- née à leurs autels un étranger ou, selon d'au- tres, un homme à cheveux blonds, couleur rare chez les Égyptiens. Le devin fut sacrifié le premier et cent victimes tombèrent ensuite successivement, jusqu'à ce que Hercule eut abordé en Egypte. Chargé de chaînes pesan- tes, il est traîné devant le roi , qui va le faire périr; mais tout à coup il brise ses fers et tue Busiris, Amphidamas son fils, et Chalbès. Les sacrifices humains furent alors abolis en Egypte. — b. Suivant une autre tradition, Bu- s4 BUT %iris, étant devenu amoureux des Atlantides, les lit enlever p ir des pirates qui s'apprêtaient à les ramener en Egypte, lorsqu Hercule les tit périr ainsi que Busiris. — c. Busiris est aussi roi d'Espagne, suivant quelques mythographes; enfin une autre légende fait de lui un vice- roi luissé en Egypte par Ostris, lorsqu'il partit pour son expédition des Indes. — Strabon dit en termes exprès que la fable de Busiris n'a d'autre b;isc que l'odieuse inhospitalité et les sacrifices impies reprochés par les étrangers aux Busirites. Ainsi, dans cette hypothèse, nous verrions dans le roi mythique, si fameux en Grèce, une personnification d'un peuple, d'une ville tout entière. Quoi qu'il en soit, de nom- breuses peintures antiques représentent l'a- venture de Busiris. Celle que Millingen a re- produite dans ses rases Grecs représente le tyr.m de Memphis vétu avec un luxe barbare, s appnvant de la main gauche sur un sceptre et tenant de la droite un couteau dont il me- nace Hercule. Celui-ci brise ses fers, écarte l'instrument de mort avec son coude gauche, et, repoussant les esclaves qui s'efforcent en vain de le contenir, saisit sa massue, sous la- quelle Busiris va périr. — 2. Fils d'^gyptus et époux d'Autoraaté, qui le tua la nuit de ses no- ^BUSTÉRiCHUS.Dieu germanique. Son idole subsiste encore à Sondershausen. butes. 1. Thrace, fils de Borée et frère consanguin de Lycurgue. A la suite d'une tentative contre la vie de celui-ci, Butés fut banni par son père, qui l'envoya fonder une colonie à Naxos, nommée alors Strongyte, suivant Diodore. Cependant les nouveaux co- lons étaient sans femmes; ils résolurent d'en enlever, et dans ce dessein firent une descente sur la côte de la Thessalie. C'était le temps desDionysies. Les compagnons de Butés s'em- parèrent des femmes qui les célébraient, Butés lui-même enleva Coronis. Mais celle-ci ayant invoqué contre le ravisseur la ven- geance de Bacchus , Butés fut frappé de folie, et alla se jeter dans un puits. — 2. Fils de Téléon et de Zeuxippe, ou de Pandion et de Zeuxippe et frère d'Erechthée , probablement le même qu'Éribotas, pasteur, agriculteur et héros athénien. Il est aussi nommé fils d'A- mycus et compté parmi les Argonautes. — A. la mort de Pandion, il devint prêtre de Mi- nerve et de Neptune (Poséidon Érechtheus). Ln autel lui était consacré à Athènes dans VErechtheum situé sur l'Acropolis. La famille des Butades ou Étéobutades le regardait comme son ancêtre. — Butés l'Argonaute, que l'on donne pour fils d Amycus , est aussi nommé fils de Neptune. (Eustathe.) La tra- dition rapporte que lors du passage des Argonautes devant les Sirènes, Butés seul, malgré les efforts d'Orphée, céda au perfide attrait du chant des Sirènes, et se précipita à la mer. \Voy. Argonautes.) Vénus le sauva et le transporta à Lilybée en Sicile, où, d'après Servius et Apollodore, elle aurait eu de lui un BYZ lils nomme Éryx. (Toy. Éryx.) Pausanias lui donne aussi pour fils Polycaon. — 3. Athénien, fils de Pallas. Il fut député, avec Céphnle et Clytus, vers Éaque, à Égine , pour demander secours contre Minos. (Ovide.) — 4. Argien qui, avec Tlepolème, le fils d'Hercule, passa d'Argosà Rhodes. Dans la suite Tlepolème, partant pour la guerre de Troie, confia à Butés le gouvernement de la colonie nais- sante. — 5.Teucrien tué par Camille. (Virgile.) ~ Virgile mentionne encore deux guerriers de ce nom, probablement distincts du précé- dent. — 6. Héraut d'armes d'Anchise, le- quel fut ensuite gouverneur d'Ascagne. butis. Surnom de Vénus amante de Butés. ruzigé. Celle qui attelle les taureaux. Fille de Lycus, épouse de Clyménus, et mère d'Erginus. Voy. Budeia. buzigès. Celui qui attelle les taureaux. Surnom d un h^ros de l'Attique, qui passait pour avoir le premier attelé les taureaux a la ch;irrue. Hésychius et Aristote, dans Servius, le nomment Épiménide. byblia. Surnom de Vénus tiré de la ville de Byblos en Phénicie, où elle avait un tem- ple. byblis. Fille de M il é tu s etd'Idothée, et sœur de Caunus. D'autres lui donnent pour mère Tragasia, ou Aréia, ou Cy.inée. Ayant conçu pour Byblis un sentiment illicite qu'il ne put vaincre, Caunus s'enfuit de la maison paternelle, ainsi que de Milet, sa ville natale, et alla s'établir en Lycie. Byblis, affligée de cette disparition, le chercha longtemps et, ne le trouvant pas, elle se pendit. De ses pleurs naquit une source qui porte le nom de Byblis. (Conon.) — Suivant le plus grand nombre, c'était Byblis même qui avait conçu le senti- ment illicite. De là la fuite de Caunus , la course errante de Byblis et sa mort rapportée ci-des- sus. On raconte aussi que de désespoir elle voulut se précipiter du haut d'une montagne dans la mer ; mais les nymphes la retinrent, et l'ayant assoupie , elles la rendirent immortelle. Depuis lors elle est une des H3madryades Les habitants ont donné à la source qui jaillit de cette montamne le nom de Pleurs de Byblis. (Antoninus Libcralis.) D'après Pausanias, on voyait de son temps dans le territoire de Mi- let une fontaine du nom de Byblis. — Suivant Etienne de Byzance, Byblis aurait donné son nom a la ville de Byblos en Phénicie. bvrseus. Roi thrace, qui, visité par les dieux , leur fit un accueil hospitalier et obtint deux un fils, qui fut Orion. Voy. Orion. bysnos. Roi des Bysnécns, tribu des Bé- bryces en Rithynie. H fut tué par Uns. byssa. Fille d'Eumélus, de l île de Cos, pe- tite-fille de Mérops, sœur d'Agron et de Mé- rapis. Elle fut changée en un oiseau de mer. Voy. Agron. bystos. Lapithe, père d'Hippodamic, la fiancée de Pirithoiis. byzas. 1. Fils de Neptune et de Céroessa, la fille de Jupiter et d'Io. Il passe pour le fon • CAB dateur de Byzance. (Étienne de Byzance et Dio- dor<\) — Suivant Ottfried Miïller, la présence de la fable d'Io révélerait ici une colonie ar- gienne. — 2 Chef des Mégariens qui fondè- rent Byzance, l'an 3 de la trentième olympiade. byzé. Une des filles d'Érasinus, qui reçu- rent à Argos Britomartis. CAB 85 . byzénus. Fils de Neptune, qui, suivant Erasme { Jdag. 323 ), se distinguo par son frane-parler, lequel devint proverbial. byzès Roi des Bëbryces. C est probable- ment une mauvaise leçon pour Bysnos. Voy. ce nom. C. uaanthos. Fils d'Océan. Envoyé par son plus tard. Sous leur première forme , comme père à la recherche de sa sœur Mélia, et trou- propoloi phrygiens et dieux de Samothrace vant celle-ci au pouvoir d'Apollon, il mit le la tradition les désigne comme fils de Jupiter feu à l'ismënion, sanctuaire d'Apollon situé et de Calliope : ils ont un emploi mystique, près de Thèbes, et fut tué par le dieu, qui le et viennent de Phrygie. Le scoliaste d'Apol- frappa d'une flèche. On montrait son tombeau lonius nomme Cabires deux fils de Jupiter et près de la fontaine de Mars. (Pausanias.} d'Electre, Dardanus et Jasion; leur nom gé- caballiiîe Fons caballinus (Perse;, fon- nérique leur /ient de Cabeiros, montagne de taine consacrée aux Muses, qui prenait sa Phrygie où était leur séjour. Jupiter et Bac- source au pied du mont Hélicon. C'est la chus sont aussi deux Cabires, dans le ray- ifieme que celle d'Hippocrène. the de la Cybèle phrygienne. Comme dieux- cabandha. Monstre horrible, dont un ministres identifiés avec les dieux supérieurs des fils de Daunou , métamorphosé par Ind'a , (ainsi Callisto et Artemis) , les Cabires sont au revêtit la forme. Cabandha était gros comme nombre de trois, Axiéros ou Cérès, Axiocersa une montagne; il n'avait ni tète ni jambes, ou Proserpine, Axiocersos ou Plulon, auxquels mais des bras longs d'une lieue , que lui cou- on ajoute quelquefois un quatrième dieu, Cas- pèrent Ràma et Lakchmar.a. milos ou Mercure (lthyphallicos). — 3° Les Ca- cabardiensis. De Ccibardie. Surnom lo- b ires béotiens. Leur culte fut introduit à Thëbes cal de Minerve. par l'Athénien Méthapos, ainsi que le ditPau- cabarxe (cabarnos). Berger de l'île de sanias,quise contredit un peu plus loin etrap- Paros, apprit à Cérès l'enlèvement de Pro- porte la tradition suivante: « A vingt-cinq sta- serpine. La déesse, pour le récompenser , le des de Thèbes était un bois consacré à Cérès Ca- fit prêtre de son temple. Il donna le nom de birie et à Proserpine; auprès s'élevait un temple Cabarnis à l'île de Délos. des Cabires. C'est dans ce lieu qu'avait existé cabira. Fille de Protée, femme de Vul- autrefois une ville des Cabires, dans laquelle cain, mère des Cabires et des nymphes Cabi- Cérès fugitive avait enseigné son culte mys- rides. térieux à Prométhée et à son fils iEtnœus. cabires. Divinités mystérieuses, dont on Détruite par les Argiens, la ville avait été ne connaît pas la nature avec précision , et rétablie plus tard à Alexiares , par Pélarge et sur l'origine et le nombre desquelles les my- Isthmiades, qui réorganisèrent le culte cabi- thographes anciens et ceux de nos jours se rique. » A Anthédon s'élevait aussi un sanc- sont tous partagés, les uns ne nous ayant tuaire commun à Cérès, à Proserpine et aux transmis que des notions rares et incom- Cabires, qu'une tradition populaire liait étroi- plèles,et les modernes ayant confondu les tement au mythe de la grande déesse. Ils Cabires avec diverses divinités locales ou étaient regardés, à ce qu'il semble, comme étrangères. Voici la liste de ces dieux par des héros béotiens d'origine , qui, ardents pro- ordre du pays. — i° Les Cabires de Lem- pagateurs du culte de Cérès, avaient été divi- nos, au nombre de trois , étaient adorés à nisés pour prix de leur zèle. — 4 Les Cabires Lemnos, à Samothrace et à Imbros. On les égyptiens. Suivant Hérodote, qui croyait re- disait fils de Camillus et de Cabeiro, ou bien trouver Vulcain en Egypte, les Cabires, fils fils de la même nymphe et de Vulcain, auquel de ce dieu, avaient un temple à Memphis, et Lemnos était consacrée. Les nymphes Cabi- y étaient représentés sous la forme de nains , rides étaient tantôt leurs filles et tantôt leurs comme les Pygraées ou les Palœci Phéniciens, sœurs. — 2° Les Cabires de Samothrace. On — 5° Les Cabires phéniciens à Béryte. Ils a cherché à les distinguer de ceux de Lem- sont huit, fils de Sydyk et d'une Titanide; nos. Mais il est tout à fait invraisemblable parmi eux figure Esculape. Ils sont regardés que des îles aussi proches l'une de l'autre comme ne faisant qu'un avec les Dioscures adorassent sous le même nom des divinités ouïes Corybantes ou les dieux de Samothrace. différentes. A Samothrace, les Cabires appa- (Eusèbe.) — 6° Les Cabires de Pergame. Le raissent comme les ministres (jcpoiroXpi) territoire des Pergaméniens leur était consa- des temples, comme des dieux inférieurs, cré depuis une haute antiquité. — 7 Le Ca- analogues aux Corybantes , aux Pans, etc., et bire de Macédoine D'après une tradition subordonnés aux grands dieux adorés dans mystique, celui-ci fut mis à mort par ses l île, avec lesquels ils ne furent identifiés que deux frères, les Corybantes, et enterré au 8 pied de l'Olympe. — 8° Les Cabires étrus- ques. On veut aussi que le culte cubirique soit parvenu en Étrurie; mais cette conjecture mal fondée provient de ce qu'on a confondu les Étrusques avec les Pélasges tyrrhéniens. — On ne sait guère plus sur ces mystérieuses divinités dont le culte fut si célèbre dans l'an- tiquité. (Voyez, ( abiries.) Quant à leurs fonctions particulières, on voit que les peu- ples d Italie les invoquaient dans leurs infortu- nes domestiques : ainsi les matelots leur adressaient des vœux au milieu des tempêtes, et les veuves, les orphelins, pendant les cé- rémonies funéraires. Us apparaissent aussi, d'après plusieurs données précieuses, comme deux de la fertilité. Leur intime connexion avec Cérès, avec Mercure Ithyphallicos , vient à l'appui de cette hypothèse. De plus, les Pélasges leur consacraient une diiue lors des disettes; Médée fait finir une famine à Corinthe, en sacrifiant à Cérès et aux nym- phes de Lemnos, sœurs ou filles des Cabires; enfin dans Eusèbe, une formule énonce ainsi leurs qualités : A Neptune et aux Cabires ter- restres et marins (agrotais te kai atievsin). cabirides. Nom patronymique des -nym- phes tantôt filles tantôt petites-filles de Vul- cain et de Cabira. cabirie (cabeiria). Surnom de Cérès sous lequel elle était adorée, ainsi que Pro- serpine, dans une forêt située à vingt-cinq stades de Thèbes et accessible seulement aux initiés. cabiries. Fêtes mystérieuses en l'honneur des Cabires, qui se célébraient la nuit à Thè- bes, à Lemnos, en Phrygie et surtout à Ira- bros et à Samothrace. Tout ce qu'on a pu re- cueillir des cérémonies secrètes qui s'y prati- quaient, c'est que l'initié, après des épreuves effrayantes, était placé sur un trône éclatant de lumières , ayant autour des reins une cein- ture de pourpre , et sur la tète une couronne de branches d'olivier. Cette initiation suprême s'appelait tfironismos , l'Intronisation. CABRUS, CAPRUS,OU CALABRUS. Dieu qu'on révérait à Phasélis, en Pamphilie, et à qui on offrait en sacrifice de petits poissons salés. c abu r a. Fontaine de Mésopotamie où Ju- non s'était baignée , ce qui laissa à ses eaux une odeur douce et agréable. caca. Sœur de Caeus, mise au rang des déesses pour avoir averti Hercule du vol de son frère. Elle avait une chapelle dans laquelle les Vestales offraient des sacrifices et entre- tenaient un feu éternel. cacus. Du grec xaxoç, méchant. Fils de Vulcain , demi-homme et demi-satyre, d'une taille colossale, et dont la bouche vomissait des tourbillons de flamme et de fumée. Des tètes sanglantes étaient sans cesse suspendues à la porte de sa caverne , située au pied du mont Aventin. Hercule, après la défaite de Géryon , conduisit ses troupeaux sur les bords du Tibre, et s'endormit pendant qu'ils pais- CAD suient. Cacus lui vola quatre paires de bœufs, et, pour n'être pas trahi par les traces de leurs pas, les traîna dans son antre à reculons, par la queue Hercule, averti par leurs mugissements, court furieux vers la caverne ; mais l'ouverture en était fermée avec un rocher énorme, que douze bœufs n'auraient pu déranger. Le héros l'arrache, saisit Cacus et l'étouffé ( Virgile) ou le tue à coups de massue (Ovide). Les habi- tants de la contrée, ravis de ce triomphe, ins- tituèrent une fête annuelle en l'honneur d'Her- cule, et lui élevèrent un autel, d'une dimen- sion prodigieuse , aramaxima, qu'on voyait encore dans le quatrième siècle. — Carmente, mère ou femme d'Évandre, avait prédit la dé- faite de Cacus, et pour l'honorer on donna à la fête le nom de Carraentales. cadméios. Surnom de Bacchus, à Thèbes. CAD.MILOS, CAS3IILOS, CAMILLOS, CAD- MOS, camillus. i. Fils de Vulcain et de Cabeiro, père des Cabires et des nymphes Cabirides de Samothrace. — 2. Le quatrième Cabire de Samothrace, Mercure (Ithyphalli- cos), le symbole de la fertilité. Il portait aussi ce nom dans la religion étrusco - romaine , comme divinité inférieure, et remplissant au- près des autres dieux les fonctions de la domes- ticité. On donnait chez les Romains le nom de Camilli à des jeunes gens et des jeunes lilles de naissance libre, qui assistaient les prêtres, dans les cérémonies religieuses. Les premiers devaient ne pas avoir passé l'âge de puberté ; les jeunesfilles étaient admises jusqu'au temps de leur mariage. Dans les cérémonies nuptia- les, le Camille portait un vase couvert nommé comerum ou comere, qui renfermait les bi- joux de l'épouse et des jouets pour les en- fants. cadmus. Personnage héroïque purement grec, auquel des traditions tardives ont faus- sement donné une origine égyptienne ou phénicienne. Fils d'Agénor et de Téléphassa ou d'Antiope, ou encore d'Argiope. il avait pour frères , Phœnix , Cilix et Thasus. Europe ayant été enlevée par Jupiter, Agénor envoya ses fils à sa recherche , et leur défendit de re- venir sans elle. Téléphassa partit avec ses en- fants, dont toutes les recherches furent vaines. Après avoir élevé un temple à Neptune, dans file de Rhodes et s'être rendu en Thrace où mourut sa mère, Cadmus, qui n'avait aucune nouvelle de sa sœur Europe, reçut de l'oracle de Delphes Tordre de cesser ses recherches et de bâtir une ville à l'endroit où s'arrêterait une vache qu'il devait rencontrer. Dans le pays des Phocéens, il trouva, en effet , ou ache- ta, suivant d'autres, une vache du troupeau de Pélagon et la suivit en Béotie : elle s'arrêta à l'endroit où plus tard s'éleva la ville de Thèbes. Avant de la sacrifier à Pallas, ou à la terre, ou à Jupiter (Ovide), il envoya ses compagnons Sériphe et Déiléon puiserde l'eau dans un bois consacré à Mars; mais un dra- gon, fils de Mars et de Vénus, les dévora. Cadmus tua le monstre d'un coup de pierre CAD (Hygin), ou d'un coup d'épée (Phérécyde), et en sema les dents, par le conseil de Minerve. D'après Stésichore, ce fut Minerve elle-même qui sema les dents; il en sortit des hommes armés nommés Spartes (semés), qui assail- lirent d'abord Cadmus, mais bientôt s'entre- tuérent, à l'exception de cinq, qui lui aidèrent à bâtir sa ville. Leurs noms sont les suivants , Échion, Udseus, Chthonus, Hypérénor, Pélor, auquel on ajoute quelquefois Créon. Cadmus expia le meurtre du dragon en servant Mars pendant huit ans. Ce temps expiré, il reçut de Minerve la royauté de Thèbes, et épousa Harmonie , fille de Mars, qui lui fut fiancée par Jupiter. Tous les dieux assistèrent à la noce qui eut lieu à Thèbes, et firent divers pré- sents aux nouveaux époux. Cadmus remit à Harmonie un vêtement qu'il avait reçu de Minerve et le fatal collier, si célèbre dans les légendes thébaines , présent de Vulcain , de Vénus ou d'Europe. Apollon, les Grâces et les Muses, chantèrent dans le festin nuptial. Une se- conde tradition désigne la Samothrace comme le lieu où Cadmus. revêtu du sacerdoce reli- gieux, épousa Harmonie, qui apparaît alors en qualité de fille de Jupiter. Les dieux sont aussi présents à sa noce ; Cérès lui donne le blé, Mercure la lyre, Minerve un collier, un vêtement et la flûte, et Electre lui enseigne les orgies de la grande mère. Cadmus se pré- sente donc ici déjà en législateur divin, en chef de la civilisation béotienne , transmettant aux hommes ce qu'il a reçu des dieux. — Une troisième légende fait débarquer en Samo- thrace Cadmus, qui devient amoureux d'Har- monie et Tenlève avec l'aide de Miverve. Dans les fêtes de Samothraee, on conservait le sou- venu de ce rapt. Enfin une dernière tradition donne pour épouse à Cadmus, non pas Har- monie, mais Electre, fille d'Atlas. — Cadmus eut de son mariage avec Harmonie un fils, nommé Polydore, et quatre filles, Autonoé, Ino, Sémélé , Agavé. — Amphion et Zéthus le forcèrent de s'enfuir de Thèbes ; suivant d'au- tres, il fut chassé de cette ville pour avoir méprisé Bacchus, qu'il avait fait jeter à la nier ainsi que Sémélé. Mais d'autres traditions pré- sentent, au contraire, Cadmus comme un ar- dent propagateur du culte dionysiaque, qu'il enseigna à Mélampus (Hérodote). Dans Euri- pide : « Bacchus, qui est fils de ma fille, a ma- nifesté sa divinité aux hommes, et nous de- vons, autant qu'il est en nous, étendre son culte et ses honneurs. Quand faut-il commen- cer les danses.... Je ne me lasserai ni la nuit ni le jour de frapper la terre avec le thyrse. » De Thèbes, il se rendit avec Hermione'chez les Enchéléens , qui étaient en guerre avec les Jllyrïens. L'oracle ordonna aux Enchéléens de choisir Cadmus pour leur roi. Ils le firent, et furent vainqueurs. Élu roi des Illyriens, Cadmus devint père d'un fils appelé Illyrios. Plus tard, Hermione et iui furent changés en serpents et reçus par Jupiter dans les Champs Klysées. Un héroum lui fut élevé à Sparte , et Harmonie, sa femme, était honorée à Thèbes. — Législateur divin, Cadmus figure à la tète de l'histoire de la civilisation de la Béotie, comme Cécrops à Athènes 11 est entièrement grec, et non égyptien, ni sydonien (Diodore, Euripide , Hérodote ) , comme le supposent des traditions postérieures aux temps héroïques L'opinion qui le fait venir de la Thèbes d'E- gypte est aussi erronée que celle d'Évhémère , suivant laquelle Cadmus aurait été cuisinier d'un roi phénicien et se serait évadé avec la joueuse de flûte Harmonie. Les Grecs lui at- tribuaient l'invention ou l'importation de l'al- phabet et celle de la fonte des métaux. caducée, Baguette entrelacée de serpents, et surmontée de deuxailerons. Mercure, ayant rencontré un jour deux serpents qui se bat- taient, les sépara avec sa baguette, autour de laquelle ils s'entrelacèrent. Suivant une autre tradition, Bhéa s'étant métamorphosée en couleuvre pour se dérober aux poursuites de Jupiter, ce dieu se changea aussi en serpent, et Mercure les réunit autour de sa baguette. Telles sont les traditions des mythologues des derniers âges; mais elles ne sont nullement conformes aux croyances de la première an- tiquité, qui, regardant le caducée comme le mystérieux symbole des richesses minérales ou comme l'emblème d'un ministère de paix, ne le représente jamais enlacé de serpents. Voy. Mercure. Le caducée est l'attribut ordinaire de Mercure, qui passait pour le grand négociateur des dieux et des hommes. C'est avec cette verge qu'il conduit les âmes aux enfers et les en évoque; qu'il chasse les vents et fend les nuages. On donne aussr le caducée à Bacchus, comme ayant concilié Ju- piter et Junon , à Hercule , à Cérè^ , à Vénus » à diverses déesses allégoriques, la Félicité, la Paix, la Concorde , la Sécurité, la Fortune. caducifer. Qui porte le caducée. Sur- nom de Mercure. CECA. Nom delà Fortune, laquelle, dit Ci- céron . est non-seulement aveugle elle-même, mais aveugle ceux qu'elle comble de ses fa- veurs. C/ECIAS. Vent de nord-est, qui souffle avant le temps de l'équinoxe ; il tient des deux mains un bouclier rond, dont il paraît verser de la grêle. c.-eculus. Auprès de Borne était un lieu nommé Préneste , ainsi appelé du grand nom- bre d'yeuses qui y croissaient. 11 était consa- cré à des dieux tutélaires avec leur cortège de prêtres. Là aussi se trouvaient deux frères sur- nommés divi ou dieux. Un jour que leur sœur était assise auprès du feu, une étincelle sauta dans son giron; elle devint enceinte, et mit au monde un fils, qu'elle exposa. Des jeunes filles, allant puiser de l'eau, trouvèrent l'en- fant près d'un feu allumé : cette circonstance le fit regarder comme un fils de Vulcain. La petitesse de ses yeux lui fit donner le surnom de Cœeulus. Parvenu à l'âge viril, il exerça longtemps des rapines à la tête d'une bande de brigands Jusqu'à l'époque ou il fonda la \ ille de Preneste. Pour solenniser les jeux publics qu'il y institua , il invita tous ses voisins à y assister et à venir se fixer dans la nouvelle v ille en se nommant avec orgueil fils de Vul- eain. Comme ceux qui étaient présents dou- taient de la vérité de cette assertion, il invoqua son père, et soudainement l'assemblée tout en- tière se vit entourée d'une flamme. Alors seu- lement, ajoutant foi à ce qu'il avait dit, ils se déterminèrent à se fixer dans Preneste. cèdes., Le meurtre. Déesse allégorique, lï lie de la Discorde et sœur de la Faim et du Mensonge. C/Edicls, i. Hole de Remulus, auquel il fit présent d'une ceinture , comme don d'hospita- lité. — 2. L'un des guerriers de Mézence et le meurtrier d'Alcatous. C.EXEis. Lapithe, fils d'Élatus et d'Hip- pia, de Gyrton sur l'Othrys en Magnésie, et père de l'argonaute Coronus , de Cl\ menus, de Phocus, de Prinsus. D'abord fille, sous le nom de Caenis, suivant la tradition, il obtint de Neptune de changer de sexe. Doué d'in- vulnérabilité, il prit part à la chasse de Ca- lydon et à l'expédition des Argonautes. Mais son orgueil déplut aux dieux. Ayant ordonné qu'on rendit les honneurs divins à sa lance, qu'il avait dressée au milieu d'une place, il lut puni de son arrogance par la volonté divine, et succomba sous les coups des Cen- taures, aux noces de Pirithoiis. Comme il était invulnérable, ils le frappèrent avec des arbres, de sorte que le sol s'ouvrit snus lui, et qu'il fut englouti. Suivant d'autres, il fut fut métamorphosé en oiseau ou bien il se donna la mort lui-même. Sa lutte contre les Centau- res a été représentée par Alcamène sur les métopes du fronton du temple de Jupiter à Olympie. — 2. Surnom de Jupiter, pris de la \ ille de Ca?né ( Laconie ). — 3. Troyen tué par Turnus . c emdès. Nom patronymique de Coronus, lils de Caeneus C/ERUlei du. Les dieux marins. c.ERi LELS frater. Neptune, ainsi nom- mé de la couleur des eaux de la mer. .c.esia. Epithète de Minerve, la déesse aux yeux bleus. — Voyez Glaucopis. c ahr a M a x , Nom d'un héros célèbre dans La mythologie persane. CAÏCOS caïcos), 1. fils de l'Océan et de Téthys, donna son nom au Caïque, fleuve de Mysie. — 2. Fils de Mercure et d'Ocyrrhoé, se précipita dans le fleuve Aslrée, qui prit de lui son nouveau nom de Caïque. — 3. Un des compagnons d'Énée. c aie te , nourrice d'Knée, ou de Créuse , ou d'Ascagne , suivit ce prince dans ses voyages, et mourut en Italie. Énée lui éleva un tombeau dans l'endroit où est aujourd'hui Gaétc. caïlasa. Voyez Kelasa. c.aïros. Voyez Occasion. calais. Voyez ZetÈs. calamées. Fêtes célébrées à Cyzique, au CAL mois de calaméon , qui commençait le 2* avril c'est-à-dire lorsque le froment , ayant pousse ses tuyaux, commence à fleurir. calâmes. Fils du fleuve Méandre, etamant de Carpo. calasiris. Habillement noué sur le cou, et pendant jusqu'aux talons, propre aux sa- crificateurs, et en usage chez les Phéniciens et les Égyptiens. calathls. Le boisseau que Proserpine porte sur la tète , un de ses attributs les plus ordinaires. calatores. Espèce de bedeaux , qui , pen- dant la célébration des mystères, faisaient cesser les travailleurs, et qui les obligeaient de se tenir dans les bornes de la décence. calaus. Phrygien, pèred'Atvs. calchas. Fils de Thestor, natif de Mycè- nesoude Mégare.et frère d'Alcmœou."« Il était le plus habile de tous les augures qui prédisent l'avenir d'après le vol des oiseaux; il savait le passé, le présent et l'avenir; et, à cause des grandes connaissances uont Apol- lon l'avait enrichi, il avait été choisi pour conduire à Ilion les vaisseaux des Grecs.» (Ho- mère. ) Il annonça à Farinée grecque la cause de la colère d'Apollon, et prédit la durée de la guerre. Virgile a ainsi brodé la tradition héroïque : Lorsque les Grecs sacrifiaient aux Dieux a Aulis, un dragon portant des taches de sang sur le dos s élança, de dessous l'autel, sur l'érable sous lequel se tenaient les sacri- ficateurs, dévora huit petits passereaux avec leur mère, et fut soudainement changé en pierre. Cet événement fut interprété par Cal- chas comme l'indice de la durée de la guerre... 11 jouissait d'une grande autorité chez les Grecs, qui n'entreprenaient rien a*ant de l'a- voir consulté, bien que son avis fût souvent contraire a celui des chefs. Il vivait toujours en bonne intelligence avec Ulysse et ce fut sur son avis qu'on construisit le fameux cheval de bois. Il protégea Énée, et lui annonça la gran- deur de son empire futur. — Les mythographes rapportent ensuite sur lui les traditions les plus diverses. Selon les uns , il revi t en Grèce avec ses compagnons, et prit plus tard Je che- min de l'Asie, voyageant avec Podalire, Po- lypète, Léontée et Amphiloque. Selga dans la Pamphylie lui faisait honneur de sa fonda- tion. Un oracle avait prédit à Calchas qu'il mourrait dès qu'il aurait trouvé un devin plus habile que lui. Un jour 5 il rencontra dans la forêt d'Apollon à Claros le fameux devin Mopsos. Celui-ci le surpassa, en désignant le nombre des fruits d'un figuier sauvage ou le nombre de pourceaux dont une truie qui venait de passer était pleine. Calchas en mou- rutde dépit. Suivant une autre fable, un devin voisin ayant vu Calchas planter des vignes dans une forêt consacrée à Apollon dans le voisinage de Gry-néc, lui prédit qu'il ne boi- rait pas de ce vin. Le vin étant pressuré, Cal- chas invita parmi les convives ce devin, qui répéta sa prophétie au moment où Calchas CAL portait a sa bouche sa coupe remplie de vin. ce qui excita tellement l'hilarité de celui-ci, qu'il laissa tomber la coupe et qu'il fut suffo- qué par le rire. Selon d'autres, il se donna la mort lorsque, disputant la possession de l'o- racle de Claros au devin Mopsos, il prédit la victoire à Amphimachos, roi des Lyciens. La prophétie de Mopsos, qui avait prédit le con- Iraire, s'étant accomplie, Calehas, désespéré, se donna la mort, ou bien il mourut de cha- grin , ou encore , il fut tué par le tonnerre. On ne sait s'il faut rapporter au même individu la tradition qui fait tuer par Hercule , dans la Siritide, un Calehas, fiis de Thestor. — Cal- ehasavait un héroum sur le sommet du Drios, en Apulie; ceux qui consultaient son oracle sacrifiaient un bélier noir sur la peau duquel ils devaient dormir : la réponse du prophète se faisait entendre à eux dans leur sommeil. CALCHIMA, fille de Leucippe, roi de Si- cyone, fut aimée de Neptune, dont elle eut Si- cyon. calchus (calchos). Roi des Dauniens, amant de Circé qui, pour se débarrasser de lui lorsqu'elle vivait avec Ulysse, Pînvita à un repas, et lui servit des mets qui le pri- vèrent de sa raison. Alors elle l'enferma dans une étable à porcs. Cédant aux menaces des Dauniens, qui redemandaient leur roi, les armes à la main , elle le rendU après qu'il eut juré de ne plus reparaître dans son île. CALENDARis. Surnom de Junon, à laquelle étaient consacrées les calendes, comme les ides l'étaient à Jupiter. calende . Premier jour de chaque mois, de calare, appeler, parce que ce jour-là un pontife annonçait la nouvelle lune au peuple assemblé. calÉjvus (OLÉivus\Le plus fameux devin de son temps parmi les Étruriens. calésius (calésios). Conducteur du char d'Axylus; fut tué par Diomède au siège de Troie. calétor. i. Fils de Clytius et neveu de Priam ; fut tué par Ajax fils de Télamon au siège de Troie. — 2. Père d'Apharée n° 2. caliadxé. Nymphe, épouse d'/Egyptus. caligo , les ténèbres , première origine de toutes choses, donna naissance au Chaos, dont elle eut ensuite la Nuit, le Jour, l'Érèbe et l'Éther. calisto. voy. Callisto. calli aîvassa. Une des Néréides. callianira. Une des Néréides. CALLIARE (CALLIAROS) , fils d'OdœdOCUS, et de Laonomé, donna son non» à la ville de Calliaros en Locride. callias. Premier roi de la race des Hé- raclides à Argos, fils de Téraénos, qu'il tua en complicité avec ses frères, croyant que ce prince leur avait préféré l'époux de leur sœur. Voy. Déiphontes et Agelaus n° 7. CALL1CARPOS. Voy. AR1STEE callidicé. Une des Danaîdes; elle tua son fiancé Pandion. CAL 89 CALLJGÉNÉE (CALLIGEAEI A , à la belle naissance). Surnom de Cérès, de sa nourrice ou de la Terre. CALLIGLUTOS(CALLIGLOUTOS\Lemême que Callipygos. CALLIGXOTE (C ALL IGXOTOS). Un de ceiK qui les premiers apportèrent aux Mégalopo- htains les mystères des grandes mères. callimccs ( callixicos ). Surnom que Hercule reçut à la prise de Troie. Le héros, blessé (ians son amour-propre parce que ce fut Télamon qui entra le premier dans Troie, s'avança vers lui pour le frapper de son épée. Télamon, qui s'en aperçut, se mit à ramasser toutes les pierres qui se trouvaient dans le voisinage. Interrogé par Hercules, il répon- dit qu'il voulait ériger un autel à Hercule Calhnieus ià la belle victoire). Cette réponse apaisa la colère du héros. Hercule avait sous ce nom un autel à Olympie. calliope. La première Muse, celle qui présidait à la poésie épique. Elle était vierge, comme ses sœurs; divers mythes lui donnent cependant pour enfants , Linus, Cymothous , Rhésus, Ialème, Orphée, Hyménée, et les Sirènes. Elle eut les deux premiers d'OEagre , les trois autres d'Apollon et les Sirènes d'A- chélous. On représente ordinairement Cal- liope avec les tablettes et le style; dans les peintures d'Herculanum , elle est vêtue d'une tunique verte et d'un manteau blanc , sa tète est chargée d'une couronne de lierre ; dans ses mains est un volume en rouleau. Quel- quefois Calliope tient plusieurs couronnes de lauriers, et le sol, à ses pieds, est jonché de poëmes. CALLIPHÉE ( CALLIPHEIA ).] Une des quatre nymphes ionides. Callipolis, fils d'Alcathoiis et petit-fils de Pélops, callipyge (callipygos). Surnom sous lequel Vénus avait un temple à Syracuse. CALLIRRHOÉ et CALLIROÉ. i. Fille de l'Océan et mère de Géryon, qu'elle eut de Chrysaor; de Chioné, qu'elle eut de Nilus et de Min vas, dont le père fut Neptune. — 2. Fille d'Achelous, recherchée par Alcmaeon , refusa de l'écouter, s'il ne lui apportait le fameux collier d'Ériphiie. Alcmœon le reprit à Arsinoé, sa première femme, encore vivante, sous prétexte qu'il devait le consacrer à Delphes. Phégée , son beau-père, en apprenant la des- tination , le fit tuer par ses deux fils. Callirhoe, inconsolable de la mort de son mari, obtint de Jupiter, que ses deux fils passeraient tout à coup de l'enfance à la jeunesse. Son vœu fut exaucé, et Acarnas et Amphotérus ven- gèrent leur père. — 3. Mère d'Alabandos. — 4. Fille du Scamandre, épousa Tros, dont elle eut Ilus, Ganymède et Assaracus. — 5. Fille de Lycus, tyran de Libye, accueillit Diomède à son retour de Troie , et se tua de douleur lorsqu'il partit. — 6. Jeune fille de Calydon. Aimée de Corésus , prêtre de Bac- chus , elle refusa constamment de répondre à 8 00 CAL cet amour. Corésus , dans son désespoir, s'a- dressa dans ses prières à Bacrhus, qui envoya le délire comme une peste parmi les Calydo- niens. On consulta l'oracle de Dodone,qui ordonna de sacrifier, pour apaiser !a colère du dieu , Callirrhoé ou quelqu'un qui voudrait mourir pour elle. Après de vains efforts pour échapper à son sort , elle fut conduite à l'au- tel ; mais Corésus, saisi de nouveau d'amour pour elle, s'immola lui-même. Ce dévoûment toucha enlin le cœur de Callirrhoé, et elle se donna la mort près d'une fontaine qui depuis porta son nom. callista. La très-belle. Surnom de Diane. c allistagoras. Dieu honoré dans l'île de Ténos. callistées. Fêtes célébrées en l'honneur de Vénus, de Junon ou de Minerve. Les fem- mes s'y disputaient le prix de la beauté. Elles avaient lieu à Lesbos , dans la Parrhaside. Cypselus les avait instituées à Élis; mais dans ce dernier lieu , c'était entre des hom- mes que se passait le combat. Le vainqueur recevait une armure complète, et allait la con- sacrer à Minerve. callistéphanos. A la belle couronne. Surnom de Junon (Strabon) et de Cérès (Ho- mère). callisto. La plus belle. Surnom de Diane. (Pausanias.) — 2. Callisto, appelée aussi Mégisto ou Themisto, était fille de Lycaon d'Arcadie, ou, suivant d'autres , de Céteus et de Stilbé, ou bien de Nycteus. Elle avait plusieurs surnoms, tous tirés de quelques parties de l'Arcadie, où elle était née, tels que Mœnalia, Teyeœa, Nonacrina, Parrha- sis , dérivés des noms de villes et de monts arcadiens. Elle aima la chasse, et était la compagne fidèle de Diane, disent les traditions vulgaires; mais il paraît, comme le remarque Ottfried Millier, que c était plutôt une divinité nationale des Arcadiens, qui, suivant la généa- logie de cette race, était regardée comme fille de Lycaon , c'est-à-dire de Jupiter Lycéen , et mère d'Arcas, c'est-à-dire du peuple. Aimée de Jupiter, qui la rendit mère d'Arcas, Callisto fui changée par Junon en ourse et tuée par Diane. L'enfant fut confié aux soins de Mer- cure et la mère placée au ciel, où elle forma la constellation de la grande ourse, appelée Arctos. Les Arcadiens montraient son tom- beau sur une colline à trente stades de la fontaine Crounoî , où on avait consacré aussi un temple a Diane Callisto. — La fable de Callisto est rapportée différemment par les auteurs et les poètes. Suivant les uns, elle fut surprise par Jupiter, qui avait pris la forme de Diane ou d'Apollon. Suivant les autres, Cal- listo, nymphe de Diane, ayant juré d'observer une éternelle chasteté, fut changée en ourse par cette déesse, qui avait découvert au bain qu'elle était enceinte. Apollodore rapporte que Callisto fut métamorphosée en ourse par Jupiter, qui voulait sous cette forme la sous- CAL traire à la colère de Junon. Il donna l'enfant a Maïa pour l'élever. Ou bien, Arcas, rencon- trant un jour dans la forêt l'ourse sa mère , allait la tuer, lorsque tous les deux furent changés par Jupiter en astres. Junon pria Océanus et Téthys de ne pas permettre a sa rivale de se baigner dans la mer ; voilà pour- quoi cet astre ne se couche jamais. Enfin . suivant Hygin, poursuivie par des pasteurs, elle se réfugia dans le temple de Jupiter Ly- céen, où elle fut suivie par son fils. Elle al- lait expier cette profanation par sa mort, lorsqu'elle fut transportée par Jupiter parmi les astres. — Callisto représente au ciel, ainsi que nous l'avons dit, la constellation de la grande ourse ou le chariot., appelée Arctos. Arcas porte comme astre les noms d'^rc- turos, û'Arctophylax , et de Bootes. — Elle avait une statue à Delphes, donnée par les Tégéates ; son image se voyait dans la Lesché, peinte par Polygnote. Voy. Arcas n° 2. callithéa. Première prêtresse d'Argos, mère de Trochilus, auquel on attribue l'in- vention des chars et des attelages. c al lu. les. Hymnes en l'honneur de Cérès et de Proserpine. CALOMXIE (CALUMNIA, DIABOLÈ) avait un temple à Athènes. CALOS- Nom que l'on donne quelquefois au neveu de Dédale Talos. — Voy. ce nom. Calva. Qui est chauve. Surnom de Vénus. Lorsque les Gaulois assiégeaient le Capitole et que les cordes manquaient aux Romains, Do- initie, et, après elle, un grand nombre d'autres dames romaines se coupèrent les cheveux, avec lesquels on put en tresser. La guerre étant heureusement terminée, on éleva, pour consacrer la mémoire de ce fait, un temple à Vénus, sous le nom de Calva. D'autres donnent à ce surnom la signification de pure. Il y en a enfin qui le dérivent du verbe cal- vere, tromper t parce que Vénus trompe sou- vent ceux qui aiment; ou bien ils attribuent son origine à ce fait : un jour toutes les fem- mes perdirent leurs chevaux à la suite d'une maladie de peau épidéraique ; alors le roi Ancus consacra en l'honneur de sa femme une statue à tète chauve. Là-dessus les che- veux de toutes les femmes recommencèrent à pousser, et c'est à cette époque que com- mença le culte de Vénus Calva. cai.ybé. Prêtresse de Junon, dont Alecto prit la figure pour exciter Turnus contre Énée. — 2. Femme de Laomédon, et mère de Bu- colion. calycé. Fille d'Hécaton, mère de Cycnus, qu'elle eut de Neptune. — 2. Fille d'Éole et d'Enarète, épousa Ethlius, dont elle eut En- dymion. calycopis, incarnation phrygienne de Vénus , était , suivant la tradition , fille du roi phrygien Otrée, et femme de Thoas , roi de Lemnos. Vénus prit son nom lorsqu'elle céda aux vœux d'Anchise sur l'Ida. Thoas, auquel CAM Bacchus avait donné le royaume de Cypre après avoir eu sa femme pour maîtresse, éleva des temples en l'honneur de Calycopis, à Paphos, à Byblos et à Amathonte. calydxes. Iles de la Méditerranée, dont les habitants allèrent au siège de Troie. . calydox, fils d'iEtolus et dePronoé, mari dTEolia, père de Protogénie et d'Épicaste, donna son nom à la capitale de l'Étolie. On le fait aussi fils de Mars et d'Endymion. — Voy. M É LÉ A GRE. calydonius. i. Surnom de Bacchus, dont la statue fut transportée de Calydon à Patras. — 2. Surnom deMéléagre. calypso. i. Fille d'Atlas ou de l'Océan et de Télhys; elle régnait sur l'île d'Ortygie, dans la mer Ionienne, lorsqu'Ulysse fut jeté sur la côte par des vents contraires. Elle accueillit favorablement le héros, en eut deux fils, Nausi- thoiis et Nausinoiis , ou un seul , Auson , ou trois, suivant d'autres, et s'efforça de se rat- tacher à jamais en lui offrant 1 immortalité. Elle ne le laissa partir, après un séjour de sept ans, que sur l'ordre formel de Jupiter. — 2. Fille de Nérée et de Doris. CALYPTRA. Voile dont les prêtres cou- vraient leur tête lorsqu'ils célébraient leurs mystères. CAMARINE. ou cameriive. Marais en Si- cile, dont les eaux exhalaient des vapeurs in- fectes. Les Siciliens ayant consulté l'oracle d'Apollon , l'oracle les détourna de le dessé- cher; mais ils n'eurent point d'égard à cette réponse, et facilitèrent ainsi l'entrée de leur île aux ennemis , qui la saccagèrent. De là vint le proverbe: Ne movcas camarinam, que l'on appliquait à toute entreprise dangereuse. CAMASENE, CAMISÈXE, CAMISÉ. Déesse latine, sœur ou épouse de Janus, mère d'É- thex et d Olisthène (Athénée). - Voyez Ca- JV1ENA. camèles. Orthographe fautive. — Voy. Ga- mÈles. camella. Vase de bois courbé envoûte, en usage dans certains sacrifices. cameïya. Ancienne orthographe du mot camœna qu'on rencontre aussi sous les for- mes carmena, carmenta, casmena, camesœ , eamesenœ. Ce n'est qu'à une époque assez rapprochée de nous qu on a donné le nom de vamœnœ aux muses. Cette épithète désignait dans l origine des nymphes prophétesses , à la fois muses et devineresses, dont le culte ap- partenait à la vieille mythologie italienne ou avait été apporté d'Arcadie dans le Latium. L'une de ces nymphes connaissait le passé (voyez Antevorta), et une autre l'avenir (voyez Postvortaï. Elles présidaient aussi à la naissance des enfants. La principale d'entre elles, GVïrvn^if^était célèbre chez les Romains. Servius et Denys d'Halicarnasse disent qu'elle s'appelait Nicostrata, et ne recevait que comme prophétesse le nom de Carmenta. Mercure l'ayant rendue mère d'Évandre. elle engagea celui-ci à tuer son père, et s'enfuit avec son fils CAM 91 en Italie, où elle prédit l'avenir, jusqu'à l'àg de cent-dix ans. Elle succomba alors sous les coups d'Évandre, et reçut les honneurs divins. Elle avait, au pied du Capitole, près de la porte dite Carmentale, un temple où les matrones romaines allaient la supplier de veiller à la prospérité de la république. Ce fut elle qui changea en lettres romaines les quinze lettres grecques apportées par Évandre dans le La- tium. caméphis. Voy. Khaméphis. c amer s, fils de Volscens, roi d'Arayclée, fut tué par Énée. came rte. Chef rutule dont Junon prit les traits quand elle voulut rompre le combat convenu entre Énée et Turnus. camesÈS , prince d'Italie , partagea la sou- veraine autorité avec Saturne. Camille (CAMILLA). Fille de Métabus , roi de Privernum, et de Casmila. Chassé par ses sujets , et arrêté dans sa fuite par le fleuve d'Amasène, son père lia l'enfant à un jave- lot , invoqua Diane , et , le lançant d'une main vigoureuse sur l'autre rive , le rejoignit à la nage. Il fit allaiter Camille par une jument, l'habitua à tous les exercices guerriers, et la consacra à Diane. La jeune amazone se dis- tingua surtout par sa légèreté à la course et son habileté à tirer de l'arc. Venue au se- cours de Turnus contre Énée, elle fut tuée en trahison par Aruns. Diane vengea sa mort par celle du meurtrier. camilus. Voyez Cadmilos. camiro ( cameiro) et clytie. Filles de Pandare de Crète, que Vénus éleva soigneu- sement après la mort de leurs parents, mais que Jupiter chargea les Harpyes de livrer aux Furies. Elles se voyaient toutes deux, peintes de la main de Polygnote, dans la Lesché de Delphes. camirls (cameiros), fils de Cercaplnis et de Cydippeoude Lysippe, neveu d'Apollon . donna son nom à une partie de la ville de Rhodes. camis. Demi-dieux ou héros déifiés, les plus anciens objets du culte des Japonais. L'histoire des Camis, qui fait une des princi- pales parties de la théologie du Sinto, est remplie d'aventures merveilleuses, de victoi- res remportées sur les géants, de dragons vaincus, et autres événements extraordinai- res. Leurs temples s'appellent M iaos , demeure des âmes. Ce sont de simples chapelles dé- nuées de décorations. CAMUtus. C'est vraisemblablement un sur- nom du dieu de la guerre chez les Saoïiiss il ne figure que dans les inscriptions. campé. Monstre qui était chargé de gar- der les eentimanes et les cyclopes dans les enfers. Il fut tué par Jupiter, pour s'être refusé à laisser sortir ses prisonniers, dont le secours était nécessaire dans la guerre des Titans. Suivant une autre tradition, ce fut Bacchus qui le tua comme il ravageait la Lydie. campi lugeivtes. Division des enfets, 02 CAN où Virgile place ceux dont les rigueurs de l'a- mour ont hâté la mort. caxacé , fille d'Éole et d'Énarète, eut de Neptune cinq fils Opléus , Nerée , Épop'''us, Aloeus et Tïiops. Son père, ayant découvert son commen e incestueux avec son frère Ma- carée, la lua ou la contraignit à se donner la mort. c a x athos. Fontaine de Nauplie, où Junon allait se baigner tous les ans, pour y recou- vrer sa virjiin.té. C ancf.lli. Pet tes chapelles érigées par les Gaulois aux déesses mères, qui présidaient aux fruits de la terre. CANCER, ou Écrevisse , piqua Hercule au talon, lorsqu'il combattit l'hydre de Lcrne. C était Junon qui l'avait envoyé. Le cancer fut transporté au ciel, où il forme le quatrième signe du Zodiaque. CANDALE (CANDALOS ), fils d'HéliOS (le soleil), prit part au meurtre de son frère le- vages, et dut en conséquence s'enfuir de Rho- des. 11 se réfugia dans l'île de Cos. CANdaox. Nom d Orion chez les Réotiens. c. y \ daréné. Surnom sous lequel Junon avait un temple à Candare en Paphiagonie. Caxdalle. Roi de Lydie, fils de Myrsus et le dernier des Héraclides; ayant fait voir sa femme au bain au berger Gygès,il perdit la couronne et la vie. Gygès lui succéda, et épousa sa veuve. candiope. Fille d'OEnopion, et mère d'Hip- potagus , qu'elle eut de son frère Rhéodotion. Son père l'ayant bannie pour cet inceste , l'o- racle ordonna au frère et à la sœur de s'éta- blir en Thrace. caîvdybl'S (caxdybos), fils de Deuca- lion, donna son nom à une ville de Lycie. caxexs. Qui chante. Nom d'une nymphe, fille de Janus et de Vénilie, et femme de Pi- cus,roi du Latium. Désespérée de la dispari- tion de son mari, elle se consuma de chagrin jusqu'à ce que rien ne resta d'elle. Les Muses uommèrent Canens l'endroit où elle avait dis- paru sur les bords du Tibre. canépbores , jeunes vierges, distinguées par leur naissance , résidaient dans le temple de Minerve , et à la fête des Panathénées por- taient des corbeilles couronnées de fleurs de myrte, et marchaient à la tète de la pompe sacrée. cax épbories. Cérémonies qui avaient lieu la veille du mariage. Le père et la mère de la mariée la conduisaient au temple de Minerve, portant une corbeille remplie d'offrandes, pour implorer la protection de la déesse, dans son changement d'état, Canétros. i. L'un des fils de Lycaon, qui furent foudroyés par Jupiter. — 2. Fils d'Abas et père de Canthos. canicida dea. Hécate adorée sous ce surnom, avec la plus grande pompe , dans l'île de Samothrace, où on lui immolait un grand nombre de chiens. On lui avait consacré , dans cette île, un antre immense, nommé Zérin- CAP the; là, dans le silence et les ténèbres de la nuit, les prêtres Cabires célébraient en son honneur ces mystères si célèbres dans l'anti- quité. caxicule. Constellation qui s'élève dans le temps des grandes chaleurs. Les Romains lui sacrifiaient tous les ans un chien roux. La Canicule est, dit-on, le chien que Jupiter donna à Europe pour la garder , et dont Minos fit présent à Procris, et celle-ci à Céphale; ou c'est la chienne d Érigone. Canobeus. Surnom de IHereule égyptien. CANOBL'S OU CAXOPUS (C A ÎVOBOS, CAXO- pos), pilote de Ménélas, était d'une beauté remarquable, et fut aimé de Theonoé, fille de Protée. Il mourut en Egypte piqué par un serpent. Ménelas et Hélène lui firent de ma- gnifiques funérailles, et il fut placé parmi les astres. — Quelques mythographes lui font commander la flotte d'Osiris, à 1 époque où ce dieu s'embarqua pour les Indes. caxope. Le dieu des eaux chez les Égyp- tiens et le même que le précédent dans les auteurs grecs. On le représentait sous la forme d'un vase couvert d'hiéroglyphes, percé de toutes parts de petits trous imperceptibles, et de la surface duquel sortait une tête d'hom- me ou de femme, quelquefois avec les deux mains. Les Chaldéens, adorateurs du feu, prétendaient que leur dieu était plus puissant que toutes les divinités égyptiennes. Un prê- tre de Canope accepta Je défi, et les deux dieux furent mis aux prises. Les Chaldéens allumèrent un grand feu, au milieu duquel on plaça la statue de Canope, dont il sortit une quantité d'eau qui éteignit le feu. Ainsi Canope fut vainqueur; mais il ne dut son triomphe qu'à l'artifice du prêtre, qui, ayant bouché les trous de la baucalie avec de la cire, l'avait remplie d'eau , que la chaleur du feu fit bientôt sortir, après avoir fondu la cire. cantiiaros. Vase ou coupe dont se ser- vait Bacchus. canthos. 1. L'un des Argonautes , fils de Canéthos, ou d'Abas. Il fut tué en Libye par Céphalion, ou par Caphauros, dont il avait en- levé le troupeau, on bien encore par Gésan- dre. — a. Fils d'/Egyptus, époux de la Danaïde Eurydice. cantor. Chanteur. Épithète de Bacchus. C'est le Dionysos Melpomenos des Grecs. CAPAXÉe ( capaxeus). L'un des sept chefs qui vinrent assiéger Thèbes ; il était fils d'Hip- ponoùs, roi d'Olène en Achaïe, etd'Astynorae ou de Laodicé. Sa femme Évadné ( d'autres di- sent Janeira) lui donna un fils, Sthénélus. — Chargé de forcer la porte d'Oncée( Apollodore), ou la porte d'Électre( /Eschyle), il fut foudroyé par Jupiter pour s être vanté que le tonnerre même du dieu ne l'empêcherait pas d'escalader les murs de la ville. On lui fit de brillantes fu- nérailles par ordre de Thésée, qui ordonna cependant qu'on l'enterrât à part comme ayant été frappé de la foudre. Sa femme se jeta sur CAP son bûcher. Suivant une tradition , Esculape rendit la vie à ce fougueux héros, dont JEs- ehyle a magnifiquement dépeint la superbe. Les Argienslui érigèrent une statue à Delphes. capetos. L'un des prétendants d'Hippo- damie; il fut tué par OEnomaiis, qui le vainquit à la course des chars. caphauros. Berger libyen, fils d'Arophi- Lliémis, ou de Garamas ou d'une Tritonide; il tua l'Argonaute Canthos. caphire (capheira). Fille de l'Océan, qui, aidée des Telchines, nourrit Neptune, à Rhodes. capitoliiva. Qui est vénérée sur le Capi- tole. Surnom de Vénus. C api tolins. Jeux célébrés tous les cinq ans en l'honneur de Jupiter, sauveur du Capitole. Capitol in us- Qui esl vénéré sur le Ca- pitole. Surnom de Jupiter. cappotas. Surnom qu'on donnait à Jupi- ter pour avoir guéri Orestes de la folie, lors- que celui-ci se reposa sur une pierre à trois stades de Gythion. CAPRICORNE (CAPRICORNUS, AIGORE- ROS). a. Fils d'Égipan, élevé avec Jupiter sur l'Ida; fut d'un grand secours à ce dieu dans la guerre contre les Titans. Il les effraya et les mit en fuite en soufflant de sa conque. J upiter le plaça dans les cieux. — b. Suivant une autre tradition, ce dieu n'est autre que Pan, lequel se changea en bouc lors de l'assaut des Titans. 11 fut de même mis par Jupiter au nombre des constellations. caprotine. Surnom que les Romains don- nèrent à Junon. La prise de Rome par les Gaulois ayant singulièrement affaibli l'État, les peuples voisins marchèrent contre Rome ayant à leur tête Posthumius Livius de Fidè- nes, et exigèrent qu on leur abandonnâttou- tes les femmes et les jeunes filles , sous la me- nace de détruire la ville. Pendant que le sé- nat délibérait sur le parti à prendre , une es- clave nommée Tutela ou Philotis offrit de se rendre dans le camp ennemi avec les autres esclaves sous le costume des femmes libres. La ruse réussit complètement. La nuit, lors- que tout le nomde était enseveli dans un pro- fond sommeil, les esclaves donnèrent aux Ro- mains un signal du haut d'un figuier sauva- ges {caprifleus). Ceux-ci firent une sortie , et battirent complètement l'ennemi. Le sénat, reconnaissant ce grand service, affranchit toutes les esclaves qui y avaient contribué, et leur donna des dots aux dépens du trésor public. Le sept juillet, nommé nonœ Capro- tinœ, fut consacré à la mémoire de ce haut fait ; on célébrait alors une fête en l'honneur de Junon Caprotine, et les femmes libres et esclaves offraient en commun à la déesse, sous un figuier sauvage, le suc qui découle de cet arbre. capta ou capita. Surnom de Minerve chez les Romains. capys. i. Fils d'Assaracus et d'Hiérora- némé, époux de Thémis et père d'Anchise. CAR — 2. Troyen qui accompagna Énée en Italie et fonda la ville de Capoue. Craignant une sur- prise, il conseilla à Priam de jeter le cheval de bois dans la mer. — 3. Chef des Samnites, donna, suivant Tite-Live , son nom à la \ille étrusque de Vullurnum. car. i. Fils de Phoronée et roi de Mé- gare ; il donna son nom à la citadelle de Ca- rie à Mégare. On montrait son tombeau sur la route de Mégare à Corinthe. — 2. Chef de la race des Cariens en Asie-Mineure, frère de Lydus et de Mysus. cargos. Surnom de Jupiter chez les Béo- tiens. car an us. Héraclide, averti par un oracle des dieux, quitta Corinthe à la tête d'une co- lonie pélasgique péloponnésienne , et sui\it une chèvre qui l'amena en Macédoine, où il s'établit parla force des armes. cardée. Voy. Carna. cardis , père de Clymène. caria- L'une des Heures, fille de Jupiter et de Thémis. carice. Fille d'Oxylus et d'une Hama^ dryade. carinos. Surnom d'Apollon à Mégare. Carius fCARios). 1. Nom sous lequel Jupiter avait, à Mylasse en Carie, un temple que les Cariens , les Lydiens et les Mysiens avaient fondé en commun. Il était aussi adoré sous ce nom en Thessalie et en Béotie. — 2. Fils de Jupiter et de Torrébie; enseigna aux Lydiens la musique, qu'il avait apprise des Nymphes. On lui éleva un temple sur le mont Carius. carmanor. Natif de Tarrhaen Crète, père d'Eubulos et de Chrysothérais; il purifia Apollon et Diane du meurtre du serpent Python; et c'est chez lui qu'Apollon entretenait une liaison avec Acacallis. carme. Mère de Britomartis ; elle est fille d'Eubule , ou de Phénix et de Cassiopée, ou d'Ogygès. On la fait naître tour à tour en Crète, en Phénicie, en Béotie et dans l'Attique. Carmelus. Dieu syrien identifié avec la montagne de ce nom. Il n'avait ni temple ni autel, mais simplement un prêtre et une sta- tue. CARMENiE, Voy. CAMEITA. CARMENTA. Voy, CAMENA. carmentales. Fêtes que les mères de famille célébraient tous les ans en l'honneur de Carmenta. carmentalis. Un des quinze flaraines de Rome au service de Carmenta. carna. Nymphe italienne. Elle se rendit aux désirs de Janus, qui lui confia la garde des gonds des portes et la surveillance des enfants au berceau contre les oiseaux de nuit, qu'on supposait sucer leur sang et le rem- placer par du lait empoisonné. Elle avait aussi sous sa tutelle les parties vitales du corps humain. Le premier juin on lui faisait sur le mont Cœlius des sacrifices qui consis- taient en purée de fèves et en lard. 04 CAR carxiex (car iv ei os). Surnom sous lequel Apollon était adoré dans tout le Péloponnèse, principalement à Sparte, àSicyone, ainsi qu'à Théra, à Cyréne et dans la Grande Grèce. Les traditions ne s'accordent pas sur la cause qui donna naissance à cette appellation. L'une d'elles dit que le de\in Carnos d'Acarnanie , qui accompagna les Héraclides dans le Pélo- ponnèse , ayant été tué par Hippotas, Apollon envoya la peste parmi les Doriens. Ceux-ci, pour apaiser la colère du dieu , instituèrent le culte d'Apollon Carnien. Suivant d'autres, il reçut ce nom de son favori Carnos ou Carnios, lils de Jupiter et d'Europe , qui fut élevé par Latone et Apollon. Pausanias fait une distinc- tion entre l'Apollon Carnios du devin acar- nanitn, et l'Apollon Carnios OEcetas, qui, avant l'invasion des Héraclides dans le Pélo- ponnèse, avait une statue dans la maison du devin Crios, et était déjà adoré par les Achéens. — Il est presque certain que le culte d'Apollon Carnios existait dans le Péloponnèse avant d'avoir été en vigueur chez les Do- •riens. Carxiexxes (fêtes). Fêtes d'Apollon Carnios. Elles se célébraient tous les ans, à Sparte , du i3 au 21 carnée ( août ) , et avaient un caractère martial. Neuf tentes dressées, hors de la ville servaient de retraite pendant neuf jours à neuf hommes, qui, choisis dans les trois tribus primitives de Sparte et prési- dés par un héraut public, observaient exacte- ment la discipline et la vie des camps. Il y avait aussi des jeux guerriers à la fin desquels les noms des vainqueurs, inscrits sur des colonnes, étaient offerts à l'admiration de la foule. carxobuta, roi gète établi en Mésie , ayant médité la mort de Triptolème, qu'il avait d'abord accueilli dans ses États , fut frappé de démence par la colère de Cérès, et se donna la mort. Son corps, transporté aux cieux, y de- vint la constellation du serpentaire , nommée aussi le serpent, le dragon et l'anguille. carxos. Voy. Carnien. carpée. Sorte de danse en usage en Thes- salie , dont l'origine était l'action de Mercure dérobant les bœufs d'Admète. carpo, une des Heures, aima Camille fils du Ménandre, et se noya dans les eaux de ce fleuve. Jupiter la changea en fruits (xap7iQi ). c arpogex ethlos. Le fructificateur. Épithète d'Apollon. carpo pboroi. Qui portent des fruits. Surnom de Proserpine et de Cérès à Perga. cartérox. Un des fils de Lycaon qui fu- rent foudroyés par Jupiter. carthage, c arth ago, fille de Melkarth, l'Hercule tyrien , donna son nom à la ville de Carthage. (Cicéron.) — Carthage (Cartha-Ha- dath) signifie en punique ville neuve. carya et car yatis. Surnom de Diane à Caryura en Laconie. Son temple menaçant ruine, des jeunes filles qui y dansaient s'allè- rent réfugier sous un noyer (y.apuov), et, en mémoire de cet événement, s'assemblaient CAS tous les ans et formaient des danses sous les noyers. — Suivant une autre tradition.. Carya était une jeune Laconienne, fille du roi Dion , qui fut aimée de Bacchus. Furieux de la vigi- lance de ses sœurs, auxquelles Apollon avait donné le don de prophétie, il les changea en rochers et Carya en noyer. (Servius.) Diane révéla ceci aux Laconiens, qui élevèrent un temple à Diane Caryatis. carystls (çarystos), fils de Chiron et de Chariclée, avait donné son nom à Caryste, ville de l'Eubée. CASIUS (casios). Surnom de Jupiter, ainsi nommé du mont Casius en Egypte, où il était adoré sous la forme d'un Baetyie, ainsi qu'à Corfou. 11 y avait aussi un temple de Casius à Péluse ; mais là le dieu était représenté sous les traits d'un jeune homme les bras étendus, et tenant à la main une orange. Selon d'autres Casius était un fidèle adorateur de Jupiter, qui le récompensa de sa piété en prenant son nom. caspéria, femme de Rhétus, roi des Marrubes, eut un commerce incestueux avec son beau-fils, qui la renoitmère. cassandre. 1. Fille de lobâtes et femme de Bellérophon selon quelques auteurs. — 2. Cassandre, appelée aussi Alexandra. «lapins belle des filles de Priam et d'Hécube, belle comme Venus ». Laissée seule avec son frère Hélénus dans le temple d'Apollon thym- bréen, on trouva le lendemain les deux jeu- nes enfants enlacés par des serpents, qui leur léchaient les oreilles , de manière que depuis cette époque ils comprirent la langue divine de la nature et la voix des oiseaux, et qu'il ap- prirent à prophétiser. Plus tard, Cassandre re- fusa ses faveurs à Apollon ; le dieu , ne pouvant ôter à Cassandre le don de prédire, déclara qu'on ne croirait jamais à ses prédictions. Sui- vant d'autres, Apollon , amoureux d« Cassan- dre, lui avait promis de lui accorder tout ce qu'elle voudrait pour prix de ses faveurs. Elle le pria de lui accorder le don de prophétie ; mais lorsqu'Apollon eut rempli sa promesse, elle re- fusa de tenir sa parole. Apollon, indigné de ce manque de foi, et ne pouvant pourtant lui ôter le don de prédire, le rendit inutile en ordon- nant que ses prophéties seraient toujours re- gardées comme fausses. En effet au départ de Pâris pour la Grèce ou à l'arrivée d'Hélène à Troie, elle prédit que cette femme serait la cause de la ruine de Troie ; mais on n'ajouta aucune foi à ses paroles. Traitée comme une insensée dont les clameurs sinistres trou- blaient l'allégresse générale, elle fut enfermée et gardée à vue. Dans l'Iliade , elle est libre , et aperçoit la première, en montant dans la citadelle, Priam ramenant le corps de son fils. Son fiancé Corèbe périt en voulant la délivrer du pouvoir des Grecs, lors du sac de Troie, et la malheureuse Cassandre ne put trouver une asile sacré dans le temple de Minerve, où Ajax lui fit violence. Elle échut ensuite à Agamemnon, qui l'emmena à Mycènes, où elle CAT fut massacrée par Clytemncstrc , comme elle exhalait l'horreur que lui inspirait le meurtre qui allait s'accomplir. — iEgisthe massacra les deux filsqu'elle avait eus d'Agammemnon.— fassandre avait des statues à Amyclée et à Tha- lames ainsi qu'à Leuctres, où les jeunes filles qui se refusaient à un mariage se précipitaient aux pieds de l'image d'Alexandra, revêtues du costume des Furies, le visage oint de sucs, et les cheveux, épars. Mycènes et Amyclée se disputaient l'honneur de posséder son tom- beau. cassiépée ou cassiopée. t. Épouse de Céphéectmère d'Andromède; elle disputa aux Néréides le prix de la beauté. Neptune, irrité de son orgueil, envoya un monstre marin qui dévasta le pays, et obligea Cassiopée à expo- ser sa fille à ce monstre. Celle-ci fut sauvée par Pcrséc. Voij. Andromède. Cassiopée fut placée parmi les astres de la voie lactée. — 2. Fille d'Arabos, épouse de Phrenix , et mère d'Atymnios, qu'elle eut de Jupiter. cassiphone, tille de Circé et d Ulysse, et sœur de Télégone, épousa Télémaque. Ce prince , irrité de l'humeur impérieuse de sa belle-mère, la tua , et cette mort fut vengée sur lui par son épouse. (Tzetzès. ) cassotis , nymphe du Parnasse, donna son nom à une fontaine voisine du temple d'Apol- lon, et dont les eaux communiquaient aux prê- tresses le don de prophétie. cassus (cassos). Un des cinquante fils d'Égyptus, époux d'Helcita. castalides. Surnom des Muses. castalie ( castalia ). Fontaine si- tuée sur le penchant du mont Parnasse en Phocidc, communiquant, d'après la fable, avec le Céphise, et regardée comme une em- bouchure du Styx. Elle avait reçu le nom de Castalie, soit d'une jeune lille indigène qui , fuyant Apollon, se précipita dans cette fon- taine, soit de Caslalios, qui fonda un temple en l'honneur de son père, Apollon. Elle était con- sacrée à ce dieu et aux Muses; son eau, d'un goût agréable , inspirait les poètes ; on l'em- ployait dans le temple de Delphes pour tou- tes les purifications , et on en donnait à boire à la pythie avant qu'elle montât sur le trépied. CASTALIUS (CASTALIOS) , fils d'Apollon , donna son nom à la fontaine Castalie. (Probus.) castiaivire ( castiaiVeika ). Amante de Priam et mère de Gorgythion. CASTOR, roi/. DlOSCURES. castor, i Capitaine troyen, un des com- pagnons d'Énée. — 2, Fils d'Hylax, qu'Ulysse donne pour son père dans un récit menson- ger où il se dit Crétois. catachthonios. Le souterrain. Sur- nom de Pluton. Voy. Chthonius. caTjEbaTÈS. Qui descend. Jupiter iden- tifié avec la foudre II avait, sous ce nom, un temple à Olympic. Les endroits frappés par la foudre étaient regardés chez les Grecs et les Étrusques comme sacrés , parce qu'on les croyait honorés par la descente de Jupiter CAY 95 Cataebatès. On les purifiait et on les appelait yjXucria ou èvnXudia, c'est-à-dire purifiés; ou bidentalia, parce qu'on y sacrifiait des ani- maux âgés de deux ans; ou bien putealia, du mur sans toit dont ils étaient entourés comme un puits. Jupiter Cataebatès était le Jupiter Èlicius des Étrusques et des Romains — 2. Surnom de l'Achéron. — 3. Surnom d'Apol- lon, qu'on invoquait pour un heureux retour (xaTa(3a<7iç). catagogies. Fête en l'honneur de Vénus, célébrée par les habitants d'Éryce en Sicile. catajiitus. Nom latin de Ganymède. cataoîv. Surnom d'Apollon enCappadocc. catascopia. La contemplatrice. Surnom de Vénus, à laquelle on bâtit un temple dans le lieu où Phèdre venait admirer l'adresse d'Hippolyte à conduire un char. cathares ( CATHAROi ). Les purs. Appel- lation des dieux de l'Arcadie. CATHARSios. Celui qui purifie. Surnom sous lequel Jupiter avait, conjointement avec la Victoire, un temple à Olympie. cathestos. Père d'Alta, dont Neptune eut Ancée; il paraît le même queThestius. catillus. Fils d'Amphiaraiis et frère de Chorus et de Tiburtus, en mémoire duquel il bâtit Tibur. Il prit parti pour les Rutules contre Énée, et tua Iolas. catinensis. Surnom que portait Cérès, à Catane en Sicile , où elle avait un temple dans lequel il n'était pas permis aux hommes d'entrer. catius ou cautius. Dieu latin qui ren- dait les hommes fins et prudents. (Varron.) Catoptromawtie. Divination par l'ins- pection des miroirs. On s'y servait d'un mi- roir que l'on présentait derrière la tète d'un enfant à qui l'on avait bandé les yeux. CATRÉE. Voy. CRETÉE. Caucase, berger scythe, tué par Sa- turne, donna son nom au mont Caucase, qui s'appelait auparavant Niphate. cauchates. Sicilien qui périt en com^ battant Hercule. Ses compatriotes lui ren- dirent des honneurs héroïques. caucoiv. i. Fils de Celaenus; il introduisit parmi les Messéniens les mystères d'Eleusis. — 2. Fils de Lycaon. caunius. Surnom de l'Amour, adoré à Caune. caumus. Père de Byblis, qui éprouva pour lui une passion incestueuse, à laquelle il échappa par la fuite. Il se réfugia en Carie, et y fonda la ville de Caune. Voy. Byblis. CAURUS,vent du nord-ouest chez les Ro- mains , était liguré sous les traits d'un vieil- lard barbu tenant un vase d'où il semble ver- ser la pluie. causius (caousios). Surnom d'Esculape, adoré à Caiis. caystrios, fils d'Achille et de Penthésilée, avait avec Asios un heroilm sur les bords du Caïstre, auquel il avait donné son nom. «h; CÉL CEB, CLP, UU CEPH ( CLBtiS, CEPHOS ). Grand singe adoré à Memphis. cébreiv. Dieu du fleuve de ce nom, en Troadc, père d'Astérope et d'OEnone. Cebrio\ès. r. Fils de Priam , conducteur du char d'Hector; il périt de la main de Pa- troele. — 2. Géant, tué par Venus, aans la Gigantomachie. cécias (ceci as). Vent du nord-est : on le représente avec un bouclier rond d'où sort la grêle. cécropide. Descendant de Cécrops. cécrops. On distingue habituellement: — i. Cécrops l'Autochthoncoucre/uj qui est né de (a terre, fondateurd'Athènes. Il donna le nom de Cécropie à la contrée autrefois appelée Acte, divisa les habitants en douze tribus ou communes, leur formula des lois, leur imposa le mariage , et institua des sacrifices de farine (îteXavot) au lieu des sacrifices sanglants. Sous son règne, Neptune, voulant prendre pos- session de cette contrée, fit jaillir de son tri- dent de l'eau sur la citadelle appelée Cécro- pie; mais Minerve y fit croître l'olivier, en prenant Cécrops à témoin des droits qu'elle avait sur le pays. Le témoignage de Cécrops décida contre Neptune, qui n'avait été va par aucun témoin, et dont aucun, par conséquent, ne pouvait justifier les prétentions. — Il avait pour femme Agraulos, fille d'Actaeus; son fils était Érysichthon; ses filles , Agraulos , Hersé et Pandrosos. Selon Hygin, il fut placé parmi les astres et comme le Verseau. — ?.. Cécrops, fils de Pandion et roi de Béotie, fonda Eleu- sis et Athènes. H était honoré comme héros à Haliartos. — 3. Cécrops l'Égyptien, natif de Sais, conduisit une colonie d'Égyptiens dans l'Attique vers l'an i58o avant J.-C. — 4. Cé- crops II, fils d'Érechthée et de Praxithée, petit-fils de Pandion, époux de Métiaduse, père de Pandion, et fondateur d'Athènes en Kubée. — Tous ces différents personnages ne sont qu'un même individu mythique, qui fonda les villes pélasgiennes appelées Athè- nes. — cÉdaliox. Cyclope que Vulcain donna pour guide à Orion , lorsque OEnopion lui eut crevé les yeux. cèdre atis. Qui a une statue de cèdre. Surnom de Diane à Orchomène. céglusa. Nymphe aimée de Neptune, mère d'Asopus. céir.v. Caverne située dans le voisinage du Danube, au pays des Gètes, où les géants, vaincus par les dieux, cherchèrent un asile. céladon, i. Natif de Mendès en Egypte; partisan de Phinée ; il fut tué aux noces de Persée par ce héros. — 2. Lapithe tué aux noces de Pirithous par le centaure Amycus. CEL/eX/EA. Surnom de Cybcle, adorée à Celènes, en Phrygie. cÉL/EXiEUS- Qui est natif de Celènes , en Phrygie. surnom d'Atys et de Marsyas. CÉL.EXECS. Fils d'Électryon de Mycè- CEN nés et d'Anaxo; il fut tue par les lils de Ptere- laùs. Voy. Électryon n° t. CÉL/Exo. I. Une des Harpies. — 2. Fille d'Atlas et de Pléione , mère de Lycos et d'Eu- rypylus, qu'elle eut de Neptune, ou de Lycus et de Chimaercus, qu'elle eut de Promé- thée. • - 3. Fille d'Ergeus, mère de Lycus et de Nyctous, qu'elle eut de Neptune. — 4 Fille de Hyamus; elle eut d'Apollon un fils, Delphos, qui, à ce qu'on rapporte , donna son nom à la ville de Delphes. — 5. Amazone, qui fut tuée par Hercule ainsi qu'Eurybie et Phœbé. — 6. Da • naïde qui tua son fiancé Hyperbios; elle était mère de Celaenos. Voy. Cel.exos n° 1. CÉLiEXOS 1. Fils de Neptune et rie la Da- naïde , Celœno. — 2. Fils de Phlyos, père de Caucon, natif d'Éleusis. CÉlédoxes. Qui séduisent, qui adou- cissent les mœurs. Nom de femmes que l'art plastique des anciens nous représente sous les formes les plus séduisantes; elles étaient douées, comme les Sirènes, d'une voix enchan- teresse. On les a comparées aussi avec les Jynges. Vulcain les avait représentées en or sur le plafond du temple de Delphes. CÉlels. 1. Cretois, qui, ayant voulu voler le miel dans la caverne où était né Jupiter, fut changé en oiseau. — 2. Prêtre de Cérès à Eleusis ; il épousa Métanire et en eut deux fils, Triptolèrae et Dé'phon ; et trois filles, Diogenée, Pammérope, Sésara. Cérès, en reconnaissance de l'hospitalité qu'elle avait reçue de lui, lui enseigna l'agriculture, et voulut rendre im- mortel son fils Triptolèrae en le passant par la flamme; mais la mère, effrayée , empêcha l'opération de réussir. On attribue à Céleus l'invention des paniers. — 3. Roi de Céphallé- nie, père d'Arcésius. céleustaxor. Fils d'Hercule et de la Thespiade Iphis. CÉleuthéa. Viaire. Surnom de Minerve, à laquelle Ulysse consacra une statue, comme un monument de la victoire qu'elle lui fit remporter sur les amants de Pénélope dans la rue des Barrières. céleutor, un des fils d'Agrios, fut tue par Diomède. CELMIS. r. Un des Dactyles idéens.^ 2 Com- pagnon de Jupiter sur le mont Ida , et changé par lui en diamant pour avoir douté de l'im- mortalité des dieux. celtiwÉ. Fille de Bretannos; éprise d'Her- cule , lorsqu'il gardait les troupeaux de Gé- ryon, elle eut de lui un fils, Ccltos. celtos. Fils d'Hercule et de Celtiné. cexaios. Surnom de Jupiter, tiré du cap Cenaion , en Eubée. cexchréis. Mère d'Adonis et de Myrrha, femme de Cinyre, roi de Chypre. cexchrias , fils de Neptune et de Pirène , périt par accident de la raain de Diane. Lui et son frère Léchés donnèrent leurs noms aux ports de Corinthe. cexchris. Une des filles de Piérus, changée en oiseau par les Muses. eus CENT AL h ES. Suivant le mythe le plus an- cien, c'était une race pélasgienne habitant les forets et les montagnes, et chassant les tau- reaux en Thessalie , sur le Pélion et l'QEta; ils étaient représentés comme des géants gros- siers et brutaux, couverts de poils, menant une vie sauvage, adonnés brutalement au vin et aux femmes. On n'est pas d'accord sur leur origine. D'après l'opinion la plus générale, ils étaient nés d'Ixion et de Néphélé, ou d'un nuage au- quel Jupiter avait donné la forme de Junon. De là leurs surnoms d'Ixionidœ et de Nubi- (/enœ. Suivant Pindare, d'Ixion et d'une nuée naquit Centauros , monstre qu'évitaient les hommes et les dieux, et père des Hippocen- taures, qu'il eut de son commerce avec des juments de Magnésie. On fait aussi ce Cen- tauros fils d'Apollon et de Stilbé. Les poètes et les auteurs postérieurs ont confondu les Centaures-hommes avec les Hippocentaures ou Centaures chevaux. Leur nom est dérivé de x£VT£?v , piquer, tuer, et de Toàipoç taureau, c'est-à-dire chasseurs de taureaux. Ils avaient pour armes des troncs d'arbre, des rochers, des tisons ou des lances; le chasseur Chiron seul se servait de l'arc. Leur nourriture se composait de viande crue; de sorte que leur férocité et leur vie sauvage étaient passées en proverbe parmi les Grecs, chez qui le mot Centaure était le synonyme d'homme brutal et féroce. Le Centaure Pho- los , fils de Silène et d'une Nymphe, était seul connu par ses mœurs plus douces , car il avait reçu Hercule avec hospitalité. Le plus célèbre des Centaures est le sage Chiron, appelé Centaure par excellence. (Voy. ce mot ) — Les poètes ont célébré leurs combats avec les Lapithes, et avec Hercule. Piri- thous, roi des Lapithes, célébrant ses noces avec Hippodamie, avait invité les Centaures , avec lesquels il avait été autrefois en guerre pour l'héritage du royaume de son père. Ayant oublié de sacrifier à Mars avant le re- pas, le dieu, irrité, souleva contre lui les Cen- taures, qui, excités par le vin et leurs passions brutales, se précipitèrent sur les femmes. Eu- rytion voulut enlever la fiancée ; mais elle fut sauvée par Thésée ou Caeneus. Bientôt les Centaures s'emparèrent des autres femmes qui assistaient à la fête. Le combat devint général ; Caeneus succomba sous les coups des Centaures. Cette mort redoubla la fureur des Lapithes, conduits par Thésée et Pirithoiis; les Centaures furent vaincus, et prirent la fuite. Ils quittèrent leurs retraites et se reti- rèrent sur les bords du Pinde aux frontières de l'Épire. — Le combat d'Hercule avec les Centaures est un épisode célèbre dans la vie de ce héros. Le Centaure Pholos, voulant traiter avec hospitalité son hôte , qui allait à la chasse du sanglier d'Érymanthe, ouvrit un tonneau de vin qu'il avait reçu de Bacchus. Les Centaures, attirés par l'odeur du vin, se rassemblèrent devant la caverne de Pholos ,cn demandant à boire ; mais Hercule les re- cfjs »? poussa, et en tua un grand nombre. Ce com- bat eut lieu, suivant les uns, en Thessalie , suivant les autres en Arcadie. Les auteurs diffèrent aussi sur les noms des endroits où ils se réfugièrent et où ils périrent. Quelques- uns croient que, fuyant devant Hercule, ils abordèrent aux îles des Sirènes , qui les fas- cinèrent par leur voix enchanteresse , et ou ils périrent de faim. — Postérieurement à Pin- dare. la tradition, qui primitiveme it représen- tait les Centaures sous des formes gigantesques mais humaines : se confondit avec le my- the desHippocentaures.de sorte qu'on les représenta comme des êtres moitié hommes et moitié chevaux. Les artistes, surtout, ont beaucoup contribué à répandre cette fa- ble. D'abord ils les figurèrent comme des monstres dont le buste ainsi que les jambes et les pieds étaient humains ; la partie posté- rieure était une croupe de cheval. Tel était le Centaure représenté sur le coffre de Cypselus. Plus tard, depuis Phidias, l'art traita autrement ce sujet , en prêtant aux Centaures des for- mes humaines jusqu'à la ceinture, où déjà elles commençaient à se confondre avec celles du cheval, de sorte que les jambes de devant appartenaient à cet animal. II paraît que Phidias et Alcamène leur ont les premiers donné cette forme, en représentant les com- bats des Centaures en relief sur des frontons de temples. De là leurs noms de semi/erî, semihomines, bimembres. Nonnus parle aussi de Centaures portant des cornes, qui étaient fils de Jupiter et de la Terre. A cause de leur ressemblance avec les Satyres et de leur pas- sion pour le vin, les artistes les représentaient aussi daus les orgies bacchanales, sous des formes moins barbares et domptés par le pouvoir de Bacchus, tantôt attelés devant le char du dieu, et jouant du cor ou tou- chant de la lyre, tantôt mêlés aux Satyres, aux Faunes, aux Nymphes, aux Amours ou aux Bacchantes. 11 y avait aussi des Cen- taures femelles, qui se distinguent sur les mo- numents par leur beauté remarquable. — Voici les noms des principaux Centaures, tels qu'ils se trouvent mentionnés dans les poètes : Asbolos, Arctos, Dryalos et Périmède, Mimas, Petraeos, Uréios (Hésiode); Argéios , Amphion, Dupon , Daphnis, Hippotion, Homados, Iso- plès, Melanchatês, Oréios , Phrixus , Thérée (Diodore); Hylaus, Rhœlus, Pholus (Virgile); Araycus, Abas, Astyios, Areos, Aphidas, Aphareus, Antimachus, Bianor, Broraus, Crenœus, Chromis, Cyllarus, Chthonius, Dictys, Démoléon, Dorylas, Eurytos ou Eu- rytion, Eurynomus, Erygdoupos, Grynreus, Helops, Hippasos, Hyles, Heiimus, Hylo- nome , Imbreus , Lycabas , Lycidas , Lycus , Lycotas , Latreus , Monychus , Medon , Mer- meros, Melaneus , Nessus, Nedymnus, Oc- clus, Odites , Orneus , Pisénor, Phocus. Petrœus, Phiegrœos, Phaocomes, Pyretus , Pyracmus, Rhœtus, Ripheus, Stiphelus , Thereus, Thaumas, Teleboas (Ovide). 9 0S CEP cexti.mamjs. Qui a cent mains. Surnom de Briarëe. céphale (cephalos). i. Fils do Mercure cl de Hersé ou de Creuse; il était remarqua- ble p;ir .;a beauté, et fut enlevé par l'Aurore, qui le porta en Syrie, et qui eut de lui Tithon, ou, suivant d'autres , Phaëton. Sur le tableau du portique royal dans le Céramique d'Athè- nes , ainsi que sur les portes du temple d'Apol- lon a A nivelée , il était représenté comme en- levé par Héméra (le jour) ou l'Aurore. — 2. Fils de Déïon et de Diomédé, époux de Procris, père d'Archios ou de Céleus et grand-père de I.aërte. Comme le précédent, il fut aimé de ! Aurore; mais loin d'être flatté de l'amour d'uue déesse , il ne pensait qu'à sa chère Pro • cris, dont l'Aurore causa la mort par ses arti- fices* Ayant engagé Céphale à éprouver la lidélitë de son épouse, celui-ci se présenta à elle sous un costume emprunté , et triompha de sa vertu en Soi offrant de riches joyaux. Procris , honteuse de sa faute , se retira alors en Eubée, à la suite de Diane, qui, lui donnant un javelot infaillible et un chien, la ren- voya chez Céphale, déguisée et méconnais- sable. L'amant, entraîné par le désir de pos- séder le trait merveilleux , commit la même faute que sa femme, et tous deux se réconci- lièrent alors. Mais Procris, toujours jalouse de l'Aurore, suivait sans cesse les pas de Cépha- le, qui la perça involontairement un jour du javelot fatal. — Suivant une autre version, Procris s'était livrée à Ptéléon pour une cou- ronne d'or : ce qui n'empêcha pas Céphale de se réconcilier avec elle. (Voyez Procris.) — Quelques mythographes disent que l'aréopage bannit Céphale d'Athènes, dont il était roi (Hygin), à la suite du meurtre de son épouse; il se rendit à Thèbes, et prit part, avec Am- phitryon, qui lui avait emprunté son chien pour chasser le renard de Teumesse , à l'expédition contre les Téléboens. Il reçut pour prix de ses services l'île à laquelle on donna le nom de Céphallénie. Enfin on lit dans Strabon, que Céphale, en expiation du meurtre de Procris, se précipita dans îa mer, au promontoire de Leucade , où il avait élevé un autel à Nep- tune. céphalioa", fils d'Amphithëmis et de Tri- tonis , pasteur de Libye, tua les Argonautes Canthus et Eurybatès , qui lui avaient enlevé une partie de ses troupeaux. CÉphalley. Surnom que Bacchus reçut par l'ordre de l'oracle lorsque des pécheurs de Méthymne eurent trouvé dans leur filet l'i- mage d'un dieu étranger , faite de bois d'oli- vier. (Pausanias.) CÉpoaloyojiaytii:.. Divination qui se pratiquait en faisant diverses cérémonies sur la tète cuite d'un âne. File était familière aux Germains. Les Lombards y substituèrent une tète de chèvre. CF.PHÉE [cepheis;. i. Fils de Bélus et d Anchinoj, ou de Phrenix , roi d'Éthiopie, ou encore d'Agénor, épousa Cassiopéc, dont CER il eut Andromède, et prit part à l'expédition des Argonautes. 11 fut mis, après sa mort, au nombre des constellations. — 2. Fils de Ly- curgos et frère d'Ancaeos ; il était né en Ar- cadie, et fut un des chasseurs calydoniens. — 3. Fils d'Aléos et de Néœra ou Cléobulé, frère d'Amphidamas et de Lycurgos; il fut un des Argonautes, et était né en Arcadie. Il était père de vingt fils, qu'il eut de Stéropë et d'An- tinoë ; il donna son nom à la ville de Caphyœ. céphlïa viRGO. Nom patron? roique d'An- dromède, fille de Céphée. céphise [CÉPHlSSOS). Dieu du fleuve de ce nom , lils de Ponlos et de Thalassa , père de Diogénée et de Narcisse. Il avait un sanc- tuaire à Argos, et possédait en commun avec les Nymphes, avec Pan et avec Achéloiis, une partie da ïautel du temple d'Ainphia raiis. Le fleuve Céphise prend sa source sur le Parnasse, parcourt la Phocide et la Béotie et tombe dans le lac de Copaïs. céphisiadÈS. Nom patronymique d'Étéo- cle, fils du Céphise. CÉPHisiLS. Nom patronymique de Narcis- se , fils du Céphise. cérabatès. Surnom de Pan. Voy. Céro- BATÈS. cérambe, habitant du mont Othrys en Thessalie , s'etant retiré sur le Parnasse pour éviter l'inondation du déluge de Deucalion , y fut changé en oiseau , ou en cette espèce d'escargot qui a des cornes. céramos , lils de Bacchus etd'Ariadnc. donna son nom au quartier d'Athènes appelé Céramique. céramyxtès. Qui préserve de la mort. Surnom d'Hercule. CÉRASTE (CERASTES'. Cyclope Sur le tombeau duquel les Athéniens immolèrent les filles du Lacédémonien Hyacinthe. cérastes. Peuples de l île de Chypre, que Vénus changea en taureaux , parce qu'ils ré- pandaient le sang des étrangers sur un autel dédié à Jupiter Hospitalier. — 2. Les Furies, ainsi nommées des serpents dont se formait leur chevelure. B. Kerastès, reptile qui porte sur la tète de petites cornes. cératophyes. Qui produit des cornes Surnom de Bacchus. céraumos. Qui produit le tonnerre Sur- nom , sous lequel Jupiter avait un temple à Olympie. cerbère (cerberos). t, Le chien mons- trueux qui garde l'entrée des enfers. Homère, qui le place dans l'Érèbe, ne lui donne pas de nom et n'en décrit pas l'aspect terrible. Hésiode, le premier, le fait fils de Typhon et d'Échidna, lui attribue une voix effrayante, et le désigne par l'ëpithète de 7t£VTr ( xovra- xapYjVO; , qui a cinquante têtes. Plus tard , Cerbère apparaît avec une triple gueule et une queue de dragon: son cou est hérissé de serpents; sa bouche, comme celle des vipè- res, distille un noir poison. Enfin, Lycophron CER et Horace l'appellent le chien aux cent têtes, sxaTOvvaxapY)Vo; , centiceps. Il se tient quelquefois à l'embouchure de l'Aehéron , mais le plus fréquemment c'est à l'entrée de l'Orcos qu'il se dresse formidable , effrayant de ses aboiements, les âmes qui oseraient tenter de sortir. Nul espoir de fléchir le janitor Orci, le gardien de l'Orcos, qui a fait donner aux portes de l'enfer le nom de Portœ Cerberœ (Stace). Mercure apaisa cependant le mons- tre avec son caducée , Orphée avec les sons de sa lyre; Déiphobe, le guide d'Énée , l'en- dormit au moyen d'une composition somni- fère; enfin, Hercule le combattit corps à corps, et l'entraîna sur la terre : en Thessalie, disent les uns, en Laconie, suivant d'autres, ou encore dans le Pont. Cerbère répandit son poison sur les herbes qui couvraient le sol, et dont la vertu délétère servit depuis aux magiciennes dans leurs mystérieuses incan- tations. — 2. Crétois qui fut changé en oiseau pour avoir tenté de dérober le miel de la ca- verne de Jupiter. CERC/EA. Surnom de Diane, dont la statue enlevée de Grèce par Xerxès, y fut rapportée par Alexandre le Grand. cercaphus (cercaphos). i. Fils dTEole, et bisaïeul de Phénix. — 2. Fils d'Hélios ou du Soleil ; épousa Cydippe , fille de son frère Ochimus, et régna avec elle sur Rhodes. Il eut de ce mariage Lindos, Ialysos et Camiros. cercéis. Fille de l'Océan et de Thétys. cercestès, fils d'iEgyptus , fut tué par la Danaïde Dorion. cercopes. Démons malicieux et méchants qui figurent dans la fable d'Hercule. C'était une peuplade entière suivant Diodore et d'au- tres mythographes , mais le héros n'apparaît en lutte qu'avec deux d'entre eux , qui sont nommés tantôt Olos et Eurybatos , tantôt Sil- los et Triballos, tantôt Passalos et Aclémon, tantôt enfin Andulos et Atlantos, ou Candu- los et Atlantos. Ils étaient fils de Théia , fille de l'Océan. Ayant tourmenté et volé Her- cule , pendant son sommeil , celui-ci les amena à Omphale, qui leur pardonna ou les fit mettre à mort. — Dans Diodore , les Cercopes cin- glent de compagnie avec Hercule vers l'île du soleil; mais grâce aux sarcasmes des malins démons, la bonne intelligence a bientôt dis- paru, et, victimes de leurs espiègleries , les Cercopes tombent dans des tonneaux , et se noient. — Une troisième tradilion les fait finir un peu différemment : contempteurs de Jupiter , les Cercopes ontosé plaisanter sur son autorité souveraine; singes désormais, ils donnent leur nouveau nom à l'île Pithécuse. — Hérodote place les Cercopes aux Thcrmo- pyles ; c'est la plus ancienne tradition relative au lieu que pouvait occuper cette singulière peuplade mythique, dans laquelle Diodore ne voit qu'une horde de brigands , campée aux environs d'Éphèse. Cercvov. 1. Fils de Neptune et d'une fill." d'Amphictyon , et frère consanguin de CER 99 Triptolème, ou bien fils de Vulcain; il était né en Arcadie, et habitait Eleusis, ville d'Atti- que, ou il fit tuer sa fille Alopé et exposer l'en- fant qu'elle avait eu de Neptune. 11 maltrai- tait tous ceux qui ne voulaient pas lutter avec lui et tuait les vaincus, jusqu'à ce qu'il périt lui-même par les mains de Thésée. — 2. Fils d'Agamède et père d'Hippothoos. CERCYRE (cercyra), fille du fleuve Aso- pos et de Méthone , fut enlevée par Neptune, et eut de lui un fils nommé Phéax, qui donna son nom aux Phéaciens. cerdo, épouse de.Phoronée; on voyait son tombeau à Argos, du temps de Pausanias. cerdôos. Qui apporte du gain. Surnom de Mercure ainsi que d'Apollon. céréatas. Surnom que portait Apollon à Mantinée, en Arcadie. céréalies (céréalia). Fêtes en l'hon- neur de Cérès, qui furent instituées en partie sur le modèle des Thesmophories , et qui se célébraient à Rome au mois d'avril. Leur prin- cipale cérémonie consistait en une imitation de l'enlèvement de Proserpine : la prêtresse disparaissait subitement du milieu du temple. Il n'était pas permis, comme cela se prati- quait dans les Thesmophories grecques, d'y faire entendre des cris et des gémissements; aussi , lors de la nouvelle du désastre de Can- nes, voit-on les femmes , occupées à célébrer la fête de Cérès , interrompre les cérémonies, parce qu'elles ne pouvaient s'y livrer à l'afflic- tion. On ne devait offrir ni libations de vin ni chair de bœuf : la victime ordinaire était la truie, et les offrandes consistaient en miel, lait, farine, grains de sel et aromates. On sa- crifiait aussi des renards sur les autels de la déesse , parce que ces animaux avaient mis le feu aux moissons à Carséoles (Ovide). Les Céréalies avaient lieu la nuitdu tempsde Plaute, et cet usage se continua malgré l'interdiction jetée à diverses reprises sur les cérémonies nocturnes. cérès, chez les Grecs déméter, fille de Saturne et de Rhée, et sœur de Ve.sta, de Ju- non, de Piuton, de Neptune et de Jupiter. Dévorée comme ses frères et ses sœurs par son père, il la rendit à la suite du vomitif que Métis, fille de l'Océan, lui fit prendre. Elle eut de Jupiter une fille , Proserpine, et, suivant Diodore, un fils, Bacchus; selon quelques-uns, elle rendit Neptune père de Despoina et du cheval Arion. Le dieu des mers ne la posséda qu'après une longue résistance; métamorpho- sée en cavale et cachée dans un troupeau de juments arcadiennes, elle ne put cependant échapper à Neptune, qui avait pris la forme d'un cheval. Furieuse de sa défaite, elle reçut le surnom arcadien d'Érinnys (furie), ou se métamorphosa en furie, suivant Apollodore; puis , s'étant apaisée et baignée dans le fleuve Ladon, fut appelée Lousia (la baigneuse). D'autres mythologues disent qu'elle quitta l'Olympe et alla cacher sa honte dans une grotte, d'où elle ne sortit que sur les instan- 100 CÉR ces de Jupiter, auquel Pan avait révélé la re- traite de la déesse. — Enlèvement de Proser- pine. Suivant Hésiode, le premier qui ait rap- porté ce mythe, si important dans l'histoire fabuleuse de l'antiquité, car Homère ne men- tionne pas le rapt expressément, Jupiter, à l'insu de Cérès, avait promis à Plu ton qu'il posséderait Proserpine. Ce décret s'accomplit oaitxovo; ai<7Y),parla \olonté divine (Orph , Arg. ). Ovide a brodé la tradition antique : il suppose que Vénus, irritée contre Pluton, qui méprise son pouvoir, donne ordre à l'Amour de percer d'une flèche le cœur du dieu sou* terrain. Claudien réunit les deux fables: dans son poCme, Vénus n'agit qu'après la permis- sion formelle de Jupiter. — Enflammé d'a- mour pour Proserpine , Pluton l'enleva en Sicile, suivant la tradition la plus commune, mais non pas la plus ancienne, car ce pays ne fut pas la patrie originaire du culte de Cérès, qui y parvint par des colonies grecques de Corinthe et de Mégare. Les lieux que les poêles désignent comme ayant été le théâtre de la disparition de la fille de Cérès, sont du reste aussi multiples que les contrées qui s'at- tribuaient l'honneur d'avoir, les premières, cultivé les arts agricoles. On voit tour à tour figurer parmi eux le pays d'Enna ( Dio- dore), l'Etna (Hygin) ; Érinée sur le Céphise (Pausanias), Colone en Attique(Schol. Soph.), une île près de la côte occidentale de l'Es- pagne (Orph. Arg.), Hermione dans le Pélo- ponnèse (Apollodore), la Crète Schol. Hésiod.), les environs de Pise, ou Phénée en Arcadie (Pausanias), Cyzique, la contrée de Nysa (Hymn. Homer.), enfin les sources de Cyané et d'Aréthuse. C'était là, dit Ovide, qu'habi- tait la nymphe Cyané, qui, à l'approche de Pluton et de Proserpine, s'opposa à leur des- cente dans la terre; mais le dieu fendit le sol de son sceptre et entra dans son empire. — Hé- cate et le Soleil furent seuls témoins de la dis- parition de Proserpine, dont les cris d'angois- ses parvinrent jusqu'aux oreilles de sa mère. Ainsi le raconte l'hymne homérique. Suivant d'autres, Cérès apprit cette triste nouvelle des Phénéates ou des Hermioniensoude Chrysan- this d'Argos , ou d'Eubulus et de Triptolème, ou d'Hélice, ou d'Aréthuse, qui, allant d'Élis en Sicile à travers les profondeurs de la terre, put voir Proserpine, reine des enfers, et révéler ceci à la déesse (Ovide). Une dernière tradition dit qu'elle apprit sa perte en trou- vant la ceinture de sa fille auprès de la source Cyané. — Égarée par le désespoir, elle par- courut la terre pendant neuf jours à la lueur des torches, ou, suivant Ovide, de deux sa- pins qu'elle avait allumés sur l'Etna, aux sons des cymbales et des tambours, sans prendre d'ambroisie ou de nectar, et sans se baigner. Le dixième jour, elle rencontra Hécate, qui lui apprît qu'elle avait entendu les cris de déses- poir de sa fille, sans avoir reconnu le ravis- seur. Les deux déesses se rendirent alors chez Hélios, qui, cédant aux prières de la mal- CÉR heureuse mère, lui découvrit que Pluton, fa- vorisé de Jupiter, était le ravisseur de sa fille La déesse, irritée, s'enfuit de l'Olympe et se mêla parmi les hommes. Arrivée à Eleusis, elle prit la forme d'une vieille femme, et s'assit près d'une source à l'ombre d'un olivier, ou, sui- vant Apollodore, sur le rocher Agelastos, ou elle rencontra les filles de Céléos, Callidice, Clisidice, Démo, et Callithoé, nommées aussi Diogénia , Pammérope, Saesara (Pausanias), qui la saluèrent avec bienveillance et lui de- mandèrent d'où elle venait. Cérès répondit qu'elle s'appelait Dos, qu'enlevée par des pi- rates deCrète, elle avait pris la fuite, et qu'elle cherchait un asile chez les habitants d'Eleu- sis. Les jeunes filles lui nommèrent, parmi les maisons où elle serait reçue avec hospitalité, celles de Triptolème, de Dioclès, de Polyxi- nos, d'Eumolpos, de Dolichos et de leur père Célios, et retournèrent pour apprendre à leur mère Mantanire l'arrivée de l'étrangère. Mantanire, frappée de la haute taille de la déesse, qui remplit la maison d'un éclat divin, l'accueillit avec respect. Cérès n'acepta cepen- dant le fauteuil que Mantanire lui offrit que de la main de Jambe , et après que celle-ci l'eut couvert d'une toison. Jambé, voyant la déesse plongée dans une tristesse profonde, réussit à l'égayer par ses rires et ses jeux folâtres : ce fut là que Cérès but le cycéon, breuvage mys- térieux, qui figura plus tard dans les Éleusinies. Métanire lui confia son fils cadet, le jeune Dé- mophon, ou, suivant d'autres, Céléos, on bien Triptolème , qu'elle nourrit de son lait et d'ambroisie. L'ayant mis au feu pour lui don- ner une jeunesse éternelle en détruisant tout ce qu'il y avait de mortel en lui, elle fut surprise par la mère , qui poussa des cris d'effroi. La déesse lui reprocha son imprudence , parut sous sa forme naturelle , ordonna qu'on lui érigeât un temple et qu'on y enseignât les or- gies, son culte mystérieux. Suivant Apollo- dore , l'enfant fut dévoré par le feu; mais Cérès, pour réparer cette perte, donna à Trip- tolème le fils aîné, un char attelé de deux dragons ailés, des grains de blé, et lui ensei- gna l'agriculture. Le récit d'Hygin diffère de celui d'Ovide en ce que Cérès fut reçue par Éleusinos , dont l'épouse était Cothonée et dont le fils Triptolème fut nourri par la déesse. Suivant d'autres , Cérès, pendant son séjour parmi les hommes, s'arrêta chez Pélasgos à Argos , chez Phylatos sur les bords du Cé- phissos, auquel elle donna l'olivier, et elle fut également reçue par Trisaulès et Dami- thalès, qui lui bâtirent un temple à Phénée et y instituèrent ses mystères. — D'autres mythes montrent la déesse en relation avec Baubo d'Éleusis, avec Mismé, qui l'accueillit en Attique et dont elle changea le fils Ascala- phe en lézard. Insultée par des paysans ly- ciens , pendant ses voyages , elle les métamor-, phosa en grenouilles. — Cependant, toujours irritée de l'absence de sa fille, Cérès frappa la terre de stérilité, brisa la charrue en Sicile, et CÉH accabla d'une épidémie meurtrière les hom- mes et les bestiaux (Ovide). Jupiter, ému de compassion pour le genre humain, qui allait périr, envoya Iris à Eleusis pour engager la déesse à se laisser fléchir; mais celle-ci résiste a toutes les instances ; vainement toutes les dignités de l'Olympe viennent la supplier d'oublier son ressentiment, Cérès jure que la fertilité ne reparaîtra sur la terre que lorsque sa fille lui sera rendue. Jupiter, n ayant pu l'engager à accepter le roi des enfers pour gendre, lui promit de lui rendre sa fille, pourvu qu'elle n'eût encore rien mangé dans les en- fers; maisProserpine avait sucé un pepln de grenade , et fut dénoncée par Ascalaphe. La seule grâce que Cérès obtint de Jupiter fut queProserpine ne resterait qu'un tiers, Ovide et Hygin disent la moitié de l'an auprès de Pluton, et le reste de l'année dans l'Olympe, alors seulement Cérès rendit la fertilité à la terre ; avant de quitter Eleusis pour remon- ter dans le séjour des dieux, elle enseigna à f riptolème, à Dioclès, à Eumolpe et à Céléos, les mystères de son culte et les orgies. — Parmi les autres traditions principales relati- ves à Cérès figurent : I. Sa liaison avec Jasion ou Jasios , natif de Crète , fils de Minos et de la nymphe Phronie. Elle eut de lui Plutus (la richesse). Jasion fut foudroyé par Jupiter. 11. Tantale, père de Pélops, invita les dieux, et, pour les éprouver, leur servit la chair de son propre fils. Ils s'en abstinrent tous, excepté Cé- rès , qui en mangea une épaule : Tantale fut puni , et Pélops , après avoir été rendu à la vie, reçut de Cérès une épaule d'ivoire en échange de celle qu'elle avait dévorée. III. Lyncos, roi d'es Scythes, fut changé par Cérès en lynx pour avoir voulu tuer Triptolème, qu'elle lui avait envoyé. IV. Ayant enseigné ses mystères à Mé- lissa , femme native de l'Isthme , avec la dé- fense de n'en rien révéler à personne , Mélissa fut déchirée par des femmes qui avaient voulu lui arracher son secret; Cérès, pour la venger, leur envoya la peste, et fit naître les abeilles du cadavre de Mélissa. V. Le serpent nourri par Cychreus à Salamis et chassé par Euryclos fut reçu à Eleusis comme serviteur de Cérès. VI. Érysichthon , fils de Triopas, en- vahit un jour avec vingt de ses esclaves la fo- rêt consacrée à Cérès, pour y abattre des arbres, et comme il répondit avec insolence aux menaces de la déesse , qui avait d'abord pris la forme humaine, celle-ci, quittant son déguisement, fit fuir les esclaves devant son éclat divin , et punit Érysichthon en lui envoyant une faim dévorante (Voy. Erysich- thon n° i et Ophiuchos).V1I. Elle préserva Pandaréos d'indigestion , quelque quantité de nourriture qu'il eût prise. VIII. On l'adorait aussi comme fille de Saturne et d'Ops et mère de Diane et d'Eubulos ou Eubuleus; le père de ce dernier était un mortel nommé Dysaulès. IX. Mécon, changé en pavot, fut, dit-on, son amant, ainsi que Céléos, à qui elle accorda ses faveurs pour lui avoir découvert le nom du CER 101 ravisseur de sa fille. — Cerès est la déesse de la terre , surtout du sol portant des fruits, et préside à l'agriculture. Sous le type de déesse de la fertilité, elle était considérée comme di- vinité de la fécondité en général, et, par ana- logie, comme déesse du mariage. C'est pour- quoi elle était particulièrement adorée par les jeunes femmes, et ses prêtresses faisaient connaître aux jeunes mariés leurs devoirs con- jugaux. Comme déesse du sol, X66vca, elle était aussi, de même que tous les dieux cham- pêtres, considérée comme divinité dont "em- pire est dans l'intérieur de la terre , là. ou les rayons du soleil ne peuvent pénétrer. En sa qualité de déesse de l'agriculture, elle est représentée comme aimant la paix et don- nant des lois ( Thesmophore). Elle enseigna l'agriculture aux hommes, et fit jeter par Triptolème les premières seuuences dans le sein de la terre. Déjà Homère nous dépeint la blonde Cérès comme séparant la paille lé= gère du grain au souffle des vents. Ovide nous dit : « Cérès a la première labouré la terre avec la charrue recourbée; la première, elle donna aux peuples des fruits et des ali- ments plus doux; Cérès donna des lois; c'est aux dons de Cérès que nous devons tout. » — Elle apprit à Triptolème l'art de semer et d'at- teler les taureaux; elle donna aux Phénéates, qui la reçurent avec hospitalité, les plantes légumineuses, excepté les fèves ; c'est aussi d'elle queles hommes reçurentle miel, comme nous le prouve la fable de Mélissa. — La fable de Cérès et de sa fille se rapporte à ce qu'en hiver la puissance fécondante et protectrice de la nature disparaît ou plutôt reste cachée dans le sol, où elle domine encore, quoique plongée dans la tristesse et regrettant les rayons du soleil dont elle ne jouit plus. Pro- serpine, mangeant les fruits du grenadier, est le symbole de la floraison ; comme elle, Proser- pine revient au printemps pour vivre pendant deux tiers de l'année dans les régions de la lumière, et pour nourrir de ses fruits toute la création. La disparition apparente et le re- tour de Proserpine ont été plus tard interpré- tés, particulièrement dans les mystères, comme se rapportant à Y immortalité de l'âme et re- gardés comme symbole de cette idée. C'est ainsi que nous les trouvons souvent, repré- sentés sur les sarcophages. La croyance po- pulaire et les poètes ont beaucoup ajouté au mythe originaire, soit pour expliquer cer- taines idées de la philosophie des mystères, soit pour donner une origine mythologique à certains usages mystérieux du culte de cette déesse. — Cérès était adorée en Crète, à Dé- los , dans l'Argolide , en Arcadie , en Attique , sur la côte occidentale de l'Asie , en Sicile et en Italie. Son culte était mystérieux et accom- pagné d'orgies. Parmi ces fêtes figurent les épiscires, en Arcadie, dont nous ne connais- sons pas les détails; les mégalarties, ou la fête des grands pains à Délos; les proérosies, qui précédaient l'époque du labourage, et se 102 CER célébraient à Athènes pour toute la Grèce; ies choia , fêtes de la floraison ; les haloa, fê- tes de la moisson. Les plus célèbres étaient les Thesmophories , les Éleusinies, et le.* Cé- réalies. On offrait en sacrifice à Cérès le pore, le taureau, la vache; le cycéon, boisson com- posée de miel pur, de miel en rayons et de fruits. A Phigalie, on ne lui offrait que des fruits et des rayons de miel. Les arbres frui- tiers, l'orme, le sapin, l'hyacinthe, le pavot, lui étaient consacrés. — Ses temples, appelés Mrçara, se trouvaient souvent dans des forêts et près des fontaines ; il existait de ces temples dans ia forêt de Thèbes , sur la route de Té- gée à Argos; dans une forêt de chênes, dans le voisinage de Pellène; près d'une source, dans la plaine dePylos, sans compter ceux qu'elle avait à Athènes, à Eleusis, à Phlionte, a Syracuse, à Enna, et près de Mégalopolis en Arcadie, entre Trézène et Hermione , à Lerne, à Hélos, en Mysie entre Argos et My cènes, aux Thermopyles, près de^Byzance, etc. — Son culte est quelquefois lié avec celui d'autres di- vinités , le plus souvent avec celui de Proser- pine, mais aussi avec celui de Bacchus, qui dans les mystères d'Éleusisest surnommé Jac- chos; il se lie aussi'avec ceux de Ne tune, d'Hercule, de Jupiter Hyetos,de Minerve. Les Romains sacrifiaient à Cérès, et en même temps à Gé, déesse de la terre. — Cérès porte un grand nombre de surnoms , dont la plupart se rapportent à sa qualité de déesse de l'agri- culture, tels que Anésidore, qui fait pousser les dons ;Auxithalès, qui favorise la croi»- sance ; Chloé, la verdoyante ; sous cette dé- nomination, elle avait avec Gé un temple à Athènes; Chthor.ia, déesse du sol; sous ce nom, elle était adorée à Hermione et à Lacédé- mone , où l'on dit qu'Orphée importa ce culte (voy. Chthosie) ; Euchloos, qui est toute ver- doyante; Julo Spicifera, déesse des gerbes; Carpophoros, qui porte des fruits ; Courotro- phos, qui nourrit les enfants; Mégalarlos et Megaloraazos, déesse des grands pains, ainsi nommée à Syracuse; Plutodotire, Pando- tire, qui donne des richesses, qui donne tout; Pammétire, la mère de tout ; Spermia, déesse des semences ; Aima, la nourrissante ; Ruri- cola, la rustique; etc., etc. D'autres lui étaient donnés du nom de l'endroit où elle était spécialement adorée, ou bien ils étaient em- pruntés à ce qui la concernait eomme déesse de la culture et de la législation ; telles qu'En- nea , Éleusinia , Mycalessia , Mysia, Am- phictyonis, Catinensis, Axieros. nom qu elle portait comme Cabire de Samothrace; Thes- mophoros, Légifer, la législatrice , Achero, Achsea, l'affligée ; Europa , l'obscure, la noc- turne: on lui donnait cette épithète en sa qua- lité de nourrice de Trophonios, près de l'oracle duquel elle avait un temple où elle était adorée sous ce nom; Cabeiria; Cidaria , Calliploca- mos, bien bouclée; Lousia, la baignante; Mélœné, la noire, parce qu'elle portait le deuil de sa fille , soit irritée de l'audace de CER Neptune, soit en pleurant la perle de sa fille dans une caverne près de Phigalia, où elle se cachait, tandis que le sol était frappé de sté- rilité; Olympia; Pélasgis : de Pélasgos , fils de Triopas, qui lui avait érigé un temple a Ar- gos; Prosymna : elle était adorée sous ce nom dans ia forêt du mont Pontinos près de Lerne, où on l'honorait avec Bacchus; Thesmia, Thermesia, Qui donne la cha- leur; Inferna, Profunda , qui habite sous la terre. — Le culte de Cérès était généralement répandu chez les Étrusques, qui la rangeaient parmi leurs pénates, à côté de Vertumnus, dieu de l'année. Les Latins ont souvent con- fondu Cérès avec la Bona Dea , à cause des rapports qui existaient entre le culte de celle- ci et celui de Cérès; on le célébrait par les mêmes solennités nocturnes et mystérieuses, auxquelles les femmes seules pouvaient assis- ter, et les sacrifices étaient les mêmes {voy. Bon^e Déesse). — L'art plastique lui a donné le même caractère maternel qu'à Junon ; mais ses traits sont plus doux, les yeux moins ou- verts. Elle est représentée assise ou mar- chant, entièrement vêtue ; quelquefois même la partie postérieure de la tête est couverte. 11 paraît que l'idéal de Cérès est dû à Praxi- tèle. Attributs : elle porte une couronne d'é- pis, ou un simple ruban, et tient dans ses mains, tantôt le sceptre, tantôt des épis et des pavots, tantôt une torche ou la corbeille mystérieuse; son char est tiré, soit par des chevaux , soit par des dragons. Elle était re- présentée" sur le trône d'Apollon à Amyclée. Des statues de cette déesse furent exécutées par divers sculpteurs célèbres, tels que Praxi- tèle, Déraophen , Onatas, Sthénis; mais la plupart de celles qui nous restent sont incom- plètes ou restaurées. On trouve son image, ra- rement sur des gemmes, plus souvent sur des bas-reliefs, le plus fréquemment sur des sarco- phages, des monnaies et des vases; elle y est presque toujours représentée comme en cour- roux, et cherchant avec précipitation le ravis- seur de sa fille , ou descendant avec Proser- pine, pour une partie de l'année , dans l'enfer, ou montant avec elle sur la terre, ou encore donnant à Triptolème la charrue et des épis, pour répandre la fécondité sur la terre. cérestus. Un des compagnons d'Énée en Italie. cérobates. Qui a le j)ied cornu. Sur- nom de Pan. céroessa. Fille de Jupiter et d'îo , mère de Byzas , qu'elle eut de Neptune. cérom axtie. Sorte de divination, qui con- sistait à faire fondre de la cire, et à la verser goutte à goutte dans un vase d'eau, et à tirer des présages heureux ou malheureux de la figure que formaient ces gouttes. certhé. Une des Thespiadés, mère de Iole, qu'elle eut d Hercule. ce rus. Foy. Occasion. CÉryxÈS , fils deTéménus, roi d'Argos, CELE CHA 103 tué d'un coup de flèche par Déiphonte , son beau-frère céryxitide ( Biche ). Biche aux pieds d'airain et aux cornes d'or, appelée aussi bi- che ménalienne, et consacrée à Diane. Un des douze travaux d'Hercule consistait à at- teindre cette bête et à la porter vivante à ÎWycènes. Il la poursuivit pendant une année entière. Enfin il la blessa, d'une flèche, et l'emporta sur ses épaules. En Arcadie, il rencontra Apollon et Diane , irrités de ce qu'il avait blessé cet animal consacré à Diane. Mais Hercule sut apaiser la colère de la déesse , et apporta la biche encore vivante à Mycènes. Klle prit le nom de Cérynite, du mont Cérynée, ou elle était née. Elle portait aussi le surnom de Ménalienne, d'une montagne de ce nom en Arc:idie. Selon Callimaque. elle fut une des cinq biches aux cornes d'or qui paissaient sur les bords de l'Anauros. Diane put en sai- sir quatre , qu'elle attela à son char ; mais une d'elles se sauva par la volonté de Junon, qui voulait imposer à Hercule la peine de la pren- dre. céryx. Fils de Mercure et d'Aglaure, fille de Cécrops, ou d'Eumolpos; c'est de lui que la race athénienne des Céryces tirait son ori- gine. ceste. Nom de la ceinture de Vénus. cestrinos. Fils d'Hélénus et d'Androma- que. II s'établit en Épire, dans une contrée qu'on appelait Cammanie, et à laquelle il donna le nom de Cestrinide. céteus. Un des fils de Lycaon, et, suivant quelques-uns , père de Callisto. Il figure parmi les astres dans l'attitude d'un homme age- nouillé et suppliant les dieux de lui rendre sa fille. Quelques-uns le nomment aussi Engona- sin (èv yovaa'tv , qui est agenouillé ; en la- tin, Nixus, Ingeniculus.) Céto. i. Fiile de Pontos (la mer) et de Gaea (la terre); elle eut de Phorcus les Phorcides ou Gorgones; — 2. Néréide cétus ( retos). r. Monstre marin, que Nep- tune envoya ravager les terres de Céphée. Voy. Andromède. — 2. Autre, que Neptune envoya contre Laomédon. ceuthonymos , père de Menœtios , pas- teur des troupeaux de Pluton, fut sauvé par Proserpine des mains d'Hercule. céyx. 1. Roi de Trachine en Thessalie , ami ou neveu d'Hercule et père d'Hippasus et d'Hylas. — 2. Fils d'Héosphoros ou Hespérus et de la nymphe Philonis, et époux d'Alcyone. Voy. ce mot, chachnoumen. Premier Décan du Lion, selon la légende hiéroglyphique du zodiaque de Denderah. Il se trouve aussi désigné sous les noms de Charchumis et Chnoumen. Coiffé d'un disque.il tient le bAton augurai dans le zodiaque rectangulaire. Le circulaire lui donne pour coiffure le pchent, avec deux urées. cemerias. Jeune homme tué par Hercule. Voy. Eunomos. CHORON. Fils d'Apollon et de Théro. Cette dernière était fille de Pbylos, fondateur de la ville de Chéronée. ch,œtos. Un des cinquante fils d'yEgyptus , fut tué la première nuit de ses noces, par sa femme, la danaïde Astérie. chagrin (Le), en latin moeror, est fit* de la Mort, frère de Moraus et des Hespéri- des. Il se tient à la porte des enfers (Virgile). L6s Grecs avaient aussi divinisé le Chagrin sous les noms d'Algos et de Lypé. Voy. Algos. en ah rive r, le roi des métaux, quatrième Amschaspand, préside aux richesses métalli- ques enfouies dans le sein de la terre. Il a pour ennemi le Darvand Savel. Le sixième mois de l'année lui est consacré et porte son nom. CHAKATEUCTLI OU CHAKAKOLIOUHQUI. Dieu du commerce chez les Aztèques. Sa fête, qui avait lieu deux fois dans l'année, était en- sanglantée par des sacrifices humains. CHAK1AMOUXI. Voy. BOUDDHA. chalbès. Héraut d'armes de Busiris; fut tué par Hercule. chalcées. êtes athéniennes en l'honneur de Minerve, qui avait appris aux Athéniens à travailler le cuivre. CHalcioecfes. Fêtes de Lacédémone, où les jeunes gens venaient armés sacrifier à Minerve Chalciœcos. CHALCIOECOS, CHALCIXAOS OU CHAL- copylos. Qui habite un temple d'airain. Surnom de Minerve à Sparte. Tyndare avait commencé la construction du temple de la déesse; ses fils la poursuivirent, mais il ne fut achevé que plus tard. On y plaça une statue de la déesse en airain. L'architecte qui ter- minales travaux fut le Lacédémonien Giliadès. chalciope. 1. Fille de Rhexénor ou de Chalcodon , deuxième femme d'Égée. — 2. Fille d'/Eétès et femme de Phryxus. — 3. Fille d'Eurypyle, femme d'Hercule et mère de Thessalus. chalcis. r. Mère des Curètes et des Co- rybantes. — 2. Fille d Asopos et de Métope; donna son nom à Chalcis dans l'île d'Eubée. chalcodon. 1. Fils d'Abas , Eubéen.roi des Chalcidiens; fut tué par Amphitryon dans un combat contre les Thébains. On lui érigea un monument, qui existait encore du temps de Pausanias. — 2. Un des cinquante fils d'TE- gyptus ; fut tué par la danaïde Rhodie. — 3. Ha- bitant de Cos, qui blessa Hercule dans un combat nocturne qui eut lieu dans cette île. Théocrite le nomme Chalcon. — 4. Un des amants d'Hippodamie ; fut tué par OEnomaus. — 5. Père de Chalciope n° 1. — 6. Père d'Élé- phénor. chalcoméduse. Épouse d'Arcésius, mère de Laërte chalcon. 1. Voy. Chalcodon n° 3. -- 2. Père de Bathyclès. — 3. Cyparissien, porteur du bouclier et conducteur du char d' Antiloque . H aima Penthésilée ; mais comme il volait à son secours, Achille le tua, et les Grecs mirent son cadavre en croix. 104 CHA chalcos, fils du roi des Minyens Atlia- mas.est rangé parmi ceux qui inventèrent le bouclier. ch.vi.imtis. Qui sait dompter et brider un cheval. Surnom de Minerve. On raconte de cette déesse, qu'avant de donner Pégase à Bellérophon, elle l'avait dompté et lui avait mis le frein. Elle avait un temple sous ce nom à Corinlhe. Voy. Heli.otis. cualis. Qui chasse les soucis. Surnom de Baechus. chalybs, fils de Mars, donna son nom aux Chalybes, peuple du Pont. chah ou chamos. Grande divinité des Ammonites et des Moabites. On a cherché à l identifier avec le soleil, mais on ignore com- plètement quel était le caractère propre de ce dieu, dont une des fêtes rappelait par ses formes les thrénies des fêtes d'Adonis. chamyi\é. Surnom de Cérès, à laquelle l'antaleon, tyran de Pise, fit bâtir un temple du produit des biens d un nommé Chaminos, qu'il avait fait périr. chaox , fils de Priam , fut tué à la chasse par son frère Hélénus , et donna à une contrée de l'Épire le nom de Chaonie. chaos. L'espace infini (yoLG^OL TUsXcopiov) qui exista avant tout, Ou "bien l'origine de toutes choses, et d'où émanèrent les dieux , les êtres et les choses; plus tard, on l'a expliqué aussi par masse confuse, dont toutes choses furent formées. Les poètes emploient souvent ce mot dans le sens d'enfers et de ténèbres. cïiara. Nom d'un des chiens dans la cons- tellation du Bouvier. charaxds. Un des Lapithes; terrassa, aux noces de Pirithou» , le centaure Rhœtus avec un tison. CH.vRiCLO- 1. Fille d'Apollon, selon d'autres, de Persès ou de l Océan, et épouse de Chiron, fut mère de Carystos, et, selon Ovide, d'O- cyroé. — 2. Nymphe, femme d'Évérès, mère de Tirésias. Celui-ci ayant été privé de la vue par Minerve, sa mère obtint des dieux qu'ils lui accorderaient le don de comprendre le chant et la voix des oiseaux , et de marcher avec un bâton noir qu elle lui donna, ce qu'il fit avec autant de sûreté que s'il n'eût pas été Irappé de cécité. ch aridotès. Quiprocure lajoie, le pro- fit. Épithète commune à Jupiter, à Bacchus et à Mercure. charidotis. Qui inspire lajoie. Surnom de Vénus. charile. Jeune fille de Delphes, qui se pendit de désespoir d'avoir été maltraitée par le roi de la ville, et en l'honneur de laquelle on institua les Charilées. charis. Personnification de la grâce. Selon Homère, femme de Vulcain. Hésiode nomme comme telle Aglaé, la plus jeune des Grâces. charisios. Fils de I.ycaon , fondateur de Charisiae en Arcadie. charités. Nom grec des Grâces. V. ce mot. CHÉ charmos. Frère de Callicarpos. Selon Dio- dore, ils étaient fils d'Aristée. charox. Fils de l'Erèbe et de la Nuit, no- cher chargé de faire traverser aux âmes le fleuve des enfers. Le prix du passage était l'obole ou la danacé ( ôavaxr] ) , que les an- ciens mettaient dans la bouche des morts. Il lui était défendu de prendre des vivants dans sa barque, et lorsque la crainte lui fit rendre ce service à Hercule, il expia sa faute en res- tant lié et enchaîné pendant un an dans les enfers. Les traditions relatives â Charon sont postérieures au temps d'Homère. ch.vropos , époux d'Aglaé et père du beau Nirée, régnait sur la petite ilede Symé. charops. Dont les yeux rayonnent de joie. i. Surnom sous lequel Hercule avait un temple en Béotie , dans le lieu où , suivant la tradition, il était sorti des enfers emmenant avec lui Cerbère. — 2. Nom d'un des chiens d'Actéon. — 3. Troyen, fils d'Hippasus ; fut tué par Ulysse. charybde (cuarybdis). Fille de Nep- tune et de la Terre. Ayant volé des bœufs a Hercule, elle fut foudroyée par Jupiter, et changée en gouffre. Voy. Scylla. chélidox. Sœur d'Aëdon. Voy. ce mot. chéloxé. Tortue. Mercure ayant invité tous les dieux , les hommes et les animaux au\ noces de Jupiter et de Junon, la jeune Ché- loné fut la seule qui ne se rendit pas à cette invitation. Elle osa même se moquer de cette union. Alors Mercure descendit encore une fois du ciel, renversa sur elle sa maison, qui était bâtie sur un fleuve , et transforma Ché- loné en tortue. chélys. Nom grec de la constellation de la Lyre. Voy, Ce mot. C remuai. Le grand esprit, c'est-à-dire l'Ê- tre suprême, chez les Caraïbes. chevex. Troisième Décan du Sagittaire, selon Firmicus. Voy. Chomme. cher a. La Veuve. Nom que Téménos , fils de Pelasgos , donna à Junon. Comme il avait élevé cette déesse , il lui consacra à Stym- phale trois temples différents: un à Junon vierge, un à Junon mariée, et un à Junon abandonnée par Jupiter et pour ainsi dire veuve. chérésilée. Fils dTasius, père de Pœ- mandre ; les Tanagréens lui rapportaient leur origine. chérimachus. Un des fils d'ÉIectryon et d'Anaxo. chersidamas. i. Fils de Priam; fut tué par Ulysse. — 2. Fils de Ptérélaus ; attaqua avec ses frères Électryon, roi de Mycènes, chersis. Fille de Phorcys et de Céto. Chésias. 1. Surnom de Diane dans l'île de Samos , emprunté à un promontoire de cette île nomme Chésion. — 2. Nymphe de Samos, dont le dieu -fleuve Imbrasos eut Ocyroé. Fuyant les poursuites d'Apollon, elle vint ù Milet, où se célébrait alors la fête de Diane. Sur le point d'être enlevée par le dieu, elle CHI «'adressa à un ami de son père, le nocher Pompiios, le priant de la ramener dans son pays , ce que Pompiios lui accorda ; mais lorsqu'il l'eut débarqué sur la côte, Apollon apparut tout à coup, ravit la jeune fille, et transforma le vaisseau en rocher et Pompi- ios en poisson. chèvre ou capella, Nom d'une étoile dans la constellation boréale du Cocher. Se- lon les uns, c'est la chèvre du lait de laquelle Amalthée nourrit Jupiter encore enfant; selon d'autres , c'est Amalthée elle-même, que Ju- piter transporta parmi les astres. Cette étoile porte aussi le nom d'Olénie, soit de la ville natale d'Amalthée, Olénos , soit parce qu'elle se trouve sur l'épaule (en grec wXsvy)) du Cocher. Les Romains la nommaient aussi si- (jnum pluviale (constellation pluviale), parce que son coucher (vers l'équinoxe de l'hiver) était considéré par eux comme précurseur de la pluie. chias. Selon Hygin, une des sept filles d'Amphion, qui donnèrent leur nom aux sept portes de Thèbes. chien. Deux constellations australes por- tent ce nom : i. Le grand chien, la canicule, le chien d'Orion. C'est, ou le chien qui garda Europe et qui fut placé par Jupiter parmi les astres, ou le chien du chasseur Orion, ou celui d'Icarios. — 2. Iœ petit chien- On raconte de lui ce que d'autres attribuent au grand chien. Il passe aussi pour le chien d'Hélène; elle le perdit en fuyant avec Paris, et Jupiter le transporta parmi les étoiles. chim-^rels. Fils de Proraéthée et de Ce- léno, frère de Lycus. Le tombeau des deux frères se trouvait à Troie. Dans le temps que la peste faisait des ravages en Lacédémone, loracle répondit que les habitants n'en se- raient délivrés que lorsqu'un noble Lacédé- raonien se rendrait à Troie et sacrifierait sur le tombeau de ces deux héros. Ménélas fut chargé de cette mission. chimère. 1. Animal fabuleux, célèbre dans l'antiquité. Les poètes nous le représentent de diverses manières. Selon Homère, ce monstre, élevé par Amisodaros, roi de Carie, ravageait le pays et dévorait les hommes; il était d'une forme étrange et terrible; il avait la tête d'un lion , la queue d'un dragon , le corps d'un bouc, et vomissait des torrents de feu. — Hésiode la nomme fille de Typhon et d'É- chidna, et lui donne les trois têtes des ani- maux que nous venons de nommer. La chi- mère fut tuée par Bellérophon , qui l'accabla d'une grêle de flèches, ou s'en défit en lui introduisant dans le gosier une javeline à pointe de plomb. Le plomb se fondit, et lui brûla les entrailles. — La célèbre Chimère en bronze de Florence a été trouvée à Arezzo , en 1544. Son corps dimorphe se compose du lion et de la chèvre. — 2. lymphe, aimée de Daphnis; sa riyate Nomia lui enleva son amant. l chiiva. Dieu des peuples de l'île et de la ri- CHI 105 vière de Casamanza, en Sénégambie. Chaque année, vers le temps des semailles du riz , sa statue, idole informe, est transportée proces- sionnellement de l'autel dans un lieu désigne, où les nègres brûlent du miel en son honneur et lui adressent leurs prières. CHiONÉ. 1. Fille de Borée et d'Orithyie, sœur de Cléopâtre, de Zétès et de Calais, eut de Neptune un fils nommé Eurnolpus, qu'elle précipita dans la mer pour cacher sa faute ; mais son père le sauva. — 2. Fille du Nil et de Callirrhoé ; fut enlevée par Mercure d'a- près l'ordre de Jupiter et enveloppée de nua- ges. — 3. Fille de Daedalion ; sa grande beauté la fit aimer de Mercure et d'Apollon. Elle mit au monde deux fils jumeaux, dont l'un avait Mercure, l'autre Apollon pour père. Diane la tua d'une flèche , parce qu'elle l'avait calomniée. Son père se précipita de déses- poir du sommet du Parnasse, mais Apollon le métamorphosa, dans sa chute, en vautour. Chioné porte aussi le nom de Philonis. chios. 1. Fils de Neptune et d'une Nym- phe ; il reçut ce nom parce qu'à sa naissance il tombait delà neige ()^iu>v). Il donna son nom à l'île de Chio. — 2. Fille de 1 Océan ; se- lon quelques auteurs, elle donna son nom a lïle de Chio. chiromachos. Fils d'Électryon et d'A- naxo. chirohangie. Divination par l'inspection des lignes qui paraissent dans la paume de la main. chirox. Centaure, né des amours de Sa- turne, métamorphosé en cheval, et de Philyre, C'est pour cela que Chiron était moitié dieu , moitié cheval (Apollonius). Diane et Apollon eux-mêmes lui enseignèrent la chasse, la médecine, la gymnastique et la divination, et il instruisit à son tour un grand nombre de jeunes héros qu'il éleva sur le mont Pelion, tels qu'Achille, Jason, Esculape, Actéon , Télamon , Pelée , Thésée , Medios, Céphale, Melanion, Nestor, Amphiaraûs, Méléagre, Hippolyte, Palamède, Ulysse, Menesthée, Diomède, Castor, Pollux, Machaon, Podalire, Antiloque et Énée. Son petit-fils Pélée fut celui que son amitié préférait. Il le sauva des mains des autres centaures, qui allaient le tuer, et lui rendit son épée , qu'Acaste avait cachée. Il lui apprit aussi comment il pour- rait surprendre et retenir la déesse Thétis, quelque forme qu'elle pût prendre pour lui échapper. Cette déesse ayant été condam- née par Jupiter à épouser un mortel, Chi- ron voulait procurer l'honneur de cetle liaison à son petit-fils. Aux noces de Thétis et de Pélée, il donna à ce dernier la lance formidable, faite d'un orme, qui plus tard appartint à Achille. Les Argonautes, au nombre desquels se trouvaient ses amis et ses élèves, étant venus le trouver pendant leur expédition, il les accompagna de ses vœux, et adressa de ferventes prières au ciel pour la bonne réussite de l'expédition. Il 106 CHL était très-lié aussi avec Hercule., qui fut son hùte pendant quelque temps. Il périt cepen- dant de la main de ce héros, car Hercule, poursuivant les autres centaures, l'atteignit par accident d'une flèche; ou, selon Hy- gin, Chiron, en examinant les flèches du héros, en laissa tomber une qui lui perça le pied , ce qui le fit périr ; tous les remèdes furent impuissants contre le venin de l'hydre de l.crne, dans lequel ces flèches avaient été trempées. Il mourut en léguant son immor- talité à Prométhée, et Jupiter le transporta parmi les astres, où sa figure est celle du Sa- gittaire. Chiron avait pour épouse la nymphe Chariclo, qu'il rendit mère de Carystus, d'O- cyroé, de Mélanippe et d'Évippé (Ératosthène), d'Endéis ( Apollodore ), de Thétis ( Dictys ). — Ce personnage héroïque, que les Magné- siens honoraient d'un culte spécial, lui offrant les prémices de tous les fruits, apparaît dans Homère comme le précepteur d'Achille et le plus célèbre des centaures ; mais ce n'est que postérieurement qu'on lia Chiron , habile ar- cher, à ce monstrueux peuple, dont il diffère en- tièrement par sa vie héroïque , ses connaissan- ces variées et son caractère bienveillant. — 11 était représenté sur le trône d'Apollon à Amy- clée, et sur le coffre de Cypselus. On le retrouve dans diverses œuvres d'art qui sont venues jusqu'à nous. chirtsur. Dieu tchouvaehe (Sibérie) d'un rang subalterne. chitoaé ou chitoaia. i. Surnom de Diane, parce qu'elle est représentée comme chasseresse , ayant la tunique ()(itq)v) rele- vée; selon d'autres, ce nom lui fut donné parce qu'elle était surtout adorée des habi- tants du bourg attique de Chitone , ou , enfin, parce que les langes des enfants lui étaient consacrés. — 2. Nom d'une fête instituée par les Syracusains en l'honneur de Diane; ils la célébraient en dansant et en jouant de la flûte. chitoxies. Fêtes en l'honneur de Diane. Voy. Chitone. chloé. Qui est verte. Surnom sous lequel Cérès et Ge Courotrophos avaient un temple à Athènes. CHLOIENIVES. Fête athénienne, le 6 du mois de Thargélion. On y sacrifiait un bélier à Cérès, dans un temple près de ia citadelle d'Athènes. cnLORÉus, fameux devin et prêtre de Cybèle, suivit Énée en Italie, et y fut tué par Turnus. CHLORis. 1. Femme de Zéphyre, déesse des fleurs; chez les Romains, cette divinité s'appelait Flore. — 2. Une des filles de Pié- rus. V oy. ce mot. — 3. Femme d'Ampycos , mère de Mopsus. — 4. Fille d'Amphioo , pe- tite-fille de Jasos; Perséphone, fille de Mi- nyas, était sa mère, et Nélée son époux; elle en eut trois fils : Nestor, Chromios , Pericly- ménos, et une fille nommée Péro. — 5. Fille du Thébain Amphion et de Niobé. Selon une CHO tradition accréditée chez les Argiens, elle et son frère Amyclas furent les seuls qui restè- rent en vie, lorsque Apollon et Diane tuèrent leurs frères et sœurs a coups de flèche. Mais l'effrei l'avait rendue tellement pale, que de- puis ce jour elle porta constamment le nom de Chloris ( pâle ). Elle fonda avec son frère un temple à Argos en l'honneur de Latone,' où se trouvait sa statue. Une tradition porte qu'elle avait remporté le prix de la course à Olympie, à la fête de Junon. Apollodore et Hygin , la confondant avec Chloris q« \ t la disent femme de Nélée. CHMOUN. Dieu égyptien, qui présidait à la médécine. CH.XOUBIS OU CHXOUMIS. Vùy. Kxr.F. ciixoum ou C H no u Mis. Troisième decan du Cancer. choere as. Vénus à Troie. On lui sacri- fiait un porc. choeropsalès. Surnom de Bacchus à Sicyone. C HOMME. Troisième décan du Sagittaire: est représenté dans le zodiaque rectangulaire de Denderah avec un urée sur la tète. CBOMVIDÉ OU CHO\AIDAS. Foy. COX- N1DAS. choxtacré. Second décan du Bélier. Dans le zodiaque rectangulaire de Denderah, il est représenté, ainsi que Seket, émanant d'une fleur de lotus. choataré. Nom commun à trois décans figurés dans le zodiaque rectangulaire de Den- derah. ckoopotÈS. Qui boit un congé. Surnom de Bacchus. choolt, premier décan du Taureau, selon Saumaise, est représenté dans le zodiaque rectangulaire de Denderah portant une mitre cornue, et tenant à la main un simple bâton en place de sceptre. chorias. Ménade, qui commandait les Bacchantes lorsque Bacchus assiégea Argos. Tuée par Persée, on lui éleva un monument qui se voyait encore à Argos du temps de Pau- sanias. choricos. Roi d'Arcadie, père de Plexippe, d'Énatusctde Palœstra. Ses filsavaientinventé l'art de la lutte, qu'ils exerçaient aux fêtes, devant leur père. Palœstra en découvrit le secret à son amant Mercure, qui, après l'avoir perfectionné, l'enseigna aux hommes en lui donnant le nom de Palestre, en l'honneur de sa maîtresse. Choricus, ayant eu connaissance de ce fait , s'irrita contre ses fils de ce qu'ils ne poursuivaient pas Mercure comme voleur. Ils obéirent, trouvèrent le dieu endormi sur une montagne, et lui coupèrent les mains; d'où Mercure et cette montagne portent aussi le nom de Cyllenios ( qui est manchot ). Mercure s'étant plaint de cette violence à Jupiter, Choricus fut déchiré et changé en outre. chorineus. 1. Chef rulule tué par Asylas — 2. Prêtre troyen, qui tua Ébusc , lors de la rupture de la trêve par Messape. chorioiV. Minerve en Arcadie. C'était aussi le nom des chants composés par Olympus en l'honneur de Cybèle. chréthroiv , fils deDioclès, fut tué par Énée sous les murs de Troie. chromia. Fille d'Itonos, femme d'Endy- mion. chromios. r. Fils de Ptérélaiis. — 2, Fils de Priam ; fut tue avec son frère Échémon par Diomède. —3. Nom que portent dans l'Iliade plusieurs guerriers grecs et troyens. chromis. i. Partisan de Phinée , tua Éma- thion aux noces dePersée. — 2. Nom d'un cen- taure quePirithous tua à ses noces. — 3. Fils de Midon ; lui et Eunomos conduisirent à la guerre de Troie les Mysiens contre les Grecs. — 4. Nom d'un jeune satyre. chroaophylé. Nom d'une nymphe que Bacchus rendit mère de Phlias. ghronos ou CROivos. Nom grec de Sa- turne. Voy. ce mot. chrysanthis. Nom d'une Argienne,qui découvrit à Cérès l'enlèvement de Proserpine. Chrysaor. 1. Fils de Neptune et de Méduse, frère de Pégase. Selon d'autres, Chrysaor et Pégase naquirent du sang qui jaillit de la tête de Méduse , tranchée par Persée. 11 épousa Callirrhoé , dont il eut Géryon, monstre à trois tètes, et Echidna. — 2. Dieu à l'épèe ou aux armes d'or. Épithète commune à plusieurs divinités , comme celle de : à la faux d'or, donnée à Cérès ; celles de : à l'arc, à la lyre, aux rayons d'or, données à Apollon ; celle de : à l'arc et aux flèches d'or, donnée à Diane. chrysaoreus. Ce mot, dont la significa- tion est à peu près la même que celle du pré- cédent, s'employait comme surnom de Jupiter chez les Cariens, dans la ville de Stratonice , où se tenaient les assemblées du peuple, et où ce dieu avait un temple. Selon quelques au- teurs, Carie elle-même porta le nom de Chry- saoris. chrysas. Fleuve de Sicile, honoré comme une divinité. chrysé. Fille d'Halmos, sœur de Chryso- génie, eut de Mars un fils nommé Phlégyas. chryséis. 1. Une des cinquante filles de Thespios; Hercule eut d'elle un fils nommé Onésippos. — 2. Fille de Chrysès , prêtre d'A- pollon; elle s'appelait proprement Astynomé. Voy. ce mot. chrysélakatos. Aufuseauou à la flè- che d'or. Épithète commune à Diane, à La- tone, à Araphitrite, à Mélie, et aux Néréides. chrysès. 1. Fils de Neptune et de Chryso- génie, père du riche Minyas, successeur de Phlégyas, à Orchomène. — 2. Fils de Minos n° 2 et de la nymphejParéia; il habitait l'île de Paros avec ses frères Eurymédon, Néphalion et Philolaus, où Hercule les tua tous, parce qu'ils avaient égorgé deux de ses compagnons. — 3. Prêtre d'Apollon à Chrysé, fils d'Ardys, frère de Brisés; fut père d'Astynomé ( Chry- CHR 101 seVfcs). Désespéré de ce que sa fille lui était ra- vie , il se rendit au camp des Grecs avec une somme immense pour la racheter. Mais Aga- meranon le renvoya avec mépris, lui défen- dant de reparaître jamais devant lui. Alors le prêtre invoqua la vengeance de son dieu, et les Grecs furent frappés de la peste. Le devin Calchas déclara que c'était le refus essuyé par Chrysès qui avait excité la co- lère du dieu, et Agamemnon fut contra inî de faire ramener la jeune fille chez sou père par Ulysse. — 4. Fils d'Astynomé cl d'Apollon ou d'Agamemnon. Lorsque Aga- memnon renvoya Astynomé à son père, elle était eneeinte d'un fils dont elle disait qu'A- pollon était le père et auquel elle donna le nom de Chrysès. Plus tard, Oreste et Iphi- génie se réfugièrent chez lui avec l'image de Diane, et il les aida à tuer Thoas. CHRYSIPPÉ. Danaïde, femme de Chrysip- pos, qu elle tua la première nuit de ses noces. CHRYSIPPOS. 1. Fils d'jEgyptus, époux de la danaïde Chrysippé. —2. Fils de Pélopset de la nymphe Axioché ou de Danaïs. Laïus, chassé de Thèbes. lui enseigna l'art de con- duire un char ; sa grande beauté le fit enlever, ou par Thésée, ou par Laïus lui-même ; mais Pélops l'arracha à son ravisseur. Il fut l'objet de la haine d'Hippodamie , sa belle-mère, qui engagea ses fils Atrée et Thyestes à le tuer. Selon d'autres , Pélups lui-même lui donna la mort. CHRYSOGÉNIE ( CHR YSOGEÎVÉï A). Fille d'Halmos. Voy. Chrysé et Chrysès n° 1. chrysolaos. Fils de Priam. chrysomaljlos. Qui porte une toison d'or. Surnom du fameux bélier qui porta Phrixus en Colchide. Voy. Argonautes. crrysonoé. Fille de Clitus n° 3. Voy. ce mot. chrysopélée ( chysopeleïa). Hama- dryade, qui fut sauvée d'une mort certaine par Arcas. Un jour qu'il chassait dans une fo- rêt, il vit les racines du chêne auquel la vie de Chrysopélée était attachée, entièrement minées par un torrent; il détourna le torrent et recouvrit les racines de terre. Chrysopé- lée le rendit père d'Elatos et d'Aphidas. chrysoplocamos. Aux cheveux d'or. Surnom de Latone. chrysoptéros. Aux ailes d'or. Surnom d'Iris. chrysor. Divinité phénicienne de la sep- tième race. Chrysor passait pour l'inventeur de la navigation et des applications du fer aux usages de la vie. 11 était adoré sous le nom de Diamiehius ou plutôt de Zeus Michius , le grand constructeur. chrysorrhapis. A la verge d'or. Sur- nom de Mercure. cyrysorthé. Fille d'Orthopolis , amante d'Apollon et mère de Coronus. chrysostéphanos. A lacouronne ou à la guirlande d'or. Surnom de Vénus. chrysothémis. 1. Danaïde, femme d'As 108 CHT téridès. — 2. Nymphe qui eut d'Apollon une tille qui, étant morte très-jeune encore, fut transportée par son père parmi les astres, où elle figure, selonHygin , comme la constellation de la Vierge. — 3. Jeune fille, dont Staphylos eut trois enfants, foy. Staphylos. — 4. Fille de Clytemnestreetd'Agaiiiemnoi.. -5. Fils du prêtre d'Apollon Carmanor ; naquit en Crète, et obtint le premier prix aux jeux Pythiens en < h;intant un hymne en l'honneur d'Apollon. Plus tard, Apollon s'étant attiré la colère des dieux pour avoir commis un meurtre, Chryso- Ihémis le réconcilia avec eux. chrysothroxos Qui est assise sur un trône d'or. Surnom de Diane , de Junon et de l'Aurore. chthoxia. Nom d'une fête célébrée an- nuellement pendant l'été, à Hermione, en l'honneur de Cérès. La cérémonie commen- çait par une procession. A la tète du cortège marchaient les prêtres et les magistrats; ceux- ci étaient suivis par des hommes et des fem- mes; puis venaient déjeunes garçons, habil- lés de blanc et portant des couronnes tres- sées' avec la fleur appelée cosmosandalos (es- pèce d'hyacinthe et symbole de la mort). Qua- tre vaches, liées ensemble, et se débattant con- tre les liens qui les retenaient, suivaient le cor- tège. Arrivées devant le temple, elles étaient lâchées l'une après l'autre, et quatre vieilles femmes armées de faux les abattaient. Dans le temple se trouvaient les images de Minerve et de Cérès; cette dernière n'était visible que pour les prêtresses. chthoïvia. Qui règne sous la terre. 1. Sur- nom de plusieurs déesses. On l'appliquait à Hécate, à la Nuit, à Mélinoé, et surtout à Gérés, qui était adorée sous ce nom à Her- mione. Suivant quelques traditions, ce nom lui lut donné lorsque Clymenos et Chthonic, enfants de Phoronée, lui consacrèrent un temple à Hermione. D'après une tradition ar- gienne , Cérès , errant sur la terre , vint dans i'Argolide, où elle fut reçue et révérée par Colonias. Chthonie, sa fille, mécontente des honneurs que son père rendait à la déesse, fut transportée par elle à Hermione, où, pour expier son crime , elle fonda un temple et des jeux en l'honneur de Cérès, qui depuis ce temps, y fut adorée sous le nom de Chthonie. Colonias et sa maison furent consumes par le feu. — 2. Fille d'Érechthée et de Praxithée, femme de Butés. chthoxtos. 1. Qui règne ou habite sous la terre. Épithète commune aux ombres et aux dieux des enfers, comme à Pluton, à Mer- cure, à Proserpine. On la donne aussi à Jupi- ter et à JBacehus. —2. Qui est né de la terre. Épithète du dragon Ladon, qui surveillait les pommes des Hespérides, et des hommes qui surgirent de la terre lorsque Cadmus y eut semé les dents du dragon qu'il avait tué. — 3. Qui est indigène. Épithète des dieux indigè- nes. — 4. Centaure tué par Nestor aux noces de Pirithoùs. —5. Fils d'^gyptus, époux de CIN la danaïde Hrycé. — G. Fils de Neptune et de Symé,sous la conduite duquel l'île de Syrae fut peuplée par les habitants de Cnide. chytres. Féte athénienne, célébrée le i3 du mois Anthestérion. On y faisait cuire dans des marmites, en l'honneur de Bacchus et de Mercure, toutes sortes de légumes, qu'on leur offrait pour les morts. cia. Une des filles de Lycaon, dont Apol- lon eut un fils, Dryops. cichyros, fils d'un roi de Chaonie, tua Panthippe, son amante, qu'il prit pour une pan- thère, et, de désespoir, se précipita du haut d'un rocher. Une ville prit son nom. ClcixxiA. Déesse de la volupté grossière. cid ari a. Surnom de Cérès à Phénée. 11 parait qu'elle prit ce nom d'une danse arca- dienne appelée Cidaris. Le jour des mystères , le prêtre fustigeait la statue de la déesse, en mémoire de la mauvaise réception que lui avaient faite les Phénéates. ciel. — roy. Uranus. cilix , fils d'Agénor et de Teléphassa, frère de Cadmus et de Phœnix, fut envoyé avee ses frères à la recherche d'Europe. 11 conquit la contrée de l'Asie-Mineure, à laquelle il donna le nom de Cilicie. Ses enfants sont Thasos et Tbébé. cilla. Fille de Laomédon et de Placie, ou de Leueippé, sœur de Priam. Celui-ci, ayant consulté l'oracle sur l'avenir de son royaume, reçut l'ordre de tuer la mère et le fils dont elle était enceinte. La sentence de l'oracle désignait Hécube et Paris , cause de tous les malheurs de la famille de Priam ; mais celui- ci, interprétant faussement la volonté du dieu, fit tuer Cilla etson fils Ménippos , qu'elle avait eu ~- tes , Cabires, Dactyles, Rhée. curitis, et sur une inscription Quiritis. Déesse qui porte la lance. Surnom de Junon à Faléries. Ce mot doit être dérivé decuris, mot sabin, qui signifie lance. Chez les anciens Romains, la lance était le symbole de la puis- sance absolue; cette épithète donnée à Ju- non exprime par conséquent l'autorité qu'elle exerçait. curko. Une des divinités des Prussiens du moyen âge; celle qui procurait aux hommes les choses nécessaires à la vie. L'image de Curko consistait en une peau de chèvre élevée sur une perche de huit pieds, et couronnée de gerbes de blé. CUROTROPHOS ( COUROTROPHOS ). Qui nourrit des enfants. Surnom de Cérès, de Diane, de la Paix, de la Terre, de Latone et de Brimo. custos. Le gardien, le soutien, t. Surnom de Jupiter; on le trouve ordinairement joint à Pépithète de conservator. — 2. Surnom d'Arctophylax. cyamitès. Ancien héros de l'Attique, au- quel on devait la culture des fèves II avait un temple sur la Voie sacrée d'Athènes à Eleusis. cyané. 1. Nymphe d'une fontaine de Si- cile. Suivant Ovide, elle accompagnait Pro- serpine lorsque celle-ci fut enlevée par Plu- ton. Elle éprouva tant de chagrin de sa perte qu'elle se transforma en fontaine. Cérès y trouva la ceinture de sa fille. Cette fontaine se jeta dans l'Anapis, fleuve en qui l'amant de Cyané avait été métamorphosé. Suivant Diodore. Pluton fit jaillir cette source à l'en» 120 CYC droit ou il descendit dans la terre avec Proser- pine. Les Syracusains y célébraient une fête annuelle, instituée, dit-on, par Hercule, et pendant laquelle on sacrifiait un taureau qu'on jetait dans la fontaine. — 2. Fille de Liros, et épouse d'/Eolus. cyaxée. Fille du .Méandre, raére de Cau- nus et de Byblis, qu'elle eut de Milétos. cyaxippos. Roi d'Argos, de la race des Biantides ; il était fils , ou , suivant Apollodore, frère d'/Egialeus , fils d'Adraste. cyathos. La coupe Fils d'Archetélès et échanson d'OEneus. Dans un festin à Phlionte, il commit une méprise en versant sur les mains d'Hercule Peau destinée à lui laver les pieds. Ce héros, irrité, le frappa du doigtsur la tête et le tua. Les Phtiasiens lui érigèrent un sanc- tuaire dans le temple d'Apollon, où Ton voyait les statues de Cyathos et d'Hercule. Cybdasos. Démon de la débauche. C Y BELE ( CYBÉLÈ , CYBELE, CYBEBÉ ). La Terre, la déesse phrygienne par excellence. Primitivement très-distincte de Rhée avec la- quelle on l'identifia dans la suite ; elle appa- raît dans la légende de Diodore comme une sorte d'héroïne -déesse ; fille du roi de Plirygie et de la reine Dindyme. Née sur le mont Cy- bèlc, elle eut pour précepteur Marsyas, et ne tarda pas à se révéler comme une législatrice, en inventant les flûtes, les tambours, l'art vétérinaire , la médecine. Elle devint amou- reuse d'Atys , que son frère fit périr , et saisie d'un accès de démence, se mit à parcourir les montagnes de la Phrygie; puis abandonna bientôt ce pays , qui se trouva en proie à la famine. Les habitants élevèrent alors une statue à Atys et instituèrent un culte en son honneur. Telle est la légende humaine de Cy- bèle. Ce n'est pas ici le lieu de considérer cette divinité comme déesse cosmogonique. Nous. renvoyons à l'article RhÉe. où l'on trou- vera tous les renseignements relatifs à l'his- toire de son culte, et à la biographie mythi- que des diverses déesses qui se fondirent en Rhée pour recomposer une nouvelle Cybèle, célèbre chez les Romains. cychrels ou cexchreus. Roi de Sala- mine, fils de Neptune et de Salamis, père de Glaucé. II donna son nom à celte île , l'appela Cychrée, et la délivra d'un dragon. Il y avait un temple. Suivant une autre tradition , il était appelé lui-même dragon, à cause de sa férocité; ayant été expulse de Salamine par Eurylochos, il fut accueilli par Cérès à Eleu- sis , et employé au service de son temple. Un dragon ayant été vu pendant le combat naval de Salamine , l'oracle déclara que c'était le héros Cychreus. cycixxis , Satyre de la suite deBacchus, donna son nom à la cycinnis , danse dont il était l'inventeur. cyclades. Nymphes qui refusèrent de sa- crifier à Neptune, et furent changées en ro- chers dans la mer Égee. cyc-lée reçut à Platée les honneurs hé- CYC roïques, d'après l'ordre d'Apollon pytlven. cyclopes. Litt. Qui ont un œil rond. Il faut distinguer : 1. Les Cyclopes homéri- ques, peuple de pasteurs anthropophages, qui se distinguaient par leurs formes gigan- tesques et repoussantes, leur œil unique, leur vie sauvage, et leur férocité. Ils habitaient le sud- ouest dé la Sicile ou la Trinacrie , dont ils s'emparèrent après avoir chassé leurs voisins les Phéaciens. Les auteurs postérieurs les supposaient avoir habité la côte du sud- est près de l'jEtna, aux environs de Léontium. C'est pourquoi plusieurs poètes appelaient la côte de Sicile Cyclopia saxa, les rochers des Cyclopes. Ils ne connaissaient pas l'agri- culture ; le sol leur fournissait sans culture le froment, l'orge et le raisin. N'étant pas liés par une loi commune, ils ne se réunis- saient pas dans des assemblées , mais chacun vivait isolé dans une caverne ou dans quel- que gorge de montagne, où iis gouvernaient leurs familles avec un pouvoir patriarcal et arbitraire: ils connaissaient la navigation, bien qu'ils ne l'exerçassent pas. Ils ne crai- gnaient pas les dieux, et n'étaient pas servi- teurs de Jupiter. Dans la tradition homéri- que , le représentant de ces géants est Poly- phème ( voy. ce mot). Le sujet du drame satirique d'Euripide, intitulé le Cyclope , est tiré, à quelques modifications près, de la fable relative aux aventures d'Ulysse avec ce géant. — 2. Les Cyclopes -Titans. Fils d'Ura- nus et de la Terre, foudres personnifiées, et serviteurs de Jupiter. Ils étaient au nom- bre de trois : Argès, l'éclair; Stéropès ou Astéropès, ou Astropœos, la foudre; et Brontes, le tonnerre, l'ranus les mit aux fers, et les précipita dans le Tartare. La Terre, irritée contre ce dieu, excita à la révolte les autres Titans, qui détrônèrent leur père, dé- livrèrent leurs frères , et mirent Saturne sur le trône. Mais celui-ci enchaîna de nou- veau les Cyclopes , et les enferma dans le Tar- tare , où ils furent gardés par le monstre Campé. Plus tard, lorsque Jupiter se fut révolté contre Saturne et contre les autres Titans, la Terre lui prédit qu'il sortirait vic- torieux de cette lutte, qui avait déjà duré dix ans, s'il appelait les Cyclopes à son se- cours. Après avoir tué le gardien Campé, Jupiter brisa les fers des Cyclopes, qui, en récompense , lui donnèrent le tonnerre , la foudre et l'éclair; un casque a Pluton , et un trident à Neptune. Les Cyclopes périrent sous les traits d'Apollon, pour avoir forgé la foudre avec laquelle Jupiter avait tué Esculape. - 3. Les Cyclopes, ouvriers forgerons de Vulcain. Les anciens regardaient les volcans comme les forges du dieu Vulcain ; tel était surtout, d'après la tradition, le mont iEtna en Sicile : le mythe postérieur a confondu la fable homérique , qui supposait les Cyclopes en Sicile, avec celles des forges de Vulcain au fond de l'.Etna. De cette confusion des Cyclopes homériques et des Titans se forma CYi, la fable d'une autre race de Cyclopes, ana- logue à celles des forgerons des foudres de Jupiter. Ils étaient représentés comme des ouvriers travaillant l'airain pour les dieux et les héros, avec tant de force, qu'ils ébran- laient la Sicile et les îles voisines. Venus de la côte occidentale de la Sicile au fond du mont iEtna, ou aux îles de Lipara, rési- dence de Vulcain , ils étaient plus nombreux que les Titans, dont ils avaient en partie emprunté les noms, tels que Stéropès, Brontès ; d'autres s'appelaient Pyracmon , de àxjxcov, enclume, et Ttvp, feu; Acamas, qui est infatigable. — 4. Les Cy dopes-construc- teurs, peuple de Thrace, très-habile dans l'art de construire, ainsi nommé de leur roi Cyclops. Expulsés de leur pays , ils se répan- dirent en Crète et en Lycie. De là ils suivirent Prœtus, pour ceindre ses villes de leurs murs gigantesques , et fortifièrent la cita- delle de Tirynthe ou de Mycènes. La tradi- tion leur attribue la construction de ces anciens murs dits cyclopéens , bâtis de mas- ses énormes de pierre brutes et irrégulières , ayant souvent vingt à trente pieds de lar- geur. Ces ouvrages ont bravé les siècles, et se trouvent encore aujourd'hui , surtout dans l'Argolide , ainsi qu'en Arcadie et dans les contrées montagneuses de l'ancien Latium. La fable qui attribue ces murs aux Cyclo- pes n'a aucune base historique ou géogra- phique. 11 parait qu'elle ne fut inventée que pour expliquer le mot cyclopéen, qui était devenu proverbial et synonyme de tout ce qui est gigantesque. Aussi Homère, en parlant des murs de Tirynthe, ne fait-il nulle- ment mention des Cyclopes. Plus tard, on ad- mira cette architecture prodigieuse des an- ciens, et comparant ces masses de pierres avec celles que le cyclope Polyphème avait mises devant rentrée de sa caverne, on les appela cyclopèennes. L'art a représenté les Cyclopes comme ouvriers forgerons de Vulcain et comme des hommes d'une grande taille et d'une constitution robuste, avec un œil uni- que, au milieu du front, la place ordinaire des yeux étant cependant légèrement in- diquée. cycivus (cycnos). Cygne chanteur. Oi- seau consacré à Apollon. — i. Fils d'Apollon et de Thyrie, fille d'Amphinoraos , chasseur remarquable par sa beauté, et habitant la contrée située entre Pleuron et Calydon. Ses nombreux amis l'abandonnèrent à cause de ses mœurs grossières. Phylios, seul, lui resta fidèle, et Cycnos le chargea d'exécuter trois travaux dangereux : de tuer un lion sans armes de fer, de prendre vivants trois vautours monstrueux, et de conduire de sa main un taureau devant l'autel de Jupiter. Phylios exécuta ces travaux ; mais il refusa, suivant la volonté d'Hercule , de céder à Cycnus le taureau qui lui avait été donné en récom- pense du dernier travail. Son ami , desespéré ce refus, se précipita dans le lac de Ca- CYD 12* nope , qui depuis ce temps porta son nom. Sa mère Thyrie se donna aussi la mort; l'un et l'autre furent changés en cygnes par Apol- lon. — a. Fils de Neptune et de Calycé, ou d'Harpalé, ou encore de Scamandrodicé.' Ayant été exposé sur le rivage de la mer après sa naissance clandestine , il fut trouvé par des pécheurs, qui, voyant un cygne descendre sur sa tête, l'appelèrent Cycnos. Plus tard, il devint roi de Colone en Troade, et épousa Proclée. fille de Laomédon, qu'il rendit mère de Ténès et d'Hémithée. Suivant Dictys, ses enfans s'appelaient Cobis, Cotianos et Glaucé. Après la mort de Proclée, il se maria avec Philonomé , fille de Craugasos, qui", éprise de son beau-fils, et n'étant pas payée de re- tour, le calomnia auprès de son père. Cycnos l'enferma avec sa sœur Hémîthée dans un coffre, et les jeta dans la mer. Plus tard, ayant découvert la vérité , il tua Philonomé, et se rendit chez son fils, qui , parvenu avec son coffre sur la côte de Ténédos, en était devenu roi. Suivant une autre tradition, Té- nès ne laissa pas débarquer son père , mais il coupa le câble de son vaisseau. L'un et l'au- tre prirent part à la guerre de Troie contre les Grecs, et périrent des mains d'Achille. Cycnos , que les dieux avaient rendu invul- nérable aux armes de fer, fut étranglé par Achille avec la lanière qui retenait son cas- que, ou tué d'une pierre que le héros lui lança entre les épaules ou à la tête. Selon Ovide, lors- que Achille voulut dépouiller le cadavre de son armure, le corps de Cycnos se changea en cygne. — 3. Fils de Mars et de Pélopie ; bri- gand qui arrêtait tous les voyageurs qui se rendaient à Delphes, et leur enlevait les of- frandes destinées au temple d'Apollon. Il fut tué par Hercule dans un combat singulier. — 4. Fils de Mars et de Pyrène, souvent confondu avec le précédent. 11 fut tué par Hercule et changé en cygne après sa mort. — 5. Fils de Sthénélus, roi des Liguriens, ami et parent de Phaëton, et père de Cinyre et de Cupavo. Il éprouva tant de chagrin de la mort de Phaéton, qu'Apollon, touché de pitié , le changea en cygne, et le plaça par- mi les astres. Ses fils portaient des plumes de cygne à leurs casques, en souvenir de leur père. — 6. Fils d'Ocitus et d'Aurophité; prit part à la guerre de Troie. CYDippe, i. Océanide. — 2. L'amante d'Aconte. — 3. Mère de Cléobis et de Bi- ton. cydon. 1. Fils d'Apollon ou de Mercure, oudeTégéate et d'Acacallis; fut le premier roi de Cydonie. — 2. Un des sept fils de Phorcus, compagnon de Clytius, dans l'armée des Ru- tules. cydoïvia. Minerve à Phrixa en Élide. cydkagora ou cyïvdragor a. Fille de Plisthène, sœur d'Agamemnon, femme de Strophius et mère de Pylade et d'Astydamie. CYDROLAOS, fils de Lesbos ou.de Maca- vèCt fut le premier qui s'établit à Samos. 1\ 122 CYN cygaios, chef sicilien tué par Hercule, reçut les honneurs héroïques. cylarabès. FilsdeSthénélos , roi d'Argus. cyllabaros. Selon quelques auteurs, amant d'/Kgialë ou ,Ugialée, femme de Dio- méde; il conspira contre celui-ci, et le força de s'enfuir en Italie. cyllaros. i. Jeune centaure, .époux d'Ilylonomé, qui se donna la mort, son mari ayant été tué aux noces de Pirithous. — 2. Nom du cheval de Castor. cyllen, fils d'ÉIatos, donna son nom au mont Cyllène en Arcadie. cylléxé. Nymphe que Pélasgos rendit mère de Lycaon, dont elle était femme, suivant d'autres. cyljlénios. Surnom de Mercure, du mont Cyllène en Arcadie. cylléivos. Un des Dactyles idéens à Mi- let. On lui offrait des sacrifices qui lui étaient communs avec Titias et Rhce. cyllopodioy. Qui a les pieds faibles. Surnom de Vulcain. cy.maduse. Océanide. cymatolégé. Fille de Nérée et de Doris- CYMÉ. Amazone, qui donna son nom à la ville de Cumes (Cymae). CYMÉtcs, un des Lapithes, fut tué par Nessus aux noces de Pirilhoiis. CYMO, Fille de Nérée et de Doris. CY3IODOCÉA. Une des nymphes, en qui les vaisseaux d'Énée furent changés, lorsque les Rutules voulurent incendier la flotte du héros. cymodocée. Fille de Nérée et de Doris. cymopolie (cymopoléia). Fille de Nep- tune , épouse de Briarée. CY.MOTHOÉ. Fille de Nérée et de Doris. cyx etheios. Jupiter en Arcadie. cyx^ethos. Un des fils de Lycaon. cymos. Surnom d'Apollon chez les Cyni- dcs. cy \\a. Amazone , qui donna son nom à la ville de Cynna. CYXivos. Frère de Cœos. cyxortas. Fils d'Amyclas et de Diomédé, frère d'Hyacinthos , et père d'OLbalos ou de Përiérès. Après la mort dArgalos, son frère aîné, il devint roi de Sparte. Koy . Amyclas n° 2. cyyos. Fils d'Opus, et père d'Hodœdocus et de Larymne; donna son nom à la ville de Cynos en Locride. cyxosure (cyxosoura). Nymphe du mont Ida; fut chargée de l'éducation de Ju- piter, qui la plaça parmi les étoiles du pôle arctique. CYYOSURUS (CYXOSOURYS). Fils de Mer- cure, qui donna son nom au mont Cynosure en Arcadie. cyxthia, cyythios. Surnoms de Diane et d'Apollon, du mont Cynthos dans l'île de Délos. cy.ylre (cy.youros). Fils de Persée • on lui CTZ attribue la fondation de la colonie de Cynu- ric, dans une vallée située entre l'Argolide et la Laconie. CYPARissiE. Surnom de Minerve à Cy- parissie,-près d'Asopos en Laconie. CYPARISS.US (CYPARISSOS 1 . t. Fils de Mi- nyas, et frère d'Orchomenos , donna son nom à la ville de Cyparissos, située entre Daulis et Delphes en Phocide.'— 2. Fils de Télèphc, aimé d'Apollon, ou bien de Zéphyre, et changé en cyprès à cause du chagrin qu'il éprouvait de la perte de son cerf favori. gyphos, fils de Perrhacbos et petit-fils de Palléneus , donna son nom à la ville de Cyphos. CY'PRIA, CYPRIGÉ\ÉIA ; C YPROG EN Î.S , cypris. Surnoms de Vénus, qui, selon quel- ques auteurs, était née à Cyprc.où son culte était en honneur. CYpsélos. 1. Fils d'iEpytos, père de Mé- rope, beau-père de Cresphontès, et roi de Ba- silis sur les bords de l'Alphée en Arcadie. — 2. Fils d'Éétion et de Labda ; il reçut son nom du coffre, xu^sXv) , dans lequel sa mère l'a» vait caché , pour le préserver des poursuites des Bacchiades. Il était père dcPériandros et de Gorgos, et tyran de Corinthe. Il envoya une statue d'or et un palmier d'airain à Olympie, où il construisit un édifice pour y déposer son trésor. Ses descendants , les Cypsélides , y con- sacrèrent- le célèbre coffre de Cypsélos. cyréxé. 1. Fille d'Hypseus ou du Pénée et de Chlidanope; devint l'amante d'Apollon, qui l'enleva sur le mont Pélion, et la conduisit en Libye, où il la rendit mère d'Aristée. C'est par erreur qu'on nomme comme ses fils Au- thocus, Noraius et Argœus, ou Lacinius. — 2. Mère d'idmon, lequel est regardé plus géné- ralement comme fils d'Astérie. — 3. Amante de Mars, qui la rendit mère de Diomède. cyrxos. 1. Fils d'Hercule ; donna son nom à file de Cymos ou Cyrné (Corse). — 2. Fon- dateur de Cyrnos en Carie, où il s'établit lorsqu'il fut envoyé par Inachus à la recher- che d'Io. CYTHÉRÉE (CYTHÉRA, CYTHÉRÉA, CY« théréis, cythérias). Surnom de Vénus, de la ville de Cythère en Crète, où elle tou- cha la terre pour la première fois , après sa naissance de l'écume de la mer. Elle y avait un temple. cytissoros. Fils de Phrixus et de Clial- ciopé ou Iophossa. cytoros , fils de Phrixus et de Chalciope . donna son nom à la ville de Cytore , en Pa- phlagonie. cytos. Fils de Jupiter et de la nymphe Himalie. cyziyos. Fils d'iEneus et d'yEnété, ou d'Apollon et de Stilbé, roi des Dolions, à Cyziquc, dans la Propontide. Obéissant à l'or- dre de l'oracle, il reçut avec hospitalit-é les Ar- gonautes, qui, dans ieur voyage en Colclùde, débarquèrent dans ses % États. En continuant leur route , les hardis navigateurs furent sur- pris par une tempête et rejetés à Cyziquc, ou DAC ils débarquèrent de nouveau pendant la nuit. Les Dotions les prirent pour leurs ennemis, lesMacriens; en sorte qu'un combat s'enga- gea , où Cyzicos périt par la main de Jason ou d'Hercule. Après avoir reconnu leur erreur, les Argonautes célébrèrent des jeux funèbres en son honneur. — Suivant d'autres, Cysieos était roi des Pélasges en Thessalie. Forcé par DAG 123 l'invasion des /Eoliens de quitter cette contrée, il fonda une ville dans la Chersonèse de la Propontidc. Ses sujets , à la nouvelle de l'ar- rivée d'un vaisseau thessalien , celui des Ar- gonautes, l'attaquèrent; Cyzicos, qui cher- chait à séparer les combattants, fut tué par Jason. Suivant d'autres enfin , il périt en com- battant pour la possession de la belle Larisse. b. da. Le même nom que Dâmâter, Cérès chez les Pélasges. dabadi. Fille de Souria, femme de Son- gavarouna , de la dynastie lunaire , et mère de Kourouranga. dabaïba. La mère des dieux, chez les in- digènes de Panama ; préside spécialement à la foudre. On l'invoqite , dès l'approche d'un orage , en lui offrant un holocauste d'esclaves. d yhis. Dieu japonais, honoré dans l'île de Niphon. daçaratha, roi d'Aoude , de la race lu- naire, était fils d'Asra, et eut trois enfants, dont le dernier, Rama , n'est autre que Vichnou lui- même, incarné pour la troisième fois. Ayant banni ce fils chéri pour avoir prêté l'oreille aux perfides insinuations de la reine Kéikéli, il mourut de chagrin peu de temps après. DACTYLÇS IDÉENS (IDAIOI DACTULOI;. Génies phrygiens , auxquels on attribue la dé- couverte et la mise en œuvre du fer et de l'ai- rain. Les diverses étymologies de leur nom données pur les auteurs anciens ne sont pas plus satisfaisantes que la prétendue généalogie de Strabon, qui, cherchant à expliquer la mys- térieuse analogie des Dactyles avec les Cure- tés, les'Corybantes, les Cabires , les Telchines, tait ces génies métallurgistes, pères et fils des Cu-Fètes. Issus de Dactylos, ou de Jupiter et de la nymphe Ida, ou d'^Egcsthios, c'est en Phrygiequeles placent les plus anciens témoi- gnages. « Là, dans les forêts du mont Ida ha- bitaient ces enchanteurs phrygiens, Celmis, Damnaméneus et le puissant Acmon, qui mit le premier en œuvre , dans les cavités de la montagne, l'art de Vulcain , fertile en décou- vertes , et qui sut travailler le fer bleuâtre en le jetant dans l'ardente fournaise » ( la Phoro- nide). Des récits postérieurs les présentent comme nourriciers ou gardiens de Jupiter, que Rhée leur aurait confié : parmi eux figure l'Hercule idéen, et leur séjour est en Crète. Cette fable , qui fitplus tard identifier les Dac- tyles avec les pénates romains, n'est cepen- dant nullement conforme aux croyances pri- mordiales , pas plus que leur prétendu séjour en Samothrace, où ils se familiarisèrent, dit-on, avec les cérémonies de l'art magique et des mystères religieux. DansArnobe, Orphée est leur élève. Dans Apollonius, c'està Cypre et non sur l'Ida qu'ils découvrent le fer , tandis qu'un passage de Diodore les fait partir de Phrygie sous la conduite de Mygdon ou Minos , aborder en Crète, et y enseigner aux habitants l'usage du feu et l'emploi des métaux. — Quoiqu'il en soit de ces traditions multiples, les Dactyles, d'abord simples génies de la métallurgie, pas- sèrent ensuite pour d'habiles artistes, pour des civilisateurs, auxquels la Grèce dut la mu- sique cadencée et l'arithmétique ; on dit même les lettres de l'alphabet : Dactyli inventores Utterarum et numerorum (Isidore Sevil.). Leurs connaissances embrassaient l'art mys- térieux de la magie , et leur valurent le nom de Goètes, enchanteurs; c'était aux Dactyles qu'on attribuait la .découverte des formules d'incantation usitées à -Éphèse. Les uns pré- sidaient aux sorts, d'autres à la cessation des maléfices. Quant au nombre des Dacty- les, les auteurs le rapportent d'une manière très-différente. Ils sont d'abord trois : Cel- mis, Damnaméneus, Acmon ( la Phoronide ). On les regarde ensuite comme étant au nom- bre de cinq, ou, avec le dédoublement, cinq dieux et cinq déesses , auxquels on ajoute Scy- thés , le Phrygien , qui découvrit le moyen de fondre le fer (St. Clément , Stromates); Hercule (Strabon); ûelas (Eusèbe); Titias , le principal Dactyle, et Cylleuos, le compagnon de la grande mère des dieux ( Apollonius). Ils apparaissent enfin au nombre de cinquante-deux ou cent , peut-être en nombre égal à celui des villes de la Crète. Quant aux Dactyles prétendus mentionnés par une tradition locale comme pa- rastates d'Hercule, ils n'appartiennent en rien aux génies phrygiens. Il suffit de jeter un coup d'œil sur leurs noms, Peonœus (paian), Épimè- des (Épimedomai), Iasios (iasthai), et Acesidas (akeomai), pour voir qu'ils ont trait à l'art de guérir et désignent de simples héros curateurs, confondus à plaisir avec les personnages des traditions phrygiennes. Nous avons parlé plus haut du rapport évidemment adventice des Dactyles avec Jupiter. dactyliomantie. Divination par le moyen de quelques anneaux fondus sous l'as- pect de certaines constellations, et auxquels étaient attachés quelques charmes ou carac- tères magiques. dadaiv. La grande divinité de la tribu ir- landaise des Tuatha-Dadan. dadouchos. Porte-flambeaux. Surnom de Diane et de la Lune, dans les Orphiques. dagadharath. C'est-â-dire gandharva du char brûlé. L'un des chefs des Gandarvas ; reçut ce surnom, parce que Hardjouna mit un jour le feu à son char, et le força de prendre la fuite. 121 DAT DAM i>agebog. Dieu slave honore à Kiew. On croit qu'il présidait aux richesses. dagoîv. Divinité phénicienne, regardée comme un des symboles de la fécondité. Dagon passait, en Syrie, pour avoir enseigné aux hommes l'usage de la charrue. Sa statue , qui avait par le haut la forme humaine, et dont la partie inférieure s'arrondissait en queue de poisson , était surtout honorée à Azoth en Phénicie. dagoux. Dieu pégouan , le créateur des mondes ; il recomposera un nouvel univers quand Kiakiak aura détruit celui-ci. L'entrée de son temple, situé sur une cime extrême- ment élevée , n'est permise qu'aux bonzes. dagour. Le jour , fils de Nott ( la nuit ) et de Dellingour (le crépuscule ) dans la mytho- logie Scandinave. Il parcourt les cieux sur son coursier Skinfaxe (crinière lumineuse), dont la crinière projette dans l'espace des rayons lumineux. dagoutans. Génies secondaires de la my- thologie chingulaise; sont honorés par les Jaddèles dans des maisons nommées Jaccos, lesquelles sont bâties aux dépens des dévots qui invoquent les Dagoutans. daiïak ou zohak. Célèbre héros ahriroa- nique tué par Féridoun. dahmaiV. Ized, qui conduit au ciel les âmes des justes. C'est à lui qu'on doit adresser des prières pour l'âme de ses parents. Le nombre en est fixé, depuis trente jusqu'à cinq, selon la proximité de la parenté. daïboth. Divinité des Japonais, adorée dans une vaste pagode peinte en rouge et sou- tenue par des piliers de bois bruts. Elle est représentée assise sur un autel, sous les traits et avec le sein d'une femme. Ses cheveux sont crépus comme ceux des nègres, et entourés d'un nimbe d'or que surmonte une flamme. Peut-être n'est-ce qu'une effigie de Boud- dha. daikokou. Dieu du bonheur et de la ri- chesse dans la mythologie japonaise. Il est in- voqué surtout par les artisans, et représenté tenant en main un marteau dont chaque coup suffit pour remplir d'argent, de riz, etc., un sac placé auprès de lui. dai mo ko GHïi. Dieu japonais, en l'hon- neur duquel on fait une procession magnifique au mois de juillet. dai jviz no rai. Dieu soleil du Japon. On voit son image au fond de la célèbre caverne dite Avanomatta, côte du ciel. D.VIW, DNALINN, DOUNE1R , DOURA- thror. Noms Scandinaves des quatre daims qui s'ébattent autour du frêne primordial Igg- drasils. daiphro\. r. /Egyptide tué par Scœa. — 2. .Egyptide tué par Adiante. daira. La Savante. Divinité des mystères d'Éleusis. On la fait fille de l'Océan et de Mer- cure, et mère d'Éleusis , ou sreur duiStyx. D'autres la confondent avec Vénus, Cérès, Junon ou Proserpine. daïri. Grand pontife ou empereur spirituel du Japon. Dans l'origine, les Dairis réunis- saient les deux pouvoirs, spirituel et tempo- rel; ils étaient à la fois généraux d'armée et grand-prêtres, législateurs et patriarches; mais vers la fin du douzième siècle, les chefs de leur milice commencèrent à les déposséder de l'autorité réelle, à les séquestrer de toute af- faire politique, de toute influence executive, en leur laissant cependant une prééminence ostensible. Depuis, les Dairis, qui sont encore nominalement les souverains du Japon , n'ont plus été que des mannequins revêtus d'une valeur de convention. Le Daïri réside à Méaco;il jouit de revenus immenses, et a douze femmes légitimes. Regardé comme l'o- racle de la religion, on le vénère comme un Dieu, et on exécute ses moindres volontés, lorsqu'il ne cherche pas à empiéter sur l'au- torité du Koubo. DAiTCHiNG. Dieu de la guerre chez les Mongols. daitzas. Génies malfaisants, qui sont, pour la plupart., fils de Diti et de Kaciapa. Les Dévas leur font une guerre continuelle. DAE.CHA. Fils aîné de Brahmâ, qui le fit sor- tir de son orteil. Les Védas le regardent comme un des Pradjapatis. Il eut de sa femme Birini cinquante filles ; l'une d'elles, Saté, qu'il avait mariée à Siva , n'ayant pas été invitée au grand sacrifice par Dakcha, se tua. Cette mort appela sur la tête de son père la vengeance de Siva; s'arrachant deux cheveux du front, le dieu les change en géants qui renversent le sacrifice, et détruisent la race entière du fils de Brahraa. Suivant une autre tradition, c'est Virabhadra qui tua Dakcha ; mais Brahmâ ob- tint la résurrection de son fils. — Les Indiens regardent Dakcha comme l'auteur du premier système astronomique, et lui attribuent la combinaison de l'année lunaire et du système planétaire. darchi.va. Fille de Dakcha. dalaceivga. Radjah de la race lunaire , fils de Seitrouvaça ; eut cent fils, dont l'aîné porta le nom de Vidikotra. DAL AÏ-LAMA. Voy. LAMA. damagetès. Roi d'Ialyssus, qui, sur l'ordre d'un oracle, épousa la dernière des filles d'A- ristomène. damalmésès. Pêcheur de la ville d'Éré- trie.qui retira de la mer, quelques années après le siège de Troie, l'omoplate de Pélops, perdue dans un naufrage. Cet os devait con- jurer la peste qui désolait l'Élide ; Damalménès l'apporta à Élée, et reçut une riche récom- pense. damascos. Arcadien, fils de Mercure et de la nymphe Alimède; fonda la ville de Damas en Syrie. Suivant d'autres , ce fut un person- nage qui fut écorché par Bacchus pour avoir abattu les vignes plantées par ce dieu. damasichthox. i. Un des fils d'Amphion et de Niobé. — 2. Fils de Codrus. DAMASios. Troyen, tué par Polypète. DAN damasippos. Fils d'Icarios, et frère de Pé- nélope. damasistratos. Roi de Platée, qui fit ensevelir Laïus et son cocher, tués par OEdipe. damastÈs. Nom d'un fameux brigand, plus connu sous le nom de Procruste. {Voy. ce mot.) Il fut tué par Thésée. damastor. Un des géants. Dans la lutte contre les dieux, il leur lança, au lieu d'un rocher, un autre géant appelé Pallas , qui était resté pétrifié à l'aspect de la tète de Méduse , que Minerve portait sur la poitrine. damastoridès. Nom patronymique i. du Troyen Tlépolème , fils de Damastor; il fut tué par Patrocle : — 2. d'Agélaos, l'un des préten- dants de Pénélope. DAMiA.Divinilé mystérieuse, adorée àiEgine, à Épidaure , à Trézène , et qui paraît se confon- dre avec Gérés et Demo. Du moins Hérodote nous apprend que c'était une des déesses qui présidaient à la fructification et à la produc- tion : de même, à Trézène et à Épidaure, les cérémonies de son culte avaient le caractère agricole. Festus parle encore d'une fête ( da~ mium) en l'honneur de la bonne déesse, qu'on appelait aussi Damia : les femmes seules pouvaient y assister. damithalès. Grec qui donna i'hospita- . lité à Cérès. damn amène US. i. Nom mystique du so- leil, dans les formules théologiques de l'école d'Héraclite. — 2. Nom d'un Dactyle idéen, dont les compagnons sont Acmon et Celmis. damno, fille de Bélus , épousa Agénor, qui la rendit mère de Phœnix , d'Isœe et de Mélie. damocratès. Grecqui reçut les honneurs héroïques. damodara. Surnom de Vichnou ; lui vient de ce que Tambouza lui imprima sur le corps la marque de son pied. damojVÉ. Danaïde, femme d'Amyntor. damtchouk. Cheval vert, qui sert de mon- ture à Maidari, dans la mythologie lamaïque. Il figure dans les temples, sous une forme hiéroglyphique , parmi les Dolon-Erdéni {Sept bijoux.) damysos. Le plus agile des géants. Son cal- canéum, retrouvé par Chïron, et adapté au pied d'Achille, communiqua au héros la fa- culté de son premier possesseur. danaé. Fille d'Acrisius, roid'Argos, etd'Eu- rydicé. Son père, menacé par un oracle de mourir de la main de son petit-fils , si Danaé venait à être mère , enferma sa fille dans une tour d'airain. M'ais Jupiter, dit la fable , s'é- tant changé en pluie d'or, pénétra jusque chez- elle, et lui donna un fils nommé Persée. Aerisius fit enfermer la mère et l'enfant dans un cof- fre, et les fit jeter dans la mer; mais ils fu- rent portés heureusement jusque dans l'île de Sériphe,où ils furent accueillis par Dictys , qui les mena chez son frère , le roi Polydectès. Celui-ci, ne pouvant parvenir à inspirer de DAN l'amour à Danaé , et n'osant lui faire violence à cause de son fils Persée , qui était devenu grand, envoya ce dernier chez les Gorgones avec la mission périlleuse d'aller conquérir la tête de Méduse. Voy. Persée. Plus tard, Da- naé se rendit avec son fils et Andromède à Argos. danaéïus. Nom patronymique des des- cendants de Danaé, particulièrement de Persée. danaïdes. Nom patronymique des cinquan- te filles de Danaiis. Obéissant à l'ordre de leur père , qui leur avait donné des poignards pour tuer leurs fiancés, elles exécutèrent toutes ce massacre , la nuit des noces , excepté Hyperranestre, fiancée de Lyncée, et, suivant quelques auteurs, Amymoné et Bébrycé, qui firent échapper leurs époux. Hypermnestre futjlraduite devant un tribunal pour être punie de sa désobéissance aux ordres de son père ; mais, déclarée innocente par le peuple, elle fut rendue à Lyncée. Par l'ordre de Jupiter, les Danaïdes furent purifiées par Mercure et Minerve du meurtre qu'elles avaient commis. Danaiis les promit alors à ceux qui triomphe- raient dans les jeux gymniques , auxquels il in- vita la jeunesse d'Argos , de sorte que celui qui aurait vaincu le premier pourrait choisir parmi ses filles, et ainsi de suite, dans le même ordre. Il dispensa les futurs des pré- sents que , selon l'usage , le gendre devait of- frir à son beau-père. Automaté et Scée échu- rent aux fils d'Achœus. Les Danaïdes furent tuées, ainsi que leur père, par Lyncée (Schol. Eurip. Hec. ). — Suivant le mythe rapporté par Apollodore, les Danaïdes étant purifiées de leur crime devaient être exemptes désor- mais de toute punition ; mais la fable ordi- naire les représente comme condamnées dans les enfers à remplir éternellement un tonneau sans fond. On leur rendait des non-, neurs divins à Argos, où on leur avait con- sacré quatre puits, dont elles avaient pourvu cette ville. — Suivant Hérodote, elles avaient transporté les mystères de Cérès Thesmo- phore d'Égypte dans le Péloponnèse, où elles les avaient enseignés aux femmes des Pélasges. Elles portaient aussi le nom de Bêlides , de leur grand-père Bélos. Les anciens se ser- vaient proverbialement des mots , « filles de Danaùs, » pour exprimer de nombreux des- cendants du sexe féminin. — Voici la liste des Danaïdes et des Égyptides leurs époux. Elle présente quelques variantes, que nous ne mentionnerons pas ici. Danaïdes. Égyptides. Actaîa. Périphas. Adiante. Daïphron. Adyté. ' Ménélas. Agavé. Lycus. Amymoné . Encelade. Anaxibié. Archélaùs. Astéria. Chète. Autolée. Cissée. Automaté. Busiris. ' 11. i26 DAN Autonoe. Brycé. Callidie. Callice. Cëléno. Cercestis. Chrysippe. Cléodore. Cléopatre. enté. Dioxippe. Electre. Ératé. Eurydice. Evippé. Evippé. Glaucé. Glaucippc. Gorgé. Gorgophone.- Hippodamie. Hippodamic. Hippodice. Hippoméduse. Hypérie. Hypermnestre. Iphiraéduse. Mnestra. Néso. Ocypète. Oemé. Pharté. Pilargé. Pircé. Podarcé. Rbodé. Rhodie. Scée. Sthénélée. Stygné. Théano. Enryloque. Chthonius. Pandion. Lyncëe. Hyperbius. Dorion. Chrysippe. Lixus. Agénor. Clitus. Egyptus. Péristhène. Broraius. Dryas. Argius. Irabros. Alus. Potaraon. Hippothoùs. Protée. Ister. Diagorite. Idas. A le mé non. Hippocorysle. Lyncée. Euchénor Agius. Mélaque. Lampus. Arbèle. Eurydamas. Jdruon. Agaptolème. OÈnée. Hippolyte. Chalcédon. Daïphron. Sthénélus. Polyctor. Pliantes. daaaïdès. i. Descendant de Danaiïs. — 2. Descendant de Danaé , Persëe. dan aï s. Nymphe, que Pélops rendit mère de Chrysippe. daxakè. Nom de l'obole que les âmes pavaient à Caron, pour pris de leur passage aux enfers. On la plaçait dans la bouche des morts. DANA Y S ( da.ka.os). Fils de Bélus et d'An- chinoé, petit-fils de Neptune et de Libye, frère d'JEgyptus. Il fut père de cinquante filles, et représente la race achéenne. Suivant la tradition générale, il était né à Chemmis. dans la Haute-Egypte , d'où il se rendit avec Lyn- cée en Grèce (Hérodote). Le premier, il cons- truisit un vaisseau à cinquante rames, sur le- quel il s'enfuit avec ses cinquante filles, qu'il avait eues de plusieurs femmes, soit pour échapper aux. troubles excités par les cin- quante fils de son frère ^Egyptus, soit pour obéir à un oracle. Il arriva d'abord à Rhodes, où il consacra une statue à Minerve Lindie , et aborda ensuite sur les côtes du Péloponnèse, près de Lerne , à l'endroit qui depuis porta le DAN nom d'Apobalhmoi , Débarcadère. Il récom- pensa de son accueil hospitalier Gélanor, roi d'Argos, de la famille des Inachides et fils de Stbénélaos, en lui disputant le trône. Après de longues querelles, le peuple fixa la décision définitive de cette question à une cer- taine époque. Le matin du jour designé pour le jugement, un loup s'élança au milieu d'un troupeau de bœufs qui paissaient près de la ville, lutta avec un taureau, et l'abattit. Le peuple interpréta cet événement comme un augure favorable à la cause de Danaùs, et le choisit pour son roi. Celui-ci érigea en recon- naissance un temple à Apollon Lycios. — Sui- vant une autre fable, Neptune, irrité contre le dieu-fleuve Hidasos, qui avait rendu un juge- ment favorable à Minerve , lorsque le dieu de la mer lui disputait la fondation d'Athènes, avait frappé le sol de stérilité ; Danaiift envoya sa fille Amymoné pour chercher de l'eau : celle- citrouva une fontaine, qui disparut lorsqu'elle s'en approcha. Son père consulta l'oracle , et reçut l'ordre de s'arrêter à l'endroit où il trou- verait un taureau et un loup luttant ensemble, et d'ériger un temple à Neptune si le taureau était vainqueur, ou à Apollon si le contraire avait lieu. Danaùs, voyant le loup sortir vic- torieux de cette lutte, consacra un temple à Apollon Lycios. Cette lutte du loup et du taureau, a laquelle assistait une jeune fille jetant une pierre contre le taureau, et que, plus tard, ou prit à Argos pour Diane , était représentée en relief sur un piédestal érigé devant ce temple. Le même édifice renfermait des statues de bois (représentant Jupiter et Diane , et le temple de Junon un bouclier sa- cré, tous objets consacrés au culte par Da- naùs. — - Les fils d'JEgyptus cependant avaient suivi leur oncle a Argos, et demandèrent ses filles en mariage , en protestant de leurs sen- timents pacifiques. Danaùs, animé d'un esprit de vengeance contre ceux qui étaient la cause de sa fuite, les leur accorda , et les maria par la voie du sort, excepté Hypermnestre et Gorgophone, pour lesquelles il choisit lui- même Lyncée et Protée; mais la première nuit des noces, tous les fils Égyptides, à l'ex- ception de Lyncée, tombèrent sous le poi- gnard de leurs fiancées. Foy. Danaïdes. — Suivant une tradition rapportée par Servius, Danaùs fut tué par Lyncée. Les Argier.s, appelés dans l'origine Pélasgiotes, prirent ûe lui leur nom de Danaëns ou Danaides. ll bâtit la citadelle d'Argos, et fit connaître aux Grecs l'usage des puits. — On voyait un superbe mausolée de Danaùs au milieu de la place pu- blique d'Argos , et l'on montrait à Delphes sa statue avec celles d'Hypermnestre et de son fiancé. daxava ou daxous. Mauvais génies de la mythologie hindoue, fils de Danaou; firent deux fois la guerre à Indra, et l'entraînèrent hors de sa demeure céleste , mais celui-ci re- couvra sa liberté. Les Danavas sont conti- nuellement en guerre avec les. Déyas. DAPH dakda. i. Radjah de la race solaire , fils de Vaivaçouda ; régnait à Vendiam. — 2. Nom du sceptre avec lequel les Indiens représen- tent la mort. dandavatra. Nom du géant Irounia- Kaciapa , qui fut tué par Vichnou , dans le Krita-îouga ou troisième âge. d\iVDéçoura. Hindou auquel sa piété a valu l'honneur d'être représenté constam- ment à côté de Siva et invoqué conjointement avec lui. daivube (Le). Dieu-fleuve des G êtes, des Thraces et des Daces. Il est représenté sur la colonne trajane et sur des médailles. dao-lo. Le dieu qui protège les voyageurs, selon les Tonkinois. dapalis. Surnom de Jupiter, auquel on icrifiait dans les festins. daphiv^ea. Surnom de Diane à Las en Laconie; il parait qu'elle reçut ce nom de sa statue, faite de bois de laurier (SàçvY]). DAPHA T y£OS. Surnom d'Apollon, à qui le laurier, symbole de la divination , était con- sacré. Il avait sous ce nom un temple dans le bois de Daphné, près d'Antioche. daphné. 1. Oréade ou nymphe de mon- tagne , choisie par la Terre pour présider aux oracles que cette déesse rendait à Delphes, avant qu'Apollon en eût pris possession. — 2. Fille du dieu-fleuve Ladon en Arcadie et de la Terre, ou du Pénée en Thessalie, ou bien de l'Amyclas en Laconie. Poursuivie par Apollon, qui l'aimait à cause de sa beauté, elle allait tomber en son pouvoir, lorsqu'elle implora sa mère, qui ouvrit son sein , et l'y reçut. Pour consoler le dieu, la Terre fit croître un arbre qui porte le nom de la jeune fille, et qui est toujours vert, sans se faner jamais. Apollon se tressa des couronnes de ses branches. Suivant d'autres, Leucip- pos, fils d'OEnomaus, roi de Pise, épris de Daphné, qui fuyait tout commerce avec les hommes, laissa croître ses cheveux , les tressa à la manière des jeunes filles , se déguisa en femme, et se présenta devant Daphné comme sa compagne de chasse et comme fille d'Œ- nomaiis. Sous ce déguisement , il réussit à se faire aimer de Daphné; mais Apollon , jaloux de Leucippos, découvrit à celle-ci le sexe de son amie , lorsqu'elle se baignait avec ses compagnes dans le Ladon, et Leucippos fut tué par les nymphes.— Selon Ovide,Daphné,ne pou- vant plus échapper à Apollon, implora le se- cours des dieux, qui la métamorphosèrent en laurier. — Daphné était honorée à Sparte sous le nom de Pasiphaé, et à Antioche dans des fêtes célèbres par le silence qui y régnait. — 3. Surnom de Manto , fille de Tirésias. daphïvéphories. Fêtes célébrées tous les neuf ans, à Thèbes, en l'honneur d'Apollon. Un des plus beaux jeunes gens de la ville, magnifiquement vêtu, la tête ceinte d'une couronne d'or, portait en pompe un rameau d'olivier, auquel s'entrelaçaient des guirlan- des de lauriers et de fleurs, et qui supportait DAPH 127 plusieurs globes représentant le système cé- leste. Un paranymphc, tenant à la main une baguette ornée, se tenait à côté du Daphné- phore. Suivait un chœur de vierges , qui chan- taient -des hymnes en l'honneur du dieu. Tout le cortège s'avançait , dans une marche so- lennelle, vers le temple d'Apollon, que l'on invoquait sous les noms de Galaxios. et d'is- ménios. Cette fête avait, dit-on, été instituée par Polémète. Voy. ce nom. daphnis. Fils de Mercure et d'une nym- phe, berger et chasseur sicilien, qui apprit de Pan à jouer de la flûte, et inventa la poé- sie pastorale, il était d'une beauté remar- quable. Voici les différents mythes qui se rapportent à ce personnage, dans lequel M. Pa- risot voit un Apollon Nomios très-subalterne et particulier à la Sicile. — a. La nymphe, sa mère, le déposa dans un bois de lauriers, oacpvai ; de là son nom de Daphnis, qu'il reçut, suivant d'autres, à cause de l'amitié d'Apol- lon , auquel le laurier était consacré. 11 fut recueilli et élevé par des nymphes et des bergers. Berger lui-même, il aima de bonne heure la solitude, et faisait paître au pied de l'Etna son troupeau , formé des mêmes bœufs que le troupeau du Soleil. Une nymphe , Eche- naïs , que d'autres nomment Xénée , ou Lycé, ou encore Nomie, devint amoureuse de lui, et lut fit jurer une fidélité éternelle, sous peine de devenir aveugle s'il manquait à sa parole. Enivré par la princesse Chimœra , Daphnis oublia son serment, et fut privé de la vue par la nymphe irritée. On dit encore qu'il fut changé en rocher. Sa fin malheureuse fut l'occasion qui fit naître les premiers chants bucoliques sur la lyre de Stésichore, si. ce- pendant Daphnis n'avait pas lui-même inventé la poésie pastorale , pour charmer Diane dans ses chasses. Frappé de cécité, Daphnis im- plora Mercure, qui le transporta au ciel. A l'endroit où le berger quitta la terre, s'é- leva une fontaine qui prit son nom , et auprès de laquelle les Siciliens instituèrent une fête annuelle. Une autre tradition dit que Daphnis se consola de son infortune en se livrant à la poésie et à la musique ; une chute qu'il fit du haut d'un rocher termina sa vie errante — b. Piplée ou Thalia , amante de Daphnis, lui ayant été ravie par des brigands, le jeune amant se mit à sa recherche, et la re- trouva en Phrygie, mais servant comme es- clave le roi Lytiersès. Il allait périr pour n'a- Toir pu remplir un défi que lui avait porté le monarque, lorsque Hercule survint, qui, tou- ché de pitié, tua Lytiersès, délivra Piplée , et fit présent aux deux amants du palais du sou- verain (Servius). — c. Il paraît que la fable rap- portée par Théocrite dans sa première et sa sep- tième idylle différait de celles que nous avons rapportées plus haut; les allusions que pré- sentent ces deux morceaux ne nous donnent malheureusement pour résultat que des con- jectures. Peut-être pourrait-on rétablir ainsi le cadre de la narration dont le poète n'a livré 128 DAR que des traits épars. Daphnis, tout jeune en- core, devint l'amant d'une nymphe, à laquelle il manqua de fidélité; outré de ses justes re- proches, il résolut de fermer à jamais son ca*ur à l'amour. Vénus et Cupidon, irrités de ce dessein, lui inspirèrent une nouvelle passion pour la maîtresse qu'il avait abandonnée, tandis yu'il lui fut désormais impossible de voir la seconde sans dégoût. Ainsi poursuivi par l'amour de celle qu'il n'aimait plus, trop orgueilleux pour revenir à la première, il vi- vait dans une iutte continuelle. Il tomba peu à peu dans une profonde tristesse, qui touchait tous ceux qui l'entouraient. Vénus, se souve- nant de ses infidélités, de ses défis, de ses jactances, et satisfaite de sa vengeance , se joua de sa douleur ; cependant elle ne voulait que l'humilrer, et lui ramena son amante; mais Daphnis s'obstina dans son orgueil. Il mourut dans un accès de colère contre la déesse. — Virgile , dans la cinquième éclogue , célèbre la personne de César sous le nom my- thologique de Daphnis. daphxom axtie. Divination par le laurier. On en jetait une branche dans le feu : si elle pétillait en brûlant, c'était un heureux pro- nostic ; sinon , le présage était des plus fâ- cheux. daplidicé. L'une des Dariaïdes , suivant Hygin. dardaxéexs, dardamdes. Descen- dants de Dardanus, tels qu'Énée, Ilus. Au pluriel, on l'employait pour Troyens , Ro- mains dardaxus (dardaxos). i. Fils de Jupi- ter et d'Électre, fille d'Atlas, frère d'Iasion ou Iasios, d'Aëtion et d'Harmonie; natif, suivant les uns, d'Arcadie, suivant d'autres, d'Italie , de Crète , ou des environs de Troie. Les Troyens et des Romains rapportaient leur origine à ce personnage fabuleux. Voici les différents mythes qui le concernent : — a. .1 était l'époux de Chrysé, fille de Pallas, et Ar- cadien. Il eut d'elle deux fils , Idaeos et Dimas , qui, ayant régné pendant quelque temps dans le royaume d'Atlas en Arcadie, se séparèrent à la suite d'une famine causée par une inon- dation. Dimas resta en Arcadie, tandis qu'I- dœos et son père se rendirent en Samothrace , où Jasios, père de Dardanus, fut foudroyé pour avoir voulu embrasser Cérès. De Samothrace, où ils fondèrent une colonie, les émigrants, conduits par Dardanus , gagnèrent la Thry- gie, et y fondèrent Troie sur le sol que le roi Teucer leur avait cédé. — Chrysé , épouse de Dardanus, lui avait apporté en dot le Palla- dium et les vases sacrés des grands dieux , dont elle avait appris le culte, et auxquels son époux avait érigé un temple à Samothrace, où il institua leur culte , sans apprendre leurs noms au peuple. Les images de ces divinités parvinrent ensuite en Phrygie avec le chef ar- cadien. D'après Diodore , c'est le culte de. la mère des dieux que Dardanus, Cybèle et Co- rybas apportèrent ensemble de Samothrace DAU en Asie, après que Jasios eut reçu les hon- neurs de l'apothéose. — Ayant consulté l'ora- cle sur l'endroit où il devait fonder Troie, Dardanus reçut pour réponse , que cette ville serait invincible tant que la dot sacrée de sa femme y serait gardée par Minerve. Après sa mort, les Dardanides portèrent le Palladium à Troie. — Dardanus se maria en secondes noces avec Bâtée, fille de Teucer, ou, suivant d'autres, avec Arisbé , de Crète, qui lui donna deux fils, IlusetLrichthonius, et, suivant Apol- lodore, une fille nommé Idœa. — b. Dardanus était fils de Corythos , roi tusque , et originaire de Corythos (Cortone) en Italie ; ou bien fils de Jupiter et de l'épouse de Corythos. La tradi- tion rapporte qu'ayant perdu son casque (y.opu;) dans une bataille où il fut vaincu, il conduisit de nouveau les siens au combat, remporta la victoire, et donna à la ville où il avait perdu son casque le nom de Cory- thos. Son frère et lui, après avoir partagé leurs Pénates, quittèrent l'Étrurie, et se ren- dirent, Dardanus, en Phrygie, et Iasios, en Samothrace. Suivant Virgile, Dardanus fut élevé au rang des dieux. — 2. Père de Zacyn- thos , natif de Psophis. — 3. Fils de Paris et d'Hélène. — 4. Thessalien, qui accompagna à Troie Protésilaos, à qui l'oracle avait prédit la mort s'il se hasardait trop dans le combat. — 5. Troyen, Fils de Bias; fut tué par Achille. darès. i- Troyen , prêtre de Vulcain , père de Phégée et d'Idée. — 2. Phrygien, donné comme guide à Hector d'après l'ordre d'A- pollon , pour empêcher le combat entre le héros troven et Patrocle. Ayant passé à l'en- nemi, il fut tué par Ulysse. — 3. Troyen, compagnon d'hnée ; fut vaincu par Fntelle au combat du ceste, et tué par Turnus. darida. Géant de la mythologie hindoue, défia Itchora au combat, et fut tué par Blia- drakali. d AR3iA>i ada. Roi de la race lunaire, fils de Tchandra ; donna le jour à Ramébada. darmarata. Chanteur divin, qui s'avance au devant du soleil, avec Ravati, le serpent Kambalaçoua, etc., pendant le mois de Magha. darmatouvaça. Fils de Senaga et père de Kandikaïa , de la race lunaire. DARVAXD. V0\j. DEVS. dasaratha. Un des rois de la race so- laire, fils d'Adja et père de Rama. dascylos. Père de Lycos n° 9. dasyllios. Surnom de Bacchus à Mé- gare. dahlias. 1. Surnom de Philomèle, reine de Daulis, métamorphosée en rossignol. — 2. Surnom de Progné, native de Dauiis, daulis. 1. Nymphe, fille du Céphise, donna son nom à la ville de Daulis enPhocide. — 2. La même que Daulias. dauxia, dalxius. Nom patronymique des descendants de Daunus, tels que Turnus et sa sœur Julurne. dauxl'S dalxos\ i. Arcadien, fils de f.y- caon , frère de Iapyx et de Peucétios. Ces DAU trois frères vinrent, à la tète des lllyriens et des Messapiens, s'établir sur la côte orientale d'Italie, expulsèrent les Ausones, et parta- gèrent cette terre en trois parties, qui re- çurent leurs noms. Les trois tribus étaient connues sous le nom général de Iapyges. — 2. Fils de Pilumnus et de Danaé, époux de Vé- nilie, père ou aïeul de Turnus. Son épée était l'œuvre de Vulcain. — 3. Roi apulien; forcé de quitter sa patrie, l'illyrie, il vint s'établir dans l'Apulie, à une partie de laquelle il laissa son nom. Il accueillit avec hospitalité Diomède, et lui donna en mariage sa fille Évippé. dauphin, i. Poisson de mer, qui joue un grand rôle dans la mythologie ancienne. Sui- vant la tradition, il est l'ami de l'homme; aussi apparait-il aux marins à l'approche de la tempête. Ceux qui lui ont rendu quelque service ne le trouvent jamais ingrat. — L'/Eo- lien Enalos, qui avait conçu une violente pas- sion pour la fîlle>de Phineus ou Smintheus, ayant appris de l'oracle que les Penthilides avaient précipité son amante dans la mer, se jeta également .dans les ondes; mais un dau- phin le porta sain et sauf dans l'île de Lesbos. — Cœranos, de Paros ou de Milet, ayant un jour acheté et mis en liberté des dauphins qu'on avait pris et qu'on allait tuer, un de ces dauphins lui sauva la vie lorsque le vaisseau sur lequel il se trouva fit naufrage , tandis que tous ses compagnons périrent. — L'antiquité nous rapporte beaucoup d'autres traits dans lesquels le dauphin est représenté comme ai- mant principalement les jeunes gens. Un de ces animaux ayant sauvé Télémaque , encore en- fant, qui était tombé dans la mer, son père Ulysse porta depuis l'image d'un dauphin sur son anneau. Pausanias nous rapporte avoir vu de ses propres yeux le trait suivant : Un dau- phin qu'un jeune homme avait guéri d'une blessure , distinguait sa voix entre toutes les autres, s'approchait quand il l'appelait, et le portait sur son dos toutes les fois que son sau- veur le désirait. — Le dauphin , disent les tra- ditions populaires de l'antiquité, aime la mu- sique et les poètes, comme nous le prouve la fabled'Orion.Plutarque en rapporte une autre moins connue , sur la mort d'Hésiode : le poète ayant été assassiné par des brigands, des dau- phins portèrent son corps à Rhion. — Les anciens représentaient le dauphin comme le symbole d'une mer calme et surtout de la Méditerranée , d'une expédition heureuse, et de la Thalassocratie , ou puissance mari- time. On le trouve aussi comme attribut des divinités nées de la mer, ou qui régnent sur cet élément, comme de Vénus, de Téthys, de Né- rée, de Protée, de Palémon, et surtout de Nep- tune, dont il est aussi le messager.Chez les Égyp : tiens , le dauphin était un des attributs du Nil. Quant aux traditions des anciens sur les com- bats entre les crocodiles et les dauphins, ceci paraît être basé sur des observations que la science moderne a constatées ; car aujourd'hui encore, dans les grands fleuves de l'Améri- DEC 129 que méridionale le marsouin (espèce de dau- phin) est l'ennemi acharné du crocodile, dont il triomphe presque toujours; et comme cet animal ne fait aucun mal à l'homme, les habi- tants de ces pays descendent sans crainte dans les fleuves, partout où il se montre. Ceci peut nous expliquer pourquoi les anciens considé- raient le dauphin comme l'ami de l'homme. — Les poètes font plusieurs fois mention d'hom- mes et même d'objets inanimés métamorpho- sés par les dieux en dauphins. — 2. Nom d'une constellation placée près de la voie Lactée. Selon les uns, c'est le dauphin qui amena Amphitrite à Neptune , ou bien un des Tyrrhé- niens métamorphosés en dauphins par Bac- chus; selon d'autres, c'est le dauphin qui sauva Arion , ou enfin cet animal a été mis au nombre des astres en l'honneur d'Apollon, dont il était le poisson favori. DAUQUE (daucus). Père de Laride et Tym- ber, chefs latins qui furent tués par Pallas. DCHEMCHID OU DJEMCHID. Roi lUVtholO- gique de l'Iran, fils de Vivengham, et descen- dant de Houchengh. Chargé par Ormuzd de veiller sur les hommes , il consentit à accepter ce pouvoir souverain à condition que ses sujets n'auraient à supporter ni les intempéries des saisons ni les infirmités attachées à la nature humaine. Les Iraniens vécurent dans cet heu- reux état pendant six siècles, temps de la du- rée du règne de leur souverain, qui reçut d'Or- muzd une épée d'or pour tracer les limites des divers pays : les excursions qu'il fit vers le Sud lui firent découvrir neuf cents contrées qu'il remplit d'arbres, d'animaux, et d'hommes tirés de l'Iran. Il forma les nouveaux colons aux arts agricoles. On voit aussi Djemchid lutter avec les devs et les chasser de leur de- meure terrestre. — Aujourd'hui encore, les ruines de Persépolis portent, outre le nom vul- gaire de Tchehel-minar, celui de Takhli- Djemchid (palais de Djemchid). deba-branta. Un des trois frères, descen- dant de Sacimenta, fils de Sitrata et de la raceide Iadaver. débéranchi. Une des neuf épouses de Vaçoudéva , dont elle eut Kédan. décans (Les). Dieux secondaires égyptiens, qui, au nombre de trente-six, présidaient cha- cun à un tiers de signe zodiacal. Ils se mon- trent dans les zodiaques, disposés par groupes de trois, et placés au-dessus de chacun des douze grands dieux. Très-puissants pour le bien comme pour le mal, les Décans étaient surtout les génies tutélaires de l'horoscope. Voici la liste des Décans , selon Gorres : Sou- cho, Pléchout, Chontaré, Stochnéné, Sesmé, Siémé, Réuo, Sesmé, Chommé , Smat , Sro , Isro , Ptiau . Aseu, Ptebiou , Abiou , Chontaré , Ptibiou, Chontaré, Chontacré, Seket,Chous, Ero, Rembomare, Théosolk, Ouéré, Phuor, Sothis, Sith, Chumis, Charchumis, Hépé, Phupé, Tomi, Ouestucati, Aphoso. décatéphoros. Surnom sous lequel les habitants de M égare consacraient à Apollon 130 DÉD les 'jimes du butin. Pausanias remarque que le*s statues d'Apollon Pythien et d'Apollon Décatéphoros avaient beaucoup de ressem- blance avec les images ciselées des Égyptiens. décéartus. Fil* de Lycaon. décélos apprit aux Dioscures qu'Hé- lène avait été transportée à Aphidnes par Thésée. décennales. Fêtes romaines instituées par Auguste, célébrées par ses successeurs, chaque dixième année de leur règne, et ac- compagnées de sacrifices , de jeux , de larges- ses faites au peuple , etc. décima. Camena, ou Parque romaine , dont la fonction était de préserver le fœtus de tout accident pendant les neuf mois de la gesta- tion. dédale (daidalos). L'artiste. Nom d'une série de familles d'artistes qui vécurent particulièrement à Athènes et en Crète. Les premiers ils donnèrent de la vie et du mou- vement aux statues, qui, avant eux, lorsque l'art était encore dans l'enfance, n'offraient que des masses inertes, et ressemblaient à des momies. Les ouvrages qu'ils léguèrent à la postérité étaient tous exécutés en bois , ex- cepté le chœur dansant d'Ariadne à Cnosse , qui était en marbre blanc. La tradition a ras- semblé sur un seul individu les travaux et les aventures de ces différents personnages. — Ce Dédale était, suivant les uns , fils de Métion, petit-fils d'Eupalamos et arrière-pe- tit-fils d : Érechthée ; suivant d'autres, fils de Palamaon ou d'Eupalamos, et petit-fils de Mé- tion et d'Alcippé. Il était né à Athènes, et fut contemporain de Thésée. C'est lui qui détacha les bras et les jambes du corps de la statue, et qui marqua les yeux. Quelque grossiers que fussent ces premiers essais, ils suffirent aux yeux d'un peuple ignorant, pour faire attri- buer à Dédade l'invention d'automates , ou statues animées qui voyaient et marchaient. Platon s'est moqué, avec raison de cette fable ridicule. On attribuait encore à Dédale l'in- vention de la hache, de la scie, du niveau, des vergues, des pliants à l'usage des femmes qui célébraient les Panathénées. De ses trois fils Scyllis, Dipamos et Icare, le dernier se distingua en inventant les voiles. Enfin, son neveu Perdix, appelé aussi Talos, Calos, et Circinus, mit le premier en usage le tour et le compas. — Jaloux de la célébrité de son neveu, Dédale le tua, et alla chercher un asile auprès de Minos, roi de Crète, pour lequel il construisit le prétendu labyrinthe, qui n'a ja- mais existé que dans la fable. IJ servit aussi les amours de Pasiphaé , et ce fut par son con- seil qu'Ariadne remit à Thésée le fil indica- teur, auquel le héros dut son salut. Minos, furieux de cette trahison , fit enfermer Dédale et son ûls dans le labyrinthe ; mais tous deux s'échappèrent au moyen d'ailes construites par l'artiste grec, qui perdit son fils dans sa périlleuse excursion au-dessus des mers Voy. Icare. Arrivé à Cumes, où il consacra ses DÉD ailes dans un temple qu'il dédia à Apollon, il gagna ensuite Caraicos ou Inycon en Sicile Cocalos, qui était roi de ce pays, n'écouta nul lement les réclamations de Minos ; il lit même étouffer ce prince dans un bain, pour sauver le célèbre architecte auquel la Sicile dut plus tard de superbes constructions. Suivant d'au- tres , Minos fut tué par les filles de Cocalos , qui aimaient Dédale». Celui-ci se rendit en- suite en Sardaigne, et y éleva de grands mo- numents par l'ordre dTolaiis.— Une autre tra- dition nous montre Dédale construisant des navires à voile pour s'échapper de Crète. Icare, pilote inhabile, périt dans les flots, et son cadavre est jeté sur une île de la mer Samienne, Doliché, où Hercule le trouve et l'ensevelit. Le père, reconnaissant, érigea une statue au dieu, à Thèbes, ou, suivant Apol- lodore, à Pise. Le même auteur ajoute que cette statue était d'une ressemblance si frap- pante, qu'Hercule la prenant, dans l'obscurité de la nuit, pour un autre lui-même, la brisa d'un coup de pierre. — Suivant Hygin, Dédale avait suivi Thésée à Athènes. D'autres tradi- tions citées par Diodore, et qu'on ne saurait classer chronologiquement dans la vie de l'artiste , le font figurer dans les mythes égyp- tiens : c'est d'après des types égyptiaques que Dédale construit le labyrinthe de Crète et perfectionne l'art plastique , c'est lui- même qui élève le magnifique portique du temple de Vulcain à Memphis, et les Égyp- tiens, reconnaissants, lui érigent un temple auprès de cette ville. Eustathe fait périr Dé- dale en Sicile, de la main des filles de Coca- los. — Les anciens attribuaient a Dédale : les statues d'Hercule à Thèbes, a Corinthe; sur la frontière des Mégalopolitains , et des Messéniens en Arcadie ; la statue de Tro- phonius chez les Lébadéens; de Britomartis, à Olus; de Minerve, à Cnosse; de Vénus, à Délos; de Diane, à Monogissa en Carie. Homère parle déjà du célèbre chœur dansant d'Ariadne, exécuté en marbre blanc, et re- gardé comme l'œuvre de Dédale; mais il est peu probable que ce groupe en relief date d'une époque si reculée. Quoi qu'il en soit, tous ces monuments de l'art ont nécessaire- ment dû porter un caractère particulier qui faisait distinguer les véritables ouvrages du célèbre statuaire de ceux qui lui étaient faus- sement attribués. « Bien que les créations de « cet artiste ne soient pas encore d'un goût « exquis, dit Pausanias, on ne peut cepen- « dant y méconnaître une inspiration di- » vine, » dédale (daedalé). Mère de Métis , nour- rice de Minerve. dédalies. i. Fête que les Platéens célé- braient tous les ans depuis leur retour dans leur patrie. — 2. Autre à Alalcomène, où était le bois le plus considérable de la Béotie. — 3. Autre en mémoire de la réconciliation de Jupiter avec Junon. dédaliox. Fils de Lucifer, frère de Céyx, BÉI et père de Chioné , fut si affligé de la mort de sa fille, que dû désespoir il se précipita du sommet du Parnasse. Apollon le changea en épervier. déditchia. Fils du Pradjapati Adarva et de Santi. défensor. Hercule à Rome. déicoon. i. Fils d'Hercule et de Mégare. — 2. Prince troyen, ami d'Énée, tué par Aga- memnon. déid amie (déidaméia).i. Fille de Belléro- phon, épouse d'Évandre, et mère de Sarpédon. Homère la nomme Laodamie. Voij. ce mot. — 2. Épouse de Pirithous, appelée aussi Hip- podamie. — 3. Fille de Lycomède, roi de Scy- ros; fut aimée d'Achille tandis qu'il était ca- ché à Scyros sous des habits de femme. Elle en eut Pyrrhus ou Néoptolème et Oniros. déïléoim. Frère d'Autolycus n° 3. déilochos. Fils d'Hercule et de Mégare. DÉIMA, DEIMOS. VOIJ. PEUR. déimachos. r. Père d'Autolycus, de Déi- léon et de Phlogius , partit de Thessalie avec Hercule, et l'accompagna à son expédition contre les Amazones. Il inspira de l'amour à Glaucia, fille duScamandre, et en eut un fils et trois filles, honorées longtemps sous le titre des trois vierges. — 2. Fils de Nélée et de Chloris, tué par Neptune. DÉiMAS.Fils de Dardanus et de Chrysé, qui, lors de l'émigration des Dardanides, resta en Arcadie avec une partie de la population. déiivomé. Captive troyenne peinte dans le temple de Delphes. DÉioiv. r. Fils d'Hercule et de Mégare. — 2. Fils d'iEolus et d'Énarète, roi de Phocide. Il épousa Diomédé, et eut d'elle Astéropée, yEnetos, Actor , Phylacos et Céphale. Après la mort de son frère Salmonée , il reçut chez lui la fille de celui-ci, et la donna pour épouse à Crétheus. Il était aussi appelé Déioneus. déionÉ. 1. Nom patronymique de Proser- pine, fille de Déo ou Cérès. — 2. Amante d'A- pollon, mère de Milet. déioneus. 1. Père de Dia, épouse d'Ixion. Voulant arracher de force à son gendre fu- tur les présents de noces, celui-ci l'attira dans sa maison , et le jeta dans une fosse remplie de charbons ardents , où il périt. *— 2. Fils d'Eurytus d'OEchalie , que Thésée maria à Pé- rigyné , bile du brigand Sinnis. déiojXIdès. 1. Nom patronymique de Mi- let, fils de Déioné. — 2, De Céphale, fils de Déïon. déiopé. Fille de Triptolème, mère d'Eu- molpe ; suivant d'autres, mère de Triptolème. DÉ1OPÉA4 Nymphe de Lydie, remarquable par sa beauté, de la suite de Junon. Cette déesse la promit à TEole s'il consentait à sus- citer une tempête contre la flotte d'Énée au moment où il allait toucher le rivage de l'I- talie. déiopitÈS. Fils de Priam, tué par Ulysse. DÉIPHOBE (DÉIPHOBOS). I. Fils d'HippO- lytes d'Aroyclée; purifia Hercule du meurtre BEI 131 d'Iphitus. — 2. Fils de Priam et d'Hëcube, ami d'Énée; l'un des plus vaillants héros troyens. Ce fut lui qui tira l'épée contre Paris, lorsque celui-ci, sans être connu de ses frères, leur demanda son taureau favori, après les avoir tous vaincus dans le combat du ceste. Il se signala dans la guerre de Troie, où il con- duisait avec Hélénus et Asius la troisième lé- gion des Troyens. Pour venger la mort d'A- sius, il attaqua Idoménée; mais au lieu de celui-ci, il tua Hypsenor; Idoménée lui en- voya un défi, et Déiphobe appela Énée à son secours, Ayant tué Ascalaphe, fils de Mars, il allait lui arracher son casque, lorsqu'il fut blessé par Mérion, et sauvé par son frère Politès. Minerve parut sous la figure de Déi- phobe dans le combat d'Achille et d'Hector. Selon Hygin , lui et Paris tuèrent Achille. Suivant une tradition postérieure à Homère, il devint, après la mort de Paris, l'époux d'Hé- lène; aussi fut-il l'objet particulier de la haine des Grecs. Bientôt après la prise de Troie, sa maison fut envahie et réduite en cendres par Ulysse et Ménéias. Quelques mythologues disent qu'il fut poignardé par Hélène; sui- vant d'autres, il périt en combattant Pala- mède, ou fut tué et horriblement mutilé par Ménéias. Énée lui érigea un monument sur le cap Rbaetée. Suivant d'autres, son corps, privé de sépulture , fut changé en une herbe qui était regardée comme salutaire contre l'hypocondrie. Sa statue , ouvrage de Lycios, et dédiée par les Apolloniates, se troirvait à Olympie, en face de celle d'Ajax , fils de Téla- mon. déiphobe. Sibylle de Cumes, fille de Glau- cus, et prêtresse d'Apollon et d'Hécate. Apol- lon, amoureux d'elle, offrit de lui accorder ce qu'elle souhaiterait : elle demanda de vivre autant d'années qu'elle tenait dans la main de grains de sable qu'elle venait de ramasser, mais oublia malheureusement de demander en même temps de pouvoir conserver toute la fraîcheur de la jeunesse. Sa vie, qui devait être de mille ans, s'éteignit donc peu à peu, et lui devint odieuse; Déiphobé finit par n'ê- tre plus qu'une voix à peine articulée dans un corps effrayant de maigreur. Ce fut elle qui guida Énée dans sa descente aux enfers. Elle avait alors sept cents ans. Les Romains élevèrent un temple à cette sibylle dans le lieu même où elle avait rendu ses oracles , et l'honorèrent comme une divinité. déiphontès. Fils d'Antimaque, époux d'Hyrnétho, et père d'Antiménès, de Xan- thippos j d'Argios et d'Orsobie. Lorsque Té- ménos périt assassiné par ses fils, ce fut son gendre Déiphontès qui lui succéda sur le trône d'Argos. Suivant Pausanias , ce fut Kéisos, fils aîné de Téménos , qui prit la place de son père; Déiphontès, fuyant devant ses beaux-frères,se rendit à Épidaure,d'où il chassa le roi Pityreus.Les fils de Téménos,l'y suivirent et lui enlevèrent leur sœur ; Déiphontès les poursuivit, tua Cérynès, l'un des ravisseurs ; T32 DÉJ mais il n'osa pas lancer son javelot contre l'autre, qui tenait sa sœur embrassée. Une lutte s'engagea, dans laquelle Hyrnetho, qui était enceinte, périt des mains de son frère. Celui-ci prit la fuite; Déiphontès porta le corps de sa femme à Épidaure, où il lui érigea un temple. déipylé, ou déiphilé. Fille d'Adraste et d'Amphithée, épouse de Tydée, et mère de Diomède. déipylos. i. Fils de Jason et d'Hypsi- pylc, frère d'Eunœos. — 2. Fils de Polym- ncstor et d'iliona. Voy. Polydore n° 2. — 3. Partisan de Capanée, avec lequel il partit pour la guerre de Troie. déipyros. Héros qui se distingua devant Troie, et qui fut tué par Hélénus. déirdre. Fille de Feidhlim. Un druide ayant prédit à sa naissance qu'elle causerait de grands troubles dans le Connaugbt, Kon- nor, roi d'Ouladh (l'Ulster) la confina dans une tour solitaire, avec le dessein de la pren- dre plus tard pour épouse. Parvenue à l'âge nubile, Déirdre ayant entendu parler de Naois, fils d'Ouisneach, à Leabharcham , une des maîtresses de Connor, et la seule personne avec laquelle elle eût des relations, Déirdre, la plus belle et la plus aimable des jeunes filles du pays, devint amoureuse du jeune héros, qui la tira de sa prison et la con- duisit en Ecosse. Là le roi des Scots s'en- flamma pour elle, et voulut l'enlever; le clan d'Ouisneach , qui avait suivi Naois, la défendit vaillamment; mais, après une longue lutte, il dut se retirer dans une île côtière, d'où son chef envoya demander du secours aux guerriers de l'Ulster. Connor feignit de tout pardonner au ravisseur de Déirdre, et lui accorda des secours; mais en même temps il donna ordre à Éogan de se défaire de Naois, qui périt assassiné. Sa veuve, incon- solable, se donna la mort pour échapper aux poursuites de Connor. DÉJANIRE ( DÉlAlYEIRA et DÉANEIRA ) 1. Fille d'OEnée, roi de Calydon, et d'Althée, ou fille de Bacchus et d'Althée , ou encore de Dexaménos; sœur de Méléagre; elle pleura la mort de son frère; elle et Gorgé durent à la protection de Bacchus de ne pas être, comme leurs sœurs, changées en pintades par Diane irritée. Fiancée à Achélotis, Déjanire ne fut unie à Hercule qu'après un combat dans lequel le héros vainquit le dieu-fleuve; elle eut en- suite à supporter l'insolence de Nessus.qui périt de la main d'Hercule, et remit en mou- rant à la fille d'OEnée une tunique imprégnée de son sang, empoisonné par le contact de la flèche venimeuse. 11 l'assura que son époux lui serait toujours fidèle s'il revêtait ce tissu. Lorsque longtemps après, Hercule revint avec Iole de la conquête d'OEchalie , Déjanire , ja- louse, lui fit remettre la tunique funeste, qui fut si fatale au héros Foy. Hercule. Elle se donna la mort en apprenant le mal qu'elle avait causé. Elle avait eu d'Hercule un fils , DEL Hyllus, qui fut le second chef des Héraclides. — 2. Fille de Néréc et de Doris. dekche!v. Héros de la race solaire, fils de Tchandrachina, et père de Viçouvangaça. delà. Dans la mythologie irlandaise, chef d'une colonie grecque qui vint occuper l'Ir- lande. déléphat. Vénus des Syriens et des Chal- déens. DÉLÉRENGUI BOUCANTOU. Le plus élevé des esprits bienfaisants de l'ordre immédiate- ment supérieur à ceux qui vivent auprès des hommes, dans la religion lamaïque. délia. Diane, née à Délos; au pluriel, ce mot signifie les déesses adorées à Délos : Diane, Cérès, Vénus, etc. déliadès. Fils de Glaucus, frère de Eel- lérophon , qui le tua. délias. Surnom de Diane, de Cérès, et des nymphes révérées à Délos. délies. Fêtes en l'honneur d'Apollon , que les Athéniens et les habitants de Rhénée, Mycone , Céos, Andros, Ténos, venaient cé- lébrer tous les quatre ans à Délos, métropole insulaire du culte du dieu. La théorie oudé- putation solennelle, composée des premiers citoyens de chaque ville, qui prenaient alors le nom de théores ou déliastes, sous la pré- sidence d'un archithéore, montait avec tout l'appareil d'une pompe religieuse sur la pa- ralie ou galère sacrée, pendant l'absence de laquelle nulle sentence de mort ne pouvait être mise à exécution : le sang ne pouvait couler pendant la période consacrée à Apol- lon. Dès leur arrivée à Délos, les théores, cou- ronnés de lauriers, présentaient leurs offran- des, et après un magnifique sacrifice offert en commun par les diverses députations , des danses symboliques venaient retracer quel- ques phases de la vie du dieu ; l'une figurait les oscillations de l'île sainte encore flottante sur les mers; une autre, que Thésée avait exécutée sur l'autel après la mort du mino- taure, représentait les sinuosités du labyrin- the de Crète; dans une troisième enfin, tous les danseurs avaient les mains liées derrière le dos. En regagnant la paralie, les théores laissaient leurs couronnes sur l'autel. La dé- putation d'Athènes était la plus riche de toutes ; elle fut instituée la troisième année de La guerre du Péloponnèse. delius ( delios). Délien. Surnom d'A- pollon; au pluriel, il signifie les dieux, adorés à Délos. DELLiiVGR. Le crépuscule, dans la my- thologie Scandinave, est le troisième mari de Noth ( la nuit ) et le père de Dagr ( le jour ). delodaça. Fils de Mourkala, frère d'Agali, et l'un des radjahs des Tchandrapoutres. délos. Personnification de l'île de ce nom, où Lalone trouva un asile. delphicola. Qui habite à Delphes. Sur- nom d'Apollon. delphiïvia. Surnom de Diane à Athènes. delpiiimes. Fête célébrée par les Égi- DÉM nètes en l'honneur d'Apollon ; elle tombait au mois de juin , nommé chez eux , mois Del- phinios. delphinios. Épithète qui fut donnée à Apollon, soit parce qu'il dompta le monstre Delphyné, qui gardait l'oracle à Pytho, soit parce que, monté sur un dauphin, ou , selon d'autres , ayant pris la forme de ce poisson , il précéda le vaisseau sur lequel des colons cré- tois se rendaient à Delphes. Il avait un temple sous ce nom à Athènes. delphinus. Voy. Dauphin. delphos. t. Fils de Neptune et de Mélan- Iho ; il donna son nom à Delphes. — 2. Fils d'Apollon et de Céléno, fille d'Hyamos. Quel- ques auteurs disent que ce fut lui qui donna son nom à Delphes. Son fils, qui s'appelait Py- this, régna sur le pays qui environne le Par- nasse, et donna à l'endroit où se trouva l"o- racle le nom de Pytho. delphyné. Dragon du sexe féminin, moi- tié homme, moitié animal, auquel Typhon confia la garde de Jupiter vaincu , blessé , et dépouillé de ses muscles. Mercure cependant et iEgipan dérobèrent la peau d'ours dont les muscles étaient enveloppés, et les replacè- rent dans le corps de Jupiter, qui put alors se délivrer. Voy. JEgipan. delphyné ou delpuynus. Nom du ser- pent Python. demainétos. Surnom d'Esculape, lui ve- nait d'un temple qui lui fut élevé sur les bords de l'Alphée, par un certain Demainétos. demarchos. iEgyptide, tué par la da- naïde Eubulé. demaroon. Dieu phénicien, fils de Dagon et d'une maîtresse d'Uranus. demaros. Dieu phénicien. Quelques tradi- tions grecques en font un Jupiter, fiis illégi- time d'Uranus. déméter. Nom grec de Cérès. • DEMI-DIEUX. Voy. HÉROS. de mi no mikotto. Quatrième roi de la deuxième race des Hommes-dieux, au Japon. Il régna, selon les traditions, 637,892 ans. démiourgos. Épithète commune à tous les dieux créateurs. démiphon. Roi de Phlaguse, ville de l'A- sie Mineure; ayant reçu de l'oracle l'ordre de sacrifier chaque année une jeune fille noble pour délivrer son royaume d'une peste qui y régnait , fit tirer au sort toutes les jeunes filles, à l'exception des siennes. Un des grands, nommé Mastusius , dont le sort avait désigné la fille, se vengea de cette injustice, en invi- tant le roi à un sacrifice, et en lui donnant à boire dans une coupe le sang de ses propres enfants qu'il avait égorgés. Démiphon le fit jeter avec la coupe dans la mer, qui depuis porta le nom de Mastusique, tandis que le port reçut le nom de la Coupe, que, depuis, les astronomes placèrent au nombre des constel- lations. demnosia. Une des filles de Priam. démo. 1. Nom de Cérès. — 2. Nom de la DÉM 133 sibylle de Cumes. — 3. Fille de Céléos et de Mctanire, qui, avec ses sœurs Callidicé , Clisl- dicé et Callithoé , saluèrent la déesse Cérès , assise près de la fontaine Callichoros en At- tique. DÉMOANASSA. Voif . DeMONASSA. démocoon. Fils naturel de Priam; vint d'Abydos à son secours , et fut tué par Ulysse. démodicé. Appelée aussi Biadicé, et, selon Hygin, épouse de Créthéus. Ayant conçu une passion violente pour Phrixus , mais, furieuse d'avoir essuyé un refus de lui, eile l'accusa au- près de son mari d'avoir attenté à son hon- neur. Créthéus exigea la mort de Phrixus. démoditas. Danaïde, fiancée de Chry- sippos. démodocus (démodocos). i. Chanteur aveugle et inspiré; vivait, suivant Homère, à la cour d'Alcinoiis, roi des Phéaeiens, dans l'île de Schéric (Corfou). Les muses, en le pri- vant de la vue, le rendirent habile dans l'art du chant. Il faisait entendre ses hymnes dans le palais du roi , aux festins , et sur la place publique aux danses. En présence d'Ulysse, il chanta les exploits de ce héros, ceux d'A- chille, les amours de Mars et de Vénus, l'in- vention du cheval, à laquelle les Grecs durent la prise de Troie. Il fut chargé par Agamem- non de garder Clytemnestre, et fut'exposé sur une île par Égysthe. Voici ce qu'en dit Eus- tathe : Il était né, suivant quelques auteurs, en Laconie, et fut instruit dans l'art du chant par Automédès de Mycène et par Périmédès d'Argos; après avoir été vainqueur dans la lutte du chant aux jeux Pythiens, il suivit Agamemnon à Mycènes. Ulysse récita son chant, dont le sujet était la chute de Troie, et fut son vainqueur. — Il était représenté sur la porte d'Apollon à Amyclée, accompagnant de la harpe la danse des Phéaeiens. — 2. Com- pagnon d'Énée; fut tué parHalésus. démogorgon (d^emogorgon). Génie de la terre, adoré en Arcadie ; selon Théodotion, il habitait les entrailles de la terre. Ennuyé de n'avoir pour compagnon que le chaos . et l'éternité, il se fit une petite sphère, qui lui servit de moyen de transport , et dans son excursion orbiculaire se trouva avoir formé le ciel; il découvrit aussi le feu dans sa mar- che , en forma le soleil, et le maria à la Terre, qui produisit le Tartare et la Nuit. On donne pour enfants à Démpgorgon, Éris, l'Érébe, Pan , Pitho , le ciel , les trois Parques. Cette cosmogonie est tout à fait étrangère à la Grèce primordiale. démoléon. t. Centaure; fut tué par Thésée aux. noces de Pirithous. — 2. Selon Hygin, frère d'Autolycus n° 3, et fils de Phryxus et de Chalciopé.— 3. Filsd'Anténoretde Theano; fut tué par Achille. démoléos. Grec tué par Énée sur les bordsduSimoïs.Sa cuirasse, tressée de fil d'or fut donnée par Énée dans les jeux de Sicile, comme second prix. démon (daim on). Mol qui signifie, et une 12 13 4 DÉM divinité particulière et la puissance divine, ou la divinité en général. Dans ce dernier sens, il est souvent synonyme du sort tant bon que mauvais. Le nom des Devatas. génies bienfai- sants, s'applique de même quelquefois, dans la mythologie sanscrite, aux funestes Asvapnas. Voy. Génies. démoxassa. i. Épouse d'irus, mère d'Eu- rydamos et d'Eurytion. — 2. Mère dMlgialée, qu'elle eut d'Adraste. Voy. Adraste n° 2. — 3. Fille dWmphiaraus etd'Ériphyle , épouse de Thersandre, mère de Tisaménos; elle était représentée sur le coffre de Cypsélus. démoaicé. Fille d'Agcnor et d'Épicasté, amante de Mars, mère d'Événus, de Molus, de Pylus , et de Thestius. démophile, ou hiérophile , la septième des dix sibylles, était de Cumes, comme Déi- phobe , avec laquelle on la confond. C'est d'elle qu'on a fait le conte des livres sibyllins ache- tés par Tarquin. — On voyait dans un temple d'Apollon le tombeau de Démophile. démophile. Danaïde, fiancée de Pam- phile. démophox. 1. Fils de Céléos et de Méta- nire ou d'Hippothoon. On le trouve aussi nommé Céléos et Triptolème. Une tradition rapporte, qu'exposé au contact de la flamme par Cérès, qui voulait le purifier de ce qu'il avait d'humain , il périt par suite des craintes indiscrètes de sa mère. Les auteurs rappor- tent ce mythe de diverses manières. Voy. CÉRÈs. — 2. Fils de Thésée et de Phèdre , frère d'Acamas, roi d'Athènes ; suivant Pindare , fils de Thésée et d'Antiope. Il racheta sa grand- mère ^thra, qui était esclave d'Hélène, et qui revint d'Ilion dans le camp des Grecs. Ce- pendant Homère ne le compte pas parmi les héros argiens. Suivant Plutarque, ce fut Dé- mophon, et non Acamas, qui aima Laodicé, et La rendit mère de Munychos, qui fut élevé en secret par iEthra. La fable la plus com- mune rapporte que Démophon promit à Phyl- lis, fille de Piton . roi de Thrace, de l'épouser. Avant son mariage, il se rendit dans sa patrie pour mettre ordre à ses affaires ; il y séjourna si longtemps, que Phyllis, se croyant oubliée, se donna la mort. Elle fut changée en un arbre qui porta son nom. Démophon, revenu trop tard , embrassa le tronc de cet arbre, qui sur- le-champ poussa des feuilles. Lorsque l'Atti- que fut attaquée par Di'omède, qui, retour- nant de Troie, y débarqua, et la prit dans l'obs- curité de la nutf, pour un pays ennemi, Dé- mophon tua quelques-uns des Argiens, et, s'emparant du Palladium , foula aux pieds un Athénien. Pour ce fait, il fut accusé par les parents des victimes ou par le peuple, et on dit que le premier il fut jugé par le tribunal cri- minel d'Athènes, appelé iizi 7caXXaStw. Plus tard, les descendants d'Hercule ayant été chassés par Eurysthée, Démophon les ac- cueillit en Attique, où ils s'établirent dans la Tétrapolis. Eurysthée, qui avait déclaré la guerre à Démophon, fut tué. Démophon reçut DES aussi Orcste; mais celui-ci n'étant pas encore purifié du meurtre de sa mère, il l'exclut du culte des dieux et du commerce des hommes, et ferma les temples. — 11 était représenté dans la Lesché de Delphes à côté d'Hélène et d'JE- thra , réfléchissant sur les moyens de délivrer son aïeule. — 3. Compagnon d'Énée; fut tué par Camille. démoptolemos. Poursuivant de Péné- lope ; fut tué par Ulysse. démothéa. Fille de Priam. DÉMICHL'S (dé.mouchos). Fils de Philé- tor; fut tué par Achille. deadritès. Surnom de Bacchus. Cette épithète est la même que celle de Dasyllios. dexdritis. Surnom d'Hélène. Chassée après la mort de Ménélas par les fils naturels de celui-ci, Nicostrate et Mégapenthès, elle se rendit à Rhodes chez son amie Polyxo, veuve de Tlépolèrae. Polyxo , ne pouvant pardonner à Hélène la mort de son mari, tué devant Troie, la fit pendre à un arbre ( SévSpov ) par ses servantes, déguisées en fu- ries. Les habitants de Rhodes élevèrent un temple à Hélène Dendritis. de adrophores. Surnom de Sylvain, qu'on réprésentait toujours portant un jeune arbre. déo. Nom de Cérès , dont 1 etymologie est douteuse. déoï's. Nom patronymique de Proserpinc . fille de Déo ou Cérès. déoméaée (déoméaéia). Fille d'Arcas , qui avait une statue d'airain sur la place pu- blique de Mantinée. DERCÉ. Voy. DERCÉTO. derceaaus. Ancien roi des Aborigènes; suivant quelques-uns, le même que Latinus. dercéto et dercétis. La même que ia déesse Astarté ou Atergatis des Syriens. On l'adorait, dans un temple, près d'Ascalnn, sous la figure d'une jeune fille , dont le corps se terminait en poisson. Diodore de Sicile dit que Dercéto fut la mère de Sémiramis. dercyaos. Fils de Neptune, appelé aussi Bergion. dérites (déreitès). Fils d'Harpaïus , père d'JEginétès. déro. Fille de Nérée et de Doris. derrhiatis. Surnom de Diane, du bourg Derrhion , sur la route de Sparte en Arcadie. DÉsiAOR. Guerrien troyen, qui aida Hector à enlever à Patrocle les armes d'Achille. desmoatès. Mère de Mélanippe. despoix a. Maltresse, déesse. Épithète de plusieurs déesses , telles que Vénus , Cérès , Proserpine; mais surtout nom profane de la fille de Neptune et de Cérès {voy. Proser- pine), dont le culte, ainsi que celui de Cal- listo ou de Diane et de Neptune, était répandu en Arcadie. destin, en latin fatum; en grec moi r a , aisa, eimarmea'É , pepromexé. Person- nification de l'idée du destin. Homère ne re- présente point le destin comme une fatalité inévitable, à laquelle l'homme ne saurait se DEU soustraire, mais seulement comme une pré- destination dont l'accomplissement dépend en grande partie de l'homme lui-même, et surtout de son obéissance aux dieux et de sa docilité à leurs conseils. Par conséquent, il ne donne pas au destin les épithètes que les Romains lui ont données, comme inexorabile, insuperàbile , ineluctabile (inévitable), mais il le nomme osivy] , xpaTOCià , àpyaXÉy] , (puissance terrible, qui pèse sur les hu- mains). Près de lui sont deux urnes, l'une remplie de bonheur , Vautre d'amertume, dont il compose la destinée des hommes ; ou bien il pèse cette destinée dans une balance d'or. D'ailleurs les idées qu'on s'est faites de cette divinité ne sont pas partout les mêmes, et le plus souvent elles varient chez le même auteur. Quant aux poètes tragiques, c'est l'o- pinion générale que le fatalisme domine leurs compositions, qu'il figure dans leurs œuvres un destin tyrannique qui compose des maux aux hommes , sans considérer s'ils les ont méri- tés, et les excite souvent au crime. Quelle qu'ait été la croyance des anciens sur ce point, les bons poëtes ne l'ont jamais partagée. Dans les tragiques , par exemple , et surtout dans jEschyle, le destin n'est jamais cruel, envieux ou malicieux , quoique les personna- ges sur lesquels il pèse le nomment souvent ainsi. Il se montre au contraire toujours sublime et juste. Ce sont les hommes eux-mê- mes qui s'attirent leurs maux , ou ils expient les crimes de leurs races ou de leurs famil- les; et dans ce dernier cas même, l'inno- cent qui souffre pour des crimes qui ne sont pas les siens, en est souvent dédommagé plus tard. Nous irions trop loin, si nous vou- lions énumérer les différentes opinions des poëtes et philosophes anciens à ce sujet; il suffit de remarquer que les Romains se figu- raient le destin plus sévère encore que les Grecs , et qu'ils inclinaient davantage vers le fatalisme. — Dans les inscriptions romaines, où le destin est souvent appelé, au pluriel, fata, il est représenté sous la forme d'une femme avec les attributs de la fortune, le gouvernail ou la corne d'abondance. On le voit encore comme une femme revêtue d'un vêtement long, tenant à la main un rouleau sur lequel elle écrit avec un style. Foy. Parques. désultor. Qui passe, qui saute, i. Jupi- ter. — 2. Bacchus. détus et chalciaus. Descendants de Céphale ; rentrèrent en Attique , après avoir sacrifié un serpent qu'ils rencontrèrent dans un fourré. deucalion. i. Jupiter, ayant résolu de perdre la race pervertie des hommes , sub- mergea la Grèce. Suivant la tradition la plus commune, Deucalion, fils de Prométhée et de Clymène, fut seul sauvé. Quelques légendes locales veulent que d'autres encore aient échappé à ce déluge, tels que Mégare, fils de Jupiter et d'une nymphe ; et, selon Pausanias, les habitants de Delphes, qui, guidés par le DEV 135 hurlement des loups, se réfugièrent sur le mont Parnasse, où ils fondèrent la ville de Lycorie. Quoi qu'il en soit, Deucalion construisit par le conseil de son père un vaisseau où il se ré- fugia avec sa femme Pyrrha. Le vaisseau flotta au gré des vents pendant huit jours, et s'arrêta le neuvième sur le mont Parnasse, où siégeaient les Muses et l'oracle de Thémis, Les auteurs varient sur ce point; car, suivant quelques-uns , ce fut sur le mont Othrys en Thessalie , ou sur i'Athos, ou sur FiEtna que s'arrêta le navire sauveur. 11 y demeura jus- qu'à ce que les eaux se fussent retirées et que la terre eût reparu. Deucalion ayant sacrifié à Jupiter Phyxios, c'est-à-dire, qui protège la fuite, celui-ci lui envoya Mer- cure, avec la promesse de lui accorder une faveur. Deucalion pria le dieu de repeupler la terre. Une autre fable dit qu'après la re- traite des eaux, Deucalion et Pyrrha consul- tèrent l'oracle de Themis sur le moyen de ré- parer la destruction des hommes. L'oracle leur ordonna de se voiler le visage et de jeter derrière eux les os de leur grand'mère. Deu- calion, après avoir longtemps cherché le sens de cette réponse, comprit enfin qu'il s'agis- sait des pierres de la terre, mère commune de tous les hommes. Il se mit en devoir d'exé- cuter l'ordre des dieux. Les pierres que jeta Deucalion furent changées en hommes, et celles que jeta Pyrrha, en femmes. Les au- tres êtres animés naquirent spontanément de la terre. Deucalion descendit ensuite du mont Parnasse , et bâtit la première maison à Opus, ou, suivant Strabon, à Cynos, où plus tard on montrait son tombeau et celui de sa femme. On dit aussi qu'il avait habité Athènes : le temple du Jupiter Olympien de cette ville était regardé comme un ouvrage de Deuca- lion ; et près de ce temple, on montrait son tom- beau. — Deucalion était , suivant la croyance générale, le père des Hellènes, le premier roi fondateur de villes et de temples. Il eut de sa femme Pyrrha six enfants : Hellen, Amphictyon , Protogénée , Thyia , Candybos , Mélantho. — Sur la côte de la Phthiotide étaient situées deux petites îles nommées Deucalion et Pyrrha. — 2. Fils de Minos et de Pasiphaë , ou , suivant Apollodore , de Crété, père d'Idoménée et de Molos ; prit part à l'expédition des Argonautes et à la chasse deCalydon.— 3. Fils d'Hyperarios et d'Hypso, frère d'Amphion, natif de Pella. — 4. Fils d'Hercule et d'une Thespiade. — 5. Troyen tué par Achille. — DEUCALIOAIDE ( DEU CALIONIDES , DEU- calidès, deucalioa). Nom patronymique d'Idoménée fils de Deucalion. Ce nom désigne aupiuriel, ou Hellen et Amphictyon , ou les Hellènes en général. deuskat a. Dieu suprême chez les habi- tans du Congo. deusos. Fils du cyclope Argès et d'une nymphe phrygienne. dé va. Voy, Devs, 1 36 DEV déva. Roi des Tartares de Tanchouth , di- vinise* après sa mort. dévacita. Radjah hindou , père de Déva- touimira. 11 était petit-fils de Bharata. déyadi. Illustre pénitent hindou, rad- jah de la race des Tchandrapoutes, et frère du roi Sandana. Il avait reçu d'en haut le privi- lège de rajeunir les vieillards. L'empire étant affligé d'une grande stérilité, Sandana, d'a- près le conseil des brahmes, offrit la moitié de son royaume à Dévadi, qui la refusa. La gé- nérosité du monarque apaisa le ciel, et une pluie abondante vint fertiliser le sol. dévadidi. Radjah de la race des Tchan- drapoutes, fils de Krodana, et père de Boudja. dévaga. Radjah de la race des Tchandra- poutes, père de Dévagi. devagel (Les). Génies bienfaisants, chez les Hindous. de v agi. Fille de Dévaga, et femme de Vaçoudeva. Après avoir eu sept enfants, elle enfanta Vichnou, dont cette naissance fut la neuvième incarnation, et qui reçut en venant au inonde le nom de Crichna , à cause de la couleur azurée de ses chairs. Dévagi eut encore deux fils, EalaFama et Sangroucha, et une fille , Souvatri. dévahdet. Nom mongol de Tévétat. dévahuti. Épouse du patriarche Kar- dama , et mère de Kapila. devaiam. File de Soukra , femme d'iaiati, et mère d'Iatou et de Drouvouchia. déyaiiAta. Radjah de la race solaire , fils de Soirgateva, et père de Pragapouna. dévalligi. Fille de Poranémi et mère de Vilaga. déyaxi. Fille' d'Indra , et l'une des' deux femmes de Kartik'éia, à côté de laquelle son image , ainsi que celle de Wiliama , est tou- jours placée. Toutes trois président au ma- riage, et éloignent les maladies et les mau- vais esprits. dé v at as Les\ Nom commun , dans la my- thologie hindoue, à tous les génies bienfai- sants. On applique quelquefois cette dénomi- nation aux Asvapnas ou mauvais génies. dévatolimiria. R-oi hindou, fils de Dé- vacita. dé verra. Déesse du balayage. On la re- gardait comme protégeant les femmes en couche contre la mauvaise influence de Syl- vain. Deux autres divinités, Intercidona et Pi- luinnus, partageaient avec elle cette fonction. Pour les représenter, trois hommes faisaient pendant la nuit le tour de la maison de la femme en couche : f'un enfonçait une hache dans le seuil , l'autre frappait dessus avec une masse, et le troisième le balayait, pour ef- frayer ainsi Sylvain, et empêcher, par ces si- gnes d'une vie civilisée , qu'il n'entrât dans la maison. La hache , la masse et le balai sont nécessaires pour abattre les arbres, pour pré- parer la farine, et pour amasser les fruits ; aussi ces instruments étaient-ils regardés com- me les signes d'une civilisation plus avancée. DIA DÉ VI. La déesse. Nom de Sakti, de Bha- vani et de Sati. devs Les , Génies malfaisants, créés par Ahrimane pour contre-balancer le pouvoir des Amschaspands; on les nomme aussi Dar- vands ou Daroudjs (tueurs). Au milieu de leur foule innombrable, se dessinent leurs sept princes : Akouman, Achmogh, Khévézo, Vazirecht, Echem ou Sor, Eshech, Eghé- tech. dexamèxe ( dexamenos). Centaure, qui habitait Bura en Achaïe, et dont les vastes étables à bœufs donnèrent le nom à la viile. Suivant d'autres, c'était un roi d'Olen , qui fiança à Hercule sa fille Déjanire , et , au mé- pris de la foi jurée, accorda sa main au cen- taure Eurytion, en l'absence du héros. Celui- ci survint tout à coup le jour même de la célébration des noces, et tua son rival. dexaméxé. Néréide. dexicrÉox. Négociant samien, qui, ayant abordé dans l'île de Cypre pour charger son vaisseau de marchandises, reçut de Vénus le conseil de n'emporter que de l'eau. Les au- tres marchands plaisantèrent Dexicréon sur sa cargaison; mais, un calme étant survenu, et l'eau manquant, il échangea bientôt celle qu'il avait emportée contre les objets les plus précieux.'En reconnaissance, il fit élever à Vé- nus une statue qui portait son nom. dexios. Guerrier tué par Glaucus daDs la guerre de Troie. dexithéa. Mère d'Euxanthios , qu'elle eut de Minos. dïiaxouaxtara. Dieu de la médecine: il s'élança du Mérou tenant à la main un baril plein de la liqueur de l'Amrita. Il n'a point de pagode particulière, et est honoré conjoin- tement avec Vichnou. dhaol'JIAAIODa. Célèbre richi hindou, qui forma trois disciples : Trépamianou , Ar- ronni et Véda. ddarxaradjah (le roi de justice) ou i\- dichtir. Roi de la race des Tchandrapoutes , fils de Pandou ; conduisit les Pandavas contre les Kourous, et défit ces derniers avec l'aide de Vichnou. Sa femme, Gavarata, lui donna deux fils, Davaga etVima. dh ata et vidhata. Déesses du jour et de la nuit, dans la mythologie hindoue. On les représente assises et occupées à tisser des vê- tements noirs et blancs. Auprès d'elles figu- rent six jeunes gens faisant tourner une roue à douze crans, symbole de l'année, hindoue avec ses six saisons. dhxa ou adhxa. Fils du dieu Bath, au- quel il servait de messager. dhoul-kaffain et dhoul-kala Ido- les de bois adorées en Arabie, et qui furent détruites par Mahomet. dhritarachtra. Père des Kôravas. 11 se retira dans la solitude après la mort de ses enfants. dia. Divinité sibérienne. On la représente avec trois figures et six bras , assise sur un DÏA siège élevé, et tenant un cœur enflammé, un sceptre , un miroir, et une branche de feuilles et de fleurs. dia. i. Surnom sous lequel Hébé ou Gany- méda avait des temples à Phlionte et à Sicyone. — 2. Fille de Déioneus, épouse d'Ixion , dont elle eut Pirithoiis. Suivant d'autres , c'est Ju- piter qui la rendit mère de Pirithous , qui re- çut son nom. — 3. Nymphe que Pélops rendit mère de Pitthée. — 4. Fille de Lycaon, mère de Dryops, qu'elle eut d'Apollon. dïactoros. Le héraut des dieux. Sur- nom de Mercure, dérivé du mot Sicoxsiv , courir. Chez les poètes postérieurs à Ho- mère, celte épithètc est donnée particulière- ment à Mercure Psychoporapos, qui conduit les âmes dans l'empire des ombres. diaxies. Fêtes instituées par Numa en l'honneur de Jupiter, et célébrées par le Fla- men Dialis. diamastigose. Fête de la flagellation, à Lacédémone , en l'honneur de Diane. diamichius. Nom phénicien de Vulcain. dianaste. Nymphe. diane , en latin Diana (Di-Jana); chez les Grecs Artémis. Les mythes relatifs à cette divi- nité ont été singulièrement défigurés par les traditions postérieures à la cosmogonie de la Grèce primordiale, et surtout par les mytho- graphes modernes. Confondue avec la lune (Séléné), dont elle était absolument distincte dans l'origine, r Artémis grecque apparait dans Homère, et dans les tragiques , comme fille de Jupiter et de Latone et sœur d'Apollon. Le mélange des fables égyptiennes et des traditions locales la fait, à une époque bien moins éloignée, fille de Jupiter et de Pro- scrpine, ou fille d'Upis et de Glaucé, ou fille de Cérès. Enfin, elle doit le jour à Bacchus et à Isis dans Hérodote , suivant lequel Latone n'est que la nourrice de la déesse. Cicéron s'est efforcé de concilier ces contradictions, en reconnaissant trois Diane différentes. Même incertitude sur le lieu de naissance de Diane, qui, suivant les uns, naît à Délos, en même temps qu'Apollon, ou bien à Ortygie, ou encore en Crète. Les Orphiques ajoutent qu'elle vit le jour avant son frère. Quant à la biographie proprement dite de la déesse, elle se compose de fables d'âges trop divers et présente trop de confusion pour que nous puissions les rapporter ici- Voy. Actéon, ALOADES, ALr-HÉE, CHIOjSE , ENDYMION , NiobÉ, Orion, Tityus. — 11 serait im- possible de rendre raison de ces différences on de les accorder; ce sont des faces multi- ples d'une môme idée primordiale, localisées dans les mythes des différents peuples. Peut- être encore y peut-on voir des analogies établies après coup entre des idées originai- rement très-distinctes. Quoi qu'il en soit, nous allons, sans nous jeter dans le champ des conjectures, présenter avec leur carac- tère particulier les diverses divinités qui , comprises sous le même nom d' Artémis , ont DIA , 37 été grossièrement fondues et identifiées en uneseule dans nos mythologies. — i.La Diane sœur d'Apollon est une sorte d'Apollon fé- minin, représentant, comme femme, la même idée que cette divinité, dont elle partage la puis- sance etles attributs; aussi Eustathe la prend, il grossièrement pour l'épouse d'Apollon (ad Hom., p. 1197, 3g\ Terrible comme son frère, elle l'assiste dans ses vengeances, frappe d'épidémies cruelles les hommes et les trou- peaux, et se plaît surtout à percer les femmes de ses flèches acérées ; de là ses noms d'Apol- lousa, la destructrice; de Iocheaira , qui se plaîtaujetde la flèche; de Toxophoros , l'ar- cher; de Chryselakatos, à la flèche d'or. Sa main n'est cependant pas toujours armée du trait fatal; parfois elle s'apaise, détourne les cala- mités qui frappent les hommes, et s'offre à leur adoration comme la divinité qui bénit et guérit les douleurs; alors on la nomme Arte- mès (Artémis), qui sauve : Sotira, Sospita. C'est en cette qualité de déesse favorable qu'elle était, comme Apollon, du parti des Troyens, et qu'elle guérit Énée. L'heureux mortel qu'elle a honoré d'un regard bienveillant voit ses troupeaux prospérer : la concorde règne dans sa maison , et il attend , au sein du bon- heur, une vieillesse tranquille. Du reste, si la colère obscurcit quelquefois son front, ce n'est jamais sur le jeune âge qu'elle jette un regard farouche; elle protège les enfants et aime tout ce qui commence a vivre ; de là ses noms de Courotrophos , Philomeirax , Pal- dotrophos: « c'est Diane, dit Diodore, qui guérit les petits enfants ». Les jeunes trou- peaux et le gibier étaient aussi chers à la sœur d'Apollon; aussi la regardait-on comme la divinité tutélaire des champs et surtout de la chasse , et la désignait-on par les appel- lations d'Eurippa, de Jpposoa, d'Elaphe- bolos, de Celadeinè ( qui aime le fracas de la chasse ). Comme Apollon , Diane ne se maria jamais; jamais elle ne fut domptée par l'a- mour, aien admès (Sophocle). Sa pudeur farouche n'aurait «pu souffrir d'autres prê- tresses que de jeunes vierges parfaitement chastes et pures; les prêtres eux-mêmes de- vaient être soumis aux lois de la chasteté (Pausanias). — Douée d'une grande beauté et d'une stature majestueuse, Diane donnait une taille élancée aux jeunes filles. Quoiqu'elle ne sût pas toucher la cithare, elle venait chez Apollon à Delphes, et y dirigait les chœurs des Muses et des Grâces. La tradi- tion ne la met pas au nombre des divinités qui rendaient des oracles; elle devait cepen- dant à sa parenté avec le dieu prophétique les titres de Divinité protectrice, de Pytho et de Sibylle de Delphes, ceux de Prosta- téria et de Propylaia ; car, comme l'Apol- lon Agieus, elle protégeait les villes et les rues ; ceux de Archegètis et d' Hègemoné. Enfin, la consécration du laurier et l'adoration à Délos lui étaient communes avec son frère; c'est dans l'île sainte, où nul bruit profane ne de- 12 138 DIA vait se faire entendre, que les jeunes filles hy- perboréennes lui apportaient leurs offrandes. — 2. Diane V Arcadienne , ou la déesse des nymphes. Cette divinité , objet d'un culte très-étendu et tout à fait particulier à l'Arcadie, n'avait aucun rapport avec Apollon et les autres déesses qui portaient le nom d'Artéinis. Son symbole était une ourse, et le système d'eaux courantes du pays jouait un grand rôle dans les mythes qui la concer- naient. Ainsi les nombreux surnoms sous les- quels elle était adorée sont tous dérivés de noms de fleuves ou de montagnes; les lieux théâtres de son culte se trouvaient au bord des fontaines, des lacs ou des rivières; enfin, du milieu de ses temples jaillissaient souvent des sources vives, et les poissons lui étaient consacrés. Divinité chasseresse , elle parcou- rait les bois et les vallées du Taygète, de l'Érymanthe et du Ménale , perçant les ani- maux sauvages de flèches qui avaient été for- gées par les Cyclopes, et animant à la course ses chiens, présent du dieu Pan. Elle avait habituellement un cortège de vingt nymphes, appelées Amnisiennes, du fleuve Amnisos en Crète , et dirigeait la danse de soixante au- tres nymphes, toutes filles de l'Océan. — Elle trouva en Arcadie cinq biches d'une grandeur et d'une beauté remarquables, et en attela quatre à son char; la cinquième, que Junon voulait être l'objet du troisième des travaux d'Hercule, s'échappa. Cette Artémis était surtout révérées Sicyone , à Épidaure , auprès de Messène, à Limné, à Tégée, à Corinthe, etc. Atalante , amazone arcadienne , allaitée par une ourse , et qui jouit de la faculté de faire jaillir l'eau du rocher, et Callisto, pa- raissent n'être que deux faces diverses de la Diane d' Arcadie. Voy. ces mots. — 3. \J Ar- témis taurique , Brauronie , Orthie , Ortho- sie, Iphigénie, Hécate. On entrevoit, à travers l'obscurité des traditions qui se rap- portent à cette déesse , que son culte se cé- lébrait par des orgies et par des sacrifices humains. Ces cérémonies sanglantes avaient lieu, suivant le dire des Grecs, en Tauride, d'où Oreste et Iphigénie apportèrent la statue d'Artémis à Brauron. Elle fut révérée comme une déesse nationale, dans cette ville, ainsi qu'à Athènes et à Sparte, où Lycurgue sub- stitua aux sacrifices humains l'usage, plus doux, de la flagellation. Les Lacédémoniens la nommèrent Orihia , appellation dont on n'a pas d'étymologie certaine. Une autre tradi- tion, rapportée dans Servius, dit qu'Oreste et Iphigénie ayant pris à Aulis la statue de la déesse, rapportèrent à Aricia, cachée dans un faisceau de sarments ; ce qui valut à Diane le surnom de Fascelis , Phacelitis. Cette Artémis taurique portait aussi le nom d'Iphigénie , sous lequel plusieurs villes la révéraient : «Les Tauriens eux-mêmes, dit Hé- rodote, affirment que la déesse à laquelle ils sacrifient est la même qu'Iphigénie fille 4' Agamemnon. » Celle-ci , destinée d'abord à DIA être sacrifiée , puis sauvée par; la déesse, de- vint sa prêtresse , et reçut le nom d'Hécate avec l'immortalité. Comme Héeate ou déesse- lune, Diane prend divers surnoms : Aithopia, Phosphoros , Dadouchos, Ampkipyros, Pyr- phoros , Luciferœ; ces deux dernières épi- thètes désignaient aussi la déesse de la chasse, qui portait des flambeaux. A l'Artémis tauri- que correspond enfin, sous divers ràpporls, l'Artémis tauropolos , déesse des taureaux, ou reine des Tauriens; son culte était sanglant, et portait le caractère du délire, puisque c'-est à cette divinité que le chœur de l'Ajax de Sophocle attribue la fureur qui a saisi le hé- ros. Il paraît que dans tous ces mythes relatifs à la Diane taurique, ou à Hécate, des traditions grecques qui se rapportaient 'à d'anciennes divinités de la nature se sont confondues avec les fables et le culte des divinités asiati- ques, dont les symboles étaient au ciel la lune, et sur la terre la vache. — 4. Diane Bri- tomartis ou Dictynne. V oy.BRiTOMARTis. — 5. Diane Ilithyie. V oy. Ilithyie. — 6. Diane d'Éphèse. Cette déesse, qui n'a aucun rapport avec la Diane des Hellènes, paraît avoir été la personnification de la puissance toute fertili- sante et toute nourrissante de la nature, a la- quelle les Grecs donnaient, par on ne sait quelle analogie, le nom de Diane (Artémis). Elle était fille de Latone; sa nourrice s'ap- pelait Aramas ; son symbole était l'abeille, et son pontife portait le nom d'EcrcTjV , roi des abeilles. Dans son temple magnifique à Éphèse, où les Amazones, dit-on, établirent son culte, se trouvait son image, sous la forme d'une momie, la tête chargée d'une couronne , et le sein fourmillant de mamelles. Son sanctuaire n'était accessible qu'aux jeunes filles vierges; ses prêtres étaient des eunuques. — Chez les Romains, Diane était adorée comme déesse de la chasse, comme divinité qui assiste à la naissance ; de là les noms de Genitaiis , Lu- cina; comme déesse de la lune {Hecatè, Luna, Noctiluca), qui dans la nuit sombre et silen- cieuse préside aux pratiques mystérieuses et magiques, et qui est invoquée par les amants ; enfin, on la nomme siderum regina bicornis, trivia, triformis, triplex.— Traits généraux du culte de Diane. Cette déesse était adorée clans toute la Grèce , surtout en Arcadie et dans le Péloponnèse, à 'Délos, en Crète, eu Sicile, en Italie. Ses [surnoms, outre ceux que nous avons cités dans le courant de cet article, sont les suivants : ASginœa, lVEgi- néenne , honorée aussi à Sparte ; Agorœja , la protectrice des assemblées, dans le bois d'Al- tis à Olympie ; Agrotera , Agrœa, la chasse- resse , honorée à Athènes , où le sixième jour du mois Boedromion lui était consacré ; Alpheiaia, Alpheionia, Alpheiousa, àTem- bouchure de l'Alphée, où elle avait un temple; Amarusia , Amarunthia, l'Ara arynthienne : honorée à Athmone, à Athènes, et à Amaryn- thos en Eubée; Analtis, ainsi nommée chez les Lydiens; Apanehoméné, l'étranglée; Ai- DIC tratéia, qui arrête la marche de L'armée : honorée à Pyrrichos, parce que les Amazones ne dépassèrent pas ce lieu dans leur expédi- tion ; Astyréné, honorée à Astyra en Mysie; Aphaia, ainsi nommée à Jîgine ; Eucléia, la glorieuse : honorée à Thèbes ; Hemerosia , celle qui adoucit, qui guérit de la démence ; léreia, la prêtresse, à Hémonie; Issoria, l'Js- sorienne, du mont Issorion en Laconie; Ca- ry atis, de Carya en Laconie, où des jeunes fliles lacédémoniennes célébraient des danses en son honneur; Cnagia, deCnageus, qui apporta une statue de la déesse de Crète à Sparte ; Cnacalésia, du mont Cnacalos près de Caphye ; Coccora , dans le bois d'Altis à Olympie; Conduleatis, Cordaca, de la danse obscène nommée Cordax; Coryphœa, qui habite la cime des monts; Corylhallia, comme protectrice des enfants; Laphria, à Palras ; Lycoatis, de la ville de Lykoa , sur le Ménaie; Leucophryné, nom sous lequel son image, semblable à celle de la Diane éphesien- ne, était adorée en Phrygie; Lyci, à Tré- zène; Mysia, la Mysienne; Patroa, la pater- nelle : honorée à Sicyone ; Stymphalia , ho- norée à Stymphale ; Triclaria, à Patras ; et chez les Latins, Cynthia, Nemorensis , Abr noba, Arduinna, Barbata, etc. On lui sa- crifiait des hommes, des biches, des chèvres, et en Thrace des chiens. Le cerf , le san- glier, le chien, le rouget, le homard, l'ar- moise , te sapin lui étaient consacrés. — L'i- déal de cette déesse a été créé par Praxitèle. Comme sœur d'Apollon, elle était douée de beauté, de force et de' jeunesse. Comme chasseresse, on la représentait la taille svelte et souple , les hanches étroites , la figure ré- gulièrement ovale, le front large , les yeux grands, les cheveux relevés par derrière et formant un nœud au-dessus de la tète, de sorte que quelques boucles retombaient sur les épau- lesJa poitrine voûtée mais couverte; la tunique était retroussée au-dessus des genoux, et ses pieds chaussés du cothurne. Ses attributs étaient l'arc, le carquois, la lance, le cerf, le chien. Comme déesse de la lune , elle avait la tête voilée, portait des torches, le crois- sant au-dessus du front, et une lcngue tunique descendant jusqu'aux pieds. dias. Père de Cléole. diathorba. Fils de Diomain; il régna sur l'Ulster, au préjudice de Kimbaoth, et laissa cinq enfants, dont l'histoire mythique de l'Ir- lande ne nous a transmis que les noms. diava. Dieu de l'air, auquel les brahmes offrent, après la lecture des Védas, un sa- crifice sur le feu qui brûle dans l'intérieur de leurs habitations. dic/eos (dik. aios). Fils de Neptune ; donna son nom à la ville de Dicée en Thrace. dic«osyné (D1KAIOSU3É ). Personnifi- cation de la justice, la môme que Dicé. Voy. ce nom. DiCvEOSYivos (dik aiosunos). Protecteur 4e (a justice. Épithète de Jupiter, DID 139 dicaxos. Selon DéméUius, frère d'TEtna , et fils du cyclope Kriaréc. dicé. Divinité allégorique de la justice. Fille de Jupiter et de Thémis, sœur d'Eunomie et d'iréné, et l'une des Heures, Hésiode la re- présente comme une jeune vierge aimant la justice, et qui s'approche du trône de Jupi- ter triste et plaintive toutes les fois qu'un juge a prévariqué. Les poètes l'appelaient : la base solide des empires , l'ennemie de la fraude, qui dévoile tout, la protectrice des tribunaux , etc. Sa fille était Hésychie, per- sonnification du repos, de la conscience pure. Les tragiques ont représenté Dicé comme une divinité sévère et inflexible, qui veille sans cesse pour que la justice ne soit pas violée, et qui, de l'épée aiguisée par Aisa , perce le cœur du mortel injuste. Elle entre dans la maison du coupable, accompagnée de Pœné, divinité qui punit le crime. Comme déesse venger-esse, elle était intimement liée avec les Furies; mais elle se distinguait de ces cruelles divinités en ce que l'ardeur qu'elle mettait à punir le crime ne l'empêchait pas de récompenser les bons. — Ce n'est que dans des traditions comparativement assez moder nés que cette déesse apparaît comme parèdre de Jupiter-. Dans Plutarque, elle figure comme une suivante de Némésis ; elle est chargée d'infliger un châtiment à ces âmes qui, bien que vicieuses , peuvent cependant être rap- pelées à la vertu. — Dicé était représentée sur le coffre de Cypsélus , sous les traits d'une belle femme étranglant une femme hideuse, et la frappant d'un bâton. Voy. Justice. dicejV. Déesse irlandaise qui présidait au sort des humains. Les sacrifices par lesquels on l'implorait portaient le nom de Dicablot ( sang de Dicen). DiCT/EOS. Surnom de Jupiter , ainsi nom- mé du mont Dicté en Crète. dicté. Nymphe aimée de Minos; elle lui échappa en se précipitant dans la mer , et fut sauvée dans un filet (ûtxxuov). Elle donna son nom au pays et à la montagne de Dicté. DICTYNNA. Voy. BRITOMART1S. dictynïntie. Nom d'une fête lacédémo- nienne en l'honneur de Diane. dictys. i. Un des Tyrrhéniens que Bae- chus métamorphosa en dauphins. — 2. Cen- taure tué par Pirithoiis. — 3. Fils de Magnès et d'une Naïade, frère de Polydectès, roi de Sériphe. Il retira des flots le coffre qui conte- nait Persée et Danaë, préserva celle-ci de la grossière passion de Polydectès, et avec l'aide de Persée monta sur le trône de Sériphe. Les Athéniens lui consacrèrent une chapelle dans le temple qu'ils élevèrent à Persée. didé. Dieu slave, fils de Lada , et frère de Léla ; rend les hommes indifférents à l'amour. didilla. Déesse slave, invoquée par les femmes qui désirent obtenir des enfants. didoîV ou élissa. Il faut distinguer deux mythes qui diffèrent sous beaucoup de rap- ports : a. L'un, rapporté par Justin, est relatif MO DID à Klissa, fille de Mutgo , roi de Tyr, et sœur de Pygraalion. Ce dernier|succéda à son père, et Élissa épousa son oncle Acerbas, prêtre d'Hercule, qui, possédant de grands biens, fut égorgé par Pygraalion. La veuve dissimula sa haine contre l'auteur de ce meurtre, et, pour se donner le temps de fuir, feignit de vouloir se rendre auprès de lui avec les trésors de son mari. Les serviteurs que le roi avait envoyés pour porter les richesses d'Acerbas dans son palais embarquèrent sur un vaisseau toutes tes richesses, et, en outre, de lourds sacs remplis de sable que Didon les força de je- ter dans la mer. Croyant que les sacs qu'ils venaient de jeter contenaient les trésors qui avaient si fortement excité l'avidité de leur maître; et craignant sa colère, ils réso- lurent de s'enfuir avec Élissa. Elle aborda d'abord à l'île de Cjpre, où, par ordre de l'ora- cle , le prêtre deJupiter se joignit à elle , après s'être réservé le pontificat à perpétuité pour lui et ses descendants. Elle fit aussi enlever quatre-vingts jeunes filles qui étaient au ser- vice de Vénus, et qui, d'après l'usage de cette île, s'étaient présentées sur le rivage, et les fit épouser aux compagnons de sa fuite. Les vents portèrent les émigrants sur la côte d'A- frique, où elle acheta autant de terrain qu'elle en pourrait entourer de la peau d'un bœuf. Élissa découpa le cuir en lanières très-min- ces, et en entoura un espace assez considéra- ble, qu'elle appela Bijrsa (cuir de bœuf). Les peuplades voisines y affluèrent de tous côtés , pour entretenir de bonnes relations avec les étrangers, et Élissa résolut d'y fonder une ville. Mais y ayant trouvé une tête de bœuf, qu'elle regarda comme d'un mauvais augure et comme signe que le sol était difficile à la- bourer et demanderait une culture continuelle , elle choisit un autre lieu. Là elle trouva la tête d'un cheval, qu'on interpréta comme signe de la puissance et de l'esprit guerrier de la ville future. Ainsi fut fondée la ville de Carthage. Quand elle fut achevée, Iarbas demanda Didon en mariage, et sur son .'refus, il la me- naça de la guerre; la princesse, trahie et trompée par ses propres sujets, oonsentit à lui donner sa main. Mais, feignant de vouloir apaiser par un sacrifice les mânes de son premier époux , elle éleva un magnifique bû- cher, y monta, et se tua d'un coup de poi- gnard. Après sa mort, les Carthaginois lui ren- dirent des honneurs divins (Justin). — b. Sui- vant Virgile, Didon, fille de Bélos, s'étant dérobée avec sa sœur Anne à la cruauté de son frère , fonda la ville de Carthage sur la côte d'Afrique, et y épousa Sichée, qui était mort lorsque les vents poussèrent Énée sur cette plage. L'Amour, qui, suivant le désir de sa mère, avait pris les formes d'Ascagne, fils d'Énée, excita dans le cœur de Didon une passion violente pour le héros. Sur l'avis de sa sœur Anne , elle fit tous ses efforts pour l'attirer à elle. Ne pouvant plus vaincre ra passion, elle s'abandonna à lui, lorsque, DÎO surpris à la chasse par une tempête que Junon avait envoyée, ils se trouvaient seuls dans une caverne. Énée retarda son départ jusqu'à ce que Jupiter, sur les plaintes du roi Iarbas, qui en était jaloux, lui eût envoyé Mercure, pour lui ordonner de quit- ter l'Afrique, et de se rendre en Italie. Di- don, s'apercevant des préparatifs secrets qu'Enée fit pour son départ, chercha vaine- ment à le retenir par ses reproches, ses prières et ses larmes; il résista, et, après un second message de Mercure , s'embarqua et quitta ces rivages hospitaliers. Alors la mal- heureuse reine fit élever un bûcher, sous prétexte de se guérir de sa passion par un feu magique, et se tua d'un coup de poignard, sur le bûcher. Énée la rencontra aux enfers, réu- nie à Sichée, son premier mari. — En rappro- chant Énée et Didon , Virgile a fait un ana- chronisme de trois siècles ; car Didon quitta la Phénicie deux cent quarante-sept ans après la guerre de Troie. didym/eos. Surnom d'Apollon , emprunté à l'oracle qu'il possédait à Didyme sur le ter- ritoire de Milet , ville qui fut fondée , suivant la tradition, par des colons de Delphes. Cet oracle, qui, auparavant, portait le nom des Branchides, remontait à une époque très-re- culée, et, étant d'origine ionienne, était consulté particulièrement par les Ioniens et les iEoliens. Le temple fut saccage par l'ar- mée de Darius. diespiter. (Aiç 7raTYjp). Surnom deJu- piter et de Pluton. DiaiETOR. Né de deux mères. Surnom de Bacchus , né de Sémélé, et ensuite de la cuisse de Jupiter. demorphos. Qui a deux formes. Surnom de Bacchus. diiv. Génie de la Loi, un des vingt-huit Izeds de la religion persane. diivagara. Radjah hindou, père adoptif de Sita, épouse de Rama. dindymé. Épouse de Maeon , mère de Cy- bèle (Diodore). diîvdymene. Surnom de Cibèle, du mont Dindyme, en Phrygie, qui lui était consacré. dioclées. Fêtes mégariennes, célébrées au printemps en l'honneur de Dioclès. dioclès. i. Héros grec , tué en prenant la défense d'un de ses amis. — 2. Un des quatre que Cérès préposa à la célébration de ses mystères. — 3. Fils d'Orsiloquc, père de Créthon et d ? Orsiloque , roi de Phère. dioCorystÈS. Fils d'Égyptus, et fiance d'Hippodamie. diodas. Nom phrygien d'Hercule. diogéxée ( diogénéia ). 1. Fille de Cé- léos , roi de Mégare , qui accueillit Cérès. — 2. Fille du Céphise, épouse de Praximos, mère de Praxithée. diomède (diomédÈS). i. Fils de Mars et de Cyrène, et roi des Bistoniens de Thrace , nourrissait ses juments de chair humaine. Her- cule le vainquit, le fit périr, et donna ses ju- DIO mentsàEurysthée, qui les mit en liberté. Elles allèrent sur le mont Olympe, et y furent dé- vorées par les bètes féroces. Suivant Hygin, il était fils d'Atlas et d'Astérie. — 2. Fils de Tydée et de Déipylé, petit-fils d'OEnée, roi d'iEtolie, époux d'iEgialée, et après la mort d'Adrastc, roi d'Argos.— Il faut distinguer, quant à la vie de ce héros, les traditions ho- mériques de celles qui leur sont postérieures. Suivant les premières, dès sa plus tendre enfance, Dioraède perdit son père, qui fut tué dans la guerre de Thèbes ; lui-même avec les autres Épigoncs s'empara plus tard de cette ville. Il avait pour épouse JEgialée , petite-fille d'Adrastos. Il conduisit avec Sthénélus etEu- ryalus quatre-vingts vaisseaux devant Troie, où il se signala comme le guerrier le plus brave des Grecs, après Achille. Comme ce héros et comme Ulysse, Diomède était aimé de Minerve. II s'offrit au combat avec Hector; d'abord le sort ne lui fut pas favorable ; plus tard cepen- dant, il l'attaqua deux fois, et le renversa même; mais Jupiter et Apollon protégèrent le héros troyen. Il lutta aussi contre Énéc,et même, avec le secours de Minerve, contre les dieux protecteurs de Troie; il blessa Vénus à la main lorsqu'elle vint au secours d'Énée, et la força de quitter le champ de bataille. Assisté de Minerve, qui était montée sur son ebar, dont, comme dit le poète , « l'essieu gémit sous le poids de la déesse terrible et du héros », il blessa le dieu Mars. Un grand nombre de guerriers troyens tombèrent sous ses coups. Il fut plu- sieurs fois blessé, par Paris lorsque les Troyens surprirent le camp des Grecs, et par Pandarus, qu'il tua. Sthénélus était son ami et le conduc- teur de son char. Sa cuirasse avait été forgée par Vulcain ; il portait aussi une peau de lion. Ainsi qu'Achille . Ulysse et Hector, Diomède est du nombre des héros les plus célébrés par Homère. Il assiste à tous les combats, et se trouve à tous les dangers ; son opinion prévaut dans le conseil, il sort victorieux des jeux, il est la terreur des ennemis , et jouit d'une grande autorité parmi ses amis. — Mythes postérieurs à Homère. Après la guerre des Épigones contre Troie , Diomède sollicita la main d'Hélène, et plus tard fit partie de l'ex- pédition de Troie. Comme parent de Thersite, tué par Achille , il s'opposa à ce que l'amazone Penthésilée reçût les honneurs de la sépul- ture; lui-même, il saisit le corps de cette princesse par les pieds, et le traîna dans le Sca- mandre. Il se rendit avec Ulysse à Lemnos , pour engager Philoctète à se rendre devant Troie. Hygin le met au nombre des guerriers cachés dans le cheval de bois. Il se glissa pen- dant la nuit avec Ulysse dans la citadelle, et s'empara du Palladium. Eustathe rapporte qu'à leur retour de celte expédition, Ulysse, qui voulait seul jouir de l'honneur d'avoir en- levé ce précieux dépôt , tâcha d'assassiner son compagnon d'armes; mais il fut prévenu par ce héros, et chargé de fers. Alors, ainsi que l'avait prédit l'oracle, s'accomplirent les DIO i4i destinées de Troie, que ce palladium avait tou- jours protégée. La guerre étant terminée, Dio- mède transporta le palladium à Argos ; mais, à sa mort, il fut enlevé par un de ses descen- dants, ou, suivant d'autres, par Déraophon. Diomède fut un de ceux qui, dans le retour de l'expédition, se trouvèrent exposés à des courses incertaines et multipliées, et à des dangers sans nombre, avant de revoir leur patrie. Mars et Vénus, irrités contre celui qui avait osé les attaquer et les blesser, le pour- suivirent de leur haine; mais Minerve le protégea, et le préserva de la mort. Jeté sur les côtes de Lycie, et sur le point d'être immolé à Mars par le roi Lycus, il fut sauvé par Calirrhoé, sa fille, qui avait conçu de l'amour par lui. Suivant Pausanias, Diomède débarqua à main armée dans l'Attique, que, dans l'obscurité delà nuit, il prit pour un pays ennemi, et perdit le palladium, a. son retour à Argos, il trouva sa femme iEgiale ou vEgialée vivant en adultère avec Hippo- lyte, ou, suivant d'autres, avec Coraétès. ou avec Cyllabarus. Il quitta alors Argos de sa propre volonté, ou peut-être chassé par sa femrae.'etses amants. Dans la plupart des lieux où il passa, il fonda des sanctuaires en l'hon- neur de Minerve, sa déesse tutélaire. Il re- conquit enfin Argos, après avoir passé quel- que temps en Étolie, où il tua Agrios avec tous ses fils. Quelques auteurs le font jeter par une tempête sur la côte d'Italie, où Dau- nus, roi de cette contrée, lui donna l'hospi- talité, et lui promit sa fille Évippé en mariage, ainsi qu'une partie de son royaume, s'il vou- lait lui prêter secours contre les Messapiens , ses ennemis. Diomède, ayant accepté , défit l'armée ennemie, obtint Évippé, et par- tagea avec les siens le pays qu'il, venait de conquérir. Sa femme lui donna deux fils, Dioraède et Amphinomos. Il mourut très- avancé en âge, et fut enseveli par les Dau- niens dans l'île qui, depuis, porta son nom. D'autres prétendent qu'après la victoire rem- portée sur les Messapiens, Daunus laissa à Diomède le choix entre le pays conquis et le butin. Alaenos , frère naturel de Diomède , ap- pelé comme arbitre, et voulant plaire à Évippé, qu'il aimait, adjugea le butin à Diomède. Le héros , mécontent de ce partage, donna sa malédiction au pays. En Italie, il ne se montra plus l'ennemi des Troyens , car Pausanias et Servius rapportent qu'il se rangea du côté d'É- née dans la guerre contre Turnus. — Sa mort est très-diversement racontée : les uns disent qu'il fut tué par le roi Daunus , ou qu'il mou- rut très-vieux en Daunie ; d'autres le font dis- paraître dans l'île qui porta son nom , ou dans le pays des Hénètes. Selon plusieurs auteurs, il fonda un grand nombre de temples et de villes sur la côte orientale de l'Italie , comme : Beneventum, TEquumtuticum , Argos , Hip- pion (plus tard appelée Arpi), Venusia ou Aphrodisia, Canusium, Vénafrum , Salapia ou Elpiœ,Spina,"Sipus, Garganura, Brundusiura. 142 DIO Strabon le fait aussi construire en partie un ca- nal sur le promontoire de Garganou. Partout où vint ce héros, ajoute-t-ih il répandit le culte des dieux et des héFos, mais surtout de Mi- nerve, sa déesse protectrice, et abolit les sa- crifices humains. Après sa mort, on lui rendit des honneurs divins, surtout en Italie, où déjà, pendant sa vie, on lui avait érigé des sta- tues. Daunus, qui, selon une tradition peu ac- créditée , lui ôta la vie, fit précipiter ses sta- tues dans la mer; mais elles reparaissaient toujours et reprenaient leurs premières pla- ces. Les Hénètes sacrifiaient à Diomède des chevaux blancs. On trouve aussi des traces de son culte dans la Grèce ; car Pindare dit qu'il fut placé parmi les dieux avec les Dios- cures et qu'il vit avec eux. A la fête que les Athéniens célébraient en l'honneur de Mi- nerve, on portait avec beaucoup de pompe le bouclier de Diomède avec le Palladium, et on baignait l'image du héros dans l'inachus; usage qu'Eumédès, prêtre de Minerve, in- troduisit à Argos. Selon une autre conjecture, Diomède fut l'ancien nom ( pélasgien peut- être) d'une divinité qui plus tard, fut confondue avec le héros son homonyme. Il était repré- senté dans l'Acropolis d'Athènes emportant le Palladium de Troie. Polygnote aussi l'avait représenté dans la Lesché de Delphes. Sur des gemmes on le voit en costume étolien, la chlamyde roulée' autour du bras gauche. — 3. Fils de Diomède et d'Évippé. diomédé. r. Femme de Déion n° 2. — 2. Fille de Lapithas, épouse d'Amyclas, mère de Cynortès et d'Hyacinthe. — 3. Épouse de Pallas, mère d'Eurychus. — 4. Fille de Phor- bas, de Lemnos, amante d'Achille. Les poètes l'appelaient aussi Diomédée. diomédée. Épouse dTpliiclus , mère de lolaïis. diomées. Fêtes grecques en l'honneur -de Jupiter-Dioméus , ou de Diomus, héros athé- nien, duquel les habitants d'une ville de l'Atti- que prirent le nom de Diomiens. dioiieus. Surnom de Jupiter. DiOMOS, fils deColyttos, favori et servi- teur d'Hercule, donna son nom à un bourg de l'Attique. diox. Roi de Laconie, époux d'Iphitée; ayant donne l'hospitalité à Apollon, le dieu, pour le récompenser, doua ses trois filles, Or- phé, Lyco et Carya, de la faculté de lire dans l'avenir, mais à la condition de ne jamais révé- ler les secrets des dieux, et de ne pas chercher à pénétrer ce qui devait leur rester caché. Bientôt après, Bacchus s'arrêta chez Dion , et devint amoureux de Carya; s'étant aperçu que Lyco et Orphé cherchaient à traverser cette passion , il leur rappela la défense d'A- pollon ; mais ses remontrances furent vaines : irrité de l'opiniâtreté des deux sœurs, il leur inspira un délire furieux, et les changea en- suite en rocher. Carya fut métamorphosée en noyer. dioX/EA (dioxaia), Nom patronymique de DtO Vénus , fille de Dione. On applique aussi ce nom aux objets consacrés à cette déesse : ainsi la colombe est appelée, dans Stace, dionœa columba. dio\e (dioxé). 1. Titanide, fille de l'Océan et de Téthys, ou d'Uranus et de la Terr.c, ou encore fille del'Éther. Amante de Jupiter, elle eut de lui Vénus. Homère représente Dionc accueillant avec des consolations et des ca- resses sa fille blessée, et menaçant Diomède d'un avenir malheureux. Elle fut du nombre des déesses qui assistèrent à la naissance d'A- pollon et de Diane, à Délos. On la nomme aussi mère de Bacchus. Un bois lui était con- sacré, au pied du mont Lépréon, sur la côte occidentale du Péloponnèse. — 2. Nom de Vé- nus. — 3. Néréide. — 4. Fille d'Atlas, épouse de Tantale , mère de Pélops et de Niobé. — 5. Nymphe de Dodone. 1 dioxysiaques. Ce nom, qui désigne en général toutes les fêtes consacrées à Bacchus , s'applique plus particulièrement à deux or- dres de cérémonies mystiques, qu'on distin guait par le nom de grandes et petites diony- siaques, appelées aussi urbaines (astica) et rurales (ta cat'agrous). Les premières se cé- lébraient au mois d'ÉÎapbébolion (mars), les autres en Posidéon (décembre). Les princi- pales cérémonies consistaient en processions ou l'on portait des vases remplis de vin et couronnés de pampre. On y voyait figurer des canéphores portant des corbeilles pleines de fruits, des sylènes, des pans, des satyres, des phallophores, des ithyphalles; et la fête était présidée par Farchonte-roi , qui s'ad- joignait quatre matrones et des épimélètes pour l'aider dans ses fonctions. Les mystères qui précédaient ou suivaient ces processions étaient à .peu près les mêmes que ceux des Éleusinies. Voy. Anthestéries, Bacchana- les, -et Libéraeies. dioxy-sodotos. Né de Bacchus. Surnom d'Apollon dans le bourg de Phlya, en At- tique. dioxysos- Nom grec de Bacchus. diopatra. Nom d'une des nymphes qui furent insultées par Térambe. diophoros, géant, défia au combat Gé, sa mère , et fut changé en rocher. diorÈs. 1. Fils d'Éole; épousa sa sœur Polymélé. — 2. Fils d'Amaryncée , qui tondui- sit les Épéiens devant Troie; il y fut tué par Pirus. — 3. Père d'Automédon, compagnon d'armes d'Achille. — 4. Fils de Priam, frère d'Amycus, compagnon d'Énée ; fut tué avec son frère par Turnus. dioscures ( dioscouroi, fils de Jupi- ter ). Nom patronymique de Castor et Pollux. La légende homérique relative à ces deux hé- ros est courte et simple ; il faut la distinguer soigneusement des fables dont les poètes pos- térieurs ont surchargé l'histoire des Dioscu- res , qu'on désigne aussi sous le nom de Tyn- darid.es, de Castores, et de Gemini ou. gé- meaux. Selon Homère, ils sont fils de Tyndare DIO et de Léda, et frères d'Hélène et de Clytemnes- tre. Castor est célèbre par son adresse à domp- ter les chevaux , Poliux est habile au pugilat. Tous deux avaient déjà quitté la terre à une époque antérieure à la guerre de Troie; ils y reparaissaient cependant alternativement, se partageant l'immortalité, et jouissant des hon- neurs qu'on accordait aux dieux. — Les tra- ditions postérieures ne s'accordent nulle- ment, ni sur la naissance des Dioscures, ni sur les événements qui remplirent leur vie guerrière. Nous allons essayer de les distin- guer, en nous bornant à mentionner les prin- cipaux mythes. — • Naissance des Dioscures. Castor. Poliux et Hélène sont tous trois en- fants de Jupiter et de Léda, auprès de laquelle le maître des dieux s'introduisit sous la forme d'un cygne; ils vinrent au monde renfermés dans un œuf, qui, suivant d'autres, ne conte- nait que les deux demi-dieux. On dit encore qu'ils naquirent de Léda suivant le mode ordinaire, Jupiter ayant emprunté la forme d'un astre pour posséder leur mère. Enfin, une troisième tradition dit que Léda accoucha de deux œufs, dont l'un, de Tyndare, son mari, produisit deux mortels, Castor et Clytem- nestre; et l'autre, d*e Jupiter, Hélène et Pol- iux , tous deux immortels comme leur père. Le lieu de leur naissance fut Amyclée , ou le Taygète, ou l'île de Pephnos, près de Tha- lames, ou la ville même de Thalames. — Ex- p édition contre Athènes. Thésée ayant enlevé Hélène , la confina dans une retraite obscure, à Aphidnes, et pria sa mère TEthra de veiller attentivement sur sa captive. Mais les Dios- cures, irrités, survinrent tout à coup en At- lique, s'emparèrent d'une partie du pays , et, guidés par les avis d'un certain Décémus ou Académus, pénétrèrent jusqu'à Aphidnes, d'où ils ramenèrent leur sœur : iEthra tomba aussi dans leurs mains. A leur retour de cette expé- dition, qui ne s'acheva pas sans combat , Me- nesthée leur ouvrit les portes d'Athènes, et Aphidnus les adopta ; ils purent donc comme ils le désiraient, et comme Hercule l'avait fait, se faire initier aux mystères. Les Athéniens leur rendirent des honneurs divins. — Voyage en Colchide. Comme alliés de Jason, les Dios- cures prirent part à l'expédition des Argonau- tes ; ils s'étaient de même signalés contre le san- glier de Calydon. Une forte tempête ayant assailli les hardis navigateurs sur la mer de Col- chos, Orphée implora le secours des dieux de Samothrace, et l'on vit tout â coup deux flam- mes descendre et se poser sur la tête des Tyn- darides. Cette lueur bienfaisante, qui présage au marin la fin de la tourmente, est appelée encore aujourd'hui feu Saint-Elme (pour Elue, abréviation d'Hélène). Parvenu dans le pays des Bébryces, Poliux vainquit, au combat du ceste , le monstrueux géant fils de Neptune. Les deux frères fondèrent en- suite la ville de Dioscorias. — Combat avec les Apharèides. Amoureux des belles filles de Leucippe, Phœbé, prêtresse de Minerve, BÏO 143 et Hiiaïrc, prêtresse de Diane, les Dioscures les enlevèrent, et les épousèrent à Messine. Poliux eut de Phébé Mnésilée, et Hilaïre donna à Castor, Anogon. On nomme aussi le premier Mnésinoos ou Asinéos, et le second Anaxis ou Aulothos. Les Tyndarides firent ensuite une expédition en Arcadie avec les Apharèides Idas etLyncée, auxquels ils re- fusèrent leur part de butin. Il s'ensuivit un violent combat, qui, suivant d'autres, eut sa cause dans l'amour que les Apharèides res- sentaient pour les filles de Leucippe. Ici, ce sont les Tyndarides , qui, invités aux noces d'Idas et de Lyncée, enlèvent les belles épou- sées ; là, ce sont au contraire les Apharèides qui portent des mains violentes sur les fian- cées des divins héros. Enfin, dans Théocrite, c'est Leucippe lui-même , qui , séduit par les riches présents des Dioscures, préfère ces nouveaux prétendants aux Apharèides, dont la libéralité ne s'était pas déployée avec autant d'éclat. — Mort de Castor. Les traditions qui regardent la mort de Castor, principal épi- sode du combat, sont aussi diverses que celles qui se rapportent à la cause de cette lutte terrible. — a. Suivant Pindare, les Dioscures, après avoir enlevé injustement la part du butin qu'avaient gagnée les Apharèides, ré- solurent de se mettre en embuscade pour surprendre leurs adversaires, et se cachèrent dans le tronc d'un chêne creusé par les ans. Mais Lyncée les aperçut des hauteurs du Taygète, et, les tournant adroitement, blessa mortellement Castor avant que le héros eût eu le temps de se mettre en garde. Poliux, enflammé de rage , poursuit les meurtriers jusqu'au tombeau d'Apharée; il supporte sans fléchir le poids du cippe que ses ennemis lui jettent à la tête, et perce Lyncée pendant que Jupiter foudroie Idas, qui avait accompa- gné son frère. L'éclair consuma les corps des deux Apharèides. — b. Les Apharèides ayant atteint les Dioscures au tombeau d'Apharée , il fut convenu , sur la proposition de Lyncée , que les deux plus jeunes, c'est-à-dire lui et Cas- tor, combattraient seuls, sous les yeux de Pol- iux et d'Idas. Castor blessa Lyncée à la main, et le massacra ensuite sur le tombeau de son père. Idas saisit alors le cippe funéraire, pour en écraser le meurtrier ; mais il tomba frappé de la foudre. — c. Castor tue Lyncée debout auprès de lui; Idas abandonne alors et com- bat et fiancée, et commence à ensevelir son frère. Castor veut l'en empêcher : Idas le tue. — d. Castor périt dans une guerre entre Athènes et Lacédéraone, ou lorsque Sparte fut assiégée par les Apharèides. On lui éleva des tombeaux à Argos , à Sparte , et auprès de Thérapné. — Apothéose des Dioscures. Poliux, voyant Castor près de rendre le der- nier soupir, pria Jupiter de lui accorder de mourir avec son frère chéri. Jupiter, alors, lui laissa le choix, ou de venir habiter l'O- lympe , ou de partager le sort de son frère, et de passer alternativement avec lui un jour 144 * DIO dans le ciel, et l'autre, sur la terre. Selon d'autres auteurs, Jupiter,, pour récompenser cet amour fraternel, les plaça parmi les astres Ce furent les Achéens qui , les premiers , rendirent les honneurs divins aux Dioscures, les regardant comme des héros indigènes : ils instituèrent leur culte à Arayclée, a Thé- rapné et à Pephnos, quarante ans après la mort de Castor, suivant la tradition. Localisés ensuite chez les Doriens, qui empruntèrent aux Achéens et le mythe et le culte des deux frères , les Dioscures furent confondus, à une époque bien postérieure , non-seulement avec les Ca- hires de Samothrace, mais encore avec d'au- tres dieux tutélaircs, et ce fut comme tels que leur culte se répandit dans toute la Grèce, l'Italie et la Sicile. On les invoquait comme dieux protecteurs et sauveurs; de là leurs épitèthes de Megaloi Theoi, d'Anactès, de Sotérès, de Boethooi, d'Agathoi Parastatai. Ils protégeaient surtout les nochers dans les tempêtes: Neptune , touché de leur amour fraternel, leur avait donné la faculté d'a- paiser les flots irrités. Enfin, on les considérait comme dieux tutélaires de l'hospitalité et comme vengeurs de ceux qui l'avaient violée. Ils se présentaient souvent chez les habitants des villes pour éprouver leur bienveillance à accueillir des étrangers. Un certain Phormion, auquel était échue la maison qu'ils avaient ha- bitée à Sparte, ayant refusé de leur aban- donner leur ancienne chambre, parce que sa fille, disait-il, en avait fait sa demeure, chercha en vain son enfant le jour suivant : elle avait disparu avec tous ceux qui la servaient; le malheureux père trouva dans la chambre qu'il avait refusée aux Dioscures les images des deux héros, une table, et du silphium. — Quant à leur vie héroïque, les Tyndarides ont un caractère différent, ainsi que nous l'avons déjà vu par Homère. Pollux est le lutteur adroit et vigoureux , pyx agathos ; Castor, le guerrier habile à dompter les chevaux. Aussi les poètes donnent-ils à ce dernier les surnoms d'Hippodamos, d'Hippalidès, de Tachy polos. Tous deux montent de magnifiques chevaux blancs , qui leur ont été donnés par N eptune , ou par Mercure ou par Junon. Les noms de ces coursiers sont Phlogeus et Harpagus , ou Xan- thus et Cyllarus. Quelquefois ils sont attelés à un magnifique char d'or, et leurs maîtres chan- gent alors leurs surnoms d'Evippei , d'Hip- peis, de Leucopoloi , pour celui de Chrysar- matoi. Comme Mercure et Hercule, Castor et Pollux président aux jeux gymniques en général, et plus particulièrement aux jeux olympiques, epoptai ton agonôn,» enagô- nioi. A Sparte, leurs statues se trouvaient dans l'endroit où avaient lieu les courses, et les habitants de la ville leur attribuaient l'in- vention des danses militaires et d'une sorte de musique guerrière que les Spartiates faisaient entendre toutes les fois qu'ils marchaient au combat. — Les Dioscures avaient un grand nombre de temples et de statues; nous men- DIR tionnerons les lieux suivants comme ceux où leur culte était le plus en vigueur : Argos, Amphissa, Céphalé, Clitor, Sparte, Messènc, Thalames,. Pephnos, Athènes, Mantinée, Thérapné , Phares en Achaïe. Les Lcucippi- des étaient honorés conjointement avec eux à Sparte, à Messène et à Argos. Près du port de Samothrace, il y avait deux images des Dioscures, auxquels ceux qui avaient échappé à une tempête offraient des sacrifices, consistant principalement en agneaux blancs. Les Romains étaient aussi de fervents adorateurs des deux fils de Léda; ils les confondaient avec les dieux locaux Pilumnus et Picumnus, et, les faisant souvent figurer à la tète de leurs ar- mées, dont cette intervention divine ranimait l'ardeur, ils leur élevèrent des temples à Ar dée et à Rome. — Anciennement on symbo- lisait les Dioscures, à Sparte, sous l'em- blème d'un parallélogramme formé de quatre poutres; on désignait par là, dit Plutarque la tendre affection qui unissait les deux frè- res. C'est cette figure, un peu altérée, que re présente encore le signe fj£ de la constellation des Gémeaux. On les voyait sur le trône d'A- pollon à Amyclée, luttant contre des sphinx et d'autres animaux féroces, et sur le coffre de Cypsélus, avec Hélène au milieu d'eux. En général, les anciens les figuraient comme de jeunes hommes portant des vêtements blancs, et un manteau de pourpre; la tête couverte d'un bonnet ou un casque étoilé ; leur arme est la lance. Castor se distingue souvent de Pollux, qui, comme lutteur, doit être nu, par son attirail militaire ; aussi Pindare ,et Théocritc lui donnent-ils les noms de Chalcomitrès, de Doryssoos, et de Chalcéothorax. Voy. Gé- meaux. dioxippé. i Fille du Soleil et de Clymènc, ou de Mérope,sœur de Phaéton. Voy. ce nom. — 2. Danaïde, fiancée d'iEgyptus. — 3. Ama- zone. — i. Chienne d'Actéon. dioxippus , partisan d'Énee, fut tué pai Turnus. diphyès. Qui a deux formes, deux sexes. Épithète des Centaures, du Sphinx, de Cé- crops, de l'Amour et de Bacchus. dipsacos. Fils du dieu-fleuve Phyllis et d'une nymphe ; il menait la vie de pasteur au- près des rochers Cyanées. dir e. Les imprécations. Filles de l'Achéron et de la Nuit ; elles étaient au nombre de trois. Postées auprès du trône de Jupiter, elles re- cevaient ses ordres pour aller troubler le re- pos des méchants. dircy. Fille d'Hélios, épouse de Lycus. Elle périt des mains d'Amphion et de Zélés, qui vengèrent sur elle l'outrage fait à leur mère. Voy. Amphion n° 3. Son cadavre, dé- chiré, fut changé en fontaine par Bacchus , dont elle était la prêtresse. Un fleuve près de Thèbes prit son nom. dirpiiya. Surnom que portait Junon, du mont Dirphys en Eubée. DJA DIS. Surnom de Pluton. Il désigne quelque- fois aussi les enfers. discorde (éris , discordia). La déesse qui préside aux meurtres et aux guerres, et qui cause les querelles qui divisent les peu- ples et les familles. « L'insatiable Discorde, sœur et compagne de l'homicide Mars : déesse qui, faible en sa naissance , s'élève, et bientôt cache sa tête dans le ciel , tandis que ses pieds sont sur la terre ; c'est elle qui , traversant la foule des guerriers, verse dans tous les cœurs la haine fatale , avant-coureur du car- nage. Elle fait éclater sa voix, pousse des cris bruyants, épouvantables, et jette dans le cœur de tous les guerriers un courage terrible, qui les excite sans relâche au carnage. Elle se plaît à entendre les gémissements du guer- rier qui meurt, et quand tous ies dieux se sont retirés du combat, seule elle reste sur le champ de bataille pour repaître ses regards du spectacle affreux des morts et des mou- rants. Messagère de Jupiter, elle porte, comme Apollon et Minerve , l'égide du dieu. » Telle est l'image que nous trace Homère de cette divinité terrible. Selon Hésiode , elle était fille de la Nuit et mère de la Misère, de l'Oubli, de la Famine, des Douleurs, des Batailles et des Combats, du Meurtre, de la Querelle, du Mensonge, de !a Contradiction, de l'In- justice, de l'Aveuglement, du Serment. Le même poëte donne aussi le nom d'Éris au personnage allégorique de la Rivalité. Suivant Hygin, la discorde était fille de la Nuit et de l'Érèbe. Virgile la représente comme compa- gne de Mars, de Bellone et des Furies, et se tenant à l'entrée de l'Orcus. Les poètes lui donnent les surnoms de Cratère, cruelle; Laossoos , qui excite les peuples au combat ; de Polystonos , qui fait pousser des gémis- sements. Homère la lait figurer sur l'égide de Jupiter et sur le bouclier d'Achille. disynor. Chef troyen. dithyrambos. Surnom de Bacchus, dont I etymologie est incertaine. diti. Femme de Kaciapa, et mère des Daitias. dius (dios). Fils de Priam. divakara. Dixième Aditia. di voivg arra , chez les Mongols , et nommé en thïbétain djitsi3Y-djombaiv-«iine, est re- gardé, dans la mythologie lamaïque, comme. le dieu du passé. On le représente la main droite élevée en l'air. Il forme une haute trinité avec Chakiamouni et Maidari. djaixa ou djêna. Il se dit des mem- bres d'une des écoles hétérodoxes de îa phi- losophie hindoue. Leurs dogmes diffèrent peu de ceux des bouddhistes, et ils résident pour la plupart dans le Dékan. Les Djainas ex- pliquent l'univers par le concours d'atomes ho- mogènes. Selon eux, les êtres animés sont éter- nels j et l'âme arrivera à la perfection quand elle sera délivrée de toute .nécessité d'agir. djamagni. Nom d'un mouni, père de Pa- rasou-Râma. DOL 145 djambavan. Monstre qui osa combattre contre Krichna, et dont la fille devint l'épouse de ce dieu. d j a.mb av ati. Fille de Djambavan; une des femmes de Krichna. djax amêdjai a , fils du roi Parikchita , vengea la mort de son père, en exterminant tous les Nagas ou serpents dans un sacrifice solennel. djaxgama. Nom que l'on donne à des religieux errants, consacrés au culte de Siva. djata. Nom d'une sorte de chignon formé des cheveux relevés et tressés que portent certains ascétiques hindous. Le djatà est un des attributs du dieu Siva. djaraçandha , prince de la dynastie lu- naire, régnait dans le Sicata. Il s'efforça vaine- ment de venger la mort de Kansa, son gendre, qui périt dans la guerre qu'il osa soutenir contre Krichna. Il fut tué par Bhima. Cette lutte, qui joue un grand rôle dans la mytho- logie hindoue, est le symbole de celle que soutinrent les Vichnouites contre les parti- sans de Siva, représentés par Dj.iraçandha. djatayou. Nom d'un oiseau, né de Ga- rouda et de Syéni. Djatayou est un des héros du Râmâyana. djavadratha. Roi de Sindhou . qui se si- gnala dans la guerre des Pàndavas et des Kô- ravas. Il soutenait le parti de ces derniers. djavanta. Fils d'Indra et de Satchi. djinn. Nom arabe des mauvais esprits ou démons. Voy.. Gen. djosie. Idole chinoise qui préside au commerce maritime. On entretient devant elle un feu perpétuel. dmétor, fils d'iasus, roi de Cypre, acheta Ulysse. doada , génie de la mythologie hindoue accompagne le soleil dans sa course à travers le zodiaque, pendant le mois de Pourataci. dodox, fils de Jupiter et d'Europe , donna son nom à l'oracle de Dodone. do don jE us. Surnom qu'on donnait à Jupi- ter, de son oracle de Dodone en Épire. dodoxé, océanide, donna son nom à la ville de Dodone en Épire. dodonis. Qui appartient, qui demeure à Dodone. Se disait des nymphes . filles du roi Mélisse-us, qui élevèrent Jupiter. dogoda. Dieu slave qui envoie les vents du printemps. DOLiCHAïos. Surnom de Jupiter, de la ville de Doliché en Syrie, ou d'une des îles Ly- ciennes de ce nom. DOLicnÉxius Surnom d'une divinité dont le nom se lit dans quelques inscriptions, et particulièrement sur un marbre trouvé à Marseille: Au dieu Dolichénius. On croit que ce surnom est le même que Dolichaïos. dolichius (dolichios) , fils de Triptolè- me, donna son nom à l'île de L>ulichium. dolichuS (dolichos). Éleusinien dans la maison duquel les filles de Céiéos engagèrent Cérès à se reposer. DK:t. mît. 13 146 DOR dolius (dolios). Vieil esclave, qui suivit Pénélope à Ithaque, lorsqu'elle se maria avec Ulysse; il resta attaché à la maison, et fut chargé du jardinage. Use joignit avec ses six fils à Ulysse contre les parents des amants de Pénélope, qui s'étaient réunis pour venger leur mort. dolon. r. Fils de rriam. — 2. Fils du héraut troyen Euraédès. Il se chargea de pénétrer, comme espion , dans le camp des Grecs , et fut rencontré par Ulysse et Diomède , qui regor- gèrent. dolopion. Prêtre du Scamandre, père d'Hypsénor. dolops. x. Fils de Saturne et de Philyre. — 2. Fils de Mercure. Il avait un monument funèbre près de Pirésie et de Magnésie; les Argonautes y débarquèrent et y firent des sacrifices funéraires. —3. Troyen, fils de Lam- pus, petit-fils de Laomédon; fut tué par Mégès et Ménélas. dolor. La Douleur. Fils de la Terre et de l'Éther (Hygin). dolus. La fraude. Fils de la Terre et de l'Éther. domachnié doughi. Follets de la my- thologie slave; étaient regardés comme les génies tutélaires des maisons. domatites. Qui appartient à la maison. Surnom de Neptune à Sparte ; peut-être de même origine que l'épithète £7rtxa)ptoç, indi- gène. doniduca, domiducus. Qui conduit à la demeure. Surnoms de Jupiter et de Junon, qui étaient censés conduire la nouvelle ma- riée à la demeure de son époux. dorcée (dorceus). Selon Pausanias, un des fils d'Hippocoon- Lui et son frère Sébrus étaient révérés à Sparte comme des héros. La fontaine qui se trouvait près de leur autel s'appelait Dorcée, et la place elle-même portait le nom de Sébrion. dorion . Danaïde , fiancée de Cérœstès. dorippé. Femme d'Anius, qu'elle rendit père d'QEno , de Spermo et d'Élaïs. V oy. Anius. doris. x. Fille de l'Océan et de Téthys ; épousa son frère Nérée, dont elle eut cin- quante filles, appelées Néréides. Par métony- mie , les poètes romains se servaient de ce mot pour désigner la mer. — 2. Fille de Nérée et de Doris. Donms. La Doriennc. Surnom de Vénus, qui avait un de ses plus anciens temples à Cnide en Carie. dorus (doros). Personnage mythique, dont les Doriens tiraient leur origine. Il était, sui- vant les uns , fils d'Hellen et de la nymphe Orséis , frère de Xuthus et d'jEolus, et père de Tectamus; suivant d'autres, fils d'Apollon et de Phthie , frère de Laodocus et de Poly- péte, et père de Xantippé. Servius le fait fils de Neptune. On dit qu'il réunit autour de lui, près du mont Parnasse, le peuple qui plus tard porta son nom fcotl dorsanès ou dos ane. L'Hercule indien, suivant Mégasthène. Voy. Pandee. doryclée ( dorycleus). Selon quelques auteurs, fils d'Hippocoon. doryclus. x. Fils naturel de Priara ; fut tué par Ajax , fils de Télamon. — 2. Époux de Béroé. Foy. ce mot. dorylas. x. Le plus riche des Nasamones (peuple de Libye) : dans le combat qui eut lieu aux noces de Persée, il prit le parti de ce hé- ros, et fut tué par Alcyonée. — 2. Centaure tué par Pélée aux noces de Pirithoiis. dos. Suivant une vieille leçon, Cérès prit ce nom lorsque, allant à la recherche de Proser- pine, elle rencontra les filles de Céléos. Les manuscrits donnent aussi les formes Doris, Déo, Dmoïs, Dois. dosithéa. Nymphe. dotis. Fille d'Élatus ou d'Astérius et d'Am- phictyoné; donna son nom aux champs Do- tiens en Thessalie. Suivant Apollodore , Mars la rendit mère de Phlégyas. doto. Une des Néréides. dotus ( dotos ). Fils de Pélasgus ou de Néonus, et petit-fils d'Hellen. dou adachatma. Nom de Souria , le soleil, chez les Hindous. douchmajXTA. Radjah hindou de la race des Tchandrapoutes , époux de Sakountala , dont il eut Bharata. douchtatouina. Radjah de la race des Tchandrapoutes, fils de Dourpata. doufa , nymphe marine de la mytholo- gie Scandinave, est fille de Gimer et de Rama. docîhs asaïva. Un des Kôravas. DOUiARKOUJACK. Montagne du Kamts- chatka. Elle était d'abord au milieu du lac Kourile ; mais les montagnes voisines lui ayant fait la guerre, elle se réfugia dans la mer : le lac la suivit en formant le lit de la rivière Dozerna'ta. douleur. Voy. Dolor et Algos. doulm a-gartch aiv. La mère blanche. Nom tangutain de Tsagan-dara-eke . doulbia-ngodchan.- La mère verte Nom tangutain de Nogan-dara-eke. doumaça. Prophète druse, auquel les peuplades du Liban attribuent dix incarna- tions successives. dou 31 irak ch a. Radjah souriapoute, fils de Somatchantra , et père d'Ourkala. douivdouïxidi. Fils de Sarouçouda, et père de Soudia. DOUREN3Y. Le second des Dvergars, dans la mythologie Scandinave ; présida à la pre- mière formation de l'homme. dourga. L'un des noms de Bhavani, épouse de Siva , déesse aussi redoutée et aussi ter- rible que son époux. dourouvaca. Mouni illustre , mais très- vindicatif et très-colère , fils du pradjapati Atri. Il amena, par ses imprécations, la lutte qui enleva le trône à Indra. Ce fut aussi pour avoir négligé de l'accueillir, que Sàkouq- DRO tala eut tant à souffrir de l'abandon de Douch- ruanta. dourpata. Fils de Délodaça, père de Douchtatouina et de Drovati. douryodham. L'aîné des Koravas. dou val apaia. Portiers de Siva ; ils ne laissent arriver auprès de leur maître que des visiteurs disposés à payer grassement cette faveur. doxo. Nymphe. dracios. Un des quatre chefs qui condui- sirent les Épéens au siège de Troie. dragon. Constellation boréale , nommée en grec Apàxcov, et en latin Draco, An- guis et Serpens. Suivant Hygin, c'est le dra- gon auquel Junon confia la garde des pommes d'or du jardin des Hespérides, et qu'elle en- leva ensuite au ciel. D'autres prétendent que c'est le serpent Pjthon , ou le dragon tué par Cadmus. dr ain ces. Favori de Latinus, ennemi de Turnus. drésus. Troyen; fut tué par Euryale. drimaque ( DRiitfACOS). Les habitants de l'île de Chio furent les premiers qui achetèrent des esclaves. La divinité, irritée de cette dé- gradation du genre humain, excita une révolte parmi les serfs , qui quittèrent leurs maîtres et se réunirent sous leur chef, Erimaque, sur les montagnes de 1 île, d'où ils troublèrent et saccagèrent les possessions de leurs an- ciens patrons. Les habitants de Chio, après avoir inutilement cherché les moyens de ré- sister à ces attaques, conclurent avec le chef des révoltés un traité en vertu duquel les esclaves suspendirent les hostilités et reçu- rent des contributions régulières en vivres. Plus tard cependant, les Chiotes icirent.àprix la tête de Drimaque : celui-ci ordonna à un jeune homme qu'il aimait de la lui couper, et, de la porter à la ville pour demander la récompense promise. Après sa mort, les hos- tilités recommencèrent de nouveau. Les Chiotes, se rappelant que Drimaque seul avait pu mettre un frein à ces troubles , éle- vèrent un temple à [sa mémoire, et le surnom- mèrent Euménès, c'est-à-dire le héros bien intentionné. Les esclaves lui sacrifiaient les prémices de leur butin. Drimaque apparais- sait dans les songes à ceux qui étaient menacés de quelque danger par .leurs servi- teurs. drimo. i. Néréide. — 2. Une des Alcyoni- des , qui se précipitèrent dans la mer après la mort de leur père et furent métamorpho- sées en alcyons. drobiva. L'eau écumante. Une des neuf filles de Gimer et de Rana , dans la mytho- logie Scandinave. dropadi ou drovati. Femme des princes Pândavas, ou de l'un d'eux seulement. L'ou- trage que lui fit subir Douhsasana, en la traînant publiquement par les cheveux, donna lieu à la fameuse guerre des Kôravas et des Pândavas. Dropadi est une des cinq vierges DRU 147 auxquelles les brahmanes adressent chaque jour des prières. drottar (Les). Génies qui assistent Odin, dan? la mythologie Scandinave. On conjec- ture que, revêtus d'abord du simple caractère sacerdotal, ils furent élevés au rang des dieux, comme les Cabires, les Curètes, etc. Du moins ils se présentent tour à tour avec le triple rôle de dieux, de juges et de pontifes. drouastp. L'un des vingt-huit Izeds per- sans ; était le génie de la vie. drolhca. Fils d'Yayàti, et fondateur d'une branche de la dynastie solaire. droltch a, fils de Vaivaçouata , se rendit célèbre par ses pénitences. C est de lui que la famille brahmanique des Dalichtam préten- dait tirer son origine. drouva, fils d'Outanavata, roi hindou, acquit dés l'âge de cinq ans un pouvoir mira- culeux que lui communiqua Vichnou , en ré- compense de son ardente piété; recouvra les bonnes grâces de son père, irrité contre lui , monta sur le trône, et régna vingt-six mille ans avec la plus grande gloire. Le terme fixé par Vichnou étant enfin arrivé, Drouva dispa- rut dans les cieux sur un char d'or. — 11 laissa trois enfants : Karpagatarou , Kouraga et Kourkala. druides et druidisme. Les druides, les hommes du gui de chêne , étaient les chefs de la hiérarchie religieuse et sociale des Gaulois. Interprétation de la volonté divine, sacerdoce, justice.éducation publique, législation, conclu- sion des traités de paix et de guerre, tout cela entrait dans leurs attributions. Ils furent même réellement, à l'époque où la théocratie ré- gna sans rivales , les régulateurs absolus, les maîtres de la nation; et plus tard, lorsque les institutions humaines succédèrent à l'autorité des oracles , ils conservèrent encore de grands privilèges. Il n'est point de régime sacerdo- tal dont l'origine soit enveloppée de plus de mystères. — La toute-puissance des dieux, la métempsycose, l'éternité de l'univers et l'immortalité de l'âme étaient les principes fondamentaux de cette doctrine , à laquelle se rattachait aussi l'idée d'un autre monde , avec ses peines et ses récompenses, monde où l'âme conservait son identité, ses passions, ses habitudes. Mais la science des druides ne se bornait pas à ces notions; ils étaient en- core métaphysiciens, physiciens, médecins, sorciers, et surtout astronomes. Leur année se composait de lunaisons , ce qui faisait dire aux Romains que les Gaulois mesuraient le temps par nuits et non par jours. Leur méde- cine semble avoir été entièrement fondée sur la magie. La panacée universelle était le gui de chêne 5 que l'on allait couper dans les bois avec une grande solennité. Foy. Gui. — A côté des superstitions bizarres qui maintenaient le pouvoir entre les mains des prêtres figuraient des cérémonies sanglantes, comme on en voit dans l'enfance de toutes les sociétés. Les sacri- fices humains étaient regardés par les Gaulois Î48 DRU comme nécessaires pour apaiser les dieux, et .les druides se prêtaient à cette horrible croyance, comme les prêtres de la Diane Taurique ou du Bacchus de Ténédos. On per- çait la victime au-dessus du diaphragme , et l'on tirait des pronostics de la nature de ses convulsions, de l'abondance et de la couleur de son sang, etc. D'autres fois on la crucifiait, on la tuait à coups de flèche ; souvent aussi un colosse d osier, posé sur un bûcher, dis- paraissait dans les flammes avec une foule de malheureux enfermés dans ses flancs. Cepen- dant ces sacrifices horribles étaient déjà rares à l'époque de l'arrivée des Romains dans les Gaules, et on les remplaçait par des dons votifs, en jetant dans les lacs , ou en clouant dans les temples, des lingots d'or ou d'argent. Le souve- nir des sanglantes cérémonies du druidisme s'est conservé, non-seulement dans les témoi- gnages que nous ont transmis les auteurs an- ciens, mais aussï dans la tradition de divers peuples Galls ou Kimris. « Ainsi, les monta- gnards Gaëls d'Eildain affirment encore au- jourd'hui qu'on offrait jadis des sacrifices hu- mains dans un lieu nommé Bourjo, et que le peuple qui y assistait pouvait voir les céré- monies du haut du glacis, dont la pente est de ce côté. A ce lieu de sacrifice communi- quait un sentier qu'on peut encore distinguer, ef. qu'on appelle Haxellgate, porte de la drui- desse, conduisant à une petite vallée étroite nommée Haxellcleuch (Val de la druidesse). » (Milne). — On n'entrait dans la condition des druides, condition ambitionnée par les en- fants des familles même les plus puissantes, qu'après une initiation mêlée de sévères épreu- ves au fond des bois et des cavernes, et qui durait quelquefois vingt ans. Le néophyte de- vait apprendre et retenir toute la science sa- cerdotale. — Les auteurs les plus modernes comptent , dans la hiérarchie druidique , trois classes différentes : Tordre inférieur était celui des bardes , chargés de conserver dans leur mémoire les traditions nationales et de chanter les héros. "Venaient ensuite les ovates , interprètes des druides auprès du peuple; ils étaient voués à la célébration des sacrifices et à la pratique du culte extérieur Enfin, au- dessus de tous , étaient les druides , avec leur science et leur pouvoir suprême. Sortis de la masse du peuple par le bénéfice de l'étude, ils se choisissaient un chef tout-puissantparmi eux; ce choix se faisait probablement au mi- lieu de leur assemblée solennelle, convoquée une fois l'an sur le territoire des Carnutes, dans un iieu consacré, qui passait pour le point central de la Gaule; et il n'était pas rare qu'il en résultât une guerre civile. Quand même le druidisme n'eût pas été affaibli par ces divisions, son principe électif lui-même devait le constituer en antagonisme avec ce- lui de la naissance, pour lequel combattait l'a- ristocratie. Enfin, la vie-solitaire, que la plu- part de ses membres semblent avoir adoptée, devait aussi contribuer à leur faire perdre, DRU à la longue , leur autorité sur les populations De là une faiblesse èt des divisions qui ame- nèrent sa ruine et l'asservissement du pays. — A l'époque où les tribus gauloises allaient su- bir le joug du conquérant étranger, le drui- disme , affaibli dans le reste du pays, domi- nait encore dans les deux Bretagnes et dans les bassins de la Seine et de la Loire. Les Éducs se trouvaient à la tête de ce parti, qui défendait le principe électif, c'est-à-dire les druides et les chefs temporaires du peuple des villes. Mais les Arvernes, les Séquanais, et toutes les populations ibériennes de l'Aqui- taine étaient fidèles à l'hérédité, c'est-à-dire au système des chefs de clan. Les cruautés du vainqueur purent seules réconcilier contre lui les partisans de ce système avec les drui- des. Le signal de l'insurrection que dirigea le Vercingétorix Arverne partit de la terre druidique des Carnutes de Genabum. — ■ Quand la Gaule fut pacifiée, le druidisme, restrei- gnant son empire à la masse poptslaire, laissa les ambitieux des hautes classes adopter la religion de*s Romains ; mais il devint le foyer où venaient se ranimer les espérances des patriotes. Lui-même conserva son énergie et son fanatisme; il sut résister constamment à l'influence romaine; et ce fut là que se réfu- gia la nationalité gauloise. Auguste essaya vainement de modifier les pratiques sangui- naires de ce culte. Sous Tibère , ce fut un Édue, Julius Sacrovir, qui se mit à la tète de la révolte des Gaules. Aussi l'empereur vou- lut-il, après avoir étouffé cette révolte, ex- terminer la secte entière des druides : en ef- fet, presque tous périrent du supplice de la croix. Sous son règne et sous ceux de Claude et de ^léron, le général romain Suétonius Pau- linus poursuivit les druides qui restaient jus- que dans leur dernier asile, dans l'île de Mona ( Anglesey ). Là était depuis plusieurs siècles le siège le plus secret du cuite drui- dique. La conquête de la Bretagne ne devait être complète que lorsqu'ils seraient extermi- nés. Quand les Romains se disposèrent à dé- barquer, ils virent sur le rivage une forêt d'armes et de soldats. Dans les rangs cou- raient des femmes, les cheveux épars, des torches à la main ; tout autour étaient les druides, qui, fièrement immobiles et les bras levés au ciel, prononçaient avec solennité d'horribles imprécations Frappés d'abord de terreur, les Romains se ranimèrent à la voix de leurs chefs , et culbutèrent les Bretons. Druides, prêtresses, soldats, tout fut égorgé ou brûlé ( 61 après J. C. ) — Quand Civilis prit les armes contre Vespasien, ces prêtres, si longtemps persécutés, sortirent encore de leurs retraites pour proclamer que l'empire des Gaules allait s'élever sur les ruines du Capitole; mais la civilisation de Rome avait en- vahi les villes gauloises. On ne pouvait crain- dre que le pays ne s'oubliât lui-même. Seu- lement, hors des villes, dans les campa- gnes, et surtout en s'avançant vers le nord, DRU un reste de nationalité s'était encore con- servé avec. le druidisme, qui s'y était ré- fugié, et dont le souvenir était toujours cher aux Gaulois. Aussi Pescennius Niger ne crut pouvoir mieux faire , pour se rendre popu- laire parmi eux, que de ressusciter, dit-on, de vieux mystères qui sans doute étaient ceux du druidisme. Des femmes druides prédirent l'avenir à Aurélius, à Dioctétien- et à Alexan- dre Sévère. La religion nationale n'avait point péri, elle dormait sous la culture romaine en attendant le christianisme. Le culte druidique, incorporé en quelque sorte au sol même, ré- sista fortement à la nouvelle religion qui de- vait le transformer successivement,, sans pou- voir enlever aux Bretons ce profond carac- tère national qu'ils ont gardé jusqu'à nos jours. Prêché en Armorique, vers la fin du quatrième siècle, le christianisme fit d'abord peu de prosélytes : le druidisme était proscrit ; mais il subsistait dans les monuments, peu ou point modifiés , de l'ancien culte qui devaient servir de symbole au nouveau. La présence des signes matériels démentait aux yeux de la foule grossière la transformation accom- plie. Ce fut donc à peu près sans succès que le concile de Nantes, tenu en 658, s'élevant contre les adorations du peuple à l'égard de certains chênes et de certaines pierres ca- chées au fond des bois, devant lesquels on allait allumer des brandons et porter des offrandes, prescrivit aux prêtres armori- cains de faire arracher ces arbres sacrés, ûe les brûler, de ramasser les pierres, et de les enfouir dans des endroits si cachés que les paysans ne pussent jamais les retrouver. Ces décrets ne purent être exécutés que très-im- parfaitement. Au neuvième siècle, on voit Charleraagne lancer contre les superstitions et les pratiques du druidisme deux capitu- laires qui n'eurent pas plus d'effet. L'action lente d'une civilisation avancée qui gagnait de jour en jour du terrain sur la barbarie, et finit par étreindre en entier la Bretagne , pou- vait seule amener des résultats efficaces. Mais que ce travail fut long! Au dix-sep- tième siècle , on voit le littoral de l' Armorique et l'île d'Ouessant, etc., encore plongés dans le paganisme le plus grossier, et accomplis- sant machinalement des pratiques super- stitieuses dont le sens était alors à peu près perdu. Les pérégrinations de le Nobletz, qui parcourut la Bretagne vers 1614 , une croix à la main, nous révèlent l'état de grossiè- reté des Armoricains au commencement du grand siècle. Ici, les femmes balayaient la chapelle la plus vois'ine de leur village, et en jetaient la poussière au vent, pour le rendre favorable au retour de leurs maris et de leurs enfants qui étaient embarqués. Là, elles prenaient, comme les grossiers ostiaques de l'obi, les images des saints, les menaçaient de mauvais traitements , les fouettaient même, ou les jetaient à l'eau s'ils ne leur accordaient pas proraptement l'heureux DRY 149 retour des personnes qui leur étaient chères. Quelques-uns laissaient dans un champ un trépied ou un couteau crochu, pour empêcher que les loups n'endommageassent leur bétail égaré. D'autres avaient soin de vider toute l'eau qui se trouvait dans la maison où il était mort quelqu'un, de peur que l'âme du défunt ne s'y noyât; ils mettaient aussi des pierres auprès du feu que l'on allume la veille de la Saint-Jean, afin que leurs pères et leurs an- cêtres vinssent s'y chauffer à leur aise. La nouvelle lune était adorée à genoux, et l'o- raison dominicale récitée en son honneur. Le premier jour de l'an, or offrait une espèce de sacrifice aus fontaines publiques, en y jetant des morceaux de pain beurré. Dans d'autres endroits, on jetait, le même jour, dans ces fontaines, autant de morceaux de pain qu'il y avait de personnes dans une fa- mille, et ceux qui surnageaient indiquaient le nombre des morts. Les cloarec (prêtres) partageaient eux-mêmes ces croyances, quel- quefois touchantes, sou-vent ridicules; mais qui tenaient trop à ce qu'il y- a de plus intime dans la vie d'une société, quoique le sens en fût perdu, pour que* leur persistance ne s'ex- pliquât pas. drlidesses. Femmes agrégées au sacer- doce. Leurs principales fonctions se bornaient à consulter les astres, les entrailles des vic- times, à présider certains sacrifices, à accom- plir, loin des regards des hommes, des rites mystérieux , et à rendre des oracles. Leurs lois étaient, du reste, bizarres, et souvent elles se contredisaient. Dans un lieu elles se vouaient à une virginité perpétuelle ; ailleurs, quoique mariées , elles s'astreignaient à de longs célibats. Chez les Naranètes, dans un des îlots formés par la Loire à son embou- chure , habitaient des prêtresses , qui, à des époques fixées , venaient visiter elles-mêmes leurs époux sur le continent. Mais cette vi- site ne se faisait que la nuit et devait être terminée avant l'aube. — Dans leurs fêtes, où le sang coulait, elles étaient forcées d être meurtrières ou victimes. Parfois elles assis- taient à des sacrifices nocturnes , toutes nues, une torche à la main , le corps teint de noir, les cheveux en désordre , s'agitant dans des transports frénétiques. Parmi les druidesses les plus célèbres, on comptait les neuf vierges terribles de l'île de Seyn , à la pointe de l' Ar- morique (sur la côte du Finistère, non loin de Sainte-Croix). dryades. Nymphes des bois. R. drys , chêne. Divinités qui présidaient aux bois et aux arbres en général. Plus heureuses que les Hamadryades, ces nymphes pouvaient errer en liberté, danser autour des chênes qui leur étaient consacrés , et survivre à la destruction des arbres dont elles étaient les protectrices. On lesreprésentaifsousla figure d'une femme robuste et fraîche, dont la partie inférieure se terminait en une sorte d'arabes- que exprimant, par ses contours allongés, un tronc et les racines d'un arbre. La tête était coiffée d'une couronne de feuilles de chêne; on mettait une hache entre leurs mains, parce qu'on croyait que ces nymphes punissaient les outrages faits à l'arbre dont elles avaient la garde. dryalus. Centaure, fils de Peucée, et frère de Périmède. dryamidès. Nom patronymique de Ly- curgue , roi de Thrace , fils de Uryas. dryas. i. Fils de Mars, l'un des chasseurs du sanglier de Calydon ; fut tué par son frère, qui arait appris de l'oracle que son fils Itys périrait des mains d'un parent. — 2. Fils de Japet, l'un des chasseurs calydoniens. — 3. Fils d Esryptus, fiancé de la danaïde Eurydicé. — 4. Père de Lycurgue, roi de Thrace. — 5. Fils de Lycurgue, roi de Thrace ; fut tué par son père, qui , dans un accès de rage, le prit pour un cep de vigne. — 6. Un des Lapithes , ami de Pirithoùs. — 7. Amant de Pallène [voy. ce mot;, fut tué par son rival, Clytus. drymmos. Surnom sous lequel Jupiter était adoré chez les Pamphyliens. drymo. Virgile la nomme parmi les nym- phes du Pénée compagnes de Cyrène, bien que, d'après l'étymologie de son nom , elle appartienne plutôt aux Dryades. Dryope. 1. Nymphe que Faunus rendit mère de Tarquitus. — 2. Fille du roi Dryops. Elle paissait les troupeaux de son père près du mont OEta, et fut aimée des hamadryades. dont elle devint la compagne. Apollon, la voyant au milieu de ces nymphes, conçut une violente passion pour elle, et, après s^ê- tre changé en tortue et en serpent pour ef- frayer les nymphes et les éloigner de l'en- droit où il voulait avoir une entrevue avec elle, il la rendit mère d'Amphissus, que d'autres font naître d'Andrémon. Un jour que Dryope se promenait près d'un lac bordé de myrtes et de lotus, tenant son fils entre ses bras, elle cueillit une fleur de lotus, qu'elle lui donna pour l'amuser : dans le moment elle s'aperçut qu'il sortait de cette fleur des gouttes de sang; elle voulut fuir; mais ses pieds s'attachèrent à la terre, et elle fut à l'instant changée elle-même en lotus, fleur en laquelle avait été métamorphosée la nym- phe Lotis que Driope avait blessée. — Ovide fait Dryope fille d'Eurytus et belle-sœur d'iole. Voy. Amphissits. — 3. Habitante de Lem- nos , dont Vénus prit les traits pour engager les femmes de l'île à se défaire de leurs maris. — 4 Nymphe d'Arcadie ; eut de Mer- cure le dieu Pan. — 5. Psymphe de la petite Mysie; enleva le jeune Hylas au moment où il se baissait pour boire dans la fontaine qu'elle habitait. dryops- 1. Fils du dieu-fleuve Sperchius et de la danaïde Polydore ; suivant d'autres . fils de Lycaon ou d?Apollon et de Dia, qui cacha l'enfant nouveau-né dans un chêne (opO;)- Il était adoré par les Asinéens, en Messéiiie, comme fils d'Apollon et comme le DYM héros dont ils tiraient leur origine. On célé- brait tous les. deux ans des mystères en son honneur. On dit qu'il donna son nom aux Dryopes , tribu pélasgienne, qui originaire- ment habitait la contrée située entre la vallée du Sperchius et les Thermopyles d'un côté et le mont Parnasse de l'autre. Il eut un fils nommé Dryops; d'autres lui donnent une fille qui fut l'amante de Pan. — 2. Fils de Priam, tué par Achille, ou, suivant d'autres, par Idoménée. — 3. Compagnon d'Énée.tué par Clausus. dsigokf. Nom de l'enfer, suivant les doc- trines des bouddistes japonais. dsisoo. Divinité sintoïste japonaise, qui pré- side aux grands chemins, et qu'invoquent les voyageurs. duis ou dus. Dieu, autrefois adoré en Grande-Bretagne. Dt po.y (doupox). Centaure tué par Her* cule. dursodtol-eclrmsu-lin (Les). Dans l'a mythologie lamaïque, génies bienfai- sants des deux sexes, qui naissent revêtus de riches habits et vivent pendant un âge entier du monde. dursoutou-ougéi-teagri. Esprits bien- faisants du lamaïsme; vivent cent quarante grands âges du monde. Ils offrent beaucoup d'analogies avec les précédents. d u s ares (dousarès). Selon plusieurs écrivains grecs, nom d'une divinité des an- ciens Arabes ou Nabathéens , dont les attri- buts répondaient â ceux de Bacchus ou du Soleil. dusie.y. Nom que les Gaulois donnaient aux génies impurs, il répond à celui d'In- cube. dvergars. f s Génies Scandinaves, d'une petite taille, qui habitent dans les rochers, er dont l'écho est la voix. Les dieux les firent naître en foule du cadavre d'Iraer, et leur firent don de toutes les sciences et de tous les arts. Ce furent les Dvergars qui construi- sirent le célèbre vaisseau Skidbladner, et le sanglier aux soies d'or, dont Touri se ser* comme de monture. Les Norses attribuaienî i ces nains, comme les Grecs aux Telchines . de profondes connaissances minéralogiques et un caractère malfaisant. dvilipa.. Fils d'Ansouraan; succéda à son père et embrassa comme lui la vie érémitique, après un règne de trois fois dix mille ans. L laissa le trône à son fils Bhagirarha. cymas. 1. Père d'Asius et d'Hécube ; Il habitait la Phrygie sur les.bords du Sangarius, D'autres nomment Cissée le père d'Hécube — 2. Phéacien , habile dans l'art de la navi- gation ; père d'une des amies de Nausieaa. — 3. Troyen, qui, à la prise de la ville, fut tue parmi ccuk qui combattaient avec Énée. — 4. Fils d'.Egimios, frère de Pamphylus et frère adoptif d'Hyllus. Ces trois frères don- nèrent leurs noms aux trois tribus dont chaque État dqrien était composé. Dymas et ÉAQ Pamphylus, qui vivaient déjà du temps d'Her- cule , furent tués lors de l'inrasion du Pélo- ponnèse. dymo.v. Un des dieux Lares. dyxaméné. Une des Néréides. dynasté. Une des filles de Thespius ; Her- cule la rendit mère d'Ératus. dyrrbachics. Fils de Neptune et de Mé- lissa. On dit qu'il donna son nom à la ville de Dyrrhachium en Illyrie : cette ville portait au- paravant le nom d'Épidamnos , que- lui avait donné le père de Mélissa. DYS ARES. VOIJ. DUSARÈS. dysaulès. Père de Triptolème et d'Eubu- léus, frère de Céléos , suivant la tradition or- phique. Selon une légende qui avait cours chez les Phliasiens, mais qui est rejetée par Pausanias, Dysaulès, expulsé par Ion d'É- leusis, se rendit à Phlius, où il introduisit les mystères éleusiniens, Il donna, dit-on, le ÉCH 151 nom de son frère à la ville de Célée, près de Phlius , où l'on montrait son tombeau. dyse. Messagère d'Odin. Voy. Dyser. dyser. Nom de plusieurs déesses des an- ciens Goths, qui conduisaient, les âmes au palais d'Odin. dyséros. Nom par lequel Plutarque dé- signe Éros ou l'Amour. Peut-être le même qu J Antéros. j>ysis. Suivant Hygin , une des Heures. dySjVOMIa. L'anarchie personnifiée; Hé- siode la fait fille d'Éris. DYSPONTEUS OU DYSPONTIUS. Fils d'OE- noraaiis, ou, suivant d'autres , de Pélops.; il fonda la ville de Dyspontium en Elide. dzohara. Divinité des Arabesque Banier croit être la même que Vénus. dzohl. Dieu des Arabes; Banier pense que cette divinité n'est pas autre que Sa' turne. éa, Voy. Mh.. éacides. Nom commun à tous les descen- dants d'Éaque, tels que Pélée, Achille et Néoptolème. É amhain. Souverain de l'Ulster, de la race des Foniens septentrionaux. Les bardes se sont plu à célébrer la magnificence de sa cour. Éanus. Selon quelques auteurs, nom pri- mitif du dieu Janus. éaque (jEACOS). i. Fils de Jupiter et à.'M- gine {voy. ce mot), ou de Jupiter et d'Europe, prince de l'île d'Égine, appelée d'abord OEnoné. Lorsqu'il eut pris le sceptre , il se fit remarquer par sa piété et par sa clémence, et devint le favori des dieux. Ceux-ci l'ayant choisi pour arbitre dans une querelle qui s'é- tait élevée entre eux , il la termina au con- tentement de tous. La Grèce se trouvant af- fligée d'une sécheresse, l'oracle de Delphes répondit à- ceux qui étaient venus consulter Apollon, « qu'Éaque devait adresser des vœux au ciel, qu'alors cette calamité cesserait aus- sitôt. » En conséquence , Éaque fit des sacri- fices à Jupiter Panhellénios , et le supplia de mettre un terme au fléau. Ses prières furent aussitôt exaucées. On dit qu'en souvenir de ce fait, Éaque bâtit à Jupiter, sur le mont Panhellénion , un temple dont on voit encore les restes. Une famine, suivie d'une peste cruelle, ayant ravagé ses États, il pria le dieu son père de les repeupler. Jupiter l'exauça et changea en hommes toutes les fourmis qui se trouvaient sur un chêne sacré. Éaque, pour cette raison, appela ces hommes Myrmidons ([X'jp[xr^, fourmi). Il épousa Endéis, dont il eut Telamon et Pelée. Il eut encore un fils, nommé Phocus, de Psamathé, une des Néréi- des. Éaque, le plus équitable des rois de son temps, gouverna ses sujets a«vec tant de jus - tice, qu'après sa mort il mérita une place parmi les juges des enfers, où, selon Platon, il fut chargé de juger les Européens. Il avait sous sa garde les clefs des enfers ; aussi le re- présente-t-on toujours avec un sceptre et une clef. On le révérait comme un demi-dieu , et plusieurs temples lui furent consacrés. — 2. Fils d'Hercule et d'une nymphe. L'oracle ayant prononcé que l'empire des rives de I'Achéloiis appartiendrait au premier qui tou- cherait terre après avoir passé le fleuve , Polyclée, sœur d'Éaque, simulant un mal de pied , se fit porter par son frère , et s'élançant sur la plage avant qu'il eût débarqué, s'é- cria que l'empire lui appartenait. Éaque l'é- pousa. easter. La Résurrection. Divinité saxon- ne, dont on célébrait la fête au commencement du printemps. ebdodie. Fête grecque observée le sep- tième jour de chaque mois lunaire en l'hon- ner d'Apollon , à qui tous les septièmes jours étaient consacrés s parce qu'il était né un de ces jours. ébéréci. Ancien héros parsi,. qui doit re- paraître auprès de Socioch , au jour de la résurrection. Son nom signifie le vigilant. ecbasios. Surnom sous, lequel les Grecs offraient un sacrifice à Apollon, après une navigation heureuse. ecdésies. Fête en l'honneur de Latone à Pheste, ville de Crète, en mémoire de ce que Latone avait changé le sexe d'une fille de cette ville nommée Leucippe. écédévaster, fils aîné de Zoroastre, fut chef des Mobeds , et mourut cent ans après la publication du Zend-Avesta. Il eut deux fils, Ororvedje et Noriède. échéchirie ( échec heiria ). Divinité allégorique qui présidait aux trêves. A l'en- trée du temple de Jupiter à Olympie, 152 ÉCH voyait la statue d'Iphitus, couronnée par Éché- chfrie. échécleus , fils d'Actor, épousa Poly- mélé , fille de Phylas. échéclus (échéclos\ r. Fils d'Agénor; fut tué par Achille. — 2. Troyen tué par Pa- trocle. échédémus (ÉcnÉDÉNOS), Arcadien, ac- compagna les Dioscures dans leur expédition en Attique. Il était frère de Marathon. Voxj. ÉCHEMUS. écoe.h, un des sept princes des Devs, le plus puissant après Ahriraane , a pour ad- versaire l'Amschaspand Bahinan. ÉcnÉMON , fils de Priam , fut tué avec son frère Chromios par Diomède. échémus (échémos), fils d'Aéropos, petit-fils de Céphée , succéda à Lycurgue sur le trône d'Arcadie. Il avait pour épouse Ti- mandre, fille de Tyndare et de Léda. 11 tua Hyllus, fils d'Hercule , dans un combat singu- lier, lors de l'invasion des DoFiens. dans le Péloponnèse. Ce combat eut lieu, suivant Pausanias, sur la frontière de Corinthe et de Mégare, où Hyllus fut enseveli. Par suite de ce combat, les Héraclid s furent forcés de conclure un armistice de cent ou de cin- quante ans: le§ Tégéates obtinrent alors le privilège de commander dans les guerres communes une des ailes de 1 armée des Pé- loponnésiens. — Le combat d'Échémus et d'Hyllus était représenté sur le tombeau du premier à Tégée. Suivant Étiennc de By- zance, Échémus accompagna les Dioscures dans l'expédition des Argonautes; mais* cet auteur paraît l'avoir confondu avec Échédé- mus, qui, suivant Plutarque, était, ainsi que Marathon, compagnon des Dioscures. éghéxais. Nymphe, qui aima Daphnis, berger sicilien. ÉCHÉNÉ.OS. Le plus âge des nobles Phéa- ciens. échéphron. x. Fils d'Hercule et de Pso- phis, fille du Xanthe ou d'Éryx; il était frère jumeau de Promachus; tous deux avaient un temple à Psophis. — 2. Fils de Nestor et d'Eu- rydice, ou, suivant Apollodore , d'Anaxibie. — 3. Fils de Priam. échépolis. Fils d'Alcathoiïs; fut tué à la chasse du sanglier de Calydon. ÉCHÉPOLLS (ÉCHÉPOLOS). I. Fils de Thalysius, Troyen ; fut tué par Antiloque. — 2. Fils d'Anchise, natif de Sicyone; donna la jument /Ethé à Agamemnon, pour s'exemp- ter, dit le poète , de le suivre à Troie , et pour mener une vie tranquille au sein des délices ; car, comblé de richesses par Jupiter, il ha- bitait les superbes vallées de Sicyone. ÉCHESTRATE (EG HESTRATOS). Fils d'A- gis, père de Labotas ou Léobotès.roi de Sparte. échétimos. Sicyonlen, dont la femme, Ni- cagore, apporta d'Épidaure à Sicyone l'image d'Esculape, représenté sous la forme d'un dra- fiCH gon, et porté!surun|char traîné par des mules. échetlus { echetlos). Nom d'un guer- rier qui, à la bataille de Marathon, combattit dans les rangs des Grecs , sous la figure d'un paysan armé d'un manche de charrue, et disparut après la victoire. L'oracle ordonna de lui rendre les honneurs héroïques, sous le nom d'Échétlus, c'est-à-dire V homme au manche de charrue (iyix\y\). M était re- présenté sur le grand tableau de la bataille de Marathon dans le Precile d'Athènes. échétus (échétos). Tyran d'une con- trée de l'Épire , connu par sa cruauté ; il était fils d'Euchénor et de Phlogée. Il fit crever les yeux à sa fille Métopé ou Amphissa , pour s'être abandonnée à son amant /Echmodicos , et la contraignit à moudre des grains de fer, promettant de lui rendre la vue si elle réus- sissait à en faire de l'orge mondé; il fit aussi mutiler iEchmodicos. échidiva. Suivant Hésiode, fille de Chry- saor et de Callirrhoé; suivant Apollodore, du Tartare et de la Terre ; ou enfin , suivant Pau- sanias, de Piras et du Styx. C'était un mons- tre moitié femme, moitié serpent, terrible par sa cruauté et ses brigandages. Typhon la rendit mère de la Chimère, d'Orthos , chien à deux ou à trois tètes, tué par Hercule; du dragon à cent têtes qui gardait les pommes dt-s Hcspérides, du dragon de Colchide , du Sphynx , de Cerbère, deScylla, de la Gor- gone, de l'hydre de Lerne, de l'aigle qui man- geait, sur le Caucase, le foie de Proraéthée, et du lion de Némée. Argus Panoptas atta- qua iÉchidna pendant son sommeil, et la tua. Le mythe suivant, relatif à ce monstre, existait parmi les Grecs qui habitaient les rivages du Pont. Hercule, ayant enlevé les bœufs de Gé- ryon , les fit traverser, entre autres contrées, le pays des Scythes, qui, à cette époque, était encore désert. Ses chevaux ayant disparu pendant son sommeil , il parcourut la contrée pour les retrouver, et arriva dans le pays d'Hylaea , dans une caverne , où il trouva un monstre moitié femme, moitié serpent , qui promit de les lui rendre s'il vou- lait rester quelque temps près d'elle. Hercule y consentit, et rendit Échidna mèred'Agathyr- sios, de Gélon et de Scythes. Le plus jeune fut le premier roi des Scythes , parce que de tous ses frères lui seul sut tendre l'arc et ceindre la ceinture du héros. échiivades. Nom patronymique des filles du devin Échinus ; ayant oublié le fleuve Aché- lolis dans un sacrifice, elles furent changées en îles. échiox. 1. Un des géants qui essayèrent d'escalader l'Olympe. - 2. Un des cinq guer- riers nés des dents du dragon tué par Cadrr.us. Il survécut à ses frères, et épousa Agavé, fille de Cadmus, dont il eut Penthée; il aida Cadmus à bâtir la ville de Thèbes. Ovide parle d'un temple qu'Échion avait érigé en Béotie , en l'honneur de C.ybéle. — 3. Fils de ÉFE Mercure et d'Antianire ou Laothoé; il prit part, avec son frère jumeau Érytus ou Eury- tus, à la chasse du sanglier de Calydon et à l'expédition des Argonautes, où, en sa qualité de fils de Mercure , il servait comme espion. échiomdès. Nom patronymique de Pen- thée, fils dltchion. echios. i. Grec, père de Mécisteus ; fut tué devant Troie par Polytès. —>i, Troyen tué par Patrocle devant Troie. écho. Oréade. Suivant Ovide, c'était une des nymphes de la suite de Junon , qu'elle amusait par son babil tandis que Jupiter courtisait les nymphes de la déesse. Junon s'en étant aperçue, la punit en la privant de la parole, et la condamna à ne plus répéter que la dernière syllabe des mots qui frappe- raient son oreille. « Elle ne savait ni parler la première, dit le poëte, ni se taire quand un autre avait parlé. Éprise du beau Narcisse , elle ne pouvait lui déclarer son amour. Le bel adolescent, fatigué de la voix trompeuse de l'Écho , qui répétait sans cesse ses paroles , l'a- bandonna, et la nymphe, humiliée de ce mé- pris, se cacha dans un bois, et vécut depuis dans des cavernes solitaires. Mais le désespoir ne faisait qu'augmenter sa passion; et elle se laissa consumer de douleur, de sorte qu'à la fin il ne resta d elle que la voix. » édonis. Nom que Prqperce donne à une Bacchante , parce que les Édoniens honoraient beaucoup le dieu Bacchus. édonus (Époixos). Personnage mythologi- que , dont les Édoniens , peuple de Thrace , ti- raient leur origine. Il était frère de Mygdon. Comme adjectif, ce mot est synonyme de Thrace et de bachique, parce que Bacchus était particulièrement adoré en Thrace. édulica ou éddsa (de dere , manger). Déesse qui, chez les Romains, présidait à la nourriture des enfants, comme Potina et Cuba présidaient à leur boisson et à leur coucher. EÉRIBÉE , ÉRIBOE Y OU ERIBOEA. Épouse en secondes noces d'Aléus, marâtre d'Oœs et d'Éphialtès qui avaient enchainé Mars. Le dieu fut délivré par une ruse de Mercure , à qui Écri- bée avait découvert l'endroit où il était re- tenu captif. éétiox. x. Père de Cypsélus, tyran de Co- rinthe. Voy. Cypsélus. — 2. Roi de Thèbes en Cilicie , père d'Andromaque et de Podés. Il fut tué, avec ses sept fils, par Achille, lors de la prise de Thèbes par les Grecs. Achille fit consumer le corps du héros avec son armure sur un bûcher immense, se réservant seule- ment une énorme balle de fer, qu'il donna comme prix aux jeux funèbres en l'honneur de Patrocle ; le cheval Pédasos , et la lyre dont il jouait dans sa tente. — 3. Imbrien , ami de Lycaon , qui, ayant été fait prisonnier et vendu à Lemnos par Achille, fut racheté par Éétion, et envoyé par lui à Arisbé. ÉÉZE3I. Arrière-petit-flls de Minotcher, parent de Zoroastre. Éfesroc the.m. Dans la mythologie parsi, ÉGH 153 l'un des cinq Gahs qui président aux cinq parties du soir. On l'implore comme protec- teur de la vie. éga ( aigÈ ). Nymphe, fille d'Olénus, nour- rice de Jupiter , qui , après sa mort , la trans- porta au ciel, et en fit une constellation nom- mée la Chèvre. égée. Voy. .Egée. égéon (/Eg.eo\ ).i. Un des géants marins, auxquels la fable donne cent mains et cin- quante têtes; fils du Ciel et de la Terre; le même que Briarée. D'abord il se révolta avec ses deux frères contre Jupiter; mais celui-ci l'enchaîna, et le précipita dans un profond abîme situé sur les confins de la terre. Plus tard, Jupiter l'appela à son aide, ainsi que ses frères, contre les Titans, qui luttaient depuis plus de dix ans contre les dieux sur l'Olympe. Après un combat acharné, dans lequel les géants lançaient toujours à la fois trois cents quartiers de roc, les Titans furent vaincus, et précipités dans les enfers, où ils furent confiés à la garde des géants, servi- teurs fidèles de Jupiter. Comme fils du ciel (OOpavo;) , les anciens nommaient ceux-ci Uranides; par allusion à leurs cent bras, on les appelait aussi Hécatonchires (éxotTOV, cent , et X £ îp£Ç > mains;. — 2. Surncm de Nep- tune. — 3. Un des cinquante fils de Lycaon. égérie. Camèna ou nymphe de fontaine, adorée en Italie. Suivant Tite-Live , Numa , pour leur imprimer un caractère divin , la consultait sur toutes les institutions sacrées qu'il voulait donner aux Romains, Selon Ovide, elle devint l'épouse de Numa , et s'enfuit après la mort de celui-ci dans le bois de la vallée d'Aricie, où elle s'abandonnait à sa dou- leur; ne pouvant se consoler, elle fut changée par Diane en fontaine. Comme elle avait ins- piré des lois à Numa, on l'adora dans la suite comme nymphe divinatrice , qui prédit le sort aux nouveau-nés , et elle était invoquée en cette qualité par les femmes en couche. Le bois , la grotte et la fontaine où elle avait eu des entrevues secrètes avec Numa furent con- sacrés aux Camènes. Les uns plaçaient le bois d'Égérie à Aricie , d'autres , dans les environs de Rome près de la porte Capène, dans la val- lée traversée par l'Acquataccio ( l'Almo des anciens), et qui est connue aujourd'hui sous le nom de Caffarella. On y montre encore de nos jours un prétendu temple d'Égérie, une grotte couverte de lierre, et une fontaine. La statue vieille et mutilée qu'on trouve dans cette grotte, et qu'on prétend représenter Égé- rie, est plutôt celle d'un homme. Le bois, qui , suivant Tite-Live , entourait ce paysage a disparu. égestas. Déesse allégorique de la Pau- vreté ; Virgile la place à l'entrée du Tartare. Voy. PÉnia. ÉGESTE. Voy. SÉGESTE. ÉGESTUS. Voy. SÉGESTUS. égbetech. Un des princes des Devs ; pré- side à l'hiver et à la corruption des cœurs. 154 EGI égho. Dieu des Conçues, qui habitaient les bords du vieux Calabar, dans l'Afrique occi- dentale. éghoueré, dev de la religion parsi, fut chassé de la terre par Féridoun. Égide (yEGis). Bouclier de Jupiter. Ce mot a deux significations. Dérivé de a'î£( chè- vre), il signifie peau de chèvre; dérivé de àï£ ( mouvement impétueux ), il signifie tempête, orage. Les plus anciens poètes , et Homère surtout, ont employé ce mot dans la der- nière acception , tandis que les poètes plus modernes et les sculpteurs ont consacré la première. Ainsi dans Homère, l'Égide est toujours le bouclier terrible qui répand des torrents de feu et de lumière. Jupiter veut-il répandre la terreur parmi les peuples, en amoncelant les orages et les tempêtes , il lance la foudre de sa main droite, et de la gauche il agite ce bouclier dont jaillissent les éclairs. Vulcain l'avait fabriqué avec beaucoup d'art, et tellement solide, que Jupiter même, avec sa foudre ne put l'entamer. 11 jetait un éclat ter- rible: au milieu se trouvait la tête hideuse de Méduse. Dans Homère , l'Égide n'est point exclusivement l'attribut de Jupiter; elle l'est aussi d'Apollon et souvent de Minerve. Ce bouclier formidable ne sert pas seulement à inspirer la terreur; c'est de plus une arme dé - fensive. Ainsi nous voyons Minerve s'en servir pour se défendre de Mars; ailleurs elle en couvre Achille, et Apollon l'emptoie pour protéger Hector. Des deux manières de représenter l'Égide que nous avons indi- quées en commençant, Virgile admet l'une et l'autre; mais les autres poètes postérieurs à Homère s'arrêtent généralement, comme nous l'avons dit, à la première, et représentent l'Égide comme la peau d'une chèvre. On sait que les peuples de l*antiquité, dans leur sim- plicité première et leur ignorance en fait d'ar- mures, s'enveloppaient dans le combat le bras gauche et la poitrine de peaux. Lorsque, dit Ératosthène, les armes manquèrent à Jupi- ter , combattant contre les géants , l'oracle lui conseilla de prendre pour arme défen- sive la peau de la chèvre qui l'avait allaité, à laquelle fut attachée la tête de la Gorgone. L'Égide fut dans la suite attribuée à Minerve. Du reste, l'emploi comme le nom restèrent ce qu'ils étaient dans Homère. Selon une tra- dition plus récente, l'Égide était formée de la peau d'un animal nommé Égieis. Il paraît que d'abord les sculpteurs ont représenté l'Égide simplement comme une peau écail- leuse qui couvrait les épaules, la poitrine et le bras gauche ; mais que plus tard on en a fait une cuirasse divisée en deux parties oblon- gues , qui ne protégeaient que les parties prin- cipales de la poitrine et qui étaient réunies par la tète de Méduse. égieis (jEGiEis). Monstre qui vomissait du feu; était fils de la Terre , et ravagea la Phénicie, laPhrygie, l'Egypte et la Libye/ ELA Minerve le tua, et couvrit son bouclier de sa peau (Diodore). Voy. Égide. égipan. Voy. vEgipan. égisthe (jEGisthos). L'oracle avait prédit à Thyeste que celui qui naîtrait de sa fille le vengerait de son frère Atrée. Thyeste , sans être connu de Pélopée sa fille, la rendit mère d'Égisthe. Pélopée, ayant exposé l'enfant, des bergers le trouvèrent et le firent allaiter par une chèvre. — Voy. son histoire au mot Agamemnon. — Après avoir régné sept ans à Mycènes, Égisthe périt de la main d'Oreste, dans le temple d'Apollon. . égnatia. Déesse adorée en Apulie. On croyait que le feu prenait de lui-même sur son autel , au moment du sacrifice. égyge Gegygé). Une des filles de Niobé, à laquelle les uns donnent Amphion pour mari, d'autres Zéthus, d'autres Alcamène. égypte (L') est représentée sur les mé- dailles ayant à ses pieds un crocodile, les py- ramides derrière, et l'ibis placé sur un pié- destal devant elle. égyptides. Nom patronymique des cin- quante fils d'iEgyptus. éiadiâ, radjah hindou, obtint de Soukra de revenir à la jeunesse, à la condition que son fils Pourouvaçâ accepterait son vieil âge. Pourouvaçâ ayant consenti, le père abdiqua en sa faveur, et se retira dans la solitude. eibhéar-fionn. Fils de Mileadh et de Scota , et frère de Ambergin . de lr , de Kolpa et de Erreamhon. La lutte qu'il soutint contre ce dernier , ardent défenseur de la caste des Tuathadadans , joue un grand rôle dans l'obs- cure histoire symbolique de l'Irlande. eixhé riar. Qui soutient des combats sin- guliers. Nom des héros accueillis par Odin, dans le Valhalla. Ces valeureux champions passent leur seconde vie en joutes et en repas dans lesquels on leur sert la chair du sanglier Serimner et le lait de la chèvre Heidroun. éioné. Néréide. éioxée (éioneus). i. Nom d'un Grec tué par Hector devant Troie. — 2. Roi thrace, père de Rhésus. — 3. Fils de Magnès, et amant d'Hippodamie, tué par OEnomaiis. éios. Surnom d'Apollon. éira. Déesse de la santé dans la mytholo- gie Scandinave. 1 éirgéadmhar. Fils de Tuatha dadan Slirmlah, célèbre par son habileté dans les arts. Il fut père de trois fils, Badhurn, Dio- main et Fionntan. eisétéries. Fêtes célébrées à Athènes, lorsque les magistrats entraient en charge. élacateus. Surnom de Jupiter, adoré sur l'Elacataeon en Thessalie. él aïs. t. Fille d'Anios et de Dorippé. — 2. Père de Lavinie , femme d'Énée. élagabale ou héliog abale. Divinité adorée à Emèse, ville de la haute Syrie, et qu'on croit être le Soleil. Elle était repré- sentée sous la figure d'une grande pierre de ÊLA forme conique, noire, d'un aspect ferrugineux; c'était sans doute quelque; bétylc météorique. L'empereur Héliogabale, qui avait pris ce nom du dieu dont il avait été le prêtre, éta- blit son culte à Rome ; il fit apporter sa sta- tue d'Émèse dans la capitale , lui bâtit un temple magnifique , y fit transporter tout ce que la religion des Romains avait de plus sacré , comme le feu de Vesta , la statue de Cybèle , les boucliers de Mars, etc. Enfin , il défendit de reconnaître d'autre divinité que son dieu , qu'il maria avec Vénus-Uranie. Mais le culte d'ÉIagabale dura peu ; Éphèse et Antioche seules l'adoptèrent du vivant du prince, et la nouvelle divinité fut totalement oubliée après sa mort. Élaphébolies. Fêtes célébrées en l'hon- neur de Diane par les habitants de la Pho- cide , en mémoire d'une action dans laquelle ils avaient dû en partie la victoire au géné- reux dévouement de leurs femmes. élaphébolos. La chasseresse. Surnom de Diane. élaphijea. Le même qu'Élaphébolos. Sur- nom de Diane chez les Éléens-. Suivant la croyance de ce peuple, ha déesse prit ce nom de sa nourrice Élaphios, née à Élée. élapoutba. Serpent qui marche à côté du soleil indien (Souria) pendant le mois d'A- vani, août). elaba, fille d'Orchomène ou de Minyas , fut rendue mère du géant Tityus , par Jupi- ter, qui la cacha dans les entrailles de la terre pour la soustraire à la jalousie de Junon. elasii ( elasioi ). Démons auxquels on attribuait le pouvoir de guérir l'épilepsie. élasus ( elasos ). i. Troyen tué par Pa- trocle. — 2. Troyen tué par Néoptolème. Il était représenté sur le tableau de Polygnote dans la Lesché de Delphes. élatidès. Nom patronymique de Poly- phème , fils d'Élatus. élattonos. Suivant quelques auteurs, le même que Bâton ; il fut conducteur du char d'Amphiaraûs et englouti avec ce dernier de- vant Thèbcs. élatus ( elatos Centaure tué par Hercule. — 2. Roi d'une contrée d'Arcadie, ! fils d'Arcas et de Léanire ou de Méganire et de la nymphe Chrysopélée, frère d'Azan et d'A- phidas. Époux de Laodicé; il eut d'elle Stym* j phale, OEpytus, Gyllen et Pareus. Il quitta ' Cylléne* et se rendit en Phocidej où il protégea les habitants et le temple de Delphes contre les ravages des Phlégyens ; il fonda dans ce ^ pays la ville d'Élatée. Des statues lui furent élevées à Élatée et à Tégée. — 3. Un des chefs des Lapithes, à Larisse en Thessalie ; époux d'Hippée, et père des Argonautes Cœnée et. Tolyphème; et, suivant Pindare, d'ischys. Il a été confondu avec l'Éleatus fils d'Arcas. — 4. Fils d'Icare, époux d'Érimède, et père de Ténare. — 5. Un des alliés des Troyens , na- tif de Pédasos sur les bords du Satniois ; fut tué par Agamemnon sous les remparts de ÉLE 156 Troie. — 6. Un des poursuivants de Pénélope ; fut tué par Eumée. éléatas. Un des cinquante fils de Ly- caon. électbe (électba). i. Fille de UOeéan et de Téthys , épouse de Thaumas, mère d'Iris et des Harpies Aëllo et Oey.pète. — 2. Une des Danaïdes, fiancée de Péristhénès ou d'Hypé- rante.— 3.Une des sept Pléiades; selon d'autres, fille d'Atlas et de Pléione, et mère d'Iasion et de Dardanus, qu'elle eut de Jupiter. Selon Ser- vius, elle était femme de Corythos, roi d'une contrée d'Italie, et eut de lui Jasion, tandis que Jupiter la rendit mère de Dardanus. Dio- dore la fait mère d'Harmonie, femme de Cadmus. C'est elle, dit Apollodore, qui ap- porta le Palladium à Troie et en fit présent à Dardanus. Electre ayant embrassé le Palla- dium pour implorer le secours de Minerve , la déesse, ou Jupiter, irrité de ce que l'image avait été souillée par une mortelle qui n'était plus vierge, jeta le Palladium dans les envi- rons d'ilion , où le roi Ilus le plaça dans un temple qu'il fit ériger. Electre s'arracha les cheveux envoyant la chute de Troie, et elle fut placée parmi les astres, ou elle figure comme comète ; Servius ajoute qu'elle con- çut tant de chagrin de la prise d'ilion, qu'elle disparut du groupe d'étoiles dont elle faisait partie. — 4. Sœur de Cadmus ; donna son nom à une des portes de Thèbes. — 5. Electre ou Laodicé, fille d'Agamemnon et de Clytemnes- tre , sœur d'Iphigenie , d'Iphianasse, de Chry- sothômis et d'Oreste. Après le meurtre d A- gamemnon, Électre , redoutant pour Oreste un pareil sort, déroba son frère, jeune encore, à la fureur de sa mère , et l'envoya par un de ses esclaves chez le roi Strophius à Ehanote en Phocide. Ce roi fit élever le jeune prince avec son fils Pylade. Électre ne cessa de rap- peler à Oreste par des messagers fidèles le meurtre de leur père et de l'exciter à la ven- geance. Il arriva enfin à Argos, et fut reconnu de sa sœur par le moyen d'une mèche de che- veux qu'il avait laissée sur le tombeau d A- garaemnon. Après lui avoir peint sous des couleurs terribles le meurtre accompli , et toutes les douleurs que lui faisait éprouver à elle-même la haine d'une mère dénaturée , Électre s'entendit avec lui sur les mesures qu'ils devaient prendre pour assurer leur vengeance» Voy. Oreste. Quand Oreste eut apaisé les mânes d'Agamemnon par le sa- crifice des deux coupables, il donna Électre en mariage à Pylade* Elle eut pour fils Stro- phius et Médon. Tel est le sujet auquel nous devons les plus belles tragédies des trois grands poètes tragiques des Grecs, nygin < rapporte une fable qui s'écarte de celle.que nous venons de rapporter. Suivant cet au- teur, Électre, ayant reçu par un -messager la nouvelle qu'Oreste et Pylade avaient été sacrifiés à Diane en Tauride , Alétès, fils d'Égisthe, s'empara du trône de Mycènes. Électre se rendit à Delphes pour recueillir loft ÉLE des renseignements plus exacts sur le sort de son frère, et y arriva le même jour qu'O- reste et Iphigénie. Là, elle entend dire que son frère a été sacrifié par Iphigénie, et prend un tison sur l'autel pour crever les yeux à la prêtresse ; mais Oreste paraît , et tout s'explique. Ils se rendirent alors tous ensemble à Mycènes, où Oreste tua Alétès, et où Electre devint l'épouse de Pylade. — Le monument funéraire d'Electre se voyait à Mycènes. — 6 Servante d'Hélène, repré- sentée, sur le grand tableau de Polygnote à Delphes , à genoux devant sa maîtresse, et lui attachant ses sandales. électr if ox. i. Fils de Persée et d'Andro- mède, roi de Mycènes, ou de Midée en Argo- lide. Il épousa Anaxo, fille d'Alcée, dont il eut plusieurs fils et une fille nommée Alcmène. Ses fils, à l'exception de Lysinome, ayant été tués par les Télébœens, qui avaient porté la guerre dans ses États, Électryon promit sa couronne et la main de sa fille à celui qui vengerait la mort de ses enfants. Ce fut Am- phitryon qui l'obtint. Peu de temps après, Élec- tryon fut tué involontairement par ce héros. Voy. amphitryon. — 2. Fils d'Itonus, petit- fils de Bœotus, et père de Leitus. électryoxé. i. Nom patronymique d'Alc- mène, fille d'Electryon. — 2. Fille du Soleil et .de Rhode, et sœur des Héliades; mourut avant d'avoir été mariée : les Rhodiens lui rendirent les honneurs héroïques. élée (éléia). Diane à Élos, en Laconie. Éi.ÉiDÈS. Surnom donné aux Bacchan- tes, à cause des cris ^Eleleu) qu'elles poussaient dans les fêtes de Bacchus. éléléus. Surnom de Bacchus. éléos. La Miséricorde. Déesse qui avait un autel sur la place publique d'Athènes. « De tous les Grecs , dit Pausanias, les Athéniens sont les seuls qui adorent cette divinité. » Ceux qui imploraient leur secours venaient embrasser l'autel d'Éléos. éléfh amis. Femme de Danaus,dont elle eut deux filles. éléphénor. Fils de Chalcédon et de Mélanippé, ou d'Iménarète , l'un des amants d'Hélène. Prince des Abantes d'Eubée; il amena quarante vaisseaux devant Troie, et périt de la main d'Agénor. Suivant Tzetzès, ayant tué involontairement son grand-père Abas , il fut forcé de quitter l'Eubéc , et , lors de la guerre de Troie, n'osant rentrer dans sa terre natale , il vint jusqu'au détroit de JEuripe, et y rassembla sa flotte. Après la chute d'Ilion , il se rendit à Othronos, île voisine de la Sicile , d'où il fut chassé par un dragon, et s'établit enfin à Amantia en lllyric. élété. Une des Heures. éleuchée (elelchéia) Une des Thes- piades. Hercule la rendit mère de Buléus. éleusixe (eleusixia). Surnom de Cérès et de Proserpine. éi.eusixies. Fêtes célébrées tous les ans ELE en l'honneur de Cérès et de Proierpine , et dont l'origine remonte à la plus haute anti- quité. On leur donnait le nom de mystère ou initiation. En effet, plus qu'aucune autre , ces cérémonies avaient un caractère solennel et mystérieux. Cérès y était adorée sous le nom d'Achthéia ; on enjoignait le plus grand secret aux initiés : ceux qui avaient parlé indiscrè- tement étaient bannis de la société. Quelques passages obscurs des auteurs anciens sem- blent indiquer que les mystères révélés aux croyants se rapportaient aux espérances de la vie future; aussi les Athéniens accouraient- ils en foule à ces cérémonies, et faisaient-ils initier, non-seulement leurs femmes, mais même leurs enfants. L'examen le plus sévère présidait à l'admission de ceux qui désiraient participer à la connaissance des mystères; le temple était impitoyablement fermé aux ho- micides, même involontaires, aux enchan- teurs, aux scélérats, aux épicuriens. La qua- lité d'étranger était suffisante pour faire pro- nonceF l'exclusion; ainsi l'on voit, dans les temps héroïques, Hercule, Castor et Pollux être obligés de se faire recevoir citoyens d'A- thènes, pour pouvoir prendre le titre de Mystae (initiés). Les Éleusinies se divisaient en en grands et petits mystères : les premiers avaient lieu au mois de septembre; les au- tres , célébrés au mois de février, n'étaient qu'une sorte d'initiation préparatoire à la grande initiation éleusinienne. Les candidats se rendaient à Agra , où ils offraient aux dieux des prières et des sacrifices pendant neuf jours, portant un costume sacramentel, et ayant à leurs pieds le dioscodion (toison de Jupiter). Des ministres, appelés hydrani, les assistaient dans leur purification. Un an après cette initiation préalable , les Mystae offraient un porc à Cérès, et étaient admis à la partici- pation des grands mystères, dont la célébra- tion durait neuf jours. Le premier s'appelait Argomos, parce que c'était celui où les initiés se trouvaient tous rassemblés; le second avait le nom d'Haladé Mystse (à la mère des initiés) : les candidats marchaient processionnelle- ment jusqu'à la mer, le long de deux ca- naux ^Reitoi) qui séparaient le territoire d'A- thènes du sol d Éleusis, et dans lesquels ils se purifiaient par de longues ablutions. Le len- demain était un jour de jeûne. Le soir seule- ment on mangeait des gâteaux de sésame; on ne sait pas d'une manière certaine quelle cé- rémonie avait lieu le quatrième jour; quelques- uns pensent que c'était la pompe sacrée du calathe , ou corbeille de Cérès, portée so- lennellement sur un char. Le cinquième jour était le jour des flambeaux (Laropadopho- ries), dans lequel les initiés défilaient proces- sionnellement une torche à la main , en ■mé- moire de ce que Cérès avait cherché sa fille à la lueur d'une torche , sur le mont Etna. Le sixième jour, nommé lacchos, on couronnait de myrte l'image d'Iacchos, fils de Cérès. et on l'apportait du Céramique à Éleusis. C'était ELE dans ce jour, ou dans la nuit du sixième au septième, qu'avait lieu l'initiation proprement dite (Époptce;, qui consistait en scènes de fantasmagorie , en rapides alternatives de lu- mière et de ténèbres; les portes du temple , s'ouvrant avec fracas, laissaient voir aux Époptes des fantômes à figures monstrueuses, des lueurs éblouissantes et fugitives, que rem- plaçait bientôt une ombre épaisse, specta- cle effrayant , dont des hurlements inconnus et des roulements semblables à celui du ton- nerre venaient augmenter l'horreur. Tout à coup les portes de l'adyte s'ouvraient à deux battants, et la statue de la déesse apparais- sait au milieu d'une lumière éclatante : c'é- tait là l'Autopsie , dernière cérémonie de l'i- nitiation , à la fin de laquelle l'hiérophante prononçait ces mots barbares : Komx Om- pax, dont le sens est inconnu. Le septième jour on célébrait des jeux dans lesquels le prix du vainqueur était une mesure d'orge. Le lendemain on initiait les retardataires. Ce jour se nommait Épidaurion , en mémoire d'Esculape, qui, venant d'Épidaure pour se faire admettre à la participation des mystè- res, n'arriva à Eleusis que le huitième jour. Le neuvième et dernier jour de la fête por- tait le nom de Plémochoé , c'est-à-dire vais- seau de terre, à cause des deux vaisseaux remplis de vin qu'on renversait, l'un du côté du levant, l'autre du côté du couchant. Le ministre qui présidait à l'initiation s'appelait l'hiérophante; il devait se vouer à un célibat éternel. Assis sur un trône dans l'intérieur du temple , il avait auprès de lui le Dadouque , qui partageait sa présidence. Après eux ve- nait l'hiérocéryx, qui veillait à ce qu'aucun profane ne pénétrât parmi les initiés; le qua- trième et dernier officier supérieur adminis- trait à l'autel sous le nom d'Épibome. Les officiers d'un ordre inférieur étaient l'ar- chonte - roi , les quatre épimélètes , et les dix hiéropoioi. — Le temps de la célébration des fêtes d'Eleusis était une époque sacrée; le magistrat ne pouvait attenter à la liberté d'aucun coupable ; nulle requête n'était ad- mise en justice; les fèves et le millet consa- crés à Cérès étaient absolumment proscrits ; enfin une amende de mille drachmes frappait la femme qui se serait fait conduire en char à Eleusis, le but de ces processions étant de rappeler les courses de Cerès. — Transpor- tées d'Eleusis à Rome sous le règne d'Adrien, les Éleusinies subsistèrent avec la même pompe jusqu'au règne de Théodose le Grand, qui les abolit entièrement. éleusis. Filsd'Ogygos ou de Mercure et de Daire; il épousa Cothonéa que Servius nomme Cyntinia, et donna son nom à la ville d'Eleusis. éleuther. i. Fils d'Apollon et d'/Ethusa, fondateur de la ville béotienne d'Éleuthérie. Il fut père de Jasios. Suivant Hygin, il éleva le premier une statue en l'honneur de Bae- chus, et travailla activement à la propaga- ÉLE 157 tion du culte de ce dieu. — 2. Fils de Lycaon, qui s'abstint ainsi que son frère Lébéados, du crime commis parles autres Lycaonides. — 3. Un des Curètes; il donna le nom d'Élcu- therœ à l'île de Crète, où il fonda la ville d'É- leutherna. éleuthéreus. Surnom de Baechus, tiré soit du nom d'Éleuther qui avait érigé une statue au dieu , soit du mot grec Éleuthèros (libre). éleuthéries. Fête en l'honneur de Ju- piter, qui se célébrait à Platée. Elle fut ins- tituée en mémoire de la victoire remportée sur Mardonius. éleuthérios. 1. Surnom de Jupiter; ré- pond à l'épithète Liberator. libérateur, des Romains. — ?.. Surnom de Baechus. Voy. Éleuthéreus. éleutho. Voy. Iuthyie. élicius. Le même que Catœbatès. Voy. ce nom. élirius. Chef troyen établi en Sicile. élinos. Père d'Eunostos n° 2. éliox. Dieu phénicien, époux de Béruth, et père d'Ouranos et de Gé (Sanchoniaton). élissa. Voy. Didon. ÉLisSAOiV. Lycaonide; donna son nom à une ville du Péloponnèse. ÉLITHYIA. Voy. ILITHYIE. ELLÉROPHONTESOUBELLÉROPHOJVTÈS. Nom d'Hipponoiis ou Bellérophon. Voy. ce mot. ellops. Fils d'Ion ou de Tithon; donna son nom à la ville d'EIlopie en Eubée. elloties. Fêtes des Cretois , en l'honneur d'Europe, qu'ils nommaient Ellotis. elpé. Fille du cyclope Polyphème , enlevée par Ulysse et rendue à son père par les Lestri- gons. elpéivor. Un des compagnons d'Ulysse, qui furent changés en pourceaux par Circé. Rendu à sa première forme, il s'endormit sur le toit de la maison de Circé et se tua en tombant. Ulysse, descendu aux enfers, ren- contra son ombre, qui le supplia de brûler son corps et de lui ériger un monument, ce que le fils de Laërte exécuta après son re- tour des enfers dans l'île de Circé. Polygnote l'avait représenté dans la Lesché de Delphes. ELPis. Nom sous lequel les Grecs hono- raient l'Espérance. Voy. Espérance. elviîva. Surnom de Cérès. elycès. Un des compagnons de Phinée, tué par Persée. elymeus. Surnom de Jupiter, d'Elymaïs, villede Perse, où il avait un temple magni- fique. élymivios- Surnom de Neptune à Lesbos. élymus (elymos ). Troyen d'extraction royale , frère d'Éryx, et fils naturel d'Anchise. Il se rendit en Sicile avant Énce, et s'y établit avec Ségeste sur les bords du Crimisos, où Énée les trouva et bâtit les villes dTEgeste et d'Ëlyme. Les Troyens qui habitaient cette contrée s'appelaient Élyméens. — Strabon 14 158 ÉMP rappelle Elymnus, et raconte qu'Énée se rendit avec lui en Sicile, où il prit possession des villes d'Eryx et de Lilybaeon. Suivant Ser- vius , Élymos était aussi le fondateur d'Asca et d'Entellâ en Sicile. ELYSÉE OU CHAMPS-ELYSÉES. SéjOlirdes ombres vertueuses après la mort. Homère le place aux limites occidentales de la terre, en deçà de l'Océan. Suivant ce poëte, un prin- temps éternel règne dans l'Elysée , où habite Rhadamanthe : le soleil y répand toujours sa lumière ; Jamais la pluie ni les orages ne vien- nent attrister les héros qui y vivent dans une félicité parfaite. Hésiode nomme ce lieu for- tuné les îles bienheureuses , où la terre se couvre de fleurs et de fruits trois fois dans l'année, et où les héros vivent heureux au delà de l'Océan. Suivant Pindare, Saturne a un palais dans ces îles; on n'y est admis qu'a- près avoir subi sur,terre et dans l'Hadès trois épreuves pendant chacune desquelles on ne doit se rendre coupable d'aucun crime. Rha- damanthe y siège auprès de Saturne. Les tradi- tions postérieures s'écartent en quelques points du mythe primitif; ainsi, suivant Lu- cien, c'est dans la lune qu'est l'Elysée; Plu- tarque le place au centre de la terre , et Denys le géographe dans les îles Blanches. Virgile suppose qu'après un séjour de mille ans dans ce paradis , les âmes boivent l'eau du fleuve Léthé et viennent habiter d'autres corps. ÉM ygixgillier. Ministres du dieu des enfers, lama, dans la mythologie hindoue; sont chargés de torturer les âmes des crimi- nels. émathides. Nom des Piérides , filles de Piérus, roi d'Éraathie. ÊHATHION. r. Fils de Tithon et de l'Au- rore, frère de Memnon. Suivant Apollodore, il régna sur l'Arabie, et fut tué par Hercule.— ?.. Vieillard tué par Chromis aux noces de Per- sée. — 3. Compagnon d'Énée, tué par Liger. émathos, fils de Macédon, frère de Pié- rus, donna son nom à l'Émathie. embaros. Natif de l'île de Pyrée; sacrifia sa fille aux dieux, pour faire cesser une fa- mine qui désolait sa patrie. embasios. Surnom d'Apollon, invoqué par les navigateurs au moment du départ» embla, La première femme, suivant la mythologie Scandinave ; fut formée d'un gros bloc de bois, ainsi qu'Aske, son époux. É jIéxé ( iEMÊNÉ )• Troyenne ; reçut à Athè- nes les honneurs héroïques. émeth. Dans la cosmogonie égyptienne, la première divinité après Noétarque. émolus (ésiolos), fils d'Atrée, est Compté avec ses deux frères, Alcon et Me- lampe, au nombre des Dioscures (Cicéron). émox. Voy. HÉMOÏT. empaxda. Divinité rustique, protectrice des bourgs et des villages, suivant Festus. L'étymologie de son nom est incertaine. e m pu sa (empousa). Sorte de vampire fé- minin qu'Hécate envoyait aux voyageurs afin Ëftfi de les épouvanter. C était une divinité anthro- pophage, qui avait la faculté de varier à l'in- fini les formes sous lesquelles elle se présen- tait. On la figurait ordinairement avec un pied d'airain, et l'autre composé d'excréments d'âne. C'est par des injures que l'on faisait fuir l'Empuse , qui poussait des cris rauques en s'éloignant. Aristophane lui donne les surnoms VOnoscelis et û'Onocôlé. émélus. Selon quelques auteurs , fils d'As- cagne, dont la famille Émilienne prétendait descendre. éxachsys. Déesse malfaisante , redoutée des Yakoutes , qui lui croient le pouvoir de nuire à leurs troupeaux. Éx.esiwls. Fils d'Hippocoon, tué parle sanglier de Calydon. éxagoxios. Qui préside aux lices. Sur- nom de Mercure. Éxalls(é\\ylos ). L'oracle avait ordonné aux Penthélides , qui allaient fonder une colo- nie à Lesbos, de s'arrêter sur le Mésogion, et d'y sacrifier un taureau à Neptune et une jeune fille à Amphitrite et aux Néréides. Le sort dé- signa comme victime la fille de Sminthée ou Phinée. Comme on la jetait dans la mer, son amant Enalus la saisit, et s'y précipita avec elle. Ils furent sauvés et portés à terre par des dauphins. Plus tard, Énalus descendit dans la mer par une tempête tellement fu- rieuse que personne n'osait s'approcher du rivage, en sortit sain et sauf, et, suivi des Po- lypes, il se rendit au temple de Neptune. Le plus grand des Polypes portait une pierre, qu'Énalus consacra au dieu, et qui fut dési- gnée dans la suite sous le nom d'Énalus. éxaréphoros, fils d'Hippocoon , voulut s'emparer de la jeune Hélène; mais Tyndare la confia à Thésée. éivarÈte. Femme d'iEolus n° i. encelade (encelados). i. Fils du Tar- tare et de la Terre, l'un des géants aux cent bras qui luttèrent contre les dieux ; il fut fou- droyé par Jupiter, ou, suivant Pausanias, écrasé par le char de Minerve ; ou encore , comme le rapporte Euripide, percé par le javelot de Silène. Apollodore prétend que Minerve jeta l'île de Sicile sur le géant, et qu'il fut enseveli sous l'Etna. — ?.. Nom d'un des chevaux de Neptune. — 6. Fils d'^Egyp- tus, fiancé de la danaide Araymone. exclyseus. Divinité dont il n'est fait mention que dans une seule inscription trou- vée à Gaza en Palestine, rapportée par Mu- ratori. ex d arthyia. Surnom de Minerve, qui se- lon Hésychius, se changea en plongeon, (aÏTUia) cacha Cécrops sous ses ailes, et le transporta à Mégare. exdéis. Fille de Chiron ou Sciron, femme d'Eaque : dans Plutarque, mère de Téla- mon et de Pélée. exdovellicus. Divinité des Celtibériens, dont le nom se lit sur plusieurs inscriptions trouvées en Espagne. Ces mêmes inscriptions ÉKÉ se présentent encore sous les noms d'Endo- volicus et d'Endobolicus. ex dr a cm \ a . Fils de Viçoavangaça et père de Vidikrota. endymion. L'amant de la déesse de la lune. Il y a sur ce personnage mythologique deux traditions très-différentes , qui avaient cours , l'une enElide, l'autre en Carie. Suivant la pre- mière , JEndymion était fils d'Aêthlius , ou de Jupiter et de Calycé, ou encore de Jupiter et de Protogenie. Il avait pour épouse As- térodie ou Chromie, fille d'Itonus; ou Hypé- rippe, fille d'Arcas, suivant les uns, ou en- core, Néis ou Iphianasse , selon d'autres. II eut d'Hypérippe trois fils : iEtolus , Paeon, Épée, et une fille appelée Eurycydé ou Eury- pvlé, suivant Pausanias, il rendit Séléné mère de cinquante filles. Il succéda à Aëthlius, et amena de Tbessalie en Élide une colonie éo- lienne. II promit sa couronne à celui de ses fils qui surpasserait les autres à la course. Ce fut Épée qui l'emporta. LesÉléens montraient le tombeau d'Endymion à Olympie, où l'on gar- dait aussi sa statue dans le trésor des Méta- pontins. — Suivant la tradition carienne , En- dymion était roi, ou berger, ou chasseur; il habitait le mont Latmus en Carie. Ce fut la que la lune (Séléné) lui déroba un baiser, pendant qu'il était plongé dans un profond sommeil. Il y avait aussi dans le même endroit un temple où Ton montrait son tombeau. Les poètes et les auteurs diffèrent sur la cause de son sommeil éternel : suivant Apollodore, Ju- piter lui ayant accordé la liberté de demander une grâce , Endymion pria le dieu de lui don- ner l'immortalité , une jeunesse éternelle, et le pouvoir de dormir tant qu'il voudrait. Sui- vant Théocrite, Jupiter le chérissait telle- ment pour sa justice et sa probité , qu'il l'ac- cueillit dans le ciel ; mais comme il y devint épris de Junon, Jupiter le condamna à un sommeil éternel sur le mont Latmus. Enfin, suivant Cicéron , la lune (Séléné) , éprise d'En- dymion, le plongea dans le sommeil pour lui dérober un baiser à son insu. Endymion pa- raît encore chez les anciens comme la per- sonnification du sommeil, et en ceci, nous ne pouvons qu'admirer le sentiment du sublime et du beau chez les Grecs, qui représentaient le sommeil sous la forme douce et gracieuse d un jeune homme profondément endormi. Comme génie dusorameil, Endymion (litt. qui se glisse, qui surprend doucement) était re- présenté par les poètes sous l'aspect d'un roi qui exerce son empire sur toutes les créatures vivantes , ou sous celui d'un pasteur , qui s'en- dort dans les fraîches grottes du mont Latmus {le mont de l'oubli), caressé par tes rayons de [a lune , l'amie du sommeil. éxée. Célèbre héros troyen. 11 faut distin- guer les diverses traditions qui se rapportent a ce personnage. — i. Tradition homérique. Fils d'Anchise et de Vénus ; il fut élevé par Alcathous. époux de sa sœur. Avant l'expé- dition te Troie , Achille l'attaqua sur le mont Ida , près de ses troupeaux , et le chassa devant lui jusqu'à Lyrnesse, où les dieux le sauvèrent. Plus tard il vint à la tête des Dar- daniens au secours des Troyens contre les Grecs. C'est alors que, selon Homère, il se mon- tra le guerrier le plus intrépide et le chef le plus sage de l'armée des Troyens, « qui le révéraient à l'égal d'un dieu. » C'est lui et Hector qui servent de soutien aux Troyens et aux Lyciens, parce qu'ils surpassent infini- ment les autres guerriers en valeur et en sa- gesse. Dans Homère, Énée est pour les Troyens ce qu'Achille est pour les Grecs. De même qu'Achille, il est fils d'une déesse; comme lui il possède des chevaux d'origine divine, issus des coursiers que Jupiter donna àTros pour le dédommager de la perte de son fils Gany- mède, qu'il avait enlevé; et, tandis qu'Hector lui-même avoue qu'il est inférieur à Achille, Homère donne au fils de Pélée l'épithète de valeureux , parce qu'il ose marcher contre le vaillant Enée. Enfin , si Achille est en butte à la haine d'Agamemnon, Énée Test à celle de rriam, car l'oracle avait prédit qu'il lui succéderait au trône. En défendant le corps de son ami Pandarus Énée montre la plus grande valeur, et quand il combat avec Idoménée, ce héros tremble devant lui. Terrassé par un quartier de roc que Diomède lui lance, et ayant la hanche fracassée, il ne peut plus combattre ; Vénus vole à son secours, car il est son fils chéri, et lorsqu'elle même, blessée par Diomède, se retire de la mêlée , Apollon vient secourir le héros, et le transporte dans son temple à Troie; là il est soigné par Latone et par Diane, tandis que les Troyens et les Grecs poursuivent le combat en se disputant une ombre à laquelle Apollon avait prêté la forme d'Énée, jusqu'à ce que celui-ci pût reparaître au combat. Guéri par les soins de Latone et de Diane, Énée entre en lutte avec Achille, se trouve en danger, et Neptune, qui, ail- leurs, est représenté comme l'ennemi des Troyens, le sauve d'une mort certaine. — Homère ne parle nullement d'une émigra- tion de ce héros; au contraire, il le consi- dère, lui et ses descendants, comme les suc- cesseurs de Priam. L'auteur de l'hymne à Vénus, que quelques-uns attribuent à Ho- mère, ajoute encore qu'Énée avait été élevé par les nymphes du mont Ida jusqu'à sa cin- quième année , époque à laquelle il fut confié aux soins de son père. — 2. Traditions pos- térieures. Elles représentent le centaure Chiron comme précepteur d Énée, et le hé- ros lui-même comme n'étant point étran- ger au rapt d'Hélène. Dans le combat , il était inférieur à Hector, mais il surpassait tous les autres Troyens en prudence, de sorte que les Grecs nommaient Hector la main, et Énée, la tête des Troyens. Il tua de sa propre main vingt-huit ennemis. Quoique époux de Créuse , fille de Priam et d'Hécube, il n'était point aimé de la famille de ce roi, et .surtout de Paris. Les poèmes Cypriques 1G0 ÉNÉ nomment sa femme, Eurydice. Élien rap- porte que la partie basse de la ville de Troie ayant été prise par les Grecs, Énée se retira avec les Dardaniens et quelques autres guer- riers dans la citadelle, où étaient renfermés les dieux tutélaires de la patrie et les plus précieux trésors des Troyens. Après une dé- fense opiniâtre, il se vit enfin obligé d'aban- donner la citadelle à l'ennemi et de se retirer en ordre de bataille avec ses guerriers , les objets du culte , sa femme , ses enfants, et le peuple qui s'était réfugié auprès de lui. D'autres auteurs, loin de nous représenter Énée comme un béros, prétendent qu'il était absent lors de la prise de Troie ; ils l'accusent même d'a- voir livré sa patrie aux Grecs, soit par jalou- sie, soit aûn de conserver ses richesses. « De tous les Troyens, dit Tite-Live, Anténor et Énée furent les seuls que les Grecs ne traitè- rent pas en ennemis.» Mais ce fait peut être attribué, ou à un ancien droit d'hospitalité, ou aux conseils de paix qu'Énée avait toujours donnés. Car, après l'enlèvement d'Hélène par Paris, ce héros, prévoyant les tristes suites de cette violation des droits de l'hospitalité, fut toujours d'avis qu'on rendît la princesse à Ménélas, son mari. Denys d'Halicarnasse, et, avec lui, plusieurs autres auteurs, rapportent qu'Énée, après de longues courses sur terre et sur mer, pendant lesquelles il bâtit plu- sieurs villes, arriva enfin en Italie, où, sur la foi d'un oracle d'Apollon, il fonda une ville sur le territoire des Aborigènes , en dépit de leur roi Latinus ; celui-ci étant en guerre avec les Rutules, force lui fut de recevoir les étrangers avec bienveillance, et ce fut avec leur secours qu'il repoussa ses ennemis. La ville fut bâtie, et reçut le nom de Lavinium. Énée épousa Lavinia , fille du roi, et alors les deux peuples, Aborigènes et Troyens, se confondirent, et reçurent le nom de Latins. Plus tard, les Rutules, commandés par Tur- nus, cousin de la femme de Latinus, Araate, secouèrent le joug qui leur avait été imposé; un combat sanglant eut lieu, dans lequel Latinus et Turnus furent tués. Énée hérita du royaume de son beau-père, et régna pendant quatre ans. Il fut tué dans une bataille qu'il livra aux Ru- tules , assistés des forces de Mézence , roi des Tyrrhéniens. On ne put retrouver le corps d'Énée, soit qu'il eût péri dans le fleuve Nu- micus, soit que les dieux l'eussent enlevé de la terre. Les Latins lui érigèrent un mo- nument et lui rendirent les honneurs divins. C'est de lui que les Romains, chez lesquels il était connu sous le nom de Jupiter Indiges. tiraient leur origine — 3. Traditions virgi- liennes. Virgile a fait d'Énée le héros d'un des plus beaux poëmes de l'antiquité ; il a suivi en général les traditions suivant lesquelles Énée quitta son pays et se rendit en Italie ; mais il les a amplifiées , changées, et brodées de mille manières. Dans l'Énéide , Énée est re- présenté comme défendant avec valeur la ville embrasée contre les Grecs, qui y sont ÉNÉ entrés par la ruse; mais toute résistance étant devenue inutile, et le roi Priam lui-même ayant été immolé, Énée confie les dieux à son père Anchise, le charge sur son dos, et s'enfuit de la ville, accompagné de sa femme Créuse et d'Ascagne , son fils. Chemin faisant la foule sépare Créuse de son époux , et celui-ci après l'avoir cherchée longtemps, ne retrouve que son ombre qui lui apprend sa mort. Alors il revient sur ses pas, et va rejoindre ses com- pagnons d'exil, avec lesquels, deux ans après la prise de Troie, il s'embarqua sur vingt vais- seaux à Antandros. D'abord il arriva à la côte de Thrace, sur laquelle il fonda une ville à la- quelle il donna son nom ; mais, averti par une voix amie sortant du tombeau de Poîydore il s'éloigna promptement de cet endroit, qui lui serait devenu fatal, et se rendit à Délos où l'oracle lui apprit en termes obscurs quel pays les dieux lui destinaient. Anchise se méprenant sur le sens de l'oracle, indiqua la Crète comme le lieu où les Trovens pourraient enfin goûter le repos. On s'y rend ; mais à peine Enée a-t-il commencé à y fonder une ville qu'une peste et l'avertissement des dieux Pénates le forcent d'abandonner cette île. C'est seulement alors qu'il se propose l'Italie comme le but de son voyage; mais ballotté sur les mers et rejeté d'ile en île, il n'arrive en Sicile qu'après une navigation périlleuse, à la fin de laquelle Anchise meurt. Pendant le trajet d Italie en Sicile, Éole excite, à la prière de Junon , une tempête violente qui fit échouer le héros sur les côtes d'Afrique. Il aborda à Carthage, où la reine Didon l'accueillit avec la plus grande bienveillance. Bientôt même, char- mée de sa valeur et de ses grandes qualités , elle conçut pour lui l'amour le plus violent et voulut.l'épouser. Mais le héros troyen , après s'être oublié quelque temps à la cour de cette princesse, s'en éloigna secrètement par l'or- dre des dieux. Les vents contraires l'avant forcé de retourner en Sicile , il y célébra des jeux funèbres en l'honneur d'Anchise , mort dans cette contrée. Pendant cet intervalle, les femmes troyennes, lasses d'une si longue ex- pédition et désirant rester en Sicile, obéissent â Junon qui leur avait ordonné de brûler les vais- seaux. Quatre furent consumés par le feu; les autres ne furent sauvés que par une pluie vio- lente envoyée par Jupiter. Averti en songe par son père, Éaée bâtit la ville d'Acésic, y laissa les vieillards et les femmes, et se rendit en Italie avec ses meilleures troupes. Débarqué à Cumes 1 , il alla trouver la sybille, qui le con- duisit aux enfers pour qu'il pût apprendre de son père sa destinée et celle de ses descen- dants. Après une navigation de sept années, dans laquelle il perdit treize vaisseaux, il ar- riva sur les bords du Tibre. Latinus, roi de ce pays, le reçut avec amitié, et lui offrit .sa fille Lavinie en mariage. A cette nouvelle, Turnus, roi des Rutules, que la reine A ma te, épouse de Latinus, avait flatté de i'espérance d'épouser Lavinie, prit les armes, et entraîna ENF plusieurs peuples voisins dans sa querelle. Vulcain, à la prière de Vénus, forgea des ar- mes pour Énée. Après plusieurs actions san- glantes, dans une desquelles Jupiter trans- forma les vaisseaux d'Énée en nymphes ma- rines pour les soustraire à l'incendie que Tur- nus méditait , la guerre finit par un combat singulier entre les deux rivaux, dans lequel Turnus perdit la vit. La tradition d'Ovide est, à quelques modifications près, la même que celle de Virgile ; mais il y ajoute l'apothéose du héros. — A ÎEnée, en Macédoine, on faisait annuellement des sacriûces solennels en l'honneurd'Énée , qui avait des statues à Olym- pie et à Argos. Sur les gemmes, le héros est représenté couvert d'une peau de lion, portant son père sur ses épaules, et conduisant As- cagnc par la main. Dans la table Iliaque, Mercure précède le groupe où figure Créuse, ce qui ne s'accorde pas avec le récit du poëte, suivant lequel la femme d'Énée est déjà sé- parée des siens , à la porte de la ville incen- diée. Dans Quintus de Smyrne , c'est Vénus et non Mercure, qui sert de guide aux fugitifs. Une caricature, reproduite dans le tome IV des Pitture d'Ercol., représente les acteurs de cette scène lugubre avec des tètes de chien. ENFERS ( H ADLS, INFERI ). Le mot à£ÔY)q ou àtÔYjç , que les auteurs grecs emploient indifféremment pour désigner le dieu des en- fers ou le lieu de son séjour, n'a presque jamais dans Homère cette dernière significa- tion. Quand ce poëte veut mentionner la re- doutable demeure de Pluton, il emploie ha- bituellement les expressions : maison, portes, résidence (ôojjioç , ôcopLa , o6[xoi , 7ivXai , (jxaôjxO!;) , d'Aidés, exprimant ou sous-en- tendant les premiers mots , et ne laissant subsister que le nom propre. Quelquefois, mais plus rarement, on trouve Aides sous une forme dative pour désigner l'enfer, sur le- quel Homère rapporte deux mythes très-diffé- rents. — a. L'Enfer est un lieu souterrain où séjournent les morts et où A idés a sa résidence. C'est là que le dieu infernal règne sur le peu- ple des ombres ; il craint , quand parfois Nep- tune agite trop violemment la terre, qu'il ne se fasse au-dessus de lui quelque crevasse par laquelle les dieux et les hommes plongeraient leurs regards indiscrets. Pénélope , désirant ardemment la mort, s'écrie : « Ah! que je puisse disparaître sous terre , emportant dans mon cœur l'image d'Ulysse ! » C'est cette de- meure souterraine qui n'a pas d'entrée parti- culière ; on peut s'y rendre indifféremment de tous côtés, comme le fait l'àme de Patrocle , qui, échappant à l'étreinte d'Achille, s'échappe comme une fumée , et s'enfuit sous terre avec un bruit aigu. Le Styx est le seul fleuve qui le traverse , et tel est l'aspect effrayant de ce domaine, qu'il inspire de la terreur même aux dieux immortels. — b. La seconde tradition .suivant laquelle Homère représente l'enfer, ENF IGl et qui résulte de l'idée qu'il avait de la cons- titution de notre globe, est que le royaume d'Aidés se trouve au delà du fleuve de l'Océan, dans la région ténébreuse de l'Occident, ou Hélios n'envoie plus ses rayons; car, ne con- naissant qu'une partie de notre hémisphère , il bornait la terre aux rochers de l'Atlas et aux plaines de l'Espagne, s'imaginant que le ciel ne couvrait que cette partie du globe, et qu'une nuit éternelle et affreuse régnait au delà. « En partant d'y£a, dit Homère, en laissant l'Italie et la Sicile derrière soi , et en dirigeant sa course vers l'est, on arrivera, si le vent souffle du nord-est, après une bonne journée de chemin, au rivage de Proserpine. C'est là qu'est la triste demeure d'Aidés , où le Pyri- phlégeton se jette dans l'Achéron, et où coule le Cocyte , bras du Styx. Tout près du ri- vage, on voit la prairie d'Asphodèle, où se pro- mènent les morts. Derrière cette prairie se trouve l'Érèbe, l'endroit le plus obscur de ce sombre royaume. » Homère ne fait pas men- tion d'une gorge ténébreuse par laquelle ceux qui s'y rendaient devaient nécessairement passer, ainsi que le fit Hercule , suivant des traditions postérieures. Dès qu'Ulysse a tra- versé l'Océan, il est dans l'empire des morts ; il y voit les ombres des héros et des héroïnes; mais non pas Aidés, ni Proserpine, ni le» Harpies, ni Cerbère, ni les Furies, car ces divinités résident dans les profondeurs de l'Érèbe. 11 ne lui est permis d'apercevoir que Minos jugeant les morts, Orion chassant un gibier fantastique, Tityus et Tantale, etc. Le soleil ne brille jamais dans ce triste séjour, où le vent fait cependant flotter quelques nuages; la vie y est monotone et triste, même pour celui qui, comme Achille, règne sur les ombres. Quelle liaison a maintenant cet empire occidental de Pluton avec l'empire souterrain , c'est ce qu'Homère n'explique nullement, quoiqu'on les voie exister con- jointement chez lui et communiquer entre eux. Ainsi Mercure conduit dans l'enfer oc- cidental les ombres des combattants, qui bien- tôt après s'entretiennent avec Agamemnou dans les profondeurs de la terre. Quant aux ombres elles-mêmes, on peut les voir mais non les toucher; elles peuvent pousser des cris; et, quoique sans connaissance du pré- sent, elles se rappellent le passé. Ainsi plu- sieurs d'entre elles reconnaissent Ulysse, les unes avant d'avoir goûté le sang du sacrifice , les autres après s'en être enivrées. — Quel- ques-unes, privées de sépulture, ne peu- vent passer l'Océan; d'autres, qui, comme celles-ci, n'ont pas reçu les honneurs dus aux morts, sont cependant accueillies aux en- fers , ou seules , ou amenées par Mercure. Du reste, tout ce qu'Homère nous rapporte sur l'état des ombres est plein de contradictions, comme cela a toujours lieu dans les croyan- ces populaires. — L'opinion d'Hésiode sur les deux royaumes d'Aïdès est conforme à celle du père de la poésie épique. Plus tard , lors- 14. 162 ÉNO que les Grecs eurent une notion plus exacte de la géographie, ils placèrent les enfers dans les profondeurs de la terre, et il les nommè- rent Hadès. Aux personnages et aux fleuves qu'Homère mentionne , ils ajoutèrent encore Éaque, Rhadaraanthe et Charon , ainsi que le fleuve Léthé. Voy. Érebe, Tartare. exgoxase {En gonasi, l'agenouillé). Constellation boréale, représentant un homme agenouillé, qui d'une main tient une massue et a l'autre bras recouvert d'une peau de lion. C'est Panyasis qui attribua le premier à Her- cule cette constellation , qui porte chez les Latins les noms de Nixus , Nisus, Genicu* lattis , Iivjeniculatus. D'autres y virent Cé- tée, fils de Lycaon : , ou Thésée soulevant le rocher sous lequel se trouve l'épée de . son père, ouThamyris, ou Orphée, ou Ixion, ou enfin Prométhée. e vgyeis. Un des chefs de l'armée de Rha- damanthe. Ce prince lui donna l'île de Cyr- nus, appelée depuis la Corse. éxiopée (éxiopels), fils de Thébseus, et conducteur du char d'Hector, fut tué par Dio- mède. éxios. Chef troyen ; fut tué par Achille. éxipée (éxipecs). i. Dieu-fleuve de Thes- salie, qui fut aimé de Tyro, fille deSalmonée et d'Alcidicé. Neptune prit la forme d'Énipée pour séduire Tyro, et la rendit mère des ju- meaux Pélias et Nélée f Apollodore). Suivant Ovide, c'est Iphimédie que le dieu trompa par ce déguisement, et les enfants qu'elle eut de lui furent Otus etÉphialtès. — 2. Dieu-fleuve d'Élide, dontStrabon rapporte ce qu'Apollo- dore dit du précédent. exxea. Cérès. Surnom tiré du vallon d'Enria en Sicile, ou Pluton enleva Proserpine, exxios. Mercure à Chio. exxomos. 1. Le même qu'Eunome. — 2. Troyen ; fut tué par Ulysse. — 3. Devin qui, avec Chromis, amena les Mysiens au secours des Troyen . 11 fut tué par Achille. EXXOSiDAS.Le même qu'Ennosigœos. Voy. ce nom. exxosig^os. Qui ébranle la terre. Sur- nom de Neptune. éxodia. Qui a son séjour dans les car- refours. Surnom de Diane, d'Hécate et de Proserpine. Les habitants de Colophon lui sacrifiaient pendant la nuit de jeunes chien- nes noires. Voy. Tri via. éxodios. Protecteur des chemins. Sur- nom de Mercure. ÉXODITIS. Voy. ÉNODIA. éxops. Pasteur, père de Satnios. ÉXOPTROMAXTIE. Divination par un mi- roir magique qui montrait les événements à venir et passés à un jeune garçon ou à une femme à qui l'on avait bandé les yeux. Éxorchès. 1. Fils de Thyeste et de sa sœur Daeta ; né d'un reuf , il bâtit un temple à Bacchus. — 2. Le danseur. Surnom de Bac- chus ; suivant d'autres, le dieu tirait ce nom du temple qu'Énorchès lui avait érigé. ÉON ÉxosiCHTHOx. Le même qu'Ennosigaeos. extédidé. Une des filles de Thespius; Hercule la rendit mère de Ménippidès. extelle (extellls). Héros troyen ou sicilien, qui donna son nom à la ville d'En- tellè en Sicile. Il vainquitDarès au combat du ceste dans les jeux donnés par Énée. Suivant d'autres, c'est Entella, épouse d'Égeste, qui donna son nom à la ville d'Entelle. exthée. Qui est inspirée. Surnom de Cy- bèle chez les Grecs. exthéxis. Sœur d'Algleis. Voyez ce mot. extoria, fille d'un laboureur qui donna l'hospitalité à Saturne, fut aimée du dieu et en eut quatre enfants, Janus, Lymnus. Faustus, Félix. Instruit par l'amant de sa fille dans l'art de cultiver et de préparer le raisin, à condi- tion qu'il tiendrait ce secret caché à ses voi- sins , le malheureux laboureur fut lapidé par ceux qu'il avait enivrés, et ses petits enfants se pendirent de désespoir. Plus tard les Ro- mains, affligés d'une peste, reçurent de l'o- racle l'ordre d'apaiser Saturne et les ombres des morts. En conséquence , Lutatius Catulus fit élever un temple au dieu sur la roche Tar- péienne, et y plaça un autel quadrifacial. « C'est là, dit avec raison M. Parisot, de la mythologie composite qui n'a ni sens ni bon sens. » exvie (l'), ixyidia. Fille du géant Pal- las et du Styx, suivant Ovide. On représente cette déesse la tète hérissée de couleuvres et le regard louche et sombre. exyalius (exyalios). Le belliqueux. 1. Dans l'Iliade, ce nom est employé tantôt comme synonyme de Mars, tantôt comme épithète de ce dieu; mais les poètes et les auteurs postérieurs ont fait une distinction entre ces divinités , en regardant Enyalius comme fils de Mars et d'Enyo ou de Saturne et de Rhée. Suivant un autre mythe, Mars reçut ce nom après avoir tué Enyalius, Thrace, qui ne vouiait donner l'hospitalité qu'à ceux qui l'avaient vaincu dans le combat. Sous ce nom d'Enyalius, les jeunes gens de Sparte sacrifiaient à Mars de jeunes chiens dans le Phœbaeon. — 2. Surnom de Bacchus. exyel s. Roi de Scyros , capitale de l'île de ce nom, dont Achille fit la conquête. enyo. Nom grec de la déesse de la guerre; Bellone chez les Romains. eoch aid h. Le plus ancien législateur de l'Irlande , suivant les mythologues de ce pays. La légende le représente comme un Firbolg (étranger), et le fait périr sous les coups du chef des Tuatha-Dadan , à Tuirriodh. éogax. Émissaire de'Konnor, qui le char- gea d'assassiner Naois, époux de la belle Déir- dre. éole. Voy. /Eolus. Éox (y£ox) La première femme qui ait existé, selon les Phéniciens; eut pour époux Protogone. Les noms de ces deux individus sorçt évidemment traduits en grec ÉPE Éo.vE. Thespiade ; elle rendit Hercule père a'Araestrius. éons (^ones). Suivant les gnostiques et les néo-platoniciens , génies secondaires , qui sont au nombre de sept selon l'opinion de Basilide , tandis que Valentin en reconnaît trente. Les Éons ne sont autre chose que des personnifications des idées ou essences de Platon; ils se récapitulent dans un dieu su- prême , Pleroma [ Plénitude ). Éos. Nom grec de l'Aurore. Éous. i. L'oriental. Surnom d'Apollon chez les habitants du Pont. — 2. Un des che- vaux du soleil. épachtes. Fête athénienne en l'honneur de Cérès et en mémoire de la douleur qu'elle ressentit de l'enlèvement de Proserpine. épacrios. Qui est adoré sur les hauteurs. Surnom de Jupiter, le même qu'Acraeos. épactjEOS, epactios. Qui est adoré sur le rivage de la mer. Surnom d'Apollon et de Neptune à Samos. ÉPiENÉ. La terrible. Surnom de Proser- pine. épaltès. Troyen tué par Patrocle. épaphus (épaphos). i. Fils de Jupiter et d'Io ; cette dernière le mit au inonde après avoir longtemps erré sur les bords du Nil. A sa naissance , il fut , sur la demande de Junon, caché par les Curètes. Sa mère le retrouva en Syrie. Dans la suite il devint roi d'Egypte, épousa Memphis, fille du Nil, ou bien Cas- siopée, et fonda Memphis. Une de ses filles, nommée Libye, donna son nom à la Libye; l'autre s'appelait Lysianasse. — 2 . Fils de l'É- rèbe et de la Nuit. épaulius ou épalids , roi dorien , dé- trôné, dut à Hercule de recouvrer son royaume, et légua son trône à Hyllus. épée (épéios). 1. Fils d'Endymion; rem- porta le prix de la course dans la lutte que ce roi fit soutenir à ses fils pour décider lequel d'entre eux lui succéderait sur le trône d'O- lyrapie. Épée devint roi d'Élide , et donna son nom aux Éléens, qui depuis s'appelèrent Épéens. — 2. Fils de Panopée; se rendit, avec trente vaisseaux, des îles Cyclades à Troie, où il construisit, sous le patronage de Minerve, le fameux cheval de bois. Les instruments qui servirent à sa construction furent dépo- sés, à ce que dit Justin, dans le temple de Minerve à Métaponte. Suivant Homère, Épée était un guerrier plein de courage et habile dans la lice; Use distingua aux jeux funèbres de Patrocle par la victoire qu'il remporta sur Euryale, bien qu'il fût vaincu lui-même au jet de la fameuse balle de fer d'Éétion. Selon d'autres, sa lâcheté était devenue prover- biale. Justin dit qu'il fonda la ville de Méta- ponte, et Servius, celle de Pise en Italie. Pau- sanias cite, comme d'Épée, la statue ciselée de Mercure à Argos. Lui-même était représenté dans la Lesché de Delphes, renversant les murs de Troie, au-dessus desquels on voyait s'élever la tête du cheval de bois, ÉPI 163 épéoché. Dans la religion parsi, le dev rival de Tachter, génie de l'eau. En lutte avec son adversaire sur le lac sacré de Koo- rokech, qui les vit combattre sous la forme de chevaux, il remporta d'abord un assez gr.ind avantage ; mais Tachter implora le secours d'Ormuzd, et Épéoché dut s'enfuir vaincu, pendant que les eaux reprenaient leur flui- dité première. épéritos. Fils d'Aphidès , natif d'Alybas. Ulysse, de retour à Ithaque, se présenta d'a- bord à Laërte sous le nom d'Épéritos. éphaptor. Tje toucheicr. Surnom tjue les hymnes orphiques donnent à Bacchus. Scali- ger l'assimile à Tagès, dérivé du vieux latin Tago (Tango). éphèse (éphésos), fils du dieu-fleuve Caystre, donna son nom à la ville d'Éphèse, et y fonda avec Crœsus le célèbre temple de Diane. t éphésia. Surnom de Diane, adorée à Éphèse. éphésies. Fêtes à Éphèse en l'honneur de Diane. éphestiens {Dieux); les mêmes que les Latins nommaient Lares et Pénates. R. estia , foyer. éphesties. Fêtes de Vulcain, où trois jeunes garçons, portant des torches allumées, couraient de toute leur force; et celui qui at- teignait le but le premier, sans avoir éteint sa torche, gagnait le prix. éphestries. Fêtes établies àThèbes, du^ rant lesquelles on habillait en femme la statue du devin Tirésias, et on la promenait ainsi par la ville. éphialtès. 1. Un des géants qui firent la guerre aux dieux; Apollon lui creva l'œil droit, et Hercule le gauche. — 2. Un des Aloades. Voy. ce nom. éphippos. Fils de , Poemandre et père d'Acestor. EPHÉDATIA et ephédrias. Nymphes des fontaines. ephéra. Fille de l'Océan, qui la première s'établit à Corinthe, dont l'ancien nom était Ephyraea. épibatérios. Le même qtiEmbasios. Sur- nom d'Apollon. épibémios. Surnom sous lequel Jupiter était adoré à Siphnos. épicarpios. Qui préside aux fruits. Sur- nom de Jupiter en Eubée. épicaste. i«. Fille de Calydon et épouse d'Agénor. — 2. Fille d'Augias ; Hercule la rendit mère de Thestalus. — 3. Mère et épouse d'OEdipe. épicleus, guerrier lycien et allié des Troyens , fut tué au siège de Troie par Ajax, fils de Télamon. épicoeivios. Surnom sous lequel Jupiter était adoré à Salamine. épicurius ( epicourios ). Le sauveur. Les habitants de Bassa en Arcadie, délivrés de la peste par Apollon, lui érigèrent un terç« 164 ÉPI pie magnifique sous ce nom. On lui sacrifiait annuellement un sanglier dans son temple sur le mont Lycée. Voy. Ai.exicacos. ÉP1DAHNIOS. Père d'une suivante de Vé- nus .nommée Hélène , et qui était adorée par les Épidamniens sous la forme de Vénus, comme divinité secourant ceux qui souffrent de la faim. épidaos. Fils de Nélée et de Chloris, fut tué par Hercule. épi dal' re ( epidauros ). Fils d'Argos et d'Évadné , suivant la tradition des Argiens; d'Apollon, suivant celle des Épidaurlens. Les Éléens le disaient fils de Pélops. épidaijrius. Le dieu d'Épidaure. Sur- nom d'.Eseulape. épidémies. Fête que les Argiens célé- braient en l'honneur de Junon; et les habi- tauts de Délos et de Milet, en l'honneur d'A- pollon. épidotÈs. Distributeur debiens. Surnom : i. Des dieux bienfaisants , auxquels Anto- nio avait élevé un temple à Épidaure. - 2. Du Sommeil, qui avait sous ce nom une statue dans le temple d'Esculape à Sicyone. — 3. D'un génie adoré par les Lacédémoniens. Il apaisa Jupiter Hicésios, que le meurtre de Pausanias avait irrité. — 4. De Jupiter à Mantinée et à Sparte. épies. Divinité égyptienne, qu'on croit être la même qu'Osiris. épigée (epig.*os). Fils d'Hélios (le so- leil) et de Béruth, dans la cosmogonie phéni- cienne. épigeus. Fils d'Agaclès, Myrmidon, qui, ayant tué son cousin , fut forcé de quitter Bu- dïon; il se rendit alors chez Pelée et Téthys, qui renvoyèrent avec Achille devant Troie, où il fut tué par Hector. épigoxes ( épigoxoi). Deseendants. Fils et vengeurs des sept héros qui avaient suc- combé devant Thèbes en combattant pour Pô- lynice contre Étéocle. Ils étaient au nombre de sept, suivant Pausanias, qui donne ainsi leurs noms : Alcrareus, fils d'Amphinraùs; .Egialée, fils d'Adraste; Diomède, fils de Ty- dée; Promachus, fils de Parthénopée; Sthé- nélus, fils de Capanée; Thersandre, fils de Polynice; Euryale, fils de Mélisseus. Apollo- dore ajoute à celte liste le nom d'Amphiloque, fils d'Amphiaraiis ; et Hygin substitue à trois d'entre eux. Polydore, Thésimène et Nysios. Commandes par Adraste, ou par Alcméon , ou par Égialée, ou encore par Diomède, les Épigones, qu'un oracle avait engagés à pren- dre les armes, renouvelèrent les jeux Nê- méens, et se présentant ensuite devant Thè- bes, combattirent les guerriers de cette ville sur les rives de l'Élisas. Laodamas, général des Thébains, fut tué après une vigoureuse défense, et les fils des sept chefs dévastèrent la ville ennemie, dont les habitants s'éLiient reti- rés dans les environs par le conseil de Ti- résias. Égialée fut le seul des Épigones qui succomba dans cette entreprise. Thersandre ÉPI fut nommé roi de Thèbes pnr ses compa- gnons. épil aïs. Thespiade, qu'Hercule rendit mère d'Astyanax. épiléxie. Fête grecque en l'honneur de Bacchus, où l'on disputait à qui foulerait une plus grande quantité de grappes. épimédès. Nom d'un Dactyle idéen , dans Pausanias. Il parait avoir été originairement, ainsi que Iasius, Acésidas et Pœonaeus, un héros bienfaisant honoré à Élis ; ce n'est sans doute qu'à une époque comparativement mo- derne qu'on l'a fait figurer parmi les Dactyles, par suite de la confusion des traditions locales Cretoises et éléennes relatives à Jupiter. Voy. Dactyles. épimélios. Surnom de Mercure à Coronée. épiméthée (épimethels), frère de Prométhée, et fils de Japet et de Clymène, épousa Pandore, dont il eut Pyrrha. Ce fut lui qui ouvrit la fatale boîte d'où sont sortis tous les maux qui affligent les hommes. Les dieux changèrent Épiméthée en singe. épiméthide. Nom patronymique de Pyr- rha , fille d'Épiméthée. ÉPiowE (épioxé). Qui soulage. Femme d'Esculape , et mère de Machaon et de Poda- Jire, de Panacée , etc. Voy. Esculape. épiphaaès. Qui apparaît. Surnom qu'on appliquait à tous les dieux et en particulier à Jupiter. épiphrox. Fils de l'Érèbe et de la Nuit. épipole. 1. Fille de Trachion, de Caryste en Eubée. Sous des vêtements d'homme , elle accompagna les Grecs au siège de Troie. Son sexe ayant été découvert par Palamède, elle fut lapidée. — 2. Surnom de Cérès à Lacedé- mone. épipoli^eos. Surnom de Mercure à Rho- des. épipolla- La même qu'Épipole. Voy. ce nom n° 2. épipergitis. La protectrice des murs et des tours. Surnom de Minerve chez les Ab- déritains. épiréxétios. Patron des jeunes gens. Surnom de Jupiter en Crète. épiscaphies. Fêtes des barques chez les Rhodiens. épiscéxie. Fête des tentes chez les Spar- tiates. épiscire. Fête célébrée à Sevra , en Atti- que , en l'honneur de Cérès et de Proserpine. épiscopos. Qui atteint le but. Surnom sous lequel Diane avait à Élis un temple ap- pelé Aristarchion. ÉPiSTATÉRios. Chef, président. Sur- nom de Jupiter en Crète. épistor. Troyen tué par Patrocle. épistrophi a. Qui change les cœurs. Sur- nom de Vénus. ÉPISTROPHL'S (ÉPISTROPHOS). 1 Fils d'1- phitus et d'Hippolyte, petit-fils de Naubolus; conduisit, avec son frère Schédius , les Pho- céens sur quarante vaisseaux au siège de Troie, ÉPY et fut tué par Hector. — 2. Chef des Halizones, natif d'Alybé; vint au secours de Priam. — 3. Fils d'Événus, petit-fils de Sélépius et frère de Mynès; il fut tué par Achille dans l'expédi- tion contre Lyrnesse et Thébé. épitalaria. La Déesse qui porte une corbeille. Surnom de Vénus. épitermios. Dieu des frontières. Sur- nom de Mercure. épithalamitÈS. Gardien du fond de cale ou du lit nuptial. Surnom de Mercure en Eubée. épitragia. Épithète de Vénus, représentée assise sur un bouc. épitrapéZios. Nom de la petite image d'Hercule, fondue avec beaucoup d'art par Ly- sippe , et qu'on plaçait sur la table au mo- ment du repas. épitropos. Le surveillant. Surnom de différentes divinités. ÉPiTEMRiA. Surnom de Vénus, adorée à Delphes comme présidant au terme de la vie. époxa (du vieux latin epus , pour equus , cheval). Divinité des écuries et des étables, chez les Romains. Servius la fait naître du commerce de Fulvius Stellus avec une ju- ment. Son image, placée dans les écuries, était, à certaines époques, décorée de fleurs et de guirlandes par les palefreniers. épopéus. 1. Fils de Neptune et de Canacé. et frère d'Opléus, de Nirée, d'Aloéus et de Triops ; ou, suivant Pausanias , fils d'Aloéus et père de Marathon. Après la mort de Corax, qui ne laissa pas d'enfants, Épopéus aban- donna laThessâlie, et se rendit à Sicyone, dont il devint roi. Ayant enlevé Antiope, fille de Nyctéus, roi de Thèbes, celui-ci lui fit une guerre, dans laquelle tous deux périrent. Avant sa mort cependant , Épopéus consacra a Minerve un temple, dans lequel son tom- beau se voyait encore du temps de Pausa- nias, lors même que le temple eût été détruit par la foudre. — 2. Un des Tyrrhéniens qui tentèrent d'enlever Bacchus; il fut changé en dauphin ainsi que ses compagnons. épopsios. Gardien, qui surveille. Sur- nom de Jupiter, d'Apollon et de Neptune. époptes. Initiés parvenus aux grands mys- tères, et qui avaient, en cette qualité, le droit de tout voir. époptiques. Nom des grands mystères , des mystères intimes, révélés aux candidats qui avaient rempli toutes les épreuves de l'i- nitiation. épounamoun. Le dieu de la guerre chez les Araucans , peuplade belliqueuse de l'Amé- rique méridionale. épulons. Prêtres romains, institués l'an 558 de la fondation de Rome pour préparer les festins sacrés dans les jours solennels. Leur office était aussi de publier le jour où ces re- pas devaient se faire en l'honneur des dieux. épytidès. Nom patronymique de Péri- phas , fils d'iEpytus et compagnon d'Ascagne. épytus. Troyen qui, après la prise de ÉRÈ 165 Troie, se joignit à Énée. Vo\j. /Epytus. équiries. Fêtes instituées par Roraulus en l'honneur du dieu de la guerre. On y faisait des courses de chevaux au Champ de Mars. équité (jEQUITasï. Déesse romaine de la justice. Emblème de ce qui est juste et droit , elle est représentée sous les traits d'une Vierge à l'extérieur sévère, presque comme Minerve, tenant la corne d'abondance dans le bras gau- che, et à la main droite une balance. équestre. Surnom des divinités qui pré- sidaient aux courses de chars. Junon, Mars, Minerve et Neptune avaient sous ce nom des autels à Élis. La Fortune équestre avait à Rome un temple magnifique qui fut bâti par Q. Fulvius Flaccus, en mémoire d'une vic- toire remportée par sa cavalerie sur les Cel- tibériens. équoréEjV. Qui appartient à l'Océan. Sur- nom que l'on donne quelquefois aux divinités marines. er. Fils de Bartolara et frère de Arbha , de Fearon, et de Feargna , dans la mythologie irlandaise. D'autres font descendre de Mi- leadh ce groupe quaternaire. Érasiks. 1. Père des Argiennes Byzé, Mélyte , Mœra et Anchiroé , qui reçurent chez elles Britomartis revenant de Phénicie. — 2. Voy. Érasippus. érasippus. Fils d'Hercule et de la thes- piade Lysippe. Quelques auteurs l'appellent Ërasinus. érato. La gracieuse. 1. Nom d'une Né- réide. — 2. Nymphe, femme d'Arcas et prê- tresse de Pan. Elle eut trois enfants, Élatus, Azan et Aphidas. — 3. Muse qui préside à la poésie erotique, et que les amants invoquaient chez les Romains. On lui attribue l'invention de la flûte et du chalumeau, quelquefois de la lyre , au son de laquelle elle dansait : Plectra gerens Erato , saltat pede, carminé vultu (Ausone). L'art romain la représente tenant tantôt le stylet, tantôt le chalumeau: dans les peintures dHerculanum elle est vêtue d'une tunique rose, et tient le barbiton à neuf cordes. Sur sa tête est l'inscription EpaTOJ ^aXxpiav. ératus. Fils d'Hercule et de la thespiade Dynaste. errid. Selon M. Noël, celui qui est initié au culte institué par Zoroastre. érebe (erebos). i. Fils du Chaos ; eut de sa sœur, la Nuit, qu'il épousa, l'Éther et le Jour. Hygin lui donne encore pour enfants , le Sort, la Destinée, la Mort, le Sommeil, les Son- ges, le Styx, les Parques, etc. — 2. Le lieu sombre. Si l'on veut admettre que, dans la croyance populaire des anciens , Cerbère se tienne à l'entrée des enfers pour exercer une active surveillance sur les ombres, on peut regarder l'Érèbe comme un lieu particulier situé à la limite du sombre domaine, et par lequel il faut passer avant d'arriver dans le monde souterrain proprement dit. Mais comme rien , dans Homère , ne force a accepter cette 1G6 ERG hypothèse, l'Érèbe peut, aussi être une épi- thète pour désigner l'enfer en général. Dans le sens le plus restreint, c'est ce pays de té- nèbres placé au bord de l'Océan, cette ré- gion occidentale qu'habitent les ombres. Plus tard les poètes appliquèrent indifféremment le mot d'Érèbe , et à Ja partie de l'enfer où habitent les bons, et à la section de l'Hadès la plus éloignée de la terre des vivants, et à Pluton (Orcus) lui-même. ÉRECHTHÉE ( ERECHTHEUS ). r. Le même qu'Érichthonius, dans les anciens mythes. C'est Platon qui, le premier , a fait deux per- sonnages différents de ce même individu. — 2. Surnom de Neptune et de Jupiter. érechthéum. Temple situé dans l'Acro- pole d'Athènes, et où l'on voyait trois autels consacrés à Neptune, à Butés et à Vulcain. 11 s'y trouvait encore une grande cuve d'airain dite mer Érechthéide. érechthis. Nom patronymique d'Orithyie, fille d'Érichthonus. éregbouo. Premier décan du Sagittaire, selon Firmicus. ÉRÉniÉsios. Surnom de Jupiter à Lesbos. érésios. Surnom d'Apollon. érésus (eresos). i. Personnage inconnu des mythographes ; Polygnote l'avait repré- senté dans la Lesché de Delphes. — 2. Fils de Macar; on dit qu'il donna son nom à la ville d'Érése dans l'île de Lesbos. ÈRÉTHiSMios. Surnom d'Apollon chez les Lyciens. éretméus. Un des jeunes Phéaciens qui s'exercèrent dans la lice en présence d'Ulysse. érétrieus, fils de Phaéton, donna son nom à la ville d'Érétrie en Eubée. éreuthalion, Arcadien, fils d'Hippomé- don ou d'Aphidas , fut tué par Nestor dans un combat contre les Pyliens; il portait l'armure d'Areithous , qui lui avait été donnée par Ly- curgue. erg^os. Surnom de Jupiter. ERGANÉ. L'artisane. Surnom de Minerve comme inventrice de tout art et de toute science. ergaties. Fêtes à Sparte, en l'honneur d'Hercule et de ses travaux. erg A.TIS. La même qu'Ergané. Surnom de Minerve chez les Samiens. ergécs. Père de Célœno, et grand-père d'Euphémus, de Lycus et de Nycteus. ergijEUS (ergijEOS). Descendant de Dio- mède. A l'instigation de Téménus , il détourna le Palladium que Diomède avait apporté à Argos. erginus (ergïjVOS). ï. Fils de Clymène et de Buzygé ou Budée, roi d'Orchomène. Pour venger la mort de son père tué par Périérès , conducteur du char de Ménœcée, il fit la guerre auxThébains, et les força de lui fournir pen- dant vingt ans un tribut annuel de cent tau- reaux ; mais Hercule, ayant rencontré les mes- sagers envoyés par Erginus pour demander le tribut promis, leur coupa le nez et les oreil- ER1 les, leur lia les mains sur le dos, et les renvoya chez leur maître. Celui-ci marcha de nouveau contre Thôbes ; mais il fut battu et tue par Hercule. Suivant Pausanias, il ne fut pas tué par ce héros, mais vaincu seulement ; il fit la paix avec lui. 11 ne se maria que dans un âge très-avancé, après avoir rétabli sa puissance et sa fortune. D'après le conseil de l'oracle, il épousa une jeune femme , dont il eut Tropho- nius et Agamédès, ou, suivant d'autres, Azeus. Erginus prit part à l'expédition des Argonau- tes; il succéda à Tiphys comme pilote. Il se distingua aux jeux funèbres qu'Hypsipyle donna en présence des Argonautes, en mé- moire de son père Thoas; mais il s'exposa à la risée des femmes de Lemnos, qui s'aperçu- rent qu'il avait les cheveux gris, malgré sa jeunesse. Dans ces jeux , il vainquit à la course Zétès et Calais, fils de Borée. — 2. Argo- naute , sans doute le même que le précédent ; il est, suivant un mythe postérieur, fils de Neptune et natif de Milet. ériboea. 1. La même qu'Écribée. -- 2. Épouse de Télamon. — 3. Amazone vaincue par Hercule. ÉRiBOTÈs. Fils de Téléon, et l'un des Ar- gonautes , possédait de grandes connaissances dans l'art de guérir, et sauva Oilée des suites d'une dangereuse blessure. éricép/eos. Nom dont l'étymologie est très-obscure. Il paraît être le surnom orphi- que d'une divinité nommée Protogonos , Ja même, à ce qu'il semble, que Phanès, Hélios, Priape et Bacchus, éricétès. Chef lycaonien tué par Mes- sape. érichthonius. 1. Les deux personnages d'Érechthée et d'Érichthonius, que des tradi- tions tardives distinguent l'un de l'autre, ne formaient primitivement qu'un seul et même individu. Voici les différents mythes qui le concernent. Vulcain n'ayant pu inspirer de l'amour à Minerve, et repoussé par elle mal- gré la violence dont il usait, eut de la Terre (selon d'autres, d'Atthis, fille de Cranaiis) un fils, Érichthonius, qui était moitié homme moi- tié serpent. Minerve éleva ce fils à l'insu des autres dieux, le fit garder par un dragon, et l'enferma dans une corbeille, qu'elle confia aux filles de Cécrops, Agraulos, Pandrosos et Hersé, avec défense de l'ouvrir. Celles-ci cependant ne purent résister à leur curio- sité, et la déesse les punit de mort. Dans Apollodore, Minerve ne châtie que les sœurs de Pandrosos, qui était seule gardienne de la corbeille. — Érichthonius, après avoir expulsé Amphictyon d'Athènes , se rendit maître du royaume. — Il eut pour femme la naïade Pasi- thée, qui lui donna un fils, Pandion. Neptune et Minerve, se disputant la possession d'Athènes, le prirent pour arbitre ; il décida -en faveur de la déesse. Le premier, il attela quatre chevaux à son char. Jl introduisit â Athènes le culte de Minerve et l'usage de l'argent, qu'il tenait du roi scythe Indus, Il fut adore dans ÈÎU I'Acropolis d'Athènes, où il avait fondé un temple en l'honneur de Minerve ; son culte se rattachait à celui de cette déesse, et avait même quelques affinités avec celui de Neptune. — L'autre Érichthonius ou deuxième Éreehthée, dont les auteurs postérieurs font seuls mention , fut roi d'Athènes et lils de Pandion et de Zeuxippé , frère de Procné, de Philomèle et de Butés ; sa femme Praxi- thée le rendit père de quatre fils : Cécrops , Pandorus, Métion, Orneus, et d'autant de filles. Celles-ci s'étaient engagées à mourir tou- tes si la mort venait à frapper une d'elles. Eumolpe, fils de Neptune, ayant été tué par les Athéniens, Neptune , en expiation de ce meurtre, exigea la vie d'une des filles d'Érech- thée; les sœurs, fidèles à leur parole, mou- rurent ensemble. Les traditions qui les re- gardent ne s'accordent du reste nullement. Tantôt elles sont trois, tantôt six ; ici, une seule, l'aînée ou la plus jeune, est sacrifiée; là, on en voit périr deux, Pandore et Proto- génie , qui , égorgées dans le bourg d'Hyacin- the, sont désignées plus tard par le nom d'Hyacinthides. Voy. ce nom. Érechthée lui- même fut foudroyé par Jupiter. — 2. Fils de Dardanus et de Balée; Homère le nomme le plus riche des mortels. 11 épousa Astyoché ou Callirrhoé, dont il eut Tros ou Assaracus. Dans ses prairies paissaient trois mille ju- ments tellement belles, dit Homère, que Bo- rée en devint épris. Quelques poètes suppo- sent qu'Érichthonius fut placé au ciel, où il forma la constellation du Cocher. éridan ( eridanus ). Dieu-fleuve dont Homère ne fait pas mention. Hésiode, qui le nomme le premier, le suppose fils de l'Océan et de Thétys. Il eut pour fils Zeuxippé, suivant Hygin. Hérodote, qui regarde le nom d'Éridan comme barbare, dit que ce fleuve n'a jamais existé que dans l'imagination des poètes, ce qui n'empêche pas Ovide et Virgile d'en faire le roi des fleuves (fluviorum rex Eridanm ). C'est sur ses rives , disent-ils , qu'on récolte l'ambre. La géographie mythologique le sup- posait d'abord à l'extrémité occidentale de la terre, venant du nord et se jetant dans l'Océan occidental. Peu à peu , on donna le nom d'É- ridanus au Pô , au Rhône et au Rhin, fleuves qu'on a regardés quelquefois aussi comme des branches de l'Éridan. Suivant Pausanias, il par- court le pays des Galates ( Celtes ), à l'extrémité de l'Europe ; le môme auteur ajoute que les filles d'Hélios (le soleil) pleuraient le sort de leur frère Phaëton sur ses rivages. Le dieu- fleuve lui-même était regardé comme fils d'Hélios, qui, appelé Phaéton à raison de sa lueur éblouissante, donna le nom d'Éridan au fleuve dans lequel il était tombé. Servius Je compte parmi les fleuves de l'Enfer. Les anciens Pont placé parmi les astres. éridatm atas. Surnom d'Hercule chez les Tarcntlns. ÉRIDÉ9I10S. Surnom de Jupiter à Rhodes. ÉRiGDOUPOS. i. Qui tonne avec fracas. ERL 167 Surnom de Jupiter. — 2. Centaure tué par Macarée. ÉitiGÉxÉiA. Qui naît le matin. Surnom de l'Aurore, surtout dans Homère. Chez Apol- lonius on trouve la forme Érigénès. ép.igoive. 1. Fille d'Icarius; fut séduite par Bacchus, qui avait pris la forme d'une grappe de raisin. Elle se pendit à la nouvelle de la mort de son père, tué par des bergers qu'il avait enivrés. Voy. Icarius. — 2. Fille d'Égisthe et de Clytemnestre, et mère de Pen - thilus , qu'elle eut d'Oreste. Suivant Hygin , Érigone fut soustraite par Diane aux coups d'Oreste, qui voulait la tuer, et transportée en Attique, où elle fut consacrée au service de la déesse, sœur d'Apollon. Suivant d'autres, elle se donna la mort en apprenant qu'O- reste était acquitté par l'Aréopage. — 3. La Vierge, fille de Thémis, personnification de la justice. Voy. Vierge. érimédé. Fille de Damasiclus, épouse d'É- latus, et mère de Ténare. érimus. Opuntien , père d'Abdère. érinnyes. Nom grec des Furies. érinnys. La courroucée. Surnom de Cérès. Neptune eut d'elle un fils, et Mars la rendit mère d'un dragon qui fut tué par Cadmus. Voy. Cérès. ériopis. 1. Fille d'Apollon et d'Arsinoé. — 2. Femme d'Anchise. — 3. Femme d'Oilée. — 4. Fille de Jason et de Médée. ériphios. Surnom de Bacchus. ériphyle. Fille de Talaùs et de Lysima- ché, épouse d'Amphiaraus. Homère, en par- lant d'elle, l'appelle « la femme infâme, qui trahit son mari pour un bijou d'or. » Ce fut elle en effet qui causa la mort d'Amphia- raus, en l'envoyant à la fatale expédition des sept chefs contre Thèbes. Elle périt de la main d'Alcmœon. Voy. Amphiaraus et ALCM^EON. éris. Nom grec de la Discorde. érithaseus. Surnom d'Apollon en At- tique. érithios. Surnom d'Apollon à Argos, dans l'île de Cypre. érithus, partisan de Phinée, fut tué par Persée. ériunios. Qui porte bonheur. Surnom de Mercure. erkiglit (Les ). Génies cynocéphales qui président à la guerre , selon les Groënlan- dais. erleursortok. Esprit fatal, qui, sui- vant la croyance des Groënlandais, a l'air pour demeure, et s'y tient en embuscade pour saisir les âmes au passage et les dévorer. erligs ( Les ) . Génies malfaisants , dans la religion lamaïque : leur chef est Erlik-khan. erlik-khan, prince des Erligs ou génies malfaisants de la religion lamaïque, régna d'a- bord sur terre, et fut privé du pouvoir par Ia- mandaga, pour s'être livré aux voluptés. Son repentir, et la vie austère qu'il mena pendant plusieurs années, lui valurent cependant la fa I 168 ERO vcurdeSidjimouni, qui le nomma chef suprême des esprits infernaux. Depuis ee temps il ha- bite, avec sa femme Samorindo, une grande ville ceinte de murailles blanches et située au milieu du Pirridien-Orron ou royaume des Pirrids. On représente Erlik-khan avec un visage de buffle , quelquefois avec deux têtes et quatre mains. Sa tête est armée de cornes et entourée de flammes. Une longue spirale de crânes lui sert de collier. Ses armes sont un glaive placé dans sa main gauche, et un sceptre fleuronné d'une tête de mort, qu'il soutient de la droite. eros ( cupido , amor ). Le dieu de l'a- mour. Il faut distinguer, chez les anciens, trois dieux différents qui portent ce nom. Le premier est le dieu-nature des plus anciennes cosmogonies; le second est ce type primitif altéré par les modifications des philosophes et des mystiques; le troisième, enfin, est le dieu de l'amour chanté par les postes éroti- ques et épigrammatiques , et dont les jeux folâtres sont à peine du domaine de la my- thologie antique. Homère ne mentionne pas encore Éros. C'est Hésiode qui en parle le premier comme d'une des divinités les plus anciennes : « D'abord , dit-il , exista le Chaos, puis la Terre, le Tartare et l'Amour, le plus beau parmi tous les dieux, et qui chez eux comme chez les hommes se joue de leur bon sens et de leurs sages résolutions. » Cette prio- rité d'existence sur les autres dieux est aussi donnée à Éros par Parménide et par Acusi- laiis dans le Phèdre de Platon , et l'on ne s'en étonnera pas si l'on pense que , suivant ces cosmogonies premières, il représente la force puissante qui anime tout d'un amour mutuel, qui fait que toutes choses s'harmonisent. Tel est à peu près aussi le sens des définitions des anciens philosophes qui sont empruntées à la mythologie. Les traditions modernes font naître l'Amour du Ciel et de la Terre, d'Uranus, d'flithyie (Pausanias); de Mercure et de Diane , du même dieu et de Vénus , ou de cette déesse et de Mars (Cicéron) ; de Zé- phyre et d'Iris (Plutarque) ; ou, enfin, de Ju- piter, qui l'eut de sa fille, Vénus, et en garda le surnom de père {pater, avus) de l'Amour. — Le second Éros , ou l'Amour tel que le représentent les philosophes, a été encore dédoublé par eux et scindé en deux divinités bien distinctes: l'un, l'amour pur, est fils de Vénus Uranie ; l'autre doit le jour à la Vénus commune, fille de Jupiter et de Diane, ou à Polyranie ; on dit encore qu'il naquit, le jour de la fête de Vénus, de Poros et de Pénia. — L'Éros orphique est fils de Saturne et frère de l'Éther; la Nuit est sa fille. Dans une au- ,tre tradition, il naît au contraire de la Nuit et de l'Érèbe. « Enfin la Nuit aux noires aîles en- fante, dans le sein infini de l'Érèbe, un œuf sans germe, d'où, après une longue révolu- tion d'années, naquit l'Amour. Avant que celui- ci eût tout mêlé, la race des immortels n'exis- tait point encore ; mais quand le mélange de ERO toutes choses fut accompli, alors parut le Ciel, l'Océan , la Terre, et la race immortelle des dieux » (Aristophane). — Les poètes éro- tiques nous représentent l'Amour comme un jeune garçon éclatant de beauté; ils racontent de lui mille stratagèmes et mille tours qu'il joue, non-seulement aux hommes, mais même aux dieux et à sa propre mère. Comme l'a- mour se glisse dans les cœurs par des che- mins inconnus, les poëtes disent aussi que ses parents sont inconnus, ou bien qu'il a seule- ment une mère et pas de père. Il exerce sa puissance dans le ciel , sur la terre, au sein des ondes, et même aux enfers; il dompte les lions et les tigres, arrache les foudres à Jupiter, à Hercule ses armes, et il joue avec les monstres marins. « Amour! invincible Amour! tù subjugues les puissants, et tu re- poses sur les joues délicates delà jeune fille ; tu règnes sur les mers et dans la cabane du berger : nul, parmi les dieux immortels ni parmi les hommes éphémères, n'échappe à tes traits » (Soph. Antig.), Il est cruel, Il aime à tourmenter les amants, et jouit quand il peut faire répandre des larmes. On ne peut se fier ni à ses pleurs, ni à ses caressses, ni à ses protestations, ni à ses baisers; car il ne pense qu'à trahir. Ses armes sont des torches et des flèches qu'il porte dans un carquois d'or. Celles-ci sont de deux sortes : les unes d'or pur, produisent l'amour; les autres, ar- mées de plomb , n'inspirent que la haine. Il en a trempé les pointes dans le fiel, le poi- son, le feu ou le miel. Avec ses torches il peut embraser le cœur même du dieu du soleil. Il est toujours peint avec des ailes, car rien n'est plus fugitif que la passion qu'il ins- pire ; ses ailes sont de couleur d'or. Souvent on le représente avec un bandeau sur les yeux. Il accompagne ordinairement sa mère; et son cortège propre se compose de Jocus {la raillerie), de Pothos et d'Himéros {les désir»), de Bacchus, de Tyché {la fortune), de Pitho (la persuasion), des Grâces et des Muses. Sa statue se trouvait avec celles de Mercure et d'Hercule dans les gymnases. Quelquefois on donne à Cupidon un frère nommé Antéros, qui est le dieu de l'amour réciproque. P~oy. ce mot. On le voit souvent accompagné aussi d'un grand nombre de frères ou de compa- gnons de son âge et de sa forme, que l'on nomme Amours, Érotes, Cupidons. Ils sont, ou fils de nymphes, ou bien ils naissent d'œufs pondus dans le nid de Cupidon. — Partout on l'honorait par des vœux, des prières et des sacrifices. A Thespies, on célébrait en son honneur, tous les cinq ans, de grandes fêtes nommées Érotics ou Érotidies; à Lacédé- roone, en Crète, et à Saraos, on appelait ses fêtes Éleuthéries. On l'honorait aussi à Parion de l'Hellespont, à Athènes, où il avait un au- tel à l'entrée de l'Académie; àMégare, où son image était placée dans le temple de Vé- nus, à coté de celles d'Himéros et de Pothos; à Élis, conjointement avec les Grâces; à ÉRY Égîre , à Leuctres. Parmi les fleurs, la rose lui était consacrée. A côté de lui, on voit sou- vent représentées dans les œuvres d'art des anciens, outre des animaux féroces qu'il dompte, le lièvre, le coq et le bouc. — De même que Platon distingue deux différents amours, ainsi les statues de ce dieu pré- sentent deux types distincts : les unes l'of- frent à nos regards dans toute la beauté de l'adolescence, tandis que les secondes, qui leur sont postérieures, le représentent, ainsi que ses compagnons, sous la figure d'enfants nus, ayant l'air désœuvré mais malin, por- tant des ailes , un arc et un carquois, et quel- quefois même avec les attributs des autres dieux ou héros qu'on supposait victimes du larcin des Amours. — Sur les amours de Cupi- don avec Psyché, voy. ce nom. érosanthéia. Fête du Péloponèse, dans laquelle les femmes se rassemblaient et cueil- laient des fleurs. É rot ide s ou érottimes. Fêtes enl'hon- neur d'Éros , ou Cupidon , que les Thespiens célébraient tous les cinq ans. érouivia, célèbre Daïtia de la mythologie hindoue , fils de Kaciapa et de Diti, se révolta contre Vichnou après la défaite de son frère Érouniakcha. Brahma leur avait accordé d'étonnants privilèges, qui semblaient devoir les garantir à jamais de la mort ; mais un jour qu'Érounia, raillant son fils Pragalata, qui soutenait la présence de Vichnou dans tout l'univers, frappait de sa main un pilier, en de- mandant d'une voix railleuse si le dieu était dans cette colonne, la colonne s'ouvrit, et laissa sortir Vichnou, moitié lion, moitié homme. Érounia périt dans le combat qui s'engagea. C'est là la quatrième incarnation du dieu hindou, dite Naracinghâvataram. érouniakcha , frère d'Érounia , s'empara du monde, et le jeta dans la mer. 11 périt sous les coups de Vichnou, qui prit, pour le com- battre, la forme d'un sanglier. Cette incarna- tion du dieu hindou est la troisième, et porte le nom de Varahàvataram. erreur (error). Ovide lui donne pour demeure le palais de la Renommée. ertosi ou artès. Dieu-dynaste des Égyp- tiens , que M. Guigniaut prend par l'archi-dy- naste. Il figure le troisième parmi les dieux- planètes. eryalos. Guerrier troyen tué par Patro- cle. eryciive. Surnom de Vénus ; quelquefois il se prend pour cette déesse elle-même. Elle doit l'origine de ce nom, soit à la ville d'Éryx , ou au mont Éryx en Sicile, où elle avait un temple , soit à son fils Éryx , dont la fille Pso- phis éleva, dit-on, un temple à Vénus Érycine, à Psophis en Arcadie. Il y avait aussi à Rome un temple consacré à Vénus Érycine. erygdupos. Centaure tué par Macarée aux noces de Pirithoiis. erymanthe (Le sanglier d'). Animal terri- ble par sa force et sa férocité, et qui fut l'ob- ÉRY 169 jet du quatrième des travaux d'Hercule. Des- cendu de l'Érymanthe, montagne qui se trouve sur les frontières de l'Arcadie et de l'Achaïc , il ravageait le territoire de Psophis. Mais Her- cule prit le monstre au moyen d'un lacet, et l'amena vivant à Mycènes ( Apollodore ). Eu- rysthée fut tellement effrayé de ce spectacle, qu'il se cacha dans un vaisseau d'airain. Sui- vant une autre tradition, le sanglier d'Éry- raanthe, auquel on donna le surnom iïArca- dius sus, descendit du mont Lampé' en Ar- cadie ( Diodore ), ou du Pénée en Thessalie ( Euripide ). C'est alors dans ce pays qu'a lieu l'expédition d'Hercule contre le monstre. Enfin Hygin place le lieu de cet événement en Phry- gie. ÉRYMANTHE (ERYMANTHOS). X. Fils d'A- pollon. Vénus le priva de la vue , parce qu'il l'avait aperçue au bain avec Adonis. Son père, pour le venger, iprit la forme d'un sanglier, et tua l'amant de la déesse. — 2. Fils d'Aristas, père d'Arrhon. — 3. Fils d'Arcas, père du Xan- the. — 4. Dieu-fleuve d'Arcadie, qui avait un temple et une statue à Psophis. éry mas. 1. Troyen tué par Idoménée. — 2. Troyen tué par Patrocle. — 3. Compagnon d'Énée, tué par Turnus. érysicé, fille du fleuve Achéloiis, donna son nom à la ville d'Érysicé en Acarnanie. érysichton. i. Fils de Triopas, roi de Thessalie. Tourmenté d'une faim dévorante pour avoir abattu un bois consacré à Cérès (voy. ce nom), il vendit tout ce qu'il possé- dait pour assouvir son appétit sans cesse re- naissant. Sa fille Mestra, à laquelle Neptune avait accordé le don de se métamorphoser à volonté, pourvut quelque temps à la subsis- tance de son père, en échappant aux ache- teurs, qui ne pouvaient la reconnaître sous ses nouvelles formes. Érysichthon mourut enfin , en se dévorant les mains. — 2. Fils de Cé- crops et d'Agraulos. Il mourut jeune, et fut enterré à Prases, où l'on voyait encore son tombeau du temps de Pausanias. Ce fut lui qui apporta de Délos à Athènes la vieille sta- tue d'Ilithyie. érithibios. Surnom d'Apollon à Rhodes, comme préservant les blés de la nielle. érythie (érythéia). i. Fille de Géryon; eut de Mercure un fils nommé Norax. — 2. Nom d'une Hespéride. erythie (L'île d') est l'île fabuleuse où se trouvait le royaume de Géryon. Les premières traditions la supposent située à l'extrémité occidentale du monde connu, dans ce lointain horizon que colorent les feux du soleil cou- chant. Cette dernière limite des expéditions d'Hercule en Occident fut, lorsqu'on connut mieux les pays situés au couchant, identifiée avec Cadix, ou supposée se trouver non loin de cette ville. érythra. Fille de Porphyrion. Érythras. t. Fille de la thespiade Exolé et d'Hercule. — 2. Prince qui donna son nom à la mer Rouge (mer Érythréenne). 15 170 ESC érytiire ( érvthros). ï« Fils de Leucon, petit-fils d'Athawas : un de ceux qui sollicitè- rent la main d Hippodamie; il donna son nom à la ville d'Erythrée en Béotie. — 2. Fils de Rhadamanthe; il conduisit les Érythréens de Crète à Erythre en lonie. — 3. Fils de Nep- tune et d' Amphimëduse. On dit aussi qu'il laissa son nom à la ville d'Erythrée en Béotie. — 4. Héros qui , à ce que quelques-uns pré- tendent, donna son nom à la mer Rouge. érythrios. Fils d'Athamas et de Thé- misto . éryx. 1. Fils de Vénus et de Butés; était roi d'Érycie, petite souveraineté de Sicile, lorsque Hercule passa dans son île pour recou- vrer un des bœufs de Géryon qui s'était enfui de Reggio à la nage. Le monarque, qui avait enfermé l'animal dans ses étables, consentit à le rendre sous la condition que le héros essayerait à le vaincre au pugilat. Il fut vaincu et tué. Les Siciliens lui rendirent des honneurs divins. Une autre tradition dit qu'Éryx était fils de Neptune et régnait sur les Élyméens. -- 2. Partisan de Phinée , pétrifié par la tête de Méduse aux noces de Persée. éryxo. Mère de Battus, qui tua le tyran Léarque. ESCULAPE (ASCLÉPIOS, jESCCLAPIUS). Dieu de la médecine. Les poètes ne sont pas d'accord sur sa naissance. Selon les uns, il était fils d'Apollon et de Coronis, de la fa- mille des Lapithes. Le dieu, ayant appris par un corbeau , que son amante entretenait une liaison avec Ischys , fils d'.Elatus, en Arcadie , donna ordre à Diane d'aller tuer l'infidèle Co- ronis. Celle-ci allait périr, lorsque Apollon ac- courut pour sauver son fils Esculape , qu'il porta chez Chiron , pour que celui-ci lui ap- prît l'art de la médecine et de la chasse. Selon d'autres, Coronis, qui accompagna son père Phlégyas à une expédition dans le Péloponèse, mit au monde Esculape, et l'exposa à Épi- daure, près dumontTitthéion,où il fut nourri par une chèvre et gardé par un chien. Le berger Aresthanas vit briller au-dessus de sa tête une auréole éclatante. Bientôt après sa naissance, le bruit se répandit dans toutes les parties du monde, qu'un enfant était né qui savait guérir toutes les maladies et ressusci- ter les morts. Les traditions ne s'accordent pas sur la manière dont il acquit ce pouvoir merveilleux : Apollonius rapporte que Mi- nerve lui donna le sang de Gorgo, à l'aide duquel il put rappeler les morts à ia vie ; Hygin prétend qu'Esculape, se trouvant dans la mai- son de Glaucus, qui était dangereusement ma- lade , vit un serpent venir a lui et se rouler autour de son bâton. Esculape le tua; mais vint un autre serpent, qui, avec une certaine herbe qu'il portait dans sa gueule , rappela à la vie le serpent tué. C'est ainsi que , selon Hygin, Esculape apprit à connaître l'herbe avec laquelle 11 ressuscitait les morts. Son épouse est Épione, la calmante; ses fils : Machaon , Podalire , laniscus, Alexénor, Ara- fesc tus; ses filles, Hygie, iEglé. laso, Panacée. Il prit part à l'expédition des Argonautes, et rendit par son art de grands services a l'é- quipage ; il ressuscita Hippolyte,Tyndare, Ca- panée, Glaucus, Hymenaeus, Lycurgue, les Prœlides, Orion, les Phinoïdes, et ceux qui étaient morts à Delphes. Après avoir rendu la vie à Glaucus et à Hippolyte, il fut tué par la foudre, que Jupiter lança contre lui, soit que le dieu craignit que les progrès de son art ne parvinssent à arracher entièrement les hommes à la mort, soit qu'il y fût engage par Pluton, qui se plaignait qu'Esculape em- piétait sur son pouvoir. Cependant Jupiter, cédant aux instances d'Apollon, rangea Es- culape, avec le serpent, parmi les astres. Une autre fable dit qu'Apollon, irrité de la mort de son fils, extermina les Cyclopes qui avaient forgé la foudre avec laquelle Esculape fut tué. Jupiter voulait le précipiter dans le Tar- tare ; mais, sur les prières de Latone, il l'exila de l'Olympe, et le condamna à faire paître les bœufs d'Admète. — Comme dieu de la méde- cine, Esculape était adoré dans les forêts , au- près d'une source salutaire, ou sur des endroits élevés. Épidaure lui était consacrée; il y avait un temple , une forêt, et une statue d'ivoire faite par Thrasymède. Il avait aussi des tem- ples magnifiques dans toutes les parties de la Grèce, comme à Titane en Sicyonie, où sa statue porte le nom d' Hygie; à Tricca en Thessalie; à Tithorée en Phocide, où il était vénéré sous le nom KArchégètès ; dans l'île de Cos , à Mégalopolis, à Cyllène en Élide , où il avait une statue célèbre faite par Colo- tès; à Argos , à Pergame sur le Caïcus, à Smyrne , à Syracuse. Son temple à Égée en Cilicie jouissait d'une grande réputation, et fut détruit par Constantin, qui croyait honorer la nouvelle religion par cet acte de vandalisme. Le culte d'Esculape fut transporté d'Épidaure à Rome, à l'occasion d'une peste; on lui érigea un temple dans l'île du Tibre , où est aujour- d'hui l'église de Saint-Barthelemy. La plupart de ces temples se trouvaient dans des endroits qui, par leur situation élevée et l'air qu'on y respirait, étaient très-salutaires pour les ma- lades qui venaient implorer le secours du dieu. Ainsi le temple de Cyllène étaifbâti sur le cap d'Hyrmine, dans une contrée très-fer- tile du Péloponèse ; celui d'Épidaure se trou- vait piès de la mer; d'autres sur les bords des rivières, ou près des sources réputées bienfaisantes. Tel était encore le temple d'Es- culape à Athènes. II contenait une source d'eau chaude. Lorsque les malades s'y ren- daient, le dieu leur apparaissait en songe, et leur indiquait les remèdes qui devaient les gué- rir ; ces remèdes étaient inscrits sur des ta- blettes qu'on suspendait dans le temple , où elles servaient souvent d'ordonnances aux mé- decins. Esculape porte un grand nombre d'é- pithètes, comme celles de: Archégète , fon- dateur de villes; Aglaopès, rayonnant; Apa- lexicacos, sauveur; Philolaos, ami dupeitple; ESO et beaucoup d'autres, dérivées des noms des endroits où il était vénéré. On lui sacrifiait des coqs et des chèvres. Le laurier, le chien, son gardien, la chouette, svmbole de la sa- gesse, lui étaient consacrés, et surtout le ser- pent, qui était intimement, lié avec le culte de ce dieu. Chez les Égyptiens et chez tous les anciens peuples de l'Orient, nous retrouvons le serpent pour attribut des divinités que l'on adorait comme dieux de la médecine ; car il paraît que toutes ces divinités diverses ont eu une source commune , et que le culte du serpent comme emblème de la santé est un reste du fétichisme égyptien, qui , transplanté en Orient et surtout en Phénicie , le fut aussi à Épidaure par des marchands de ce pays. Ainsi , nous trouvons dans l'histoire des Israé- lites que Moïse avait érigé au milieu du peu- ple un serpent d'airain, dont la seule vue guérissait de la peste'; et plus tard , même à la première époque du christianisme, nous voyons sur d'anciens tableaux le serpent, comme emblème de l'hygiène, sortant du ca- lice de saint Jean. Esculape était représenté dans le temple d'Épidaure assis sur un trône, appuyant une main sur la tête d'un serpent, et tenant de l'autre un bâton. A côté de lui on voyait ordinairement un chien, et quelquefois un jeune garçon, Télesphore, génie de la guérison. L'idéal de ce dieu a été créé par les plus grands maîtres, tels que Phidias, A.lca- mène, Scopas et autres; il ressemble beau- coup à celui de Jupiter. Ses cheveux, relevés au-dessus du front, retombent sur ses épaules; sa barbe est épaisse, sans être cependant bou- clée comme celle de Jupiter; son regard est fier, mais affable ; l'expression de sa figure est celle d'un penseur profond, mais d'une bien- veillance toute paternelle; l'attitude de son corps est simple, grave et pleine de dignité : il est vêtu d'un manteau à larges plis. îl existe beaucoup de statues et de bustes en marbre représentant ce dieu , et on trouve souvent son image sur des monnaies et des gemmes, mais elle est rarement sculptée en relief. esculapies. Fêtes romaines en l'honneur d'Esculape. ESE. VOIJ. iESAR. esfeadakmad. Génie qui présidait au douzième mois de l'année des anciens Persans, et lui donnait son nom. esmunus. Dieu phénicien, fils de Sidik. On l'identifie ordinairement avec l'Esculape grec. Comme le dieu médecin fils d'Apollon, il faisait des cures miraculeuses dans le tem- ple qu'on lui avait élevé à Carthagë, et où les médecins et les savants se réunissaient pour des conférences scientifiques. Une tradition tyrienne raconte qu'Esmoun, aimé d'Astronoé, se mutila comme Atys, et que la déesse lui accorda l'immortalité. Le nouveau dieu prit alors le surnom de Pœan. Ésox Caesox). Fils de Créthéus et de Tyro , frère de Pélias, et père de Jason. Les auteurs ÉTÉ 171 ne sont pas d'accord sur le nom de sa femme ; les uns la nomment Poljmcdé, les autres Po- lymélé, Amphinomé , Alcimédé , Polyphémé, Arné, ou Scarphé. Après la mort de son père, il monta sur le trône d'Iolchos, dont il fut chassé par son frère Éson. Étant accablé de vieillesse , Médée le rajeunit à, la prière de Ja- son, son mari. Cette princesse épuisa par une abondante saignée le sang vieilli de son beau- père, et, l'ayant remplacé par une liqueur com- posée du suc d'herbes aromatiques, réussit à lui rendre toute la vigueur de la jeunesse. Quel- ques auteurs disent qu Éson, pour se sous- traire aux persécutions de son frère Pélias , finit par se donner la mort , en buvant du sang d'un taureau sacrifié. Voy. Jasopt. espérance (elpis , spes). Déesse allé- gorique. Lorsque Épiméthée ouvrit la boîte de Pandore, d'où tous les maux s'échappèrent, l'Espérance resta seule pour consoler les hom- mes. Cette divinité avait plusieurs temples à Rome. On la représente sous la figure d'une jeune nymphe souriant avec grâce, l'air se- rein , et tenant dans sa main droite une fleur. L'ancre que les modernes lui ont donnée pour attribut ne se trouve nullement dans les mo- numents antiques. estérelle, déité des Voconces ou des Ligures, passait pour guérir de la stérilité- Les prêtres donnaient en son nom des breu- vages magiques aux femmes stériles. Plus tard on a fait d'Estérelle une fée. été (L'j. Personnage allégorique, dont la représentation ne remonte pas à une haute antiquité. Les monuments|nous l'offrent, tan- tôt sous la figure d'une femme tenant des torches allumées ( bosse ronde de la vilia Al- bani), ou une feuille de trèfle, ou une simple couronne (urne cinéraire dite de Thétis et Pe- lée), ou encore un vase et un thyrse (Gai. my- thol. de Millln), tantôt sous la figure d'un en- fant, armé d'une faucille (Méd. de Morell), tantôt sous celle d'un génie couronné d'épis (Bartoli). Enfin, dans un bas-relief du Musée Capitolin, le génie de l'Été soutient une corne d'abondance. Tous ces monuments sont pos- térieurs à celui qu'à donné Zoéga, et dans le- quel l'Éar (été-printemps) tient des épis et une couronne de fleurs de pavots. étéarchïjs ( étéarchos ). Beau-père de Phronimé. ÉTÉOCLE (ÉTÉOCLÈS, ÉTÉOCLOS ). — i.Filsd'Andréuset d'Évippé, ou du fleuve Cé- phise; fut le premier qui éleva un temple aux Grâces , à Orchomène en Béotie. — 2. Fils d'OEdipe et de Jocaste, frère de Polynice, avec lequel il s'entendit pour enlever le trône à OEdipe, qui les chargea de malédictions et leur prédit dès lors qu'ils s'égorgeraient mu- tuellement. Les deux frères, craignant que les vœux paternels ne fussent ratifiés par les dieux, s'ils habitaient ensemble, décidèrent d'un commun accord que Polynice , le plus jeune (l'aîné, dans OEdipe à Colone\ s'exile- rait le premier volontairement de sa patrie ; 172 ÉTÉ qu'il laisserait le sceptre à Étéocle, et qu'ils se succéderaient alternativement d'une année à l'autre. Mais celui-ci, dès qu'il fut assis sur le trône, refusa d'en descendre, et il interdit à son frère le retour dans sa patrie. Suivant une autre tradition, Polynice avait joui un an du pouvoir, lorsque Étéocle saisit le scep- tre, et lui ferma les portes de Thèbes. Juste- ment irrité de cette violation du serment , le prince exilé rassembla une armée d'Argiens avec laquelle il vint assiéger Thèbes, où Étéocle « assis à la poupe de l'État, la main sur le gouvernail, les yeux en garde contre le sommeil, ainsi qu'un sage pilote » se pré- parait à faire une vigoureuse défense. - C'est cet événement, et ceux qui suivent jusqu'à la mort d'Étéocle, qu'Eschyle et Euripide ont mis en scène dans les Sept devant Thèbes, et les Phéniciennes. Le premier a représenté les deux frères comme de farouches guerriers. Le second laisse voir qu'ils ne sont pas insensi- bles aux supplications de leur mère, ou à celles du chœur, mais que l'orgueil du pouvoir agit trop fortement pour leur permettre de les écouter. « L'injustice est belle, dit Étéocle, quand le trône en est le prix : en tout le reste soyons soumis à la vertu. » Tous deux sont poussés vers un dénouement fatal , par l'ef- fet de l'accomplissement des malédictions paternelles; la fatalité les domine et ne leur laisse pas écouler la voix de la raison. Étéo- cle a, du reste, pour lui le beau rôle; il fait de sa cause personnelle une affaire d'inté- rêt général; ce n'est plus sa royauté qu'on menace , c'est Thèbes , c'est l'État tout entier qui va périr, si les citoyens ne parviennent pas à repousser Polynice et son armée ar- gienne. — Jocaste essaya vainement de rap- peler ses fils à des sentiments meilleurs. Enfin, fatigués d'une lutte interminable et voulant assouvir leur haine, les deux frères convinrent de se battre en combat singulier ; celte pro- position , mise en avant par Étéocle, eut bientôt son effet, et les fils d'OEdipe mordi- rent la poussière, laissant la victoire indé- cise. Mais les Thébains, qui étaient prudem- ment restés sous les armes , fondirent sur l'armée argienne , et la mirent en déroute. Foy. Adraste. Jocaste se tua sur le corps de ses enfants. Le sénat de Thèbes rendit un décret pour qu'on fit de magnifiques funé- railles à Étéocle , pendant que le corps de Polynice serait traîné à la voirie. —3. L'un des sept chefs de la première expédition contre Thèbes était fils d'Iphis , roi d'Argos , et frère d'Évadné, épouse de Capanée.. Son père l'ayant envoyé'assiéger la ville thébaine, il eut pour adversaire Mégarée, dans l'atta- que de la porte Neitide, et fut tué par Léa- des. On voyait sa statue à Delphes, du temps de Pansanias. étéonels, fils de Boelhus, et serviteur de Ménélas , accueillit Télémaque et Pisis- trate dans le palais de ce prince. Il avait figuré au siège de Troie. ETN étéoxus. Descendant de Béotos , donna son nom à la ville d'Etéonos en Béotie. éternité (E ternit as). Déesse allégori- que, fille de Jupiter, suivant Marcianus Ca- pella, et dont l'image se trouve sur les mon- naies du temps des empereurs romains. Ses attributs sont la sphère céleste , un serpent qui se mord 1a queue, le phénix, qui, à la fin de chaque période de 1461 ans, renaît de sa cendre; l'éléphant, auquel on attribuait une vie excessivement longue , le soleil et la lune. éthalidès. Suivant Hygin, le même quVE- thalion. éthémé, femme de Mérops,roi deCos, fut tuée par Diane, qu'elle avait outragée. Ju- piter changea son époux en aigle, et le mit au nombre des constellations. éthémox. Partisan de Phinée, tué par Persée. éther (^ether). Divinité allégorique dans la cosmogonie mythique. Hésiode le nomme fils d'Érèbe ( les Ténèbres ) et de sa sœur Nyx (la Nuit), tous deux enfants du Chaos. Son frère est Héméra ( le Jour ). Selon Hygin , Éther est le fils du Chaos et de Caligo ^l'Obs- curité), et le frère de Nox (la Nuit), d'Érèbe , et de Dies ( le Jour ). Avec cette dernière di- vinité , Éther engendra le Ciel, la Mer et la Terre. Avec la'Terre il engendra la Douleur, l'Astuce , la Colère , le Deuil, le Mensonge , le Parjure, la Vengeance, l'Intempérance, la Querelle, l'Oubli, la Paresse, la Peur, l'Or- gueil, l'Inceste, le Combat, l'Océan, Thé- mis, le Tartare, Pontus et les Titans, Brinrée, Gygès, Stéropès, Atlas, Hypérion , Saturne, Ops, Monété, Dioné, et les trois furies Alecto , Mégère et Tisiphone. Plus tard , on nous le représente comme l'espace libre et indéter- miné qui entoure notre atmosphère , et qui se compose du feu élémentaire d'où naissent le soleil et les étoiles , et dans lequel les dieux ont élevé leur trône : comme être suprême et divin, les poètes l'identifient avec Jupiter. Dans ses Géorgiques, Virgile le nomme le père tout-puissant, qui deseend en pluie bienfai- sante dans le sein de son épouse, qui l'attend avec joie. ÉTHIOXOME ( -ETHIOVOMÉ ). Fille de Priam. éthiopisOœthiopis). Femme de Danaus; lui donna sept filles. éthodée (éthodaia ). Une des filles de Niobé et d'Amphion, selon Hygin. étias. Fille d'Énée. etna (iETNA). Nymphe sicilienne, fille d'Uranus ( le Ciel ) et de Gé ( la Terre). Selon Simonide, elle termina la contestation de Vulcain avec Cérès touchant la possession de la Sicile. Démétrius lui donne pour père le cyclope Briarée. Elle eut de Jupiter, ou bien de Vuleain, les frères Paliques. C'est d'elle que la montagne lancée par Jupiter sur Typhon prit le nom d'Etna. Les poëtes y ont placé la demeure des géants enchaînés par Jupiter, EUD et les forges de Vuleain ; aux environs était un temple consacré à Vulcain. étolus. Voy. vëtolus. étoua ou atoua. Nom de l'Être suprême chez les Otaïtiens, qui emploient aussi ce mot au pluriel pour désigner des dieux se- condaires. étoua-r ahai. L'Être suprême à Otaïti ; eut de sa femme O-Té-Papad (la roche) une fille, Ohina, qui mit au monde trois fils , Te- Ouettou-Ma-Tarai, Oumar-Ceo, Orre-Orre. Le premier est le créateur et le suzerain des étoiles ; au second appartient l'empire de la mer, qui lui doit son existence ; Orre-Orre est le dieu des vents. Après la naissance d'Ohina. Étoua-Rahai fit apparaître les dieux inférieurs, l'univers, les astres, les poissons, etc. Précipi- tant ensuite dans la mer sa femme O-Té-Ta- pad, celle-ci, qui n'est autre que la roche primordiale, se brisa en éclats, et forma les récifs, les écueils et les îles dont l'Océan est parsemé. Étoua-Rahai porte encore les noms de Ta-Roa-T'eai-Étouraou, la grande tige mère, et de O' Maouve, qui ébranle la terre. eubée (euboea). t. Une des filles du fleuve Astérion, près de Mycènes; Junon fut élevée par elle, — 2. Fille d'Asopus; donna son nom à l'île d'Eubée. — 3. Thcspiade, qu'Hercule rendit mère d'Olympe. — 4. Fille de Larymnus, et mère du dieu marin Glau- cus, qu'elle eut de Polybe, fils de Mercure. eubote. Thespiade qu'Hercule rendit mère d'Eurypyle. eubule. 1. Une des filles de l'Athénien Léos, sœur de Praxithée et de Théope. Voy. LÉOS. eubuléus. 1. Qui donne de bons conseils. Surnom de plusieurs divinités; c'est l'épi- thète qu'on donne par euphéraie à Pluton , à Bacchus et au père de ce dernier. Voy. Eu- but.os. — 2. Fils de Trochilus, frère de Trip- tolème. — 3. Fils de Dysaulès. — 4. Nom que Cicéron donne à un des dieux appelés Tri- topatores. Voy. ce mot. eubulos. Qui donne de bons conseils. 1. Surnom de plusieurs divinités, par exemple, de Pluton, de Bacchus et d'Adonis. — 2. Fils de Carmanor, père de Carraé. euché. La Prière ; déesse allégorique dans Lucien. euchéivor. t. Fils de Cœranos, natif de Mégare. Homère le nomme fils du devin Co- rinthien Polyidos. — 2. Fils dVEgyptus , et fiancé de la danaide Iphiméduse. — 3. Père d'Échetus. eucléia. Qui est renommée. Surnom de Diane, Diane Euclée était adorée à Thèbes , dans le temple que lui éleva Hercule après sa victoire sur les Orchoméniens. eucrate. Fille de Nérée et de Doris. EUDiEMON. Fils d'/Egyptus, fiancé de la danaïde Ératé. eudora. t. Fille de l'Océan et de Téthys. — 2. Fille de Nérée et de Doris. — 3. fille d'Atlas et de Pléione. EUM 173 e u dore (eudoros), fils de Mercure et de Polyméié, conduisit, sous les ordres d'Achille, les Myrmidons au siège de Troie. Achille le donna pour compagnon à Patrocle, pour con- tenir l'ardeur belliqueuse de ce héros. Il fut tué par Pyraechme. eudromos. Un des chiens d'Actaeon. EiniiVOTUS. Père d'Euméle. Voy. BofrÈs. eulalos. Qui parle bien, qui rend des oracles favorables. Surnom d'Apollon. EULIMÈ1VE. 1. Fille de Nérée et de Doris. — 2. Fille de Cydon, roi de Crète, et fiancée d'Aptéros. Voy. son histoire au mot Ly- castus. eumédÈs. r. Fils de Mêlas; tendit des em- bûches à Énée de concert avec ses frères , et fut tué par Tydée. — 2. Père de Dolon n° 2. — 3. Fils de Dolon; périt de la main de Turnus. eumédoiv. Argonaute, fils de Bacchus et d'Ariadne. eumée ( EUMiEOS). Fils de Ctésios, roi de l'île de Syrie; fut enlevé par des corsaires phé- niciens et vendu à Laërte, qui lui confia le soin de ses troupeaux. Lorsque Ulysse revint a Ithaque, ce fidèle serviteur lui témoigna une grande affection , et l'aida à se remettre en possession de son île. eumÈle (eumelos). i. Roi de Patras, qui enseigna à Triptolème l'agriculture et l'art de bâtir. — 2. Fils de Mérops , et père de Mé- ropis, de Byssa et d'Agron, fut métamor- phosé par Neptune en Nycticorax. — 3. Thé- bain , fils d'Eugnotus . et père de Botrès. — 4. Fils d'Admète et d'Alceste; amena devant Troie, sur onze vaisseaux, les guerriers de Phères, deBaebé, de Glaphyra et d'Iolcos. H possédait des chevaux magnifiques, qui lui auraient fait remporter le prix aux jeux funè- bres en l'honneur de Patrocle, si son char ne s'était brisé. Il épousa Iphthime, fille d'Icarius. euménes. Le gracieux. Épithète de Dry- maque, héros auquel les habitants de l'île de Chio rendaient des honneurs divins. euménias, fils de Clytius, commandait un corps de Troyens , et fut tué par Camille. euménides. Voy. Furies. euménuthis ou ménuthis. Femme de Canope, pilote de Ménélas ; mourut en Egypte, ainsi que son époux , et reçut les honneurs divins. eumolpe (eumolpos). Mélodieux. Per- sonnage originaire de Thrace , qui s'établit en Attique, et auquel l'histoire héroïque attribue, suivant des traditions qui ne concordent nulle- ment entre elles , un triple caractère , celui de barde , celui de guerrier, celui de prêtre. Le mythe adopté le plus généralement, quoiqu'il soit d'une date récente, esquisse ainsi la vie de ce héros : Eumolpe était fils de Neptune et de Chione, fille de Borée et d'Orithyie. Il fut jeté dans l'Océan par sa mère , qui voulait ca- cher sa naissance à Borée ; mais celui-ci le sauva , et le transporta en Ethiopie , où il le fit élever par sa 011e Benthésicyme , qui eut 15. 174 EUN elle-même une fille dont Eumolpe devint l'é- poux. Obligé, pour un acte de violence contre sa belle-sœur, de quitter le pays avec son Jeune fiis Ismarus, il se rendit chez le roi Tégyrius en Thrace, qui donna sa fille pour épouse à Ismarus. Mais Eumolpe , ayant tramé une conspiration contre le beau-père de son fils, fut forcé de s'enfuir en Attique , et se réfugia à Eleusis. Après la mort d'ismarus, il retourna en Thrace, sur les sollicitations de Tégyrius ; mais étant ensuite allé au se- cours des Éleusiniens contre les Athéniens, il fut tué par Érechthée. Tel est le récit que nous fait Apollodore. Voici maintenant les variantes que nous offrent les autres my- thologues : — a. Les Éléusiniens, comman- dés par Eumolpe, ayant attaqué Érechthée, perdirent leur chef, qui fut tué dans le combat, ainsi que ses deux fils, Phorbas et Iramaradus. — b. Érechthée et lmmaradus ayant été tués en combattant, les deux peu- plades ennemies firent Ja paix aux conditions suivantes : la couronne fut donnée à la fa- mille d'Érechthée, et les Éleusiniens se réser- vèrent le privilège de la célébration des mys- tères , dont le sacerdoce fut accordé à Eu- molpe , père de Céryx , et aux filles de Cé- léos. — c. Suivant Hygin , Eumolpe se rendit en Attique, avec une colonie thrace, pour prendre possession des biens de son père. — d. Enfin, dans Eustathe, il assiège Eleu- sis, avec Phorbas TAcarnanien. — Quelques nuteurs regardent le héros-prêtre thrace comme instituteur des mystères d'Éieusis, dont le sacerdoce se perpétua chez les Eumolpides, ses descendants. On dit qu'il enseigna à Midas les cérémonies de ce culte obscur et bizarre. Il tient d'ailleurs à Cérès par d'autres liens : c'est de la déesse qu'il ap- prend à cultiver la vigne et les arbres; il transmet cette précieuse découverte aux hommes, et ceux-ci le représentent comme un législateur bienfaisant , intermédiaire en- tre la divinité et la chair mortelle. EnOn, Eumolpe participe d'une manière puissante à la culture des arts; il enseigne la musique à Hercule, et gagne le prix du chant aux jeux donnés par Acaste en l'honneur de Pé- lias. Aussi le fait-on quelquefois fils de Musée. — La multiplicité des aspects de ce person- nage et sa vie bigarrée l'avaient déjà fait scin- der, chez les anciens, en plusieurs individus; ainsi le scoliaste de Sophocle sur l'OEdipe à Colone reconnaît trois Eumolpe : — i. Le Thrace, père de Céryx. — 2. Le fils de Céryx , auquel on donne aussi Apollon pour père. — 3. Le fils de Musée, et l'instituteur des mystè- res que Pausanias attribue à l'Eumolpe père de Céryx ; enfin, Théocrite fait le sien, fils de Philaramon. — On voyait le tombeau d'Eu- molpe à Athènes ainsi qu'à Eleusis, eumon. Un des cinquante fils de Lycaon. Voy. ce mot. Einv/Eus. Troyen, fils de Clytius, le pre- pjier qui fut tué par Camille, EUP eunéos ou euséus. Fils de Jason et d'Hypsipyle, natif de Lemnos, d'où il envoyait des cargaisons de vin aux Grecs qui étaient devant Troie. Lycaon, ayant été fait prison- nier par Patrocle , Eunéus le racheta moyen- nant une cruche d'argent. ecnice. Fille de Nérée et de Doris, l'une des trois nymphes qui enlevèrent Hylas. eunomie. Une des Heures. Voy. ce mot. eunomcs, fils d'Architclès, servait à table les convives d'OEnée, roid'Étolie. Hercule, ir- rité de sa maladresse , le frappa si fort qu'il en mourut. Suivant d'autres, ii s'appelait Ar- chias ou Chaînas. EUXOSTE. Nymphe qui éleva Eunostos n° 2. ELxosTOS. 1. Déesse des moulins, dont l'image se trouvait dans les moulins, et qui présidait à l'exactitude du pesage de la farine. — 2. Héros de Tanagra , fils d'Éiinos, et élevé par la nymphe Eunoste. Comme il avait dé- daigné l'amour d'Ochné, fille de Colonos, celle-ci le calomnia auprès de ses frères, qui le tuèrent. Plus tard elle avoua son crime, et se donna la mort en se précipitant du haut d'un rocher. On éleva à Eunostos un temple où il était défendu aux femmes de pénétrer. EDPALA.MOS. i. Jeune Grec tué par le san- glier de Calydon. — 2. Suivant quelques au- teurs, fils de Métion, et père de Dédale. euphamios. Surnom de Jupiter. euphémé. Nourrice des Muses; elle avait une statue dans la forêt des Muses, près de l'Hélicon. EUPHÉHUS (euphémos). z. Surnom de Jupiter dans l'île de Lesbos. — 2. Phlégyen, fils de Neptune et d'Europe , fille de Tityus, ou de Métionicé, ou, suivant d'autres, d'Oris, fille d'Orion. Natif de Panope, sur le Cé- phise en Phocide, ou d'Hyrie en Béotie, il s'établit à Ténare. et y épousa Laonomé, sœur d'Hercule. Ce ne fut pas de celle-ci, mais bien de Malaché ou Lamaché, qu'il eut Leucopha- nès. Euphémus prit part à la chasse de Caly- dou et à l'expédition des Argonautes, qu'il accompagna en qualité de second pilote. Les Argonautes, à leur retour de Colchis, étant arrivés dans l'Océan, au delà de la Libye, et voulant éviter le long chemin de la côte par les colonnes d'Hercule, portèrent, d'après les conseils de Médée, l'Argo sur leurs épaules, jusqu'à l'endroit de la côte où le lae de Triton se jette dans la Méditerranée. Ils allaient s'em- barquer pour continuer leur voyage , lorsque le dieu marin Triton , leur apparut sous la forme d'Eurypyle et leur offrit l hospitalité. Sur leur refus , le dieu, ne voulant pas les lais- ser partir sans leur avoir donné une preuve de sa munificence, leur offrit une glèbe de terre ; aucun d'eux ne voulut l'accepter, à l'ex- ception d'Euphémus , qui, ayant reçu de son père le pouvoir de marcher sur la mer, se précipita du vaisseau, reçut la glèbe, et avec elle, le droit au trône de Libye pour lui et ses descendants. Médée prédit que la Libye serait peuplée par des habitants qui ; sortant EUR de cette glèbe, descendraient d'Eumolpe en quatrième génération , pourvu que celui-ci la jetât lui-même dans le gouffre du Ténare, dans le Péloponèse, à l'entrée de l'Enfer. Mais tandis que les Argonautes passaient dans le voisinage de Callisté ou de Théra, la glèbe tomba dans la mer, et flotta vers le rivage. Selon Apollonius, Euphémus jeta dans la mer cette glèbe , qui devint une île, d'où devait dé- sormais sortir la colonisation de la Libye par les descendants d'Eumolpe en dix-septième génération. Ce fut Battus qui réalisa cette pré- diction. Voy. Battus. Euphémus était repré- senté sur le coffre de Cypsélus. — 3. Fils de Trœzenus, chef des Cicones, et allié des Troyens. — 4- Père d'Eurybate. euphéao. Danaïde, fiancée à l'Égyptide Hyperbius. euphorbe (euphorbos). L'un des plus illustres guerriers troyens; était fils de Pan- thoiïs. Il porta le premier coup à Patrocle, et fut tué par Ménélas,qui suspendit le bouclier du vaincu dans le temple de Junon à Mycènes. Pythagore prétendait se souvenir d'avoir été Euphorbe. euphorio;v, fils d'Achille et d'Hélène , fut foudroyé par Jupiter, dans l'île de Mélos. Les nymphes qui lui rendirent les honneurs funè- bres furent métamorphosées en grenouilles. euphradÈS. Génie dont on plaçait la sta- tue à table, dans les festins. euphrate. Dieu- fleuve , que les mytho- logues disent fils de Pontos. Il est représenté dans les médailles une palme à la main. euphroxée. Qui donne de bons conseils. Surnom de la Nuit. euphrosyîve. 1. Une des trois Grâces. Voy. ce mot. — 2. Fille d'Érèbe , dans la théogonie d'Hésiode. euploia. Propice aux marins. Surnom de Vénus. EUPOLÉMIE ( EUPOLEJIEIA )• Fille de Myrmidon, amante de Mercure, dont elle eut Éthalidès. EUPOMPE. Fille de Nérée et de Doris. euporia. L'une des Heures, selon Hygin. Euripide (euripidès). Fils d'Apollon et de Cléobule. Europe. 1. Surnom de Cérès , nourrice de Trophonius. — 2. Fille de l'Océan et de Té- thys. — 3. Fille de Phœnix et de Péri- médé, ou d'Agénor et de Téléphassa, ou d' Argiope. Elle fut aimée de Jupiter, qui, ayant dessein de l'enlever ,pritla forme d'un taureau pour exécuter ce projet, et vint se mêler aux troupeaux de Phœnix qui paissaient sur le rivage. Europe ; frappée de la douceur et de la beauté de cet animal, ne craignit pas de se confier à lui ; mais à peine s'était-elle élancée sur son dos, que le taureau se précipita dans les ondes et emporta sa conquête en Crète. C'est dans ce pays que Jupiter eut d'elle Minos, Rhadamanthe et Sarpédon. D'autres traditions prétendent qu'Europe fut amenée par Jupiter à Teurnesse en Béotie ; et non dans la grotte EUR 175 crétoise de Dycté; que ce ne fut pas le dieu lui-même qui se changea en taureau, niais que ce fut un de ces animaux envoyés par lui, qui exécuta le rapt, ou encore, que JNeptune fit présent à son frère de ce taureau, lequel fut, après l'enlèvement, placé parmi les astres. Quoi qu'il en soit, Agénor envoya ses fils à la recherche de leur sœur ; mais toutes leurs courses furent vaines. {Voy. Cadmus.) — 4. Fille de Tityus , mère d'Euphémus. europia. Surnom de Junon. europs. 1. Fils d'jîSgialée, père de Telchin, et roi de Sicyone. — 2. Fils de Phoronée, et père d'Hermion. europus (europos). Fils de Macédon et d'Orithyie, fille de Cécrops ; on dit qu'il donna son nom à la ville d'Europe en Macédoine. eurotas. Roi de Laconie, fils de Mylès, et petit-fils de Lelex, ou bien fils de Lelex et de la naïade Éléocharie. Il a encore pour mère Taygète , dans Etienne de Byzance. Ses filles sont Sparte , qui fut mariée à Lacédœmon ; Mélionioé, Pitané, et Oris ou Doris. Il fit faire d'immenses travaux de dessicalion pour dé- barrasser la Laconie des mirais qui l'infec- taient, et laissa son nom au canal par lequel les eaux s'écoulèrent. Une autre tradition le fait mourir dans l'Eurotas , désespéré qu'il est de la perte d'une bataille. Quoi qu'il en soit, ce fleuve , dont les rives sont couvertes de myr- tes et de lauriers-roses, et qui arrose les plus ravissants paysages , est célèbre en mytholo- gie; c'est auprès de l'Eurotas que Thésée en- leva Hélène, queDaphné fut changée en iau- rier, que Jupiter posséda Léda. euroto. Danaïde, fiancée à l'Égyptide Bro- mios. eurus. L'un des onze vents primordiaux , est déjà mentionné dans Homère comme un vent d'Orient. Sur la tour des vents à Athènes, il est représenté couvert d'un large manteau. euryadès. Un des poursuivants de Péné- lope; fut tué par Télémaque. euryale. 1. Une des Gorgones. — 2. Sui- vant quelques auteurs , mère d'Orion , qu'elle eut de Neptune. — 3. Nom d'une amazone. euryalus (eurvalos). x. Surnom d'A- pollon.— 2. FilsdeMécistéus; Apollodore seul le compte parmi les Argonautes. Suivant Pau- sanias, il était un desÉpigones qui s'emparè- rent de Thèbes. Homère le célèbre comme un guerrier brave et habile dans la lice, et qui vain- quit tous ceux qui assistèrent aux jeux funèbres en l'honneur d'OEdipe. Il finit cependant par être vaincu; ce fut Épios qui triompha de lui. Il se rendit avec Diomède au siège de Troie, où il se distingua par sa bravoure, et où il tua les Troyens Opheitius, Drésus, JEsépus, Pédasus. Polygnote l'avait représenté blessé dans la Lesché de Delphes. Il avait aussi à Delphes une statue placée entre celles de Diomède et d'iE- gialée. — 3. Un des poursuivants d'Hippoda- mie. — 4. Fils de Mêlas; fut tué par Tydée. — 5. Héros phéacien, très-fort à la lutte; après avoir offensé Ulysse, il se réconcilia 176 EUR avec lui, et lui fit présent d'uue épee. — 6. Fils d'Ulysse et d'Évippé , appelé aussi Léontro- phon et Doryclus; fut tué par Télémaque. — 7. Ou Euryale, fils d'Opheltès, ami de Nisus, accompagna Énée en Italie. Il dut à son ami la victoire qu'il remporta à la course dans les jeux funèbres qu'Énée fit célébrer en Sicile en l'honneur de son père Anchise. Euryale fut tué avec Nisus par Volscens. V oy. Nisus. euryanassa. Suivant l'opinion de quel- ques mythologues, amante de Jupiter, et mère de Tantale. eurybalindos. Surnom de Bacchus. EURYBATES OU ERIBOTES- i. Fils de Té- léon ; prit part à l'expédition des Argonautes ; comme il était habile dans l'art de guérir, il pansa la blessure qu'Oïlée avait reçue d'un oiseau Stymphalide. — 2. Héraut d'Ulysse, qui suivit son maitre au siège de Troie, et reçut, ainsi que Talthybius , la mission d'enlever Bri- séis à Achille. e urybatos. Jeune homme qui préserva Alcyonée de la mort. eurybia. 1. Fille d'Océan et de la Terre, et femme du géant Crios , dont elle eut As- trœos , Pallas et Persée. — 2. Une des filles de Thespius, qu'Hercule rendit mère de Polylaus. — 3. Amazone tuée par Hercule. eurybios. 1. Suivant Homère, un des douze fils de Nélée. — 2. Fils d'Eurysthée. eurycapys. Fils d'Hercule et de la thes- piade Clytippé. eurycé. Thespiade, qu'Hercule rendit mère de Téleutagoras. eurychus. Fils de Pallas et de Diomédé n° 3. euryclée ( eurycleia). i. Suivant une tradition thessaiienne , fille d'Athamas et de Thémisto; épouse de Mêlas, fils de Phrixus, et mère d'Hypérès. — 2. Fille d'Ops, et esclave favorite de Laërte. Elle fut la nourrice d'U- lysse, et la première qui reconnut son maître à son retour du siège de Troie. eurycyde , ou eurypyle. Fille d'Endy- mion, et mère d'Éhus, qu'elle eut de Neptune. eurydamas. i. Fils d'iEgyptus, et fiancé de la Danaïde Pharté. — 2. Argonaute , fils d'irus et de Démonassa, suivant Hygin , ou de Ctiménos, suivant Apollodore. — 3. Troyen, interprète de songes ; ses deux fils, Abas et Polyidos , furent tués par Diomède. — 4. Natif d'Ithaque, et un des poursuivants de Pénélope. — 5. Dont l'empire s'étend au loin. Surnom d'Hector. Eurydice. 1. La célèbre amante d'Or- phée, fiancée au chantre thrace, qu'elle aimait. Elle fut piquée par un serpent, en fuyant les poursuites d'Aristée, dont la passion l'obsédait, et mourut de cette blessure. Orphée s'efforça vainement de la ramener des enfers. Voy. Orthee. — 2. Danaïde , fiancée de Dryas ou de Canthos, tous les deux fils d'iEgyptus. — 3. Fille d'Adraste, femme d'Ilus n° 2. — 4. Fille de Lacédaemon , mère de Danaé , qu'elle eut d'Acrisius. — EUR 5. Femme de Lycurgue n e 5. — 6. Fille de Cly- mène, femme de Nestor. — 7. Fille d'Am- phiaraus et d'Ériphyle,, sœur d'Alcmœou. — 8. Nom. de la femme d'Énée dans les poèmes Cypriens. euryganie (euryc aneia). Fille de Pé- riphas ou Hyperphas, fut, suivant quelques auteurs, femme d'OEdipe , après la mort de Jocaste, et eut de lui quatre enfants : Idomène, Antigone, Étéocle et Polynice. eurygyès. Surnom d'Androgée. euryléon. Selon quelques auteurs, pre- mier nom du fils d'Énée et de Créuse. Il ne prit le nom d'Aseagne qu'après la prise de Troie. Voy. Ascagne. EURYLOQUE ( EURY LOCHOS ). I. Fils dVE- gyptus, et fiancé de la danaïde Autonoé. — 2. Époux de Ctiraéné, sœur d'Ulysse ; il suivit ce prince au siège de Troie , aborda ensuite avec lui à l'île de Circé , et lui apprit la méta- morphose de ses compagnons; car seul il avait refusé de goûter les breuvages de la perfide ma- gicienne. L'équipage du vaisseau d'Ulysse manquant de vivres , Euryloque fit égorger les taureaux d'Apollon. Jupiter, irrité, foudroya le vaisseau , et le héros seul put échapper au naufrage. eurylyte. Mère deMédée, suivant quel- ques auteurs. EURYMAQUE ( EURYMACHOS ). i. Un de ceux qui sollicitèrent la main d'Hippodaraie; il fut tué par OEnomaus. — 2. Roi des Phlé- gyens; s'empara de Thèbes après la mort d'Amphion et de Zéthus , et détruisit les murs dont ceux-ci avaient entouré la ville. — 3. Fils de Théano ; était représenté avec son frère Glaucus et sa mère dans la Lesché de Del- phes. — 4. Un des poursuivants de Pénélope" fut tué par Ulysse. eurymède. i. Femme de Glaucus, roi d.i Corinthe, et mère de Bellérophon. — 2. Fille d'OEnéus et d'Althée; fut changée en oiseau. Voy. Méleagre. eurymédon. Dont l'empire est très- étendu. 1. Surnom de Neptune , de Persée , de Mercure. — 2. Un des Cabires , fils de Vul- cain et de Cabiro, et frère d'Alcon. — 3. Frère deChrysès n° 2; fut tué, avec ses frères, par Hercule. — 4. Selon Homère, père de Péri- bée et roi des géants. Quelques auteurs le font père de Prométhée, et prétendent qu'il eut commerce avec Junon, avant que celle- ci eût épousé Jupiter. Sa fille fut aimée de Neptune. — 5. Serviteur de Nestor. — 6. Fils de Ptolémée, et conducteur du char d Aga- raemnon. On montrait son tombeau à My- cènes. euryméduse ( eurymédous a ). t. Na- tive d'Épire, une des esclaves d'Alcinoûs, roi des Phéaciens , et nourrice de Nausicaa. — 2. Mère des Grâces. euryménès Un des fils de Nélée et de Cliloris ; fut tué par Hercule. eurvmidès. Nom patronymique du de- vin Télémus, fils d'Eurymus. EUR eurynomé. t. Océanide; elle et Téthys accueillirent au fond de la mer Vulcain, chassé de l'Olympe par Junon. Suivant Apollonius, avant Saturne et Rhée, elle partageait avec Ophion le pouvoir sur les géants; mais tous deux furent vaincus et précipités dans- le Tar- tare. Suivant Hésiode , Jupiter la rendit mère des Grâces, ou, d'après Apollodore, d'Asopus. — 2. Surnom de Diane à Pliigalie en Arcadie. On y adorait une déesse-poisson, que la croyance populaire regardait comme la même que" Diane. Son temple, entouré de cyprès, ne s'ouvrait qu'une fois par an. L'image de cette déesse était pisciforme. — 3. Fille d'Asopus, et mère d'Ogygias, qu'elle eut de Jupiter. — 4. Amante de Neptune, et mère d'Agénor n° 2. — 5. Selon quelques auteurs, mère d'Adraste. — 6. Femme de Lycurgue. — 7. Nom de la gouvernante de la maison d'Ulysse. eurynomus (eurynomos). i. Divinité de l'Enfer, qui, suivant la croyance généralement répandue à Delphes, dé vorait la chair des morts et n'en laissait que les os. Elle était représentée dans une des peintures de la Lesché de Del- phes, assise sur une peau de vautour, de cou- leur livide , et montrant les dents. — 2. Un des Centaures; fut tué par Dryas, aux noces de Pirithoiis. — 3. Un- des fils d'vEgyptius , et poursuivant de Pénélope. euryodia. Amante de Jupiter, et mère d'Aréisius. euryope. Qui lance la foudre , ou qui a l'œil perçant. Surnom de Jupiter. euryops. t. Dont la vue pointe loin. Sur- nom de Jupiter. — 2. Fils d'Hercule et de la thespiade Therpsicrate. euryphaessa, Sœur et femme d'Hypé- rion , et mère d'Hélios (le soleil) , de Séléné (la lune) et d'Éos (l'aurore). Hésiode et Pin- dare la nomment Thia. eUrypharytrés. Qui a un carquois large. Surnom d'Apollon. eurypon. Roi de Sparte. Fils deSoos, et père de Prytanis. eurypyle (eurypylé. ) 1. La même qu'Eurycydé. - 2. Une des filles de Thesplus; Hercule la rendit mère d'Archédicus. eurypyle (eur ypylos). i. Roi de Cyrène, fils d'Évémon et d'Ops. Il se rendit au siège de Troie avec quarante vaisseaux renfermant les guerriers d'Orménium, d'Astérion et de Titane; se distingua pendant le siège, et fut un de ceux qui s'offrirent à combattre Hector. Blessé par Pâris, Patrocle le guérit. Telle est la légende homérique sur Eurypyle, qu'on fait aussi fils d'Hyperochus , ou encore de Neptune et de Céléno. Les traditions ajoutent qu'après avoir repoussé une troupe de lions qui vint assaillir son armée, soit en Thessalie , soit en Libye , il se rendit auprès des Argonautes, et prit part à leur expédition. Ce fut lui qui présenta la motte de terre à Euphémus. V oy. ce nom. Sa femme est Stérope, qui lui donna deux enfants, Ly- caon et Leucippe. Quant au sacrilège dont lui ou le fils de Dexamène se rendirent cou- EUR 177 pables lors du sac de Troie, voy. jEsymne- tes. Lorsqu'il eut recouvré la raison, un sanc- tuaire lui fut consacré à Patras, où on voyait aussi son tombeau. On lui offrait un sacrifice, chaque année , à la fête de Bacchus. — 2. Fils de Neptune et d'Astypalée , et père de Chal- ciope; régnait sur l'île de Cos, lorsqu'il périt de la main d'Hercule, irrité de ce que les in- sulaires l'avaient pris pour un pirate. Pindare dit au contraire qu'Hercule attaqua Cos, pour posséder Chalciope, qui lui plaisait, et dont il eut un fils, appelé Thessalus dans Homère, et Eurypyle dans Eustathe. Dans Hygin , Chalciope n'abandonne pas son père, dépouillé de son royaume; elle le suit, ainsi que son époux Thessalus, dont elle a eu Antiphos. — 3. Fils de Dexamène; marcha avec Hercule contre Troie, et reçut, lors du sac de la ville, le fameux coffre contenant la statue de Bacchus. Voy. ^symnetes. Sui- vant d'autres , c'est le roi de Cyrène qui reçut ce coffre. — 4. Fils d'Hercule et de la Thes- piade Euboté. — 5. Fils de Téménus et frère d'Agélaiis n° 6. — 6. Fils de Thestius et d'Eu- rythérais. — 7. Fils de Télèphe et d'Astyoché; était roi de Mysie, lorsqu'à la nouvelle de l'arrivée des Grecs devant Troie, il se décida à aller secourir Priam. 11 fallut cependant les exhortations de sa mère et de sa sœur pour lui faire quitter son royaume. Parmi les pré- sents au moyen desquels Priam s'était ac- quis la bienveillance des deux femmes , figure le cep en or massif donné par Jupiter à Tros , père de Ganymède. Eurypyle tua Machaon, et périt lui-même des mains de Neoptolème. eurysacÈS. Au large bouclier. Fils d'À- jax le Télamonide et de Tecmesse ; reçut son nom du bouclier de son père. Suivant le my- the répandu parmi les Athéniens, lui et son frère Philaeus cédèrent à ce peuple l'île de Salamine , qui leur était échue de l'héritage de leur grand-père, et reçurent en retour le droit de cité ; ils s'établirent ensuite , l'un à Brauron , l'autre à Mélite. Eurysacès avait, ainsi que son père, un autel à Athènes. eurysternos. Qui a la poitrine large. 1. Surnom sous lequel la Terre avait sur les bords du Crathis en Achaïe un temple appelé Gaeos, dans lequel se trouvait sa statue. — 2. Surnom d'Uranus (le ciel). eurysthée (eurysthéus), fils de Sthé- nélus et de Nicippe, roi de Mycènes, est célèbre par les travaux qu'il imposa à Her- cule. Il ne dut son pouvoir sur le héros qu'à un artifice de Junon. Jupiter, amant d'Alcmène , ayant annoncé dans l'Olympe que le descendant de Persée (Hercule), qui allait naître, jouirait d'une puissance souveraine, la déesse, rendue furieuse parla jalousie, lui fit jurer solennellement que ce qu'il venait d'annoncer s'accomplirait, et la nuit même où la femme d'Amphitryon allait mettre Hercule au monde, se rendit auprès de Nicippe, grosse d'Eurysthée, lequel était aussi de la race de Persée. Elle avança le terme 1 78 EUR de la gestation, et parvint ainsi à assujettir Hercule au fils de Sthénélus. Suivant d'autres, ce fut pour avoir tué, dans un accès de fureur, les enfants qu'il avait eus de Mégare, que le héros reçut de l'oracle l'ordre de se soumet- tre à Eurysthée, et de le servir pendant douze ans , s'il voulait obtenir l'immortalité. La tradition relative aux douze travaux n'ap- partient pas du reste à la haute antiquité, et Honière n'en fait nullement mention. Foy. Hercule. Après avoir vainement essayé défaire périr Hercule, Eurysthée s'efforça d'assouvir sa haine sur les Héraclides; il de- manda leur extradition à Céyx, roi de Tra- chine, auprès duquel ils s'étaient réfugiés : ou bien il les força de s'enfuir d Argos, qu'ils habitaient au moment de la mort de leur père. Retirés dans l'Attique , ils se virent as- saillis par le roi de Mycènes ; mais la fortune tourna contre lui, et il resta sur le champ de bataille avec ses cinq fils, Alexandre , Eury- bius, Iphimédon, Mentor, Périmède. 11 les avait eus d'Antimaché, qui lui avait aussi donné une fille, nommée Admète. Après avoir tué Eurysthée, Hyllus envoya sa tète à Alcmène, qui lui arracha les yeux. D'autres traditions font périr le fils de Sthénélus de la main d'Iolas, et varient sur le lieu du com- bat. Aussi montrait-on son tombeau entre Ma- rathon et Athènes, à Mégare, à Gargettos, etc. eurysthéxès. Égyptide, époux de la da- naïde Monusté. EliRYTE. i. Maîtresse de Neptune, dont elle eut Halirrhothius — 2. Fille d'Hippodamas ; eut dePorthaon, Agrios et OEnée. elrétyle. Thespiade , qu'Hercule rendit mère de Leucippe. EURYTHÉ.iiis. Fille de Cléobée, et femme de Thespius ; fut mère d'Althée , de Léda et d'Hypermnestre. eurythoé. Fille de Danaiis, et femme ou mère d'OEnomaiis. eurytia. Suivant quelques auteurs, femme de Phinéew eurytides. Nom patronymique de Clytius, fils d'Eurytus. eurytiow 1. Pasteur des bœufs de Gé- ryon ; fut tué par Hercule. — 2. Centaure, qui voulut enlever la fiancée de Pirithous, ce qui donna lieu au fameux combat entre les Cen- taures et les Lapithes. — 3. Centaure tué par Hercule pour avoir voulu enlever Déjanire. — 4. Fils d'irus et de Démonassa , l'un des Argonautes. On le fait aussi fils d'Actor. — 5. Habile archer, fils de Lycaon; il marchait à la suite d'Énée avec son frère Pandarus. eurytioxe. Fille de Timandre, sœur d'Hellotis. eurytios. Fils de Sparton, et père de Ga- latée. eurytus (ecrytos). r. Géant tué d'un coup dethyrse par Bacchus , dans la Gigantomachie. — 2. Fils de Mercure et d'Antianire , frère d'É- chion ; prit part à l'expédition des Argonautes. Pindare et d'autres l'appellent Érytus. — 3. Fils EXE de Mélanéus et de Stratonice, roi d OEchalie, sur les bords du Pénée en Thessalie ; il avait pour épouse Antioche , dont il eut Iole , Iphi- tus , Molion ou Déion, Clytius et Toreus. Cé- lèbre par son adresse à tirer de l'arc, il pro- mit sa fille Iole à celui qui pourrait l'emporter sur lui. Hercule, à qui Eurytus lui-même avait appris à manier l'arc, triompha de lui et de ses fils, et les tua parce qu'ils lui refusaient le prix de son adresse, ou parce qu'ils deman- daient un tribut aux habitants de l'Eubée. Foy. Hercule. D'autres prétendent qu'Eurytus, ayant osé déûer Apollon lui-même de se me- surer avec lui, fut tué par ce dieu. Ovide lui donne encore Dryope pour fille. A OEchalie en Messénie, on lui faisait tous les ans des sacrifices humains. — 4. Fils d'Actor, connu aussi sous le nom patronymique d'Actorion et sous celui d'Eurytion. — 5. Fils d'Hippocoon. Foy. ce mot. eusirtjs (euseiros). Mari d'idothée, et père de Térambe. eusorus(eusoros). i.Pèred'Acamasn°3. — 2. père d'yEnété , femme d\Enéus , et mère de Cyzique. euterpe. Muse de la poésie lyrique, amante du fleuve Strymon . dont elle eut Rhésus. On la voit dans les bas-reliefs antiques, tenant une double flûte ou des trompettes. Foy, Mu- ses.. euthyjie (euthymos). Le bienveillant. Héros de Locride, fils d'Astyclès ou du fleuve Cœcinus , célèbre par sa force athlétique et son adresse dans la lutte. Les Témesséens, en butte à la cruauté de leur héros Polytès, auquel ils sacrifiaient annuellement une jeune vierge, furent délivrés par Euthymus. qui lutta avec Polytès dans son temple, et le vainquit. Lui- même, parvenu à un âge très-avancé, disparut dans le sein du fleuve son père. euthymia. Dans Pindare , personnification de la gaîté. eutrysitès. Surnom d'Apollon qui avait un ancien oracle à Eutrésis, entre Platée et Thespies, dans les environs de Leuctre. eutychès- Fils d'Hippocoon. Foy. ce nom. euxanthius (euxanthios). Fils de Mi- nos et de Déxithée. évadné. 1. Fille de Neptune et de Pitane. A sa naissance, elle fut envoyée en secret chez iEpytus, roi de Phaesane en Arcadie, qui l'é- leva. Apollon la rendit mère de Iamus. Pin- dare lui donne l'épithète de jeune fille à che- velure brune. — 1. Fille du Strymon et de Neère ; suivant quelques auteurs, femme d'Ar- gos n° 1. — 3. Fille d'iphis ou de Philax; suivant quelques-uns, épouse de Capanée. Elle se pré- cipita sur le bûcher qui consumait le corps de son époux. — 4. Fille de Pélias. — 5. Fille d'Asopus, amante du Nil. év^echmé. 1. Fille d'Hyllus, épouse de Po- lycaon. — 2. Fille de Mégarèus, et seconde femme d'Alcathous. évjEmon. i. Un des fils de Lycaon. Foy ce mot. — 2. Père d'Eurypyle, ËVA JSV/EMONIDÈS. Nom patronymique d'Éu- rypylus, fils d'Évœmon. é vagora. Une des Néréides. évagoras. i. Fils de Nélée et de Chloris; fut tué par Hercule. — 2. Fils dePriam. évagrus. Lapithe tué aux noces de Piri- thoiis par le centaure Rhœtus. évalosia. Surnom de Gérés. Comparez Halo as. évamérion. Le même que Téiesphore, génie de la guérison. On le voit souvent repré- senté à côté d'Esculape , dont les Grecs lui donnaient aussi le nom. Il avait une statue à Titane, et y recevait les honneurs divins. évan. Surnom de Bacchus , tiré des cris que poussaient les Bacchantes. évanassa. Labonne souveraine. Surnom de Cérès. évandre ( évander ). i. Le civilisateur du Latium. Il était fils de Mercure et d'une nymphe arcadienne , que les historiens grecs appellent Thémis ou Nia, trate , taudis qu'elle porte le nom de Carmenta , ou de Tyburtis dans les auteurs latins. Suivant une tradition rapportée par Servius, Évandre avait pour père Échémus, et pour mèreTimandre, fille de Tyndare et de Léda. Forcé de quitter la ville de Pallante en Arcadie, à la suite d'une émeute dans laquelle son parti fut vaincu, le prince grec se rendit en Italie avec hne colo- nie de Pélasges, environ soixante ans avant la guerre de Troie. Il fut accueilli favorable- ment par Faunus, roi des Aborigènes, qui lui abandonna une partie de son royaume, où la nouvelle colonie s'établit. Tel est le ré- cit de Denys d'Halicarnasse. Celui de Servius en diffère sur quelques points; ainsi, suivant ce dernier , Évandre quitta Pallante, après avoir tué son père, et s'empara par la force d'une partie du territoire des Aborigènes. Hé- rilus, roi de Préneste, qui voulait lui résister, périt en combattant. Quoi qu'il en soit, Évan- dre bâtit sur les bords du Tibre, au pied du mont Aventin, une ville qu'il nomma Pallantœa, et qui, dans la suite, fit partie de Rome. 11 donna aux peuples voisins des lois plus dou- ces, leur enseigna l'usage des lettres, les arts, la musique, et introduisit chez eux le culte de Pan Lycéen , ainsi que ceux de Cérès , de Nep- tune Consus , de la Victoire et d'Hercule. Ce dernier, qui avait communiqué à Évandre la connaissance de l'alphabet , s'érigea lui-même sur le Tibre, après la défaite de Cacus, un autel qui reçut le nom û'Ara maxima. Il ap- prit aussi de Carmenta qu'il serait mis au nom- | bre des dieux. — Virgile a mis Évandre en rapport avec Énée, dont le père, Anchise, avait déjà reçu l'hospitalité du fils de Carmenta, en Arcadie. Le. prince colonisateur accueille fa- vorablement ie fugitif, et fait alliance avec lui contre les Latins. — Évandre eut un fils, Pal- las, et deux filles, Rome et Dyna. Il recevait ; des honneurs divins à Pallante en Arcadie, j ville à laquelle l'empereur Antonin, pour honorer la mémoire de ce héros, donna les ÉVÔ 179 droits de cité et beaucoup de privilèges. Il avait aussi un autel sur le mont Aventin , a Rome. — 2. Fils de Sarpédon, roi de Lycie, époux de Déidamie, et père de Sarpédon, — 3. Fils de Priara. évaivémos. Qui envoie de bons vents. Surnom sous lequel Jupiter avait un temple à Sparte. évaivgélos. Qui apporte de bons messa- ges. Surnom sous lequel le pasteur Pixadarus avait un temple à Éphèse , où il était adoré comme héros , parce qu'il avait découvert le magnifique marbre qui servit à la construction du temple de Diane. évanthès. 1. Fils de Bacchus et d'Ariadne. — 2. Fils d'OEnopion. évarné. Une des Néréides. évarou. Dieu marin, dans la mythologie otaïtienne. évas, Phrygien, compagnon d'Énée, fut tué par Mézence en Italie. évéanos. Qui porte de beaux vêtements. Surnom de Cérès. ÉVENTUS (BONUS). Voy. BOtfUS EvEN- TUS. événus(eveivos). i. Dieu-fleuve d'^tolie, Fils d'Océan et de Téthys. —2. Fils de Mars et de Démonice. — 3. Père d'Épistrophus n° 3. évérès. 1. Fils de Ptérélaùs. Dans le combat que lui et ses frères livrèrent aux fils d'Élec- tryon, il échappa seul au carnage avec Li- cymnius. — 2. Père de Tirésias. évétéria. Qui donne des années ferti- les. Surnom de Cérès. éviades. Nom grec des Bacchantes, em- prunté aux cris qu'elles poussaient : Eval ou Evi! Évios. Surnom de Bacchus, emprunté aux cris des Bacchantes. évippé. 1. Deux Danaïdes portaient ce nom , l'une fiancée d'Argius , l'autre d'Imbrus, tous les deux fils d'jEgyptus. — 2. Fille de Leucon, épouse d'Andréus. — 3. Mère d'Eu- ryale n° 6, qu'elle eut d'Ulysse. — 4. Fille de Chiron; elle porte généralement le nom de Mélanippe. Foy. ce nom. — 5. Mère des Pié- rides. Foy. Pie rus n° 2. évippus (évippos). 1. Fils de Mégareus ; fut tué par le lion du Cithéron. — 2. Un des fils de Thestius. — 3. Époux de Callirrhoé, père d'Alabandus. — 4. Troyen tué par Patro- cle. évocation. L'art de faire apparaître les dieux ou les morts. La première était de deux sortes : l'une était employée pour évoquer les dieux nationaux. L autre, qui s'appelait révocation des dieux tutélaires , consistait à inviter les dieux des pays où l'on portait la guerre à venir s'établir chez les vainqueurs. L'évocation des mânes était la plus solennelle et la plus souvent pratiquée, soit qu'elle eût pour objet de consoler les parents et leurs amis, en leur faisant apparaître les ombres de ceux dont le souvenir leur était cher, soit qu'on la fît à dessein de tirer leur horoscope. 180 FAG évodios. Dieu des chemins bons et sûrs. Surnom de Mercure chez les Grecs. É VON Y HE ,e\ owmos) , fils d'Uranus et de la Terre, donna son nom à une des tribus de l'Attique. évopis. Fille de Trœzène. Dimœtas, oncle d'Évopis, ayant découvert qu'elle entretenait une liaison criminelle avec son propre frère, et l'ayant dénoncée à Trœzène. Évopis se pen- dit de désespoir. exadius. Un des Lapithes; il creva les yeux au centaure Grynéus, aux noces de Piri- thoiis. execestus. Tyran des Phocéens, qui pré- tendait connaître l'avenir au moyen de deux anneaux magiques qu'il possédait. exole. Thespiade, qu'Hercule rendit mère d'Érythras. expiatiox. Cérémonie religieuse desti- née à effacer un crime ou à apaiser les dieux. Il y en avait de deux sortes : les unes géné- rales , et les autres particulières , qu'on peut considérer encore , les unes comme ordinai- res, et les autres comme extraordinaires. Les expiations ou purifications générales ordinai- res avaient lieu quand, dans une assemblée, avant quelque acte de religion, et surtout avant les sacrifices, un prêtre ou quelque au- tre, après avoir trempé une branche de lau- rier, ou des tiges de verveine dans l'eau lus- trale, en faisait aspersion sur le peuple, au- tour duquel il tournait trois fois pour cela. Les expiations ou purifications générales extraor- dinaires se faisaient dans des temps de peste, de famine, ou de quelque autre calamité pu- blique , et alors ces purifications étaient cruel- ies et barbares , surtout chez les Grecs. On choisissait celui des habitants d'une ville qui avait la figure la plus laide et la plus difforme ; on le conduisait avec un appareil triste et lu- gubre au lieu destiné pour le sacrifice, et là , après plusieurs pratiques superstitieuses, on 1 immolait , on le brûlait , et on jetait ses cen- dres dans la mer. Les purifications particuliè- res ordinaires étaient extrêmement commu- nes ; elles ne consistaient qu'à se laver les mains avant quelque acte de religion, avec de l'eau commune, quand cet acte se faisait en particulier , ou avec de l'eau lustrale à l'en- FAÏ trée des temples , et avant les sacrifices. Il y en avait qui ne se contentaient pas de se laver les mains ; ils croyaient acquérir une plus grande pureté en se lavant aussi la tète , les pieds , quelquefois tout le corps et leurs habits mêmes. C'est à quoi étaient surtout obligés les prêtres, qui, pour leur purification, avant de pouvoir remplir les devoirs de leur ministère, étaient tenus d'observer quelques pratiques austères pendant plusieurs jours, avant la cérémonie religieuse, comme d'évi- ter soigneusement toute sorte d'impureté, et de se priver même des plaisirs permis. Les purifications particulières extraordinaires avaient lieu pour ceux qui avaient commis quelque grand crime, comme l'homicide, l'inceste, l'aduitère, etc. Quand quelqu'un avait commis un de ces crimes , il ne pouvait se purifier lui-même; mais il était obligé d'a- voir recours à une espèce de prêtres appelés pharj7iaques , qui le faisaient passer par plu- sieurs cérémonies superstitieuses , ayant soin , par exemple, de faire sur lui des aspersions de sang , de le frotter avec une espèce d'oi- gnon, de lui faire porter au col une sorte de collier de figues , etc. Il ne pouvait entrer dans les temples , ni assister à aucun sacrifice, qu'un pharmaque ne l'eût déclaré suffisam- ment purifié. La matière le plus ordinaire- ment employée pour les expiations était l'eau naturelle. Celle de la mer, quand on pouvait en avoir, était préférée à toute autre, et ce n'était qu'à son défaut qu'on se servait de celle des fleuves et des fontaines; mais on avait soin d'y mettre du sel, et quelquefois on y ajoutait du soufre. expiator. Qui expie. Surnom qu'on don- nait à toutes les divinités auxquelles on ac- cordait le pouvoir de faire expier les crimes; mais surtout à Jupiter. extispicixe. Exiispicina , Extispicium. C'était, chez les anciens, l'art superstitieux de consulter la volonté des dieux , et de pré- dire l'avenir par l'inspection des entrailles des victimes. On nommait extispices les prêtres qui présidaient à cette cérémonie. ezldes. Divinités slaves, qui avaient à peu près les mêmes attributs que les Tri- tons. F, FABARiES. Sacrifices qui se faisaient à Rome, sur le mont Cœlius, avec de la farine de fèves et du lard, le I er jour de juin, en l'honneur de Carna, femme de Janus. fabulixus. Divinité à laquelle «les Ro- mains sacrifiaient quand les enfants commen- çaient a parler. facelixa , en grec facelitis. Surnom donné à Diane lorsque Oreste et Iphigénie trouvèrent une image de cette déesse cachée dans un fagot (çàxcXo: ,/ascis, faisceau) et l'emportèrent d'Aulis à Aricie. FAD^ï et fatidic.e. Sibylles gauloises. fadix bigvi-friggiap». Qui habite le sein de Frigga. Surnom d'Odin. fadus. Chef latin tué par Euryale. fagltalis. Surnom sous lequel Jupiter avait un temple entouré de hêtres ( Faioxidès. Prêtre d'Apollon et de Diane. hlcmoxiuS- t. VHœmonien , le Tïicssa- Uen. Surnom de plusieurs héros, ieh que Ja- son, Achille , Pyrrhus, Protésilas. — 2. Père d'Amalthée. BLEMUS. i. Fils de Borée et d'Orithyie , époux de Rhodope, père de Fftèbre. Lui et sa femme, s'étant donné les noms de Jupiter et de Junon, furent changés en montagnes. Les poètes donnent l'Hœmus pour résidence à Mars. — 2. Fils de Mars, allié des Troyens. hafédh ah. Un des quatre dieux primi- tifs des Arabes Adites. On l'invoquait surtout lorsqu'on se mettait en voyage. haftoraxg. Ized qui dispense la santé et sanctifie les pieux adorateurs d'Ormuzd. 11 est chargé de garder le Nord. H af va. Dieu belge, dont le nom seul a été conservé sur une inscription. hagxitas. Surnom d Esculape, pris du bois (agnos, osier) dont sa statue était faite. Il avait sous ce nom un temple à Sparte. hagxo. Nymphe d'Arcadic, nourrice de Jupiter. On lui avait consacré sur le mont Lycée une fontaine qui portait son nom. Lors- qu'une grande sécheresse affligeait le pays, le prêtre de Jupiter Lycreen, après s être conci- lié la faveur du dieu par des sacrifices et des prières, touchait la surface de la fontaine avec une branche de chêne. Aussitôt un brouillard se levait, des nuages couvraient le ciel et abreuvaient le sol. — Hagno était représentée à Mégalopolis, tenant d'une main une urne pleine d'eau, et de l'autre une coupe. hailah. Fils de Sabah. On adorait sa sta- tue sur la montagne de Mervah en Arabie. harem. Calife arabecélèbre parsa cruauté; régna dans le dixième siècle de J. C. Les Dru- 18 206 HAL ses en ont fait une divinité dont ils attendent le retour parmi eux. oalcyoivis. Voy. Alcyone. ii ALD v\. Dieu domestique chez les Cimbres. balésus. i. Chef des Aurunces et des Osques; était fils d'un devin italiote, et fut l'allié de Turnus. II périt de la main d'Évan- dre. D'autres le représentent comme un fils d'Agamemnon et de Briséis, qui, ayant cons- piré avec Clytemnestre contre son père, se retira en Italie , où il bâtit la ville des Falisques. — On lui donne les surnoms d'J- r/amemnonius , û'Mrides, et ttArgolicus. — ?.. Lapilhe tué aux noces de Pirithoiis par le centaure Latrée. — 3. Ou Halésius , fleuve de Sicile, coulait au pied d'une montagne du même nom. C'est là que Proserpine cueillait des fleurs lorsque Pluton 1 enleva. h a lia. i. Néréide. Au pluriel (àXtat) ce mot désigne toutes les nymphes de la mer. ~ 2. Sœur des Telchines, à Rhodes. Aimée de Neptune, elle en eutune fille, Rhodos ou Rhodé, qui laissa son nom à l'île, et six fils. Ces der- niers ayantoutragé Vénus, la déesse, irritée, les frappa de démence, et les poussa à faire vio- lence à leur mère. Ce forfait accompli, Neptune eut compassion d'eux, et leur assigna pour demeure l'intérieur de la terre. Ils furent dé- signés jpar les Rhodiens sous le nom de dé- mons orientaux ( proscoois), et leur mère . qui s'était précipitée dans les flots, divinisée et in- voquée sous celui de Leucothée. haliacmon. Fleuve, lils de l'Océan et de Tethys. haliartus. Fils de Thersandre, et petit- fils de Sisyphe, fondateur d'Haliarte en Béo- tie; avait été adopté par Athamas, frère de Sisyphe. halies. Jeux solennels célébrés à Rhodes en l'honneur d'Apollon. HALiGÉi\Ès. Née de la mer. Surnom de Vénus. halimédé. Néréide. HALiPHROiv. Père de Deucalion, qu'il eut de la nymphe Iophossa. halirrhoé. Selon Plutarque, nymphe que Neptune rendit mère d'Iris. hâlirrhothius. Fils de Neptune et de la nymphe Euryte. Il y a deux traditions diffé- rentes relatives à ce personnage : — a. Il fut mis en pièces par des paysans, pour avoir coupé les oliviers de l'Attique. — b. Ayant fait violence à Alcippe, fille de Mars, il fut tué par ce dieu, que Neptune attaqua devant l'A- réopage , institué dès lors à l'occasion de ce jugement. Mars fut absous halithersÈS. t. Fils' de Mastor, devin habile; prédit le retour d'Ulysse, et assista Télémaque contre les poursuivants de Péné- lope. — 2. Fils d'Ancée et de Samia, filie du Scamandre. HALius. t. Chef lycien tué par Ulysse. — 2. Chef troyen; périt de la main de Turnus. - 3. Fils d'Àlcinoiis et d'Arété. halmos. Fils de Sisyphe, et fondateur du HAM bourg d'Halmonès en Béotie. Voy. Ai.MOS. iialo as ou halois. La déesse des gre- niers et des récoltes. Surnom de Cérès. halocratès. Fils d'Heccule et de la thes- piade Olympuse. halosydxk. Qui est nourrie de la mer, qui est sortie de la mer. Épithète que donne Homère à Amphitrite et à Thétys. hals. Enchanteresse tyrrhenienne , sui- vante fugitive de Circé. Elle changea Ulysse en cheval, et le garda chez elle jusqu'à sa mort (Ptolem. Heph.). h a lys. i. Troyen tué par Turnus. — 2. Cy- sicénien tué par Pollux. hama. Vivier de la ville de Pharès, con- sacré à Mercure avec tous les poissons qu'il contenait : par cette raison on n'y péchait jamais. hamadocus (hamadocos). Héros hyper- boréen qui apparut à, Delphes avec Pyrrhus et Hypérochus, et défendit cette ville contre les Gaulois. Ottfried Muller lit Laodicus. hamadryades. Nymphes forestières, d'o- rigine arcadienne, qui paraissent n'être qu'une subdivision des Dryades , desquelles on a es- sayé de les distinguer, en leur assignant une vie plus intimement unie à ceile de l'arbre au- quel elles président, suivant la mythologie antique. Mais cette prétendue différence n'est nullement conforme aux traditions des poètes sur les Hamadryades; ces nymphes sont quelqne chose de plus que la personnification de l'arbre dont les modernes prétendent qu'elles ne pouvaient jamais s'écarter, si nous en croyons Pindare, qui les montre sacrifiant à Vénus dans des antres écartés; et Sénèque, suivant lequel elles quittent leurs verdoyan- tes demeures pour entendre le chant d'Or- phée. On a encore imaginé qu'elles mouraient avec l'arbre qui leur servait en quelque sorte d'enveloppe; Hésiode, cité par Plutarque, fixe cependant la durée de leur vie à 933,120 ans. Enfin, comment accorder les récits des poètes romains, entre autres d'Ovide et de Pro- perce, qui semblent placer une Hamadryade dans les rameaux de chaque drys {chêne, ou plutôt arbre en général), avec l'assertion d'Athénée, qui résume tout le peuple de ces nymphes agrestes en une Hamadryas , fille d'Orios, et épouse d'Oxyle, dont elle a huit enfants seulement : Carya (le noyer), Balanos (le palmier), Cranion (le cornouiller), Orca (le hêtre), OEgire (le peuplier), Ptéléa (l'orme), Ampelos (la vigne), Syké (le figuier) ? Toutes ces différences , il faut le reconnaître , ne peu- vent nullement s'accorder. On doit les regar- der comme dues à l'imagination capricieuse des poètes, qui s'embarrassèrent peu de con- server dans les temps postérieurs la pureté des traditions primitives et surtout la simpli- cité des premiers mythes. Voy. Nymthes et Dryades. HAMADRYAS- Voy. HAMADRYADES. HAMMOA. Voy. AMOUN. 11 ahopaox. Chef troyen tué par Teucer. HAR HAMSA. Oiseau divin, qui tient de l'aigle et du cygne, et sert de monture à Brahraa. ha.v. Ancien souverain thibétain, adoré comme une divinité. haïxouman ou ha.\OUMA!viou. Célèbre dieu singe, tils de Pavana. Ministre de Sou- griva, qui régnait sur les singes ; il l'accom- pagna dans son expédition à Ravana, à ia suite de Rama, et se distingua par les servi- ces qu'il rendit au dieu. L'armée, parvenue au détroit de;Ceylan, ne savait comment con- tinuer sa route; ce fut Ilanouman et ses sin- guliers soldats qui construisirent d'un rivage à l'autre un pont de rochers, au moyen duquel Rama put poursuivre sa marche. Ce fut encore Hanouman qui mit le feu à ia capitale de Lanka, en attachant à sa queue des matières combus- tibles , qu'il éteignit ensuite dans le lac de Djemnah. A la lin de ia période actuelle, le singe divin ira prendre au ciel la place de Brahma, qui empruntera sa forme pour quel- que temps. — Les Hindous, qui attribuent à Hanouman l'invention du troisième système musical, le représentent moitié homme moi- tié singe, ou bien sous la forme humaine, mais avec une queue, et tenant à la main un éventail ou une vina (lyre). Ils lui ont élevé des chapelles dans toutes les pagodes de Vich- nou, et un temple magnifique à Calicut. har-iiéri. Nom par lequel les Hindous dé- signent une statue représentant Viclinou et Siva , et réunis en un seul groupe , à peu près comme les Hermapollons des Grecs. h ara. i. Siva aux Indes. — 2. Odin chez les Scandinaves. HARAKOUENIVENTAKTOIV. Qui d SUS- pendu le soleil. L'Être suprême chez les Iro- quois et les Hurons. haréopapa. Divinité des îles Sandwich. harmoiV. Père d'Harmonidès. 11 a 1010 m de s. Habile artiste, fils d'Har- mon, et père de Phérécyde. harmonie (harmoma). Fille de Mars et de Vénus, ou de Jupiter et d'Electre, épouse Je Cadmus, dont elle eut Polydore et quatre illes, Ino, Agavé, Autonoé et Sémélé. Elle tut changée en serpent ainsi que son époux Voy. Cadmus. Polynice, Ériphyle, Alc- maeon, Arsinoé, les fils de Phégée, et ceux d'Alcrmeon, possédèrent tour à tour le célèbre collier qu'Harmonie avait reçu de Vénus, et qui leur fut fatal à tous. Il fut déposé ensuite dans le temple de Minerve à Delphes. Le tyran Phayllos s'en empara, et en fit présent à la femme d'Ariston, sa maîtresse; mais un incendie dévora son palais et consuma enfin le fatal collier. haroéri. Voy. Arouère et Horus. harpa. 1. Femme de Clinis, métamorpho- sée en aigle (àpTtr)) par Neptune. — 2. Ama- zone qui vint au secours d'/Eétès. harpagos. Un des chevaux des Dios- cures. Karpaléus. Lycaonide. HAR 207 harpalioy. Fils de Pyl jeménès , et allié des Troyens; fut tué par Mérion. harpalos. Un des chiens d'Actéon. harpalyce. i. Sorte de Diane thrace ; était tille d'ilarpalycus , roi d'un canton de la Thrace; elle fut nourrie de lait de jument, et accoutumée de bonne heure au maniement des armes. Elle secourut à propos son père contre Néoptolème , fils d'Achille, et le mit en fuite. Retirée ensuite au fond des forêts, elle n'y vécut que de rapines, fourrageant dans les campagnes voisines, et se fiant à sa prodigieuse agilité, qu'un cheval même ne pouvait égaler. Elle tomba enfin au pouvoir des paysans, qui la tuèrent. — 2. Jeune filie argienne; mourut de chagrin en voyant son amour méprisé par Iphiclus. Les vierges argiennes donnèrent le nom d'Harpalyce à un hymne funèbre qu'elles chantaient en l'honneur de leur compagne. — 3. Fille de Clymène; fut changée en oiseau pour avoir tué son frère. Voy. Clymène. HARPALYCUS ( H ARPALYCOS ). I. Roi des Amymnéens de Thrace, père d'Harpalyce.— 2. Fils de Lycaon. harpasus (harpasos). Un des fils de Cli- nis. harpixïva. Fille d'Asope, amante de Mars, dont elle eut OEnomaus. Elle donna son nom à la ville d'Harpinna en Élide. HAR POC RATE ( HAR-POKR AT ). ' Celui qui boite du pied. B\ea égyptien, symbole du soleil levant et printanier. Il naquit d'Isis et d'Osiris, mais après la mort de ce dernicc, dans le jour le plus court de l'année, et à l'é- poque où le lotus jette ses fleurs. Les tradi- tions le dépeignent comme un être débile, et souffreteux, qui n'arrive à sa maturité qu'en se transformant en Horus (Haroéri), le soleil dans toute sa splendeur. Adoré principalement à Bouto , où on lui offrait du lait le jour anni- versaire de sa naissance, son culte s'infiltra ensuite en Grèce et à Rome , mais en s'altérant : Harpocrate passa pour le dieu du silence, parce que ses images le représentaient avec un doigt sur la bouche. Les empereurs s'efforcè- rent vainement d'abolir les fêtes qu'on prati- quait en son honneur. — On représentait Har- pocrate; tantôt sous la figure d'un enfant enve- loppé de langes , tantôt sous celle d un adoles- cent coiffé de la mitre et couronné d'un disque rouge et vert, duquel descend une boucle de cheveux tressée en forme de corne de bélier. Ses attributs sont le crocodile, le scorpion, le daim, le lion, quelquefois le carquois. Le lotus et le pêcher "lui étaient consacrés. Voy. Horus. harpyies (HARPYEE). Monstres fabuleux, filles de Thaumas et d'Electre, et sœurs d'Iris (Hésiode), ou filles de Pontos et de la Terre ( Servius ) , ou encore filles de Neptune ou de Typhon. Enfin , Tzetzès leur donne pour père Phinée. Elles n'ont nullement dans les tradi- tions primitives cette forme hideuse que les poètes postérieurs se sont plu à leur attri- 208 HAR buer. Déesses des tempêtes, elles apparais- sent dans Homère, qui n'en détermine ni le nombre ni les noms, et mentionne seulement en particulier Podargé comme épouse de Zé- phyre, avec la fonction d'enlever ceux que les dieux veulent faire disparaître. « Mais au- jourd'hui-, dit Télémaque en parlant d'Ulysse, les Harpyies l'ont enlevé honteusement. » Et Pénélope fait enlever par les Harpyies les fils de Pandore. En ajoutant que les chevaux tl' Achille , Xanthos et Balios, devaient le jour aux amours de Podargé et deZéphyre, on aura tout ce qui est relatif aux noires déesses dans la mythologie homérique , où elles appa- raissent indifféremment sous les noms de "ApTTJ'.ai etde0u£ÀXai. — Dans Hésiode, les Harpyies ont conservé le caractère de beauté que leur donne Homère; l'air est leur do- maine, et les vents et les oiseaux n'ont pas plus de vitesse que leurs ailes. Le poëte les suppose au nombre de deux : Aello ( tempête ) et Ocypète (au yol rapide), et les désigne par l'épithète de eucomous (aux beaux cheveux). 11 supposait, ainsi que nous le lisons dans un fragment qui nous a été transmis par Strabon, qu'elles avaient enlevé Phinëe daus le pays des Galactophages. — Déjà, dans Eschyle, les Harpyies apparaissent avec des formes hideu- ses, sur lesquelles les poètes postérieurs ont renchéri à l'envi. Ces monstres, au visage de vieille femme, aux oreilles d'ours, au bec et aux ongles crochus, au corps de vautour, et aux mamelles pendantes, causaient la famine partout où ils passaient, enlevaient les vian- des sur les tables, et répandaient une odeur si infecte;, qu'on n'en pouvait approcher. El- les apparaissaient au nombre de deux ou trois. Leurs noms étaient, suivant des récits divers , Aello, Aellopos, Aellopus. Nicothoé , Ocy- pète , Ocythoé , Ocypode, Céléno, Acholoé. Tzetzès les nomme Érasia et Harpyria. Le lieu de leur séjour était dans les îles Strophades, ou à l'entrée de l'Orcus , ou bien dans un an- tre de Crète qu'elles allèrent habiter après leur défaite. Foy. Argonautes et Phhœe. Leurs vainqueurs voulaient les exterminer, mais ils les laissèrent vivre, à la prière d'Iris, suivant le récit d'Apollonius. Apollodore leur donne une autre fin : il dit que l'une d'elles tomba dans le Tigrés, fleuve du Péloponèse, qui prit de là le nom de Harpys ; l'autre prit la fuite à travers la Propontide jusqu'aux îles Échinades, nommées depuis Strophades (de çpecpco), parce que, arrivée là, elle se re- tourna, et tomba de lassitude sur le rivage. Virgile, ayant conduit la flotte d'Énée aux Strophades, fait de ces îles la demeure des Harpyies, qui infectèrent les mets des Troyens, pendant que Céléno, l'une d'elles , proférait du haut d'un rocher de sinistres imprécations. — Nous avons vu plus haut. qu'Homère fait naî- tre les coursiers d'Achille des Harpyies. On leur donne encore pour enfants , le cheval Arion, né de Neptune (Quintus de Smyrne), les chevaux Xanthos et Podarcé, issus d'Ael- H AT lopos et de Borée, enfin , les coursiers des Dioscures, Phlogeos et Harpagos. hauda. Nom sous lequel les habitants de Ceylan adorent la lune. havan. Gah de la mythologie parsi, que les livres zends désignent par le surnom de bienfaiteur des rîtes. Il préside à la première partie du jour. " HEBDOMAGÉXÈS OU HEBDOMAGÉTES. Qui est né le septième jour du mois, à qui on sacrifie le sept de chaque mois. Surnom d'Apollon. hébé ('H3y], jivextas). La jeunesse per- sonnifiée. — Fille de Jupiter et de Junon ; elle remplissait dans l'Olympe la fonction d échan- son des dieux , aidait Junon à atteler son char, et avait en général sous son attribution tout ce qui regardait la vie domestique des habi- tants de l'empire céleste. Elle devint l'épouse d'Hercule lorsque ce héros fut admis dans l'Olympe. Telle est la tradition homérique sur Hébé, que des mythes postérieurs repré- sentent comme la déesse de la jeunesse, et à laquelle ils donnent pour enfants Alexiarès et Anicétos , nés du fiis d'Alcmène. Les poètes la désignent par les surnoms de Callisphyros , aux beaux pieds, et ûejunonia, Junonide. Cette déesse était adorée dans divers lieux, en Grèce et en Italie. Les Athéniens lui avaient élevé dans le Cynosarge un autel qui lui était commun avec Hercule. A Phlionte et à Sicyone on la révérait dans un bois sacré, sous les noms de Ganyméda et de Dia. Elle avait aussi plusieurs temples à Rome, où elle était adorée comme déesse de la jeunesse, Juven- tas. Les images d'Hébé sont très-rares dans les monuments antiques. Parmi les modernes, la plus célèbre est la statue de Canova , exé- cutée en marbre blanc , et qui représente la déesse sous la figure d'une jeune fille tenant une coupe. hé box. Dieu adoré dans la Campanie, sur la forme d'un taureau à tête humaine. On l'identifie avec Bacchus. hathor, dans les légendes hiéroglyphi- ques, et Athor, Athyr ou Atar , suivant les mythologues. Ce nom, qui signifie demeure d'Horus , désigne une divinité égyptienne du second ordre, qui offre dans son unité l'idée de la puissance femelle humide, associée à la puissance mâle , le feu créateur: Hathor est la mère de tous les dieux, mais daus un ordre secondaire. On la voit tantôt fille ou épouse de Fta, tantôt fille ou épouse de Fré, tantôt parèdre de Thermonthis et compagne d'A- nouké. Enfin, elle prend position dans le ciel, et y figure, comme la lune , image du principe humide. — Identifiée par les Grecs avec Vénus, Junon et Diane, dont elle diffère cependant en plusieurs points, Hathor apparaît sur les monuments égyptiens avec divers caractères différenciés principalement par les coiffures symboliques dont sa tête est ornée. A Philoé, elle est représentée nourrissant Horus; la légende lui donne le titre de très-aimable HÉC nourrice-epouse , remplissant le ciel et le monde terrestre, et de ses bienfaits et de ses beautés. Sous cetle fonction de nourrice des dieux , elle est bucéphale ; quelquefois cepen- dant sa tète est recouverte du vautour sur- monté du disque et des cornes, emblèmes qui caractérisent aussi d'autres déesses. Dans les temples de Philoé, d'Ombos, près du Mem- nonium à Thèbes, et surtout dans le grand temple de Denderah, Hathor est figurée par une tête emblématique, servant de chapiteau, qui consiste en une face humaine à oreilles de vache et surmontée de l'édifice symbolique où repose Horus (Hat hor). Sous cette forme comme sous celle de la vache, la nourrice d'Ho- rus paraît avoir été un emblème de la terre culti- vée et fertile.— Elle se présente encore comme déesse de la beauté et de la toilette, et tient alors dans ses mains des bandelettes qu'Ho- rapollon regarde comme l'emblème de l'a- mour ; ses images sont de plus ornées de col- liers , de bracelets , d'agrafes et de fleurons. Enfin, Hathor figure dans les monuments fu- néraires, le plus fréquemment sous forme humaine: dans Je tombeau d'Ousiréi, décou- vert par Belzoni, on voit ia déesse présenter au roi défunt la croix ansée, symbole de la vie divine dans laquelle il vient d'entrer. Ce- tait elle qui, suivant les légendes, sollicitait le souverain juge Osiris en faveur des morts qui arrivaient dans l'amenti (enfer). En cette qualité de déesse ténébreuse , le mois de no- vembre (atliyr), anniversaire de la mort d'O- siris et époque des longues nuits, lui était consacré. — Spécialement adorée dans les di- verses villes du nom d'Aphroditopolis et dans les nomes d'Ombos, d'Apoliinis , de Tentyris, Hatnor avait un temple dans l'île de Philcé, et un autre dans l'île de Bégeh. Dans ces di- vers lieux, on l'associait toujours avec deux autres divinités, de manière à former une triade locale, qui se compose, à Ombo.s, de Se- vek-ra, le père; de Hathor, la mère; et de Chons, le fils ; à Edfcu, de Hath, Hathor et Ho- rus; à Tentyris, dans le grand temple, de Har- Hath , Athor et Ohi. hèbre. Fleuve de Thrace, dans les flots duquel les Bacchantes jetèrent la tète d'Or- phée. Voy. HÉbrits. hé bru s. i. Fils de Cassandre, roi de Thrace, ayant repoussé la passion criminelle de sa belle-mère Damasippe, fut accusé par elle auprès de son père, et se jeta dans le Rhombe, qui prit de lui son nom d'Hèbre. — 2. Fils de Dolichaon; fut tué par Mézence. hécabé. Nom grec d'Hécube. hécaergé. 1. Dont la flèche porte loin. 1. Surnom de Diane à Mélite dans la Phthie. — 2. Vierge hyperboréenne, qui, avec Loxo et Opis, porta le culte de Diane à Délos. — ■ 3. Surnom de Vénus, adorée à Ioulis, dans l ite de Cos. hécaergos. 1. Surnom d'Apollon. — a. Précepteur, et prêtre d'Apollon et de Diane. hécalé. 1. Vieille femme pauvre, chez HEC 209 qui Thésée logea en allant à la guerre contre les Sarmates ; avait voué un sacrifice solennel à Jupiter s'il revenait vainqueur; mais elle mourut avant son retour. Thésée, victorieux, institua en son honneur et en celui de Jupiter Hécalos ou Hécalios un sacrifice qui fut long- temps en honneur chez les habitants de la Tétrapole. — 2. Fille de Minos et de Pasi- phaé. hécalos ou hécalios. Surnom de Jupi- ter. Foy. Hécalé. hécamédé, fille d'Arsinoûs, roi de Té- nédos, devint l'esclave de Nestor lorsque Achille eut conquis le royaume de son père. hécate. Divinité des anciens Thraces, in- connue à Homère , et qui se rattache dans son principe aux premières conceptions de la mythologie titanique. Les poètes ne sont nullement d'accord sur son origine , et la font naître tour à tour de Persès et d'Astérie (Hé- siode), de Jupiter et de Cérès , qui l'envoyè- rent sous la terre à la recherche de Proser- pine (scoliaste de Théocrite) ; du même dieu et de Phérée, par laquelle elle fut exposée dans un carrefour, d'eù elle fut retirée par des bergers qui l'élevèrent (Lycophron); de La- tor.e; du Tartare (Orphiques); enfin, de Ju- piter et de Junon, suivant le scoliaste déjà cité , qui raconte ainsi les circonstances qui marquèrent sa jeunesse. Désignée par le nom d'angelos (envoyée), Hécate vola du fard à sa mère pour le donner à Europe, puis, re- doutant la colère de Junon, elle s'enfuit chez une nouvelle accouchée, et se cacha ensuite sous un linceul, ce qui la rendit impure. Les Cabires la purifièrent dans l'Achéron, par or- dre de Jupiter , et de cette manière Hécate devint une déesse du Tartare. Ces traditions sont toutes postérieures à Hésiode , selon le- quel Hécate , depuis l'époque des Titans , était puissante à la fois dans le ciel, sur la terre et sur la mer ; elle donnait ou refusait les ri- chesses, la victoire, la gloire, la sagesse; présidait à la navigation , et veillait à la pros- périté des enfants et des troupeaux. Seule de toutes les divinités titaniques, elle conserva sa puissance sous Jupiter, qu'elle défendit con- tre les géants. Clytms périt de sa main. — Dans la suite , le triple pouvoir d'Hécate et ses di- verses attributions la firent confondre avec d'autres divinités; cette confusion existe déjà dans les hymnes homériques. Considérée comme reine de la nature, elle eut un culte mystique, et fut identifiée en tout ou en par- tie avec les déesses en l'honneur desquelles on célébrait des mystères : Cérès , Rhée , Cy- bèle ou Brimo; comme chasseresse et protec- trice de l'enfance , avec Diane Courotrophos ; comme déesse de la lune, avec la Proserpine mystique, dont les tragiques la rapprochent fréquemment. Elle figure aussi dans les my- thes des Cabires et des Curètes, et dans le culte d'Apollon ; ainsi , l'on voit auprès de Dé- los une petite île nommée l'île d'Hécate (Athé- née). Dans les hymnes, Hécate et le soleil sout 18. 210 HÉC les seuls qui s'aperçoivent de l'enlèvement de Proserpine; la déesse saisit un flambeau, et aide Cérès à chercher sa fille, dont elle de- vient ensuite la fidèle compagne. — Ce sont sur- tout les tragiques qui attribuèrent à Hécate une grande puissance dans les enfers et la firent régner sur les ombres. En cette qualité de déesse souterraine , elle apparaît sous deux aspects principaux : i° Déité souveraine du royaume ténébreux, elle jouit d'un pouvoir immense, et porte les surnoms ûc.CMhonia, souterraine; Amaimacetos basileia, reine invincible; Ncrteron prytanis, prytane des morts. Les purifications et les expiations sont sous sa présidence. Son cortège est composé de chiens dévorants. 2 Déesse nocturne et magique, elle préside aux enchantements, aux incantations , et envoie sur la terre les monstres et les démons évoqués des enfers. C'est elle qui enseigne les arts magiques. La nuit, entourée de chiens infernaux, elle s'ar- rête dans les carrefours, auprès des tombeaux , et dans les lieux souillés par quelque crime, faisant aboyer ses horribles compagnons pour jeter l'épouvante dans l'âme des meurtriers. Sous ce dernier aspect, elle porte les noms de Einodia, Trioditis , Trivia , Tymbidia , tumulaire ; Nyctipolos , qui erre la nuit. Parmi ses autres surnoms , on distingue les suivants : Antaia, ennemie; Cynosphagès , à laquelle on sacrifie des chiens ; Triaucheiv, Tvimor'- phos, Triprosopos, Trissocephalos, Triformis, Tergemina, Triceps; Phylax, gardienne; Phos- phoros, dadouque. Honorée à Samothrace els à Égine comme déesse mystique, Hécate était révérée dans beaucoup d'autres lieux. A, Athènes, onl'invoquait comme Epipyrgidia , protectrice de la ville, dans un sanctuaire placé près du temple de la Victoire. On éle- vait en outre , en son honneur, de petites co- lonnes, nommées Uécatees. Voy. ce mot. Les animaux qui lui étaient consacrés étaient le chien et l'agneau noir ; on lui offrait aussi du miel dans les sacrifices. Les poètes ont repré- senté Hécate comme une déesse à triple face, qui a une tète de cheval, une tête de chien, et une tête de lion. On lui donna plus tard trois têtes de vierge. Ses statues se compo- sent ordinairement de trois corps. — Une tradi- tion rapportée par Diodgre donne pour fille à Hécate Médée, qu'elle eut d'iEétès; on comprend que cette absurde fable, qui n'a aucun caractère de vraisemblance mytholo- gique, fut fabriquée par quelque poète pour expliquer les connaissances de Médée dans l'art magique. hecatébolos. Qui lance au loin. Sur- nom d'Apollon et de Diane. hécatée (hecatveos). Père des Oréades. hécatées. 1. Apparitions qui avaient lieu dans les mystères d'Hécate. — 2. Statues ou colonnes érigées à cette déesse devant les maisons athéniennes , dans l'intérieur des ha- bitations et dans les carrefours. On y rendait des oracles, et le soir de chaque nouvelle lune, HÉC les riches y faisaient des offrandes de vic- tuailles, dont les pauvres profitaient. hécatésies. Fêtes et sacrifices en l'hon- neur d'Hécate, qu'Athènes célébrait tous les mois, regardant cette déesse comme la pro- tectrice des familles et des enfanb. hécatomB/EOS. Honoré par des héca- tombes. Surnom de Jupiter, d'Apollon, etc. hécatombe. Sacrifice décent victimes, proprement de cent bœufs, mais qui s'appli- qua dans la suite à ceux de cent animaux de même espèce, même de cent lions, ou de cent aigles. D'après les rites, on élevait cent autels de terre ou de gazon, où cent prêtres immolaient à la fois autant de victimes. Quel- quefois on substituait vingt-cinq bêtes, c'est- à-dire cent pieds à cent têtes d'animaux, con- servant ainsi le nombre sacrameutel. Pytha- gore, qui s'abstenait de tout ce qui avait vie, offrit un jour cent petits bœufs de pâte pour une hécatombe. hécatombe es. i. Fêtes athéniennes en l'honneur d'Apollon. — 2. Fête célébrée en l'honneur de Junon par les Argiens, et à Égine , colonie d'Argos. On offrait ù la déesse un sacrifice de cent bœufs, dont une partie était distribuée aux citoyens. La Laconie avait aussi institué un sacrifice annuel du même nom .pour la prospérité des cent villes qui florissaient anciennement sur son terri- toire. HÉCAT03IPÉOON. Temple de Minerve dans la citadelle d'Athènes. hécatomphoxelme. Sacrifice où l'on immolait cent victimes. HÉCATOACHIRES ( HECATONCHEIROI , CENTJMANï). Xom de trois géants à cinquante tètes et à cent bras, qui aidèrent Jupiter à se défaire des Titans, et reçurent la mission de veiller sur ceux-ci dans les enfers. Ils étaient fils d'Uranus et de la Terre, et portaient les noms d'Égéon, de Cottus et de Gygès. Le premier, dont nous avons donné l'histoire a son article, devait le jour à Pontus et à la Terre, suivant Hygin. Virgile paraît le com- prendre au nombre des géants qui firent la guerre aux dieux, et Claudien rapporte que. vaincu par Neptune , il séjourna désormais dans la mer. Cette tradition n'est sans doute qu'un reflet de l'assertion d'Hésiode , lequel af- firme dans sa théogonie que les Hécatonchires ont la mer pour demeure et que Briaree est beau fils de Neptune par son mariage avecCy- mopolie; on soupçonne du reste ce passage de la théogonie de n'être qu'une interpolation.— Une légende rapportée par Pausanias raconte que Neptune et le Soleil étaient en contestation pour la possession de l'isthme de Corinthe ; Briarée, pris pour arbitre, adjugea l'isthme au dieu des mers et l'Acrocorinthe au Soleil. Voy. Égéon. HÉCATONTACARÉWOS. AUX Cent tétei. Surnom de Typhon. uécatos. Surnom du soleil. HÉCHÉ. Dev de la religion parsi. HEC HECTOR, célèbre défenseur de Troie; était fils de Priam et d'Hécubc, d'autres di- sent d'Apollon, qui n'apparaît dans Homère q ne comme son protecteur. Il épousa Andro- maque, et en eut Scamandrius. Les traditions poathomériques lui donnent encore pour fils Laodamas ou Amphineus. — L'oracle ayant prédit que tant qu'Hector vivrait, l'empire de Priam résisterait aux attaques des Grecs, ceux-ci firent de ce terrible adversaire le but de tous leurs assauts; mais leur valeur fut infructueuse pendant neuf années, et trente- un des plus distingués d'entre eux périrent en voulant faire mordre la poussière au protec- teur de Troie. La dixième année du siège, Hector, profitant de l'inaction d'Achille, com- mença à mettre le feu aux vaisseaux enne- mis , et tua Patrocle qui était venu lui présen- ter le combat. Achille, au désespoir (l'avoir perdu son ami , jura la perte du vaillant chef troyen, qui se refusa aux larmes d'Hécube et aux sollicitations de Priam, lorsque ces amis dévoués voulurent l'empêcher de courir à la mort. Abandonné par les dieux, pour avoir désobéi à Apollon, Hector, arrivé en face de son ennemi, ne se sentit plus cette éner- gie qui l'avait soutenu pendant dix années de périls. Sachant d avance que l'heure de sa mort est venue, il faiblit devant Achille, qui le poursuit. Trois fois iis font le tour de la ville. Jupiter et Minerve décident que le moment de la mort est venu pour le héros troyen , auquel Minerve, sous la forme de Déiphobe, s'efforce en vain de rendre quelque force, mais pour mieux le perdre. Enfin Hector tombe atteint à la gorge d'un coup mortel, et Achille lui per- çant les talons, l'attache à son char et le traîne dans son camp. Là , il jette le cadavre dans la poussière, et le destine a être la proie des chiçns dévorants. Puis , chaque matin , aux premiers rayons de l'Aurore, il attelle de nouveau à son char le corps de son malheu- reux rival, et le traîne par trois fois autour du tombeau de Patrocle. Mais Apollon, dit Ho- mère, touché de compassion pour Hector, quoiqu'il ne fût plus , éloignait de son cadavre tout ce qui pouvait le corrompre , et il le cou- vrait tout entier de son égide d'or, pour empê- cher qu'Achille, en le traînant tant de fois au- tour du tombeau , ne le mît en pièces. A la fin, les dieux, touchés de compassion pour un héros qui les avait toujours honorés , inspirèrent à Priam d'aller redemander le corps de son fils ; Achille se laissa fléchir, et le cadavre d'Hec- tor, transporté solennellement dans Troie, y fut réduit en cendre, pendant qu'Androma- que, Hécube, Hélène, et tous les habitants de la ville faisaient entendre des chants de deuil. — Homère dépeint Hector comme le plus brave des Troyens, dont il est le principal appui. Quoi- que sensible aux émotions douces, son cceur est ferme et intrépide dans le combat; il est lils obéissant, tendre époux, père affectuoux, ami fidèle, et redoute plus la honte que la œort. — Son casque était un don d'Apollon. HÉC 211 Désigné le plus fréquemment par l'épithète de corythaiolos, au casque riche, il possédait un attelage composé des magnifiques coursiers Xanthus, Podargus , Lampus et Aéthon. — Les auteurs postérieurs ont apporté quelques changements à la fable homérique que nous venons de rapporter succinctement. Ainsi Dic- tys de Crète prétend que le héros troyen fut tué par Achille, en se portant à la rencontre de l'amazone Penlhésilée. Quelques-uns veu- lent que le cadavre d'Hector ait été traîné, non autour du tombeau de Patrocle, mais autour de Troie, et cette dernière version a occasionné dans le temps une discussion assez vive sur le sens du mot péri, que le Cheva- lier assurait devoir être traduit par devant et non par autour. Eustathe dit que Priam racheta le cadavre au poids de l'or, tandis qu'Homère ne parle que de magnifiques pré- sents. Selon Philostrate, les Troyens, après avoir rebâti leur ville , rendirent à leur ancien protecteur les honneurs divins. Les Thébains se vantaient, de leur côté, déposséder les cen- dres d'Hector, à la conservation desquelles était attaché, suivant un oracle, le salut de leur république. — Ce célèbre guerrier, auquel Homère a assuré une gloire immortelle , a été réduit à des proportions humaines par Dion Chrysostome, qui s'accorde à peu près avec Homère jusqu'à la proposition de la paix , éga- lement désirée par les Grecs et les Troyens. Ici le rhéteur s'écarte de la donnée épique primitive ; il prétend qu'Hector s'efforça d'em- pêcher la conclusion d'une trêve ; que la paix n'en futpas moins conclue entre les deux peu- ples rivaux , sous le serment de ne jamais por- ter la guerre, les uns en Grèce, les autres en Asie. Après le départ de l'armée grecque, continue Dion, Hector fit épouser la veuve de Pâris , Hélène, à son frère Déiphobe. Le vieux Priam mourut bientôt. Hector lui succéda , ei. après avoir soumis à sa domination une grande partie de l'Asie, laissa le trône à son lils As- tvanax ou Scamandrius. — Hector était repré- senté sur le coffre de Cypsélus et dans la Les- ché de Delphes. Sur les vases, les médaillons et les pierres gravées, il est remarquable par sa haute stature. nÉcuBE (hécabé), fille de Dymas ou de Cisseus, ou bien encore du fleuve Sangarius et de Métope, épousa Priam, et en eut dix-neuf fils et un grand nombre de filles. Les plus connus de ses enfants sont Hector, Pâris , Hélénus , Déiphobe , Polydore , Po- lyxène, Cassandrc, et Créuse. Préparée^dès la naissance de Paris (voy. ce mot) aux mal- heurs qui l'attendaient, Hécube vit successive- ment tomber sous le fer son époux, ses en- fants , ses plus braves défenseurs ; et , après la ruine de Troie, fut faite captive par les vain- queurs, qui l'emmenèrent dans la Chersonêse, où sa fille Polyxène lui fut enlevée violem- ment et immolée sur le tombeau d'Achille. Le meurtre de Polydore , lâchement égorgé par Polymnestor, à qui elle avait confié ce fils 212 H EL chéri, redoubla ses chagrins, et lui inspira un violent désir de se venger de l'assassin. En effet, attirant Polyranestor dans une tente écartée où elle avait rassemblé les captives troyennes, elle lui creva-le> yeux, et massacra ses deux enfants. Le meurtre accompli , elle entendit sa victime lui prédire qu'elle serait changée en chienne, et que son tombeau, désigné par le nom de monument de la chienne malheureuse, servirait désignai aux nauton- niers. Tel est la version qu'a suivie Euripide; d'autres traditions prétendent qu'Hécube, échue en partage à Ulysse , se précipita dans l'Hellespont , ou qu'elle fut tuée par les Grecs, irrités de ses imprécations et de ses outrages. Voïj. Paris, Priam. hédéiavech. Taureau divin, sur lequel Socioch apparaîtra le jour de la résurrection. Son corps- répandra un suc générateur qui rendra la vie aux morts. hédyepès. Au parler doux. Épithète d'Apollon. hédypotès. Qui se plaît au doux breu- vage. Épithète de Bacchus.' hédythroos. Qui fait entendre une douce harmonie. Épithète de Bacchus et d'A- pollon. nÉGÉMAQUE. Qui mène au combat. Sur- nom de Diane à Sparte. hégémone. i. Une des Grâces chez les Athéniens. — 2. Surnom de Diane en Arcadie. HÉGÉ.MOXiES. Fêtes arcadiennes en 1 hon- neur de Diane. hégétoria. ISymphe rhodienne , amante d'Ochime, et mère de Cyrbie ou Cydippe. HÉ! a. L'Etre suprême, selon la croyance des Samoj'èdes. héil. Idole saxonne , adorée par les an- ciens habitants du comté de Dorset. heimdall. L'un des Ases, fils d'Odin et des neuf filles de Geirreudour ; a pour enfants Har, Iafnhar et Zhridi. Armé de Tépée Gold- toppour, et monté sur le cheval Hoffoud, il garde le pont Bifrost (arc-cn-ciel) , et empê- che les géants des montagnes de pénétrer dans l'Himinbiorg (ville du ciel). Pour l'aider à remplir cette mission périlleuse, les dieux l'ont doué d'une grande finesse de sens. Il voit, la nuit comme le jour, à cent milles au- tour de lui; tl entend l'herbe croître sur la terre, la laine sur le dos des brebis. Lorsque la fin des siècles sera venue , Heimdall son- nera de la grande trompette Giallarhorn , et combattra le dieu Loke. — Ses principaux surnoms sont les suivants : P'eurdour gouda, le guerrier des dieux; Seunour niou mœdra, le fils aux neuf mères ; Goullintani, le dieu aux dents d'or. héla. Déesse de la mort et souveraine du Niflheim. Voy. ce mot. Fille de Loke et de la géante Angourboda , elle a pour frères le loup Fenrir et le serpent lormoungandour. C'est Odin qui , dès qu'il l'eut aperçue , la préci- pita dans le Mflheim , où elle a désormais fixé sa résidence, au sein de l'Élioud (misère), HEL immense palais dont la porte se nomme Fal- ' lande Forad ( le principe ), et le vestibule, Bli- kande (la malédiction). Héla vit dans cette terrible demeure , servie par Ganglate ( le re- tard ) et Gangleur ( la lenteur ) ; elle dort dans le lit Keur ( la maladie ). Sa table s'appelle Hongour (la faim), et son couteau Soultour ( la famine ). hélacatas. Jeune homme aimé d'Her- cule. hélacatées. Fêtes lacédémoniennes en l'honneur d'Hélaeatas, favori d'Hercule. hé lara. Mère deTityus, qu'elle eut de Jupiter, et que d'autres font fils de Gé (la Terre\ héléios. Fils de Persée et d'Andromède. hélèxe ( héléxé ). i. Fille de Léda et de Jupiter, sœur des Dioscures. Foy. ce nom. Célèbre, dès son enfance, par sa beauté, égale à celle des déesses, elle fut enlevée par Thé- sée à l'âge de dix ans, et eut un fils de son ravisseur , si l'on en croit Pausanias. Ses frè- res l'ayant ramenée à la cour de Tyndare, sans que le rapt de Thésée eût fait autre chose qu'accroître sa réputation, les princes grecs commencèrent à briguer la main de la sédui- sante Spartiate. Son père, Tyndare, craignant d'irriter ceux qu'il refuserait, suivit le con- seil d'Ulysse, et fit jurer tous les prétendants que , lorsque son choix serait tombé sur l'un d'eux , ils se réuniraient tous pour le défendre contre ceux qui voudraient la lui disputer. Alors il se détermina en faveur de Ménélas, qui, au comble de ses désirs, mena pendant trois ans la vie la plus heureuse. Mais Pàris , étant venu à Sparte traiter du rachat d'Her- mione, devint amoureux de la belle épouse de Tyndare, qui répondit à sa flamme, et s'échappa avec lui pendant que Ménélas se trouvait en Crète (Homère). Une autre tradition dit qu'Hé- lène fut enlevée à main armée pendant la célé- bration d'une fête, ou encore qu'elle suivit Pà- ris , mais seulement parce que la déesse Vénus avait donné à celui-ci les traits de Ménélas. Le mariage s'accomplit dans l'île de Cranaë ou à Salamine , et l'épouse infidèle arriva heu- reusement , après une longue navigation , au palais de Priam. Tel est le récit homérique. Mais ici encore se présentent de nombreuses variantes. Au lieu de faire errer -les amants sur les mers ,"les poètes cypriotes les faisaient arriver en trois jours de Sparte à llion. La tradition générale adoptée par les poètes qui n'appartiennent pas à une haute antiquité était qu'Hélène ne parvint jamais à Troie ; son ombre seule suivit Pâris dans cette ville, pen- dant que la véritable épouse de Ménélas res- tait auprès du roi d'Egypte Protée , qu'elle quitta dans la suite pour reparaître à Sparte. — L'enlèvement d'Hélène fut, non la cause, mais l'oceasion de la grande lutte entre l'Europe et l'Asie , dont Homère a magnifiquement dépeint les diverses phases. Une formidable expédition fut préparée pour venger l'injure de Ménélas. Près de dix ans s'écoulèrent dans les apprêts HÉl de cette guerre; pendant dix autres années on combattit sous les murs d'Ilion. Paris ayant été tué vers la neuvième année du siège , Hé- lène épousa Déiphobe, qu'elle livra aux Grecs la nuit de la prise de Troie , et se réconcilia ensuite avec Ménélas; Télémaque, envoyé par Pénélope à la recherche d'Ulysse, trouva le roi de Sparte vivant en parfaite intelligence avec cette femme qui avait causé tant de mal- heurs. Après la mort de son époux , Hélène fut admise parmi les astres avec ses frères les Dioscures. Lacédémone l'adora comme une déesse, et lui éleva un temple. D'autres traditions la font mourir comme une simple femme : dans Euripide, elle est tuée par Oreste. Selon Pausanias, bannie de Sparte par ses beaux-fils, Mégapenthe et Nicostrate, elle se retira à Rhodes, où Polyxo la fit étouffer dans un bain et suspendre son cadavre à un arbre ; les Rhodiens lui élevèrent une chapelle sous le nom d'Hélène Dendritis. On la représente encore enlevée par Thétis, et unie à Achille, dont elle eut Euphrosine dans l'île de Leucé. Enfin, Ptolémée Héphestion rapporte qu'Iphi- génia l'immola , ainsi que son époux , sur l'au- tel de la Diane scythique. — On voyait son tom- beau à Thérapnes. — Hélène , dont le nom si- gnifie destructrice des vaisseaux, portait les surnoms de Tpiàvrop et de IIsvTàXsxxpo;, aux trois et aux cinq maris. — 2. Fille de Paris et d'Hélène ; fut tuée par Hécube après la prise de Troie. — 3. Fille d'Égisthe et de Cly- temnestre; périt de la main d Oreste. — 3. Fille d'Épidamnius; servit Vénus dans sa liaison avec Adonis , et fut depuis honorée par les Épidamniens. — 5. Fille de Faustulus, qui éleva Romulus et Rémus. — 6. Fille de Tityre, tuée par Achille. — 7. Fille de Micythus; fut aimée de Stésichore. héi.éixies. Fête Jacédémonienne en l'hon- neur d'Hélène , célébrée par de jeunes filles montées sur des mules, ou des chariots for- mes de roseaux entrelacés. héléxor. Fils d'un roi de Méonie, et com- pagnon d'Énée. HÉLÉiVUS (héléïvos). i. Fils de Priam et d'Hécube, habile devin et ornithomante , qui ne se distingua pas moins par sa bravoure et son talent stratégique que par son savoir prophétique. Il commandait le troisième ba- taillon troyen, et fut blessé par Ménélas. C'est là tout ce que dit Homère sur cet habile per- sonnage, que des serpents initièrent à la divi- nation. Foy. Cassandre. Il portait d'abord le nom de Scamandrius, dit une autre tradi- tion , mais un devin thrace le surnomma Hé- lénus, en l'instruisant dans les arts prophé- tiques. Allié des Grecs dans l'Iliade , il ne se joignit à eux que contraint par la force; car il avait, dans sa jeunesse, blessé Achille d'un coup de flèche. Ulysse le maîtrisa adroite- ment pour qu'il révélât aux Argiens le sort qui les attendait devant Ilion. Ehfîn, Conon rapporte qu'Hélénus, ayant disputé la main d'Hélène à Déiphobe, après la mort de Paris, HÉL 213 fut vaincu, et se retira sur l'Ida: les Grecs l'y surprirent, et ourdirent leurs ruses en consé- quence de ses prédictions. Devenu esclave et confident de Pyrrhus, il l'avertit de ne point revenir de Troie par mer, et lui rendit divers autres services; aussi, après la mort du fils d'Achille, hérita-t-il d'une partie de l'Épire. Ii épousa alors Andromaque, et eut d'elle Ces- trinus. Lorsque Énée aborda dans ses États , Hélénus donna une nouvelle preuve de sa haute science prophétique, en lui révélant les dangers qui l'attendaient encore. — • 2. Devin thrace, fils d'Édonus, et précepteur d'Hélénus n° 1. - 3. Fils d'OEnops; périt de la main d'Hec- tor. hélia. Une des Héliades. héliades. 1. ('HXidôai). Fils du soleil (Hélios) et de Rhode. Ils étaient au nombre de sept ; Actis, Macarée, Ténagès, Triopas, Phaéthon, Cercaphus, Ochimus; quelques mythologues remplacent ces deux derniers par Chrysippe et Candalus. Leur sœur s'ap- pelait Électryone. Ils se distinguèrent par leur esprit et leurs connaissances scientifi- ques, perfectionnèrent l'architecture navale, et divisèrent les jours en heures. L'un d'eux, Ténagès, s'étant particulièrement fait remar- quer par la profondeur de ses connaissances, inspira une vive jalousie à ses frères, qui l'as- sassinèrent- Ils se dispersèrent ensuite dans les îles voisines de Rhodes. Leur sœur mourut vierge, et fut adorée par les Rhodiens. — 2. ('HXiàôsc). Filles du Soleil et de CJymène, ou de Mérope , sœurs de Phaéthon. Les poètes en comptent quelquefois trois , d'autres fois cinq, mais plus habituellement sept, et leur donnent les noms suivants : Phaéthuse, Lampéfie, Phœbé ouÉglé, Mérope, Hélia, jElheria, Dioxippe. Après la mort de leur frère (voy. Phaéthon) , les dieux les changèrent eu peu- pliers. hélicaow Fils d'Anténor, et époux de Laodicé. hélice. 1. Danaïde, fiancée d'Evidéos. — 2. Fille de Sélinus, et épouse d'Ion; donna son nom à la ville d'Hélice, — 3. Fille de Ly- caon; fut aimée de Jupiter, et changée en ourse par Junon. Mais son divin amant la plaça dans le ciel, où elle forme, avec Callisto, la constellation de la grande Ourse. D'autres la font fille d'Olénus et nourrice de Jupiter. hélicox. Montagne de la Béotie, connue au- jourd'hui sous les noms de Licona et de Zagara, et l'un des points culminants de la chaîne des monts slavo-helléniques. Hésiode place sur ^a cime le chœur des Muses. « Là , dit-il daus la Théogonie , leurs pieds infatigables tracent les gracieuses figures d'une danse pleine de charmes , tandis qu'elles déploient l'harmonie de leurs voix brillantes. » Sur les pentes de THélicon coulaient les sources d'Hippocrène et d'Aganippe, auprès desquelles se trouvaient le temple et le bois consacrés aux Muses, qui y avaient des statues auprès de celles des plus célèbres poètes et musiciens. Des fête» 214 HEL annuelles se célébraient dans ce lieu en lhon- near d'Apollon et des Muses. Suivant Pausa- nias, cette montagne sainte ne produisait que des plantes embaumées, qui avaient la vertu de faire perdre leur venin aux serpents qui s'en nourrissaient. L'auteur du livre des neuves donne Hélicon et Cithéron comme deux frères changés en montagnes de ce nom. héliconiades. Surnom des Muscs. hélicoîvios. Surnom sous lequel Neptune était adoré à Hélice en Achaïe. iiélicoms. i.Thespiade, qu'Hercule rendit mère de Phalias. — 2. Surnom de la source d'Hippocrène. HÉLicos. Lycaonide; donna, dit-on, son nom à la ville d'Hélice dans le Péloponèse. hélimus. Centaure tué par Ccenée aux noces de Pirithous. ÏIÉLIOGAB VLE. Voy. ÉXAGABALE. hélios. 1. Nom grec du Soleil. — 2. Fils de Persée; donna son nom à la ville d'Hélios en Laconie.' hélitoméivos. Avorté. Frère jumeau d'Harpocrate ; naquit d'Isis après la mort d'O- siris. hélix. Lycaonide. hellé. Fille d'Athamas et de Néphélé, sœur de Phryxus. Son histoire a été racontée au mot Argonautes. Elle porte les noms pa- tronymiques de Nëphéléis et d'Athamantis. Son fils Almops, qu'elle avait eu de Neptune, donna son nom à la ville d'Almopia en Macé- doine. iielle îv. 1. Fils de Deucalion et dePyrrha, ou de Jupiter et de Dorippe , ou encore fils de Prométhée et de Clymène , et frère de Deu- calion. Il eut de la nymphe Orséis trois fils, iEolus, Dorus et Xuthus, auxquels quelques auteurs Joignent Amphictyon. Suivant la tra- dition , Hellen régna sur la Phthie , contrée située entre le Pénée et l'Asope, qui échut ensuite à iEolus. Dorus eut sous son empire la vallée du Pinde (Strabon) ou le Pélopo- nèse ( Vitruve ) , et Xuthus le nord du Pélo- ponèse. Le nom d'Hellènes, dérivé du fon- dateur thessalien , ne s'appliquait dans l'ori- gine qu'aux indigènes de cette contrée ; il de- vint ensuite commun à tous les Grecs. — 2. Fils de Phthius et de Chrysippe , fondateur de la ville thessalienne d'Hellas. helléxia. Surnom de Minerve à Sparte. hellénios. Surnom de Jupiter. hellésia. Surnom de -Minerve. hellotia et hellotis. i..Surnom de Minerve à Corinthe. On l'appelait ainsi de la vallée fertile (eXoç) , près de Marathon, ou elle avait un temple, ou à cause de l'événe- ment suivant : Les Doriens ayant incendié la ville de Corinthe, le temple de Minerve, où s'étaient réfugiées les femmes , devint la proie des flammes. Hellotie et Eurytioné ne purent s'échapper comme leurs compagnes; elles périrent consumées, et à la suite d'une peste qui dévasta le pays , Minerve décJara qu'il fallait apaiser les mânes d'Hellotie, en éle- HEN vant un temple à Minerve Hellotis. On dit encore que Minerve reçut ce surnom pour avoir dompté Pégase à Corinthe. — 2. Surnom d'Europe en Crète. iielloties. 1. Fêtes en l'honneur de Mi- nerve Hellotis. —2. Fêtes en l'honneur d'Eu- rope- HÉLOPS. Centaure tué par Pirithous. héloros. Fils de l'Istcr, et frère d'Ac- ta?os. Des traditions peu anciennes le font figurer à la suite de Télôphe, dans la guerre de Troie. kelvéticus. Fils d'Hervéton, et frère de Séquanc et d'Allobrok. Une autre tradition lui donne pour père Hercule, et pour frères Norique , Maon et Boius. Helvéticus n'est au- tre que l'Helvétie personnifiée. héméra. Nom grec du Jour ou de l'Au- rore. hémérésia. Qui apaise, qui adoucit. Surnom de Diane, adorée auprès d'une des sources de la Clitore en Arcadie. nÉMÉRiDÈs. Qui préside à la maturité. Surnom de Bacchus. 11ÉMITHÉA. 1. Surnom de Molpadie, fille de Staphylus. — a. Son père lui avait confié , ainsi qu'à ses sœurs , la garde de ses vignes. Les jeunes filles s'étant livrées au sommeil, au lieu d'exercer une surveillance active, s'aperçurent, en se réveillant, des terribles dégâts commis par un troupeau de porcs. Tremblantes, et redoutant la colère de leur père, elles se précipitèrent aussitôt dans la mer. Mais Apollon , qui aimait Rhœo, l'une d'elles, les sauva de la mort, et les éleva au rang de divinités. Parthénos fut adorée à Bubaste , tandis que Molpadie reçut les hom- mages des habitants de Castabe en Thrace. Hemithéa opérait des cures merveilleuses et présidait aux accouchements périlleux. On lui faisait des offrandes de vin mêlé de miel, et il n'était pas permis d'entrer dans son tem- ple quand on avait mangé ou touché du porc. (Diodore). — b. Staphylus remit sa fille Hé- inithéa ù Lyrcus, qui voulait avoir un enfant à l'insu de sa femme Ilébie. Hémithée eut de ce commerce un fils nommé Basiléus , à qui son père laissa le trône. — 2. Fille de Cyc- nus et de Prociée, frère de Ténès. Voy. ce nom. HÉ MON. Voy. HiEMON. hémus. Voy. H^EMUS. hÉiVICÉa. Fille de Priam. HÉiviocHÉ. Rectrice. 1. Surnom de Junon. — 2. Fille de Créon ; gouverna Thèbes pen- dant la minorité de Laodamas. Les Thébains lui élevèrent une statue, ainsi qu'à sa sœur Pyrrha, devant le temple d'Apolion Ismé- nien. hÉjviochos. Nom grec de la constellation du Cocher. HEIVNAROA. L'une des trois filles de Ti et d'Ohira-Riné-Mouna , dans la mythologie taï- tienne ; se maria à l'un de ses frères, et fut la mère d'une partie de la race humaine. HÉR hennatou-morrourou, sœur d'Henna- roa , épousa l'un de ses frères. henjvil. Dieu Vandale. Son effigie était un bâton d'où sortait une main tenant un an- neau de fer. héoos. Matinal, i. Surnom d'Apollon. — ?.. Nom d'un des chevaux du Soleil. hêpé. Deuxième décan du Lion, selon !a légende du zodiaque rectangulaire de Den- derab, et selon Saumaise. Firmicus l'appelle Sithacer. Il est représenté nu et sans sceptre. hépatoscopie. Divination par l'inspec- tion du foie des victimes dans les sacrifices. C'était un présage favorable si le t'oie était sain, sans tache, si sa tête était grosse, s'il avait deux têtes, ou s'il y avait deux foies. Il fallait, au contraire, s'attendre à des dangers, à des désappointements ou à des revers, s'il était altéré en quelque point. Un foie resserré ou enveloppé annonçait un prochain mal- heur. HÉPHjESTOBULE ( heph.^stoboula). Divinité égyptienne, dont on ne connaît pas ie nom indigène. HÉPHiESTOS. Nom grec de Vulcain. heptaméivi^eos. Né le septième mois. Surnom d'Apollon. heptapèchys. Haut de sept coudées. Surnom d'Achille dans Lycophron. heptapokos. Dieu-fleuve de l'Ida , fils de l'Océan et de Téthys. héra. Nom grec de Junon. Héraclès. Nom grec d'Hercule. héraclides. On appelle ainsi les fils, petits-fils et autres descendants d'Hercule. Déjà dans Homère, Thessalus et Tlépolème sont distingués par cette dénomination; mais elle s'applique surtout aux descendants d'Hyl- lus, qui conquirent le Péloponèse avec l'aide des Doriens. Leurs droits à la souveraineté de ce pays avaient pour base la volonté de Ju- piter, qui avait destiné son fils à régner sur Mycènes etTyrinthe, et a être le premier en puissance parmi les Perséides. Voy. Her- cule. On sait comment Junon détourna l'ar- rêt du maître des dieux, en faveur d'Eurys- thée ; mais après la mort de celui-ci , le pou- voir souverain échut de droit aux Héraclides, qui, suivant la tradition dorienne, tiraient leur origine des rois de Mycènes, et étaient regardés comme des chefs doriens. Ces der- niers peuples ayant, pour reconnaître les services d'Hercule , accordé en pleine posses- sion à ses enfants un tiers du pays, ce fut donc en s'appuyant sur les anciennes victoires et conquêtes d'Hercule que les Héraclides et les Doriens réclamèrent le Péloponèse. Cette épo- que est particulièrement curieuse en ce qu'elle marque la transition des âges héroïques ou fa- buleux aux temps historiques, et le départ des colonies helléniques, qui eurent une si grande influence sur le développement intellectuel, moral et physique de la Grèce. Mais repre- nons les faits de plus haut. II y a trois tradi- tions principales sur la première extradition HÈR 215 des Héraclides. — a. Suivant Apollodore et Diodore, qui s'accordent à quelques diffé- rences près, les enfants du héros, Hyllus, l'aîné de tous, et son héritier, Télèphe,Tes- salus, Ctésippe, Antiochus, Tlépolème , La- mus ou Agélos, la jeune Macarie , étaient sous la garde de Céyx, roi deTrachlne, lors- que Eurysthée demanda leur expulsion. Ils eurent peur, et , quittant Trachine , se retirè- rent ou furent envoyés par Céyx à Athènes. Cette ville leur accorda une généreuse hospita- lité. — b. Selon Euripide, ils se trouvaient à Ar- gos, lors de la mort de leur pèrp. et, poursuivis par les envoyés d Eurysthée , cherchèrent un asile à Marathon. — c. Enfin , suivant Phéré- cyde Herculej étant mort non pas hôte de Céyx, mais en possession de la souveraineté à My- cènes , ses enfants durent quitter cette ville, pour échapper aux persécutions d'Eurysthée , qui ressaisit le pouvoir, et se réfugièrent chez Démophon, fils de Thésée , dans la Tétrapole Attiquc. On fixe encore le lieu de leur séjour à Tricorythos. — Quoi qu'il en soit, toujours poursuivis par la haine du favori de Junon, qui vint les redemander à la tête d'une armée, les Héraclides élurent pour cheflolas, Thé- sée et Hyllus, marchèrent contre leur persé- cuteur avec un nombreux corps d'Athéniens, et le mirent en déroute. Eurysthée périt sur le champ de bataille , ainsi que seS fils. Les auteurs placent le lieu de ce combat dans les parties les plus diverses delà Grèce, à Thèbes , à Mégare , etc. Voy. Eurysthée. Cette victoire ouvrit le Péloponèse aux Hé- raclides , qui en soumirent toutes les villes. Mais, à cette époque, la peste ayant ravagé le pays pendant toute une année, et l'oracle ayant déclaré qu'ils en étaient la cause, parce qu'ils étaient rentrés avant le temps déter- miné par les dieux, ils abandonnèrent leur nouveau royaume et se retirèrent dans la Té- trapole. Tlépolème seul se rendit à Rhodes, et devint roi de cette île. — D'autres légen- des montrent les Héraclides réclamant à yEgi- mius, fils de Dorus, les possessions qui leur reviennent de leur père, et habitant Thèbes après la mort d'Eurysthée. — Cependant Hyl- lus, ayant épousé Iole, suivant les ordres de son père , chercha à faire rentrer les Héracli- des dans le Péloponèse , et alla consulter l'o- racle de Delphes sur les moyens d'y parvenir. Le dieu lui répondit d'attendre jusqu'aux troi- sièmes fruits. Hyllus, croyant que cela voulait dire trois années, attendit ce terme, et entra avec son année dans le Péloponèse. 11 pro- voqua à un combat singulier le Pélopide Atrée. ou Echémus, prince tégéate, et il fut con- venu que la paisible possession du pays se- rait le prix de la victoire. Hyllus fut tué, et les Héraclides se retirèrent une seconde fois du Péloponèse. Cléodœus , fils d'Hyllus, fit une troisième tentative sans succès. Son fils Aris- tomaque échoua également, et périt dans un combat , sous le règue de Tisamène , fils d'O- reste. Enfin les fils de ce quatrième Héraclide 216 HER Téménos, Cresphontès, Aristodème, consul- tèrent encore l'oracle au sujet de leur retour. Le dieu les ayant renvoyés à son oracle pré- cédent, Téménos lui aJlégua l'inutilité des tentatives de ses aïeux. Alors Apollon s'ex- pliqua : par fruits, il n'avait pas entendu ceux de la terre, mais ceux des hommes, c'est-à- dire la génération; et par chemin étroit et humide, il avait désigné la mer qui est à la droite de l'Isthme. Aussitôt Téménos, for- mant la résolution de tenter uncnouvelle ex- pédition, fit construire des vaisseaux à Nau- pacte; mais un devin ayant été tué dans cette ville, la flotte périt parla vengeance des dieux, et Aristodème fut frappé de la foudre. Un nou- vel oracle ordonna alors à l'armée de choisir pour chef un homme qui eût trois yeux. Pen- dant que les chefs délibéraient entre eux sur cette singulière décision , ils virent arriver à cheval Oxylus, lequel était borgne, et rem- plissait par conséquent la condition. Ils l'élu- rent immédiatement général, et, cette fois, Do- riens et Héraclides battirent leurs ennemis par terre et par mer. Tisamène fut tué dans un combat. Une fois maîtres du Péloponèse, les vainqueurs le divisèrent en trois parts. Argos échut à Téménos; Eurysthène, et Pro- cléus, fils d'Aristodème, eurent Lacédémone. Quant à la Messénie , elle revint à Cresphon- tès. Voy~. Deiphontès, Polyphontès, Té- ménos. HERiE a. Fêtes d' Argos, d'Ëgine , de Samos, d'Élis, dePellène, etc., en l'honneur de Junon. hératélée. Sacrifice que les anciens faisaient le jour des noces à Junon. herbifera. Qui produit l'herbe. Surnom de Cérès. hercée (hercmbus). Surnom de Jupiter présidant aux barrières des villes et des mai- sons. On lui élevait un autel dans le vestibule ou avant-cour (çpxoç). Pyrrhus immola Priam près de l'autel de Jupiter Hercée. hercule (en grec Héraclès, en latin hercules). Idéal d'un héros dont la vie en- tière est consacrée au salut de l'humanité ou à celui d'une nation. Les fables relatives à ce personnage mythique , telles qu'elles sont rap- portées dans les deux poëmes d'Homère et dans les hymnes, sont essentiellement grecques ainsi que le nom même d'Hercule. Ce dernier point n'est pas douteux. En effet, si ces tradi- tions ont quelque fondement historique, le nom du héros peut facilement être dérivé des raci- nes xXéoç (gloire) et^pa (secours) ; si, au con- traire, la grande figure du fils d'Alcmène est une conception due à quelque poëte antérieur à Homère , la même chose encore a lieu , et on trouvera l'étymologie d'Héraclès dans les mots xXeoç et -rçpa (Junon), parce que Junon, en lui imposant ses nombreux travaux, fut la principale cause de sa gloire : cm oC 'Hpexv xXéo; £° fils de Jupiter et d' Alcmène. Lydus en con- naît sept, et Varron pas moins de quarante- quatre. Un pareil système ne tendait à rien moins évidemment qu'à individualiser chaque action du héros, et conséquemment à dénatu- rer le mythe d'une manière complète. Passons maintenant à l'historique de la fable — Tradi- tions antiques. Fils de Jupiter et d'Alcmène, DICT. MÎT. HER 217 qni lui donna le jour à Thébes en Béotie {voy. Alcmène), Hercule est le type par- fait d'un héros bienfaisant qui consacre sa vie entière au salut de l'humanité, et le. plus cé- lèbre des guerriers de ces temps héroïques, si féconds eu personnages illustres. Doué d'une force prodigieuse et d'un courage à toute épreuve, il pousse parfois la témérité jusqu'à défier les dieux immortels, à ia volonté des- quels il se soumet cependant durant sa lon- gue vie de souffrances. La haine de Junon, qui le priva du pouvoir souverain auquel Jupiter l'avait appelé, lui suscitant d'interminables persécutions, il doit continuellement errer sur terre et sur mer pour secourir les oppri- més et dompter les monstres , au mépris de son repos et de sa propre vie ; le cercle de ses pérégrinations ne s'étend cependant pas au delà de la Grèce et de l'Asie Mineure. Le der- nier de ses hauts faits , qui n'ont pas de nom- bre déterminé, est d'arracher Cerbère de l'em- pire des ombres, junon s'apaise enfin à la mort du héros, et Hercule, déposant sa dé- pouille mortelle, qui s'en va habiter, comme ombre, dans le royaume de Pluton, s'élève dans l'Olympe, où il habitera désormais uni à la jeune Hébé, et siégeant au milieu des dieux immortels. Tels sont les traits essentiels de l'histoire mythologique primordiale du héros. — Traditions modernes. 1. Né à Thèbes ou à Tirynthe de Jupiter et d'Alcmène, qui le mit au monde en même temps qu'Iphîclès, Her- cule fut privé par Junon de la puissance sou- veraine à laquelle il était destiné. Voy. Eu- rysthée. Jupiter, ne pouvant remédier à ce qui était accompli, se contenta d'obtenir de sa femme, que le fils d'Alcmène , après sa vie pé- rilleuse, serait admis au nombre des dieux. A cette condition , il laissa la royauté à Eurys- thée. Mais la rage de Junon n'était pas apai- sée , et elle envoya deux serpents auprès du berceau de l'enfant qui n'avait encore que huit mois. Hercule se leva de son berceau, et tua les serpents en les étouffant chacun d'une main. Phérécyde dit que ce fut Amphitryon lui-même qui mit ces deux serpents dans le berceau de ses enfants pour savoir lequel des deux était le sien; qu'Iphiclès s'enfuit, et qu'Hercule attendit les serpents : ce qui lui fit connaître qu'Iphiclès était son fils. Cette tra- dition est absurde et révolte le sens commun. Dans ses Néméennes, Pindare fait apparaître Tirésias , qui , à la vue des serpents étouf- fés , prédit à Hercule les travaux et la gloire qui l'attendent, et comment il sera admis dans l'Olympe , après sa mort. — Hercule fut élevé à Thèbes. Diodore rapporte qu'Alcmène, ef- frayée des menaces de Junon , l'ayant déposé dans un champ , il y fut recueilli par Minerve et Junon, qui voulurent l'allaiter, et finirent par le rendre à sa mère. Suivant Ératosthène, Mercure porta le nouveau-né dans l'Olympe, et le déposa sur le sein de la reine des dieux, qui, irritée, à son réveil, arracha violemment l'en- 19 218 HER fant de sou giron : le lait, en s'ëchappant , forma la voie lactée. — Hercule apprit d'Am- phitryon à conduire un char; d'Autolycus ou d'Harpalycus , l'art de la lutte ; Eurytus , d'au- tres disent le scythe Teutaros, lui enseigna à tirer de l'arc; Castor , à combattre armé de toutes pièces; Linus et Eumolpe, la musique et les sciences. Rhadamanthe , Chiron et Thes- tiade figurent aussi au nombre de ses précep- teurs. Frappé par Linus, le jeune héros le tua d'un coup de lyre. Étant poursuivi devant les tribunaux pour ce meurtre, il se défendit en citant la loi de Rhadamanthe, qui absout ce lui qui en tue un autre en repoussant la force par la force. En conséquence de cette loi, il fut acquitté. Mais Amphitryon, craignant qu'il ne fit encore quelque chose de pareil, l'en- voya vers ses troupeaux de bœufs. 2 Hercule devint bientôt d'une grandeur et d'une force extraordinaires ; il avait quatre coudées de haut (environ huit pieds\ suivant Apollodore. Pindare ie fait petit de taille, mais d'un cou- rage indomptable. Le feu sortait de ses yeux ; il ne manquait jamais son but, soit à l'arc, soit à la lance. N'ayant que dix-huit ans, et étant encore avec les troupeaux , il tua le lion du mont Cithéron. Cet animal sortait de la montagne pour ravager les troupeaux d'Am- phitryon et ceux de Thestius, roi des Thes- piens, dont les cinquante filles eurent toutes des enfants du héros. Après avoir tué le lion. Hercule se revêtit de sa peau, et se servit de sa tête en place de casque. Cette tradition n est, du reste, qu'une copie de celle qui a rap- port au lion de îsémëe. — C'est ici le lieu , au début de la glorieuse carrière d'Hercule, de parler de l'allégorie de Prodicus, qui n'appar- tient proprement pas à la mythologie, mais qui est si connue, qu'on ne saurait la passer sous silence : « Hercule, étant devenu grand, sortit, dit Xènophon , en un lieu à l'écart, pour penser à quel genre de vie il se donne- rait : alors lui apparurent deux femmes de grande stature, dont l'une, fort belle, qui était la Vertu, avait un visage majestueux et plein de dignité , la pudeur dans les yeux , la modestie dans tous ses gestes, et la robe blanche; l'autre, qu'on appelle la Mollesse ou la Volupté , était dans un grand embon- point, et d'une couleur plus relevée : ses re- gards libres et ses habits magnifiques la fai- saient remarquer. Elle essaya d'attirer Her- cule à elle; mais il se décida à embrasser le parti de la Vertu. » — Au retour de sa chasse , Hercule rencontra les hérauts qu'Erginus en- voyait à Thèbes recevoir ie tribut {voy. Er- ginus); les mutila, leur coupa ie nez et les oreilles, et , ayant attaché leurs mains à leur cou, leur dit que c'était le tribut qu'il don- nerait à Erginus et aux Minyens. Erginus marcha contre Thèbes; Hercule, ayant reçu une armure de Minerve , tua son adversaire , mit les Myniens en fuite, et leur imposa un tribut double du premier. Amphitryon périt dans ce combat, qui valut au héros la main de HER Mégare, fille de Créon. Euripide dit cependant qu'il vivait encore longtemps après, Voy. plus loin. Suivant Diodore, Amphitryon avait voulu livrer Hercale à Erginus; mais le héros, exhor- tant la jeunesse thébaine à mourir pour la pa- trie, l'avait revêtue des armes consacrées dans les temples, et, avec son aide, s'empara d'Or- chomène. Erginus ne fut pas tué dans le com- bat, dit Pausanias; il fit alliance avec son en- nemi. Diodore rapporte encore qu'Hercule , ayant intercepté le cours du Céphise , au moyen d'énormes quartiers de rochers, fit ainsi refluer les eaux dans les terres, et empê- cha par là l'effet de la cavalerie des Orcho- méniens. — Après son expédition contre les Mi- nyens, Junon, jalouse de lui, le rendit fu- rieux, et, dans un accès ne délire, il jeta au feu les enfants qu'il avait eus de Mégare et deux de ceux d'iphiclès. S'étant condamné à l'exil pour cette action, il fut purifié par Thes- tius. Il alla à Delphes consulter l'oracle , pour savoir quel lieu il habiterait ; et ce fut là qa'il reçut pour la première fois, de la pythie, dit Apollodore, le nom d'Hercule. La prêtresse lui dit d'habiter Tyrinthe, d'y servir pendant douze ans Eurysthée, d'exécuter les travaux qu'il lui ordonnerait, et qu'après les avoir ter- minés , il obtiendrait l'immortalité. Les my- thologues sont loin d'être d'accord sur cette période de la vie du héros, qui précède son service chez Eurysthée. Ils diffèrent sur l'é- poque et la cause de la folie d'Hercule. Sui- vant Euripide, c'est à son retour des enfers que le délire le saisit. Il tua Mégare et ses enfants, et allait égorger \mphitryon , si Mi- nerve ne lui eût lancé une énorme pierre qui le renversa. On voyait cette pierre sous l'au- tel d'Apollon Israénien à Thèbes. Le sco- liaste de Pindare s'accorde avec Euripide pour faire périr les enfants d'Hercule sous les traits de son arc redoutable. Selon Diodore, Junon inspira la folie au fils d'Alcmène, comme il s'attristait de sa vie aventureuse , après avoir entendu la réponse de l'oracle. Ou bien, de- mandant à Apollon comment il pourrait se purifier du meurtre de ses enfants, et n'en re- cevant pas de réponse, il vola le trépied sa- cré et ne le rendit que sur l'ordre de Jupiter. C'est pour cela que Mercure le vendit à Om- phale. Voy. plus loin. Les auteurs ne s'accor- dent pas davantage sur la cause de la subor- dination d'Hercule à Eurysthée. La tradition homérique en donne pour raison le serment de Jupiter et la ruse de Junon ; un autre my- the rapporte que, voulant expier le meurtre de ses enfants, il suivit l'ordre d'Apollon, et de même que le dieu avait accepté un rôle infé- rieur pour expier la mort de Python, se sou- mit à Eurysthée. Enfin, une troisième fable dit que ce dernier rappela Hercule auprès de lui., jaloux qu'il était de sa gloire; Jupiter ordonna au héros d'obéir a son ennemi, et lui promit en récompense l'immortalité. — 3. Obéissant à l'ordre de l'oracle, Hercule se rendit à Tirynthe pour y recevoir les ordres HER d'Eurysthée. La tradition la plus générale est qu'il exécuta douze travaux célèbres qui l'hn- raortalisèrenl ; mais ni Homère ni les anciens poètes grecs ne parlent de ce nombre déter- miné, imaginé par les Alexandrins, par suite de l'identification de l'Hercule grec avec l'Her- cule égyptien, qui, en sa qualité de dieu-r.o- leil , passe par les douze signes du zodiaque. Une fois cette remarque faite, nous nous con- formerons à l'usage habituel des mythologues, avertissant encore que l'ordre des douze tra- vaux n'est pas le même chez tous, et que le temps du servage d'Hercule est fixé tantôt à douze ans, tantôt à huit ans et un mois. Con- fiant dans sa force et dans son courage, Her- cule pouvait affronter le mauvais vouloir d'Eurysthéc, et sortir triomphant de ses épreuves , grâce au secours que lui donnèrent les dieux ; il reçut de Mercure une épée, d'A- pollon des flèches, de Vulcain une cuirasse d'or , de Minerve un manteau , et il coupa lui- même une massue dans la forêt de Némée (Apollodore). On peut remarquer à ce sujet que les traditions présentent l'Hercule com- battant sous deux aspects. L'Hercule essen- tiellement grec porte des armes toutes grec- ques, des jambières données par Vulcain , une cuirasse d'or, présent de Minerve, l'épée, le carquois, l'arc, les flèches, la lance : son bou- clier est l'œuvre de Vulcain. 11 est d'une adresse remarquable à tirer de l'arc, et court les aventures sur un char que conduit Iolas. L'un de ses chevaux s'appelle Arion (Hésiode, Homère). Une fois la période posthomérique arrivée, l'Hercule naturalisé, c'est-à-dire égyptien de naissance, porte la massue et la peau de lion. Pisandre et Stésichorc paraissent être les premiers , parmi les poètes grecs , qui l'aient représenté ainsi. Suivant Apollonius, cette massue , faite d'airain , était un don de Vulcain; selon d'autres, c'était un tronc d'oli- vier sauvage. Pausanias ajoute que le héros l'ayant un jour appuyée contre la colonne de Mercure Polygios à Trézène , elle prit racine, et reverdit. — i. Lion de Némée. Le premier ordre qu'Eurysthée donna â Hercule fut de lui apporter la peau du lion de Némée. Il ac- complit cette tâche difficile, Voy. Némée. Mais , a son retour , Eurysthée, effrayé de sa force, lui défendit d'entrer à l'avenir dans la ville, et lui ordonna de montrer seulement de- vant les portes le résultat de ses travaux. Voy. Eurysthée. — 2. Hydre de Lerne. Le héros parvint à la tuer avec beaucoup de peine. Voy. hydre. Mais Eurysthée ne vou- lut point que cette action fût comptée dans ces douze travaux , parce que , pour détruire l'Hydre , Hercule avait eu besoin du secours d'Iolas. C'est à partir de celte époque, que ses flèches , trempées dans le sang de l'hydre, jouirent de la dangereuse propriété de faire des blessures incurables. — 3. Byehe céryni- tide. 11 parvint à l'amener vivante à Mycènes, malgré la rapidité de sa course. Voy. Ceryni- tide. — 4. Sanglier d'Êr y manthe. Hercule HER 219 parvint aussi à l'amener vivant. Voy. Éry- manthe. C'est en se rendant dans la Psophide, où ce monstre exerçait ses ravages, qu'Her- cule eut à combattre les centaures. Nous par- lerons plus loin de ce combat, que nous pla- cerons à la suite des douze travaux , au nom- bre des travaux secondaires ou Parerga, bien que dans l'origine sa place chronolo- gique fût marquée ici. — 5. Ètables d'Au- gias. D'après l'ordre d'Eurystliée, Hercule dut les nettoyer en un jour, et s'acquitta de cette tâche en détournant l'Alphee et le Pénée. Voy. Augias. Augias lui refusa son salaire , et le bannit. Le héros se rendit alors à Oléne, auprès de Dexamène, dont le cen- taure Eurytion voulait épouser la fille de force. Ce brutal amant tomba sous les coups d'Her- cule, qui épousa la jeune Mnésimachê, et qui se vengea plus tard d'Augias. Eurysthée ne voulut pas compter le cureraent des étables parmi les douze travaux, sous prétexte qu'Her- bule l'avait fait pour un salaire. — 6. Les oiseaux stymphalides. Voy. Sttmpha- eïdes. — 7. Taureau de Crète. Acusilas dit que ce taureau était celui qui avait amené Europe à Jupiter. Suivant d'autres, Minos ayant promis à Neptune de lui sacrifier ce qui sortirait de la mer , ce dieu en fit sortir ce taureau. Minos, voyant sa beauté, l'envoya dans ses pâturages, et en sacrifia un autre à Nep- tune. Le dieu, irrité , rendit ce taureau féroce. Hercule se rendit en Crète avec la permission de Minos, dompta le taureau, le mena à Eu- rysthée, et lui rendit ensuite la liberté. Dio- dore dit qu'il s'en servit comme de monture» pour traverser le Péloponèse à la nage. Ce taureau, ayant parcouru le pays de Sparte et toute l'Arcadie , traversa l'Isthme, et se rendit à Marathon dans l'Attique, où il commit de grands ravages. — 8. Juments de Diomède. Voy, Diomède. Hercule, après s'en être emparé , fonda la ville d'Abdère en l'honneur de son ami Abdéros , tué dans le combat con- tre les Bistoniens. Quelques mythologues pla- cent à cet endroit de la vie d'Hercule la déli- vrance d'Alceste. — 9. Baudrier de (a reine des Amazones. Voy. Hippolyte. A cette expédition se rattachent le débarquement a Paros, et le voyage en Asie Mineure dont nous parlerons plus loin. — 10. Les bœufs de Gé- ryon. Parti pour aller à la recherche des bœufs de Géryon, Hercule traversa l'Europe, où il trouva beaucoup de peuples sauvages, et entra dans la Libye. Après avoir passé Tartesse, il planta dejix colonnes, en mémoire de son voyage, sur les deux montagnes opposées qui terminent l'Europe et l'Afrique. Le soleil, l'in- commodant dans sa route , il tendit son arc contre ce dieu, qui, admirant son courage, lui donna une barque d'or dans laquelle il tra- versa l'Océan. Arrivé à Érythie, il s'empara des bœufs qu'il convoitait {voy. Geryon), les mit dans sa barque, et, parvenu à Tar- tesse , rendit au soleil ie présent qu'il en avait reçu. Passant ensuite par le pays d'Abdère , 220 HER il vint dans la Ligurie, où Alébion et Dercy- nus, fils de Neptune, voulurent lui enlever ses bœufs. Les ayant tués, il se rendit dans la Tyrrhénie. A Reggio, un taureau se détacha de la troupe , et aborda en Sicile sur les ter- res d'Éryx , ce qui occasionna la mort de ce- lui-ci. Voy. Éryx. Ayant retrouvé son tau- reau perdu, Hercule le conduisit avec les autres vers la mer Ionienne; mais un taon, envoyé par Junon, les dispersa dans les montagnes de la Thrace. Hercule les poursuivit, et en ra- mena une partie vers l'Hellespont. Les autres restèrent, et devinrent sauvages. Ayant enûn rassemblé ses bœufs avec peine, et le fleuve Strymon, qui était alors navigable, luuayant donné quelque sujet de plainte, il combla son lit de pierres, et le rendit impraticable. Il amena alors les bœufs à Érysthée , qui les sa- crifia à Junon. Tel est le récit d'Apollodore, dont Diodore s'écarte en quelques points. Ce dernier fait aborder Hercule en Crète, puis rassembler une flotte nombreuse pour atta- quer Chrysaor , et c'est dans ce même voyage qu'a lieu la mort d'Antée , l'expédition contre Busiris, et la fondation d'Hécatompolis. Sui- vant le même auteur, Hercule se rendit en- suite en Gaule, y abolit les sacrifices humains, et fonda Alésia. Dans la contrée où Rome s'é- ieva dans la suite, il reçut un accueil hospita- lier de Cacius et de Pinarius ; prit part au com- bat des géants dans les champs de Fhlégra; combattit Éryx , sacrifia à Syracuse à Proser- pine et à Cerès, etc. (Tite-Live). Suivant Hy- gin, dans son différend avec les Ligures il vint à manquer de flèches , et tomba à genoux épuisé de fatigue et couvert de blessures. Jupiter fit tomber alors une pluie de pierres , au moyen desquelles le héros mit ses adver- saires en fuite. C'est chez les Aborigènes qu'Hercule tua Cacus. Voy. ce nom. .Comme on le pense bien , ce ne sont pas là les seu- les variantes qu'offrent les récits des mytho- logues ; mais il est impossible de les mention- ner toutes. — Tous ces travaux furent termi- nés dans huit ans et un mois ; mais Euryslhée , ne voulant compter à Hercule ni celui des éta- bles d'Augias ni celui de l'Hydre, lui en ordonna encore deux. — 11. Pommes d'or des Hespé- rides. Ces pommes étaient auprès de l'Atlas, dans le pays des Hyp-erboréens. Junon les avait données en présent à Jupiter lorsqu'elle l'épousa. Voy. HespÉrides. Hercule ren- contra prés^du fleuve Echédore, Cycnus, fils de Mars et de Pyrène , qui. le défia au combat. Mars voulut prendre la défense de son fils , et combattre le héros; mais la foudre tomba au milieu d'eux et les sépara. Hercule passa en- suite par rillyrie , gagna les bords de l'Éridan, et, sur l'avis des nymphes, filles de Jupiter et de Thémis, se rendit auprès de Nérée, qu'ii força de lui indiquer la demeure des Hespéri- des. Il prit ensuite son chemin par la Libye, y fit périr Antée, dont il apporta plus tard les os à Olympie (voy. Antée), et, s'étant en- dormi après sa victoires fut assailli par les HER Pygmées; à son réveil, il les enferma tous dans sa peau de lion. La femme d'Antée donna à Hercule un fils qui fut nommé Palémon. De la Libye , le héros passa en Égypte, y tua Busiris {voy. ce nom); puis en Arabie, où il fit périr Emathion (voy. ce nom), que d'autres placent en Éthiopie. Il arriva ensuite, par la Libye, à la mer extérieure , où il trouva sa barque; il s'y embarqua, et, ayant abordé au continent opposé, il tua à coups de flèche, sur le Cau- case , l*aigle né de Typhon et d'Echidna, qui rongeait le foie de Proraéthée, et délivra ce* lui-ci, qui obtint l'immortalité. Voy. Chiron. Parvenu enûn dans le pays des Hyperboréens), il s'empara des pommes avec l'aide d'Atlas > Voy. Atlas. — 12. Descente aux enfers. Eurysthée ordonna à Hercule, pour le douzième de ses travaux , de lui amener Cerbère. Avant d'entreprendre cette périlleuse aventure, le héros alla trouver Eumolpe à Eleusis , d'autres disent Musaeos à Athènes , pour se faire initier. Pylius l'adopta, et il fut admis au nombre des époptes après s'être purifié du meurtre des Centaures. Arrivé à Ténare , dans la Laconie, où est l'entrée des enfers, il y descendit par cette ouverture. Les ombres s'enfuirent toutes lorsqu'elles le virent , à l'exception de celle de Méléagre, qui lui offrit en mariage sa sœur Déjanire, et de celle de Méduse. Il tira l'épée contre la Gorgone, comme si elle eût été vi- vante ; mais Mercure ou Minerve, dont il était accompagné, l'avertit que ce n'était que son ombre. Près des portes de l'enfer, il trouva Thésée et Pirithoùs, qui lui tendirent la main , comptant sur sa force pour recouvrer leur li- berté. Il délivra effectivement Thésée; mais la terre ayant tremblé lorsqu'il voulut saisir Pirithoùs, il le laissa. D'autres traditions di- sent qu'il les emmena tous deux , ou bien qu'il les laissa dans l'empire des ombres. On ajoute encore qu'en se levant, Thésée et son ami lais- sèrent une portion de leur chair après les sièges auxquels ils étaient attachés. Hercule leva aussi la pierre sous laquelle Ascalaphe était enfermé. Voalant ensuite faire goûter du sang aux âmes, il égorgea un des bœufs de Pluton. Après avoir vaincu Menœtius ( voy. ce nom) à la lutte, il saisit Cerbère, remmena avec lui, et remonta sur la terre à Trézène, ou à Coronée, ou à Héraclée. Voy. Cerbère. Puis, l'ayant montré à Eurysthée, il le recon- duisit aux enfers. — C'est ici le lieu de parler des Parerga ou travaux secondaires du héros, qui n'ont été subordonnés aux premiers qu'à une époque assez peu reculée. — 1. Le premier est le combat contre les Centaures. Hercule, se rendant dans la Psophide pour combattre le sanglier d'Érymanthe, traversa le pays de Pholoé, et y fut reçu par le centaure Pholus (voy. ce nom), qui lui offrit un repas, dont l'odeur attira les Centaures. Ceux-ci se pré- sentèrent à la caverne de Pholus armés de pierres et de sapins. Hercule mit d'abord en fuite Anchius et Agrius ; il poursuivit ensuite les autres à coups de flèche Jusqu'à Malée, et HER blessa par mégarde le bienveillant Chiron. Voy. ce nom. Le reste des Centaures se dis- persa ae côté et d'autre; quelques-uns se re- tirèrent sur le mont Malée. Eurytion se réfugia à Pholoé; Nessus , vers le fleuve Événus; et Neptune cacha les autres dans la montagne Éleusine. Cérès établit les petits mystères, pour purifier Hercule de ce massacre (Diodore). — 2. Expédition à Paros. En se rendant dans le pays des Amazones, Hercule aborda à l'île de Paros, où demeuraient Eurymédon, Chrysès, NéphalionetPhilolaûs, fils de Minos, qui firent périr deux de ses compagnons. Le héros, affligé de cette perte, les tua sur-le-champ et em- mena prisonniers Alcée et Sthénélus, fils d'An- drogée. Il se rendit ensuite en Mysie , où il fut reçu par Lycus (voy. ce nom), qu'il défendit contre les Bébryces. — - 4. En revenant de son expédition contre Hippolyte , Hercule aborda à Troie, où il délivra Hésione {voy. ce nom ) , ce qui n'empêcha pas Laoraédon de lui refuser son salaire. Hercule le menaça de se venger plus tard, et alla aborder à iEnos, où il fut reçu par Poltys, dont il tua le frère, Sar- pédon . à coups de flèche. De là il vint à Tha- sos, soumit les Thraces qui habitaient celte île, et la donna aux fils d'Androgée. De Tha- sos, il alla à Toroné, où il tua, à la lutte, Po- lygone et Télégone, fils de Protée. 11 revint ensuite à Mycènes. — 5. Le Bouvier de Ther- mydre. Cet épisode, peu important en lui- même , se rattache à l'une des faces du carac- tère du héros. Hercule, ayant tué Busiris, aborda à Thermydre , port de l'île de Rhodes; il y rencontra un bouvier qui conduisait son char attelé de deux taureaux ; il en détela un, le sacrifia, et le mangea. Le bouvier, furieux, l'accabla d'imprécations, et les Rhodiens gar- dèrent cette coutume de sacrifier à Hercule en l'accablant d'imprécations. On voit encore Hercule manger un bœuf entier chez Théio- daraas , dans le pays des Driopes , et de même chez le roi Coronus. Aussi en garda-t-il les surnoms de^ dévorant ((Sou^aYo;, fiouOat- vaç, àdyw&yoç,). Sa réputation de buveur n'était pas moindre ; admis à la table de Pho- lus , il avale d'un trait une coupe tenant trois congés; il engage aussi avec Léprée une lutte à qui boira le plus, et en sort victorieux. Les anciens avaient symbolisé cette avidité , qui n'a rien de grossier quand on se reporte à la rudesse de la vie héroïque , par l'usage de vider complètement la coupe dans les sacrifices qu'ils offraient à Hercule. Plus tard, les poètes saisirent ce côté faible de la grande figure du fils d'Alcmène, et firent de lui une sorte de Falstaff , comme dans l'Alceste d'Eu- ripide. — Les douze travaux étant terminés, Hercule revint à Thèbes , et donna Mégare en mariage à Iolas , regardant son union avec la fille de Créon comme désapprouvée par les dieux. Suivant d'autres, Mégare était morte; elle avait péri de la main d'Hercule, ainsi que ses enfants , dont Tzetzès place la mort à l'époque seulement où le héros revint des HEPv 221 enfers. Voulant ensuite se remarier, il apprit qu'Eurytus, roi d'OEchalie, avait proposé la main d'iole, sa fille, à celui qui le vaincrait, lui et ses fils, au combat de l'arc. Il se pré- senta, et remporta la victoire ; mais le mo- narque lui refusa sa fille ( Apollodore ). Une aulre tradition dit qu'il était déjà marié à Dé- janire lorsqu'il rechercha lole (Sophocle). — Quelque temps après, Eurytus, réclamant à Her- cule des bœufs volés par Autolycus , ou des ju- ments, envoya auprès de lui son fils Iphitus, qui le trouva à Pharès, comme il venait d'ar- racher Alceste à la mort. Tous deux se mirent en route pour chercher les bestiaux volés; mais le héros, saisi d'un accès de fureur, pré- cipita son compagnon du haut des murs de Tirynthe. H erra ensuite quelque temps sans trouver personne qui voulût le purifier; Déi- phobe', fils d'Hippolyte, lui rendit enfin ce service à Amy.lée. Il n'en fut pas moins atta que d'une maladie très-grave, en punition de son crime, et alla consulter l'oracle de Del- phes pour savoir comment il guérirait. La pythie Xénoclée ayant refusé de lui répondre , il emporta le trépied , et se fit un oracle parti- culier. Apollon en vint alors aux mains avec lui; mais Jupiter, lançant la foudre au milieu d'eux, les sépara. L'oracle se prononça enfin, et dit à Hercule que sa maladie cesserait lors- qu'après avoir été vendu comme esclave, et avoir donné à Eurytus le produit de cette vente , en indemnité de son fils , il aurait servi trois ans entiers. D'après cet oracle, Mercure le vendit trois talents à Omphale, reine de Lydie. Sophocle dit que le héros fut vendu, non pas d'après un oracle, mais d'après l'oracle de Jupiter, et que le temps de son esclavage ne dura qu'un an ; quoi qu'il en soit , cette pé- riode de sa vie ne le vit pas inactif. C'est seu- lement par suite d'une confusion entre l'Her- cule grec et le Sandon lydien , qu'on repré- sente le héros, amolli par les plaisirs de l'a- mour , filant la laine, et revêtu de la longue sandyx. Il eut d'une esclave d'Omphale , Cléo- las, et de sa maîtresse elle-même, Lamus ou Tyrrhenus ou Agelaus. Il est bon de remar- quer que tout ceci ne repose que sur des tradi- tions peu anciennes, rapportées par Apollodore et Apollonius. — Ce fut pendant son esclavage qu'Hercule prit et enchaîna lesCercopes. Foy. ce mot. Sylée , à Aulis , forçait les passants à travailler à la terre ; le héros déracina sa vi- gne , et le tua avec sa fille Xénodicé. D'autres font résider Sylée sur le Pélion en Thessalic , et disent que son frère Dicœos donna sa fille en mariage au héros. La jeune épouse mourut bientôt, et le désespoir d'Hercule fut tel, qu'il se serait jeté dans les flammes du bûcher, si les assistants ne l'avaient retenu. Ayant abordé à l'île Doliché , il y trouva le corps d'Icare , l'ensevelit, et donna le nom d'Icaria à l'île. Dédale, reconnaissant, lui érigea une statue à Pise; Hercule, ayant passé durant la nuit auprès de cette statue, ne la reconnut pas , et lui jeta une pierre, croyant que c'était un corps animé. 19. 222 HER Les Itones dépouillaient les voyageurs; Her- cule les battit, et ruina leur ville. Un serpent dévastateur qu'il tua sur les bords du Sanga- ris le fit placer par Jupiter, sous le nom de Serpentaire , au nombre des constellations. Lytierse, fils de Midas, qui massacrait ses hô- tes, périt aussi sous les coups d'Hercule, auquel son esclavage n'avait nullement enlevé ses instincts généreux. — Suivant Apollodore, qui le nomme cependant parmi les Argonautes, Hercule ne prit aucune part à l'expédition de Colchide. D'autres traditions recueillies par le scoliaste d'Apollonius lui font jouer un rôle important dans ce mythe mémorable, — a. Her- cule bâtit le vaisseau Argo sur l'Ossa, et l'ap- pela Argo, du nomd'Argos, fils de Jason, qu'il aimait. — b. Les Argonautes choisirent Hercule pour chef; mais celui-ci déclina cet honneur, sachant bien que Junon le destinait à Jason. — c. Hercule fut chef de l'expédition, et les Argonautes l'aidèrent à triompher des Amazones. — d. Hercule fut déposé à terre par les Argonautes , parce qu'il avait brisé le gouvernail, ou parce que son poids menaçait de faire submerger le vaisseau. D'autres tra- ditions disent que le vaisseau s'éloigna pen- dant que le héros était descendu pour cher- cher Hylas. — e. Délaissé par les Argonautes , • Hercule gagna la Colchide par l'intérieur. — Son esclavage fini, et sa maladie ayant cessé, Hercule entreprit une expédition contre Troie avec dix-huit vaisseaux à cinquante rames, ou six vaisseaux seulement, et une armée de hé- ros qui le suivirent volontairement. Après avoir pris terre, il laissa la garde des vaisseaux à Oiclée, et marcha contre la ville. Laomédon, qui avait tenté une attaque contre la flotte, et tué Oiclée, qu'une autre tradition fait mou- rir à Mégalopolis, n'en dut pas moins se retirer dans Troie. Le siège ayant duré quelque temps, Télamon ouvrit une brèche dans le rempart, et s'élança le premier, ce qui lui oc- casionna un différent avec le héros. Voy. Cal- linique. Diodore dit qu'il avait été envoyé en parlementaire aveciphiclus auprès de Lao- médon, et que jetés en prison ces deux hé- ros se frayèrent un chemin hors de la ville à grands coups d'épée. Maître de la ville, Her- cule fit périr à coups de flèche le roi et ses fils, excepté Podarque ( voy. ce nom ), et donna Hésiode en mariage à Télamon. A son retour de cette expédition , il fut assailli par une vio- lente tempête excitée par Junon, et voulut débarquer à Cos, dont les habitants l'assailli- rent à coups de pierre. 11 se vengea en s'em- parant de l'île et en tuant Eurypyle, de la fille duquel il eut Thessalus. Il fut blessé dans le combat; mais Jupiter le guérit. Après avoir ravagé Cos, il alla, sur l'invitation de Mi- nerve, à Phlégra, et y combattit avec les dieux contre les géants. Voy. ce mot. Aidé des Molionides, il dépouilla Augias de ses États. Voy. ■• Augias. Au retour, il institua les jeux olympiques, éleva un autel à Pélops, et douze autels aux douze dieux. Son premier HER exploitât ensuite la prise de Pylos. Dans ce lieu . Périclymènes , Nélée et ses fils , tombè- rent sous ses coups. Il blessa même Pluton , qui était venu au secours des Pyliens. De Py- los il marcha contre Lacédémone, pour se venger du fils d'Hippocoon ( voy. ce nom ) , et s'adjoignit Céphée et ses vingt fils, qui périrent tous en combattant. Ayant tué Hippocoon et ses enfants, Hercule prit la ville, et y ramena Tyndare, à qui il rendit la couronne. Il passa ensuite par Tégée, où il eut Télèphe d'Augé. Voy. ce nom. Puis il se rendit à Calydon, et y demanda en mariage Déjanire, fille d'OEnée, qu'Achélous lui disputa en vain. Voy. Abon- dance, Achelous. Les Calydoniens mar- chèrent ensuite avec lui contre les Thespro- tes; ayant pris Éphyre, dont Phylas ou Phy- leus était roi , il eut Tlépolème de la fille de ce prince , qu'on nomme Astyoché , Astyda- mie, Astygénie, ou Antigone. Thespius reçut de lui l'ordre de garder sept de ses fils, d'en envoyer trois à Thèbes , et les quatre au- tres en Sardaigne. Coupable du meurtre d'Eu- nomus {voy. ce nom), Hercule se soumit à l'exil , et résolut de se retirer à Tra chine , chez Céyx. Ce fut en s'y rendant que Déjanire eut à supporter l'insolence du centaure Nessus (voy. ce nom), qui se vengea du héros par le don du philtre fatal. — Son séjour en Trachine ne le laissa pas oisif; il s'empara du pays des Dryopes, protégea VEgimius, que les Lapithes avaient détrôné , et ayant rendu la couronne à ce prince, tua Laogoras, roi des Dryopes, et tous ses fils, pour les punir d'avoir donne du secours aux Lapithes. A son passage à Itone. il fut provoqué à un combat singulier par Cycnus, fils de Mars et de Pélopie, et donna la mort à son audacieux rival, qui, suivant Stésichore, égorgeait les voyageurs pour élever un temple à Murs avec leurs crâ- nes. Hercule se rendit ensuite à Orménium : Amyntor, qui en était roi, ayant voulu s'oppo- ser à son passage, périt aussi. Diodore rap- porte qu'Amyntor futitué par le héros pour lui avoir refusé sa fille Astydamie. — Sui- vant Diodore et Apollodore, Hercule, revenu à Trachine, et voulant se venger d'Eurytus, rassembla une armée pour marcher contre OEchalie , que les uns placent en Eubée, et d'autres en Thessalie. Les Arcadiens , les Mé- liens de Trachine , et les Locriens Épicnémi- diens, l'assistèrent dans cette expédition; avec leur secours, il tua Eurytus, et ses fils Toxeus , Molion et Pytius , et s'empara de leur ville. Après avoir donné la sépulture à Hip- pasus, fils de Céyx, à Argius et à Mêlas, qui avaient péri en combattant, il mit la ville au pillage, et emmena Iole captive. La tra- dition rapportée par Sophocle diffère beau- coup de celle-ci : Hercule est absent de Tra- chis depuis quinze mois, sans que Déjanire connaisse le lieu de son séjour. Le héros ser- vait alors la reine Omphale, et part directe- ment de la Lydie pour assiéger OEchalie, dont il se rend maître. — AyantabordéaucapCénée HER en Eubée , Hercule y éleva un autel à Jupiter Cénéen. Voulant offrir un sacrifice, il envoya un héraut à Trachine lui chercher une robe de fête. Déjanire , apprenant de Lichas que Iole était captive , et redoutant l'influence de cette jeune fille sur son époux, frotta le vêtement avec le philtre qu'elle avait reçu de Nessus. Hercule s'en étant revêtu offrit son sacrifice ; mais lorsque la robe se fût échauffée, le venin de l'hydre pénétra la chair, et la fit tomber en pourriture. Hercule, alors, ayant saisi Lichas par les pieds, le lança dans la mer; il voulut arracher la tunique qui tenait à son corps, et les chairs se détachèrent avec l'étoffe. II se fit alors porter à Trachine. Déjanire se tua en apprenant ce qui s'était passé. Hercule or- donna à Hyllus d'épouser Iole lorsqu'elle se- rait nubile ; parvenu sur l'OEta, il y fit élever un bûcher, et ordonna d y mettre le feu lors- qu'il y serait monté, obéissant ainsi à Tordre de l'oracle auquel il s'était adressé dans ses souffrances. Personne ne voulait enflammer le bûcher; Pa?as, qui était venu là pour cher- cher ses troupeaux, s'y décida, et reçut les fa- meuses flèches du héros pour récompense. D'autres disent que ce fut Morsimus de Tra- chine qui remplit cette triste fonction. Tan- dis que le bûcher brûlait, le fleuve Dyras sortît de terre pour apporter quelque soula- gement aux souffrances du héros, qui fut en- veloppé d'un nuage, et transporté au ciel au milieu de grands éclats de tonnerre : ce furent Minerve ou Jupiter lui-même qui l'introduisi- rent dans l'Olympe. Ii y reçut l'immortalité, et s'y réconcilia avec Junon , qui lui donna en mariage Hébé, sa fille, dont il eut deux fils, Alexiarès et Anicétos. Une tradition rap- portée par Eustathe, et suivant laquelle Her- cule, soumis à la loi de la mortalité, avant son apothéose, aurait été rappelé à la vie en flairant une caille présentée par lolas, est purement tyrienne, et se rapporte à l'Hercule que Cicéron fait fils de Jupiter et d'Astérie. -— Voici les noms des enfants d'Hercule, il eut de Procris , l'aînée des filles de Thestius , deux fils jumeaux , Antiléon et Hippéus ; de Panope, Threpsippe;deLysé,Eumède; de***, Créon; d'Épilaïs, Astyanax; de Certhé, lobés; d'Eu- rybie, Polylaûs-; de Patro, Archemachus ; de Méline , Laomédon ; de Clytippe , Eurycapys ; d'Eubote, Eurypyle; d'Aglaé, Antiade; de Chryséis, Onésippe; d'Orée, Laomène, de Ly- sidice, Télés; d'Entédide, Ménippide ; d'An- thippe , Hippodroraus ; d'Eurice, Téleutagore : d'Hippoté, Pylus; d'Eubée, Olympus; de Nicé, Nicodromus; d'Argélé, Cléolaûs; d'Exolé , Érythrus; de Xanthis, Homolippus; de Stra- tonice, Atromus; d'Iphys, Céleuslanor; d'An- tis, Laothoès; d'Antiope, Alopius; Astybie . de Calamétis; de Philéis , Tigasis; d'Aischréis, Leuconès; d'Anthée, *** ; d'Eurypyle, Ar- chédicus;deDynaste, Eratus ; d'Asopide, Men- tor ; d'Éone , Araestrius , de Tiphyse , Lyncée ; d'Olympuse, Holocrates; d'Héliconis, Pha- lias ; d'Hésychie , Oistrèbles ; de Terpsicrate , HER 223 Euryops; d'Éleuchie, Bulée; de Nicippe , \n- timachus; de Pyrippe, Patrocle; de Praxi- thée, Néphus; de Lysippc, Érasippus; de *•?, Lycurgue; de Toxicrate , Lycius; de Marsé, Bucolus; d'Eurytèle , Leucippe , d'Hippocratc, Hippozygos : tels furent les enfants qu'il eut des filles de Thestius. Il eut de ses autres femmes, savoir : de Déjanire, fille d'OEnée, Hyllus, Ctésippus, Glénus et Onéitès; d'Om- phale, Agélaûs, de qui Crœsus tirait son ori- gine; de Chalciope, fille d'Eurypyle, Thetta- lus; d'Épicaste, fille d'Augias, Thestalus; de Parthénopé , fille de Stymphaîe , Évérès ; d'Au- gé, fille d'Aléus, Télèphe; d'Astyoché, fille de Phylas, Tlépolème; d'Astydaraie, fille d'Amyntor, Ctésippus; d'Autonoé , fille de Pirée, Palaemon. Quanta Mégare, les mytho- logues ne sont nullement d'accord sur le nom- bre d'enfants qu'elle eut d'Hercule. Quelques» uns lui donnent deux fils, Thérimachus et Déicoon ou Ophitès, auxquels d'autres ajou- tent Créontiadès et Aristodème, mais de ma- nière à former une triade. Ou bien ses enfants sont au nombre de quatre : Thérimachus, Créontiadès , Déicoon , Déion ; Tzetzès ajoute aux deux premiers, Clymène, Glénus, Anti- machus;illes désigne aussi de cette manière : Polydore, Anicétos , Mécistophonos , Patrocle, Toxoclite, Ménébronte, Chersibius. Comme Hercule ne s'appelait encore qu'Alcide, à l'é- poque de leur naissance, ses enfants portaient le nom d'Alcéides, suivant Ménécrate. — Outre ces noms mentionnés par Apollodore, on en rencontre encore d'autres dans les auteurs. Ainsi les personnages suivants sont mis au nom- bre des fils d'Hercule : Afer, Acélus ou Cleo- laiis , fils de Malis , esclave d'Omphale ; Ama- tbus, Azon, Agathyrse, Gélon, Scythus, nés d'Échidna;Bargasus, fils de Bargé; Lamius, Hyllus, fils de Mélite ; Olynthus, Palas, né de Dy na, fille d'Évandre ; Rhopalos, etc. On donne aussi à Hercule une fille nommée Macaria. Tous les fils et descendants du héros sont dé- signés en général par le nom patronymique d'Héraclides. Voy. ce mot. — Les surnoms d'Hercule sont les suivants : Adamastos, l'in- domptable; Adéphagos, le dévorant; Aiolo- morphos, aux formes diverses; Alexicacos, le sauveur; Aleide, le puissant; Amphitryo- nadès, fils d'Amphitryon; Archégétès, l'ar- chégète ; Astrologos , l'astronome ; Boélatès, le bouvier ; Bouphagos, Bouthoinas, le man- geur de bœufs; Bouraïcos, adoré à Bura; Callinicos, le glorieux vainqueur ; Cano- béus, nom de l'Hercule égyptien; Cartero- cheir, vigoureux ; Cerdoos, qui apporte du gain; nom du Plutus tyrien; Céramyntès, sauveur ; Charops , le dieu au regard écla- tant; Cornopion , Cytissoros; Daphnéphoros , le d 'aphnéphore ; Dorsanès , nom de l'Her- cule indien; Édessaios, adoré à Édesse; Éridnnatas, libéral; Erythraios, adoré a Erythrée; Hippodétes, le dompteur de che- vaux; Hoplophylax , qui garde les armes ; ldseos.te Dactyle idéen; Hipoctonos, qui 224 HER détruit les vers, pour avoir détruit les vers qui rongeaient les ceps des Érythréens; Léon- tothymos, au cœur de lion; Macistos, adoré à Maciste; Manticlos, le Manticléen; Mantis, le prophète ; Mécisteus , Melon; Melios , à qui on offre des pommes ou des brebis ; Mélam- pygos, le Mélampyge ;Ménutès, l'indicateur ; Misogynes, le misogyne; Monœcos, le soti- ftfi?'e;Myiagros, le chasseur de mouches ; Og- mios, nom de l'Hercule gaulois ; Olympios, VO /y/npien;Ophiouchos, le Serpentaire, comme constellation; Pamphagos , Polyphagos, le décorant; Palsemon, le lutteur ; Pangénétor, le créateur suprême; Parastatès, l'auxiliaire; Philopotès , le buveur ; Promachos , le défen- seur; Propylaeos , qui se tient devant la porte ; Rhinocoloustès, coupeur de nez; Ster- phopeplos, à la tunique de peau; Soter, sauveur; Thasios, adoré à Thase; Tiryn- thios , le Tirynthien; Thébagénès, Thébaeos , le Thébain; Triespéros, à la triple nuit; Tyrios, le Tyrien. Voy, Melkarth. — Chez les Latins, Hercule porte les surnoms de : Cla- viger, porte-clefs ; Custos , gardien ; Défen- sor, le protecteur; Dexter, propice; Deu- soniensis, sur des monnaies galliques ; Fal- siparens né d 'un père putatif ; Incubo, dieu de la fortune ; Ingeniculus, l'Engonate, cons- tellation ; Laborifer, qui supporte la peine ; Médius Fidius , Sancus Fidius, Semo, nom d'un ancien dieusabin identifié avec Hercule; Musa- getes ou Hercules Musarum, le 3Iusagète;Ne- maîus, le Nêméen ; OEtseus ; l'OEtéen; Oliva- rius, Pacifer, le pacificateur ; Somniaiis, dieu du sommeil; Victor, le vainqueur. — Le peu- plier blanc, l'olivier, Tache, la caille, la mouet- te, lui étaient consacrés, ainsi que les sources chaudes d'Himère et des Thermopyles , que Minerve avait fait sourdre en son honneur. On lui attribuait d'ailleurs la faculté de décou- vrir les sources cachées sous la terre. Un mythe d'Orchoraène le représente comme ayant creusé le canal du Céphise, et ayant lait écouler le Pénée par la vallée de Tempé. Les animaux qu'on luioffrait dans les sacrifices étaient le taureau, le sang'.ier, le bélier. Les Béotiens déposaient des pommes devant ses autels, et les offrandes des Romains consis- taient en bœufs. Comme Sancus-Hercule , on apportait dans ses temples, où il était révéré conjointement avec Cérès, des truies pleines, du pain et de l'hydromel. — Culte d'Her- cule. — 1° En Grèce. Suivant Diodore, Iolas et d'autres amis d Hercule qui se trouvèrent auprès de lui à l'heure de la mort, lui offrirent sur son bûcher le premier sacrifice funèbre. Menœtius, fils d' Actor, suivit leur exemple dans la suite , et institua à Oponte un sacrifice an- nuel en l'honneur du héros , auquel oniramo- lait un taureau, un sanglier et un bélier. La même cérémonie avait lieu à Thèbes. Suivant Pausanias , ce furent les Marathoniens, d'au- tres disent les Athéniens oulesSicyoniens , qui rendirent les premiers au fils d'Alcmène les honneurs di\ ins , et tous les Etats helléniques HER les eurent bientôt imités. En différents lieux, on l'honorait par de doubles sacrifices, comme dieu et comme héros; ses fêtes étaient d'ailleurs solennisées, non-seulement par des cérémonies purement religieuses, mais aussi par des jeux , tels que les Héraclées à Marathon et à Thèbes. A Sicyone , le premier .iour de la fête du héros s'appelait Onomata; lesecond, Héracléia. A Thèbes, la cérémonie com- mençait le soir, et durait toute la nuit; le lendemain on procédait aux jeux , dont le prix était une couronne de myrte. A Lîndus, dans l'île de Rhodes, des exécrations solen- nelles faisaient partie du cérémouial. A Cos, la fête d'Hercule, appelée Antimachia , était présidée par un prêtre revêtu de vêtements de femme; il faut sans doute voir là quelques traits d un culte asiatique ou lydien. Du reste, les Héraclées étaient souvent accompagnées de farces et de plaisanteries; ainsi lHéraclèum d'Athènes réunissait soixante personnes dont la conversation n'était qu'un feu roulant de pointes et de bons mots (Athénée). — Le culte d'Hercule était, après ceux de Jupiter et d'Apollon , le plus répandu dans toute la Grèce, et particulièrement dans la Doride et le Péloponèse. Les principales vHles qui renfermaient des temples consacrés au héros étaient : Argos, Bura , Corinthe , Mégalopolis, Olympie, Sicyone, Sparte, Stymphale, Té- gée, Athènes, Marathon, Métite , Dtomée , Collytos, Acharnes, Héphestie, Thèbes, Thisbé, Tipha, Hyettos, Thespies , Coronée, Mycalesse, Phocis, Alysia , Erythrée, Am- phaxos, Calatia, Métaponte, Philippi , Soles, Olynthe, Épidamnus, Thasos, Rhodei», en Crète, Messène, Acragas, Panorme , Syra- cuse, Tarente, Crotone ; il y en avait dans toutes les autres villes du nom d'Héraclée. — 2 En Italie et dans le reste de l'occident. Suivant Denys d'Halicarnasse , Hercule avait des temples et des autels dans toute l'Italie. Il ne faudrait 'pas croire cependant que le culte du héros, tel qu'il était compris et pratiqué par les peuples italiques , fût entiè- rement conforme au culte grec. II s'était nécessairement altéré, soit par le contact avec les traditions indigènes se rapportant à des héros presque identiques , soit par le mélange des légendes phéniciennes et asia- tiques qui surchargèrent bientôt la biographie du dieu grec. Voy. Acca Laurentia et Sancus. Parmi les traits particuliers du culte d'Hercule à Rome, figure l'usage de lui con- sacrer la dixième partie de ses biens, comme le firent Lucullus, Sylla et Crassus. Cette cou- tume provenait sans doute du culte de l'Her- cule tyrien, auquel on offrait une dîme. C'est aussi à Rome seulement qu'Hercule apparaît comme Musagète. On ne sait pas bien la rai- son de cette dénomination. Quoi qu'il en soit, Marcius Philippus lui éleva, sous Auguste, un temple magnifique , où il était représenté te- nant une lyre. Toutes les parties de la ville possédaient des monuments semblables, où HER Il était adoré sous son nom propre ou sous quel- que dénomination particulière. Ainsi, Hercule vainqueur avait deux temples, l'un situé près de la porte Trigemina , et l'autre sur le forum Boarium. Son fameux autel, ara maxi- ma, fut desservi, dans l'origine, par la fa- mille des Politiens; puis par des esclaves publics , assistes des Pinariens , et enfin par le préteur de la ville. Les serments qu'on faisait sur Yara maxima étaient regardés comme doublement sacrés. La fête d'Hercule se cé- lébrait, à Rome, le 4 juin; celle de Sancus- Hercule et de Cérès, le 21 décembre, et celle d'Hercule et des muses, le dernier jour de juin. On ne devait laisser s'introduire au mi- lieu des cortèges sacrés, ni les femmes, ni les esclaves, ni les chiens. — Le culte d'Her- cule florissait encore en Sicile, à Malte, en Corse, en Sardaigne, à Cadix, et même en Gaule et en Germanie, où des héros indigènes furent identifiés bien à tort avec le dieu- homme fils d'Alcmène. — L'art plastique a fait d'Hercule l'objet de ses créations les plus riches et les plus variées. 11 a presque épuisé ce sujet, et, franchissant les limites que ta tradition lui avait posées , il a laissé à la pos- térité plus de monuments de ce héros que d'aucun autre personnage antique. Le carac- tère général des statues d'Hercule exprime une force mâle et presque surhumaine, qui apparaît également dans l'enfance du fils d'Alcmène et dans sa pleine maturité. Celles qui se trouvent à la galerie de Florence, et qui ont subi des restaurations, le représen- tent tout enfant , étouffant les serpents en- voyés par Junon. Ses membres sont vigou- reux, ses cheveux courts et bouclés, son cou musculeux et court : ses traits expriment la témérité; enfin , tout en lui annonce le héros destiné à soutenir avec honneur les luttes les plus pénibles. On a aussi une statue d'Hercule adolescent, connue sous le nom de l'Hercule Aventin, et reproduite dans le musée Capito- lin. Mais le plus grand nombre des œuvres d'art relatives à Hercule nous le peignent dans la maturité de l'âge et dans le plein développement de ses forces physiques. Il est ordinairement vêtu d'une peau de lion. Ses armes sont la massue et un arc scythe à dou- ble courbure. La tête et les yeux, comparés au reste du corps , sont petits ; les cheveux épais et crépus, le cou épais, court et muscu- leux , la partie inférieure du front saillante : l'expression de la figure est grave et sérieuse. Les épaules, les bras , la poitrine , les cuisses, trahissent une vigueur surhumaine, et dé- cèlent les pénibles travaux du héros. On a de Glycon un Hercule en repos, connu sous le nom d'Hercule Farnese. Il tient derrière son dos les pommes des Hespérides, et s'appuie sur sa n»assue. Cette belle statue est l'œuvre de Glycon , mais l'idée première en appartient à Lysippe. Le célèbre torse du Belvédère re- présente aussi un Hercule en repos ; mais ici ses formes n'expriment pas celte prostra- HER 22:, tion qui suit de pénibles travaux, mais bien une béatitude complète, un repos heureux et calme, partage dm dieux qui habitent l'O- lympe. Les vases offrent fréquemment l'apo- théose d'Hercule; on le voit rajeuni, le front ceint d'une auréole, et, accompagné de Mi- nerve ou de Mercure , s'élever vers les cieux. Il existe encore un grand nombre de monu- ments et de peintures représentant les douze travaux, divers épisodes de sa vie, et des scè- nes comiques avec les Cécropes, les Satyres et d'autres divinités champêtres. hercYi\e ( hercyna ). Déesse de l'em- pirc des ombres, fille de Trophonius. On tire son nom de spxoç , ôpxoç, Orcina. Hercyne, compagne de Proserpine , jouant un jour dans le bois sacré de Trophonius, près de Lébadée en Béotie, laissa échapper une oie, qui s'en- fuit dans un antre, et de dessous la pierre où l'animal s'était réfugié , on vit couler une source d'eau qui donna naissance au fleuve Hercyne. Pausanias raconte qu'on voyait en- core de son temps sur les bords de l'Her- cyne un temple élevé en l'honneur de la fille de Trophonius, et où elle était représen- tée tenant une oie. Une autre statue placée dans l'antre même, à côté de celle de son père, la représentait tenant en main la verge miraculeuse, entourée de serpents, qui est le plus ordinairement l'attribut d'Esculape. Sui- vant Lycophron , Hercyne introduisit à Léba- dée le culte de Cérès, qui prit de là le nom d'Hercyna, et dont la fête à Lèbadée s'appela Hercynia. hercyjVIA. Fête en l'honneur de Cérès, célébrée à Lébadée en Béotie. On sacrifiait conjointement à Cérès Hercyna et à Jupiter Trophonius. hères marte*. Déesse de l'hérédité à Rome. Ceux qui héritaient lui offraient des sacrifices en actions de grâces. hérfsides. 1. Nymphes dont la fonction principale était de préparer le bain de Junon. — 2. Prêtresses de Junon à Argos. herfieuteur. L'une des Valkiries. hériafadour. Père de la guerre. Sur- nom d'Odin. héribée. Femme d'Astrée , mère des astres. hérilus. Roi de Préneste, fils de Féronie. Sa mère lui ayant donné trois âmes, Évandre dut ie mettre à mort trois fois de suite. hermammon. Dieu composite, formé de Mercure et de Jupiter Ammon. h er manu bis. Mercure Anubis. Sa statue le représentait sous la forme d'un homme à tête de chien ou d'épervier. HERMAPHRODITE (HERMAPHRODITOS). Androgyne. Les anciens représentaient ori- ginairement l'Hermaphrodite comme une sorte de Vénus virile. Plus tard, ce fut un être mixte réunissant les deux sexes , mais où la virilité prédominait, comme on le voit parles traditions des poètes, qui ne lui donnent que secondairement la nature molle et délicate de 226 HER HÊR la femme. Personnifié dans Ovide , Herma- phrodite était, suivant ce poète, fils de Mer- cure et de Vénus, et fut élevé parles Naïades du mont Ida. Sa beauté était merveilleuse. A l'âge de quinze ans il quitta l'Ida, et arriva en Carie , dans les environs d'Halicarnasse. Fati- gué de la longue route qu'il avait faite, il s'arrêta près de la fontaine Salmacis , pour se baigner. La Naïade qui y présidait l'aimai et, n'ayant pu le rendre sensible, pria les dieux d'unir tellement leurs corps, que dé- sormais ils n'en fissent plus qu'un qui con- servât les deux sexes. A son tour, il obtint des dieux que tous ceux qui se laveraient dans la fontaine éprouveraient le même sort. Vou. Salmacis. — Il est certain que l'idée de l'hermaphrodisme n'est pas d'origine grecque. Il est plus probable que ce ne fut qu'à une époque postérieure à Homère qu elle fut trans- plantée en Grèce de l'Asie, où elle était le symbole du dualisme des sexes, réduit à une unité mystique. Cependant le caractère pri- mordial de cette conception subit, en se transplantant, de nombreuses modifications, autant dans le culte populaire que dans les doctrines mystiques des Orphiques, et sous le ciseau des artistes. On trouve dans les au- teurs quelques traces d'un culte domestique rendu à Hermaphrodite chez les Grecs; sa sta- tue était sans doute formée de celles de Mer- cure et de Vénus. — L'art plastique des an- ciens s'est plu à représenter les hermaphrodi- tes comme des êtres mixtes en qui se fondent la mollesse de la femme et l'énergie du sexe masculin ; ils font souvent partie des cortèges bachiques. Pline parle d'un hermaphrodite exécuté par Polyclès; il est douteux que dans les monuments parvenus jusqu'à nous, nous possédions encore des copies de ce chef-d'œu- vre. — Voy. Androgynes. hermapollox. Statue composée de Mer- cure et d'Apollon , et réunissant les attributs des deux divinités. HER3IATHÉXÉ. Buste de Minerve, se terminant en Hermès; ou Hermès surmonté d'un buste réunissant les traits caractéristi- ques de Minerve et de Mercure; ou, enfin, Hermès surmonté des bustes de ces deux di- vinités. hermées. Fêtes en l'honneur de Mercure, dans le Péloponèse, en Béotie, en Crète, et ailleurs. hermé racle. Statue composée de Mer- cure et d'Hercule. On mettait communément les Herméracles dans les académies ou lieux d'exercices, parce que Mercure et Hercule, l'adresse et la force , doivent y présider. herméros. Statue composée de Mercure et de l'Amour. hermès. t. Nom grec de Mercure. — 2. Sorte de pilastres surmontés d'une tête de Mercure et qui représentaient ce dieu , mais non pas exclusivement; car, dans l'enfance de l'art plastique, les divinités n'avaient pas encore pour symboles ces magnifiques statues que la Grèce a léguées à l'admiration de la postérité. Les images des puissances supé- rieures à l'homme étaient des pierres de forme conique, cylindrique ou carrée, et quelque- fois des pieux ou des lances. Koy. B.etyles, AbàDIRS, Curitis. Le sentiment de Part s'é- t^nt développé, on commença à dégager, p^ur ainsi dire, l'idée de sa gangue, en surmon- tant de têtes ces greniers symboles. Plus tard on y ajouta des bras et des jambes, mais qui restaient encore collés au tronc. Dédale fut, dit-on, le premier qui sculpta des statues animées, c'e-t a-dire qui donna à ces lour- des effigies le mouvement et la vie. HERHINIUS. Chef troyen tué par Catille. hermiox, lils d'Europs, fonda la ville d'Hermione dans l'Argolide. HER3HOXE (HERMIONÉ). i. Surnom de Cérès et de Proserpine à Syracuse. — 2. La même qu'Harmonie , femme de Cadmus. — 3. Fille de Ménelas et d'Hélène ; épousa Pyr- rhus, auquel son père l'avait fiancée avant l'expédition contre Troie. Homère ne dit rien de plus sur Hermione, mais les poètes pos- térieurs ont brodé la tradition primitive. — a. Avant de partir pour la guerre de Troie, Me- nélas avait promis la main d'Hermione à Ores- te , ce qui ne l'empêcha pas d'offrir sa fille en mariage à Néoptolème , pendant le siège. Jus- tement irrité, Oreste , après le retour de l'ar- mée grecque, pria son rival de se désister de ses prétentions; et, sur son refus, le fit tuer par les Uelphiens. Il lui avait déjà enlevé Hermione, qui, croyant que le fils d'Achille lui préferait Andromaque, avait formé le dessein de tuer cette princesse ainsi que son enfant (Euripide^ — b. Ménélas avait promis, devant Troie, la main d'Hermione à Néopto- lème ; mais celle-ci avait été fiancée à Oreste par Tyndare, pendant l'absence de l'armée grecque. A son retour, le fils d'Achille réclama la jeune fille avec hauteur, et l'enleva. De là un combat, dans lequel il périt de la main d'Oreste ou de celle de Machaereus , à Del- phes (Pindare). — c. Enfin , suivant Virgile , Hermione était au pouvoir de Néoptolème , lorsque Oreste survint, qui , enflammé d'amour et de colère, tua son rival sur l'autel même de sa maison à Phthie. — Hermione n'eut pas d'enfants de Néoptolème; mais Oreste lui donna un fils, Tisamène. Elle avait à Delphes une statue sculptée par Calamis et donnée par les Lacédémoniens. — Un sco- Iiaste de Pindare dit qu'Herraione se maria en troisièmes noces à Diomède, et fut , comme lui, rendue immortelle par les dieux. hermippé. Fille de Bœotus , femme d'Or- chomène ou de Neptune, dont elle eut Mi- nyas. hermithra. Dieu composite, formé de Mercure et de Mithra. HERMOCHARÈs. Jeune Athénien , amou- reux de Ctésylle , fille d'Alcidamas de Ioulis ; ne sachant comment l'obtenir de son père, qui ne voulait accepter qu'un gendre fort ri- I HER che, il usa de ruse pour arriver à ses fins. Cne loi obligeant d'exécuter tout ce qu'on pro- mettait dans le temple de Diane, Hermocha- rès écrivit sur une pomme : « Je jure de de- venir l'épouse d'Hermocharès, » et jeta le fruit aux pieds de Ctésylle, qui s'engagea ainsi par un serment inviolable. Alcidamas lui-même promit de ne pas s'opposer à l'exécutio'i de cette promesse; mais, peu après, il maria sa fllle à un autre. Hermoebarès engagea facilement sa fiancée à quitter un mari qu'elle n'aimait pas; il l'amena à Athènes, où il l'épousa. Mais ce mariage ne fut pas heu- reux : Ctésylle mourut en donnant le Jour à un fils. Lorsqu'on voulut l'ensevelir, une co- lombe s'envola de son cercueil, et son corps disparut. Alors les habitants d'Ioulis fondè- rent un temple en l'honneur de Ténus Cté- sylle , appelée aussi Ctésylle Hécaerge. Com- parez Cydippe. hermode. L'un des Ases, fils d'Odin, et messager des dieux. On le représente tou- jours cuirassé et le casque en tête. hermopaiv. Dieu composite, formé de Mercure et de Pan. hermosiris. Mercure Osiris. hermothime. Natif de Clazomène. Son âme se séparait de temps en temps de son corps, allait voir ce qui se passait en des pays éloignés, et revenait vite ranimer son corps, et annoncer à ses concitoyens ce qu'elle avait vu dans ses voyages. Un jour que la partie immatérielle de son être était occupée à quelque excursion lointaine, sa femme fit voir le corps inerte de son époux à des curieux qui le brûlèrent; de sorte que force fut à Hermotime de chercher une au- tre demeure. 11 avait un temple à Clazomène , dans lequel les femmes n'osaient entrer. hermuLjE. Petits Hermès. Deux figures de Mercure placées dans le cirque. hermus (hermos). t. Dieu-fleuve de Ly- die, fils de l'Océan et de Téthys. — 2. Égyp- tide, époux de la danaïde Cléopàtre. héro. 1. Danaïde , épouse d'Andromachos. — 2. Fille de Priam. — 3. Jeune fille de Sestos, prêtresse de Vénus; fut aimée de Léandre, qui demeurait à Abydos, et venait la voir chaque nuit en traversant l'Hellespont à la nage. II finit par se noyer, et Héro se tua sur son corps. hérophile. Sibylle d'Érythres , fille de Cétophage et d'une nymphe , ou de Théodore, ou d'Apollon Sminthée, dont on la fait aussi femme ou sœur. Contemporaine de la guerre de Troie , elle prédit à Hécube les malheurs qui allaient l'accabler, et finit ses jours dans le temple d'Apollon en Troade , où l'on voyait son tombeau. héros. Dans Homère, ce mot ne désigne pas encore des personnages divins, hono- rés par des sacrifices particuliers. Il s'ap- plique en général à tout individu distingué par des qualités émtnentes, capable de por- ter les armes et de prendre part aux déli- HEPv 227 bérations des assemblées. De plus, bien que l'épithète de héros soit donnée le plus souvent aux princes ou chefs, tels qu'Aga memnon, Alcinous, Laomédon, Laerte, etc., Homère l'emploie aussi pour désigner le jeune homme encore inconnu (Odyss., IV, 3i2);, le vieillard décrépit (Odyss., II, i5), le barde frappé de cécité (Odyss., VIII, &S3), le messager en fonction (Odyss., XVIII, 422). Quantau terme de divin qui accompagne presque toujours la dénomination de héros, c'est une épithète surabondante qui n'indique nullement une naissance divine. — Dans Hésiode, la qua- trième race placée sur la terre par Jupiter est « la race divine des héros, qu'on nomme demi-dieux. » Ces demi-dieux ne sont autres que les vaillants guerriers des temps héroï- ques, déjà divinisés par les poètes , pour leurs rudes combats devant Troie et à Thèbes , leur patrie; la simplicité de leurs mœurs et leur courage. Quand ils eurent succombé, Jupiter leur accorda une condition et un séjour dis- tinct de ceux des hommes. Il les plaça aux extrémités de la terre et loin des immortels , dans les îles des bienheureux , où règne Sa- turne. — Pindare, qui sépare nettement les héros des dieux et des hommes, les place comme point médial entre la race céleste et la race humaine; quelques-uns d'entre eux, comme Hercule, s'élèvent cependant au rang des dieux, et tous sont l'objet d'un culte religieux. — Les traditions relatives à ces héros, étroitement liées à celles qui regar- daient l'origine, les dispersions et le destin des diverses races, devinrent le sujet des poèmes épiques, dont le rhythme s'appela héroïque, et qui formèrent un cycle mythique qui se termine au retour des Héraclides dans le Péloponèse. C'est depuis cette époque, et sans doute par le canal des Doriens , que le culte des héros se répandit dans toute la Grèce. — Dans le sens le plus restreint, les anciens comprenaient sous ce nom de héros les individus nés d'un dieu et d'une mortelle comme Hercule ; ou d'un mortel et d'une déesse , comme Achille. La remarque d'Eus- tathe, que les seconds étaient regardés comme doués d'une vertu moins mâle (Gï]XvT£pac àpsxrj;), n'a aucune valeur. Dans l'acception la plus large, l'épithète de héros s'appliquait à tous les personnages célèbres des temps héroïques, guerriers, bienfaiteurs de l'huma- nité, divinisés par la reconnaissance des âges suivants. Au nombre des derniers se trou- vaient les chefs de races, de migrations, les fondateurs de villes, les protecteurs des cités, des familles, des corporations. Tels étaient les héros éponymes, Hippothoon , Antiochus , Ajax , Léos , Érechthée , Égée , OEnée , Aca- mas, Cécrops, Pandion, qui donnèrent leurs noms aux dix tribus d'Athènes. Tels étaient encore les héros enchoriaux (iTU%(X)ploi , èyyoiÇiioi) Phylacus et Antonoûs de Delphes, ceux de Marathon , etc., dont le culte était tout local, et qui étaient regardés comme det 228 HEPi génies tutélaires , veillant sur leurs protégés , les secourant dans le malheur, et leur en- voyant des songes prophétiques. — Après leur mort, les héros étaient reçus dans l'O- lympe , comme Hercule , Pollux , Quirinu* ; ou dans les îles heureuses , comme Rhadamanthe etEaque ; ou dans l'ile Leucé, ainsi qu'Achille. On croyait encore qu'invisibles aux mortels , ils avaient pour demeure les régions supérieu- res de l'atmosphère, brillant au milieu des as- tres dans la voie lactée ; ou bien que, comme les génies des lieux , ils habitaient les bois, les autels, les chapelles, etc., qui leur étaient consacrés. — Ce n'est que postérieurement à l'époque homérique qu'on voit célébrer des sacrifices en l'honneur des héros. Ceux-ci n'é- tant regardés que comme des hommes divini- sés, on ne leur offrait, à proprement parler, qu'une offrande funèbre (évàyKjfxa), con- sistant en libations de miel, de vin . d'eau et d'huile, ou de lait. On déposait aussi devant leurs autels les prémices des récoltes et du bétail. Quand on leur sacrifiait des animaux ( toujours noirs) , il fallait que la victime re- çût le coup mortel la tète tournée vers la terre , et l'on brûlait la chair au lieu de l'em- ployer pour un festin sacré. La cérémonie avait toujours lieu le soir. On ne pouvait employer pour les sacrifices héroïques les fitû]iol ou autels des dieux; il fallait se ser- vir des ècryjipat , tertres peu élevés , dans la construction desquels il n'entrait pas de pierres. Ces eo^àpou servaient quelquefois pour les dieux. Quant aux sanctuaires des héros, c'étaient des chapelles mortuaires ou herôons, situés au milieu des bois sacrés. — On donnait le nom d'Héroïnes (rjpcatoî: , Yjpwtvai) aux femmes des âges héroïques. — Il est bon de remarquer que depuis le siècle d'Auguste, le motr ( pa>;, qui se rencontre fré- quemment dans les inscriptions, n'a plus d'au- tre signification que celle de [xaxapiTY)?, défunt, trépassé. hersé, r. Femme de Danaûs , mère d'Hip- podicé et d'Adiante, — 2. Fille de Cécrops et d'Agraulos; fut aimée de Mercure, dont elle eut Céphale. Voy. AgFaulos. Elle avait un tem- ple à Athènes, où on lui rendait les honneurs héroïques. hersilie (hersilia). Femme de Romu- lus ; appartient évidemment à la mythologie plus qu'à l'histoire. Elle eut deux enfants, Aolle et Prima. A la mort de son époux, Iris l'emmena dans un bois sacré du Quirinal , d'où elle fut enlevée aux cieux. — On l'ado- rait dans le temple de Quirinus, sous le nom d'Horta. hertha, qu'on écrit aussi jErthas ou hertha. Nom d'une déesse qui était ado- rée comme créatrice et mère par les .Es- tiens, les Longobards, les Angles, et beaucoup d'autres tribus germaniques. On la regarde comme identique avec la déesse Scandinave lord. Au rapport de Tacite, c'était dans un bois sacré d'une île de l'Océan , l'île de Ru- HES gen, suivant quelques modernes, que se trouvait le ebar de Hertha , qui , à certaines époques de l'année, parcourait le pays soumis à sa loi. Pendant cette procession solennelle, toutes les guerres cessaient. La cérémonie achevée, le char avec le tapis sacré qui le couvrait afin de voiler Hertha à tous les re- gards, était plongé dans le lac du bois sacré pour y être lavé par des esclaves , que les prê- tres faisaient ensuite disparaître. hésioxe 1. Fille de Danaûs; fut aimée de Jupiter, dont elle eut Orchomène. — 2. Fille de Laomédon , sœur de Priam. Ex- posée aux attaques du monstre marin que Neptune avait envoyé ravager la Troade (voy. Hercule, Laomédon 1 , elle fut dé- livrée par Hercule, qui la laissa auprès de son père , préférant la redemander plus tard. Le roi parjure ayant refusé de la rendre à Télamon, envoyé du héros, Hercule reparut bientôt, assiégea Troie, tua Laomédon, et donna Hésione en mariage à Télamon. Cet enlèvement fut invoqué plus tard par les Dardanus, pour justifier le rapt de Paris. Suivant d'autres, Hésione, enceinte de Téla- mon, s'enfuit à Milet auprès du roi Arion, qui lit élever, comme son propre fils, l'enfant qu'elle mit au inonde. Il reçut le nom de Trombelos. On appelle aussi Hésione Théa- néira (Lycophron). — 3. Épouse de Nauplius, mère de Palamède, d'OEax et de Nausimc- don. hespéré. L'une des Hespérides, selon Apollonius. hespérides. Occidentales. Nymphes, filles de la Nuit et de l'Érèbe , ou de Phorcys et deCéto, ou d'Atlas et d'Hespéris, ou de Jupiter et de Thémis, ou d'Hespérus. Rien de plus confus que les fables qui les concer- nent. Quelques auteurs , les identifiant avec les Atlantides, les mettent au nombre de sept : Maïa, Electre et Taygète , qui furent aimées de Jupiter ; Halcyone et Céléno, aman- tes de Neptune ; Stérope ouAstérope, aimée de Mars, qui en eut OEnomaùs; et enfin Mérope. Apollodore en compte quatre : Églé, Érythee , Hestia, Aréthuse, qu'Apolfonius réduit à troi*, Hespéré, Érythéis, et Églé. Suivant d'autres , cette triade est composée d'Églé , d'Aréthuse etd Hespéruse. — Quoi qu'il en soit, les Hespé- rides étaient douées d'une voix mélodieuse; d'où leurs surnoms de Ligyphonoas, à la voix éclatante; de Hymnodous, et de Epkimeron aeidousaSy cantatrices. Elles avaient pour mission de garder les fameuses pommes d'or qui devinrent la proie d'Hercule; le dragon Ladon les aidait dans eette fonction. Lorsque le héros eut enlevé les fruits merveilleux, les Hespérides, au désespoir, furent changées en arbre (Apollonius). Suivant d'autres, elles re- prirent leur ancien ministère , Minerve leur ayant rendu les pommes d'or, qui lui avaient été consacrées par Eurysthée. On dit encore qu'Hercule ayant laissé ces fruits dans le vaisseau des Argonautes, ceu.\-ci, tourinen- HEU tés par la soif, les rendirent aux Hespéridcs , qui leur indiquèrent une source en échange de leur restitution. — Les plus anciennes tra- ditions placent le séjour des Hespéridcs aux limites occidentales de la terre, au delà de l'Océan. Plus tard, lorsqu'on s'efforça de dé- terminer la position des lieux mythologiques, on fixa la demeure des filles dHespérus dans diverses contrées de la Libye, dans la Cyré- naïque ou dans la Mauritanie, ou encore dans les îles de l'océan Atlantique, sur la côte ouest de l'Afrique. — Quant aux pommes des Hespérides, consacrées à Vénus, au soleil, à Junon, ou à Bacchus, on y a vu tantôt des citrons, aurea mala , tantôt des brebis ((xrjXa) , et les évhéméristes disaient alors que les Hespérides étalent une peuplade d'Oc- cident, qui avait de grands troupeaux, hespérie (hespéria). Nymphe, fille de Cébren, et amante dVEsacos. hespéris. Fille d'Hespérus, femme d'At- las, et mère des sept Hespérides. HESl'ÉRUS (HESPÉROS). NOCtUYIie , té- ncbrcux. i. Surnom de Pluton. — 2. Nom de l'étoile du berger. Voij. Phosi>horus. hespérlse. L'une des Hespérides. hestia; en Ionien H1ST1É. Nom grec de Vcsta. iiÉsus. Dieu des combats chez les Gaulois. On lui sacrifiait des victimes humaines. Après la conquête romaine , son culte fut joint à ceux de Jupiter et de Vulcain. hésychia. Déesse allégorique du repos. On la fait fille de la Justice. Ses surnoms sont les suivants : Philopolis , protectrice ; Philophron, bienveillante; Megistopolis, qui fait prospérer la ville; 3Ic'galenor. qui ins- pire la vaillance. hésychie ( hésychéia j. Thespiade, qu'Hercule rendit mère d'Oïstrèbles. hésychiodes. Prêtresses des Furies. hétaïre ( heïjERa ). 1. Surnom de Venus à Athènes et à Éphèse. — 2. hé t.ereios . Surnom de Jupiter présidant aux liaisons de L'amitié. Jason lui offrit un sacrifice , lors du départ des Argonautes. 11ÉTAIRIDIES. Fêtes célébrées à Magnésie en l'honneur de Jupiter Hétaire. heures (Horcc , en latin; en grec, tbpat). Déesses d'origine hellénique Les attributs de ces divinités ayant beaucoup varié dans les pha- ses successives du polythéisme , il est impor- tant de distinguer les différents âges des tradi- tions. Dans Homère, qui n'en détermine pas le nombre et ne leur donne pas de noms parti- culiers , les Heures sont surtout déesses de la température; elles ouvrent et ferment les portes du ciel, pour rassembler ou faire sortir les nuages qui versent une pluie bienfaisante sur la terre. Mais le temps ou la température dépendant des saisons, les Heures étaient aussi regardées comme présidant à l'ordre invariablement successif de la nature , aux saisons et à leurs mutations continuelles. Plus tard, les arlistcs les ont confondues avec les HEU 229 saisons personnifiées, qui sont formellement distinctes des Heures dans Ovide, et que les monuments représentent sous la forme de gé- nies mâles ou femelles. Du reste, Jupiter étant le maître souverain des deux mondes, les Heures n'ont qu'une puissance subordon- née à la sienne, et le servent ainsi que Ju- non. — Les poètes grecs et romains posté- rieurs à Homère ont conservé les mêmes tra- ditions , plus altérées dans les mythologues, sur la nature et les attributs des Heures. Sui- vant eux , elles président aux changements des saisons, et, en leur qualité de déesses de la température , à la floraison et à la matu- rité. Sous ce dernier aspect, on distinguait surtout l'Heure du printemps et celle de l'au- tomne, qui étaient adorées à Athènes sous le nom de Thallo ( croissance ), et de Carpo (fruc tification), et dont on fit plus tard les minis- tres du dieu du soleil. On les invoquait pour qu'elles humectassent le sol de pluies bien- faisantes et qu'elles fissent mûrir les fruits. — En général, les anciens représentaient les Heures sous les formes les plus séduisantes. Douées d'une jeunesse éternelle, d'une beauté ravissante, leur chevelure exhalant de suaves parfums, elles forment des chœurs et des danses avec les Grâces, Hébé, Harmonie et Vénus, pendant que les Muses font en- tendre des chants harmonieux. C'est cette chaîne des Heures qui mesure le temps aux mortels. Les aimables déesses se plaisent aussi à parer d'ornements gracieux tout ce qu'ai- ment les dieux et les mortels. Vénus, née de l'écume de la mer, arriva dans l'Olympe cou- ronnée de fleurs par leurs mains, qui s'occu- pèrent de rehausser la beauté de Pandore par les mêmes ornements naturels. — Veillant sur la floraison et la croissance, les Heures étaient regardées, par une analogie assez naturelle, comme protectrices de la jeu- nesse. On les voit donner les premiers soins à Junon, à Aristee, à Bacchus, à Mercure, encore enfants ; et Thallo était au nombre des divinités que les Éphèbes invoquaient dans le temple d'Agraulos. — Jusqu'ici nous avons vu les Heures douées d'attributions purement physiques; il est temps de parler de l'élément moral qui s'introduisit de bonne heure dans l'essence même de leur être, au point de n'en pouvoir plus être séparé plus tard. Cette transition d'une nature à l'autre se trouve déjà dans Hésiode, suivant lequel les Heures mûrissent les actions des mortels. Leur in- fluence sur La vie humaine ne diffère pas de celle qu'elles exercent sur leur nature. De même qu'elles président au changement inva- riable des saisons, à l'heureuse température, à la floraison, de même aussi elles président à la marche régulière des lois (eOvojJitav) , à la justice et aux bonnes mœurs (&xt]v), à la paix (£ipY)VY)v) . Ces Heures sont lilles de Jupiter et de Thémis, ou d'Eunomie ; elles sont au nombre de trois : Eunomie, Dicé, Irène. Les anciens ne les ont cependant ja- 20 230 HIC mais distinguées des heures physiques. Dans les hymnes orphiques , désignées par les noms que nous venons de citer, elles portent des surnoms tous tirés de leur nature physi- que. — Les anciens n'étaient pas d'accord sur le nombre des Heures, comme on a pu le voir; il paraît que dans l'origine elles formaient une dyadc ( Pausanias ). Plus tard, on en adopta trois , pour les harmoniser avec les Par- ques et les Grâces, et enfin elles se grou- pèrent en Tétrade, d'après les saisons de l'année. La première, celle qui répond au printemps, et que les Athéniens désignaient sous le nom de Thallo, a en quelques points le caractère d'une déesse souterraine; elle ac- compagne Proserpine dans sa descente an- nuelle aux enfers (Orphiques), et, sur un mo- nument, on la voit marcher à la suite d'Her- cule, qui vient d'arracher Alceste à l'empire des ombres. La classification d'Hygin, qui a grossièrement confondu les anciens noms des Heures avec les surnoms qui leur furent at- tribués plus tard et avec les dénominations toutes matérielles données à certaines heures de la journée par les anciens, présente deux listes différentes : dans la première, les Heures, au nombre de dix, sont :Titanis, Auxo, Eu- nomie , Pherusa, Carpo, Dicé, Euporia , Irène , Orthosia, Thallo. La secondeen contient onze : Augé, l'aube; Anatolé , le lever du soleil; Musia, l'heure de l'étude ; Gymnasia, l'heure du gymnase; Nymphae, l'heure du bain; Mesembria, le milieu du jour; Spondé, l'heure des libations ; Èleté, l'heure de la prière ; Acté . Cypris , l'heure du repas et des plaisirs ; Dysis , le coucher du soleil. — Les surnoms des Heures sont les suivants : Bardistai macaron, les plus lentes des déesses immortelles ; Malakaipodes , à la marche lé- gère; Polyanthemoi, Eiarinai, Leimoniades, déesses florissantes du printemps ; Callico- raoi, à la belle chevelure; Chrysampyces, aux diadèmes d'or; Hedyprosopoi, aux doux visages ; iEithalées , toujours florissantes. — Ces déesses avaient des temples à Athènes, en commun avec Bacchus Orthos ; à Argos, a Corinthe, à Olympie. L'art les a représen- tées sous la forme de jeunes filles char- mantes, et leur a donné pour attributs les produits des différentes saisons. heurippa. Qui trouve les chevaux. Sur- nom de Diane , à laquelle Ulysse bâtit un temple à Phénée, lorsqu'il eut retrouvé ses chevaux. On y invoquait Diane Heurippa conjointement avec Neptune Hippios. hhonsou. Dieu égyptien, premier-né d'Amoun-Ra, suivant les légendes hiérogly- phiques. Un bas-relief découvert à Thèbes le représente porté dans les bras de Hathor et recevant les hommages de Thoutmosis. Amoun et Neith sont auprès de lui. HicÉTAOïv. i. Fils de Laomédon, et père de Mélanippe. — 2. Chef troyen, compagnon d'É- née. hicm^eos. Qui envoie la pluie. Surnom HIÉ de Jupiter. Comparez Hyetios et Plù» vius. hiéra. 1. Épouse de Télèphe, mère de Tarchon et de Tyrrhénus. Elle jouissait d'une grande réputation de beauté, et n'était pas moins célèbre par sa valeur guerrière. Nirée la tua comme elle conduisait au combat un corps de femmes mysiennes. — 2. Mère de Pandare et de Bitias. — 3. Une des îles Lipari, ou l'on plaçait les forges de Vulcain. HiÉRACOBOSCOi. Prêtres d'Egypte, char- gés de nourrir les éperviers consacrés à Apol- lon ou au Soleil. hiérax 1. Personnage qui avertit Argus du dessein qu'avait Mercure de lui enlever lo. — 2. Mariandynien célèbre par sa piété ; fut comblé des dons de Cérès, à laquelle il avait élevé un temple ; mais , ayant secouru les Troyens, dont Neptune avait frappé le terri- toire de stérilité, il fut changé en épervier. hiérée (hiéréia). i. Amante de Mer- cure, qui la rendit mère d'un géant. hiÉrocéryce. Chef des hérauts sacrés dans les mystères de Cérès ; représentait Mercure. 111ÉROCORACES. Ministres de Mithra, ainsi nommés parce qu'ils portaient des vête- ments dont la couleur avait quelque rapport à celle des corbeaux. HIÉRODULES ( HIEROUDOULOI, ^SDITUI) Esclaves employés comme serviteurs des pi è- tres, et comme concierges et gardiens des temples. Lorsqu'ils passaient à la condition d'affranchis, ils adoptaient un nom générale- ment emprunté à celui de la divinité qu'ils avaient servie, comme Martialis , Apollo- nius ou Venereus. Il y avait aussi des fem- mes hiérodules ou courtisanes sacrées, ana- logues aux dévédassis indiennes , et qui se livraient aux gens riches. L'argent qui prove- nait de ce commerce était réservé pour le service du temple. hiéroglyphes. Signes ou caractères dont les anciens Égyptiens se servaient pour ex- primer leurs pensées, et qui se trouvent en grand nombre sur les monuments qui nous restent de ces peuples. hiérogrammates. Prêtres égyptiens qui présidaient à l'explication des mystères de la religion. Ils devaient leur nom à leur fonc- tion de scribe. hiéromantie. Divination par la voie des sacrifices. Elle s'établissait, et sur les conjec- tures tirées d'abord de l'extérieur de la vic- time et de ses divers mouvements , et sur l'ob- servation intérieure, qui comprenait l'inspec- tion des entrailles et des divers objets em- ployés dans la cérémonie. On regardait comme un présage fatal lorsque la victime résistait à ceux qui l'entraînaient à l'autel ou qu'elle expirait dans une longue et terrible agonie. Au contraire, les auspices étaient favorables si la victime marchait d'elle-même à l'autel et recevait la mort avec résignation. On tirait d'importantes prédictions de la position que HIM prenait la queue posée sur le brasier : se re- courbait-elle , le présage était fâcheux; s'é- tendait-elie horizontalement, c'était un pro- nostic de chute; enfin s'élevait-elle en droite ligne, elle annonçait une victoire. On procé- dait ensuite à l'examen des entrailles ; si elles étaient saines, bien placées, d'une belle eou- leur, et d'une juste proportion, elles n'annon- çaient que des choses heureuses. Dans le cas contraire, et surtout si elles palpitaient, on devait s'attendre à toutes sortes d'événements fâcheux. La partie principale â observer était le foie. Foy. HÉrATOscoPiE. Après le foie, on procédait à l'examen du cœur. Petit et maigre, il était d'un triste présage ; l'absence totale du cœur annonçait un événement des plus terribles. Après le cœur venait le fiel, la rate, les poumons et les membranes dans lesquelles les entrailles étaient enveloppées. La rencon- tre de deux fiels ou d'un fiel volumineux an- nonçait des combats sanglants, mais dont l'issue serait favorable. Des poumons fendus avertissaient de suspendre toute entreprise commencée; s'ils étaient sains et intacts, on pouvait s'abandonner à la fortune. hiéromnÉmé. Femme d'Assaracus, qui la rendit mère de Capys. hiérophante. Révélateur des choses sa- crées. Pontife souverain chez les Grecs. 11 avait la mission d'enseigner les sciences théo- logiques , de préparer ceux qui se destinaient . à l'initiation, et de leur révéler les mystères. Le titre d'Hiérophante était plus particuliè- rement affecté aux prêtres d'Éleusis (voy. Éleusinies), qu'on choisissait dans la fa- mille des Eumolpides, et qui, nommés à vie, devaient garder un éternel célibat. Dans d'au- tres lieux, l'hierophantat n'était que tempo- raire, et celui qui l'exerçait avait la permis- sion de se marier. Chargés d'excommunier les impies, les hiérophantes gravaient leurs for- mules d'imprécation sur des colonnes de pierre; ce fut ainsi qu'ils dévouèrent Alcibiade aux dieux infernaux. hiérophantides; en latin hierophan- THi/E. Prêtresses consacrées au culte de Cé- rès, et subordonnées à l'hiérophante. hiérophores. Ministres subalternes qui portaient les statues des dieux dans les céré- monies religieuses. higolaïo. Dieu qui, suivant la croyance des insulaires de l'archipel des Amis, reçoit dans le Boulouttou ou paradis les hommes vertueux et les guerriers. hilaïre (hilaéïra). s. Fille de Leucippe, sœur de Phœbé et prêtresse de Diane. Eile fut enlevée par les Dioscures, ainsi que Phébé, et devint l'épouse de Castor, qui la rendit mère d'Anogon. Son nom s'écrit aussi Élaïra. — 2. Surnom de la Lune. hilaOjV. Héros, fils de Neptune. hillda. Fille de Heugner, roi d'Héligo- land , élevée après sa mort au rang de Val- kirie. hïmapaadolra. L'un des quatre éléphants HIP 231 piliers du monde, "et celui qui occupe l'angle septentrional. Les noms des trois autres sont : Viroupakcha, Mahapadiua, Saoum.maça. himéra. La grande déesse d'Himère en Sicile. himéros. r. Le désir. Divinité allégori- que, dont Hésiode parle le premier, et qui marche avec Eros à la suite de Vénus. Un groupe de Scopas , placé dans le temple de Vénus à Mégare , représentait la triade des dieux Éros, Pothos et Himéros. — 2 Fils d'un des premiers héros de Sparte, époux de Cléo- dice, et père d'Asopus. Selon quelques auteurs, Himéros, ayant commis à son insu un inceste avec sa sœur Ciéodice, se jeta de désespoir ( ans le Marathon, que Ion nomma alors THi- méros, et qui plus tard reçut le nom d'Euro - tas. ni va. Déesse adorée par les anciens habi- tants de l'archipel de Taïti. Elle s'unit , suivant la volonté de Taaroa , à Tiunaa-ïlaataï , le premier homme, dont elle eut Taï, et une fille Hina-Ereere-Monoï, de laquelle naquit Taata. Hina s'unit encore à celui-ci, et mit au monde' Ourai et Fana , les véritables fondateurs de la race humaine. hiagoh. Nom de la première femme , selon les Hottentots. HiOL A.v. Bleu foncé ou noir. Épithète de l'être irrévélé, primordial, Brahin. hipérios. Un des fils de Mars. hipkiïvols. Centaure tué par Thésée aux noces de Pirithoûs. hippa. Nymphe phrygienne, nourrice de Bacchus. Elle ne figure que dans les poésies orphiques. hippalidas. L'écuyer. Surnom dé Castor. H1PPALCIMOS ou hipp vuuos. Fils dl- tone, père de Péneléos. HIPPALCMOS. Fds de Pélops et d'Hippo- damie, frère d'Atrée et de Thyeste. hippasls (hippasos). i. Fils de Ccyx, roi de Trachine; accompagna Hercule dans son expédition contre Eurytus, et périt en combat- tant. — 2. Père de l'Argonaute Actor. — 3. Fils de Leucippe ; fut tue par sa mère en de- lire. — 4. L'un des chasseurs du sanglier de Calydon. — 5. Centaure tué par Thésée aux noces de Pirithoûs. — 6. Fils de Priam. hippée hippéia). Fille d'Anthippus, femme d Élalus, et mère de l'Olyphème. BiPPEUS. Fils d'Hercule et de la thespiade Procris. hippie (hippia ). Équestre. 1. Surnom de Junon à Olympie ; — 2. de la Fortune ; — 3. de Vénus: — 4. de Minerve. nippios. Équestre, 1. Surnom de Mars; — 2. de Neptune. hippo. 1. Fille de l'Océan et de Téthys. — 2. La même qu'Épona. hippocampe. Cheval marin à queue de poisson. Dès la plus haute antiquité , le cheval fut le symbole du dieu de la mer, qu'Homère représente attelant cet animal a son char pour voler sur les flots. Plus tard, cette tradi- 232 HIP tion s'altéra chez les poëtes et les artistes ; ils donnèrent des ailes au coursier de Neptune, et postérieurement encore, une queue de pois- son, et un corps verdàtre et couvert d'écaillés. L'Hippocampe n'était pas d'ailleurs l'attri- but du seul dieu des mers; on le voit aussi attelé au char de Protée, et traînant les Né- réides. nippocEXTAURES. foy. Centaures. hippocoow t. Fils aîné mais naturel d'OE- balus et de Bâtée, frère de Tyndare, d'Icare et d'Aréné. A la mort de son père , il s'empara du trône au préjudice de Tyndare; celui-ci implora le secours d'Hercule, qui fit périr Hip- pocoon et ses fils. Les auteurs ne sont pas d'accord sur les noms et le nombre de ceux- ci. Apollodore en nomme douze, Doryclée, Scaeus, Enarsphorus (Énaréphorus) , Eutychès, Bucolus, Lycon, Tebrus, Hippothoiis, Eurytus, Hippocorystès , Alcimus et Alcon. Diodore n'en mentionne que dix, et Pausanias six seu- lement : Dorcée, Enaraphorus, Euraèdes, Sebrus, Alcimus, et Alcon. Ce dernier auteur ajoute qu'on voyait à Sparte leur héroura. Suivant Ovide , les fils d'Hippocoon prirent part à la chasse du sanglier de Calydon. — ?.. L'un des chasseurs calydoniens, fils d'A- mycus. — 3. Père de Nélée. — 4. Prince thrace, parent de Rhésus. Il fut éveillé par Apollon, lorsque Ulysse vint attaquer le camp des Thra- ces. — 5. Fils d'Hyrtacus ; fut un habile ar- cher, et suivit Énée en Italie. hippocorystès. 1. Fils d'Hippocoon ; fut tué par Hercule. — 2. Fils d'/Egyptus , époux de la danaïde Hypérippé. HiPPOCRATÉ. Thespiade, qu'Hercule rendit mère d'Hippozygos. hippocr aties. Fêtes arcadiennes en l'hon- neur de Neptune. hippocrèxe. 1. Fontaine consacrée aux Muses sur le mont Hélicon en Béotie. — a. Près de cette source, Bellérophon se saisit de Pégase, qui était venu s'y désaltérer; de là le nom de Ï7T7TOU xprp'Y) , fontaine du cheval (Strabon). — b. Cette fontaine dut son origine a Pégase, qui la fit jaillir d'un coup de pied, au moment où il prenait son essor vers les régions du ciel (Pausanias). — c. Elle naquit lors de la lutte musicale des Muses et des Piérides; i'Hélicon grandissait toujours, en écoutant les accents mélodieux des vierges. Pégase fut alors envoyé par Neptune, et d'un coup de pied comprima l'essor de la monta- gne, des flancs de laquelle sortit l'Hippocrène. Les pieds délicats des Muses s'agitent en ca- dence autour de cette fontaine, et la fraîcheur de leur teint se ranime dans ses flots azurés ( Hésiode ). Les poëtes, qui lui attribuaient une poétique influence, la désignent souvent par les surnoms de xpyjvr) éXlXtovri et de fons caballinus. — 2. Source située près de Trézène. Ce fut également Pégase qui la fit apparaître en frappant la terre du sabot. 111 ppod amas. Fils d'Achelous et de Péri- médé , ou bien père de Périmélé , amante d'A- HIP chélous. — 2. Fils de Priam, tué par Ulysse. HIPPODAMIE (hjppodaméiai. 1. Danaïde, épouse d'Ister ou de Diocorystès. — 2. Fille d'Atrax, épouse de Pirilhous, prince des La- pithes. Ses noces donnèrent lieu au célèbre combat des Centaures et des Lapithes. — 3. Fille d'OEnomaus, roi de Pise en Élide. Un oracle ayant prédit à OEnomaiis qu'il mourrait si sa fille s'unissait à quelque pré- tendant par les liens du mariage, il imposa aux nombreux amants qui la convoitaient une terrible condition. Ils devaient le vaincre dans une course en char, et tout préten- dant vaincu était immolé (Diodore). Une autre tradition dit qu'OEnomaiis aimait sa fille d'un amour incestueux , et ne voulait pas la livrer à d'autres. Pindare porte à treize le nombre de ceux qui succombèrent dans cette lutte. Pausanias en compte dix-sept, dont voici les noms : Marmax.. Euryale, Eurymaque, Cro- talos, Acrias, Capetos, Lycurgue, Lasius, Chalcodon , Tricolonus , Aristomaque , Prias , Pélagon, folios , Cronios, Érythre, Eionée. Les treize dontparle Pindare sontles suivants : Mermnus, Hippothoiis, Pélops l'Opuntien, Acarnan, Eurymaque , Euryloque , Automé- don , Lasius , Chalcon , Tricoronus , Alcathoiis , Aristomaque, Crocalos. Un même tombeau leur était commun. Enfin Pélops se présenta et remporta la victoire. Voy. OEnoma'us et Pélops. Il obtint Hippodamie et la couronne. La fille d'OEnomaus eut de son époux , Atrée, Thyeste, Dias, Cynosure, Corynthios, Hip- palraos, qu'on nomme aussi Hippalcmos ou Hippalcimos; Hippasus , Cléon , Argéios. Al- cathoiis, Elios, Pitthee , Trœzen, et deux filles, Nicippe et Lysidice. D'autres disent qu'elle n'eut quesixfiïs, dont les noms varient du reste beaucoup, et parmi lesquels figurent Plisthè- nes et Chrysippe, qu'on fait naître aussi d une autre mère. Plutarque dit qu'Hippodamie eut un grand nombre de filles. — Fuyant la co- lère de son époux, irrité de la part qu'elle avait prise au meurtre de Chrysippe , la fille d'OEnomaus se réfugia à Midée dans l'Argo- lide, d'où Pélops rapporta ses os, d'après l'ordre de l'oracle. Elle avait dans le bois d'Altis un sanctuaire , t7i7rocà{J.tov , où les femmes seules pouvaient entrer lui offrir des sacrifices. Une statue d'airain lui avait été élevée à Olympie. — 4. Fille aînée d'Anchise, femme d' Alcathoiis. — 5. Fille de Brysès, femme de Minés, qui régnait à Lyrnesse, et qui périt de la main d'Achille. Sa femme devint l'esclave du héros, puis sa maîtresse favorite. Enlevée par Agamemnon , elle fut la cause in- directe des malheurs qu'essuyèrent les Grecs, privés de l'assistance d'Achille, et fut rendue plus tard à son maître. On la nomme aussi Briséis. — G. Femme d'Amyntor, et mère de Phœnix. hippodamos. Dompteur de chevaux. Surnom de Castor. hippodétès. Qui lie les chevaux. Sur- nom d'Hercule, en mémoire de ce qu'il avait HIP lié les chevaux des Orchoraéniens pour les empêcher de combattre. hippodicé. Danaïde, épouse d'Idas. hippodromos. Fils d'Hercule et de la Ihespiade Antiope ou Anthippé. hippogriffe. Animal fabuleux, qui appar- tient spécialement à la mythologie du moyen âge, et que les Grecs ne connaissaient pas malgré la structure hellénique de son nom. Il était à la fois moitié cheval et moitié grif- fon , et avait le pouvoir de fendre les airs avec une grande rapidité. C'est le Bojardo qui , le premier, a popularisé cette étrange création. hippolaitis. Surnom de Minerve, adorée à llippole en Laconie. HIPPOLOCHUS (HIPPOLOCHOS). t. Fils de Bellérophon etde Philinoé, ou d'Anticlée, ou de Cassandre, prince des Lyciens. Il fut père de Glaucus. — 2. Fils d'Antimaque ; fut[tué par Agamemnon. iiippolyte (hippolytos). 1. Géant tue par Mercure. — 2. Égyptide, époux de Rhodé. — 3. Fils de Thésée et d'Antiope, ou d'Hippolyte. Pindare le nomme Démophon; dans quelques auteurs, ce dernier, très-dis- tinct d'Hippolyte, est dit fils de Phèdre. Foy. DÉmofhon. Élevé à Trézène sous les yeux de Pitthée, son aïeul, ce jeune prince, d'un caractère farouche , n'aimait que la chasse et les amusements guerriers. Phèdre conçut pour lui une vive passion, et, ne pouvant s'en faire aimer, se donna la mort, après avoir écrit une lettre adressée à Thésée, dans la- quelle elle accusait Hippolyte d'avoir attenté à son honneur. D'autres disent qu'elle ne se tua qu'après la catastrophe. Le père, irrité, supplia Neptune de le venger, et bannit son fils de sa présence. A peine le char du malheu- reux prince était-il sorti de Trézène , qu'un monstre affreux , suscité par le dieu des mers, effarouche les chevaux : Hippolyte est ren- versé de son char, et périt victime de la ca- lomnie de sa belle-mère. Les Trézéniens, ar- guant de faux cette dernière tradition, pré- tendaient qu'Hippolyte n'avait souffert qu'une mort apparente, et que, transporté au ciel, il y formait la constellation du Cocher. Trézène montrait cependant son tombeau près de ce- lui de Phèdre, et Dioraède lui fit élever un temple où les jeunes filles venaient appendre une partie de leur chevelure la veille de leurs noces. Rappelé à la vie par Esculape, disent de nombreuses traditions, Hippolyte fut placé , sous le nom de Virbius , auprès d'Égé- rie, dans la forêt d'Aricie, où les chevaux ne pouvaient entrer. Voy. Virbius. — 4. Père de Déiphobe, roi d'Amyclée. — 5. Fils de Rhopalus, roi de Sicyone. hippolyte ^hippolyte). 1. a. Reine des Amazones, fille de Mars et d'Otrera , et sœur d'Antiope et de Mélanippe. Thésée la rendit mère d'Hippolyte. Elle avait reçu de Mars, comme marque de sa dignité royale, un bau- drier et un voile qu'Adruète, fille d'Eurys- thée, désira posséder. Ce fut là l'occasion du BIP 233 neuvième travail d'Hercule. Le héros, après avoir triomphé des Pariens et des Myslens (voy. Hercule et Lycus), entra dans le port de Thémiscyre. Hippolyte vint au-devant de lui, et, ayant appris quel était le sujet de son voyage, lui promit son baudrier. Mais Junon, ayant pris la figure d'une Amazone, souleva' la multitude, en disant que ces étrangers en- levaient la reine. Elles coururent sur-le-champ aux vaisseaux , à cheval et avec leurs armes. Diodore nomme parmi les plus belliqueuses : Aella, Philippis, Prothoé , Eribœa , Celaeno, Eurybie, Phœbé, Déjanire , Astérie, Marpé, Tecmesse, Alcippe , et ne parle nullement de l'incitation de Junon. Hercule, croyant qu'on voulait le trahir , livra combat aux Amazones, et les détruisit pour la plupart. Il tua Hippo- lyte, et lui prit son baudrier (Apollodore). — b. Hippolyte ne périt pas dans le combat; elle remit son baudrier à Hercule, en échange de sa sœur Mélanippe, prisonnière du héros (Apollonius). — c. Hippolyte s'enfuit avec un corps d'Amazones, pour venger l'enlèvement d'Antiope. Poursuivie par Thésée, elle gagna Mégare, où elle mourut de chagrin, et où l'on voyait son tombeau. Il était en forme de lo- sange, comme les boucliers des Amazones (Pausanias, Plutarque ). — d. Elle remplace Antiope, comme épouse de Thésée (Plutarque). Boettiger a tenté d'expliquer cette contradic- tion, en disant qu'elle porta le nom d'Antiope en premier lieu, et prit celui d'Hippolyte après avoir fait alliance avec le fils d'Égée. — c. Enfin, Hippolyte possédait bien le bau- drier merveilleux, mais elle n'était pas reine des Amazones. Le pouvoir souverain appar- tenait à Mélanippe, qui conserva sa liberté en livrant le baudrier à Hercule. — 2. Femme d'Acaste, la même qu'Astydamie, nommée aussi Créthéis. — 3. Fille de Déxamène, et femme d'Azan. Le centaure Eurytion voulut lui faire violence aux noces de Pirithoùs. HiPPOLYTio;v. Temple que Phèdre fit bâ- tir près de Trézène, en l'honneur de Vénus, auquel elle donna le nom d'Hippolyte. hippomantie. Divination des Celtes, qui nourrissaient des chevaux dans les forêts con- sacrées, et tiraient divers présages des mouve- ments de ces animaux. hippomaque (hippomachos). Fils d'An- timaque; fut tué par Léontée. HippOMÉDOiv. Fils d'Aristomaqueet deMy- thidice, ou deNasica, et père de Polydore. On lui donne aussi pour père Tala'us ou Lysima- que. L'un des sept chefs de la guerre thé- baine; il périt devant la porte Oncée de la main d'Ismarus ou de celle d'Hyperbius hippoméduse ( hippomédousa ). Da- naïde, fiancée d'Alcménor. HIPPOMÈNE (HIPPOMÉjVES ). Fils de Mé- garée, d'Oncheste, amant d'Atalante. rùtj. ce nom. Il fut changé en lion, ainsi que la fille de Schœnée. hippoive. Voy. Épona. hipponoé. Néréide. 20. 234 HIR hipponome. Fille de Ménécée, femme d'Alcée, mère d'Amphitryon et d'Anaxo. Foy. Alcée. hipponoïs (hipponoos ). i. Premier nom de Bellérophon. — 2. Fils de Mégapenthès , frère de Capanée et de Péribéc. — 3. Fils d'Adraste. — 4. Fils de Priam et d'Hécube. — b. Fils deTriballe, père de Polyphonte, qu'il eut de Thrassa. HiPFOSOA. Surnom de Diane dans Piodare. hippostratos. Fils d'Amaryncée, père de Tydée. uippotadès. Fils ou petit-fils d'Hippo- tès. Nom patronymique dTEolus n° 3. hippotès. 1. Père d'Égeste, et aïeul d'iEo- lus n° 3. — 2. Fils de Phylas, etarrière-petit-fîls dHercule ; prit part à l'expédition des Héra- clides contre le Péloponèse, et, ayant tué le devin Carnos , fut exilé pour dix ans par ordre de l'oracle. — 3. Lacédémonien, qui fonda Cnide. — 4. Fils de Créon; accusa Médée du meurtre de Créuse , mais ne put parvenir à la faire condamner. hippotiioé. 1. Néréide. — 2. Danaïde, fiancée d'Obrimus. — 3. Amazone. — 4. Fille de Pélias et d'Anaxibie , ou de Philomaché. — 5. Fille de Nestor et de Lysidice ; fut aimée de Neptune , qui la conduisit dans les îles Éctii- nades, et eut d'elle un fils nommé Taphius. HiPPOTHOOîV. Héros éponyme ,fils de Nep- tune et d'Alope , fille de Cercyon. 11 régnait à Eleusis avant l'époque cécropienne. Les Athé- niens lui avaient élevé un héroum. HIPPOTHOUS ( HIPPOTHOOS j. I. Égyp- tide, époux de Gorgé. — 2. Fils d'Hippocoon tué par Hercule. — 3. Fils de Cercyon , père d'iEpytus. Il succéda àAgapénor dans le royaume d'Arcadie. —4. Fils de Priam. — 5. Fils de Lethus, et frère de Pylaeus, com- mandait les peuples de Larisse dans l'armée troyenne. Ajax le tua, comme il allait enlever le corps de Patrocle. hippotiOx\. Chef ascanien tué par Mé- rion. hippotrochos. Fils de Priam. HiPPOZYGOS. Fils d'Hercule et de la thes- piade Hippocraté. hiraiviagharbA. Utérus d'or. Épilhète deBrahmâ, considéré comme renfermant les germes de tous les êtres. hiria, nymphe arcadienne, ne pouvant se consoler de la mort de son fils Hirieus , fut métamorphosée par les dieux en un lac qui prit son nom. hirieus. Fils d'Hiria, et père d'Histaea , qui donna son nom à une ville d'Eubée. hirpies. Familles romaines qu'un décret du sénat exemptait de toutes charges pu- bliques, en considération de ce qu'au sacri- fice annuel fait en l'honneur d'Apollon au mont Soracte , elle* marchaient sur un bûcher enflammé sans se brûler. hir rokin. Célèbre galdrakinna Scandinave , originaire du pays des géants; mit à flot le vaisseau Ringhorn, sur lequel les Ases brû- lèrent le corps de Balder. HOF hisacus. Dieu-fleuve, qui décida en fa« veur de Minerve, lorsque cette déesse dis- puta à Neptune la possession de l'Attique (Servius). hisbon. Chef latin tué par Pallas. kispalus. Compagnvi d'Hercule, et père d'Hispanus; fonda la ville d'Hispalis (Séville). . hispanus, fils d'Hispalus, donna son nom à l'Espagne. histjEa. Fille d'Hirieus. historis. Fille de Tirésias, et sœur de Manto. Elle eut part à la délivrance d'Alc- mène , grosse d'Hercule. hiver (hiems). Dieu allégorique dans Ovide. hlidskïallff. Trône magnifique placé dans le Vallakialff , au milieu de la ville des Ases , et sur lequel siègent Odin et Frigga. hlidskïallff s gramour. Le seigneur de V Hlidskïallff. Surnom d'Odin. h lin. Déesse protectrice aux ordres de Frigga. hlodide. Fils d'Odin. ha'OSSa. Déesse de la perfection et de la richesse, fille d'Odour et de Fréia. hoang-ti. Empereur jaune. Le second successeur de Fo-hi , dans la monarchie fa- buleuse des Chinois, n'a ni plus ni moins d'existence réelle que Cadmus ou Bouddha , et appartient proprement à l'histoire mytho- logique. Appelé au trône dès l'âge de onze ans , disent les traditions , il se montra aussi habile administrateur que grand guerrier, lit construire le premier temple dédié au Chang- ti , au seigneur suprême , et divisa ses sujets en classes, qu'il distingua par les couleurs, réservant le jaune pour la famille royale. C'est alors qu'il changea son nom de Hiouan- youan en celui de Hoang-ti. Les Chinois Je regardent comme l'un de leurs plus sàvanls astronomes, et lui attribuent l'invention de la boussole , de l'arc, des filets, des chars , de la navigation, de la monnaie, des caractères de l'écriture, la découverte de l'octave, etc. — Hoang-ti laissa vingt-cinq fils, dont les fonda- teurs des trois premières dynasties se disaient descendus. Voy. Loui-tseu. hobal. Selon d'Herbelot , nom d'une idole des anciens Arabes. Sa statue placée à la Kaaba était entourée d'un grand nombre de petites idoles présidant chacune à un jour de l'année» et tenait dans sa main droite sept flèches que les Koréichites appelaient les flèches du sort. Mahomet détruisit le culte de ce dieu. hoder. Ase aveugle, qui tua involontaire- ment Balder, et périt aussitôt de la main de Y'dar. Il ressuscitera au dernier jour, ainsi que Balder, et tous deux survivront aux au- tres dieux. hodios. 1. Héraut grec qui figure dans l'I- liade. — 2. Surnom de Mercure présidant aux chemins. houitès. Fils d'Hercule et de Déjanire. hofvarpner. Coursier céleste , né de HON Ham et de Gardrofa; sert de monture à Gna , l'Iris de la mythologie Scandinave. HOL3IOS. Fils de Sisyphe, père de Minyas. holocauste. Sacrifice dans lequel la vic- time était entièrement consumée par le feu. HOM, en pehlvi; héomo, en zend. Incarna- tion mystique de Honover, et l'une des pre- mières productions du taureau Aboudad. Compris au nombre des Izeds , il est à la fois un dieu et un législateur humain qui donne à la terre la loi vivante, le zend. Les Parsis l'i- dentifient avec l'arbre Hom, Vamomum des Latins, et font en son honneur le sacrifice Da- roun. « Hom, dit le Zend-Avesta, préside à l'arbre de vie, à l'arbre qui porte son nom, et il donne l'immortalité. Hom habite sur l'AI- bordj. Hom est saint; il a un œil d'or et la vue perçante ; il est le roi des astres. Son pa- lais a cent colonnes; il est situé dans le pays de la victoire. Hom bénit les troupeaux ; il dispense les eaux, la pluie. Il distribue l'éclat, la lumière, les beaux jours : ses vêtements luisent de sainteté. Il a écrasé le serpent à deux pieds; il seconde Tachter et Barsom dans leurs œuvres bienfaisantes. Il chante sans cesse les louanges d'Ormuzd. » homados. Centaure tué par Hercule. homagyrios. Qui préside aux assem- blées. Surnom de Jupiter à vEgium, sur la côte nord du Péloponèse, où Agamemnon convoqua l'assemblée des princes gr»cs pour délibérer sur l'expédition projetée contre Troie. Zeus Homagyrios était le dieu protec- teur de la confédération achéennc. homobomioi. Surnom donné aux dieux qui avaient des autels en commun, comme Cérès et Proserplne à Eleusis. homogmoi. Surnom des dieux protecteurs des familles. homog vros. Cultivateur qui attela le pre- mier des bœufs à la charrue et périt frappé de la foudre. On lui rendit des honneurs divins homokoxdi. L'un des Fotoques japonais. homolées. Fêtes célébrées à Thèbes et à Orchomène en l'honneur de Jupiter, de Cérès, de Minerve et d'Enyo. homolippos. Fils d'Hercule et de la thes- piade Xanthis. homoloeus. Fils d'Amphion ; donna son nom à la porte Homolœenne de Thèbes. homoloia. Surnom de Cérès à Thèbes. homolois. i. Fille de Niobé. Elle donna, dit-on, son nom à la porte Homolœenne de Thèbes. — 2. Prophétesse d'Enyo ; elle fut en- voyée de Thèbes à l'oracle de Delphes. — 3. Surnom de Minerve. homoïvoia. Nom grec de la Concorde, qui avait un temple à Olympie. homorios. Jupiter Terminalis. hoxdatiîoxsana. Génies subalternes et innombrables adorés par les Iroquois. howeur (hoxor). Dieu allégorique des Romains. Marcellus lui avait érigé un temple où l'on invoquait aussi le courage ( Virtus), à HOR 235 Clastidium, dans la Gaule cisalpine. Mais les pontifes ayant fait des représentations, on éleva un autre temple à la Vertu, près de ce - lui de l'Honneur. Marius érigea aussi un tem- ple à cette dernière divinité , après sa victoire sur les Cimbres. On y sacrifiait la tête décou- verte ! — On représentait l'Honneur sous la fi- gured'un homme armé posant le pied sur un globe. Ses attributs étaient la lance , la corne d'abondance et l'olivier. honorinus. Foy. Honneur. HOivouET. Gah femelle de la mythologie parsi ; préside au premier jour complémen- taire. honover, en pehivi; en zend, ehoxéré verihé. Émanation de Zervan Akérène, suivant la mythologie parsi. Honover, sorte d'idéal typique sans formes particulières , précéda Hom, seconde émanation moins va- gue, qui fut suivie de Zoroastre. hopamé. Splendeur infinie. Divinité su- prême adorée par les Thibétains. hopladamos. Un des géants qui furent chargés par Rhée de la défendre contre Sa- turne, pendant qu'elle mettait au monde Ju- piter. hoplès. Père de Méta ou Mélite. Voy. Met a. hopleus. 1. Lapithe qui assistait aux no- ces de Pirithous. — 2. Un des fils de Lycaon. t hoplophoros. Qui porte des armes. Épithète de Mars. t hoplophylax. Le gardien des armes. Épithète d'Hercule, sur des monnaies de Smyrne. hoplosmia. Qui porte des armes. Sur- nom de Junon à Élis. hoplosmios. Qui porte des armes. Sur- nom de Jupiter en Carie. hora. Fille d'Uranus, et amante de Saturne. horcios. En général, on donnait cette épithète au dieu qu'on invoquait dans un ser- ment, et qu'on supposait devoir en punir la violation. Jupiter avait, en sa qualité de mai- tre suprême, une statue sous ce nom à Olym- pie. horcos. Nom grec du Serment. HOR di cal es , ou hordigies. Fêtes ro- maines en l'honneur de la Terre. Foy. Fordi- cidies. horées. Sacrifices solennels aux Heures et aux Saisons, consistant en fruits de la terre. horéi. Le mauvais esprit chez les peupla- des nègres qui habitent la côte occidentale de l'Afrique. Il dévore avec une insatiable avidité les nombreuses offrandes d'aliments que lui présentent ses adorateurs. horesgoudsk. Dieu lapon. On le nomme aussi Atsiégatsé. hor me. L'activité personnifiée. Elle avait un autel à Athènes. horménios. Père d'Astydamie; fut tué par Hercule, auquel il avait refusé sa fille. horta. Ancienne déesse étrusque, qui 236 HOT avait à Rome un temple dont les portes étaient toujours ouvertes. On l'identifia plus tard avec Hersilie. HORUS. i. Dieu égyptien. Voy. Arouère. — 2. Lycaonidc. hosies. Prêtres de Delphes, préposés aux sacrifices qu'on venait offrir avant de consul- ter l'oracle. hospitaliers (dieux). Dieux protec- teurs de L'hospitalité, particulièrement Jupi- ter Xénios. On leur offrait une libation qu'on renversait sur la table du festin. hosties. Les animaux destinés aux sacri- fices se nommaient victimes ou hosties. L'une différait de l'autre, premièrement en ce que toutes sortes de personnes pouvaient immoler l'hostie, et que la victime ne pouvait être sacrifiée que par celui qui avait vaincu l'en- nemi ; secondement , en ce que l'hostie était immolée avant qu'on marchât à l'ennemi, et la victime ne l'était qu'après la victoire. Ainsi ces deux mots viennent, hostie, de hostibus eœdendis; et victime, de victis hostibus; parce que, dans les premiers temps, on n'of- frait ordinairement des sacrifices qu'avant le combat et après la victoire. Ces deux diffé- rentes dénominations n'en furent pas moins données aux animaux qu'on immolait pour toute autre cause que celle de la guerre , mais avec cette différence qu'on donnait ordinai- rement le nom de victime au gros bétail, et celui d'hostie au petit. Néanmoins on confond souvent ces deux expressions. Il faut obser- ver que, comme les anciens offraient aussi des choses inanimées en sacrifices, le nom de victime ne convenait qu'aux choses inani- mées, et celui d'hostie aux unes et aux au- tres. Les anciens distinguaient plusieurs sor- tes d'hosties : Hostiœ purœ, agneaux et petits cochons de dix jours; — precidaneœ, celles qu'on immolait la veille des fêtes solennelles; — bidentes, hosties de deux ans, qui, à cet à-ge, ont deux dents plus élevées que les autres ; — injuges , qui n'avaient jamais subi le joug; — eximiœ, choisies et mises à part comme les plus belles et les plus dignes des dieux; — succedaneœ , qui se succédaient les unes aux autres; — ambarvates (voy. ce mot); — am- burbiales , celles que l'on promenait autour de la ville ; — caviares , celles qui étaient présentées au sacrificateur par la queue, ca- viar ; — prodigœ , celles qui étaient entiè- rement consumées par le feu; — piaculares, expiatoires, que l'on immolait pour se purifier de quelque souillure; etc. hostiliîva. Déesse romaine qui présidait aux moissons, ou plus particulièrement à la croissance complète des épis. hotouas ou atouas. Nom sous lequel plusieurs peuplades de l'Ocëanie désignent les êtres supérieurs à l'homme, qu'ils soient dieux , génies ou esprits. A Nouka-Hiva , les Atouas forment la première classe des per- sonnes tabous. Leurs personnifications diver- ses sont les idoles des moraïs. Après leur HOTJ mort, les chefs deviennent atouas, quelque- fois même ils s'élèvent à cette dignité de leur vivant, et vivent alors dans la réclusion et le mystère , répandant la terreur autour de la retraite qu'ils se sont choisie. Les habitants de la Nouvelle-Zélande , ainsi que ceux des îles Tonga, partagent les mêmes croyances. Les derniers admettent de plus des Hotouas- pou , esprits de ténèbres, chargés de tourmen- ter les hommes. L'atoua peut, suivant les Zé- landais, prendre une forme particulière; il emprunte le plus souvent celle du lézard, pour s'introduire dans les entrailles et les ronger. Sa présence est annoncée par un sifflement sourd que presque tous les insulaires de l'O- céanie regardent comme la seule manifesta- tion orale de la divinité. houchench. Chef de la dynastie des Piclv dadiens, petit-fils de Kaïomorts, et fils de Siamek; est représenté par les traditions per- sanes comme l'auteur de toute civilisation. L'agriculture, l'industrie, la législation, lui durent à la fois leur naissance et leur splendeur. 11 fonda la ville de Suze, et composa le célè- bre code dit Testament d'Houcheng. Comme tous les civilisateurs, il eut de nombreux ennemis. Ses adversaires les plus dangereux furent les géants et les Devs, qu'il combattit vaillamment, monté sur un cheval à douze pieds. Un quartier de roc, qui l'écrasa dans les montagnes de Damavend, mit fin à sa glorieuse carrière. houéroub. Divinité malfaisante . regardée par les Araucaniens comme le créateur des insectes qui ravagent les champs. houergelmer. Immense fontaine située au milieu du Nifflheim Scandinave. Elle tombe de la corne du daim Eskthirnir et donne nais- sance à tous les fleuves. Le grand serpent Nidhogg gît dans ses profondeurs. Quand les fleuves eurent commencé à couler, le poison qui coulait de la corne d'Eskthirnir les fit bientôt congeler, et l'espace se trouva cou- vert alors d'une croûte de glace. Un vent chaud veuu du Muspelhcim ou Mont du feu les liquéfia de nouveau, et ce fut alors qu'Iraei naquit. houfrachmodad. Célèbre oiseau sacré , gardien du monde. Suivant la croyance des parses , il veille à ce que les Devs n'étendent pas leur influence, et les combat avec son bec affilé comme une lance. Dispensateur du sommeil, il élève sa voix perçante pendant le dernier tiers delà nuit, pour appeler au secours de la source d'Ardviçour. houris. Nom des vierges divines qui ha- bitent le paradis musulman , et dont l'amour doit récompenser la vertu et la foi des vrais croyants. Leur corps est de musc, de safran, d'encens et d'ambre ; leur front radieux , leur voix douce et harmonieuse. Elles sont divi- sées en quatre classes, distinguées par quatre couleurs différentes, le blanc, le vert, le jaune et le rouge , et jouissent d'une éternelle virginité. On pense que Mahomet emprunta HYA l'idée des houris à la mythologie parsi, sui- vant laquelle l'ange Zanyade gardait des vierges aux yeux noirs pour ceux qui obte- naient le paradis. HYACINTHE ( HYACINTHOS ). Jeune La- cédéraonien, fils d'Amyclas et de Uiomédé, ou de Piérus et de Clio , ou d'OEbalus , ou en- core de l'Eurotas. II fut aimé de Tharayris et d'Apollon. Celui-ci le tua involontairement, en jouant au disque avec lui. Une autre tradi- tion dit, qu'aimé d'Apollon et de Borée, ou de Zéphyre, il repoussa ce dernier, qui, irrité de son refus, dirigea le palet sur ses tempes, et le tua. De son sang naquit l'Hyacinthe, sur les pétales de laquelle Apollon grava les let- tres AI (hélas!), ou seulement un Y, initiale du nom grec de son favori. Le piédestal de la statue d'Apollon à Amyclée passait pour ren- fermer le corps d'Hyacinthe , qui y était re- présenté, dans un bas-relief, enlevé au ciel ainsi que sa sœur Polybœa. — La fleur en la- quelle le jeune Lacédémonien fut métamor- phosé est d'une couleur foncée et différente de notre hyacinthe ; c'est l'Iris germanica ou fœtidissima de Linné. Les anciens la regar- daient comme l'emblème de la mort. A la fête de Gérés Chthonia , célébrée à Herraione , les Stéphanophores portaient des couronnes com- posées de hyacinthes et de cosmosandales. Voy. Hyacinthies. hyacinthides. Jeunes filles de l'Attique, qui furent immolées pour détourner une ca- lamité qui menaçait leur patrie. Elles tirent leurs noms, suivant Apollodore, de leur père Hyacinthe, qui, lors de la guerre avec Minos , vint de Lacédémone à Athènes pour sacrifier ses filles sur le tombeau du cyclope Géreste. Selon Suidas, elles sont filles d'Érechthée, et furent appelées Hyacinthides, du bourg d'Hya- cinthos , où on les immola dans le temps que les Éleusiniens et les ïhraces ou les Béotiens inquiétaient la ville d'Athènes. On n'est, du reste , nullement d'accord sur leurs noms particuliers. Apollodore les désigne ainsi > Anthéis, iEgléis, Enthénis, Lytaea, Orthaea, noms qui ne répondent pas à ceux des filles d'Érechthée, qui sont au nombre de quatre, suivant le même auteur. Tout ce qu'il dit à ce sujet est plein de contradictions et d'obs- curité. Dans Suidas, Érechthée a six filles, dont deux seulement, Pandare et Protogénie, sont sacrifiées; ou bien, suivant Euripide, toutes périrent, à l'exception de Créuse. Enfin, d'autres traditions rapportent cette immola- tion à Agraulos et à ses sœurs , ou aux filles de Léos , Praxithée , Kubulé et Théope. — Les Hyacinthides sont quelquefois confondues avec les Hyades, comme filles d'Érechthée. hyaciivthïes. Le culte d'Hyacinthe fai- sait partie de celui d'ApollonGarnios à Sparte, bien que, dans l'origine, il se rattachât plutôt à l'ancien culte de Cérès. La fête qft'on célé- brait à Amyclée en l'honneur du jeune Lacé- démonien paraît avoir eu pour objet de re- présenter d'une manière symbolique la mort HYA . 237 apparente et la résurrection de la nature. Les cérémonies duraient trois jours : le premier était consacré aux sacrifices funèbres, qui se faisaient sans accompagnement de chants ou de bruit d'instruments ; le second et le troi- sième , à des processions joyeuses, souvent nocturnes, auxquelles prenaient part de jeunes filles montées sur des chars. Cette fête tombait au mois d'Hécatombéon, et fut trans- portée de Sparte à Tarente. hyades. Les pluvieuses. Groupe de sept étoiles, rassemblées en forme d'Y dans la constellation zodiacale du Taureau, et dont le lever était regardé comme annonçant la pluie. Les Romains les nommaient Suculœ , (cochons de lait) par suite d'une méprise re- lative à l'étymologie de leur nom. Intercalées à l'histoire mythologique, elles apparaissent comme des nymphes filles d'Atlas et d'^Ethra , ou du même et de Pléione , ou de l'Océan , ou de Melisseus, ou d ; Hyas et de Bœotia, ou de Cadmilos, ou d'Érechthée. On n'est pas moins divisé sur leur nombre. Elles sont au nombre de deux (Thalèsdans le Théon); de trois, Tpi7ràpÔ£VOV Çevyo; (Euripide). Ce dernier nombre est admis par Eustathe, qui les nomme Ambrosia, Eudora, TEsylé, tandis qn'Hygin les désigne ainsi : Idothée, Adrasté , AHhaea ; et Diodore, Philia, Coronis, Cléis. Il y a quatre Hyades (Achaeus dans le Théon). Hésiode en re- connaît cinq : Phaesylé, Coronis , Cléia, Phœo ( Eudore, dont voici les variantes : — a. Pytho,' Synécho, Baccho, Cardié, Niséis (Servius). — b. Phaesylé, Ambrosia, Coronis , Eudora , Polyxo (Hygin). — c. Arsinoé, Ambrosia, Co- ronis , Cisséis, Bromié ( Hygin). — Elles appa • l aissent aussi au nombre de six : Cisséis , Nysa , Erato, Eriphia , Bromié, Polyhymno ; et enfin de sept : Ambrosia, Eudora, Pédilé, Coronis, Polyxo, Phyto, Thyéné ( Hygin). — a. Sui- vant Ovide et Hygin, des douze (ou quinze! filles d'Atlas, cinq furent placées parmi les. astres sous le nom des Hyades, en récom- pense de la pieuse douleur qu'elles témoi- gnèrent à la mort de leur frère Hyas. — Les sept autres, connues sous le nom de Pléiades, allèrent plus tard rejoindre leurs sœurs dans la voûte éthérée. — b. Nymphes de Nysa et de Dodone; elles élevèrent Jupiter et Bac- chus-Hyès. Lycurgue voulant faire périr ce dernier, elles s'enfuirent, .excepté Ambrosia, auprès de Thétis ( Asclépiade), ou à Thèbes, et remirent le jeune dieu à Ino ( Phérécyde). Bacchus, reconnaissant, leur fit plus lard ren- dre leur jeunesse par les charmes de la fa- meuse Médée, et Jupiter les plaça parmi les constellations. hyagnis. Père de Marsyas. Les traditions phrygiennes lui attribuaient l'invention de la musique et divers chants religieux en l'hon- neur de Cybèle. hyalé. Nymphe, compagne de Diane. hyamus (hyamos). Fils de Lycorus et d'Évadné, père de Côlœno. Les Parques assis- tèrent aux couches de sa mère, sur l'invita- 238 HYD tion d'Apollon, et l'une des cimes da Par- nasse portait son nom. HVAMides. Surnom des Muscs. iiyaxtius. Surnom d'Actéon, petit-fils du béotien Cadmus. hv.vs. i. Roi de Bëotie; donna son nom aux Hyantcs. Actéon était son petit-fils. — 2. Père ou frère des Hyades, fils d'Atlas et de Pléione. H fut tué à la chasse par un serpent, d'autres disent par un lion ou un sanglier. Foy. Hyades. hybl ea. Nom d'une divinité sicilienne, adorée a Hyblœa Gérëatis. hyeris. Mère de Pan , qu'elle eut de Ju- piter. nvDARMS. Fille de Jupiter et d Europe; elle donna son nom à une ville de Crète. H y d a t osy D \ É . Néréide. hvdissl s (hydissos). Fils de Bellérophon et d'Asteria ; donna son nom à la ville d'Hy- dissus en Carie. hydragi. Ministres qui assistaient les as- pirants à l'initiation. hydraxos. Sacrificateur, qui, dans l'ini- tiation des Éleusinies, immolait à Jupiter une truie pleine, sur la peau de laquelle on faisait mettre celui qui devait être purifié. il y dre. i. Hydre de Lerne. Animal ef- frayant, né de Typhon et d'Echidna, ou du géant Pallas et de Styx. Il était d'une gros- seur démesurée, et avait neuf têtes, parmi lesquelles celle du milieu était immortelle. Pausanias veut qu'il n'ait eu qu'une tête ; d'au- tres lui en donnent cinquante et jusqu'à cent. Quoi qu'il en soit , l'hydre habitait dans un marais, près des sources de l'Amymone, et non loin de Lerne , dans le Péloponèse. Tout le pays avait à souffrir de ses ravages. Her- cule la chassa de son repaire avec des flèches enflammées, et commença à lui écraser ses nombreuses tètes avec sa massue, ou à les couper avec une faux d'or; mais pour cha- cune qu'il abattait, il en renaissait deux ou trois. Un cancer (écrevisse) envoyé par Ju- non vint d'ailleurs piquer le héros au talon ; mais Hercule l'écrasa, et, avec l'aide d'Iolas et de Minerve , qui brûlèrent les plaies de l'hydre a\ec des tisons, parvint à arrêter la crois- sauce continuelle des tètes de l'hydre. Il écrasa ensuite celle qui était immortelle sous un énorme fragment de rocher, et rendit ses flèches mortelles en les trempant dans le sang de cet animal venimeux. Il suffisait, disent les traditions , de regarder la trace des pas de l'hydre pour tomber mort. Une légende dit cependant qu'Hercule et lolas , blessés par le monstre, furent guéris par Apollon. Les poètes donnent à l'hydre de Lerne les surnoms suivants : Hecatonkephalos , aux cent têtes; Myriocranos, Amphicranos, aux tètes multi- ples; Palimblastcs , qui croît de nouveau. — 2. Constellation méridionale , voisine de la Coupe et du Corbeau. Apollon, voulant faire un sacrifice à Jupiter , envoya le corbeau avec une coupe pour apporter de l'eau. 11 s'arrêta HYL sur un figuier pour attendre la maturité du fruit. Ensuite , pour excuser son retarde- ment , il prit un serpent , qu'il accusa de l'a- voir empêche de remplir son message. Apol- lon, pour punir l oi-seau menteur , le plaça vis-à-vis de la coupe, et.chargea le serpent de l'empêcher de boire. Les Latins désignaient la constellation de l'Hydre par les noms d' An- guis et de Serpent aquaticus. HYDRO.MAXTIE. Art de prédire l'avenir par le moyen de l'eau. On en distinguait plusieurs espèces. hyé. Surnom deSémélé. hyÈs. Surnom r. de Jupiter ; — 2. de Bae- chus. Il paraît appartenir proprement au dieu phrygien Sabazius, dont on mêla le culte à ceux de Jupiter et de Bacchus. Les étymo- Iogies grecques de ce surnom n'offrent rien de satisfaisant. hyétios. Pluvieux. Surnom sous lequel Jupiter avait un autel à Argos et une statue dans la forêt de Trophonius. Poy. Icm.eos, Ombrios , Pluvius. hygie (hygieia, en grec; en latin, hy- gea, hygia }. Déesse de la santé, fille d'Esculape et de Lampéiie , ou d'Éros et de Pitho. On la fait aussi femme d'Esculape ( Orphiques), avec lequel on i'atiorait le plus communément. Elle avait des statues à Athè- nes, à Corinthe , à Argos , à Gortyne , à Oro- pus, où un autel lui était consacré, ainsi qu'a Venus, à Panacée, à laso et à Minerve-Pa?o- nia. A Sicyone , son idole était entourée de bandelettes d'étoffes babyloniennes , et de tresses de cheveux que lui offraient les fem- mes du pays. Le temple de la Concorde à Rome renfermait aussi son image. — L'art a figuré Hygie , comme une jeune fille revêtue d'une tunique qui s'ouvre quelquefois de ma- nière à laisser voir le sein , le front chargé d'un diadème , et tenant une coupe où s'a- breuve un serpent. Quelquefois sa main sou- tient une corne d'abondance. Les médailles la montrent ordinairement accompagnée d'Es- culape ou de Télesphore. Un grand nombre de monuments anciens représentant cette déesse sont venus jusqu'à nous. — Hygie est aussi un surnom de Minerve, qui avait en cette qua- lité des statues à Athènes et un autel à Achar- nes. Périclès lui avait fait bâtir un temple , en mémoire d'un conseil qu'il avait reçu de la déesse pendant la nuit. Elle possédait aussi un temple à Rome, sous le nom de Minerva medica : son attribut était le serpent. HYGROMAMIE. Divination par l'eau. nYLACTOR.Aboyeur. Nom d'un des chiens d'Actéon. hyl.ii'S. 1. Centaure arcadien, qui blessa grièvement Milanion, l'amant d'Atalante . et fut tué par cette nymphe guerrière lorsqu'il voulut lui faire violence. Quelques mytholo- gues le font périr aux noces de Pirithoiis, ou sous' les coups d'Hercule. — 2. Chien d'Ac- téon. iiylas. Favori d'Hercule , fils de Théioda- HYP mas, roi des Dryopes , et de la nymphe Méno- di C e' ou d'Hercule, ou d'Euphémus, ou de Ceyx'. Le fils d'Alcmène , après avoir tué son père, l'emmena avec lui sur le vaisseau des Argonautes (Apollonius). Les Argonautes, ar- rivés sur les côtes de la Troade , envoyèrent a terre le jeune homme pour y puiser de l'eau. Les nymphes , éprises de sa beauté , l'enlevèrent. Une nymphe seule accomplit cet enlèvement, suivant Apollonius; tandis que Théocrite en nomme trois, Eunice, Malis, Nychéia , qui l'entraînèrent au fond d'une source ou du fleuve Ascanius. Hercule, au deses- poir, l'appela en vain sur le rivage, aidé de Poly- phème, et ordonna au* Mysiens de chercher son ami s'ils ne voulaient voir leur pays saccagé. Aussi, ces peuples, dit Apollonius, cherchent- ils encore Hylas, c'est-à-dire qu'ils célébraient en son honneur une fête à Pruse en Bithy- nie, dans laquelle son nom était répété par tous les échos des montagnes. Suivant d'autres , Hercule envoya à la découverte Polyphème. qui entendit la voix d'Hylas lui répondre comme le son lointain d'un écho. Les nym- phes l'avaient changé en écho. De là vient le proverbe grec vJXav y.pauyâlîiv , perdre sa peine. hylatos. Surnom d'Apollon, tiré d'une ville de Cypre qui lui était consacrée. HYLÉ. Fille de Thespius ; elle donna son nom à la ville d'Hylé en Béotie. iiylébatÈs. Qui parcourt les bois. Sur- nom de Pan. hylès. Centaure tué aux noces de Fin- irions. hyléus. Chasseur calydonien. Il ne faut pas le eonfondre avec le centaure Hylœus. hyllus (hyllos). i. Fils de la Terre ; donna son nom au fleuve d'Hyllus en Lydie. On montrait ses gigantesques ossements à Thyrée, dans la même contrée. — 2. Fils d'Hercule et de Déjanire. Il fut élevé chez Céyx, roi de Trachine. Après la mort de son père , qu'il avait placé sur le bûcher , et par l'ordre duquel il épousa Iole , il fut poursuivi par Eurysthée , duquel il triompha avec l'aide de Thésée. Voij. Heraclides. Il avait élevé dans Athènes un temple à ia Miséricorde. — 3. Fils d'Hercule et d Omphale , ou de Méiita , tué par les Mcntores. HYLONOME. Amante du centaure Cyllaros; se tua à la nouvelle de sa mort. hymané. Mère de Tiphys, qu'elle eut de Phorbas. Hymané est sans doute une mau- vaise leçon pour Hyrmine. HYMEN OU HYMÉNÉE (HYMEIV, HY3IE- iv /EU S ). Le dieu du mariage , fils d'Apollon et de Calliope, ou d'Uranie, ou de Terpsichore , frère de Jalème et d Orphée. On le fait en- core naître de Magnés, ou de Bacchus et de Vénus. Il passe aussi pour le favori de Tha- myris, d'Apollon et d'Hespérus. Voici les di- vers mythes qui se rapportent à ce dieu. a. Hymena?os , jeune Argien , délivra un jour des jeunes filles attaquées par des pirates sur la HYP 239 côte de l'Attique; reconnaissantes de ce ser- vice, les jeunes vierges chantèrent les louan- ges de leur libérateur dans des hymnes nup- tiaux qui prirent son nom. — b. Hymenœos était un jeune homme qui fut écrasé le jour de sc9 noces dans sa maison. En mémoire de ce fait, on l'invoqua par la suite dans les ma- riages. — c. Hymenœos, jeune Athénien, si beau, qu'il pouvait passer pour une femme, et amoureux d'une jeune fille qu'il aimait sans espoir, se glissa sous un costume de femme parmi les thesmophoriazases. Survinrent des pirates qui enlevèrent le cortège sacré. Hy- menppos les tua pendant leur sommeil, et, de retour à Athènes , obtint la main de son amante. On l'invoqua dans les hyménées. — (>. Aux noces de Bacchus (Liber) et d'Ariane, Hymenœos chanta le chant nuptial ; mais il perdit tout à coup la voix. Voy. Thalassius. — L'art a représenté l'Hymen à peu près sous les mêmes traits que l'Amour, mais plus grand et avec une figure moins enjouée. Ses attributs sont le flammeura , le flambeau, et quelquefois un arrosoir. hyménées. Fêtes en l'honneur du dieu des mariages. hymettios. Adoré sur VHymette. Sur- nom 1. de Jupiter ; — 2. d'Apollon. iiymxe. Chant sacre, qui est, suivant Théo- crite , la récompense des dieux. Les Grecs donnaient dilférents noms à l'hymne, suivant la divinité qu'ils invoquaient. Ils appelaient Pœan l'hymne en l'honneur d'Apollon; Di- thyrambe , celui qui se chantait aux fêtes de Bacchus; Métroaque , l'hymne adressé à la mère des dieux. hymxia. La nuptiale. Surnom de Diane., honorée en Arcadie, dans un temple situé en- tre Mantinée et Orchomène, et desservi dans l'origine par une vierge. Aristocrate ayant violé la prêtresse, les Arcadiens le lapidè- rent, et confièrent le sacerdoce à un couple de mariés qui devaient se tenir isolés de tout contact avec les voyageurs. HYMNODES. Bardes sacrés, chanteurs d'hymnes. hymxus (hymnos). Filsde Cronos etd'En- toria. hyiviv areus. Surnom de Jupiter, adoré sur le mont Hynnarion. hyona. Femme d'Eleusis, et mère de Trip- tolème. hypax'IS. Chef troyen tué à la prise de Troie. hyparÊte. Danaide, fiancée de Prothéon. hypatos. Le premier, le plus grand. Surnom de Jupiter, non-seulement chez les poètes, mais aussi dans le culte. Jupiter Hy- patos avait, devant l'Erechtheum, à Athènes, un temple dans lequel on ne lui offrait que des gâteaux et du vin. Il était honoré aussi à Sparte, et à Glisas en Béotie. HYPÉnor. Chef troyen tué par Dionlède. HYPÉRAIVTE ( HYPER AIVTOS ). Égyptide , fiancé de la danaïde Electre. 240 HYP HYPERASILS ( HYPÉ RASIOS ). Roi de Pel- lène, fils de Pelles. Il épousa Hypso , dont il eut Araphion et Asterius, qui prirent part à l'expédition des Argonautes, ou Deucalion. hy'perbios. r. Égyptide , fiancé de Céléno. — 2. Fils de Mars, et le premier qui tua des animaux. hyperboréex (hyperborels). Surnom d'Apollon, adoré par les Hyperboréens. hyperboréexs. Peuple imaginaire que les anciens supposaient habilei au delà du Borée, dans le plus heureux climat, passant une existence de mille ans au milieu des chants et des fêtes; juste et pieux d'ailleurs, et chéri des dieux. Quelle idée donna naissance à cette croyance d'un paradis situé au delà des vents froids de la Thrace , et comment relia-t-on les Hyperboréens au culte d'Apollon et de Diane {voy. Diane) , c'est ce que les travaux des my- thologues modernes n'ont pas éclairci. Hé- siode et l'auteur du poëme des Épigones sont les premiers qui parlent des Hyperboréens , on ne sait d'après quelle ancienne tradition. Ad - mis dès lors dans la géographie mythique des Grecs , ces peuples furent placés tantôt en plein nord, tantôt vers l'ouest, sans doute parallèlement aux déplacements qu'éprouva la localisation du mythe des Hcspérides. Pin- dare fait résider les Hyperboréens aux sour- ces de Pister; il rapporte qu'Hercule, vou- lant planter le bois sacré d'Altis, alla cher- cher l'olivier dans leur heureux climat; il reconnaît cependant qu'on ne saurait parve- nir à ce pays ni par mer ni par terre (01. III). Hérodote, qui rapporte les légendes des prêtres de Délos au sujet de ces peuples , n'ajoute pas foi à leur existence réelle, ce qui n'empêcha pas les anciens de leur rendre sérieusement une existence historique, à peu près vers l'épo- que d'Aristote. Seulement la géographie réelle gagnant peu à peu du terrain sur le domaine de la fable , le pays des Hyperboréens com- mença à reculer indéfiniment et à subir les plus étranges déplacements. Transporté des iles sur les côtes de l'océan septentrional, puis sous le pôle, il vint se placer, avec Hé- catée d'Abdère, dans une grande île, voisine de la Celtique , et patrie du Scythe Abaris. Plus tard, il occupa les Alpes, puis les Car- pathes , la Gaule et la Sarmatie. Mais Stra- bon n'en admettait déjà plus l'existence, et la tradition populaire lui attribuait seule une vague réalité. HYPE RCHIRIE (HYPERCHÉ1RIA). Surnom de Junon , à laquelle les Lacédémoniens avaient érigé un temple lorsque leur pays fut inondé par les eaux de l'Eurotas. HYPERDEXIA, H YPERDEXIOS. Surnoms de Minerve et de Jupiter, tirés d'un district de l'île de Lesbos. hypéréxor. i. L'un des Spartes compa- gnons de Cadmus. H fut chef d'une famille thébaine. — 2. Fille de Neptune et d'Hal- cyone. — 3. Fils du troyen Panthous, et frère d'Euphorbe ; fut tué par Ménélas. hypérès. 1. Fils de Neptune et d'Hal- HYP cyone, ou de Lycaon, frère d'Anthas. Il régna sur Trézène, et laissa son nom à la ville d'Hy- pérée, fondée par lui. Suivant Plutarque , il donna aussi son nom à Pile de Calaurée. — a. Fils d'Euryclée, et petit-fils de Phryxus. 11 donna son nom à la source d'Hypérée , près de Phéres. hypérétÈs et hypérétos. Forme vi- cieuse pour HYPÉRÈS. HYPÉ RÉTH USE ( HY'PÉRvETHOLSA ). HCS- pçride. hypériow 1. Titan, fils d'Uranus et de la Terre. Il épousa sa sœurThia ou Euryphaêssa , et en eut le Soleil, la Lune et l'Aurure. — 2. Surnom patronymique du soleil, iiT^iorj, pour ÛTtspiovicov ouÙTUSpiGOvîor,;, fils d'Hy- périon. On l'emploie aussi comme nom pro- pre du dieu. — 3. Fils de Priam. hypério.xide. Nom patronymique de l'Aurore et de la Lune, filles d'Hypérion. hypérioxidès. 2. Nom patronymique du Soleil, fils d'Hypérion. — 2. Nom patronymi- que d\Eétès, fils du Soleil. hypérippe. 1. Danaïde, fiancée de l'É- gyptide Hippocorystès. On écrit aussi son nom Hypéripté. — 2. Fiile de Munichus , roi des Molosses ; surprise avec ses sœurs par des brigands, se réfugia dans une tour, à laquelle ces scéléjats mirent le feu. Jupiter la chan- gea en plongeon , et ses sœurs en autres oi- seaux. — 3. Fille d'Arcas. Quelques auteurs la font femme d'Endyraion. hypériscus. Fils de Priam. iiyperlaos. Fils de Mêlas . tué par Tydée. HYPERMXESTRE ( HYPE R MX E STR A ). U Fille de Thestius et d'Furythémis , épouse d'Oïclès, dont elle eut Amphiaraus.On montrait son tombeau à Argos du temps de Pausanias. — 2. Danaïde , la seule qui refusa de tuer son mari la nuit des noces, Voy. Lyncée. hypéroché. Vierge hyperboréenne qui fit partie de la députation religieuse que les Hy- perboréens envoyèrent à Délos. Voy. Lao- dice. IIYPÉROCHLS (' HYPÉROCHOS ). i. Héros hyperboréen qui prêta secours aux Delphiens contre t'invasion gauloise. Voy. Laodicus. — 2. Prince inachide qui fut dépossédé par les ^Enianes. Voy .TÉyiom. hy'perphas. Père d'Euryganie, seconde femme d'OEdipe. hyperphialos. Père des centaures, fils d'Ixion et de Néphélé, suivant une tradition insolite. HYPIROCHIDÈS (HYPÉIROCHIDF.S ). Nom patronymique d'Itymonée , fris d'Hypirochus , qui fut tué par Nestor. HYPIROCHUS (HYPÉIROCnOS). t. Fils de Priam, tué par UJyss^. — 2. Père d'Itymonée. hypirox (hypéirox). Troyen tué par Diomède. HY'PXOPHOBÈs, hy pxophorbos. Qui pro- voque le sommeil , qui cause des songes ef- frayants. Épithète de Bacchus. HY'PXO*. Nom grec du dieu du Sommeil. HYP hypochthonios. Souterrain. Épithètc des dieux infernaux. HYPOJIELATHRA. Qui est placé SOUS Uïl toit. Surnom de Diane. h ypothëtes. Sous-interprètes. Minis- tres secondaires qui présidaient aux oracles de Jupiter. Leur principale fonction consis- tait à recevoir les oracles des ministres du premier ordre, et à les transmettre au peu- ple. hypsauchen. Qui porte la tête haute. Épitliète d'Apollon. hypséa. Mère d'Absyrte, qu'elle eut d'iEé- tès. hypsénor. i. fils de Doloplon, et prêtre du Scamandre; fut blessé par Eurypyle au siège de Troie. — 2. Prince grec, fils d'Hippasus, tué au siège de Troie par Déiphobe. hypséus. 1. Roi lapithe, frère d'Andréus et de Stilbé ; était fils du I'énée et de la nym- phe Créuse, ou de Phillyre. Il épousa Chlida- nope, et en eut Cyrène, Alcée, Tbémisto, Astyagée. — 2. L'un des combattants aux no- ces de Persée ; tua Proténor, et fut tué par Lyncidc. 11 y t psi bré m êtes. Qui tonne dans le haut des airs. Surnom de Jupiter. hypsimédo\. Qui règne dans les cieux. Surnom de Jupiter. hypsiïvéphès. Qui réside dans les nues. Surnom de Jupiter. iiypsipyle. Fille deThoas, roi de Lem- nos, et sœur de Sicinus. Elle s'est rendue célèbre dans l'histoire mythique par son dévouement filial. Les Lemniennes ne ren- daient aucun culte à Vénus; la déesse, pour s'en venger, leur donna à toutes une si mau- vaise odeur, que leurs maris, ne pouvant en approcher, enlevèrent dans la Tbrace des jeunes filles dont ils firent leurs maîtresses. Irritées, les Lemniennes tuèrent leurs pères et leurs maris. Hypsipyle seule cacha son père Thoas. Voy. ce nom. Elle régnait sur Lerauos, absolument dépeuplée d'hommes, lorsque les Argonautes abordèrent dans cette ile {voy. Argonautes) , et se livra à Jason. qui vécut deux ans auprès d'elle, et en eut deux enfants, Eunéos et Nébrophonos , qu'on nomme aussi Déiphile et Thoas. Après le dé- part des Argonautes, des corsaires s'empa- rèrent de la fille de Thoas, et la vendirent à Lycus, roi de Thèbes. Une autre tradition dit que ce furent les Lemniennes qui, apprenant le stratagème*dont elle avait usé pour sauver la vie à son père, la vendirent comme esclave à Lycurgue, roi de Némée. Celui-ci la chargea de nourrir son fils Opheltes. Les princes de l'ar- mée d'Adrastc, traversant la forêt de Némée, et pressés de la soif, prièrent Hypsipyle de leur indiquer une source. Celle-ci déposa l'enfant sur une touffe d'ache, et les condui- HYS 241 sit à une fontaine peu éloignée; mais, en son absence, un serpent piqua l'enfant, et fut tué par les Grecs. L>curgue voulut punir de mort la négligence de la nourrice ; mais les Ar- giens la prirent sous leur protection , et firent à l'enfant, qu'ils surnommèrent Archémore, de superbes funérailles. Ce fut en mémoire de cet accident que la fontaine prit le nom d' Ar- chémore , et que furent institués les jeux nc- méens, qui se célébraient de trois ans en trois ans. Les vainqueurs prenaient le deuil et se couronnaient d'ache. hypsistos. 1. Le suprême. Surnom de Jupiter dans Pindare. Jupiter Hypsistos avait des temples à Corinthe , à Olympie, et à Thè- bes , près de la porte Hypsistée. — 2. Épithètc grecque d'un dieu phénicien, qui épousa Bé- ruth , et en eut le ciel et la terre (Sahchonia- thon, dans Eusèbe ). hypsizygos. Qui siège au plus haut des airs. Surnom de Jupiter. HY r PSO. Épouse d'Hypérasius , mère d'Ain» phion , d'Astérius, et de Deucalion. hypsls. Lycaonide; fonda la ville d'Hyp- sante en Arcadie. HYRIE. Nymphe thessalienne ; mère de Cycnus, qu'elle eut d'un commerce avec Apol- lon. Elle fut changée en lac à la mort de sort fils. Voy. HintA. On la nomme aussi Thy- ria. hyriée (HYRiEUS). Roi d'Hyria en Béotic fils de Neptune et d'AIcyone; épousa Clonia, dont il eut Nyctée, Lycus et Orion. Voy. ce nom. Il possédait de grands trésors, et char- gea Againède et Trophonlus de lui construire un bâtiment où il pût les renfermer en secret. Voy. Agamede. hyrjilxe. Fille deNélée, oh de Nyctée , ou d'Épée et d'Anaxiroé ; épousa Phorbas , dont elle eut Augias et Actor. Voy. Hymane. hyrnétiio. Fille de l'Héraclide Téménos, femme de Déiphontès. Voy. ce nom. On voyait son tombeau et son héroom à Épi- daure. hyrpacé. Fille de Borée et de Chloris. hyrtacides. Nom patronymique d'Asius et d'Hippocoon. hyrtac u s. 1. Troyen, époux d'Arishé, père d Asius. — 2. Troyen, père d'Hippocoon. hyrtils. Chef raysien , tué par Ajax Qls de Télamon. hysios. Surnom d'Apollon à tfysie en Béo- tie. hysiris. Nom grec d'Osiris. hysis. Géant slave, regardé comme le des- tructeur des loups et des ours blancs. Les chasseurs lui adressaient leurs prières. HYSMiivÉ. La mêlée. Personnification des engagements qui forment l'ensemble d'une bataille. Hésiode n'emploie ce mot qu'au plu- riel, et fait les hysminœ filles d'Éris. 21 242 UD ! IAM I. Premier membre de la trinité qui ligure en tête des théogonies des sectateurs de Lao- tseu. « Celui que l'on regarde et que l'on ne voit pas , dit le Tao te-king , se nomme I. Ce- lui que l'on écoute et que l'on n'entend pas se nomme Hi. Celui que l'on cherche à tou- cher et que l'on ne peut saisir se nomme Oéi. Ce sont trois choses qui ne peuvent être ex- pliquées. C'est pourquoi c'est un chaos (hoen), une confusion, qui ne fait qu'un. Le premier d'entre eux n'a pas plus d'éclat, le dernier n'est pas plus obscur : c'est une chaîne sans interruption que l'on ne peut nommer. En re- montant à son principe, c'est ce qu'on ap- pelle forme sans forme, image de la non- \mage. C'est un être indéfinissable. En re- montant à son origine , on ne lui voit point de commencement; en le suivant, on ne lui voit point de fin. Celui qui saisit le Tao des anciens temps pour apprécier les existences actuel- les peut connaître l'ancien commencement (l'ancien principe) : c'est ce que l'on appelle la chaîne du Tao. » ia. Nom que les Kalmouks et les Mongols donnent à l'Être suprême. ia. i. Femme d'Atys, et fille de Midas. — 2. Atlantide changée en violette. Ce fut elle qui couvrit de laine Achille expirant. 1ABMÉ-A keo. Mère des morts. Déesse des enfers dans la mythologie laponne. Elle habite riabmé-aimo ( demeure des morts). iabmers. Esprits de la mythologie laponne qui résident aux enfers. iacchogogles. Ceux qui portaient la statue d'Iacchos dans les Éleusinies. Leur tète était couronnée de myrte. iacchos. i. Nom mystique que portait Bacchus dans les fêtes célébrées en son hon- neur à Athènes et à Eleusis, où on l'adorait comme dieu-enfant, fils de Cérès et de Jupi- ter, frère et fiancé de Proserpine (Coré). Il ti- rait son nom du Iacchos, ou chant de fête qui résonnait en son honneur dans les mys- tères; aussi Aristophane l'appelle-t-il l'inven- teur des chants de fêtes, et l'ami des danses joyeuses. Comme fils de Jupiter et de Cérès, on l'a distingué du Bacchus thébain , dont le comique grec veut qu'il soit fils. Mais le plus grand nombre des poètes ont identifié les deux divinités. On a aussi identifié Iacchos avec Zagreus, dieu mystique et infernal, fils de Jupiter et de Proserpine. Le culte d'Iac- chos faisait partie de celui de Cérès. Voy. Éleusinies. — 2. Démon ou génie , qui se trouai-, avec la vieille Baubo , lorsque celle- ci chercha à consoler Cérès de la perte de sa fille. iacba. Serviteur de Paoulastia , l'un des huit Vaçous. iachoda. Nourrice de Krichna. iadayol. Radjah de la race des Tchan- dravansi, fils d'Éiadia , et chef de ia famille des ladaver. iadia. Célèbre pénitent, fils de Nagoucha, et Trère d'Éiadia. iadjxadatta. Fils d'un brahme frappé de cécité ; fut tué involontairement par Da- çaratha, comme il puisait de l'eau pour les sacrifices, dans le fleuve Saraïou. IjEra. 1. Néréide. — 2. Nymphe des bois, qui éleva Pandare et Bilias dans une forêt de l'Ida. IARCHAS. Foy KlNNARAS. ialeme (ialemos). Fils d'Apollon et de Calliope ; donna son nom au chant funéraire dit ialemos. lALMÉixus (ialmenos). Fils de Mars et d'Astyoché, frère d'Ascalaphe, d'Orchomène (Homère ) , ou fils de Lycus et de Pernis, d'Ar- gos (Hygin). 11 fut l'un des prétendants d'Hé- lène, prit part à l'expédition des Argonautes et à la guerre de Troie, et, après la prise de cette ville, fonda des colonies orchoménien- nes sur les côtes de la Colchidc. IALYSIENS. 1. Dieux Telchines. adorés à Ialysus. — 2. Peuples dont les regards avaient une vertu malfaisante. Jupiter les changea en rochers. ialysus (ialysos). Fils de Cercaphus et de Cydippe ou Lysippe ; régna sur Rhodes avec ses frères Lindus et Camirus. Il fonda la ville d' Ialysus. IAM a. L'un des huit Vaçous de la hiérar- chie brahmaïque. Il est fils de Souria et de Sati,ou d'Aditi et de Kaciapa , et regardé comme dieu de la nuit, des morts et des en- fers. Le lieu où il réside se nomme Iamaloka. Foy. ce nom. — Les serviteurs de ce dieu terri- ble, mais juste, sont désignés par les noms de laraagengilireds et de lamadevtas. Quandjun homme meurt , deux d'entre eux se rendent auprès de lui pour s'emparer de sonàme, dé- fendue par deux Vidnoudevtas. Le mortel est-il condamné , la sentence fatale est écrite par le Sittira Bouddhira, ou secrétaire de lama , et le coupable est livré aux lamatan- maraça. — On représente lama avec un vi- sage irrité, et tenant un fléau ou un glaive. Un buffle lui sert de monture. Ses principaux surnoms sont les suivants : Harmaradiah (roi de justice), Samavarti (qui discerne le bien), Pidrovati (seigneur des morts), Hradheva ( dieu des larmes ). iamaloka ou iamapour. L'enfer hindou, où réside le terrible lama. Avant d'arriver dans ce séjour ténébreux, l'âme est soumise à un jugement rigoureux, et suivant qu'elle a obéi à l'une des trois impulsions, Satoua (vé- rité ) , Raga ( passion ) , Tama ( ténèbres ) , ou à quelqu'une de leurs innombrables subdi- visions , elle s'élève vers les Souarga , ou des- cend dans le séjour des supplices, pendant IAP que le corps, transformé , subit une rémuné- ration ou une punition parallèle, absorbé dans le sein de la divinité, condamné à une vie abjecte, ou reparaissant sur terre sous la forme de quelqu'une des dernières créatures de l'échelle animale. Le laroaloka se divise en vingt-un enfers, dont voici les noms : Ta- misra, Andhatamisra , Maharaourava, Raou- rava, Naraka , Kalaçouta, Mahanaraka. — Sandjivana, Mahafitchi , Tapana , Samprata- pana, Sanhata, Sakakola, Koudmala. — Pou- timiïttika , Lohasankou , Ridjicha , Panthana , Salmala , Acipatravana , Lohangaraka. ïambe. Femme thrace, fille de Pan et d'Écho ; servait comme eselave chez Céléos ou chez Hippothoon lorsque Cérès s'y pré- senta, et égaya la déesse par ses saillies. Voy. Baubo- On rapportait à cette tradition l'ori- gine des bouffonneries qu'on débitait pendant la fête de Cérès à Athènes, où un homme dé- guisé en femme ou une fille de joie représen- tait la consolatrice de la déesse. L'invention du versïambique a été attribuée à Iambé. taménus ( lAMÉNOS ). Troyen tué par Léontée. iamoina. Déesse indienne, fille de Souria ( le soleil) et sœur de lama. C'est une person- nification de la Djemnah, affluent du Gange- iamus (IAMOS). Fils d'Apollon et d'Kvadné, chef de la famille des Iamides, prophètes qui résidaient à Olympie. Évadné, fille de Pitana, ayant été envoyée par sa mère chez iEpytus, â Phaesane sur l'Alphée , eut d'Apollon un fils, Iamus, qu'elle exposa. L'enfant, nourri de miel par deux serpents, fut élevé par/Epytus, auquel l'oracle révéla la haute destinée qui l'attendait. Parvenu à l'âge de l'adolescence , Iamus descendit une nuit dans l'Alphée, et supplia Neptune et Apollon de réaliser la des- tinée qui lui avait été promise : le fils de La- tone conduisit alors son protégé à Olympie, et lui donna la faculté d'expliquer le chant des oiseaux et de prédire l'avenir d'après l'inspection des peaux des victimes offertes sur l'autel. Ce privilège passa à ses descen- dants. ianassa. Néréide. ianeira. i. Néréide. — 2. Fille d'Iphis, épouse de Capanée ; elle est plus connue sous le nom d'Évadné. iANiscus (iAiviscos). 1. Fils d'Esculape. — 2. Fils de Lamédon, roi de Sicyone. iaawi. Radjah indien , fils de Sandjati. iaivthé. 1. Fille de l'Océan et de Téthys, — 2. Amante d'Iphis n° 3. iao. Surnom du Soleil et de Bacchus. iaphétès. Qui lance des flèches. Épithètc d'Apollon. 1APIS- Fils d'Iasus; fut aimé d'Apollon, qui le doua de facultés prophétiques et de pro- fondes eonnaissances médicales. Ce fut lui qui guérit Énée. iapyx. Fils de Lycaon ; fonda, avec ses frères Daunius et Peucetius, une colonie en Italie. D'autres traditions en font un Cré- ICA 243 tois, frère d'icadius, ou un fila de Dédale et d'une Crétoise, qui donna son nom à L'fa- pygie. 1 \n bas. Roi de Gétulie, fils de Jupiter Ammon et d'une nymphe du pays des Gara- mantes; fit la guerre à Didon , qui refusait de l'épouser. iasidès. Nom patronymique d'Iapis , fils d'Iasus. iasis. 1. L'une des nymphes ionides. — 2. Atalante, fille d'Iasius. iaso. Nom grec de laguérison. IASWS, IASIUS (IASOS, IASIOS). t. Fils dePhoronée, frère de Pélasgus et d'Agénor. — 2. Fils d'Argus et d'Évadné , ou de l'Océa- nide Pitho, père d'Agénor, et grand-père d'Argus Panopte. — 3. Fils d'Argus Panopte et d'fsmène , père d'Io. — 4. Fils d'Io. — 5. Roi d'Argos, fils de Triopas, frère d'Agé- nor. — 6. Fils de Lycurgue et de Cléophile ou d'Eurynome, époux de Clymènc et père d'Atalante. Les auteurs le nomment Iasus , Iasius et Iason. — 7. Fils d'ÉIeuther et père de Chérésilée. — 8. Roi des Minyens, père d'Amphion. — 9. Chef athénien , fils de Sphe- lus, tué par Énée. — 10. Roi de Cypre, père de Dmétor. iatromantis. Qui guérit par la divina- tion. Surnom d'Apollon. iatros. Médecin. Surnom d'Apollon. ibères- Fils de Tubal et petit-fils de Ja- phet, l'ibérie personnifiée. 1 bis. Oiseau, du genre des échassiers, re- gardé comme sacré par les Égyptiens. On élevait l'Ibis dans l'enceinte des "femptes , et un arrêt de mort était porté contre quiconque aurait osé lui nuire. Son cadavre était em- baumé et entouré de bandelettes. Les Égyp- tiens croyaient que cet oiseau serait mort plutôt que de quitter son pays natal, qu'il dé- fendait de l'approche des serpents par une vertu inhérente à ses plumes. Ils lui attri- buaient en outre des connaissances astrono- miques, et prétendaient qu'Homère avait em- prunté la forme de ce volatile pour parcourir la terre en civilisateur. L'Ibis sacré des an- ciens est Yabou-hannès des Arabes. icadius (icadios). Cretois, frère de Ia- pys ; guidé par un dauphin, il s'établit près du Parnasse, et donna leurs noms aux villes de Delphes et de Crissa. iça. Le seigneur. Surnom de Siva. içanami. Le premier homme, dans la my- thologie japonaise. Il habitait avec sa femme Içanagi, dans la province d'Icié. içani. Surnom de Bhavani , femme de Siva. icare (icaros ). r. Fils de Dédale ; périt en s'échappant de Crète avec son père {voy. Dédale) , soit que la chaleur du sqleil eut fait fondre la cire de ses ailes factices, soit que, pilote inhabile, il n'eût pas su gouverner le vaisseau où son père avait attaché des voi- les. Son cadavre jeté sur l'île Doliché, y fut enseveli par Hercule. — 2. Roi de Carie . 244 ICH aclicta à des pirates Théonoé, fille de Thestor. ic ARIENS. Jeux fondés à Athènes en l'hon- neur d'Icarius. ICA RI US (ICAP.IOS, ICAROS, ICARIOK). i. Fils d'OEbalus et père d'Érigone ; vivait à Athènes du temps de Pandion. Ayant donné l'hospitalité à Bacchus, celui-ci lui apprit l'art de planter la vigne et de faire le vin. Icarius en ût boire à quelques bergers de l'Attique , qui s'enivrèrent, et, se croyant empoison- nés, se jetèrent sur lui et le tuèrent. Sa fille Érigone, qu'il avait eue de Phanothée, étonnée de la disparition de son père , se mit à le cher- cher. Elle trouva son tombeau , gardé par sa chienne fidèle Méra, et se pendit de désespoir. Bacchus \engea cette mort par une fureur qui tourmenta les femmes de l'Attique , jusqu'à ce que l'oracle eut ordonné des fêtes expia- toires, icarius fut mis au rang des dieux ; on lui offrit en sacrifice du vin et des raisins. Dans la suite , Jupiter le plaça parmi les as- tres, où il forma la constellation du Bootès. Sa fille Érigone forma celle de la Vierge, et Méra fit partie de la canicule , sous le nom de Procyon. — 2. Fils de Périérès et de Gorgo- phone. ou d'OEbalus et de Bâtée, ou du même et de Gorgophone. Hippocoon, fils na- turel d'OEbalus, chassa ses deux frères, Tyn- dare et Icarius, de Lacédémone. Ils se réfugiè- rent auprès de Thestius à Pleuron. Tyndare revint plus tard dans sa patrie, avec l'aide d'Hercule; mais Icarius resta en Acarnanie. O11 dit encore qu'il s'entendit avec Hippocoon pour chasser Tyndare de Sparte. Il eut en Acar- nanie, dePolycaste, ou Dorodoché , ou As- térodie, trois enfants, Pénélope, Alyzéus et Leucadius; ou bien de la nymphe Péribée, Thoas, Daroasippus^ Imeusimus et Alétès (qu'on nomme aussi Semus et Aulétès), Péri- léos, Pénélope et Iphthiuie. Voulant marier Pénélope, il établit un concours (une course à pied), dont Ulysse sortit vainqueur. Il se re- pentit bientôt d'avoir consenti à se séparer de son enfant! et pria son époux de ne pas l'emmener. Ulysse , ayant alors laissé à sa femme le choix de le suivre ou de retourner avec Icarius, Pénélope rougit, et ne répondit qu'en se couvrant de son voile. Icarius n'in- sista plus, et fit élever en cet endroit un au- tel à la Pudeur (Pausanias). Suivant Apollo- dore, Ulysse obtint Pénélope d'Icarius, sans concours et par l'intervention seule de Tyn- dare. Voy. Ulysse. icèle ( ikelos ). Semblable. Fils du Som« raeil et frère de Morphée et de Phantase. Il avait le pouvoir de se changer en toute sorte d'animal. « Les dieux, dit Ovide, le nom- ment Icelos , et les hommes Phobétor. » ichx.ea. Qui suit les traces. Surnom : 1. de la Justice ; — 2. de Néraésis. ichxémé. Surnom de la Justice. ich\eumo\. Rat d'Egypte, auquel les ha- bitants d'Héracléopolis rendaient les honneurs divins, comme étant ennemi des crocodiles, dont il cassait les œufs. ICA ichxobate. Chien d'Actéon. ichor. Nom qu'Homère donne au sang des dieux , qui ressemble à une rosée ou à une vapeur. iCHTHYOCEXTAL ROS. Nom grec du Triton. ichto yom axtie. Art de devineF l'avenir par l'inspection des entrailles des poissons. Il y avait aussi une icuthyomantie qui con- sistait à examiner les mouvements des poissons vivante Suivant Athénée , on voyait en Lyeic , non loin de la mer , une fontaine consacrée à Apollon, où les dévots offraient aux poissons les prémices des victimes, attachées à des broches de bois, un prêtre observait attenti- vement ce qui se passait et en tirait des pro- nostics. On faisait de même à la fontaine Phellus. A Myra, on attirait les poissons au son de la flûte ; s'ils dévoraient avidement ce qu'on leur jetait , les consultants avaient bon espoir; mais s'ils le repoussaient avec leur queue, le présage était funeste. icidiexs (oieidioiJ. Nom grec des dieux Lares. icméus. Surnom sous lequel Aristée bâtit un temple à Jupiter dans l'ile de Cos. içouara. Le seigneur. Surnom de Siva. ictox (eictox). Dieu égyptien, qu'on adorait en silence , et que Jamblique qualifie de premier être. ida. 1. Nymphe, fille de Mélissée , et l'une des nourrices de Jupiter. — 2. Fille de Corybas , femme de Lycaste , dont elle eut Minos. — 3. Montagne de Crète, appelée au- jourd'hui Monte-Giove. C'est là, disent les traditions, que Jupiter enfant fut élevé par les Dactyles et les Curètes. Foy. ces noms. — 4. Montagne de la Turquie d'Asie , te Psi- loriti moderne. Elle porta d'abord le nom de Gargare, suivant Etienne de Byzance, et a été illustrée par la fable qui en fait te séjour des dieux. C'est là que le berger Pâris adjugea le prix de la beauté à Vénus. L'Ida porte, dans Homère, le surnom de Polypidax , aux nombreuses sources. — 5. Vallée située au milieu d'Asgard , suivant la mythologie Scan- dinave , et dans laquelle se tient rassemblée des douze juges. — Foy. Ide. 1 D/E a. 1. Amante du Scamandre , dont elle eut Teucer. — 2. Nymphe que Théodore ren- dit mère d'Hérophile. — 3. Fille de Dardanus , roi scythe. — 4. Surnom de Cybèle. id.els (idaeos j. i. Surnom de Jupiter. — 2. Surnom d'Hercule, adjoint aux Dactyles idéens. — 3. Fils de Dardanus et de Chrysé, frère de Deimas ; accompagna» son père dans sa fuite, et donna son nom à l'Ida phrygien , sur lequel il éleva un temple à la mère des dieux. — 4. Fils de Priam. — 5. Fils de Paris et d'Hélène. — 6. Héraut troyen. — 7- Fils de Darès. idalie (idalia). i. Ville de l'ile deCypre, avec des bois et une montagne du même nom. L'oracle ayant ordonné à Chalcénor de bâtir une ville dans l'endroit où il verrait le soleil se lever, un de ceux qui l'accompagnaient IJD1I l'ayant aperçu du pied d'une haute monta- gne, on y bâtit une ville, nommée Idalion , de deux mots grecs, idon élion , j'ai vu le soleil. Cette étymoiogie, qui a été contestée, paraît cependant assez naturelle, et Helladius dérive aussi de lôstv le nom des chaînes de l'Ida. C'est dans les bois idaliens qu'Adonis fut tué par un sanglier. — 2. Surnom de Vénus. idas. 1. Ce nom, qu'on remplace quelque- fois par Acésidas, est donné comme celui d'un des Dactyles parastates d'Hercule. Voyez Dactyles. — 2. Grec tué par Phinée aux noces de Persée. — 3. Compagnon de Dioraède, changé en oiseau par Vénus. — 4. Égyptide, époux d'Hippodicé. — 5. Fils d'Apharée et d'Aréné, ou de Neptune et de la même, ou de Polydora , ou de Laocoosa ou d'Arné. Frère de Lyncée et de Pisos , il épousa Marpesse et en eut Cléopâtre et Alcyone. Avant d'obtenir cette jeune fille , il eut à lutter contre Apol- lon ; et lorsque le dieu la demanda, il l'enleva dans un char ailé , que Neptune lui avait donné. Événus , père de Marpesse , le poursui- vit jusqu'au fleuve Lycormas sans pouvoir latteindre. Voyez Évenus. Mais Apollon ayant rencontré Idas à Messène , commença à lutter contre lui. Le combat ne cessa que par l'intervention de Jupiter, qui laissa le choix à Marpesse entre les deux époux. Idas fut agréé. Les deux apharétides Idas et Lyncée prirent part à la chasse du sanglier de Calydon et à l'expédition des Argonautes. Le premier entreprit de détrôner Teuthras , roi de Mysie, et fut vaincu par Télèphe. Les deux frères sont surtout célèbres par leur lutte avec les Dioscures. Voy. ce mot. On voyait leur tombeau à Sparte , suivant Pau- sanias, qui insinue cependant qu'ils avaient été enterrés en Messénie, où ils avaient suc- combé. Euy. et leur père étaient représentés dans le temple de Messène, à Messène, et Idas figurait sur le coffre de Cypselus. — 6 et 7. Héros de la guerre thébaine , originaires , l'un d'Oncheste , l'autre de Ténare. idé. Nymphe qu Hyrtacus rendit mère de Nisus. idédès-gouavso. L'aurore , dans la my- thologie laponaise ; est fille de Radia. idéus. Fils de Thestius, tué par Méléagre. idis. Berger sicilien. On lui attribuait l'in- vention du chalumeau. idmon. 1. Égyptide, époux de Pylargé. — 2. Fils d'Apollon et d'Astérie , ou d'Antianire ou de Cyrènc, oud'Abas et d'Antianire, ou d'Am- pyciîs. Célèbre par son talent prophétique, il accompagnâtes Argonautes, quoique sachant bien qu'il périrait pendant l'expédition. 11 fut tué par un sanglier , ou par un serpent, ou mourut de maladie , en Bithynie. Lors de la fondation d'Héraclée , les Mégariens et les Béotiens reçurent d'Apollon l'ordre de bâtir cette ville autour du tombeau d'Idmon, et d'honorer ce héros comme protecteur de la nouvelle cité. — 3. Médecin d'Adraste, d'É- IDS 245 pidaure. — 4. Colophonien , père d Arachné. — 5. Chef rotule, député à Énée par Turnus. 1 dolothytes. Viandes offertes aux idoles. IDOMÉXÉ (éidoménf. ). Fille de Phérès ou d'Abas; épousa Amythaon, ûent elle eut Bias et Mélampus. iDonÉxÉE (idomeneus). i. Prince cré- tois, fils de DeLcalion, petit-fils de Minos et de Pasiphaé. L'un des prétendants d'Hélène, il vint se joindre avec quatre-vingts vaisseaux aux Grecs assemblés devant Troie. Philostrrte rapporte que, pendant que les chefs tenaient conseil à Aulis , des envoyés crélois arrivè- rent auprès d'Agamemnon lui offrir le con- cours d'idoménée s'il voulait partager l'au- torité suprême avec ce prince. Quoi qu'il en soit , le petit-fils de Minos se distingua par sa valeur. Il tua de sa main Phestus, Asius, Othryonée, Érymas, Alcathoùs, OEnomaiis, prit part à la lutte qui eut lieu autour du ca- davre de Patrocle, engagea le combat avec Hector, et, ayant perdu sa lance, monta sur le char de Mérion et s'élança à la oéfense des vaisseaux. Il eut une querelle avec Ajax, fils d'Oilée, lors des jeux funèbres en l'honneur de Patrocle. A partir de cette époque les my- thographes ne s'accordent plus. — a. Idomé- née revint heureusement dans son royaume (Homère). On voyait à Olympie sa statue, sculptée parOnatas, et, après sa mort, les Crétois lui élevèrent, ainsi qu'à Mérion, un tombeau magnifique où on leur rendait les honneurs héroïques (Diodore).— b. Suivant les écrivains romains , qui ont adopté aveuglé- ment les amplifications des Alexandrins , Ido- ménée, surpris par une tempête, promit aux dieux , s'ils apaisaient l'orage , de leur sacri- fier le premier qui s'offrirait à sa vue en tou- chant la terre natale. Ce fut son propre fils qui se présenta. Idoménée le sacrifia ou vou- lut le sacrifier; mais une peste qui frappa le pays força le malheureux père à s'expatrier. Il se rendit en Italie, où il fonda Salente et bâtit un temple en l'honneur de Minerve ; de là, il gagna Colophone, sur la côte d'Asie, et se réfugia dans le temple d'Apollon de Claros. Il fut enterré sur le mont Cercaphus. — 2. Fils de Priam. 1DOTHÉE (eidothéaI. i. Fille de Protée , amante de Canobus. Elle fit connaître à Méné- las les moyens de retourner dans sa patrie. Elle porte le nom de Théone dans Euripide. — 2. Océanide. — 3. Femme de Phinée. — 4. Fille d'Eurytus, femme deMilet; fut mère de Biblis et de Caunus. idouna et braga. Couple de la mytho- logie Scandinave, qui préside à l'inspiration poétique et à la jeunesse. C'est au premier qu'est confiée la garde des pommes d'or dont les dieux usent pour se rajeunir. Lofce vola un jour ces fruits précieux; mais les menaces des Ases le forcèrent bientôt à restituer son larcin. iDSCMO. Divinité des sintoïstes japonais. 21. 246 IL1 idulium. Victime qu'on offrait à Jupiter le jour des Ides. idus. Personnage fabuleux , qui nourrit les Romains pendant huit jours et donna son nom aux Ides. Idye (idyia, eidyia). Océanide, épouse d'Eétès, mère de Médée et d'Absyrte. iÉbicox. Dieu de la mer, suivant les sin- toïsles japonais. On le représente assis sur un roclier. Ses attributs sont la ligne et le pois- son Taï. iergatchixep.s. Messagers infernaux, que les lamaistes regardent comme chargés de conduire les âmes aux enfers. iérich. Sorte d'amulettes ou de fétiches, que les Tchouvaches vénèrent extrêmement, ft qu'ils placent dans un Goin de leur habi- tation réservé à ce seul usage. Le Iérich con- siste en un faisceau de tiges de rosier, longues d'environ quatre pieds, coupées à une hauteur égale, et liées ensemble par une corde faite d'écorces. On le renouvelle à chaque automne. iessé. Dieu du tonnerre chez les Lechs, anciens habitants de la Pologne. ifcrin. Enfer des Gaulois. igmgexa , né \ du feu : r , T , , . igxipoteas \ surnoms de \ ulcain. maître du feu; I iCMSPicimi. L'art de deviner par le feu, inventé par Amphiaraiis. ihia. Poissoîi. Nom des sacrifices humains dans la langue sacrée des anciens Taïtiens. iimer. Géant de la mythologie seandinave ; naquit en même temps que la vache Andoum- bla, de la fonte des vapeurs gelées. Voy. Houergelmer Tué par les trois fils de Bor, il forma le monde de la manière suivante : de son sang naquirent les fleuves et les eau\ , de ses os les montagnes; ses dents formèrent les pierres; son crâne, le ciel; ses sourcils, Midgard, citadelle qui défend les dieux des attaques des géants. Enfin sa cervelle forma les nuages. Voy. Pontan. iK.cn ém a v arma. Radjah de la race lu- naire, qui doit rendre le trône à son fils Ikché- trata. ikchétrata. Fils d'Ikchéraavarma ; re- couvrera le trône avec l'aide de son père , et donnera naissance à Vidcliçara. îECHi.M adida. Radjah de la race solaire, fils de Poundariga. ikcii yakou. Radjah hindou , fils de Vai- vaçouta: fut père de cent fils, qui régnèrent sur Aoude et ^itora pendant le Trétaiouga et le Douaparaïouaga, ainsi que pendant une partie du Kalaiouga. Fille du menou Vaivaçouta. Changée en garçon par Vacikhtha, à ia prière de son père, elle reprit son premier sexe pour avoir passé dans un bois maudit par les Maharrhis, et devint amoureuse de Bouddha, qui la ren- dit mère de Pourou. Le désir lui vint ensuite de redevenir homme; mais Bouddha ne lui accorda qu'une alternative de sexe, c'est-à- dire qu'elle était un mois homme et un mois ILI femme. Sous sa forme masculine, lia se nomme Soudoummina. il ah. Un des principaux dieux des anciens Arabes. Ses attributs paraissent correspondre à ceux du Saturne des Latins. iLAMATELCHTLi. Déesse de la vieillesse, dans la religion mexicaine. On célébrait s:i fête, le 3 du septième mois, par des sacrifices humains et par des courses analogues aux Lupercales romaines. ILATIDE (EILATIDAS). FUS d'EUltUS. Forme poétique pour Élatide. ili a. La même que fthéa SU via. iliadès. Nom patronymique de Romulus, fils d'ilia. ilioxe. Fille de Priam, femme de Polyra- nestor. Elle mourut de chagrin après la mort de son jeune frère, Polydore, ou fut tuée par son époux. Voy. Polydore. iliO-VÉe (ilioxeus). i. Fils d'Amphion et de Niobé , tué par Apollon. — 2. Fils de Phor- bas, tué par Pénélée. — 3. Compagnon d'Énée. - 4. Troyen tué par Dioraède. 1-lissiades. Surnom des Muses, du fleuve Ilyssus, dans l'Attique. ILITHYIE (EILEITHYIA, ELEITHYIA, El- lÈthyia, eleutho). Déesse grecque qui pré- sidait aux accouchements , et se montrait tour à tour favorable ou funeste , délivrant la mère de son fardeau ou prolongeant ses douleurs. Les traditions homériques reconnaissent deux Ilithyies , filles de Junon , qui , tout en soumet- tant les" femmes mariées aux souffrances qu'a- mène l'enfantement, allègent cependant leurs maux. Aussi sont-elles désignées par l'épi- thète de mogostokoi , qui aident les ac- couchements laborieux. Lorsque Junon vou- lut retarder la naissance d'Hercule , elle éloi- gna ses filles, qui allaient employer leur mi- nistère pour soulager Alcmène. Dans l'Odyssée et dans les auteurs postérieurs , on ne nomme qu'une seule Ilithyie, qui est tantôt favorable, tantôt funeste; Hésiode la fait fille de Jupiter et de Junon , et sœur d'Hébé et de Mars. Dans l'hymne homérique à Apollon, Ilithyie, obéis- sant à l'ordre de sa mère , se tient neuf jours et neuf nuits assise sur le sommet de l'Olympe, et empêche l'accouchement de Latone. Mais Iris l'ayant engagée à se rendre à Délos , La- tone est aussitôt délivrée de son fardeau. Ovide, en chantant ia naissance d'Hercule, prête à Ilithyie un caractère hostiie, qui n'est nullement conforme à l'esprit de la tradition primitive, suivant laquelle ce fut, comme nous venons de le voir, Junon, et non sa fille, qui retarda la délivrance d'Alcmène. Celle-ci, disent Ovide et Antoninus Libéralis, ne fut délivrée que par la ruse de Galinthias. Voy. ce nom. Ilithyie apparaît aussi, cou- ronnée de dietame, auprès de Rhée, grosse de Jupiter (Schol. Arat.). — Suivant les tradi- tions doriennes, le culte d'Iiithyie était ori- ginaire de Crète, et se propagea de là dans l'Attique par Délos. Les traditions déliennes, au contraire, le font venir du pays des Hyper- ILI boréens; Ilithyie, disent ces légendes, vint à Délos, pour soulager Latone, et les vierges hyperboréennes Argé et Opis l'y suivirent, pour accomplir un vœu. Voy. Opis. Quoi qu'il en soit, le eulte de cette déesse se ré- pandit bientôt dans toute la Grèce, et s'y lia intimement à celui des autres divinités, principalement à celui de Junon, qui, en sa qualité de déesse du mariage, présidait aussi aux naissances, et portait à Argos le surnom (ÏEileithyia. Ainsi, c'est elle , et non sa fille , qui délivre la femme d'Eurysthée. A Rome, Ilithyie se personnifia en Junon Lucine , que quelques traditions séparent de la Junon pri- mitive, donnée alors comme mère de la se- conde ( Donat ). — Quant à Diane, elle fut, dans l'origine, très-distincte d'Ilithyie; les deux déesses se dessinent môme comme deux divinités rivales. Ainsi, avant que la seconde ait pu secourir la fille de Phiégyas (Pind., p. 3, 9.), celle-ci meurt percée de flèches parla sœur d'Apollon , qui figure là comme Ilithyie funeste. Mais Diane n'est pas seulement une déité terrible ; elle protège, comme nous l'a- vons vu, tout ce qui est: jeune et faible ( voy. Diane); et cette transition se répète sous cette nouvelle face du caractère de la déesse, qui apparaît dans Horace comme déesse Lu- cine (dea Lucina), comme Ilithyie favorable. Aussi dès le moment de sa naissance exerce- t-elle cette fonction, et la voit-on aider sa mère à mettre Apollon au jour ( Callimaq.). On comprendra facilement, du reste, la con- fusion qui s'est opérée entre les rôles des deux déesses, si l'on remarque qu'Ilithyie, quoique fille de la déesse du mariage et accoucheuse divine, a quelque chcse de virginal, comme la fille de Latone. Elle n'a ni époux ni amant; elle punit les fautes des jeunes filles par les dou- leurs de l'enfantement, elle n'aime pas les mè- res trop fécondes (Apollon. Arg., I., 289). — Le culte d'Ilithyie se trouvait encore dans une étroite connexion avec celui des Par- ques, qui filent le destin de ceux que la fille de Junon fait apparaître à la vie; avec celui d'Apollon, dont elle aida la naissance, et qui l'envoya auprès d'Évadné; avec celui d'Hébé, qui embellit la vie que donne sa sœur. Dans l'ancien hymne d'Olen , qu'on chantait à Délos, Ilithyie est nommée mère de l'amour.— Ilithyie avait à Athènes un temple dans lequel on voyait trois statues de la déesse, sculptées en bois, et enveloppées de la tète aux pieds. Deux de ces images avaient été apportées de Crète par Phèdre ; Erysichthon avilit amené la troisième de Délos. A /Egium, sa statue était de même en bois sculpté, et enveloppée , excepté la tête, les mains et les pieds; elle avait la main droite étendue, et tenait de la gauche une torche. A Hermione, on lui sacrifiait tous les jours; mais la prêtresse seule pouvait voir son image. Les autres lieux où on l'honorait étaient Sparte, Clitor, Messène, Tégée, Mé- gare, Argos, Amnisus, Cœre, Inatus en Crè- ILU 247 te, Élis, où elle avait un autel en commun avec Sosipolis. — Ses principaux surnoms sont les suivants : Einatiné, honorée à Ina- tus; Epilysamcné , qui délivre; Lysizonos , qui délie la ceinture ; Métropolos , qui aide les mères; Mogostocos , qui aide les accou- chements laborieux ; Praymetis, bienveillante. illyrios. Fils de Cadmus et d'Harmonie. ilmaréjveiv. Dieu de l'air et du vent , chez les Slaves. Fils de Vara; il aida son frère Vainamoinen dans la lutte contre les mauvais génies. On lui attribuait l'invention de la forge. ilus (ILOS). 1. Fils de Dardanus et de Bâ- tée, frère d'Érichthonius. — 2. Héros éponyme d'IIion , fils de Tros et de Calliroé , frère d'As- saracus, de Ganymède et de Ciéopatrc, épousa Eurydice, dont il eut Laomédon. Les mytho- graphesne s'accordent pas sur la circonstance qui donna lieu à la fondation de Troie. — a. Ilus vint un jour en Phrygie, et remporta la victoire dans des jeux que le roi du pays faisait célébrer. 11 reçut pour prix cinquante jeunes garçons et cinquante jeunes filles. Le roi lui donna aussi, d'après l'ordre d'un ora- cle, une vache de diverses couleurs, et lui dit de bâtir une ville dans l'endroit où elle se cou- cherait. Cette vache le conduisit vers un en- droit de la Phrygie nommé la colline d'Acté {voy. ce nom), et s'y coucha; Ilus bâtit en ce lieu une ville, qu'il nomma Ilion. — b. Ilus, paissant ses troupeaux en Mysie, reçut d'A- pollon Priépaeus l'ordre de fonder une ville où l'une de ses vaches se coucherait. Il obéit à cet oracle , suivit la première vache qui s'é- carta du troupeau, et fonda Ilion où elle s'ar- rêta. — Ayant prié Jupiter de lui donner quelque signe de protection , il trouva le len- demain le Palladium (voy. ce mot), qui était tombé ,du ciel devant sa tente. Il lui rendit les honneurs divins, et lui fit bâtir un temple. Le feu ayant pris à cet édifice, Mus y cou- rut, saisit le Palladium, et le sauva des flam- mes. Mais il lui en coûta la vue, pour avoir regardé en face ce simulacre divin. Minerve s'apaisa cependant, et lui rendit plus tard l'usage de ses yeux. Ilus chassa alors Tan- tale ou son fils Pélops de la Paphlagonie. li fut enterré dans la plaine de Troie. Dans l'I- liade on voit Hector tenir conseil auprès de son monument. — 3. Roi d'Éphyre dans la Thes- protie, fils de Mermerus, et arrière-petit-lils de Jason et de Médée. — 4. Premier nom d'As- cagne , qui ne se fit appeler Iule qu'après la ruine de Troie. — 5. Chef latin tué par Pallas. imam. Celui qui dans une mosquée, et pen- dant la prière publique , se met à la tète de l'assemblée, qui prononce les paroles et fait les mouvements que les assistants sont obliges d'imiter. Hassan , dépouillé du khalifat par Moaviah, garda ce titre, que les khalifes et les sultans ottomans prirent également. Chez les sunnites, on donne le nom d'imam aux docteurs orthodoxes les plus célèbres, tandis que les chiites désignent par cette ap- 248 IMP pcllation un personnage doué de vertus di- vines et possédant les deux pouvoirs , spiri- tuel et temporel. Suivant ces derniers, le douzième Imam, chassé de ce monde par la méchanceté des hommes , apparaîtra quelque jour sur la terre pour y faire régner la justice. imaon. Chef latin sauvé de la mort par Halésus. imbramos, Surnom de Mercure, tiré de l'île d'Imbros. imbr asia. Surnom : i. de Junon, du fleuve Imbrasus sur les bords duquel elle était née; — 2. de Diane. imkrasidès. Nom patronymique d'Asius , de Glaucus et de Ladès , fils d'Imbrasus. imbrasus ( imbrasos ). i. Surnom de Mer- cure. — 2. Prince thrace , père de Pirus. — 3. Dieu fleuve de Samos, amant de Chésias et père d'Ocyroé. — 4. Troyen, père d'Asius, de Ladès et de Glaucus. C'est peut-être le môme que le n° 3. imbreus. Centaure tué par Dryas, aux noces de Pirithoûs. imrrius ( imbrios ). Fils de Mentor, et époux de Médésicaste; fut tué au siège de Troie par Teucer — 2. Surnom d'Éétion. imbrus ( IMBROS ). 1. Surnom de Mercure. — 2. Égyptide, fiancé d'Évippe. iménarète. Femme de Chalcodon, mère d'Éléphénor. imeusimus (imeusimos). Fils d'Icarius et de Péribée. IMMARADUS (IMMARADOS). Fils d'EU- molpe et chef des Éleusiniens ; fut tué par Érechthée. immolation. Cette cérémonie consistait dans l'origine , chez les Romains à répandre sur l'animal qu'on allait sacrifier, et surtout sur sa tête , de la farine de pur froment mê- lée avec du sel , et qu'on nommait mola salsa ou simplement mola, d'où vient l'expression immolatio. Les Grecs observaient la même cérémonie, avec cette différence qu'ils se servaient du grain même de froment ou de celui d'orge sans être moulu, avec lequel ils mêlaient également du sel. Plus tard on ap- pela immolation l'action complète du sacri- fice. iMOUTH (imouthÈS). Dieu égyptien du second rang. Suivant les uns , il correspond à Esculape; suivant d'autres, au ciel. imperator. Surnom sous lequel Jupiter était adoré à Préneste. Sa statue , transportée de cette ville à Rome, l'an 376 av. J.-C, fut placée au Capitole, entre les chapelles de Ju- piter et de Minerve. impetritum. Terme religieux des anciens Romains, qui marquait que les augures étaient favorables. imtorcitor. Dieu agricole honoré chez les Romains. Les laboureurs l'invoquaient en traçant les sillons. imprécations. Divinités que les Latins nommaient Dirœ , Deorum irœ. impudence. Voy. An/edeta. INC IXACHIDE (INACHIDES, INACHIA, INA- CHis, inachione, inacho). Nom patro- nymique d'Io, d'Épaphus, de Persée et de tous les descendants d'inachus. inachies. Fêtes en l'honneur d'Ino ou Leucothoé. inachus ( inachos). Dieu-fleuve et roi d'Argos, fils de l'Océan et de Téthys. Il eut d'une nymphe mélienne ou d'Argic, sa sœur, trois enfants, Phoronée, iEgialée , et ïo , aux- quels Apollodore ajoute Argus Panopte. Un scholiaste d Euripide nomme . au lieu d'iE- gialée, Phégée ou Pégée. Suivant quelques traditions, Inachus est un chef autochthone qui , réfugié sur les montagnes avec un corps d'Argiens, lors du déluge de Deucalion, des- cendit dans la plaine à l'écoulement des eaux, fit rentrer dans son lit le fleuve qui inondait le pays, et lui donna son nom. D'autres légen- des le regardent comme un colon égyptien. L'auteur du traité des fleuves raconte que l'I- nachus se nommait dans l'origine Carmanor et Haliacmon ; il ne prit le nom d'inachus que lorsque le chef argien, poursuivi par la furie Tisiphone, envoyée par Jupiter, s'y fut préci- pité. — Neptune et Junon, ou Minerve, ayant pris Inachus pour juge de leur prétention sur l'Argolide, le roi d'Argos décida en faveur de la déesse. Le dieu des mers, irrité, le priva, lui et les deux autres arbitres, Astérion et Céphise, de ses eaux. Aussi distinguait- on l'Argos péloponésienne par l'épithète de dipsion, altérée. inari-dai-mio-tsin. Divinité japonaise, adorée par les sintoïstes. EHe est invoquée par les porteurs de riz le 8 du onzième mois. incas. Chefs civilisateurs, que les tradi- tions péruviennes disaient fils du soleil. Ils étaient à la fois souverains et pontifes. Le temple du soleil avait cent portes, que ïlnca régnant, qu'on appelait Capa-Inca, avait seul le droit de faire ouvrir; c'était à lui seul aussi qu'appartenait le droit de pénétrer dans le temple. Les vierges consacrées au culte du soleil y étaient élevées presqu'en naissant, et y gardaient une virginité perpétuelle, sous la conduite de leurs marnas, ou gouvernantes, à moins que les lois ne les destinassent à épouser des Incas, qui devaient toujours s'unir à leurs sœurs ou à la première princesse du sang, qui était vierge du soleil. Une des principales occupations de ces vierges était de travailler au diadème des Incas, dont une frange faisait toute la richesse. Le temple était orné des différentes idoles des peuples qu'avaient soumis les Incas après leur avoir fait adopter le culte du soleil; il était en ou- tre enrichi de métaux et de pierres précieuses, qui ajoutaient à sa magnificence. inceste. Dieu allégorique, fils du Ciel et de la Terre, selon Hygin. incubes et succubes. On donnait ce nom à des démons qu'on supposait prendre des formes d'homme ou de femme pour tour - menter les dormeurs pendant la nuit et avoir INI) commerce avec les sorciers. Celte absurde croyance fit brûler au moyen âge un grand nombre d'infortunés. incubones. Génies qui gardaient les tré- sors delà terre; ils avaient de petits cha- peaux, dont il fallait d'abord se saisir. On les contraignait ensuite à déclarer où étaient ces trésors. index, en grec ménytes. Surnom donné à Hercule à l'occasion d'un vol dont il fit connaître l'auteur. indigètes. On donnait ce nom aux héros divinisés et adorés comme protecteurs d'un lieu particulier. indra. Dieu de l'air et des saisons, l'un des gardiens du monde et ie régent de l'orient. Les traditions le désignent comme le premier des huit Vaçous et le font fils de Kaciapa et d'Aditi. Époux, dlndrani, nommée aussi Sa- rati ou Aindra, il habite avec sa fille Devani dans l'indraloka. D'autres légendes lut assi- gnent pour demeure les régions de l'air ou le mont Mérou. Les théogonies indiennes lui donnent de nombreux surnoms, parmi les- quels il faut distinguer les suivants : Dives- petir, le père du jour; Souargarcidjah , le roi des Souargas; Sahasrakcha , le dieu aux mille yeux; Legrchaba, le dieu de Thiver ; Pagacliakna , le dispensateur des saisons; Mégavahana, le conducteur des nuages; Maroutra, Méghavan, éthéréen. — Les pein- tures hindoues représentent Indra avec qua- tre bras et les yeux bandés. Il a pour mon- ture l'éléphant Iravat. Ses attributs sont le croc, le lotus, le vadjéra ou tonnerre. Il par- court quelquefois les airs sur le char Vhna- nam, conduit par Matali. Des génies aériens de toutes sortes se pressent autour de lui dans sa demeure céleste. indrachina. Radjah hindou de la race solaire, père de Vidikotra. indradhioumna. Ancien monarque hin- dou, qui régnait à Outkala , à Orissa, ou à Oudjadjani; reçut de Krichna l'ordre de lui bâtir un temple, et, aidé des conseils du brahme Vidiapati , éleva la célèbre fpagode de Djahannathà, aujourd'hui Djagrenath. Il y plaça les trois idoles de Djagannatha, de Balab- hadra et de Soubhadra, faites du bois de l'ar- bre sacré, si fameux dans les traditions sous le nom de Vata. — Ce mythe a trait à la fusion des deux cultes de Vichnou et de Si va, comme l'indique l'usage pratiqué sur la côte d'Orissa et chez quelques sectes de la péninsule , de faire manger tous les dévots à la même table , sans aucune distinction de sectes ni de castes. Cette coutume n'est nullement admise dans le Décan. — Le temple de Djagrenath est en- core aujourd'hui l'un des plus célèbres de l'Asie. Les dons offerts par les pèlerins qui s'y rendent annuellement et l'impôt prélevé par les brahmes sur les dévots aisés montent à un chiffre énorme, qui s'augmente chaque année. Des cérémonies splendides, où figu- rent les trois idoles, dont la principale a des INO 219 yeux de diamants , y témoignent de la piété des nombreux adorateurs de Brahraa. Il faut réléguer au nombre des fables l'assertion tant de fois répétée dans les voyages pittoresques, que les dévots se précipitent sous les roues du char Rath-Djatra. ixdram. Femme d'Indra, dont elle eut Dévani. indratouima. Radjah hindou métamor- phosé en éléphant par la colère du Pradja- pati Agastia; recouvra sa première forme après avoir essuyé diverses tribulations. Sa légende, récitée chaque jour par une bouche pieuse, a la propriété de faire obtenir le par- don de tous les péchés. indulgence. Divinité allégorique figurée sur quelques médailles romaines. indus. Dieu-fleuve, fils de Pontos et de Thalassa, selon Hygin. inga. Saint bouddhiste, invoqué par les Japonais. ingénicula. Ilithyie à Tégée. INGÉNICULUS. Voy. ENGONASE. iniersoit. Génies du feu, selon la croyance des Groënlandais, qui leur assignent pour de- meure les falaises arides , et croient qu'ils apparaissent aux hommes sous la forme de feux follets. in 91 A. Dieu suprême des Votiaks. Sa femme se nomme Moukaltsin. innen rom. Nom de l'Être suprême, sui- vant les Ostiaks. innerterrirsok. Dieu de l'air, au Groen- land. C'est à lui que les jongleurs doivent leurs facultés divinatoires. ixnou arolit (les). Nains montagnards que les Groënlandais croient veiller sur les trésors enfouis dans le sein de la terre. ixo- Fille de Cadmus et d'Harmonie, mère de Léarque et de Mélicerte. Victime de la haine de Junon, elle eut à supporter tous les malheurs qui peuvent accabler une mortelle voy. ( Athamas), et fut, après sa mort, élevée au rang des déesses sous le nom de Leuco- thée, la blanche déesse. Les traditions rela- tives à sa fin et à son apothéose sont très-di- verses. — a. Après la mort de Léarque, tué par son époux, elle jeta Mélicerte dans une cuve d'eau bouillante, puis, saisissant le ca- davre de son enfant dans un accès de délire, elle se précipita dans les flots. Ino et son fils furent mis au rang des divinités marines pro- pices aux navigateurs. — 6. Athamas, voulant égorger Mélicerte, Ino le lui arracha, et, ar- rivé au champ blanc (Xsuxov Tisôiov) à Mé- gare , se précipita dans la mer avec son fils encore vivant. Neptune les sauva tous deux, à la prière de Vénus. — c. Échappée à Phrixus (voy. ce nom), elle se jeta à l'eau dans un ac- cès de folie ; Bacchus la sauva ainsi que Mé- licerte. — d. Leucothée, après la mort de sa sœur Sémélé, allaita Bacchus, et fut placée avec lui parmi les dieux. — e. Poursuivie par Athamas, et submergée par les flots, ainsi que son enfant, un dauphin porta les deux 250 ÏNT 10D cadavres à Corinthe. Là, Araphimaque, Do- nacinus et Sisyphe, frère d'Athamas, leur donnèrent la sépulture, et instituèrent les jeux isthraiques et un sacrifice annuel en l'honneur des illustres morts. — /. Après la mort de Léarque, Ino jeta son cadavre dans une cuve; puis, pour échapper àAthamas, elle se précipita dans la mer et fut sauvée par les Néréides, qui ordonnèrent à Sisyphe d'instituer les jeux isthmiques en l'honneur de Palémon. — y. Ino , furieuse , tua ses deux enfants, et se précipita dans la mer avec leurs cadavres. — h. Une tradition mégariennc rapporte que le corps d'ino , trouvé sur la plage, fut enseveli par Cléso et par Tauropolis. C'est en ce lieu qu'Ino reçut pour la première fois le nom de Leucothée ( Pausanias). — Pu- rifiée de tout ce qu'il y avait d'humain en elle, Ino fut reçue parmi les Néréides, et, comme telle, elle est protectrice (soteira) des navigateurs et déesse fatidique. C'est elle qui sauva Ulysse poursuivi par la colère de Neptune , et fournit au héros , en lui confiant son voile, le. moyen d'arrivsr chez les Phéa- ciens. — A Thalames, où elle avait un temple auprès de la source de Séléné, elle rendait des oracles pendant le sommeil. Prèsd'Épidaureun bassin , qui lui était consacré, servait à la di- vination. On y jetait des gâteaux. Surnageaient- ils, le présage était funeste, tandis que leur disparition au fond> de l'eau était regardée comme d'un très-bon augure. —-Ino avait des temples àCorone, à Brasies, à Leuctres, à Épidaurc, à M égare, à Élée, à Thèbes, en Crète, où on célébrait les lnachies en son hon- neur, en Colchide, à Chéronée. Dans cette dernière ville, le gardien de son temple criait à ceux qui entraient; « Qu'aucun esclave, étolien ou étolienne, ne passe ce seuil. » Cette coutume faisait, dit-on, allusion a la haine de Leucothée contre une esclave éto- lienne, Antiphéra, qui avait excité sa jalou- sie. Sur l'isthme, elle avait un temple qui lui était commun avec Neptune. — Les Ro- mains identifièrent cette déesse avec Albu- née et avec la vieille divinité italique Metar Matuta. in ou s. Nom patronymique de Palémon et de Mélicerte, fils d'ino. i\sitor. Dieu qui présidait à la greffe des arbres et à d'autres opérations du jardinage. On l'invoquait aux fêtes de Cérès. ix tempérance. Déesse allégorique, fille de l'Éther et de la Terre , selon Hygin. ixteracoudaccoui. Surnom du soleil chez les Péruviens. intercido, ou ixtercidqxa. Une des trois divinités qui protégeaient les femmes en couches. Voy. Deyerra. iîvterduca. Surnom de Junon, déesse du mariage, chez, les Romains. On invoquait Junon Interduca , en introduisant la nou- velle mariée dans la maison de son époux. interrapa ou illapa. Le troisième dieu de la trinité péruvienne ; présidait aux sai- sons. Ses attributs sont la fronde , la foudre, la grêle, etc. intoxsus. Qui n'est pas tondu. Surnom d'Apollon et de Bacchus. Les jeunes Grecs ne coupant leurs cheveux que parvenus a l'âge viril, on faisait ainsi allusion à l'éter- nelle jeunesse de ces dieux», Voy. Acersé- comes. inuus. Divinité que les Romains identi- fiaient avec Pan et Sylvain. iwtdia. Voy. Envie, ixvolutt du. Épithètes des dieux, dont les statues étaient enveloppées de bandages dans les temps primitifs des religions grecque et orientale. 10. Célèbre amante de Jupiter. L'opinion la plus générale la fait fille d'inachus, mais diverses traditions lui donnent aussi pour père Iasus , Argus, Piren , Prométhée, Arestor, Phoronée, Apis. Sa mère se nomme tour à tour Argée , Leucane , Pitho , et Ismène. lo était prêtresse de Junon, qui, pour la sous- traire aux poursuites de Jupiter, la changea en vache, et la confia à la garde d'Argus Pa- nopte. Selon quelques mythologues, Jupiter lui-même opéra cette métamorphose pour dérober son amante aux poursuites de la reine des dieux , qui lui demanda Io , cachée sous cette nouvelle forme, l'obtint et la fit garder par Argus dans le bois de Mycènes. Délivrée de son incommode surveillant (voy. Argus), la malheureuse fille d'inachus n'en fut pas moins exposée à de cruelles persécutions ; Junon la rendit furieuse , et elle commença une longue pérégrination , poursuivie par un taon ou par l'ombre d'Argus. Elle parcourut successivement la Grèce, l'Illyrie, les cols de l'Hémus , le Bosphore , la Scythie , la Ciramé- rie , et arriva enfin en Egypte *où elle s'arrêta sur les bords du Nil, et accoucha d'Épaphus , après que Jupiter lui eut rendu sa première forme. Les Curètes lui dérobèrent son enfant par l'ordre de Junon ; mais ils périrent frappés de la foudre. Io retrouva Epaphus en Syrie, et revint alors en Égypte, où elle épousa Télé- gone et éleva à Cérès une statue que les Égyp- tiens adorèrent sous le nom d'Isis. Ils iden- tifièrent aussi Io avec cette déesse, et lui ren- dirent des honneurs divins. — Voy. Télé- GONE. iobacchos. Surnom de Bacchus, qu'on invoquait avec Io, dans les fcénées et dans d'au- tres fêtes bachiques.^ iobate (iobatÈs ). Roi de Lycie , père de Philonoé , d'autres disent d'Anticlée ou de Cass-andre. — Voy. Bellerophok. iobès. Fils d'Hercule et de la Thespiade Certhé. ioche/Era. Qui se plaît à lancer des traits. Surnom de Diane dans Homère. iocrite (iocritos > Père de Botachos. iodamé. Amante de J'upiter, dont elle eut Deucation. iodamie (iodaméia). Prêtresse de Mi- nerve; fut pétrifiée par la déesse irritée, pour ION s'être introduite dans son temple pendant la nuit. Elle fut élevée au rang de divinité. Un icu continuel brûlait sur son autel. ioh. Voy. POOH. IOLAS (IOLAOS, IOLAUS). T. Fils d Iplli- clès et d'Automéduse. Neveu d'Hercule, il fut conducteur de son char, et assista le héros dans son combat contre 1 hydre de Lerne, ainsi que dans l'expédition contre Géryon. Ovide le fait assister à la chasse de Calydon, et Hygin le nomme parmi les Argo- nautes. Diverses traditions qui offrent de nombreuses variantes le lient étroitement au mythe d'Hercule. Il ressuscita son maître en Lybie, en lui faisant respirer une caille, et épousa Mégare lorsque le héros revint des enfers. Vainqueur aux jeux Olympiques au moyen des chevaux que lui avait donnés Her- cule, il offrit des sacrifices à son ami mort , propagea son culte , et devint le chef des Hé- raclides. Quelques légendes font périr Eurys- thée de sa main. U était alors parvenu à une extrême vieillesse; deux astres s'arrêtèrent sur son char, et l'enveloppèrent d'un nuage épais : c'était Hercule et son épouse Hébé. lolas sortit de ce brouillard sous la forme d'un jeune homme plein de vigueur et de feu. Sui- vant Diodore , lolas conduisit en Sardaigne une colonie d'Hellènes, et commença la civi- lisation de ce pays, où il mourut. D'autres au- teurs le font revenir de cette île après avoir terminé son œuvre civilisatrice. Quoi qu'il en soit, lolas reçut les honneurs héroïques. De son vivant, Hercule lui avait élevé un temple en Sicile, et, après sa mort, les habitants de la Sardaigne et les Thébains lui consacrèrent des monuments funèbres. Agyre et Thèbes célé- braient des fêtes en son honneur. - 2. Cousin d'Hercule, qui le tua , dans un accès de délire. iolcos. Fils d'Amyrus; donna son nom à la ville d'iolcos. iole. Fille d'Eurytus, roi d'OEchalie et sœur de Dryope; fut aimée d'Hercule, qui s'empara des États de son père [voy. Her- cule), et amena la jeune captive à Trachine, où elle provoqua la jalousie de Déjanire. A sa mort, le héros donna lole pour femme à Hyllus. iolées. Fêtes instituées en l'honneur d'Hercule et d'Iolas. IOLÈ3IE (iolèmos). Père de la nymphe Symé. On le nomme aussi lalyme. io\. Fils de Xuthus et de Créuse ; frère d'A- chœus. Chassé de la Thessalic, son père'se réfugia à Égialée, sur la côte nord du Péîopo- nêsc , et y mourut. Ion s'acquit l'amitié du roi du pays, qui lui donna sa fille Sélinonte en mariage. Il hérita de la souveraineté, et donna le nom d'Ioniens aux Égialéens. Nommé commandant de l'armée athénienne dans la guerre d Eleusis, il battit Eumolpe , obtint le pouvoir souverain à Athènes, et par- tagea les habitants en quatre classes. Il mourut en Attique, laissant quatre enfants : Géléon, /Egicores, Argades et Hoplos. — Suivant une IOU 251 autre tradition , adoptée par Euripide dans son drame d'Ion.. Créuse, fille d'Érechthée, roi d'Athènes , séduite par Apollon , en a un fils , qu'elle expose dans la grotte môme où elle avait cédé au dieu. Mercure enlève l'en- fant, et le porte à Delphes , où la pythie le trouve dans son berceau et le fait élever. Ce fils, parvenu à l'adolescence, devient gar- dien du temple de Delphes. Cependant Créuse a épousé Xuthus, venu d'Achaïe au secours ries Athéniens, en guerre avec les Mégariens. Les deux époux, affligés de n'avoir pas d'en- fants, vont consulter l'oracle d'Apollon. Là, ils rencontrent, sans le connaître, Ion , élevé par la pythie, et Xuthus, amené par la ré- ponse du dieu à regarder ce jeune homme comme son propre fils, l'adopte et se dispose à l'emmener à Athènes. Mais Créuse , enflam- mée de jalousie, et prenant cet enfant in- connu pour le fruit des amours de son époux avec une rivale, se dispose à l'empoisonner. Son dessein est découvert, et elle est con- damnée au dernier supplice. Mais les langes et le berceau conservés par la Pythie amè- nent une reconnaissance entre la mère et son fils. — On montrait le tombeau d'Ion à Potamos en Attique. — 2. Fils de Gargettos père des Ionidés. ioxe. 1. Néréide. — 2. Fille de Nauloque, tuée par Hercule. IONIDES ( IONIDES , IONIADES ). Nom de quatre nymphes , Calliphaé , Sunallaxis, Pé- gée , Iatis , appelées ainsi de Ion , fils de Gar- gettos. Elles avaient un temple sur les bords du fleuve Cythère en Élide , dont les eaux passaient pour être très-salutaires aux ma- lades. iOiMOS. Père de Dyrrhachius. Il donna son nom à la mer Ionienne , selon Didyme. iopas. L'un des amants de Didon. Virgile le représente comme bon musicien et habile chanteur. iope. 1. Fille d'Éole et femme de Céphée. Elle donna son nom à la ville d'Iope. — 2. La même qu'Antiope. iophosse (iophossa). La même que Chalciope. iops. Héros qui avait un héroum à Sparte iopsopiios. Surnom d'Apollon. iord. La terre personnifiée chez les Scan- dinaves. Les traditions la font fille de Nott et d'Annar, et femme d'Odin, dont elle eut le dieu Thor. Voy. Hertha. iormoungandour. Serpent gigantesque , fils de Loke et d'Angourboda. Précipité dans le Nifflheim , il s'y débat vainement sous la garde de Thor, et n'en sortira qu'à la fin du inonde. iotar. Géants de la raytholo.gie Scan- dinave. IOLALTEUCHTLI. Dieu de la nuit honoré chez les Mexicains. Il protégeait particulière- ment les enfants. ioualticite. Médecin nocturne. Déesse qui protégeait les enfants , chez les Mexicains* 252 1PH iouddhichtira- Personnage savant et pieux , l'un des (ils de Pandou. ioudhou. Fils de Sandana , père de Drita- rachtra et de Pandou. iougout. Dieu» honorés par les insulaires des Kouriles. iouihala. Dieu adoré par les peuplades finnoises. Les Biarmiens lui avaient élevé un temple magnifique, dont les poètes Scandi- naves nous ont laissé des descriptions sans doute exagérées. ioumar. Dieu adoré par les Votiaks. ioumon-chouycha. Famille de Dieux. Dieux subalternes des Tchérémisses. Ils sont les uns maies, les autres femelles. Leurs prê- tres se nomment Monchan. îoxu s (ioxos). Fils de Mélanippe et de Péri- gone ; conduisit avec Orny tus une colonie thes- salienne en Carie. Périgonc s'étant caché dans un champ d'asperges et depimprenelles , après la mort de son père , les loxides gardaient re- ligieusement l'usage de ne jamais brûler ces végétaux. iphatès. Priamide tué par Antiloque. iphée (ipheus). Chef troyen tué par Pa- trocle. IPHIANASSE ( IPHIANASSA ). I. Une des filles de Prœtus. — 2. Fille d'Agamemnon et deClytemnestre. Voy . Iphigénie. — 3. Femme d'Endymion. — 4. Néréide. iphianire (ip m a ne lit a), i. Fille de Mé- gapenthe oud'Anaxagore, femme de Mélampe, dont elle eut Manto, Pronoé, Antiphate et Bias. — 2. Fille d'OïcIée et de la thespiade Hypermnestre. iphias. 1. Nom patronymique d'Évadné, fille d'iphis. — 2. Prêtresse de Diane qui figure dans les légendes argonautiques. IPHICLÈS ( IPHICLÈS, IPHICLOS , IPHI- cléus ). 1. Fils d'Amphitryon et d'Alcmène, plus jeune d'une nuit que son frère Hercule. Il prit part à la chasse du sanglier de Calydon, accompagna Hercule en Troade, et dans son expédition contre les fils d'Hippocoon. Il périt en les combattant. Une autre tradition dit qu apporté blessé à Phénée , il y mourut et y reçut les honneurs héroïques. Il eut d'Auto- raéduse, Iolas, et épousa en secondes noces la plus jeune des filles de Créon. — 2. Fils de îhestius et de Laophonte , ou de Déjanire , ou d'Eurythémis, ou de Leucippe. Il prit part à ia çhasse de Calydon et à l'expédition des Ar- gonautes. — 3. Fils de Phylacus et de Cly- mène , ou de Céphale et de la même. Il épousa Diomédée ou Astyochée, et en eut Podarcès et Protësilas. Iphiclès prit part à l'expédition des Argonautes. Il est surtout célèbre par sara- oidité à la course, et remporta le prix dans les eux funèbres en l'honneur de Pélias. On le voyait représenté sur le coffre de Cypsélus au moment où Acaste lui offrait la couronne du vainqueur. — Voy. Mélampe. 1 pniDAM as. 1. Fils de Busiris. Apollodorc le nomme Amphidamas. — 2. Fils d'AÎéus. — 3. Fils d'Anténor et de Théano. Élevé en ÎPH Thrace chez Cissée, il fut tué par Agamemnon devant Troie. iphigenie. Fille d'Agamemnon et de Cly- temneslre. Il n'en est nullement question dans Homère. Suivant ce poète, les trois filles du chef de l'armée grecque sont Chrysothémis , Laodicé et Iphianasse, qui ne quitta pas le sé- jour de Mycènes ( 11. ix, 287 ). Sophocle la fait apparaître nominalement, à côté d'Élee- tre ( Laodicé ), d'Iphianasse et de Chrysothé- mis, et Euripide la substitue à Iphianasse, ce qui fait que les mythologues modernes l'ont toujours confondue avec celte dernière. Sui- vant Stésichore , Iphigénie était fille d'Hélène et de Thésée, et avait été confiée à Clytemnes- tre. Enfin, une tradition insolite, rapportée dans Pausanias, la fait naître d'Agamemnon et de la fille de Chrysès. — La flotte des Hellènes se trouvant dans le portd'Aulis, prête a faire voile pour la Troade, des vents contraires vin- rent empêcher le départ. Suivant Dictys de Crète, une peste frappa l'armée. La cause de cet obstacle apporté par les dieux à l'expédi- tion projetée n'était autre que le courroux de Diane. La déesse se vengeait de ce qu'Aga- raemnon s'était vanté d'être plus habile chas- seur qu'elle, ou avait tué une biche dans un bois consacre à la sœur d'Apollon. Une au- tre tradition dit qu'il avait juré d'immoler à la déesse ce qui lui naîtrait de plus beau dans l'année; Iphigénie naquît, et le pére négligea son vœu. Force fut de recourir à l'oracle. Calchas déclara qu'il fallait sacrifier la jeune fille. ( Voy. Achille, Calchas, Dtane. ) Mais au moment de l'immolation , Diane lui substitua sur l'autel une biche, une ourse, un taureau, ou une vieille femme, et trans- porta la fille d'Agamemnon en Tauride, où elle l'établit sa prêtresse, lui faisant une loi de sacrifier les étrangers qui abordaient sur ces plages inhospitalières. Reconnue par Oreste {voy. ce nom ) sa sœur s'enfuit avec lui, et tous deux débarquèrent à Brauron , déme de l'Attiquc, où Iphigénie consacra un temple à Diane , dont elle continua d'ê- tre la prêtresse jusqu'à sa mort. Il y a di- verses traditions relatives à sa fin : — a. Éle- vée au rang des déesses sous le nom d'Hé- cate, elle est proprement la divinité adorée en Tauride (Hérodote). — b. Enterrée à Brauron, comme prêtresse de Diane on dé- posait sur son tombeau les vêtements des femmes mortes en couches. On montrait aussi son tombeau et son héroum à Mégare. — c. Douée par Diane de l'immortalité et d'une jeunesse éternelle, elle partage, sous le nom d'Oriloquie, l'heureuse existence d'Achille dans l'île de Leucé. IPHIMEDIE ( l.PHIMÉDÉ , IPHIMEDEIA ). Fille de Triops et femme d'Aloiis; aimée de Neptune, elle en eut les Aloïdes. Un jour qu'elle célébrait les fêtes de Bacchus sur le mont Dryas en Achaïe, des pirates l'enlevè- rent, ainsi que sa fille PancralK et la condui- sirent à Strongyle. Elle lut délivrée par ses IRA fils. On voyait son tombeau à Anthedon. Les Mylasiéns lui rendaient un culte. iphimédon. L'un des fils d'Eurysthée. iphiméduse ( iphisiédousa ). Danaïde , fiancée d'Euchénor. iphinoé. i. L'aînée des filles de Prœtus. — i. Épouse de Métion, mère de Dédale. — 3. Fille de Nisus, femme de Mégarée. — 4. Fille d'Alcathoiïs, morte vierge. Les jeunes filles lui consacraient une boucle de leur che- velure, la veille de leurs noces. — 5. Une des femmes de Lemnos qui accueillirent les Ar- gonautes. iPHiixoiïs (iphiîvoos). i. Fils de Dexias, tué par Glaucus. — 2. Centaure tué aux noces de Pirithous. iphioiva. Amazone de la suite d'Hypsi- pyle; accueillit Jason dans le pays où ré- gnaient ces femmes guerrières. iphis. 1. Fils d'Alector, roi d'Argos ; succéda, à son père, et eut deux enfants : Étéocle et Évadné. Ce fut par ses conseils que Polynice vint à bout d'entraîner Amphiaraiis au siège de Thèbes. Après la mort de ses enfants, il abandonna son royaume à Sthénélus, fils de Capanée. — 2. Fils de Sthénélus et frère d Eu- rysthée, l'un des Argonautes. — 3. Amant d'Anaxarètc; se pendit à la porte de sa bien- aimée. Foy. Anaxarete. — 4. Thespiade, qu'Hercule rendit mère de Céleustanor. — 5. Jeune fille de Sciros, amante de Patrocle. — 6. Fille de Lygdus et de Téléthuse. Sa mère l'éleva comme un garçon, parce que Lyg- dus avait donné l'ordre d'exposer l'enfant dont elle était grosse, en cas qu'elle accouchât d'une fille. Isis la changea en homme lorsque son père voulut la marier à la belle Ianthe. îPHiTiDÈS. Nom patronymique du troyen Areheptolème , fils d'Iphitus. iphitioîv. Fils d'Otryntée et d'une naïade , tué par Achille. iphitus. 1. Fils dEurytus, roi d'OEchalie et l'un des Argonautes. II périt de la main d'Hercule (voy. ce nom). — 2. Fils de Nau- bolus, père de Schédius, d'Épistrophus , et d'Eurynome. Il prit part à l'expédition des Argonautes. —3. Filsd'Hémon, de Praxoni- dès ou d'Iphitus; rétablit les jeux olympiques et la trêve sacrée, d'après l'ordre de l'oracle de Delphes. Dans THéraeon d'Élis on voyait son disque, sur lequel étaient tracées les lois des jeux. iphthimé. 1. Néréide, amante de Mercure dont elle eut les Satyres. — 2. Fille d'icarius, sœur de Pénélope, à laquelle Minerve apparut sous ses traits. ipoctonos. Qui tue les vers. Surnom d'Hercule, que les habitants d'Erythrée invo- quaient comme détruisant les vers qui rongent les ceps. ira. Nom latin de la Colère, fille de l'Éther et de la Terre. ira padadi. L'éléphant d'Indra et l'un de ceux qui soutiennent les mondes supérieurs. Il est représenté dans les temples de Vichnou. IRÏ 253 Ses sept compagnons sont : Boundarigam , Va- manara, Koumourdam , Anchanam , Poudla- kendam, Tcharouvaboudham, Tchoukkirati- bam. irbus (irbos). Fils d'Amphisthénès. irèive (eiréné). i. Nom grec de la Paix. — 2. Fille de Neptune et de Mélanthée. Elle avait donné son nom à l'île de Calaurie, qu'on appelait auparavant île d'Eiréné. iris. t. Déesse de l'arc-en-ciel, fille de Thaumas et d'Électre, et sœur'des Harpyies. Non mentionnée dans l Odyssée, qui repré- sente Mercure comme l'unique messager des dieux, Iris est, dans l'Iliade et dans les hym- nes homériques, l'agile déesse qui se rend continuellement de l'Ida dans l'Olympe, char- gée des messages divins, ou descend sur la terre pour annoncer aux mortels la volonté d'en haut. Elle a aussi accès dans les pro- fondeurs des eaux, et se glisse sous les vagues pour communiquer avee les dieux marins. C'est surtout Jupiter et Junon qui se servent de son intermédiaire ; mais elle obéit de même aux ordres des autres dieux. Comme toutes les divinités inférieures , elle agit parfois de son propre mouvement et par bienveillance pour les hommes; c'est ainsi qu'elle appelle les vents pour plaire à Achille, sans que le héros l'ait invoquée. Se manifestant aux yeux des mortels tantôt sous sa figure divine, tantôt sous une forme humaine, elle ne se borne pas à remplir machinalement la rais, sion dont elle est chargée, mais elle aide de ses conseils et de sa protection ceux avec lesquels elle se trouve en rapport. Suivante des dieux, c'est elle qui introduit Thétis dans l'Olympe, enlève Vénus blessée du mi- lieu de la mêlée , et, dételant les chevaux des chars des habitants du ciel, nourrit ces ani- maux divins de mets célestes. Sa rapidité lui vaut les surnoms suivants : Podas ocea, Ta- cheta, Cita, rapide; Podénèmos , Aellopos , aussi rapide que le vent; Chrysopteros , aux ailes d'or. — Dans les poètes postérieurs à Homère, Iris apparaît encore comme la messagère des dieux; ainsi, Jupiter l'envoie aux enfers puiser dans une coupe d'or l'eau du Styx sur laquelle les immortels doivent prêter le terrible serment qu'ils ne peu- vent enfreindre. C'est encore elle qui pré- pare la couche du maître des dieux et de Ju- non. Mais elle est plus particulièrement la mes- sagère de cette déesse , dont elle préparait la toilette et le bain. Aussi porte-t-elle les sur- noms de Nuntia Junonis et de Junonia, et épouse-t-elle ses haines. C'est d'après ses ordres qu'elle se rend en Sicile , sous les traits deBeroé, pour brûler les vaisseaux d'Énée. C'est encore elle qui se rend auprès de Didon, pour lui couper le cheveu fatal, et frayer un chemin à son âme. Cet emploi appartenait d'habitude à Proserpine , et Iris ne l'usurpe ici que parce que la reine de Carthage avait avancé elle-même l'heure de sa mort. Sui- vant Callimaque, assise aux pieds de Junon, FiICT. MYT. 22 254 ISCH elle ne s'éloigne jamais du trône de sa mai- tresse pour goûter les douceurs du sommeil. Elle n'ôte jamais sa ceinture ni ses sandales. Détestés de Junon, Hercule et Latone sont aussi l'objet de la haine d Iris. — Messagère de Ju- non , déesse de l'air, elle abreuve d'eau les flancs des nuages, et glisse invisiblement sur l'arc-cn-ciel, avec lequel elle est identifiée. De là ses noms û'Aeria, aérienne, Roscida , vaporeuse, et les mille nuances qui couvrent sa robe et ses ailes. On représente habituelle- ment Iris comme une déesse vierge ; quelques mythologues lui donnent cependant pour amant Zéphyre, dont elle eut l'Amour. — Les Dé- liens lui présentaient des offrandes consistant en basynies, gâteaux de farine de froment et de miel, et en coccores ou figues sèches. — Au- cune statue représentant Iris n'est parvenue jusqu'à nous ; mais on la trouve figurée sur des vases et des bas-reliefs, quelquefois debout, vê- tue de la tunique longue , les cheveux retenus par un bandeau, et des ailes aux épaules; d'autres fois, glissant sur l'arc-en-ciel. Ses at- tributssont le caducée et une corbeille de fruits. Un petit bronze de la collection du cardinal Borgia la représente avec des ailes aux épau- les et aux jarrets. — 2. L'une des filles de Minée. irisins. Génies subalternes de la mytho- logie tchouvache. Nés de Thore et de sa femme Thoramische, ils se plaisent à faire sentir aux hommes les effets de leur bien- veillante protection. irminsul. Idole des anciens Saxons dans la Wcstphalie; avait un temple magnifique à Eresbourg, maintenant Stadtberg. Charlema- gne s'efforça de détruire le culte de ce dieu, et abattit la colonne d'Irrain ( Irmin-saule ) , que quelques auteurs prétendent retrouver aujourd nui dans le pilier d'albâtre rayé de la cathédrale d'Hildesheim. ironamaïa. Fils du radjah Aknidrouva. irri. Nom de Vichnou (Héri) à Ceylan. irus (iros). 1. Fils d'Actor et frère de Po- lyraélis, première épouse de Pélée, qui, pu- rifié par Irus du meurtre de son frère, tua involontairement son fils Eurytion dans une chasse, et lui offrit un troupeau de bœufs pour le rachat du sang. Son hôte ayant re- fusé, Pélée laissa errer à l'aventure le trou- peau, qui fut dévoré par un loup. L'animal sa- crilège fut métamorphosé en pierre.— 2. Men- diant d'Ithaque, terrassé par Ulysse, à cause de son insolence. iryivx. Fille de Pan et d'Écho. Médée reçut d'elle les herbes dont elle fit usage pour s'at- tirer l'amour de Jason. isandre (isandros). Fils de Belléroplion et de Phlinoé, tué par Mars en combattant les Solymes. ischène (ischenos). Fils d'un géant et petit-fils de Mercure et d'Hiéra; se dévoua pour délivrer la, Grèce d'une famine. ischénies. Fêtes annuelles célébrées à Qlympie, en mémoire d'Ischène. isi ischys. Fils d'Élatus et amant de Coronis. Quelques auteurs le font père d'EscuIape. isfendiar ou aspendiar. Célèbre ué- ros persan,, fils de Gouchtasp. On le connaît aussi sous le nom de Rouitan. 11 vengea la mort d'Iérir pour satisfaire aux ordres de son père, propagea le culte de Zoroastre, et péril de la main de Roustan. isées. Fêtes en l'honneur d'Isis. Cette déesse était honorée en Egypte par des céré- monies sacrées qui commençaient le 17 d'a- thyr par la simulation des Thrènes ( lamenta- tions) d'Isis. Un mois après on figurait la re- cherche d'Osiris, et le 7 tibi (2 janvier) sa sé- pulture. Les réjouissances en l'honneur de la naissance d'Arouère avaient lieu le 3o épiph (24 juillet). C'était la dernière des fêtes isia- ques, qui offraient le spectacle le plus étrange ; la déesse y figurait enveloppée d'un immense voile noir. — En Grèce, Isis était honorée dans deux fêtes annuelles célébrées à Tithorée. Les dévots apportaient aux prêtres de riches offrandes, sans pouvoir assister eux-mêmes au sacrifiée ; une foire venait ensuite où l'on vendait des objets de toutes sortes, et la solen- nité se terminait par une sorte d'holocauste où le feu consumait les offrandes les plus diver- ses. C'est à Corinthe surtout que la fête d'Isis brillait par l'éclat et la pompe; elle s'appe- lait la fête du navire d'Isis. Apulée nous en a laissé une description curieuse dans ses Mé- tamorphoses. — Les Isées romaines reprodui- sirent à peu de chose près les Isées grecques mais avec plus de licence. isiaques. Prêtres de la déesse Isis. Ils sont représentés vêtus de longues robes de lin , avec une besace et une clochette à la main. Ils portaient quelquefois la statue de la déesse sur leurs épaules, et se servaient du sistre dans leurs cérémonies. isis. Déesse égyptienne, qui était la person- nification de la puissance génératrice et fé- condatrice de la nature. Identifiée par les Grecs avec Io et par les Égyptiens avec Cérés . les mythes qui la concernent ne nous sont parvenus qu'altérés et surchargés d'additions étrangères au mythe originaire. Ainsi, selon Diodore, la déesse égyptienne est fille du Ju- piter (Zeus) grec et de Junon ; elie épousa son frère Osiris, et le seconda dans ses projets de civilisation. Comme à Cérès les Grecs, les Égyptiens durent à Isis le froment, l'orge, l'usage de ces grains, les premières notions des sciences agricoles, industrielles et sociales, l'invention de la voile. Plutarque regarde Osi- ris et Isis comme fils de Saturne (Kronos), et de Rhée, épouse d'Hélios. Celui-ei, irrité de l'infidélité de sa femme , jura qu'elle n'ac- coucherait ni dans un mois ni dans une année. Mercure ( Hermès) entendit ce serment, et, pour sauver Rhée, qui l'aimait, proposa à la Lune une partie de trictrac, lui gagna soixante- dix parties de sa lumière, et en forma les cinq jours complémentaires, qui se trouvaient hors de l'année ordinaire, et dans lesquels la déesse ISM put accoucher. D'Hélios, Saturne et Hermès naquirent cinq enfants ; Osiris, ArouèreouHo- rus, Typhon, Isis, Nephthys, que les Grecs identifient avec Vénus ou avec la Victoire. Ûpouse d'Osiris, qui périt de la main de Ty- phon (voy. Osiris), Isis se mit à chercher le corps de son époux jeté à la mer. Elle trouva le coffre qui le renfermait sur la côte de By- blos : un buisson l'enveloppait de toutes parts de ses branches touffues. Le roi du pays fit abattre cet arbre, et le façonna en pilier pour son palais. Isis en retira adroitement la caisse ; mais Typhon découvrit le cadavre, et le coupa en quatorze morceaux , qu'elle parvint cepen- dant à retrouver. De son époux mort , Isis eut Harpocrate, qui naquit avant terme; elle avait donné le jour auparavant à Horus. qui défit Typhon , et le mit sous la garde de sa mère. Celle-ci lui ayant rendu la liberté, Horus, irrité, lui enleva la couronne, à la place de laquelle Hermès lui mit urue tète de vache avec ses cornes. Aussi les Égyptiens la représentaient-ils sous la forme d'une vache , et disaient-ils qu'elle avait donné le jour au bœuf Apis. Honorée par des fêtes solennelles dans les principales villes de l'Egypte , à Sais , à Bubaste, à Busiris, à Coptos, à Abydos , son culte passa en Grèce, et s'étendit très-ra- pidement. Au cinquième siècle avant J.-C, elle avait déjà à Tithorée en Phocide une en- ceinte sacrée accessible seulement à ceux que la déesse avait désignés comme dignes de cette faveur; à Phlionte son idole était invisi- ble. A Omphale, les femmes seules pouvaient contempler l'image de la déesse; Corinlhe était surtout célèbre par la somptuosité avec laquelle elle honorait Isis, regardée par les Corinthiens plutôt comme une déesse protec- trice de la navigation que comme une thes- mophore. Alexandrie avait de même altéré le caractère primordial de la déesse; sur les médailles de cette ville on voit l'Isis Pharia tenant le sistre et le voile. Sur la route de i'Acrocorinthe étaient deux temples consa- crés à Isis Pelagia ( marine] et à Isis JEgyptia. Importée à Rome sous Sylla , et bannie vers l'an 60 avant J.-C, elle y reprit bientôt une grande vogue, et amena les plus grands abus; sous Auguste , ses temples devinrent des lieux de prostitution. — Isis est représentée sur les monuments et les médailles comme une femme jeune et belle , à la coiffure de vaotour sur- montée des cornes de vache ou du globe lu- naire. Ses attributs sont le lotus et le sistre. Le plus ordinairement on la voit assise et al- laitant Horus, dans les œuvres des artistes ro- mains , qui la représentaient avec la figure , la forme et le vêtement de Junon, la distin- guant seulement de cette déesse par le large manteau, le voile garni de franges et quelques attributs particuliers. ismarius. Ismarien. Surnom d'Itys et de Térée, du mont Ismarus enThrace. ismarus (ismaros). t. Fils de Mars et de Thrace ou d'Eumolpe; donna son nom à Pis- ITM 255 raarus, montagne de Thrace. — 2. Fils d'As- tacus et frère de Léadès, d'Asphodicus et de Mélanippe. Il se signala en défendant Thôbes , assiégée par les Argiens. — 3. Troyen com- pagnon d'Énée. 11 était habile archer, et se servait de flèches empoisonnées. is.mèxe. 1- Fille d'Asope et de Métope, épouse d'Argus, dont elle eut Iasus. — 2. Fille d'OEdipe et de Jocaste ou d'Euryganie, et sœur d'Antigone, dont eile partagea le sup- plice. isménis. Thébaine, fille du fleuve Ismène. isménïus (ismÉiMOS). j. Fils d'Apollon et de Mélie; donna son nom au fleuve connu auparavant sous le nom de Ladon. — 2. Sur nom d'Apollon à Thèbe3. Le temple du dieu, dans lequel se rendaient les Daphnéphores , se trouvait devant les portes de la ville, et portait le nom d'Isménium. isménus (ismé.xos). 1. Fils d'Asope et de Métope, dieu fleuve de Béotie. -— 2. Fils d'Am- phion et de Niobé. Percé de flèches par Apol- lon , il se précipita dans le fleuve qui prit son nom. isocratie ( ISOCRA.TIA. ). Amazone tuée par Hercule. isod^stès. Oui donne également à tons. Surnom de Bacchus Zagreus, de Pluton, d'A pollon. isopalès. Centaure tué par Hercule. isos. Fils naturel de Priam. isparetta. Le dieu suprême des Malaba- res ; n'est autre que Siva. issa. Fille de Macarée et amante d'Apollon. Elle donna son nom à la ville d'Issa dans l'île de Lesbos. issédons. Peuples fabuleux voisins des Hyperboréens. Quand parmi eux un fils avait perdu son père, tous ses parents, après avoir coupé en morceaux le cadavre, mêlaient les chairs avec celles d'animaux égorgés, et les servaient dans un festin , réservant seulement la tète du mort , qu'ils enchâssaient dans de l'or, pour s'en faire une idole, à laquelle ils offraient chaque année des sacrifices solen- nels. issoria. Surnom de Diane, qui avait un temple sur l'Issorion en Laconie, ainsi qu'à Sparte et à Teuthrone. ISTHMIQUES OU ISTHMIEÎVS. JeUX OU spectacles institués par Thésée, semblables aux olympiques , qui se donnaient dans l'isthme de Corinthe, en l'honneur de Neptune; on ne convient pas de l'intervalle qu'il y avait entre un temps de ces spectacles et un autre. Les uns croient qu'on les célébrait de trois en trois ans, d'autres disent que c'était de quatre en quatre ans, et quelques-uns, tous les cinq ans. Le concours y était si grand , que les principaux des villes de la Grèce pouvaient seuls y avoir place. Les Romains y furent admis dans la suite. isthmius (iSTHMios). Neptune adoré sur l'isthme de Corinthe. it^bos. Surnom d'Adonis, dans Hésychius. 25(3 ÏUL italia. Selon Servius, amante de ûaph- nis. On croit qu'il faut lire Thalia. italus. Roi des OEnotriens ou des Sicules; donna son nom à Htalie (Denys d'Halicarn.). Selon Servius , il était fils de Télégone et de Pé- nélope. Il eut d'ÉIectre, fille de Latinus, Rémas , ou de Lucanie, Roma, fondatrice de Rome. itémalus (itémalos). Vieillard qui ex- posa Œdipe sur le Cithéron. iterduca. Conductrice. Surnom de Junon. ithacus (ithacos).i. Fils de Ptérélas, hé- ros éponyme d'Ithaque. — 2. Surnom d'Ulysse. ithas ou ithax. Proraéthée, héraut des Titans. ithéaiéivès. Prince troyen, père de Sthé- nélaiis. ithomatas. Jupiter à lthomeen Messénie. ithomé. Nymphe messénienne, qui donna son nom au mont Ithome. Avec sa sœur Néda, elle éleva Jupiter, près de la fontaine Clep- sydre. C'est du moins ce que prétendaient des traditions qui n'avaient cours qu'en Messénie. ithomées. Fête annuelle en l'honneur de Jupiter-Ithomatas. La cérémonie consistait à porter de l'eau, du bas de la montagne, dans un vaste réservoir construit au sommet. ithyntérion. Baguette que les prophètes des dieux portaient à la main, pour marque de leurs fonctions. ITHYPHALLE (IT YPH ALLOS). Surnom de Priape. ithyphallophores. Ministres des Or- gies, qui dans les processions ou courses des Bacchantes , s'habillaient en Faunes , contre- faisant des personnes ivres ,et chantaient des hymnes en l'honneur de Bacchus. ito\e, Fille de Lyctius, épouse de Minos, et mère de Lycaste ITO.ME ( ITONIA, ITOXIAS, ITONIS l Sur- nom de Minerve adorée à ltone en Phthiotide. Elle y avait un temple fameux. D'Itone, le culte de Minerve passa dans la Béotie , où un temple et un bois lui étaient consacrés, près du lac de Copaïs. C'est là qu'on célébrait en son honneur les Panbéoties. La tradition pla- çait dans ce lieu la métamorphose d'Iodamie en pierre. — Suivant d'autres, Minerve reçut le nom d'Itonie du roi-prêtre Itonus. itonus (itonos). 1. Fils d'Amphictyon. Il épousa Mélanippe et en eut Béotus et Chro- mia. — 2. Fils de Bœotus , et père d'Hippalci- mos, d'Électryon, d'Archilycos et d'Alégénor. itylus. Fils d'Aédon, que sa mère tua in- volontairement. itymoneus. 1. Fils d'Hyperochus, roi d'Élide , tué par Nestor. — 2. Chef Dolien , tué par Méléagre. — 3. Géant bébrycien, tué par Pollux. itys. Fils de Térée et de Progné; fut tué par sa mère et servi au roi de Thrace dans un festin. Une autre tradition le fait périr égorgé par les femmes thraces. Il fut changé en chardonneret. —2. Troyen tué par Turnus. IULE (iules). 1. Ascagne. — 2. Fils d'As- cagne; céda la couronne à Silvius, et garda IZE pour lui le pontificat. La gens Julia, à Rome, prétendait descendre de lui. iules. Hymnes en l'honneur de Cérès et de Libéra. iulo (ioulo). Déesse des gerbes. Surnom de Cérès dans Athénée. IVRESSE (MÉTHÉ, EBRIETAS ). Déesse grecque et romainé, représentée dans un bas- relief reproduit par Millin. ixion. Fils de Phlégyas, ou d'Antion et de Périmèle, ou de Pision , ou de Mars, ou de Léontée et de Dia. On le fait aussi frère de Phlégyas. Il fut roi des Lapithes et père de Pirithous. Couvert du sang de son beau-père Déionée (voy. ce nom) , lxion errait miséra- blement dans son royaume , sans trouver per- sonne qui voulût le purifier, lorsque Jupiter, touché de pitié, lui donna asiie dans l'Olympe. Mais lxion oublia le respect qu'on devait a l'hospitalité, et devint amoureux de Junon : trompé par elle, il eut commerce avec une nuée, de laquelle naquit le premier centaure (voy. Centaures), et ayant osé se glorifier d'avoir obtenu les faveurs de la reine des dieux, fut enchaîné sur une roue, par Mer- cure, avec des liens d'airain ou des serpents. Cette roue était garnie d'ailes ou ardente, et tournait continuellement dans l'air ou dans le Tartare. Le criminel, sans cesse fustigé, disait à voix haute : Honorez les bienfaiteurs. — Poy. PÉGASE. ixiomdès, Pirithoiis, fils d lxion. ixios. Surnom d'Apollon à Ixia, dans l'île de Rhodes. ixtilon. Dieu de la médecine au Mexique. iyngiès. Surnom de Bacchus. iynx. a. Fille de Pitho ou de Pan et d'Écho; fut changé en torcol (iynx torquilla) par Junon, pour avoir tenté de se faire aimer de Jupiter, ou pour avoir servi les amours du dieu et d'Io. — b. Fille de Piérus , changée en iynx pour avoir osé disputer aux Muses le prix du chant. — L'iynx était l'emblème d'un amour malheu- reux et non partagé. C'est Vénus qui donna cet oiseau à Jason pour qu'il s'attirât ainsi l'a- mour de Médée. Aussi les anciens lui assi- gnaient-ils un rôle dans les opérations magi- ques au moyen desquelles une vierge délais- sée croyait pouvoir ramener un amant. izeds. Génies de deuxième classe dans la religion de Zoroastre. Ils venaient immédia- tement après les sept Amchaspands, et leur servaient de ministres, aidés eux-mêmes par des serviteurs subalternes nommés Hamkars. C'est aux Izeds qu'appartient la mission de porter l'âme à l'entrée dû pont Tchinevad. Voici les noms de ces génies bienfaisants, qui sont au nombre de vingt-huit : Aban , Achtad, Ader, Anahid, Aniran, Ard, Ardviçour, As- man, Barzo, Behrain, Dahman, Din, Farvar- din, Goch, Gochoroun, Khorchid, Manres- fand, Mirh , Nériocengh , Parvand , Ramechné- Karom , Rachné-Rast, Séroch, Vad, Vanant. Les trois Izeds femelles sont : Arching, Mah et Zémiad. JAN JAjN 257 jacdar. Le bon esprit, chez les Madécas- ses, qui lui opposent Angat, le mauvais prin- cipe. jaga baba. Déesse de la guerre dans la mythologie slave, qui la représentait comme une vieille femme d'une taille colossale et d'une maigreur effrayante. jakousi. Dieu de la médecine au Japon. On le représente la tète entourée d'une au- réole, et supporté par une feuille de nymphéa. De lui descendent les Jakousi , esprits subal- ternes dont les Japonais redoutent le pouvoir malfaisant. jalexdr a . Géanthindou que les traditions représentent comme invulnérable. Il devait ce privilège à la chasteté de sa femme, et, ayant osé convoiter Bhavani , fut tué par Vichnou , qui avait préalablement détruit le charme auquel la vie de Jalendra était attaché , en séduisant l'épouse de ce terrible adver- saire des dieux. jambavaiv. Le roi des ours , père de Jam- tiavati. Il seconda Rama dans la guerre de Lanka. jambavati. Fille de Jambavan. ja.mmabos. Anachorètes japonais, aux- quels le peuple attribue une science surnatu- relle et le don de magie. Ils diffèrent des autres prêtres bouddhistes , en ce qu'ils se ma- rient et mangent de la viande. Leur vie se passe en pèlerinages dans les hauts lieux qui sont ré- putés saints. j aivides. Devins, descendants d? Janus. Ils prédisaient l'avenir d'après l'inspection des peaux des victimes. janigéna. Nom patronymique de Canente, fille de Janus. jaubitor. Surnom de Janus, présidant aux portes. jaîvuales. Fêtes de Janus, célébrées à Rome le premier janvier. On offrait au dieu de l'encens, du vin, des fruits et le gâteau nommé janual. C'était l'usage que dans ce four 'es amis et les parents s'envoyassent des Mrennes (strenœ), consistant en figues sè- ches , en feuilles de laurier, et plus tard en présents d'une plus grande valeur. Le consul qui entrait en charge se rendait au Capitole monté sur un cheval blanc. Les empereurs conservèrent cet usage. Le 9 janvier, on cé- lébrait encore en l'honneur de Janus les Agonales, que d'autres rapportent au dieu Agonius, et dans lesquelles on immolait un bélier. jaaus. Divinité latine, sur le caractère et les attributions de laquelle les mythologues ne sont nullement d'accord. Les anciens Latins adoraient Janus comme un génie bienfaisant qui veillait à la prospérité des familles et dé- fendait l'entrée des maisons contre les atta- ques des esprits funestes. De là le nom deja- nua, donné à la porte , et celui de janus, à un passage voûté ouvert des deux côtés. Il est probable cependant que, même dans l'ori- gine, les attributs du dieu ne se bornaient pas a cette fonction toute matérielle, et qu'il présidait symboliquement au début de toutes choses. Tel était du moins le caractère du Than étrus- que, qu'on identifia avec Janus, dans la suite des temps. Chez les anciens Tusques, Than, l'un des dieux suprêmes , était surtout regardé comme dieu des augures, qui , avant de com- mencer leurs opérations divinatoires, traçaient dans le ciel , avec le lituus, deux lignes per- pendiculaires l'une à l'autre, et dont chaque extrémité était dirigée vers un des points car- dinaux. De là sans doute l'usage de. représen- ter Janus avec deux ou quatre faces , et de donner le même nombre de portes à ses tem- ples. En adoptant le culte du dieu, les Ro- mains l'altérèrent, par le mélange des tradi- tions et des symboles nationaux. Ainsi 3 on l'identifia quelquefois avec le soleil, en tant que dieu du ciel. Suivant Servius , son double vi- sage désigne le commencement et la fin do jour, ses quatre faces les quatre saisons. Le même auteur rapporte qu'on représenta Janus avec deux visagas , comme symbole de l'al- liance des Romains et des Sabins, après un traité entre Romulus et Tatius. D'autres y voient le symbole de la connaissance du passé et de l'avenir. — Une fois le Janus étrusque, dieu des augures, adopté par les Romains, il devint naturellement le dieu qui préside au cemmencement, au début de toutes choses, si toutefois il n'avait pas déjà cette fonction pri- mordialement. Aussi lui consacra-t-on le pre- mier mois de l'année (voy. Janualies), et lui offrait-on les premières libations dans les fêtes des dieux. On le faisait présider au point du jour, sous le nom ûepater matutinus. Enfin , on ouvrait les portes de ses temples lorsqu'une guerre commençait. — Quant aux traditions mythiques sur Janus , voici les principales. II est fils de Cœlus et d'Hécate , ou d'Apollon et de Créuse. Critolaus, dans Plutarque , le fait naître de Saturne et d'Entoria, et dit qu'il se tua , ainsi que ses frères Hymnus , Faustus et Félix, par suite du chagrin que lui causa la mort de son grand-père maternel, lapidé par des paysans ivres. Les Romains, frappés de la peste, consultèrent l'oracle, qui leur ordonna d'élever à Saturie et à ses quatre fils un autel avec quatre visages. Ils nommèrent aussi ja- nuarius l'un des mois de leur année. Quant aux morts , ils furent places parmi les astres sous le nom de yrotrygéterès. — Suivant Ovide, Janus étaitau commencement de tou- tes choses, et, lors de la séparation des élé- ments, eut sous sa présidence le ciel, la mer, les nuages, la terre, la guerre et la paix. — D'autres traditions plus vulgaires relient Ja- 22. 258 JAS nus à un état de prospérité de l'Italie , sem- blable à l'âge d'or des Grecs , et le placent à la tête de toute civilisation. Époux et frère de Camisa, il accueillit dans le Latium Saturne, chassé du ciel. Le dieu, reconnaissant, lui ensei- gna les premiers éléments de tous les arts, et tous deux gouvernèrent en commun. — Suivant Athénée, Janus était un Grec, qui s'enfuit de son pays natal, et vint apporter à l'Italie les connaissances d'une contrée plus civilisée. — Parmi les découvertes qui lui sont attribuées figurent l'art de la navigation et l'impression de la monnaie. — Janus eut de Camisa, jEther et Clisthène ; de Vénilia , Canens ; de Juturne, Fontus. Ses surnoms sont les suivants : Bel- liger, Bifrons, Biceps, Bi/ormis, Clusius , Consivius, deorum Deus , Geminus, Juno- nius, Patricius, Patuleius, Quadrifons, Qui- rinus. — Le culte de Janus était très-répandu chez les Romains. Le premier temple en l'hon- neur de ce dieu fut élevé par Nuraa ; il n'avait que deux portes, mais on en construisit un second en doublant ce nombre, après avoir trouvé une image du Janus quadrifons à la prise de Faléries. — A Rome, le temple de Janus restait ouvert en temps de guerre, et ne se fermait qu'en temps de paix. Cet usage a été interprété de diverses manières, que nous ne rapporterons pas ici. — On représen- tait Janus avec deux ou quatre visages bar- bus , ayant d'une main le lituus et de l'autre une clef, dans la figure de laquelle quelques- uns ne voient qu'une altération de la forme de l'ancienne baguette augurale des Étrus- ques. Il avait souvent le nombre de 3oo dans la main droite , et celui de 65 dans la gauche, par allusion aux jours de l'année. janvier ( jamjarius ). Premier mois de l'année, consacré a Janus et à Junon. Les anciens l'ont représenté quelquefois sous la Sgure d'un homme âgé, allumant du feu sur un trépied, et ayant un coq auprès de lui. Cne fleur trifoliée est dans une de ses mains. japet ( iapétos ). L'un des Titans et le père de la race hellénique. Fils d'Uranus et de la Terre , ou du Tartare et de la même mère , suivant une généalogie qui le range au nom- bre des géants, il eut de Clymène ou d'Asie, ou d \sopis , ou de Libye, quatre enfants : Prométhée, Épimélhée, Atlas et Ménécée. A la place de ce dernier, Diodore nomme Hespé- rus. — Il fut précipité au fond du Tartare. Sui- vant Silius Itahcus , son corps énorme est écrasé sous le poids de l'i'e Inarime. japétide et japétiomde. Nom patro- nvmique des descendants de Japet, tels que Prométhée, Atlas, etc. jarbhaixiel-faid. Dieu qui présidait à la science prophétique dans l'ancienne my- thologie islandaise. jard.vxe { jardanos ) 1 • Roi de Lydie, père d'Omphale. - 2. ( iardaxé ). Esclave qu'Hercule rendit mère d'Alcée. jasion. Célèbre personnage mystique qui joue un grand rôle dans les traditions rela- JAS tives au culte de Cérès. Quelques mytholo- gues le font naître de Jupiter et d'Électre, fille d'Atlas, et lui donnent pour frères Dar- danus et Aétion, et pour fils Parios. Suivant d'autres, il est fils de Jupiter et d Héméra, ou de Corythos et d'Électre, ou de Minos et de Phronia, ou d'Ilithyius. Amoureux de Cérès (voy. ce nom) , il eut d élie Plutus ou Pluton, et Corylas, et fut foudroyé par Jupi- ter. Apollodore dit que la foudre le frappa avant qu'il eût pu consommer son attentat. Servius le fait périr de la main de Dardanus ; Hygin dit qu'il se tua en descendant de son char. Ovide, au contraire, le représente comme atteignant un âge avancé et vivant dans une parfaite union avec Cérès. On lui attribuait, du reste, une grande part dans l'extension que le culte de cette déesse avait prise en Grèce. Parti d'Italie, ou de Crète, ou d'Arcadie, il avait, dit-on, apporté le Palladium à Samo- thrace, où Jupiter l'instruisit dans les mystè- res de la grande déesse , avec laquelle Jasion eut plus tard un commerce amoureux. Les Si- ciliens lui attribuaient l'importation du culte de Cérès dans leur île. j aso. Nom grec de la déesse de la guéri- son. {Voy. ce mot). JASOX. Chef de l'expédition des Argonau- tes; il était fils d'Éson, roi d'Iolcos, et de Po- lyméde, appelée par d'autres : Polymèle, Amphinomé, Alcimédé , Polyphémé, Arne . Scarphé. Rhœo. Élevé par le centaure Glii- son , Jason assista dans son enfance à la chasse du sanglier de Calydon. L'affection de Junon , qui le protégea constamment, lui valut l'hon- neur de commencer et de mettre à fin la cé- lèbre entreprise dont le résultat fut la con- quête de la toison d'Or. Voy. Argonai - tes. Jason fut puissamment aidé dans cette tentative par Médée, et l'épousa à Corcyre. Voy. Médée et Alcinous. De retour à Iolcos.il vengea, parla mort de Pélias, le meurtre de ses parents et de ses frères. Il dut cependant abandonner le trône à Acaste , fils de Pélias, et se réfugia à Corinthe, où il vé- cut heureux pendant dix ans, jusqu'à ce que , épris d'amour pour Glaucé ou Créuse, fille du roi Créon, il abandonna Médee et ses enfants. Celle-ci tira une effrovable ven- geance de sa rivale ( voy. Créuse ) , et égorgea ses fils. Il est bon de remarquer que les plus anciennes traditions ne disent rien de ce meurtre horrible ; nous reparlerons de ces divergences à l'article MÉdÉe. — Suivant Apollodore etPhérécyde, Jason fit alliance avec les Dioscures et avec Pélée, qui voulait se venger d'Astydamie , l'épouse d'Acaste. Tous trois marchèrent contre Iolcos, et la dé-, truisirent. Diodore rapporte que Jason , las de la vie, se donna la mort. Une autre tradition le fait périr écrasé par la chute de la poupe de l'Argo , un jour qu'il se reposait à l'ombre du navire auquel il avait dù sa gloire. Il reçut les honneurs héroïques. Les auteurs des der- niers âges de l'antiquité racontent que Jason JEU finit par se réconcilier avec Médée , et qu'il retourna dans la Colchide dont il fut roi après la mort d'iEétés, son beau-père. — Suivant pindare, le fils d'Éson portait dans son en- fance le nora de Diomède; ce fut Chiron qui le nomma Jason, sauveur. Les mythes qui sont relatifs à sa vie aventureuse paraissent n'être qu'un ramassis fait après coup des tra- ditions les plus diverses; du moins les détails ne lui appartiennent-ils pas en propre: ainsi la fable relative à la semaille des dents est évidemment la même que celle de Cadmus ; le lacèrement d'Éson, qui renaît ensuite à la vie, est emprunté aux traditions sur le Bac- chus Zagreus ou aux légendes d'Osiris. — Outre les enfants que lui donna Médée , Jason eut d'Hypsipyle deuxiils, Eunée et Nebro- phone. jasoxia. Surnom de Minerve a Cyzique. jasoxidès. fils de Jason. jécha. Dieu des Thuringiens. jedl'd. Divinité des anciens Germains, qui paraît avoir présidé, comme Mercure, au com- merce et à la fraude. je ma - o. Juge des enfers, dans la reli- gion japonaise. jexe. Dieu japonais, qu'on représente avec quatre visages et quatre bras. Les femmes mariées et les vieillards lui offrent surtout leurs adorations. jeune q u rXQ u e x x a l . Jeûne solennel observé à Rome en l'honneur de Cérès. Le temple de Jupiter et quelques maisons du Fo- rum ayant été frappés de la foudre, sous le consulat d'Acilius et de Cornélius , 193 ans av. J. C. , les décemvirs consultèrent les livres si- byllins, et décrétèrent ce jeûne, qu'on obser- vait religieusement tous les cinq ans. — Les Grecs observaient aussi le jeune dans quel- ques occasions. Ainsi les tuystes , aux Thesmo- phories, s'abstenaient de toute nourriture. JEUX (JOC1 ). Les jeux personnifiés. jeux. Les jeux et les combats faisaient partie de la religion, et entraient dans pres- que toutes les fêtes des anciens, qui les célé- braient avec beaucoup d'appareil et une grande magnificence. Pour en sanctifier l'ob- servance, ils en attribuaient l'institution aux héros qui faisaient la gloire de leur histoire I poétique. Hercule, Thésée et les Dioscures j devaient , suivant la croyance générale , avoir 1 célébré les premiers les jeux Olympiques , ; les Néméens et les Isthmiques. Voyez ces dif- | férents articles. Les Pythiques étaient consa- crés à Apollon. Pendant que les jeux du- 1 raient, les hostilités cessaient dans toute la ' Grèce. On ne donnait aux vainqueurs qu'une couronne d'olivier, de laurier ou d'ache ; mais cet honneur était suivi de privilèges plus substantiels, et, entre autres, de celui d'être en- tretenus le reste de La vie aux dépens de l'É- j tat. Les premières places leur étaient réser- I vées dans le assemblées publiques et dans les spectacles ; ils recevaient des présents con- sidérables, et le jour de leur triomphe ils JOG 259 rentraient dans leur patrie par uner brèche , et portés sur un char magnifique. Les diffé- rents exercices pratiqués dans ces jeux étaient le saut, la course, le disque, le ceste et le pugi- lat. On les réunissait sous le nom de Pentathle. Les Romains avaient un très-grand nombre de jeux, les uns périodiques, les autres vo- tifs et extraordinaires. Parmi les premiers , les plus célèbres étaient ceux qu'ils appe- laient, par excellence, les grands jeux , ou jeux romains. On les célébrait, depuis le 4 de septembre jusqu'au u, en l'honneur des grands dieux, savoir, Jupiter, Junon et Minerve, pour le salut du peuple. La dépense qu'on faisait pour ces jeux, aussi bien que pour les autres jeux solennels , était exorbi- tante. Les édiles amassaient de l'argent dans les provinces pour contribuer à cette ma- gnificence, qui pouvait leur frayer le chemin a des places plus éminentes. D'autres jeux plus célèbres encore parmi les fixes, étaient les jeux séculaires, qui ne se célébraient que tous les cent ou cent dix ans , pour le salut de l'État. Les jeux votifs étaient ceux que l'on avait promis de faire célébrer quand on avait réussi dans quelque entreprise , ou qu'on était délivré de quelque calamité. Les jeux extraordinaires étaient célèbres par les magistrats qui entraient en charge, par les empereurs partant pour quelque expédition. — • KnGn les jeux funèbres étaient ceux que l'on célébrait à la mort de quelque personnage important. jocaste (ou épicaste dans Homère). Fille de Ménécée et sœur de Créon , elle épousa Laïus. De ce mariage naquit OEdipe, au- quel sa mère s'unit sans le connaître, et dont elle eut Étéocle , Polynice, Antigone et Is- mène. Lorsque les dieux eurent fait connaî- tre l'inceste qui s'était accompli, Jocaste se pendit. Une autre tradition la fait périr seule- ment après le duel de ses deux fils. — Un scoliaste d'Euripide, qui fait naître dEury- ganie les quatre enfants mentionnés plus haut, dit que Jocaste eut d'OEdipe, Phrastor et Laonytus. — Voy. OEDirE. jocastus (jocastos). Fils d'Éole , roi de Rhegiura. jodult. Idole saxonne, représentant un homme à cheval, armé de la massue et du bouclier. joghis. Mendiants indiens qui se vouent aux pénitences les plus extraordinaires, et poussent jusqu'à l'absurdité l'austérité de la vie mo- nacale. Ils vivent d'aumônes, se tiennent sur les places et aux portes des pagodes, impor- tunant les passants de leur voix monotone et cachant sous une apparence de dévotion leur fainéantise et leur lâcheté. Quelques-uns, vé- ritablement possédés par un esprit de dé- mence , restent des mois entiers au même lieu, sans changer de position; leur barbe, leurs cheveux et leurs ongles atteignent des dimensions démesurées, leurs membres se roi- dissent, sans qu'ils enfreignent le vœu qu'ils 260 JU1 ont une fois prononcé. Il est bon d'ajouter qu'une fois. le terme de la pénitence expiré, la plupart des Joghis se dédommagent de leurs privations passées, par les plus sales jouis- sances. johilla. Femme indienne, suivante de >~asmada, qui l'avait chargée de négocier son union avec le dieu Soana; fut châtiée par sa maîtresse , dont elle avait emprunté le nom pour se faire aimer de Soana. Ses larmes for- mèrent une rivière, qui porte son nom. joloriamo. Dieu subalterne, selon la croyance des habitants de la Guyane. Il repré- sente le mauvais principe, et est opposé à Katchimana. jorin-assa. Dieu japonais, qui offre quel- que analogie avec le Mercure des Grecs. jos. Dieux particuliers à chaque famille, dans la religion chinoise. Ils sont analogues aux lares romains. jour. Fils de l'Érèbe et de la Nuit. On le confond aussi avec l'Aurore. jouvexce ( Fontaine de). Fontaine mer- veilleuse, qui, suivant une croyance générale au moyen âge , avait la propriété de rendre la jeunesse, la beauté , et la fraîcheur aux vieil- lards courbés par l'âge. « Elle venait , dit l'au- teur d'Huonde Bourdeaux, du Ml et du paradis terrestre , et avait une telle vertu que, si un homme malade en buvait et en lavait ses mains, il était aussitôt sain et guéri; et, s'il était vieux et décrépit , il revenait à l'âge de trente ans , et une femme était aussi fraîche qu'une vierge. » Cette tradition, quia son ori- gine dans l'antiquité , et à laquelle nos fa- bliaux donnèrent une grande vogue , subsista assez tard. C'était l'opinion générale en Es- pagne, au commencement du seizième siè- cle, qu'il y avait dans quelque lieu de lapar- \ie septentrionale du Nouveau-Monde une fon- oine merveilleuse , dont les eaux s'épan- chaient sur un sol étincelant de pierreries et d'or, et donnaient une jeunesse perpétuelle au mortel assez fortuné pour y tremper ses lè- vres. L'équipage de Ponce de Léon, qui quitta Porto-Rico pour un voyage d'exploration, en i5i2 , fut très-désappointé de ne pas rencon- trer la source merveilleuse qui devait dédom- mager les marins de leur pénible voyage, et Fernand de Soto la chercha encore vingt ans plus tard. jovialia. Fêtes célébrées par les Romains, en l'honneur de Jupiter. Elles répondaient aux Diasies des Grecs. juan - GÉM ain. Le dieu du tonnerre, chez les nègres de la côte d'Or. jug a , JUGALis , JU g AT ix a. Junon pré- sidant aux mariages ; de jugum , par allusion au joug que l'on mettait en effet sur les deux époux dans la cérémonie des noces. jcgatixus. Le dieu du mariage ( saint Au- gustin). juillet. Septième mois de l'année, consa- cre à J upiter. Ausone l'a personnifié sous les traits d'un homme nu, dont les membres sont JUIN brunis par le soleil et les cheveux lies de tiges et d'épis. juix. Sixième mois de l'année, consacré a Mercure. Dans Ausone, Juin est représenté sous la forme d'un homme nu; il nous mon- tre du doigt une horloge solaire, pour nous faire entendre que le soleil commence à des- cendre. La torche ardente qu'il porte est le symbole des chaleurs de la saison. Derrière lui est une faucille , parce que la moisson est proche. juliens. Prêtres romains, qui formaientun des trois collèges des Luperces. juxox ( hé r a , juxo )= Fille aînée de Sa- turne et de Rhée, et sœur de Jupiter. Argos et Samos se disputaient l'honneur de l'avoir vue naître. Avalée par son père, ainsi que ses frères et sœurs, il la rendit au moyen du vomitif que Métis lui administra, et la jeune déesse, arrachée à la mort, fut confiée aux soins de l'Océan et de Téthys. D'autres tradi- tions disent qu'elle fut élevée par les Heures, ou par les trois filles du fleuve Aslérion, Eu- bée, Prosymnc et Acrée, ou enfin par l'arca- dien Téménos, fils de Pélasgos, qui lui con- sacra trois temples, sous trois noms différents. Poy. chéra. Amoureuse de son frère Jupi- ter, elle l'épousa à l'insu de ses parents, en Eubée, à Cnosse, à Samos, ou sur le mont Thornax en Argolide. Une tradition qui avzit cours dans ce pays rapporte que Jupiter, voulant surprendre le consentement de sa sœur, s'était transformé en coucou et réfugié dans le sein de l'imprudente déesse, qui fut forcée de se donner à lui lorsqu'il reprit tout à coup sa première forme. Ce furent les Grâ- ces ou Iris qui préparèrent la couche nuptiale des divins époux, auxquels chacun des dsieux lit un présent de noces. Celui de la Terre fut le merveilleux arbre aux fruits d'or, confié aux Hespérides. Chéloné refusa seule d'assis- ter à l'hiérogamie. Voy. Chélcxxé. — Par son mariage avec Jupiter, Junon devint ta femme du roi des dieux, mais non la reine des dieux, comme la représentent les tradi- tions postérieures à l'époque homérique. Dans l'Iliade, elle ne partage nullement les attri- butions de Jupiter, et se rapproche de lui uni- quement en ceci, qu'elle peut donner la fa- culté prophétique; encore ne garde-t-elle pas ce privilège dans les époques plus modernes, ou elle apparaît seulement comme déesse-oracle. Soumise, ainsi que les autres habitants de l'O- lympe, a la puissance du fils de Saturne, qui, suivant Homère, appesantit quelquefois sa main sur elle, les traits saillants de son carac- tère sont un penchant très-prononcé à la ja- lousie, à l'orgueil, â l'opiniâtreté ; son humeur querelleuse trouble souvent la paix du ménage divin. Elle osa même un jour, d'intelligence avec Neptune, conspirer contre Jupiter. Le dieu ne s'en tint pas aux menaces pour lui faire sentir sa supériorité; il la suspendit entre le ciel et la terre, au moyen d'une chaîne d'or, une lourde enclume pesant à chacun de se ' JUN 201 pieds. Le plus souvent Junon, effrayée du courroux de son mari, garde en elle son mé- contentement. Là, cependant, où sa violence serait sans effet, elle emploie la ruse. Ainsi, pour tromper Jupiter et l'empêcher de s'oppo- seraudessein de Neptune, qui veutsecourir les Grecs, l'artificieuse déesse emprunte à Venus la magique ceinture qui contient tous les char- mes secrets de l'amour; au moyen de ce talis- man, elle endort Jupiter sur l'Ida. Elle se retira un jour dans l'île dEubée, mais Cithéron la ré- concilia avec son époux. — Essentiellement chaste et pudique, Junon est la seule des dées- ses de l'Olympe qui, suivant les légendes pri- mitives, n'ait jamais été infidèle à son époux. Aussi, quoique mère de trois enfants, Héhé , Mars et Vulcain, n'a-t-elle pas perdu son carac- tère de vierge. C'est en quelque sorte une vier- ge-épouse. Elle apparaît visiblement sous cette face dans l'Iliade, où Homère la désigne par les épilhètes, très-caractéristiques, de pais , de parthénia , et une tradition, rapportée par Pausanias, dit qu'elle recouvrait chaque année sa virginité en se baignant dans les eaux de la source de Canathos: on l'adorait, d'ailleurs, à Hermionc et à Platée sous le nom de Junon Par- thénia. — Plus tard on méconnut complète- ment ce côté essentiel du caractère de l'al- tière déesse, en la faisant mère d'Eurymédon, né d'un commerce criminel avec Prométhée; et en lui supposant des relations amoureuses : avec Palique et avec le bel Aétos, qui fut changé en aigle. A la période posthoinérique appartiennent encore les traditions qui font naître Hercule et les Grâces de Junon et de Jupiter, et Mars de la déesse seule, qui le con- çut en respirant une fleur. Ce singulier mode de conception se reproduisit une seconde fois | et fut suivi de la naissance d'Hébé ; cette fois ! seulement, c'était une laitue que Junon avait s respiré. Enfin l'Hymne à Apollon suppose j, qu'elle enfanta Typhon , pour se venger de ce (, que Jupiter avait fait apparaître Minerve au l monde sans son concours. — Sans cette dis- I; tinction, qu'il importait d'établir entre les tra- [ ditions des âges divers, on s'expliquerait dif- ». ûcilement comment la sévère institution du ! mariage eût été mise sous la présidence d'une î déesse dissolue. Nous venons de voir que tel I n'était pas son caractère dans l'origine ; aussi \ Junon présidait-elle aux mariages et aux I naissances et avait-elle pour filles les Ilithyies , i sur les attributions desquelles elle empiétait 1; quelquefois. Voy. Ilithyies et Lucine. — i L'orgueil offensé de Junon fut une des prin- ! cipales causes de la guerre de Troie. Irritée I contre Paris (voy. ce nom), elle se rangea du I parti des Grecs, et poursuivit les Troyens de 4 sa haine implacable. Dans l'Iliade , elle parait <| souvent avec Minerve , au milieu de la mêlée I adverse aux Troyens et veillant sur la vie I d'Achille et d'Agamemnon. Ardente dans ses haines comme dans ses amitiés, elle poursui- I vit longtemps Hercule de ses fureurs, et pro- tégea Jason, et les Argonautes, qui construi- sirent leur navire d'après ses instructions. — Athamas , lo , Bacchus, Énée, Latone, etc., curent à souffrir de ses fureurs. Elle se chan • gea en vache blanche, suivant Ovide, lors de l'attaque, des Titans. Comme femme du maî- tre des dieux , elle jouissait de privilèges spé- ciaux. Homère la représente habitant une chambre que son fils Vulcain lui a construite, et dont les portes sont munies d'une ser- rure cachée, qu'aucun autre dieu qu'elle ne peut ouvrir. Elle a pour parure une robe tissue et brodée par Minerve, une ceinture ornée de mille franges , des boucles d'oreilles garnies de trois pierres qui brillent comme des yeux, un beau voile et de magnifiques chaussures. Hébé et les Heures ont le soin de son char , dans lequel elle traverse les nues emportée par deux rapides chevaux ou par un lion. Ses armes sont l'ouvrage de Phoronée , fils d'inachus ( Hygin ). — Postérieurement à Homère , on altéra le caractère primitif de la déesse, en en conservant cependant l'élément principal. Ainsi Junon fut toujours regardée comme la personnification du mariage, soit qu'elle fût représentée comme Lucina, Ma- trona, ou comme Pronuba. Mais on agrandit peu à peu son pouvoir, aux dépens de celui de Jupiter, et l'on en fit une parèdre du fils de Saturne. C'est ainsi que Diane est la parèdre d'Apollon. En outre on la regarda comme la reine du ciel et des astres ( Dea Urania , Cœ- lestis) et les physiciens l'identifièrent avec l'air, tandis que les croyances populaires l'assimi- laient à Cérès, à Diane et à Proserpine. — On sacrifiait à Junon des taureaux, des génisses blanches, des veaux, des béliers, des porcs ; à Sparte et à Corinthe, on lui offraft des chèvres. Le coucou, la corneille, l'oie, le grenadier, et plus tard le paon, lui étaient consacrés. — Le culte de Junon était l'un des plus répandus, et avait couvert la Grèce de temples qui lui étaient souvent communs avec Jupiter. Cette déesse jouait déjà un rôle important dans le système religieux des Pélasges, qui l'adoraient à Iolcos (Héra Pélasgis ); mais on l'invoquait surtout à -Mycènes, à Sparte et à Argos; son temple le plus célèbre était situé entre Argos et-Mycènes , dans la vallée du mont Eu- bée. Le vestibule de cet édifice, si célèbre dans l'antiquité, renfermait d'antiques images des Grâces, le lit de Junon, et le bouclier que Ménélas enleva à Euphorbe. Dans l'intérieur, on voyait une statue d'ivoire et d'or, œuvre de Polyclète, qui avait représenté la déesse avec des proportions gigantesques et assise. Sa tête supportait un diadème sur lequel l'ar- tiste avait figuré les Grâces et les Heures ; d'une main elle tenait une pomme de grenade et de l'autre un sceptre dont la garde i était surmontée d'un coucou. C'était près de ce temple qu'on célébrait tous les cinq ans les Hérées, où le vainqueur recevait un bouclier et une couronne de myrte. Une fête du même nom avait lieu à Corinthe, mais on y joignait un sacrifice funèbre en mémoire du meurtre 262 JUN des enfants de Médée massacrés par les Co- rinthiens. Voy. Médée. A Samos , Junon avait un magnifique temple, bâti par Rhœcus. Cne tradition en attribuait la fondation aux Argonautes , qui auraient apporté d'Argos l'i- mage de la déesse; mais les Samiens revendi- quaient pour leur ville l'honneur d'avoir vu naître l'épouse de Jupiter. Le temple de Samos jouissait du droit d'asile. On célébrait auprès les Tonées. Voy. Admété et Tonées. Les autres lieux célèbres par le culte qu'on y ren- dait à Junon étaient : Sicyone; Olympie, qui célébrait des Hérées où les jeunes filles se disputaient le prix de la course; Épidaure, Hérée en Arcadie , Mantinée, Hermione, Mgium, où la prêtresse seule pouvait contem- pler l'image de la déesse ; Pharyges, Cos, Egi- ne, Corcyre, l'Eubée, Byzance, Sybaris, Sy- racuse, Athènes, Coronée, où elle était repré- sentée tenant les Sirènes ; Platée enfin, qui cé- lébrait en son honneur les Dédales ou Déda- lies. Le culte de Junon n'était pas moins répan- du en Italie, où les traditions grecques se mê- lèrent aux légendes relatives à la déesse étrus- que Cupra ; cette divinité, qui faisait partie des dieux t on sen tes , était adorée par les Tusques comme lançant la foudre et comme génie tuté- laire des femmes. Son culte fut transporté de Véies à Rome, où on l'adora d'abord sur l'A ven- tin. Le mois de juin et les calendes de chaque mois lui étaient consacrés. On lui sacrifiait des porcs et des agneaux, et ses fêtes offraient en général beaucoup d'analogie avec celles.de la déesse grecque. Après la fusion des deux cul- tes, les habitants de l'Italie continuèrent de voir dans la Junon romaine une divinité pro- tectrice des femmes, qui lui sacrifiaient sur- tout à leurs anniversaires. La Cupra étrusque avait un temple près de Picenum, suivant Strabon. Les autres villes d'Italie qui avaient élevé des temples en l'honneur de Junon étaient, outre Rome, Faléries, Lanuvium, Aricie, Laurente, Tivoli, Préneste, Padoue , Célenna. Chez les Hénètes, elle avait un bois sacré dans lequel les animaux les plus féroces vivaient en paix. En Lucanie, on voyait un temple qui lui avait été élevé par Jason. Enfin on l'honorait à Carthage et en Espagne. — Les principaux surnoms de Junon chez les Grecs sont les suivants : Argéia, l'Argienne; Boopis, la déesse au* grands yeux ; Dolophro- néousa, la rusée ; Eucomos , à la belle che- velure; Leucolénos, aux bras blancs; Chryso- pédilos, aux sandales d'or; Chrysothronos , au trône d'or; Omothronos , qui siège avec Jupiter: Mégalosthènès , puissante; Acrœa; Aigophagos , qui se nourrit de chèvres; Am- monia; Anthéia, qui aime les fleurs ; Alexan- dros; Bounœa; Basilis, la reine; Gameiia, nuptiale; Dirpkya, du mont Dirphys en Eu- bée; Hénioché, conductrice; Hippia,l'écuyère; Imbrasia; lpnountis , Ipnousia; Lacedœ- monia; Nympheuoméné; Olympia; Oplos- mia, la guerrière ; Prosymnaia:, Prodromia ; Pelasgis ; Reioné: Telchinia; Téléia; Thelxi- JUP nia ; Tropœa; Hyperckiria; Pharygœa : chez les Latins : Avema, Caprotina , Curitis, Cinxia , Domiduca , Februtis, Fluonia, Ga- bina, Feromti , Fugalis , Lacinia , Moneta ; Populonia, Regina, Saturnia, Sospita. — C'est, dit-on, Polyclète qui créa l'idéal de cette déesse, que les anciens représentaient comme une femme d'une haute stature et d'une beauté remarquable, aux yeux bien fendus et très-ouverts, aux traits majestueux et impo- sants. Sa chevelure épaisse supporte tantôt le stéphanos (large bandeau orné de reliefs ), tan- tôt la Stéphane ( diadème en forme de visière relevée ) : comme fiancée de Jupiter, elle porte le voile nuptial, attaché sur le derrière de la tête; sa tunique ne laisse exposés aux regards que le cou, la tète et les bras; de plus, elle est à demi enveloppée d'un manteau, qui ne repose ordinairement que sur une épaule et lui serre la taille. Ses attributs sont le voile, le diadème , le sceptre , le paon , le coucou II ne nous reste qu'une statue représentant Ju- non allaitant un jeune enfant, Hercule ou Mars. Voy. Galaxie. La Junon romaine est proprement la Juno Sospita des habitants de Lanuvium, qui figuraient cette déesse sous une forme guerrière. Chez eux, elle portait le bou- clier et la lance; son corps était recouvert d'une double tunique et d'une peau de chèvre enveloppant en partie la tète, sur laquelle re- posait un diadème. — 11 nous est parvenu de cette déesse plusieurs statues et quantité de bustes d'un travail exquis, parmi lesquels nous citerons celui de la Villa Luclovisi. On la trouve aussi sur des médailles et des mon- naies. — Les Spartiates adoraient une Junon- Vénus ( Aphrodite-Hera), à laquelle les mères sacrifiaient, le jour des noces de leurs filles. jlwoma. Surnom : i° d'Hébé — 2 d'Iris. juxoxigena. Vulcain. fils de Junon. jujXOMIUS. Un des surnoms de Janus , qui introduisit , dit-on , en Italie le culte de Junon, ce qui le fit appeler fils de cette déesse, et parce qu'il présidait au commencement de tous les mois , dont toutes les kalendes étaient dédiées à Junon. jdnons. Génies des femmes chez les Ro- mains. jupiter ( zeus ). Rien de plus discordant et de plus hétérogène que les traditions rela- tives à ce dieu, telles que nous les ont léguées les mythologues grecs et romains. Altérées d'âge en âge par les fictions des poètes et le mélange des légendes étrangères à la Grèce primordiale , elles ont fini par former un amas confus qui a donné beau jeu aux évhéméristes et aux syncrétistes. Ainsi Varron imagine trois cents Jupiters, tandis que Cicéron on admet trois seulement; le premier, dit-il, naquit de l'Éther, c'est l'CJranus des vieilles théogonies ; le second était fils d'Uranus, et par consé- quent le même que Saturne; le troisième, né dans l'île de Crète, était fils de Kronos ( Saturne). Que Varron ait exagéré en pre- nant pour autant de dieux les surnoms et les jm> attributs d'un seul ou de plusieurs, que d'un autre côté Cicéron se soit renfermé dans un cercle trop restreint, c'est ce que nous ne discuterons paskù. Cette question se rattache à celle de l'histoire de la Grèce tout entière, et par suite à celle du monde, puisque sa solution dépend de la lumière qui sera jetée plus tard sur l'histoire générale des religions et sur la spontanéité et la transmission des croyances aux puissances supérieures à l'homme. Nous nous contenterons de remarquer que, en fait, les évhéméristes se sont ie plus approchés de la vérité par leurs individualisations ; ils ont subdivisé l'être complexe des époques éclecti- ques en une multitude d'individus humains ; là est la faute, mais dans l'idée de division réside un excellent principe. Et il faut en revenir là, puisqu'on ne se persuadera jamais que les peu- ples avec lesquels les Grecs se sont trouvés en relation aient attendu leur arrivée pour se faire une religion. Là proposition inverse est également fausse. Les Cariens adoraient Ogoa, nom carien de Jupiter, dit Strabon. Mais les Cariens étaient autochthones, et il faut bien les en croire; leur Ogoa était donc un dieu particulier à la Carie. Comme il représen- tait la puissance suprême, ainsi que le Zeus (il est du moins permis de le supposer), les Grecs identifièrent ces deux divinités, et pré- tendirent par suite que les Mysaliens ado- raient Zeus sous le nom d'Ogoa. De telles transitions sont naturelles à l'esprit. On sent combien il serait facile d'étendre ces remar- ques ; mais tel n'est pas notre but. Nous allons seulement examiner l'être du dieu suprême des Hellènes, dans son essence et dans ses at- tributs, en distinguant soigneusement l'âge des diverses traditions. — I. Le Jupiter ho- mérique. Fils ainé de Saturne et de Rhée, et frère-époux de Junon , Jupiter est le maitre et le père des dieux et des hommes. Il a pour frères Neptune et Pluton, avec lesquels il partagea l'empire; le sort donna la mer à Neptune; à Pluton échurent les enfers; et Jupiter eut pour lui toute l'étendue du ciel, les nuées et les plaines de l'air; la terre et l'Olympe demeurèrent en commun. On voit ici que, suivant la tradition , le droit d'aînesse ne fut nullement invoqué dans la répartition des trois lots ; mais en sa qualité de pre- mier-né , Jupiter n'en fut pas moins supérieur à ses frères, « car les Furies suivent toujours les aînés, prêtes à leur obéir, » Dieu suprême, dieu olympien , il se fait obéir des dieux comme des hommes ; c'est lui qui gouverne tout par sa suprême sagesse; il est le fonda- teur des empires , le protecteur de l'ordre , le régulateur divin qui préside aux assembles et aux conseils populaires. Sa protection s'étend aussi sur les familles ; les demeures sont sous sa sauvegarde. Juge suprême du serment, il punit le parjure, protège l'exilé et l'hôte sup- pliant. C'est de sa main terrible que les mé- chants reçoivent leur punition, car il est le Voyant (èrco^ioç), qui ouvre un œil éternel JUP 2&3 sur le monde, et de qui proviennent et le bien dont il se plaît à combler les mortels, et le mal dont il les frappe quand ils l'ont mérité. Toute divination émane de lui. Voy. Destin, par- ques. Sa demeure est sur l'Olympe, monta- gne divine qui s'élève jusqu'aux cieux: il y habite dans un palais somptueux. Ses armes sont l'é- clair et le tonnerre ; et quand il agite l'égide , il appelle les tempêtes et fait gronder le ton- nerre. De là ses surnoms d'Euryopa , d'Hypsi- brémétès , d'Éribrémétès , d'Érigdoupos , de Terpicéraunos , d' Argicèraunos. de Stéropc- géréta , d' Aster opétès , etc. Il assemble ou dissipe les nuages à son gré ; aussi plus tard les physiciens Pont-ils identifié avec l'air même. — Époux de Junon , dont le caractère ambi- tieux et inquiet trouble souvent l'exercice de son pouvoir, et qui osa même conspirer contre lui {voy. Égéon et Junon), Jupiter la traite comme une déèsse qui lui est soumise, et nullement comme son égale. Il lui fait de nombreuses infidélités, et lui avoue même son commerce avec Dia, dont il eut Pirithous, avec Danaë, qui le rendit père de Persée , ainsi qu'avec Sémélé, Europe, Cérès et La - tone. Postérieurement à Homère, les poètes ont agrandi le cercle des amours du roi des dieux; au nombre de ses nombreuses maî- tresses figurent Anaxithée, Antiope, Asté- ropé , Callisto , Cambysé , Carmé , Cassiopée , Danaé , Dia , Dione , Élara , Electre, Eurymé- duse, Eurynome, Hésione, Himalie, Léda, Maïa, Métis, Mœra , Néère , Niobé, Pluto, Protogénie, Pyrrha', Rhéné, Taigète, Tha- lée, Thyia, Thymbris, Thrace. Les plus cé- lèbres de ses nombreux enfants sont Vulcain , Hébé et Mars, nés de Junon, et Minerve, qu'il fit jaillir de son cerveau. Lors de la guerre de Troie , il accorda la victoire aux Troyens, sur la demande de Thétis, jusqu'à ce qu'Achille se fût laissé fléchir par les prières des Grecs. Lui seul, parmi les dieux, qui se passionnent pour tel ou tel de leurs favoris, reste immuable dans sa volonté, et prend plaisir à voir les immortels descendre de leur rôle divin pour se livrer aux grossiè- res passions qui agitent le cœur des hommes. — En somme, Jupiter, qui , dans la concep- tion primordiale des peuples helléniques, était un dieu-nature, et ainsi le prouvent la con- sécration du chêne, dont les fruits nourris- saient les premiers hommes, le lait, le miel et la corne d'abondance figurant dans les tra- ditions crétoises , les croyances qui soumet- taient à son pouvoir immédiat la pluie , les saisons , l'année ( svvÉa èviauxoi Atoç [/.£- yàXou. lliad. B. i35 ) ; Jupiter, dîsons-nous, apparaît déjà , à l'époque homérique , comme divinité nationale et politique des Grecs, comme roi et père des hommes, comme fon- dateur et vigilant protecteur de toutes les institutions consacrées par les rois, les mœurs et la religion. - II. Le Jupiter d'Hésiode. Fils de Rhée et de Saturne, qui dévorait ses enfants à mesure qu'ils venaient au monde, 264 JUP Jupiter fut sauve par les soins de sa mère. Cachée à Lyctus en Crète, Rhée y fut soula- gée de son fardeau, et trompa son époux en substituant une pierre à la place de l'enfant. Ici les traditions commencent à diverger sin- gulièrement , et fixent tour à tour le lieu de la naissance du dieu à Olène (Stace), à Egium ( Strabon ), à Ithome ( Pausanias), à Thèbes en Beotie, sur l'Ida mysien (Schol. Apollon.), en Crète, etc. Quoi qu'il en soit, élevé en Crète, suivant Hésiode , Jupiter y vécut sans être inquiété pendant que Mélis arrachait ses frères à la voracité de Saturne. Foy. Métis. Les Titans ayant attaqué celui-ci , Jupiter vint à son secours, délivra les Cyclopes {voy. ce mot), qui lui donnèrent le tonnerre et la foudre , et rendit aussi la liberté aux Héca- tonchires , Briarée , Cottus et Gyès. S'étant ad- joint d'aussi puissants auxiliaires, il attaqua les Titans, et les vainquit dans un combat ter- rible, dont la Gigantomachie , imaginée posté- rieurement , n'est qu'une pâle refonte. Il eut ensuite à lutter contre Typhon, fils de la Terre et du Tartare, et le foudroya. Apollodore ra- conte cette lutte un peu différemment. Voy. Typhon. Maître absolu du monde, on voit alors Jupiter tourner ses regards vers la terre , qu'habitait une race d'hommes créée par les dieux immortels, et à laquelle succéda une gé- nération Urée du frêne. Voy. Ages. D'au- tres traditions font naître les hommes des cailloux lancés par Deucalion , ou des four- mis. Voy. Éaque et Pelée. — Jupiter prit pour épouse Métis, qui eut de lui Minerve. Mais, craignant qu'elle ne mît au monde un fils, lequel, suivant l'arrêt du destin, devait le détrôner, il ôta l'enfanta sa mère, et le ca- cha dans son propre corps. La seconde femme du maître des dieux futThémis, dont il eut les Heures et les Parques. 11 fut encore père des Grâces, des Muses, de Proserpine, d'Apollon et de Diane , d'Hébé , de Mars , d'Uithyie. D'a- près la théogonie d'Hésiode, la famille des Cronidesse compose de douze grands dieux : Jupiter, Neptune, Apollon, Mars, Mercure, Vulcain , Vesta , Cérès , Junon , Minerve , Vénus, Diane. — III- Le Jupiter Arcadien ( Zeus Lycaeos). Suivant les traditions arca- diennes, Jupiter était né ou sur le Lycée , ou sur le Parrhase, et fut élevé par Théisoa, Ha- gno et Néda , que Callimaque relie à la tradi- tion crétoise, en disant qu'elle transporta le jeune dieu de Crétée sur le Lycée à Cnosse en Crète. La première donna son nom à une ville, la seconde à une source, Néda à un fleuve. Voy. Hagno. Un bas-relief qu'on voyait à Mégalopolis représentait ces trois nymphes sous les noms de Nais, d'Anthracia et d'Hagno. Lycaon, fondateur de la première ville , donna à Jupiter le nom de Lycseos, et lui éleva un temple. Ayant osé lui offrir des victimes humaines, il fut changé en loup ( Lycos). Le temple du dieu était un lieu sa- cré, que nul ne devait profaner sous peine de mourir dans l'année. Quelque homme ou JUP quelque auimal y entrait-il, chose étrange! il ne jetait plus d'ombre (Pausanias . Une autre tradition, conservée par Plutarque , dit que les Arcadiens lapidaient ceux qui osaient s'ap- procher de l'édifice sacré; ils n'échappaient à la mort que par une prompte fuite. Sur la plus haute cime du mont Lycée, se trouvait un autel consacré à Jupiter; deux colonnes y soutenaient des aigles d'or. — IV. Le Jupiter de Dodone (Zeus Dodonaeos , Pélasgicos ;. Le plus ancien oracle de la Grèce était consacré à ce dieu, qu'où adorait à Dodone en Épire, près du mont Tomare. Achille l'invoque dans Homère. Célèbre surtout comme dieu pro- phétique, on lui avait consacré le chêne. Les mythes varient beaucoup sur la circonstance qui donna lieu a l'établissement de l'oracle. Sui- vant une tradition égyptienne, rapportée par Hérodote, une colombe, venant de la ville de Thèbes en Egy pte, s'abattit sur un des chênes de la forêt de Dodone et fit entendre ces mots : «Qu'il y ait ici un oracle de Jupiter. «Ou bien, Deucalion, arrivant en ce lieu après avoir échappé au déluge, consulta le chêne prophétique de Jupiter, et laissa à ce pays ce nom de Dodone. Les prêtres qui y rendaient des oracles s'appelaient Tomures , Helles et Selles; ils se livraient à toute l'austérité de la vie monastique , ne lavant jamais leurs pieds et couchant à terre. Plus tard, ils fu- rent remplacés par trois prétresses nommées Péliades, c'est-à-dire colombes, parce que la colombe était originairement l'oiseau prophé- tique de Dodone. L'oracle se rendait de trois manières différentes , autant du moins qu'on peut en juger par les récils un peu confus des poètes et des my thographes i° d'après le bruissement des feuilles du chêne sacré, qL» en prenait le surnom de TioX'jyXaxKTOÇ , pro- pliétique : une planche , faite du bois de cet arbre merveilleux, fut employée dans la cons- truction de l'Argo ; 2° d'après Je murmure de la source qui coulait au pied de l'arbre ; 3° d'a- près le son que rendaient des bassins d'airain contre lesquels ie vent faisait vibrer la chaîne d'un fouet placé dans la main d'une statue représentant un enfant. Il y avait aussi en ce lieu, suivant la tradition, des oymphes ( Hya- des) qui avaient élevé le jeune dieu; les Hya- des apparaisscntle plus communément comme nourrices de Bacchus; mais il y a dans les mythologues plusieurs autres exemples de cette confusion des deux dhinités. A Méga- lopolis , on voyait une statue de Jupiter re- présenté sous la forme que l'on donne ordi- nairement à Bacchus, et tenant un thyrse qai supportait un aigle. — V. Le Jupiter crétois (Zeus Dictœos, Crétagénès). Nous avons rap- porté plus haut ce qu'Hésiode en dit dans la Théogonie, où il apparaît comme Jupiter Crétois-Olympien. C'est le dieu caché par Rhée dans une grotte du mont Dicté, et élevé par legCurètes (voy. ce mot) et par les nymphes Adrastée et Ida. Celles-ci le nourrirent du lait de la chèvre Amalthée , et les abeilles qui JUP essaimaient dans la montagne lui apporteront leur miel. On nomme encore, au nombre des nymphes qui prirent soin de Jupiter enfant, Cynosure, Hélice, les nymphes de Géreste, OEnoé. Callimaque sépare Adrastée des nym- phes du mont Dicté, et en fait la sœur des Curetés. Des colombes, dit Athénée, appor- tèrent l'ambroisie à Jupiter de par delà l'O- céan. Pour récompenser les abeilles qui l'a- vaient nourri, le dieu leur donna le privilège de braver le venf'et la neige, et teignit leurs corps délicats d'une belle couleur d'or. Voy. TEgolios. Le culte de Jupiter était célèbre en Crète depuis une haute antiquité. Parmi les endroits particulièrement consacrés au dieu , il faut remarquer Cnosse, dont on attribuait la fondation aux Curètes , et où l'on voyait la grotte de Jupiter; Gortyne, où Europe prit terre sur* le dos du taureau; Prœse, Hié- rapytne, Biennos, etc. — Comme dieu natio- nal hellénique, Jupiter avait à Olympic un temple célèbre, auprès duquel les Grecs se réu- nissaient tous les quatre ans en assemblées et célébraient les jeux olympiques. 11 y était adoré comme père des dieux et des hommes, et comme divinité suprême dont toutes les nations helléniques reconnaissaient le culte. C'était là qu'était la célèbre statue exécutée par Phidias. Elle est trop connue pour que nous la décrivions ici. Une tradition éléenne qui attribuait à Hercule la fondation des jeux olympiques reliait ainsi ce héros au dieu sou- verain : pour dérober Jupiter à la fureur de Sa- turne, auquel un temple était consacré à Olym- pie, dans l'âge d'or, Rhée le confia aux Dactyles Idéens, Hercule, Pseonœus, Épimède, Jasius et Idas, quis'étaientrendusdel'idaà Élis. Hercule proposa des courses à ses frères, et couronna le vainqueur d'olivier. Ce fut là l'origine des jeux olympiques. — Plus soucieux de retracer le caractère général de la belle conception qui comprenait dans une imposante unité l'en- semble du monde panthéiste grec, que de suivre les mythologues dans les minutieux détails dont ils ont surchargé l'histoire du patriarche des dieux, nous suppléerons à ces oublis invo- lontaires en renvoyant aux mots : AlcmÈne, Atollon, Danaé, Esculape, Ganymède, HÉbÉ* lO, lXION, LÉDA, SALMOjVEE , TAN- TALE , "Venus. — Le Jupiter romain (Capitoli- nus, Optimus, Maximus) n'est qu'un être mixte, provenant de lafusion du dieu de la foudre, Tina ou Tinia, adoré par les Etrusques, avec le Zéus hellénique. Ainsi que les Grecs ; les Romains placèrent cette divinité en tête de toute hiérar- chie religieuse et politique» Le culte de Jupiter Ammort (Jupiter cornu) fut transplanté de la Libye à Rome lorsque les doctrines égyptien- nes commencèrent à se répandre en Italie. — Voici les principaux surnoms de Jupiter : Abretténos, d'Abrcltène en Mysie ; iEnéios, /Enésios, du mont JEnus à Céphallénie ; JEthrios ; iEthérios , l'éthèrëen ; Aithéops ; IEt- naeos ; Agamcumôn, à Sparte; Agonios; Acta?os ; surlePélion enThessalie; Alalcoméneus, d'A- JUP 265 laleomène eu Béotie : Alastor, vengeur ; Alexé- tor, protecteur ; Alexicacos, tutélaire ; Alité- rios, terrible ; Altios, dans le bois d'Altis à Olympie ; Amboulios, Ammon , en Laconie ; Anchesmios, de la colline d'Anchesmus en Attique; Aora trios; Apémios; Apesantios, sur lej mont Apesas près de Némée; Aphésios» libérateur; Aphictor ; Apomyios ; Archigéné- thlûs , le générateur suprême; Aréios, bel- liqueux; Aristaeos ; Asbamaeos; Asios , As- crœos; Atabyrios, à Rhodes; Athoos; Aulis; Bagaeos; Basileus ; Biennios ; Bottiœos , à Bot- tée en Macédoine; Brontaeos; Boulseos; Cap- potas; Catharsios; Casios: Cataebatès; Cé- raunios, Cenœos ; Charmon ; Chrysaoreus; Cithaeronios; Clarios, Conios; Coryphœos; Cosmétas, Crocéatas ; Ctésios; Dictœos; Doli- chœos; Drymnios; Élacateus; Éléios; Éleu- thérios ; Élieus ; Énsesimos, équitable ;*Enden- dros; Épaerios ; Éphestios; Épibémios; Épi- dotès; Épicarpios; Épicoinios ; Épislatérios; Épirnytlos; Éridémios; Évanémos; Éxaeesté- rios; Gamélios; Généthlios; Génétseos; Gy- rapsios, à Chio ; Hégétor, chef; Hellénios: Hercéios ; Hécaléios ; Hélaeréios ; Homagyrios ; Homoloîos; Hoplosmios. Hyétios; Hymettios Hynnaréus ; Hypatos ; Hypsistos ; Hyperdexios; Idaeos; Icmasos; Ithomatas; Labrandeus; La. cédgemon; Lapersios; Laphystios; Larissasos ; Léchéatès; Leucœos; Maemactès ; Maleiaeos ; Mandragoras; Marnas; Mazeus ; Méchaneus ; Mégistos; Méilichios; Mélias; Mélosios, Mé- iissœos ; Messapéus ; Moiragétès ; Morios ; -Né- méios, Néméètès ; Némétor; Nicéphoros ; Ogoa ou- Osogo; Olympios; Ombrios; Ouranios; Ourios; Pœan ; Palaestès; Palamnaeos; Panhel- lénios; Panomphaeos; Papseos ; Parthénios; Patroos ; Péloros ; Philios ; Phratrios , Phyxios ; Pistios ; Plousios : Polieus ; Prostropaeos ; Sao- tès; Sardessios; Sémaléos; Scotitas; Scyllios ; Soter ; Sthénios ; Stratios ; Sycasios ; Tallseos ; Termieus; Titanocrator, Triophthalraos ; Tri- phylios; Trophonios ; Tropœos ; Xénios; !Zy- gios. — Et chez. les Latins : yEgerius ; /Elhc- rius; Altus ; Anxurus ; Arbitrator ; Averrun- cus; Axur; Cenaeus; Conservator ; Custos; Dapalis; Desultor; Uiespiter; Eleus ; Elicius; Elymaeus; Expiator ; Exsuperantissimus; Fa- gulalis; Fcretrius; Fulgurator; Fulminalor; Hospitalis; Imperator; Inventor; Laprius; Latialis; Lapis; Liberator; Lucetius; Majus; Opitulator; Penetralis; Pistor; Pluvius; Rumi- nus; Sala mini us; Serenator; Servator; Sta- tor; Tarpéius; Terminalis; Ultor; Vejovis; Victor; Viminus; Vindex. — Le eulte de Ju- piter était répandu dans le monde entier. On célébrait en l'honneur de ce dieu un 'grand nombre de fêtes, parmi lesquelles il faut dis- tinguer la Panégyrique d'Olympie , les Lycées d'Arcadie, les Diasies athéniennes, les Sthé- nies d'Argos , etc. L'aigle, le chêne et les ci- mes des montagnes lui étaient consacrés. Ses attributs les plus ordinaires sont l'aigle, le sceptre, la foudre, la patère , la victoire, la corne d'abondance ( Zeus Ombrios ). Le Jupi- 23 200 KAA ter Olympien porte une couronne d'olivier ; relui de Dodone, une couronne de feuilles de chêne. On lui sacrifiait des chèvres, des tau- reaux et des vaches. — L'art plastique a re- présenté Jupiter comme le roi et le père des dieux et des hommes. C'est surtout Phidias qui, dans la fameuse statue du dieu à Olym- pie , a su réaliser cette belle conception. Les traits caractéristiques des images de Jupiter sont la touffe de cheveux qui, s'élevant du milieu du front, retombe de chaque côté de la tète, la courbure de la partie inférieure du front, la grandeur des yeux, et l'ampleur de la barbe, qui descend sur la poitrine en flots épais. Quelquefois le dieu apparaît avec des traits moins austères; d'autres fois la colère enflamme son visage terrible. Mais le plus habituellement , tout l'ensemble du dieu res- pire un calme majestueux, et fait reconnaître à tous le maître puissant qui se repose dans sa sérénité. II est tantôt assis, tantôt debout. Fréquemment aussi Jupiter apparaît dans de grandes compositions avec la chèvre Amal- thée, Rhée, ou les Curètes; combattant les géants; ou avec ses maîtresses, Europe, Io, Léda ; ou enfin avec les Heures , les Parques , Juno, Minerve et Ganymède. — Les poètes dé- signent quelquefois Pluton par l'épithète de Jupiter Stygius. jurka. L'un des fils de Danan, déesse des Tuatha — Dadans. 11 avait deux frères, Jurkala KAH et Brias, avec lequel il conduisit une colonie en Irlande. Rien de plus obscur que ce qui concerne ces personnages mystérieux. jusjcraivdum. — V oy. Serment. justice (justitia). Déesse romaine. On la représentait comme une jeune vierge à l'air sévère, formée d'après l'idéal de Mi- nerve, tenant d'une main la corne d'abondance et de l'autre une balance. Auguste lui dédia un temple Voy. Dicé et Équité. juturne ( juturna ). Nymphe romaine ; fut aimée de Jupiter, qui lui donna l'immorta- lité, et la chargea de présider aux fleuves et aux fontaines. D'autres la font fille de Vul- turne et mère de Fons. Virgile la dit fille de Daunus, et sœur de Turnus , roi des Rutules. Junon emploie son secours pour rompre le combat singulier qui finit par la mort de Tur- nus; mais une Furie, envoyée par Jupiter, effraye et Turnus, et sa sœur, qui se couvre La tête d'un voile bleu , et se plonge dans le Nu- micus. Elle fut alors métamorphosée en une source dont on employait les eaux principale ment dans les sacrifices en l'honneur de Vesta. Juturne, qu'on invoquait surtout dans les temps de sécheresse, était honorée dans les Jutur- nalies. Lutatius Catulus lui éleva une temple dans le champ de Mars. juventa. Déesse de la jeunesse chez les Romains. Voy. HÉbÉ. kAABAH. Littéralement base,. fond, lieu. Bâtiment carré, construit au milieu du temple de la Mecque . auquel il sert de sanctuaire , sur remplacement où, selon la tradition mu- sulmane, les anges dressèrent leur tente, le jour de la création. La Kaabah est le point central vers lequel tous les musulmans ré- pandus sur la terre sont dans l'obligation de se tourner, quand ils récitent leurs prières* Tous aussi doivent la visiter en pèlerinage, une fois en leur vie. Elle ne s'ouvre que six fois par an , trois jours pour les hommes , et trois pour les femmes. La Kaabah contient quatre chapelles consacrées aux quatre rites ortho- doxes de l'islamisme. Détruite plusieurs fois , elle fut reconstruite en dernier lieu par le sul- tan Mourad IV. Elle est entièrement couverte d'une étoffe de soie noire, sur laquelle sont brodés différents passages du Koran , et en- tourée d'une ceinture de vermeil. « Ceux qui volent à la recherche de la Kaabah, dit le fameux Soufi Djelal Eddin Roumi , quand ils ont enfin atteint le but de leurs fatigues , voient une maison de pierre, haute, révé- rée, au milieu d'une vallée sans culture ; ils y entrent afin d'y voir Dieu ; ils le cherchent longtemps, et ne le voient point. Quand avec tristesse ils ont parcouru la maison , ils en- tendent une voix au-dessus de leurs têtes : O adorateur d'une maison, pourquoi adorer de la pierre et de la boue? Adorez l'autre mal- son , celle que cherchent les élus. ;> hacher. Vieillard divin auquel les. habi- tants du Kachemire attribuent leur civilisa* tion* II apparut dans une époque diluvienne, et fit écouler les eaux en scindant le mont Baramonté. kaciapa. L'espace personnifié, petit-fils de Brahma, fils de Maritchi et de Dakcha. Il a douze femmes , parmi lesquelles figure la noire Diti, et rendit en outre Aditi mère des douze Adityas, qui représentent les douze so- leils mensuels et portent les noms suivants : Varouna, Souria, Védani, Bhanou , Indra, Ravi, Gabasti lama, Souarnarela, Divakara, Mitra, Vichnou. — De Kaciapa et de Diti naquirent les Daitias. Voy. ce nom. K.ADROMA. Femme de Tsenréci, dans la mythologie lamaïque ; s'incarna en un singe femelle nommé Bradrinmo, et donna ainsi naissance à l'espèce humaine. kaganciou kourtou. Dieu mongol, qu'on représente assis sur un trône et vêtu d'un costume guerrier. Ses armes sont la lance et l'épée. rahavari. Chef de Pouna, célèbre, dans les traditions des insulaires de l'Archipel d'Hawaii, par sa lutte .avec la terrible Pélé. L'ayant vaincue dans une course au traîneau, un jour qu'il jouait au horoua avec son favori, KAI devant tous les naturels ,1a divinité offensée fit jaillir la lave de son volcan, et commença à poursuivre Kahavari, dont la course effré- née l'emporta jusqu'à la colline Bou-o-Kaha- vari. Pendant qu'il fuyait, les flammes dévo- raient tout le pays ; maisons, habitants, tout disparut sous la lave. Kanaka-Wahine, femme du chef de Pouna , slefforçant d'échapper à l'incendie qui allait dévorer sa maison , cria à son époux ; « Reste ici, du moins nous mourrons ensemble ». — « Non pas, dit-il, je me sauve ». Et la lave dévora son habita- tion. Il parvint enfin sur le rivage, où son jeune frère avait préparé une pirogue, s'é- lança dans la frêle embarcation, et échappa ainsi à la fureur du volcan, dont les feux s'é- teignirent dans les flots. 11 fixa depuis sa demeure à Oahou, loin des vengeances de Pélé. kaiâip. Le plus jeune des fils de Niparaïa et d'Anaikondi, qui le mit au monde. sur les montagnes, suivant les traditions des habitants de la Californie. Doué d'une beauté surpre- nante et d'un génie civilisateur, il descendit dans la plaine, et civilisa les grossiers indigè- nes. Disparu tout a coup , les légendes expli- quent son absence en disant qu'il a été assas* siné par des meurtriers qui ont posé sur sa tête une couronne d'épines; quoique mort, il est beau comme dans l'âge de l'adolescence. Une chouette est placée auprès de son oreille , et le sang coule continuellement d'une bles- sure qu'ira reçue au flanc. HAiÉiii. Un des noms d'Hakem, personnage divinisé par les Druses. kaifi. Nom du mauvais esprit chez les Ma- riannais, qui le redoutaient beaucoup. Ils in- voquaient à leur aide les âmes de leurs ancê- tres; celles-ci engageaient avec le démon une (utte dont elles sortaient tantôt avec gloire, tantôt vaincues. kaiker. Chef ou prophète des guerriers , dans la mythologie irlandaise , qui le fait ap- paraître après Pevtinction totale des Némeds et des Tuatha-Dadan. kaïomorts. Le premier homme, selon le /.end-Avesta , qui rapporte à son sujet di- verses traditions parsi. Les unes prétendent que Kaïomorts fut créé au commencement du monde; d'autres, qu'il naquit de l'épaule droite du taureau Aboudad , en même temps que Gochoroun, le génie de toute la créa- tion animale , auquel l'autre épaule du tau- reau livra passage. Le même instant vit en- core apparaître deux taureaux, ancêtres des animaux purs, et enfin les plantes qu'Or- muzd tira du corps d'Aboudad. Parvenu à l'âge de trente ans, l'homme primitif, chef - d'œuvre d'intelligence et de beauté, tomba sous les coups du haineux Ahriman et de ses Devs, qui ne purent cependant anéantir par ce meurtre l'espèce humaine. L'essence vitale «le Kaïomorts, conservée par Sapandomad et Nériocengh , produisit l'arbre merveilleux, dont les fruits furent dix couples humains , KAM 2G7 au nombre desquels Méchia et Méchiane, an- cêtres de toute l'humanité. kaka-bhouçonda. Première incarnation deBrahmâ, qui'apparut dans le Satya-Iouga sous la figure d'un corbeau portant ce nom. Ce fut comme tel qu'il chanta la guerre entre Bhavani et les Daitias. Il assista aux événe- ments des trois premiers âges, jet fut le plus grand des prophètes. rala. Surnom de Siva. kala-foutonga. Dieu femelle , qui créa la plupart des choses, suivant les insulaires de Tonga. Il réside au ciel, et préside aux élé- ments. kala-iavana. Allié de Djaraçandha ; lutta avec courage contre Krichna , qui d'un souffle le réduisit en cendres. raléaoko. Déesse adorée aux îles Sand- wich. kaléda. Dieu de la paix, chez les Slaves, On célébrait sa fête le 24 décembre, au re- nouvellement de l'année. k ali etMOHAKALi. i. Lanoire, la grande noire. Nom de Bhavani sous sa face terrible , lorsqu'elle s'assied sur le trône des enfers pour châtier les criminels. Les théogonies hindoues la font naître de l'œil de Dourga, avec laquelle on l'identifie quelquefois, et la dési- gnent par le surnom de Roudrani, mère des larmes. — 2. Vierge qui eut un commerce di- vin avec le mouni Paratchara, et devint mère de Viaça. RALIka. Nom que prit Bhavani après la naissance d'Ambika-Kaouciki. KALiNDf. x. Une des deux femmes de Ba- hou, mère de Sagara. Elle mourut empoi- sonnée par sa rivale. — 2. Concubine de Kri- chna. kalri-avatara. Dixième incarnation de Vichnou. Elle est encore à venir. A la fin de l'âge présent, Vichnou paraîtra monté sur un coursier d'une blancheur éclatante et te- nant un glaive resplendissant. Sitôt que ce coursier, qui, suivant quelques traditions, sera Vichnou lui-même, aura touché la terre, il la verra tomber en poudre. Le serpent Adicé- chen l'aidera dans son œuvre de destruction, en vomissant des torrents de flamme. Mais au milieu de cet embrasement général, les semences des choses seront recueillies dans le lotus , et alors recommencera un monde nouveau. kalpa. Nom sous lequel les Hindous dési- gnent la grande période de temps composée des quatorze manwataras, qui doit se ter- miner par l'anéantissement de toute la créa- tion. Le kalpa est la durée d'un jour et d'une nuit de Brahmâ. rama. L'Amour aux Indes. Fils de Kaciapa et de Maïa, il embrasa Erahma et les Brah- madikas d'une passion incestueuse pour Sandhia, et rendit Siva amoureux de Bha- vani. Siva, pour le punir, le foudroya d'un regard, ainsi que sa compagne Rati : l'Amour renaquit cependant de Krichna et de Rouk- 268 KAN mini , à la prière des dieux réunis, et prit le nouveau nom d'Adhoïoni. — On représente Kama monté sur un perroquet, et tenant en main un arc fait de canne à sucre , ses flèches sont des fleurs. Quelquefois il chevauche gaî- ment sur un éléphant. Ses principaux sur- noms sont les suivants : Ananga, dieu sans corps, Ma n ma d i7i , Dépaka, enflammé. ka>i AtiUTLÉ. Le dieu de la guerre chez les Tlascaltèques. Les prêtres l'honoraient par de longs jeûnes et par des cérémonies harhares où ils s'incisaient la langue avec des couteaux. ramadhéxou. Vache ailée, qui joue un grand rôle dans les légendes vichnouïtes, et qu'on représente avec trois queues. Elle na- quit au milieu de la mer de lait. eamalaçaxa. Assis sur le lotus. Sur- nom de Brahma. rama-pii rai. Prêtre du dieu Kane-nouï- akea , honoré par les anciens Hawaiiens , re- çut en songe Tordre de se rendre à Taïti, fit voile pour cette île, et ne reparut à Hawaii qu'après quinze ans d'absence. A son retour, il fit un tableau séduisant de la terre qu'il avait visitée, et qu'il nommait Haupo-Kanee. La terre couverte de rivières, et de bois, pro- duisait les fruits les plus succulents. Une belle race d'hommes habitait la plage d'One-raue- na , et jouissait d'une jeunesse éternelle en se baignant dans la fontaine Waï-ora-roa ( eau de longue vie). Ces récits, disent les tradi- tions , enflammèrent l'imagination des Ha- waiiens, qui émigrèrent en grand nombre. Au quatrième voyage , Kama-pii-kai ne reparut plus. ramis. V oy. Camis. ■la. Mil AT. Espèce d'évocation magique du mauvais esprit, en usage chez les Tartares; elle se fait en frappant sur un tambour de basque. ramortex. L^un des quatre Camis du trente-troisième ciel. r axa. Polyphème océanien, qui, suivant la croyance des anciens Hawaiiens , pouvait voyager d'île en île en marchant dans la mer. Un jour , les insulaires ayant offensé le roi de Taïti, celui-ci les priva du soleil. Les malheu- reux Hawaiiens, plongés dans les ténèbres, ent ent recours à Kana, qui mit ses fortes bot tes, se rendit à Taïti, et obtint que le soleil reparût. Ce fut alors qu'il fixa l'astre étince- lant dans le ciel. kaxdA'RPA. Un des noms de Kama, l'a- mour indien. raxe-xoli-area. Dieu honoré par les anciens Hawaiiens. Il révéla à son prêtre Kama-pii-kai l'existence et la situation de Taïti, et lui ordonna de s'y rendre. Voy. Kàma-pii-Kai. kaxg-i. Dieu des cieux inférieurs , adoré par les Chinois. Les traditions le représentent comme un ancien roi du pays, divinisé par la reconnaissance publique. kaxxo. .Nom de l'Être-suprème chez les KCH Nègres de la côte de Malaguette. Selon eux, il n'est point éternel. kaxo. Dieu des eaux et des poissons , créa- teur du soleil et de la lune , suivant les boud- dhistes japonais, qui le disent fils d'Amida. — On le représente avec quatre bras et sortant de la gueule d'un cétacé. raxsa. Célèbre antagoniste de Vichnou, fils d'Ougracéna, roi de Mathoura. Un oracle lui ayant prédit qu'il serait détrôné par le flls de sa sœur Dévaki, il essaya de faire périr cet enfant, lequel n'est autre que Krichna. Après une lutte infructueuse , il fut tué par son neveu. Voy. Krichxa. raouciri ou ambira. Fille de Bhavani ; vint au monde un jour que sa mère se bai- gnait dans le Gange. Soumbha, averti de sa naissance par les géants Tchanda et Mounda, qui lui tracèrent un tableau ravissant de sa séduisante beauté, en devint aussitôt amou- reux, et voulut s'unir à elle. Mais la fière Am- bika le repoussa, et engagea avec lui un com- bat dans lequel il périt. kaoumari. L'une des huit Matris. Elle préside à l'occident. rapa. L'un des trois grands dieux des Tua- tha-Dadan. Il vint d'Espagne avec Laigne et Louaçat, et fut surpris par un déluge à Tuath- Irnbhir. On désigne aussi cette triade par les noms de Bith, Bith-Fiontain et Ladhra. D'au- tres fois ce sont trois femmes qui civilisent l'Irlande, Ire, Fodhla et Banba. rapila. Sage dont parlent les légendes hindoues. Il est regardé tantôt comme un des sept grands Richis , tantôt comme une incar- nation de Vichnou ou d'Agni. 11 est le fonda- teur du système de philosophie appelé San- khya , et l'auteur d'une collection de soutras , divisée en six livres. C'est lui qui vola le che- val destiné par Sagara pour l'Açouamédham et qui réduisit en cendres les soixante mille Sagaravanças. rar aï-pahoa. Dieu malfaisant adoré dans les îles d'Hawaii. On le fabriquait avec un bois si vénéneux, que Teau qui y séjournait suffisait pour empoisonner. rarxa. Fils du Soleil (Souria) etdeKounli. D'abord allié de Djaraçandha, il seconda les Eourous contre les Pandavas. rartira. Nymphes qui élevèrent Karti- kéia ou Skanda. Kartika est aux Indes le nom d'une constellation. RARTIRÉ1A. Voy. SK.ANDA. rasia et axxa. Deux saints, qui, suivant les bouddhistes japonais, écrivirent sur des feuilles d'arbre les préceptes de Bouddha. rata pox taxa. Esprits malfaisants de la mythologie hindoue. r at c il i m axa. Le bon principe chez les sauvages de la Guyane. Voy. Jolokiamo. rchatri v a. Deuxième fils de Brahma ; na- quit du bras droit de son père, et prit pour femme Kchatrivani. De cette union naquirent les Kchatriyas ou guerriers, qui forment la seconde caste noble chez les Indiens. On lef KÈR distingue à leur ceinture, formée de fils de mourvi, et à leur cordon, qui est de laine, tandis que celui des bràhmanes est de coton. Ils avaient seuls le droit de régner et de ren- dre la justice; on croit que la race des véri- tables Kchatriyas est éteinte aujourd'hui. kéasaire ou ire. La grande déesse irlan- daise, l'Irlande personnifiée. Les mythologues la font fille, femme, sœur ou mère de Bath. kébé. Un des dieux subalternes des Tchou- vaches. réçava. Surnom donné à Vichnou, à cause de sa longue chevelure. kéi. Les mauvais génies chez les Chinois, qui les opposent aux Tchin, esprits bienfai- sants. hekki. Coucou. Dieu de l'agriculture chez les Lapons. kl: la sa. L'olympe des Indiens. renaît. Le Grand Esprit, suivant la croyance des habitants des îles Mulgrave, qui lui attribuent un caractère malfaisant. rÉoro-eva. Dieu vénéré aux îles Hawaii. On lui offrait des cochons, que le prêtre mar- quait à l'oreille d'un signe particulier et qui étaient ensuite libres de vaguer dans l'île. réraoiv. Dieu des festins à Sparte. rérémet. L'Être suprême chez les Tchou- vaches. lis donnent aussi ce nom aux lieux con- sacrés oïi l'on offre des sacrifices aux dieux. rères. Déesses grecques, auxquelles les dictionnaires mythologiques donnent à tort le genre masculin. Le mot XYjp, que les poè- tes grecs emploient en général pour désigner la personnification des causes de la mort, soit naturelle , soit violente , avait dans l'origine le sens vague du destin. Il désignait l'heure fatale qui marque la cessation de la vie, sans personnification bien précise, et s'appliquait aux hommes et aux animaux {II. xxiv. 82). Ainsi l'on voit Jupiter, dans Homère, peser les Kères des Grecs et des Troyens et ceux d'Hector et d'Achille. Évidemment dans ce lieu le mot xrjp n'a pas d'autre signification que celui de destinée. Haie des mortels, parce qu'elle les entraîne dans la demeure de Plu - ton, la Kère pèse également sur tous et menace les hommes de mille morts différentes, survenant là où on l'attend le moins. Ce n'est cependant pas de son propre mouvement qu'elle met fin à la vie; elle est toujours sou- mise à la volonté de Jupiter, qui lui marque le moment où elle doit apparaître et retarde quelquefois la rapidité de sa marche. Souvent même on lui échappe par la faite, et les hom- mes l'appellent ou l'éloigncnt d'après leur propre volonté; ainsi Achille peut choisir en- tre deux Kères, c'est-à-dire entre deux desti- nées qui lui ont été marquées par la volonté souveraine Voy. Achille. La mort que donne la Kère n'est pas toujours violente : dans Homère :« Quelle Kère t'a conduite dans le sombre empire de Pluton? Est-ce une lon- gue maladie, ou serait-ce Diane, ou Neptune, ou les traits de te? ennemis, qui auraient KHA 269 terminé tes jours ?»(Odyss. xt , 170-397). Dans les combats, les Kères parcourent le champ de bataille avec la Discorde et le Carnage, saisissant les guerriers dont une blessure mor- telle va terminer les jours, et se disputant les cadavres des mourants. Leurs vêtements sont teints de sang. Telles sont les données transmises par Homère sur les Kères. Leur nom figure dans l'Iliade et l'Odyssée, tantôt au singulier, tantôt au pluriel ou au duel. Cette dernière forme semble faire allusion a une distinction qui se retrouve dans Mim- nerme, lequel reconnaît deux Kères, ame- nant, l'un, la vieillesse, et l'autre, la mort. Dans Hésiode, qui les fait filles de la Nuit , les Kères n'ont déjà plus cette forme moitié abstraite moitié réelle que leur attribue Ho- mère. Compagnes des Parques, elles pren- nent le caractère de divinités vengeresses, et punissent sévèrement les mortels ( Théogonie). Dans les combats , elles représentent les cau- ses de la mort personnifiées. Elles sont de couleur noire, et montrent leurs dents blan- ches ave.c des grincements et en lançant des regards effroyables. Elles suivent les guer- riers blessés, leur enfoncent dans le corps leurs énormes griffes, et sucent leur sang jus- qu'à ce qu'elles en soient rassasiées; après quoi , elles jettent le cadavre de côté , et s'em- pressent de rejoindre la mêlée, pour avoir de nouvelles victimes. — Comme divinités ven- geresses, on les fit apparaître plus tard à côté des Furies. Les Grecs donnaient encore le nom de Kères aux soucis qui abrègent la vie des hommes et aux épidémies. Apollonius les sur- nomme les chiens de Pluton. — Voy. Des- tin, Parques. RERNimos. Dieu gaulois qu'un bas-relief trouvé à Notre-Dame en 1701 représente avec des cornes et des oreilles de bête fauve. rérouia. Volcan de l'île d'Hawaii; séjour favori de Pélé et des dieux volcaniques. Les divers cratères sont leurs palais, dans lesquels ils dansent au mugissement des fournaises ou nagent au milieu des laves bouillonnan- tes. rÉsi. Mauvais génie tué par Krichna ; c'é- tait une espèce de centaure. résora. Idole adorée dans la pagode de Jagernauth. Elle a des yeux de diamant, des mains de perles ; sa tête et son corps sont de bois de santal; mais sa configuration est hi- deuse. RESSljtil. Fille deVidharba; elle épousa Sa- gara, roi d'Aïodhïa, dont elle eut Açamania. rétou. Le nœud ascendant personnifié ou la queue du dragon. Voy. Rahou. rhahho-manson. Prince des grands sin- ges; il tomba dans un puits en venant rendre hommage à Bouddha, voué à la vie ascétique, et se noya. ehaméphis. Gardien de l'Egypte {Khami en langue indigène). Nom appellatif de trois dieux égyptiens dont Damascius fait le troi- sième membre d'une trinité qui a pour point 23. 270 K1E KIK de départ les ténèbres irrévélées (orxoTOÇ ày- vohjtov). On ne sait pas au juste quel est le nom propre et le caractère de chacun des Khaméphis en particulier. Quelques mytho- logues pensent qu'ils ne sont autres que Kneph, Phtha , et Phré. khaor-bous. Dieu des quatre vents dans le royaume d'Asem. Les malades lui adressent leurs prières en lui faisant des offrandes d'oi- seaux. kh ara. i. Frère de Ravana, vaincu et tué par Rama. — 2. Mauvais génie tué par Krichna. khéçoubai-toioîv. Dieu secondaire des lakoutes, époux d'Aksit. RHEMIAi. Foy. CHÉMIIM. khiappen. Dieu de la guerre, chez les Tuniates, peuplade des environs de Panama. On lui offrait des victimes humaines. Avant de le consulter , ses prêtres devaient s'abste- nir pendant deux mois de femmes et de sel. khorchio. Le soleil, dans la mythologie parsi. Il habite, au centre du monde , une sphère nommée Khorchidpaï. rhordad. Sixième Achaspand ; préside aux mois , aux années et aux jours, et fournit les aliments aux hommes. Ses Hamkars sont Tachter, Bad et Ardahfréoech. On l'identifie avec le feu des plantes et avec l'eau. khors. Dieu de la médecine , chez les Sla- ves. KHOUBÉ-KHATOUN. Brillante de gloire. Déesse Iakoule, épouse d'Aar-Toïon. khouçor (chousoros). Première éma- nation de l'essence céleste , dans la mytholo- gie phénicienne. kiai. Nom générique des dieux dans la péninsule transgangétique. Kiai-Nivandel est le dieu de la guerre ; Kiai-Pimpokaou préside à la médecine ; Kiai-Ponvedaï à la fertilité, etc. riak-kiak. Personnage merveilleux re- présenté, dans une pagode de Pégou, sous la forme d'un Mouni colossal, qu'on suppose dormir depuis six mille ans. kichtan. Nom que les sauvages de la Nouvelle- Angleterre donnaient à l'Être- su- prême. kiempé. Champions. Nom Scandinave des héros qui , suivant la croyance des Norses, vécurent dans les temps héroïques. Avides de gloire et de dangers, ils combattirent fréquem- ment les sorcières, les furies et les démons , pour les forcer à leur livrer les armes ou les autres trésors qu'ils gardaient dans les tombes. Ainsi que les héros grecs , ils ne craignaient pas de lutter avec les dieux eux-mêmes. Ainsi Hother combattit le dieu Thor dans une ba- taille, comme Diomède combat Mars dans l'Iliade , et avec le même succès. Après l'in- troduction du christianisme dans les contrées du Nord , les traditions populaires conservè- rent à leurs héros ce même caractère fa- rouche. « Apprends, dit Kiartan à Olaiis Trig- guasen, que je ne crois ni aux idoles ni aux démons. J'ai voyagé dans divers pays étrangers , j'ai combattu bien des géants et des monstres, et jamais aucun d'eux ne m'a vaincu ; je mets donc ma seule confiance dans ma force de corps et dans mon courage d'âme. » Gaukater fit une autre réponse encore plus forte à saint Olaiis, roi de Norwége : « je ne suis ni païen ni chrétien ; mes camarades et moi nous ne professons d'autre religion qu'une confiance entière en notre force , qui nous rend invincibles dans les combats. » — La mort même n'arrêtait pas cette. soif des combats qui dévorait les Kiempé, et une fiction rapportée par Saxon le Grammairien nous a transmis la légende, profondément originale, de deux chevaliers, Asmund et Assueit. Liés par la fraternité d'armes , ils s'étaient promis l'un à l'autre que chacun d'eux ne survivrait pas à son frère mort. Assueit ayant été tué dans une bataille . Asmund se fit descendre à son côté dans le caveau fatal, et l'on roula la pierre sur l'ouverture. Un siècle après, un aventurier, passant en ce lieu, fit ouvrir le sépulcre des deux frères d'armes ; mais, à peine avait-on levé la pierre , qu'on entendit des cris horribles, un cliquetis d'épées, et tout le bruit d'un combat entre deux ennemis furieux. Un guerrier descendit au moyen de cordes dans le sépulcre. A leur grand étonne- ment , les spectateurs virent remonter à sa place, Asmund, couvert de blessures, qui, dès qu'il eut revu la lumière, se mit, avec ce talent poétique d'improvisation que ces champions unissaient souvent à la force du corps et à une valeur héroïque, à raconter l'histoire de sa lutte avec le mort. Il paraît qu'aussitôt que l'entrée du sépulcre fut fer- mée , le corps du défunt Assueit se releva de terre, animé par quelque goule affamée, et, ayant d'abord mis en pièces et dévoré les che- vaux qui avaient été placés dans le caveau avec eux , il se jeta sur le compagnon qui ve- nait de lui donner une telle preuve de dé- vouement et d'amitié , pour le traiter de la même manière. Le héros , sans se laisser dé- concerter par les horreurs de sa situation , eut recours à ses armes , et se défendit vigou- reusement contre Assueit, ou plutôt contre le mauvais démon qui en occupait le corps. Le champion survivant soutint un combat surnaturel, qui dura tout un siècle ; mais As- mund , remportant enfin la victoire, ren- versa son ennemi, et en lui enfonçant, comme il s'en vanta , un pieu au travers du corps , il le réduisit à l'état de tranquillité qui con- vient à un habitant du tombeau. Après avoir chanté d'un ton de triomphe la relation de son combat et de sa victoire, le vainqueur, mutilé, tomba mort devant ses auditeurs. Le corps d'Assueit fut retiré du caveau ; on le brûla , et les cendres en furent jetées auvent, tandis que celui du vainqueur qui venait d'ex- pirer, et maintenant sans compagnon, fut re- placé dans la tombe. riramora. Divinité des songes et des il- lusions, chez les anciens Slaves. On la repré- sentait sous la forme d'un spectre horrible. KNE kikokko. Diea des nègres de Loango. On lui élève des temples sur les routes et des statues sur les tombeaux, pour empêcher que les sorciers n'évoquent les âmes des morts par leurs conjurations. killa. La lune chez les Péruviens. kimbaoth. Roi fabuleux de l'Ulster, fils de Fionntan et cousin d'Aod Ruadhet de Dia- thorba. Après" une lutte avec ces deux der- niers , il fit la paix, et tous trois gouvernèrent successivement le pays pendant un intervalle de 84 ans. koipourouchas. Nom de certains gé- nies hippocéphales , habitants du ciel d'Indra , qui font partie du chœur des musiciens cé- lestes attachés à la cour de ce dieu. kiivchok. Un des noms thibétains de Bouddha. kiivjvaras. Génies bindous qui habitent au centre de la forêt de Laka, et forment, avec les Iakchas, la cour du Vaçou Paoulastia. Les Kinnaras chantent ses louanges, tandis que les Iakchas distribuent la fortune aux nommes. kioccos. Idole virginienne , peut-être la même que Kiouasa. kiouasa. Dieu de? anciens Virginiens. Lorsque les jongleurs l'évoquaient, il appa- raissait dans ses temples sous la figure d'un bél homme ayant une longue touffe de che- yeux qui lui descendait jusqu'aux talons. Il fallait quatre invocations pour le forcer à se manifester aux regards de ses prêtres. kiris ou kirp.is. Nom d'Adonis à Lacédé- mone et dans l'île de Cypre. SIS SE IV. Un des surnoms de Vichnou. kissi. Sorte de fétiches ou d'idoles do- mestiques du Congo. On les représente sous une forme grossière, très-petits de taille, et la téte couronnée d'un bonnet pointu. Ils sont toujours souillés des aliments, dont les nègres les barbouillent, croyant prévenir par là toute tentative d'empoisonnement de la part de leurs ennemis. kistnérappa. Personnification du fleuve Kistna. Il est invoqué par les malades, dans ie Décan et au Bengale. Kitouba. Fétiche congue, représenté par une grosse crécelle de bois. KIWASA. Voy. KIOUASA. klinjlep. Père de Ligobound., la pre- mière femme, suivant la croyance des anciens Mariannais. k\ ef ou cxEPH. L'Être suprême dans la my- thologie égyptienne , et le créateur de toutes choses. Les livres d'Hermès décrivent ainsi son apparition : « Des ténèbres infinies étaient ré- pandues sur ranime , les eaux le couvraient, et un esprit subtil , une pure intelligence ré- sidait au sein du chaos par la puissance di- vine... Tout à coup brilla au sein de la nuit éternelle un rayon sacré , lumière suave , ré- jouissante, ineffable, la lumière primitive, qui est le démiurge Knef, plus ancien que l'humide, que l'eau primitive, venue de la KOL 271 nuit. Un mouvement, une agitation inexpri- mables se fit dans l'humide. Il s'éleva une va- peur et un grand bruit, et de ce bruit partit une voix, comme la voix de la lumière ; et par cette voix la lumière fut articulée la pa- role, le verbe. Or Knef le créateur, qui est toute lumière et toute vie, qui est à la fois maie et femelle, voulant créer, dans la pléni- tude de sa puissance , la parole divine, fit éruption dans le pur ouvrage de la nature, et, s'unissant avec le démiurge Knef, dont elle partageait l'essence, elle mit au jour le se- cond démiurge, le dieu du feu et de la vie, Fta } qui sortit de l'œuf-monde Knef. » On le re- présentait sous la figure d'un homme au teint bleuâtre, tenant un sceptre à la main, la tête couverte d'un plumage magnifique , symbole à la fois de sa souveraineté et du mode intellectuel dont il donnait le mouve- ment; de sa bouche sortait l'œuf primitif, dont les autres êtres étaient formés. KKOKK.ERS, Génies souterrains que les mineurs irlandais disent travailler avec eux , et cesser quand ils interrompent leurs exfodia- tions. Quelques mythologues pensent que ies Knokkers ne sont autres que l'Écho. On doit plutôt les regarder comme une personnifica - tion de la percussion (en allemand knicken, en anglais knock , frapper j. koante-koivg. Dieu chinois d'une taille gigantesque , auquel les Chinois attribuent leur civilisation et qu'ils disent avoir été un de leurs premiers empereurs. kobolds. Espèce de gnomes qui fréquen- taient les endroits sombres et solitaires , et qu'on voyait souvent dans les mines , où ils semblaient surveiller les occupations des mi- neurs, s'amusant quelquefois à les contrecar- rer dans leurs opérations , et à rendre leurs travaux inutiles. Autant ils étaient malveillants lorsqu'ils étaient méprisés et insultés ; autant ils se montraient bienfaisants à l'égard des individus qu'ils prenaient sous.leur protection. Quand un mineur trouvait une riche veine de métal, on en concluait en général, non qu'il eût plus d'habileté, d'industrie, ou même de bonheur que ses compagnons , mais que les esprits de la mine l'avaient dirige vers ce trésor. robote. Saint adoré par les bouddhistes japonais. Il arriva au Japon monté sur un cheval blanc , et popularisa les doctrines de Bouddha. koléda ou kolinda. Dieu de la paix chez les Slaves de Kiev. On célébrait une fête ma- gnifique en son honneur, le 26 décembre : ce qui fait que quelques mythologues ont voulu _ voir en lui le dieu de l'hiver. hOLLOK. Fêtes que les habitants du Pégu célèbrent en l'honneur des dieux de la terre. ROLjV a. Génie Scandinave chassé d'Asgard par Odin. Il marie les fleurs. kol p a. Cinquième fils de Miléadh ; mourut en débarquant sur la côte de l'Irlande à la 272 KOU tête d'une colonie qu'il commandait avec son *>ère Erréamhon. kolpia. Le dieu principal de la cosmo- gonie phénicienne; avait pour femme Baau et pour enfants Éon et Protogone. roltri. Esprits nocturnes de la mythologie slave. rombadaxe. Bonze adoré au Japon. Les traditions rapportent qu'il se fit murer dans une grotte, et y dormit dix millions d'années. koxiw Dieu chinois qui préside au ménage et à l'agriculture. roivn. L'un des Tuatha-Dadan irlandais ; ii lutta un jour avec Tsithncallach à qui déploie- rait une plus grande puissance, et couvrit en un instant tout le pays de neige. De là le nom du Connaught ( Konn-Snéachta , la neige de ivonn ). kowall-tséarnach. Héros qui figure dans les traditions mythologiques de l'Ir- iande. Il enleva la belle Feidhlim Nathrotack, et donna à Konnor , comme gage de prospérité , la cervelle du géant Méisgéadhra , tombé sous ses coups. rox\or. Le plus eélèbre des princes de i'Ulster, fils de Fachtna-Fathach et de Néaza, et frère de Béanna, Lamba et Glaisne, qui don- nèrent leurs noms à trois comtés de l'Irlande et moururent sans postérité. La divinité pu- uissait ainsi, dans sa famille, Konnor, de son inceste avec sa mère. Le fruit de cet hymen incestueux fut Kormak. Konnor arra- cha Déirdre ( voy. ce nom) à la mort. Son rè- gne est célèbre, surtout par les prouesses de trois guerriers de la race rouge , dont le plus connu estKonnall, qui séduisit Feidhlim, fille de Konnor , et remit à ceiui-ci la cervelle de Méisgéadhra, pétrie avec de la boue. Le roi de i'Ulster ne sut pas garder ce précieux gage de victoire, et périt dix ans après. Des traditions postérieures au christianisme disent qu'il mourut en voulant venger la mort du Christ par un abattis d'arbres, sans doute parce qu'un tronc d'arbre avait servi au supplice du Dieu. eorcha. Dieu slave qui fit présent de la bière aux habitants de Kiev. rorikar-ronlingios. Fils de Konnor et de Néaza ; fut donné en ôtage par son père aux fils d'Ouisnéach. Voy. Déirdre. Irrité de la perfidie de son père, il prit les armes contre lui, et désola I'Ulster dans trois inva- sions. kossi. Dieu fétiche des Congues. Il pré- side aux pluies, à la pêche et à la navigation. Son image est un sac rempli de terre. KOUA\- iiV. Déesse chinoise que les femmes implorent pour obtenir des enfants. koucha. Fils de Krichna. rocghas. Nom que les habitants des îles Aléoutiennes donnent aux esprits tutélaires de chaque nation. Ces peuples attribuent leur état d'asservissement à la supériorité des Koughas russes sur les leurs. koihou. Dans la mythologie hindoue , KRA déesse du jour où la nouvelle lune fait son apparition. rouil-riabsti. Dieu chinois qui a à Kang- Ton un temple qui sert de caravansérail aux voyageurs. A l'entrée se trouvent deux sta- tues d'une taille gigantesque représentant deux hommes qui tiennent, l'un un serpent, et l'autre un glaive. ROU-ja. Divinité chinoise dont le principal temple est à Kiang-si. eounti. Amante de Souria et femme de Pandou. Elle eut du premier Karna et du se- cond les trois Pandavas , louddichthira, Bhima et Ardjouna. rouoxg-iiv-pou-tsa. Déesse chinoise de l'abondance. On la représente avec plusieurs mains. rolpaï. Le mauvais esprit chez les Péru- viens. koupalo. Dieu des productions de la terre chez les anciens Slaves. Sa féte avait lieu le 24 juin ; elle était surtout remarquable par les feux que les laboureurs allumaient en l'honneur du Dieu et autour desquels la jeu- nesse des deux sexes formait des danses joyeuses. Cet usage s'est conservé dans quel- ques provinces russes, où l'on donne le nom de Koupalnitza à sainte Agrippine, qui a pris la place de Koupalc dans le calendrier. koupir. Monstre à figure humaine, qui, retire dans des cavernes inaccessibles, suivant la croyance des Australiens, n'en sort que pour dévorer les noirs. Les blancs sont hors de ses atteintes. kourrho. Dieu des aliments et des fes- tins, chez les Borusses (anciens Prussiens). rou rm a-avatar a. Transformation en tortue. Nom de la seconde incarnation de Vichnou, qui , transformé en tortue, soutint l'univers ébranlé par les assauts des démons, lors de ia confection de l'Amrita. Voy. ce mot. rourous. Célèbre race de guerriers hin- dous. Voy. Paxuous. routra ou routrou. Dieu secondaire des Kamtchadales. Messager de Nioustit- chitch, il parcourt les airs dans un chariot in- visible traîné par des souris. Cependant le tonnerre est le bruit du canot de Koutka, qui traverse souvent les fleuves pour remplir les ordres de son maître. eouvéra. Voy. Paoulastia. royan. Le Bon-Esprit, suivant la croyance des Australiens. Son pouvoir est balancé par celui du malicieux Potoyan. rozé. Nom d'une divinité ou d'un prophète des Iduméens. Josèphe parle, dans ses Anti- quités judaïques, des prêtres de Kozé. rratim ou RATMIR. Nom du chien des Sept dormants , chez les Persans attachés à l'islamisme. Katmir, après avoir fait le guet pendant les trois siècles que dura le som- meil des Sept dormants , s'attacha à la robe de l'un d'eux, et fut ainsi enlevé au ciel, Dieu le chargea de présider au transport des let- LAB très : c'est pourquoi les Persans écrivent le nom de Katmir sur toutes leurs lettres missi- ves , après la suscription. k rémata. Dieu qui veillait à la prospérité des porcs, chez les Samogitiens. krichna. Nom que prit Viclinou dans sa huitième incarnation, la plus belle et la plus pure de toutes. Suivant les légendes hindoues, Krichna naquit à Mathoura, de Vaçoudéva et de Dévaki. Le frère de celle-ci, Kansa, inquiété par une prédiction qui menaçait sa vie, voulut faire périr son neveu. Mais les Kin- naras empêchèrent l'exécution de l'ordre fa- tal, en étourdissant les gardes par un bruit d'instruments, ainsi que le tirent les Curètes à la naissance de Jupiter. L'enfant merveil- leux vint au monde à minuit, au lever de la lune, avec tous les attributs de la divinité; il ordonna lui-même à son père de le trans- porter au delà de la rivière d'Yamouna, et fut confié à Nanda et à son épouse lachoda , qui habitaient Gokoulam, la ville des pasteurs. Dès sa première enfance , il se signala par des prodiges. Un jour que lachoda lui reprochait sa gourmandise, il lui montra sa bouche, et sa nourrice y aperçut l'univers entier. "Vivant au milieu des bergers et des bergères, il par- tagea leurs jeux, tout en déjouant les tenta- tives de Kansa, qui voulait se défaire de lui. Le monstrueux serpent Kalinaga tomba sous ses coups, ainsi que des géants et des monstres qui avaient osé l'attaquer. Adonné aux plaisirs et à la gloire , comme les héros grecs, il eut un grand nombre de favorites, parmi lesquelles figurent les sept Gopiset sur- tout la belle Radha. Devenu grand , il s'envi- ronna de jeunes guerriers , marcha contre Kansa, son oncle, avec le dessein de venger ses parents, emprisonnés par ordre du tyran. Celui-ci feignit de l'accueillir cordialement, et lui proposa diverses épreuves dont il devait, dit-il, sortir couvert de gloire. Lui présen- tant son arc, Dharoudj, qui donnait la mort à celui qui le touchait, illui enjoignit de le ban- der. Krichna brisa 1 instrument de mort, et sou- tint diverses autres épreuves dont le prix devait être le trône. Kansa se refusa à remplir la clau- se, et périt de la main de son neveu, qui remplit ainsi la prophétie. Ensuite, amoureux de Rouk- mini , Krichna marcha contre son frère Bhich- maka, qui régnait à Vidarbha, et le défit ainsi que Dantavaktra et Djaraçandha. En sa qua- lité de vainqueur , il s'empara de son zénanah, qui renfermait seize mille vierges, et prit pour sa favorite la belle Roukmini, dont il eut Ra- dioumna. Pendant ce temps les plus cruelles dissensions s'étaient allumées au sein de la fa- mille de Bharala, dans laquelle Krichna avait pris naissance. Douriodhana , chef des Kou- rous , branche aînée des enfants d'iadou , per- LAB 273 sécutait les Pandous, branche cadelte. Krichna accourut à leur secours, fit du Pandou Ard- jouna son compognon favori, et marcha contre l'oppresseur. Après une bataille de dix-huit jours, les Kourous sont défaits, Douriodhana, tué, et l'aîné des Pandous , Iouddhichthira,' monte sur le trône. Ce fut la dernière victoire de Krichna. Suivant les uns, il remonta alors dans le Vaikounta, palais divin, en adressant ses dernières exhortations à son ami Ardjouna. Suivant d'autres, il périt sur un sandal, où il fut cloué d'un coup de flèche, et du haut duquel il prédit les maux qui allaient fondre sur la terre , dans le Kali-Youga. En effet , trente-six ans après, commença cet âge mal- heureux. Une troisième tradition ajoute que le corps de Thomme-dieu fut changé en un tronc de Tchandana ou sandal , et que, porté par les eaux sur la côte d'Orissa, il y est en- core acfbré à Jaggrenauth. Ce mythe de Krichna, si remarquable par les analogies qu'il présente avec les fables de Jupiter , d'Apollon- d'Osiris, et surtout avec les récits des Évan- giles sur le Christ, n'est qu'une symbolisation poétique de la lutte réelle des Vichnouites et des Sivaïtes. — Les peintures hindoues re- présentent Krichna, dont le visage est toujours d'un bleu foncé , tantôt enfant , tantôt ado- lescent et prenant part aux jeux des bergères. Quelquefois encore il est dans l'attitude de la méditation ou revêtu des attributs de la puis- sance suprême. kritanta. Un des surnoms du dieu Yama. krive. Grand-prêtre de Péroun, adoré par les Slaves. krodo Dieu slave, qui avait sous son em- pire l'air, le temps et les saisons. On le repré- sentait sous la forme d^un vieillard à longue barbe et à longue chevelure. Ses attributs étaient une roue, un panier plein de fruits et un poisson. kroim tsmaniv. Dieu adoré par les peuples de la Germanique première ; était représenté avec un bouclier et avec une massue. rrl tiiloda. Un des noms d'Odin dans les poèmes d Ossian. KU ACER. Fils des dieux , qui enseignait la sagesse sur la terre; deux nains le tuèrent en trahison, et composèrent avec son sang un breuvage qui avait la propriété de rendre poëte. C'est pourquoi, dans les Sagas, la poésie est souvent désignée par cette ex- pression : Le sang de Kuacer. ki rades ou kyriades. Nom par lequel les Grecs modernes désignent certaines fées bienfaisantes, qui remplacent, dans leur opi- nion, les nymphes antiques : ils les appellent KaXai xupiàos; , c'est - à - dire , Bonnes dames. labdacides. Descendants de Labdacus , lui succéda, sous la tutelle de Lycus, et mourut Étéocle et Polynice. au bout d'un an de règne, laissant un enfant en labdacus ( labdacos ). Fils de Polydore; bas-âge , Laïus. 274 LAD L abr andeus. Surnom de Jupiter Stratios , à Labranda en Carie , où il avait une statue qui le représentait armé d'nne hache, que la tradition disait avoir appartenu à Hercule. i.abr.wdus ( labraxdos ). Prince carien qui, conjointement avec Atabyre, son frère, accueillit Jupiter dans son palais, et lui éleva un temple. labrax. Rapide. Nom d'un des coursiers de l'Aurore. lacédtEMOX. Fils de Jupiter et de Tay- gète, époux de Sparta, dont il eut Amyclas, Eurydice et Asine. Roi de la ville de Sparte, à laquelle il laissa son nom , ce fut lui qui éleva le premier temple aux Grâces, entre Sparte et Amyclée. Il avait un héroum à Thérapné. — On le trouve représenté sur des gemmes :ivec une barbe épaisse , des cheveux touffus et un casque sans cimier. LACESTADE ( LACE STADES ). Roi de Si- cyone , fils d'Hippolyte. lachésis. Une des Parques. R. Lancha- néia, tirer au sort. Elle tenait la quenouille, et plaçait le lin sur le fuseau. Suivant Juvénal, elle filait. Platon dit qu'elle ne connaissait que le passé : on la voit cependant, dans Pin- dare, jurer au soleil qu'il obtiendra l'île de Rhodes. — Voy. Parques. lachxé. Chien d'Actéon. lachos. Génie inconnu adoré par les Basi- lidiens. lacixiexxe (lacinia). Surnom de Ju- non, honorée au cap Laciniura, où elle avait un temple magnifique. Un consul en ayant fait enlever des tuiles de marbre, pour recouvrir le temple de la Fortune à Rome, fut frappé de mort subite, et le sénat rendit les tuiles spoliées, innibal lui-même, ayant songé à prendre dans cet édifice une colonne d'or qu'il convoitait, la déesse lui apparut en songe, et le menaça de le frapper de cécité s'il accom- plissait ce sacrilège. Il se désista. — On pré- tendait que les noms inscrits sur les tables de marbre de ce temple s'effaçaient lorsque ceux qui portaient ces noms approchaient de leur dernière heure. lacixius. i. Brigand qui ravageait les cô- tes de la Grande-Grèce.' Il voulut enlever les bœufs d'Hercule. Le héros le tua, et, en mé- moire de son triomphe , éleva un temple à Junon Lacinienne. — 2. Roi des Brutiens , fils de Cyrène. On lui attribue aussi la fondation du temple de Junon Lacinienne. lacius ( lakios ). Ancien héros de l'Atti- que, qui avait un héroum sur la Voie Sacrée d'Athènes àÉleusis. C'est de lui que le dême des Lacides tirait son nom. lacon. Un des chiens d'Actéon. lactans et LACTiRMS. Dieu agreste que les Romains croyaient présider à la con- servation des blés en lait. lacturcia et lacturcixa. Déesse qui avait la même fonction que Lactans. ladès Fils d'Imbrasus et frère deGlaucus. Il fut tué par Turnus. LAI l adhra. L'un des Tuatha-Dadans qui civi- lisèrent l'Irlande. l ado. Dieu de la gaîté et du bonheur chez les Slaves. Les jeunes époux lui sacriûaient le jour même de leurs noces pour qu'il maintînt la concorde et la prospérité dans le nouveau ménage. On donne à Lado deux enfants, Lélo et Poléla. ladocl s (ladocos). Fils d'Échémus ; il donna son nom au bourg de Ladocée en Ar- cadie. ladogéxès et ladoxis. Nom patronymi- que de Daphné , fille de Ladon. ladox. 1. Fleuve d'Arcadie , fils de l'Océan et de Téthys ; eut de Stymphalis, ou de >le- thone , deux tilles , Dapbné et Syrinx. — 2. Ca- pitaine arcadien de la suite d Lnée , tué par Halésus.— 3. Dragon à cent têtes, chargé par Junon de garder les pommes des Hespérides. Il était fils de Typhon et d Échidna, ou de la Terre, ou de Phorcys et de Ceto, et fut tué par Hercule. Jupiter le plaça parmi les constella^ tions. — 4. Chien d'Actéon.. l^el aps. 1. Chien d'Actéon. — 2. Chien de Céphale ; fut employé par Amphitryon con- tre Je renard de Teurnesse. Comme il allait l'atteindre, Jupiter pétrifia ces deux animaux. laerte ( laertès ). Fils d'Arcésius et de Chalcoméduse; épousa Anticlée , fille d'Au- tolycus, grosse de Sisyphe suivant des tra- ditions posthomériques , et en eut Ulysse et Ctimène. Il prit part à la chasse du san- glier de Calydon et à l'expédition des Argo- nautes. Quand les parents des princes massa- crés vinrent attaquer Ulysse , le vieux Laerte, qui s'était retiré depuis longtemps à la campa- gne , lui prêta une aide efûcace. laertiadès et laertils. Nom patro- nymique d'Ulysse, fils de Laerte. Laetitia. La Joie. Déesse allégorique adorée chez les Romains. On la trouve souvent représentée sur les médailles. laga. Déesse des sources et des bains, chez les anciens Norses. lagéxophories. Fêtes célébrées à Alexan- drie du temps des Ptoléraées. l âgé tas. Chef du peuple. Surnom de Plu- ton , dans Pindare. lagus Chef rutule tué par Pallas. laiadès. Nom patronymique d'OEdipe , fils de Laïus. l aik.a. Fées bienfaisantes adorées par les anciens Péruviens. laimelé. Divinité slave , invoquée par les femmes en couche. lais. Fille d'Horus, roi de Trézène. laïus. 1. Fils de Labdacus , roi de Thèbes ; monta sur le trône à la mort de son oncle Lycus, qui s'était emparé du pouvoir à son dé- triment, et, pour détourner la menace d'un ora- cle qui lui disait de se garder de son fils , il le fit exposer, de concert avec son épouse Jo- caste. D'autres traditions disent qu'il le fit jeter à la mer dans un coffre. Voy. OEdite. Il n'en périt pas moins de la main de ce fils , qui le tua LAM sans le connaître , en Phocide , à l'endroit où les routes de Delphes et de Daulie se rejoi- gnent. Damasistrate , roi de Platée , l'ensevelit en ce lieu , ainsi que Polyphontès, qui condui- sait son char. — 2. Un des Cretois qui s'intro- duisirent dans la grotte où était né Jupiter. Voy. JiGOLIOS. lakchmana. Fils de Daraçatha et frère de Rama; seconda ce dernier dans son expédition c °ntre Ravana. lakchmi. Femme de Vichnou; naquit au milieu de la mer de lait, lors de la formation de l'Amritâ. Douée d'une beauté remarquable, elle est à la fois la Tyché ( Fortune ) et la Vénus de la mythologie indienne. Les secta- teurs de "Vichnou la regardent comme la mère du monde. Le manglier et le lotus lui sont consacrés. Du reste, son culte est joint à celui de Vichnou, et dans plusieurs pagodes un feu nocturne brûle perpétuellement en son honneur. On la représente sur les monnaies , la tête chargée d'une mître, et tenant un en- fant qu'elle allaite , ou une fleur de lotus. lallus. Divinité invoquée par les nour- rices pour empêcher les enfants de crier. lamaché. Native de Lemnos, qu'Euphé- mus rendit mère de Leucophane. On la nomme aussi Maliché ou Malaché. lamas. Grands-prêtres. Nom des prêtres honorés par les Thibétains et les Mongols bouddhistes, qui se divisent en deux sectes, les bonnets rouges et les bonnets jaunes, re- connaissant chacune trois lamas. La seconde désigne ses trois supérieurs spirituels sous le nom générique de Chammars; la première donne l'autorité souveraine au Dalaï-Lama, au- dessous duquel s'échelonnent le Bogdo-Lama et le Taranaout-Lama. Le Dalaï-Lama , qui exerce le pouvoir spirituel et temporel au Thibet, sous la suzeraineté de la Chine , est en quelque sorte une incarnation de la divi- nité sur la terre; aussi les Thibétains le re- gardent-ils comme n'étant pas soumis à la loi de la mortalité ; dès qu'un Dalaï-Lama a rendu le dernier soupir, son âme passe dans un au- tre corps, qui représente la même divinité changée dans sa forme et non dans son es- sence. Ce souverain , qui n'a qu'une ombre d'autorité temporelle , habile L'hassa, sous la garde d'une armée chinoise; il y est entouré du respect et de l'adoration constante des fidèles, qu'il guérit de leurs souillures par un simple attouchement. — Le Bogdo-Lama ré- side à Djasti-Shumbo , à dix journées de marche de L'hassa. — Quant aux trois Cham- mars, ils demeurent dans différents couvents, et exercent une grande autorité sur diverses classes de prêtres qui sont chargés de l'ensei- gnement et jouissent d une grande considéra- tion. lamédoïv. Fils de Coronus , roi de Sicyone ; succéda à Épopéus. Il eut de Phéno , son épouse, une fille nommée Zeuxi.pe. ii amie (lamia ). s. Fille de Neptune, ai- mée de Jupiter, qui :a rendit mère de )a sibylle LAM 2Ï5 Hérophile. — 2. Reine de Libye , douée d'une beauté remarquable et qui fut aimée de Ju- piter. Junon fit périr ses enfants. Jalouse du bonheur des autres mères , la malheureuse se précipitait sur Jes nourrissons, et les dévorait Son divin amant lui avait donné le singulier privilège de pouvoir ôter ses yeux des cavités frontales pendant son sommeil, et de les remettre ensuite en leur lieu. Elle fut mère de Scylla , suivant Stésichore, et devint d'une laideur affreuse par suite des fatigues de sa vie sauvage. C'est ainsi qu'on racontait chez les Grecs la légende d'un fantôme horrible , qui , suivant la croyance des nourrices , arrachait les enfants du sein de leurs mères pour les dé- vorer. On en faisait un épouvantail aux mar- mots criards. « 11 y a là cette grande femme qui mange les enfants, » dit dans Théocrite une mère à son fils, qui criait pour aller aux fêtes d'Adonis. Plus tard on donna aux lamies des formes enchanteresses, et l'on supposa qu'elles faisaient entendre leurs voix ravissantes pour faire tomber les jeunes gens dans leurs filets. Les Orientaux , dit-on , ont aussi leurs la- mies, qui se tiennent sur le bord des routes, et s'avertissent mutuellement qu'une proie est proche, par de longs sifflemens. lamius ( lamios , lamos ). Fils d'Hercule et d'Oraphale; donna son nom à une ville de Thessalie. lampadodromie. Course de flambeaux. Voy. Lampadophories. lampadomantie. Divination dans la- quelle on observait la forme , la couleur et les divers mouvements de la lumière d'une lampe , afin d'en tirer des présages pour l'a- venir. l ampadophore. Celui qui portait la lampe dans les sacrifices , ou ie flambeau dans les Lampadophories. lampadophories. Fêtes dans lesquelles les Grecs allumaient une infinité de lampes en l'honneur de Minerve , qui la première leur avait donné l'huile des lampes ; de Vulcain , inventeur du feu, et de Prométhéc, qui avait dérobé le feu du ciel. On y donnait aussi des jeux, qui consistaient à disputer le prix en courant un flambeau à la main. LAMPÉTIE et LAMPÉTUSE f L AMPÉTIA , lampétoussa). r. Fille duSoleiletdeNéère, ou de Clymène; il gardait en Sicile les trou- peaux de son père lorsque les compagnons d'Ulysse abordèrent dans cette île. Ce fut elle qui amena la perte du vaisseau du héros par ses imprécations. Plus tard les poètes pré- tendirent qu'elle fut changée en peuplier «i la mort de Phaéton. — 2. Femme d'Escu- lape. lampe to. Amazone , fille de Mars. lampéus. Surnom de Pan. lampoiv. Un des chevaux de Diomèdc. lampos. 1. Fils d'Égyptus , fiancé d'O- cypète. — 2. Fils de Laomédon et père de Do- lops. — 3. Cheval de l'Aurore. — 4. Oheval d'Hector. 276 LAO iampros. Roi de Phésle en Crète, fils de Pandion , et époux de Galatée n° 2. lampsace. Fille de Mandron , roi de Bé- brycie; aida les colons grecs Phobe et Bleps à triompher des indigènes. Par reconnaissance , ceux-ci donnèrent son nom à une ville du pays. lampter. Éclaireur. Surnom de Bacchus à Pellène, où on célébrait une fête en son hon- neur à la lueur des flambeaux. lamptéries. Fête nocturne célébrée à Pellène , en l'honneur de Bacchus. lamus (lamos). i. Roi des Lestrygons, fils de Neptune. II fonda Formies. — 2. Voy. Lamius. — 3. Chef latin tué par Nisus. iamyrus. Chef latin tué par Nisus. lanassa. Fille de Cléode, petit-fils d'Her- cule; épousa Pyrrhus, qui l'avait enlevée du temple de Jupiter à Dodone, et en eut huit enfants ( Justin ). lanitro. Dieu de l'air et des vents aux îles Moluques. lanoménÈs. Fils d'Hercule et de la Thes- piade Oria. lanuvinia. Junonà Lanuvium. La statue qu'elle avait dans cette ville la représentait couverte d'une peau de chèvre, et chaussée de sandales recourbées vers la pointe. Ses at- tributs étaient le bouclier, la lance et le ser- pent. laocooiv. 1. Argonaute, fils de Porthaon- — 2. Fils de Priam et d'Hécube, ou de Capys et de Thémis, ou d'Anténor oud'Acœtès. Il était prêtre d'Apollon, d'autres disent de Neptune. Suivant Virgile, il chercha vainement à dis- suader les Troyens de recevoir dans leur ville le cheval de bois que les Grecs avaient laissé sur le rivage; il osa même lancer un dard contre les flancs de cette machine. A l'instant, et comme il allait, en offrant un taureau au dieu des mers, remplir le ministère du prê- tre de Neptune, tué dans un assaut/deux énor- mes serpents , sortis de Ténédos ou de l'île de Calydna, abordèrent rapidement à la côte, et étouffèrent Laocoon et ses deux enfants, Élhron et Mélanthus, qu'on nomme aussi An- tiphas et thymbracus. Les mythologues ne s'accordent pas sur la cause de cette affreuse catastrophe ; dans l Énéide , le prêtre d'Apol- lon succombe pour avoir frappé le cheval d'un fer sacrilège; Servius attribue le cour- roux du dieu à ce que Laocoon avait osé con- sommer son mariage avec Antiope devant ses autels; Hygin, à ce qu'il s'était marié contre l'ordre de l'oracle. Une dernière tradition dit, enfin, que Neptune, outragé par Laomédon, et furieux contre les Troyens, assouvit une partie de sa haine sur Laocoon et sa famille. Quoi qu'il en soit, le récit de Quintus de Smyrne vient compliquer encore ces légen- des populaires Laocoon , arrêtant le cheval, s'attire le courroux de Minerve, qui le frappe de cécité. Il n'en continue pas moins à pré- venir ses concitoyens contre la perfide inven- tion des Grecs; alors, pour le punir, la déesse LAO fait apparaître deux énormes serpents, qui étouffent les fils de Laocoon , sans que le malheureux père puisse leur être d'aucun se- cours. Lycophron, qui place la scène de cette catastrophe dans le temple d'Apollon, donne aux serpents les noms de Charibée et de Porcé.— Le célèbre groupe du Laocoon, qu'on attribue généralement aujourd'hui aux trois sculpteurs Agésandre, Polydore et Athéno- dorc, nés tous trois à Rhodes et contempo- rains de l'empereur Titus , est l'un des plus beaux chefs-d'œuvre que l'antiquité nous ait légués. Il fut découvert, en i5o6, par Félix de Fredis, dans les bains de Titus, au lieu dit Setti-Sale. La France a possédé pendant quel- ques années ce groupe fameux, qui se trouve actuellement au Vatican. « De même que la mer, dit Winckelmann en parlant de ce groupe, demeure calme dans ses profondeurs, quelque agitée que puisse être sa surface, ainsi dans les figures grecques , au milieu même des passions , l'expression annonce encore une âme grande et rassise. Une telle âme est peinte sur le visage de Laocoon, au milieu des souffrances les plus cruelles ; la douleur qui se découvre dans tous les tendons et les muscles, et que la contraction pénible d'une partie de son corps nous fait presque parta- ger, n'est mêlée d'aucune expression de rage sur les traits ou dans l'attitude entière. On n'entend point ici cet effroyable cri du Lao- coon de Virgile; l'ouverture de la bouche ne permet pas de le supposer, elle indique plu- tôt un soupir d'angoisse étouffé. La douleur du corps et la grandeur de l'âme sont répar- ties en forces égales dans toute la construc- tion de la figure, et sont pour ainsi dire ba- lancées ». laocoosa. Femme d'Apharee, dont elle eut Idas. laodamas. 1. Fils d'Alcinoiïs et le plus beau des Phéaciens. Il offrit à Ulysse de lut- ter contre lui; mais l'époux de Pénélope re- fusa, par respect pour son hôte. — 2. Fila d'Anténor; fut tué par Ajax devant Troie. — 3. Fils d'Étéocle, roi de Thèbes; eut Créon pour tuteur dans son enfance. L'expédition des Épigones eut lieu sous son règne. Il livra un combat aux Argiens, près du fleuve Gli- sas, et tua Égialée. Lui-même périt ensuite de la main d'Aleméon ; d'autres disent que vaincu et accablé par le nombre, il chercha son salut dans la fuite. L'Illyrie lui offrit un refuge assuré. laodaHiie ( laodaméia). 1. Fille de Bel- lérophon; eut Sarpédon de Jupiter. Diane la perça de ses flèches. — 2. Fille d'Acaste et d'Astydamie, femme de Protésilas. Voy. ce nom. — 3. Fille d'Amyclas et de Diomédé; épousa Arcas, dont elle eut Triphylus. On la nomme aussi Léanire. — 4. Nourrice d'O- reste. Voy. Arsinoé. — 5. Fille d'Aleméon , épouse de Pélée. laodice. L'une des vierges hyperboréen- nes qui se rendirent à Délos , pour faire des LAO Offrandes à Diane. — 2. Nymphe dont Phcro- nce eut Apis et Niobé. — 3. Fille de Crnyre et femme d'Élatus iî° 3. — 4, Fille de Priam et d'Hécube. Célèbre par sa beauté , elle épousa Hélicaon, puis Télèphe, et eut Muny- tus d'Acamas. Elle mourut de chagrin de la mort de son fils , ou fut engloutie vivante dans une fissure souterraine, lors de la prise de Troie. Polygnote l'avait représentée captive, dans la Lesché de Delphes. — 5. Fille d'Aga- memnon et de Clylemnestre. Les tragiques la nomment Électre. — 6. Fille d'Agapénor. Elle éleva à Tégée un temple en l'honneur de Vé- nus , et tissa un voile dont elle fit hommage à Minerve Alée. laodicus (laodicos). Héros hyperbo- réenqui, avec Hyperochus et Pyrrhus, proté- gea le temple de Delphes contre les Gaulois. LAODOCiis ( laodocos ). i. Fils d'Apollon et de Phthie , tué par iEtolus. — 2. Fils de Bias et de Péro , frère de Talaiis , prit part à l'expédition des Argonautes et à celle des sept 'contre Thèbes. — 3. Fils d'Anténor. Minerve emprunta sa figure pour conseiller à Pandare de lancer la flèche qui blessa Ménélas — 4. Ami et conducteur du char d'Antiloque. — 5. Fils de Priam. laoghre buadhach. Héros irlandais qui figure comme ennemi de Konnor dans les mythes irlandais. Le barde Aodh, ayantséduit la femme du roi de l'UIster, fut condamné à être noyé dans un lac; Buadhach s'opposa à l'exécution de cet ordre, et se tua en heur- tant un pilier. Mais ses cris attirèrent ses ser- viteurs, qui délivrèrent Aodh et assurèrent sa retraite. laogonus (laogoivos ). 1. Troyen , fils de Bias et frère de Dardanus, tué par Achille. — 2. Fils d'Onétor et grand-prêtre de Jupi- ter, tué par Mérion. laogoras. Roi des Dryopes, tué par Her- cule, avec son fils, dans une expédition contre le temple de Delphes. laogobe. Fille de Cinyre et de Métharmé, fille de Pygmalion; mourut en Egypte. Ses deux sœurs se nommaient Orsédice et Brésie. lao-kioudi. Dieu chinois, dont Lao-tseu et d'autres sages et philosophes ne sont que des incarnations. Il porte les surnoms de grand empereur, de monarque du ciel, de haut et saint ancêtre , etc. laomaque ( laomaché ). Nom d'une amazone , dans Hygin. laomédée ( laomêdéia ). Néréide. tAOMÉDOiv. Roi d'IIion, fils d'Ilus et d'Eu- rydice. Il eut de sa femme, qui est nommée tour à tour Placie , Strymo , Rhœo , Thoosa , Zeuxippe ou Leucippe, cinq fils : Priam, Ti- thon, Lampos, Clytius , Hicétaon, et trois filles : Hésiode ou Théanire, Cilla, Astyoché, que Tzetzès nomme iEthylla, Médésicaste et Proclée. Laomédon eut encore, d'une union illicite avec Calybé, un fils nommé Bucolion. Apollon et Neptune chassés du ciel pour avoir conspiré contre Jtapiier, ou désireux d'éprou- LAP 277 ver la générosité de Laomédon, se présentè- rent à lui comme il construisait sa ville nais- sante, et convinrent de le servir pendant un an, Apollon en élevant des remparts autour de la cité, et Neptune en gardant les trou- peaux du roi. D'autres traditions, déjà men- tionnées dans l'Iliade, disent que les deux di- vinités s'occupèrent à fortifier Troie. Pindare ajoute qu'elles se firent aider par Éaque, et que la partie des murailles élevées par la main de cet auxiliaire mortel était la seule qui pût être renversée. Quoi qu'il en soit , une fois le travail fini, Laomédon refusa de payer leur salaire aux dieux. Ceux-ci se vengèrent par une inondation qui renversa les murs de la ville, et par une peste dont les habitants d'I- Iion ne furent délivrés qu'à la condition d'ex- poser chaque année une jeune fille à la fureur d'un monstre marin. Hésione (voy. ce mot), condamnée à cette mort terrible , y échappa, grâce à Hercule. Mais Laomédon n'en refusa pas moins au héros les superbes chevaux qu'il lui avait promis et la main de sa fille. Hercule, irrité, assiégea Troie, la prit d'assaut, et donna Hésione à son amiTélamon. Voy. Hercule. On voyait le tombeau de Laomédon à Troie , près de la porte de Scée. Une ancienne tra- dition rattachait le salut delà ville d'Ilus à la conservation de ce monument. — 2. Fils d'Her- cule et de la Thespiade Méline. laomédoivtiades. Nom patronymique des fils de Laomédon. laonome. Fille de Gyneus, épouse d'Al- cée, et mère d'Amphitryon. l aophonte. Fille de Pleuron et de Xan- thippe, femme de Thestius, dont elle eut Al- thée et Léda. laothoé. Fille d'Althès, roi des Léléges, femme de Priam. — 2. Fille d'Hercule ; épousa l'argonaute Polyphème. laothoès. Fils d'Hercule et de la Thes- piade Antis. lapersaï. Surnom des Dioscures, tiré du du dême attique de Laperses, ou d'un mont de Laconie. lapersios. Surnom de Jupiter. laphRjEOS. Surnom d'Apollon à Calydon. LAPHRIA. Surnom : 1. de Diane, chez les Calydoniens, qui portèrent son cuite à Nau- pacte en Messénie , d'où il passa ensuite à Pa- tras Quelques mythologues tirent ce surnom de la magnifique statue que Laphrios dédia a la déesse, à Calydon. Cette image, d'ivoire et d'or, représentait Diane en costume de chasse; Auguste la fit transporter à Patras, où on institua une fête annuelle en son hon- neur. — 2. De Minerve. laphries. Fête annuelle à Patras , en l'honneur de Diane-Laphria. Elles duraient deux jours, et consistaient en processions et cérémonies de toutes sortes. laphrios. Fils de Delphos; éleva le pre- mier une statue de Diane à Calydon; d'où peut-être la déesse a tiré son surnom de La- phria. 24 2/8 LAR laphystiennes Les Bacchantes du mont Lâphystion en Bëotie , où Bacchus était honoré sous ce surnom. laphystios. i. Surnom de Jupiter, tiré de la montagne de Lâphystion, entre Orchomène et Coronée. D'autres donnent à ce surnom la signification de qui protège la fuite ( Voy. Phyxius) ou de dévorant. — 2, Surnom de Bacchus. lapis. Pierre- Surnom de Jupiter, invoqué dans les serments et les traités, Jovem lapidem jurare. lapithe (lapithÈs). i. Chef de la race des Lapithes, fils d'Apollon et de Stilbé, frère de Centaure. II épousa Orsi- nome, et eut d'elle Phorbas , Triopas et Péri- phas. — 2. Fils d'Éole et père de Lesbos. — 3. (LAriTHÉ). Fille d'Apollon, maîtresse d'Éole et mère des Lapithes. lapithes. Peuple de la Thessalie, célèbre par sa lutte avec les Centaures. La fable les représente comme d'habiles cavaliers, et leur attribue l'invention du mors. Vainqueurs des Perrhèbes , ils s'établirent à leur place sur les bords du Pënée . et eurent pour chefs divers héros fameux dans l'histoire mythique, tels que Pirithoiis, Cénée, Ixion, etc. Les Lapithes sont surtout célèbres par le combat qn'ils soutinrent contre les Centaures aux noces de Pirithoiis. Voy. Centaures. laprils. Surnom de Jupiter (Lactance). lara ou lardnda. Fille du fleuve Almon, elle osa dévoiler à Junon l'amour de Jupiter pour Juturne, et fut punie de son indiscrétion par un mutisme éternel. Mercure , qui avait reçu du maître des dieux , l'ordre de la con- duire aux enfers, dans le royaume du si- lence, la rendit mère de deux enfants, les Lares primordiaux. Voy. Mania. lardaîv a . Nymphe, amante de Jupiter, mère de Sarpédon et d'Argus. lar en tale s. Fête romaine en l'honneur de Jupiter; avait pris son nom d'Acca Laren- tia, nourrice de Rorautus. lares. Dieux latins d'origine étrusque, qui présidaient à la garde des maisons et des familles, dont ils étaient les génies tutélaires. Identifiés avec les Mânes , ces dieux secon- daires étendaient leur pouvoir du foyer do- mestique jusque sur la campagne et la mer. Ainsi l'on reconnaissait les lares urbani, pro- tecteurs des villes; compitales , des carre- fours; viales, des chemins; vicorum, des rues; cubiculi , des chambres à coucher; permarini, de la mer; rurales , des champs'; domestici , familiares, privât i, de la maison, etc ; distincts des Lares publics, fils de Mer- cure et de Lara. Ceux-ci étaient au nombre de deux dans l'origine, et on leur adjoignit le y:énie de César , du temps des empereurs. — En général, la croyance populaire considérait les Lares comme les âmes des justes, qui, affranchies du pouvoir de Pluton, venaient sur la terre protéger leurs parents et leurs amis. Aussi leur donnait-on, comme aux Mânes, LAT Mania pour mère. Leurs statues, consistant en de petites images de pierre ou de bois ayant un chien à leurs pieds , étaient placées dans le Lararium, chez les riches, ou dans une niche contigiie à la porte ou au foyer. — Les Lares étaient honorés dans les com- pitales (voy. ce mot) et dans diverses fêtes conjointement avec d'autres divinités ; Caton recommande de nepas les oublier dans les Ca- lendes*, les Ides et les Nones. On leur offrait , lors des grands sacrifices, un agneau, un bé- lier ou un veau : dans les fêtes de second or- dre , les prémices des'fruits. laride ( lar ides ). Fils de Daucus et frère jumeau de Tymber , tué par Pallas. LARLYA. Suivante de Camille, qu'elle accom- pagnait aux combats. Larissa. Fille de Pélasgus. Elle donna son nom à deux villes de Thessalie. lariss^a. Surnom de Minerve , du fleuve Larisse, sur les bords duquel elle avait un temple. LARISS^EUS (LARISSAIOS, LARISSEUS, larissios, larissenos). surnom : t. de Jupiter; — 2. d'Apollon. LARUNDA. Voy. L-ARA. LARVES. VOIJ. LÉMURES. larymae. Fille de Cynus; donna son nom à une ville de Béotie. lases. Esprits bienfaisants, qui sont au nombre de neuf classes, suivant la croyance des Thibétains , et protègent les hommes con- tre les génies du mal. lasios. Un des prétendants d'Hippodamic , tué par OEnomaùs. lat» Divinité arabe, adorée à Somenat , dans les Indes. latagis. Chef troyen tué par Mézence. latéraals ( de later, brique). Le dieu du foyer , revêtu de briques. lathria. Fille de Thersandre et sœur d'A- naxandra. On la révérait à Lacédémonc et en Attique. latialis , latiaris. Surnom de Jupiter, comme dieu tutélaire du Latium. Rome et les autres villes latines se réunissaient annuelle- ment , par députés , pour célébrer en son hon- neur des fériés latines. Elles étaient annoncées et présidées par le consul , et duraient quatre jours. latIjVUS. Roi du Latium, fils de Faune et de Marica , époux d'Amate , dont il eut Lavinie , qu'il fiança à Énée ( Virgile). Hésiode fait de lui un roi des Tyrrhéniens , fils d'Ulysse et de Circé. Suivant Hygin , il devait le jour à Télémaque ; enfin, Denys d'Halicarnasse le donne comme fils d'Hercule et d'une nymphe hyperboréenne. Dans Conon , Latinus, père de Laurina, périt de la main d'Hercule pour lui avoir refusé sa fille ou pour avoir voulu s'emparer des bœufs de Géryon. D'autres tra- ditions lui font'perdre la vie dans un combat contre Mézence ou Turnus. Quoi qu'il en soit de la valeur de ces diverses légendes , ce qu'il faut remarquer, c'est que les unes, at- LAT LAV 279 tribuanl l'origine de Rome à une émigration troyenne , font de Latinus un Troyen fugitif, tandis que d'autres le regardent comme un aborigène, époux d'une Troyenne. i,atobius. Dieu de la santé chez les an- ciens Noriques. latoïdes. Nom patronymique d'Apollon et de Diane, enfants de Latone. latoxe. Fille de Saturne et de Phébé (Hé- siode ) ou de la même et de Polus ( Hygin ) , née dans ■ nie des Hyperboréens ; eut de Ju- piter Apollon et Diane. — Les plus anciennes traditions de la mythologie grecque la repré- sentent comme l'une des femmes du maître des dieux , auquel elle fut unie avant Junon, et ne font nullement mention des persécutions qu'elle eut à souffrir de la part de cette der- nière , avant de mettre au monde ses deux enfants. Protectrice des Troyens , on la voit, dans l'Iliade, seconder Diane dans les soins qu'elle prodigue à Énée blessé , et ramasser les flèches de sa fille outragée par Junon , sans engager une lutte avec cette dernière. Mercure lui-même n'ose combattre Latone , persuadé que c'est une témérité trop grande de s'attaquer aux femmes de Jupiter. Il est encore question dans l'Iliade de la vengeance que Latone tira de Niobé , et dans l'Odyssée du châtiment de Tityus , audacieux amant de la déesse. — Hésiode dépeint aussi Latone , comme une déesse propice , unie à Jupiter avant Junon. 11 la représente enveloppée d'un voile de couleur sombre. — C'est dans les hymnes homériques que Latone apparaît pour la première fois , non plus en qualité d'é- pouse de Jupiter , mais seulement comme une des nombreuses amantes du dieu, et exposée aux effets de la vengeance de Junon. Celle-ci poursuivit elle-même sa rivale , ou chargea de cette mission le serpent Python. On dit encore que ce furent Mars et Iris qui, à l'instigation de l'épouse de Jupiter, jurèrent de ne laisser accoucher Latone en aucun lieu de la terre. La malheureuse déesse trouva cepen- dant un refuge à Délos , suivant l'opinion la plus générale. Voy. AroLLON et Diane. Voici les principales variantes relatives à cette phase de la vie de Latone, brodée à plaisir et altérée en tous sens par les mytho- graphes. — a. Latone errant de tous côtés sans savoir où porter ses pas , Jupiter ordonna au vent du nord de la conduire auprès de Neptune ; celui-ci lui désigna l'île d'Ortygie comme un lieu où elle trouverait le repos, et îa couvrit de ses flots. Il obéissait ainsi à la demande de Junon , qui avait juré que Latone n'accoucherait dans aucun lieu éclairé par le soleil. Plus tard Neptune fit reparaître à la surface des flots l'île d'Ortygie , qui prit alors le nom de Délos ( Hygin). — b. Jupiter chan- gea Latone en caillle ( Ortyx ) ; la déesse , arri- vée à Délos sous cette forme , donna à l'ile son nouveau nom d'Ortygie (Servius) — c. Voy. \steria. — d. Latone, délivrée de son fardeau dans l île d'Astérie , se rendit ensuite en Lycie pour laver ses enfants dans le Xanthe. Che- min faisant, elle rencontre des pasteurs et leur demande la permission de baigner ses enfants dans la source de Mélite. Les pasteurs refusent. Alors surviennent des loups qui con- duisent la déesse sur les rives du Xanthe. Latone y accomplit les ablutions , consacre le Xanthe à Apollon, et, après avoir changé en grenouilles ses grossiers adversaires, donne au pays le nom de Lycie (de Lycos, loup). ( Antoninus Libéralis ). — e. Latone , se ren- dant avec ses enfants de Chalcis en Eubée à Delphes , arrive à l'antre de Python ; le monstre la saisit, et veut l'étouffer ; mais la déesse échappe à la mort en se réfugiant sur une pierre sacrée placée au pied d'un platane. C'est alors qu'Apollon perce le serpent de ses flèches (Athénée). — /. Pendant que Latone mettait Apollon au monde dans le bois d'Or- tygie, les Curètes entrechoquaient bruyam- ment leurs armes pour empêcher Junon d'en- tendre les cris de la mère et les vagissements de l'enfant. Après l'enfantement, la déesse se baigna dans le Cenchrius. Voy. Curetés. — Telles sont les principales traditions relatives à Latone , qui n'aguère , dans les traditions postérieures aux légendes homériques, d'autre rôle important que celui d'être mère d'A- pollon et de Diane. Lors de la fuite des dieux en Egypte , elle se changea en musaraigne. Son culte était très-répandu en Grèce , et étroitement lié à celui d'Apollon; elle avait des temples à Mégare, à Argos , à Amphi- génie en Lycie, à Délos, etc. Les Crétois célé- braient en son honneur une féte nommée Ecdysies. latraivis. Fils deBacchus et d'Ariadne. latreus. Centaure , tué par Cénée. laurin. Le roi des fées, dans le poème des Niebelungen, qui le représente comme un nain , dont la demeure est un jardin enchanté rempli de roses. Ses gardes-du-corps étaient des géants. lausus. x. Fils de Mézence ; périt de la main d'Énée , en voulant sauver la vie à son père. — 2. Fils de Numitor , frère de Rhéa Silvia. laverne (laverïya). Déesse latine du vol. Elle avait un autel et un bois près de l'une des portes de Rome. Quelques mytholo- gues ont pensé qu'on l'invoquait contre les voleurs. lavinie (lavinia). Fille de Latinus et d'Amate. Une flamme qui entoura un jour sa tête , dans son enfance , fut interpré- tée par l'oracle, comme une marque que sa destinée serait brillante , à condition cepen- dant qu'elle épouserait un prince étranger. Aussi, quoique fiancée à Turnus , épousa- t-elle Énée d'après l'ordre de son père. Voy. Énée. A la mort d'Énée, Lavinie, enceinte d'Énée Silvius , s'enfuit au fond des bois pour échapper aux embûches d'Ascagne, qui l'eloi- gna, suivant d'autres , et fut ensuite obligé de la rappeler. 280 LEG léadès. Fils d'Astacus; défendit la porte Homoloïde contre les attaques d'Étéocle n° 3. D'autres nomment Mégarée l'adversaire de ce dernier. LÉ ANDRE. Voy. HÉRO. léanire ( LÉAXÉiRA ). Fille d'Amyclas et femme d'Arcas. lé arque (léarchos). Fils d'Athamas et d'Ino. léchÉatÈS. Surnom sous lequel Jupiter avait, comme père de Minerve, un temple à Aliphéra. léchés. Fils de Neptune et dePirène; donna son nom à un cap situé sur le golfe de Corinthe. léchies. Divinités agrestes de la mytho- logie slave, dont les attributs étaient à peu près les mêmes que ceux des Faunes et des Satyres. Suivant les traditions populaires, ils attiraient les voyageurs au fond des bois , et les chatouillaient jusqu'à ce qu'ils en mourus- sent. léchoris- L'une des Grâces. Voy. Géla- sie. léda. Fille de Thestius, roi d'Étolie , ou de Thyeste , ou de Thespius , ou de Glaucus , avait pour mère Laophonte, Déidamie, Leucippe» Eurythémis ou Pantidyie. Mariée à Tyndare, elle lui donna trois filles , Timandre, Clytem- nestre et Philonoë. Selon Hygin, Léda, ayant eu commerce dans une même nuit avec son mari et avec Jupiter, elle eut de celui-ci Pollux et Hélène, et de Tyndare Castor et Clytem- nestre. Suivant d'autres, Jupiter, ayant aperçu cette princesse sur les rives del'Eurotas, en devint amoureux, et, priant Vénus de se changer en aigle, il prit lui-même la forme d'un cygne poursuivi par cet oiseau, et alla se réfugier dans les bras de Léda, qui au bout de neuf mois accoucha de deux œufs. De l'un sortirent Pollux et Hélène, et de l'autre Cas- tor et Clytemnestre. Les deux premiers furent regardés comme les enfants de Jupiter, et les deux autres comme ceux de Tyndare. Apol- lodore a suivi une autre tradition. Jupiter, selon lui, amoureux de Némésis, se méta- morphosa en cygne, et poursuivit Némésis qui, pour lui échapper, s'était transformée en canne. Ce fut elle qui donna à Léda l'œuf qu'elle avait conçu, et qui fut la véritable mère des frères jumeaux. D'autres enfin font d'Hélène l'enfant de Tyndare, et disent que Jupiter était le père de Castor et Pollux. Voy. Dioscdres. La cause de l'adultère de Léda est attribuée à la vengeance de Vénus : car Tyndare, un j^ur qu'il sacrifiait à tous les dieux, ayant oublié de sacrifier à Vénus, cette déesse, pour se venger de cet oubli , fit oublier à Léda son devoir envers son mari. — Euripide compte encore Phébé au nombre des enfants de Léda. légo. Nom d'un lac dont il est question dans les poésies ossianiques, et que les bardes représentent comme le séjour des âmes , pen- dant l'intervalle qui s'écoule entre la mort LÉ M et l'hymne funèbre. Les âmes des lâches étaient retenues éternellement sur le Légo. léiodÈs. Un des prétendants de Pénélope, tué par Ulysse. léis. Fille d'Orus , roi de Trézène , et mère d'Althépus, qu'elle eut de Neptune. léitcs (léitos). Argonaute , fils d'Alec- tor ou Alectryon. Il conduisit avec Pénélée les Béotiens à Troie, et fut blessé par Hector. On montrait son tombeau à Platée. léla ou lélo. Dieu de l'amour chez les Slaves de Kiev. Fils de Lado, il avait pour sœur Poléla. lélaîvte. Femme de Munychus, roi mo- losse, et mère d'Alcandre. Voy. ce nom. lélex. i. Autochthone et premier roi de la Laconie, qui avait reçu de lui son ancien nom de Lélégie. Époux de la Naïade Cléocha- rie, il en eut trois enfants, Mylès, Polycaon, et Eurotas. Lélex est le représentant de l'an- cienne nation des Lélègues. D'autres tradi- tions le font fils de Sparte et père d'Amyclas , ou époux de Péridie, dont il eut Mylès , Poly- clon, Bomolochus, Thérapné. — 2.. Fils de Neptune et de Libye , roi de Mégare. Les tra- ditions le font venir d'Egypte, et lui donnent pour fils Cléson. On montrait son tombeau à Nisée, près de Mégare. — 3. L'un des chas- seurs du sanglier de Calydon. lemuias. La lemnienne. Surnom d'Hyp- sipyle. lesijvie nxes (nymphes). Mère des Ca- bires. Voy. ce mot. lemnius. Surnom de Vulcain adoré à Lem- nos. lémures. Sortes de divinités fantastiques chez les Étrusques et les Romains. Identiques en quelques points avec les Lares , les Mânes et les Larves , les Lémures appartiennent à un ordre de conceptions trop vagues pour qu'il soit possible de préciser leur nature et leurs attributs. On voit cependant qu'ils n'étaient autres que les âmes des morts. Les âmes des hommes méchants, dit Platon, cité par saint Augustin, deviennent, lorsqu'ils meurent, des Larves, des Lémures. En effet, le retour des âmes sur la terre était un des principaux dogmes du platonisme. Mais quant à cette identification des Larves ou des Lémures, elle ne s'accorde nullement avec ce que dit Apu- lée , suivant lequel i'àme de l'homme, dégagée de ses liens, devient une espèce de génie qu'on appelle Lêmure. Les bons constituent les Lares , protecteurs de la famille et du foyer domestique, tandis que les méchants, con- damnés à mener une vie errante , sous le nom de Larves, effrayent et tourmentent la nuit ceux dont la conscience n'est pas tranquille. Est-on indécis sur celle de ces deux classifica- tions dans laquelle un Lémure doit être rangé , on le compte au nombre des Mânes (Apul.-, de deo Socr. -Serv. Virg., jEn. 3, 63J. Cependant cette nomenclature abstraite, qui sent un peu le système, ne paraît pas conforme à l'esprit des premières conceptions mythologiques relati- LEP ves à cet ensemble de créations fantastiques; rlie précise à tort ce qui est et doit rester va- gue. Les anciens croyaient aussi que tous ceux qui périssaient de mort violente, ou qui ne re- cevaient pas les honneurs de la sépulture, deve- naient des Larves. Ici la nomenclature d'A- pulée est en défaut. Il est évident que le nom de Larves et de Lémures s'applique aussi bien aux. esprits malheureux qu'aux génies mal- faisants. De là l'emploi du mot larva dans le sens général de fantôme et de spectre , et l'ex- pression larvatus appliquée à tout homme effrayé par l'apparition d'un esprit. — Au mois de mai, on célébrait à Rome, en l'hon- neur des Larves ou Lémures, des fêtes noctur- nes qu'on appelait Lémuries , pendant lesquel- les tous les temples étaient fermés et les ma- riages suspendus. LEAvE. Surnom des Bacchantes, de Xrçvo;, pressoir. lex^us. Surnom de Bacchus. léxées. Fêtes athéniennes, en l'honneur de Bacchus. C'était pendant leur célébration qu'avaient lieu les concours dramatiques. léocrite (léocritos). i. L'un des pré- tendants de Pénélope, tué par Télémaque. — 2. Grec tué par Énée. léodamas. Fils d'Hector et d'Androraa- que. léodÈs. Fils d'OEnops. L'un des amants de Pénélope ; il fut tué par Ulysse. léodoque. i. (léodocé.) Fille de Mars. — 2. (léodocos.) Argonaute, fils de Bias. léon. Un des cinquante fils de Lycaon. léoxtée ( léoxteus ). Prince des Lapi- thes à Gyrtone , fils de Coronus. Il conduisit avec Polypœlès quarante vaisseaux à Troie. Il prit part aux jeux célébrés en l'honneur de Patrocle. léoxtiade (léoxtiadès). Fils d'Her- cule et d'Augé. LÉONYME. VO]j. AUTOLÉON. léophontès. Suivant quelques auteurs, nom de Bellérophon. léos. Héros éponyme d'Athènes ; dévoua ses trois filles , Praxithéc , Théope et Eubulé , pour délivrer sa patrie d'un fléau qui la dévas- tait. On consacra aux trois victimes un sanc- tuaire qui reçut le nom de Léocorium. LÉPRÉE ( LEPREUS, LEPREOS, LÉPRÉA). Fils de Caucon et d'Astydamie, ou de Glau- con, ou de Pyrgée, ou de Neptune; fonda- teur et héros éponyme de Léprée, bourg d'É- lide. Antagoniste d'Hercule, il conseilla à Au- gias de mettre le héros en prison, au lieu de lui payer son salaire, ce qui ne Jes empêcha pas de se réconcilier dans la suite. Un jour qu'il avait soutenu contre Hercule une sorte de combat simulé , composé de diverses épreu- ves , furieux de se voir vaincu , il saisit ses ar- mes, et attaqua son nouvel ami, qui le tua. On montrait son tombeau à Phigalie. — ?.. Fille de Pyrgée; donna son nom à une ville du Pèloponèse. lepsios. Sagace. Surnom d'Apollon. LEU 281 leptyiMS. Surnom de Proserpine , dans Lycophron. i.ERXE ■ Voy. Hydre. lerxées. Mystères célébrés à Lerne, én l'honneur de Bacchus, de Cérès et de Proser- pine. lesbos. Fils de Lapithès; donna son nom à l'île de Pélasgie. Il épousa Méthymne , fille de Macarée, qui partagea avec lui la souve- raineté de Lesbos. leschexorios. Dieu protecteur des Les- ches. Surnom d'Apollon. lestrygoxs. Peuplade anthropophage qui, suivant l'histoire mythologique, résidait en Sicile avant l'arrivée des Sicules. Homère les dépeint comme des géants habitant un pays fertile, abondant en pâturages, et dont La- mus était la capitale. Ulysse, arrivé sur leurs côtes, envoya deux de ses compagnons vers le roi du pays, qui, saisissant un d'eux, le dévora. Les Lestrygons accoururent de toutes parts, accablèrent de pierres les Grecs, en saisirent plusieurs, et, les enfilant comme des poissons, les emportèrent pour les dévorer. Ulysse, qui n'était point descendu, s'éloigna au plus vite de ces côtes barbares , après avoir perdu un grand nombre de ses compagnons. létHjEUS. Surnom de l'Amour, comme faisant oublier. le thé t. L'oubli, fils d'Éris. — 2. Un des fleuves de l'enfer. Il coulait, suivant les uns, au bout des Champs-Elysées ; selon d'autres, il était contigu au Tartare. Quoi qu'il en soit, on supposait à ses eaux la vertu de faire ou- blier le passé. 11 y avait quatre autres fleuves du même nom , en Grèce et en Espagne. léthée (létiiéia). Phrygienne qui, ayant osé se vanter d'être plus belle que les dées- ses, fut changée en montagne. Olène, son époux , s'offrit vainement à sa place , et subit le même sort. leto. Nom grec de Latone. létrêe ( letreds ). Fils de Pélops , fon- dateur de Létrines , ville du Péloponèse. leucade ( lelcadios ). 1. Surnom d'A- pollon adoré à Leucade , en Acarnanie. — 2. Fille d'Icarius et de Polycaste ou de Péribée, frère de Pénélope et d'Alyaeus. Les traditions le représentent comme le héros éponyme de l'île Leucade, célèbre par son promontoire d'où les amants malheureux se précipitaient dans les flote, pour y éteindre leur amour. Cette coutume devait son origine à une tradi- tion suivant laquelle Vénus n'avait pu se con- soler de la mort d'Adonis qu'après avoir fait le saut fatal. Elle finit par tomber en désué- tude ; et les amants , voyant qu'on ne guéris- sait qu'en y laissant sa vie, se contentèrent de jeter une somme d'argent du haut du pro- montoire. leuc^eos. Surnom de Jupiter à Léprée eu Élide. lecc axie (leucaxia). Déesse latine, mentionnée dans une inscription rapportée par Gruter. 24. 282 LEU leucarie (leucaria). Epouse d'Italus; mère de Roma. leucas. Compagnon d'Ulysse ; il éleva un temple à Leucade, en l'honneur d'Apollon. leucaspis. Chef troyen de la suite d'Énée. II périt dans une tempête. leucate (leucatès). i. Surnom d'A- pollon. Voy. Leucade. — 2. Jeune homme qui, pour échapper aux poursuites d'Apollon , se précipita du haut du promontoire de Leu- cade dans la mer. leucé. 1. Océanide, enlevée par Pluton qui la changea en peuplier après sa mort. — 2. Ile du Pont-Euxin , nommée aussi île des Bienheureux. C'était, suivant les traditions, une sorte d'Elysée , où les héros , tels qu'A- chille , Patrocle, les deux Ajax, jouissaient d'un bonheur inaltérable. Achille, qui lui donna son nom , soit qu'il y eût été enterré > soit que Thétis y eût apporté son corps, y avait, d'après Philostrate, un temple, une statue et un tombeau. Admis à la vie immor- telle, il y jouissait des honneurs rendus à sa mémoire et faisait un accueil favorable aux navires qui y abordaient. Les Grecs, unissant, par une conception sublime, l'idéal de la beauté à l'idéal du courage , racontaient qu'Hélène avait été transportée dans l'île Leucé après sa mort et unie au héros. leucippe (leucippos). Fils d'OEno raaùs , roi de Pise. Voy. Daphne. — 2. Fils de Périérès et de Gorgophone et frère d'A- pharée. L'un des chasseurs calydoniens , il s'é- tablit en Messénie, et donna son nom à la ville de Leuctres. Il fut père de trois filles , Hilaïre , Phébé , et Arsinoé. — 3. Père de Placie , femme de Laoraédon. — 4. Fils d'Her- cule et de la Thespiade Marsé. —5. Fils d'Her- cule et d'Eurytèle. — 6. Fils d'Hercule et d'Augé , fille d'Aléus. — 7. Roi de Naxos , fils de Naxos et père de Smerdius. — 8. Chef d'une colonie que Macarée envoya de Lesbos à Rhodes. — 9. Fils de Lamprus et de Galatée. Il avait d'abord été fille, et fut changé en garçon par Latone. — 10. Roi de Sicyone, fils de Thurimaque et père de Calchinie. — 11. Fils de Xanthus, prince de Lydie et l'un des descendants de Bellérophon. Amoureux d'une de ses sœurs , il fut un soir surpris par son père, et le tua sans le connaître. Désespéré de son forfait , il passa à Éphèse, et y mourut accablé de remords. leucippe (leucippe). i. Une des Océa- nides qui accompagnaient Proserpine, lors- qu'elle fut enlevée par Pluton. — 2. Une des filles de Minyas, sœur d'Alcithoé. — 3. Une des femmes de Laomédon. — 4. Fille de Thes- tor. — 5. Mère d'Iphiclès, qu'elle eut de Thestius. — 6 Épouse d'Événor. — 7. Aux blancs coursiers. Surnom de Diane dans Pin- dare. leucippides. Nom patronymique d'Hi- l'aïre et de Phébé , filles de Leucippe. Elles lurent enlevées par les Dioscures. Voy. ce mot. LEV leucis. Poisson sacré que les pêcheurs immolaient à Bérénice après son apothéose, pour obtenir une pêche abondante. Il fallait le déchirer du bout des ongles. leucite (leucitus). Fils d'Hercule cl dAstyoché. leucoléné. Aux bras blancs. Surnom de Junon dans Homère. leucon. 1. Fils de Neptune ou d'Athamas et de Thémisto , père d'Erythrus et d'Évippé. — 2. Un des sept Archagètes, auxquelles Pla- téens sacrifièrent , par ordre de l'oracle , avant la bataille de Platée. leucone. Fille d'Aphidas. Elle donna son nom à une fontaine du Péloponèse. leuconès. Fils d'Hercule et de la Thes- piade OEschréis. leuconoé. 1. Fille de Neptune et de Thémisto, et sœur de Leucon. — 2. Suivant Ovide , une des filles de Minyas. La même que Leucippe. leucopée (leucopéus). Selon Apollo- dore , fils de Porthaon et d'Euryte. leucophane. Fils d'Euphemus et de Ma- liché. leucophryne. i. Surnom de la Diane asia- tique à Leucophryne en Phrygie , où elle avait un temple magnifique, ainsi qu'à Magnésie en Lydie. Sa statue était semblable à celle de la Diane d Éphèse. Le buffle lui était consacre. Les fils de Thémistoele lui érigèrent une statue dans l'Acropolis d'Athènes , en mé- moire de ce que leur père avait gouverné les Magnésiens. Diane Leucophryne était encore adorée à Amyciée. — 2. Nymphe ou prêtresse de Diane Leucophryne. On voyait son tom- beau dans le temple de cette déesse à Ma- gnésie. leucos. Compagnon d'Ulysse ; périt sous les murs de Troie. leucosie (leucosia). Une des Sirènes. Elle donna son nom à une île de la mer de Tyrrhène. leucothée. Fille de Cadmus et d'Har- monie , la même qu'Ino. Voy. ce nom. — Une tradition rhodienne , rapportée par Diodore , l'identifie non pas avec Ino , mais avec. Halie , sœur des Telchines et amante de Neptune. Voy. Telchines. leucothoé. 1. La même que Leucothée. — 2. Fille d'Orchamus, roi de Babylone et d'Eurynome. Aimée d'Apollon , elle fut trahie par sa sœur, qui révéla son intrigue avec le dieu, et enterrée vive par son père. Apollon la changea en arbre à encens. lelctre (leuctros). Héros éponyme de la ville de Leuctres. Ses filles et celles de Scédase ayant été outragées par les Spartiates sans que Leuctre pût obtenir de réparation , toute la famille se donna la mort. Le père des Leuctrides apparut à Pélopidas , la veille de la bataille de Leuctres , et lui prédit la vic- toire des Thébains. levana. Déesse latine invoquée chez les Romains, au moment où le père en signe LIB qu'il consentait à se charger de son enfant, le relevait du sol où la sage-femme l'avait couché. i.i vgore ( léiagoré ). Néréide. LIBAN. Jeune Syrien tué par des brigands ; nit métamorphosé en montagne. LIBEATIAE (LIBEATIAA LL'BF.STISA )• Surnom de Vénus, comme déesse de la Vo- lupté. liber. C'était originairement le nom d'une vieille divinité italique , présidant à la plan- tation et à la fécondité, et appelée par les SabinsLœbasius, de Libare , féconder, arro- ser. Plus tard on appliqua ce nom à Bacchus. On honorait Liber conjointement avec Cérès et Libéra. — Selon saint Augustin, Liber présidait à la naissance des enfants du sexe masculin. libéra. Ancienne déesse italique , iden- tifiée par les Romains avec Sémélé , Ariane , et laProserpine mystique. Elle présidait, sui- vant saint Augustin , à la naissance des tilles. libéralies. Fêtes romaines en l'honneur de Bacchus. LIBÉRATOR. Voy. ÉlEUTHERIOS. liberté (libertas). Divinité allégori- que des Romains , fille de Jupiter et de Junon. Le père des Gracques lui éleva le premier un temple, qui fut dévoré par un incendie et restauré par Asinius Pollion. — Les attributs de la liberté sont le bonnet phrygien , le sceptre , le joug rompu , etc. libéthrides. Surnom des Muses, tiré d'une montagne de ce nom, située en Thrace. où une grotte et une fontaine leur étaient consacrées. Il y avait aussi en Macédoine une fontaine et une ville du nom de Libéthra. Cette dernière, qui était arrosée par le Hys, torrent de l'Olympe , gardait dans ses murs le tombeau d'Orphée : un oracle conçu en termes énigmatiques « Gardez-vous du Hys (sanglier)» la menaçait depuis longtemps. Un berger s'étant mis un jour à chanter les vers d'Orphée , la foule accourut autour de lui , et dans sa précipitation renversa la colonne du tombeau, de sorte que les os du chantre res- tèrent à découvert. Aussitôt le Hys déborda et noya la ville. libitiae ( libittna). Déesse italique de la mort , identifiée tantôt avec Proserpine , tantôt avec Vénus. Elle avait auprès de Rome un bois sacré et un temple contenant un tré- sor où l'on devait payer un impôt pour chaque mort. On y achetait et on y louait tous les objets nécessaires à la célébration des funé- railles. libye tLiBYA). c. Fille d'Épaphus et de Memphis; donna son nom à la Lybie. Elle eut de Neptune trois enfants, Agùnor , Bélus et Lélex. — 2. Sœur d'Asie. — 3. Fille de Pa- lamède , amante de Mercure dont elle eut Libys. libys. 1. Fils de Mercure et de Libye. — ?.. Un des matelots tyrrhéniens que Bacchus changea en dauphins. LIM 283 libystuvus. Surnom que les Siciliens don- nèrent à Apollon, lorsqu'il eut détruit par la peste une flotte de Libyens qui étaient venus attaquer leur île. lichas. 1. Héraut d'Hercule. Déjanire lui remit la tunique fatale qui causa la mort du héros. Précipité dans la mer par Hercule, il fut changé en rocher. — 2. Latin tué par Énée. licnitès. Surnom de Bacchus, tiré du van (Xixvov) dont on se servait dans les mystères. LICYMNIUS (LICYMAIOS ). Fils d'ÉIec- tryon et de Midée , esclave phrygienne. Échappé au fer des Ptérélaïdes, il suivit Am- phitryon à Thèbes, après la mort de son père, et épousa Périraède, dont il eut OEonus, Argius et Mêlas. Compagnon et ami d'Her- cule , ce fut lui qui consulta l'oracle sur les moyens de soulager le héros brûlé par la tu- nique de Nessus. 11 fut tué à Argos par Tle- polème. lièvre (lagos, lepus ). Constellation australe, placée aux pieds d'Orion. C'est à cause de sa vitesse que Mercure a transporté le lièvre au ciel. lie. La vie. Dans la mythologie Scandi- nave , nom de l'homme qui , avec Lifthrasour . sa femme , doit repeupler la terre anéantie par le feu. ligdl s. Père d'iphis n° 3. ligée (ligéa, ligéia). i. Sirène. — 2. Nymphe. liger. Guerrier rutule , tué par Énée. ligobound. Fille de Saboukour , le pre- mier homme , suivant la croyance des anciens Mariannais, et d'Halmael. Habitante de l'air, elle y conçut trois fils , et descendit sur la terre, qu'elle rendit féconde par sa présence. Le mauvais esprit Aigiregers détruisit plus tard tout ce qu'elle avait créé. ligye ( lîgya ). Mère d'^EoIus n° 2. ligyrox. Vagissant. Premier nom d'A- chille, ainsi appelé parce qu'il poussait des cris plaintifs pour demander sa mère , lorsque Pélée le remit au centaure Chiron. ligys. Brigand qui, selon quelques mytho- graphes, attaqua Hercule pour lui ravir les bœufs de Géryon et périt dans ce combat. Les Liguriens tiraient de lui leur origine. ligyste (ligystos). Fils de Phaéton ; donna , dit-on, son nom aux Liguriens. lilee (LiL-flEA). Naïade , fille du Céphise. Elle donna son nom à une ville de Phocide. lilith. Nom de la première femme d'A- dam, ou d'une des quatre mères des démons , suivant le talmud. lima ou plutôt limeatiaa. Déesse la- tine qui présidait au seuil de la porte. limentinus. Dieu latin auquel on attri- buait la même fonction qu'à Limentina. LIM AÈTE ( LI. M NÉ TES , LIMA ÉGÉAES , LiMN/EA ). Qui habite les lacs ou les marais. Épithète commune à plusieurs divinités, en- tre autres à Bacchus. qui avait un temple 284 LIN dans les marais près d'Athènes; à Diane, adorée sous ce nom à Sicyone; à Limera, etc. Ce nom s'applique aussi aux nymphes habi- tantes des lacs ou des marais. LiMNORiE (limxoréia). Néréide. l i mom des ( leimoxides ). Nymphes des prairies. lihos. Nom grec de la Faim. liiva. Déesse Scandinave à laquelle Frigga confiait les individus qu'elle voulait soustraire à quelque danger. lixdia. Surnom de Minerve, adorée àLin- dus, dans l'île de Rhodes. lixdus (lixdosJ. Fils de Cercaphus et de Cydippe. limgera. Surnom dTsis , tiré de la tuni- que de lin que les initiés portaient dans ses fêtes. lixus (linos). i. Célèbre personnage des temps héroïques ; n'est autre que le chant personnifié. Rien de plus confus et de plus incohérent que les mythes qui se rappor- tent ù ce chantre antique. Fils d'Apollon, d'Amphimare, de Neptune ; d'QEagre ou d'Is- raénius, il a tour à tour pour mère, Terpsi- chore , Euterpe , Uranie , Psamathe , Calliope , Chalciope. 11 inventa la mélodie et le rhythme, et périt de la main d'Apollon pour avoir osé défier ce dieu au combat du chant. On insti- tua des fêtes en son honneur, et l'on donna son nom à un chant de deuil. Une autre tra- dition raconte que Psamathe l'ayant exposé pour échapper à la vengeance de Crotopos, il fut dévore par des chiens. A cette nou- velle, elle s'abandonna à la plus violente douleur; son père, devinant sa faute, la fit périr. Aussitôt Apollon, amant de Psa- mathe, frappa d'une peste terrible la ville d'Argos, qui s'efforça d'apaiser le dieu par des sacrifices pendant lesquels les femmes ar- piennes chantaient des hymnes funèbres ( Xtvoi ). Mais le fléau ne cessa que lorsque Crotopos eut quitté Argos. — Les habitants de lHélicon faisaient aussi des fêtes en l'hon- neur de Linus; ils avaient placé sa statue dans une concavité de la montagne et y offraient un sacrifice lors de la fête des Muses. Thèbes, d'ailleurs, disputait à Argos, l'honneur de posséder le tombeau de ce chantre célèbre. Les traditions regardant Orphée , Thamyris et Hercule , comme disciples de Linus , dans l'art musical, quelques mythologues ont essayé de concilier les croyances populaires avec les exigences chronologiques en distinguant deux Linus, l'un tué par Apollon, l'autre, précep- teur d'Hercule , et qui périt par une mort analogue à celle de son homonyme. P'oy. Her- cule. Mais ce dernier même est, suivant les légendes, tantôt Argien , tantôt Thébain. Ce qui montre bien qu'il n'y a au fond de tout ceci qu'une même idée , localisée dans deux villes différentes, et offrant conséquemraent des variations de détail dont on ne doit pas «'étonner. — 2. FHs de Lycaon. LIODE, f^Oy. LÉIODÈS. LOC lio\. Constellation zodiacale située entre l'Ecrevisse et la Vierge. C'est le lion de Ne- raée vaincu par Hercule et transporté au ciel par Jupiter. liosalfar. Génies de la lumière , ou es- prits bienfaisants, adversaires des Alfes noirs, dans la mythologie Scandinave, lis habitent le Liosalfarheim. liparus( liparos ). Fils d'Auson et père de Cyané , épouse d'Éole, fut détrôné par ses frères, et fonda une souveraineté àLipara, l'une des îles de l'Archipel Lipari, qui reçut de lui son nom. Il revint ensuite en Italie avec l'aide d'Éole, et s'empara de Sorrente. On lui rendit les honneurs héroïques après sa mort. lips. Dieu-vent du sud-ouest. liriope. Océanide, amante du Céphise, dont elle eut Narcisse. eiris. Chef troyen, tué par Camille. LiT/E. Les prières, déesses allégoriques, filles de Jupiter. Suivant Homère , boiteuses, humbles et ridées, elles s'avancent lente- ment derrière l'impitoyable Até pour réparer les maux qu'elle a faits. Prodigues de biens en- vers le mortel qui les reçoit avec respect et les révère, elles appellent la vengeance sur la tête de l'homme impie qui les repousse. — Hésychius les nomme jîitae ( AtTai ). lithésios. Surnom d'Apollon à Malée. lityersès. Fils naturel de Midas , roi de Célènes en Phrygie. Il forçait les étrangers à moissonner avec lui; s'ils n'achevaient pas une tâche égale à la sienne , il leur abattait la tète d'un coup de faux, et cachait ensuite en chantant les troncs dans les gerbes. Hercule le tua, et jeta son corps dans le Méandre. Suivant Théocrite , la maîtresse de Daphnis , ayant été prise par des pirates et vendue à Lityersès , son amant se rendit auprès du ty- ran, qui allait le faire périr, si Hercule ne fût survenu inopinément. Les moissonneurs phry- giens conservèrent longtemps le souvenir de ce roi agricole ; ils Je célébraient dans un chant qui portait son nom. lio-chi\ t . Génie chinois qui commande au tonnerre. lixls ( lixos ). Égyptide. époux de Cléo- dore. locre ( locros ). 1. Héros éponyme des Locriens, fils de Physcius, et père de Locre, qu'il eut de Cabye , ou de Cambyse , fille d'O- puns. D'autres traditions disent que Locre, amoureux de Protogénie, fille de Deucalion, l'épousa, quoiqu'elle fût grosse d'un fils, Opuns, né d'un commerce avec Jupiter. — 2. Fils de Jupiter et de Méra, fille de Prœtus; aida Am- phion à élever les murailles de Thèbes. — 3. Héros éponyme de la ville de Locres en Italie, fils de Phéax et frère d'Alcinoiis. A la mort de son père, il se rendit auprès de Latinus, qui lui donna en mariage sa fille Laurina. Hercule étant survenu dans le pays sur ces entrefai- tes , et Latinus ayant tenté de lui dérober les bœufs de Géryon , Locre périt, dans une ba- LUC garre , de la main du héros, qui le tua par raé- garde. Pour apaiser ses mânes, Hercule lui éleva un tombeau et construisit une ville à laquelle il donna le nom de Locres. loeb asius. Foy. Liber. lofiva. Déesse Scandinave d'un caractère bienfaisant; elle présidait à la réconciliation des époux. loimios. Qui délivre de la peste. Surnom d'Apollon à Lindus. loke. Génie du mal, dans la mythologie Scandinave , fils de Farbauta et de Lauféia , frère de Biléistour et de Helblinde. Marié à deux femmes, la géante Angourboda et la vertueuse Signir, il eut de la première , le loup Fenrir, le serpent Iormoungandour et Héla ( la mort ) ; et de la seconde , Nare. Les Ases voulant un jour se saisir de Loke , il se jeta dans l'eau, changé en saumon; mais il n'en tomba pas moins dans les mains de ses ennemis, qui le lièrent à trois pierres aiguës et lui suspendirent sur la tête un serpent dont le venin lui dévore les chairs. Loke n'a pas encore pu recouvrer sa liberté; mais il ressaisira un jour sa force, et anéantira le inonde. lomda. Déesse Scandinave de l'harmonie. longatis. Surnom de Minerve , tiré d'une ville de Béotie. lophis. L'oracle ayant commandé à un dé- puté d'Haliarte de percer de son épée le pre- mier individu qu'il rencontrerait , s'il voulait que sa patrie fût délivrée de la sécheresse qui la dévorait, Lophis, fils de Parthéno- mène, s'offrit à la vue du député, qui le tua. Son sang donna naissance à un fleuve, qui porta son nom. lotis. Nymphe ; fuyant les poursuites de Priape , elle fut changée en Lotos. loci-tseu. Impératrice chinoise , femme de Hoang-ti et mère de Chao-hao. Ce fut elle, disent les traditions, qui enseigna l'art d'élever les vers à soie , et d'employer la ma- tière des cocons à fabriquer des étoffes. Aussi les Chinois l'ont-ils placée , sous le nom d'Es- prit des mûriers et des vers à soie , au nom- bre des divinités qu'ils révèrent le plus. louki. Mère. Déesse indienne des grains et de l'abondance. On la représente couron- née d'épis, et l'on célèbre chaque année deux grandes fêtes en son honneur. LOtiKO. Chez les Caraïbes, le premier nomme et le créateur des poissons. loxias. Qui rend des oracles obscurs. Surnom d'Apollon. loxo. Fille de Borée, sœur d'Hécaergé. lu a. Déesse romaine , identifiée quelque- fois avec Rhée et avec Ops. On lui consacrait les dépouilles prises sur l'ennemi. LU BENTUVE. Foy. LlBENTINE. lucétia. Surnom de Junon lucéttus. — i. Surnom de Jupiter, — i. Guerrier latin, tué par llionée. lucia volumivia. Déesse honorée par les Saliens. LUN 235 LUCIFER (PHOSPHOROS, HEOSPHO- ros ). i. Nom de la planète Vénus, quand cet astre , apparaissant sur l'horizon , précède les premières lueurs du matin. Le même astre prend le nom d'Hespérus, lors de son apparition nocturne. Les traditions le font fils d'Astrée et de l'Aurore ( Hésiode ), ou de Céphale et de la même déesse ( Hygin ), ou d'Atlas (Ly- cophron ), et époux de Philonis, dont il eut Céyx. On lui donne encore pour enfants Dé- dalion et Hespéris, mère des Hespérides, ou les Hespérides elles-mêmes. — 2. Surnom de Diane, de l'Aurore, d'Hécate, de Junon Lucine. luciive ( lucina ). Déesse de la lumière, et surtout du jour pris dans le sens de vie. On appliquait principalement ce surnom a Juuon et à Diane. Junon Lucine avait un tem. pie à Rome dans la cinquième région. A la naissance des enfants nobles, les parents lui préparaient un lit dans l'atrium de leur mai- son. lucrii du. Dieux du gain. Foy. Cerdoos. lucruva. Surnom de Vénus, qui avait un temple à Baïa, près du lac Lucrin. luctus. Le Deuil , fils de l'Éther et de la Terre. Virgile le place à l'entrée des enfers, et Stace le représente couvert de vêtements en lambeaux et tachés de sang. lucumons. Caste sacerdotale chez les Étrusques. Les douze États d'Étrurie avaient pour rois, suivant Servius, douze Lucumons. Ces prêtres étaient les conservateurs de la doctrine de Tagès, dieu sorti de la terre dans le sillon tracé par un laboureur. lugdus. Gaulois , fils de Narbo , héros épo- nyme de Lugdunum (Lyon) luighaidh. i. L'un des Tuatha Dadans ; fut élevé par Tailte, qui lui enseigna l'art magi- que et le doua de toutes sortes de connais- sances merveilleuses. Touché de reconnais- sance , il la prit pour femme, et institua en son honneur l'assemblée de Tailtéan. A sa mort, il lui fit de somptueuses funérailles; d'autres traditions représentent Tailte comme ayant survécu à son époux. — 2. Fils d'ith, époux de Fiai, qui donna son nom à la Feil, rivière d'Irlande. lune. Cet astre, auquel les peuples de- vaient naturellement adresser leurs adorations comme au flambeau qui éclaire la terre dans l'obscurité des nuits, apparaît dans les diffé- rentes mythologies , tantôt comme dieu mâle , tantôt comme divinité femelle. Adorée aux Indes avec ces deux caractères confusément fondus ivoy. Tchandra), mais sous lesquels se distingue la prédominance du premier, 1g» Lune, ou plutôt Lunus, était aussi un dieu dont les antiques croyances des Phrygiens, des Pisidiens, des Cariens, et des autres peuples de l'Asie-Mineure. On l'honorait à Carrhes en Mésopotamie du temps dre Caracalla. Les mé- dailles nous le représentent sous la forme d'un jeune homme coiffé du bonnet phrygien, et ayant pour attributs la haste, le croissant et 286 LUP LYC le flambeau. Ce dieu asiatique avait aussi le caractère d'une divinité androgyne : dans ses fêtes, les hommes prenaient des costumes de femmes et les femmes des costumes d'hom- mes. Quelques peuplades de l'Asie avaient encore un dieu Men, qu'on regarde généra- lement comme identique avec la Lune , adorée aussi par les Hébreux, les Phéniciens, les Egyptiens, etc., sous des noms divers. En Gaule, elle avait un oracle desservi par des druïdesses dans l'île de Sain. — Chez les Grecs, la Lune fat déifiée de toute antiquité, comme on le voit par les plus anciens poètes de cette nation. Ils la nommaieut Sélénè et Mené, et la faisaient fille d'Hypérion et de Théia, et sœur du Soleil et de l'Aurore ( Hé- siode); ou fille d'Hypérion et d'Euryphaëssa iHom. hymn.) ; ou de Pallas (id.); ou de Jupi- ter et de Latone (schol. Eurip. ), ou du Soleil (id ); ou enfin d'Hypérion et d'iEthra(Hygin). Amante d'Endymion, elle fut aussi aimée de .Jupiter, dont elle eut trois filles, Pandée, Ersa et Némée. Quelques traditions la font mère du lion de Némée, et disent que Pan la pos- séda, sous la forme d'un bélier blanc. Ho- mère donne à la lune les épithètes de Leuco- lénos, aux bras blancs, et de Euplocamos , aux belles boucles; il la dépeint comme une déesse ailée, parée d'un diadème d'or, et, ainsi que son frère Héllos, traversant Jes airs sur uu char. vEschyle la nomme l'œil de la nuit. Dans Apollonius, elle porte, comme pe-* tite-fille de Titan, le surnom de Titenis, Ti- tanide. — Les poètes latins, qui désignent indif- féremment cette déesse par les noms de Luna ou de Phœbé , la représentent dans un char attelé de deux chevaux blancs (Ovide) ou de deux génisses (Ausone). Nonnus, qui vivait au cinquième siècle, substitue à ces animaux des mules; mais Pausanias l'avait déjà vue montée sur une mule, sur le piédestal de la statue de Jupiter à Olympie. A Elis, elle avait une statue dont la tête était surmontée de cornes (ôiy.cpcoç). — Dans la suite des temps, Séléné fat identifié, avec Diane, comme Da- douque, et par conséquent aussi, avec Pro- serpine et Hécate ; de sorte que leurs cultes se confondirent entièrement. Les Romains contribuèrent beaucoup pour leur part à cette confusion, qui prit naissance dans le syncré- tisme de l'école d'Alexandrie; chez eux, la Lune et Diane ne firent plus qu'une même di- vinité. L'art plastique a cependant toujours représenté la première avec une figure plus pleine et plus ronde, et des formes moins svel- tes. Enveloppée d'un vêtement qui la couvre tout entière, son voile forme un arc au-des- sus de sa tète, qui est surmontée d'un croissant. lunq. Le forgeron des dieux du Nord. C'est une sorte de Vulcain Scandinave , à la fois ro- buste ouvrier et habile artiste. lunus. Voy. Lune. lupaxto. Nom que les habitants du Pégu donnent au serpent qui séduisit la première lemme. lu perça. Ancienne divinité italique , iden- tifiée avec Acca Larentia. lupekcal. Les Romains donnaient ce nom à un lieu consacré au dieu Pan , à qui ils y faisaient des sacrifices. m percale s (Les fêtes). Elles se célé- braient au mois de janvier en l'honneur du dieu Pan. luperces. Prêtres de Pan. Ils étaient par- tagés en trois compagnies : les Fabiens], les Quintiliens , les Juliens. Ces derniers avaient été établis en l'honneur de Jules-César. Pen- dant les Lupercales ces prêtres, après avoir immolé des chèvres à leur idole, couraient nus par toute la ville , avec des fouets de peaux de chèvres, dont ils frappaient tous ceux qu'ils rencontraient. lupercus. Nom romain du dieu Pan, qui avait un temple sur le mont Palatin. lusia (lousia) Baigneuse. Surnom de Cérès. lustre. Les Romains nommaient ainsi les sacrifices d'expiation qui se faisaient tous les cinq ans. Après le cens ou dénombrement du peuple on prescrivait un jour auquel tous les citoyens devaient se présenter en armes dans le champ de Mars, chacun dans sa classe et dans sa centurie. Là, un des censeurs faisait des vœux pour le salut de la république; et, après avoir conduit une truie, une brebis et un taureau autour de l'assemblée , il en fai- sait un sacrifice, qu'on appelait sauvitaurilia ou suovetaurilia , prétendant ainsi purifier le peuple. lusus. i. Le Jeu. Divinité allégorique, chez les Romains. — 2. Héros éponyme de la Lu- sitanie. lutins. Esprits fantastiques de la même catégorie que les esprits-follets et les farfa- dets. On les regardait , au moyen-âge, comme des êtres malicieux et espiègles , qui , cepen- dant , n'étaient pas méchants au fond , et rem- plissaient assez volontiers le rôle de génies familiers dans les maisons des particuliers. Leur service était tout bénévole ; mais ils se dédommageaient de la peine qu'ils prenaient en lutinant parfois les serviteurs, voire même les maîtres de l'habitation. Comme tous les êtres immatériels de leur ordre, ils étaient très-vindicatifs et se vengeaient cruellement des offenses. L'un d'eux, dit une vieille chro- nique, étrangla un valet qui l'avait battu. On l'excommunia. — La croyance aux lutins sub- sista assez longtemps. En i5g5, le parlement de Bordeaux, prononça la résiliation du bail d'une maison où ils s'étaient établis et que les locataires se refusaient à habiter à cause du tapage que faisaient les malins dénions. ly^us. Qui délivre des soucis. Surnom de Bacchus. lybas. Compagnon d'Ulysse. LYC abas. 1. Tyrrhénien qui. s'étant exilé de sa patrie à la suite d'un meurtre, se fit mate- lot au service d'Acétès. Bacchus le métamor- phosa en dauphin ainsi que «e^ compagnfros LYC — 2. Centaure. — 3. Partisan de Pliinée et amis d'Athis. lycaon. Roi des Arcadiens , fils de Pélas- gus et de Mélibée, ou de Cyllène, et époux d'Orthonia. De tienne de Byzance nomme l'île de Mars, tan- disque d'autres la désignent sous les nomsd'A- rétiade, de Chalcéritide et d'Arie; elle lui MAR était particulièrement consacrée. En Grèce, it était honoré dans un nombre infini de lieux. A Athènes, il avait un temple où l'on voyait sa statue avec celles de Vénus, d'Ényo et de Minerve; Olympie le vénérait sous le nom d'Arès-Hippios; les Tégéates, sous celui d'Arès- Aphneios; les Spartiates, qui le représentaient les pieds enchaînés , comme Arès-Enyalios. Une source enfin lui était consacrée près de Thèbes.et il avait à Géronthres en Laconieun temple où les femmes ne pouvaient entrer. — Chez les Étrusques il était au nombre des dieux qui lançaient la foudre ; à Falères, un des mois de l'année portait son nom. — A Rome, Mars (Mamers) figurait au nombre des douze frères Arvales et des dieux Lases (Lares), divi- nités tutélaires de la ville. Il était de plus au nombre des dii consentes, qui commandaient aux éléments et présidaient aux évolutions de l'année; aussi la vieille année romaine, instituée par Romulus, fils deMarsetd'llie,ou de Rhée, ou de Silvie , commençait-elle par le mois de Mars. Numa institua en l'honneur de ce dieu le collège des prêtres saliens. Voij. ce mot. Le nom du champ de Mars, des tem- ples, des fêtes, parmi lesquelles on remarque surtout les Équiries, témoignent de l'impor- tance de son culte à Rome. — On lui sacrifiait des chevaux, des taureaux et des boucs. Le loup , l'épervier, le coq, et déplus le gazon, la planète et le mois de Mars, ainsi que le mardi, lui étaient consacrés. Ses surnoms sont les suivants : Ai&èlos, le terrible; Brié- pyos , le crieur ; Brotoloigos , mortel aux hom- mes; EncJiespalos , qui brandit la lance; En- if alios , guerrier ; Thouros, fougueux; Miai- phinos, souillé de meurtres; Rhinotoros, qui brise ses boucliers; Hippios , équestre. Les poètes latins le désignent souvent par l'épi- thète de Gradivus pater. — Le sculpteur Al- camène d'Athènes créa l'idéal de ce dieu, dont on trouve peu d'images chez les Grecs ; elles sont au contraire trèsrfréquenles dans l'art romain, et presque toutes sur des médailles, des bas-reliefs et des gemmes. Dans ces mo- numents, Mars est représenté avec le front large et sombre; les yeux enfoncés et mena- çants ; sa bouche est petite et pleine; il porte de la barbe et a la poitrine forte et les épaules larges, mais les jambes un peu grêles par rap- port au reste du corps. Ses attributs sont le loup, le bouclier, et la lance avec des tro- phées. mars (Mois de). C'était le premier mois de l'année; les Romains lui avaient donné Mi- nerve pour divinité tutélaire , quoiqu'il prît son nom du dieu Mars. 11 était symbolisé par un homme vêtu d'une peau de louve, allusion à la nourrice de Rémus et de Romulus. Ausone place auprès de lui un bouc pétulant, une hi- rondelle qui gazouille, un vase plein de lait, qui, avec l'herbe verdoyante, annoncent le retour du printemps. marsé. Thespiade qu'Hercule rendit mère de Rucolus. MAR 297 marspiter. Un des noms de Mars. marsus. Chef du peuple marse, fils d U- lysse et de Circé. marsyas ou masses. Silène phrygien , métamorphosé plus tard en satyre dans le drame satyrique. Il faut considérer ce per- sonnage allégorique comme la personnification de l'art de la flûte, art très-cultivé en Phrygie, tandis qu'en Attique on jouait de (la lyre. Les traditions le font fils d'Hyagnis , ou d'OEa- gre, ou d'Olympus, que d'autres légendes présentent comme l'élève et l'ami de Mar- syas. Suivant une ancienne légende, il pro- tégea les Phrygiens contre l'invasion des Galates, et chassa ceux-ci en faisant débor- der les eaux au son de sa flûte. L'un des suivants de Cybèle, il accompagna cette déesse à Nysa (Diodore), où eut lieu son com- bat musical avec Apollon , et fonda Tabès en Lydie. On le voit représenté à côté de Cybèle sur des œuvres d'art, et l'on montrait son tom- beau sur une colline située près du lieu où s'élevait le fameux temple de Pessinonte (Etienne deRyzance ). — Suivant Apollodore , Marsyas, ayant trouvé les flûtes que Minerve avait jetées, parce qu'elles la défiguraient, osa disputer à Apollon le prix de la musique ; ils convinrent que le vaincu serait à la merci du vainqueur; lorsqu'on en fut au concours , qui eut lieu à Célène ou à Nysa , Apollon re- tourna sa cithare, et ne laissa pas que de jouer dessus. Il exigea que Marsyas en fit de même ; celui-ci ne l'ayant pu, on donna la victoire à Apollon, qui, ayant suspendu son audacieux rival à un pin très-élcvé, le fit périr en l'é- corchant. — Dans Hygin, Marsyas est un sa- tyre; condamné par les Muses, arbitres du combat, il est écorché par un esclave scythe; Olympus , son élève lui rend les honneurs fu- nèbres, pendant que le sang épanché de tou- tes les parties de son corps forme un fleuve qui prend son nom. Dans Ovide, ce fleuve est formé par les larmes des satyres , d'Olympus , des bergers et des nymphes. Les flûtes du malheureux Phrygien y étant tombées suivirent le courant et furent ensuite portées dans le Méandre ; le mouvement des flots les jeta sur le rivage à Sicyone ; un berger les recueillit et les consacra dans le temple d'Apollon (Pau- sanias). — La peau de Marsyas fut portée à Célène. On en fit une outre et on la suspendit à une colonne. C'était une croyance vulgaire parmi les habitants de cette ville que cette peau s'agitait d'elle-même, quand on jouait delà flûte sur le mode phrygien, tandis qu'elle ne rendait aucun son et restait sans mouve- ment lorsqu'on jouait de la lyre. — L'art plas- tique s'est plu à reproduire le combat de Marsyas et d'Apollon; on trouve souvent re- présentées sur des bas-reliefs, des gemmes, des vases, etc., la lutte des deux contendants et la punition du vaincu. Dans l'Acropôlis d'Athè- nes, on voyait Minerve frappant Marsyas, qui avait osé ramasser ses flûtes. A Delphes, l'ha- bile artiste était peint dans la Lesché, faisant 298 MAT l'éducation musicale d'Olympus. A Rome et dans les colonies romaines il avait des statues dressées auprès des tribunaux. Les avocats victorieux venaient le couronner et le re- mercier de leur succès, sans doute parce que Marsyas était comme la personnification d'un jugement sévère , mais équitable. • MARTÉSIE. VOIJ. MARrÉSIE. martialis. Surnom de Jupiter et de Ju- non. martichoras. ï. Un des animaux mer- veilleux de la mythologie des anciens Perses : on le représente avec des ailes, le corps d'un lion, les pieds d'un cheval, et la tète d'un homme portant la tiare. Le Martichoras est l'emblème du courage et de la sagesse. Cté- sias lui donne une queue de scorpion. — 2. Chef du règne impur, ou de celui d'Ahriman, sui- vant Rhode. martigéjva. Fils de Mars. Nom patro- nymique. martius. Devin latin qui ordonna d'insti- tuer à Rome des jeux en l'honneur d'Apol- lon. On conservait des livres sacrés écrits par lui, dans le trésor du Capitole. MARTZANA. — Voy. MARIANA. maruncs. Surnom de Mercure. Selon quelques mythographes , Marunus était la di- vinité tutélaire des voyageurs qui traversaient les Alpes. masaris. Nom de Bacchus en Carie. Voy. Ma. masgula. Surnom de la Fortune. massicus. Chef qui conduisit au camp d'Énée les guerriers de Clusium et de Coses. mastigophoros. Porte-fouet. Surnom d'Ajax : qui, frappé de vertige par Minerve , flagellait impitoyablement les troupeaux des Grecs, croyant frapper les chefs de l'armée. mastor. 1. De Cythère, père de Lyco- phron. — 2. Père d'Halithersès. mastusius. Père d'une jeune fille immo- lée en l'honneur d'Apollon. Voy. Démi- PHON. matali. Conducteur du char d'Indra. matchi-manitou. Mauvais génie, au- quel les sauvages de l'Amérique septentrio- nale attribuent tout le mal qui leur arrive. Le Matchi-Manitou est l'esprit de la lune. matcomeck. Dieu que les Iroquois et au- tres sauvages de l'Amérique septentrionale invoquaient pendant l'hiver. matera. Suivant quelques archéologues, nom d'une déesse à laquelle on consacrait les traits appelés muter is. Quelques-uns di- sent que c'était un surnom de Minerve, ou plutôt d'une divinité gauloise qui avait quel- que analogie avec la Minerve des Romains. m atilalcula . La déesse des eaux, dans la mythologie aztèque. matra. Nom par lequel les Perses dési- gnaient une divinité que l'on croit être Vénus. M atralies. Fête romaine célébrée le n .juin, en l'honneur de Matuta. Les dames ro- maines participaient seules aux cérémonies de MAT la fête , et pouvaient entrer dans le temple. Une seule esclave était admise , et on la renvoyait après l'avoir légèrement souffletée en mémoire de la jalousie qu'Ino, identifiée avec Matuta, avait conçue contre une de ses esclaves ; ensuite les femmes, prenant dans leurs bras les enfants de leurs sœurs, au lieu des leurs propres , retraçaient dans diverses cérémonies ce qu'Ino eut à souffrir à cause de Bacchus. Le sacrifice qu'elles offraient consistait en un gâteau de farine , de miel et d'huile , cuit sous une cloche de terre. matris. Dans la mythologie hindoue, énergie personnifiée d'un dieu, ou sa femme. On compte sept, huit, et même jusqu'à seize matris. Le Dévi Mahatniam les nomme ainsi : Brahmi (femme de Brahmâ), Mahéçouari (femme de Siva), Aindri (femme d'Indra), Varahi (femme de Varaha) , Vaichnavi (femme de Vichnou) Kaoumari, (femme de Koumara), Kaouvéri (femme de Kouvéra). Il faut y join- dre Naracinghi ou Tchandika (surnommée Aparadjita ou.Tchamounda ). Dans le poëme des Splendeurs de Dévi, on voit les Matris aider les dieux à triompher des géants. Elles sont ainsi décrites : « La Sacti Brahmi, les reins ceints d'une corde blanche , et portant une gourde creuse, vint montée sur un char tiré par deux cygnes : elle a pour surnom Brahmani. Ensuite apparut Mahéçouari , mon- tée sur un taureau, armée du trident, por- tant un large serpent en guise de bague et le croissant de la lune pour ornement de tête. Parmi les ennemis destinés à combattre les, enfants de Diti, se montre aussi Kaou- mari, dont les mains tenaient la lance, à laquelle un paon servait de monture, et qui, sous forme de Kartikaïa, était Ainbika ( la mère ). Vaichnavi arriva montée sur un aigle, portant la conque, le disque, la massue, l'arc , l'épée , que ses cinq mains soutenaient. Sous le nom de Vahari vint l'énergie de Hari, qui prit la forme, sans égale, de l'ours sacré. On vit se présenter Naracigni (femme-lion), dont la forme ressemblait absolument à celle de Naracingh (homme-lion); sa crinière se hérissait, et, s'élevant formidable, mena- çait les cieux. Ensuite Aindri portant le ton- nerre dans sa main et montée sur le roi des éléphants; semblable en tout à Indra aux cent yeux. Et enfin, l'énergie terrible nom- mée Tchandika : Sacti, qui s'élança du corps de Dévi, horribie , poussant ^le longs hurle- ments, pareils aux gémissements affreux de cent chacals à la fois. Ce fut elle la déesse invincible , ce fut Aparadjita qui parla en ces mots à Içana, dont la tête est environnée des tresses noires de ses cheveux.... On vit Tehamanda debout sur un cadavre, Varahi assise sur un buffle, Aindri montée sur un éléphant, Vaichnavi portée par un aigle, Mahéçouari par un taureau , Kaoumari par un paon , Brahmi par un cygne, enfin Apa- radjita , que le monde entier révère. Ce sont les matris douées de toutes les facultés. » MEA M atroivales. Fêtes célébrées par les da- mes romaines en l'honneur de Mars , fils de la déesse qui présidait aux noces et aux accou- chements. Dans ces fêtes, les servantes jouis- saient des mêmes privilèges que les esclaves aux Saturnales. matrone. Junon , protectrice des femmes nubiles. matta-salompo. Le premier roi de Boni, dans l'île des Célèbes ; un des dieux du pays. Marié à une femme dont il eut cinq fils, il régna quarante ans à Boni, et remonta ensuite dans les cieux. maturna. Divinité romaine qui présidait û la maturité du blé. matuta. Déesse de l'Aube. Elle ramenait chaque matin l'Aurore au sein de l'Éther ( Lu- crèce). Cette divinité, qui appartenait à l'an- cienne mythologie italienne, fut identifiée par le syncrétisme romain avec Leucothée et avec Albunée. Aussi les traditions qui regardent ces trois déesses et leur culte ne diffèrent- elles pas considérablement. — Servius Tullius éleva le premier à Matuta un temple que Ca- mille fit restaurer après la prise de Véïes. Outre ce temple , Matuta en avait encore un , souvent mentionné dans les historiens , à Sa- tricum. matutinus. Surnom de Janus, présidant au point du jour. m aty a- avatar a. La transformation en poisson. C'est la première incarnation de Vichnou. Le géant Haïagriva ayant volé, pendant le sommeil de Brahraa, les quatre Védas, les avala, et se cacha dans le fond de la mer ; Vichnou , sous la forme d'un poisson, recouvra ces livres, et détruisit ainsi l'empire du mauvais principe. matzou. Magicienne ou dévote célèbre , à laquelle les Chinois rendent un culte divin. M au . Divinité des îles Sandwich. On lare- présente avec une énorme bouche et le front chargé d'une coiffure dentelée d'une manière bizarre. mavors. Mars dans le poètes. Mavors est une ancienne forme dont Mars n'est que l'a- brégé. mawi. Anciens prophètes ou sorciers Taïticns, qui habitaient dans l'île de Raïatea. mawi. Dieu révéré par les habitants des îles Tonga, suivant lesquels il porte l'univers sur son dos. Le moindre mouvement que fait cette divinité cause d'horribles tremblements de terre. maya. La mère de la nature et des dieux du second ordre : Brahma la produisit, puis il enfanta avec elle la Trimourti. Selon la philosophie des Védas, Maya est la matière ou l'illusion, source de tous les phénomènes et cause de la manifestation de toutes les exis- tences individuelles. Maya exista d'abord comme élément liquide, ce fut l'eau primi- tive. mazeus. Surnom de Jupiter en Phrygie MÉANDRE ( M^EAIVDROS , M/EAIVDER ). MÈD 299 Dieu-fleuve de Phrygie, célèbre par les sinuo- sités de son cours. — a. Fils de l'Océan et deTéthys; il fut père de la nymphe Cyanée. — b. Fils de Cercaphus et d'Anaxibie. Il ré- gnait à Pessinonte. Attaqué dans cette ville par une armée étrangère , il fit vœu , s'il rem- portait la victoire , d'immoler la première personne qui viendrait le féliciter. Le hasard fit apparaître son fils. Il l'égorgea, et se jeta ensuite dans le fleuve, qui prit son nom. méchaneus. Inventeur. Surnom de Ju- piter à Argos. méchanitis. Inventrice. Surnom de Vé- nus et de Minerve à Mégalopolis en Arcadie. mécistée (mécisteus). i. Lycaonidc. — 2. Père d'Euryale. — 3. Fils de Talaiis et de Lysimaque, frère d'Adraste. — 4. Surnom d'Hercule chez les Éléens. mécoiv. Pavot. Nom d'un Athénien aime de Cérès et métamorphosé en pavot. médébrontès. Fils d'Hercule et de Mé- gare. médée (médéia, médea). Célèbre ma- gicienne , fille d'yEétès et de l'Océanide Idyie (Hésiode) ou d'Hécate (Diodore), sœur de Circé et d'iEgialée. Amoureuse de Jason, elle lui facilita les moyens de conquérir la toison d'or {voij. Argonautes), et épousa son amant, avec lequel elle s'enfuit à Iolcos. Ce fut là qu'elle rajeunit Éson et qu'elle fit pé- rir Pélias par une ruse atroce. Forcée de se réfugier à Corinthe pour ce crime, elle y vé- cut tranquillement avec son époux, jusqu'à ce que celui-ci fut devenu amoureux de Glaucé ou Créuse (voy. ce nom ). Après avoir tiré vengeance de sa rivale , Médée égorgea les enfants qu'elle avait eus de Jason. On n'est pas d'accord sur le nom de ces malheureuses victimes de la jalousie; ce sont Mermérus et Phérès; ou Thessalus, Alciménès, Tisandre, Polyxène, Ériopis et Argus; ou sept fils et sept filles. Ce meurtre ne permit pas à Médée de rester à Corinthe. Elle s'enfuit à Athènes, et s'y unit à Egée, dont elle eut Médus, que d'autres font naître d'un roi d'Asie , épousé par Médée après son départ d'Athènes, car elle dut quitter aussi cette ville pour avoir voulu empoisonner Thésée. Suivant une autre tra- dition, elle se rendit de Corinthe à Thèbcs, pour réclamer le secours d'Hercule, qui s'é- tait engagé, en Colchide, à l'aider si son mariage avec Jason avait un dénoûment fatal, Elle le guérit de sa folie, et se rendit ensuite à Athènes. Hygin dit qu'elle quitta cette ville avec Médus et gagna la Colchide, où son fils rétablit Mètès sur le trône. Elle fit aussi une excursion en Italie, selon Ser- vius , et apprit aux Marrubes à conjurer les serpents , ce qui lui valut le surnom d'An- guitia. Suivant Justin, Médée mourut dans sa patrie , après s'être concilié les bonnes grâces de sa famille. Admise à l'immortalité après sa mort, elle jouit d'un culte divin, et descendit aux champs élysées pour y être l'épouse d'Achille. — D'autres traditions re- 300 MÉD latives à Médée, mais qu'il est impossible de classer dans le récit de sa vie mythique, rapportent qu'elle fut l'amante de Sisyphe, et que , poursuivie par Jupiter, elle refusa de lui céder. Junon la récompensa en promet- tant l'immortalité à ses enfants , qui furent en effet honorés à Corinthe d'après l'ordre de l'oracle. On rapporte aussi qu'elle disputa à Thétis la palme de la beauté. Idoménée, juge de ce singulier concours, décida en faveur de la mère d'Achille. — Selon Élien et quelques historiens évhéméristes , tout ce que l'on pu- bliait au désavantage de Médée était faux. Une tradition, en vogue à Corinthe , rappor- tait que Médée, venant régner dans cette ville, par droit d'héritage, après la mort de Corinthus , cacha ses enfants dans le temple de Junon pour les rendre immortels. Jason, irrité , s'en retourna alors à Iolcos , où Médée le suivit. Des légendes , provenues d'une mê- me souche, nous montrent l'épouse de Jason tuée par les Corinthiens, et ajoutent que ceux- ci, ayant lapidé ses enfants pour les punir d'a- voir présenté à Créuse la cassette fatale, une peste frappa leur ville jusqu'à ce qu'ils eus- sent institué une fête expiatoire en l'honneur de ces quatorze infortunés, et élevé une sta- tue à la Peur. jviédéidès. Pilote du navire tyrrhénien dont Bacchus changea les matelots en dau- phins. médéox. Fils de Pylade et d'Électre ; donna son nom à une ville de Béotie. médésicaste. Fille de Priam et femme d'Irabros de Pédase. Elle fut emmenée en captivité après la prise de Troie. médica. Surnom de Minerve , adorée comme déesse qui donne la santé. Le serpent était son symbole. medicurius. L'un des noms de Mercure. mèdicus. Surnom d'Apollon. médioximes. Dieux mitoyens ou aériens , qu'on croyait habiter les airs, et tenir le mi- lieu entre ceux du ciel et ceux de la terre. méditrixales. Fêtes en l'honneur de Méditrine. On y offrait à la déesse du vin vieux et du vin nouveau. méditrixe (méditrixa). Divinité ro- maine qui présidait aux médicaments et aux guérisons. médius (médéios). Le même que Mé- dus n° i. MÉDIUS FIDIUS. VOIJ. SANCUS. médox. i. Héraut du palais d'Ulysse. — 2. Argien, ûls de Céisos. — 3. Fils d'Oilée et frère d'Ajax. Obligé de quitter sa patrie à la suite d'un meurtre, il se rendit à Troie, à la tète des guerriers de la Phthie, et périt de la main d'Énée. — 4. Centaure. — 5.'L'-un des Tyrrhéniens que Bacchus métamorphosa en poissons. — 6. Fils d'Anténor. Il fut tué au siège de Troie. Énée vit son ombre aux enfers. médus (médos). i. Fils de Jason et de Médée. Il tua Persée. qui avait usurpé le trône MÉG de Colchide, et le remplaça dans lo rang su- prême. Voy. Médée* — • 2. Fils de Bacchus et d'Alphésibée. méduse (médousa V i. Hideuse Gorgone, sœur d'Euryale et de Sthéno. Voy. Gor- gones. Des trois sœurs , elle seule n'était pas immortelle. En lui donnant la beauté, les au- teurs anciens des derniers âges supposèrent que Neptune, amoureux d'elle, se transforma en oiseau pour la posséder, et profana le tem- ple de Minerve, qui, dans sa fureur, changea les cheveux de la Gorgone en serpents. De cette union naquirent Chrysaor et le cheval Pégase. Méduse périt de la main de Persée (voy. ce nom), et Minerve plaça sa tète sur l'égide. D'autres traditions disent qu'on l'en- terra au milieu de la place publique d'Argos. Une boucle de ses cheveux, donnée par Mi- nerve Polias à Hercule ou à Céphée, et qui passa ensuite aux Tégéates, était regardée par ceux-ci comme un talisman auquel le salut de leur ville était attaché. — Une foule de monuments antiques représentent Méduse ou la tète seule de la terrible Gorgone. Le plus célèbre la montre assise sur un rocher et frappée de stupeur à la vue de ses cheveux changés en serpents. — 2. Fille de Sthénélus et de Tsicippe, sœur d'Eurysthée. — 3. Fille de Priam. mégarroxtës. Dolien , tué par Hercule. mégalarties. Fêtes de Cèrès dans l'île de Délos. On y portait un grand pain en pro- cession. MÉGALARTOS et MÉGAL03IAZOS. Sur- noms de Cérès, comme ayant donné le pain aux hommes. mégalétor. Fils de Munychus et frère d'Alcandre. Il fut changé en Ichneumon. Voy. Alcandre. mégalossacès. Dolien , tué par les Dios- cures. mégamede. Fille d'Arnaeus et mère des cinquante Thespiades. mégaxire (mégaxéira). i. Fille de Cro- con et femme d'Arcas , suivant quelques au- teurs. — 2. Femme de Diomus, mère d'Al- cyonée n° 3. mégapexthe (megapexthes . i. Fils de Prœtus, et père d'Anaxagore et d Iphianire. 11 régna d'abord à Tirynthe, et échangea ensuite cette ville pour Argos, qui lui fut cédée par Persée. Suivant Hygin, Mégapenthe tua Per- sée pour venger la mort de Prœtus. ~ 2. Fils de Ménélas et de Piéris ou de Téridée, esclave étolienne. Son père lui fit épouser la fille d'Alector. Suivant une tradition rhodienne, lorsque Ménélas fut mort, Mégapenthe et son frère Nicostrate chassèrent Hélène de Sparte, et la contraignirent a se retirer dans l'île de Rhodes. mégare (még ara). Fille de Créon , roi de Thcbes, et femme d'Hercule, qui l'obtint en récompense du secours qu'il lui avait porté, contre Erginus , roi des Orchoméniens. Pen- dant la descente d'Hercule aux enfers, Lycus MÉL voulut s'emparer deThèbes, et forcer Mé- gare à l'épouser: Hercule revint à propos, tua Lycus et rétablit Créon. Junon, indignée de la mort de Lycus , inspira à Hercule cette fureur dans un accès de laquelle il tua Mé- gare et les enfants qu il avait eus d'elle. Cette tradition offre de nombreuses variantes. Suivant Apollodore, Mégare échappa à la mort et épousa lolas. — Foy. Hercule. mégarée(mégareus )i Fils d'Onchestus, ou de Neptune et d'OEnope, ou d'Hippo- mène, ou d'Apollon, ou d'Égée. Suivant une tradition qui avait cours en Béotie , il fut tué en portant du secours à Nisus, assiégé par Mi- nos. On l'enterra sons les murs de Nysa, qui prit son nom et s'appela depuis Mégare. H laissa trois enfants , Évippus, Timalcus et Évaechmé. Les Mégariens disaient, au con- traire, que Mégarée, gendre de Nisus, suc- céda à son beau-père, et qu'il laissa le trône à Alcathoiis, vainqueur du lion du Cithéron. y oy. Alcathous. mégarus (mé<;aros). Fils de Jupiter et d'une nymphe Sithnide. Il échappa au déluge de Deucalion. még as. Père de Périme; fut tué par Pa- trocle devant Troie. mégère (még^era). Ennemie. L'une des Furies. mégÈs. Fils de Phylée et d'Eustyoche, ou de Ctimène, ou deTimandre. Il amena devant Troie quarante navires, renfermant les guer- riers de Dulichium et des iles Échinades. Po- lygnote l'avait représenté blessé, dans la Les- ché de Delphes. mégessarès. Père de Pharnacé. mégisto. Nom de Callisto après sa méta- morphose. mégistos. Suprême. Surnom de Jupiter. méibdh. i. Reine du Connaught, fille d'Éo- chaidh-Fiedlioch et de Bénia , et sœur des trois Finéamhnas , qui eurent avec elle un commerce incestueux. Son père, voulant la marier, hésita quelque temps entre ses trois favoris, et la donna enûn à Tinne, qui périt dans un combat. Devenue souveraine du pays par la mort de son époux, Meibdh épousa en se- condes noces OiliollMorc, et donna le jour à sept fils. Feargus l'exilé étant venu lui de- mander asile quelques années après, elle de- vint amoureuse de lui, et causa sa mort, car Oilioll le fit périr. Meibdh elle-même fut tuée par Jorbuïdhe, fils de Konnor, roi de l'Ulster. — 2. Divinité des Tuatha-Dadan. 3IÉLAIIVÉ. La noire. Surnom de Cérès , qui , affligée de la disparition de sa fille , se retira, couverte d'un voile noir, dans une grotte près de Phigalie. D'autres disent qu'on la surnomma ainsi à cause de la fureur qu'elle ressentit des poursuites de Neptune. BLÉLAINÉUS. Fils de Lycaon. mélainis. Noire. Surnom de Vénus à Co- rinthe. mélampe ( melampous ). i. De la race des Éolides , fils d'Amythaon et d'idomène ou MÉL 301 d'Aglasa ou de Rhodope , et frère de Bias. 11 fut, suivant Apollodore, le premier devin qui trouva l'art de guérir par des remèdes secrets et des purifications, et l'introducteur du culte de Bacchus en Grèce; d'après Hérodote, il aurait appris l'orgiastique égyptienne des colons phéniciens , compagnons de Bacchus, et l'aurait propagée en Grèce , ainsi que l'art de mêler le vin avec de l'eau, et divers mythes, au nombre desquels Diodore fait figu- rer le combat des Titans avec Saturne. Mais ces assertions sont autant de fables. La my- thologie indigène nous apprend seulement que Mélampe, personnage purement grec, régna sur Argos , et épousa Iphianasse , iphia- nire ou Cyrianasse , dont il eut Mantius , Abas et Antiphatès (Apollodore); ou, suivant Diodore, Bias, Antiphatès, Manto et Pronoë. Voici les trois principales traditions qui le concernent. — I. Mélampe, fils d'Amithaou de Pylos, habitait à la campagne, et avait devant sa maison un chêne dans lequel était un nid de serpents; ses domestiques ayant tué ces serpents, Mélampe fit apporter du bois, les brûla et éleva leurs petits, qui, étant devenus grands, s'entortillèrent autour de ses épaules un jour qu'il dormait, et lui purifièrent les oreilles avec leur langue. Mé- lampe, s'étant réveillé, fut saisi de frayeur, mais il s'aperçut bientôt qu'il entendait le lan- gage des oiseaux; et d'après ce qu'ils disaient, il prédisait l'avenir. Cette tradition est con- forme à l'esprit général de l'antiquité, qui re- gardait le serpent comme le symbole de la divination. Voy. Escttlape et Hélénus. Mélampe s'instruisit aussi dans la partie de la divination qui se fait par les sacrifices. En- fin . ayant rencontré Apollon sur les bords de l'Alphée, le dieu compléta sa science pro- phétique. — II. Bias , fils d'Amythaon, recher- chait en mariage Péro , fille de Nélée ; d'au- tres la demandant aussi, Nélée la promit à celui qui lui amènerait les bœufs de Phylacus, gardés à Phylaque, avec tant de soin, que personne ne pouvait en approcher. Bias, ne sachant de quelle manière s'en rendre maître, pria son frère de lui rendre ce service; Mé- lampe le lui promit, en l'avertissant d'avance qu'il serait pris sur le fait, qu'il resterait un an en prison , mais qu'il aurait enfin les bœufs. 11 se rendit ensuite à Phylaque, y fut pris comme il l'avait prédit et jeté en prison. L'année étant presque révolue, il entendit dans le faîte de la maison, quelques vers qui se parlaient; l'un demandait s'il restait en- core beaucoup de la poutre à ronger, et les autres lui répondaient qu'elle était presque fi- nie. Mélampe demanda alors qu'on le trans- férât sur-lt-champ dans une autre chambre ; celle qu'il venait de quitter étant tombée peu de temps après son départ, Phylacus, étonné, et apprenant qu'il était un excellent devin , lui promit de lui donner ses bœufs s'il indi- quait à son fils Iphiclus comment il pourrait avoir des enfants, Mélampe sacrifia deux 26 302 MEL taureaux, et les ayant coupés en morceaux , il invita les oiseaux à en manger. Dans le nombre se trouvait un vautour, qui lui apprit que Fhylacus, taillant un jour des béliers dans ses champs, avait posé auprès d'Iphiclus son couteau tout ensanglanté; l'enfant s'é- tant enfui saisi de frayeur, Phylacus ramassa le couteau et le piqua dans un chêne sacré; il l'y oublia , et le chêne , en croissant , l'en- veloppa de son ecorce : le vautour ajouta que , pour qu'Iphiclus pùt avoir des enfants , il fallait retrouver le couteau, en racler la rouille, et lui en faire boire pendant dix jours. Mélampe parvint à retrouver le couteau, et fit boire de la rouille à Iphiclus, qui eut un fils. Il emmena ensuite les bœufs à Pylos; et ayant obtenu par ce moyen la fille de Nélée , il la maria à Bias, son frère, et s'établit en Mes- sénie. — III. a. Pendant qu'Anaxagoras exer- çait le pouvoir souverain à Argos , les fem- mes de cette ville furent saisies d'une folie furieuse. Mélampe parvint à les guérir, et ob- tint du monarque la moitié de ses États, pour lui et son frère Bias. Il avait posé cette con- dition d'avance, en cas de réussite. — b. Les filles de Prœtus , Lysippe , Iphinoé et Ipbia- nasse étant parvenues à l'âge de puberté, de- vinrent folles, suivant Hésiode, pour avoir rejeté les mystères de Bacchus, ou , suivant Acusilas , pour avoir méprisé une statue de Junon; elles parcouraient dans cet état toute l'Argolide, l'Arcadie et le Péloponnèse, ef- frayant les populations de leur délire. Mé- lampe promit de les guérir, si Prœtus vou- lait lui donner le tiers de son royaume. Le monarque ayant refusé , la folie de ses ûlles augmenta, et gagna le reste des fem- mes , qui toutes abandonnaient leurs maisons, faisaient périr leurs enfants, et se retiraient dans les lieux déserts. Prœtus consentit enfin à la demande de Mélampe, qui exigea un se- cond tiers du royaume pour son frère Bias, et se mit à la poursuite des Argiennes avec un cortège de jeunes gens , qui poussaient des cris bizarres en exécutant une sorte de danse sacrée. Les Prœtides quittèrent les montagnes, et entrèrent dans le pays de Si- cyone. Iphinoé, l'aînée, mourut dans cette poursuite ; ses deux sœurs guérirent de leur folie et épousèrent Mélampe et Bias. Strabon place le lieu de la purification à la source d'A- nigros, d'autres dans le temple de Diane Hémérésie à Lyses, d'autres à Sicyone. — Mé- lampe avait à Égosthène, dans le nord de la Mégaride, un temple ou l'on célébrait une fête annuelle en son honneur. — 2. Compagnon d'Hercule . père de Gyas et de Cissée. mélampyge. Surnom d'Hercule. >iéla\aigis. A l'Égide noire. Surnom de Bacchus à Éleuthère, où sa statue était recouverte d'une peau de chèvre (égide), ainsi qu'à Athènes et à Hermione. — « 2. Sur- nom d'Erinnys. mélaxéa. Amante du Nil, fille de Nep- tune. MEL mél.wle >iéla\éls). Roi des Dryope», fils d'Apollon et père d'Eurytus. 11 était célè- bre comme habile archer. Périérès, auprès duquel il se rendit , lui assigna pour demeure une ville que Mclanée nomma OEchalie , du nom de sa femme. — 2. Centaure. méla-Vippe ( mélaxippé ). i. Cavale noire. Fille de Chiron, nommée aussi Évippé. Séduite par Éole ou par Neptune , elle se -é- fugia dans une grotte du Pélion . pour échap- per au courroux paternel , et fut métamor- phosée en cavale par Diane, qui la plaça au nombre des constellations. D'autres traditions la font fille ou mère d'Éole, et disent que Chiron lui fit crever les yeux , mais que Nep- tune lui rendit la vue. Suivant Hygin, c'est pour avoir méprisé Diane, que Ménalippe, qui jusqu'alors s'appelait ThéHs , fut changée en cavale. La constellation de Ménalippe, qui monte sur l'horizon au moment où le cen- taure Chiron achève de se coucher, est dési- gnée plus ordinairement sous le nom de Pé- gase. — 2. Femme d'Hippotès , mère d'Éole. — 3. Fille d'Hippotès, de Desmontès ou d'Éole. — 4. Reine des Amazones, sœur d'Hippolyte ; elle acquit sa liberté au prix du baudrier qu'Eurysthée avait demandé au héros. — 5. Nymphe, mère de Bœotus. — 6. Une des sœurs de Méléagre. MÉLAIÏIPPE ( MELAMPPOS ;. I. Fils de Mars et de Tritée, en l'honneur de laquelle il fonda la ville de Tritée en Arcadie. — 2. Fils d'Agrius, tué par Diomède. Voy. OEnee. — 3. Fils d'Astacus, tué par Amphiaraiis. Ce fut lui qui blessa mortellement le farouche Tydée. Voy. ce nom. On montrait son tombeau sur la route de Thèbes à Chalcis. — 4. Fils de Thésée et de Périgone, père d'Ioxus, et chef d'une colonie grecque en Carie. Il remporta le prix de la course aux jeux néméens célé- brés par les Épigones. — 5. Fils de Priam. — 6. Jeune homme de Patres ; ayant fait violence à Coraétho, prêtresse de Diane-Triclarie, dans le temple même de la déesse, il fut frappé de mort subite au pied de l'autel, ainsi que son amante. Une effroyable épidémie s'ensuivit, et ne cessa que lorsque l'oracle eut ordonné d'immoler chaque année à la déesse irritée un jeune homme et une jeune fille de Patres, tous deux remarquables par lenr beauté. — 7. Fils d'Hicétaon, tué par Antiloque devant Troie. — 8. Prêtre d'Apollon à Cyrène, mis à mort par les ordres de Nicocrate. MÉLAAOPL S ( mélaa t opos ). De Cumes , auteur d'un chant sacré en l'honneur d'Opis et d'Hécaergé. mélaxthe mélaathos). ï, Rjoi de Mes- sénie, fils d'Andropompos, et père de Codros. Chassé de son royaume par les Héraclides, il se retira en Attique , et vint résider à Eleu- sis. Thymœtés., qui régnait à cette époque sur Athènes, était en guerre avec Xanthus, roi des Béotiens, et refusait de vider par un combat singulier la querelle relative à la possession d'OEnoé. Mélanthe s'offrit à com- MÉL battre à la place du monarque athénien. A peine les deux champions étaient-ils en pré- sence, que Bacchus apparut derrière Xanthus, sous la figure d'un jeune homme vêtu d'une peau de chèvre. Foy. Mélanaigis. Mélan- ine ayant reproché à son adversaire de n'être pas venu seul au combat, celui-ci tourna la tête et fut aussitôt tué par son rival, que sa victoire fit proclamer roi de PAttique. En souvenir de l'intervention de Bacchus, Mé- lanthe lui érigea un temple , sous le nom de Mélanaigis ou Mélanthidès , sacrifia à Jupiter Apaturios ( trompeur ) et institua la fête des Apaturies. — 2. Un des matelots tyrrhénicns changés en dauphins par Bacchus. — 3. Fils de Laocoon. MELANTHEE ( MELANTHÉI A ). Fille d'Al- phée, amante de Neptune, dont elle eut Irène. mélanthidès. Surnom de Bacchus. Vo\j. Melanthe n° î. MÉLANTHIUS ( MÉLAXTHIOS, MELAN- théus). Fils de Dolius et l'un des prétendants de Pénélope, tué par Ulysse. mélantho. i. Fille de Deucalion , amante de Neptune, dont elle eut Delphus. — 2. Sui- vante de Pénélope, amante d'Eurymaque. mêlas, i. Frère d'Angelos n° 3. — t. Un des matelots tyrrhéniens punis par Bacchus. Ovide le nomme Mélanthe. — 3. Argonaute, fils de Phrixus et de Chalciope, époux d'Eu- ryclée, dont il eut Hypérès. Il se noya ainsi qu'Hellé , dans la traversée, — 4. Fils de Par- thaon et d'Eury te , frère d'OEnée. Il fut père de neuf fils, qui périrent de la main de Tydée. — 5. Fils de Licymnius ; accompagna Hercule dans son expédition contre OEchalie. Le hé- ros lui rendit les honneurs funèbres. — 6. Fils d'Ops. Minerve emprunta sa figure pour cal- mer la dispute qui s'était élevée entre Aga- memnon et Teuthis. — 7. Fils d'OEnopion. — 8. Fils d'Antasus , de Gonuse près Sicyone. Il se joignit à l'armée dorienne en marche contre Corinthe. MELCARTUS. VO\JCZ MFLKARTH. méléagre ( méléagros ). Célèbre héros étolien, qui prit part à l'expédition des Argo- nautes et à la chasse du sanglier de Calydon. Fils d'OEnée ( ou de Mars ) et d' Althée, il épousa Cléopâtre, nommée aussi Alcyone, et en eut Polydora. — Suivant la tradition homérique, le roi OEnée faisant un jour des sacrifices à tous les dieux , pour leur rendre grâce de la fertilité de l'année, oublia la seule Diane. La déesse, irritée, envoya un sanglier terrible par sa force et par sa taille, qui ravagea toutes les terres d'OEnée, déracina les arbres, et désola les campagnes. Méléagre assembla de toutes les villes voisines un grand nombre de chasseurs et de chiens, et parvint à tuer le monstre. La colère de Diane en redoubla; pour satisfaire sa haine , la déesse excita entre les Étoliens et les Curètes un funeste démêlé pour la hure et la peau de la bête. Méléagre, ayant, dans une sortie, tué quelques-uns des frèrês de sa mère, Althée, au désespoir, fit MÉL 303 contre lui les plus affreuses imprécations, en frappant la terre de ses mains , et en conjurant à genoux Pluton et Proserpine d'envoyer la mort à son fils. La Furie, dit Homère , qui erre dans les airs, et qui a toujours un cœur vio- lent et sanguinaire , entendit ces impréca- tions du fond des enfers. Cependant Méléagre , irrité de voir sa mère prendre parti contre lui , se retira dans sa demeure , auprès de sa femme Cléopâtre , sans vouloir se laisser fléchir par les supplications des Étoliens, exposés chaque jour aux furieux assauts de leurs ennemis. Les larmes de sa mère et les prières de sa femme le décidèrent enfin à reprendre les ar- mes , et il repoussa les Curètes au moment où ils allaient embraser la ville. Les malédictions d'Althée eurent cependant leur effet : Méléa- gre ne revint pas du champ de bataille. — Les poètes et les mythologues postérieurs à Homère se sont plu à broder la légende de Mé- léagre. Suivant eux , sept jours après que ce héros fut né , les Parques lui apparurent et pré- dirent sa grandeur future. Clotho dit qu'il au- rait de la vaillance ; Lachésis , qu'il serait doué d'une force extraordinaire, et Atropos, qu'il vi- vrait autant de temps que durerait un tison qui brûlait alors dans le foyer. Althée éteignit aus- sitôt ce tison, et le garda soigneusement, afin de conserver la vie à son fils , doué aussi d'in- vulnérabilité. Célèbre par son adresse à lancer le javelot, Méléagre gagna le prix, dans ce genre d'exercice, aux jeux donnés en l'hon- neur d'Acaste ( BygioA Comme Argonaute, il tua le roi iEétés, qui lui disputait la posses- sion de la toison d'or ( Diodore ). L'armée qu'il rassembla pour combattre le sanglier de Ca- lydon était composée des héros suivants : Dryas, fils de Mars; Idas et Lyncée, fils d'Apharée ; les Dioscures ; Thésée , fils d'Égée ; Admète, fils de Phérès; Céphëe et Ancée, fils de Lycurgue; Jason, fils d'Éson; Iphiclès, fils d'Amphitryon; Pirithoiis, fils d'Ixion; Pé- lée, fils d'Éaque ; Télamon, de Salamine ; Eury- tion, fils d'Actor ; Amphiaraus, fils d'Oïclée ; et, avec eux, les fils de Thestius, Iphiclus, Evip- pus, Plexippe, Eurypyle. Ces derniers, oncles de Méléagre, se nomment encore dans les au- teurs, ïoxée et Plexippe ou Frothous et Co- métès. Ovide comprend de plus au nombre des chasseurs calydoniens ; Acaste , Échion , Eupalamus , Eurytus , Hippasus , Hippothous , les Hippocootides, Iolas, Caenée, Gtéatus, Laërte, Lélex, Leucippe, Mopsus, Nestor, Panopée , Pélagon , Phœnix , Phylée ; et Hy- gin clot la liste par les noms d'Esculape, d'Alcon, d'Euphéraus, de Deucalion, et d'Hip- potès. — Un point important à noter dans les mythes qui se rapportent à cette expédi- tion, l'un des plus mémorables événements de l'antiquité héroïque, c'est l'introduction, qui n'a lieu que postérieurement à Homère, de la Diane arcadienne, Atalante,au milieu des chasseurs calydoniens. OEnée ayant accueilli chez lui les guerriers de l'expédition, et les ayant traités pendant neuf jours, le dixième, 304 MÈL Céphée et Ancée parurent dédaigner d'aller à la chasse avec une femme ; Mélëagre , qui avait eu ou eut plus tard d'Atalante un fils nommé Parthénopée, les força d'admettre l'amazone dans leur compagnie. Lorsqu'ils furent tous rassemblés autour du sanglier, Hylée et Ancée furent tués par cet animal; Pélée tua involontairement Eurytion d'un coup de flèche; Atalante blessa la première l'animal d'un coup de flèche dans le dos. Am- phiaraiis lui perça ensuite l'œil, et Méléagre le tua enfin en le perçant au côté. Après en avoir ûté la dépouille, prix prorais par OEnée ;iu \ainqueur, il la donna à Atalante; les fils de Thestius , se croyant déshonorés si une femme avait le prix en présence de tant d'hommes, la lui enlevèrent, disant qu'elle leur appartenait par droit de naissance , si Méléa- gre ne la prenait pas pour lui. Irrité de cela , Méléagre les tua, et rendit la peau du sanglier à son amante. Althée vengea ses frères en brûlant le tison fatal, et la vie de son fils finit avec lui. Suivant d'autres, ce fut Apollon lui- même qui tua Méléagre pendant le combat entre les Curètes et les Étoliens, dont Ho- mère fait mention. — Lorsque Hercule des- cendit aux enfers, l'ombre de Méléagre et celle de Méduse furent les seules qui ne s'en- fuirent pas avec terreur devant le héros. Voy. Hercule. — Le fameux sanglier de Caly- don ( qui n'était qu'une laie [blanche , suivant Athénée) est donné par quelques auteurs comme un descendant de la laie de Crommyon . Voy. Phea. On montrait ses dents à Té- gée, dans le temple de Minerve Alée, et ré- pieu de Méléagre, dans celui d'Apollon à Si- cyone. — Les monuments antiques nous ont transmis plusieurs suites de représentations figurées relatives à Méléagre, qui y apparaît toujours comme un jeune homme mâle, aux cheveux bouclés, ayant la chlamyde étolienne roulée autour du bras gauche, et pour attri- but une tète de sanglier. méléagrides. Sœurs de Méléagre. Elles étaient au nombre de quatre, Gorgé, Eury- mède, Déjanire et Mélanippe. Inconsolables de la mort de leur frère, elles le pleurèrent jusqu'à ce que Diane , irritée , les eut changées en pintades, excepté Gorgé et Dejanire, qui échappèrent à ce châtiment sur la prière de Bacchus. Les deux autres habitèrent l'île de Leros, sous leur nouvelle forme ; chaque an- née, à une certaine époque, elles recommen- çaient, disait-on, à pousser des cris plaintifs en mémoire de la fin malheureuse de Méléa- gre. mélek-el-molt. L'ange de la mort, chez les Persans. mêles, t. Père de Candaule, roi de Lydie. — 2. Jeune Athénien qui, décespèré de la mort de son ami Timagoras, se précipita du haut de l'Acropolis. mélété. L'une des trois Muses, qui furent les premières révérées sur l'Hélicon. Voy. Muses. MÉL MÉLIADES. T'py. MALIADES. méliaste. Épithète de Bacchus, tirée d'une fontaine près de laquelle ses Orgies étaient célébrées. mélibée (méliboea). i. Surnom deCora ou Proserpine. — 2. Océanide que Pélasgus rendit mère de Lycaon. — 3. Femme de Ma- gnés et mère d'Aleelor, suivant Eustathe. — 4. Fille de Niobé; elle fut, ainsi que sa sœur Amycla, épargnée par Diane. Voy. Chlo ris — 5. Jeune fille d'Éphèse qui aimait un jeune homme nommé Alexis. Ses parents ayant .voulu la marier contre son gré, elle sauta du toit de la maison, le jour même des noces , et alla se cacher dans une barque qu'on avait laissée attachée au rivage. La corde qui retenait la nacelle se délia tout à coup, et la jeune fille commença à descendre le fleuve; elle ne s'arrêta qu'après une longue descente et se trouva auprès de son amant, qui avait aussi quitté sa patrie pour ne pas voir le bon- heur de son rival. Les deux époux reconnais- sants élevèrent un temple à Vénus Automaté et Épidatie. MÉLICERTE (MÉLICERTÈS. ) Fils d'Atha- raas et d'Ino ; il fut ainsi que sa mère mis au nombre des divinités marines. Son corps, porté par les vagues ou par un dauphin sur la côte de Corinthe, marqua l'endroit où on éleva plus tard un autel à Palémon.. nom que prit Mélicerte en se revêtant du carac- tère divin. Sisyphe institua les jeux isthmi- ques en son honneur. D'après Nicanor de Cy- rène , cité par Athénée, Mélicerte fut adoré comme dieu-marin sous le nom de Glaucus. Voy. Palémon. mélie (mélia). t. Océanide , amante d'I- nachus et mère de Phoronée et d'Égiaiée ou de Pégée. — 2. Nymphe , amante de Silène, mère de Pholus. — 3. Nymphe, amante de Neptune, mère d'Amycus. — 4. Océanide, en- levée par Apollon, qui la rendit mère dTsmé- nius (son frère, suivant d'autres) et du devin Ténéros. On lui rendait un culte dans l'ismé- nium à Thèbes. — 5. Au pluriel, les Melies ( iXcXiai ) , nymphes qui naquirent du sang d'Uranus et de la Terre. On donne aussi ce nom aux nourrices de Jupiter. méligums. Fille de Vénus ( Hésychius ). mélï.vea. Surnom de Vénus à Méline en Argolide. méline. L'une des Thespiades. MÉLIN'OÉ. Voy. MlLLNOÉ. mélissa. L'abeille. 1. Nymphe qui décou- vrit le miel et en enseigna l'usage aux hommes. Elle laissa son nom aux abeilles , qui étaient, dans l'antiquité, le symbole des nymphes ; aussi voit-on celles-ci porter le nom de Mélissœ ; être changées en abeilles ( Columelle ) ; con- duire sous cette forme une colonie à Éplièse (Philostrate), et nourrir le jeune Jupiter . soit comme nymphes (Méliades) soit comme abeil- les (Mélissœ). On donnait aussi ce dernier nom aux prêtresses de Proserpine et de Cérès. L'une de ces dernières, initiée, suivant Servius , aux MEL mystères secrets de la déesse, ayant refusé de les divulguer, fut massacrée par les fem- mes de Corinthe. Cérès , irritée , frappa la ville d'une épidémie meurtrière , et fit naître ies abeilles du cadavre desa prêtresse. —2. Diane- Lune, présidant aux naissances (Porphyre). — 3. Fille d'Épidamnos, amante de Neptune, dont elle eut Dyrrhachius. — 4. Sœur d'Amalthée. méliss.eos. Surnom de Jupiter. mélissosoos. Protecteur des abeilles. Surnom de Pan. MÉLISSUS (MÉLISSÉUS , MÉLISSOS). Roi de Crète , époux d'Amalthée, et père des nym- phes Adrastée et Ida, auxquelles Rhée confia Jupiter enfant. D'autres le font père d'Amal- thée et de Méllssa. MÉlite. 1. Néréide. — 2. Naïade, fille du dieu fleuve Egée, amante d'Hercule, dont elle eut Hyllus n° 3. - 3. Fille d'Érasinus. mélitée (mélitéus ). Fils de Jupiter et d'une nymphe magnésienne. Sa mère, crai- gnant le courroux de Junon, l'exposa dans un bois, où il fut nourri par des abeilles , puis re- cueilli par Phagrus, son frère de mère, qui lui donna le nom de M'élitée, en mémoire de sa miraculeuse conservation [mélissa, abeille). Plus tard Mélitée fonda Mélite dans la Phthie. mélitodès. Douce comme le miel. Sur- nom euphémique donné à Proserpine. MÉlius ( MÉlios ). i. Fils de Priam. — ?.. Surnom d'Hercule à Thèbes et à Thespies, où on lui sacrifiait une brebis ((ayjXov) et plus tard des pommes ((xrjXa). melkarth. Le roi fort (en latin meli- carthus). Nom de l'Hercule tyrien. On l'a- dorait aussi à Gadès , à Malte , et à Carthagc. Voy. Hercule. mélusine. De toutes nos fées, Mélusine est, sans contredit, la plus célèbre C'était la patronne de la maison de Lusignan, et la plupart des femmes de cette famille portèrent son nom. Jean d'Arras , poêle du quatorzième siècle, a écrit en vers l'histoire de cette fée. Fille d'un roi d'Albanie, elle avait été, en punition d'une faute, condamnée par sa mère à être fée et serpent tous les samedis, jus- qu'au jour du jugement dernier, à moins qu'elle ne pût trouver un chevalier qui con- sentît à l'épouser et ne pût jamais la voir sous cette forme. Raymondin, fils du comte de Forez, l'ayant rencontrée dans un bois, en devint amoureux, et l'épousa. Ce fut pour lui qu'elle bâtit le fameux château de Lusi- gnan en Poitou. Mais malheureusement , il ne tint point la promesse qu'il lui avait faite de ne jamais chercher à la voir le samedi , et un jour il la surprit lorsqu'elle était méta- morphosée en serpent. Elle s'échappa par une fenêtre en poussant un grand cri , et ne reparut plus. Seulement, toutes les fois que le château de Lusignan changeait de seigneur, ou qu'il devait mourir quelque personne de sa famille . on la voyait pendant trois Jours apparaître sur le donjon en exhalant de lu- gubres gémissements. Le manoir de Raymond MÉL 305 resta plein des souvenirs de ia mère des Lu- signan, tour à tour nommée mère Lusigne, Merlusine, enfin Mellusine. Les bonnes gens parlaient sans cesse des huit fils de la femme- serpent, tous esfroyables à veoir, tous mar- qués de signes surnaturels. La statue de l'un d'eux, Geoffroi à la Grand' Dent, se dressait même sur la maîtresse porte, comme pour attester la réalité des traditions. Parfois , un serpent aux cercles noueux se glissait la nuit le long des escarpements de la forteresse. S'il en faisait trois fois le tour, on pouvait être certain de la menace d'un assaut. Les cris prophétiques de la fée redoublaient au trépas de quelque prince de la famille royale de France. Les constructions les plus ancien- nes et les plus renommées du Poitou , ainsi que des provinces voisines, étaient également attribuées à la femme-serpent; entre autres, les châteaux de Morvant, de Pouvant, de Partenay, de Parc-Soubise , du Coudray, de Salbart, de Béruges en Poitou , de Marmande en Touraine , d'issoudun en Berri , etc. ; et dans leurs vieilles ceintures de murailles flan- quées de tours, dans leurs ruines majestueu- ses, ies mêmes apparitions se répétaient. La tradition de Mélusine était encore en pleine vigueur vers la fin du seizième siècle. Dans les guerres de religion qui désolèrent la France à cette époque , le château et la ville de Lusignan furent, en 1574, assiégés et pris par le duc de Montpensier. « Le roi, dit le président de Thou, ordonna que ce château, le plus fameux et le mieux bâti de France, serait rasé; on ne fit pas même grâce à cetté fameuse tour de Mélusine, que nos auteurs ont rendue si célèbre par les fables qu'ils ont racontées. » Catherine de Médicis, qui était, comme on sait , fort adonnée à la magie , prit alors un grand plaisir à faire causer de vieil- les femmes qui lavaient leur linge à une fon- taine auprès du vieux château. « Les unes lui disaient, rapporte Brantôme, qu'elles voyaient Mélusine quelquefois venir à la fontaine pour s'y baigner en forme d'une très-belle dame et en habit de veuve; les autres disaient qu'elles la voyaient, mais très-rarement, et ce , le samedi à vêpres ( car en cet état ne se laissait-elle guère voir), se baigner, moitié le corps d'une très-belle dame et l'autre moitié en serpent: les autres, qu'elle paraissait sur le haut de la grosse tour en forme d'une très- belle dame et en serpent. Les unes disaient que quand il devait arriver quelque grand désastre au royaume ou changement de rè- gne, 'ou mort et inconvénient de ses parents, les plus grands de ia France , que trois jours avant on l'oyait crier d'un cri très-aigre et effroyable par trois fois. On tient celui-ci pour très-vrai. » Une autre Mélusine figure dans les traditions féeriques de la Franche- Comté; c'est la vouivre , être moitié femme aussi moitié serpent, qui porte au front une escarboucle lumineuse. melloiva ou MELLOiviA. Déesse latine 26. 306 MEM ME M qui avait le miel et les abeilles sous sa pro- tection. hélobosis ou mélobote. Océanide. Elle cueillait des fleurs avec Proserpine , lors- que celle-ci fat enlevée par Pluton. mélos, i. Fils de Manto ; il donna son nom au temple d'Apollon Malœis à Lesbos. — 2. Habitant de Délos ; il s'enfuit à Chypre chez Cinyre , qui lui donna sa parente Pelée pour épouse. De ce mariage naquit un fils, qui porta le même nom que son père et fut élevé dans le temple de Vénus. Lors de la mort d'Adonis , ses parents se pendirent de déses- poir et furent changés, le père en pommier ([xyjXov) et la mère en colombe (TtsXsia). Vénus ordonna ensuite au jeune Mélos de se rendre à Delos : il y fonda une ville qui prit •on nom, et enseigna aux habitants à tondre les brebis et à en employer la laine : de là le nom des brebis, [xr;Àa. melpomezve. Cantatrice. Muse de la tra- gédie. Dans les peintures d'Herculanum , elle porte un manteau bleu avec une tunique de même couleur. Elle soutient une massue de la main droite, et, de la gauche , ie masque tragique. On lui donne aussi pour attributs le sceptre , le poignard et la couronne. melpo>ié\os. Chanteur. Surnom d'A- pollon à Athènes. HÉBfACTE ( m^em actes ). Orageux. Sur- nom de Jupiter, en l'honneur duquel les Athé- niens célébraient les Mémactéries en au- tomne. mémactéries. Fêtes Athéniennes en l'honneur de ce dieu. mémalus (m.emalos). Père du Grec Pisandrc. meubliaros. Fils de Peuciles , colon phé- nicien de la suite de Cadmus (Hérodote ). >îE3IERCUS. Fausse leçon par Mermérus, nom d'un fils de Jason et de Médée. héhinia. Qui se ressouvient. Surnom de Vénus, dans Servius. HEHNOH. Célèbre héros delà mythologie grecque. Il n'est pas question de lui dans l'Iliade. L'Odyssée seule en fait mention, pour lui donner l'épithète du plus beau des guer- riers et pour dire qu'il tua Antiloque ; encore est-il douteux que le vers où se trouve le nom de ce dernier se rapporte à Memnon; il y est seulement parlé du Jils de la brillante Aurore, qu'Homère ne caractérise nullement par le titre de prince des Ethiopiens. C'est Hé- siode qui, le premier, qualifie ainsi Memnon, fils de Tithon et de l'Aurore. Telle est la base étroite sur laquelle les poètes posthoméri- ques, tels qu'Arctinus, auteur de l'Éthiopide, fondèrent de longs récits sur Memnon, qui, suivant eux , périt de la main d'Achille devant Troie, où. il s'était rendu avec une armée d'Éthiopiens, c'est-à-dire d'Asiatiques, carie nom d'Éthiopie dans Arctinus, Pindare, Simo- nide, etc., désigne constamment la région de l'Asie située à l'orient de l'Euphrate.Les tradi- tions qui font venir le fils de l'Aurore de la Susiane prouvent l'identification de ce per- sonnage mythologique avec quelque héros asiatique dont on ignore le nom, et les lé- gendes populaires rapportées par Pausanias et Diodore nous montrent comment les evhé- méristes des derniers âges s'embarrassaient peu de concilier avec le bon sens la préten- due realité des mythes de l'antiquité , altérés dans la suite des temps. Ainsi l'un rapporte que Memnon l'Éthiopien se rendit de sa terre natale en Egypte, de là à Suze, puis enfin à Troie. Selon un autre , il conduisit à Troie des Éthiopiens et des Indiens, qui descendirent des versants du Caucase pour prendre part à la grande lutte entre l'Europe et l'Asie. Une légende formellement contraire à la tradition homérique, mais qui avait déjà cours du temps de Platon, prétend que Tithon n'était qu'un satrape de Perse dépendant du roi d'Assyrie, Teutamus, 'equel tenait la Troade sous sa domi- nation. Ce satrape envoya son fils Memnon, à la tète de cent mille Éthiopiens , d'autant de Susiens et de dix mille chars, secourir Priam. Enfin, suivant Servius, Priam s'acquit la bienveillance de Tithon en lui envoyant un cep d'or. — Quoiqu'il en soit, voici ce que les mythologues racontent du fils de l'Aurore; Antiloque , fils de JNestor, se précipitant au- près de son père, dont Pàris venait d'abattre un des chevaux d'un coup de flèche, ren- contre dans sa route Memnon, qui le tue. Achille, furieux, se précipite sur le vainqueur; Jupiter pèse leurs deux destinées dans une balance, ie plateau de Memnon s'abaisse, et il est tue ( Pindare ). D'après Diodore, ce fut dans une retraite des Thessaliens que Mem- non périt ; ou bien il fut tué par Achille , comme il appelait ses Éthiopiens à son se- cours contre Ajax, qui le pressait vivement. L'Aurore, au désespoir, demanda au maitre des dieux que son enfant fût immortel. Cha- que matin elle le pleure, et ses larmes for- ment la rosée. Les poètes font aussi mention des oiseaux memnonides, nés des cendres du fils de l'Aurore. Dans les peintures de la Lesché de Delphes, ces oiseaux étaient figurés sur la chlamyde du héros; et l'on disait eue tous les ans, à certains jours, ils venaient net- toyer avec soin son monument, et l'arroser de l'eau de l'JEsépus, dont ils humectaient leurs plumes. D'autres traditions rapportent qu'ils se battaient jusqu'à la mort sur le tombeau de Memnon, lequel se trouvait en Troade, àPaphos, à Suze, où l'Aurore, sa mère, avait fait transporter son corps ; à Paltos , en Sypie. Les légendes grecques et asiatiques lui attribuaient d'ailleurs de grands travaux de construction : ainsi , il avait bàtî des murs à Babylone et fondé Suze ( Étienne de Byzance ), xille à laquelle on avait donné son nom et où il avait construit de magni- fiques édifices dits Jîemnon 'tens ou Cissiens } du nom de la satrapie dont Suze était la ca- pitale. De plus, une route en Assyrie portait son nom , et l'on montrait encore , en Phrygie MEM MÉN 307 du temps de Pausanlas, l'endroit où il avait passé avec sa nombreuse armée. Les compila- teurs des époques récentes, tels qu'Hygin et Cassiodore, ont été jusqu'à faire de Metnnon un architecte et à lui attribuer la construc- tion du palais de Cyrus'à Êcbatane. — A par- tir de l'époque Alexandrine, on commença à rattacher la notion de la véritable Éthiopie au mythe de Memnon, ce qui apporta une confusion notable dans l'ensemble et dans les détails d'un cycle déjà si diffus. Des cir- constances nouvelles y furent ajoutées et rat- tachées à des localités de l'Egypte ou de l'Ethiopie. — A cette époque appartient une fable rapportée par Athénée. Suivant cet auteur, Tithon avait envoyé à Troie une ar- mée d'Éthiopiens, pour aller au secours de son fils. A peine les soldats étaient-ils parvenus jusqu'à Abydos, qu'ils apprirent la mort du hé- ros ; interrompant leur marche, ils déposè- rent leurs couronnes sur les acacias qui dé- coraient le Téraénos du temple. — Une fois installé en Egypte, et principalement à Mé- roé, résidence des Éthiopiens Macrobiens, suivant Pline et Strabon , Memnon alla bien- tôt jusqu'à perdre son caractère primitif. Ainsi, selon Damis, il n'avait jamais été à Troie ; il avait vécu et il était mort à Méroé, après un règne glorieux de cinq âges d'hom- me. Les Égyptiens l'honoraient d'un culte particulier, à ce que prétend Héliodore, et il laissa son nom à une nation éthiopienne, selon Pline et Ptolémée. Comme il était difficile cependant , pour ceux qui ne vou- laient p"as nier la vérité des traditions grec- ques sur Memnon, d'expliquer comme ce prince éthiopien avait pu passer en Asie, y élever des monuments, puis se rendre à Troie, on imagina deux héros du même nom , l'un fils de l'Aurore, neveu et auxiliaire de Priam, l'autre roi éthiopien , qui vécut et mourut en Éthiopie. La translation en Éthiopie de ce personnage purement grec fut aidée par une homonymie singulière ; les quartiers des tom- beaux , à Thèbes, se nommaient Memnonia i les Grecs pensèrent aussitôt à leur Memnon; le fameux colosse fut la statue de ce héros, et le craquemént sonore qu'elle faisait enten- dre lorsque l'ardeur des rayons du soleil, suc- cédant au froid delà nuit, lui faisait subir une dilatation , fut la voix de Memnon , qui répondait à sa mère. Callistrate prétendit même que M£ranon faisait entendre un son plaintif à l'approche de la nuit. 11 est reconnu aujourd'hui que la prétendue statue de Mem- non n'est autre qu'une statue d'Aménophis II. — On doit à M. Letronne une excellente mo- nographie sur la statue vocale de Memnon. memphis. i. Mère des Danaïdes Clité, Chrysippé et Slhénélé. — q. Fille du Nil, femme d'Épaphus et mère de Libye ( Apollo- dore); ou fille d'Uehoréus et mère d'Égyptus. memrumus. Fils des Génies, dieu-homme que les Phéniciens regardaient comme l'in- venteur de tous les arts. men. Dieu phrygien; il n'est autre que la lune, personnifiée sous la forme d'une divinité masculine. Voy. Lune. mexachos. Égyptide, fiancée de Nélo. méivades. Nom des Bacchantes. R. mai- nesthai, être en fureur. Ce surnom leur fut donné parce que dans la célébration des or- gies, elles* étaient agitées de transports fu- rieux. =~ Voy. Bacchantes Thyades. ménagyrtes. Prêtres de Cybèle, qui fai- saient leur quête tous les mois. mexaka. i. Épouse d'Himalaïa et mère de Dourga. — 2. Apsara , mère de Sakountala. MÉXALCÈS. Voy. M ÉTAL CES. mévalippe. Voy. MÉLANIPPE. ménalius (moenalius.). Père du qua- trième Vulcain ( Cicéron ). ménanus ou amen anus. Dieu-fleuve , père des Paliques. ( S. Clément. ) ménasinus. Fils de Pollux, adoré à Co- rinthe dans le temple de son père. mendéis . Épouse de Sithon , roi de Thrace. mendès. Un des huit principaux dieux des Mendésiens, le Pan des Grecs, adoré en Égypte sous la forme d'un bouc. Dans la table isiaque , Mendès a quatre cornes. mené. Nom grec de la Luné, méxécée (ménoikeus). i. Thébain , pe- tit-fils de Penthée, père d'Hipponoraé, de Jocaste, et de Créon. — 2. Fils de Creon et petit-fils du précédent. Les sept chefs étant venus attaquer Thèbes , Tirésias déclara que Mars, irrité de la mort du dragon tuéparCad- mus , donnerait la victoire aux Argiens , si ie plus jeune des princes issus du sang du dra- gon ne se sacrifiait volontairement. Créon se dévoua, malgré les instances de son père. D'autres le font périr sous les coups du sphinx ou de la main de Laïus. On montrait son tombeau devant la porte Néitide. Il était ombragé par un grenadier qui avait cru spon- tanément et qui se reproduisait chaque an- née. mené de me ( ménédémos ). Fils de Bunée, il indiqua à Hercule le moyen de nettoyer les étables d'Augias, et périt en combattant les Épéens. Le fils d'Alcmène fit célébrer ses obsèques au cap Lépréum. méxélaies. Fête à Térapné, ville de Laconie , en l'honneur de Ménélas. ménélas. Uoi de Sparte et frère d'Aga- memnon ; il était fils d'A trée ( Homère ), ou de Plisthène et d'Aéropé (Hésiode). Nous avons rapporté à l'article Agamemnon les événe- ments qui marquèrent sa jeunesse, ainsi que son mariage avec Hélène, fille Je Tyndare. Peu d'années après cette union, Taris, profi- tant de l'absence de Ménélas . alors en Crète , séduisit Hélène , l'enleva et se réfugia avec elle à la cour de Priam. Avant de venger cet attentat par une déclaration de guerre, Mé. nélas et Ulysse se rendirent en ambassade à Ilion pour redemander l'épouse infidèle ; mais leur voyage resta sans fruit, et leur aurait même été fatal, sans l'intervention d'Anté- 308 MÉN nor , qui apaisa le peuple soulevé contre les deux envoyés. Les deux chefs de retour à Sparte, la guerre fut déclarée. Voy. Aga.- memnon. Sur l'ordre de l'oracle d'Apollon Delphien, Ménélas consacra à Minerve Pro- noia le collier d'Hélène , et partit ensuite avec la flotte grecque, à la tête de soixante vais- seaux contenant les guerriers de Lacédéraone, de Pharis, de Sparté, de Messa, de Brysie, d'Augée, d'Amyclès, d'Hélus, de Laas et d'OEtylée. — Protégé par Junon et par Mi- nerve, il déploya le plus grand courage, tua un grand nombre de Troyens, s'offrit même au combat avec Hector , et, avec l'aide d' An- tiloque, repoussa le valeureux Énée. D'abord seul, puis aidé d'Ajax le Télamonide , il dé- fendit le corps de Patrocle contre les assauts de l'ennemi , parvint à l'enlever du champ de bataille, et envoya Antiloque porter à Achille la nouvelle de la mort de son ami. Mais c'est surtout son combat avec Paris qu'Homère s'est plu à décrire en vers magni- fiques dans le troisième livre de l'Iliade. D'a- bord Pàris fuit devant Ménélas; encouragé par Hector , il revient sur ses pas, et défie son adversaire à un combat singulier, dont Hélène et ses trésors doivent être le prix. Ménélas accepte, et il aurait fait tomber Pâris sous ses coups si Vénus n'avait secouru ce prince. Le vaillant Atride fut ensuite blessé par Pan- darus, à l'instigation de Minerve; mais la déesse dirigea le fer de telle sorte qu'il n'en- tama la peau que légèrement: la blessure fut bientôt guérie par les soins de Machaon. Aux jeux funèbres donnés en l'honneur de Patrocle , il prit part aux courses de chars , et se contenta du troisième prix. — Il fut l'un de ceux qui s'enfermèrent dans le che- val de bois. Conduit par Hélène , il pénétra avec Ulysse dans la chambre de Déiphobe, et massacra ce malheureux prince. Voij. DÉi- fhobe. Pardonnant ensuite à son épouse, qui m avait versé bien des larmes après son repentir », et dont le cœur « nourrissait tou- jours un tendre désir de revoir son premier mari et ses parênts, et Lacédémone, » il ex- horta les Grecs à lever l'ancre en toute hâte, malgré l'avis contraire d'Agamemnon, qui retint à terre une moitié de l'armée; Nestor, lui et Diomède, mirent à la voile les premiers, et firent route de concert jusqu'à Lesbos. Ar- rivé en vue de la côte d'Attique, Ménélas perdit son pilote Phrontès ; il s'arrêta pour l'ensevelir, et avait à peine atteint le promon- toire de Malée, que Jupiter déchaîna une fu- rieuse tempête , qui dispersa ses vaisseaux : les uns furent poussés sur la côte de Crê- te ; d'autres , au nombre desquels étaient le navire du fils d'Atrée, abordèrent en Egypte. Là, Ménélas amassa beaucoup d'or en visitant les peuples étrangers. Il passa huit années à parcourir Chypre, la Phénicie, l'Egypte, l'Ethiopie, Sidon, le pays des Érem- bes, et la Lybie, dont les habitants le com- blèrent de présents. Une tradition postérieure MEN à Homère dit même que Ménélas régna sur un nome de l'Egypte, qui reçut son nom : vo- (JLOC MeveXaiTY]; (Eustathe). Polybe, roi de Thèbes , fit présent au chef fugitif de deux baignoires d'argent, de deux trépieds, et de dix talents d'or ; Alcandre , sa femme , donna à Hélène une quenouille d'or avec une cor- beille d'argent. L'épouse de Ménélas apprit aussi, de Polydamna, femme de l'Égyptien Thonis, à composer une boisson merveilleuse qui avait la vertu de faire oublier tous les maux. — Après la mort de Canopus , pilote de la flotte , les dieux retinrent Ménélas vingt jours dans le port de l'île de Pharos ; nul vent ne soufflait, et la faim dévorait les Grecs. Sur ces entrefaites, Idothée, fille de Protée, se présenta à l'époux d'Hélène, et lui enseigna un moyen de surprendre le dieu son père, afin qu'il lui enseignât le moyen de retourner dans sa patrie. Le stratagème réussit, et, d'a- près les ordres de Protée, Ménélas se rendit à l'embouchure du fleuve Égyptus, pour y apaiser les dieux par des hécatombes ; il y éleva aussi un cénotaphe à Agamemnon, dont la science prophétique du dieu-marin lui avait révélé la mort. — Ses épreuves étant finies, Ménélas revit enfin son pays ; il y arriva le jour même où Oreste faisait périr Égisthe et Clytemnestre. D'Argosil gagna Sparte, et y vécut plein de gloire et de richesses, avec Hélène; les deux époux y accueillirent magni- fiquement Téléraaque , qui vint leur demander des renseignements sur la destinée de son père. Ménélas eut d'Hélène une fille, Hermione, et d'une esclave, nommée Piéris, ou Téridaé, un fils, Mégapenthès. On met encore au nombre de ses enfants, Nicostrate , Xénodamus , né d'unenymphe crétoise, Maraphius et Diaethus. — Le vaillant époux d'Hélène fut mis au nom- bre des âmes heureuses par l'ordre des immor- tels ; ceux-ci luiaccordèrent ce privilège, parce que , comme mari d'Hélène, il était gendre de Jupiter. Une tradition obscure rapporte au contraire que, jeté par les vents sur les côtes de la Tauride , il avait été, ainsi que sa femme, sacrifié à Diane par Iphigénie (Ptolémée Héphestion). — Dans Homère, Ménélas porte les surnoms suivants : Agacléès , glorieux ; Agathos Boen, qui exhorte au combat; Anax, prince; Jréios, martial; Aréiphilos , favori de Mars ; Archos Achaion , Orchamos Laon , prince des peuples: Atréidès , Atride; Dio- trephès , protégé de Jupiter; Douricléitos , habile à lancer le javelot; Xanthos , blond. — On montrait le tombeau de Ménélas à Thé- rapné ; cette ville lui avait élevé un temple où on lui rendait les honneurs héroïques. MÉWÉlÉe (méxéléus). Centaure. ménépbiraus. Géant, fils du Tartare et de la Terre. MÉiVÉPHROiV. Arcadien qui fut changé en bête fauve ; fils de Polias et frère de Cyllène. Hygin le nomme Ménophrus. MEXEPTOEEME ( MENEPTOLÉMOS ). Fils M EN d'Iphiclus, soldat grec, célèbre par son agilité à la course. ME NERF A ou menrfa. Nom étrusque de Minerve. II n'est sans doute pas sans analogie avec le vieux mot latin Menervo, qui, suivant Festus, signifiait avertir. mènes, t. Thrace qui donna son nom à la ville de Ménébrie ou Mésembrie. — 2. Roi égyptien ; fut le premier qui régna sur la terre après les dieux. Il enseigna à ses sujets le culte de la divinité, et leur donna les premiers éléments de civilisation. MÉNESTHEE ( MÉNESTHEUS )• I. Athé- nien, fils de Pétéos. II conduisit les Athéniens au siège de Troie , et périt devant cette ville. Peu d'années auparavant, il avait détrôné Thé- sée avec l'aide des Tyndarides. — 2. Fils de Cly- tius , l'un des compagnons d'Énée. MÉNESTHIUS ( MEXESTHIOS ). I. Fils d'Aréithoùs et de Philoméduse , tué par Pà- ris. — 2. Fils du Sperchius , ou de Boros et dePolydora, l'un des officiers du corps de troupes commandé par Achille. ménestho. Océanide. MENE STRATE ( MÉ\'ESTR ATOS.) Ami de Saotès. Voy. ce nom. ménétéide. Nom patronymique d'Antia- nire, fille de Ménétus. ménétus (ménétos.) Père d'Antianire, amante de Mercure. ménios. Fils de Lycaon; il fut, ainsi que son père , changé en loup. ménippÉ. 1. Néréide. — 2. Fille de Tha- myris , mère d'Orphée. — 3. Fille du Pénée, épouse de Pélasgus, dont elle eut Pbrastor. — 4. Fille d'Orion et sœur de Métioché. Toutes deux furent élevées par leur mère, après qu'Orion eut succombé sous les traits de Diane; Vénus leur fit don d'une beauté mer- veilleuse, et Minerve leur enseigna l'art de tisser. Une épidémie ayant frappé les Aones (anciens Béotiens), l'oracle d'Apollon Gor- tynius répondit que la peste cesserait si deux jeunes filles consentaient à accepter la mort pour apaiser les Furies. Les deux sœurs s'of- frirent aussitôt, et, après avoir invoqué par trois fois les divinités infernales, elles se donnèrent la mort en se perçant la gorge de leur navette. Pluton et Proserpine les chan- gèrent en comètes. Les Aones , pour recon- naître le dévouement des deux vierges, leur éjevèrent un temple à Orcboraène, d'autres disent à Thèbes ou à Tanagra , et célébraient des- sacrifices annuels en leur honneur. —Les Éoliens désignaient les deux Orionides parle nom de Coronides. ménippidès. Fils d'Hercule et de la Thes- piade Entédidé. ménippus ( MÉxippos. ) Fils de Mégarée ; on montrait son tombeau dans le Prytanée de Mégare. menny. Nom du ciel ou paradis des an- ciens Magyars. Ils se le figuraient comme un séjour d'inaltérables délices de chasse, de pèche et de victoires. MÉO 309 ménoetès. i. Pilote de Gyas, qui le Jeta à l'eau , de dépit de ce qu'il lui avait fait perdre le prix de la course. — 2. Lycien tué par Achille. ménoetiadès. Nom patronymique de Pa- trocle, fils de Ménœtius. ménoetius (ménoitios). Fils de Japet et de Clymène ou d'Asia, et frère d'Atlas, de Prométhée et d'Épiméthée. 11 fut foudroyé par Jupiter, lors de l'escalade des Titans contre le ciel, et précipité dans le Tartare. — 2. Fils de Ceuthonyraos et gardien des trou- peaux de Pluton , à Érythie ; il annonça à Gé- ryon l'arrivée d'Hercule dans ses États; plus tard Hercule le retrouva dans les enfers et lui brisa les côtes. —3. Thessalien, fils d'Actor et d'Égine, ou de Damocratée, fille de celle- ci. Époux de Polymèle ou de Sthénélé, ou encore de Périapis, il en eut Patrocle. Il se rendit de Thessalie dans la ville d'Oponte, puis, son fils ayant tué le fils d'Amphidamas , il dut se sauver en Phthie auprès de Pélée. Ami d'Hercule, Ménœtius fit instituer des sacrifices annuels à Oponte en l'honneur du héros. ménon. Troyen tué par Léontée. ménophrus. Voy. Ménéphron. méxotyrannus. Nom par lequel on a désigné Atys , adoré par les Phrygiens comme le soleil. menou. Orthographe vicieuse de Manou. Voy. ce mot. mens. Déesse romaine, personnification de l'intelligence. Elle avait deux temples à Rome , où l'on célébrait une féte en son hon- neur le 8 juin. mentes, t. Chef des Ciconiens , dont Apol- lon prit les traits pour exciter Hector à s'op- poser à Ménélas, au moment où ce fils d'A- trée, ayant tué Euphorbe, se préparait à le dépouiller de ses armes. — 2 Fils d'Anchialus et roi des Taphiens, dont Minerve prit la fi- gure pour annoncer à Télémaque le retour d'Ulysse. mentor, t. Fils d'Alcime, et ami d'Ulysse, qui lui confia le soin de sa maison en son ab- sence. Minerve emprunta sa forme pour ac- compagner Télémaque à Pylos, pour aider Ulysse à se défaire des amants de Pénélope, et enfin pour apaiser les Ithaciens révoltés. — 2 Fils d'Hercule et de la Thespiade Asopis. — 3. L'un des fils d'Eurysthée. II périt en combattant les Héraclides. — 4. Fils d'Im- brios et allié des Troyens. méxuthïs. Divinité égyptienne adorée dans le bourg qui portait le même nom. Voy. Euménuthis. ménys. Père de Pédias, épouse de Granaus. ménytès. Voy. Index. méon. Roi de Phrygie et de Lydie, époux de Dindyme et père de Cybèle. — Comp. M.EON. méonides. Les Muses, de la Méorne , pa- trie d Homère. méoxis. Arachné, de Méonie. méoxius. Bacchus, adoré dans la Méonie. 310 MER méotide (Le Palus). Ce marais était adoré comme un dieu par les Massagètes. méotides. Les Amazones qui habitaient les bords du Palus Méotide, aujourd'hui la mer d'Azof. méphitis. Divinité qui présidait à l'air corrompu. Elle avait un temple dans la vallée d'Amsancte et à Crémone. Tacite assure que dans l'embrasement de Crémone le temple de Méphitis resta seul debout. Selon quelques my thographes , Méphitis ne serait qu'un sur- nom de Junon , déesse de l'air. mer. Voy. Thauassa. mercedona. Déesse latine qui, selon Scaliger, présidait au commerce. MERCURE ( HERMÈS , MERCCR1US ). Fils de Jup'iter et de Maïa, né dans une grotte du mont Cyllène, en Arcadie. A peine au ber- ceau, Mercure en sortit, et se rendit en Piérie, où il vola les bœufs que gardait Apol- lon ; craignant que leurs traces ne les fissent découvrir , il leur mit aux pieds des espèces de chaussures, ou les força de marcher à reculons, et les emmena à Pylos; arrivé là, il en immola deux aux dieux de l'Olympe , ce qui lui fit attribuer plus tard i'invention des sacrifices, et cacha les autres dans une ca- verne ; il fit bouillir une partie de la chair de ceux qu'il avait sacrifiés, et la mangea; ensuite il cloua la peau des victimes sur les rochers. Retournant alors promptement à Cyllène , et ayant trouvé devant la porte de la grotte une tortue qui paissait les fleurs de la prairie, il la vida, tendit sur son écaille des cordes faites avec les boyaux des bœufs qu'il venait de tuer , et inventa ainsi la lyre ( la Chélys tricorde ou l'Heptacorde ) et le plectrum ; de là son nom de lyrœparens. Ce- pendant Apollon, s'étant mis à la recherche de ses bœufs, vint à Pylos, et en questionna les habitants, qui lui apprirent qu'ils avaient vu un enfant chassant des bœufs devant lui , mais qu'ils ne pouvaient dire où il les avait me- nés, parce qu'ils n'apercevaient aucun vestige. (Comparez Battus. ) L'art de la divination révéla au fils de Latone le nom du voleur; il alla trouver Maïa à Cyrène, et accusa Mer- cure de ce vol. La mère lui montra son fils, enveloppé dans ses langes ; le dieu de Délos ne l'en saisit pas moins, et l'ayant emporté vers Jupiter, lui demanda ses bœufs. Jupiter lui ordonna de les rendre; mais Mercure ne con- venait pas du vol. Enfin il conduisit Apollon à Pylos , et lui rendit le bétail soustrait. Apol- lon ayant entendu le son delà lyre, lui remit les bœufs en échange de cet instrument. L'in- génieux fils de Maïa, en les menant paître, fit un chalumeau, et se mit à en jouer; Apol- lon, voulant aussi l'avoir, lui donna la baguette d'or qu'il portait comme berger. P'oy. plus loin et l'article Caducée. Mercure prit la baguette; mais il exigea de plus qu'Apollon lui enseignât l'art de prédire , et celui-ci lui apprit la divination parle moyen des dés, ou, n'osant lui révéler lui-même la science pro- MER phétique, lui donna la suprématie sur Jes Parques. Il le fit aussi régner sur les ani- maux, et Jupiter l'établit messager entre les dieux infernaux et lui. — Telle est la tra- dition suivie par l'auteur de l'hymne homéri- que et par Apollodore, qui ne divergent que dans des détails secondaires; quelques my- thologues s'en écartent plus gravement, et nous devons signaler ces différences. En pre- mier lieu il est important de remarquer que, ni dans l'Iliade, ni dans l'Odyssée, Homère ne fait mention de ce tour d'adresse de Mer- cure enfant , bien que le dieu de Cyllène re- çoive souvent du poète Pépithète de rusé voleur ; il paraît que cette fable est de l'in- vention de l'hymnographe, qui voulait sans doute mettre en relief l'adresse et l'esprit de ruse du dieu qu'il chantait. — D'après Phi- lostrate, c'est sur l'Olympe que Mercure na- quit, ou sur le mont Cérycius , suivant les Béotiens. « A peine était-il né le matin, dit l'au- teur de l'hymne homérique, que déjà au milieu du jour il jouait de la lyre , et le soir il déro- bait les bœufs d'Apollon. » Ovide et Antoni- nus représentent au contraire le dieu, au mo- ment où il accomplit son vol, non comme en- fant nouveau-né, mais comme dieu adulte. — Une tradition arcadienne luijdonne Acacus, fils de Lycaon, pour père nourricier. — Les légendes diffèrent aussi sur le lieu qui fut le théâtre du larcin. Elles le placent tour à tour en Piérie, en Magnésie, en Thessalie, en Élide, etc. L'hymne homérique parle de cin- quante bœufs seulement, tandis qu'Antoninus en mentionne cent. C'était le bétail sacré des dieux, eu des animaux appartenant à Apollon seulement. Mercure vola encore , suivant Lu- cien, à Neptune son trident, à Mars son glaive, à Apollon son arc et ses flèches (ce qui est contraire au mythe bymnbomé- roïdique, suivant lequel les deux divinités, Apollon et Mercure, s'étaient juré, après leur différend, une amitié éternelle ) , à Vé- nus sa ceinture, à Jupiter son sceptre, et à Vulcain ses tenailles. — Mercure apparaît déjà dans Homère comme le messager des dieux ; de cette fonction découlent toutes celles que la fable jugea à propos de lui at- tribuer par la suite. Dans l'origine, il était du nombre de ces divinités qui, aux yeux des anciens Pélasges ou des Arcadiens , représentaient la puissance productrice de la nature et spécialement de la terre; mais cette notion s'effaça bientôt complètement, et il ne resta à Mercure que ses attributs de messager. Les hérauts , parlant en public dans les ambassades, dans les assemblées du peu- ple . etc, il est naturel que le fils de Maïa ait été regardé aussi comme dieu de la parole et de l'éloquence ; et comme la fonction de messager demande souvent beaucoup d'a- dresse et d'habileté, les traditions populaires et les récits des poêles lui eurent bientôt donné ces qualités. C'est pourquoi Homère, avec toute l'antiquité, n'a pas craint de repré- MER senter ce dieu comme plein de ruse dans ses paroles et dans ses actions, et de le faire menteur, parjure et voleur; seulement on idéalisa un peu l'idée du vol pour qu'elle fût digne d'un habitant de l'Olympe, et on ne se choqua pas de la conduite du dieu de Cyllène, tant il y mettait, suivant les poètes, de sa- voir faire et de grâce Çyjxpiç,) ; de là son nom de Charidotès et la fête célébrée en son honneur par les Samiens et pendant laquelle il était permis de voler. Sa biographie n'est qu'une suite de gentillesses dans le goût de celles que nous avons racontées au début de cet article ; cependant il emploie maintes fois sa prodigieuse adresse dans le but de ser- vir les dieux ; quand Mars fut enfermé par les Aloades, ce fut Mercure qui l'escamota; ce fut encore lui qui déroba à Delphyné les muscles de Jupiter. Il a d'ailleurs sous sa protection spéciale tous les individus qui se font remarquer parleurs arguties, leurs ruses, leur penchant à voler, etc. : ainsi Autolycus l'eut pour professeur dans l'art de la fourbe- rie; il doua Pandore de la parole insinuante et de la ruse : de là ses surnoms de Bolios, rusé ; de Clytoboulos, célèbre par ses ruses ; de Nyctos opopèter , espion nocturne; de Psi- thyristès, fourbe. — Comme héraut des dieux (6eojv xrjpul) et surtout de Jupiter , Mer- cure est très-utile dans l'Olympe. On l'envoie auprès de l'luton pour engager ce dieu à ren- dre Proserpine; on le charge d'attacher Ixion sur la roue et Prométhée sur le Cau- case, de mener Junon , Vénus et Minerve devant Pàris , de sauver Bacchus des flammes qui le menaçaient; d'enlever Chione, de vendre Hercule, de tuer Argus. Dans la guerre des géants, armé du célèbre casque de Pluton , il tua Hippolyte. — De même que /es hérauts humains, Mercure joignait à sa fonc- tion de messager celles de cocher et d'échan- son, et en sa qualité de héraut de Jupiter, il présidait aux songes, et endormait ou ré- veillait à son gré les mortels , en les touchant avec son caducée. C'est pourquoi les anciens lui offraient, avant de se coucher, des liba- tions qui portaient son nom. — Obéissant fidè- lement à Jupiter, Mercure était le compagnon et le guide fidèle (tzo^ltzo^ , tto[jltc£Uç, 7tO(J.- Tcatoç ) des héros que le maître des dieux favorisait; il introduisit Priam dans le camp des Grecs, accompagna Persée dans la demeure des Gorgones , et Hercule dans le royaume infernal. Il a d'ailleurs pour mission habi- tuelle de conduire aux enfers les âmes des morts, et c'est lui qui ramène Proserpine dans l'Olympe, quand le temps de son séjour dans le Tartare est expiré. Il tire de là les surnoms de Nécropompos, de Psychopom- pos , de Psychagogos , conducteur des âmes; de Tamias ton Psychon , trésorier des âmes,'; ûeChthonios, infernal. Les mythologues des âges postérieurs au siècle d'Homère, consi- dérant ce Mercure infernal, comme une di- vinité particulière, crurent devoir scinder le MER 311 dieu de Cyllène en deux personnages distincts, puis en trois, et l'on eut un Mercure céleste, un Mercure terrestre, et un Mercure souter- rain. Quelques auteurs pensèrent même à un Mercure marin (Oa^àffdtoç). Le syncrétisne romain, voulant débarrasser le dieu grec d'une légende qui lui paraissait trop richement bro- dée, augmenta encore la confusion; ainsi Cicéron reconnaît cinq Mercure: le premier, fils de Cœlus et Dia , était l'un des Cabires, l'Hermès Ithyphallique , amant de Proser- pine, divinité pélasgique , au rapport d'Héro- dote , et représentant , selon Porphyre , la force génératrice au physique et au moral. Le second Mercure était fils de Valens et de Coronis; c'est le Mercure souterrain, sur- nommé Trophonius ; Ampélius lui donne pour père Jupiter et pour mère Cronia. Selon Ser- vius, il devait le jour à Liber et à Proserpine. Le troisième Mercure naquit de Jupiter et de Maïa ( ou du Ciel et de la Terre, Gaia ) ; il se fit aimer de Pénélope ou de Dryope", et en eut Pan. Le quatrième eut Nilus pour père; les Égyptiens regardaient comme un sacri- lège de prononcer son nom. Enfin le cin- quième, né sur le mont Cyllène en Arcadie, serait fils de Cyllénus, si l'on en croit Ser-vius, qui ne nomme point sa mère. A la suite du meurtre d'Argus, dit Cicéron, il fut obligé de se réfugier chez les Égyptiens, auxquels il enseigna l'écriture et dicta des lois. II est facile de reconnaître dans cette tradition une identification de l'Hermès grec et du Thoth égyptien ; elle ,'paraîtra encore plus frappante si l'on se reporte au passage de Diodore où cet auteur attribue au premier Hermès l'in- vention des lettres, des nombres, l'institu- tion du culte des dieux, la musique, etc. — Ainsi que nous l'avons dit, de.la fonction de hé- raut attribuée dans l'origine à Mercure décou- lent toutes les attributions dont on le surchar- gea dans la suite. Les hérauts, allant et ve- nant d'un pays à l'autre, en vertu de leur mis- sion, et servant aux relations inter-nationales, Mercure était regardé comme président à ces relations, et comme maintenant la paix entre les empires divers; en cette qualité, il est l'ami des mortels qui s'unissent par les traités, il protège la circulation, veille parti- culièrement sur les chemins, et punit ceux qui refusent l'hospitalité aux voyageurs éga- rés. C'est pourquoi les anciens plaçaient son image dans les rues , aux portes des maisons, etc. Foy. Hermès. Étant dieu des relations et des rapports, il fut bientôt adoré comme dieu du commerce, du gain, des richesses, de la fortune inattendue; aussi présidait-il au jeu de dés et aux trouvailles (spfxaia) ; on disait Mercure est commun , comme nous disons ici : part à deux. Il présidait aussi aux sacrifices, parce que, chez les anciens, les sacrifices , et principalement ceux qu'on offrait à l'occasion d'un traité , rentraient dans le ministère des hérauts; de là aussi, par extension , sa qualité de divinité protec- 312 MER trice des troupeaux, et de dieu bucolique auquel les bergers sacrifiaient (Eustathe). C'est comme tel que les poètes le placent souvent avec Pan et avec les nymphes ; peut- être faut-il voir là un reste du pouvoir qu'on lui attribuait primitivement dans la religion des anciens Pélasges, où on le regardait comme un dieu qui fécondait la terre. On retrouve dans Homère quelques traces de ce caractère primitif du dieu, comme le mon- trent les surnoms ( èpiouv.oç, ôoTiop êàcov , àxax^xr]ç, xapfxoçptov) qui lui sont don- nés dans l'Iliade et dans l'Odyssée. -- Mer- cure présidait aussi aux jeux gymnastiques, ainsi qu'Hercule et les Dioscures. On peut difficilement se rendre compte de la manière dont ce nouvel élément fut introduit dans le culte du dieu, qui apparaît le plus habituel- lement dans Homère comme un héraut vi- goureux, barbu, et portant le pétase, le cadu- cée et la chlamyde. Ce n'est qu'exceptionnel- lement qu'il se montre une ou deux fois, dans l'Iliade , sous des traits qui se rapprochent de la forme affectée plus tard d'une manière spé- ciale au Mercure gymnique. 11 est probable que le grand nombre d'Hermès placés dans toutes les rues et sur toutes les places , ainsi qu'à l'entrée des gymnases, le firent regarder peu à peu comme le protecteur des jeunes gens qui se livraient aux exercices du corps. Les artistes réformèrent ensuite son idéal d'a- près ce nouveau point de vue, et imaginè- rent le Mercure gymnique (Hermès Énago- nios). C'est à Athènes qu'Hermès Énagonios fut adoré en premier lieu. — Le dieu de Cyllène eut de diverses maîtresses un grand nombre d'enfants, au nombre desquels figurent iEtha- lidès , né d'Eupolémée ; Eudore, de Polymèle ; Myrtilus , de Cléobule , ou Phaéthuse, ou Élicia ; Pan, de la fille de Dryops, ou de Pé- nélope; Damascus, d'Alimédé ; Saon, de Rhéné ; Céphale, d'Hersé; Céryx, d'Aglaure; Prylis ( personnification de la pyrrhique), d'Issa ; Cy- don, d'Acacallis; Autolycus, de Çhione; ou Philonis, ou Tèlaugé; Érytus et Échion; de Laothoé ou d'Antianire ; Évandre, de Thémis ou de Carmentc; Bunos, d'Alcidamie; les dieux lares , de Lara. On nomme encore comme enfants de Mercure, Harpalycus, Priape , Écho , Angélie , Nicostrate , Palestre , Daphnis et Cynosure. On dit aussi qu'il eut trois fils de la déesse Hécate. — Voici ses principaux surnoms : Agètor, conducteur des ombres; Agorœos ; Aipytos , à Tégée; AJychmios ; Argéiphontès, meurtrier d'Ar- gus ; Atlantiades , petit-fils d'Atlas; Cerdem- poros , Cerdoos, dieu du gain; Chrysorrha- pis; Gadvcifer, porte-caducée; Criophoros , porte-bélier; Cyllènios, dieu de Cyllène; Diewporos , commerçant; Dolométès, Dolo- phrudès, Poicilométès , Éperopeutès,- Glcpsi- phron, dieu du vol et de la ruse ; Empolœos, Epipolœos y commerçant; Eirenopoios , pa- cifique ; Épactios, riverain ; à Sicyone ; Épi- Ihalamitès, dans l'île d'Eubéc; Hégémo- MER nios, guide; Hègêtor meirôn, qui commande aux songes; Hypnodotès, qui envoie le som- meil ; Imbros, Imbramos ; Leister, Elatèr Boôn, voleur de bœufs; Leucos, Phaidros , d'heureux augure; Logios, dieu de l'éloquence; Maïadéus , fils de Maïa ; Mélossoos , Épimé- lios, qui protège les brebis; Nonacriatès t honoré à Nonacris en Arcadie ; Onéiropom- pos, qui envoie les songes; Orchamos Philé* toji, patron des voleurs; Paidocoros , qui surveille les enfants, à Metaponte; Palincapé- los, qui revend; Ploutodotès, qui donne la richesse ; Polygios , à Trézène ; Polytropos , subtil; Promachos, qui ouvre le combat, à Tanagra ; Pronaos, placé devant les temples ; Propylœos , Prothyrœos , Strophœos , placé devant les portes; Pténopédilos , aux pieds aîlés; Pylédocos, qui accueille aux portes; Spélaïtès , qui habite une grotte ; Tricépha- los , Tétracéphalos , à Irois et à quatre tètes. Le plus ancien siège du culte de Mercure fut, suivant Hygin , l'Arcadie , où Lycaon , fils de Pélasgus , éleva le premier temple en son hon- neur. De là il gagna Athènes et toute la Grèce ; les rues , les chemins , les places pu- bliques , les gymnases furent bientôt cou- verts d'autels et de statues d'Hermès. Voy. ce mot. 11 paraît qu'on le comptait aussi au nombre des dieux familiers ( diis penetralibus, Ôsoïç (xu^iotç ) et qu'on plaçait ses images dans l'intérieur des maisons, car Callimaque parle de Mercure qui , avec sa figure noire , effraye ies petites filles désobéissantes et sort de la maison pour leur faire peur. — Honoré dans divers lieux, il avait à Cyllène une sta- tue de bois de cèdre haute de huit pieds. Aca- césium , Nonacris , Argos , Corinthe , Olympie, Thigalie, Messène, Sicyone , Thèbes, Sparte, Cyllène en Élide, Coronée, Trœzène, Athènes, Tanagra (voy. Promàchos), Phares, Samos, Lemnos, Imbros , Lesbos , Rhodes, Théra et Cyrène lui rendaient un culte assidu. A Pel- lène, on célébrait en son honneur des jeux publics, dont le prix était une tunique. Dans les environs de Phénée, trois fontaines lui étaient consacrées; c'était là, disait-on, que les nymphes baignaient Mercure enfant. A Phares , il avait un autel et une statue qui rendait des oracles ; le consultant lui chuchot- tait sa demande, puis s'éloignait en se bou- chant les oreilles jusqu'à ce qu'il eût quitté la place publique; les premiers mots qu'il en- tendait étaient la réponse de Mercure. En Crète, les Cydoniens l'honoraient par une fête pendant laquelle les maîtres quittaient la ville pour quelques jours, abandonnant la jouissance de leurs maisons aux esclaves , qui jouaient le rôle de maîtres pendant ce laps de temps et avaient même, dit-on, le droit de punir un citoyen. Tels sont les prin- cipaux traits du culte de Mercure en Grèce; quand il se répandit en Italie , il s'y amalgama avec le culte des Lares , qui lui étaient ana- logues rn plusieurs points, Il était surtout adoré à Rome, où on célébrait sa fête le MER i5 mai. Une source située près de la porle de Capène lui était consacrée. Dans la sphère astronomique une planète portait son nom, qui fut aussi donné à un jour de la semaine, Selon Pline, Apollon revendiquait la propriété de l'étoile de Mercure ; Macrobe fait la même remarque et ajoute que, comme dieu du so- leil et de l'éloquence, Mercure s'identifie doublement avec Apollon. Mais ce sont là des rêveries astrologiques, qui n'appartiennent en rien à l'histoire mythique du dieu. Quant au Mercure germain ou gaulois, mentionné par César et Tacite , il n'a rien à faire avec l'Her- mès des Grecs , ni avec le Mercurius romain ; c'était sans doute une divinité indigène dont les attributions offraient quelque analogie avec les leurs. — Les anciens avaient consacré à Mercure le nombre quatre, le boax (pois- son de mer), le larus (espèce de mouette) , le coq, la figue, l'arbousier, le palmier (à cause de la palme donnée aux lutteurs), la tortue. On lui sacrifiait, le quatrième jour de chaque mois , des porcs , des agneaux, des béliers. C'était surtout les langues des victi- mes qu'il était censé aimer. On lui offrait aussi de l'encens, du miel, des figues sècbes, et une sorte de gâteau particulier, qu'on appelait OEnutta. — Les trois principaux attri- buts de Mercure sont le pétase, ou chapeau de voyage, le plus souvent garni d'ailes, le caducée et les talonnières. Le caducée, dont Homère ne mentionne pas l'origine, et qui sert à Mercure à fermer ou à ouvrir les yeux des mortels , n'a aucun rapport avec le ca- ducée serpentaire des poètes postérieurs. Il n'esj nullement question , dans Homère, de serpents qui l'entourent. Dans l'hymne homé- rique, il paraît êtve le symbole des richesses minérales, en opposition avec la corne d'a- bondance, qui représentait les richesses de la végétation; Mercure reçoit d'Apollon ce scep- tre, entouré de trois feuilles d'un or pur, et gage solennel des dieux. Suivant Apollodore, c'est la verge d'or qu'Apollon reçut pour sa- laire lorsqu'il eut servi comme berger, ou bien c'est la houlette qu'il portait en faisant paître les troupeaux d'Admôte. D'après Lu- cien, Yulcain en fit présenta Mercure. Il semble que de bonne heure déjà on ait en- visagé ce caducée de deux manières toutes différentes , d'abord comme le bâton , signe du ministère du héraut , puis , comme ba- guette magique, emblème d'un pouvoir mysté- rieux, et attribut de Pluton, do Circé, etc. La confusion de ces deux idées existe déjà dans Homère , où le caducée apparaît comme le symbole de la force, de la puissance, et comme le signe distinctif qui sert à faire re- connaître le héraut ; c'est un rameau d'olivier incrusté d'or ou entièrement doré, qu'on or- nait de verdure et de rubans blancs pour in- diquer qu'on se présentait dans le dessein de faire la paix. Plus tard on a fait de ces orne- ments deux serpents entrelacés {voy. Cadu- cée), auxquels on a fini par donner aussi des MÉR 313 ailes. — Quant aux talonnières ailées que tous les mythographes s'accordent à donner à Mercure , Homère ne les mentionne pas en- core positivement; il ne parle que des san- dales d'or qui emportent Mercure à travers les airs avec la rapidité du vent. — L'art plas- tique a représenté Mercure sous des formes et avec des attributs divers. Comme dieu du vol, une statue du musée Pio-Clémentin nous l'offre sous les traits d'un jeune garçon à l'air malin et rusé, tenant une bourse pleine, et appliquant , avec un sourire malin , l'index de sa main droite contre son menton. Dieu gym- nique, il est élancé et vigoureux ; sa figure, moins virile que celle d'Apollon, n'a pas le ca- ractère de mollesse de la tête de Bacchus; il est ordinairement sans chapeau ni ailes; ses attributs sont le palmier et le coq. Mercure psychagogue porte le caducée et les talon- nières ; dieu de l'éloquence, il lève le bras droit ; du commerce, il tient une bourse ; de la lyre , la tortue est à ses pieds. Enfin comme dieu bucolique et comme inventeur des sa* crifices, on le voit avec le bélier et la patère. mère ou méra ( AM3RA). i. Néréide. — 2. Fille de Prœtus et suivante de Diane; elle fut tuée par celle-ci pour s'être livrée à Jupiter , qui la rendit mère de Locre. D'autres préten- dent que Méra mourut vierge. Homère la vit aux enfers. Il est bon de remarquer que celte Prœtide , peinte par Polygnote dans la Les- ché de Delphes, ne fut pas frappée de délire comme ses sœurs. — 3. L'une des filles d'Éra- sinus, hôtesses de Britomarte. — 4. Fille d'Atlas , femme de Tégéatès , fils de Lycaon. Suivant Pausanias, c'est cette Méra, et non la première, qu'Homère place dans l'empire in- fernal. Le vers où figure son nom omettant le patronymique, cette question reste indécise. On montrait du reste le tombeau de l'Atlan- tide Méra à Tégée et a Mantinée. — 5. Voy. Icarius. mérétos ou méïvétos. Suivant quelques auteurs, père d'Échion n° 3. mergus. Plongeon. Surnom d'jEsacus, chan- gé en plongeon. mérion (mérionès). Fils de Molus et de Melphis. Il suivit Idoménée au siège de Troie, et se distingua par son courage et son adresse à parer les revers. Phéréclus, Hippotion, Mo- rys, Adamas, Harpalion , Acamas. Laogonus, tombèrent successivement sous ses coups. H blessa Déiphobe, et s'offrit à combattre Hec- tor. Après s'être inutilement proposé pour accompagner Diomède dans le camp ennemi, Mérion remit à Ulysse, choisi par le fils de Tydéc, son arc, son carquois, son épée et son casque. Il protégea ensuite avec Ajax le corps de Patrocle, et aida Ménélas à l'enlever du champ de bataille. Lors des jeux célébrés auprès du tombeau de Patrocle. il gagna le quatrième prix à la course des chars , le pre- mier au tir de l'arc , le second au jet du jave- lot. — Suivant les mythes postérieurs à Ho- mère, le fils de Molus fut jeté sur les côtes 27 314 MER MES de Sicile, en revenant de Troie, et accueilli par des Cretois établis en ce lieu. D'autres prétendent qu'il arriva heureusement en Crète; toujours est-il que l'on montrait son tombeau à Cnosse, et qu'il participait aux honneurs ren- dus à Idoménée. merlin. Personnage du cinquième siècle, qui passa pour un habile enchanteur , et qui, dit-on, naquit du commerce de la fille d'un roi calédonien avec un incube. Il joue un grand rôle dans le poème de l'Arioste et dans le ro- man de Brut. mermérus (mejrmeros). i. Fils de Jason et de Médée ; il fut tué par sa mère , ou iapidé avec son frère Phérès pour avoir apporté la cassette incendiaire à Créuse. On le nomme aussi Macarée (Hygin) et Mormoros (Tzetzès). — 2. Fils de Phérès et petit-fils de Jason, père d'Ilus. Il connaissait l'art de préparer les poisons. — 3. Centaure tué aux noces de Pirithoiis. — 4. Chef troyen tué par Antiloque. mérope. ï, Océanide, amante de Clymène dont elle eut Phaéton. — 2. L'une des Hélia- des. — 3. L'une des Pléiades, fille d'Atlas et épouse de Sisyphe, dont elle eut Glaucus. Des sept étoiles de la constellation des Pléiades, c'est elle qui brille le moins , car elle est hon- teuse , dit Ovide , d'avoir, elle seule parmi les filles d'Atlas , donné ses faveurs à un simple mortel. — 4. Fille d'OEnopion et d'Hélice; fut aimée d'Orion. On la nomme aussi Maerope et Hœro ou yErope. — 5. Épouse de Mégarée, mère d'Hippomène. — - 6. Fille de Cypsélus, femme de Cresphontès et mère d'iEpytos. Elle se remaria en secondes noces à Polyphon- tès, qui l'épousa malgré elle après s'être em- paré de Messène. Mais jEpytus, qu'elle avait fait élever secrètement chez son père, survint tout à coup et la délivra de cette odieuse union en tuant le tyran. — 7. Femme de Polybe , roi de Corinthe. méropis. Fille d'Eumèle, sœur d'Agron et de Byssa. Elle fut métamorphosée en chouette. mérops. 1. Père d'Eumèle, roi de l'île de Cos , qui prit ce nom de sa fille ; il laissa lui- même son nom aux habitants (Méropes). Dé- sespéré de la mort de sa femme , la nymphe Éthémé ou Éthéméa , il supplia Junon de le changer en aigle, et fut placé parmi les cons- tellations. — 2. Roi des Éthiopiens, époux de Clymène , amante du Soleil. — 3. Roi de Per- cote, père de Clité, d'Arisbé, d'Amphius et d'Adraste. On le nomme aussi Macar et Maca- rée. Il était doué de la faculté prophétique, et apprit à son petit-fils .iEsacus à interpréter les songes. — 4. Troyen tué par Turnus, mérorraphès. Enfermé dans la euisse. Surnom de Bacchus, que Jupiter renferma dans sa cuisse. néros. Suivant la mythologie grecque, montagne des Indes qui était consacrée à Ju- piter , et sur laquelle on croyait que Bacchus avait été élevé. Le mont Méros était voisin de la ville de Nysa. Foy. Bacchus. mérou. Nom d'une montagne fabuleuse, couverte d'or et de pierreries, qui, selon les poètes indiens, occupe le centre des sept con- tinents. Les flancs du Mérou sont de couleurs différentes : blancs vers l'est, jaunes vers le sud, noirs vers l'ouest, et rouges vers le nord. Brahma réside au sommet du Mérou, entouré des Richis, des Gandharvas, etc. Cette montagne porte différents noms dans les li- vres sacrés des Hindous. mésateus. Surnom de Bacchus, de Mésa- tis, où il avait été élevé, suivant une tradition locale. meschia. Kaïomorts ayant été tué par Ahriman , son sang, épanché sur la terre , fut purifié par le soleil; et au bout de quarante ans l'arbre Reiva en naquit. Cet arbre mer- veilleux, après dix années décroissance, donna naissance à dix couples dont sortirent dix es- pèces d'hommes. Le premier de ces couples, Meschia et Meschiane , ayant écouté les con- seils perfides d'Ahriman, perdit le bonheur dont il avait été doué et doit porter la peine de son péché jusqu'au jour de la résurrection. meschiane. Voy. Meschia. mésitès. Dans la mythologie gréco-per- sane , un des noms de Mithra que l'on consi- dérait comme placé entre Ormuzd et Ahri- man. messape (messapos). t. Béotien qui donna son nom au mont Messapion et à l'an- cienne contrée d'iapygie. — 2. Roi d'Étrurie, fils de Neptune et comme tel invulnérable. 11 était habile à dompter les chevaux, et se signala en secondant Turnus contre Énée. messapéus. Prêtre qui éleva un temple à Jupiter (Zeus Messapéus) entre Amyclée et le Taygète. messène. Fille de Triopas et épouse de Polycaon, qui donna le nom de sa femme au pays sur lequel il régna (la Messénie). Elle y fonda le culte de Jupiter, et y introduisit les mystères des grandes déesses; elle avait ap- pris ces derniers de Caucon d'Éleusine. Plus tard les Messéniens élevèrent un temple à la fille de Triopas et lui rendirent les honneurs héroïques. messie. Divinités des moissons chez les Romains. Leurs statues se trouvaient à Rome, dans le grand eirque. messon. Être surnaturel qui figure dans les traditions de quelques peuplades de TArné- rique du Nord. Un lac ayant débordé et couvert la terre d'une couche d'eau peu épaisse, mais assez intense cependant pour humecter le terrain et incommoder gravement les humains, Messon créa quelques animaux gigantesques auxquels il ordonna de boire toute cette eau , et le déluge se termina ainsi. mesthlÈs. Méonien, fils de Pylœménês et frère d'Antiphus. Il amena au secours de Troie les peuples qui habitaient les versants du Tmo- lus. mestor. i. Fils de Persée et d'Andromède, époux de Lysidice et père d'Hippothoé. — MÉT MÉZ 315 2. Petit-fils du précédent , fils de Ptérélaiis. — 3. Fils de Priara. mestra. Fille d'Érysichthon, nommée aussi Hypermestra. Son père, dévoré par la faim, s'étant décidé à la vendre, elle alla demander appui à Neptune dont elle était aimée, et ob- tint de lui la faculté de se métamorphoser cha- que fois que les mains paternelles la livre- raient à un acheteur , et de reprendre ensuite sa première forme. Érysichthon profita long- temps de cette ruse, qui fut enfin découverte. meta. Fille d'Hoplès, et première femme d'Égée. On la nomme aussi Mélite. métabus. i. Fils de Sisyphe; il donna son nom à la ville de Métaponte en Étolie. — 2. Roi de Privernum , père de Camille. On lui attribue la fondation de Métaponte dans la Lucanie. métagitnies. Fêtes de l'Attique, insti- tuées par les habitants de Mélite, qui quittè- rent, sous les auspices d'Apollon, le bourg qu'ils habitaient , pour s'aller fixer dans un bourg voisin, nommé Diomée. R. geitnia, voi- sinage ; d ; où Métagitnios, surnom d'Apollon. métalcÈs. Égyptide , tué par la Danaïde Cléopatre. MÉtamélie ( métaméléia ). La Con- trition, sœur de Prophasis, l'Excuse. Toutes deux étaient filles de Prométhée. On ne nomme pas leur mère. métanire (métaxéira). Femme de Cé- léus, d'Éleusis, accueillit hospitalièrement Cé- rès à son passage dans la ville sainte. Son im- prudence empêcha Triptolème de recevoir le don d'immortalité. On la nomme aussi Mé- ganire. Voy. Céléus et Cerès. métapontus. Fils de Sisyphe et mari de Théano. On lui attribue, ainsi qu'a Métabus, la fondation de la ville de Métaponte' dans la Lucanie. méthapos. Athénien qui importa à Thèbes le culte des Cabires , et réforma à Andanie les mystères des grandes déesses. méth'armé. Fille de Pygmalion ; elle épousa Cinyre, dont elle eut cinq enfants, Adonis, Oxy- oore , Orsédice , Brésie , Laogore. méthy. Nom grec de l'Ivresse, déesse allé- gorique adorée à Athènes. Voy. Ivresse. Elle était représentée dans le temple de Si- lène , à Élis, offrant une coupe à ce joyeux ami du Dieu de Nysa. méthox. Parent d'Orphée , héros éponyme de la ville de Méthone. méthone. i. L'une des Alcyonides. — 2. Sœur de Piérus. méthyer. Un des noms dTsis. Selon Plu- tarque , ce mot veut dire "plénitude. méthymnaios. Surnom de Bacchus. MÉTHYMXE (METBYMÏVA ). Fille de Ma- car , et épouse de Lesbos ; elle donna son nom a la ville de Méthymne dans l'île de Lesbos. MÉTHYNE. Suivant quelques mytholo- gues , divinité qui présidait au vin nouveau. Ce nom est correctement formé , mais on ne trouve aucune mention de cette divinité dans les auteurs anciens. Hésychius nomme une déesse Mèt'ina. MÉTIADUSE (MÉTIADOUSA). Fille d'Eu- palamus , femme de Cécrops et mère de Pan- dion. métiétès. Conseiller. Surnom de Jupiter métioché i. Fille d'Orion et sœur de Ménippé, avec laquelle elle se sacrifia pour le salut de son pays. Voy* Ménippé n° 4. — 2. Troyenne représentée par Polygnote dans une peinture de la Lesché de Delphes. MÉtioiv. Fils d'Érechthée et de Praxithée , époux d'Alcippe, dont il eut plusieurs fils, connus sous le nom des Métionides , qui dé- trônèrent Pandion II, et furent eux-mêmes expulsés par les enfants de celui-ci (Apollo- dore). Selon Diodore, Métion était fils d'Eu- palamus, et Dédale fut un de ses enfants, Apollodore prétend au contraire qu'Eupala- mus était fils de Métion et père de Dédale. On lui donne encore pour enfants Chalton et Sicyone, et pour femme Iphinoé. métis. 1. La sagesse personnifiée, fille d'O- céan et de Téthys. A la prière de Jupiter, elle administra à Saturne un breuvage qui lui fit rendre les jeunes dieux qu'il avait dévorés. Elle fut la première épouse du maître des dieux, et prit en vain toutes sortes de formes pour se soustraire à ses poursuites; étant de- venue enceinte, elle lui prédit qu'après la fille dont elle allait accoucher , elle aurait un fils qui serait le maître du ciel ; dans, la crainte de cet événement, Jupiter l'avala; le terme de l'accouchement étant arrivé, il se fit fendre la tête par Prométhée, ou par Vulcain , et Minerve naquit. Platon donne pour fils à Métis, Poros (la Richesse). — 2. Personnification du principe générateur chez les Orphiques, désigné aussi par les noms de Phanès et d'Éricapaeos. métiscus. Conducteur du char de Turnus. métope 1. Arcadienne, fille du dieu- fleuve Ladon et femme d'Asopus. — 2. Fille d'Asopus. — 3. Fille d'Échétus , amante d'Ae- chmodicus. On la nomme aussi Amphissa. — Voy. Échétus. — 4. Femme de Sangarius, mère d'Hécube. métra. Voy. Mestra. métragyrte. Surnom de la mère des dieux. métragyrtes. Prêtres de Cybèle , ainsi nommés des aumônes qu'ils recueillaient pour la mère des dieux. métrés. Père de Pygmalion et de Didon ( Servius). métus. La Peur chez les Romains. Virgile la place à l'entrée du Tartare. mézexce ( mézeatius ). Roi d'Agylle ou de Gère, en Étrurie, père de Lausus. Haï de ses sujets, qu'il traitait avec une atroce cruauté, il fut un jour chassé de ses États, à la suite d'une révolte, et se rendit auprès de Turnus , avec lequel il fit alliance contre Énée. Blessé par celui-ci , il dut la vie à son fils Lausus ; mais il tomba une seconde 316 MID fois dans les mains d'Énée, qui lui donna la mort. D'autres disent qu'il fut tué par Asca- gne. — Cette tradition est celle qu'a suivie Virgile. Les historiens, tels que Tite Live et Denys d'Halicarnasse , parlent aussi d'une al- liance entre Turnus et Mézence , mais ils ne disent pas que le roi étrusque ait été chassé par ses sujets. Suivant eux, Énée ayant dis- paru pendant la bataille donnée auprès de La- vinium, Ascagne fut aussitôt assiégé dans cette ville par Lausus et Mézence ; on lui pro- posa de se rendre : l'une des conditions du traité était que les Latins abandonneraient chaque année aux vainqueurs le produit de leurs vignes. Ascagne refuse, ses soldats vouent le vin à Jupiter, et, favorisés par le dieu, font une si heureuse sortie dans la nuit, que l'en- nemi, affaibli et effrayé, consent à la paix. Plus tard on rattacha à cet événement la fête des Vinalies, pendant laquelle on faisait des libations à Vénus et des sacrifices à Jupiter. mias et miaos. Nom des temples japonais et chinois. michapous.L Être suprême chez quelques peuplades sauvages de l'Amérique nord. michixisi. Le dieu des eaux, chez les sauvages de certaines contrées de l'Amérique septentrionale. michius. Surnom d'une divinité phéni- cienne. — Voy r Micaioi. midamus. Égyptide , fiancé de la Danaïde Araymoné. midas. Célèbre roi de Phrygie, fils de Gor- dius et de Cybèle, élève d'Orphée et l'un des propagateurs du culte de Bacchus (Héro- dote }. — i. Dans son enfance , des fourmis lui déposèrent un jour des grains de blé dans la bouche , en signe qu'il serait le plus riche de tous les mortels. La fable raconte ainsi l'ori- gine de sa prospérité : Silène, venu de Thrace en Phrygie à la suite de Bacchus, s'étant enivré et perdu dans les superbes jardins que Midas possédait sur les rives du Sangarius, des paysans l'enchaînèrent avec des guir- landes de fleurs, et l'amenèrent au monarque phrygien, qui, loin de maltraiter le fidèle compagnon du dieu de Nysa , l'accueillit de son mieux , profita de ses entretiens pour s'instruire dans le culte orgiaque , et le ren- voya ensuite à Bacchus. En reconnaissance de ce bon office , le dieu promit à Midas de lui accorder tout ce qu'il demanderait. Midas demanda que tout ce qu'il toucherait se changeât en or. Mais lorsqu'il vit son vœu si bien exaucé, que ses aliments mêmes se chan- geaient en ce métal , il supplia Bacchus de re- prendre ce don fatal, et il alla se laver dans le Pactole, qui depuis cette époque roula des pail- lettes d'or. Suivant Hérodote, les jardins de Mi- das étaient en Macédoine, près du mont Bro- mion , où le monarque régnait sur les Briges, avec lesquels il passa ensuite en Asie. Ce fut lui qui fonda Ancyre ( Strabon ). — 2. Un jour , un satyre étant venu rendre visite à Midas , qui était lui-même delà famille des satyres, se MIL moqua des oreilles pointues du monarque; Mi- das, qui avait appris de sa mère comment on pouvait s'emparer des satyres, mêla du vin à l'eau d'une fontaine. Le satyre en but , tomba dans un profond sommeil , et fut fait captif ( Philostrate ). Les auteurs placent cette fon- taine, dite source de Midas, en divers lieux , près de Thymbrée (Xénophon), non loin d'An- cyre ( Pausanias ) ; Bion, qui la nomme Inna, la fait couler sur les frontières de la Pannonie. Quelques mythologues prétendent que ce ne fut pas un satyre, mais Silène lui-même qui fut fait captif près de la source de Midas, à la- quelle l'auteur du Traité des fleuves donne une autre origine : suivant lui, Midas, en tournée dans son empire, arriva dans une contrée sté- rile où il manqua d'eau. 11 frappa le sol, mais ce fut une source d'or qui jaillit. Alors il im- plora Bacchus, qui changea le métal en une eau limpide ; cette source reçut le nom de Midas, et le fleuve qu'elle forma fut appelé plus tard le Marsyas. — 3. Dans la personni- fication de la longue querelle qui divisa les Athéniens et les Thébains sur les avantages réciproques de la lyre et de la flûte, Midas apparaît comme arbitre entre Apollon et Pan ; d'autres lui font donner son avis en simple amateur. Quoi qu'il en soit, s'étant prononcé contre Apollon, le dieu, irrité, lui mit des oreil- les d'ane. Longtemps Midas parvint à les ca- cher sous son bonnet phrygien , mais son barbier , qui seul connaissait son secret , ne pouvant plus le garder dans son sein, et craignant de le trahir, alla le confier à la terre ; des roseaux étant venus à croître sur le fossé où le barbier avait parlé, révélèrent à tout le monde le malheur de Midas. Stra- bon prétend qu'il se donna la mort en buvant du sang de taureau, et Plutarque qu'il laissa un fils nommé Anchurus. — Suivant Bœttiger, cette partie de la fable de Midas doit son ori- gine aux drames satyriques des Athéniens, où ce prince est constamment représenté comme un despote efféminé , et un sot dont les oreil- les de satyre se changèrent peu à peu en oreil- les d'ûne. — On montrait le trône de Midas dans le trésor de Delphes. m idé at is. Surnom d'Alcmène, de Midée en Argolide , où régnait son père Électryon. midée ( midéia ). i. Nymphe que Nepiune rendit mère d'Asplédon. — 2. Fille de Phylas , femme d'Hercule et mère d'Antiochus. — 3. Phrygienne, qui eut Licymnius d'Électryon. migoivitis. Surnom de Vénus àMigonium , où Paris lui éleva un temple après qu'Hélène eut cédé à son amour mihr. Dieu persan ,• le Soleil. Son nom si- gnifie à la fois feu et amour. M1LAKION ( MEILANION ). Fils d'Amphi- daraas et amant d'Atalante. — Voy. ce nom. mii ésia. Surnom de Cérès à Milet. miless spaiiv. Dans la mythologie irlan- daise , chef des Miléadhs, époux de Scota et père d'ir et d'Erreamhon. Ith ayant été assas- siné par trois rois des Tuatna-Dadans aussitôt MIN après avoir abordé en Irlande , ses compa- gnons emportèrent son cadavre , remontèrent sur leur vaisseau, et vinrent demander secours à Miless Spain, qui, s'armant aussitôt . mit à la voile avec eux , et renversa la domination sacerdotale de l'Irlande. mil et (miletos). a. Cretois , fils d'A- pollon et d'Arée ou de Déione. Mal vu de Minos, qui le soupçonnait de méditer sa perte, il s'enfuit en Carie , y bâtit la ville de Milet , et se maria ensuite avec Gyanée , dont il eut Caunus et Byblis. — b. Fils d'Apollon et d'Acacallis, fille de Minos , il fut exposé par sa mère, nourri par des loups, et élevé par des bergers. Minos ayant voulu le faire périr, il s'enfuit en Carie par le conseil de Sarpédon, et s'y maria à Idothée , qu'il rendit mère de Caunus et de Byblis. milétia. Fille de Scédasus. milichius (méilichios ). Qui adoveit , clément, i. Surnom de Jupiter, affable envers ceux qui l'honorent par des sacrifices. On l'invoquait annuellement a Athènes dans les Diasies; il avait des autels sur les bords du Céphise, àSicyone, à Argos.etc. — 2. Sur- nom de Bacchus à Naios. — 3. Surnom de la Fortune (Tyché) dans les Orphiques. — 4. Au pluriel 6eck (JL£tXi)(iot , dieux qu'on implo- rait contre toute espèce de revers. A Myonie, chez les Locriens Ozoliens, on leur offrait des sacrifices nocturnes. - Comp. Mychioi. milixoé (méilixoÉ'. Fille de Jupiter ou de Pluton et de Proserpine , divinité du monde souterrain ( Orphiques ). MIMALLOXES OU MIMALLOXIDES. Nom macédonien des Bacchantes. Mimallon était aussi le nom d'une divinité macédonienne, de la famille des nymphes. mimas, t. Nom d'un centaure dans Hé- siode. — 2. Géant tué par Mars ou foudroyé par Jupiter. On le croyait étendu sous l'île Prochyte , dans la mer de Sicile. — 3. Fils d'Éole, père d'Hippotès. — 4. Fils d'Amycus et de Théano, naquit la même nuit que Pà- ris. L'un des compagnons d'Énée, il fut tué par Mézence. — 5. Chef Bébryce, tué par Pollux. mimir. Célèbre géant de la mythologie Scandinave, habile forgeron. Il habite le puits où Odin cache son œil chaque soir. mixée. Voy. Alcithoé et Minias. mixervales. Fêtes romaines en l'hon- neur de Minerve , dont l'une se célébrait le 3 de janvier, l'autre le 19 de mars. mixerve ( en grec athéxé , en latin mixerva, et chez les Étrusques mkxerfa ). Rien de plus confus que les mythes relatifs à la naissance de cette déesse, amalgamés et confondus qu'il nous sont parvenus par le syncrétisme des divers âges. Cicéron recon- naît cinq Minerves différentes ; deux de celles qui figurent dans cette division sont évidem- ment étrangères à la mythologie grecque primitive; l'une est la Minerve égyptienne, fille du Nil et adorée à Sais par les Égyptiens; MIN 317 l'autre est une divinité nationale arcadienne du nom de Coria , inventrice du quadrige, et fille de Jupiter et de la nymphe Coryphé; ce dernier nom, qui veut dire la tète, indique une fusion, postérieure aux temps primitifs, de la déesse arcadienne avec l'Athéné homé- rique. On voit par là quel travail d'épuration serait nécessaire pour obtenir les conceptions mythologiques dans leur pureté primitive, et nul doute qu'il ne jaillit de la comparaison de ces créations diverses, formées sans doutfe spontanément sous l'influence d'idées qui do- minent nécessairement de même l'esprit hu- main aux mêmes époques, de vives lumières pour éclairer l'histoire générale des symboli- ques anciennes; mais les documents man- quent pour entreprendre un pareil travail. Essayons cependant de classer les tradi- tions relatives à la naissance de Minerve , sans nous embarrasser du syncrétisme ou des divisions ordinaires des mythologues. On peut les réduire à cinq mythes principaux. — I. La Minerve homérique , fille de Jupiter ; Homère ne nomme pas sa mère. Dans les traditions postérieures à ce poëte , elle naît de la tête du maître des dieux {voy. Métis ), auquel Vulcain, d'autres disent Mercure ou Pala- maon , fendit le crâne d'un coup de hache. Suivant une tradition crétoise, son père la fit naître d'un nuage. Apollodore prétend que Jupiter fut assisté par Prométhée, et que Minerve naquit sur les bords du fleuve Tri- ton. Quelques mythographes ajoutent qu'elle sortit de la tête de son père tout armée et poussant des cris de guerre. — 2. Fille du géant ailé Pallas, qui, ayant voulu faire vio- lence à sa fille , fut tué par elle. La déesse se servit de sa peau comme d'égide et attacha ses ailes à ses propres pieds. — 3. La Minerve Libyenne, fille de Neptune et de Tritonis. Suivant Hérodote, elle était adorée, avec les mêmes attributs que l'Athéné des Grecs , par les Machlyens et les Ausiens , qui habi- taient les bords du lac Tritonis. Irritée contre son père , elle se réfugia auprès de Jupiter, qui l'adopta pour fille. Triton, le dieu-fleuve, l'avait élevée avec sa fille. Ce fut en Libye qu'elle inventa la flûte, en imitant sur un ro- seau les gémissements deSthéno et d'Euryale, Voy. Gorgones. Il est probable que le culte de cette Minerve Tritonide fut trans- planté de Grèce en Libye par les Minyens, qui se réfugièrent dans ce pays; plus tard on l'y regarda comme indigène, et les Grecs y virent l'une des sources d'une des conceptions les plus fondamentales de leur religion. Le nom de Tritonide, donné à cette déesse, ne prouve rien quant à la provenance de son culte, car on trouvait, dans le monde anti- que, beaucoup de fleuves et de sources ap» pelés ainsi; il y en avait un en Crète , près de Cnosse; en Thessalie, en Arcadie, près d'Aliphères; le Nil même était appelé Triton par les Grecs. Le plus ancien siège du culte de Minerve était à l'embouchure du fleuve 27. 318 MIN Triton, qui se jette dans le lac Copaïs en Béotie; c'était là qu'était située Athènes, ville des anciens Pélasges , submergée plus tard par un débordement du lac. De là , ce culte se répandit en Attique et plus tard , par le canal des Minyens , en Lydie. On a donné, du reste, diverses étymologies du mot Trito- nis ; la plus heureuse est celle qui ferait venir ce mot du vieux crétois Tptxw , tête. — 4. Fille d'Itonius et sœur d'Iodama, qui fut tuée par elle , ou pétrifiée par la lête de la Gorgone, une nuit qu'elle était entrée dans le temple de sa sœur. C'est là la Minerve Ito- nia, dont on fait aussi dériver le nom de la ville d'Itone en Thessalie. — 5. On donne ;mssi Minerve comme fille de Vulcain. — En sa qualité de fille de Jupiter et de Métis, Mi- nerve était regardée comme réunissant en elle les attributs de ces deux divinités, la puissance et la sagesse. Elle présidait au salut des empires et à la conservation de l'ordre so- cial ; l'agriculture , les arts , l'industrie , les in- ventions diverses étaient sous sa protection. Les peuples la regardaient encore comme veil- lant à la défense des villes , des citadelles , des ports. Comme divinité tutélaire des arts agrico- les, on lui attribuait l'invention de la charrue et du râteau ; c'était elle qui avait fait présent de l'olivier aux habitants de l'Attique, et leur avait enseigné à employer les bœufs pour le labour, à dompter les chevaux. De là ses sur- noms de Boudèia ( en Thessalie ) et de Boar- mia (en Béotie), qui accouple les taureaux sous le joug; d' Agripha , inventrice du râ- teau; A'Hippiaou Chalinitis, équestre. Voy. Myrmex. On lui attribuait aussi l invention des nombres, du char, de la navigation, et, en général, de toutes les découvertes dues, non pas au hasard, mais à une profonde mé- ditation de l'esprit. Elle apprit aux mortels l'usa'ge du feu , source de tous les arts et prin- cipe de la vie civilisée; voilà pourquoi elle est toujours en rapport avec Vulcain et pré- side, ainsi que lui, à toute la science hu- maine; c'est encore pour cette raison qu'O- vide la nomme mille clea operum. Voy. Arachnê,Épios, Pandare, Pandore. Dans les temps postérieurs on agrandit de plus en plus son domaine, et Minerve Ergana fut re- gardée comme la source de toute sagesse, de toute science; il n'y eut pas une des concep- tions de l'esprit qui ne se rapportât à cette déesse. — En sa qualité de divinité tutélaire des États , elle était regardée comme la pro- tectrice suprême des Phratries et des familles qui formaient le noyau primitif des nations. Aussi les jeunes filles athéniennes, qui chan- geaient de Phratrie en se mariant, lui consa- craient-elles leur ceinture, et, à la fête des Apàluries, les citoyens faisaient inscrire leurs enfants dans les Phratries. De là les noms de Minerve Apaturie ou Phratrie: on trouvera une autre explication de cette épithète à l'ar- ticle Ethra. — Minerve avait sous sa pré- sidence l'exercice de la justice, ceux qui la MIN rendaient, les lieux ou elle s'exerçait, et en général la juridiction criminelle. Institutrice de l'Aréopage, elle était censée donner sa voix en faveur de l'accusé, si les suffrages étaient partagés ; c'est pourquoi on voit Oreste lui élever un autel , après son acquittement. A cette face du caractère de Minerve se rappor- tent les surnoms de Agorœa, de Boulœa, et d'Axiopoinos , rémunératrice. — Veillant à la sûreté des États, Minerve était une déesse guerrière, mais divinité présidant surtout à la guerre défensive, et bien distincte [de Mars , d'Ényo , d'Éris , qui se plaisent dans le carnage brutal. Essentiellement sage, et douée d'une haute raison , Minerve ne décrète la guerre , conjointement avec Jupiter, qu'a- près mûre délibération; elle ne possède pas d'armes en propre, et emprunte celles de son père , pour mettre un frein à la fureur de Mars. On l'invoquait principalement dans les entreprises qui demandent de la sagesse et de la prudence, et comme déesse protec- trice des villes, des châteaux-forts, etc : Agéléia, Leitis , Laphria, qui préside au bu- tin ; Erisiptolis, Polias , Poliouchos , qui protège les villes; Alalcomène ; Clédouchos , gardienne des clefs; Alcimaché, vaillante; Nice , la victorieuse ; Pylaitis, protectrice des portes. On lui attribuait l'invention de la flûte et de la trompette, qui servaient, chez les anciens, à régler la marche et les diverses évolutions des armées. Les Spartiates , lors- qu'ils partaient pour quelque expédition, fran- chissaient les frontières de leur pays au son du premier de ces instruments. La tradition qui donne à l'invention de la flûte une origine guerrière n'avait, du reste, pas cours dans toute la Grèce; Pindare et Hygin rapportent des mythes tout différents. Voy. Gorgone et Marstas. A ces fonctions guerrières de Mi- nerve se rattache la protection qu'elle accorde aux héros qui, ainsi qu'Hercule, Achille. Ulysse, unissent la prudence à la valeur. Amie des Grecs , elle les protégea lors de leur ex- pédition contre Troie , et ne se déchaîna con- tre eux qu'après l'outrage fait à Cassandre. Voy. Ajax. Lors de l'assaut des géants con- tre le ciel, elle combattit aux côtés de son père, et ensevelit Encelade sous le poids de la Sicile. Quant aux autres traits de sa légende biographique, voy. Argonautes, Méduse, Neptune. Dans l'Odyssée, on la voit revêtue d'armes brillantes, et tenant une baguette d'or avec laquelle elle métamorphose ses fa- voris, suivant les desseins qu'ils ont for- més. — Divinité d'un esprit austère et mâle , haute raison personnifiée , l'Athéné était aux yeux des Grecs la Vierge par excellence (rcapÔÉvo; aïôoiyj , çvyoXexTpoç, aXex- xpo; ), qui fuit la couche nuptiale , et dont le cœur est inaccessible aux passions. C'est vêtue qu'elle se présente à Pâris, pour ré- clamer le titre de la plus belle des déesses ( Callimaque ) ; les poètes postérieurs ont al- téré cette circonstance, qui révèle un des traits MIN importants du caractère de la déesse, tel qu'il était conçu parles anciens. Nous avons déjà vu, à l'article Junon , un exemple de ce relâche- ment introduit dans les légendes primitives par les auteurs des derniers âges , et principa- lement par Ovide. Tirésias fut privé de la vue, parce qu'il avait surpris Minerve au bain , et Vulcain essaya en vain de lui faire vioience. Voy. Érichthonius. Dans les pro- cessions on promenait solennellement son image entourée d'un voile; ses statues, d'ail- leurs, ne la représentent jamais nue. — Quel- ques mythes donnent cependant des enfants à Minerve. Ainsi, Apollon était , dit-on , fils de cette déesse et de Vulcain; cette fable a sans doute pris naissànce lors de l'introduction du culte d'Apollon en Attique par les Ioniens; elle fut imaginée pour mettre la nouvelle di- vinité en rapport avec l'ancienne. On trouve aussi un Lychnus , fils de Vulcain et de Mi- nerve. Enfin , d'après Tzetzès , Minerve , ap- pelée aussi Bélonice, n'était autre qu'une reine puissante , fille de Brontéos, qui épousa Vulcain, dont elle eut Érichthonius. — En sa qualité de divinité protectrice d'Athènes, Mi- nerve y était encore adorée eomme déesse de la guérison , et le serpent lui était consacré. Voy. Hygie. — Ainsi que nous l'avons déjà dit , le culte de Minerve , originaire des envi- rons du lac Copaïs, en Béotie , se répandit de là dans l'Attique et dans toute la Grèce. II était établi très anciennement à Lindus dans l'île de Rhodes, ainsi qu'en Italie. Les Étrusques ado- raient cette déesse sous le nom de Menrfa, et la comptaient au nombre des divinités qui lan- cent la foudre. Aussi la voit-on sur des mé- dailles, à une époque aussi tardive que celle de Sévère, attendre que Vulcain lui ait forgé la foudre. Dans Eschyle, Alhéné dit qu'elle seule, entre tous les dieux , sait où l'on renferme la foudre. Ce n'est pas là la seule analogie des deux déesses italique et hellénique; les Étrus- ques attribuaient aussi à leur Menrfa l'inven- tion de la flûte et de la trompette , car les Ro- mains, qui reçurent d'eux ces instruments, cé- lébraient après les Quinquatries, la cérémonie de la purification des trompettes, et les joueurs de flûte célébraient au mois de juin les petites Quinquatries en l'honneur de Minerve. Le culte de cette déesse fut transporté de Pa- ieries à Rome, sans se mêler à celui d'aucune divinité latine. — - La chouette, le serpent, le coq, l'olivier, la corneille (Pausanias) lui étaient consacrés. On lui sacrifiait des bé- liers , des taureaux et des vaches. A Troie , dit Suidas , on lui immolait deux jeunes gar- çons ou deux jeunes filles de Locres , en ex- : piation de l'outrage fait à Cassandre par Ajax. Cependant celle des victimes qui pouvait se glisser dans le temple de Minerve sans être i aperçue des ministres du culte, échappait à la mort. On la vouait au service du temple. — Parmi les fêtes célébrées en l'honneur de Mi- : nerve, figurent les Panathénées {voy. ce mot) et les Errhéphories (voy. Hersé) à MIN 319 Athènes, les Quinquatries à Rome, etc. — Ses principaux surnoms sont les suivants, ou- tre ceux que nous avons cités dans le cours de cet article : Achœa, l'Achéenne, adorée à Lucérie en Apulie, où elle avait un temple dans lequel on voyait* les armes de Diomède ; Aê- don , la chanteuse , chez les Pamphyiiens ; Agraulos, champêtre ; Acrœa, adorée sur les hauteurs ; Aeantis, d'Ajax, qui lui avait élevé une statue dans la citadelle de Mégare ; Aléa (voy. ce mot); Amboulia, conseillère, à Sparte; Alcis, puissante; Anémotis, qui calme les vents, en mémoire de ce qu'elle apaisa un jour un ouragan-, à la prière de Dio- mède; Aracynthias , du mont Aracynthus, en Béotie ; Asia, d'Asie, ville de Laconie ; Assésia, d'une ville située près de Milet; Astyris; Atrytoné, indomptable; Chalciœ- cos; Céleuthœa, viaire , à laquelle Ulysse con- sacra trois temples à Sparte, après s'être défait des amants de Pénélope ; Cissœa, de lierre , parce qu'elle avait à Épidaure une sta- tue faite de ce bois ; Cranœa; Coria, en Ar- cadie; Coryphasia ; Cydonia; Cyparissia; Epipyrgitis . prolectrice des tours , à Abdère ; Gigantophonos, tueuse de géants ; Glaucopis, aux yeux brillants ; Gorgophonos , tueuse de Gorgones; Hellotis, ou Hellotia; Hygia, medica; Hippolaitis; Ilios, à Troie ; Itonia, ou Itonjs, d'Itcne en Thessalie , où elle était honorée dans des fêtes annuelles et d'où son culte fut porté dans les environs du lac Co- païs par les Béotiens d'Éolide ; ( Schol. Apoll.) Laossoos , protectrice; Méchanitis , indus- trieuse; Narcœa, de Narcée, fils de Bacchus, qui lui éleva un temple en Éiide; Onga, à Thèbes ; Optiletis, Oxydercès, Ophthalmitis . clairvoyante ; Pallas ( plus anciennement Pailax), vierge, met qu'Homère emploie seu- lement comme surnom, mais dontPindare se sert déjà comme d'un des noms de Minerve ; Panachais , déesse des Achéens, à Patres; Pœonia, medica; Polyboulos , Polymétis , bonne conseillère; Pronœa, protectrice des temples, à Delphes; Sciras; Sounias,- So- téria , protectrice ; Sthénias , virile ; Tauro. bolos, Taurobole; Telchinia; Tithroné , adorée à Phlya -, avec Cérès Anésidora. Ju- piter Ctésios, etc.; Xénia , hospitalière, à Sparte; Zosteria, armée. — C'est à Phidias que l'on doit la réalisation complète de l'i- déal de Minerve, tel que le concevaient les an- ciens. Cet habile artiste exécuta , par ordre de Périclès, une statue colossale de cette divinité, en or et en ivoire , qui fut placée dans l'Acro- polis; elle avait vingt-six coudées de hauteur. La déesse était représentée debout, tenant à la main la statue de la Victoire , et son bouclier à ses pieds. Les autres statues de Minerve qui ont joui d'une grande célébrité sont la Mi- nerve de bronze : élevée après la bataille de Marathon, et la Minerve Lemnienne, con- sacrée à Athènes par les habitants de Lemnos. —Les attributs principaux de cette déesse sont : i. Le casque. Minerve le porte toujours sur la 320 MIN tête ; ce n'est que sur un bas-relief de vieux style qu'on la voit représentée le tenant à la main. II est tantôt muni d'une visière mobile, tantôt garni seulement d'un écusson. Les artis- tes grecs ont adopté indifféremment l'une ou l'autre manière , tandis que les Romains ont toujours reproduit le casque clypéiforme. Ce casque est orné de figures de griffons , de têtes de bélier, de chevaux; sur le sommet sont des chevaux ailés et au milieu le sphinx avec triple crinière. — 2. L'égide. Voit, ce mot. — 3. Le bouclier rond des Argiens , au milieu du- quel figure la tète de Méduse. — Outre ces attributs, on en trouve encore, sur les an- ciens monuments et sur des médailles, un assez grand nombre d'autres , tels que l'oli- vier , le serpent , la chouette , le coq , la lance. — Minerve porte toujours la tunique Spartiate sans manches et sans couture aux côtés, et par-dessus le péplus, ou, rarement, la chla- myde. On la représente ordinairement dans une attitude contemplative, les yeux légère- ment baissés. Sa figure est ovale ; sa chevelure, épaisse, est relevée sur les tempes et retombe sur le cou et le dos. Tout son extérieur porte un caractère mâle. Elle a les hanches étroi- tes, les épaules larges, et la poitrine voûtée. mini AN US. Épithète de Jupiter, qui avait au Capitole une statue peinte en minium. minos. Célèbre législateur et roi de Crète, dont l'histoire offre beaucoup de confusion. Homère et Hésiode ne connaissent qu'un per- sonnage du nom de Minos; ils le donnent comme un roi de Cnosse , fils et ami de Jupi- ter, et racontent en partie de lui ce que les au- teurs postérieurs rapportent aux deux indivi- dus en lesquels ils ont scindé le Minos primi- tif. — 1. Roi de Crète , fils de Jupiter et d'Eu- rope , frère deRhadamanthe ( et de Sarpédon, suivant Apollodore), père de Deucalion et d'Ariadne. Après sa mort il fut établi-juge aux enfers. Les traditions homériques ne disent rien de plus sur Minos. Virgile le peint agi- tant dans sa main l'urne fatale où est ren- fermé le sort de tous les mortels , citant les ombres à son tribunal, et soumettant leur vie entière au plus sévère examen. — Voici ce que rapporte Diodore : Tectamus, fils de Dorus, vint avec une colonie d'Éoliens et de Pélas- ges s'établir en Crète; nommé roi de cette île, il épousa la fille de Créthée, dont il eut Astérius. Pendant le règne de celui-ci, Jupi- ter arriva en Crète avec Europe, et la rendit mère de Minos , de Sarpédon et de Rhadaman- the. Dans la suite, Astérius ayant épousé Europe, adopta ces trois enfants. Minos lui succéda sur le trône, et prit pour femme ltone, dont il eut Lycaste; de ce dernier et d'Ida, fille de Corybas, naquit Minos II. — 2. Petit-fils du précédent , fils de Lycaste et d'Ida , et mari de Pasiphaé. On le dit quelquefois aussi fils de Jupiter. Astérion étant mort sans enfants, on voulut refuser à Minos, qui avait déjà, à ce qu'il paraît , écarté ses frères par la force des armes, le royaume de Crète. Il dit que MIN les dieux le lui avaient donné, et, pour le prouver, il ajouta qu'il obtiendrait d'eux ce qu'il leur demanderait. Faisant alors un sa- crifice à Neptune , il le pria de faire sortir de la mer un taureau, promettant de le lui sa- crifier. On vit apparaître sur le rivage un tau- reau blanc d'une grande beauté, et la cou- ronne fut adjugée à Minos; mais le monarque mit le taureau dans ses pâturages, et en sa- crifia un autre. Neptune, irrité, rendit Pasi- phaé amoureuse de cet animal. Cette union donna naissance au Minotaure, que Minos tint enfermé dans le labyrinthe. Voy. Dédale. Auparavant le roi de Crète avait eu de Pasi- phaé, ou de Créthée, fille d'Astérius, quatre fils, Catrée, Deucalion, Glaucus et Andro- gée, et quatre filles, Acacallis, Xénodice, Ariadne et Phèdre. 11 eut aussi de la nymphe Paria , Eurymédon , Néphalion , Chrysès et Philolaiis; et de Dexithée, Évanthius. On lui donne encore pour enfants Euryale et Pholé- gandros. Amoureux de Procris, qui s'était réfugiée auprès de lui pour éviter la colère de son mari, irrité de ce qu'elle s'était livrée à Ptéléon, il obtint ses faveurs en lui donnant un chien très-léger à la course et un javelot qui ne manquait jamais son coup. — L'un des fils de Minos, Glaucus, étant mort étouffé dans un tonneau de miel , son père le fit rap- peler à la vie par le devin Polyidus. Il fut moins heureux lors du meurtre de son fils Androgée, dont il ne put que venger la mort. Lorsqu'on lui annonça la perte qu'il venait de faire , il offrait un sacrifice aux Grâces dans l'île de Parus; il ôta aussitôt la couronne qu'il avait sur la tète, fit taire les instruments, et continua cependant le sacrifice. Depuis cette époque, les Pariens sacrifièrent aux Grâces sans se couronner de fleurs. Voyez Grâces. — Peu de temps après, Minos vint avec une flotte assiéger Athènes, prit Mégare , où régnait Nisus, qui périt par la trahison de sa fille ( voy. Scylla ) , et tua Mégarée, fils d'Hippomène , qui était venu d'Oncheste au secours de Nisus. Cependant comme la guerre traînait en longueur, le roi de Crète pria Jupiter de se charger de sa vengeance. Une peste frappa alors les Athé- niens, qui, après avoir vainement sacrifié les Hyacinthidcs pour détourner le fléau, reçurent ordre de l'oracle, d'envoyer à Minos tous les ans, tous les trois ans, ou seulement tous les neuf ans, sept jeunes gens et sept vierges, pour servir de pâture au Minotaure ren- fermé dans le labyrinthe, inextricable dédale d'où nul ne pouvait sortir. Les Athéniens payèrent deux fois ce tribut; ils allaient s'y soumettre pour la troisième fois, lorsque Thésée s'offrit à aller combattre le monstre anthropophage Voy. Thésée. Suivant une tradition rapportée par Pausanias, Minos amena lui-même d'Athènes en Crète le tribut destiné au Minotaure , l'année où Thésée en faisait partie ; en discussion avec celui-ci , à cause de Péribée, qu'il aimait, il reprocha au MIN Jeune homme de n'être pas fils de Neptune , et lui dit qu'il n'oserait pas plonger dans les eaux pour en retirer son anneau qu'il venait d'y jeter. Thésée se jeta immédiatement dans la mer, et reparut bientôt tenant l'anneau de Minos et une couronne d'or dont Amphitrite lui avait présent. — Furieux cependant de la fuite de Dédale, le roi de Crète le poursuivit jusqu'en Sicile. Mais l'habile artiste s'était acquis la faveur de Cocalus, qui fit étouffer Minos dans un bain. On montrait le tombeau du monarque en Crète. — Nous venons d'es- quisser à grands traits la vie du souverain crétois telle qu'elle nous a été transmise par les poètes et les mythologues de l'antiquité , mais nous n'avons montré ici Minos que sous sa face mythologique; il importe d'ajouter maintenant quelques faits qui appartiennent à l'histoire de la Crète , soit qu'on les rap- porte au premierMinos , soit qu'avec la plu- part des auteurs on les regarde comme devant être attribués à Minos II. Cette distinction est au fond peu essentielle ; l'histoire, telle qu'on la peut dégager des mythes, où elle se révèle sous une forme exclusivement poéti- que, procède suivant des lois qui n'ont rien à faire avec la chronologie. Au lieu de dates, diverses nuances d'idées caractérisent de plus en plus le développement des mœurs, des arts , de la civilisation en général ; tel est le véritable point de vue auquel il faut se placer pour comprendre quelque chose à la symbo- lique ancienne. Instruit par Jupiter lui-même dans la science du gouvernement, Minos donna des lois aux Crétois, partagea son royaume en trois districts ayant chacun leur capitale (Strabon), et assura à la Crète la prépondérance maritime sur toutes les îles de la mer grecque. Un pouvoir si merveilleux ne pouvait avoir une origine naturelle. Les Crétois disaient partout que Minos avait, tous les neuf ans , un entretien avec Jupiter dans la grotte sacrée du dieu; c'était là qu'il rece- vait des instructions pour les transmettre en- suite au peuple. Les anciennes traditions s'ac- cordent à représenter Minos comme un lé- gislateur sage et juste; l'école d'Alexandrie, mêlant sans doute les légendes athéniennes avec de ridicules hypothèses échafaudées sur l'épithéte ô>o6çpwv, par laquelle Homère le désigne , a fait du civilisateur de la Crète im tyran inique et cruel. minotaure. Monstre moitié homme et moitié taureau ; il naquit de Pasiphaé, femme de Minos, et d'un taureau blanc. Dédale fit alors le fameux labyrinthe de Crète, pour y renfermer ce monstre, qu'on nourrissait de chair humaine. Voy. Minos. Thésée le tua. Le Minotaure est représenté sur des vases , sous la forme d'un homme à tête de taureau ou sous celle d'un taureau à tête humaine, soit seul dans le labyrinthe , soit combattant Thésée, ou enfin tué par le héros. minous. Descendant de Minos. Thoas, fils d'Ariadne. MIS 321 MiNTHA, mentha. Nymphe duCocyte, qui fut aimée de Pluton et métamorphosée en menthe par Cérès ou par Proserpine. Une au- tre tradition dit que celle-ci changea sa ri- vale en poussière ; Pluton fit alors naitre la fleur de menthe. — Il y avait auprès de Py- los une montagne qui portait son nom, et au pied de laquelle on voyait un temple élevé en l'honneur de Pluton. minyades. Filles de Minyas. — Voy. Al- cithoé. minyas. Fils de Chrysès , et chef mythique du peuple des Minyens. 11. régnait à Orcho- mène. Son épouse Tritogénie, fille d'Éole, le rendit père de neuf enfants, Orchomène, Pres- bon, Athamas, Diochthondas , Étéoclymène, Périclymène , Lcucippe , Arsinoé et Alcithoé. Ce fut lui qui construisit le premier édifice destiné à renfermer des trésors; les siens étaient immenses. On voyait son tombeau à Orchomène en Béoti£ (Pausanias). D'autres traditions le font fils d'Orchomène, ou fils de Neptune et de Chrysogénie , ou de Callirhoé , ou de Tritogénie. On lui donne encore pour père Mars , Aléos , Sisyphe , Halmus , et pour épouse Clytodora ou Phanosyra. Enfin un sco- liaste d'Apollonius nomme sa fille Chryso- génie. minyens. Nom d'un peuple brave et ri- che , qui , suivant les légendes populaires de la Grèce, descendait de Minyas, fils de Chry- sès, et habitait Iolcos en Thessalie , Orcha- mène en Béotie, Téos et Lemnos. Presque tous les héros des premières traditions du cy- cle argonautique appartiennent a ce peuple ; aussi désigne-t-on souvent les Argonautes par le nom de Minyens. minytos. Un des fils de Niobé. miphleseth. Dieu adoré par les Juifs sur les lieux hauts, et analogue, dit-on, à Priape. Asa fit brûler son idole. mires. Espèce de fées, chez les Grecs modernes. Les jeunes filles leur demandent des époux. Les Mires paraissent être les Motpat ( Parques ) des anciens. On nomme visite des Mires une cérémonie supersti- tieuse qui a lieu le cinquième jour après la naissance d'un enfant, et qui répond à Y Amphidromie des Grecs anciens. mirokou. L'un des quatre dieux de la ri- chesse et du bonheur, adoré par les sectateurs de la religion duSinto, au Japon. misa. Divinité mystique dont le nom figure dans les hymnes orphiques. C'est peut-être la même que Cybèie. misene. i. ( misénos ). Compagnon d'U- lysse. — 2. (misénus). Fils d'Éole, un des compagnons d'Énée; il n'avait point son égaî dans l'art de sonner de la trompette. Étant au port de Cumes , il osa défier les dieux de la mer. Triton, jaloux de son talent, le saisit et le plongea dans les flots. Énée, averti de son destin par la Sibylle, lui rendit les hon- neurs funèbres, et lui éleva un superbe mo- nument sur une montagne appelée depuis le 322 MIT MIX cap Misene, — Virgile donne à Misène le sur- nom d'yJSohdes , à cause de la parenté des deux villes du nom de Cumes, situées l'une en Carapanie, l'autre dans l'Éolie. misère (iERUMNA). Divinité allégorique, fille de l'Érèbe et de la Nuit. MISÉRICORDE ( MISER1CORDIA ). Déesse allégorique romaine, fille de l'Érèbe et de la Nuit, selon Hygin. Voy. Éleos. mismé. Mère d'Ascalabe. misor. Dieu syriaque , fils de Myn et père de Taaut. mitg. Dieu de la mer, chez les Kamtscha- dales. Les poissons sont ses esclaves, et vont au fond des eaux lui chercher du bois pour construire ses canots. mithidicé. Mère d'Hippomédon, un des sept chefs ligués contre Thèbes. mithodis. Une des trois divinités infé- rieures des Cimbres; peut-être le même que Mithothin. mithotbiîv. Magicien qui usurpa les hon- neurs divins, pendant les dix années que dura l'absence d'Odin. mithra. Divinité persane, dont le Zend- Avesta ne trace le caractère que d'une ma- nière très-vague et qu'on a identifiée tantôt avec Tlzed de la planète de Vénus, tantôt avec celui du Soleil. Distinct de cet astre, suivant les cosmogonies parsi, Mithra est subordonné à Ormuzd ; il parcourt incessamment l'espace, voyant tout de ses mille yeux , entendant tout de ses mille oreilles. Intercesseur d'Ormuzd, il combat sans relâche Ahriman et les Devs, garde toutes les créatures , donne la fertilité à la terre , la prospérité aux hommes. Enfin c'est lui qui pèse les actions humaines au pas- sage du pont Tchinévad, par lequel on entre dans le royaume de l'éternité. — On doit in- voquer Mithra trois fois par jour. Un des mois de l'année lui est consacré, et dans chaque autre mois, un jour. — On ne sait rien de plus sur Mithra, qui, suivant Hérodote , n'est autre que le principe des générations et de la fécon- dité qui perpétue et rajeunit le monde. Quoi qu'il en soit, son culte est l'un de ceux qui ont été le plus généralement répandus. Les con- quêtes de Darius le popularisèrent au delà de la Haute-Asie, et les divers événements qui suivirent, surtout l'établissement des monar- chies grecques dans l'Orient, le firent con- naître aux peuples les plus différents. Intro- duit en Egypte, où l'école philosophique l'amalgama avec ses théories mystiques , il pénétra dans l'empire romain après les guer- res du Pont et de la Cilicie, et se répandit bientôt jusque dans les Gaules et la Germa- nie , comme le prouvent les bas-reliefs retrou- vés de nos jours dans ces contrées. A Rome, un temple creusé sous le mont Capitolin fut con- sacré à Mithra, dont le culte mystérieux, principalement en faveur sous Claude et Né- ron, se célébrait dans des grottes. Les initiés étaient soumis à des épreuves extrêmement rigoureuses, a la fin desquelles on les baptisait. On les marquait ensuite d'un sceau, puis ils étaient couronnés et armés; les assistants les saluaient alors du titre de frère d'armes (cru<7TpaTi6jTai). Toute la confrérie raithria- que se divisait en sept classes , formant l'é- chelle aux sept échelons, dont le premier , dit Origène , était de plomb , le deuxième d r etain, le troisième de cuivre, le quatrième de cuivre, le cinquième d'un alliage, le sixième d'argent, le septième d'or. Chacun de ces échelons était consacré aune divinité différente, ce qui don- nait la réunion des sept dieux : Saturne , Vé- nus, Jupiter, Mercure, Mars, la Lune., le So- leil. Les membres du grade inférieur se nom- maient soldats ; puis venaient les lions ( hom- mes) ou hyènes (femmes)., les Corbeaux, les Perses, les Bromes, les Hélioiou Soleils, enfin les Pères; l'initié qui obtenait le grade supé- rieur se nommait Pater Patratus, ou grand pontife. Il paraît que chaque classe se distin- guait par un costume particulier et offrait des sacrifices qui tiraient leur nom de celui des adeptes; ainsi dans les Léontiques, l'eau ne devait pas apparaître; dans les Persiques , en présentait du miel au dieu. Quelquefois on lui immolait des victimes humaines; Adrien s'ef- força de proscrire ces sanglantes cérémo- nies. L'une des fêtes les plus célèbres était celle des gryphes, qui se célébrait le 24 avril. Les initiés y portaient des robes couvertes de figures bizarres. — Dans les bas -reliefs qui nous restent, Mithra est représenté le plus ha- bituellement sous la figure d'un jeune homme coiffé du bonnet phrygien et vêtu de la can- dys ou manteau flottant, du sadéré ou tuni- que courte , et du pantalon nommé par les Grecs sarabara ou accaxyris. II presse du ge- nou un taureau atterré; et, pendant qu'il lui tient le muffle de la main gauche , il lui plonge de la droite un poignard dans le cou. Un chien, un serpent , un scorpion, une fourmi, s'a- charnent autour de l'animal mourant. Dans quelques monuments, un personnage tenant en main une sorte de Lituus, soulève la queue du taureau ; auprès de lui se trouvent un lion et un oiseau. Quelquefois encore Mithra a des ailes; d'un côté est un homme ou un dieu te- nant un flambeau dans la position ordinaire , de l'autre , un personnage dont la main sou- tient un flambeau renversé. — Les monuments les plus remarquables relatifs au culte de Mi- thra dans l'Occident sont ceux de Ladenburg , de la villa Albani, de Fehlbach, le monument aux douze tableaux , décrit en détail par Seel, et enfin les deux bas^reliefs de Mauls (Tyrol) et de Stix-Neusiedel. butylène. Fille de Macarée; elle donna son nom à une ville de l'île de Lesbos. mixarciiagétès. Demi-archagète. Sur- nom de Castor chez les Argieus, qui nommaient Archagètes les héros auxquels ils rendaient un culte après la mort; Castor n'étant qu'à demi divinité, n'était naturellement que Mixarcha- gète. M OH MIXOParthénoi. Surnom des Furies, dans Lycophron. mivasiivus (mnasinous). Fils de Pollux et de Phébé, selon quelques auteurs. mnasylus. Jeune satyre, dans Virgile. mnémé. Mémoire. L'une des Muses ou leur mère. mnémonides. Nom patronymique des Mu- ses, filles de Mnémé (Ovide). maémosyne. Mémoire. Titanide, amante de Jupiter, dont elle eut les Muses. Suivant Diodore, elle apprit aux hommes à raisonner et à donner un nom à chaque chose. Elle avait une statue à Athènes, et une source lui était consacrée près de l'antre de Trophonius, où l'on voyait son trône. Les monuments anti- ques la représentent le bras enveloppé dans un ample manteau; son attitude exprime la méditation. MNÉSIMAQUE (mnésimaché ). Fille de Dexamène; Eurytion voulut l'épouser de force, mais Hercule la délivra de cet odieux préten- dant. On la nomme habituellement Déjanire. mnesthée ( mnestheus ). Troyen , com- pagnon d ? Énée et tige de la famille Memmia. 11 remporta le second prix de la course des vaisseaux, aux jeux funèbres en l'honneur d'Anchise. mnesthès. Grec tué par Hector. MjXEStho. Océanide. mnestra. Danaïde, fiancée d'iEgius. mnésus (mnésos). Chef troyen tué par Achille. mnévis. Taureau consacré au Soleil, que i on gardait dans la ville dHéliopolis. Le culte de Mnévis est plus ancien que celui d'Api? et d'Onuphis. Mnévis devait avoir le poil noir et hérissé. mod-gudur. Dans la mythologie Scandi- nave , jeune fille à laquelle est confiée la garde du pont construit sur le fleuve Giall. Il passe par jour vingt-cinq mille morts sur ce pont, auquel on n'arrive qu'après neuf jours de mar- che à travers de sombres forêts. MOERA OU M.ïRAt — Koy. MÈRE et PAR- QUES. moeragètès. Conducteur des Parques. Surnom de Jupiter et d'Apollon à Delphes. moeror. Voy. Chagrin. moez. Nom d'Hakem dans sa septième in- carnation. mogoda. L'un des disciples favoris de Bouddha. mogon. Divinité adorée par les Cadènes, peuples du Northumberland. mogostocos. Qui aide les enfantements laborieux. Surnom d'ilithyie. MOH ANIMAI A OU MAHAMOHANI. Déesse indienne, dont V'ichnou emprunta les traits séduisants pour enlever l'Amrita aux mauvais génies, lors du barattement de la mer de lait. Siva eut d'elle un fils nommé Aiénar. mohise. Nom de certaines divinités* infé- rieures qui, dans la croyance des habitants du Dembo, sont préposées aux quatre ouver- MOL 323 tures du ciel, et qui laissent couler ou retien- nent les eaux supérieures. moho-arii. Roi des lézards. Dieu adoré dans i'archipel d'Hawaii , sous la forme d'un requin; chaque promontoire avait un temple en son honneur, et les prémices de la pêche lui étaient offertes. moira. Voij. Parques. MOiSASOLR.Le chef des esprits malfaisants dans la mythologie indienne. mokini. Temple célèbre dans les traditions des Hawaiiens; il fut élevé, suivant ces peuples, par un prêtre blanc, nommé Paao, qui arriva des contrées lointaines avec deux divinités en l'honneur desquelles l'édifice sacré fut cons- truit. Paao en fut le desservant. mokisso. Nom que les noirs du Congo , les habitants de Loango, etc., donnent à leurs idoles, qu'ils croient subordonnées au Dieu suprême, Zambam-Congo. Les images des Mokisso sont, comme les fétiches , des pierres, des nattes, etc. mokoch. Une des divinités inférieures des Slaves, On l'appelle aussi Mokosle. Il proté- geait spécialement les chèvres et les mou- tons. morouris. Célèbre apôtre adoré par les bouddhistes japonais, selon lesquels il intro- duisit parmi eux le culte d'Amida (Bouddha). moLjE. Meule. Déesse des meuniers chez les Romains. Elle passait pour fille de Mars. molion. i. Fils d'Eurytus.tuépar Hercule, à OEchalie. — 2. Écuyer de Tymbrée , renversé par Ulysse , devant Troie. molione. Femme d'Actor et amante de Neptune, dont elle eut les deux Molionides, Eurytus et Ctéatus , qu'on nomme aussi Acto- rides. MOLIONIDES OU ACTOR1DES (MOLIONES, molionid/E, actoridjE). Fils d'Actor ou de Neptune et de Molione. Ils naquirent, sui- vant Ibycus, d'un œuf d'argent, et tellement conformés qu'ils n'avaient qu'un corps avec deux tètes , quatre jambes et quatre bras. « De nos jours, dit Plutarque, on n'est pas moins sur- pris en voyant deux frères d'accord , que si l'on voyait les Molionides, dont les deux corps étaient réunis en un. » De là leurs surnoms d'e- nigijoi et de diphyéis. Mais cette tradition est postérieure à Homère , suivant lequel les Mo- lionides, désignés par les noms de Ctéatus et d'Eurytus , étaient conformés comme les au- tres hommes et se distinguèrent par un grand courage. Nestor menaçant de les immoler (II. 11, 709), Neptune les arracha à la mort en les enveloppant d'un nuage épais. Plus tard ils remportèrent le prix de la course aux jeux d'Amaryncée. — Lors de l'invasion d'Hercule en Élide, Augias donna le commandement de ses troupes à ses neveux les Molionides, qui . nonobstant une trêve conclue avec le héros, l'attaquèrent et lui tuèrent la plus grande par- tie de ses troupes. Quelque temps après, les jeux isthmiques devant se célébrer pour la troisième fois , les Éléens y députèrent les Mo- 324 MOM lionides pour assister en leur nom aux sacri- fices. Hercule se mit en embuscade à Cléones, et les tua. Longtemps après on montrait en- core leurs tombeaux en ce lieu. Molione, ir- ritée de la mort de ses fils , proféra des impré- cations contre les Éléens, après avoir en vain essayé de faire exclure les Argiens de la confé- dération des jeux. — Ctéatus avait eu Amphi- maque de Théronice, et Théraphone avait rendu Eurytus père deThalpius. moloch. Célèbre dieu phénicien, adoré particulièrement par les Ammonites. Les Is- raélites lui sacrifièrent maintes fois malgré la sévère interdiction des prophètes. On brû- lait des enfants en son honneur. Selon Diodore, la statue de Moloch était de métal, et avait les bras étendus pour recevoir les victimes hu- maines qu'on lui offrait. Elle renfermait, dit-on, sept compartiments, destinés aux di- verses sortes d'offrandes. Salomon éleva un temple à Moloch sur le mont des oliviers. molongo. L'être suprême au Monoraotapa» molorcdus ( molorchos ). Berger de Cléones; donna l'hospitalité à Hercule, lorsque celui-ci vint combattre le lion de Némée, qui avait dévoré le fils de Molorchus. Après sa vic- toire , le héros l'établit roi du pays. MOLOSSUS (MOLOSSOS). Fils de Néopto- ième et d'Andromaque ; il donna son nom à la Molossie, contrée de l'Épire, dont Hélénus lui abandonna la souveraineté. molpadie (molpadia). i. Fille de Sta- phylus. Voy. Hemithea. — 2. Amazone qui tua Antiope et périt de la main de Thésée. On voyait son tombeau à Athènes. molpeus. Partisan de Phinée , tué par Per- sée. molus (MOLOS). t. Fils de Mars et de Dé* monicé. — 2. Fils de Deucalion ou de Minos, frère d'Idoménée et père de Mérion. Suivant une tradition crétoise , ayant voulu faire vio- lence à une nymphe, on retrouva son corps, dont la tête avait été séparée on ne sait com- ment. Dans une fête célébrée en Crète, on promenait processionnellement une statue sans tète portant son nom. moly. Plante que Mercure remit à Ulysse, pour empêcher l'effet des breuvages de Circé. La racine était noire, et la fleur blanche comme du lait. Il n'était presque pas au pouvoir des mortels de l'arracher. Suivant Ptolémée Hé- phestion , elle naquit du safig d'un géant que Médée tua avec le secours du soleil. mombé-dé vi. Littéral. , Déesse de Bombay. Divinité adorée à Bombay; elle paraît être la même que Parvati. momime. Un des deux assesseurs que les Phéniciens d'Édesse donnaient au Soleil. Selon Jamblique, Momime était Mercure. L'autre se nommait Azizus. momus (momos). Dieu de la raillerie et du sarcasme, fils de la Nuit ( Hésiode ). Les plus anciennes traditions ne nous ont transmis que le nom de ce dieu. Ce qu'en disént Lucien et Philostrate n'appartient pas à la mythologie MON proprement dite, et n'est qu'une allégorie plus ou moins spirituelle destinée à personnifier la manie satirique de certains esprits contra- dicteurs. Ils racontent. que, choisi par Nep- tune, par Vulcain et par Minerve, pour juger de l'excellence de leurs ouvrages-, Momus les critiqua tous trois. Neptune aurait dû mettre au taureau les cornes devant les yeux, pour frapper plus sûrement , ou du moins aux épau- les, pour donner des coups plus forts. La mai- son de Minerve lui sembla trop massive pour être transportée lorsqu'on avait un mauvais voisin. Quant à l'homme de Vulcain , il eût voulut qu'on y eût fait une petite fenêtre au cœur, pour qu'on pût connaître ses plus secrè- tes pensées. Quant à Vénus, Momus ne trouva à redire qua sa chaussure ; mais aussi il en creva de dépit. monéta. 1. Mère des Muses , suivant Hy- gin. — 2. Surnom de Junon à Rome. Elle avait au Capitole un temple où se trouvait l'hôtel des monnaies. mongh-ruadh. Grande déesse des Né- mèdes, l'une des races qui peuplèrent l'Ir- lande. Voici, selon M. d'Eckstein, les diver- ses traditions qui la concernent. — 1. « Trois princes issus d'Ir, prétendus monarques de toute l'Irlande, et fils de trois frères qui gou- vernaient le royaume d'Ulster, régnaient cha- cun à son tour pendant vingt ou vingt-un ans. C'est là une disposition systématique particulière à cet arrangement de l'histoire irlandaise , et qui s'y reproduit constamment. On y voit toujours trois princes de la même race prendre alternativement les rênes du gouvernement pendant un espace de temps donné, ou se succéder régulièrement; et tous périssent de mort violente. Cette artificielle combinaison ne laisse aucun doute à quicon- que a étudié l'antiquité. Après s'être long- temps disputé l'empire, les princes dont nous parlons convinrent de régner sept années chacun et de se céder l'empire à l'amiable. Ces sept années répétées trois fois composent le total de vingt-un ans accordés à chacun des rois. De même , quand les Milésiens abordè- rent en Irlande, trois dieux des Tuatha-Da- dan , trois frères y régnaient; ils se disputè- rent l'empire jusqu'à ce que la même con- vention d'alterner le pouvoir, au lieu de le partager, les eût conciliés. La reine Mâcha était fille de l'aîné, femme du cadet de ses frères. Elle se nommait Mongh-Ruadh, aux cheveux rouges ; son père, Aodh-Ruadh , se nommait aussi le Rouge (Ruadh). Le second des cinq frères a cinq fils qui disputent l'empire à Mâcha, et ne veulent pas qu'une femme soit maîtresse du gouvernement. L'héroïne Mâ- cha, redoutable amazone, triomphe des cinq princes rebelles. Observons encore ce nom- bre de cinq constamment reproduit dans ces mythes irlandais dont on a fait de l'his- toire. Par exemple , le père de Mâcha tue les cinq Luighaidh , qui se ressemblaient de figure comme de nom. Ces cinq Luighaidh rencon- MON MON 325 trent dans la forêt une sorcière décrépite; ils la touchent, elle devient jeune et belle. Mâcha se rend aussi dans la forêt où se sont cachés les cinq ennemis qu'elle a vaincus. Pour se rendre méconnaissable, elle voila ses cheveux rouges, puis elle s'approcha de l'endroit où les frères venaient de faire rôtir un ours sauvage. Les jeunes gens la regardèrent avec étonne- ment, et l'invitèrent à partager leur repas, ce qu'elle accepta. Un des princes, épris de ses charmes, lui demande une entrevue secrète qu'elle lui accorde. Dans ce rendez-vous Mâcha saisit le prince, le garrotte, l'attache à un arbre, et revient trouver les quatre frères, qu'elle séduit tour à tour, attire dans des lieux écartés, et enchaîne séparément. Ensuite les ministres de Mâcha condamnent les princes à mort; mais Mâcha leur laisse la vie sous la condition qu'ils lui bâtiront un palais. Elle se sert de la grande aiguille qui refient ses cheveux pour tracer le plan de cet édifice, nommé Eomuin ( Eamhuin )-Ma- cha. du nom de l'instrument employé pour eh faire le tracé. Ce fut ensuite la résidence des rois de l'UIster. » — 2. « Suivant une autre version de la même fable, Mâcha est femme de Kruin , fils d'Adnamhuin. Il faut savoir que Némed, époux de Mâcha, est aussi le fils de cet Adnamhuin, l'une des divinités des TuathaDadan. Ainsi Kruin est Némed lui- même sous une nouvelle forme. Konnor, roi de l'UIster, contraignit Mâcha à entrer en lice pour disputer le prix de la course à ses chevaux. Elle remporta le prix, et arriva la première au lieu où fut bâti le palais qui porte son nom. Elle était grosse, et accoucha de deux jumeaux, un garçon et une fille. Dans les douleurs de l'enfantement, saisie d'indignation contre la barbarie de Konnor, elle lança une malédiction contre les guer- riers de l'UIster. Tendant longtemps les héros du Clanna Rughraide furent en proie à des douleurs semblables à celles de l'enfantement. C'est le souvenir effacé d'un mythe fréquent dans les religions antiques , et qui se ratta- che à la doctrine d'une nature active et pas- sive, tour à tour souffrante et réhabilitée. Suivant cette croyance, les dieux changent de sexe, d'hommes deviennent femmes, de fem- mes hommes, et leurs sectateurs les imitent. — Cette Mâcha , continue M. d'Eckstein , cette Mncha, déesse des Némèdes ,et des Tnatha-Dadan , des pontifes et des agricul- teurs de l'ancienne Irlande, est transformée en amazone dans l'Irlande guerrière. Elle devient reine, elle reste établie dans l'UIster, introduite dans son histoire; et cependant, même à travers cette métamorphose, on voit encore percer le caractère de la vieille divi- nité, d'une déesse de la nature passive et active, au génie hermaphroditique. Au sexe de la femme, Mâcha joint le génie de l'homme; elle est la seule femme qui ait gouverné l'Ir- lande; elle adopte, encore enfant, Ugaine More, ce grand roi qui porte les armes milésiennes 1,1 CT. MYT. sur les rives de la Gaule et de l'Ibérie, où il exerce encore ses pirateries. Pour dernière preuve de l'identité de Mâcha avec la îdeesse des Némèdes, ajoutons que dans l'histoire de celle-ci, on voit également paraître quatre frères, quatre architectes. Ce sont quatre Fo- moraïces ou pirates établis dans l'UIster; ils oppriment Némed et Mâcha , son épouse. Ils sont vaincus et forces de construire un palais pour Némed. Deux de ces frères se nomment Bog et Robhog : ce sont les Robhogdii de l'UIs- ter dont parle Ptolémée. Quand j es Milésiens devinrent maîtres de l'empire, une partie des anciens pirates qui avaient quitté leur mé- tier pour se confondre avec les aborigènes et devenir agriculteurs, furent contraints de bâtir des forteresses pour les conquérants, de même que dans les temps antérieurs ils avaient été forcés de construire des temples pour les druides. Tel est le sens de ce mythe défiguré des pirates architectes. Némed fit égorger, selon la tradition, ces quatre architectes le. lendemain du jour où le palais fut achevé. Il craignit qu ils ne construisissent pour d'autres des palais aussi magnifiques que le sien. Doire Lighe fut le théâtre de ce meurtre accompli au lieu même où ils avaient terminé leur édifice, monument de leur génie. Chez beau- coup de peuples on retrouve la même fable souvent le sang d'un homme arrose et con- sacre les murs du palais bâti pour le prince ; souvent aussi le cadavre de l'architecte lui sert de fondement. Des traditions toutes semblables se retrouvent parmi les Russes, les Scandinaves et les Serviens. Chaque temple où réside le dieu de l'univers , chaque palais où demeure le roi , pontife-guerrier qui re- présente cette divinité, offre le symbole du monde entier qui, selon beaucoup de mythes, a été cimenté par le sang d'un Dieu créateur de l'univers offert en holocauste pour con- server sa propre création. Les Foraoraïces ou pirates enseignèrent, dit-on, aux Némèdes l'art de construire des maisons. Ensuite Né- med défricha douze forêts, douze Jfaghs. » monkir. Nom d'un des anges qui, selon la croyance des musulmans, interrogent les morts aussitôt qu'ils sont dans leur sépulcre. monocrépi de. Qui ria qu'une chaussure. Épithète de Mercure, qui, selon quelques mythographes , ne prêta qu'une seule de ses talonnières à Persée, lorsque ce héros alla combattre les Gorgones. monoecos. Qui demeure seul. Surnom d'Hercule. monophagie. Fête en l'honneur de Neo- tune. On appelait Monophages ceux qui la célébraient, parce qu'ils mangeaient ensem- ble, sans avoir aucun domestique pour les servir. Il n'était permis d'y assister qu'aux habitants de l'île d'Égine. montagnes (les), en latin montes, en grec ore. Filles de la Terre, suivant Hésiode, elles apparurent après le Ciel et avant Pontos, 28 326 MOR mo\ti\ls. Le dieu des montasrnes ; Ar- nobe}. m>\ychls. Centaure. mopses (HOPSOS). r. Célèbre devin , fils d'Ampyx ou Ampycus et deChloris; outils d'Apollon et d'Hiraantis; on nomme aussi sa mère Arégonis. Originaire d'OEchalie, ou de Titœron en Tbessalic, il prit part à la chasse du sanglier de Calydon et combattit aux no- ces de Pirithoiis. Dans Apollonius, on le voit exercer ses facultés prophétiques au milieu des Argonautes ; il est le devin de l'expédition. Mopsus mourut en Lybie, des suites de la morsure d'un serpent. Son tombeau, où on lui rendait des honneurs héroïques, devint le siège d'un oracle fameux. — 2. Devin, fils de Rha- cius ou d'Apollon et de Manto. Il lutta avec Calehis pour l'excellence de son art, et périt en combattant Anif hiioque. Voy ce nom. — 3. Lydien qui se révolta contre la tyrannie d'Addirdaga et d'Ichthys. Il s'empara du trône de Lydie, et força la mère et le fils à se donner la mort. — 4. Chef argien qui fonda Phasélus. — 5. Fils d'OEnoé ou Gérana, reine des Pygmées, etdeNicodaruas. Voy. GÉra>~a. — 8. Thrace qui, avec Sipyle, défit complè- tement les Amazones, commandées par My- rine. — 9. Lapithe. qui fonda la ville de Mopsueste. moqlisie ou 3IORISIE. Nom que les ha- bitants de Loango . de Cacongo, et quelques autres peuples de la basse Ethiopie, donnent à leurs démons familiers et à leurs idoles. La Mokisie de Thirico est la plus révérée. Celle de Kikokoo préside à la mer. Celle de Ma- lemba est la déesse de la santé. Voy. Mokisso. moraïs Nom des temples de la plupart des peuplades de la Polynésie. Ces Moraïs étaient de vastes enclos entoures de palissades ou de murs qui renfermaient les chapelles des dieux, les cases des prêtres, et quelquefois les tom- bes des chefs. A Taïti , on en distinguait de trois sortes; ceux qui étaient dédiés seule- ment aux dieux de la famille; ceux qui ne ser- vaient qu'à un district; et enfin ceux qui ser- vaient à l'île entière. Ces derniers étaient dé- signés par le titre de Tabou-tabou -ate a (es- pace tabou-tabou ou très-sacrè) Les anciens Moraïs étaient défendus par des constructions élevées avec un soin extrême; les images des dieux figuraient au sommet de pyramides d'une dimension souvent énorme. Aujourd'hui tous ces temples sont au raz du sol. mordad. L'Ange de la mort, dans la my- thologie parsi. morgase. Sœur d'Arthus et élève de Mer- lin : enchanteresse fameuse dans les romans de chevalerie. morgès. Roi d'Italie, successeur d'Italus, laissa son nom aux Morgètes (OEnotriens). Mo ni a . >"om de l'olivier sacré, produit par Minerve lors de sa contestation avec Neptune {voy: ce nom), et conservé dans la citadelle de l'Attique. Hérodote raconte que cette ar- bre, ayant été brûlé pendant la deuxième MOR guerre médique, repoussa aussitôt avec tant de vigueur , qu'au bout de deux jours . il était déjà haut d'une coudée. Les Grecs n'eussent pas osé se rendre coupables d'un pareil sacri- lège : les Lacédémoniens, qui, sous la con- duite d'Archidamus , ravagèrentPAttique pen- dant la guerre du Péloponnèse, y respectè- rent les oliviers sacres. morios. Qui protège les oliviers. Surnom de Jupiter. horisaqui Nom d'une divinité Japonaise de la religion du Sinto. moritasges. Divinité des Gaulois séno- nais, qui parait être un de leurs, rois déifiés. moumo. Espèce d cpouvantail , avec lequel les nourrices grecques faisaient peur aux mar- mots. Voy Acco. mormolycé, mormolycéioa. Le même que Mormo. moroi TCHOiDA. Célèbre pénitent hindou qui vit toujours, et renouvellera, dans le cin- quième âge, la famille des Souriavansi. morphée ( morpheus \ Le dieu des son- ges, fils du Sommeil et de la Nuit. Ovide le place chez les fabuleux Cimmériens, d'où il s'élance pour tromper les mortels par mille formes ((lopoai) trompeuses. Il a pour frères ou pour enfants, Phantasus et Phobétor. Voy. Sommeil. morpbo. Surnom de Venus a Sparte, ou une statue consacrée par Tyndare, la repré- sentait assise , la tête couverte d'un voile , et les pieds enchaînés. morraphios. Fils de Ménélas et d'une es- clave. mort (thaaatos, MORS). Personnifi- cation de la mort. Il faut bien distinguer la manière dont les poètes nous la représentent d'avec les attributs que lui donne l'art plasti- que des anciens. — Homère ne prête pas en- core à la mort de formes bien arrêtées. Il se sert du mot thanatos pour désigner la fin de la vie en général ; s'il veut préciser la manière dont elle s'est accomplie, il y ajoute quelque epithète comme {JLOpo: , txoipa , ttôtjjlo; , pour indiquer une mort douce, rapide : Apol- lon et Diane tuent les mortels avec leurs traits (Odyss. xv, 409). Il se sert, au contraire, du mot xf]D pour marquer une mort violente. Voy. Kères. — La Mort et le Sommeil sont frè- res. Ils enlèvent ensemble le corps de Sarpc- don du champ de bataille et le transportent en Lycie. — Dans Hésiode, la Zsuit enfante d'elle-même, le Sort, la Kère, le Sommeil, la Mort, le Songe ; le Sommeil et la Mort habitent les enfers. « Celui-ci, l'ami des mortels, se pro- mène paisiblement au milieu d'eux sur la terre, la nuit: l'autre est sans pitié et son creur est d'airain : il ne lâche jamais le malheureux qu'il a une fois saisi et est en horreur, même chez les dieux immortels. » Euripide, qui. dans son Alceste. met la Mort en scène, nous la dé- peint comme « le sacrificateur sinistre des enfers, qui, revêtu d'un vêtement noir et se promenant parmi les mortels, un glaive à la MOU main, coupe une boucle de cheveux au mou- rant et le consacre ainsi au dieu des enfers. La mort boit aussi le sang des sacrifices im- molés à la mémoire des défunts. » L'Alceste nous apprend que, suivant la croyance des anciens, on pouvait s'offrir aux coups de la Mort, pour sauver la vie au mourant que I on aimait. Parmi les légendes antiques qui nous montrent. des mortels soustraits, pour quel- ques heures, au pouvoir de cette cruelle di- \inité, l'une des plus curieuses est assuré- ment celle de Sisyphe Foy. ce nom. — 11 parait qu'on faisait des sacrifices à la Mort, mais on ne trouve que des traces très-con- fuses d'un semblable usage , dans les auteurs anciens. — Jamais l'art plastique n'a repré- senté la mort sous des traits aussi hideux que ceux que les poètes lui prêtent; ainsi que le Sommeil, elle est figurée le plus habituel- lement par un jeune homme assoupi, ou par un génie tenant un flambeau renversé. Ses at- tributs sont le pavot, le lézard, etc. Du reste, les anciens ont souvent aussi figuré les scènes déchirantes des adieux éternels, d'une ma- nière allégorique, par des départs où la Mort n'est qu'un voyageur qui se met en route, par des enlèvements supposés, etc. Le Sommeil et la Mort avaient des statues à Sparte. mort a. Une des trois Parques du Latium. Nona, Décima et Morta, sont les noms latins des trois Parques. Ce nom paraît à quelques critiques être plutôt une forme du mot, Mœra. 3IORYCHUS. Surnom que les Siciliens don- naient à Bacchus, dont ils barbouillaient la statue de vin doux , de lie et de figues , au temps des vendanges. • morys. Un des fils d'Hippotion; il fut tué par Mérion, au siège de Troie. MOSCHTARA. Dieu des anciens Arabes : ses attributs étaient semblables à ceux de Ju- piter, selon Banier. mosroi-tsar. Czar maritime. Le dieu de la mer , chez les Slaves. mot. Dans la cosmogonie phénicienne, la matière produite par Baaut et Kolpiah. mothoxe. Fille naturelle d'OEnée; elle donna son nom à la ville de Mothone ou Mé- thone. MOT Y du Femme qui fit connaître à Hercule celui qui lui avait dérobé ses bœufs : c'est d'elle que la ville de Motya, en Sicile, prit son nom. mol'dévi. Déesse malfaisante de la mytho- logie hindoue, qui la représente de couleur verte, montée sur un àne, animal impur, et tenant une bannière dont l'emblème est un corbeau. On la donne comme seconde femme de Vichnou Une autre tradition dit qu'elle ne trouva pas d'époux parmi les dieux. moukchay. Nom des prêtres ou magiciens des Tchérémisses. 3IOIKTAKÉCHI. L'un des noms de Bha- vani, en tant qu'ennemie des Géants. On la représente nue , de couleur bleue, et debout sur le sein de Si va» Ses armes sont le casque et l'epée. MUN 327 mounda. Açoura hindou, l'un des géné- raux de Sourabha dans la lutte que celui-ci soutint contre Dourga. Placé en sentinelle avec Tchanda, sur le sommet de l'Himalaïa , c'est lui qui donna avis à Soumbha de l'appari- tion d'Ambika. mol'RA. i. Nom d'un Daitia tué par Vi- chnou. — 2. Femme du dernier roi Nanda de la race des Soûdrâs , mère ou aïeule de Tchan- dragoupta , fondateur de la dynastie des Mùnas. îhouraripou. Littéral., Ennemi de Moura. Nom donné à Vichnou, qui tua Moura. Quelques auteurs donnent ce surnom a Krichna. MOLRiMO, L'Être suprême , chez quelques peuplades du sud de l'Afrique. Ses prêtres prétendent deviner i'avenir au moyen de dés faits de cornes d'antilope. MOUTCHOUKOuxTfli. Radja hindou , de la dynastie des Souriavanti. Ayant aidé les dieux à combattre les Daitias , il obtint de dormir éternellemeRt jusqu'à la venue de Krichna. Celui-ci , poursuivi par Kala-Ia- vana , se réfugia dans la grotte où reposait Moutchoukountha, qui , tiré de son sommeil par l'adversaire de Krichna , le réduisit en cendres d'un regard. mouth. Nom phénicien du dieu des morts. Il était honoré à Tyr, à Carthage et en Es- pagne. mritou. Un des noms d'Iama , le dieu de la mort chez les Hindous. diulciber. Surnom de Vulcain. mulgaradocks. Prêtres-médecins qui ont une grande influence parmi les peuplades de l'Australie. Ces jongleurs sont distribués en divers ordres , dont le pouvoir et les pri- vilèges varient suivant leur prééminence re- lative. Le mulgaradock passe pour avoir la puissance de chasser le vent ou la pluie ; il peut faire tomber la foudre sur l'objet de sa haine ou l'affaiblir par une maladie len-te. Les naturels croient aussi que ces jongleurs peu- vent conférer la force et l'adresse. Mais ils ont surtout recours à eux dans leurs maladies. muliebris. (De mulier, femme.) Surnom sous lequel les Romains élevèrent un autel à la Fortune , en mémoire de ce que CoFio- lan s'était laissé fléchir par les prières et les larmes de sa mère et de sa femme. mulius (mollios). i. Gendre d'Augias et mari d'Agamède ; il fut tué par Nestor. — Troyen tué par Patrocle. — 3. L'un des hé- rauts de la maison d'Ulysse. MULTIMAMMIA . en grCC POLYMASTOS. Qui a beaiicoup de mamelles. Surnom de la Diane d'Éphèse. mlmbo-jumbo. (Myth. afr. ) Idole des nègres. Les époux se servent des menaces qu'ils attribuent à Mumbo-Jumbo , pour cou tenir leurs femmes dans la soumission. MiMCHts (MOUNicnos). Célèbre devin et roi des Molosses, époux de Lélante. V oy. Alca^dre. 328 MUS MDNYGBIA ( NOi'WCHiA ). Surnom de Diane, qui avait un temple à Athènes près du port de Munychie. MUNYCHL'S (MOUNYCHOS). Fils d'Aca- mas, ou de Démophon et de Laodice, suivit son père en Grèce et donna son nom à un dème de l'Attique. — Une tradition dit qu'il mourut en Thrace , piqué par un serpent. murcia ou mcrtia. Divinité des anciens habitants du Latium , identifiée avec Vénus. Elle avait un temple à Rome, sur le mont Aventin. MCRRAXUS. Chef latin tué par Turnus. musagète ( molsagétès ). Conduc- teur des Muses. Surnom d'Apollon et d'Her- cule. musée ( MOUSyEOS ). i. Disciple d'Or- phée, prophète et poëte antérieur à Homère. — 2. Un des géants qui combattirent les dieux; au milieu du combat, il passa de leur côté. — 3. Fils de la Lune et d'Eumolpe; il excella dans la médecine. muses- Déesses allégoriques dont la con- ception originaire n'avait trait qu*à la poésie et à la musique , et qui appartenaient à la nombreuse famille des nymphes des fontai- nes, dont l'eau communiquait la faculté poé- tique. Elles furent adorées en divers lieux sous différents noms, jusqu'à ce que de nou- veaux développements de l'intelligence, de nouvelles applications des facultés humaines , ayant fait entrer dans leur domaine , outre la poésie, les arts et les sciences, leur nombre fut généralement fixé à neuf. Cette division, ori- ginaire de Thrace , fut adoptée d'abord par les Béotiens et se répandit de là dans toute la Grèce. — Rien de plus confus que les tradi- tions relatives à leur origine. On les fait tour à tour filles d'Uranus et de la Terre ( Mimner- mus) , de Piérus et d'Antiope ou d'une nym- phe de Pymplée ( Épicharme ) , d'Apollon , de Jupiter et de Plusia ou de Néda , ou de Mo- néta , ou de Minerve. Hésiode les fait naître en Piérie, de Jupiter et de Mnémosyne ; et habiter l'Olympe, au nombre de neuf. — Pausanias parle de trois Muses adorées primi- tivement sur l'Hélicon, Mélété ( la méditation ), Mnémé (la mémoire), Aoidé ( le chant).— Voy. Aloïdes. On adorait aussi trois Muses à Sicyone; l'une d'elles se nommait Poly- mathie; à Delphes , elles s'appelaient Nélé, Mésé et Hypaté, et n'étaient que la per- sonnification des trois cordes de la lyre. Tzetzès parle de trois Muses , filles d'A- pollon , qui portaient les noms de Céphisso , Apollonis (ou Acbéloïs) et Borysthénis. — Filles de Jupiter et de Plusia , elles sont quatre, Thelxinoé (qui réjouit le cœur), Aoidé, Arché et Mélété. On remplace quel- quefois Thelxinoé par Thelxique, et Arché par Mnémé. — La Sicile en reconnaissait sept , Néilo , Tritone, Asopo ,Heptapora , Acheloïs, Tipoplo ( ou Pactolo ) et Rhodia. — Cratès , dans Arnobe, dit qu'il y a huit Muses, et il semble que ce nombre ait été adopté à Athè- MUS nés dans l'origine. — Enfin Homère , qui par- le tantôt d'une Muse , tantôt de plusieurs , mais sans leur donner de noms , les men- tionne dans l'Odyssée comme étant au nom- bre de neuf, qui sont , suivant Hésiode , Clio , Euterpe, Thalie, Melpomène, Terpsichore, Érato, Polymnie, Uranie , Calliope. Elles eu- rent pour nourrice Euphémé (la gloire), et étaient désignées en quelques lieux, suivant Plutarque , par l'appellation générale de Mneiœ , souvenirs. — Dans Homère , les Muses nous apparaissent comme déesses du chant; elles habitent l'Olympe , charment de leur voix divine les festins des dieux, et enton- nent des chants funèbres aux funérailles d'A- chille. Ce sont elles qui électrisent le chantre au moment où il saisit sa lyre pour chante** les hauts faits des héros. Jalouses et vindi- catives , elles punissent les téméraires qui osent lutter contre elles. Ainsi Thamyris fut frappé de cécité par elles pour les avoir dé- fiées; les Sirènes et les Piérides éprouvèrent aussi les effets de leur vengeance, Voyez ces deux noms. On donnait aux chantres le titre d'élèves ou de fils des Muses ; de là vient sans doute que dans les traditions postérieures aux premiers âges, les Muses n'ont plus ce caractère de chasteté sévère qu'on leur attribuait dans l'origine. Voy. Pyrenee. Ainsi Linus naquit, dit-on. d'Amphimarus et d'Uranie , ou d'Apollon et de Calliope, ou de Terpsichore; Hyacinthe, de Piérus et de Clio; Rhésus, de Strymon et d'Euterpe ; les Corybantes, d'Apollon et de Thalie; les Sirènes, d'Acheloiis et de Mel- pomène ou de Terpsichore; Orphée, de Cal- liope ou de Clio; Palaephate, de Thalie ; Tha- myris , d'Erato ; Triptolème, de Polymnie. Comme déesses du chant, les Muses étaient naturellement dans une connexion intime avec Apollon, qui, ainsi qu'elles, apprend aux mortels à cultiver la musique et la poé- sie. Cette connexion perce déjà dans Ho- mère : plus tard , elle devint encore plus in- time comme le prouve l'épithète de Musa- gète donnée au fils de Latone. C'est à cause de ce lien avec le dieu du chant, et aussi en raison de leur qualité de nymphes des sources , que les Muses apparaissent avec le caractère fatidique, et enseignent, par exem- ple , à Aristé, l'art de prédire l'avenir. Hésiode ajoute la danse à leurs attributions, et les fait habiter tantôt l'Olympe, tantôt l'Hélicon. Enfin, on les Felia en dernier lieu au culte de Bacchus comme nymphes douées d'inspira- tion ; elles sont tantôt les nourrices, tantôt les compagnes du dieu de Nysa. — Origi- naire de Thrace (Pimplée, Libethrum , Pié- rie, le Pinde), le culte des Muses se répan- dit de là en Béotie, et avec lui les noms des montagnes , grottes et fontaines qui leur étaient consacrées. Elles avaient sur l'Hélicon {voy. Aloïdes), un temple près duquel cou- laient les sources d'Agauippe et d'Hippocrène ; on les invoquait dans une grotte, sur le Libe- MYC thrum. C'est Piérus de Macédoine qui in- troduisit, dit-on, le culte des neuf Muses à Thespies sur l'Hélieon , où elles avaient un temple et des statues; en ce lieu on cé- lébrait en leur honneur les Musées. Elles avaient aussi un.teraple sur le Parnasse, où la fontaine Castalie inspirait, disait-on, les poëtes. — Le culte des Muses se répandit bien- tôt de la Béotie dans toute la Grèce; ainsi, on les adorait dans l'Académie d'Athènes , et à Sparte, où on leur sacrifiait avant le combat. Les Irézéniens, auxquels Ardalus avait fait connaître ces divinités , leur offraient des sa- crifices qui leur étaient communs avec le dieu du sommeil. A Corinlhe, la source de Py- rène leur était consacrée. A Rome enfin, elles avaient un autel en commun avec Her- cule Musagète, dont le temple était aussi orné des statues de ces divinités. — On leur offrait des libations d'eau , de lait et de miel , dites Néphalies. — On donne aux Muses les surnoms suivants : Parnassides , Héliconidcs , Pindides , des monts Parnasse , Hélicon et Pinde; Aonides , Piérides, Thespiadcs , de î'Aonie, de la Piérie , de Thespies ; Pimpléi- des, du vallon de Pimplée ; Castalides, Hippo- crénides , Aganippides , des fontaines de Cas- talie , d'Hippocrène et d'Aganippc ; Ardalides , ilissiades , Libéthrides , Mseonides , Coryci- des, Mnémonides , Mnéraosynides , Olym- piades, Cythériades, Chrysampices , Pégasi- des, Camènes, etc. : la racine de ces mots in- dique les motifs de ces surnoms. Sur les mo- numents les plus anciens, on trouve les Muses toujours représentées au nombre de trois , et ayant pour attributs la flûte, la lyre et le barbiton. Dans la suite, l'art s'est plu à les figurer au nombre de neuf, avec des emblèmes divers : quelques bas-reliefs nous les offrent la tête ornée d'une touffe de plumes, en mé- moire de leur lutte avec les Sirènes. musia. L'une des Heures, suivant Hygin. musica. Musicienne. Surnom de Minerve. mlspelheim. Dans la mythologie Scandi- nave, monde du feu où Sourtour le noir tient son empire. m u th. Selon Plutarque , un des noms d'Isis. mutimus. Dieu du silence chez les Romains. mutuxus. L'un des noms de Priape. muzuco. Génie malfaisant très-redouté au Monomotapa. mycale. Célèbre enchanteresse thessa- liennc, mère des Lapithes Brotée et Orios. - mycalésides. Nymphes des montagnes de Mycale. mycalessia. Surnom de Cérès, de Myca- lesse en Béotie, où elle avait un temple dans lequel on lui offrait les prémices des fruits de l'automne. mycèxe. Fille d'Inachus et femme d'Ares- tor; elle donna son nom à la ville de Mycène. mycéxels. Fils de Sparton. mychioi. Surnom de certains dieux fami- liers , adorés par les Grecs, et analogues, à ce qu'il semble , aux Lares des Romains. Les MYR 329 habitants d'Alexandrie comptaient Mercure au nombre de ces dieux. mycoxus. Fils d'un prince nommé Ennius, qui, suivant Etienne de Byzance, donna son nom à l'île de Mycone. mydox. i. Troyen tué par Achille. — 2. Fils d'Atymnius, conducteur du char de Pylœmé- nês; il fut tué devant Troie par Antiloque. mygdox. 1. Roi des Bébryces, tué par Her- cule. — 2. Fils d'Acmon, roi de Phrygie , et père d'Édonus; il fit la guerre aux Amazones , avec Otrée et Priam. Il fut père de Corœbe n° 2 et de Gérœstus, et donna son nom aux Mygdoniens. mygdoxia. Surnom de Cybèle. MYGDOMDES. Nom patronymique des fils de Mygdon ; Corœbe et Géraestus. myia. Selon quelques mythographes , amante d'Endymion , qui fut changée en mou- che par Diane. .MYiAGROS et myiodès. Destructeur des mouches. Héros qu'on invoquait pendant la fête de Minerve à Aliphère , pour qu'il chassât les mouches attirées par l'odeur des viandes offertes sur l'autel. Voy. Achor, Atomyios et Beel-Zébub. mylÈs. Fils de Lelex , frère de Polycaon et père d'Eurotas. On lui attribue l'invention des meules de moulin. mylixos. Géant crétois, tué par Jupiter. mylitta. Nom d'une divinité assyrienne dont les attributs étaient les mêmes que ceux de Vénus Uranie. MYwès. Roi de Lyrnesse , fils d'Événus et époux de Briséis. Il fut tué par Achille, qui s'empara de ses États. myioctoxos. Littéralement, Destructeur des rats. Épithète d'Apollon. myom axcie. Divination par les rats ou les souris. On tirait des présages malheureux, ou de leur cri, ou de leur voracité. 31 YRiC/EUS. Apollon, présidant à la divi- nation par les branches de bruyère, myrica , plante à laquelle on donnait l' épithète de pro- phétique. m Y rixe. t. Fille de Créthéus et femme de Thoas. — 2. Amazone tuée en Cilicie par Mop- sus. Elle donna son nom à la ville de Myrine dans l'île de Lemnos. — 3. Fille de Teucer et femme de Dardanus. MYRio.MORPBE. Qui prend mille formes. Épithète de Bacchus et d'Apollon. myrioxyme. Qui a dix mille noms. Épi- thète que l'on donne à Isis et à Osiris. myryex. Fourmi. 1. Jeune fille à qui Mi- nerve avait enseigné l'usage de la charrue; s'en étant attribué l'invention, elle fut changée en fourmi par la déesse irritée, et devint mère d'une multitude de fourmis que Jupiter mé- tamorphosa en hommes à la prière dÉaque. — 2. Femme d'Épiméthée et mère d Éphyre. MYRMtDON. Fils de Jupiter et d'Eurymé- duse, époux de Pisidice, dont il eut Antiphus et Actor. Les Myrmidons de Thessalie lui at- tribuaient leur origine. 28. 330 NÀG myrmi do\s. i. L'île d'Égine ayant été dé- peuplée par une épidémie , Éaque , roi de nette île, resté seul, supplia Jupiter de changer en hommes les fourmis qui se trouvaient sur un chêne dédié au dieu. — 2. Soldats d'A- chille, myrrha. Fille de Cinyre ou de Théas, mère d'Adonis. On la nomme aussi Smyrna. Voy. Adonis. myrte a. Surnom de Vénus, à laquelle le myrte était consacré. .myrtile ( myrtilos ). Conducteur du char d'OEnomaùs ; il était fils de Mercure et de Cléobale, ou de Théobule, ou de Clytie, ou de Phaétuse , ou de Myrto. On le fait encore naître de Jupiter et de Clymène. Pélops, dé- sespérant de vaincre OEnomaiis (voy. ce nom) à la course dont la main d'Hippodamie était le prix , promit à Myrtile la moitié du royau- me s'il voulait lui procurer la victoire. L'é- cuyer infidèle ôta les clous qui retenaient les roues du char de son maître sur les essieux, et Pélops triompha. D'autres traditions préten- dent que ce fut Hippodamie elle-même qui corrompit Myrtile. Dans Pindare, il n'est pas question de la trahison de celui-ci, et Pélops remporte la victoire avec l'aide de Neptune, qui lui avait fait présent de chevaux ailés. On voyait ces animaux représentés sur le coffre de Cypsélus. On dit encore qu'amou- reux d'Hippodamie, Myrtile consentit à trahir son maître à condition que Pélops lui céde- rait la jeune fille pour une nuit. Quoi qu'il en soit, Pélops, soit pour empêcher la décou- verte de sa ruse , soit pour ne pas payer la récompense promise et se débarrasser d'un amant importun, jeta Myrtile de son char dans la mer. Le malheureux cocher appela, en expirant, ia vengeance des Furies sur les Pélopides, et fut placé parmi les astres par son père. Son corps, poussé par les flots jusque chez les Phénéates en Arcadie, fut enseveli en ce lieu, où l'on institua une fête funèbre en son honneur. Pélops lui-même éleva un tem- ple en l'honneur de sa victime à Élis. myrto. j. Amazone, amante de Mercure NAH et mère de Myrtile. — 2. Fille de Ménécée et femme d'Hercule. myrtoessa. Océanide arcadienne. On voyait sa statue à Mégalopolis, avec celles d'Archiroé , de Nais, d'Hagno et d'Anthracie. MYSCÉLUS. Argien, fils d'Alcmon. Hercule lui étant apparu en songe et lui ayant ordonné de bâtir une ville au lieu où la pluie le sur- prendrait dans un temps serein , il désespé- rait de pouvoir jamais lui obéir. 11 craignait d'ailleurs de quitter Argos, les magistrats ayant sévèrement défendu aux citoyens d'é- migrer. Le dieu lui ayant fait cependant une seconde injonction, il se décida à aller cher- cher fortune, mais il fut arrêté, et condamné à mort. Hercule, pour sauver son protégé, changea les boules noires déposées dans l'urne en boules blanches, et les Argiens ne retin- rent plus Myscélus, qui se rendit en Italie. Un jour qu'il se promenait en ruminant dans sa tête le sens de l'oracle , il arriva au tombeau d'un certain Croton; une courtisane y pleu- rait. Myscelus crut avoir pénétré le sens de l'ordre du dieu, et bâtit en ce lieu la ville de Crotone. mysia. 1. Surnom de Cérès , adorée à My- sie , entre Argos et Mycènes , et à Pellène , où elle avait des tempies nommés Mysées. — 2. Surnom de Diane en Laconie. mysios. Argien qui accueillit Cérès dans une de ses excursions , et lui éleva un temple. myst agogue. Celui qui, chez les anciens, introduisait les initiés à la connaissance des mystères. MYSTÈRES. Voy. ELEUSIMES. mystis. Nom d'une femme qui enseigna les mystères au dieu Bacchus et inventa le thyrse (Nonnus). mythidice. Fille de Talaùs; elle épousa Mnésimaque , et en eut Hippomédon, un des sept chefs qui assiégèrent Thèbes. m ytilèxe. Fille de Macar ou de Pélops. amante de Neptune, dont elle eut Myton. Elle -donna son nom à la ville de Mytilène dans l'île de Lesbos. mytox. Fils de Mytilène et de Neptune, N xaaxg-pdratho-raxt. Dans la mytho- logie siamoise, divinité gardienne de la terre. xabo. Voy. NÉBO. n abus. Nom sous lequel Mercure on une divinité analogue était adorée à Cyzique. x.-exia. Déesse des cérémonies funéraires. Elle avait un temple à Rome , près de la porte Viminale. xaga. Nom d'une race de demi-dieux hin- dous, ayant une face humaine et une queue de serpent. Ils sont nés de Kaciapa et de sa femme Kadrou, pour peupler le Patâla. Les Nagas ont été plusieurs fois vaincus par l'oi- seau Garoudha : ils ont fini par périr tous dans un sacrifice fait par Djanamédjaïa , dont le père avait été mordu par un Naga. xaglef are. Selon les Scandinaves, vais- seau fatal , fait des ongles des hommes morts : il doit porter l'armée des mauvais génies de l'Orient. xahitis. Nom d'une divinité des anciens Perses que l'on croit être la même que Vénus. Voy. Anaïtis. xahoucha. Prince de la dynastie lunaire , fils d'Ayous,roi de Pratichthâna. Nahoucha ou Déva-Nahoucha a quelque ressemblance avec Bacchus( Dionysus ) : il conquit le monde, et fonda une ville nommée Deva-Nahoucïw- NAO Nagari; niais, ayant frappé un brahmane, il fut changé en serpent ; les Pàndavas lui ren- dirent sa première forme. naï ades. Nymphes des fleuves, des sour- ces , des puits et des fontaines. Elles recevaient des noms particuliers suivant leurs diverses attributions, et formaient une grande famille de divinités fluviatiles , composées des Pota- mides, des Crénées, etc. En général, les au- teurs les donnent comme filles de Jupiter et comme mères des satyres. Kglé était la plus belle d'entre elles, selon Virgile. Foy. Nym- FHES. jVAHKAS ou ivaiagas. Nom de huit nym- phes de la mythologie hindoue, qui font par- tie du cortège de Krichna. nais. Ce nom, qui n'a le plus souvent d'au- tre sens que celui de nymphe ou naïade, est regardé comme un nom propre par quelques mythologues qui reconnaissent trois Nais : — i. Maîtresse de Saturne et mère de Chiron. — a. Femme de Bucolion , mère d'iEsépus et de. Pédasus. — 3. Femme d'Otryntée et mère d'I- phition. M v l a . Singe célèbre qui accompagna Rama dans son expédition contre Lanka; il était fils de Viçouakarma. NAMBÉO et namretti. Nom des prêtres ou jongleurs , chez les insulaires de l'archi- pel Viti. Ils vivent sous la dépendance du Nambetti-Levou, pontife qui a trois femmes et possède d'immenses richesses. nan. Fétiches laponais, qui ne sont autres que les mouches, et qu'on porte en Laponie dans des sacs de cuir, comme préservatifs contreiles maladies. nana. Nymphe, fille du Sangarius et mère d'Atys. nanda. i. Père nourricier de Krichna; il sauva ce dieu de la mort en lui substituant, de concert avec sa femme, laehoda, sa pro- pre fille. Iachoda emmena Krichna à Gokoulam et le nourrit de son lait. — 2. Nom du taureau qui porte Si va. M AN DANA. Nom des jardins d'Indra. nandi. Compagnon du dieu Siva; c'est au son du tambour de Nandi que ce dieu danse pour amuser son épouse Parvati. nanéa. Déesse qui avait un temple à Ély- maïs en Perse. Cette déesse, qui a quelque rapport avec Diane et avec Vénus, paraît être la même qu'Anaïtis. N anna. Femme de Balder; mourut de cha- grin après la mort de son époux. nannacus. Ancien roi de la Grèce, qui pré- dit le déluge de Deucalion. nannus. Roi mythique des Ségobrigiensi, ?ère de Petta ou de Gyptis. Il favorisa la fondation de Marseille par les Phocéens. nanls (nanos). 1. Fils de Teutamide et descendant de Lycaon — 2. Errant. Nom d'Ulysse chez les Tyrrhéniens. NAOIS. Héros irlandais, fils d'Ouisnéach et amant de Déirdre. Foy. ce nom. NAOS. Fils d'Eumolpe NAS 331 napées. Nymphes qui présidaient aux val- lons et aux bosquets. — Foy. Nymphes. nara. Célèbre Mouni, frère de Naraïana. Voy. ce mot. naracingha- avatar a. Transforma- tion m homme-lion. Nom de la quatrième incarnation de Vichnou Foy. Érounia.. narada. Fils de Brahma , et un des dix premiers Richis; il passe pour l'inventeur du luth indien. Narada présente de grandes ana- logies avec le Mercure des Grecs. narajana. i. Nom de Vichnou, consi- déré comme existant avant le monde. Na- raïana est l'esprit qui flottait sur les eaux. — 2. Célèbre Mouni, fils de Dharma et d'Ahinsà, Ce fut lui qui fit naître Ourvasi. Foy. ce mot. On regarde quelquefois Nara et Na- raïana comme des Avatàras d'Ardjouna et de Krichna. naraka. Enfer où lama punit les réprou- vés. 11 ne faut pas le confondre avec le Pa- tata. narcée ( narCjEOS )• Fils de Bacchus et de la nymphe Physcoa; devenu puissant dans l'Élide, il bâtit un temple à Minerve, et ins titua le culte de son père. narcéenne. Un des surnoms de Minerve. narcisse ( narcissos ). Jeune Thés- pieu, fils du fleuve Céphise et de la nymphe Liriope. Selon Ovide, .sûr de sa beauté, il méprisa l'amour de la nymphe Écho : les dieux le rendirent épris de sa propre image , et cette passion lui donna la mort. Ainsi s'accomplit la prophétie du devin Tirésias, qtu\ à sa naissance, avait annoncé qu'il ne vivrait qu'autant qu'il ne se verrait pas. Ce mythe, qui paraît assez moderne, est autrement ra- conté par Pausanias; selon cet auteur, Nar- cisse, épris de sa sœur jumelle , la perdit, et mourut de regret en contemplant dans le miroir d'une fontaine sa propre image, qui lui rappelait cette sœur chérie. — On montrait à Orope un monument élevé en l'honneur de Narcisse, et à Iledénacon, dans le pays des Thespiens, la fontaine de Narcisse. 11 y fut métamorphosé en une fleur qui porte son nom et qui était consacrée, de toute anti- quité, aux dieux infernaux. — Suivant Conon, la mort de Narcisse fut l'effet des impréca- tions d'Aminias , que le jeune ïhespien avait méprisée. naréda. Fils de Saraçouati et de Brahma, et frère de Dakcha et des Ragas. Il est re- gardé par les Hindous comme l'inventeur de la lyre ( vina ) , instrument qu'il fait résonner dans les chœurs 'des Gandharvas. Comme la lyre grecque, la Vina indienne fut faite d'é- caille de tortue. narfe. Fils de Loke et frère de Va le, qui le dévora. narfi. Personnification de la nuit éter- nelle, dans la mythologie Scandinave. NASAMON. Fils d'Amphithémis ou de Gara- mas, frèretcte Caphauros. Il donna son nom aux Nasampnes , peuplade africaine. 332 N \U ivascio. Déesse latine qui présidait aux naissances. Elle avait un temple à Ardée. jvastès. Chef carien, fils de Noruion et allié de Priam. nastrand. Enfer définitif des Scandina- ves. Il faut distinguer le Nastrand du Nifl- heim. Voy. ce mot. Quelques historiens écrivent, Nastrond et même Nastroud mais cette dernière forme n'est qu'une faute d'impression. natigay. Nom des dieux pénates des Ta- tars mongols. On les appelle aussi Stogay. iv att. Esprits aériens et malfaisants fort redoutés des Birmans. nature ( phtsis , NATURA ). Divinité al- légorique, qui n'a été adorée que fort tard sous ce nom particulier. Les mythologues des derniers âges la disent femme ou fille de Ju- piter. xaubolidÈs. i. Nom patronymique d'I* phitus, fils de Naubolns. — 2. Phéacien. naubolus ( naubolos ). i. Fils de Lernos et père de Clytonéos et d'Iphitus. — 2. Fils d'Hippasus. — 3. Père d'Epistrophus et de Schédius. xaudjia. Sacrifice humain qui a lieu chez les insulaires de l'archipel Tonga , quand on craint pour la vie d'un chef malade. LeNaudjia est aussi de rigueur quand un chef a offensé les dieux par mégarde. A la mort du Touï- Tonga , on immolait jadis sa première femme dans un Naudjia solemnel. afin que son corps fût enterré en même temps que celui de son époux. La victime est le plus souvent un en- fant. ivaupidame. Fille d'Amphidamas , amante du soleil dont elle eut Augias. nauplius (nauplios, de vaOç , vais- seau , et de îtXetv , naviguer). 1. Habile navi- gateur argien, fils de Neptune et d'Araymone. Il fonda Nauplie et découvrit une des cons- tellations de l'Ourse. Ce fut lui qui emmena Augé en Mysie. Il fut, dit-on, enseveli sous les flots, pour avoir blasphémé contre les dieux. Sa femme, dont on ignore le nom, lui donna deux fils, Prœtus et Damastor. — 2. Descendant du précédent et fils de Clito- néos. Il prit part à l'expédition des Argonau- tes. — 3. Roi d'Eubée. Le roi Catreus lui ayant confié ses filles Aérope et Clymène pour les vendre en pays étranger, Nauplius maria la première à Plisthènes et épousa la seconde, dont il eut Palamèdc, OEax et Nausimédon. D'autres font naître ces enfants de Philyre ou d'Hésione. Furieux de la mort de Pala- mède {voy. ce nom ), Nauplius se mit à courir toute la Grèce, et chercha à semer la dissen- sion dans les États des princes et à jeter le désordre dans toutes les familles, en s'effor- çant de persuader aux femmes que leurs ma- ris étaient morts devant Ilion. Après la prise de Troie, la flotte grecque, à son retour, fut battue d'une furieuse tempête, qui en dis- persa une partie , et jeta le reste sur les côtes d'Eubée. Nauplius fit allumer la nuit des feux NÉB parmi les rochers dont son île est environ- née, dans le dessein d'y attirer les vaisseaux des Grecs, et de les voir périr contre cette écueil; ce qui arriva- en effet. nauprestides. Surnom des filles de Lao- médon , qui brûlèrent les vaisseaux de Proté- silas, pour le forcer à demeurer dans le lieu où il avait abordé. nausicaa. Fille d'Alcinoiis, roi de Phéacie, et d'Arété. Elle accueillit favorablement Ulysse, à l'instigation de Minerve, qui avait emprunté la figure d'une de ses amies pour lui annoncer son prochaiu mariage. Lorsque le héros l'aborda elle lavait ses robes à la ri- vière avec ses compagnes et, loin de s'ef- frayer de l'aspect misérable d'Ulysse , elle lui fit donner des vêtements et 1 introduisit dans le palais de son père avec toutes les précau- tions que sa modestie lui commandait. « Plût à Jupiter, pensait-elle, que le mari qui m'est destiné fût fait comme ce héros. » Les poëtcs posthomériques ont cru devoir accomplir la prophétie de Minerve, en donnant pour époux à Nausicaa Télémaque, dont elle eut Persé- ptoiis ou Ptoliporthos. ivausivédoiy. Fils de Nauplius, et frère de Palamède et d'OEax. nausiaous ( \ausi\oos ). Fils d'Ulysse et de Calypso, frère de Nausithoiis. nausithéus. Pilote de Salamine; il fut donné à Thésée par Scyrus pour conduire le vaisseau qui devait porter ce héros en Crète nausithoé. Néréide. NAUSITHOUS( XAUSITHOOS ). t. Fils d'U- lyssc et de Calypso, et frère de Nausinous. — 2. Fils de Neptune et de Péribée, et père d'Alcinoiis et de Rhéxénor. II régna sur les Phéaciens, et les conduisit d'IIypérie en Sicile pour les soustraire aux incursions des Cyclo- pes. nautes. Un des compagnons d'Énée, ins- piré par Minerve; la garde du palladium lui avait été confiée. navisalvia. Nom sous lequel on adora comme une déesse la vestale Claudia Qui n ta, parce qu'elle avait traîné avec sa ceinture lo navire qui apportait à Rome l'image de la mère des dieux. La statue de Navisalvia était placée dans le vestibule du temple de Cybèle. naxos. 1. Fils de Polémo et père de Leu- cippe; il donna son nom à 1 île de Naxos. — 2. Fils d'Endymion ou d'Apollon. néaça. Fille d'Eochaidh Salbindhe et femme de Fachtna. Elle fut mère de Konnor, qvri eut d'elle un fils nommé Korraak Konlingios. néalcès. Ami de Tnrnus, tua Sabius. néanas. Troyen , tué par Mérion. NÉANDRE ( NÉANDROS ). Roi de COS , fils de Macarée. NÉanthe (NÉANTHÈS). Fils de Mtlacus, tyran de Lesbos; il fut dévoré par des chiens qu'il attira en voulant se servir de la lyre d'Orphée. nébo. Dieu assyrien à tête de chien. On rappelle aussi Nabo ou Nibchas. Saint Jérôme 1 NÉC attribue à son idole le don de la divination. nébridopéplos. Revêtu de la nébride. Épithète de Bacchus. nébrôcharès. Qui aime les faons. Épi- thète de Bacchus. nébrodtès. Surnom de Bacchus. nébrophone. Nymphe de Diane. nébrophonos. i. Fils de Jason et d'Hypsi- pyle. — 2. Un des chiens d'Actéon. NÉCESSITÉ (ANANKÉ, NÉCESSITAS ). Déesse allégorique que quelques poëtes disent fille de la Fortune, et dont le nom ne figure nullement dans les traditions des premiers ûges. Platon lui donne un fuseau de diamant qui, de ses deux extrémités, touche la terre et le ciel, et que tournent les Parques. Horace la peint avec un marteau, des coins, etc. — La Nécessité avait un temple à Corinthe. nécromancie. Art d'évoquer les morts pour avoir connaissance de l'avenir. La Né- cromancie a sans doute pris naissance dans ies sacrifices que les premiers hommes of- fraient aux mânes de ceux qu ils avaient per- dus. « Tous les peuples , dit Pluche , en sa- crifiant soit aux dieux qu'ils s'étaient faits , soit aux morts dont la mémoire leur était chère , croyaient faire alliance avec eux , s'en- tretenir avec eux, manger 3vec eux familiè- rement; mais cette familiarité les occupait surtout dans les assemblées mortuaires , où ils étaient encore pleins du souvenir des personnes qu'ils avaient tendrement aimées, et qu'ils croyaient toujours sensibles aux intérêts de leur famille et de leur patrie. La persuasion où l'on était que par les sacrifices on consul- tait les dieux , on les interrogeait sur l'avenir, entraîna celle que dans les sacrifices des fu- nérailles on consultait aussi les morts Après le repas pris en commun , et auquel on supposait que les âmes participaient, venait l'interrogation ou l'évocation particulière de l'âme pour qui était le sacrifice, et qui devait s'expliquer; mais comment s'expliquait-elle? Les prêtres parvinrent aisément à entendre les morts et à être leurs interprêtes. Ils en firent un art dont l'article le plus nécessaire, comme le plus conforme à l'état des morts , était le silenceet les ténèbres, llsseretiraient dans des antres profonds, ils jeûnaient et se couchaient sur des peaux de bêtes immolées ; de cette manière et de plusieurs autres, ils s'imaginaient apprendre de la bouche même des morts les choses cachées ou futures; et ces folles pratiques répandirent partout cette folle persuasion qu'on peut converser avec les morts et qu'ils viennent souvent nous don- ner des avis. >> La Nécromancie joua un grand rôle en Grèce et à Rome: mais c'est surtout en Thessalie que les psychagogues eurent une grande réputation. Voy. Magie. nectar. Suivant les plus anciens poëtes, le Nectar était la boisson des dieux; de cou- leur rouge comme le vin terrestre , les immor- tels le coupaient aussi avec de l'eau. Plus tard, le Nectar devint la nourriture des dieux et NÉL 333 l'Ambrosie leur breuvage. Dans Homère, on voit Thétis embaumer le corps de Patrocle avec une composition où il entre de l'Ambro- sie et du Nectar. nécys. Nom sous lequel les anciens habi- tants de l'Espagne adoraient le dieu Mars. Quelques critiques lisent, Nétos. NÉDA.^Nymphe areadienne qui donna son nom au fleuve de Néda. Elle éleva avec Hagno et Thisoa, ou avec Ithomé, suivant une tra- dition raessénienne, Jupiter enfant. nédusie (nédousia). Surnom sous le- quel Minerve avait des temples sur les bords du Nédon, et dans l'île de Cos. nédymnus Centaure tué par Thésée , aux noces de Pirithoiis. néère c ne/era ). t. Amante d'Hélios (le soleil) et mère de Phaétuse et de Lampétie. — 2. Amante de Jupiter, dont elle eut vEglé. — 3. Femme d'Aétès et mère d'Absyrte, sui- vant un scoliaste d'Apollonius de Rhodes. — 4. Femme du dieu-fleuve Strymon et mère d'Évadné. — 5. Fille de Nérée et femme d'A- léus ou d'Autolycus. Elle fut mère d'Augé, de Céphée et de Lycurgue. — - 6. Fille de Niobé. NEFTÉ. Voy. NEPHTHYS. néhalennia. Divinité dont on a trouvé des statues dans plusieurs endroits du nord de l'Europe, et principalement aux bouches du Rhin : son nom figure dans un grand nom- bre d'inscriptions. néis. Fils ou fille d'Amphion(ou de Zé- thus) et de Niobé; elle donna son nom à la porte Neitide de Thèbes. neith. Divinité égyptienne d'un âge pos- térieur. Elle représentait dans l'origine l'es- prit divin qui préside à l'univers , et fut iden- tifiée dans la suite avec Isis ou la Nature. On l'adorait surtout à Sais, ville de la basse Egypte, dont on lui attribuait la fondation. La brebis était son emblème. Les Grecs com- paraient Neith à Minerve, parce que l'une et l'autre désignaient l'esprit de sagesse et la science. nékid. Ange, qui, suivant le Talmud, préside aux aliments. nékir. Nom d'un des deux anges qui, se- lon la croyance des musulmans, interrogent les morts dans leur sépulcre. Voy. Monkir. nélée (néléus). i. Personnage des temps héroïques , célèbre par sa lutte avec Hercule. Il avait pour mère Tyro , qui , amou- reuse du dieu-fleuve Énipée, dont Neptune emprunta les traits pour la posséder, eut de cette union, avant son mariage avec Créthéus, deux fils, le Nélée, dont nous parlons ici, et Pélias (Odyssée). Les traditions posthoméri- ques ont brodé ce thème; suivant Apollodore, la mère exposa ses enfants, qui furent recueil- lis par des pâtres. Étant parvenus à l'âge vi- ril, les deux frères reconnurent leur mère, et tuèrent Sidéro , sa belle-mère, qui lui fai- sait souffrir toutes sortes de mauvais traite- ments. Après la mort de Créthéus, Pélias et 334 NEM Nélée se disputèrent la souveraineté d'Iolcos. Nélée, vaincu, se retira avec Mélampe et Bias, suivis de nombreux colons achécns , phthiotes et éoliens, dans la ville de Pylos, qui lui fut cédée par son oncle Apharée (Apollodore, Diodore). Suivant Pausanias,il fonda Pylos, ou en chassa par la violence Pylos, qui y habitait. Au dire de Strabon, plusieurs villes du nom de Pylos se disputaient l'honneur de devoir leur origine à l'émigration de Nélée : la Pylos homérique , où résidait Nestor, était en Triphylie, sur l'Anigrus. — Fixé dans sa nouvelle résidence, ftélée y épousa Chloris, fille d'Amphion, dont il eut une fille, Péro { roi/. MÉlampe), et douze fils : Taurus, Astérius, Pylaon, Déimaque, Eurybius, Épi- daiis , Rhadius, Euryménès , Évagoras , Alas- tor, Nestor et Périclymène (Apollodore). Ho- mère ne nomme que trois d'entre eux : Nestor, Chromius, et Périclymène. Vainqueur des Ar- cadiens, auxquels il livra bataille près du fleuve Céladon , Nélée fut moins heureux dans son différend avec Hercule. Ayant refusé de puri- fier le héros du meurtre d'Iphitus, il fut at- taqué par lui dans Pylos, et tous ses fils, à l'exception de Nestor, périrent dans le com- bat. Des traditions tardives disent que Nélée lui-même fut tué par Hercule, mais ceci est en contradiction formelle avec la légende homérique, suivant laquelle Augias, profitant delà défaite du roi des Pyliens, s'appropria quatre chevaux que celui-ci avait envoyés aux courses d'Élée. Nestor v engea son père en enlevant des troupeaux aux Épéens ; ceux- ci vinrent mettre le siège devant Thrœssa surl'Alphée, mais ils durent se retirer vain- cus. — Suivant Pausanias, Nélée mourut à Corinthe, et fut enseveli dans un lieu secret par son ami Sisyphe. Les Néléides, chassés de la Messénie par les Héraclides , se retirè- rent à Athènes, — 2. Fils de Codrus et frère de Médon. néléides, néléius, Nestor, et les au- tres fils de Nélée. néléides. Fêtes instituées par Nélée n° 2 , en l'honneur de Diane surnommée Néléis. nélo. Danaïde, fiancée de Ménachus. némausus. Fils d'Hercule, héros épo- nyme de Nîmes (Nemausus). nembroth. Nom d'un esprit que les Chal- déens consultaient, et a qui le mardi était consacré. nemda. Lieu de dévotion célèbre aux en- virons du Volga. Il est consacré au culte des mauvais génies. néméa. Fille d'Asopus; elle donna son nom à la contrée de Némée. némedh. Héros fabuleux de la mythologie irlandaise , fils de Dnamhain et époux de Mâ- cha, dont il eut quatre enfants. némée ( Lion de). Le premier ordre qu'Eu- rysthée donna a Hercule fut de lui apporter la peau du lion de Némée. Cet animal redouta- ble, fils de Typhon, ou d'Orthros et d'Eehidna ; avait été nourri par Junon. D'autres le font NÉM fils de la Lune, et disent qu'il tomba de cet astre sur la terre. Il était invulnérable , et ha- bitait la vallée de Némée, située entre Cléo- nes et Phlionte, dans la partie nord-est du Péloponnèse. Hercule , allant l'attaquer, s'ar- rêta à Cléones, où un nommé Molcrchus (voy. ce nom) lui donna l'hospitalité. Son hôte voulant faire un sacrifice , il lui dit d'at- tendre trente iours, et qu'alors, s'il revenait vainqueur du lion, il sacrifierait à Jupiter Sauveur, et qu'au contraire s'il y mourait il lui rendrait à lui-même les honneurs héroï- ques. Arrivé à Némée et ayant trouvé le lion, il essaya d'abord de le percer à coups de flè- ches. Voyant qu'il était invulnérable , il le poursuivit avec sa massue. Le lion s'étant ré- fugié dans un antre qui avait deux ouvertures, Hercule en boucha une, et, entrant par l'au- tre, saisit le monstre par le cou et l'étrangla. Il le mit ensuite sur ses épaules , revint trou- ver Molorchus , qui , le dernier jour du délai fixé étant expiré, allait lui rendre les honneurs dus aux morts, et sacrifia lui-même à Jupiter Sauveur. — Le lion de Némée fut placé parmi les constellations. némeens. Les jeux Néméens, comptés entre les plus fameux de la Grèce, furent institués par Hercule , après qu'il eut tué le lion de Némée , et en mémoire de sa victoire ; on les célébrait tous les trois ans. néméios. Surnom de Jupiter, némertès. Néréide. némésées. Fêtes funèbres instituées en l'honneur de Némésis. On y faisait des expia- tions pour les morts et en faveur de ceux qui avaient abusé des présents de la fortune ou des dons de la nature. némésis. Vulgairement déesse de la ven- geance. Les poètes la font fille de la Nuit (Hésiode), de l'Érèbe (Hygin), de l'Océan (Tzetzès) , de la Justice ( Ammien Marcellin), de Jupiter et de la Nécessité (seul. Calli- maq.). Suivant cette dernière tradition, Né- mésis accoucha d'un œuf que Minerve porta à Léda et d'où sortirent les Dioscures, — Origi- nairement cette déesse était la personnifica- tion du sentiment moral de la justice et de l'équité, de la conscience et de la répugnance innée pour le mal; aussi Hésiode la place-t-il à côté de la pudeur ( Aidos ), Plus tard, et ceci apparaît surtout dans Hérodote et dans Pin- dare, on regarda Némésis comme une divinité fatale, présidant au sort des humains , et s'oc- cupant principalement d'égaliser les condi- tions , en poursuivant les mortels aveuglés par de grandes richesses ou par l'excès du bon- heur. Une fois comprise ainsi, Némésis devint nécessairement la déesse de la vengeance et du châtiment, qui, de même que Dicé et les Furies , finit toujours par atteindre les impies et les orgueilleux. A Smyrne on adorait deux Némésis; Alexandre reçut d'elles l'ordre de rebâtir la ville. Ce dédoublement de la grande déesse ne paraît pas appartenir à une haute antiquité. — Les surnoms les plus or- NÉO dinaires de Némésis sont ceux d'Adrastée et de Rhamnusie ; le premier est tiré soit du sanctuaire élevé par Adraste, soit du mot ÔiSpàcrxsiv , qui, avec l'a privatif, la dési- gne comme la déesse à laquelle on ne sau- rait échapper; le second lui fut donné à cause du temple qu'elle avait à Rhamnus ou Rham- nonte, bourg de l'Attique. On l'adorait aussi à Smyrne, à Patres, à Cyzique, et quinze chapelles, dit-on, lui étaient dédiées sur les bords du lac Mœris. — Dans l'origine l'art antique représentait Némésis sous les mê- mes traits que Vénus; c'est du moins ce qu'on peut conjecturer d'un passage de Pline, où il est dit qu'Agoracrite, élève de Phidias , ayant manqué le prix du concours , n'eut qu'à changer les attributs de la statue de Vénus qu'il avait présentée , pour en faire une Némésis. Plus tard on la représenta avec une ligure grave et sévère. De nombreuses médailles nous la montrent écartant de la main droite des vêtements qui lui couvrent la poitrine , et dirigeant ses regards sur son sein. Elle lient dans sa main gauche une coquille, un frein ou une branche de frêne, et dans la droite une mesure; quelquefois on voit à ses pieds la roue de la fortune et un griffon. Ra- rement elle a des ailes. — Il y avait à Rham- nus une célèbre statue de Némésis, taillée par Phidias dans le marbre qu'avaient apporté les Perses pour élever un trophée lorsqu'ils croyaient remporter la victoire à Marathon. némestrinus. Dieu qui présidait aux fo- rêts. némétor. Vengeur. Surnom de Jupiter. aémicha. Nom d'une forêt où les sages assemblés firent un sacrifice qui dura douze ans, selon le Mahàbhàrata , et mille selon le Rhàgavata. C'est aussi sous les arbres du Né- micha que Soûta lisait les ouvrages de Vyàsa à soixante mille sages. némorales. Fêtes qui se célébraient dans la forêt d'Aiïcie en l'honneur de Diane Ari- cine. némorensis. Surnom de Diane. NÉNIE. F0%j. NjENIA; ne-no-kounji. Royaume des Racines. Nom des enfers, suivant les Japonais sintoïs- tes. néoclès. Un des paysans lyciens qui fu- rent changés en grenouilles par Latone, qu'ils avaient insultée. néoénie. Fête en l'honneur de Bacchus, lorsque l'on faisait pour la première fois l'es- sai du vin nouveau de l'année. néo aé iv i astre s. Ceux qui célébraient la fête des Néoménies, ou de chaque mois lu- naire. NÉOMÉNIEN. Surnom d'Apollon, qui était honoré surtout à la nouvelle lune. néoméntes. Fêtes aux nouvelles lunes en Egypte, en Judée, "en Grèce et à Rome. wéoméris. Nom donné par Apollodore à la Néréide appelée plus ordinairement Nèmer- tes. NEP 335 NÉOPHROX. Fils de Timandra, métamor- phosé en vautour par Jupiter. Voy. /*Egypius. NÉOPTOLÈME. Voy. PYRRHUS. néoptolémées. Fête célébrée par les Delphicns en mémoire de Néoptolème, fils d'Achille, qui périt au pillage du temple d'Apollon, et en expiation de sa mort. nÉpexthes. Plante d'Égypte, qui, mêlée au vin, endormait la douleur. Hélène, qui l'a- vait reçue de la reine Polydamna , femme de Thonis, en servit à Télémaque dans Je palais de Ménélas. Quelques mythologues pensent que le Népenthès n'est autre que l'opium. néphaliox. Fils de Minos , frère de Chry- sès n° 2. néphélé. i. Femme d'Athamas, mère de Phryxus et d'Hellé. — 2. Nuage ou nymphe que Jupiter substitua à Junon , et dont Ixion eut les Centaures. néphéléis. Hellé, fille d'Athamas et de Néphélé. néphos. Fils d'Hercule et de la Thespiade Praxithée. nephthys ou nefté. Divinité égyptien- ne. Les mythologues grecs la font fille de Sa- turne et de Rhée, et sreur d'Osiris , d'ïsis et de Typhon. Femme de ce dernier, elle eut avec Osiris, qui la prit pour sa sœur, un com- merce furtif duquel naquit Anubis ( en égyp- tien Anbo ). Isis se chargea d'élever le jeune enfant, que sa mère avait abandonné, et Ne- phthys, reconnaissante, déserta le parti de Ty- phon pour suivre celui d'Haroéri. Son fils se montra de même fidèle à Osiris ; après l'avoir accompagné aux Indes, il embauma ses res- tes. Aussi plaçait-on toujours son image à la porte des temples d'ïsis et de son époux. Anubis y était représenté avec une tète de chacal, que les Grecs changèrent plus tard en une tète de chien. On ne sait presque rien sur la nature et les attributions de ce dieu, qui parait avoir été analogue au Mercure hellénique et romain. Son culte fut introduit à Rome vers Tan 100 avant J. C. — Nephthys, identifiée à tort avec Vénus ou avec Athor, est souvent représentée à côté d'ïsis, dans les peintures des monuments funéraires. népia. Fille de Jason et femme d'Olympus , roi de Mysie. neptun ales. Fêtes célébrées à Rome en l'honneur de Neptune et différentes des Con- suales; dans le cours des unes et des autres, les chevaux et les mulets étaient libres de tout travail. NEPTUNE (POSÉIDON, NEPTUNUS). Si l'on en croit Vlérodote, le culte de Neptune, originaire de la Eybie, ainsi que le nom même du dieu, se propagea ensuite dans des contrées helléniques ; il est plus probable, comme nous avons déjà essayé de le prouver à propos de la Minerve Tritonide , que ce fu- rent au contraire les Grecs qui portèrent en Lybie leurs dieux et leurs mythes, par le ca- nal des émigrants Minyens. Neptune parait avoir été, dans l'antique religion des Pélas- 336 NEP ges , une personnification du principe humide, source de toute fécondité ; regardé par les Ioniens comme dieu de la mer, son culte, issu de l'occident, gagna peu à peu du ter- rain, et, s'étendant enfin jusqu'à l'orient, couvrit l'Hellade entière. Les Romains, en apprenant à connaître le Poséidon grec , dont le cheval , par une symbolique d'idées parti- culières ignorées aujourd'hui, était l'attribut, identifièrent la nouvelle divinité avec leur Neptunus, dieu des chevaux, analogue à Con- sus, et peu à peu Consus, Neptunus et Poséidon ne firent plus qu'un seul et même dieu. — Suivant les poètes et les mythologues grecs , Neptune était fils de Saturne et de Rhée, et frère de Jupiter et de Pluton; il fut dévoré par son père le jour de sa naissance et rendu peu après à la vie, par la vertu d'un breuvage que Métis administra à Saturne (Apollodore). Pausanias dit que sa mère le cacha au milieu d'un troupeau d'agneaux et fit croire à Sa- turne qu'elle était accouchée d'un poulain , qu'elle lui donna à dévorer. En mémoire de cet événement, on donna le nom d'Arné (fontaine des agneaux) aune source située près de Mantinée, où Rhée avait caché le dieu. Suivant Tzetzès, le nom d'Arné était celui de la nourrice de Neptune. Enfin Dio- dore rapporte que sa mère le confia à Caphira et aux Telchines. — Tous ces détails n'appar- tiennent nullement à la mythologie homéri- que : c'est le caractère principal des tradi- tions qui ne remontent pas à une haute an- tiquité , de détailler chaque partie des mythes avec une prolixité fatigante , de multiplier les faits aux dépens de la grandeur de l'en- semble ; les poètes ne regardent plus alors les conceptions primitives que comme des cadres dans lesquels ils peuvent laisser libre jeu à leur imagination. — Maître de la mer, qui lui échut en partage par Je sort , Nep- tune est, suivant Homère , l'égal de Jupiter en dignité, quoiqu'il lui soit inférieur en pouvoir; il gémit de cette supériorité, et s'emporte quand le maître de l'Olympe lui parle en roi; il va même jusqu'à conspirer avec Junon et Minerve contre la suprême puissance. Voy. Junon. On le voit cepen- dant se montrer, en quelques occasions, ser- viable envers son frère; ainsi, il lui dételle ses chevaux (11. VIII, 440 ). C'est dans les pro- fondeurs de la mer Égée que Neptune a sa résidence; là , il tient sous le joug ses cour- siers impétueux, à la corne d'airain, à la crinière d'or, au vol impétueux. Veut-il quit- ter son humide séjour, « alors, dit le poëte, « se couvrant d'une armure d'or, il prend un "fouet industricusement formé et, montant « sur son char, il rase la plaine liquide. Les « monstres, sortis du fond des abîmes , sau- « tent autour de lui et reconnaissent leur roi. « L'océan triomphe , ouvre çà et là devant « lui ses ondes : le char vole avec légèreté, « sans que l'essieu d'airain soit mouillé par « les flots. » Dans Apollonius, c'est Amphi- NEP trile qui est chargée d'atteler' son char. -~ Irrité contre Laomédon, qui s'était parjuré ( voy. Hésione et Laomédon ), Neptune se rangea du côté des Grecs, lors de la fameuse expédition contre Troie. Tantôt, assis sur le sommet de quelque haute montagne, il con- temple les efforts des assaillants, tantôt, re- vêtu de formes humaines, il se mêle aux com- battants, et effraye les Troyens; c'est à lui que ceux-ci durent la défaite qu'ils éprouvè- rent lorsque Junon eut endormi Jupiter sur l'Ida. Dans le combat des dieux, le souverain des mers eut pour adversaire Apollon, qui n'osa pas lutter contre son oncle. La dixième année du siège, Neptune , jaloux de ce que les murs dont il avait entouré Troie devaient être renversés , tandis que les Grecs éle- vaient orgueilleusement un rempart en face de la ville, détruisit ce retranrhement avec l'aide d'Apollon. Plus tard, il poursuivit de sa vengeance le fameux Ulysse, qui avait privé de la vue son fils Polyphême. — Les autres traditions relatives à Neptune, et dont Ho- mère ne fait pas mention, sont en assez grand nombre ; nous ne rapporterons que les plus remarquables. En sa qualité de dieu des eaux, d'où sortent les continents, le souve- rain apparaît souvent en lutte avec diverses divinités locales. Lorsque les dieux résolurent, sous le règne de Cécrops, de s'approprier cer- taines villes de l'antique pays d'Acté, Nep- tune vint le premier dans l'Attique, et, en lutte avec Minerve, perdit sa cause d'après l'arrêt des dieux. Voy. CÉCRors. Suivant d'autres, ce fut à cette occasion que Nep- tune fit apparaître le cheval; Jupiter ayant déclaré que la prééminence appartiendrait à celui des deux contondants qui aurait fait le présent le plus utile aux hommes, Minerve l'emporta en faisant don aux Athéniens de l'olivier. Neptune, irrité, submergea toute l'Attique. On dit aussi que ce fut enThessalie qu'il créa le cheval , lequel joue un grand rôle dans les mythes du dieu, comme le prou- vent de nombreux surnoms (Hippios, Hip- péios , Hippios Anax , Hippocovrios , llip- parchos ^Hippéyétès ) , l'attribution de l'in- vention de l'attelage, de la course en char, sa métamorphose hippique ( xaëàXXy); ) pour posséder Cérès, dont il eut le cheval Arion , etc. — Neptune eut encore un diffé- rend avec Minerve, à propos de la possession de Trézènc ; Jupiter les concilia en leur at- tribuant cette ville en commun. Il disputa Corinthe au soleil {voy. Hecatonchires ) , Égine à Jupiter lui-même, Naxos à Bacchus, et l'Argolide à Junon. Il fut débouté de ses prétentions sur ce dernier pays par. l'arbi- trage d'Inachus, du Céphise et d'Astérion, et se vengea en desséchant les sources des deux fleuves. Voy. Amymone. Dans l'origine, Delphes lui appartenait en commun avec Gé ; plus tard Apollon lui donna en échange l'île de Calaurée. — Neptune aida Jupiter à combattre les Titans, et, dans la giganto* JNEP NEP 337 raachie, il tua Polybotès en 1 écrasant sous le poids de l'île de Cos. Lorsqu'HercuIe défit les Centaures , il les cacha dans la montagne Éleusinc. L'un des prétendants de Thétis, il se retira après la prédiction de Thémis. Voy. Thétis. C'est lui qui envoya à l'Attique le terrible taureau de Marathon , et à la Crète le taureau , père du Minotaure. Voy. Mixros. Il donna à son fils Périclymène la faculté de prendre toutes sortes de formes, changea Hiérax en oiseau de proie , Cœnis en homme, son amante Alope en source, et Théophane en brebis. Les autres mythes ont été traités à leurs articles spéciaux. Voy. Andromède , Halirrhothius , Pelée, etc. — Époux d'Amphltrite, suivant les traditions posté- rieures à Homère, Neptune eut encore un grand nombre de maîtresses et d'enfants : il eut d'Alope, Hippothoiïs; d'Alcyone, TEthuse, Hyriée et Hypérénor, ou seulement Hypérès et Anthas; d'Amymone, Nauplius; d'Antiope, Breotus et Hellen; d'Aréthuse, Abas; d'Aga- înède , Bélus , Actor et Dictys ; d'Alistra , Ogy- gès; d'Astypalée, Eurypyle et Ancée ; de Bithynis, Àraycus; de Chione , Euraolpe; de Chloris, Périclyraène; d€ Cérès, le cheval Arion; d'Europe, Euphémus; d'Euryte, Hal- lirrhothius; d'Eurynorae, Agénor et Belléro- phon ; de Gé , Antée ; de Halia , six fils et une fille; d'Hippothoé, Taphius; d'Arpalyce , ou de Calycé ou de Searaandrodicé , Cycnus; d lphimédie , les Aloades; de Canacé, Opleus, Nérée, Épopeus, Alœus, Triops ; de Célseno, Lycus , Euphémus , Nyctée ; de Cérébia , Po- lydectc et Dictys; de Callirrhoé, Minyas; de Libye, Agénor et Bélus; de Lysianasse, Bu- sirls; de Léis, Althépus; de Molione, les Mo- lionides; de Méduse, Chrysaor et Pégase; de Mélantho, Delphus; de Mélanthée, Irène; d OEnope , Mégarée ; de Péribée , Nausithoùs ; de Péro, Asopus; de Pirène, Léchés et Cen- chrius; dePitané, Évadné; deSalacie, Tri- ton ; de Salamis , Cychreus ; de Syme , Chtho- nius; de Thoosa, Polyphême; de Tyro , Pé- lias et JN T élée; de Théophane, le bélier à la toison d'or; de Théraisto, Leuconoé. On donne encore pour fils à Neptune , Alébion , Amphimane, Bellérophon, Bergion , Calauros, Cercyon, Chius , Crocon , Cromus, Dercynus, Dorus, Égée, Éryx, Idas, Lamie, Lélex, Lestrygon , Mélion, Messape, Nyctée, On- r.hestos, Pélasgus, Phéax , Protée, Sarpédon et Poltys, Taras, Thasus. Ces noms font en général allusion à des circonstances ma- ritimes; il faut remarquer que l'on donne comme enlants de Neptune beaucoup de bri- gands et de chefs tyranniques. — Comme souverain des mers , auquel on attribuait le pouvoir de faire éclater les tempêtes et d'apaiser les orages à son gré, il portait les surnoms suivants : Pontomédon anax, Pcla- yëios, Archithalassos , Eurycréion , Eury- médon , Einalios , Pontios, Basilcus , Meso- pontios , Prosclystios. Ceignant la terre de toutes parts, et pouvant l'ébranler par le mouvement des flots, on le désignai! par les épithètes de Gœëochos , Jsphalios , Énosich- thon, Ennosigœos , Tinactor gœas , Cinéter- gas, Seisichthon , Amphigœos. Il porte en- core d'autres surnoms, dont un grand nom- bre sont empruntés à ses attributs ( voy. Tri- dent ) ; voici les principaux : y£gœus, Amoi- bens, qui troque; Cœruleus , azuré; Da- mœos, Domatitès, dieu domestique, à Sparte; Héliconios , à Mycale en Asie, où les Ioniens* qui y avaient apporté son culte d'Hélice en Achaïe, célébraient en son honneur les Pa- nionia; Érechtheus ; Épopte, le voyant, à Mégalopolis; Énipeus , à Milet; Élytios ou Élymnios, à Lesbos; Génétklios, le créateur, à Sparte; Cérœstios; Isthmios, à Sicyone; Cyanockaités , à la chevelure bleue ; Colas- tès ; Laoitas ; Latreus ; Mélanthos , à Athè- nes; Mycétès , Onchestios ; Patrogénios , le dieu national; Phytalmios , fécondateur; Pa- ter ou Patroos , à Eleusis ; Prophantos , à Thurium; Pêtrœos, en Thessalie; Sou- niaratos ; Tœnartus, à Sparte. — Neptune était adoré dans toute la Grèce et en Ita- lie , mais son culte florissait surtout dans le Péloponnèse, appelé pour cette raison demeure de Neptune (oi'AriZrftiov flo- <7îio65voç), et sur les côtes de l'Ionie. Il avait des temples dans un grand nombre de lieux, tels qu'Athènes, JEgèe en Eubée, Fgine, iEgie en Laconie, Anticyre, Asée en Arcadie, Acacésiura , Byzance , Delphes , Di dyme, Élis, Gythium , Hermione, Halicar- nasse, Hélice, lalysus, Corinthe, Cercyre , Cyrène, Caphyes, Calaurie, où l'on n'admet- tait pour prêtresses que des jeunes filles non encore nubiles; Colone , Lerne , Messane. Mantinée, on nul homme ne devait entrer dans son temple, Myonie dans la Locride , Messène , Malée , Mégalopolis, Naupacte, Nauplie , Oncheste , Phénée , Peîlène , Patres, Rome, Syracuse, Samos, Sparte, Sicyone, Trézène , qui lui était consacrée et se nom- mait Posidonie ; le cap Ténare, où il avait un temple qui servait d'asile aux criminels; Tarentc, Ténos , Thérapné, Téménium dans l'Argolide. Par une allégorie naturelle, Pla- ton affirme, dans son Critias, que Neptune avait un temple dans l'île fabuleuse de l'A- tlantide; il fait une description pompeuse de ce monument où des mosaïques représen- taient le dieu des mers, entouré de sa cour, et traîné par des chevaux aîlés. — Corinthe célébrait en l'honneur de Neptune les jeux isthmiques, et Athènes lui avait consacré, ainsi qu'à Thésée, le 8 de chaque mois. A Mycale, sa fête portait le nom de Panionia,- à Rome, on l'adorait dans les Consuales et dans les Neplunaler». Les animaux qui figuraient dans ses sacrifices étaient le taureau, le san- glier et le bélier ; les Argiens jetaient en son honneur dans les sources des chevaux gar- rottés. Suivant Plutarque , son culte était quelquefois joint à celui de Cérès Thesmo- pnore. — Le pin lui était consacré. — L'art 29 338 NÉR plastique ries anciens , qui se plaisait à figurer Neptune au milieu des divinités marines sou- mises à sa puissance, ne lui a jamais donné les traits calmes et majestueux de Jupiter, mais plutôt une physionomie analogue en quelque sorte à l'aspect de l'élément qu'il re- présente ; aussi son attitude exprime-t-elle tantôt le repos, tantôt une vive agitation. Le plus souvent il est nu, mais on le voit quel- quefois avec la chlamyde ou le manteau. Ses attributs principaux sont le trident, le cheval et le dauphin; ce dernier ne se voit pas sur les monuments de l'ancien style. Une mé- daille d'argent de Titus représente Neptune foulant un globe.— Voy. trident. neptumdes. Surnom des Amazones , dans Lycophron. \eptim\e. Thétis, petite-fille de Nep- tune (Catulle). aeptl'XIUS. Surnom de Thésée. ivéquirox. Dieu de la guerre, adoré par les Sintoïstes japonais. xérée ( néreus ). i. Dieu-marin , fils de Pontos et de la Terre , époux de Doris et père des Néréides. Les traditions des poètes et des mythologues le représentent toujours comme une divinité prophétique, habitant au fond de la mer Égée , et ayant la faculté de chan- ger de forme à son gré. Il est, ainsi que sa femme, accablé sous le poids des années, et joue, dans les légendes relatives à Hercule, un rôle analogue à celui de Glaucus dans le cy- cle des Argonautes ou à celui de Protée dans l'Odyssée. Ce fut lui qui indiqua au fils d'Alc- mène la demeure des Hespérides. Suivant Ho- race, il surgit du sein des flots pour prédire à Paris les maux qui allaient accabler Troie. Virgile lui donne le trident pour attribut. Ses principaux surnoms sont les suivants : Èpios , doux; Euboulos , bon conseiller; Géron, Grandœvus , vieillard; Némertès , infaillible. — On représentait Nérée , ainsi que les divi- nités marines analogues , avec des algues au lieu de poils , à la poitrine , aux yeux et au menton. — 2. Fils, de Neptune et de Ca- nacé. néréides. Filles de Nérée et de Doris. Nymphes des mers intérieures, elles se dis- tinguaient originairement des Naïades, nym- phes des eaux douces, et des Océanides, qui habitaient l'Océan ; mais les mythologues des derniers âges ont souvent confondu ces trois classes. Au nombre de cinquante , suivant Ho- mère , qui n'en nomme que trente-quatre , el- les résidaient au fond des eaux, avec leur père , et se plaisaient à aider les marins en périls. Les Argonautes sentirent les effets de leur bienveillante protection. — Hésiode re- connaît cinquante Néréides , Hygin n'en nom- me que quarante -neuf et Apollodore quarante- cinq. Voici leurs noms combinés alphabéti- quement d'après les listes des quatre auteurs que nous venons de tbentionner (en abrégé Hs., Hm., Ap., Hg. ). Les Néréides d'Hésiode sont indiquées en lettres romaines. Les noms NÉR en lettres italiques appartiennent à celles qui ne sont mentionnées que par les trois autres auteurs. Des étoiles placées à la suite des noms désignent celles qui se trouvent portées sur plus d'une liste. Nous empruntons ce tra- vail au savant dictionnaire de M. Parisot : Actée Hs., Ap., Hg., Hm. ; Agavé ***, Hs., Ap., Hg., Hm.; Amathie', Hg., Hm.; Amphinome *, Hg., Hm.; Amphithoé * , Hg., Hm.; Amphitrite *, Hs., Ap. ; Apseude" , Hg., Hm.; Aréthnse, Hg. ; Asie, Hg. ; Autonoé, Hs.; Béroé, Hg. ; Callianasse *, Hg., Hm. ; CalUanire , Hm.; Calypso, Ap.; Céto , Ap. , Climène , Hg. ; Climène II * , Hg., Hm. ; Clio, Hg.; Cranto , Ap.; Creuse, Hg. ; Cydippe, Hg. ; Cyraatolégé , Hs. ; Cymo , Hs. ; Cyraodo- cée**, Hs., Hg., Hm.; Cymothoé ***, Hs., A p., Hg., Hm.; Déiopèe, Hg. ; Déjanire , Ap. ; Béro , Ap.; Dexamène * , Hg., Hm. ; Dione, Ap. ; Doro, Hs.; Doris**, Hs., Hg., Hm.; Doto***, Hs., Ap., Hg., Hm.; Drymo, Hg. ; Dynaméne *** , Hs., Ap., Hg., Hm. ; Éione, Hs.; Éphyre, Hg. ; Érato*. Hs., Ap.; Eu- crate, Hs., Ap. ; Eudore*, Hs., Ap. ; Euli- mène*, Hs., Ap.; Eumolpe , Ap.; Eunice*, Hs., Ap.; Eupompe , Hs. ; Eurydice, Hg ,. Évagore * , Hs., Ap. ; Evarné , Hs. ; Galatée ***, Hs., Ap., Hg-, Hm.; Galène, Hs. ; Glaucé*', Hs., Hg., Hm. ; Glauconome * , Hs., Ap. ; Ha- lle" , Ap., Hm.; Halimède * Hs., Ap. ; Hippo • noé*, Hs., Ap. ; Hippothoé*, Hs., Ap. ; loue Ap.; Ianasse * , Hg., Hm. ; Ianire', Hg., Hm. ; Iéré * , Hg., Hm. ; Laomédie , Hs. ; Leu- cotkoè*. Hg. ; Liagore, Ap. ; Ligée, Hg. ; Limnorie", Hs., Ap., Hg., Hm.; Lycorias, Hg.; Lysianasse * , Hs., Ap. ; Melîtê***, Hs., Ap., Hg., Hm. ; Ménippe * , Hs., Ap. ; Mèra *, Hg., Hm. ; Nausithoè, Ap. ; Némertès ** , Ap., Hg.,Hm.; Néoméris , Ap. ; Nésée *** , Hs. Ap., Hg., Hm. ; Néso, Hs. ; Opis , Hg. ; Orithye ' , Hg.. Hm. ; Panope Hs., Ap., Hg., Hm. ; Pa- nopée, Hg ; Pasithée, Hs.; Phéruse **, Hs., Ap.,Hg., Hm. ; Phyllodocé , Hg.; Pione, Ap. ; Plexaure, Ap. ; Polynoé, Ap.; Pohnome, Hs. ; Pandoméduse , Ap. ; Pontoporie , Hs. ; Pronoé, Hs.; Proto*", Hs., Ap., Hg., Hm.; Proto II, Hs. ; Protomédie , Hs. ; Psamathé, Hs. ; Psamathoé , Ap. ; Sao *, Hs., Ap. ; Spio "\ Hs.. Ap., Hg., Hm.; Thalie", Hs., Hg., Hm.; Thémisto , Hs.; Thétis*, Hs. Ap. ; Thoé * , Hg., Hm. ; Xantho, Hg. - On les ado- rait principalement dans les ports de mer. Sur l'isthme de Corinthe leur culte se confondait avec celui de Neptune. Les poètes leur donnent les surnoms de Chryséai, rayonnantes d'or; Chryselacatoi, aux quenouilles d'or, Pontiai, marines, etc. Des peintures, des vases et ries bas-reliefs les représentent, soit comme de jeunes filles nues entourées de Tritons, soit comme des nymphes pi6ciformes. — Voy. OCEASTDES. NÉRÉIUS. Descendant de Fférée. Nom de Phocus. nergel. Idole des Cuthéens, figurée par un coq. NES WÉRIA, sério, nériène. Épouse de Ma- mers, le Mars des Sabins. nérine. Forme insolite pour Néréide. nériocengh- Izedqu'Ormuzd envoya vers Zoroastre, pour lui annoncer sa mission di- vine. NÉRiTUS (néritos). Fils de Ptérélaûs, frère d'Ithaque et de Polyctor; il donna son nom à une montagne de l'ile d Ithaque. néryllinos. Héros adoré en Troade, où il avait un oracle qui était consulté par les malades. nésée ( iveS/EA ). Néréide. NESIMAQUE (nesimaCHOS). Père d'Hip- pomédon , qu'il eut de Mithidice. C'est sans doute une mauvaise leçon pour Aristomaque. xéso. i. Néréide. — 2. Fille de Teucer ou de Tros, femme de Dardanus et mère de Si- bylla. nesr ou iv es roc H. Divinité assyrienne que l'on représentait sous les formes du vau- tour. nessus (nessos ). t. Dieu-fleuve de Thra- ce, fils de l'Océan et de Téthys. — 2. Cen- taure, fils d'Ixion et de la Nue. Voyant Her- cule et Déjanire arrêtés sur les bords de l'É- vénus, il offrit ses secours au héros, qui les ac- cepta. Mais à peine eut-il passé le dépôt qui lui était confié , qu'il voulut lui faire violence. Hercule le perça d'une de ses flèches ; et le Cen- taure, pour venger sa mort, ayant trempé sa tunique dans son sang, la remit à Déjanire, comme un moyen infaillible de conserver ou de rappeler l'amour d'Hercule. C'était un poi- son actif qui fit perdre la vie au héros. Foy. Déjanire, Hercule. Suivant une tradition locrienne, rapportée par Pausanias, Nessus ne mourut pas immédiatement de sa blessure : il put regagner sa terre natale, et y tomba en putréfaction sans que personne l'ensevelît. Nestor. Le plus jeune des douze fils de Nélée et de Chloris. Il échappa seul au mas- sacre des Néléidcs par Hercule , se trouvant à Gérénia lorsque le fils d'Alcmène envahit la Triphylie. Une autre tradition rapporte que Nélée et ses fils ayant volé à Hercule les bœufs de Géryon. Nestor ne prit aucune part à ce larcin, et s'acquit ainsi l'amitié du héros , qui lui donna en présent la ville de Messène : en retour, Nestor introduisit la coutume de ju- rer par Hercule (Philostrate). Pausanias dit qu'il hérita du royaume de Messénie, après la mort des Apharéides. Sa jeunesse fut illus- trée par de brillants exploits. Ii se distingua d'abord contre les Arcadiens, et remporta une éclatante victoire sur Éreuthalion. Il prit en- suite une part active au combat contre les Éléens, et leur enleva de nombreux troupeaux, après avoir tué Itymonée, leur chef. Nélée, craignant pour la vie de son fils, avait caché ses chevaux pour l'empêcher de combattre; mais Nestor se battit à pied. Il se trouva aussi au combat des Lapithes et des Centaures. Ovide le compte au nombre des chasseurs Çalydoniens et des Argonautes, Mais c'est sur- JNIC 339 tout dans l'expédition contre Troie que Nes- tor se fit connaître comme un guerrier habile et comme un sage général : il était vieux alors et avait vécu trois âges d'homme, sans que les années eussent affaibli sa prudence, choisi avec Ulysse pour exciter à cette guerre lointaine les chefs de la Grèce, il donna lui- même l'exemple du départ , à la tête des Py- liens et des Messéniens. Homère s'est plu à retracer dans ce vieillard qui a conservé toute la verdeur de l'âge mûr, et aussi habile a con- cilier les différents ou a donner de sages con- seils, qu'enclin à une éloquence parfois un peu verbeuse, mais douce comme le miel, l'idéal de la vieillesse , qui règne par la véné- ration qu'elle inspire. Il lui fait prendre part, dans l'Iliade, à tous les engagements impor- tants, donner sa voix dans tous les conseils, et amener enfin la réconciliation d'Ulysse et d'Achille. — Après la mort de son fils Antilo- que et la fin de la guerre, Nestor retourna à Pylos , où Jupiter lui accorda une vieillesse tranquille. Ce fut là qu'il mourut , au milieu de ses fils : Persée, Stratius, Arétus, Échéphron, Pisistrate, Thrasymèdes, qu'il avait eus d'Eu- rydice ou d'Anaxibie. Il faut y joindre deux filles, Pisidiceet Polycaste. — Plusieurs villes du nom de Pylos se disputaient l'honneur d'à voir vu naître et mourir Nestor ( voy. Nélée) et celle qui se trouvait en Messénie préten dait , du temps de Pausanias , posséder encore son palais. — Polygnote avait représenté Nes- tor et ses deux fils Antiloque et Thrasymèdes. dans la Lesché de Delphes. nestorides. Fils de Nestor. net ou néton. Dieu de la guerre chez les anciens habitants de l'Espagne. iveures. Peuples de la Sarmatie européen- ne , qu'on croyait avoir le pouvoir de se mé- tamorphoser en loups une fois tous les ans, et de reprendre leur première forme. névérita. Déesse du respect, selon un passage de Capella, qui renferme probable- ment une mauvaise leçon. ngao. Un des dieux domestiques des Chi- nois. Il est ordinairement accompagné de Sao. ngoia-chilvani. Antique dieu-roi d'An- gola , dont le culte existe principalement chez les Singhiles, qui lui attribuent le pouvoir de faire tomber la foudre. nia. Dieu du monde souterrain , dans la mythologie slave. n 1 a \ g . Le génie du mal, chez les habitants de Madagascar. \ 1 15 bas. Dieu des Syriens, qu'on croit être le même qu'Anubis. nice us. Victorieux. Surnom de Jupiter. nicandra. Fileuse au service d'Alcinoé. Foy. ce mot. nicé. 1. Nom grec de la Victoire. — 2 Sur- nom sous lequel Minerve avait un autel dans la citadelle de Mégare. — 3. Thespiade, mère de Nicodromus. nicÉe ( nic.ea). Fille duSangarius. Ayant tué un berger, nommé Hymnus, qui l'aimait, 340 NIK l'Amour se vengea en la soumettant à Bacchus, qui eut d'elle une fille, Télété. Elle laissa son nom à une v ille de Bithynie. On la donne quel- quefois comme la mère des satyres. nicéphoros. Qui donne la victoire. Sur- nom de plusieurs divinités, et entre autres de Vénus , à laquelle Hypermnestre éleva une statue, en mémoire de son acquittement. mcctéries. Fête athénienne, en mémoire de la victoire remportée par Minerve sur Nep- tune, lorsqu'ils se disputèrent l'honneur de nommer la ville d'Athènes. mcippe. i. Fille de Pélops, épouse de Sthénélus et mère d'Alcinoé, de Méduse et d'Eurysthée. On la nomme aussi Leucippe, Archippe ou Astydamie. — 2. Thespiade, mère d'Antimaque. nicnevex. L'Hécate de la mythologie cel- tique. Elle était portée sur la tempête et ran- geait sous sa sombre bannière toute l'armée des esprits errants. mcodromus ( nicodromos ). Fils dHer- cule et de la Thespiade Nicé. nicomaque ( nicomachos ). Fils de Ma- chaon et d'Anticiée, et frère de Gorgasus. 11 régna à Phères , avec son frère , après la mort de Dioclès, leur aïeul maternel. ivicon. L'un des Telchines. mcostrate ( nicostraté ) 1. Selon Ser- vius, c'était le véritable nom de la Sibylle Carmenta ou Caména. — 2. Mère d'Hippocoon, qu'elle eut d'QEbalus. NICOSTRATE ( 3VICOSTRATOS ). Fils de Ménélas et d'Hélène, suivant quelques auteurs. Il avait pour frère Mégapenlhe, Diœthos et Maraphios, nés d'une naissance illégitime, et figurant avec le premier sur les bas-reliefs du trône d'Apollon à Amyclée. nicothoé. L'une des Harpyies. nid ou mdde. Chant de malédiction des magiciennes Scandinaves. mdhogglr. Serpent des enfers, dans la mythologie Scandinave. ariÉMiZA. Dieu de l'air et des vents, chez les Slaves. On le représentait tantôt avec des ailes et couronné de rayons, tantôt avec le corps d'un oiseau et les ailes déployées. NIFFLHEIM. L'Enfer Scandinave. Il est ha- bité par les femmes, les enfants, et les hom- mes morts de maladie. Après avoir traversé le fleuve Giaull sur un pont d'or, l'âme qui se rend à sa dernière demeure passe la grille dite Helgrind , et arrive à l'entrée du Nifflheira, le plus bas des neuf mondes , qui soutient une des trois racines du grand chêne Iggdracil. C'est là que coule la fontaine Houergelraer, nabitée par d'énormes serpents. mger. Noir. Surnom de Pluton. mgr \. Noire. Surnom de Cérès sur l'É- laïus, montagne d'Arcadie. mrchouba ou KCHOLBA. L'une des fem- mes de Martanda, qui, suivant une tradition assez obscure, paraît être une incarnation de Vichnou, et représente le soleil, désigné plus ordinairement sous le nom de Souria. Fille de NIO Vieouamitra , l'architecte divin, Kchouba s'enfuit de la maison de son époux, dont la splendeur l'aveuglait : Martanda, désespéré, eut recours à son beau-père, qui lui conseilla de se laisser couper ses rayons, et exécuta cette opération dans la région de Sakadouipa. De là l'aspect languissant du sofeil lorsqu'il se montre le soir. Kchouba revint habiter avec son époux , et demeure avec lui chaque année du 7 maga (janvier) au 7 sravana. nil (NEiLOS, nills). Dieu-fleuve d'É- gypte ; il était, suivant les Grecs, Gis de 1 Océan et de Téthys ou de Pontos et de Thalassa , et père de Memphis et de Chione. Il portait, chez les Égyptiens, le nom de Noute-Fen, verseau. Vers le temps du solstice, à l'épo- que où il sortait de son lit, on célébrait en son honneur une fête pendant laquelle on lui immolait des taureaux noirs; on répan- dait aussi sur ses ondes des fleurs de lotus. — Le Nil avait à Nicopolis un temple magni- fique , où une statue de marbre noir le repré- sentait sous la forme d'un dieu gigantesque, couronné de lauriers et d'épis, et s'appuyant sur un sphinx. Ses autres attributs étaient le crocodile, l'hippopotame et le dauphin. nilacaktha. Qui a le cou noir. Sur- nom de Siva. Les dieux avaient fait de l'eau des mers un poison brûlant ; Brahraa ordonna à Siva de boire ce poison , pour sauver le genre humain : Siva obéit, mais il en con- serva une marque noire à la gorge. nileus. Éthiopien, ennemi de Persée, qui le changea en pierre, lors de son combat contre Phinée et ses partisans. nilotide. Surnom d'isis. ninifo. Divinité chinoise qui préside à.la volupté. niobé. 1. — a. Fille de Tantale et sœur de Pélops; suivant Homère, elle épousa Am- phion, roi de Thèbes, et en eut six fils et six filles. Ovide et Hygin lui donnent pour mère Taygète ou Diane. D'autres la font fille de Pélops et épouse de Zéthus ou d'Alalco- mène. Fière de sa fécondité, elle osa se pré- férer à Latone , et vit périr ses enfants sous les traits d'Apollon et de Diane. Neuf jours durant, ils demeurèrent couchés au sol, éten- dus dans leur sang, parce que Jupiter avait changé en pierre tous les sujets de Niobé. Le dixième jour, les dieux , touchés de pitié, leur donnèrent eux-mêmes la sépulture ; et Niobé , lassée d'avoir pleuré pendant ces dix jours, consentit enfin à manger : présente- ment, ajoute Homère, elle est parmi les ro- chers , sur les sommets déserts du mont Si- pyle; et là , quoique changée en rocher, mo- nument éternel de la vengeance des dieux, elle fond encore en larmes. — Telle est la légende homérique sur Niobé; les auteur? postérieurs , et surtout les poètes dramatiques l'ont considérablement altérée et modifiée Voici les principales divergences que nous offrent leurs écrits : Hésiode et Pindart comptent Yingt Niobides; AIcman,la moitié NIO seulement de ce nombre ; Sapho en reconnaît dix-huit* Euripide, quatorze; Hérodote, cinq. Hellanicus donne à Niobé trois lils et trois filles : Archénor, Ménestrate, Archagoras, Pélopie, Ogygie, Astycratée; tandis que Plié- récyde, qui suit la tradition homérique, en mentionne douze : Alalcomène, Phérée, Eu- dore, Lysippe, Xanthus, Argius, Chione, Clytie , Mélie, Hora , Lamippe, Pélopie. Dans Apollodore, les Niobides sont au nombre de quatorze; Sipyle , Minylos (nommé Eupiny- tosdansHygin), Isménus, Damasichthon , Agé- nor, Phaedimus, Tantale, Éthodée ou Néère, Cléodore, Astyoché, Phthie, Pélopie, Asty- cratée, Ogygie. Tzetzès ajoute à cette liste le nom d'Homoloïs, et Ovide mentionne en- core Alphénor et Ilionée. — Homère fait tomber tous les Niobides sous les coups d'A- pollon et de Diane. Les mythographes posté- rieurs disent qu'Amphion ou Amycla etMé- libée (voij. Chloris ) échappèrent au massa- cre : la dernière épousa Nélée ( Apollodore) : cependant l'épouse de Nélée était, suivant Homère, la fille de l'Amphion d'Orchomène et non de l'Amphion Thébain. Les auteurs ne s'accordent pas non plus sur ie lieu de la scène; suivant Apollodore, les fils de Niobé furent tués par Apollon , comme ils chassaient sur le Cithéron (ou sur le Sipyle), et Diane frappa leurs sœurs dans Thèbes même. Ovide fait périr les premiers dans la plaine de Thè- bes , où ils s'occupaient d'exercices gymnas- tiques, et les secondes, aux funérailles de leurs frères. D'autres les font périr tous en Lydie, ou racontent que Niobé, s'étant rendue de Thèbes dans cette contrée, après la mort de ses enfants, se réfugia auprès de son père Tantale, et, sur ses instantes prières, fut changée en pierre par Jupiter, -r Quoi qu'il en soit, Pausania3 nous apprend quila été lui-même au mont Sipyle, et qu'il y a vu la statue de Niobé : « c'est , dit-il, un rocher es- carpé qui, de loin , ressemble effectivement à une femme ayant la tète penchée et en pleurs. » On montrait aussi à Thèbes le tom- beau des Niobides. — b. Parthénius raconte d'une manière toute différente le mythe de Niobé. Fille d'Assaon et femme de Philottus, suivant cet auteur, elle osa prétendre que ses enfants étaient plus beaux que ceux de Latone. La déesse, irritée, lui fit bientôt sentir les effets de sa vengeance; Philottus périt à la chasse, et Assaon , épris d'une passion incestueuse pour sa fille, se donna la mort sur son cadavre, après qu'elle se fut préci- pitée du haut d'un rocher. 11 avait aupara- vant fait périr tous ses enfants. — L'art plas- tique s'est] complu à retracer le massacre des enfants de Niobé et le désespoir de celle- ci. Le groupe le plus célèbre qui reproduise ce sujet est du à Praxitèle ou à Scopas; il se compose de dix figures , dont quelques-unes douteuses, et paraît avoir orné autrefois le fronton d'un temple. Découvert à Rome, en i583, auprès de la porte San-Giovanni, ce MS 341 groupe magnifique se trouve aujourd'hui au Musée de Florence. On possède encore trois beaux groupes de Niobé, dans la villa Bor- ghèse, au Vatican, à la villa Albani, et une des peintures d'Herculanum représente la malheureuse mère implorant Junon .— i. Fille de Phoronée et de Laodice, ou mère de Pho- ronéc, qu'elle eut d'Inachus. x i obi de s. Enfants de Niobé. xionnuall,' F.ils de l'héritage. Fils aîné de Fénius-Farsa et frère de Nioul. Les tradi- tions irlandaises lui donnent un caractère vio- lent et farouche xioi'.D. Une des douze grandes divinités Scandinaves et le premier des Vanes; il est maître des vents et des richesses de la terre, et demeure dans le lieu appelé Noatan. Il habitait auparavant Vanheilmr, mais ayant été donné en otage aux Ases , il choisit pour résidence celle nouvelle demeure. Son épouse est Skada. xiouL. Second fils de Fénius-Farsa et père des Miléadhs ou Scots, après son émigration. Opposé en tous points à son frère Nionnuall, il représente les races demi-civilisées qui suc- cédèrent aux premiers peuples des temps fa- buleux. xioustitciiitch. Dieu suprême des Kamt- chadales. xiparaïa. L'esprit bienfaisant, selon la croyance, des Californiens, qui lui opposaient Touparan. Voy. ce nom. xiphé. Une des nymphes de Diane. xi i'HÉe (niph^os). Guerrier rutule qui fut tué par ses propres chevaux. xinÉE (NiREUS). i. Grec célèbre par sa beauté , fils de Charops et d'Aglaïa. Il naquit à Symé, île située entre Rhodes et Cnide. Le plus beau des Hellènes après Achille , il n'é- galait pas le fils de Pélée en valeur guerrière, et ne conduisit que trois vaisseaux devant Troie (Homère). Hygin lui donne seize navi- res , et Diodore le nomme roi de Cnide. Il fut tué par Eurypyle ou par Énée. — 2. Favori d'Hercule, l'aida à combattre le lion deNémée (Ptolémée-Héphestion ). nireupan. Paradis des Siamois. Le bon- heur des habitants du Nireupan consiste dans une insensibilité absolue. niboupi. L'un des huit Vaçous. Gardien de l'angle sud-ouest du monde, il préside les génies malfaisants. NisÉiS. Scylla , fils de Nisus. xisoi mbh a. Nom d'un géant dont la sain- teté portait ombrage aux dieux. Nisoumbha eut à combattre la déesse Dourgâ , qui, pour le faire périr ainsi qu'un autre saint nommé Soumbha , prit dix formes différentes. nisus ( Nisos ). 1. Roi de Mégare, fils de Pandion , ou de Déion ou de Mars , et frère d'Égée. Il épousa Abrote et en eut une fille du nom de Scylla. Lors de l'expédition de Mi- nos en Attique, Nisus , assiégé dans Mégare , fut trahi par sa fille , qui, amoureuse du roi de Crète , qu'elle avait aperçu du haut des ?9. 342 NOC remparts, détacha de la tête de son père et livra aux ennemis un cheveu d'or d'où dépen- dait le salut de la ville. Minus eut horreur d'une action si noire , et, tout en profitant de !a trahison , ordonna qu'on attachât Scylla à la poupe de son vaisseau, et la fit noyer dans le golfe de Saronique. Selon d'autres , il la traita avec tant de mépris qu'elle se jeta dans les flots; mais, tandis qu'elle suivait à la nage le vaisseau qui portait son amant , elle aperçut son père , qui, changé en aigle de mer , fondait sur elle, et fut métamorphosée par les dieux en poisson ou en alouette. — Une tradition, qui avait cours à Mégare, ra- conte l'histoire de Nisus tout autrement. Sui- vant cette légende locale, qui ne dit rien de l'expédition de Minos , le fils de Pandion dis- puta le trône de Mégare à Seiron ; iEaque ayant prononcé en sa faveur, il maria sa fille Iphinoé à Mégarée. — On montrait le tom- beau de Nisus à Athènes, derrière le Lycée. — 2. Fils d'Hyrtacus , compagnon d'Énée, célèbre par son amitié pour Euryale ; il tua Volscens son meurtrier, avant de mourir, et périt accablé par le nombre. — 3. Prince de Dulichium, père d'Amphinomus et l'un des amants de Pénélope. nisyréus. Neptune, honoré dans l'île de Nisyra. nitocris. Déesse égyptienne que l'on a identifié avec l'Athéné des Grecs. Hérodote en fait une reine d'Égypte qui vengea la mort de son frère , assassiné par les grands de l'É- tat , en les noyant dans un canal qu'elle avait fait creuser à grands frais , et où l'eau en- vahit tout à coup les meurtriers, occupés à savourer un festin magnifique. Le même his- torien distingue une seconde Nitocris, reine de Médie, qui s'illustra par de vastes travaux d'irrigation et d'assainissement, de construc- tions de ponts, etc. — On traduit ordinaire- ment le nom de Nitocris par celui de Minerve victorieuse. ivitoès ou rciTOTJis. Démons ou génies adorés par les habitants des îles Moluques. Chaque famille à un Nitoui particulier, et brûle continuellement des cierges en son hon- neur. iviXA. Dieu marin, adoré anciennement sur les bords de la Baltique. nixi du. Dieux romains invoqués par les femmes en couches. Ils étaient au nombre de deux ou de trois et avaient été apportés, dit- on, de Syrie, par Attllius. Ils étaient repré- sentés au. Capitole agenouillés et les mains croisées sur les genoux. ivoatan. Demeure de Niord. ivobu îx aimga. Empereur du Japon qui se divinisa lui-même. 11 est adoré sous le nom de Xantaï. koctiluca. Qui brille dam la nuit. Sur- nom de la lune. noctivaga. Qui marche lanuit. Épithète de la lune. NOR NOCTUL1US. Dieu des Brixiens, qui prési- dait à la nuit et au sommeil. IVOCTURNINLS OU NOCTURXUS. Dieu qui présidait aux ténèbres. Les Latins donnaient quelquefois ce nom à l'étoile de Vénus ou Vesper. NODINUS , 1VODOTUS , ÎVODUTIS OU 1VO- dutus. Dieu romain qui protégeait les blés, à l'époque où le nœud de ta tige doit se former. ivodutérus. Divinité latine qui présidait à l'action de battre et de broyer le blé. noémon. i. Capitaine lycien tué par Ulysse devant Troie. — 2. Compagnon d'Antiloque. — 3. Fils de Phronius d'Ithaque; il prêta son vaisseau à Télémaque pour aller à Pylos. — 4. Guerrier troyen tué par Turnus. nogan-bara-eke. Divinité mongoliqne, née des yeux de Choutchiboddiçatoa. On l'a- dore, ainsi que Doulma-Gartchan , comme une déesse protectrice. NOH. Le premier homme , selon les Hotten- tots. Sa femme se nomme Plingnoh. nomia. Nymphe pastorale arcadienne , qui donna son nom à la montagne de Nomia , près de Lycosure. ivonios. Qui protéije les bergers et les pâturages. Surnom d'Apollon , de Pan, d'A- ristée , de Mercure. nomos. La loi personnifiée , en tant que maîtresse des Dieux et des hommes. Les Or- phiques la placent à côté de Jupiter. Koxa. Une des Parques romaines. Selon Aulu-Gelle et Varon , Nona présidait au neu- vième mois de la gestation. Votj. Morta. jvonacriatès. L'Jrcadien. Surnom de Mercure , tiré d'une ville d'Arcadie. nonacris. Femme de Lycaon ; elle donna son nom à la ville arcadienne de Nonacris. ivoîvaCrius. V Arcadien. Surnom d'É- vandre. noa'ius. Un des chevaux de Pluton. ]XOR. Fondateur du royaume de Norwége et frère de Nott , la nuit, il était fils de Thorron, qui lui ordonna d'aller à la recherche de sa sœur Goë , disparue. on ne savait com- ment; Nor retrouva G.oe* dans une contrée ( la Norwége) dont il s'empara et à laquelle il laissa son nom. norax. Fils de Mercure et d'Érythie , fille de Géryon ; conduisit une colonie ibé- rienne dans l'île de Sardaigne , et fonda Nora , la plus ancienne des cités de ce pays ,* suivant quelques auteurs. \oricus. Fils d'Hercule ; il donna son nom à la Norique. normes. Les Parques Scandinaves. Vier- ges magiciennes et fatidiques , elles ne filent pas, mais elles donnent et retirent la vie à leur gré; c'est grâce à elles que tout existe, se modifie , et meurt pour renaître. Elles sont au nombre de trois, et portent les noms sui- vants : Ourda (le passé); Vérandi (le présent); Shalda ( l'avenir ) ; cette dernière a donné son nom aux Scaldes, qui prédisaient l'avenir. NUI nortia ou murtia. Divinité du destin, qui , selon les Étrusques, présidait aux pério- des du temps , et à laquelle on donnait les at- tributs de la Fortune. Elle avait à Yolsinies , aujourd'hui Bolséna , un temple où l'on en- fonçait un clou chaque année. Cette céré- monie , qui n'était sans doute dans l'origine qu'un grossier mode de numération des an- nées, passa aux Romains, chez lesquels le consul ou le dictateur était chargé de fixer le clou annuel dans le mur du Capitole, près de l'autel de Minerve. Plus tard , on réserva cet usage pour les circonstances extraordi- naires, comme les cas de peste, de révoltes, etc. — C'est à tort qu'on a voulu identifier Nortia avec Pomone. nothus. Fils de Deucalion. notus (notos). Le vent du sud person- nifié. Il est représente sur la tour des vents à Athènes sous les traits d'un jeune homme imberbe, tenant un vase dont il épanche le contenu. noub. Forme insolite du mot Knef. NOUTE-FEN. — Voy . NlL. novembre ( november ). Ausone l'a ca- ractérisé par des symboles qui conviennent à un prêtre d'Isis, dont on célébrait la fête aux calendes de novembre. novensiles du. Dieux sabins dont Je culte passa à Rome. Ils étaient au nombre de neuf ou de quatre, et furent, dit-on, communiqués aux Romains par Tatius ; mais les mythologues ne sont nullement d'accord ni sur leur origine ni sur leur nature. Suivant Manilius, les dieux Novensiles n'étaient autres que les neuf dieux qui avaient reçu de Jupiter le droit de lancer la foudre. _ nubigéxa. Fils de la nuée ou de Néphélé. Épithète des centaures et de Phrixus. nuées (nephélai.) Divinités personni- fiées par Aristophane , qui les proclame ironi- quement, par la bouche de Socrate , les déesses suprêmes auxquelles les hommes doi- vent la pensée , la parole et l'intelligence, le charlatanisme , la loquacité, la iuse et la compréhension. — Voy. NÉphélÉ. nuit(nyx, nox). Divinité allégorique qui, suivant Homère, exerce son pouvoir sur les dieux et sur les hommes. Le Sommeil, fuyant un jour la colère de Jupiter, se réfu- gia dans le sein de la Nuit, et le maître de l'O- lympe s'apaisa par égard pour cette déesse. Dans la Théogonie d'Hésiode, elle appartient au monde primitif comme fille du Chaos et sœur de l'Érèbe , dont elle eut l'Éther et l'Aurore fHéméra). Elle engendra d'elle-même le Sort, Kêr, la Mort, le Sommeil, les Songes, Mo- mus , Oizys (l'Affliction ) , les Hesperides , les Parques, Némésis , la Fraude, l'Amitié, la Vieillesse, la Discorde. Hygin la fait naître du Chaos et de Caligo , et les Orphiques la quali- fientde fille d'Éros, tandis que d'après Varron l'Érèbe est son père , La Nuit aux noires ailes , dit Aristophane, était au commencement avec le Chaos , le noir Érèbe, et le yaste Tartare ; NUM 343 elle enfanta, dans le sein infini de l'Érèbe un œuf sans germe , d'où , après une longue révolution d'années, naquit l'Amour. — Cette déesse avait en Grèce des temples et des ora- cles. On voyait sa statue a Éphèse, où on lui sa criliait des brebis noires et des coqs. Le hibou lui était consacré. — Ses surnoms sont les suivants : Érebée, Euphronie, Eubulie, bonne conseillère yPœcilimon, au vêtement bigarre, Mélanimon, au vêtement noir; Mélanar mate , au char noir ; Mélanippe , aux che- vaux noirs; Mélanopterygè, aux ailes noires. — Elle était représentée sur le coffre de Cypsélus , tenant entre ses bras deux enfants endormis : l'un blanc, l'autre noir , tous deux avec les pieds crochus (le Sommeil et la Mort ). Sur quelques pierres gravées , elle tient un voile au-dessus de sa tête. On lui donne aussi des ailes de chauve souris et quelquefois elle est précédée d'un enfant portant un flam- beau. Les poètes la figurent tantôt ailée, tantôt portée sur un char à deux chevaux, couverte d'un v oile, et entourée d'astres. Elle a souvent des pavots pour attribut. numa. Chef rutule , tué par Nisus et Euryale. numéria. Déesse latine de l'arithmétique. Les femmes enceintes l'invoquaient, dit-on. NUMICUS. Dieu fleuve d'Italie, dont l'eau servait pour les sacrifices de Vesta. Énée ef Anna Pérenna disparurent dans le Numicus, suivant quelques traditions. nuxdinA. Déesse latine qui présidait à la purification des enfants. nuptiales (du). Dieux qui présidaient aux noces, chez les Romains. On désigne ha- bituellement par cette épithète Jupiter, Junon, Lucine et Vénus. nyctée ( nycteus ). i. Fils d'Hyriée et de la nymphe Clonia , frère de Lycus. II épousa Polyxo, et en eut une fille, Ântiope. Voy. ce nom et Lycus. On le fait aussi fils de Chthonius ou de Neptune et de Célaeno. — 2. Père de Nyctimène.— 3. Compagnon de Diu- mède , métamorphosé en oiseau. — 4. L'un des chevaux de Pluton. nyctéis. Femme de Polydore et mère de Labdacus. nyctélios ou îïyctérinos. Nocturne, Surnom de Bacchus , en l'honneur duquel or célébrait tous les trois ans , à Athènes , la fête des Nyctélies. nyctimène. Fille d'Épopée , roi de Les- bos, ou de Nyctée, roi d'Ethiopie; elle fut changée en chouette par Minerve. nyctimus ( nyctimos ). Le seul des Ly- caonides que Jupiter épargna, régna en Ar- cadie après la mort de son père. D'autres di- sent qu'il fut sacrifié au dieu par Lycaon aymphes. La mythologie homérique re- présente les Nymphes comme des déesses (6sai) d'un rang inférieur aux divinités de l'Olympe , qui ne dédaignaient pas cependant de les admettre au milieu d'elles quand elles délibéraient sur une affaire importante. Filles 344 NYM de Jupiter, elles habitent la terre et séjour- nent dans les bois, sur les cimes des mon- tagnes , près des sources des fleuves, dans les prairies et dans les grottes. On les voit, dans l'Iliade et dans l'Odyssée , accompagner Diane, en formant des danses autour de la déesse, veiller sur le sort des hommes, plan- ter des arbres, présider au gibier ; aussi leur sacriflait-on, soit dans des cérémonies spé- ciales, soit en commun avec Mercure. Ho- mère donne aux nymphes des champs l*é- pithète d'agronomes ; les Orestiades habitent les montagnes, et les Naïades sont les nym- phes des sources. Une classe inférieure de Nymphes, filles des bois, des fleuves et des sources, servaient Circé dans sa grotte. Du reste , toutes celles de la classe supérieure ne tiraient pas leur origine de Jupiter ; ainsi , l'Odyssée mentionne Calypso comme fille d'At- las, et donne Apollon pour père à Phaéthuseet à Lampétie. — En général, les nymphes ap- paraissent dans les poésies homériques et dans les écrits des auteurs postérieurs au père de la poésie épique , comme des per- sonnifications de certaines forces de la nature et surtout du principe humide. Divinités d'une religion primitive qui, supposant des êtres surhumains dans les sources, dans les fleuves, dans les montagnes, cherche à per- sonnifier tous les éléments et toutes les for- ces du monde , ou qui attribue à une in- fluence divine les impressions produites par les divers aspects des sites , on leur ad- joignit plus tard une autre classe de nym- phes, appartenant à l'histoire mythique, et n'étant autres que la symbolisation des races entières ou des empires ; la nymphe Cyrène , dans Apollonius , porte ce dernier caractère. — On peut classer ainsi les nym- phes qui représentent les forces de la nature : I. Nymphes des eaux. A cette classe appar- tiennent les Océanides, ou Océanines, dites aussi nymphes marines (Nufx^ai "AXiai, Pelagi nymphae , Marinae); les Néréides, nymphes des mers intérieures ; les Potamides , nymphes des fleuves et des rivières , qu'on dis- tinguait par les noms locaux d'Achéloïdes , d'Anigrides, d'Isménides d'Amnisiades, de Paetolides, etc. ; les Naïades, nymphes qui pré- sidaient aux ruisseaux , etc.; les Crénées, ou Pégées, nymphes des sources ; les Limnades, nommées aussi Limnacides ou Élionomes, nymphes des étangs et des eaux stagnantes ( distinguées par les noms locaux de Trito- nides, de Castalides, etc.). En général, toutes ces nymphes des eaux (èçuSaxtat, ëvuôpot, OSpiàôe;, èçvoptàSsç), présidant aux sour- ces, dont les eaux avaient, selon les anciens, un rapport intime avec la faculté prophéti- que , étaient regardées comme divinités fa- tidiques rendant des oracles , et pouvant don- ner aux mortels qu'elles favorisaient le pou- voir de prédire l'avenir. On les adorait aussi, en leur qualité de nymphes des sources dont l'eau a un effet salutaire dans les maladies NYS débilitantes, comme déesses de la guérison ; de plus, l'eau étant le principe de la fécondité, elles étaient invoquées comme divinités tu- télaires des fleurs , des prairies , des trou- peaux , du gibier ; comme nourrices des dieux tels que Bacchus, Jupiter, et de divers personnages de l'histoire mythique. Plusieurs d'entre elles sont liées d'une manière étroite aux divinités supérieures, telles qu'Apollon, dieu prophétique, appartenant comme elles à la religion de la nature, Diane, déesse chasseresse, adorée elle-même comme nym- phe en Arcadie (voy. Diane), Mercure. Bacchus, Pan, les Silènes et les Satyres. On les voit souvent , dans la mythologie antique , se joindre au cortège de ces diverses divi- nités, former des danses , et prendre part à toutes les cérémonies du culte; mais souvent aussi elles restent dans leurs grottes et s'oc- cupent à tisser et à filer avec la plus grande application. Il y avait aussi des nymphes dites Avernales, qui habitaient les eaux du monde souterrain. - II. Nymphes des mon- tagnes et des grottes. Nommées, en général, Oréades , Orodemniades et Orescooi, elles sont quelquefois distinguées par des noms lo- caux, tels que ceux de Cithéronidcs , de Péliades, de Coryciae, de Dictœae, etc. — III. Nymphes des bois et des vallées. A cette classe appartiennent les Napées , les Aulonia- des , les Hyléores, les Alséides; on supposait que, de même que les autres divinités des bois, elles s'amusaient à effrayer le voyageur soli- taire. — IV. Nymphes des arbres. Ce sont les Dryades et les Haraadryades , divinités d'ori- gine arcadienne, qui n'apparaissent jamais , ainsi que les Oréades et les Naïades, à la suite d'autres divinités. — Sous leur face de divi- nités chthoniennes , c'est-à-dire particulières à un lieu ou locales , les nymphes portaient divers surnoms , tels que ceux de Dodonides, de Lemniae, de Mycalésides, de Nysiades, etc. — Le nombre des nymphes n'est pas bien dé- terminé par les mythologues ; selon Hé- siode , il y en avait trois raille. Hérodote les fait vivre plusieurs milliers d'années — On leur rendait un culte particulier, et on leur offrait en sacrifice de l'huile , du lait , du miel , et quelquefois on immolait des chèvres et des agneaux en leur honneur. Elles avaient des temples ou des autels dans les forêts , près des sources , etc. A Cnide , on célébrait une fête en l'honneur d'Apollon , de Neptune et des nymphes. L'art plastique les a toujours représentées sous la forme de jeunes filles nues ou à moitié nues. Les poètes des derniers âges leur ont donné quelquefois une chevelure couleur vert-de-raer. < nympholeptoi. On donnait ce nom aux devins inspirés par les nymphes. nysa. Nymphe, nourrice de Bacchus. NYSjEUS, NYSIUS, IVYSEL'S; NYSIGEXA. Dieu de Nysa. Surnom de Bacchus, de Nysa, montagne ou ville de la Thrace , ou du nom de sa nourrice. OCÉ OCÉ 345 NYSïades ou nyséides. Nymphes de NYSUS. Père nourricier de Bacchus , qui , Nysa , qui élevèrent Bacchus. Hygin leur suivant Hygin , lui confia Thèbes avant de donne les noms suivants : Cisséis, Nysa, Érato, partir pour l'Inde. Ériphia , Bromia , Polyhymno. oannès. Selon la cosmologie qui nous a été transmise par Bérose , monstre moitié homme et moitié poisson, venu de la mer Ery- thrée, à qui était due la civilisation primitive de la Babylonie. On l'appelle aussi Oanès, Oan ou Oès. II sortait chaque matin de la mer et y rentrait le soir. Apollodore le compte au nombre des quatre Annédotes qui apparu- rent à des époques diverses, et dont le der- nier fut Odacon. Ces quatre monstrueux am- phibies portaient, suivant Abydène, les noms suivants : Eudoque, Éneugarae, Éneubule, Anémonte. Les Babyloniens attribuaient à Oannès d'anciennes cosraogonies que les prê- tres conservaient dans les temples. oaxès ou OAXLS. Fils d'Apollon et d'An- chiale ou d'Acacallis ; il donna son nom à une ville de Crète. on. Dieu syrien qui rendait des oracles à voix basse. obarator. Un des dieux agricoles du La- tium. obéroiv. Roi des fées et des génies de l'air, époux de Titania. Voy. Fées. obriarée. Le même que le cyclope Bria- rée. obrimus. Égyplide, fiancé de la Danaïde Hippothoé. obstination. Fille de la Nuit. ocalée ( ocaléa ). Fille de Mantinée, épousa Abas, dont elle eut Acrisius et Prœtus. occasion (cairos, occasio). Dieu al- légorique de l a-propos. Les Grecs le disaient fils de Jupiter. Il avait un autel à Élis. I.ysippe l'avait représenté à Sicyone , sous les traits d'un adolescent tenant un poignard et une balance, et appuyant sur un globe ses pieds garnis d'ailes. Phidias le figura, au contraire, sous la forme d'une femme, avec les mômes attributs. occator. Dieu agricole du Latium; prési- dait au hersage. OCÉAN ( océanos, OCÉanus ). Déjà per- sonnifié dans Homère, qui, le regardant comme le principe de toutes choses et des dieux mêmes ( Oewv ysvEcrt^ ) , ne lui assigne pas d'origine, l'Océan est, suivant l'Iliade , un dieu puissant qui ne le cède qu'à Jupiter; il a pour éponse Téthys ; ses filles sont Eu- rynorae, Thétis et Persé. Lorsque Jupiter com- battit les Titans, l'Océan reçut Junon des mains de Rhée et cacha la jeune déesse dans son palais, situéà l'occidentdu monde. Comme fleuve (TCOTapioç), son cours limite la terre de toutes parts , ainsi qu'il est dit dans la des- cription du bouclier d'Achille. Formant un orbe immense, qui s'alimente de lui-même, il n'a ni source ni embouchure , et donne nais- sance à toutes les mers , à tous les fleuves et à toutes les sources. Bien que ses flots soient contlgus à ceux de la haute mer qu'il entoure, ils ne s'y mêlent cependant jamais et coulent toujours seuls. C'est de leur sein que sortent les astres, l'Aurore et le Soleil , qui va s'y re- poser chaque soir; aussi la partie occidentale du fleuve porte-t-elle le nom de bain de l'O- céan, Xouxpà ojxsàvoio. Au delà de l'Océan, au couchant comme au levant, habitent divers peuples mythiques, tels que les Éthiopiens, vertueux et fortunés , et les Cimmériens, aux- quels Hélios n'envoie jamais ses rayons; c'est auprès de la demeure de cette race malheu- reuse qu'Ulysse aborda à la plage que Circé lui avait indiquée et où se trouvaient le bois de Proserpine, le palais de Pluton, les fleuves infernaux et le pays des rêves Voy. Enfers. A l'opposite était i'Élysée. Au sud enfin habitaient les Pygmées et tous les êtres fan- tastiques, bienfaisants ou funestes, que l'ima- gination des Grecs supposait résider aux confins de la terre. Toute cette géographie my- thologique est du reste très-obscure et pleine de contradictions qui choquent le bon sens. — Dans Hésiode, l'Océan est fils d'Uranus et de la Terre et l'ainé des Titans. Époux de Té- thys, il en a trois mille fleuves et autant d'O- céanides. Comme fleuve, il a des sources. Apol- lodore dit que le Styx est un de ses bras , et forme la dixième partie de l'Océan entier ; les neuf autres bras entourent la terre et la mer et se jettent dans cette dernière , après en avoir fait ie tour. — Eschyle représente l'Océan ar- rivant auprès de Prométhée , et se servant, en guise de monture, d'un dragon ailé; un bas- relief du Musée capitolin reproduit cette con- ception du poète. Mais le dieu est plus habi- tuellement représenté sous les traits d'un vieillard tenant une urne. Ses autres attributs sont la corne d'abondance, le sceptre, le ré- seau, etc. Quelquefois sa tête est surmontée de cornes. OCÉAN1DES, OCÉANINES, OGÉNIDES OU océanitides. Nymphes Marines, filles de l'Océan et de Téthys. Elles étaient, suivant Hésiode, au nombre de trois mille, comme les fleuves, leurs frères, mais, ainsi qu'on le pense bien , les poètes n'ont jamais donné la liste entière de ces déités. Ils se contentent ordinairement d'en nommer une cinquantaine, parmi lesquelles on en remarque quelques-unes qui portent le même nom que certaines Néréi- des, ce qui semble indiquer une confusion entre ces deux classes de nymphes. — Quui qu'il en soit , celles qui portent le même nom 346 ODI que quelques Néréides sont au nombre de neuf : Asie , Calypso , Clymène , Dioné , Doris , Eudore, lanire , Plexaure , Thoé. Les autres sont : Acasté, Adraètc, Adrastée, Althée, Amphiro, Cailirrhoé, Cercéis, Clytie , Crisia, Électre, Ethra, Europe, Eurynome, Galaxau- re, Hippo, lanthe, Idyie, Idothée , Libye, Mé- lobosis, Ménestho, Métis, Ocyroé, Par- thénope, Petrœa , Paséis, l'hilyre , Pitho , Pléione, Pluto, Polydora , Prymno , Rhodie , Styx, Télesto, Thrace, Tyché, Uranie, Xan- thé, Zeuxo. — Plusieurs Océanides se livrè- rent à des amants divins ou mortels; ainsi, Eurynome eut les Grâces de Jupiter; Métis fut mère de Minerve ; Perséis s'unit au Soleil, ainsi que Cailirrhoé à Chrysaor et Clymène à Japet. On donne encore /Eétès pour amant à Idyie. — Les noms d'Asie, de Lybie, d'Eu- rope , de Thrace, rappellent les noms de vas- tes terres regardées comme formées de la mer. — Ce n'est qu'abusivement que Virgile a pu représenter deux Océanides Béroé et CHo comme des nymphes chasseresses.— Voy. Né- réides , Nymphes. ochésius ( ochésios). Chef étolien, tué au siège de Troie. ochimus ( ochimos ). Boi de Bhodes, fils d'Hélios et de la nymphe Bhodos , époux d'Hé- gétorie, dont il eut Cydippe. Il ne prit aucune part au meurtre de Ténagès. ochxé. Fille de Colonos et amante d'Eu- nostos. ochus. Cyzicénien tué parles Argonautes. ociotjvo-mi-xo-mikotto. Héros japo- nais , célèbre par ses exploits. Il fut divinisé après sa mort. ocxus ( ocxos ). i. La lenteur personni- fiée, chez les Grecs, sous les traits d'un hom- me qui tresse une corde, laquelle est dévorée à mesure par un âne. — ?.. Fils du Tibre et de Manto. fondateur de Mantoue. — 3. Fils ou frère d'Aulétès, fondateur de Césène. ocridiox. Boi de Bhodes, mis au rang des dieux après sa mort. octobre. II était sous la protection de Mars. On le personnifiait par un chasseur qui avait un lièvre à ses pieds, des oiseaux au- dessus de sa tête, et une espèce de cuve au- près de lui. ocyalé. Une des Amazones. ocyalus ( ocyalos ). Phéacien qui, dans l'Odyssée, se présente pour disputer le prix Me la course. ocydrome et ocydromé. Couple de chiens de la meute d'Actéon. ocyépÈs. Qui parle vite. Épithète d'A- pollon. ocypÈte. t. L'une des Harpyies. — 2. Da- naïde, épouse de Lampus. ocyroé. 1. Océanide. — 2. Fille de Chiron et delà nymphe Chariclo. Habile prophétesse, elle révéla à son père le destin qui l'attendait , et fut métamorphosée en jument par Jupiter. 0DAC031. Divinité syrienne. Voy. Oan:n t Ès. OPix ( odex , avodex 5 yvodax ) Le pre- mier des Ases, et le créateur de toutes cho- ses, fils de Bor et frère de Vilé et de Vé. Les Ases, nés de Fréia, sont ses enfants. Dieu du ciel, dont le soleil est l'œil, il était borgne; car il avait sacrifié un de ses yeux pour ob- tenir une gorgée d'eau de la fontaine de la sagesse. Il présidait à la guerre, à l'enthou- siasme poétique", au chant, aux arts magi- ques. Assis sur le Hiidskialf , d'où il plane sur l'univers, il écoute chaque matin les rapports de ses deux corbeaux Huginn et Mouninn ; au près de lui sont ses deux loups Géri et Fréki , auxquels il abandonne les mets de sa table, car il ne se nourrit que de vin ; son cheval à huit pattes porte le nom de Sleipnir , et il a pour arme la lance Gungnir. L'ensemble des diverses aventures attribuées à Odin retrace l'histoire de la religion Scandinave. Plus tard , on fit du dieu tout-puissant un chef de prêtres (Ases), et l'on chercha à expliquer historiquement les lé- gendes merveilleuses des scaldes. Chassé de l'Asie par les Bomains, Odin (Woden, Boud- dha) se rendit , disait-on, en Danemark, défit le roi de Suède Gylfi, et bâtit ensuite le temple d'Upsal. Il communiqua aux peuples vaincus la législation asiatique, établit un culte, et fut, après sa mort, adoré comme un dieu. — Quel- ques auteurs ont voulu distinguer deux Odins, l'un dieu et l'autre guerrier; mais les Eddas ne parlent jamais que du fils de Bor : s'il porte, dans le second Edda , le surnom de Thriddi (troisième), ce qui semblerait indiquer une trinité divine, dont il ne serait que le troi- sième membre, c'est que ce livre a subi des interpolations, vers les premiers temps de l'in- troduction du christianisme dans le Nord. — Selon Finn Magnusen, les douze noms d'Odin cités dans l'ancien Asgard sont les douze mois; les cinquante-deux noms que lui donne leGrimnismal sont les cinquante-deux semai- nes de l'année, et le nom d'Odin lui-même désigne l'année. odixstuex. Champ de bataille des mânes des héros, dans le Valhalla. odite (oditès). i. Guerrier éthiopien, tué par Clymène aux noces de Perséc. — 2. Centaure tué par Mopsus aux noces de Pi- rithous. odius (odios). Chef des Halizoniens; il fut renversé de son char par Agamemnon. — 2. Héraut, dans le camp des Grecs devant Troie. ODOEDOCLS (ODOEDOCOS). Fils d'OpuS et mari de Laonome. de qui il eut Oïlce et Cal- liarus, selon Eustathe. odrysus (odrysos). Dieu Thrace, qui donna son nom à un peuple et à une ville de la Thessalie. odysséus. Nom grec d'Ulysse. oeagre (oeagros) Fils de Tharops et père de Linus et d'Orphée. oeaxthe. Nymphe qui donna son nom à une ville de la Locride. oeax. Gouvernail. Fils de Nauplius et frère de Palamède. OED OEBALIDE. Descendant d'OEbalus, c'est- à-dire Spartiate. Surnom des Dioscures et d'Hyacinthe, ainsi que d'Hélène. oebalL'S (OEBALOS). r. Roi de Sparte , lils de Cynortas. Il épousa Gorgophone, et en cutTyndare, Pirène et Aréné ( Pausanias). D'autres le font fils de Périérès, et disent qu'il eut de la nymphe Bâtée , Tyndare , Hippocoon (ou Arné) et Icarion ou Icaros ( Apollodore ). Le scoliaste d'Euripide fait naître Hippocoon d une autre mère. OEbalus avait un héroum à Sparte. — 2. Fils de Téton, roi des Télé- boens, et d'une nymphe du Sébéthus. De Ta- phos, il vint s'établir en Campante , et secou- rut Knée dans sa guerre contre Turnus. oebotas. Patron des athlètes achéens;il avait une statue à Olympie. oechalie (oecualia). Femme de Mé- lanée. Elle donna son nom à la contrée dOE- chalie. Œdipe (oidipous, oedipus). Suivant Homère, OEdipe, fils de Laïus et d'Épicaste, ignorant la parenté qui l'unissait à eux, tua le premier et consomma avec Lpicaste un ma- riage incestueux. Lorsque le crime fut connu , la mère-épouse se pendit; OEdipe, poursuivi par les Furies maternelles, continua, cepen- dant, de régner à Thèbes. H périt plus tard dans un combat, et les Thébains honorè- rent sa mémoire par des cérémonies funèbres- — Homère ne nous dit rien de plus sur ce personnage célèbre, qui joue un si grand rôle dans la mythologie antique et dans les compositions des poètes. Type effrayant de l'homme poursuivi par la puissance du destin, si l'on considère isolément les di- verses parties de son mythe, il apparaîtra sous un autre aspect, quand l'œil aura em- brassé , d'une vue d'ensemble , les membres de cette immense conception : VOÉdipe à Colone de Sophocle est là pour témoigner que la croyance antique ne livrait pas la vo- lonté humaine à l'arbitraire d'une puissance fatale, sans lui laisser l'espoir de la réhabili- tation; c'est ainsi qo'OEdipe, après une vie agitée et pleine de forfaits, auxquels son cœur n'a point pris part, vient mourir glorieuse- ment dans le sanctuaire des Euménides. — Les poètes postérieurs rapportent ainsi les traditions relatives au malheureux roi thé- bain : Laïus, fils de Labdacus, roi de Thèbes, avait épousé Jucasfe, fille de Mœnécée et sœur ( ou fille) de Créon , et l'oracle d'Apol- lon lui avait prédit qu'un fils qui naîtrait de celte union lui ôterait la vie. Jocaste donna en effet lé jour à un fils, et Laïus, afin d'é- chapper au destin dont le dieu l'avait me- nacé, prit cet enfant trois jours après sa nais- sance, lui perça les pieds, et ordonna qu'on le fit périr. Jocaste chargea de cette affreuse commission un esclave qui gardait , sur le Cithéron, les troupeaux du roi. Mais cet homme s'émut à la vue du pauvre enfant, et, n'ayant pas le courage de le tuer, il le donna à un autre berger, qui % gardait, sur la OED U7 même montagne, les troupeaux de Polybe^ roi de Corinthe. — Suivant d'autres, ce n'é- tait pas Laïus, mais son berger qui avait percé les pieds de l'enfant; et cet homme n'avait commis cet acte de barbarie, (pic pour suspendre à un arbre sa malheureuse victime, en passant une courroie dans ses blessures. C'est dans cet état qu'OEdipe avait été trouvé par le berger de Po!ybe. Suivant Hygin , fable 66, c'était la femme même de ce prince qui l'avait détaché. — Porté à Corin- the , le jeune OEdipe ( Olôt7rou; , de oî- 6cïv, enfler, et de 7ioîjç, pied ), fut adopté par Polybe et par Mérope ( nommée aussi Méduse ou Péribée), épouse de ce prince, qui, n'ayant point d'enfant, l'éleva comme s'il eût été son fils. Il croyait l'être en effet, lorsqu'un jour un propos tenu par un homme ivre, dans un festin , lui fit concevoir des doutes sur sa naissance. Il alla à Delphes consulter Apollon. Mais le dieu, sans éclair- cir ses doutes, lui déclara que les destins avaient décidé qu'il tuerait son père, épou- serait sa mère, et donnerait, avec elle, le jour à une race exécrable. — Justement ef- frayé de cet oracle , OEdipe résolut de ne plus retournera Corinthe, et partit en diri- geant ses pas du côté de la Béotie. Sur la route de Delphes à Daulis , à l'embranche- ment de celle de Thèbes, dans un chemin creux et étroit, un char lui barra le passage ; un vieillard , qui était assis , lui intima , d'une voix impérieuse , l'ordre de s'écarter. Il ne le voulut pas, et essaya de repousser les che- vaux. Une lutte s'ensuivit; il fut vainqueur, et Je vieillard, ainsi que quatre des cinq hommes dont il était accompagné, ou seule- ment Polyphontès, Polyphétès ou Polypoetès, conducteur du char , tombèrent sous ses coups. Ce vieillard, c'était Laïus. OEdipe vint ensuite à Thébes : le Sphinx en décimait les habitants , et Créon , aux mains duquel les rênes du gouvernement avaient été con- fiées , à la nouvelle de la mort de Laïus , of- frait le trône de ce prince et la main de sa veuve à celui qui devinerait l'énigme pro- posée par la vierge ailée. OEdipe voulut en- courir la chance ; il réussit ( voy. SmiNX ), de- vint roi de Thèbes .épousa sa mère, et en eut quatre enfants: Étéocle, Polynice, Anti- qone et Ismène. Suivant d'autres , ces enfants n'étaient pas nés de Jocaste, mais d'Euryga nie, qu'OEdipe avait épousée après la disso- lution de son premier mariage. — Au boul de quelques années, une épidémie se déclare; Créon est envoyé à Delphes pour consulter l'oracle . « Le fléau, répond le dieu, ne ces- « sera pas que les Thébains n'aient chassé de « leur territoire le meurtrier de Laïus. » Aus- sitôt, OEdipe se livre, pour trouver le cou- pable, à de nombreuses perquisitions, et il arrive ainsi à la découverte de toutes les hor- reurs qui, sans qu'il le sache , se sont accu- mulées sur sa tête. Jocaste cède alors à son désespoir, et se pend avec sa ceinture; et 348 OED lui-même, arracnant les agrafes du manteau de cette malheureuse, il s'en sert pour se crever les yeux. Ici se termine la première période de la vie d'OEdipe , sur la tète duquel se sont accumulés tous les malheurs qui peu- vent accabler un mortel; Sophocle, qui en a retracé les détails dans VOEdipe roi , auquel nous avens emprunté cette rapide esquisse, va nous fournir la contre-partie de cette his- toire terrible, dans une seconde pièce, VOE- dipe à Colone , qui, inférieure à la première, sous le rapport de l'art dramatique , lui est supérieure pour l'élévation de la poésie et la pureté des idées morales. — OEdipe , après s être crevé les yeux, avait prié Créon de l'éloigner des lieux qu'il avait souillés par ses crimes involontaires. Créon s'y était refusé ; c'est aux dieux, avait-il répondu, à f accor- der cette faveur. OEdipe était donc resté dans sa patrie, où Créon exerçait l'autorité souveraine , en attendant que les fils de sa sœur fussent assez âgés pour qu'on pût la leur confier. Mais il se fatigua bientôt du voi- sinage du prince à la place duquel il régnait, et il chassa le malheureux aveugle. Les fils d'OEdipe étaient en âge de le défen- dre : ils ne le firent pas. Ne pouvant empê- cher Créon de le bannir, il était de leur de- voir de l'accompagner, afin de lui rendre plus légères les fatigues et les douleurs de l'exil , ils ne le firent pas , et laissèrent ce soin à leurs sœurs. OEdipe, dans sa douleur, ap- pela sur eux la colère des dieux , et partit ac- compagné de la seule Antigone. Bientôt après, Créon se démit de l'autorité souveraine, et la céda à Polynice , l'aîné des fils d'OEdipe ; mais Éteocle prétendait régner aussi; il cons- pira contre son frère, le renversa du trône, et le chassa de Thèbes. Un oracle avait pré- dit à OEdipe qu'il trouverait la fin de ses malheurs dans la demeure des Euménides ; un autre oracle annonce aux Thébains que ceux-là qui le posséderont, lui ou sa cendre, seront vainqueurs de leurs ennemis. Ils en- voient Créon pour le prier de revenir ; Créon le rencontre à Athènes ; mais Ismène l'a de- vancé, et a prévenu son père du véritable motif de son voyage; c'est en vain qu'il em- ploie la persuasion pour engager OEdipe à se rendre aux vœux de ses concitoyens; OEdipe ne lui répond que des paroles de colère. Créon veut alors essayer d'employer la violence; il fait enlever par ses gens Antigone et Ismène; mais, aux cris d'OEdipe et du chœur, Thésée arrive , fait respecter celui qui est devenu son hôte; et les Athéniens, reprenant aux Thébains les deux filles d'OEdipe, s'empres- sent de les rendre à leur père. — Polynice, chassé de Thèbes, a épousé la fille d'Adraste, roi d'Argos, et il se prépare à aller à la tête d'une nombreuse armée, reconquérir son trône. Mais il connaît l'oracle rendu au sujet d'OEdipe; voulant assurer à sa cause une nouvelle chance de succès , il vient trouver son père, et le conjure de prendre parti pour OEN lui. OEdipe lui répond en renouvelant les imprécations qu'il a autrefois prononcées contre lui et contre son frère, et Polynice se retire en priant ses sœurs de ne pas laisser son corps sans sépulture , quand les impréca- tions, de son père se seront accomplies. — Bientôt après le tonnerre se fait entendre ; à ce signal, OEdipe reconnaît l'approche de sa mort, et, lavé de ses crimes involontaires par ses nombreux malheurs, la voit arriver sans effroi. Il sait qu'il n'a été qu'un instrument dans la main des dieux, lesquels lui accor- dent une mort glorieuse et la fin calme du juste. Il fait appeler Thésée , le conduit dans un lieu écarté, et là disparaît d'une manière mystérieuse, laissant aux Athéniens, pour prix de leur généreuse hospitalité, son tom- beau, qui, suivant les oracles, doit les ren- dre à jamais vainqueurs des Thébains. Cachée à tous les yeux, suivant Sophocle, de peur sans doute que ce palladium ne tombât entre les mains des ennemis , la tombe d'OEdipe de- vint visible plus tard; on la montrait à Athè- nes du temps de Pausanias. — Une tradition tout à fait insolite , rapportée par un scoliaste d'Euripide , fait d'OEdipe un fils de Laïus et d'Euryclée , qui , jeté à la mer dans un coffre, et recueilli sur la côte de Sicyone par Polybe, fut aveuglé plus tard par celui-ci. — Divers bas- reliefs et des pierres gravées représentent les principaux épisodes de la fable d'OEdipe, tels que le meurtre de Laïus, et l'entrevue avec le Sphinx. oemé. Danaïde. oeaee (oen ECS). Roi de Pleuron et de Calydon, fils de Portheus, et frère d'Agrius et de Mêlas. Il épousa Althée, et en eut deux enfants , Althée et Méléagre. Ayant oublié de sacrifier à Diane, la déesse, irritée, envoya un sanglier monstrueux ravager ses États. P'oy. Méléagre. Lorsque Belîérophon se rendit en Étolie, OEnée l'accueillit favorablement, et lui fit présent d'une riche ceinture. A l'épo- que de la guerre de Troie , la dynastie de ce prince était éteinte; aussi est-ce un prince étranger, Thoas, gendre d 'OEnée , qui com- mande les Étoliens et les mène contre llion. Homère ne nous dit rien de plus sur ce per- sonnage, dont la légende a été singulièrement brodée parles mythologues postérieurs, et qui est. suivant eux, fils de Porthaon et d'Euryte, et frère d'Agrius, d'Alcathoùs, de Mêlas , de Laocoon , de Leucopéc et de Sté- rope. Époux d* Althée, il en eut onze enfants : Toxéus, auquel il donna la mort, Thyréus ou Pheréus, Clyraène , Périphas , Agéiaos. Mé- léagre, et les cinq Méléagrides, au nombre desquelles figure Déjanire. D autres donnent pour père à Déjanire le dieu Bacchus. Ils ajou- tent qu'OEnée reçut de Bacchus le premier cep de vigne, et laissa son nom au vin (OEnos ), et font de Méléagre un fils de Mars etd'Althée. — La seconde femme du roi de Calydon s'ap- pelait Péribée; quelques auteurs la lui font gagner comme jmx d un combat dont il sor- OEN tit vainqueur; d'autres disent que son père, Hipponoïis, la lui envoya , soit qu'il l'eût ren- due enceinte, soit pour qu'il la punit de son commerce avec Hippostrate ou avec le dieu Mars. OEnée l'épousa, et en eut Tydée, qu'on fait naître aussi du même père et de la Méléa- gride Gorgé, et qui dut quitter Calydon à la suite d'un meurtre. Aussitôt les flls d'Agrius détrônèrent leur oncle, et le jetèrent en pri- son. Plus tard son petit-fils Diomède le vengea, et lui rendit le sceptre ; mais , comme la vieil- lesse l'accablait, il confia le gouvernement de la ville à Andrœmon, et emmena OEnée dans le Péloponnèse. Le vieux roi y mourut, assassiné par les deux fils d'Agrius, qui avaient échappé à l'épée de Diomède, Oncheste et Thersite. Diomède lui rendit les derniers hon- neurs à Argos, et donna son nom à la ville d'OEnoé. — Suivant Pausanias, OEnée mourut tranquillement à Argos, après une longue vieillesse. — 2. Égyptide, fiancé de la Danaïde Podarcé. — 3. Fils de Paadion, l'un des héros >ponymes d'Athènes. oexéis. Nymphe étolienne, amante de Jupiter et mère de Pan. oexia ou orivi a. Fille du dieu fleuve Aso- pus et de Métope. oexides. Descendants d'OEnée. oenistéries. Fête que célébraient à Athè- nes les jeunes gens en l'honneur de Bacchus. oexo. Voy. Anius. oexoatis. Surnom sous lequel Diane avait un temple à OEnoé. oexoé. 1. Voy. Gerana. — - 2. Héroïne éponyme d'un bourg de l'Attique, sreur d'K- pochus. — 3. Nymphe arcadienne, l'une des nourrices de Jupiter. oexomaxcie. Divination par le vin, soit qu'on en considérât la couleur, soit qu'en le buvant on tirât des présages des moindres cir- constances. OEXO 91 A îi s (oenomaos). i. Roi de Pise , fils de Mars ou d'Alxion, ou d'Hypérochus et d'Harpinna ou de Stérope, dont quelques au- teurs font sa femme, tandis que d autres la nomment Eurythoé. Suivant Apollodore, il eut de Stérope une fille, nommée Hippoda- mie. On lui donne aussi un fils, Leucippe. Un oracle lui ayant prédit qu'il mourrait le jour où sa fille trouverait un époux-, il publia qu'il ne donnerait Hippodamie qu'au prétendant qui la surpasserait à la course des chars. L'a- rène s'étendait des murs de Pise jusqu'à l'au- tel de Neptune, sur l'isthme de Corinthc. Cha- que fois qu'un amant se présentait, OEno- niaûs le poursuivait l'épée à la main, après s'être rendu Jupiter propice par le sacrifice d'un bélier; ses rapides chevaux, attelés par Myrtile, atteignaient bientôt le char du con- current, auquel son audace coûtait la vie. Quinze prétendants, d'autres disent seize ou treize, périrent ainsi. Voy. HirrooAMiE. Enfin PéJops se présenta {voy. Myrtile), et OEnomaûs, vaincu, se donna la mort, en maudissant son cocher. Cette tradition offre OEO 349 quelques variantes, qui ont été rapportées dans les articleï auxquels nous renvoyons. — On voyait le tombeau d'OEnomniis sur les bords du fleuve Cladéos en Élido. Son palais, détruit par la foudre, n'offrait plus qu'une colonne qui fût restée entière du temps de Pausanias. — 2. Chef troyen , tué par Idomé- née. — 3. Chef grec, tué par Hector. oexoxe. Nymphe de l'Ida, fille du dieu- fleuve Cébrène. Amante d'Apollon, qui lui ap- prit la divination et l'art de connaître les simples; elle épousa Paris, auquel elle con- seilla de ne pas enlever Hélène : ne pouvant le convaincre, elle lui promit de le guérir, quand il aurait reçu une blessure mortelle car sa science fatidique lui révélait tous les événements qui suivraient le rapt de la fille de Tyndare. Suivant Tzetzès, furieuse de voir son amour méprisé , elle envoya son fils Corythos , qu'elle avait eu de son infidèle amant, servir de guide aux vaisseaux grecs rassemblés à Aulis. — Lorsque Paris eut été blessé par Philoctète , il implora les secours d'OEnone, qui refusa d'abord de le guérir, et, touchée de pitié, l'essaya ensuite infructueu- sement. Dans son désespoir, elle s'étrangla avec sa ceinture , ou se brûla sur le bûcher de Paris, ou se laissa consumer de douleur, ou se jeta du haut d'une tour. oexope. Fille d'Épopée; Neptune la rendit mère de Mégarée. oexopiox. Fils de Bacchus, ou de Thésée, ou de Rhadamanthe , etd'Ariadne. Il épousa la nymphe Hélice, et en eut cinq fils, Talus, Évanthès, Mêlas, Salagus, Athamas, et une fille, Mérope, nommée aussi Aérope ou Haero. Originaire de la Crète, il vint habiter l'île de Chio, qui lui fut donnée par Rhadamanthe , et, dans cette nouvelle demeure, se vengea d'Orion, qui avait violé sa fille, en lui cre- vant les yeux. Puis il secacha dans une grotte , et échappa à la vengeance du géant. Voy. Oriox. — On montrait le tombeau d'OEno- pion à Chios , du temps de Pausanias. oexotropes ( QEXOTROPAi ). Nom des trois (ou quatre) filles d'Anius. Voy, ce nom. Agamemnon ayant voulu les enlever à leur père, pour assurer le salut de son armée, elles implorèrent la protection de Bacchus, et furent changées en colombes. oexotrls ( oexotros ). Le plus jeune des Lycaonides (voy. Nyctimus); conduisit une colonie d'Arcadiens en Italie, et donna au pays dans lequel il s'établit le nom d'OEno- trie. Varron fait d'OEnotrus un roi sabin, frère d'italus, tandis que Denys d'Halicar- nasse lui donne pour frère Peucétius, et le fait aborder dans le golfe d'Ausonie. On ne sait p;is au juste quel est le degré de réalité historique de cette émigration. oeoclus (oeoclos). Fils de Neptune et d'Ascra ; il donna le nom de sa mère à une ville de Béotie. oeolycus (oeolycos). Fils de Théras et père d'Égée. Il avait un héroum à Sparte. 30 350 OGG heosrus (oeo\os \ Fils de Licymnius et cousin d'Hercule; il fut tué a Sparte par les fils d'Hippocoon. Le héros vengea sa mort, et déposa les os de son parent à Sparte, où on lui éleva un temple à lui-même près du tom- beau d'OEonus. — Quelques traditions le re- présentent comme ayant le premier remporté la victoire aux courses de chars à Olympie. OESTRÈBLE ( OESTRÉBLES ). Fils d'Her- cule et de la Thespiade Hésychie. oeta. .Montagne de Thessalie, entre le Pinde et le Parnasse, célèbre par la mort d Hercule. Hespérus y était particulièrement lionorë. De là l'épithètc d'OEtœus qu'il a dans les poètes. oet/ïxs. Surnom d'Hercule , d'Hespérus et de Céyx, pris du mont OEta en Thessalie. ŒTOLI\OS. VOIJ. LlNITS. oetosyros. Nom d'une divinité scythe, dans les attributs de laquelle Hérodote a cru retrouver ceux d'Apollon. oêtylls ioetylos). Héros argien , qui, selon Etienne deByzance, donna son nom à la ville d'OEtylus, en Laconie. Il était fils d'Amphianax. oeuf de serpent. Sorte d'amulette, qui paraît n'avoir été autre chose qu'une échinite . et qui jouissait d'un grand crédit chez les Gaulois. Elle présentait la figure d'une pomme de moyenne grosseur, dont la subs- tance dure et blanchâtre était recouverte de fibres et d'excroissances pareilles aux tenta- cules du polype. Les druides répandaient sur la formation et sur la conquête de ce pré- cieux talisman des fables absurdes, auxquel- les pourtant le plus célèbre des naturalistes de l'antiquité semble ne pas refuser toute croyance. « Durant l'été, raconte Pline, on voit se rassembler dans certaines cavernes de la Gaule des serpents sans nombre, qui se mê- lent , s'entrelacent , et avec leur salive, jointe à l'écume qui suinte de leur peau , produisent cette espèce d'œuf. Lorsqu'il est parfait , ils l'élèvent et le soutiennent en l'air par leurs sifflements ; c'est alors qu'il faut s'en emparer, avant qu'il ait touché la terre. Un homme aposté à cet effet s'élance , reçoit l'œuf dans un linge, saute sur un cheval qui l'attend, et s'éloigne à toute bride, car les serpents le poursuivent jusqu'à ce qu'il ait mis une rivière entre eux et lui. » Pour que cet œuf fût réputé de bon aloi au jugement des druides, il de- vait surnager lorsqu'on le plongeait dans l'eau, même entouré d'un cercle d'or; il fal- lait aussi qu'il eût été enlevé à une certaine époque de la lune. Quand il avait été éprouvé, on l'enchâssait précieusement, et on le sus- pendait à son cou; il était doué d'une vertu miraculeuse pour faire gagner les procès et ouvrir un libre accès auprès des rois. Les druides le portaient parmi leurs ornements distinctifs. ogéxus. Divinité fort ancienne, qu'on pense être la même que l'Océan. ogg a. — Voy. Onga. OIL ogham ou OGM1LS. Dieu des arts libéraux, de l'éloquence et de la poésie, chez les Gau- lois. On le représentait sous la figure d'un vieillard armé, comme l'Hercule grec, de la massue et de lare, mais que ses captifs suivaient gaiement , attachés par l'oreille à des chaînes d'or et d'ambre qui sortaient de sa bouche. OGOA ou osogo. Nom d'une divinité su- prême (Neptune?) adorée à Mysale en Carie. Suivant Strabon, une vague venait de temps en temps déferler sur le pavé de son temple. Une de ces inondations ôta la vue à JEpytus. ogygès. Autochthone béotien, ou fils de Béotus et roi des Hectènes , peuple primitif de la Béotie , qui s'appelait alors Ogygie. Sous son règne, une inondation, causée par le dé- bordement du lac Copaïs , inonda la grande vallée de la Béotie; ce cataclysme est connu sous le nom de déluge d'Ogygès. Tel est le résumé des traditions qui avaient cours parmi les habitants de Thèbes; ils ajoutaient qu'O- gygès eut trois filles, Alalcoménia, Thelxi- noia et Aulis. — Les traditions attiques se re- liaient étroitement. à celles-ci; elles disaient qu'Ogygès se rendit en Attique, y fonda Eleusis, en l'honneur de son fils Eleusis, ne de l'Océanide Dira , et qu'il vit ses États en- vahis par une inondation. — Plus tard , les my- thologues, pensant au nom d'Ogygès (Ogên, circonférence, océan), et au cataclysme qui apparaît inévitablement dans son mythe, le di- rent fils de Neptune : sa mère se nomme alors Alistra, et son épouse Thébé. Tzetzès va jus- qu'à faire du vieux monarque béotien un roi de la Thèbes d'Egypte. — Les Grecs nom- maient Ogygien tout ce qui remontait à une haute antiquité. ocygias. Fille de Jupiter et d'Eurynorae. ogygie (ogygia). Fille de Niobe. ogygius. Thébain. Surnom de Bacchus. oiarou. Fétiche spécial de chaque indi- vidu, chez les Iroquois, oiclée (oiclels et oicxÈs). Suivant Homère, fils d'Antiphate d'Argos et pere d'Amphiaraûs. Diodore le fait, au contraire, fils de ce dernier ; et Pausanias lui donne pour père Mantius, frère d'Antiphate. Sa femme s'appelait Hypermnestre. Il fut tué enTroade, lors de l'expédition d Hercule contre Laomé- don. D'autres traditions disent qu'il échappa à la mort et vint résider en Arcadie, où l'on montrait son tombeau. oilée ( oii.eus ). i. Roi de Locride, fils d'Odœdocus et de Laonome (ou de Léodo- cus et d'Agrianome) , époux d'Ériopis , dont il eut Ajax, dit l'Oilide. Une esclave, nommée Rhéné, lui donna un autre fils, Médon. — Oilée prit part à l'expédition des Argonautes. Quelques raythographes disent qu'il aida Her- cule à se défaire des oiseaux stymphaliues. — 2. Conducteur du char de Bianor; fut tué par Agamemnon. oilide. Nom patronymique d'Ajax, fils d'Oïlée. OLL OKI. Déesse qui, suivant quelques peupla- des de l'Amérique du INord , veillait à la garde des morts. On la nomme aussi Kiouasa. OKisiK-. Esprits bienfaisants et funestes de la mythologie huronne. ola-bibi. Le choléra-morbus , déifié aux Indes. olbia. Nymphe qui donna son nom à une ville de Bithynie. OLiiOS. Allié d'Ochate, dans Valérius Flae- cus. olen. Pontife-poëte , originaire de Xanthe en Lycie (Suidas), ou des pays hyperboréens ( Pausanias ) : il fut le premier chantre de la re- ligion apollinique, qu'il introduisit., dit-on, à Délos. Il vivait avant Pamphos et Orphée, et prophétisa dans l'île sainte. Longtemps après Alexandre, on y chantait encore les hymnes où le poëte lycien célébrait Junon, Ilithyie, et les Latoïdes. — Pline le naturaliste parle d'un Olen, ancien et célèbre poëte de l'É- trurie, olé nias. Frère de Tydée, qui le tua. On le nomme aussi Ménalippe et Toxeus. OLÉivios. Héros enterré à Olympie, dans le lieu même où l'on célébrait les jeux. Voij. Taraxippos. oléxus (olé„\ 7 os). i. Fils de Vulcain et d'Aglaé, père des nymphes Hélice et Mgé , nourrices de Jupiter. Théon lui donne pour fille Amaithée. Olénus laissa son nom à une ville d'Achaïe. — 2. Fils de Jupiter et de la danaïde Anaxithée. — 3. Habitant de l'Ida qui, voyant les dieux irrités de l'orgueil de sa femme, fière de sa beauté, demanda à partager sa punition, et fut, ainsi qu'elle, raétamorpnosé en rocher. olisthèxes. Fils de Janus et de Camise. olivarius. Surnom sous lequel Hercule avait un temple à Rome, près de la porte Trigemina. On se rappelle qu'une antique tra- dition attribuait au héros l'honneur d'avoir rapporté l'olivier du pays des Hyperboréens. ollam fodhla. L'aïeul de toute la race des Iriens de l'Ulster, dont sortit plus tard le fameux Konnor. Il fixa à Téamhair le siège de la résidence des chefs. Ses trois fils lui succédèrent successivement. Voici leurs noms : Fionn Sneachta (neige blanche); Sla- noll (santé vigoureuse) ; Geide Ollgotach { haute parole). OLI.OXDOU-EURGHELCID-JIKSIiV-KHAN. Célèbre personnage mystique, qui vivait, suivant la mythologie mongole, dans les pre- miers âges du monde. Fatigués des dissensions qui les déchiraient, les hommes choisirent Ollondou pour décider entre le bien et le mal et être leur juge suprême. Ses descendants lui succédèrent dans l'ordre suivant : TJsus- Gullengtou - Ginéreltou - Khan , Bouïantou- Khan, Dédé-Bouïantou-Khan, Tetkan-Açarakt- chi Khoutouktou-Khan. Ce premier groupe, composé de cinq souverains , fit place à un second , composé de quatre souverains seu- lement ; Nanna-Koko-Kcmaki- Khan (roi de OLY 351 quatre parties du monde et khan d'or ) Usus-Kullengtou Khan (roi de trois parties du inonde et khan d'argent), Saïn-Usus- Kullengtou-Khan (roi de deux parties du monde et khan de cuivre), Teugheus-Usus- Kullengtou-Khan [roi d'une partie du monde et khan de fer). A ce second âge succède le troisième , rempli par les règnes de six prin- ces : Tabiktchi-Khan , Talbin-Bariktchi-Khan, Chaguni-Khan, Kuchi-Khan ; like-Kuchi-Khan , Saïn-Usuktchi-Khan. — Ces quinze règnes comprennent, suivant la mythologie mongole, une période de quatre-vingt mille ans, au bout desquels Garga-Sindé monta aux cieux. En- suite vint l'âge humain proprement dit, dont la durée fut de quatre mille ans; puis, l'âge de vingt mille ans , célèbre par le pèlerinage terrestre de Gachip ; et enfin, Bouddha ap- parut. oly. Fétiche des Madécasses. C'est une pe- tite boite, divisée en compartiments et rem- plie de caractères magiques. olympe (olympos). £. Instituteur de Ju- piter; ce fut de lui, dit-on, que Jupiter prit le nom d'olympien (Diodore ). — 2. Fils d'Her- cule et de la thespiade Eubée. — 3. Père de Marsyas, suivant Apollodore. D'autres disent, au contraire, qu'aimé de Marsyas , il fut son élève, et qu'il inventa trois nomes en l'hon- neur des dieux. — 4. Père deCios; il donna son nom à l'Olympe Mysien. — b. Célèbre montagne de Thessalie connue aujourd'hui sous le nom d'Élimbo (en turc SémavatÉvir demeure céleste), et la plus haute de toute la Grèce, quoiqu'elle n'ait que mille toises d'élévation. Antérieurement à Homère, il y avait déjà, au pied de l'Olympe, des écoles mu- sicales où les chantres étudiaient leur art; ce furent eux, dit-on, qui firent du brillant Olympe ( aÎYXrisvTOÇ blv\nzov ) la de- meure des Muses et des autres divinités desi- gnées par le surnom d'Olympiques. Mairan a cherché à expliquer cette croyance popu- laire , par l'apparition de quelques auréoles boréales. Mais sans recourir à des hypothèses plus ou moins ingénieuses, il suffit de remar- quer que dans l'enfance des religions les peuples, persuadés que la présence des dieux est terrible pour l'homme mortel, ont tou- jours assigné aux puissances supérieures la résidence la plus éloignée possible du sol foulé par l'humanité , en leur laissant cepen- dant un point de contact avec la terre ; ainsi, chez les Hébreux, les Indiens et les Grecs, quoique le ciel soit le domaine du pouvoir su- prême, le Sinaï, le Mérou et l'Olvmpe suppor- tent sur leurs cimes la demeure de la divi- nité, qui y manifeste sa force, en les fou- droyant d'éclairs. On ne s'étonnera donc pas si dans la mythologie homérique Zeus , qui récapitule à lui seul tout l'ensemble du sys- tème céleste, habite le sommet le plus élevé de l'Olympe, et si le palais du maître des dieux , ou , ce qui revient au même , la ville olympique, construite par l'art de Vulcain, 352 OLY qui a placé les demeures des dieux sur les di- verses cimes de la montagne, se confond souvent avec le ciel ; les portes de l'Olympe ne sont autres que les portes du ciel (rcuXai oOpavoù). Quelques mythologues, mal péné- trés de l'esprit des croyances populaires , qui sont toujours pleines de contradictions, ont essayé d'expliquer cette confusion évidente % en disant que le sommet de l'Olympe se per- dant aux nues, ceux qui l'habitaient étaient censés demeurer dans les cieux; mais, pourra- t-on se renfermer dans les limites d'une cos- mographie bien exacte , et substituer aux conceptions vagues et indéterminées de la poésie primitive, une délimitation rigoureuse des domaines céleste et terrestre , si l'on jette les yeux sur ce passage de l'Iliade : « Faites pendre du ciel une chaîne d'or, et attachez-y vous tous, dieux et déesses. Moi , le Jupiter suprême, je vous enlèverai avec la terre et la mer; j'attacherai ensuite la chaîne autour du sommet de l'Olympe ; et toutes choses se- ront ainsi suspendues. » A coup sûr, dans ce passage, l'Olympe est idéalisé et n'a plus qu'un rapport nominal avec la montagne de Thessalie. Postérieurement à Homère, lors- que le développement des sciences exactes eut étreint de toutes parts les mystérieux domaines que les premiers Hellènes s'étaient plu à peupler des créations de leur brillante imagination, la croyance qui plaçait la de- meure des dieux sur l'Olympe subit une mo- dification notable. En mesurant l'Olympe, Xé- nagoras en bannit le splendide Panthéon qui l'avait occupé, et, pendant que le mont Atlas se déplaçait successivement, parallèlement aux variations qu'éprouvait la délimitation des confins de la terre, pendant que les habi- tants de l'Elysée, chassés des extrémités de i'Océajn, habitaient successivement les îles blanches, avec Denys le géographe, et la Lune, avec Lucien, Je célèbre mont de Thes- salie perdait son prestige, si ce n'est dans les traditions adoptées conventionnellement par les poètes, mais altérées par le contact d'idées nouvelles; ainsi, dans Lucien, l'Olympe et le ciel ( oupavôç ) ne font plus qu'un : « ce séjour tranquille que les vents n'habitent jamais, où I on ne sent ni pluies , ni frimas, ni nei- ges; où règne toujours une sérénité sans nuages; où les dieux, entourés d'une lumière éclatante, jouissent de plaisirs aussi immor- tels qu'eux-mêmes », est d'airain par de- hors; on y marche sur l'or, et les Heu- res en gardent les portes. — C'était dans 10- lympe que se tenaient les assemblées cé- lestes , auxquelles assistaient non-seulement les divinités supérieures qui y résidaient et que Jupiter appelait dans la salle du conseil, mais aussi diverses divinités inférieures , soit terrestres, soit marines. Les Aloades tentè- rent en vain d'escalader cette montagne en entassant Pélion sur Ossa. Foy. Aloades. Olympia. Olympique. Surnom de la Terre, de Junon, d'Ilithyie. OMK olympiades. Surnom des Muses. olympias. Fontaine voisine du mont Olympe, dans le voisinage de laquelle il sor- tait de terre des tourbillons de flamme, que les Arcadiens regardaient comme une suite du combat des Titans contre les dieux. olympien. Surnom de Jupiter à Olympic d'Hercule, de chaque dieu habitant l'Olympe. olympuse ( olympousa ). Thespiade , mère d'Halocrate. olynthus ( olynthos ) i. Frère de Rran- gas. — 2. Fils d'Hercule et de Bolbé; il donna son nom à une ville de Trace. olyras. Dieu-fleuve, voisin des Thermo- pyles et du mont OEta; il essaya d'éteindre le bûcher allumé par Hercule. D autres attri- buent au fleuve Dyras cette vaine tentative. OM. Syllabe mystique , qui précède toutes les prières et invocations des Hindous. La langue sanscrite n'ayant point de voyelle sim- ple pour le son O , cette syllabe devrait s'é- crire Aum. Elle exprime, dit-on, la triade indienne : A , est le nom de Vichnou ; U , ce- lui de Siva , et 31, celui de Brahma. C'est une pratique de dévotion très-méritoire que de prononcer Aum • les sivaïtes s'y adonnent particulièrement. omadios. Anthropophage. Surnom de Bac- chus. Les premiers habitants de Chios et de Ténédos lui offraient des sacrifices humains. om aime. Foy. AMAÎVE. OMBRE (en greCEIDOLON etPHANTASMA, en latin umbra, simulacrum). Chez les anciens , l'ombre était quelque chose d'inter- médiaire entre l'âme et le corps; ayant la figure de celui-ci, mais figurativement seu- lement et sans être palpable , elle servait à l'âme comme d'enveloppe. C'était cette ombre qui descendait aux enfers. Toutes ces notions sont du reste contradictoires , et il parait que ces ombres , impalpables pour des mains mor- telles , pouvaient sentir la douleur physique et le plaisir puisqu'elles peuplaient l'Enfer et I'ÉIysée, suivant qu'elles avaient bien ou mal agi sur la terre ; Ulysse voit des torrents de sueur ruisseler des membres de l'ombre de Si- syphe. Voy. Enfers. Hercule, quoique im- mortel, était dans les enfers, non pas en chair et en os, mais en ombre, tandis que lui-même habitait les cieux ; c'est bien là l'une des plus bizarres conceptions de la mythologie anti- que ; elle exprime sans doute la nécessité pour tout mortel de payer son tribut au noir royaume. — Voy. Élysee , Érebe , Tar- tare , Larves , Lémures. om brios, en latin pluvius, Qui donne la pluie. Surnom sous lequel Jupiter avait un autel sur l'Hymette. Sur des médailles, il est représenté versant la pluie de la main gauche. La colonne trajane le montre sous les traih d'un vieillard aîlé, dont la barbe et les deux bras étendus épanchent des torrents d'eau. OMITO. Foy. AMIDA. omk yriçouara. Seigneur delà syllabe Om. Surnom de Siva. ONC OPH 353 OMNIVAGA. Errante. Surnom de Diane. Omopoagies. Fêtes dans les îles de Cliio et de Ténédos , en l'honneur de Bacchus Oma- dios. On lui sacrifiait un homme , que l'on mettait en pièces en lui déchirant les mem- bres les uns après les autres. OMORR.v. Divinité des Chaldéens, qui était la nature personnifiée; elle se trouvait au sein du chaos primitif et de la matière hu- mide , qui contenait des animaux monstrueux : Bel , son mari , divisa Omorka en deux moi- tiés , dont il fit le ciel et la terre ; il tua les monstres ; puis il tira de son propre sang les âmes des hommes, et du sang des dieux in- férieurs les âmes des animaux . ompiiale. Reine de Lydie, veuve deTmoIe et amante d'Hercule. Elle eut du héros un fils nommé Lamus , Laomède , Alcée , ou Agélas. — Les traditions rapportées par les mytholo- gues, sur les amours d'Hercule et d'Omphale, appartiennent, à proprement parler, à l'Asie; ce n'est que par suite de la fusion de l'Hé- raclès argien et du Sandon lydien qu'elles ont été intercalées à la mythologie grecque. Ovide, Senèque le tragique , Lucien , etc., qui se plaisent à représenter le fils d'Alcmène amolli par les plaisirs de l'amour, et revêtu de la tunique lydienne, sont en contradiction formelle avec l'histoire mythique primitive, suivant laquelle, tout altérée qu'elle nous est parvenue , cette période de la vie du héros est la plus active et la plus périlleuse. — Athénée parle d'Omphale comme d'une fem- me de basse condition, qui dut à sa rare beauté l'avantage de monter sur le trône, où elle fut portée sur les bras de ses amants. A peine fut-olle maîtresse du pouvoir, qu'elle livra les femmes et les filles de ses anciens favoris aux plus vils esclaves. — Divers monuments anciens représentent Omphale armée de la massue d'Hercule et frappant de sa pantoufle le héros, qui file au milieu des femmes de sa maîtresse. omphis. Bienfaiteur. Nom qu'on donne quelquefois à Osiris. ompiMA. Nourricière. Surnom de Cérès. oîuset ou amset. L'un des quatre génies funèbres qui gardent l'Amenti égyptien. Lui seul a la tête humaine, et est représenté tan- tôt le corps serré dans une gaine , tantôt en- fermé dans un canope dont les bords ne lais- sent passer que sa tète . oixarus (onaros). Prêtre de Bacchus, qui vivait dans l'île de Naxos ; il épousa Ariadne, abandonnée de Thésée. o\ca ou oxga. Surnom de Minerve, pris du bourg d'Oncée en Béotie, où elle avait un temple. Eurotas lui en fit construire un autre à Arayclée; cinq pierres brutes , de couleur noire, formaient les quatre murs et la cou- verture de ce temple. — Les Delphiens ado- raient aussi Minerve Onga. oivCiEOS, onC/Eatès. Surnom d'Apollon, qui avait un temple à Oncée, sur les bords du Ladon . en Arcade. OIVCIIESTUS ( oivchestos ). t. Fils de Neptune et fondateur d'Oncheste , où Nep- tune avait un temple ( Pausanias ). — ?.. Fils de Béotus et fondateur du temple d'Oncheste ( Etienne de Byzance). — 3. Fils d'Agrius et l'un des meurtriers d'OEnée. oncus ( oncos ).'Fils d'Apollon et fonda- teur de la ville d'Oncée en Arcadie. Il possé- dait des cavales magnifiques , au milieu des- quelles Cérès (voy. ce nom) vint chercher un refuge contre les poursuites de Neptune. Possesseur du cheval Arion , il en fit présent à Hercule. ONDEiV-Hi. Dieu qui, suivant la croyance des insulaires de l'archipel Viti , a créé le ciel , la terre, toutes les choses et tous les dieux. Après la mort , l'âme va se réunir à lui. Cette divinité n'a pas d'image matérielle ; on a seu- lement élevé en son honneur des chapelles nommées amboures, où les naturels lui font de nombreuses offrandes. oxéiromancie. Divination par les songes. Artémidore , qui vivait au commencement du deuxième siècle de l'ère chrétienne, a donné un Traité des songes, et s'est servi, pour com- poser son livre , d'ouvrages plus anciens. 11 di- vise les songes en spéculatifs et allégoriques. Les premiers représentent une image simple et directe de l'événement prédit ; les autres n'en donnent que des images symboliques ou indirectes. Ces derniers forment la classe des songes confus, qui seuls ont besoin d'inter- prètes. onéiropompos. Qui envoie des songes. Surnom d'Esculape. onéiros. 1. Voy. Songe. — 2. Fils d'Achille et de Déidamie. Il fut tué par Oreste. onéites. Fils d'Hercule et de Déjanire. oivÉsiPPE (oivésippos). Fils d'Hercule et de la Thespiade Chryséis. onétor. 1. Père de Phrontis. — 2. Prêtre de Jupiter à Troie. ONOMANCIE, pour ONOMATOMANCIE. DU vination par les noms. De deux personnes celle-là était la plus heureuse dans le nom de laquelle les lettres numérales , jointes ensem- ble , formaient la plus grande somme : ainsi, Achiile devait vaincre Hector, parce que les lettres numérales comprises dans le nom d'A- chille formaient une somme plus grande que celle du nom d'Hector. onouava. Déesse celte , dont les attributs avaient quelques rapports avec ceux de Vénus. onuphis. L'un des quatre dieux bœufs adorés par les Égytiens. onythÈs. Un des compagnons d'Énée; il fut tué par Turnus. oogénÈs. Né d'un œuf. Surnom de l'A- mour. opéraria. Surnom de Minerve. Foy. Er- gana. opertus. Surnom de Pluton. opïiélestès. Chef troyen tué par Teucer. OPHELTE (OPHELTÈS, OPHELTIOS). 30. 354 OPL i. Fils de Lycurgue , roi de ISélée , périt tout enfant , par une imprudence de sa nourrice ( voy. HypsipyleJ , et , enseveli par les Ar- gonautes , qui instituèrent les* jeux Néméens en son honneur , fut surnommé Archémore ( mort prématurément ). — 2. Fils de Pénélée, père de Damasichthon. Il succéda à Authésion sur le trône de Thèbes. — 3. L'un des mate- lots tyrrhéniens changés en dauphins par Bacchus. — 4. Roi de Thessalie , où il avait conduit une colonie béotienne. — 5. Chef grec, tué par Hector. — 6. Chef troyen, tué par Euryale. ophiéus. Le dieu aveugle. Nom de Pluton chez les Messénions. Les augures qui lui étaient consacrés étaient privés de la vue à l'instant de leur naissance , et s'appelaient de même Ophionées. ophio\ t on ophioxeus. t. Titan qui , avant Saturne et Rhée , régnait dans le ciel ainsi que son épouse Eurynome. Tous deux furent vaincus par Saturne et précipités dans le Tartare. — 2. Géant. — 3. Père d'Amycus. — 4. L'un des Spartes. ophiogÈjVES. Race particulière d'hommes qui rapportaient leur origine à un serpent transformé depuis en héros , et qui avaient la propriété d'être craints par les serpents. OPHIOMAAOE. Divination par les serpents, qui consistait à tirer des présages de leurs mou- vements divers. ophiocchos. Voy. Serpentaire. ophitÈs. L'un des fils d'Hercule et de Mé- gare. ophïus. Père de Combé, mère des Curètes. ophiuse ( ophioussa). Fille d'iEélès et épouse de Phrixus. C'est sans doute la même que Chalciope , que les auteurs nomment en- core lophossa et Événia. ophth almitis. Qui conserve 'les yeux. Surnom de Minerve, à laquelle Lycurgue dé- dia un temple, en mémoire de ce que, dans une émeute , ayant eu un œil crevé par Alcan- dre , il fut sauvé par le peuple. Voy. Opti- létis. opis (en dorien oupis ). 1. L'un des noms de la Diane Taurique , dont Oreste apporta la statue à Sparte. Voy. Diane n° 3. — 2. Nour- rice de Diane (Schol. Callim.). — 3. Nymphe de la suite de Diane (Virgile). — 4. Vierge hyperboréenne qui, accompagnée d'Argé, ap- porta de riches présents à Délos , pour ac- complir un vœu fait au sujet de la grossesse de Latone. Elle était fille de Borée ( Calli- maque); Orion lui fit violence ( Apollodore ). — 5. Père de Diane, époux de Glaucé (Ci- céron ). — 6. Surnom de Némésis, honorée à Rhamnonte. opitÈS. Chef argien, tué par Hector. opitllator. Sauveur . Surnom de Ju- piter. opi.eus. Un des Ois de Neptune et de Ca- nacé. oplophoros. Qui porte des ormes. Épi- thète de Mars, ORA opoiam. Le bon principe chez les Caraï- bes , qui lui donnaient pour adversaire Ana- boia. Il n'avait ni temple ni autel. opora. La Fécondité, déesse allégorique, qu'Aristophane donne pour compagne à la Paix. ops. Déesse romaine de la fécondité en gé- néral, de la production , des richesses, etc. Les mythologues latins la disaient femme de Saturne, et l'identifiaient avec Rhée et Cybèle. Ops avait à Rome deux temples , l'un des- quels lui était commun avec Saturne , ainsi qu'un autel que Philochore lui éleva en Afri- que. On lui immolait une vache pleine et une truie au mois d'avril. Sa fête, qui se célé- brait en août, portait le nom d'Opalia. optilétis. Qui conserve les yeux. Sur- nom de Minerve. R. optilos , œil, en dialecte dorique. optimus Maxim us. Surnom de Jupiter. oplwte (opous). 1. Fils de Jupiter et de Protogénie, personnification de la peuplade locrienne des Opuntiens. — 2. Petit-fils du pré- cédent, père de Cynus. oracles. On nommait ainsi , chez les an- ciens, les révélations faites par les dieux aux hommes , et les lieux consacrés par la religion pour les consultations de ce genre. Non-seulement les puissances supérieures , mais les héros les plus célèbres, et quelques personnages illustres, avaient pendant leur vie, et même après leur mort, le privilège de révéler l'avenir suivant divers modes. Ces manifestations se faisaient par la voix des prophètes et des sibylles attachés au culte des dieux , soit que les peuples affligés de quelque fléau implorassent la science de leurs augures pour s'en délivrer, soit qu'un dieu lui-même prît l'initiative pour faire connaître sa volonté. On sent qu'une institution pa- reille , régularisée au fur et à mesure du dé- veloppement des idées religieuses , dut être une arme puissante dans la main des chefs po- litiques ; mais le point de vue mythologique, auquel nous devons nous tenir , nous interdit tout développement à ce sujet. Il faut seule- ment remarquer ici que les oracles sont le pivot sur lequel tournent toutes les concep- tions de l'histoire mythique de l'antiquité , la guerre de Troie , les ma lheurs des Atri- des, d'OEdipe, etc. — Les Égyptiens avaient déjà, suivant Hérodote, des oracles orga- nisés hiérarchiquement par la caste sa- cerdotale. Le plus ancien de tous les oracles des Grecs était celui du Jupiter des Pélasges , établi à Dodone et desservi par la tribu sacer- dotale des Selles, dont Homère dépeint les mœurs grossières. On y prédisait l'avenir d'a- près le bruissement des feuilles des chênes sacrés, d'après le murmure d'une source, et aussi , à ce qu'il paraît , par le moyen de sorts. Voy. Jupiter. Amoun , hellénisé par les Grecs, sous le nom de Jupiter'Ammon, avait aussi un oracle célèbre dans l'oasis de Syouah. en Libye; les Athéniens lui envoyaient ORA déjà des théories avant la quatre-vingt-on- zième olympiade. Le dieu faisait connaître sa volonté en imprimant divers mouvements à la barque sacrée que ses prêtres promenaient processionnellement. Le Zéus grec avait en- core des oracles, mais moins importants, dans divers autres lieux. — Après ces foyers reli- gieux, qui, se rapportant au chef suprême de la théogonie antique , ont dû figurer en première ligne, se présente l'oracle de Del- phes , le plus fameux qu'ait eu la Grèce. Apol- lon lui-même , disait-on, en avait été le fonda- teur, et y annonçait, au nom de Jupiter son père , les décrets du destin. Les légendes font intervenir les Crétois dans son institution et rapportent que cet oracle avait appartenu d'a- bord à la Terre, à Thémis, à Phœbé, à Daphné, et à Neptune. Cette antériorité n'est rien moins que certaine; elle ne paraît pas, du moins, avoir de sens historique. Le dieu faisait con- naître sa volonté à Delphes par l'émanation d'une v apeur prophétique. Diodore dit qu'il y avait sur le Parnasse un trou d'où il sortait une exhalaison qui faisait danser les chèvres , et qui montait à la tête. Un berger, curieux de connaître la cause d'un effet si extraordinaire, s'en étant approché , se sentit tout d'un coup saisi de mouvements violents, et prononça des mots que sans doute il n'entendait point, mais quiprédisaient l'avenir. D'autres firent la même épreuve. Le bruit s'en répandit bientôt dans tout le voisinage. On n'approcha plus de ce trou qu'avec respect. On conclut qu'il y avait quelque chose de divin dans cette ex- halaison. Une prêtresse fut établie pour en recevoir les effets. On plaça sur le trou un trépied, appelé par les Latins cortina , peut- être à cause de la peau qui le couvrait. C'est là qu'elle rendait ses oracles. Autour de cet antre se forma insensiblement la ville de Del- phes. On y bâtit un temple , qui dans la suite , devint très-magnifique ; et la réputation de cet oracle effaça presque ou du moins surpassa de beaucoup celle de tous les autres. On se contenta, dans les commencements , d'une seule pythie. Elle suffisait pour lors à ceux qui venaient consulter l'oracle , et qui n'é- taient pas encore en grand nombre. Mais dans la suite, lorsque l'oracle fut tout à fait accrédité , on en élut une seconde pour mon- ter sur le trépied alternativement avec la pre- mière, et une troisième pour les remplacer en cas de mort ou de maladie. Il y avait d'au- tres ministres qui accompagnaient la pythie dans le sanctuaire, dont les plus considéra- bles étaient appelés prophètes. C'étaient eux qui prenaient soin des sacriûces et qui en fai- saient l'examen; c'était à eux qu'on adressait ses demandes, soit qu'on tes fit de vive voix, soit qu'on les écrivît sur des tablettes ; et c'était d'eux que l'on recevait les réponses comme il sera dit plus bas. La pvthie ne pouvait prophétiser qu'elle n'eût été enivrée par la vapeur qui sortait du sanctuaire d'A- pollon. Cette vapeur miraculeuse ne l'enivrait ORA 355 pas en tout temps et en toute occasion. Le dieu n'était pas toujours en humeur de l'ins- pirer. D'abord il ne le faisait qu'une fois par an. On obtint dans la suite qu'il inspirerait la pythie une fois le mois. Tous les jours n'étaient pas convenables , et il y en avait où il n'était pas permis de consulter. La pythie , avant que de monter sur le trépied, s'y disposait par de longs préparatifs, des sacrifices, des pu- rifications , un jeûne de trois jours, et beau- coup d'autres cérémonies. Le dieu annonçait sa venue en secouant lui-même un laurier qui était devant la porte du temple, et en faisant trembler le temple jusqu'aux fondements. Dès que la vapeur divine , comme un feu péné- trant', s'était répandue dans les entrailles de la prêtresse, on voyait ses cheveux se dresser sur sa tête ; son regard était farouche , sa bouche écumait , un tremblement subit et violent s'emparait de tout son corps ; elle res- sentait tous les symptômes d'une personne agitée de fureur. Elle proférait par interval- les quelques paroles mal articulées , que les prophètes recueillaient avec soin. Ils les ar- rangeaient, et leur donnaient la liaison et la structure nécessaire. Lorsqu'elle avait été un certain temps sur le trépied , ils la rame- naient dans sa cellule , où elle était ordinai- rement plusieurs jours à se remettre de ses fatigues; et souvent, dit Lucain , une mort prompte était le prix ou la peine de son en- thousiasme : Numinis aut pœna est j mors immatura recepti , Aut pretium. Les prophètes avaient sous eux des poètes qui mettaient les oracles en vers; et ces vers sou- vent étaient assez mauvais, ce qui donnait heu de dire, qu'il était étonnant qu'Apollon , qui présidait au chœur des Muses, inspirât si mal sa prêtresse. Plus tard on se contenta de rendre les oracles en prose. — Vers le commen- cement du sixième siècle avant notre ère, on voit que l'oracle de Delphes était administré par un conseil permanent, composé de mem- bres nommés les princes de, Delphes, ainsi que des Amphictyons; l'oracle était dirigé spécialement par cinq prêtres, nommé Hosii (saints), issus de Deucalion. En général, le caractère ordinaire des oracles, comme l'ex- prime l'épithèle de loxias, oblique , donnée à Apollon, était l'ambiguïté; le dieu ne disait point, ne célait point, mais indiquait. — Apollon avait encore des oracles fameux à Claros, à Didyme, à Délos. Le premier était desservi par un prophète choisi dans une fa- mille railésienne. Ceux qui venaient le consul- ter lui disaient leur nombre et leurs noms ; il se retirait dans une grotte, et, ayant pris de l'eau d'une source sacrée, donnait des ré- ponses en vers. L'oracle des Branchides, à Didyme, était fort ancien et extrêmement res- pecté par tous les Ioniens et les Doriens de l'Asie. Xerxès, à son retour de Grèce, fit brû- ler le temple, après que les prêtres lui en eurent livré les trésors. Ce prince , en récom- 356 ORÉ pense, leur accorda un établissement dans le fond de l'Asie, pour les mettre à l'abri de la ven- geance des Grecs. Après la fin de la guerre, les Milésicns rétablirent le temple avec une magnificence qui, selon Strabon, surpassait celle de tous les autres temples de la Grèce. Quand Alexandre le Grand eut défait Da- rius, il détruisit absolument la ville où les prêtres Branchides s'étaient établis , et où leurs descendants demeuraient encore actuel- lement, punissant dans les enfants la per- fidie sacrilège des pères. Voy. Apollon. Nous avons parlé des oracles des autres dieux à leurs articles spéciaux. Les malades consul- taient surtout ceux d'Esculape et d'Amphia- raùs , qui prophétisaient par songes. 11 fallait pour parvenir dans l'antre de Trophonius , un procédé particulier Voy. Trophonius. — Les Romains n'eurent point, à proprement parler, d'oraclesnationaux; les auspices, les au- gures , les livres sibyliens leur en tinrent long- temps lieu. Ils envoyaient d'ailleurs , dans certains cas, consulter les oracles grecs , ou s'en remettaientaux décisions de personnages fatidiques , tels qu'Albunée, Carmentes, Égé- rie, Faune , etc. — Ce fut vers le quatrième siècle de l'ère vulgaire que les oracles tombè- rent dans un complet discrédit. oragalls. Dieu lapon ; il n'est autre que le tonnerre personnifié. Créé par l'esprit du mal, Perkel, il fut élevé par le génie bien- faisant Ioumala , et est censé disposer à son gré des richesses de la terre. orboxa. Déesse protectrice des orphelins et des parents frappés d'orbité. Elle était in- voquée par les parents qui craignaient de perdre leurs enfants, ou par ceux qui les avaient perdus et qui désiraient une nouvelle famille. Elle avait un autel à Rome, près du temple des dieux Lares. orchaml'S. Suivant Ovide, roi d'Assyrie, et père de Leucothoé et de Clytie. Ses filles s'étant livrées à Apollon, il les fit enterrer vivantes. orchestès. Danseur. Surnom d'Apollon et de Mars (Lycophron). ORCHOMÈXE ( ORCHOMÉXOS ). I. Fils de Lycaon, fondateur d'Orchomène et de Mc- thydre, en Arcadie. — 2. Fils d'Athamas et de Thémisto , suivant Hygin. — 3. Roi d'Or- chomène en Béotie, fils de Jupiter, ou d'É- téocle, et d'Hésione. Il épousa Hermippé et en eut Minyas ; que d'autres donnent comme son frère ou même comme son père. Selon Eustathe , il fut père de trois enfants, Asplé- don , Clymène et Amphidocus. — 4. Fils de Minyas et de Phanosyre, et petit-fils du précé- dent. orcidès. Chef bébryce , qui blessa d'un coup d'épée l'argonaute Talaiis. orccs. Un des noms de Pluton chez les Romains. On ignore absolument l'etymologie de ce mot. oréa. Hêtre. L'une des huit hamadryades. ORE oréades. Nymphes des montagnes. Poy. Nymphes. oresrios. 1. Chef grec, tué par Hector. — 2. Épithète de Bacchus. orésidotès. Qui règle les saisons. Épi- thète d'Apollon. , orésiloipos. Qui déserte les montagnes. Épithète de Bacchus. orésitrophls. Chien d'Actéon. oreste (orestès). La fable d'Oreste , l'une des plus importantes et des plus com- plexes de la mythologie antique , peut êlre di- visée, en subordonnant Tordre chronologique des faits, peu important au fond, au développe- ment successif de l'idée morale, en trois pério- des, dont la dernière ne se rattache qu incidem- ment au sujet principal. A chacune de ces périodes, gouvernées, pour ainsi dire, par des idées différentes, exprimant le degré de moralité et de civilisation de l'âge auquel elles appartiennent, se rattachent des séries de variantes , dues , soit au caprice des poètes dont l'imagination se plaît à broder les par- ties accessoires des mythes primordiaux , soit à la diversité des traditions qui, localisées dans diverses contrées de la Grèce, s'alté- raient de diverses manières par le fait même de leur localisation, sans que plus tard on pût reconnaître la version primitive. Chemin faisant, nous noterons avec soin ces varian- tes , qui ne sont pas sans avoir leur impor- tance , puisqu'elles servent à caractériser le génie propre des divers peuples de l'Hellade, et nous aurons soin d'en mentionner l'ori- gine. — I. Suivant Homère, Oreste était fils d'Agamemnon et de Clytemnestre , et frère de Chrysothémis , de Laodicé et d'iphianasse; huit ans après l'assassinat de son père , qui tomba sous les coups d'Égisthe , auquel les dieux enjoignirent en vain de s'abstenir de ce crime, Use rendit de Mégare à Athènes, vengea la mort d'Agamemnon par celle de son meurtrier, et « célébra, dit le poète, les funérailles de sa terrible mère en même temps que celles du lâche Égisthe. » Cette action courageuse le couvrit de gloire , et lui mérita les éloges de la postérité (Odyss., I, 298). Tel est le récit d'Homère, qui ne repré- sente nulle part Oreste comme poursuivi par les terribles Furies ou les chiens de la mère, ce qu'il n'eût pas manqué de faire , si le meur- tre de Clytemnestre eût soulevé dans les pre- miers siècles la réprobation morale que ma- nifestent les âges postérieurs. Il est donc évident que primitivement , le matricide d'O- reste était regardé comme la juste rémuné- ration d'un affreux forfait; sang pour sang, telle est l'idée qu'exprime le mythe d'Oreste à l'époque homérique, et le fils qui venge son père n'a pas à redouter les dieux. — Sophocle, quoique bien postérieur à Homère, rompt l'échelle morale qui s'étend du père de la poésie épique jusqu'aux auteurs modernes ; dans son Electre , il se conforme à la concep- tion antique : Oreste , auquel un oracle d'A- ORE pollon a enjoint de venger son père , exécute sans hésitation un parricide commandé par les dieux; il égorge sa mère avec une froide impassibilité, et prend ensuite un ton ironi- que avec Égisthe. Le chœur, témoin du meur- tre, ne voit dans cette action qu'un « coup hardi qui rend enfin la liberté à la race d'A- trée ». On voit donc que le mythe d'Oreste n'exprimait autre chose , dans l'origine , que la sanctification de la loi du talion, loi terrible, puisque le fils pouvait être choisi par les dieux comme exécuteur de la ven- geance céleste et sans être passible d'un châtiment. — II. Plus tard , lorsque la ci- vilisation toujours croissante eut adouci les mœurs et les lois , on ne put voir sans hor- reur un fils souillé du sang de sa mère ; la justice apparente de l'action d'Oreste révolta les esprits , et les poètes laissèrent apparaître à la fois dans leurs compositions et le progrès de l'idée morale et le déclin de la religion régnante. Il fallut punir Oreste, qui, déjà dans Eschyle , n'égorge sa mère qu'en frémissant et lorsque Pylade lui a rappelé l'ordre d'A- pollon; dans Euripide, il va plus loin, il ac- cuse la divinité de démence, il soupçonne qu'un démon trompeur pourrait bien avoir emprunté la voix d'Apollon : les Dioscures eux- mêmes, dont l'intervention semble étrange quoiqu'elle soit nécessitée, qualifient d'in- sensé l'oracle du fils de Latone. — Ces préli- minaires n'empêchent cependant pas l'ac- complissement du crime; mais la morale pu- blique se satisfait en imposant à Oreste une punition terrible : « si le châtiment de Clyra- nestre est juste , lui disent les Dioscures , ton action ne l'est pas». Et ici commence le rôle des Furies. Puis , après de longs tourments, Oreste est, ainsi qu'OEdipe, délivré du poids de son crime involontaire ; la loi div ine est satisfaite, comme la justice humaine, et l'homme n'a nullement lieu d'accuser le des- tin. Mais en voulant détailler les nuances progressives de l'idée qui domine cette se- conde période du mythe d'Oreste , nous avons anticipé sur le récit des faits tels qus nous les ont transmis les poètes et les mythologues; il est temps de les raconter en les reprenant ab ovo. — Oreste , frère d'Électre et d'Iphi- génie ( Sophocle ajoute Iphianasse ) , était encore enfant lorsque Agamemnon périt , égorgé par Égisthe ; il fut sauvé de la mort par Electre, ou par sa nourrice Geilissa, ou par Arsinoé , ou par Laodamie, et envoyé chez Strophius. Voy. Électre. C'est à l'ins- tant de son retour que commence la deuxième partie de la magnifique trilogie d'Eschyle. Nous ne pouvons mieux faire que d'en don- ner ici l'argument. « Poussé par un oracle qui lui a commandé de punir les meurtiers de son père , Oreste arrive, avec l'insépara- ble Pylade, auprès du tombeau d'Agamem- non. Il invoque les mânes paternels, et an- nonce les projets de vengeance qui le ramè- nent d'un lointain exil. II dépose pour of- ORE 357 frande une boucle de ses cneveux. Conduites par Électre, sa sœur, des captives troyennes viennent faire des libations sur la tombe du roi : c'est Clytemnestre qui les envoie , dans l'espoir de détourner les présages terribles d'un songe qu'elle vient d'avoir. Après une re- connaissance que le poète a plus ou moins habilement ménagée, le frère et la sœur con- viennent qu'Oreste se donnera pour un étran- ger, un homme du pays où avait été élevé le fils d' Agamemnon. Lui-même, il apportera la nouvelle de sa propre mort; on le rece- vra dans le palais, et les assassins périront à leur tour. Tout s'exécute en effet comme il l'avait prévu. A l'instant de frapper sa mère, il sent son cœur défaillir; mais la voix sévère de Pylade lui rappelle l'ordre et les menaces d'Apollon : tout ce qui restait de sentiment filial a disparu , il n'y a plus qu'une femme coupable et son juge, et bientôt tout est consommé. Alors, comme à la fin de l'Aga- meranon, les cadavres des morts sont offerts aux regards des spectateurs. Oreste fait dé- ployer devant le peuple d'Argos le voile où les assassins avaient enveloppé son père, pour l'égorger sans qu'il pût se défendre. Mais tout à coup il sent que sa raison s'é- gare ; il annonce qu'il va se réfugier dans le temple de Delphes, auprès du dieu qui avait ordonné le crime. En effet, au début des Eu- ménides , nous sommes transportés devant le temple de Delphes. La Pythie paraît, vêtue de ses habits sacerdotaux ; elle adresse ses prières aux dieux; elle entre dans le temple pour se placer sur le trépied prophétique. Elle en sort aussitôt, saisie d'une horreur profonde ; elle a vu un homme dans la posture et l'habit des suppliants; ses mains dégout- taient de sang; autour de lui dormaient des êtres affreux, les Furies. Oreste sort du temple, conduit par Apollon; le dieu lui pro- met son aide, et lui commande de courir vers Athènes ; il obéit , il part. L'œil du spec- tateur pénètre dans le temple : on aperçoit lombre de Clytemnestre, pâle, portant en- core les traces des blessures qu'elle avait re- çues de son fils. Elle adresse des reproches aux Furies, qui ont laissé échapper le coupable, et disparaît. Les Furies se réveillent, cher- chent leur victime , poussent des cris sauva- ges, courent en désordre au travers de la scène : ce sont les premiers chants de ce chœur terrible et ses premières danses. Apol- lon chasse loin de son temple les êtres odieux dont la présence souillait le sanctuaire. A ce moment la scène change. Nous voyons le temple de Minerve et la colline de l'arécpage. Nous sommes à Athènes. Oreste tient em- brassée la statue de la déesse, qui était placée devant le temple. Le chœur arrive sur ses traces. Les Furies chantent, calmes cette fois, mais plus terribles encore qu'à Delphes , leur» redoutables fonctions parmi les mortels et les dieux ; elles réclament la tête d'Oreste , elles dévouent leur victime à des tourments • 358 ORE sans fin. Pallas arrive, à la prière du sup- pliant; elle écoute les plaintes des Furies, les réclamations d'Oreste ; elle se charge du rôle d'arbitre entre les deux parties, elle s'entoure de juges équitables; la cause est débattue, le nombre des suffrages est égal départ et d'autre, Pallas seule n'a pas en- core donné le sien; c'est elle qui va décider souverainement cette grande question. Oreste l'emporte ; sa reconnaissance pour Pallas s'ex- prime avec une vive ardeur, tandis que les Furies éclatent en reproches contre la licence de ces dieux nouveaux , qui prennent à tâche d'humilier les vieilles divinités titaniques. Mais elles s'apaisent à la fin , aux doux accents de l'éloquence persuasive de Pallas ; elles pro- mettent de bénir ce sol de l'Attique où Pallas leur promet un sanctuaire; elles se montrent dignes du nom qu'on doit leur donner un jour, les Euménides, c'est-à-dire, les bienveil- lantes. Elles se retirent dans la demeure qui leur est destinée. Une troupe de vieillards , de femmes et d'enfants, vêtus d'habits de fête, les accompagnent en chantant des hymnes religieux. » (Pierron, traduction d'Eschyle. \ Les variantes de ce récit sont peu importan- tes. Suivant Euripide, Electre, maltraitée par Egisthe , s'est vue forcée d'unir son sort à celui d'un paysan argien , qui vit avec elle comme avec une sœur. Oreste la rencontre devant l'humble chaumière qu'elle habite , la reconnaît aux discours qui lui échappent, et est lui-même reconnu par un vieux gouver- neur, à une cicatrice que lui avait laissée une chute faite dans son enfance. Pour amener Clytemnestre et la faire tomber dans le piège préparé par son fils, on lui annonce qu'Élec- tre est récemment accouchée, et qu'elle a besoin de ses secours. Le meurtre d'Égisthe s'accomplit hors de la ville, pendant que ce 'prince offre un sacrifice aux nymphes, et Clytemnestre périt dans la maison d'Electre , qui enhardit son frère terrifié. Ensuite les Dioscures apparaissent ét prédisent à Oreste sa folie et sa purification. On reconnaît à ces inventions l'imagination romanesque d'Euri- pide , qui se livre , durant le cours de la pièce, à une critique, très-peu dramatique, des moyens employés par Eschyle pour amener la reconnaissance du frère et de la sœur. Mais si l'Electre satisfait peu le lecteur, comparée à la grande composition du poëte d'Eleusis, on y remarque avec intérêt le progrès des idées morales; Oreste n'est plus seulement, comme dans Eschyle , un fils qui recule de- vant sa mère, au moment de l'égorger , c'est un païen à demi sceptique, qui traite nette- ment Apollon d'insensé. — Dans l'Oreste, Euripide représente ce héros en proie aux Furies vengeresses. Electre veille sur lui. Les citoyens d'Argos s'assemblent pour les juger tous deux. Ménélas, trahissant leurs intérêts, les laisse condamner à mort. Pylade n'abandonne point son ami; il s'unit à Élec- tre pour tirer vengeance de Ménélas en fai- ORE sant périr Hélène , qui disparait aux cieux. Hermione reste en otage dans les mains d û- reste. Au moment où celui-ci menace de l'im- moler, Apollon intervient, promet lu vie à Oreste, lui prédit sa folie, son exil en Arcadie, déjà mentionné dans l'Electre, ainsi que son acquittement à Athènes, et engage Ménélas à lui accorder sa fille en mariage. Pylade épouse Electre. C'est encore là de la tragédie bourgeoise ; mais, outre les beautés dramati- ques, elle présente un intérêt puissant, en nous offrant, ainsi que les Euménides , le reflet des hautes prétentions des Athéniens à la science du droit, à la sagesse, aux pro- cédures spéciales sur le meurtre. — Ici se ter- mine à proprement parler la seconde période du mythe d'Oreste, dont le sens est : néces- sité et possibilité de l'expiation sans aucune prédestination fatale. L'Attique, l'Argolide, l'Arcadie, la Laconie se disputaient l'honneur d'avoir lavé Oreste de son crime. Ainsi l'on montrait à Trézène, devant le temple de Diane Lycie, une pierre sacrée où neuf Trézé- niens avaient purifié Oreste. Devant le tem- ple d'Apollon Théorius se trouvait la hutte où le malheureux Atride s'était retiré , per- sonne ne voulant le recevoir avant sa purifi- cation ; un laurier qui avait poussé auprès in- diquait le lieu où l'on avait enseveli les objets qui avaient servi à la cérémonie. A trois stades de Gythium en Laconie était une pierre con- nue sous le nom de Zeus Cappotas ou Cap- pautas (Jupiter qui fait cesser); là, disait- on, le maître des dieux avait guéri Oreste de sa folie. Enfin , à Mégalopolis, en Arcadie , on voyait un temple où Oreste avait été saisi par le délire, et une colline où les Furies s'é- taient montrées à lui ; le malheureux s'étant dévoré un doigt, les Érinnyes prirent des formes moins effrayantes, et aussitôt il fut guéri. La colline garda le nom d'Acé ( gué- rison), en mémoire de cet événement; non loin de là était le sanctuaire d'Acésis, où Oreste consacra sa chevelure. Les auteurs syncrétistes ont souvent essayé d'arranger ces diverses traditions dans un ordre chro- nologique; mais il est évident qu'elles n'ont aucune liaison de succession et qu'elles ne sont que les faces multiples d'une même idée. Divers lieux de la Grèce gardèrent long- temps le souvenir des migrations d'Oreste; ainsi il y avait une ville d'Orestie, en Arca- die, et les Orestes , peuples de l'Épire, s'at- tribuaient la même origine. La fête des cou- pes, célébrée à Athènes, dans le mois d'An- thestérion, rappelait aussi les malheurs d'O- reste; suivant une tradition populaire , dans laquelle on remarque un grossier anachro- nisme, le fils du parricide, se rendant chez Pandion , le trouva présidant à un banquet public. Pandion n'osant pas renvoyer son hôte, ni le faire boire à la même coupe que ses convives , en fit servir une à chacuu des invi- tés. — III. La troisième partie du mythe d'O- reste, qui n'est, au point de vue moral, qu'une ORE flexion de l'idée qui préside à la seconde , est remarquable en ce qu'elle relie à l'histoire na- tionale le culte d'une divinité primitivement étrangère à la Grèce. Suivant Euripide, après l'acquittement du meurtrier par l'aréopage, quelques-unes des Furies, mécontentes de ce jugement, continuèrent de poursuivre Oreste, qui vint de nouveau se réfugier à Delphes; il allait se donner la mort sur le seuil du temple, lorsque la voix d'Apollon vint lui rendre l'espoir et lui ordonner d'apporter à Athènes la statue de La Diane Taurique ; après cela , il devait être enfin délivré des terribles divinités. Oreste se rendit donc en Tauride avec Pylade; surpris par les habitants peu après leur arrivée , ils furent conduits au tem- ple, et l'un des deux allait périr, lorsqu'Oreste, se faisant reconnaître d'Iphigénie, sa sœur (voy. Iphigénie ), échappa à la mort. Iphi- génie fit alors suspendre adroitement le sa- crifice, en persuadant au roi que ces étran- gers , coupables d'un meurtre, ne pouvaient être immolés qu'après des purifications pré- liminaires. Elle se donna ainsi du temps, et s'enfuit avec Oreste et Pylade, emportant la statue de Diane, qui fut déposée par elle à Rramon, suivant la tradition attique; les La-» cédémoniens , de leur côté , prétendaient pos- séder ce palladium à Sparte. — Le voyage d'Oreste en Tauride offre d'autres variantes : nous les avons rapportées aux articles Chry- sès, Diane n° 3, Electre, Thoas. — Comme on le distingue facilement, le sens de ces légendes, intercalées après coup à l'histoire mythologique primitive, est toujours la néces- sité de l'expiation; seulement ce thème est brodé d'une manière différente. Les Grecs, liers de rattacher leurs institutions religieu- ses, indigènes ou étrangères , a leur histoire mythique, attribuèrent naturellement à Oreste en sa triple qualité d'agent d'Apollon, de frère d'Iphigénie, et de grand voyageur, l'in- troduction du culte de 13 Diane Taurique, di- vinité nationale des Taures , identifiée, on ne sait trop pour quelle cause , avec l'Artémis grecque. — De retour à Mycènes, Oreste re- couvra son royaume, que Ménélas ou Alétès avaient usurpé. Il tua , dit-on , ce dernier, et, Cylarabès étant mort sans enfants , se trouva maître d'Argos. Les Lacédémoniens eux-mê- mes, préférant un petit-fils de Tyndare aux enfants nés de Ménélas et d'une esclave, le choisirent pour roi. Oreste fit ensuite alliance avec les Arcadiens et avec les Phocéens, et conduisit une colonie de Sparte en Éolie ( Pin- dare). Époux d'Hermione [voy. ce nom ), qu'il avait longtemps aimée et dont il obtint la main en se défaisant de Pyrrhus, il mourut en Arca- die, à l'âge de quatre-vingt-dix ans, des suites de la piqûre d'un serpent. Sparte montrait ses os, d'une dimension énorme, qui avaient été trouvés àTégéeparun certain Lichas et appor- tés dans la Laconie, dont ils étaient le palla- dium. Suivant Servius, Oreste avait été enseveli à Aricie, et ses os furent plus tard envoyés à Ro- ORI 359 me. — On a plusieurs suites de bas-reliefs, de pierres gravées , et de peintures relatives à l'histoire d'Oreste. — 2. Fils d'Achélous et de Périmède. — 3. Chef grec, tué par Hector. — 4c Chef troyen, tué par Léontée. orestéa, orestina dea. Diane, dont Oreste avait emporté la statue de la Cherso- nèse Taurique, ORESTHÉE (ORESTIIEUS). T. Fils de Ly- caon ; il donna son nom à Oresthasium, ville de PArcadie, appelée depuis Orestie , d'O- reste.— 2. Roi des Locriens Ozoles, fils de Deucalion et père de Phytius. orestides. Fils, descendants ou sujets d'Oreste. Chassés du Péloponnèse par les Héraclides, ils s'établirent dans une contrée de l'Lpire, à laquelle ils donnèrent leur nom. Suivant d'autres, ce pays reçut le nom d'O- restide , d'Oreste lui-même , qui y bâtit une ville. orgies (de orgé, exaltation de l'âme). — Voy. Bacchus. On donnait aussi ce nom aux fêtes de Cérès et à celles des Cabires. orgilos. Irascible. Épithète de Bacchus. orias. Chien d'Actéon. oribasus , Grimpe-montagne. Chien d'Ac- téon. orient. Un des quatre points cardinaux; est désigné par une femme dans l'arc de Cons- tantin ; elle tient d'une main une palme et de l'autre un globe , sur lequel est un petit Génie avec un voile étendu sur sa tête et un flam- beau à la main , image de l'étoile du matin. Cette femme est portée sur un char tiré par quatre chevaux qui paraissent courir en mon- tant. orilochie. Nom que donnent à Iphigénie les écrivains qui parlent de sa résurrection par Diane, et de son mariage avec Achille, dans l'île des Bienheureux, Il y a peut-être quelque confusion entre ce nom et l'épithète d'Orsilochê que l'on donne à Diane. orioiv. Fameux géant béotien, nommé aussi Candaon, célèbre par sa beauté et par son amour pour la chasse. Il était autoch- thone, c'est-à-dire né de la Terre, ou fils d'Hy- riée ( Strabon ) ; d'autres le font naître de Nep- tune et d'Euryale ( Apollodore) , ou d'OEno- pion (Servius). Selon Hygin et Lycophron, Hyriée (ou OEnopion) ayant donné l'hospi- talité, à Thèbes (ou à Chio), aux trois dieux Jupiter, Mercure et Neptune ( ou Mars ) , ceux- ci lui dirent de former un souhait qu'ils ac- compliraient. Hyriée demanda un fils. Alors les hôtes célestes urinèrent sur la peau de la génisse qu'il avaient tuée pour leur repas, l'enfouirent sous terre , et, au bout de neuf mois, Orion en sortit. Doué par Neptune de la faculté de mareher sur les flots, il devint bientôt d'une taille telle que quand il descen- dait au fond de la mer, ses épaules dépassaient les vagues; marchait-il sur la terre, sa tête se perdait dans les nues. Tel est du moins le ré- cit de Virgile, qui rend assez difficile à con- cevoir les rapports d'Orion avec le reste dea 360 ORÏ hors mes. Mais on sait que la mythologie an- cienne ne se piquait pas d'être très-logique. — Suivant Diodore, il creusa un port pour le roi Zanclus, et éleva le promontoire de Pelore, sur lequel il bâtit un temple à Neptune. Époux de Sidé, qui périt par la colère de Junon , après lui avoir donné deux filles, nommées Ménippé et Métioché , il devint ensuite amou- reux de Mérope ou d'Aero , fiile d'OEnopion, de Chio, et la demanda en mariage, après avoir purgé l'île des bêtes sauvages qui l'infes- taient. Ayant essuyé un refus, il fit violence à Mérope : le père, irrité , implora le secours de Bacchus, qui envoya des Satyres pour plonger le monstrueux géant dans un profond sommeil. OEnopion profita de ce moment pour lui crever les yeux. Orion, instruit alors par l'oracle qu'il recouvrerait la vue , s'il tour- nait ses pas vers l'Orient et exposait ses yeux aux rayons du soleil, se rendit à Lemnos, guidé par le bruit que faisaient les Cyclopes en forgeant; là, Vulcain lui donna Cédalion pour guide. D'autres rapportent qu'OEnopion ayant enivré Orion lui creva les yeux, et l'exposa sur le bord de la mer. Le géant aveugle étant entré dans une forge y prit un enfant, qu'il mit sur ses épaules, en lui or- donnant de le conduire, vers le lever du soleil. Sa cécité ayant disparu, il retourna à Chio pour se venger d'OEnopion ; mais les sujets de celui- ci l'ayant caché, il se rendit en Crète auprès de Diane, qu'il accompagna dans ses chasses. — Ces diverses traditions sont toutes postérieu- res à Homère, qui ne dit autre chose sur ce héros, sinon que ««le grand Orion, enlevé par l'Aurore , à cause de sa beauté , fut tué à coups de flèche par Diane , dans l'île d'Or- tygie. Son ombre, descendu; aux enfers, s'y occupait encore à chasser les bêtes sauvages avec une massue d'airain. » Une autre tradi- tion rapporte qu'Apollon, irrité contre sa sœnr Diane, qui était amoureuse d'Orion, eut l'air de douter de son adresse à lancer la flè- che , et lui indiqua comme but un point noir qu'on distinguait à peine au milieu de l'O- céan. Le trait siffla et alla s'enfoncer dans la tête d'Orion, car c'était lui qui nageait sans prévoir le danger qu'il courait ( Hygin ). On dit encore qu'ayant défié Diane au disque , ou ayant fait violence à Opis , le géant tomba sous les flèches de la chaste déesse; suivant Servius, elle le fit tuer par un scorpion mons- trueux. Ovide prétend qu'Orion s'étant vanté d'exterminer toutes les bêtes sauvages qui couvraient la terre, cette déesse envoya un scorpion qui le tua. Esculape ayant voulu le ressusciter fut foudroyé par Jupiter. — Orion , transporté au ciel, sous la figure d'un homme armé d'un glaive , y forme une brillante cons- tellation ; aussi Virgile le norame-t-il armatus aiiro. Son lever et son coucher sur la Médi- terranée étant signalés par de fréquentes tempêtes, lui ont valu les épithètes de nim- bosus ,imbrifer, aquosus. Les Grecs disaient qu'au cie! même, redoutant encore le Scor- ORM pion, Orion se couche quand la constellation rivale se lève. ORIONIDE. Vo\J. MÉN1PPE. orios (oréios). i. Centaure tué par Her- cule, devant la grotte de Pholus. 11 était re- présenté sur le bouclier d'Hercule et sur le bas-relief du trône d'Apollon à Amyclée. — 2. Lapithe, fils de la magicienne Mycaie , tué par Grynée, aux noces de Pirithous. orippus (orippos). Le premier qui cou- rut tout nu aux jeux olympiques; il était de Mégare. On lui éleva un héroum , par ordre de l'oracle de Delphes. orissa. Le dieu suprême à Bénin. orithyie (oreithyia). i. Fille d'Ére- chtliée et de Diogénie, amante de Borée.— 2. Néréide — 3. Amazone , fille de Marthésie et sœur d'Antiope, voulant venger celle-ci, dont Hercule s'était emparé , envahit l'Attique avec un corps de troupes scythes, commandé par Panasagoras; elle fut défaite par les Athéniens (Justin ). orm. Monstre fabuleux, tué par Ragnar- Lodbrok. Voy. ce nom. ormémdès. Ctésius, fils d'Orménus. orméxis. Astydamie,! petite-fille d'Or- ménus. orméxus (orméxos ). i. Roi dolope, fils de Cercaphus et père d'Amyntor. Il fonda la ville d'Orménium. — i. Père de Ctésius , aïeul d'Kuraée. — 3-4. Chefs troyens, tués l'un par Polypœtès, l'autre par Teucer. ormuzd, en zend ahura-mazda, le seigneur grandement savant. Le dieu su- prême des antiques habitants de l'Ariane, et l'adversaire d'Ahriman, qui, loin de l'égaler en puissance, comme les mythologues l'ont répété jusqu'à une étude plus attentive des textes zends, lui est complètement surbor- donné et finira par reconnaître sa suprématie. — «Ormuzd, disent les Naçkas, livres sacrés des peuples qui habitaient de ce côté de l'In- dus, est le principe de tout bien, et rien ne dérive de lui qui ne soit bien. 11 est dans la nature, mais la nature est distincte de lui. «J'invoque et je célèbre le créateur Ahura- Mazda, lumineux , resplendissant, très-grand et très-bon, très-parfait et très- énergique, très-intelligent et très-beau, éminent en pureté, qui possède la bonne science , source de béa- titude, lui qui nous a créés, qui nous a for- més, qui nous a nourris; lui le plus accompli des êtres intelligents. » ( Yaçn. Hymn. i.) Mal- gré ces épithètes pompeuses, qui semblent ne mettre aucune borne à sa puissance divine , certains passages des Naçkas montrent ce- pendant qu'il faut regarder Ormuzd non comme le créateur, mais comme l'ordonna-, teur du monde. Le mot Qadhatâ , donné de soi-même, par lequel les livres zends quali- fient les principes physiques de l'univers, est décisif à cet égard : « J'invoque les astres, la lune, le soleil , lumières données de soi-même et toute la création de l'être saint et céleste. (Yaçn., Hymn. i. ) » - «J'invoque les Fé- ORM rouers, (pi créent des routes pures aux astres, la lune et le soleil, lumières données de soi- même. » ( Yescht des Férouers.) On voit donc que les Ariens, ne pouvant concevoir qu'Or- muzd eût tiré du néant l'espace et le temps, laissaient la question indécise. Cette remar- que est importante , car ce sont ces passages et quelques autres analogues qui donnèrent naissance à l'hérésie de Manès : ce sectaire soutenait que la substance matérielle , dont les Naçkas ne mentionnent nulle part la créa- tion , donne seule une existence positive en face de Dieu au principe du mal. — Les Naç- kas ne laissent donc à Dieu que le rôle d'or- donnateur de l'univers et de producteur des êtres particuliers. Du reste , suivant le véri- table esprit du mazdéisme , rien dans l'œuvre d'Ormuzd qui ne soit bon, et cela apparaît surtout, non par la contemplation de cet univers terrestre, mais en embrassant dans un vaste essor l'ensemble des mondes et des temps. — Quelle est donc cependant l'origine du mauvais principe? A peine Orrauzd , dési- rant le bien, l'ordonnant, adressait-il la pa- role à l'univers, qu'Ahriman apparut et refusa d'accompiir le Konover ( parole), de ceindre le Kosti (cordon sacré), de s'humilier enfin devant la toute-puissance et la toute-bonté. On voit ici que, par une profonde connais- sance instinctive de la nature humaine, le mazdéisme attribue l'origine du mal à l'orgueil et au libre arbitre, comme la théologie hé- braïque. Mais, de même que dans l'oeuvre de l'organisation, il y a une grave imperfection à ne pas représenter Dieu comme l'auteur de la création, de même, ici, la théologie arienne ne rend nullement compte du mal physique. Elle l'attribue bien à Ahriman, mais sans faire concevoir comment il peut découler du mal moral. Du reste, le mal ou Ahriman est entièrement subordonné au bien; il ne peut contre-balancer l'œuvre d'Ormuzd qu'en imitant, en sens inverse , ses créations. Voyons comment cette lutte s'opère, suivant les Naçkas, qui nous représentent le mauvais principe opposant immédiatement à chaque nouvelle création de son rival une création malfaisante. Au Lorodman, ciel immobile qui sert de demeure a Ormuzd et embrasse l'in- fini de l'univers supérieur, correspond, par le moyen du pont Tchinévad, le sommet de l'Albordj ; au-dessous du Tchinévad s'étend le Douzak, abîme ténébreux, qui contraste avec le séjour de lumière et où Ahriman ré- side. La terre est, au début, aussi pureque le ciel : l'Ariane , sorte d'Éden couvert de prai- ries verdoyantes , est arrosée par les eaux de la fontaine Ardviçour, qui communique au sol une abondante fertilité. Le premier qui l'ha- bita fut Kaïomorts, suivant quelques tradi- tions. D'autres rapportent d'une manière dif- férente l'origine de l'humanité , en la fai- sant précéder de luttes entre les deux prin- cipes. Les mythologues ont essayé de classer chronologiquement les événements de cette D1GT. MIT. OM\ 36 i guerre tilanique; mais les légendes zendes sont trop confuses et trop contradictoires pour qu'on puisse les coordonner méthodiquement Le taureau Aboudad, qui contenait les ger- mes de toute vie physique, dit une de ces légendes, ayant été créé par Orrauzd, Ahri- man, rejeté du ciel, où il avait tenté de s'in- troduire , prit la forme d'un serpent et blessa le précieux animal, qui mourut. De son épaule droite, sortit le premier homme Kaïomorts, et les différentes parties de son corps donnè- rent naissance aux races des animaux bien- faisants et à toutes les plantes utiles, à ren- contre desquels Ahriman créa aussitôt les animaux et les plantes nuisibles. Il tua en- suite Kaïomorts , d'où sortit, dix ans plus tard, le premier couple, Meschia et Mes- chiane , qu'il séduisit à l'aide de chèvres et de fruits, et auquel il fit perdre ainsi les béa- titudes célestes. — Les deux puissances supé- rieures ne sont pas seules à lutter dans les es- paces infinis. Chacune d'elles a son armée, qui la seconde, l'une dans le. mal, l'autre dans le bien, et opprime ou protège les ha- bitants de la terre. Pour peupler son magni- fique cosmos, Ormuzd créa en premier lieu les Amschaspands, génies supérieurs, au nombre de six , représentant la bonté, la vé- rité, la justice, la piété, la richesse, l'im- mortalité. L'un deux , Sapandomad , génie fé- minin , veille particulièrement sur le monde humain, tandis que ses frères s'occupent, sous la présidence d'Ormuzd , du gouverne- ment de l'univers. Sous eux viennent une suite innombrable d'anges, créés particulière ment pour les besoins de notre univers. L'un couvre la terre de richesses agricoles, celui-là fait prospérer les troupeaux, un au- tre administre la pluie, un autre la lumière. Il y a encore des anges pour chaque année , pour chaque mois, po"ur chaque heure du jour et de la nuit , pour chaque bonne pensée, et cette multitude innombrable d'esprits bienfaisants s'occupe à détruire les Devs, créés par Ahriman. Ceux-ci ont sept princes, marchant à la tête d'un nombre infini de Devs inférieurs. « On voit courir ensemble, dit le Vendidad, courir séparément, former des desseins ensemble et séparément, Ahri- man , plein de mort, chef des Devs, le dev Ander (impur), le dev Savel (violent), le dev Naonghes (destructeur), les devs Tarik ( avarice) et Zaretch (famine), Eschera (co- lère), Eghetesch (auteur de l'hiver). L'auteur des maux a produit dans le temps ces devs voleurs, destructeurs: le dev Boété, le dev Derevesch (pauvreté ), le dev Dévesch ( séduc- tion), le dev Kesoch (rachitisme), le dev Pée- tesch (mauvais discours), le plus méchant de s devs. »— Il faut joindre encore aux génies pro- tecteurs des hommes les Fervers, ou forme pures des choses. Les astres, les animaux, les hommes, les anges, Ormuzd lui-même, tout a son Ferver dans le ciel. Les Fervers des saint» qui ne sont plus descendent de l'empyrée, 31 362 ORM attirés par les invocations des cœurs pieux, et répandent sur les mortels la prospérité. L'homme est ainsi ballotté dans un dualisme continu , du moins pendant sa vie; pendant qu'un' Ized lui conseille une bonne action, un Dev lui souffle une mauvaise pensée. Or- muzd ne le livre cependant pas désarmé aux puissances infernales. Chaque matin, le coq céleste nommé Kehrkâs élève la voix avec force pour que l'homme réveillé fasse des prières pures aux Amschaspands comme aux Izeds, aux Izeds comme aux Fervers, bienveillants génies qui veillent sur les mon- des, et protègent les moissons, les arbres, les troupeaux. Comme il a reçu de Zoroastre des formules de prières pour invoquer les Izeds, il y en a aussi de correspondantes pour repousser les Devs, auteurs de l'hiver, des maladies, des fléaux de toute sorte. L'une des meilleures manières d'honorer Ormuzd est de cultiver la terre, de la couvrir de vé- gétaux et d'animaux utiles, de l'embellir : « La vaste gueule et l'énorme poitrine du Dev seront brûlées lorsque le grain sera en abon- dance. » ( Vend. , Farg. 3. ). Il faut de même protéger et nourrir les animaux domestiques; il faut en garder au moins trois dans chaque maison, le bœuf, le chien et le coq. Quand la mort d'un animal domestique est néces- saire, il faut, en l'immolant , réciter sur lui une formule expiatoire. La destruction des Kharfesters ou animaux impurs , crées par les Devs, n'est pas recommandée avec moins de soin : « Que pour purifier son âme et expier son crime , le coupable frappe dix mille de ces couleuvres qui se replient sur elles-mêmes et marchent sur le ventre ; qu'il frappe dix mille couleuvres à corps de chien ; qu'il frappe dix mille tortues; qu'il frappe dix mille grenouil- les de terre ; qu'il frappe dix mille grenouil- les d'eau ; qu'il frappe, dix mille de ces four- mis qui trainent les grains; qu'il frappe dix mille de ces fourmis qui marchent sur une même ligne , et font du mal sur leur route ; qu'il frappe dix mille de ces mouches qui se reposent sur les différents êtres » ( Vend. , Farg. , 14). Telle doit être la conduite de tout fidèle adorateur d'Ormuzd, qui, à sa mort, est entraîné sur le pont Tchinévad. Là , on le juge , et , suivant la vie qu'il a menée , il fran- chit le pont , ou est précipité dans le royaume des ténèbres. Le châtiment n'est cependant pas éternel. Quand le monde approchera de sa fin, Ormuzd enverra le prophète Socioch, qui préparera les hommes à la résurrection générale. La comète Gourzcher traversera l'espace et heurtera la terre, qu'elle réduira en cendres : devenue elle-même un torrent de feu, elle se précipitera dans le Douzak, où elle purifiera les âmes des méchants et même Ahrirùan et ses satellites. Alors renaîtra un nouvel univers, pur, parfait, immortel, dans lequel le chef des Devs dira éternelle- ment le Honover. — Culte d'Ormuzd. I. Les Naçfcas distinguent nettement deux périodes ORM très-différentes dans l'histoire du calte, celle des Poériotkaëchna ou hommes de l'ancienne loi, et celle des Nabânadizta , hommes de la nouvelle loi. La première, dont nous al- lons nous occuper exclusivement, en pre- mier lieu, correspond à Fépoque où l'Inde et l'Ariane n'avaient encore qu'un seul et même culte, il est difficile de préciser le caractère de ce culte, mais il est certain qu'Ormuzd ni Zoroastre ne s'y rattachent en rien. Le Dieu suprême y est conçu sous le symbole de Hom(Haoma), et sa représentation sensible est le suc de cette plante, employée dans les sacrifices. Voy. Hom. Les livres brahmaï- ques portent des traces évidentes de l'antique suprématie de ce dieu(Soma, en sanskrit), comme on peut s'en convaincre en parcou- rant le Rig-Véda. — On ignore à peu près quelles sont les divinités inférieures qui s'é- chelonnaient sous le dieu Hom; on ne con- naît pas davantage les traits généraux du culte. 11 paraît cependant qu'à cette époque le feu , l'eau , l'urine de bœuf , jouissaient déjà de prérogatives particulières. Il paraît aussi qu'on adorait les Dévas ( Daévas), Indra, les A ç vins, regardés plus tard, dans le Maz- déisme, comme des puissances funestes, le dieu Mithra , etc. Suivant les traditions ariennes relatives à l'histoire fabuleuse , le premier qui invoqua Hom fut Vivengham , en sanskrit Vivasvat, l'un des anciens noms du soleil dans l'Inde, qui fut père du fameux Djemchid. Le second adorateur de Hom est Athvyan,père de Fridoun; le troisième est Sam, père de Guerschasp, qui a des checaux maigres, et Ourouakhsch, qui a de grands yeux. Le quatrième est Pôroschasp , qui a beaucoup de chevaux. De ce dernier naquit le célèbre Zoroastre, astre d'or. Il paraît, d'après l'observation de M. Pieynaud , auquel nous empruntons textuellement la majeure partie de ces considérations , que ces quatre noms désignent plutôt quatre groupes ou peu- ples divers , qu'une filiation, issue de Kaïo- raorts, dont le texte ne parle nullement. Le règne de Djemschid correspond cependant, d'une manière évidente, à la période édéni- que. L'homme était alors exempt de tout mal physique. Comp. Meschia. C'est après Djems- chid que le mal commence, c'est-à-dire qu'à cette époque, le culte d'Ormuzd et d'Ahri- man apparaît. Les croyances légendaires, con- servées principalement dans les auteurs raa- hométans, ont altéré ces données antiques en établissant entre elles une filiation gé- néalogique, en les reliant à la seconde pé- riode du culte arien , et en les amplifiant de mille manières. Suivant elles , un saint pro- phète, Mahabad, fut le chef d'une antique dy- nastie et le premier auteur de la civilisation. 11 reçut de Dieu même quatre livres, et divisa son peuple en quatre castes. Durant le règne de Mahabad, qui fut l'âge d'or de la vie hu- maine , les hommes vivaient d'une vie toute, patriarcale, et ne souillaient jamais leurs ORM mains du sang des animaux. A ce culte suc- céda l'adoration des astres. Vint ensuite la dy- nastie des Pichdadicns , que de nombreuses traditions représentent comme la première , et avec laquelle commença le culte du feu. Ses trois premiers princes furent Kaïma- ras,Siamek et Houcheng. Selon Ferdoucy, ce dernier vit jaillir l'étincelle sacrée du choc de deux cailloux , et il dit : Ce feu est une divinité ; qu'il soit adoré par tout le monde. Djeraschid régna ensuite, et, après lui, Zohak, qui donna le premier le coupable exemple de manger de la chair. Il dépeuplait chaque jour la Perse pour assouvir deux serpents qui sif- flaient sur ses épaules. Après Féridoun (voy. ce nom) commença la dynastie des Kaiani- des. Gustasp , qui renouvela le culte de feu , fut détrôné et rétabli par son fils isfcndiar. Telles sont les légendes ariano-mahométanes extraites principalement du Chah-Nameh et du Dabistan. — Ainsi que nous l'avons dit plus haut, d'après les livres zends, l'apparition du mal sur la terre date des temps postérieurs à Djemschid. La naissance de l'homme pri- mordial, dont parle le Boun-Uehcsch , et qui eut à supporter la haine d'Ahriman , doit donc figurer dans l'histoire de la seconde période du culte mazdéique , laquelle commence à la scission des cultes hindou et arien et à l'ap- parition de Zoroastre. — il: En comparant les Védas aux Naçkas , on y trouve des traces évidentes d'une communauté de culte et d'une scission religieuse, qui s'accomplit, à une époque ineonnue, mais synchroniquement à l'apparition de Zoroastre. Les Dèvas, qui, dans les Védas, sont les divinités bienfaisan- tes , dans les Naçkas , sous le nom de Daevas , sont les puissances ennemies de l'homme. Le nom de dieu Ahura, en zend , identique avec Açoura , noms des génies du mal aux Indes , apparaît dans les Védas , appliqué en bonne part au dieu Varouna. Indra et Siva sont maudits dans les Naçkas. Nàonghaithya ( Nà- satya, en sanskrit), l'un des Açvins, est maudit dans un endroit des mêmes livres et loué dans un autre. D'autres divinités , telles que Mitra et Hom , sont également invoquées dans les livres ariens comme dans ceux des Hindous. De ces faits divers, il résulte, suivant la remar- que de M. J. Reynaud , que les deux religions brahmaïque et mazdéenne , identiques dans l'origine , se séparèrent à l'époque de Zo- roastre. Cette époque dite période des Ndbâ- nazdista, ou hommes de la nouvelle-loi, se distingua par l'apparition du culte d'Ormuzd : le Rig-Vèda la symbolise par une prétendue scission entre Manou et son fils Nâbbâné- dichtha; d'autres traditions, par la guerre des Açouras et des Dévas. — III. Les lieux de sacrifice des prêtres de Zoroastre étaient frappants par un caractère singulier de nu- dité. La religion n'y requérait que des par- fums , de l'eau bénite, quelques vases, des produits végétaux , et surtout le feu immor- tel, symbole de la divinité sur la terre. Voy. ORN 363 Feu. L'eau était , ainsi que le feu , d'un usage continuel dans la liturgie. Image de la puri- fication morale, il était délendu de la souiller. Le fidèle sectateur du mazdéisme devait s'abs- tenir de faire aucune déjection dans les fleu- ves. 11 y avait deux sortes d'eaux consacrées pour les libations, l'eau Zour et l'eau Pa- diave ( voy. ces mots ). L'urine du bœuf ( Né- rengdin), dont l'usage remontait, dit-on, à Djemschid, était aussi regardée comme sa- cramentelle. Enfin, le suc du Hom était, encore plus que le feu , l'image d'Ormuzd. Les livres sacrés faisaient du reste aux ariens une loi absolue de la prière : les mages en répétaient continuellement dans les temples , de peur que , cette parole de vie cessant de se faire entendre, le monde ne pérît aus- sitôt. Chacun des habitants de la terre devait prier Ormuzd trois fois par jour, non pour lui seul, mais pour ses frères, ceints comme lui du Kosti ou cordon sacré. Les années, les mois, les jours, avaient, ainsi que nous l'a- vons dit", des génies tutélaires, auxquels on adressait des invocations et qu'on honorait dans des fêtes publiques. Le culte enveloppait . du reste , la morale, la politique et l'économie domestique; c'est ainsi qu'il fallait prier pour le souverain ; qu'on devait bien se garder du libertinage et s'efforcer de contracter le Khe- tadas (mariage entre parents); qu'à certaines époques de l'année , il fallait se réunir pour célébrer l'Espendarmad, fête dans laquelle les mages tuaient en cérémonie un grand nombre de reptiles. Le mazdéisme, en faisant un devoir religieux des conditions de la vie matérielle , aussi bien que de l'élévation de l'âme vers les puissances supérieures , se pré- sente à nos yeux comme l'une des plus admi- rables conceptions dont l'humanité puisse s'enorgueillir. Introduit partiellement à Borne, en Egypte, et, antérieurement, dans la Haute- Asie (voy. Mithra), il ne donna guère à ces contrées qu'un de ses dieux les moins im- portants ; mais son influence fut plus réelle sur le mouvement religieux qui a transformé le monde païen en monde chrétien. Aujour- d'hui les Parsis , épars dans l'Inde , observent encore fidèlement le culte de leurs pères , mais d'une manière toute machinale , et sans com- prendre le sens des invocations liturgiques par lesquelles les antiques habitants de l'A- riane suppliaient Ormuzd d'anéantir le mal et de faire triompher sa toute-puissance et sa toute-bonté. — L'art plastique n'a jamais re- présenté Ormuzd. Quant à son adversaire, on croit posséder de lui quelques figurations allégoriques, mais il règne la plus grande incertitude à cet égard. ornée (ornea). Nymphe qui donna son nom à la ville d'Ornée. ORNÉE (orîveus). i. Fils d'Érechthée; elle donna, dit-on, son nom à la ville d'Ornée. — 2. Centaure. — 3. Lapithe. ornéos. Surnom de Priape. ornithomancie. Divination tirée du vol, 364 ORP ORP du cri ou du chant des oiseaux. Suivant Pline , le sang de certains oiseaux, dont il donne la liste, produit un serpent, qui communique à celui qui le mange l'intelligence du langage des oiseaux. De nombreux mythes antiques mettent le serpent en connexion intime avec la divination. Voy, Cassandre, Esculate , MÉLAMPE. ornytion. Fils de Sisyphe, père de Pho- eus et de Thoas. orxytos. Le même que Teuthis. ' oro. Dieu des anciens Taïtiens ; il était fils de Taaroa , suivant les traditions. Il jouait un grand rôle dans les cérémonies qui avaient 1 eu lors de l'investiture royale. orodès. Compagnon d'Énée; fut tué par Mézence. oro.médow Un des géants, selon Proper- ce. Une montagne de l'île de Cos portait son nom. oroxte. Fleuve de Syrie, ainsi appelé du nom d'un géant, d'une taille prodigieuse, trouvé dans son ancien canal. — 2. Capitaine qui suivit Énée en Italie. oropus. Fils de Macédo , et petit-fils de Lycaon. Orphée (orphecs). Suivant les tradi- tions vulgaires, chantre thrace, fils d'Apol- lon ou d'OEagre et de la muse Calliope. On en fait aussi un roi thrace, fils de Clio et père de Musée. Dans les Argonautiques , qui portent son nom, on le qualifie de chef des Ciconiens. riches en troupeaux. Inventeur de la cithare, il chantait et jouait de la lyre avec tant de charme, que les arbres et les rochers quittaient leurs places, les fleuves suspendaient leur cours, les bêtes féroces s'assemblaient autour de lui pour l'écouter. Désigné par les Argonautes pour les accom- pagner dans leur expédition en Colchide, il se signala par de nombreuses merveilles. L'Argo, qui restait immobile sur la plage, descendit dans les flots aussitôt que sa lyre eut fait vibrer l'atmosphère, et reçut dans ses flancs les chefs indociles, qu'Orphée sut soumettre au pouvoir de Jason. A Lemnos, ce fut le chantre thrace qui tira les Argo- nautes de leur inaction; après le combat contre les Cyzicéniens , il apaisa la colère de Rhée , suspendit ensuite l'agitation des Symplégades, évoqua Hécate, dont l'interven- tion ouvrit à Jason le chemin du bois sacré, et endormit le dragon. Au retour, il captiva par des chants harmonieux l'attention des Argonautes, qui eussent péri en écoutant les Syrènes , et quand Médée eut massacré Ab- syrte il offrit aux diéux un sacrifice d'expia- tion. — Une légende immortalisée par les vers de Virgile nous représente Orphée uni à la célèbre Eurydice, qu'il avait épousée dans le pays des Ciconiens. La mort la lui ayant ravie , il descendit sur les rives du Styx , charma par la douceur de son chant les di- vinités infernales, et obtint d'elles le retour de sa femme à la vie , à condition de ne pas la regarder avant d'avoiu franchi les limites des enfers. Orphée, impatient, oublia la dé- fense, et revit Eurydice pour la dernière fois. — On raconte sa mort de diverses ma- nières. Suivant les uns, il se tua pour ne pas survivre à la perte d'Eurydice; d'autres pré- tendent que Jupiter le foudroya, parce qu'il avait voulu révéler les secrets des dieux. Se- .lon Platon, il périt pour n'avoir pas voulu mourir en place de son épouse. La légende la plus en vogue le fait mourir déchiré par les femmes thraces , soit qu'il eût méprisé le culte de Bacchus, soit à cause de la haine qu'il portait au sexe féminin , et place le lieu de la scène près de l'Olympe, du Pangée, ou de l'Hémus. La tête d'Orphée et sa lyre ( qui , suivant d'autres, échut à Terpandre) furent jetées dans l'Èbre et portées par les flots jus- qu'à Lesbos; là, la tête s'arrêta dans une fissure de rocher , et rendit des oracles ; la lyre, placée dans un temple , s'y voyait encore du temps de Lucien. Transportée parmi les as- tres, elle y forme la constellation de la lyre. Voy. NÉanthe. Conon rapporte que le crime des femmes thraces étant resté impuni, le pays fut frappé delà peste : l'oracle, consulté, ré- pondit qu'il fallait chercher la tète d'Orphée et lui rendre des honneurs funèbres. Un berger parvint à la rencontrer, sur les bords du Méiès . Elle avait gardé sa fraîcheur et rendait encore des sons mélodieux. Du reste, on montrait le tombeau d'Orphée en divers lieux (voy. Li- bèthre), et entre autres au pied de l'Olympe. — Si nous réfléchissons maintenant que l'i- dée fondamentale du mythe d'Orphée, dont Homère et Hésiode ne parlent nullement et dont Aristote révoquait en doute l'existence, est la personnification de la puissance du nombre, la symbolisation de l'harmonie géné- rale au sein de laquelle l'air et la mer vibrent en ondes sonores et dont la terre tressaille ; si nous ajoutons à cette idée fondamentale toutes celles qui se relient à celles de poésie et de musique, dans l'enfance des sociétés, nous arriverons naturellement à concevoir comment tout le cycle de la religion ésotéri- que et de la mystagogie alexandrine n'est qu'une suite de doctrines prétendues orphi- ques ; déjà, du temps de Platon, on attribuait au chantre thrace, dont on fit aussi un Égyptien, des poésies théogoniques ; plus tard les mys- tiques et les néo-platoniciens surchargèrent la légende orphique, toute mythologique dans le principe, de subtilités et de rêveries, dignes de figurer dans la cabale. Orphée de- vint pour les âges postérieurs un savant, un prêtre, un grand pontife; culte de Cérès et de Bacchus, orgies, mystères d'Eleusis, ex- piations, tout fut inventé ou introduit en Grèce par lui, d'après les doctrines recueillies en Egypte; l'art médical, l'alphabet, le rhythme, lui durent aussi leur origine. Cepen- dant les ouvrages qui portent son nom étant en contradiction évidente, soit avec les doc- trines qu'on lui attribuait , soit avec le sens ORT du mythe primitif, on a distingué deux , trois, et même cinq Orpkée, ce qui n'a pas éclairci la question. Il paraît que les portes dits or- phiques se produisirent d'assez bonne heure en Grèce, et que leurs œuvres, réunies en un cycle , portèrent le nom d'Orphée; mais, déjà du temps d'Aristote, on niait l'existence même de Ge chantre célèbre. Les compositions orphiques que nous possédons aujourd'hui sont d'une date assez moderne; on y remar- que entre autres , un Traité sur les vertus des pierres, qui ne remonte pas vraisembla- blement au delà du quatrième siècle de no- tre ère. Nous citqns ce dernier ouvrage, par- ce que le titre seul montre comment on a pu attribuer à Orphée , de chantre devenu magi- cien , un poëme d'une date aussi récente. Il s'est passé chez les Orientaux quelque chose d'analogue, à propos de Salomon. — L'art plastique a représenté Orphée avec Eurydice et Mercure, entouré d'animaux attirés par son chant, apaisant Cerbère, ou enfin assailli par les Ménades. Sur les plus anciens monuments, il porte le costume grec ; plus tard , on le voit vêtu à la Phrygienne. orpiiîv^us. Ténébreux. Un des chevaux de Pluton. orphné. Personnification des ténèbres; est, dans Ovide, la mère d'Achéron et l'a- mante d'Ascalaphe. orsadice. Fille de Cinyre , suivant Apol- lodore. orséis. Nymphe, amante d'Hellen, et mère de Dorus, d'Éole et de Xuthus. orsès. Chef troyen, tué par Rapo. orsiloché. Épithète de la Diane taurique. ORSÏLOQUE (ORSILOCHOS ). i. Fils d'Al- phée et de Télégone , père de Dioclès et roi d'Élide. — 2. Petit-fils du précédent et frère de Créthon; Énée les tua tous deux devant Troie. — 3. Fils dTdoménée , tué par Ulysse. — 4. Chef troyen, tué par Teucer. orsiivome. Fille d'Eurynome , femme de Lapithe et mère de Périphas et de Phorbas. orsobie (orsobia). Femme de Pamphyle, mère de Déiphontès. ortHjEA. Une des Hyacinthides. orthanÈS. Divinité priapique, adorée à Athènes. Foy. Conisalos. orthée (ortheus) Chef troyen, qui figure dans l'Iliade. ORTHIA (ORTHIA, ORTHIS , ORTHOSIA ). Surnom de Diane-Lune, autrement dite Iphigénie, Lygodesma ou Phacélitis, dont le culte paraît avoir été apporté de Lemnos à Sparte, où on célébrait en son honneur une fête flagellaire. Foy. Diane n°, 3. Diane Or- thia semble originaire d'Arcadie, d'où son culte aurait passé à Lemnos et y serait devenu orgiaque. Elle était adorée en Laconie, à Brauron, à Athènes, à Élis et sur la côte de Byzance. ortdos. Surnom de Bacchus. orthosia. L'une des Heures. orthros. Chien, fils de Typhon , et frère OSl 365 de Cerbère. Il avait deux têtes et gardait les troupeaux de Géryon. Hercule le tua. ortygia. Surnom de Diane, tiré de l'île d'Ortygie ( Délos). ortygios. i. Un des fils de Clinis et de Harpé. — 2. Chef latin, tué par Cœnéus. orus. Foy. Arouère. oschophories. Fête que Thésée institua en reconnaissance de ce qu'il n'avait pas été dévoré par le Minotaure. oscilles. 1. Têtes de cire qu'Hercule of- frit en Italie au lieu de victimes humaines. — 2. Petites figures humaines dont la tête seule était bien formée. On les consacrait à Saturne en les faisant toucher ou en les sus- pendant à sa statue, et on les croyait un pré- servatif infaillible contre la magie et les en- chantements. osi^ius. Roi de Clusium, allié d'Énée. osiris (en égyptien ousri, ousiri, ou- siréi). 1. Une des plus grandes divinités de l'Egypte. Suivant les mythologues grecs, qui ne nous ont transmis la mythologie égyptienne que considérablement altérée par le mélange de leurs traditions nationales, il était fils de Saturne et de Rhée, ou de Jupiter et de Junon. Souverain de i'Égypte, il civilisa ses sujets, leur donna des lois , leur enseigna l'agricul- ture , et institua le culte des dieux. Thèbes lui dut sa fondation. Voulant faire jouir des bienfaits de la civilisation l'univers , plongé dans la barbarie , il confia l'administration de son royaume à sa sœur-épouse Isis , ainsi qu'à Mercure, aidés d'Hercule, de Busiris et d'An- tée. Puis, accompagné d'Apollon, son frère, d'Anubis et de Macédo, ses fils, et du dieu Pan, auxquels on adjoint encore Maron et Triptolèrae, il visita successivement l'Ethio- pie , l'Arabie, les Indes et la Thrace ; Macédo resta par ses ordres dans le pays qui prit plus tard le nom de Macédoine, et Triptolème alla enseigner aux Athéniens la culture de la vigne. Telle est la première partie de la légende d'Osiris , composée, comme ou le voit au premier coup d'œil , de traditions em- pruntées à toutes les contrées et à tous les âges, et grossièrement fondues en un tout par les mythologues syncrétistes. La se- conde partie de ce mythe a un caractère tout différent, et parait appartenir en propre à I'Égypte, quoique les philosophes d'Alexan- drie l'aient transportée plus tard dans la mythologie grecque, en identifiant Bacchus avec Osiris. La voici en résumé : De retour dans ses États, le conquérant égyptien, ac- cueilli par ses peuples comme un triompha- teur, fut invité à un banquet magnifique par Typhon, dont Isis avait déjoué la malveil- lance ; soixante-douze conjurés et la reine d'Éthiopie, Aso , formaient les convives. Au milieu du repas, un esclave apporta , sur l'or- dre de Typhon, un coffre habilement fait et secrètement adapté à la taille d'Osiris ; le maître du festin promet de le donner à celui qui le remplira de son corps ; Osiris seul sa- 31. 306 OTH tisfait à cette condition, et, aussitôt introduit dans le coffre, est enfermé, et jeté dans ie Nil. Jl était âgé de vingt-huit ans. Isis, qui se trouvait alors à Chemnis, instruite de la mort de son époux, se mit à la recherehe de son corps avec l'aide d'Anubis, et retrouva le coffre mystérieux dans le palais du roi de Byblos. Vo\j. Isis. Elle institua des fêtes en l'honneur de son malheureux époux, dont le corps , lacéré en treize morceaux, fut en- terré à Philé, dans la partie méridionale de l'Egypte ; cette lacération fut introduite plus tard dans le mythe de Bacchus. Suivant une autre tradition, chacun des lambeaux du corps d'Osiris, recouvert de cire et d'aromates, fut placé dans une des treize villes principales de l Égypte ; ce qui veut dire sans doute, que treize cités se disputaient l'honneur de posséder la dépouille mortelle du dieu. On rapporte en- core qu'Osiris fut enseveli dans une tombe en forme de bœuf, et que son âme immor- telle fut censée passer dans le bœuf Apis. Voy. ce mot. Après sa mort, Osiris eut d'Isis le faible Harpocrate; son épouse lui avait déjà donné deux fils, Arouère et Ma- cédo, et une fille, Bubastis. Anubis était fils d'Osiris et de Nephthys. — Le culte d'Osiris , qui paraît n'avoir été autre, chez les Égyp- tiens, qu'une personnification du principe lumineux et actif, identique avec le soleil., était répandu dans toute l'Egypte, et surtout à Philé, où on offrait chaque jour au dieu trois cent-soixante coupes de lait. Une céré- monie à peu près analogue avait lieu à Acan- the. Les sacriûces d'Abydos étaient remar- quables par le silence absolu qui devait y ré- gner. De nombreuses fêtes, célébrées à cer- taines époques de l'année, rappelaient, du reste, d'une manière symbolique, toutes les circonstances de la vie du dieu-roi, qui se trouvent retracées, par la sculpture ou la peinture, sur les parois des temples égyp- tiens. Osiris y apparaît coiffé d'une mitre ou bucéphale ; ses attributs sont la croix ansée , le sceptre à tête de coucoupha , le van sacré et le bâton augurai. — 2. Ami de Turnus, tué dans la guerre des Rutules. osogo. Voy. Ogoa. ossa. i. Voy. Renommée. — 2, Amante de Neptune et mère de Sithon. ossilago ou ossipaxga. Déesse latine qui prédisait à l'ossification des cartilages. Elle était naturellement invoquée par les mères et par les nourrices. ostar. Dieu de la lune chez les Scandi- naves. Ce nom est fort suspect. Comp. Mane. ostasus. Divinité syrienne; était, suivant les Grecs , fils d'Uranus et de la Terre. othréis. Ce mot, qu'on donne habituelle- ment comme le nom d'une nymphe , mère de Phagrus et de Mélitée , n'est autre qu'un ad- jectif appellatif, tiré du mont Othrys, dans la Thessaliotide. othrepté. Amazone. OTHRYOXÉE ( OTHRYOXEUS ). Prince OUL thraee, allié de Priam et l'un des prétendants de Cassandre. Idoménée le tua d'un coup de pique. otréra. Amazone , fille ou amante de Mars ; elle eut pour fille Hippolyte, et bâtit le temple de Diane à Éphèse. otréus. 1. Roi des Phrygiens, qui combat- tit les Amazones; père de Panthée. — 2. Un des prétendants d'Hésione. C'est peut-être le même que le précédent. otriadÈs. Fils d'Otréus ; il se dit de Pan- thée. otry\tée ( otryxteus ). Roi d'Hydé au pied du Tmolus , père d'Iphition. otryxtides. Nom patronymique d'Iphi- tion, fils d'Otryntée. otur. Dans la mythologie Scandinave, insti- tuteur puis meurtrier de Fafnir; il dut, pour expier son meurtre , couvrir de pièces d'or le corps de sa victime. otus. 1. L'un des Aloïdes. — 2. Chef grec , fils de Cyllène, tué par Polydaraas. ouahiche. Dieu fatidique , qui , suivant la croyance des lroquois, révèle l'avenir aux jongleurs. ou \rakab a. Dieu fétiche des indigènes des Antilles. C'est une pyramide tronquée, renversée en forme d'entonnoir , et haute de trois pieds. Un lézard à tête énorme en oc- cupe le sommet. oucha. Fille de l'açoura Bâna ; elle épousa secrètement Anirouddha , petit-fils de Kri- chna , l'ennemi de son père : à la suite de cette union, Krichna, Balaràma et Pradiou- mna s'introduisirent chez Bâna , et le massa- crèrent. occhsit. Avocat. Chples Yakouts, sorte de dieu messager chargé de présenter à Dieu les prières des mortels. ouestucati. Deuxième décan de la Vierge , dans la nomenclature de Saumaise. ougracéxa. Radah hindou de la race des ladous. Il régna à Mathoura et fut père de de Kansa et dç Dévaki. ouhou. Prêtres subalternes àNouka-Hiva. Ils aident les Tahounas à accomplir les devoirs de leur ministère , dans les sacrifices hu- mains. Nul ne peut parvenir à ce rang s'il n'a tué un ennemi avec son casse-tête (ouhou ). Les Ouhous forment la dernière classe des personnes tabou. ou ikk a. Le mauvais esprit, chez les Es- quimaux, qui lui opposent Oukouma. ouisxéach. Nom que reçut , après l'in- vasion des Firbolgs, le centre où venaient aboutir les cinq provinces de l'Irlande. Ouis- néach était lé siège principal du culte druidi- que ; on y entretenait un feu sacré , et les pon- tifes y résidaient. ouller. Ase Scandinave , fils de Sifia et beau-fils deThor. Il préside au duel. OULOUTOIOM. Chez les Yakouts, chef de vingt-sept tribus d'esprits malfaisants. Il a de nomoreux enfants. PAA oumar-céo. Le Dieu des mers à Otaïti. — Voy. Étoua-Rahai. ocaroarrio. L'Être suprême chez les Iro- quois. oupi.5. Foi). Ons. OURAMOS. VoiJ. URANUS. oirdocxg. Le principe du mal . chez les anciens Madgyars. Ils le personnifiaient dans le porc et dans le chien. ourésiphoitès. Qui fréquente les mon- tagnes. Surnom de Bacchus et d'Apollon. ourios. Surnom de Jupiter, comme prési- dant aux vents favorables. ocrisr. Lutin qui tenait de l'homme et du bouc , comme les Satyres , suivant la croyance des Gaëls écossais. C'était une sorte de diable imbécile, fort en état de se laisser tromper par les rusés montagnards. On rapporte d'un de ces lutins qui fréquentait un moulin situé au bas du lac Lomond , que le meunier, dési- rant se débarrasser de cet esprit brouillon qui nuisait au mécanisme de son moulin, e.i dirigeant le cours de l'eau sur la roue, quand il n'y avait pas de grain à moudre , parvint à avoir une entrevue avec le lutin en veillant dans son moulin jusqu'à la nuit. L'Ou- risk arriva , et demanda le nom du meunier , qui lui répondit qu'il s'appelait moi; ce qui sert de base à une histoire presque semblable à celle d'Outis (personne) dans l'Odyssée, conte qui, quoique classique , n'est certainement ni élégant ni ingénieux, mais qu'on est surpris de trouver dans un pays obscur et dans la lan- gue celte. oiROU. Le premier homme, dans la cos- mogonie taïtienne. Il avait pour femme Fana. ourse. Nom de deux constellations boréa- les, i. La grande Ourse ( arctus major, àpxxo; {JicYàXrj, déjà mentionnée dans Ho- mère, et appelée aussi le char (plaustrum, àpLOcHa, àyavva), et les sept bœufs ( septem- triones , boves Icarii ). Elle représente Cal- iisto après sa métamorphose, ou Hélice. Les poètes la désignent par les surnoms de Ly- caonia , Lycaonis Arctos, de Parrhasis, de Ménalia, et d' Érymanthis; ces trois dernières PAC 367 épithètes sont tirées des localités de l'Arcadie d'où Calllsto était originaire. — 2. La petite Ourse. L'étoile qui forme l'extrémité do sa queue se nomme Cynosure ( voy. ce nom ) ; suivant d'autres, c'est une nymphe phéni- cienne, qui, ayant eu commerce avec Jupiter, fut changée en ourse par Diane , et transpor- tée au ciel par son céleste amant. Ainsi que la grande ourse, la petite s'appelle aussi le Char et les Sept bœufs. ourvasi. Une des plus célèbres des Ap- sâras. Elle naquit du contact de la cuisse de Nàràïana avec une fleur, au moment où Kama et Vasanta essayaient de séduire le saint so- litaire. ocsaxas. Nom qu'on donne quelquefois à Soukra. outis. Pseudonyme que prit Ulysse lorsque le Cyclope lui demanda son nom. Ce mot si- gnifie personne. Voy. PolyphÈme. ovisara. L'Être suprême à Bénin. Les Nègres ne l'invoquent guère, tout en entre- tenant ses prêtres par leur foi crédule en la divination. oxylus (oxylos ). 1. Fils de Mars et de Protogénie. — 2. Étolien , fils d'Hémon, ou d'Andraemon. Époux de Piérie, il en eut deux fils, yEtolus et Laïas. Sur l'ordre de l'oracle, les Héraclides le choisirent pour chef. Voij. Héraclides. Après la victoire, il eut l'É- lide en partage — 3. Fils d'Orios et frère d'Ha- raadryas. oxyxius (oxynios). Fils d'Hector; en- voyé en Lydie ainsi que son frère Scamandrc , pendant le siège de Troie , il revint dans sa patrie après le départ des Grecs et y fonda un nouveau royaume (Conon ). oxypore ( oxyporos). Fils de Cinyre et de IVtétharmé, frère d'Adonis. oxyrrhoé. Chienne d'Actéon. ozocnoR. Nom d'un héros égyptien qui offre quelque ressemblance avec Hercule. ozojiè\e. Selon Hygin , épouse de Thau<- mas et mère des Harpies, ozza. Un des dieux des Arabes. P paamyla. Femme de la Thébaïde qui al- laita Osiris. paamylÈS. Selon quelques mythographes, divinité égyptienne qui répondait au Priape des Grecs: selon d'autres, un des noms d'O- siris. Voy. Paamyla et Paamyltes. paamylies. Fêtes en l'honneur de Paa- myla, nourrice d'Osiris. paao. Prêtre de race blanche , que les an- ciens Hawaiiens supposaient avoir importé parmi eux le culte de deux divinités étran- gères. Voy. Mokizni. paa-atoua. Cérémonie qui se renouvelait fréquemment parmi les anciens habitants de Taïti. et qui consistait à frotter les dieux d'huile et à les couvrir ensuite de plumes auxquelles la croyance des naturels attachait de merveilleuses propriétés. Deux ou trois de ces ouras ou plumes étaient un véritable tré- sor pour le Taïtien, qui ne manquait pas de les rénfermer chez lui dans des étais de bambou, et d'attribuer à ces fétiches tout ce qui pou- vait lui arriver d'heureux. pacat.ies. Fêtes céiébrees à Rome en î'honneur de la paix. pachacamac. Noni de FÊtre suprême au Pérou. Le temple principal de Pachacamac était situé dans une vallée près de Lima; il fut démoli par les soldais de Ptaaire, en t533. PACHA SAMA. Divinité adorée au Pérou. 368 PAG PAL Vossius pense que Pachamama représentait la terre. pachytos. Épais. Chien d'Actéon. pacifer. Qui pacifie. Épithète donnée à diverses divinités , telles que Mercure , Her- cule, etc., sur des monnaies et dans des inscrip- tions romaines. pactole (pactoi.osj. Dieufleuve dont les eaux avaient, suivant les anciens , la vertu de changer tout en or. Voy. Midas. On trou- vait aussi dans ses ondes une pierre magique qui, placée à l'entrée d'un trésor, avertissait de l'arrivée d'un voleur par un craquement sonore. pactole. L'une des muses siciliennes. pactolides. Nymphes du Pactole. padiave (EAU). Eau sacrée qui servait aux ablutions et à la purification des mai- sons, dans la liturgie du Mazdéisme. Elle ve- nait immédiatement après l'eau Zour. la plus efficace de toutes. Le prêtre la consacrait au nom des anges et de la source Ardviçour. Les adorateurs d'Ormuzd étaient tenus de se laver les mains, les pieds et le visage avec cette eau, à leur lever et avant l'instant de leurs repas. padmapani. Le cinquième des Boddhiça- toas, suivant les partisans du bouddhisme, créa, par ordre d'Adibouddha, les trois dieux, Brahma, Vichnou et Siva. p.ean ( paiaiv , paiéox , paion ). Dans Homère, ce nom désigne le médecin des dieux de l'Olympe , auquel ont recours Mars et Plu- ton, blessés en combattant. Plus tard, et pos- térieurement à Hésiode, Paean ne fut plus qu'un surnom appliqué, tantôt, dans un sens restreint, à Esculape, qui guérissait les ma- lades, et, tantôt, dans une acception plus large, à Apollon, comme dieu qui détour- nait toute espèce de fléaux. La Mort (Thana- tos) porte aussi, dans Euripide , le surnom de Paean , parce qu'elle délivre les hommes des souffrances de la vie terrestre. Peut-être dans le surnom de Paean , donné à ces deux divinités , y a-t-il une allusion au mot paiein, frapper, car toutes deux sont à la fois favo- rables et funestes. On appelait aussi Paean l'hymne qu'on chantait en l'honneur d'A- pollon pour le remercier d'avoir écarté un fléau , ainsi que le chant guerrier qu'on en- tonnait avant le combat. p^o\ T . x Fils de Neptune et d'Hellé. On le nomme aussi Édonus. — 2. Fils d'Antiloque. — 3. Fils d'Endymion , et frère d'Épée et d'^E- tolus ; il donna son nom à une contrée de la Macédoine. PtEONjEOS. Un des Dactyles idéens. p.eoxia. Médicale. Surnom sous lequel Minerve avait une statue à Athènes, ainsi qu'à Oropus,dans le temple d'Amphiaraus. pagaxales. Fêtes rurales des Romains, célébrées dans les villages, appelés Parji. PAGAS/EUS. 1. Surnom d'Apollon, d'un temple que Trophonius lui avait élevé à Pé- gase en Thessalie. — 2. Surnom de Jason. pagodes. Nom des temples chez les Chi- nois et chez les Indiens. paive. Déesse du soleil, dans la mytholo- gie laponne. paix (eiréxé, pax ). Déesse allégori- que , l'une des Heures , et compagne de Venus et des Grâces, suivant Aristophane. Athènes lui consacra des autels, après la victoire de Ti- mothée sur la flotte lacédémonienne. Pausa- nias parle de deux statues élevées à cette déesse; l'une, qui la représentait tenant Plu- tus dans ses bras, se trouvait à côté de celle d'Amphiaraus; l'autre, dans le Prytanée. — A Rome , Claude éleva un temple en son hon- neur ; cet édifice , le plus riche t le plus beau de tous ceux que renfermait la capitale de l'empire, fut brûlé sous Commode. — Sur- noms : Courotrophos , qui nourrit les enfants ; Bathyploutos , Polyolbios , Olbiodotéira , 01- biodotès , riche en dons. — Beaucoup de mé- dailles représentent la Paix , comme une jeune femme entourée d'attributs guerriers ou pa- cifiques, tels que le sceptre, la branche d'o- livier, la corne d'abondance, les épis, la massue; on la voit quelquefois avec les ailes de la Victoire. PAL/EMON et PAL/EMO.MOS. V 01J. PALÉ- MON. p\L/E\o. Danaïde, fiancée d'Aristonus. PALiESTÈS. Lutteur. Surnom de Jupiter, qui, suivant Tzetzès , lutta en personne contre Hercule, que personne n'osait affronter, lors de l'institution des jeux olympiques. PAL/ESTIXUS ( PAL.ESTIXOS ). Fils de Neptune. Désespéré de la mort de son fils Haliacmon, il se jeta dans leStrymon, qui prit son nom, PALA3IATER. Mère antique. Surnom de la Terre. PALAMÈDE ( PALAMÉDÈS ). HérOS qui fit partie de l'expédition dirigée. contre Troie, fils de Nauplius et de la nymphe Clymène. Les légendes relatives à ce personnage n'ap- partiennent pas , du moins telles que nous les avons aujourd'hui, à la haute antiquité : rap- portées d'abord par les poètes cypriens , elles furent développées plus tard dans les poètes tragiques , surtout dans Euripide, et brodées de mille manières par les sophistes, qui firent de Palamède leur type ; suivant ces derniers, il se distingua par mille inventions ingénieu- ses, parmi lesquelles figurent le calendrier, la monnaie, les poids et mesures , les jeux d'échec et de dés; habile guerrier, il apprit aux combattants à se former en ordre de ba- taille; navigateur audacieux, il explora le littoral de divers pays, et fit part à la Grèce des nouvelles connaissances qu'il avait ac- quises. Les sophistes attribuaient encore à Palamède des poèmes qui furent supprimés par Agamemnon , l'invention de quelques let- tres grecques , et l'explication des éclipses. Il est facile de voir que ces inventions. sup- posées ont été forgées à plaisir après coup ; les seuls traits qui paraissent appartenir réel- PAL lement à l'histoire mythologique postérieure à Homère sont la rivalité de Palamède avec- Ulysse et sa mort malheureuse. Les auteurs ne s'accordent pas sur la cause de la haine que le fils de Laerte lui portait. Suivant Hygin et Tzetzès , pour s'exempter d'aller à la guerre de Troie , Ulysse contrefit l'insensé , laboura le sable sur le bord de la mer, avec deux bêtes de différente espèce, et y sema du sel. Mais Palamède reconnut la feinte en mettant le petit Télémaque sur la ligne du sillon. Ulysse, ne voulant pas blesser son fils, leva le soc de la charrue , et fit connaître par là que sa folie n'était que simulée. — Selon Servius, Ulysse, envoyé en Thrace pour ap- privisionner l'armée grecque, ne remplit pas son mandat, et, à son retour, fut durement réprimandé par Palamède. — On dit encore qu'Uiysse et Diomède , jaloux de la gloire du fils de Nauplius, concertèrent ensemble les moyens de le perdre, après qu'Achille l'eut choisi pour son lieutenant , dans une expé- dition contre les villes maritimes des Troyens. Pour cela, ils firent faire par un prisonnier phrygien une lettre supposée , adressée par Priam à Palamède , puis engagèrent un des esclaves de ce dernier à l'enfouir sous le lit de son maître avec une somme d'argent. Le résultat de cette trahison fut que Palamède périt lapidé par les soldats de l'armée grec- que. Suivant d'autres, Ulysse et Diomède, feignant d'avoir découvert un trésor dans un puits, y firent descendre leur ennemi, et l'é- crasèrent sons une pluie de pierres; ou bien ils le noyèrent, un jour qu'il était occupé à pêcher. Enfin Darès rapporte que Pâris le tua d'un coup de ;flèche. — Nauplius {voy. ce nom) vengea la mort de son fils, auquel on éleva un temple sur la côte d'Asie en facé de la ville de Méthymne (Lesbos). — Poly- gnote avait représenté Palamède jouant aux dés avec Thersite, dans la Lesché de Del- phes. palamïv/eos. Vengeur du sang répandu. Surnom de Jupiter. PALANTHA OU PAL AIVTHO. Fille d'Hy- perborée ; Hercule la rendit mère de Latinus. Voy. Palatia. palatia. Une des femmes de Latinus. On la confond souvent avec Palantha ou Palan-' tho. EUé donna son nom au mont Palatin. palatins. — i. Prêtres saliens établis par Numa Pompilius, destinés au service de Mars sur le mont Palatin. - 2. Jeux institués par Livie en l'honneur d'Auguste, ou par Au- guste lui-même, en l'honneur de Jules César. palatinus. Surnom d'Apollon, chez les Latins; il avait un temple, à Rome, sur le mont Palatin. Cet édiOce, fondé par Auguste en mémoire de la bataille d'Actium , renfer- mait une riche bibliothèque. palatua. Déesse qu'on adorait comme la protectrice du mont Palatin. Peut-être est- ce la même que Palatia. PAL É M ON (PALAEMONJ. Lutteur. I. Fils PAL 369 d'Athamas et d'Ino, nommé dabord Méli- certe. Sa mère, rendue furieuse par Junon, s'étant précipitée avec lui au sein des flots, son corps fut porté, par un dauphin ou par le seul mouvement des vagues, jusque sur la côte de Corinthe, où on le déifia sous le nom de Palémon; un autel fut élevé sur le rivage à l'endroit où Sisyphe avait trouvé son cadavre, et, d'après l'ordre des Néréides, on institua les jeux isthmiques en l'honneur du nouveau dieu, qui avait un temple, Palaemo- nium, sur l'isthme, en commun avec Nep- tune et avec Leucothée; la crypte de cet édifice renfermait le tombeau de Palémon, qui punissait, dit-on, les parjures. A Ténédos, on lui sacrifiait des enfants. L'ensemble du culte de ce dieu-marin, que quelques tradi- tions identifient avec Glaucus, est très-obscur et apparaît en quelques points sous le ca- ractère mystique et orgiaque. — Les Romains identifièrent Palémon avec leur Portunus ou Portumnus. L'art plastique l'a le plus souvent représenté sous les traits d'un enfant porté par des dauphins ou par des divinités marines. — 2. Surnom d'Hercule. — 3. Fils de Vulcain/, d'iEtolus, ou de Lernus. Il fut l'un des Argonautes. — 4. Fils d'Hercule et d'Autonoé ou d'iphinoé. — 5. Fils de Priam. * pales. Déesse des bergers et des trou- peaux chez les Romains; elle était d'origine sicilienne. Quelquefois on en fait un dieu; sa féte tombait le 21 avril. Voy. Palilies. Palestine. Surnom des Furies, à Pa- Ieste en Épire. Près de cette ville se trouvait une de ces cavités volcaniques que les anciens regardaient comme les gorges de l'enfer. palestre (PAL.ESTRA). La lutte per- sonnifiée. Voy. Choricos.. pâleur (pallor). Dieu allégorique des Romains. Voy. Pallor. palilies. Fêtes Romaines célébrées tous les ans le 21 avrif , en l'honneur de la déesse Palès. C'était proprement la fête des bergers, qui , dès le matin , purifiaient les étables et les troupeaux ; les faisaient tourner autour de l'autel pour prier la déesse de les préser- ver des maladies et des loups; lui offraient du lait, du vin cuit et du millet; le soir fai- saient brûler de la paille et du foin, et sau- taient par-dessus. palinure (paliivurus). Pilote d'Énée, que le Sommeil jeta dans la mer, après l'avoir trompé en se présentant à lui sous les traits de Phorbas. Il parvint à gagner à la nage les côtes de l'Italie; mais les riverains l'égor- gèrent. Peu après, l'oracle leur ordonna d'é- lever un monument à leur victime, qui donna son nom au cap connu aujourd'hui sous le nom de cap Spartivento. paliques. Qui reviennent à la lumière. ( PALiROi , de palin icnéomai, poétiquement ico, revenir). Dieux jumeaux, lesDioscuresde la Sicile. Ils étaient fils d'Adranos, de Ménanus, ou de Vulcain et d'Etna , fille de l'Océan. Sui- vant une autre tradition, la nymphe Thalie, fille 370 PAL PAL de Vulcain , avait cédé aux désirs de Jupiter ; pour échapper, elle et les fruits qu'elle por- tait dans son sein, à la jalousie et à la ven- geance de Junon, elle souhaita que la terre s'entr'ouvrit et la tînt cachée jusqu'au jour où finirait sa grossesse. Son vreu fut exaucé. Au jour fixé, les enfants sortirent delà terre. De là leur nom, dans la tragédie d'Eschyle in- titulée Etna, et dont nous n'avons plus que des fragments : « Quel nom les mortels vont- ils donc leur donner? » — « Jupiter veut qu'on les appelle les Paliques vénérables. » — « Ce nom leur convient en effet. » — « Oui ; ils reviennent des ténèbres à la lumière du jour. » — Honorés dans l'origine par des sa - crifices humains, les Paliques furent long- temps vénérés en Sicile. Près de leur temple, situé à Palice, au pied de l'Etna, et où les esclaves fugitifs se réfugiaient en toute sûreté , étaient deux petits lacs (Deilloi) d'eau bouil- lante et soufrée, toujours pleins sans jamais déborder, que le peuple regardait comme II berceau d'où ils étaient sortis, et près du- quel se faisaient des serments solennels. On jurait par ces sources en écrivant le serment sur des tablettes que l'on jetait à l'eau; s'il était sincère , elles surnageaient; dans le cas contraire , elles tombaient au fond du lac , et on punissait sur-le-champ le parjure en le mettant à mort ou en l'aveuglant, Le temple des Paliques n'était pas moins célèbre par les prophéties qui s'y rendaient. — Servius parle d'un seul Palique (Palicus), que son père changea en aigle, dans la crainte de Junon. palla. Amazone /tuée parHereule. palladium. Ancienne image de Pallas, qui était secrètement conservée et honorée comme gage du salut public. C'est surtout le palladium de Troie qui acquit une grande célé- brité dans l'antiquité. Il y a diverses traditions sur son origine : — en Minerve, après sa nais- sance , était élevée chez Triton , qui avait une fille nommée Pallas : se livrant toutes deux aux exercices militaires, elles prirent un jour dispute, et Pallas était prête à. frap- per Minerve, lorsque Jupiter, craignant pour sa fille, mit au devant d'elle l'Égide. Pallas, effrayée, fixa sa vue dessus, et Minerve, l'ayant frappée en cet instant, la fit tomber morte. Minerve, au désespoir de cet événement, fit une statue en bois exactement semblable à Pallas, lui mit sur la poitrine l'Égide qui l'a- vait effrayée, et la plaça, pour honorer sa mémoire, auprès de Jupiter. Par la suite, Électre, après avoir été séduite, s'étant ré- fugiée auprès de cette statue , le Palladium fut précipité avec elle dans le paysd'Ilium, où Ilus lui fit bâtir un temple et lui rendit les honneurs divins ( Apollqdore ). — b. Cette image fut consacrée par Électre. — c. Dar- danus la reçut de Jupiter ( Denys d'Halic). — Elle avait trois coudées de hauteur, les jambes étaient collées l'une contre l'autre; dans la main droite était une lance, dans la gauche une quenouille et un fuseau. Ulysse et Diomède s'en emparèrent, parce que le sa- lut de Troie était y attaché ou plutôt parce que c'était un gage de victoire pour ceux qui la pos- sédaient. — Plusieurs villes grecques , telles qu'Athènes, Argos, etc., se disputaient l'hon- neur de posséder le Palladium de Troie. Voy. Démophon. Les Romains ne furent pas en reste de ce côté : rattachant leur origine à l'émigration troyenne, ils racontaient qu'il y avait deux Palladium , dont l'un fut emporté par Ulysse et par Diomède, tandis que l'au- tre parvint en Italie par les soins d'Énée. Cette tradition conciliait les récits des poètes étrangers avec les exigences de l'histoire na- tionale. Mais on imagina mieux encore : sui- vant Ovide, le Palladium emporté par les Grecs n'était qu'une fausse image; la bonne était celle dont Énée avait assuré la conser- vation. Du reste, Rome, Lavinium , Luceria, Siris se disputaient, avec des titres également valables, la possession de ce talisman mi- raculeux. Dans les œuvres d'art, le Palla- dium est figuré par une Minerve debout , te- nant le bouclier et l'épée. pallantéa. Fille d'Évandre et amante d'Hercule. Elle fut ensevelie sur le mont Pala- tin, auquel elle donna son nom. pall aïvti as. Nom patronymique de l'Au- rore , petite-fille du géant Pallas. pallantides. Fils de Pallas, frère d'Égée roi d'Athènes. Ces princes, au nombre de cin- quante , furent massacrés par Thésée. Aricie, leur sœur, épousa Hippolyte, et recouvra l'hé- ritage de ses pères pallantius. Évandre, petit-fils de Pal- las. pallas. Vierge. Surnom de Minerve, dans Homère. Mais déjà, dansPindare, Pal- las est un des noms de la déesse. — 2. Fille de Triton. Voy. Palladium. pallas. 1. Titan, fils de Crios et d'Eury- bie, époux de Styx, dont il eut Zélos, Cra- tor, Bia et Nicé. C'est sans doute le même que le géant ailé Pallas, donné par Tzetzès comme père de Minerve, qui le tua pour se défendre de son amour incestueux; et le même encore que le géant Pallas, dont la même déesse se défit dans la Gigantomachie. ^y'oy. Égide. On sait que le combat des géants n'est qu'une refonte postérieure de la tradition relative à la lutte des Titans contre les dieux. — 2. Fils de Mégamède, père delà Lune (Hymn. Hom.). — 3. Fils de Lycaon et grand-père d'Évandre; il fonda la ville de Pallante en Arcadie. On l'identifie quelquefois avec le géant Pallas. D'autres attribuent la fondation de Pallante à un Pallas fils d'É- gée , qui, chassé d'Athènes par Thésée , se re- tira en Arcadie. — 4. Fils de Pandion et frère d'Égée.; il fut tué par Thésée. — 5. Fils d'Her- cule et de Dyna , fille d'Évandre; il donna son nom au mont Palatin. — 6. Fils d'Évan- dre. Il se joignit à Énée pour combattre les Rutules, et fut tué par Turnus, qui s'empara de son baudrier. l'A A PALLÈïve. i. Fille de Pithon, amante de Clitus n° 4. — 2. Une des Alcyonides. — 3. Contrée septentrionale, uoramée aussi Phlégra, où un marais, nommé Triton, don- nait à ceux qui 5>'y baignaient neuf fois le plu- mage d'un oiseau et la faculté de voler. palleivis. Surnom sous lequel Minerve avait un temple auprès de Marathon. pallor. La Pâleur. Dieu allégorique, pa- rèdre de Mars. Tullus Hostilius lui éleva un temple après un combat contre les Fidénates. Ses prêtres s'appelaient Pallorii. On lui sa- crifiait un chien et une brebis. palmus. Guerrier troyen que Mézence dépouilla de ses armes. palmys. Fils d'Hippotion et l'un des auxi- liaires de Priam. palomancie. Divination analogue à la Rhabdomancie , ou divination par les ba- guettes. pambeoties. Fêtes de Minerve à Coro- néc, où les Béotiens se rendaient en foule. pamisus C paméisos ). Dieu-fleuve de Messénie. Le roi Cynortas institua un sacri- fice aunuel en son honneur. pammérope. Fille de Céléos. pammon. Fils de Priam. PAMPHAGOS. Voy. ADÉPHAGOS. pamphanès. Brillant. Épithète de Vul- cain. pamphila. Fille d'Apollon, inventrice de la broderie en soie. PAMPHILE, POU. PAMPHYLE. pampholygé. Femme d'Océan, mère d'Asie et de Libye. pamphos. Chantre athénien des premiers âges delà Grèce; il était, suivant Pausanias, postérieur à Olen. Les prêtres d'Éleusis con- servaient de iui divers hymnes sacrés. PAMPHYLE (PAMPHYLE ). i. Fille de Rha- cios et de Manto. — 2. ( Pamphylos ). Héra- clide , fils d'iEgiinius et époux d Orsobie. pan. (De uàto, paitre , ou de uàv, tout). Dieu rural, inconnu à Homère et Hésiode, et dans lequel les mythographes et les philoso- phes de l'école d'Alexandrie ont vu le symbole de l'Univers. Rien de plus confus et de plus contradictoire que ce qui regarde sa nais- sance. Il est fils de Mercure et de Dryops ( Hymne homérique ); de Jupiter et de Cal- listo ou d'OEnéis, ou de Thymbris ou d'Hy- bris ( Schol. Théocrit. ) , de Mercure changé en bouc, et de Pénélope (Hérodote); ou de la même et d'Ulysse (Servius), ou de la même encore et de tous (7tàvxtov),les pré- tendants ( Schol. Lykophr. ) ; de l'Éther et d'OEnéis ou d'une Néréide; d'Uranus et de la Terre (Schol. Théocrit.). Quelques mytholo- gues ont voulu distinguer deux Pan , l'un né de la nymphe montagnarde Sosa , l'autre de Pénélope. Il vint au monde avec les jambes , les cornes et le poil du bouc : sa mère s'effraya de cette bizarre conformation; mais Mercure l'emporta dans l'Olympe, où il fit rire tous (tcocvts:) les dieux. Pan fut élevé PAN 371 par Sinoé et par les nymphes. Dieu local de l'Arcadie, il y était adoré comme présidant aux bois et aux pâturages et comme proté- geant les bergers. Les grottes lui servaient de demeure , ainsi que les roches et les val- lées boisées , où il s'amusait à chasser et à former des danses avec les nymphes. En sa qualité de dieu pasteur (v6[xioç), il proté- geait le bétail, veillait à la fécondité des troupeaux, et, chasseur (àypsuç) lui-même, faisait tomber les animaux des bois sous les coups des chasseurs. Il veillait aussi sur les ruches et présidait à Ja pèche ; de là ses sur- noms de riverain, ày.Tioç , et de protecteur des abeilles, \Lzh(J très, qu'on croyait tout au plus de la taille des pygmées. PAR paxomph.eos. Instituteur des oracles. Surnom : i. de Jupiter ; — 2. du Soleil. panope. 1. Néréide. — 2. Thespiade, qu'Hercule rendit mère de Threpsippe. panopÉe (panopeus ). Fils de Phocus et d'Astéropée, et frère de Crisus, avec lequel il lutta déjà dans le sein de sa mère (Lyco- piiron ). Il prit part à l'expédition des Argo- nautes ainsi qu'à la chasse du sanglier de Calydon, et donna son nom à la ville de Pa- nope, en Phocide. Allié d'Amphitryon, dans la guerre contre les Taphiens et les Télé- breens,ilne craignit pas, en «'appropriant une part du butin, de manquer à un vœu qu'il avait fait. Pour le punir, les dieux privè- rent son fils Épée de toute valeur guerrière. paîvs. Voij. Satyres. panthalis. Suivante d'Hélène , représen- tée par Polygnote dans la Lesché de Delphes- panthée (pamhos). Dans Homère ? vieillard troyen, époux de Phronlis et père d'Euphorbe, de Polydamas et d'Hypérénor. Virgile le fait fils d Othrys et prêtre d'Apollon. Enfin, suivant Servius , Panthée était de Del- phes, et fut amené à Troie par Anténor. lors de l'ambassade que Priam envoya consulter l'o- racle d'Apollon au sujet de la reconstruction de Troie, détruite par Hercule. Le vieux roi conféra le sacerdoce à Panthée, et lui donna en mariage la fille de Clytius, panthoidès. Nom patronymique d'Eu- phorbe , fils de Panthée. pantidyie ( paateidyia ). Princesse lacédémonienne , amante deGlaucus; épousa le roi d'Étolie Thespius , pendant qu'elle était grosse de Léda. paoclastia. L'un des huit Vaçous et le gardien du Nord. Il porte aussi le nom de Cou- véra. Quelques légendes distinguent ces deux personnages, et font du premier l'aïeul du se- cond. Suivant Je Ramayana, Couvèra, dé- pouillé par Ravana des richesses souterraines de Ceylan dontBrahma lui avait fait présent, se retira sur l'Himalaya. — / oy. Couvera. papas, pap^eos. Surnom de Jupiter (Hé- rodote) et d'Atys ( Diodore). paphi a. Surnom de Vénus à Paphos, dans l'île de Chypre. Cette vill , bâtie , dit-on, à l'endroit où la déesse était sortie de la mer, conservait l'ancienne statue de Vénus , pierre blanche , informe , terminée en pointe et ana- logue aux abadirs. On n'offrait dans le tem- ple que des sacrifices non sanglants, de l'en- cens et des fleurs. Vénus Paphia avait aussi une statue dans le temple d'Ino, entre OEtyle etThalames, en Laconie. paphlagox. Fils de Circé ; donna son nom à la Paphlagonie. papbus. ï. Fils de Cinyre. — 2. Fils de Pygmalion et de la statue de cet artiste, ani- mée par Vénus; il donna son nom à la ville de Paphos ( Ovide). papposiléyus. Épithète de Silène barbu. parabrah.ua. Le grand Brahma. Sur- nom de Brahma PAR 37;> parachansa. L'un des aïeux de Chakia- mouni (Bouddha), suivant la mythologie mongole. PAR/EBIL'S ( par/Ebios). Ami de Phinée. paralos. Héros athénien, qui, le pre- mier, avait équipé un grand vaisseau ; il était contemporain de Thésée , et il combattit avec ce héros contre les Thébains. parammon. Surnom de Mercure à Olympie. parasou-rama. Célèbre brahmane hin- dou, ennemi de Vichnou et des Kchatryas. Il devait le jour à Djamadagni et à Rénouka, qui, lorsqu'elle le conçut , fut victime d'une supercherie de sa mère. Voy. Rénouka. Élevé par Siva, il manifesta de bonne heure un courage indomptable , au lieu des vertus pai- sibles qui caractérisaient sa caste , et se rendit redoutable aux adhérents du culte de Vichnou. Sa mère Rénouka et Ganéça lui-môme, qui voulait l'empêcher de pénétrer dans la de- meure de Siva, périrent décapités par lui. D'autres disent qu'il se contenta d'abattre , d'un coup de cimeterre, une des défenses de Ganéça ; Bhavani, furieuse, allait le mettre à mort, lorsqu'il fut sauvé par l'intervention de Vichnou. Plus tard , les Kchatryas ayant tué Djamadagni, Parasou-Rama jura de le venger ; il prit les armes, et, avec l'aide de Siva. ar- racha le pouvoir à ses ennemis pour le rendre aux brahmes. Ceux-ci , rétablis dans la toute- puissance, se montrèrent ingrats envers leur puissant auxiliaire, qui, ne pouvant habiter un seul lieu de la péninsule, gravit la cime des Ghattes, et, à la suite d'une promesse ar- rachée au dieu de la mer, fit sortir du sein des eaux la côte du Malabar, interdite par lui aux brahmes. Enlevé ensuite à la terre , Parasou-Rama n'y reparut que plus tard pour servir de précepteur au prince Bhichma , l'un des adversaires des Pandous. parastatÈS. Qui protège. Surnom d'Her- cule. par atch aria. Mouni hindou, époux de Kali, qui, tout en conservant sa virginité, fut mère de Viaça. parée ( paréia ). Femme de Minos , mère de Néphalion, d'Eurymédon , de Chrysès et de Philolaiis. — 2. Surnom de Minerve en Laconie, peut-être parce que sa statue était faite de marbre de Paros. parégoros. Qui persuade. Nom d'une divinité dont la statue se trouvait à côté de celle de Pitho , dans le temple de Vénus à Mégare. paresse ( sega'ITIES). Déesse allégori- que, fille du Sommeil et de la Nuit. Elle fut, dit-on, métamorphosée en tortue pour avoir prêté l'oreille aux louanges de Vulcain. pargaxi. Dieu des saisons, dans la Samo- gitie. On brûlait un feu éternel en son hon- neur. pargouti. La première femme, selon les Banians ; elle avait Pouroucha pour époux. paridjata. Nom d'un arbre céleste, qui (aisait l'ornement du paradis d'Indra, et dont 376 PAR PAR les fleurs répandaient un parfum très-péné- trant. parios. Fils de Jasion ; il fonda Parium, ec y régna sur les Ophiogènes, peuple fabuleux analogue aux Psylles. paris ou Alexandre. Second fils de Priam et d'Hécube. Peu de temps avant sa naissance , sa mère ayant rêvé qu'elle mettait au monde un flambeau qui incendiait la ville de Troie, demanda aux devins l'explication de ce prodige. iEsacus , fils aîné de Priam, et né d'un autre lit, déclara que l'enfant dont Hécube était grosse causerait !a ruine de sa patrie et qu'il fallait l'exposer. D'autres at- tribuent à Cassandre, à Apollon, ou à la si- bylle Hérophile l'explication du songe fatal; suivant un scoliaste d'Euripide, les devins dirent à Priam de faire périr son fils, mais le vieux roi , Hécube se refusant à ce meurtre , se contenta de l'exposer. Il chargea de ce soin le berger Agélaiis. Une ourse allaita durant cinq jours le jeune Paris, déposé sur une roche de l'Ida, et Agélaiis, frappé de sa miracu- leuse conservation, l'éleva avec son propre enfant. Parvenu à l'adolescence, Paris l'em- portait beaucoup sur la plupart des autres jeunes gens , pour la force et pour la beauté , et on le surnomma Alexandre, parce qu'il repoussait les voleurs et défendait les trou- peaux. Ce fut pendant son séjour parmi les bergers de l'Ida qu'il se lia avec OEnone, dont la science prophétique lui révéla sa destinée ( Voy. OEnone ), et qu'il prononça ce fameux jugement auquel Ménélas dut la perte d'Hé- lène et la ville de Troie tous ses malheurs. Lors des noces de Thétis et de Pélée , tous les dieux ayant été invités au mariage, ex- cepté la Discorde cette déesse, irritée, appa- rut au milieu des convives et jeta sur la table du festin une pomme portant cette incrip- tion : à la plus belle. Junon, Vénus et Mi- nerve s'en disputèrent aussitôt la possession ; et, pour les mettre d'accord , Jupiter chargea Mercure de les conduire sur le Gargare, au- près de Pàris, dont la décision devait faire loi. Chacune des déesses fit au berger les of- fres les plus flatteuses pour l'engager à se prononcer en sa faveur. Junon lui promit l'empire de l'Asie et des richesses immenses; Minerve, la gloire et la sagesse; et Vénus lui offrit la possession d'Hélène , célèbre par sa beauté. Ce fut elle qui l'emporta. Suivant les traditions postérieures à Homère, les déesses comparurent nues devant Pàris; mais les pre- mières légendes, plus fidèles à l'esprit des temps antiques, les font siéger sur l'Ida, cou- vertes de leurs riches vêtements. Voy. Mi- nerve. Ce jugement fut la cause de la ruine de Troie, et Junon et Minerve choisirent Pàris pour en être l'instrument. Un des fils de Priam lui ayant enlevé un taureau pour le donner en prix au vainqueur dans les jeux funèbres qu'on devait célébrer à Ilion , il se rendit en personne dans l'arène, et l'emporta sur tous les concurrents. Hector (ou Déiphobe ) , son frère, allait le percer de son glaive, sans le connaître, lorsque Pàris révéla sa naissance en montrant les langes dont il était enveloppé lorsqu'on l'exposa. Cassandre confirma son ré- cit, et Priam, ne craignant plus la prédiction des devins qui avaient limité à trente ans le danger que courait l'empire , accueillit avec joie un nouveau fils. A l'occasion du rachat d'Hermione, Fâris se rendit en Grèce avec Mé- nélas, qui était venu en Troade pour satisfaire à un oracle, suivant lequel une famine, dont Sparte était affligée, ne cesserait qu?après l'accomplissement de cérémonies expiatoires en l'honneur de Lycus et de Chimaereus, fils de Prométhée, ensevelis auprès d'ilion; une tradition rapporte que ce fut le meurtre in- volontaire d'Anthéus, favori dePâris, qui obligea celui-ci à s'enfuir avec Je chef grec. Quoi qu'il en soit, le fils de Priam sut se faire aimer d'Hélène et lui persuader d'abandonner Sparte et de se rendre avec lui à Troie. Les traditions posthomériques disent que ce ne fut que l'ombre d'Hélène qui céda aux sug- gestions de l'Antinous troyen. Voy. Hé- lène. — Dans l'Iliade, Homère nous repré- sente Pàris comme un jeune homme doué d'une beauté merveilleuse, aimant les molles conversations des femmes et les sons volup- tueux de la lyre; il n'est pas étranger à l'art de la guerre, mais, d'un caractère indolent et efféminé, il déteste la fatigue du combat; ses concitoyens le méprisent et lui reprochent d'avoir causé la fatale expédition des Grecs. Dans la première rencontre des armées, Pàris, beau comme un dieu, se montre à la téte des Troyens , couvert d'une peau de léo- pard et armé d'un arc et d'une épée; il tient deux javelots garnis d'acier, et, avec une contenance fière et menaçante, défie les plus braves des Grecs. Cette jactance dispa- raît bientôt dès que Ménélas apparaît, et Pàris fuit; mais, accablé de reproches par Hector, il se décide à combattre le mari d'Hélène : vaincu, il est enlevé du champ de bataille par Vénus, s'échappe bientôt du pa- lais et tue Ménesthée. Anténor ayant pro- posé de rendre Hélène aux Grecs, il s'oppose à cette restitution, et consent seulement à se dessaisir des trésors enlevés au roi de Sparte. On le voit ensuite apparaître à l'attaque du camp des Grecs, et blesser de ses flèches Diomède, Machaon , Eurypyle, Euchénbr et Déiochus. Homère ne rapporte rien de plus sur Pàris ; il mentionne seulement une prophé- tie suivant laquelle Achille doit mourir de sa main : « Crains, dit Hector au fils de Pélée, crains le jour où Pàris et Apollon , malgré ta vaillance , te tueront devant les portes Scées » ( II. XXII , 35g ). L'Odyssée, qui parle assez lon- guement de la mort d'Achille, ne mentionne pas le nom de son vainqueur; les poètes postérieurs se sont écartés de la tradition primitive, ou l'ont commentée à leur ma- nière. Il est évident que, suivant l'esprit du mythe antique, Achille ne pouvait périr PAR frappé par un être aussi misérable que Paris ; aussi les uns ont-ils dit qu'Apollon lui-même frappa le fils de Pelée , ou bien qu'il emprunta la forme de Pàris pour accomplir le meur- tre, ou encore qu'il dirigea le trait fatal (on sait que dans la mythologie antique Apollon Oulios préside, dans un sens particulier, à la mort des hommes, comme Diane à celle des femmes); d'autres prétendent que Pàris, ex- cité par Hécube, qui voulait venger la mort ou la captivité de ses fils, tua traîtreusement le héros dans le temple d'Apollon. Fotj. Achille. — Blessé lui-même par Philoc- tète , qui l'atteignit avec une des flèches d'fîcrcule, il périt sans qu'OEnone ( Voy. ce nom) pût ou voulût le sauver. — Il avait eu d'Hélène cinq enfants : Bunicus (Bunomus ou Bunochus), Corythus (que d'autres font fils d'OEnone ) , A ganus ( Agavus ) , Idaeus , et une fille, Hélène. — L'art plastique des anciens a représenté Pàris comme un jeune homme d'une beauté remarquable, mais efféminé, sans barbe, et coiffé du bonnet phrygien. Divers bas-reliefs, gemmes, etc., le montrent conversant avec Mercure, recevant un dia- dème de Minerve, jugeant les trois déesses, décidant Hélène à la fuite , etc. — Voy. Pa- lamède. parisies. Fêtes que les femmes enceintes célébraient dans leurs lits. R. parère , mettre au monde. parxassa. \mante de Mars, mère de Si- nope. PAR\ASSE (parxassos). i. Fils de Cléo- pompe ou de Neptune et de la nymphe Cléo- dora ; il fonda la ville de Delphes , et donna son nom au mont Parnasse en Phocide. On lui at- tribue l'invention de l'ornithomancie. — ?.. Cé- lèbre montagne de Phocide. Apollon et les Muses y faisaient leur séjour ; la fontaine Cas- talie , qui sortait de ses flancs , communiquait aux chantres l'inspiration poétique. Ce fut sur la cîme la plus haute de cette montagne à dou- ble sommet (biceps), que Deucalion et Pyr- rha se retirèrent, lors du cataclysme qui sub- mergea la Grèce. paraéthios. Surnom de Jupiter, tiré de la montagne de Parnes en Attique, sur la- quelle il avait une statue d'airain. parnopios. Destructeur de sauterelles. Surnom sous lequel Apollon avait une statue dans l'Acropolis d'Athènes. parorée (paroreus). Fils de Tricolo- nus; il fonda la ville de Parorie en Arcadie. paros. Fils de Parrhasius ; il donna son nom à l'île de Paros. parques (en grec .voirai, de Méiro, distribuer; en latin parc^c , de Partiri). L'antiquité adorait généralement les Parques comme des déesses qui réglaient le destin du monde et présidaient en particulier à la vie de chaque homme. Mais cette manière de les concevoir n'est pas conforme à l'es- prit des temps primitifs, au moins quant à ce qui regarde le gouvernement de l'univers. PAR 377 Le nom par lequel les auteurs postérieurs à Homère désignent les Parques (Moirai) se trouve, dans ce poète, le plus souvent au singulier, et désigne , avec quelque confu- sion, tantôt la Destinée générale qui pèse sur les hommes et les choses, tantôt l'idée plus restreinte d'une Destinée qui file la vie de chaque mortel. Sous le premier point de vue, nous ferons remarquer que le Sort n'a- vait pas alors cette individualité , en quelque sorte indépendante de la volonté suprême du maître de l'Olympe, qui apparaît claire- ment dans Hésiode et dans les tragiques. Voy. Destin. Aussi sa personnification est- elle très-vague et très- confuse : la Moira semble n'être que la parole même de Jupiter. En renversant la progression qui arriva à dé- velopper le pouvoir des Parques au point que Lactance pouvait dire : Parcarum tantavis, ut plus possint quam cœlites universi, on dis- cerne l'existence, purement abstraite, de l'i- dée première du Sort. Cette idée, se dessi- nant plus fortement , et tendant à se détacher de la puissance suprême , pour représenter la fatalité, on la symbolisa en une seule Parque, présidant à la vie de chaque homme , comme le montrent, et les monuments de l'art anti- que (Mus. Pio-Cl., 4, tav. 35), et l'usage, con- servé dans les poètes de tout âge, de men- tionner souvent Clotho , la première et la principale Parque, au lieu des trois sœurs ( Pind. , 01. 1, 4o ; Lucian. , Dial. M. , 3o, % ; Ov. , Fast. , 6, 757). Plus tard, cette Parque pri- mordiale se dédoubla; ainsi, à Delphes, l'on adorait deux Parques. Postérieurement én- core on imagina trois Parques, triade mys- térieuse, qui symbolisait les trois actes de l'existence humaine, la naissance, la vie et la mort. Mais, au temps d'Homère, l'idée de la puissance suprême de Zeus dominait encore trop fortement tout le système religieux, pour qu'on fût arrivé à cette précision qui devait amener fatalement un antagonisme entre les divinités olympiques et le Destin. Dans l'Iliade, la Parque, ainsi que nous l'a- vons dit, apparaît d'une manière indétermi- née, et semble être identique avec iEsa, Imarmène et Pépromène, du moins dans un sens général. Nous n'examinerons pas ici, faute de renseignements suffisants sur la haute théologie de l'antiquité, les différen- ces qui séparaient, comme on le préjuge d'a- près la forme grammaticale des noms , le des- tin passif (Imarmène, Pépromène} du des- tin actif, dont la conception est sans doute plus moderne, quoique ces quatre noms soient employés indifféremment par Homère ; nous nous contenterons de remarquer que Moira et TEsa paraissent être identiques. Ainsi Ju- piter en parlant d'Achille s'exprime ainsi : « Il souffrira tout ce que la cruelle Parque (jEsa), en filant la trame de sa vie dès le premier jour de sa naissance, en a ordonné» ( II., xx, 127 ). Plus loin Hécube s'écrie : « Lors- que j'enfantai Hector, la Parque puissante 32. 378 PAR 'Moira) qui lui fila sa destinée, arrêta qu'il rassasierait les "chiens rapides » (II., xxiv, }(*)). L'identité des deux déesses, qui semble résulter du rapprochement de ces passages, *st mise en doute cependant par les paroles d'Alcinoiis, dans l'Odyssée : « Quand il (Ulysse) sera chez lui, il souffrira tout ce que la des- tinée ( iEsa) et les fileuses inexorables (xaxa- y.Xà)6cÇ BapsTai) lui ont préparé par leurs fuseaux, dès le moment de sa naissance » ( Od., vu, 197 ). Si l'on entend par Cataclothes les Parques, on notera ici, ainsi qu'on a pu le faire dans un passage unique de l'Iliade ( xxiv, 29 ), l'idée de pluralité attribuée au Destin, comme le prélude d'une personnifica- tion moins vague : j£sa et les Moirse seraient alors des divinités différentes, revêtues des mêmes fonctions. D'une autre part, ces Ca- taclothes seraient-elles les Ilithyies, comme l'ont pensé quelques mythologues? Mais les Ilithyies, dont le culte se confondait souvent avec celui des Parques, par une relation d'i- dées assez naturelle, n'ont pas mission de filer la destinée de l'homme. Notons, du reste, que le mot de Cataclothes n'indique pas indubitablement les Parques ; car le verbe filer s'applique parfois dans Homère à l'ac- tion générale des dieux sur le sort des mortels (£7t£xX'a)(7aVTO 0£Ot , II. , XXIV , 525 ). — Il résulte de ces observations que les poésies homériques, exprimant le vague des croyan- ces, souvent contradictoires, de leur époque, ne donnent pas aux Parques de personnification physique précise. Elles n'en ont guère plus au moral; et c'est ce qui ne sera pas dou- teux, si l'on considère que dans l'Iliade la Parque, qui a mission de diriger d'une ma- nière insensible la vie humaine, selon les décrets des dieux, ne domine pas, avec une volonté de fer, les actions des mortels"; c'est Jupiter, père des dieux et des hommes, qui pèse la Moira, le destin de chacun, et le mo- difie à son gré; quand le malheureux est sur le point d'être entraîné, le maître de l'Olympe peut le sauver encore. L'homme lui-même peut influer sur son destin, sur sa Parque, qui ne détermine son sort que d'une manière relative. Ainsi Ëgisthe, averti par Jupiter, pouvait s'épargner les maux qui l'accablèrent, en ne séduisant pas la femme d'Agamemnon. On voit combien cette concep- tion primitive qui ensevelit le destin filé par les Parques , dans le sein de Jupiter, et le su- bordonne à ses arrêts tout-puissants , laissant le champ libre à la volonté, est supérieure à la tendance fataliste des tragiques, chez lesquels les Parques devinrent des divinités indépendantes. — Postérieurement à Homère, la mythologie conserva quelques traces de l'antique suprématie du maître de l'Olympe. Par son ordre, les Parques se rendent auprès de Ccrès irritée. Ce sont elles qui gravent sur des tables indestructibles son immuable volonté. Lors de la Gigantoraachie , rangées à coté de Jupiter, elles tuent Agrius et Thoon. PAR Le culte, d'ailleurs, avait exprimé cette idée de subordination en consacrant un autel aux Parques dans les temples de Jupiter, à Mégare et à Delphes. — Complétons la mythologie homérique des Parques, en disant que comme le sort de l'homme doit finir avec la mort, la Parque devient à la fin de la vie déesse de la mort (Moïpa 6avàtoto ), et, comme telle, elle se trouve souvent en rapport avec la Mort et avec Apollon. Un temple de Proser- pine, en Arcadie, renfermait un autel qui leur était consacré. — Plus tard, l'être des Parques, à mesure qu'il se précisait dans des esprits moins poétiques que ceux des pre- miers âges et par le mélange des allégories philosophiques, subit de graves altérations. — Dans Hésiode, les Parques sont au nombre de trois , Clotho ( la fileuse ) , Lachésis ( la fa- tidique ) , Atropos ( l'inflexible ) , et filles , ainsi que les Kères, de la Nuit, qui les enfanta pour distribuer le malheur et le bonheur au moment de la naissance, et punir de leurs crimes les dieux et les hommes. Un autre passage de la théogonie, soupçonné d'inter- polation , fait naître les Parques de Jupiter et de Thémis , sans doute pour exprimer qu'elles distribuent les événements de la vie conformément à la justice et à la providence, tandis que l'autre origine leur donne un ca- ractère fatal , où l'on peut retrouver le germe du Fatum insuperabile des B.omains. On fait encore naître les Parques de l'Érèbe et de la Nuit, pour exprimer leur cruauté; de Saturne et de la même, de la Terre et de la Mer. En- fin , inflexibles et sourdes aux plaintes de tous, leur mère est la Nécessité ( Platon ). — Ces diverses manières de considérer les Par- ques , dans l'antiquité postérieure à l'époque homérique, peuvent se résumer sous deux aspects principaux : elles sont à la fois divi- nités du sort, et dispensatrices de la vie sur la terre. — I. Comme déesses du destin, les Parques sont souveraines, elles dirigent le gou- vernail de la nécessité , et veillent à ce que le sort destiné à chaque homme par les lois éter- nelles se déroule sans obstacle. Les dieux et les hommes , ainsi que Jupiter lui-même , sont soumis à leur puissance. Ce sont elles qui ont confié aux Furies , leurs sœurs , une mission vengeresse ( Eschyle , Hérodote , Stobée , Lac- tance. etc.). — II. Comme déités qui prési- dent à la vie humaine (Xanlries), elles se dédoublent sous deux aspects principaux. Présidant à la naissance de chaque homme, elles lui filent sa destinée, et prédisent le sort du nouveau-né ; de là leur connexion avec llithyie, leur parèdre, et avec Pro- méthée, créateur de l'homme. De là encore leur présence aux noces de Thétis et de Pé- lée (Catulle), et le choix qu'elles font de celle-ci pour être l'épouse de Jupiter (Pin- dare). Aussi les fiancées lui consacraient- elles une boucle de cheveux. Au même élé- ment se rattache leur caractère de déesses fati- diques, connaissant l'avenir; suivant Platon, PAR PAR 37 e * Lachésis connaît le passé, Clotho le présent, et Atropos l'avenir. On voit cependant La- chésis prédire au Soleil que l'île de Rhodes lui appartiendra. En cettQ qualité; elles avaient un temple à Delphes et dépendaient d'Apollon Moiragète, qui obtint d'elle* la vie d'Adraète. — Déesses chthoniennes ou in- fernales , on les voit souvent a côté des Kères, se disputer les corps des mourants. La croyance populaire les identifiait avec les Furies, et on leur offrait des libations d'hydromel et des fleurs. A Sicyone , on leur sacrifiait des brebis pleines. Aristophane les fait présider aux chœurs des initiés d'Éleusis , dans les enfers. Les Orphiques les représentent se joi- gnant aux Grâces, pour ramener en dansant Proserpine à la lumière du jour. Enfin , les poètes et les artistes les faisaient figurer auprès de Pluton. — Leurs principaux sur- noms sont les suivants : Barydotèirœ , Mo- gerœ t Immites, Iniquœ , Sœvœ, Durœ; Cyœ, Cholœ , boiteuses; Gerœœ, Veteres > vieilles; Triadelphoi , Trimorphoi, triples, etc. — Elles avaient des temples àThèbes, à Del- phes, à Corinthe et à Olympie. — On repré- sente habituellement Clotho comme ourdis- sant les fils, tandis que Lachésis les tisse et qu'Atropos les coupe; mais on ne trouve, chez les poètes non plus que sur les monu- ments, nulle trace de ce mode distinct de figu- ration, qui n'appartient pas à l'antiquité. Ainsi que nous l'avons dit, un bas-relief du musée Pio-clémenlin représente une Parque seule; un autre bas-relief de la même col- lection les offre au nombre- de deux, l'une filant , l'autre tenant un volume et une ba- guette; d'autres fois, dans les poètes, on les dépeint comme filant toutes trois. La plus ancienne manière de figurer les Parques pa- rait être celle qui leur donne pour attributs des bâtons ou des sceptres, et des cou- ronnes d'or. Plus tard on assigna la que- nouille à Clotho. Habituellement les poètes figurent les Parques comme de vieilles fem- mes très-laides (boiteuses, suivant Lyco- phron); Atropos, dans Hésiode, est plus pe- tite et plus âgée que ses sceurs. L'art, au con- traire, les représente sous la forme de vier- ges aux traits austères et avec différents at- tributs ; Clotho tenant la quenouille ou le rouleau; Lachésis. ainsi que ht muse Uranie, avec laquelle on l'identifiait a Athènes, indi- quant la destinée sur un globe, ou tenant un rouleau, ou écrivant; Atropos, avec la ba- lance, le cadran solaire ou des ciseaux. En leur qualité de déesses fatidiques, on les trouve quelquefois avec des plumes sur la tête(Comp. Muses). Elles étaient voilées à Corinthe. A Mégare, Théocosme les avait sculptées sur la tète de Jupiter. On les voyait aussi sur le trône d'Apollon à Amyclée et sur le coffre de Cypsélus. — Quant aux Parques romaines, voy. Carmena et Partes. Une cassette étrusque les offre sous la figure de neilles femmes en longs manteaux. parrhasis. Surnom de Calisto (la grande Ourse ) , de la ville d'Arcadie, où elle était née. PARRHASIUS (PARRASIOS). I. Surnom d'Apollon, en Arcadie, où on célébrait une fête en son honneur sur le mont Lycée. — 2. Fils de Lycaon ou de Jupiter, qui donna son nom à une ville d'Arcadie. Servius le fait père d'Arcas. — 3. Fils de Mars et de Philonomé. partes. Déesses latines invoquées par les femmes grosses. Elles étaient au nombre de trois, et se nommaient Nona, Décima et Morta. PARTHAOX. Voy. PORTHAON. pa rthéxie (p arthéxia). Vierge, i. Sur- nom de.Diane et de Junon. — 2. Samienne, qui donna son nom à l'île de Samos. — 3. Fille de Staphylus et de Chrysothémis , sœur de Mol- padie et de Rhœo. parthémox. Plante que Minerve mon- tra à Périclés , pour guérir un ouvrier tombé d'un échafaud. C'est la matricaire. parthéxius. Fils de Jupiter et frère d'Arcas. parthéxoi. Les vierges. Nom appellalif des Hyaeinthides. parthéxope. L'une des Sirènes. Vaincue par Ulysse/ elle se jeta dans les flots, ainsi que ses sœurs; la vague porta son cada- vre sur une côte de la Campanie, où on lui érigea un tombeau , autour duquel se forma peu à peu la ville de Naples , nommée d'a- bord Parthénope. On y célébrait tous les ans une fête en son honneur. — 2. Fille d'Ancée ou du Méandre et de Samie ; amante d'A- pollon , elle donna le jour à Lycomède. — 3. Fille de Stymphale , maîtresse d'Hercule et mère d'Évérès. — 4. Épouse d'Océan , mère d'Europe et de Thrace. PARTHÉXOPEE ( P ARTHEXOP^OS). L'un des sept contre ïhèbes; suivant les uns, fils de Mars ou de Milanion et d'Atalante ; selon d'autres, de Méléagre et de la même, ou de Talaiis et de Lysimaché. Il eut de la nym- phe Clymène un fils nommé tantôt Proroachus, tantôt Stratolavis, tantôt Thésiménès ouTlé- siménès. Parthénopée périt devant Thèbes, tué par Asphodicus ou Amphidicus, ou par Périclymène. parthéxos. Vierge. 1. Surnom de Mi- nerve à Athènes ; de là le nom du Parthé- non. — 2 Fille d'Apollon et de Chrysothémis; enlevée de bonne heure à la terre , elle fut placée par son père au nombre des constel- lations. — Voy. Vierge. partula et partcxda. Déesses latines, qui présidaient aux accouchements. parvati. Reine des Monts. Déesse hin- doue, nommée aussi Bhavani ( qui donne l'exis- tence ) , femme de Siva. Elle préside aux enfan- tements, à toute espèce de production , aux opérations magiques qui lient les dieux à des mortelles par une union irrépréhensible, etc. Les légendes semblent distinguer deux Bha- vani : l'une, primordiale et supérieure, créée par Brahm , donna naissance aux trois dieux de la Trimourti, en laissant échapper trois 380 PAT œufs de son sein; ou bien les trois dieux na- quirent d'ampoules qu'elle avait aux mains. La seconde est la femme de Siva , qui est tour à tour déesse conservatrice, créatrice ou guerrière. On la représente avec huit ou seize bras ; ses attributs sont l'épée , le trident, les deux lances , le couteau , la roue. Les Hindous célèbrent de nombreuses fêtes en son hon- neur. pasiphaé. r. Fille du Soleil et de Perséis, sœur de Circé et d'^Eétès; épouse de Minos, elle fut mère d'Androgée , de Catrée , de Deu- calion , de Glaucus, du Minotaure , d'Acallé, de Xénodice, d'Ariadne et de Phèdre, Voy. Minos. — i. Prétendu surnom de Vénus , à la- quelle Aristote paraît, dans un passage très- corrompu, donner l'épithète de Pasiphaessa. — 3. Déesse fatidique laeonienne, adorée à Thalames , où elle rendait des oracles par la voie du sommeil. On la donne quelquefois pour une Atlantide, mère d'Ammon, ou pour la môme que Cassandre. pasithée (pasithéa). i. Une des Grâ- ces. — 2. Néréide. — 3. Naïade , mère de Pan- dion. On la nomme aussi Praxithée. pasithoé. Océanide. passalos. Un des Cercopes. patalas. Nom des sept sphères qui se trouvent au-dessous de la terre, en opposi- tion avec les Souargas. Elles sont éclairées par huit escarboucles placées sur les tètes de huit serpents. patareus. Surnom d'Apollon, qui avait à Patarc en Lycie un oracle où il résidait six mois de l'année; le reste du temps, il séjour- nait à Délos. pataros. Fils d'Apollon et de Lycie, héros éponyme de la ville de Patare. PATCHACA5IAC — VOIJ. PACHACAMAC. patéides. Surnom des Muses, d'une fon- taine, qui leur était consacrée en Macédoine. patelana ou paté léna. Déesse ro- maine qu'on supposait protéger le blé à l'ins- tant où J'épi commence à se montrer (saint Augustin ). patella ou patellana. Divinité latine, qui présidait, suivant Arnobe, à l'invention de toutes choses. pate llarii du. Dieux auquels on pré- sentait sur des plats, patellœ, les offrandes consacrées. patélo Dieu des anciens Prussiens , figuré par une tête de mort. patèques (pat^ecoi). Divinités dont les Phéniciens plaçaient les images à la proue de leurs vaisseaux. On les représentait habi- tuellement sous la forme de Pygmées. Quel- quefois aussi ils figuraient sur les tables. Patricia. Surnom sous lequel Isis avait un temple dans la cinquième région de Rome. patrïi du. i. Les Pénates. — 2. Divinités vengeresses comme les Furies ( Patrii pour Paterni). — 3. Surnom des divinités dont les familles ou les races tiraient leur origine. patricmpho. Selon l'Encyclopédie, qui PAU cite une autorité peu connue, idole des an- ciens Prussiens ou Borussiens; ils nourris- saient de lait un serpent consacré à ce dieu. Ce nom ne parait point être venu jusqu à nous sans altération. patrius. Surnom d'Apollon. Voy. Pa- troos. patro. 1. Une des filles de Thespius ; Her- cule la rendit mère d'Archémachus. On l'ap- pelle quelquefois Délis. — 2. Compagnon d'É- vandre. patroa. Surnom de Diane. Voy. Patroos. PATROCLE (PATROCLOS). I. Fils d'Hcr- cule et de la Thespiade Pyrippe — 2. Héros grec , fils du roi locrien Ménretius et de Sthé- nélé , de Périapis ou de Polyraélé ( Philomèle >. Ayant tué par mégarde dans sa jeunesse Cly- sonyme, fils d'Amphidamas , il chercha un refuge en Phthie, auprès de Pélée, qui le fit élever avec son fils. L'un des prétendants d'Hé- lène , et ami inséparable d'Achille, Patrocle le suivit devant Troie. Pendant la route, il pro- tégea la retraite des Grecs, poursuivis par Te- lèphe, dont ils avaient ravagé le territoire. Par- tageant le ressentiment de son frère d'armes, il se renferma avec lui dans sa tente, après l'enlèvement de Briséis; touché cependant des malheurs de ses compatriotes, il essaya d'à- paiser le courroux d'Achille, qui, sans céder à ses prières, lui permit de revêtir ses armes et de conduire ses Thessaliens au combat. A peine Patrocle s'est-il montré que les Troyens s'enfuient éperdus; le héros les poursuit, esca- lade les remparts de Troie et ne se retire que devant Apollon. Blessé par Euphorbe, il suc- combe ensuite sous les coups d'Hector. Son corps, disputé avec acharnement par les deux armées , est enfin rapporté dans la tente d'A- chille, qui, après que l'ombre de son ami lui est apparue, ordonne de célébrer de magni- fiques funérailles en son honneur. Tous deux se retrouvèrent plus tard dans les enfers , ou , doués d'immortalité, furent transportés dans Pile de Leucé. — On voyait le tombeau de Patrocle, auprès de celui d'Achille, sur le promontoire de Sigée, où on lui rendait les honneurs héroïques. Polygnote avait peint ce héros dans la Lesché de Delphes. patroos et patroa. Surnom des divi- nités dont le culte remontait aux ancêtres d'une famille ou d'une race ( Apollon à Athè- nes); et des dieux auxquels les chefs de fa- mille et de race rapportaient leur origine. On l'appliquait aussi aux dieux tutélaires (ysvs- 6X101 ÔeoC ). Jupiter portait aussi le nom de Généthlios , comme protecteur de la puissance paternelle. — Dans Lucien, on trouve les esprits des aïeux paternels et maternels dé- signés par le titre dedaimones patrôoi et me- trôoi. patulius. Ouvreur. Janus. Voy. Clu- sius. PAUVRETÉ ( PÉMA, PAUPERTAS). Déesse allégorique, adorée en Grèce et à Rome. Aris- tophane l'a mise en scène dans son Pîutus , PÉG où elle prouve à un homme avide de riches- ses, qu'elle est la mère de tous les biens, et que les hommes lui doivent le bonheur dont ils jouissent. Platon la fait mère de l'Amour, et Plaute, fille de la Débauche. Quelques poètes lui attribuent l'invention des arts. pavana ou vaïou. L'un des huit Vaçous , père d'Hanouman. 11 préside à l'air, aux vents, à la musique. paventia. Divinité romaine, qui préser- vait les enfants de la peur. pavor. La Peur. Dieu romain, auquel Tul- lius Hostilius éleva une statue. Voy. Pallor. pax. Nom latin de la Paix. pécuxia. Déesse de l'argent, des riches- ses. Les apologistes chrétiens parlent seuls de la déesse Pecunia. PÉD.EUS (péd^eos). Fils naturel d' An- ténor, tué par Mégès devant Troie. PEDASIS. Mère d'Atymnius, qu'elle eut d'É- mathion. pédasus (pédasos). Fils de Bucolion et d'Abarbarée ; il fut tué par Euryale devant Troie. Une ville du Péloponnèse et deux villes de l'Asie Mineure portaient son nom ; à la dernière, située en Carie, se rattachait un prodige singulier • chaque fois qu'un danger la menaçait, une longue barbe couvrait ins- tantanément le menton de sa prêtresse. — 2. L'un des chevaux d'Achille, qui l'avait en- levé à Éétion ; il fut tué par Sarpedon, pédiacraïès. Héros sicilien, tué par Her- cule. pédias. Fille de Ménys, femme de Cranaiis, dont elle eut trois filles. pédophile. Qui aime les enfants. Sur- nom de Cérès. pédotrophos . Surnom de Diane , comme présidant à la nourriture des enfants. PÉGyEA. Une des Ionides. pégase (pégasos). i. Prêtre d'Éleuthère; il introduisit, dit-on, le culte de Bacchus à Athènes. — 2. Célèbre cheval ailé. Lorsque Persée coupa la tête à la gorgone Méduse, dont Neptune, métamorphosé en cheval ou en oiseau, avait obtenu les faveurs, le sang qui coulait du tronc donna naissance à Chry- saor et à Pégase, ainsi nommé, parce qu'il apparut auprès des sources (Tnqyrj) de l'O- céan. Prenant aussitôt son essor vers i'Olympe, Pégase se rendit dans le palais de Jupiter, qui lui donna pour mission de porter la foudre et les éclairs ( Hésiode) , et de conduire le char de l'Aurore (Tzetzès). Bellérophon se servit de ce coursier merveilleux pour com- battre la Chimère. Voy. Bellérophon. — Dans les temps modernes, Pégase a obtenu, comme coursier des muses , une célébrité qu'il n'avait jamais eue chez les Grecs ; un mythe d'une antiquité médiocre le met bien en rapport avec les muses et avec l'Hélicon, lui attribuant l'apparition des sources d'Hippo- crène, sur celte montagne et à Trézène, ainsi que celle de la fontaine de Pirène à Corinthe {voy. ce mot; mais nulle part la PEL 381 fable antique n'a représente Pégase comme le cheval ailé sur lequel les poètes prennent leur essor; c'est le Bojardo qui a popularisé ou imaginé le premier cette conception toute moderne , dont la source parait être dans une confusion des traditions relatives à Bellé- rophon et à la naissance de l'Hippocrène. Il n'est pas même certain que dans l'origine on ait donné des ailes au coursier porteur de la foudre; l'expression qu'emploie Hésiode ( à7t07ruà(A£VOÇ ) est équivoque; Pindare pa- raît être le premier qui ait désigné Pégase par l'épithète d'ailé (7iT£p6îi;). Ses autres surnoms sont les suivants : Hyios gorgoneus , eqiius Gorgoneus , prœpes Medusœ , fils de la Gorgone ; Peirenœos polos , cheval de Pirène; equus Bellerophonteus , cheval de Belléro- phon ; aies, ailé ; aerius equus, cheval cé- leste; Sonipes, au pied sonore. — On le voit souvent figuré sur des œuvres d'art et sur des médailles, avec Minerve et Belléro- phon. Une fresque antique représente son ad- mission dans les écuries de l'Olympe. — Com- me constellation , Pégase , connu aussi sous le nom du Cheval (hippos , equus ) , se trouve au nord, entre le Verseau et les Poissons (Hésiode). Suivant Ératosthène et Hygin, cette constellation représente non pas Pégase, mais Mélanippe, changée en cavale par Diane. — Un scoliaste d'Homère fait de Pégase le père des Centaures, qui naquirent, dit-il, d'une es- clave avec laquelle Ixion et le coursier des Mu- ses eurent commerce dans la même nuit. pégaside. Surnom : 1. de la source d'Hip- pocrène;— 2. de la Nymphe-source OEnone; — 3. des Muses. pégées. Nymphes des fontaines , les mê- mes que les Crénées. Voy. Nymphes. pégixeus. L'un des Curètes. pégomancie. Divination par les sources. perla. Nom que les anciens Prussiens donnaient à leur enfer.- pélagia. Maritime. Surnom de Vénus et d'isis. pélagon. 1. Fils d'Asopus et de Métope. On le nomme aussi Pélasgus. — 2. Phocéen , fils d'Amphidamas. Cadmus suivit la trace d'une des vaches de son troupeau jusqu'au lieu où il fonda Thèbes. — 3. Prétendant d Hippodamie, tué par QEnomaus. — 4. L'un des chasseurs calydoniens. — 5. Chef grec sous les ordres de Nestor. — 6. Troyen tué par Sarpédon. pélagos. Foy. Océan. pélasga et pélasgie. Surnom de Junon en Thessalie et de Cérès à Argos. pélasgé. Fille de Potneus et femme d'Is- thmiadès. Elle introduisit à Thèbes le culte desCabires; aussi les Béotiens lui offraient- ils des sacrifices annuels. pélasgicos. Surnom de Jupiter à Do- done. pélasgls (pelasgos). Personnification de la race pélasgique, l'une des plus ancien- nes de celles qui habitèrent le sol de la Grèce. 382 PÉL On rapporte que le premier, il cultiva les fertiles vallées de l'Hellade et introduisit le culte du Jupiter de Dodone, de Vulcain, des Cabires, de Cérès, de Mercure et de Diane. Les traditions ne s'accordent nullement sur son origine : une légende arcadienne en fai- sait un héros autochthone, que d'autres di- saient fils de Jupiter et de Niobé , et qui eut de Mélibée, de Cyllène ou de Déjanire, un fils nommé Lycaon. Un autre Pélasgus, sans doute le même considéré à un autre point de vue, est donné comme un émigrant qui, se réfugiant en Arcadie , y introduisit une gros- sière civilisation. Il était fils d'Arestor, et fonda la ville de Parrbase. On trouve en- core : — i. Un fils de Phoronée ou de Trio- pas et de Sois , et frère d'iasus , d'Agénor et de Xanthus ; il fonda la ville d'Argos dans Je Péloponnèse, enseigna aux hommes les arts agricoles, et accueillit Cérès dans ses courses errantes. On voyait son tombeau à Argos. — 2. Père de Chlorus et grand-père d'Hémon, ou père d'Hémon et grand-père de Thessalus ; ou encore , fils de Neptune et de Larisse, et frère d'Achaeus et de Phthius, ou enfin fils d'Hémon et de Larisse. Il fonda Argos en Thessalie. pelâtes. Guerrier qui voulut se faire une arme d'un pilier de la porte de la salle, aux noces de Persée ; il fut tué par Corythus. pela va. Un des richis; il arrangea le Rig- Vêda, et le subdivisa en deux sections. pélé. Déesse des volcans, chez les anciens Hawaiiens, qui la supposaient habiter dans le volcan de Kérouïa, avec lequel ils l'identi- fiaient fréquemment. C'était la principale di- vinité de la famille des dieux volcaniques qui arriva de Taïti, suivant d'anciennes tradi- tions, et se composait des personnages sui- vants : Kamo-ho-arii (roi de la vapeur), Ta-poha-i-talù-ora ( explosion dans le lieu dévie); Te-oua-te-po{ pluie de la nuit); Tane- heitri (.tonnerre mâle); Te-o-a7ii-tama-tawa (fils de la guerre vomissant le feu ) , tous frè- res; deux d'entre eux étaient contrefaits, comme le Vulcain des Grecs. Les sœurs étaient Pelé, l'aînée et la principale; Makoré-wa- icahi-icaa (aux yeux étincelants et brisant les pirogues); Hiata-icaicahi-lani (déchi- rant le ciel et saisissant les nuages); Hiata- noho-lani (habitant le ciel et saisissant les nuages). Puis venaient ensuite Taarava-mata (aux yeux vifs); Hoi-te-pori-a-Pëlé (baisant le sein de Pélé; Ta-bou-ena-ena (montagne enflammée); Tereiia (couronnée de guir- landes); et enfin Opio (la jeune). Cette fa- mille étrange vint s'établir à Hawaii dans Kérouia , et les naturels, pour se la rendre propice, lui élevèrent des temples nommés heiau, où des Icahous ou prêtres, recevaient les offrandes, qui consistaient en cochons, tantôt vivants, tantôt cuits. — Quoique toute-puis- sante, Pélé trouva cependant un adversaire terrible dans Taraa-poua , animal gigantes- que , moitié homme , moitié cochon , qui osa PÉL convoiter la possession de la déesse. Repoussé avec mépris , il tenta de faire violence à Pélé qui se réfugia dans son cratère, où les eaux appelées par Tama-poua , viprent l'inonder Elle sortit cependant victorieuse de ce lutte avec l'aide des dieux volcaniques , se liguèrent contre le monstre et le lapidèrent à coups de rochers. Des traditions diverses font jouer un grand rôle à Pélé dans l'histoire fabuleuse des îles Hawaii. La plus célèbre de ces légendes est celle qui se rapporte à Ka- havari. Voy, ce nom. pelée (péleus). Célèbre personnage des temps héroïques. Comme les poètes posté- rieurs à Homère n'ont pas suivi avec exacti- tude les données de l'Iliade , nous allons sépa- rer avec soin la légende homérique des addi- tions qui y ont été faites après coup. Fils d'Éaque et d'Endéis, suivant l'Iliade, et roi des Myrmidons à Phthie en Thessalie , Pélée fut chéri des immortels dès sa naissance, et reçut d'eux des présents splendides. Jupiter, pour lui marquer sa bienveillance, lui donna Thétis en mariage, malgré la résistance de cette déesse; tous les dieux honorèrent de leur présence les noces du nouvel époux ; Apol- lon y joua de la lyre. Les présents que Pélée reçut à cette occasion furent une cuirasse magnifique et les chevaux Xanthe et Ba- lius, qui passèrent à Achille par la suite. Chéron lui offrit une lance énorme. Il ne naquit qu'un fils, le célèbre Achille, de cette union entre une déesse et un mortel; Homère parle cependant d'une Polydore, fille de Pélée, mais sans mentionner le nom de la mère. Patrocle , Épigée et Phé- nix, qui avaient dû fuir chacun leur pays natal, pour des causes différentes, trouvè- rent un refuge à la cour de Pélée, qui établit le dernier, roi des Dolopes, et lors de la guerre de Troie , adjoignit ces trois héros à son fils pour lui enseigner l'art de la guerre et le pro- téger dans les combats. A partir de cette époque, Homère ne parle plus de Pélée qu'oc- casionnellement; le vieillard, isolé, sans fa- mille , car Thétis résidait le plus souvent dans sa demeure maritime, quoique divers pas- sages de l'Iliade la montrent auprès de son époux, déplorait sa languissante vieillesse; il survécut à son fils. — Les poètes et les my- thologues ont amplifié et brodé diverses par- ties de ce mythe, en y intercalant parfois des éléments nouveaux. Suivant Apollodore, Pé- lée etTélamon, fils d'Éaque, jaloux de Pho- cus, leur frère naturel, qui se distinguai! par son adresse dans toutes sortes d'exercices, ré- solurent de le tuer. Télamon , en luttant avec lui, lui jeta son disque à la tête ; Diodore dit que Pélée lui-même accomplit le meur- tre. Le scoliaste de Lycophron accorde ces différences : suivant lui, Pélée ayant abattu Phocus d'un coup de disque, Télamon l'a- cheva avec son épée. Il est bon de remarquer que quelques légendes font de Télamon l'ami, et non pas le frère, de Pélée. Quoi qu'il en PEL soit , le meurtre fut découvert et les assassins bannis d'Égine. Pelée s enfuit à Phthie, au- près d'Eurytion. Tzetzès rapporte que, ne vou- lant pas paraître à la cour de son hôte sans une suite digne de son rang, il implora Ju- piter, qui changea en hommes , appelés Myr- midnns , une certaine quantité de fourmis (|iUp{J.T]X£Çi). Eurytion, qu'Ovide remplace par Céyx , roi de Trachine , accueillit favora- blement le fugitif, le purifia , et lui donna en mariage sa fille Antigone , avec le tiers de ses États. Ici les traditions divergent considéra- blement; au lieu d'Eurytion quelques-uns parlent d'Eurytus. Selon Diodore, c'est au- près d'Actor, fils de Myrmidon , que Pélée chercha un refuge, et, à la mort de son hôte, il hérita de la souveraineté. Sa femme Antigone porte aussi les noms dePolymélé, Polymélis , Philomèle , Eurydice et Laodumie ; il eut d'elle une fille , Polvdore , et , selon Eus- tathe, Achille. — L'un des chasseurs du san- glier de Calydon , il tua involontairement son beau-père dans l'ardeur de la poursuite , et se retira alors à lolcos, vers Acaste, qui le pu- riGa. Tzetzès désigne cependant Actor, fils de celui-ci, comme l'infortuné qu'il tua invo- lontairement. — Il lutta avec Atalante dans les jeux funèbres célébrés en l'honneur de Pélias. Astydamie, femme d'Acaste, ou, suivant Pindare, Hippolyte, fille de Créthée, étant devenue amoureuse de lui, lui fit des propo- sitions; ne pouvant le faire condescendre à ses désirs, elle envoya dire à sa femme qu'il allait épouser Sterope, fille d'Acaste ; A ntigone le crut et se pendit. Astydamie dit ensuite à Acaste que Pélée avait cherché ù la séduire. Acaste, ne voulant pas tuer un homme qu'il avait purifié, le mena avec lui à la chasse sur le mont Pélion. Arrivés là , ils se défièrent au sujet de la chasse : ce défi étant accepté, Pélée se contentait de couper les langues des bêtes qu'il prenait, et les mettait dans son havresac; Acaste et ses compagnons ayant pris ensuite ces bêtes, se moquaient de lui, disant qu'il n'avait rien tué ; alors il tira de son havresac les langues qu'il y avait mises, et leur dit qu'il avait tué autant de bêtes qu'il y avait de langues. Il s'endormit ensuite sur le mont Pélion, où Acaste le laissa après avoir caché son épée dans du fumier de breuf. Pé- lée s'étant réveillé, et cherchant son épée, tomba entre les mains des Centaures, qui vou- laient le tuer; mais il fut sauvé par Chiron, qui chercha aussi son épée et la lui rendit; ou bien Chiron ou Mercure lui apportèrent une épée, ouvrage de Vulcain. — Quant au mariage de Pélée avec Thétis , le roi thessa- lien faillit être supplanté par Jupiter et Nep- tune , qui convoitaient la main de la déesse; mais Thémis ayant déclaré que le fils qui naî- trait de cette union serait plus puissant que son père, les deux divinités se retirèrent ( Pindare, Ovide ). On rapporte encore que Jupiter, voulant absolument posséder Thétis, ce fut alors que Prométhée (ou Protée ) pré- PËL 383 dit l'empire du ciel à son enfant. Apollonius dit que Thétis , élevée par Junon, méprisa le roi de l'Olympe , qui , pour la punir, la maria à un mortel. Cette tradition n'est pas , comme quelques-unes d'entre les précédentes, en désaccord avec l'esprit du mythe antique ; maintes fois dans l'Iliade on voit percer le mé- contentement de Thétis , humiliée d'avoir un mortel pour époux. Elle ne céda pas sans résistance à la volonté des dieux , et se mé- tamorphosa en flamme, en onde, en animal, en sèche {Sépia), d'où le nom du Sépias, mont de Thessalie , pour échapper à Pélée, qui, instruit par Chiron, la contraignit enfin à reprendre sa forme naturelle. La Discorde , qu'on avait oublié d'inviter à ces noces , se vengea cruellement. Voy. Paris. Suivant un Scoliaste d'Apollonius, la Thétis épouse de Pélée n'était pas la déesse marine, mais bien une fille de Chiron ; ou bien ce fut celui-ci qui , pour accroître la-renoramée de son ami , uni à Philomèle . fit courir le bruit qu'il avait épousé Thétis. Philostrate s'écarte, avec au- tant d'extravagance, de la tradition première; selon lui, Thétis, amoureuse de Pélée, lui étant apparue, sans se faire connaître, sur le Pélion, fut aperçue par lui un jour que, par une mer calme, les dauphins et les hip- pocampes la promenaient sur les flots. Ce spec- tacle effraya l'amant mortel, et il songea à s'enfuir ; mais Thétis lui fit souvenir que beau- coup de déesses avaient cherché des amants sur la terre ; elle lui rappela les amours de l'Aurore et de Tithon , de Vénus et d'Anchise , de la Lune et d'Eudymion ; enfin elle le tran- quillisa tout à fait , en lui promettant un fils qui serait presque un dieu. — Contrairement au récit homérique , Apollonius et Ptolémée Héphestion disent que Pélée eut de Thétis sept enfants ; les six premiers furent jetés dans les flammes par la mère, irritée sans doute de ce témoignage de son union ; le septième, qui fut Achille , échappa par la brusque ap- parition du mari. Selon Apollodore, Pélée n'eut de Thétis qu'un fils, Ligyron, nommé plus tard Achille ; sa mère le fit passer par les flammes pour le rendre immortel (voy. Achille); mais, interrompue dans son opé- ration, elle se retira vers les Néréides et confia l'enfant à Chiron, qui, selon d'autres, le reçut des mains de Pélée lui-même. — Celui-ci, qui avait pris part à l'expédition des Argonautes, au combat des Centaures et des Lapithes , et à l'expédition d'Hercule contre Ilion , si l'on en croit Pindare , Apollonius et Ovide , ravagea ensuite lolcos avec Jason et les Dioscures ; et, ayant tué Astydamie, femme d'Acaste, il la mit en quartiers, et fit passer son armée à travers ses membres séparés, pour entrer dans la ville. Pindare dit qu'il accomplit seul cette expédition, tua Acaste et sa femme , et soumit aux Thessa- liens la ville d'Iolcos,qui dépendait aupara- vant de Magnésie. Il y a encore d'autres di- vergences relativement à la) lutte de Pélée 384 PÉL avec Acaste : a. Les fils d'Acaste, Archandre et Arcbitélès , avaient chassé Pelée de la Phthie ( Euripide ). — b. Le troupeau donné par Pélée à Acaste, en expiation du meurtre de son fils Actor, fut dévoré'parun loup que Thctis changea en pierre (Tzetzès). — c. Pélée, abandonné par Acaste dans une chasse, se retira auprès de Chiron et acquit des trou- peaux, qu'il offrit à Irus, père d'Eurytion, en expiation de son crime involontaire. Irus ayant refusé de les accepter, Pélée les laissa errer ; c'est alors qu'ils furent dévorés par un loup (Antoninus Libéralis ). — d. La Néréide Psamathé avait envoyé cet animal, pour venger la mort de Phocus ; mais elle le changea en pierre, à la prière de ThétLs. — Pélée était honoré à Pella comme un demi-dieu. On lui sacrifiait, dit-on, un homme tous les ans. pélégon. Macédonien, fils du fleuve Axius et de Péribée , et père d'Astéropus. pélé throxieas. Lapithes qui habitaient Pélithronium , au pied du mont Pélion, et auxquels on attribuait l'invention de l'appât. péléthromus. Roi des Lapithes; il in- venta le frein et la selle. pélia. Foy. Pylia. péliades. Filles de Pélias et d'Anaxibie ou de Philomaché. Elles étaient au nombre de deux, Astéropce et Antinoé (Pausanias); de trois , Alceste , Amphinome , Evadné ( Dio- dore ) ; de quatre , Alceste , Pisidice , Pélopie , Hippothoé ( Apollodore ); de cinq, Alceste, Isodice, Pélopie, Hippothoé , Méduse ( Hygin ). Pélias maria la première à Admète. Foy. Al- ceste. Après la mort de leur père , qui périt par une ruse de Médée ( voy. Pélias), elles furent chassées d'Iolcos, et se retirèrent à Man- tinée , en Arcadie , où l'on montrait leurs tom- beaux. — Les Péliades étaient représentées sur le coffre de Cypsélus. — Suivant Diodore, Ja- son maria, à son retour de Colchide, Al- ceste à Admète, Amphinome à Andrœmon et Evadné à Canès, pélias. — i. Fils de Neptune (ou de Créthée) et de Tyro. Son nom de Pélias, de ttîXiooù, noircir, lui venait de ce qu'une jument l'avait frappé d'un coup de sabot au visage , dans son enfance , au moment où sa mère venait de l'exposer ainsi que son frère Nélée. Tous deux furent recueillis par des bergers, et, parve- nus à l'adolescence, tuèrent leur belle-mère Sidéro , et chassèrent Éson d'Iolcos. Pélias s'appropria bientôt la royauté exclusivement» et épousa Anaxibie, ou Philomaché , dont il eut Acaste et les Péliades. La haine de Junon , à laquelle il ne rendait aucun culte, ne le laissa pas jouir tranquillement du pouvoir souve- rain. Inquiété par un oracle qui menaçait sa vie et sa fortune , il envoya Jason à la recher- che de la toison ( voy. Argonautes); puis, croyant ne jamais le revoir, il fit périr Éson et son fils Promachus. Les malédictions de la mère de celui-ci, qui se pendit en proférant des imprécations contre le meurtrier, eurent bientôt leur effet. Jason , de retour dans sa PÉL patrie, chargea Médée de le venger. Cette célèbre magicienne sut persuader aux filles de Pélias, Astéropée et Antinoé , de couper leur père par morceaux et de" le faire cuire, leur promettant de le rajeunir par la vertu de ses charmes ; et pour leur en donner la preuve , elle fit cette expérience sur un bélier qui redevint agneau. Le malheureux roi d'Iol- cos périt ainsi. Sa mort fut vengée par Acaste , qui célébra des jeux funèbres en son honneur. — 2. Chef troyen de la suite d*Énée. pellen. Argien , fils de Phorbas ; il fonda la ville de Pellène en Achaïe. pellewea. Surnom de Diane à Pellène, où la déesse avait une statue qu'on ne pou- vait regarder sans être frappé de cécité. pelloata. Déesse latine, qui présidait à l'expulsion des ennemis. télopides. Descendants de Pélops. PÉLOPIE ( PÉLOPÉIA, PÉLOPIA i. Amante de Mars , mère de Cycnus. — 2. Pe- liade. — 3. Fille d'Ampbion et de Niobé. — 4. Fille de Thyeste , qui eut commerce avec elle dans un bois consacré à Minerve, soit involontairement, soit parce que l'oracle lui avait prédit que de cet inceste naîtrait un fils vengeur de ses injures. Égisthe, fruit de l'inces- te, fut abandonné par sa mère, qui le recueil- lit plus tard , après avoir épousé Atrée, et le fit élever avec les Atrides. Au bout de plu- sieurs années , un jour qu'Égisthe se trouvait auprès de Thyeste, celui-ci le reconnut pour son fils à la vue de l'épée que Pélopie avait enlevée à son père après l'accomplissement de l'inceste , et la mère , pénétrée d'horreur, se donna la mort. Voy. STÉRons. pélops. 1. Célèbre roi de Pise en Élide. Il devait le jour à Tantale et à Diane ; on nom- me aussi comme sa mère Euryanasse, fille du Xanthe, Eurysthémiste , fille du Pactole, Clytie , fille d'Amphidamas, Eupryto , ou en- fin Taygète. Les traditions ne s'accordent pas davantage sur son origine ; la légende vulgaire en fait un Phrygien qu'llus chassa de Sipyle , et qui se réfugia à Pise avec des richesses considérables ; d'autres le regardent comme un Paphlagonien qui donna son nom à ses compatriotes ( Pelopéioi). On le regarde en- core comme originaire d'Olène en Achaïe, ou d'Arcadie. Foy. Stymphale. — Les dieux étant allés loger chez Tantale, ce prince, pour éprouver leur divinité, leur fit servir le corps de son fils, mêlé avec d'autres viandes. Cérès, d'autres disent Thétis, un peu plus gourmande que les autres, en avait déjà mangé une épaule, lorsque Jupiter découvrit le crime ; les dieux ordonnèrent aussitôt à Mercure de mettre les membres de l'enfant dans une chaudière magique, d'où Clotho le retira en parfaite santé; si ce n'est qu'il lui manquait une épaule, que Jupiter remplaça par une épaule d'ivoire. D'autres disent que ce fut Rhée, assistée de Pan. qui dansa pen- dant l'opération, à qui Pélops dut sa résur- rection. Pindare nie cette légende, et prétend PÉL que le fils de Tantale , aimé de Neptune , sé- journa quelque temps dans l'Olympe; elle était cependant vulgaire en Grèce , et les Pélopides, disait-on, avaient tous, en mé- moire de cet événement, une épaule d'une blancheur éclatante. — Parvenu à l'adoles- cence , Pélops se rendit à Pise , soit qu'il eût été chassé de ses États par Tros , qui vengeait ainsi l'enlèvement de son fils Ganymède par Tantale; soit , ce qui est plus conforme au sens général des traditions , qu'il fut aiguil- lonné par le désir d'obtenir la main d'Hippo- damie. Voy. ce nom. Ayant aperçu les tê- tes des autres prétendants au haut de la porte 1 de Pise, il songea à s'assurer la victoire par un moyen détourné, et parvint à séduire Myr- tile, conducteur du char d'OEnomaiis. Après avoir sacrifié à Minerve Cydonia , il monta sur un char à deux ou à quatre chevaux , con- duit par Cillas ( ou par Sphaerus, suivant les Trézéniens), et remporta la victoire. Voy. Myrtile. — Selon Pindare , Pélops agit très- loyalement, et se contenta d'implorer le se- cours de Neptune, qui lui fit présent de che- vaux ailés. — Il se défit du traître auquel il de- vait sa victoire et qui le maudit en mourant. \ Pour apaiser ses mânes, il éleva en l'hon- neur de Mercure le premier temple qu'ait eu j ce dieu dans le Péloponnèse. Il érigea aussi un monument et institua des sacrifices funè- bres en l'honneur des prétendants. Hippoda- mie, de son côté, qui avait contribué à la victoire de son époux, en séduisant elle- même, suivant quelques auteurs, le cocher d'OEnomaiis, institua à Olympie une fête, nommée Hérée, en l'honneur de Junon; les femmes s'y disputaient le prix de la course. Pélops, maître de l'Élide, donna son nom à tout le Péloponnèse , et , suivant Pausanias , à neuf îles situées sur la côte de Trézène , en face de Méthane; il s'empara aussi d'Olympie, ! où il rétablit les jeux. L'histoire mythologi- que ne donne aucun détail sur sa mort; on sait seulement qu'il laissa une nombreuse postérité. Foy. Hippodamie. Outre sa fem- me, on lui donne une maîtresse, Axioché ou Danaïs , dont il eut Chrysippe. Il accorda la préférence à cet enfant sur ses autres fils ; de là la haine d'Atrée et de Thyeste, qui massa- crèrent Chrysippe , et jetèrent son corps dans un puits. Leur meurtre ayant été découvert, ils durent s'enfuir ainsi que leur mère, dont Pélops recueillit les cendres peu après. — Plus tard, à l'époque de la guerre de Troie , l'ora- cle déclara que les Grecs devaient, s'ils vou- laient vaincre , emporter les os de Pélops ; on dépêcha aussitôt des messagers qui parvinrent à se faire donner son omoplate à Letrine ou à Pise; mais le vaisseau qui la portait fit nau- frage auprès de l'île d'Eubée, où Dalmamé- i nés la retrouva dans la suite. Voy. Dalma- ; menés. Suivant une tradition rapportée par ! saint Clément d'Alexandrie, le Palladium avait été fait avec les os de Pélops. Au milieu de cet imbroglio de légendes diverses, on PEN 385 peut facilement reconnaître la chaîne de deux mythes, distincts dans l'origine et plus tard confondus, relatifs, sans doute, à deux per- sonnages héroïques, l'un Grec, l'autre asiati- que. — Pélops, auquel, disait-on, Hercule avait, le premier, offert un sacrifice dans le bois d'Altis, était en grande vénération à Olympie; on célébrait aussi une fête an- nuelle en son honneur sur les bords de l'Al- phée, au lieu où se trouvait son tombeau, qui renfermait ses os, conservés dans une ciste de bronze. Des cérémonies bizarres accom- pagnaient l'offrande d'un bélier noir, que lui faisaient annuellement les magistrats éléens. On montrait son char à Phlionte , et son épée dans le trésor des Sicyoniens à Olympie. — L'art antique a représenté quelquefois la lutte de Pélops et d'OEnomaiis; Philostrate décrit deux tableaux retraçant ce sujet et assez élégamment composés. Il est bon de re- marquer que les plus anciennes œuvres d'art donnent le biga au fils de Tantale, tandis que plus tard on le figura emporté dans un qua- drige. Sur le fameux coffre de Cypsélus on le voyait traîné par des chevaux ailés. D'au- tres bas-reliefs représentent Pélops emme- nant Hippodaraie ou abreuvant ses coursiers après la victoire. — 2. Fils du précédent. — 3. Opuntien, l'un des prétendants d'Hippo- damie. pélor ( péi.or et péloros ). L'un des Spartes. pélortus. Nom de l'étranger qui décou- vrit la vallée de Tempé en Thessalie, et en mémoire de qui furent instituées des fêtes di- tes Pélor ies. pélorus. L'un des géants. pénates. Les mythologues anciens de tout âge ne nous ont transmis que des no- tions fort confuses sur l'origine et la nature de ces divinités étrusco-romaines. Elles ti- raient leur nom du mot penus ( lieu inté- rieur ou caché ) , parce qu'on les plaçait dans la partie la plus secrète et la plus retirée des habitations, mises sous leur sauvegarde : delà leur identification avec les dieux domestiques des Grecs : \LÛyj,oi , epxeiot , xtyjtioc. Pri- mitivement, les Pénates romains semblent n'avoir été considérés que comme protec- teurs des familles, et, par suite, de l'État, formé par la réunion de ces mêmes famil- les. Il y eut alors deux classes de Pénates, ceux de l'État {publici, majores), dont on gardait les images à Rome, dans le temple de Vesta ; et ceux de la famille ( minores, fa- miliares , privati ) ; ces derniers peuvent être assimilés aux Généthlioi et aux Patrooi des Grecs. — En général, et comme principales divinités tutélaires , les Pénates portaient le nom de grands dieux {magni dii, 0£oi (X£- yàXoi , ûuvaxot). Ce fut sans doute de là que vint leur identification avec les grands dieux, apportés d'Arcadie à Samothrace, et de cette île, par le canal des Troyens fugitifs, en Italie. Une fois cette confusion faite , on corn- 33 386 PÉN prend facilement comment on rangea plus tard au nembre des Pénates, Neptune et Apol- lon, Jupiter, Junon, Minerve, Mercure, Cé- rés, Paies, la Fortune, etc. Postérieurement encore, on confondit les Pénates avec les Lares , génies secondaires d'origine humaine; ainsi l'on voit, au troisième siècle, Alexan- dre-Sévère mettre au nombre des premiers, Jésus , Apollonius de Tyane et d'autres sages, qui se rapprocheraient plutôt des seconds. Quelques mythologues modernes pensent que les Lares et les Pénates différaient en ceci, que les premiers présidaient à la tranquillité intérieure de L'État et des familles, tandis que les autres veillaient à la prospérité ex- térieure de la république. Creuzer, qui dérive le nom des derniers , de leur nature et non du lieu où on les adorait, les regarde comme les forces secrètes d'où proviennent la félicité et le repos des familles. Mais toutes ces explica- tions sont plus ingénieuses que solides, et el- les doivent provoquer autant de défiance, que celle de Nigidius ( dans Arnobe ) , suivant le- quel il y a quatre sortes de Pénates, ceux de l'Ida, ceux de la mer, ceux du monde souterrain, et enfin ceux des mortels; il fait évidemment allusion à l'âme du monde, com- posée de quatre éléments, le feu, l'eau, l'air et la terre. — Le culte des Pénates était très- répandu chez les Romains, où une loi des Douze Tables en maintenait la vigueur. On plaçait ces divinités dans le Laraire, ou peut- être dans un lieu particulier, et on les invo- quait aux Saturnales et aux Compitalies, ou- tre les hommages facultatifs. Les offrandes consistaient en libations , en fumigations d'encens, quelquefois en sacrifices. Ils avaient pour prêtres les Saliens. — Si l'on en croit Servius, les Pénates troyens étaient repré- sentés sous les traits de deux adolescents assis et armés de lances. pénatigère. Qui emporte les Pénates. Surnom d'Énée. péxée ( péivéios ). Dieu-fleuve de Thes- salie, fils de l'Océan et de Téthys. Il eut de 'a nymphe Créuse, ou dePhillyre, un fils, Hypseus, et deux filles, Stilbé et Daphné. On le donne aussi comme père de Cyrène. péxéia. Nom patronymique de Daphné, fille du Pénée. péxélée (pé\éléos\ Fils d'Hippalci- mos et d'Astérope, père d'Ophelte. Il prit part à l'expédition des Argonautes, et, ayant prétendu à la main d'Hélène , partit pour l'expédition contre Troie , à la tête d'un corps de Béotiens. Ilionée, Lycon et Corèbe péri- rent de sa main; mais Polydamas le blessa. Suivant Pausanias, il fut tué par Eurypyle. téxélope. Célèbre héroïne antique , type de la chasteté et de la fidélité conjugale. Elle était fille d'Icarius, qui la donna en mariage à Ulysse, soit à la suite d'un concours , soit sur la prière de Tyndare (voy. Icarius ); Té- lémaque fut te fruit de cette union. Restée seule à Ithaque, après le départ de la flotte PEN grecque dirigée contre Troie , Pénélope fut exposée pendant vingt années a toutes sortes de persécutions, et surtout aux poursuites des prétendants, qui, établis en maîtres dans la demeure d'Ulysse , pressaient la chaste épouse de s'unir à l'un d'entre eux. Mais , dévorée du regret de celui qui était au delà des mers, elle montra que Minerve ne l'avait pas en vain instruite dans les beaux ouvrages, et douée de prudence et de ruse. Évitant de brusquer ses odieux amants en rejetant ou- vertement leurs propositions , elle fit dresser dans son palais un métier, se mit à travailler elle-même à un grand voile, et leur persuada d'attendre qu'elle eût fini ce voile, destine aux funérailles du héros Laerte. Pendant le jour, elle travaillait avec beaucoup d'assiduité ; mais la nuit elle défaisait ce qu'elle avait fait. Cette fraude fut cachée trois ans entiers; au bout de ce terme, Pénélope fut trahie par une de ses femmes , et se vit obligée d'a- chever son ouvrage. Exposée alors plus que jamais aux odieuses poursuites de ses amants, elle déplorait son sort et celui de son fils ; Minerve lui apparut un jour, sous la forme d'Iphthimé, sa sœur, pour la consoler. Sur ces entrefaites, Ulysse revint à Ithaque, déguisé en mendiant ; il rassura son épouse sans se faire connaître, et, par le moyen de Téléma- que , l'engagea à proposer aux prétendants de tendre l'arc qu'il avait reçu autrefois d'I- phitus. Foy. Ulysse. Lorsqu'on vint annon- cer à Pénélope qu'elle était délivrée de se» amants , et qu'Ulysse était de retour, elle re- fusa d'abord de le reconnaître; mais , ayant reçu de lui des preuves non équivoques de son identité , elle l'aecueillit avec la plus vive tendresse. — Cet admirable type de l'épouse chaste et prudente, l'un des plus beaux qu'ait créés l'esprit poétique de l'antiquité , a été défiguré dans les traditions postérieures à Homère. On rapportait que Pénélope , ayant eu commerce avec Mercure ou avec tous les prétendants, avait donné le jour au dieu Pan; chassée d'Ithaque par Ulysse, elle s'é- tait enfuie à Sparte, puis à Mantinée , où l'on montrait son tombeau. Il est impossible de dire sur quel fondement repose cette lé- gende, qui pouvait peut-être provenir de quel- que association d'idées par allitération (7iàv , 7tàvT£ç ). On racontait encore que l'épouse d'Ulysse, tué involontairement par Télégone, s'était enfuie avec celui-ci, et l'avait épousé dans l'île d'iEa ou dans les îles Fortunées. Nous avons déjà eu occasion de remarquer, dans les traditions postérieures, une tendance à altérer la pureté des conceptions primitives ; c'est ainsi que, après Homère, on fait de la sévère déesse du mariage, une épouse adul- tère {voy. Junon), et qu'on la suppose ex- posée toute nue aux regards de Paris. Foy. Minerve. — Outre Télémaque , Pénélope eut encore d'Ulysse un fils nommé Arcésilaiis ou Ptoliporthès. Tzetzès et Eustathe rappor- tent qu'elle portait dans son enfance le nom PÉR d'Améiracé ou d'Arnacie ( ou Arnœa ) , et que, jetée a la mer par Nauplius , elle fut sauvée par des flamants (îrrjvéXoîteç) , dont elle prit le nom. péxétralis. Adoré dans l'intérieur de la maison. Surnom de Jupiter et des Pénates. rO'J. HERCÉE. péxia. Nom grec de la déesse de la Pau- vreté. tewixls ou pEXXiXA. Dieu ou déesse celtique, adoré dans les Alpes Pennines. pextécoxtoros. Nom du vaisseau cons- truit par Danaiis , sur l'ordre de Minerve. C'était le premier navire qu'on eût vu. pexthée (pexthéus). Roi de Thèbes , fils d'Échion et d'Agavé. Ayant voulu s'opposer à l'introduction du culte de Bacchus dans le territoire de Thèbes, il fut déchiré sur le Ci- théron, par sa n ère Agavé et par les Mena- des. Suivant Euripide, il était monté sur un arbre pour observer les mystères orgiaques; les Bacchantes l'aperçurent , et le mirent à mort, le prenant pour un lion , pour un san- glier, ou pour un taureau , car Bacchus les avait frappées de démence. D*autres tradi- tions placent le lieu du meurtre sur le Par- nasse. Plus tard la Pythie ordonna aux femmes thébaines d'abattre l'arbre fatal et d'en faire deux statues représentant le nouveau dieu. pexthésilée ( pexthésiléa ). Reine des Amazones, fille de Mars et d'Otréra. Sui- vant des traditions postérieures à Homère, elle vint au secours des Troyens attaqués par les Grecs, et fut tuée par Achille, qui la plc-ra, en voyant sa jeunesse et sa beauté. Thersite , ayant insulté son cadavre , périt aussi de la main du héros , et Diomède , irrité de la mort de son ami, jeta le corps dans le Scamandre. D'autres disent encore qu'Achille la tua sur les bords du Xanthe; ou que Pyr- rhus fut son meurtrier; ou qu'ayant tué Achille, elle périt de la main de ce héros, res- suscité pour quelques heures à la prière de Thétis. pexthides. Nom patronymique des des- cendans de Penthée. PEXTHILUS (PEXTHILOS). I. Fils d'O- reste et d'Erigone, père d'Échélatus et de Damasias. Il conduisit une colonie à Lesbos. — 2. Fils de Périclymène et père de Borus. PF.OX. T'OIJ. P.EO>". pépéxouth. Dieu de la guerre chez les Saxons. 11 avait le cheval pour principal at- tribut. péphrédo. L'une des Grées. PÉPR03IÉXÉ. Le destin, ou plutôt: lapart que le destin donne , r, Tr&TrpWfxsvY] jxoTpa. Pris comme nom propre, ce mot est synonyme de Moira. Foy. Parques. pér^ethus (péraethos). Lycaonide ; donna son nom à une ville d'Arcadie. pérasia. Surnom sous lequel Diane avait un temple à Castabala, en Cilicic. pératls (pératos ). Fils de Neptune et de Calchinia , père de PIemna?us, PÉR 387 percuxus. Voy. Perkoun. perdicga. Fils de Polycaste ; il devint épris de sa mère , dissimula sa passion et mou- rut de douleur. perdix. Sœur de Dédale , et mère de Ta- lus ( Apollodore ) ; ou nev eu de Dédale ( Hygin ). perdoit. Divinité des anciens Prussiens, qui avait quelque analogie avec Neptune. péreus. Fils d'Élatus et de Laodice, père de Néère. perfica. Selon Arnobe, une des divinités de la volupté. pergame (pergamos). Fils de Pyrrhus et d'Andromaque. Il tua en combat singulier Arius, roi de Teuthranie , et donna son nom à une ville de la Troade , où il érigea un hé- roiim à sa mère. pergasidès. Deïcoon , fils de Pergasus. pergasus (pergasos). Père de Déi- coon. pergée. Diane honorée dans une ville de Pamphylie , de ce nom , était représentée te- nant une pique de la main gauche, et' une couronne de la droite. perglbrios. Dieu des Prussiens, qui présidait aux fruits de la terre. péri. On donnait ce nom, dans l'ancienne religion persane , aux Devs femelles. Djems- chid épousa l'une d'elles, et tomba au pou- voir des mauvais génies. Plus tard on donna indistinctement le nom de Péris à des génies bienfaisants des deux sexes. périapis. Fille de Phérès ; épousa Ménœ- tius, dont elle eut Patrocle. péribée (périboia). i. Naïade, qui eut d'Icarius plusieurs enfants, entre autres Péné- lope. — 2. Fille d'Eurymédon. Neptune la ren- dit mère de Nausithoiis. — 3. Fille d'Acessa- mène; elle s'unit au fleuve Axios et en eut Pélégon. — 4. Fille d'Alcathoiis, nommée aussi Éribée. Elle épousa Télaraon , qui la rendit mère d'Ajax. On rapporte qu'ayant eu com- merce avec son araant avant de l'épouser, elle fut livrée par son père à un capitaine de vaisseau chargé de la noyer. Celui-ci aima mieux la vendre , et l'envoya à Salamine , où régnait le père de Télaraon, qui épousa alors sa maîtresse. — 2. Fille d'Hipponoiis. Suivant une légende , type ou calque de la précédente , elle fut séduite par Mars, et remise par son père à OEnée , qui s'unit à elle par les nœuds du mariage. Elle fut mère de Diomède. — 6. Femme de Polybe, mère adoptive d'OEdipe. péricioxios. Enveloppé de la colonne. Surnom de Bacchus. PÉRICLYMÈXE (PÉRICLYMÉXÉ ). Fille de Minyas et femme de Phérès ou de Phylacus. PÉRICLYMÈXE ( PÉRICLYMÉXOS ). r. Fils de Nélée et de Cbloris, et frère de Nestor. Il fut l'un des Argonautes. Neptune lui avait donné la faculté de prendre toutes sortes de formes; ce qui ne l'empêcha pas de périr de la main d'Hercule, qui , au siège de Pylos, abat- tit d'un coup de massue son adversaire changé en aigle. — 2, Fils de Neptune et de Cbloris, 388 PÉR PER Thébain. II tua Parthénopée, lorsque l'ar- mée des sept chefs vint assiéger sa patrie. Am- phiaraiis, poursuivi par lui, fut soustrait à ses coups.. Voy. Amphidicus. péridée (péridéa). i. Femme de l'Hé- raclide Cléodote, dont elle eut Téraénos. — 2. Mère d'un guerrier troyen ,. qui n'est point nommé, et qui fut tué par Turnus. périérès. t. Conducteur du char de Mé- nécée; il blessa Clymène, roi d'Orchomène> et causa ainsi une guerre entre Erginus et les Thcbains. — 2. Fils d'Éole et d'Énarète, ou de Cynortas; il régna sur Messène, et épousa Gorgnphone, dont il eut Apharée et Leucippe. On lui donne encore pour fils Tyndare, Ica- rius et OEbalus. — 3. Père de Borus. périgo\e ( périgouné). Fille de Sinnis, pt femme de Thésée , dont elle eut Ménalippe. Elle s'était cachée dans un champ d'asperges, pour échapper aux poursuites du héros ; de là, la singulière coutumeldes Ioxides. Voy. loxus. Mariée plus tard à Déionée, elle le rendit père d'ioxus. Selon d'autres , celui-ci était fils de Ménalippe. périlas ( PÉRILAOS ). Fils dTcarius et de Péribée. Il accusa Oreste devant l'aréopage. 11 avait fourni le sujet d'une tragédie de So- phocle, qui est perdue. — 2. Fils d'Ancée et de Saraia. périlée (périléa). Fille d'Icarius et de Péribée, et sœur de Périlaus. périmède. Fille d'OEnée , de laquelle Phœ- nix eut Astypalée et Europe. — 2. Fille d*Éole. Achéloùs la rendit mère d'Hippodamas et d'O- reste. — 3. Sœur d'Amphitryon, femme de Licymnius et mère d'OEonus. — 4. Célèbre ma- gicienne dont parle Théocrite. périmédès. Centaure qui assista aux noces de Pirithoûs. — 2. Compagnon d'Ulysse; il pé- nétra avec lui dans les enfers. — 3. Fils d'Eu- rysthée. périmÈle. 1. Fille d'Amythaon; Antion, fils de Périphas, la rendit mère d'Ixion. — a. Fille d'Admète; Argus en eut un fils nommé Magnès. Selon Ovide, fille d'Hippodamas, qui, séduite par le fleuve Achéloûs, fut changée en une île située à l'embouchure de ce fleuve. périmélides. Nom des nymphes qui pré- sident aux troupeaux. Voy. Maliades. périmos. Troyen, fils de Mégas; tué par Patrocle_ périphas. 1. Égyptide , tué par la Danaïde Actée. — 2. Fils d'OEnée , tué par les Curètes. — 3. L'un des fils de Lapithès. — 4. Lapithe qui tua le centaure Pyrète.— 5. Roi autochthone de l'Attique, antérieur à Cécrops. Ses vertus l'avaient fait aimer d'Apollon et élever à la puissance suprême ; mais Jupiter, envieux de sa gloire , le métamorphosa en aigle. Sa femme demanda et obtint de partager son sort. — 6. Fils de l'Étolien Ochésius; Mars.le tua devant Troie. — 7. Fils d'Épytus, héraut d'Énée. — 8. Grec qui prit part à l'expédition contre Troie ( Virgile ). périphème (périphémus). Héros sala- minien, en l'honneur duquel Solon brûla des victimes. périphétès. 1. Fils d'Anticlée et de Vul- cain. Armé d'une massue énorme, il assommait les voyageurs, aux environs d'Épidaure; de là ses surnoms de Corynétès et de Rhopalo- phore. Thésée le tua. — 2. Fils de Nyctimus. — 3. Mycénien , fils de Coprée, tué par Hec- tor. — 4. Troyen tué par Teucer. péripoltas. Devin, tige de ta famille des Péripoltides. péristère ( péristéra ). Nymphe de la suite de Vénus, changée en colombe par l'A- mour. péristhénès. Égyptide, époux d'Électre. pérïus. Égyptide , époux d'Hyalé. per kel . L'esprit du mal, selon les Fin- nois. Il est l'adversaire dToumala. perkouiv. Dieu du tonnerre et du feu , chez les Borusses, les Lithuaniens et les Lettons. , Les Vénèdes l'appelaient Perkounust , et les Russes le connaissaient sous le nom de Pé- roun. Voy. ce mot. Le feu éternel qu'on brûlait en son honneur fait penser que Per- koun était aussi dieu du soleiL perkouna tété. Déesse slavone, qui pré- sidait aux orages. Elle recevait chaque jour Perkoun dans son sein. permesse pe RM es sos ). Dieu-fleuve de Béotie, père d'Aganippe. péro. 1. Fille de Nélée et de Chloris ; elle était célèbre par sa beauté. Elle épousa B as, grâce à l'habileté de Mélampe (voy. ce nom ), et fut mère de Talaûs, de Laodocus et d'A- sius. — 2. Amante de Neptune et mère d'A- sopus. péroé. Fille d'Asopus. péroun. 1. Roi d'une île voisine de Formose, dont les habitants , haïs des dieux à cause de leurs vices, périrent dans un cataclysme. Péroun , averti à temps par un songe sur- naturel, se réfugia dans une embarcation avec sa famille, et aborda en Chine. Les pro- vinces méridionales de ce pays célèbrent en- core aujourd'hui une fête annuelle en son hon- neur. On l'honore aussi au Japon. —2. Éclair. Dieu du tonnerre chez les Slaves. C'était l'une des principales divinités de ces peuples, qui le représentaient avec une tête d'argent, des oreilles d'or et des pieds de fer, et tenant à la main un simulacre de la foudre. Auprès de son idole brûlait un feu éternel, dont l'extinc- tion entraînait la perte du prêtre coupable de cette négligence. Péroun avait des autels chez les Slaves des différentes contrées de la Rus- sie; le serment se prêtait sur sa statue et en son nom. Lorsque le célèbre empereur Vla- dimir embrassa la religion chrétienne et abo- lit le culte des faux dieux , il s'attacha avec un soin particulier à détruire l'Idole de Péroun qu'il avait fait élever lui-même sur le Burit- chew avant que l'évêque de Kherson lui rùt conféré le baptême. Il commanda qu'on atta- chât la statue à la queue d'un cheval, et qu'elle fût traînée par les montagnes; et, durant ce PER trajet, douze hommes, montés dessus, la fla- gellaient de verges et l'injuraient de paroles. Il la fit ensuite précipiter dans le Dniéper. perphères ( perphéroi). Ministres se- condaires , qui vinrent du pays des Hyper- boréens à Délos, sous la conduite des vierges Laodice et Hypéroché, pour offrir à Apollon et à Diane de la laine et des gâteaux : de là, leurs surnoms d'Amallophores et d'Oulo- phores. Antérieurement aux Perphères, l'île sainte avait noué des communications avec l'Hyperborée. C'est ici le lieu de donner l'his- torique de ces relations, qui, sous la forme de migrations individuelles ou collectives , retracent diverses phases du culte apollini- que. Le premier qui, suivant les légendes en vogue à Délos, quitta la Scythie (hyper- boréenne ) pour parcourir la Grèce , fut Aba- ris. Ayant chanté le voyage d'Apollon dans sa patrie, il fut fait grand prêtre de ce dieu, et reçut de lui, outre l'esprit de divination et la faculté de vivre sans manger, une flè- che d'or, sur laquelle il traversait les airs. L'Attique, visitée par lui, lui dut un palla- dium , fabriqué avec les os de Pélops ; à La- cédéraone , il fonda le temple de Proserpine ( Coré Sotéira); en Thraee, il assista aux no- ces de l'Èbre. Les néo-platoniciens parlent de lui comme d'un thaumaturge qui apaisait les orages , faisait cesser les pestes et les fa- mines, et, en môme temps, enseignait à la foule des mystères religieux , et composait des hymnes en l'honneur des dieux. Dans les premiers siècles du christianisme, un assez granl nombre de compositions apocryphes portaient son nom. — Après Abaris, le pre - mier témoignage d'une nouvelle communica- tion entre l'Hyperborée et l'île sainte, est la tradition relative au voyage d'Argé et d'Opis : ces deux vierges vinrent à Délos, en compa- gnie des dieux mêmes, apporter à llithyie le tribut qu'elles étaient chargées d'offrir pour le prompt et heureux accouchement des fem- mes de leur pays. Les Déliens rendirent à ces vierges des honneurs funèbres ; ils brûlaient les cuisses des victimes sur leurs tombeaux, et chantaient en leur honneur un hymne com- posé par Olen. De Délos, cet usage passa dans l'ionie. — Plus tard, mais dans le même siècle, deux autres vierges hyperboréennes , Hypéroché et Laodice, vinrent apporter des offrandes à Délo», en compagnie des cinq Perphères. Leurs compatriotes les attendi- rent longtemps; regardant comme une chose très-fâcheuse s'il leur arrivait de ne jamais revoir leurs députés, ils prirent le parti de porter sur leurs frontières leurs offrandes , enveloppées dans de la paille de froment; ils les remettaient ensuite à leurs voisins, les priant de les accompagner jusqu'à une autre nation. Ces offrandes, disait-on, passaient d'abord chez les Scythes ; transmises ensuite de peuple en peuple, elles étaient portées le plus loin possible vers l'occident , jusqu'à la mer Adriatique ; de là , on les envoyait du PER 389 côté du midi. Les Dodonéens étaient les pre- miers Grecs qui les recevaient. Elles descen- daient de Dodone jusqu'au golfe Maliaque, d'où elles passaient en Eubée, et, de ville en ville, jusqu'à Caryste. Les Carystiens les fai- saient passer à Ténos , et, de ce dernier lieu , elles atteignaient enfin leur destination défi- nitive. Du temps d'Hérodote, ce singulier mode de transport n'existait plus qu'à l'état de tradition, mais les Déliens rendaient en- core de grands honneurs à Hypéroché et à Laodice. Les jeunes hommes et les jeunes fil- les leur consacraient leurs cheveux, au mo- ment des noces, et les déposaient sur leur tombeau, où l'on voyait un olivier qui avait cru spontanément. — On se rappelle que, selon Pindare, Hercule avait apporté cet ar- bre de l'Hyperborée. — Upe tradition rap- portée par Pausanias paraît n'être qu'une flexion de celle-ci : dans cet auteur, au lieu de deux vierges, ce sont deux héros hyper- boréens, Hypérochus et Laodicus, qui, as- sistés d'un|troisième individu, Pyrrhus, se sont rendus à Delphes , et non à Délos. Ils aidèrent les Delphiens à se défendre contre les Gau- lois. La même légende semble se retrouver dans un passage d'Hérodote ( Vllf, 3g), mais avec des divergences considérables. Les pro- tecteurs du temple d'Apollon sont deux hé- ros delphiens, rhylacus et Autonoiis, devant lesquels les Perses prennent la fuite, pendant que le dieu signale sa puissance par des pro- diges effrayants. perSjEUS (pers^eos). Voy. PERSES. persé ou persa. Océanide, épouse d'Hé- lios, dont elle eut deux fils, vEétés et Persès, et deux filles , Circé et Pasiphaé. perséa. Plante honorée par les Égyptiens d'un culte presque aussi religieux que le lotus. pejrsée (perséus ). i. Héros argien , petit-fils d'Acrisius. Celui-ci , averti par l'o- racle de se défier de sa fille Danaé , dont l'hymen lui serait funeste, la fit enfermer dans une tour, où Jupiter pénétra sous la forme d'une pluie d'or. D'autres disent que la jeune fille céda aux désirs de Proetus, frère d'A- crisius. Quoi qu'il en soit, elle donna le jour à Persée, et s'exposa par là au courroux de son père , qui la fit enfermer dans un coffre ainsi que son enfant , et jeter à la mer. Ju- piter ordonna aux flots de porter son amante dans l'île de Sériphe ; là , Dictys les recueil- lit, et les mena à son frère Polydectès, roi du pays. — Une tradition latine , bien posté- rieure, fait aborder le coffre sur la côte d'Italie, où le roi Pilumnus se maria avec Danaé ; ou bien, Danaé, mère d'Argus et d'Argéus, qu'elle avait eus de Phinée , se rendit en Italie , et s'é- tablit au heu où s'éleva ensuite Rome. -Suivant Apollodore, Polydectès, amoureux de Danaé , mais craignant Persée, qui était déjà un hom- me , invita ses amis à lui faire obtenir la main d'Hippodamie, au moyen de quelque présent riche et superbe. Persée ayant dit que, fal- lût-il la tète de la Gorgone , il ne s'y refu- 33. 390 PER serait pas, Polydectès le prit au mol : l'entre- prise était difficile ; mais Minerve, irritée contre la Gorgone Méduse, qui avait osé lui disputer le pris de la beauté, se chargea de faire triompher le jeune aventurier. Pour cela, elle lui montra d'abord, dans l'île de Samos, 1 image de Méduse, en lui recommandant de ne pas se laisser intimider par ses deux sœurs , sur lesquelles la Mort n'avait aucun pouvoir. Muni de ces instructions , Persée se rendit en premier lieu chez les Grées , et leur déroba l'œil et la dent qu'elles avaient en commun ; il ne consentit à les leur rendre , que lors- qu'elles lui eurent enseigné la demeure des nymphes; d'autres disent qu'il jeta leur œil dans le lac de Triton, pour leur ôter toute possibilité de secourir les Gorgones. Il reçut ensuite des nymphes le casque de Pluton , qui rendait invisible , la cibise , espèce de va- lise, et des talonnières pour fendre les airs. Minerve lui fit aussi présent d'un miroir, et Mercure ou Vulcain d'une faux. — Il se rendit alors auprès des Gorgones, monstres ailés, qui avaient des dents comme des défenses de san- glier, des mains d'airain et des ailes d'or ; ceux qui les regardaient étaient changés en pierre. Persée s'approcha d'elles, tandis qu'elles dor- maient , et , tenant les yeux fixés sur le miroir qui réfléchissait la figure de Méduse, il lui tran- cha la tète, qu'il enferma ensuite dans sa ci- bise. Puis, échappant aux Gorgones immor- telles au moyen du casque de Pluton, il se ren- dit, monté sur Pégase, chez les Hyperboréens, qui l'accueillirent avec hospitalité, métamor- phosa Atlas en rocher, et , parvenu en Éthio- pie, délivra Andromède (voy. ce nom) du péril qui la menaçait. Il la prit ensuite pour épouse; mais Phinée, amoureux d'elle, vint attaquer le héros à la tête de ses partisans, qui furent, ainsi que lui, transformés en pierre. — Diverses traditions , qu'on ne sait comment classer, rapportent que Persée s'em- para des pommes d'or des Hespérides ; qu'il laissa l'empreinte de son pied à Chemnis; qu'il tua Sardanapale , en Assyrie. — De re- tour à Sériphe , il se défit de Polydectès et de ses partisans , qui ontrageaient sa mère et son sauveur, Dictys. Celui-ci eut le royaume, et Persée rendit alors à Mercure ses talon- nières , la cibise et le casque de Pluton; quant à la tête de la Gorgone, il en fit présent à Minerve, qui la mit au milieu de son bou- clier. — Il se rendit alors à Argos, pour y voir Acrisius, qui, redoutant l'oracle, se re- tira dans le pays des Pélasges, où Teutamius célébrait des jeux funèbres en l'honneur de son père. Persée le suivit, pour concourir, et le tua involontairement , en lançant son dis- que. Après l'avoir enseveli , il n'osa pas re- tourner à Argos, et échangea avec Mégapen- the ce royaume pour celui de Tirynthe, où il fortifia Médée et Mycènes , avec l'aide des Cy- clopes. — Les légendes diffèrent considérable- ment sur cette dernière partie de la vie de Persée; suivant les unes . Persée, trouvant, à PER son retour à Argos, Prœtus maître du pou- voir au détriment d'Acrisius . le tue, et meurt plus tard, assassiné par Mégapenthe , ou bien c'est Acrisius qui chasse Prœtus. D'autres rapportent que Persée resta à Ar- gos , et qu'il s'y opposa à l'introduction du culte de Bacchus; il tua même le dieu, dit- on , et le jeta dans le lac de Lerne. Mais cette tradition n'est pas très-ancienne. Suivant Hy- gin , qui s'écarte encore plus des récits pri- mitifs, Polydectès , ayant épousé Danaé, fit élever Persée dans le temple de Minerve. Acri- sius vint le réclamer, mais on le laissa tran- quille après qu'il eut juré de ne jamais donner la mort à son grand-père. Sur ces entrefaites, Polydectès mourut , et Acrisius, retenu à Sé- riphe par des vents contraires , fut atteint à la tète par un disque échappé des mains de Persée. Celui-ci se rendit alors à Argos , et s'empara du pouvoir suprême. — Il eut d'An- dromède , avant de revenir dans la Grèce , Persés , tige des rois de Perse ; à Mycènes , Alcée , Sthénélus , Hélius , Nestor et Élec- tryon , et une fille nommée Gorgophone. On le fait encore père d'Autochthé. — Persée était adoré comme héros , entre Argos et My- cènes , à Sériphe, à Athènes, etc. Dans cette dernière ville il avait un autel en commun avec Dictys et Clymène ; à Chemnis , en Égypte, il avait un temple où chaque fois qu'il apparaissait , les laboureurs comptaient sur une année fertile. — On a quelques œu- vres d'art antiques représentant diverses scè- nes de la vie de Persée. — 2. Fils de Nestor. — 3. Roi de Dardanus , époux de Philobie, qui favorisa les amours de Laodice et d'Aca- mas. PERSÉIDES ( PERSÉIDÈS , PERSÉIADES , PERSÉIOS, PERSÉIS, PERSÉA. ). DeSCCO dants : 1. de Persée; — 2. de Persé; — • 3. de Persès. perséis. Voy. Perse. PERSÉPHOiYE. Nom grec de Proserpine. Il affecte dans les auteurs les formes suivan- tes : Perséphonéia ( Homère), Perséphoné (Hé- siode ) , Perséphona ( Pindare ) , Perséphassa , Pherséphassa, Perséphatta, Pherséphatta, Phé- réphassa, Phéréphatta , Pherséphonéia. On dérive habituellement Perséphoné de qpépeiv çovov, apporter le meurtre ; mais cette éty- mologie n'a aucun fondement. Quant au nom latin Proserpina , on le fait venir de Pro- serpere. perséptolis Fils de Télémaque et de Nausicaa , nommé aussi Ptollporthos ( Hella- nicus ). perses. 1. Fils de Crios et d'Eurybie, époux d'Astérie et père d'Sécate. On le nomme quelquefois Persaeus. — 2. Fils du So- leil et de Persé, frère d'yEétès , qu'il détrôna , et de Circé. Un scoliaste d'Apollonius le nomme Persée ( Perseus ) et en fait un roi Taure , père d'Hécate. Après le retour de Mé- dée en Colchide, il fut détrôné et tue par PHJE Médus. — 3. Personnification de la race per- sane , fils de Persée et d'Andromède. persica. Diane révérée chez les Perses. On lui immolait des taureaux qui paissaient sur les bords de l'Euphrate. perso. Une des Grées. PERSUASION. Voy. PlTHO pertuxda. Déesse de la volupté grossière, chez les Romains. pessinuxtia. Surnom de Cybèle, tiré de la ville de Pessinonte en Galatie. peste (pestis). Fille de la Nuit et compa- gne de la Famine. pétasatus. Mercure ; du pétase ailé dont sa tête est ordinairement couverte. pétéos. Fils d'Ornée et père deMénesthée. Chassé d'Athènes par Egée, il se réfugia en Phocide, et y fonda la ville de Stiris. PÉTIARÉ. Contraire. Surnom d'Ahriman. pétr^ea. Rocheuse, r. Océanide. — 2. Surnom de Seylla. PÉTR/EOS. Surnom que Neptune portait enThessalie, pour avoir scindé les rochers entre lesquels le Pénée se jette dans la mer. — 2. Centaure. petit ma\cie. Divination par le jet des dames. pétulance. Déesse allégorique, fille de l'Érèbe et de la Nuit. peucée cpeuceus \ Père des Centaures Drya'ns et Périmède. peucétius( peucÉtiosI. Fils deLycaon , accompagna en Italie son frère OEnotrus. peucide (peucéidès ). Fils de Peucée. Nom patronymique des deux Centaures Drya- lus et Périmède. peuciles. Colon phénicien de la suite de Cadmus , père de Membliarus. peucrox. Fils du golfe Palus-Méotide , tué en Colchide. PEUR ( DÉOS , DÉIMOS , PAYOR • Déesse allégorique , fille de Mars et de Vénus. Elle avait un temple à Sparte et une statue à Co- rinthe. Elle figure, dans l'Iliade, sur l'égide de Minerve et sur le bouclier d'Agamemnon. Eschyle représente les chefs jurant par elle. Thésée lui sacrifia, pour qu'elle ne saisit pas ses troupes , et Alexandre l'invoqua , dit-on, avant la bataille d'Arbetles. Voy. Pavor : Pai.- tor , Phobos. PHACÉLIT1S. — Voy. FaCÉLINA. ph.ïa. Nom de la laie de Crommyon . ani- mal dangereux et plein de courage, dont Thésée triompha. On a dit que cette Phaea était une femme de mœurs dissolues , qui ▼ivait de brigandages et habitait à Crommyon ; qu'on lui avait donné le nom de laie à cause de ses mœurs et du genre de vie qu'elle menait, et que Thésée la fit mourir. ph.e ax. Fils de Neptune et deCorcyre, hé- ros eponyme des Pheaciens. ph.edime ( ph EDiMos ). i. Fils d'Amphion et de Niobé. — 2. Roi sidonien qui donna l'hos- pitalité à Ménélas, à son retour de Troie. PHAL 391 phaenxa. L'une des deux Grâces adorées en Laconie. phaexms. Prophétesse d'Épire, qui prédit l'invasion des Gaulois en Asie , vers 236 av. J.-C. PH/Exo. Nymphe, compagne de Proserpine. ph.exops. Fils d'Asius, d'Abydos, et ami d'Hector. Il fut père de trois fils: Phorcys, Xanthus et Thoon. — 2. Ami d'Hercule. ph.eo ou ph.eola. Une des Hyades. PH.EOCO.ME. Centaure d'une grosseur mons- trueuse , qui fut tué par Nestor, aux noces de Pirithoiis. PHAESIMBROTOS. Qui éclaire les mortels. Surnom du Soleil et de l'Aurore. PHAESPHOROS. Voy. PHOSPHOROS. ph.estos. i.sHéros éponyme de la ville de Pheste ou Phaestbs en Crète ; il était fils de|Rho- palus. Il quitta sa terre natale pour la Sicyonie, et y enseigna aux habitants à invoquer comme un dieu Hercule , qu'on honorait jusqu'alors par les offrandes dues aux héros. — 2. Fils de Bonis; fut tué devant Troie par Idoménée. phaéthox. J.e Brillant. Surnom d'Hélios, dans Homère.— 2. Nom du Soleil lui-même, dans les poètes postérieurs. — 3. Fils d'Hélios et de Clymène, épouse de Mérops ; ou de Clymène, fils d'Hélios, et de l'océanide Mérope ; ou d'Hé- lios et de Proté. On nomme encore comme sa mèreRhodeouRbodos. Ayant eu un différend avec Epaphus , qui lui reprocha de n'être pas le fils du Soleil, il alla s'en plaindre à sa mère, qui le renvoya à son père, pour apprendre de sa propre bouche la vérité de sa naissance. Phaé- thon se rendit donc au palais du Soleil, lui ex- pliqua le sujet de sa venue , et le conjura de lui accorder la permission d'éclairer le monde pendant un jour seulement , en conduisant son char. Le Soleil fit en vain tous ses efforts pour détourner son fils d'une entreprise si difficile. Phaéthon voulut conduirele char, et, s'étant approché trop près de la terre, com- mença à l'incendier. Ce fut alors que Jupiter, pour prévenir une conflagration générale , le foudroya. Les sœurs de Phaéthon furent chan- gées en peuplier, soit à cause de leur cha grin , soit pour avoir attelé les célestes cour- siers au char de leur frère. — 4. Fils de Ti- thon , ou de Céphale, et de l'Aurore ou d'Hé- méra 'le jour). Vénus l'enleva et lui confia la garde de son temple. Apollodore lui donne pour fils Astynoiïs. — 5. Chef pélasge , pre- mier roi des Molosses. — G. Cheval de l'Au- rore.*— 7. Surnom d'Absyrte.^ phaéthoxtides. Voy. HÉLIADES. PIIAÉTHUSE ' PHAÉTHOUSA ). Fille d'Hé- lios et de Néère, qui, avec sa sœur Lampétie , veillait sur les tFOupeaux de son père , dans l'île de Thrinacie. — ?.. L'une des Héliades. phagrus [phagros). Frère de Mélitée. phal.ecus (phal.ecos). Tyran d Am bracie. Un jour qu'il chassait , un lionceau envoyé par Diane se présenta â lui : il l'eut, bientôt saisi ; mais la mère, accourant aussitôt; dévora Phalaecus, et les Ambraciotes, délivres de leur tyran, sacrifièrent à Diane Hégémone, 392 PHA et élevèrent une statue à Diane Agrotère. phalanxa. Fille de Tyrus. Elle donna son nom à la ville de Phalanna, dans la Perrhébie. PHAL.VXTDE ( PHALAXTHOS ). t. Arca- dien, fils d'Agélaiis et fondateur de Phalan- the. — 2. Fils d'Aratus, et chef des Parthe- niens Jeunes gens nés des Lacédémoniennes et des Ilotes, pendant l'absence des guerriers; il fut sauvé par un dauphin dans un naufrage et porté à Tarente. Chassé de cette ville, il se réfugia à Brindes. Après sa mort , les Ta- rentins , avertis par l'oracle , parsemèrent de sa cendre les rues de leur ville, et lui élevè- rent une statue, qu'on honorait dans des fêtes annuelles. phalanx. Frère d'Arachné. 11 conçut pour sa sœur une passion criminelle : et Pallas les métamorphosa tous deux en vipères. phalaris. Guerrier troyentué parTurnus. phalcès. t. Héraclide/ fils de Téménos et père de Rhegnidas. Il s'empara de Sicyone, et y éleva un temple à Junon Prodromie. Son père et sa sœur Hyrnétho furent égorgés par lui. —2. Chef troyen tué par Antiloque. phalÈre (phaléros ). t. Lapithe tué aux noces de Pirithoiis. — 2. Argonaute, fils d'Al- con et petit-fils d'Érechthée. Un serpent l'ayant entouré de ses nœuds , dans son en- fance , son père tua le reptile sans blesser son fils , qui s'établit plus tard à Chalcis , dans l'île d'Eubée, avec sa fille Chalcis ou Chalcippe. Alcon voulut le faire revenir auprès de lui ; mais les Chalcidiens refusèrent de le laisser partir. Phalère donna son nom à un port d'A- thènes et fonda la ville de Gyrtone. Athènes lui éleva un autel. phalès. Mercure ou Priape, adoré à Cyl- lène. phalias. Fils d'Hercule et de la Thespiade Héliconis. phalis. Roi de Sidon, qui essaya de déta- cher Sarpédon de l'alliance de Priam. phalliques. Fête solennelle à Athènes en l'honneur de Bacchus. phallus • Symbole de la génération et de la force productive de la terre. On le portait processionnellement , surtout dans les fêtes de Bacchus. phaloé. Nymphe, fille du fleuve Liris ; elle avait été promise à celui qui la délivrerait d'un monstre qui devait la dévorer; Élaathus tua le monstre ; mais il mourut bientôt après, et Phaloé fut métamorphosée en fontaine. Cette contrefaçon de la fable d'Andromède n'est appuyée que sur des autorités fort sus- pectes. phajiagoras. Fondateur de la ville de Phanagorie. phaxes. 1. Divinité mystique de la théoso- phie orphique , la même qu'Éros, Éricapœos, Métis ou Protogone. Né de l'œuf primordial, Phanès fut père de tous les dieux et créateur du monde. —2. Thébain qui apporta à Sicyone le culte de Bacchus Lysios. PHA PHAXOSYRE ( PHAXOSYRA ). Fille de Pa?on; elle épousa Minyas, dont elle eut Or- chomène, Diochthondas et Athamas. phanotée ( phaxoteus ). Phocéen, ami d'Oreste. phaxothée ( phaxothéa ). Femme d'icarius et mère d'Érigone. On lui attribue l'invention du vers hexamètre (Saint Clément, Stromates.) phaxtasia. L'imagination personnifiée. C'était, disait-on, une Égyptienne, née à Memphis , qui fournit à Homère le plan de ses deux poëmes. phaxtasus. Fils du Sommeil, selon Ovide, Il revêt toutes sortes de formes pour appa- raître aux hommes pendant leur sommeil. phaxtès. Égyptide , époux de Théano. phaox. Batelier de Chio, qui transporta Vénus de l'île sur le continent , sans exiger de salaire. La déesse, reconnaissante, lui rendit sa jeunesse. Il fut, dit on, aimé de Sapho. p h a h 1 a > Surnom d'Isis à Alexandrie, tiré du phare de cette ville. Elle est aussi désignée dans les poètes par les noms de Pharia Ju- venca, la génisse égyptienne. pharis. Fils de Mercure et de la Danaïde Philodamie : il fut père de TéIégone, et fonda la ville de Phères , en Messénie. PHARMACÉE ( PHARMACÉIA ). Nymphe d'une source salutaire , et compagne d'Orlthyie sur les bords de l'Ilissus. ph arm acide s. Magiciennes. Les Thé- bains désignaient par cette épithète les déesses qui retardèrent la naissance d'Hercule. — Voy. Ilithyies. pharxacé. Fille de Mégessarès , femme de Sandacus et mère de Cinyras , qu'elle eut d'A- pollon. Ce nom, écrit au masculin, Pharnacès , ou Pharnax est donné par quelques mytholo- gues comme celui de la lune (mâle) dans 1*1- bérie et dans le Pont. pharsalus. Fils d'Acrisius; il donna son nom à la ville de Pharsale. pharté. Une des Danaïdes; elle tua son époux Eurydamas. pharus. Guerrier rutule, tué par Énée. pharygjea. Surnom de Junon à Pharygée en Locride. phasiaxe. Déesse adorée dans le Pont : on pense que c'est la même que Cybèle. phase (phasis). 1. Fils d'Hélios et d'Ocyr- rhoé. Ayant surpris sa mère en adultère, il la tua ; et il fut ensuite tellement tourmente par les Furies , qu'il se jeta dans le fleuve Arc- turus, appelé depuis le Phase. Suivant d'Aubrès, c'était un prince de la Colchide, qui, ayant repoussé les avances de Thétis, fut changé par elle en fleuve.— 2. La tradition la plus ancienne est celle d'Hésiode, qui en fait un Dieu-fleuve, fils de l'Océan et de Téthys. — 3. Nymphe dont Bacchus devint épris : elle ne cessa de le fuir que lorsqu'elle tomba épuisée; Bacchus la changea en fontaine. phassus (phassos). Fils de Lycaon. phéaciexs. Peuples de l'île de Corcyre PHÉ (Schérie), dont Homère s'est plu à décrire longuement les mœurs fabuleuses. Ils habi- tèrent dans l'origine les plaines d'Hypérie, auprès des farouches Cyclopes; mais, violen- tés par eux, ils se retirèrent à Schérie, sous la conduite de Nausithoiis, qui bâtit une cité dans l'île , partagea des terres, et éleva des temples aux dieux. Nés pour la ma- rine, les Phéaciens excellaient dans l'art de conduire les vaisseaux, et s'occupaient à fa- briquer des cordages, des mâts , des voiles et des rames. Leurs femmes tissaient mer- vei leusement la toile. Leur isolement au milieu de l'Océan leur ôtait toute crainte d'ê- tre attaqués par des peuples étrangers , et ser- vaient leur disposition au plaisir; aussi étaient-ils inhabiles à manier la flèche ou la lance, aux combats du ceste et de la lutte; ils aimaient surtout les festins , la musique et la danse. Alcinoiis, aidé d un conseil composé de douze princes , régnait sur eux lorsqu'U- lysse aborda dans l'île de Schérie, où il eut lieu d'admirer les ports , la beauté des navires dont ils étaient remplis , la magnificence des places publiques, la hauteur des murailles , et les remparts palissadés. Le palais du roi, re- vêtu d'airain depuis la base jusqu'au sommet, brillait d'une lumière éclatante. Les portes étaient d'or. Aux deux côtés l'on voyait des chiens d'or et d'argent; Vulcain les avait faits oar les secrets merveilleux de son art, afin qu'ils gardassent l'entrée du palais d'Al- cinous. Ils étaient immortels et toujours jeu- nes. Les jardins d'Alcinoiis n'étaient pas moins remarquables par leurs arbres toujours char- gés de fruits délicieux, et par la douce tem- pérature qui y régnait toute l'année. D'un ca- ractère très-hospitalier, les Phéaciens ac- cueillirent favorablement Ulysse, auquel Nausicaa avait indiqué le moyen de s'intro- duire chez son père. Des jeux , des repas splendides, égayés par les accords des chan- tres , signalèrent le séjour du héros dans cette terre magique. Les plus habiles des Phéaciens essayèrent en vain de triompher de leur bote au jet du disque; il les vainquit tous. Le mo- ment du départ étant arrivé, Ulysse, en par- faite intelligence avec ses hôtes , auxquels il avait raconté ses merveilleuses aventures, les quitta chargé de riches présents. Après l'avoir déposé à Ithaque, les rameurs phéaciens reprirent le chemin de leur demeure. Neptune, irrité contre eux, changea leur vaisseau eu un rocher qui cachait l'île. Ainsi s'accomplit une ancienne prophétie qui menaçait Schérie, et désormais ses habitants renoncèrent à con- duire les voyageurs. — " Voy. Macris. phébé (phoebé). r. Fille d'Uranus et de la Terre, sœur-épouse de Cœus, dont elle eut Astérie et Latone. Elle occupa l'oracle de Delphes après Thémis et avant Apollon. — 2. Surnom de Diane-Lune. — 3. Héliade. — k. Fille de Léda. — 5. Leucippide. — 6. Hama- dryade, épouse de Danaiïs. — 7. Amazone, tuée par Hercule. PHÉ 393 piiébus (puoebos). Éclatant. Épithète et nom d'Apollon. Dans la croyance antique, ce nom se rapportait à la splendeur du Soleil ; plus tard, lorsqu'on fit d'Apollon un dieu-so- leil, on lui appliqua ce surnom. Eustathe dé- rive Phébus, de Phébé, mère du dieu. PHÉCASES ( phécasioi ). Dieux athéniens, ainsi nommés de la forme de leur chaussure. phèdbe ( piœdra ). Fille de Minos et de Pasiphaë, épousa Thésée, dont elle eut deux fils, Acamas et Démophon. Amoureuse d'Hip- polyte , et ne pouvant lui faire partager sa passion, elle l'accusa auprès de Thésée, et se pendit, soit avant, soit après la mort de son beau-fils. On montrait son tombeau à Trézène, ainsi que le temple élevé par elle à Vénus. On voyait encore auprès de la même ville un myrte dont les feuilles étaient per- cées d'une infinité de trous; c'était, disait- on, Phèdre qui, dans son ennui, les avait percées avec une aiguille à cheveux. — Poly- gnote l'avait représentée dans la Lesché de Delphes, suspendue à une corde. — Coinp. Thésée. phégée. i. (phégéa). Fille de Priam. — 2. (phégeus). Roi d'Areadie, frère de Pho- ronée et héros éponyrae de la ville de Phé- gée. Père d'Alphésibée ou d'Arsinoé, de Pronoiis et d'Agénor ( ou de Téméhos et d'Axion), il purifia Alcméon, et lui donna sa fille en mariage. Les Alcméonides le tuèrent à Tsophis , ainsi que sa femme. — 3. Fils de Darès ; prêtre de Vulcain à Troie ; il fut tué par Diomède. — 4. Compagnon d'Énée ; périt de la main de Turnus. PHÉ3IÉ. !Nom grec de la Renommée. phémius ( phémios ). Chantre grec , fils de Terpius. Ulysse l'avait chargé de veiller sur Pénélope, et, mécontent de ce qu'il fai- sait entendre ses chants à la table des pré- tendants , il ne lui pardonna que sur les ins- tances de Téléraaque. — 2. Prétendant d'Hé- lène. — 3. Père d'Egée (Lycophron). phémonoé. Fille d'Apollon ; une des si- bylles; selon Servius, la sibylle de Cumes; selon Pausanias , la Pythie , qui rendait des oracles à Delphes. On lui attribue l'invention des vers hexamètres. — Comp. PhanothÉe. phéxée (phénéos). 1. Arcadien, qui fonda une ville de même nom, auprès du lac Phénée , dont les eaux bues pendant la nuit étaient mortelles. — 2. Fils de Mêlas , tué par Tydée. phé.mx ( phoeîvix ). r. Père d'Europe (Homère). Suivant des traditions postérieu- res, fils d'Agénor et d'Argiope ou de Télé- phassa , et frère d'Europe. Envoyé par son père à la recherche de sa sœur, il arriva en Afrique, et donna son nom aux Phéniciens. Il eut de Périmède deux filles, Astypalée et Europe (que d'autres font, naître de Télè- phe), ainsi que Pirus et Phœnice ; de plus Al- phésibée le rendit père d'Adonis. — 2. Fils d'Amyntor et de Cléobule ou d'Hippodamie. Suivant Homère, Phénix, ayant su," pour 394 . PHÉ obéir à sa mère, se faire aimer d'une maî- tresse d'Amyntor, celui-ci chargea son fils d'imprécations , et lui prédit que jamais un enfant . ne s'assoirait sur ses genoux. L'in- fortuné quitta alors le toit paternel , à l'insu de tous , et se rendit chez Pélée, qui lui con- fia le gouvernement du pays des Dolopes et l'éducation de son fils Achille. Il accompagna ce héros devant Troie; on le voit, dans l'I- liade, supplier son pupille de déposer son courroux. Après le sac de la ville , il fut, se- lon Virgile, chargé de garder le butin dans le temple de Junon. — D'après les raythogra- phes postérieurs à Homère, Phénix, privé de la vue par son père, à cause de sa liaison avec la maîtresse de celui-ci, Phthie ou Clytie , ou seulement pour avoir été calomnié par elle , la recouvra , à son arrivée chez Pélée , par les soins de Chiron. Hygin le compte parmi les chasseurs de Calydon , et Tzetzès au nombre des inventeurs de l'alphabet. — On montrait le tombeau de Phénix à Éion en Macédoine, et à Trachine en Thessalie. — Ce fut lui qui donna à Pyrrhus le nom de Néop- tolème. — 3. Oiseau fabuleux qui, suivant les Égyptiens , se rendait tous les cinq cents ans, d'Arabie à Héliopolis, pour rendre les derniers devoirs à son père , qu'il embaumait dans la myrrhe. 11 était semblable à un aigle, et ses plumes jetaient des reflets de pourpre et d'or ( Hérodote ). On rapporte encore sur lui diverses traditions : — a. Quand le Phénix sentait approcher la fin de sa vie , il se cons- truisait en Arabie un nid , auquel il communi- quait la faculté génératrice, et d'où sortait bientôt un jeune Phénix, qui brûlait son père sur l'aulel du soleil ( Tacite ). — ■ b. Oiseau in- dien, qui , après avoir atteint l'âge de cinq cent ou de quatorze cent soixante-un ans, se brûlait lui-même ( Lucien ). — c. 11 n'y avait jamais en même temps qu'un seul Phénix , le- quel se bâtissait un nid de plantes aromati- ques. De son cadavre sortait un ver que la chaleur fécondante des rayons du soleil trans- formait bientôt en un oiseau splendide. Cha- que Phénix venait mourir en Egypte , au bout de sept mille six ans ( Tzetzès, Pline, Ovide ). — d. Quand le Phénix a vécu cinq cent ans, il se bâtit un bûcher aromatique, se place des- sus et meurt. Mais du cadavre putréfié sort bientôt le même oiseau rajeuni, qui, saisis- sant ses os, les porte, embaumés dans la myrrhe, à Héliopolis, où il les brûle (Pom- ponius Mêla, Stace). — e. Son nid est aux sources du Nil. Au moment de mourir pour bientôt renaître, il entonne, comme le cy- gne, un chant de mort (Philostrate). — Il existe de semblables mythes chez les Per- sans, sur l'oiseau Simorg, et chez les In- diens, sur le Sémendar. phéao. Fille de Clytius et femme de La- médon. phénodajUAS. Troyen qui força Laomé- don à exposer sa fille Hésione au monstre marin. Ses filles furent transportées en Afri- PHI que par ordre du monarque irrité. L'une d'elles y devint mère d'Alceste. PHÉRvEA. i. Surnom de Diane à Phères, à Sicyone et à Argos. — 2. Surnom d'Hécate, fille de Phérée; ou parce qu'elle avait été éle- vée par les bergers de Phérès; ou enfin parce qu'on l'honorait à Phères. phéR/EMON. Fils d'Éole. PHÉRÉBÉE (PHÉRÉBOEA). Fille d'IphiClUS et épouse de Thésée. phéréclus (phéréclos). Fils de cet Harmonius qui construisit le vaisseau sur le- quel Pâris se rendit à Sparte où il enleva Hé- lène ; Phéréclus fut tué par Mérion. phérécide ( phérécidès ). Personnage héroïque , mis à mort par les Lacédémoniens , d'après un oracle qui enjoignit aux rois de Sparte de garder avec soin sa peau. r phérée 1. (PHÉR.EA). Fille d'Éole et mère d'Hécate, qui, l'ayant eue d'un com- merce secret, la fit exposer dans un carre- four. — 2. ( phéreus ). Fils d'OEnée , tué par les Curètes. phéréphatta. Nom phénicien de Proser- pine. phéréphatties. 1. Fêtes de Proserpine en Sicile. phérépole. Celle qui porte le pôle. Pin- dare donne ce surnom à la Fortune, pour marquer que c'est elle qui soutient l'univers et qui le gouverne. phérès. Fils de Créthée et deTyro; épousa Périclymène, dont il eut Admète, Lycurgue v Idoraénée et Périapis. 11 fonda la ville de Phè- res en Thessalie. — 2. Fils de Jason et de Médée. phérétiades. Nom patronymique des descendants de Phérès. phéron. Fils de Sésostris, roi d'Égypte, ayaei insulté le Nil, ce dieu le frappa de cé- cité. Plus tard, il recouvra la vue, et consacra deux obélisques dans le temple du Soleil. PHERSÉPHOÎVE. Fût). PROSERPINE. phéruse (phérousa). 1. Néréide. — 2. L'une des Heures. phialé. Nymphe de la suite de Diane. phialos. Fils de Bucolion n° 3 et père de Simos ; il donna son nom à la ville de Phialie, appelée auparavant Phigalie. phidas (phéidas). Chef béotien, qui prit part à la guerre de Troie. phidippe (pheidippos). Fils de l'Héra- clide Thessalus, roi des Sporadesjil conduisit trente vaisseaux contre Troie. phidippide (pheidippidès). Célèbre coureur qui alla d'Athènes à Sparte puis re- vint de cette ville à Athènes en deux jours. Ses compatriotes lui élevèrent un temple. phidon ( pheidon ). Roi des Thesprotes. phigalie (phigalia). Dryade qui donna son nom à une ville d'Arcadie. phigalus (phigalos). Fils de Lycaon; il fonda, dit-on, en Arcadie la ville de Phi- galie. k phii acis. Voy. Philandre. PHI Phil/Emo\. Fils de Priam. philalex aïdros. Ami d' Alexandre. Surnom que les Grecs donnèrent à un dieu analogue à Apollon , et adoré par les Tyriens lorsque Alexandre assiégea leur ville. Sa statue était chargée de chaînes d'or. philammûx. Célèbre chantre thrace , flls de Chrysothémis , ou d'Apollon et de Chione, ou de Mercure et de Phi,Ionis. On lui donne encore pour mère Leuconoé , et pour fils Thamyris et Eumolpe , qu'il eut de la nym- phe Agriope ou d : Érato. Suivant Phérécyde , ce fut lui, et non pas Orphée, qui accom- pagna les Argonautes dans leur voyage en Colchide. Il fut tué en combattant pour les Delphiens, ses compatriotes. — - Plutar- que attribue à Philammon, qui remporta le prix de poésie et de musique au premier anniversaire des jeux Pythiques, des hymnes a Apollon et à Diane, l'invention des nomes et l'institution des chœurs dansants du temple de Delphes. On le regardait aussi , selon Pau- sanias, comme l'organisateur des mystères lernéens. philammonidès. Surnom d'Eumolpe, fils de Philammon. PHIL AXDRE ( PHILAXDROS ). Fils d'Apol- lon et d'Acacallis. II fut allaité par une chè- vre, ainsi que sa sœur Phylacis. Une chèvre en bronze, 'conservée dans le temple de Del- phes, attestait Gette nutrition miraculeuse. pl.lée ( philé a ). Danaïde, épouse de Philinas. philémox. Vieillard phrygien , qui vivait dans une petite cabane, avec son épouse Baucis, accablée comme lui sous le poids de la pauvreté et de l'âge. Mais tous deux supportaient patiemment leur misère et ho- noraient les dieux. Jupiter, sous la figure humaine, accompagné de Mercure, ayant voulu visiter la Phrygîe , fut repoussé par tous les habitants du bourg auprès duquel demeu- raient Philémon et Baucis, qui seuls l'accueilli- rent. Pour les récompenser, ce dieu leur or- donna de le suivre au haut d'une montagne. Us regardèrent derrière eux, et virent tout le bourg et les environs submergés, excepté leur petite cabane, qui fut changée en un temple. Jupiter promit à ce couple pieux et humain de leur accorder ce qu'ils lui deman- deraient: « d'être prêtres d'un de vos temples et de mourir ensemble », répondirent-ils. Parvenus à la caducité , ils furent tous deux changés en arbres. philènes ( phil^exi ). Carthage et Cy- rène s'occupant de fixer les limites respec- tives de leur territoire , il fut convenu que des coureurs . partis de chacune des deux cités, détermineraient, par leur point de rencontre , la frontière douteuse. Une contes- tation s'étant élevée entre les messagers de Cyrène et les Philènes, hérauts de Carthage, parce que ces derniers avaient fait beaucoup plus de chemin que leurs adversaires , les Philènes, attestant qu'ils n'avaient pas quitté PHI 395 la ville avant l'heure fixée, consentirent à se laisser enterrer vifs, en gage de leur parole. Carthage leur éleva des autels à l'endroit même où ils accomplirent ce généreux sa- crifice. philésios. Surnom d'Apollon à Didyme, célèbre par l'oracle des Branchides. philétius ( philoetios ). Pasteur d'1- thaque; il tua Ctésippe, l'un des amants de Pénélope. philétor. Père de Démuchus, de Troie. philé toride. Nom patronymique de Dé- muchus. philévius. Qui se plaît aux c?*is des Bacchantes ; surnom de Bacchus. philia. x. Nymphe de Naxos, nourrice de Bacchus. — 2. L'amitié, représentée quelque- fois par les artistes grecs et romains. PHILINAS. VOIJ. PHILÉE. philios. i. Surnom de Jupiter, comme dieu tutélaire de l'Amitié. — 2. Surnom d'A- pollon. philippis. Amazone tuée par Hercule. phillo. Fille d'iEchmagoras. Voy. ce nom. phillyre (phillyra). i. Suivant Pin- dare , mère d'Hypseus n° 1. — 2. Fille de i'O- céan et amante de Saturne. Bhée l'ayant sur- pris auprès d'elle, il s'enfuit sous la forme d'un cheval ; c'est pourquoi Phillyre mit au monde un hippocentaure , le fameux Chiron, Elle fut métamorphosée en tilleul. philorie (philoria). Femme de Per- sée, gouverneur de Dardane; elle favorisa les amours d'Acamas et de Laodice. philoctète (philoctétès). Guerrier grec, célèbre par sa valeur et par son habi- leté à tirer de l'arc. 11 était fils de Pœas et de Démonassa. Lorsque l'armée des Atrides s'assembla dans le port d'Aulis, Philoctète y amena sur sept vaisseaux les guerriers de Méthone, de Thaumacie, de Mélibée et d'O- lizone. Mordu par un serpent durant la tra- versée , il fut jeté à Lemnos par ses compa- gnons d'armes, et Médon, fils d'Oilée,prit le commandement de son corps. Plus tard, il revint heureusement dans sa patrie. — Ho- mère ne dit rien de plus sur ce héros, dont le mythe a été singulièrement embelli et modifié par les poètes postérieurs et les mythogra- phes de tout âge ; nous allons l'exposer con- formément à leurs récits, en conservant soi- gneusement les divergences des traditions. — I. Philoctète , ami d'Hercule , qui lui enseigna à tirer de l'arc , hérita , après la mort de son maître, de ses flèches empoisonnées (Philos- trate ). Il prit part à l'expédilion des Argo- nautes ( Hygin ), et, en sa qualité de préten- dant d'Hélène , à la guerre de Troie. Pendant la traversée , il fut mordu par un serpent, à. Chrysa, à Lemnos, à Tenédos ou à Imbros. ( Eustathe ). — a. Junon , irritée contre lui de ce qu'il avait préparé le bûcher d'Hercule, envoya ce serpent pour le punir ( Pindare), — b. Quand les Grecs partirent pour Troie, 396 PHI il leur avait été prédit que, s'ils ne trouvaient l'autel de la nymphe Chrysa, ou de Minerve Chrysa, dans l'île de ce nom, et s'ils n'y of- fraient un sacrifice, ils ne pourraient s'empa- rer d'iliôn : Philoctète, en découvrant cet autel, fut blessé au pied par le serpent qui le gardait (Sophocle). Tzetzès dit que ce fut pour avoir méprisé l'amour de Chrysa. — c. C'est, non pas dans l'île de Chrysa , mais en contemplant le tombeau de Troïlus dans le temple d'Apollon Thymbrée , ou pendant un sacrifice offert à Apollon Sminthée par Palamède, ou dans un festin à Ténédos, ou encore pour avoir indiqué à ses compagnons, contrairement à ses promesses, le lieu de la sépulture d'Hercule , que Philoctète fut blessé. ( Dictys, Philostrate, Hygin ). — d. Lai blessure dont il souffrit si longtemps fut, non pas une morsure de serpent, mais la punition de son parjure : un jour qu'il ma- niait les fameuses flèches , il s'en laissa tomber une sur le pied , et le poison eut bientôt vicié tout son sang ( Servius ). — II. Forcés de se tenir à l'écart , et ne pouvant offrir aux dieux ni libations ni sacrifices , car Philoctète remplissait le camp de gémisse- ments et d'imprécations sauvages , les Grecs , par le conseil d'Ulysse et sur l'ordre des A tri- des, déposèrent le malheureux blessé dans la terre de Lemnos, île inhabitée, où il pour- Tut à sa misérable vie en perçant les oiseaux de ses flèches. 11 vécut ainsi durant neuf ans ; la dixième année du siège, un oracle ayant déclaré que Troie ne pouvait être prise sans les flèches d'Hercule, Ulysse et Diomêde(ou Ulysse et Néoptolème, etc. ) se rendirent à Lemnos, auprès de Philoctète , qui les suivit, soit volontairement, soit sur l'ordre d'Her- cule (Pindare, Sophocle). Arrivés à Ilion, Apollon le plongea dans un profond sommeil pendant lequel Machaon le guérit (Tzetzès , Properce ). Cette partie du mythe présente diverses variantes. On l'abandonna , dit-on , à Lemnos , parce que les prêtres de Tulcain, qui habitaient cette île, savaient guérir la morsure des serpents; Pylius, fils de Yul- cain , lui rendit la santé (Eustathe, Ptolem. Heph. ). Photius rapporte qu'il mourut de sa blessure. D'autres traditions, analogues à celle-ci en ce qu'elles représentent l'île de Lemnos comme habitée, dérivent sans doute d» la donnée suivie par Eschyle et Euripide, qui, dans leur Philoctète, aujourd'hui perdu, avaient composé le chœur d'habitants de Lem- nos. Ainsi, d'après Hygin, Phimachus, berger d'Actor, roi de l'île, pourvut à la subsistance du fils dePœas. Philostrate s'écarte encore da- vantage du récit primitif: selon lui, Philoctète, guéri par les médecins lemniens, qui pansèrent sa blessure avec de la terre sigillée , mena Lu- née et quelques Mélibéens, qui étaient venus à terre avec lui, à la conquête des îles voi- sines de Lemnos , et reçut pour récompense une partie de Lemnos même, qu'il nomma Acésa (de ày.£0[J.ai guérir). Ensuite il se PHI rendit à Troie , avec Diomèdc et Néoptolème. — On rapporte que l'oracle fut rendu par Hé- lénus, ou par Calchas; et que le héros dut sa guérison à Podalire , aux deux fils d'Esculape ou à Esculape lui-même.'— Une fois devant Ilion, Philoctète tua Paris d'un coup de flèche, et amena ainsi la chute de la ville ( Sophocle , Apollodore). Les vents contraires ne lui per- mirent pas de revenir en paix dans sa patrie ; jeté sur la côte d'Italie, il y fonda les villes de Pétélie et de Crimissa , et bâtit dans cette dernière un temple en l'honneur d'Apollon Alaeus, auquel il consacra son arc. Il périt dans un combat contre les Rhodiens. On voyait son tombeau à Macalla, où il avait un autel, honoré par des sacrifices annuels ( Strabon , Tzetzès, Servius ). philodamie ( philodaméia ). Danaïde , amante de Mercure, dont elle eut Pharis. philodice. Fille d'Inachus , femme de Leucippe et mère d'Hilaïre et de Phébé. PHILOLACS (PHILOLAOS), i. Ami dit peuple. Surnom sous lequel Esculape avait un temple dans les environs d'Asopus en Laconie. — 2. Fils de Minos et de Parée , tué par Hercule. philomaché. Fille d'Amphion et femme de Pélias. philoméduse (philomédodsa ). Fem- me d'Aréithoas et mère de Ménesthius. philoméirax. Qui se plaît avec la jeu- nesse- Diane honorée à Élis, dans un temple voisin d'un lieu d'exercice. philomèle. 1. Fille de Pandion et sœur de Progné. ( Voy. Terée.) — 2. Femme de Menœtius et mère de Patrocle. — 3. Fille d'Actor, femme de Pélée et mère d'Achille (Scholl. Apollon. ) — 4. Fille de Priam. PHILO MÉL IDE (PHILOMÉLÉIDÈS). i. Roi de Lesbos , qui forçait tous ses hôtes à lutter avec lui. 11 fut vaincu par Ulysse. — 2. Nom patronymique de Patrocle , fils de Philomèle , si l'on adopte une leçon douteuse (Hyg. f. 97 ). PHILOMÉLUS (PHILO.MÉLOS). Fiis de Ja- sion et de Cérès , inventeur du chariot. Cérès le plaça aux cieux. ( Voy. Bouvier. ) philoxis. 1. Voy. Chione. n° 3. — 2. Mère de Céyx. — 3. Fille de Bosphorus et de Cléobée. Elle fut mère de Philammon. philoxoé. r. Fille de Tyndare et de Léda. Diane la doua de l'immortalité. -- 2. Fille d'Io- batès et femme de Bellérophon. PHILOX03IÉ. 1. Épouse en secondes noces de Cycnus, fils de Tennès. Elle était fille de Craugasus. ( Voy. Tennès. ) — 2. Fille de Nyctimus et d'Arcadie, et suivante de Diane. Ayant eu de Mars deux enfants, Lycaste et Parrhase, elle les jeta dans l'Érymanthe; mais le fleuve les porta dans le creux d'un chêne, où un berger, Tyliphus les recueillit. PHiLOXOMOS. Un des fils d'Électryon. philormistéira. Qui aime à conduire dans les yorts. Surnom de Diane, considérée comme présidant aux ports. PHI PHltOTAS. Fils de Pér.élée, fondateur de Triène. PBILOTIS. VoiJ. CaTROTINE. philottus. Époux de Niobé, suivant Par- thênius. Voy. Assaon. philozqe. Femme de Tlépolème, tué de- vant Troie, en l'honneur duquel elle célé- bra des jeux funèbres. PHILYRE (PHILYRA). I. VOIJ . PHIL- lyre. — 2. Épouse de Nauplius et mère de Palaméde , d'OEax et de Nausimédon. PHILYRIDE (PHILYRIDÈS, PHILLYRI- das , philyréius ). Nom patronymique de Chiron , fils de Phillyre et de Saturne. phi née (PHiNELS). i. Fils de Bélus et d'Anchinoé. Frère de Céphée et oncle d'An- dromède, il voulut enlever cette dernière à Persée , qui se défit de lui et de son parti , au moyen de la tête de Méduse. — 2. Lycaonide. — 3. Roi de Salmydessus en Thrace. On le fait aussi régner en Paphlagonie , ou en Ar- cadie. La tradition commune le donne comme fil d'Agénor; d'autres légendes substituent à celui-ci , Phénix ou Neptune. Sa descendance n'est pas moins ambiguë. Époux en premières noces de Cléopàtre ou de Cléobule , il en eut deux fils, Oryithus (Oarthus ) ou Parthé- nius et Crambis, qu'on nomme aussi Plexippe et Paridion , Gérymbas et Aspondus, ou enfin Polydector et Polydore. D'un second mariage ave Idée, Idothée, Eurytie, ou Dia , naqui- rent Thynus et Mariandynus. Apollon avait doué Phinée de la faculté prophétique, ce qui n empêcha pas le malheureux monar- que d'écouter les calomnies de sa seconde terame : celle-ci, voulant se défaire des en- fants du premier lit, les accusa d'avoir voulu la corrompre. Phinée la crut, et priva ses deux fils de la vue. D'autres disent qu'il se contenta de les faire exposer, ou encore qu'il les fit enterrer à mi-corps et fustiger jusqu'à la mort. Borée et les Argonautes , irrités de cette cruauté , l'aveuglèrent. On attribue aussi cette cécité à la colère du maitre des dieux, parce que Thinée prédisait aux mortels ce qui devait arriver. Quelques-uns disent que ce fut Neptune quWlui fit perdre la vue , pour avoir indiqué aux enfants de Phrixus la route qu'ils devaient suivre en retournant de Colchide en Grèce. Enfin l'on rapporte que, Phinée les ayant sauvés par sa faculté divinatoire, jEétès le maudit, et qu'Hélios exécuta cette malédiction,- en l'a- veuglant. De plus les dieux lui envoyèrent les Harpyies , qui infectaient ses aliments. Tzetzès dit qu'elles étaient ses filles, et Hésiode ( dans Strabon), ainsi qu'Ovide, qu'elles l'empor- tèrent chez les Galactophages ou dans le pays des Bistons. Cette dernière tradition, conforme à l'esprit de l'antiquité homérique , qui pré- sente plusieurs personnages ravis par les noi- res déesses, n'a pas été suivie par les der- niers mythographes. Suivant Apollodore, Phi- née, persécuté à Salmydessus par ces affreux monstres , promit aux Argonautes de leur ap- DICT. mît. PHL 397 prendre ce qui concernait leur voyage, s'ils le délivraient. Pour y parvenir, ils firent ser- vir une table couverte de mets; dès que les Harpyies l'eurent enlevée , Zélés et Calais, qui avaient des ailes, tirèrent leurs épées, et se mirent à leur poursuite à travers les airs. Le résultat de cette lutte, qui finit, soit par un accord entre les combattants, soit par la mort de tous, comme le veut Tzetzès, "fut le repos définitif de Phinée, qui fournit aux Ar- gonautes le moyen de traverser les Symplé- gades ( Voy. ce mot). Les Boréades , ou Es- culape, rendirent la vue aux fils de Phinée. Diodore raconte l'intervention des Argonautes sous une tout autre face : arrivant , selon lui , en Thrace, au moment où l'on fustigeait les fils de Phinée, ensevelis jusqu'à mi-corps, ils demandèrent leur délivrance,, et, sur le refus du monarqne, prirent les armes. Phinée fut tué par Hercule, qui rendit la liberté à Cléo- pàtre, sa première femme, et donna l'empire à ses enfants. Idée, la calomniatrice , fut ren- voyée à son père Dardanus, qui la fit mourir. PHISADIE OU THISADIE. ( PH1SADIA ). 1. Selon quelques traditions, une des Danaïdes; elle donna son nom à une fontaine de l'Arca- die. — 2. Sœur de Pirithoùs, appelée aussi Clymène; elle fut emmenée par Castor et Pollux lorsqu'ils délivrèrent leur sœur, et resta l'esclave d'Hélène. phlégéthoiv. Incandescent. Fleuve de l'enfer ; . fils du Cocyte , il coulait en sens con- traire, et se perdait dans l'Achéron. Cérès jeta une goutte de ses eaux sur Ascalaphe pour le métamorphoser en chat-huant. — On le nom- me aussi Pyriphlégéton. phlégias. L'un des partisans de Phinée, tué par Persée. PHLÉGRA. (PHLÉGRA, PHLEGRAEI CAM- pi). Campagnes ardentes. Lieu célèbre par la défaite des géants , et transporté tour à tour, suivant les traditions locales, à Pallène , en Macédoine; en Thessalie; en Arcadie; à Cumes en Campanie, etc.; mais toujours à l'Occident et dans des régions volcaniques. Voy. Géants. Aristophane faisant dire à un plaisant que les possessions dont se van- tait un riche d'Athènes étaient sans doute dans les champs de Phlégra , montre assez ce qu'on pensait en Grèce , au cinquième siècle avant Jésus-Christ, de cette géographie fa- buleuse. phlégraeus. Centaure tué aux noces de Pirithoiis. phlégroiY. L'un des quatre chevaux du soleil. phlégyas. Fils de Mars et de Chrysé. Il succéda à Étéocle, mort sans enfants , sur le trône d'Orchomène, et donna à cette contrée le nom de Phlégyantide. Il fut père d'Ixion et de Coronis. Celle-ci ayant cédé à Apollon , son père, irrité, incendia le temple du dieu, qui se vengea en le perçant de ses flèches et en le précipitant dans les enfers, où Tisiphone empoisonne tout ce qu'il touche. Corap. Caan- 34 398 PHOE thos. — Une autre tradition dit qu'il n'avait pas d'enfants, et qu'il fut tue par Lycus et Nyctée. phlégyeis. Nom patronymique de Coro- nis, fille de Phlégyas. PHLÉON. VOIJ. PHLYUS. phlias. Argonaute, fils de Bacchus et de Chthonophyle ou d'Ariade ; ou fils de Céisus et d'Araethyrée, et époux de Chthonophyle dont il eut Androdamas. — On le nomme aussi Phlius et Phliasus. phlogée (phlogéa). Femme d'Échénor et mère d'Echétus. phlogéos. L'un des chevaux des Dios- cures. Il avait pour mère la Harpyie Podargé. phlogius (phlogios.). t. Fils de Phrixus. — 2. Fils de Déimachus. Il accompagna Her- cule dans son expédition contre les Amazo- nes et se joignit ensuite aux Argonautes. Voy. Autolycus. phlyus i. (phlyos). Fils de la terre et père de Céiœnus. — 2. ( Phlyous ). Qui donne en abondance. Surnom de Bacchus. PHOBÉTOR. Voy. ICÉLTJS. phobos. 1. Nom grec de la P eur. — 2. Grec qui fit le saut de Leucade pour se guérir d'un amour malheureux. phocus (phocos). 1. Fils d'Ornytion ou de Neptune , se rendit de Corinthe à Tithorée , et donna à sa nouvelle patrie le nom de Pho- cide. Il guérit Antiope d'une manie, et l'épousa. — 2. Fils d'Éaque et de Psamathe , époux d'As- térie oud'Astérodie, dont il eut deux fils, Pa- nopée et Crisus. Dans un voyage qu'il fit en Phocide, il étendit les limites de cette con- trée, et s'y lia d'amitié avec Iasus, dont il reçut une bague. Ses fils s'établirent aussi en Phocide. — Peu après son retour à Égine, Phocus y fut assassiné par Pélée et Télamon, qui cachèrent son cadavre dans une forêt. (Voy. Pelée.) Psamathe vengea sa mort en en- voyant un loup furieux qui ravagea les trou- peaux de celui-ci; elle s'apaisa cependant. — On voyait à Égine le tombeau de Phocus , qui était représenté dans la Lesrché de Delphes , montrant sa bague à Iasus. — ,3. Fils de Cœ- nus, Argonaute. , phoebé. Voy. Phébé. phoebus. Voy. Phébus. phoenicopéza. Aux pieds couleur de pourpre. Surnom de Cérès , dans Pindarc , tiré, suivant Winckelmann, de la couleur rouge dont on recouvrait ses statues. Mais ce surnom a plutôt un sens symbolique; et, de même que l'épithète d' Argyropèza } don- née à Thétis , fait allusion à la couleur ar- gentée des flots , de même le terme de Phœ- nicopéza , se rapporte à la couleur des grains parvenus à leur maturité , et nommés par Virgile rubicunda Ceres (Georg. r, 297). C'est ainsi que le surnom de Xanthé désigne la même déesse, dont la chevelure a. la couleur du froment bien mûr. phoe j\ ix. Voy. Phénix, phoeivodamas. Troyen , père de Ségeste. PHO phoetius ( phoetios). Fils d'Alcmaeon , fondateur de la ville de Phœtie, en Acar- nanie. pholégandre (pholegaîvder ). Fils de Minos; donna son nom à l'une des Cy- clades. P pholoé. t. Nymphe. — 2. Esclave crétoise donnée à Sergeste par Énée. pholus (pholos. ) 1. Centaure, fils de Si- lène et d'une nymphe malique. Il accueillit dans sa caverne Hercule à la poursuite du sanglier d'Érymanthe, et, le héros étant al- téré, lui offrit du vin tiré du tonneau com- mun des Centaures. D'autres disent que ceux-ci avaient reçu ce vin du dieu Bac- chus, quatre générations auparavant, mais à la charge d'en faire goûter à Hercule; ou que Pholus lui-même le tenait du beau dieu de Nysa. Dans Théocrite, c'est Chiron qui présente le vin au fils d'Alcmène. Quoi qu'il en soit, les Centaures arrivèrent bien- tôt, et payèrent de la vie leur avidité. Voy. Hercule. Pholus, s'étonnant qu'une flèche qu'il avait arrachée d'un des cadavres eût pu donner la mort à un si grand corps , la laissa tomber ; elle lui effleura l'épiderme , et il périt sur-le-champ. — Hygin attribue à Pholus l'in- vention de la divination par l'inspection des entrailles, et le range parmi les constella- tions. — 2. Compagnon d'Énée, tué par Turnus. phonoléivis. Lapithe tué par le Centaure Phéocome. phorbas. 1. Fils de Lapithès et d'Orsinome, frère de Périphas et de Diogénie. Des serpents très-malfaisants incommodant lesRhodiens, ceux-ci, sur la foi d'un oracle, firent venir Phor- bas dans leur île ; il les délivra de ces hôtes incommodes, et reçut les honneurs héroïques ( Diodore ). Hygin parle d'un Phorbas , fils de Triopas et d'Hiscilla, qui, ayant vaincu un énorme dragon, fut placé aux cieux sous le nom du Serpentaire. Suivant d'autres tradi- tions , Phorbas se rendit de Thessalie à Olène , d'où , appelé en ÉHde par Aleclor, roi de ce pays, il le défendit contre Pélops, épousa sa sœur Hyrminé , dont il eut Augias et Actor, et reçut la souveraineté d'une partie du royaume. On lui donne encore pour fils, Ti- phys, le pilote des Argonautes, et dans l'hymne homérique à Apollon , le fils de Trio- pas est dit père de Pellen. — Phorbas passe aussi pour un chef phlégyen, qui pillait le temple de Delphes . et qu'Apollon assomma. — 2. Fils d'Argus ou de Criasus et frère de Pirasus, épousa Eubée, dont il eut Triopas. — 3. Fils de Criasus et de Mélantho , frère d'E- reuthalion et de Cléobée, père d'Arestor. — à. Arcarnanien, qui accompagna.Eumolpe con- tre Éleusis. — 5. Lesbien, père de Diomédé. — 6. Égyptien de Syêne, partisan de Phinée. — 7. Père d'Ilionée. — 8. Lapithe qui tua le Centaure Aphidas. phorbus ( phorbos ). Père de Pronoé , épouse d'iEtolus. phorcydes. Les Grées et les Gorgones, PHO filles de Phorcys. On les nomme aussi Phorci- des et Phorcynides. phorcys (dans les poëtcs phorcos, usuellement phorcys , forme tardive phor- cyi\). Dans la mythologie homérique, vieil- lard qui commande aux flots (âXôç (J<£Ôo>v, àXtoç y£p(ov),père delà nymphe Thoosa ; un port d'Ithaque lui était consacré. Hésiode en fait un fils de Pontos et de Gé. Uni à sa sœur Céto , il en eut les Grées , les Gorgones , le dragon Ladon, les Hespérides; Hécate ou Crataeis le rendit père de Scylla. — Selon Ser- vius, Phorcys était fils de Neptune et de Thoosa ; Hygin en fait un géant , né du Tar- tare et de la Terre; mais on présume qu'il faut lire en ce lieu ( praef. p. 4 ) Phrutus et non Phorcys. — 2. Chef phrygien , fils de Phé- nops, tué par Ajax. — 3. Rutule dont les sept fils servaient sous les ordres de Turnus. phormioiv. t. Pêcheur d'Érythrée, auquel Hercule rendit la vue. — 2. Spartiate qui pos- sédait la maison que les Dioscures avaient ha- bitée. — Voy. Dioscures. PHORONÉE (PHOROIVÉUS ). Roi du PélO- ponèse , fils d'Inachus et de Mélie ou d'Archie , frère d'jEgialée. Époux de Laodice, ou de Cerdo , il en eut deux enfants, Apis et Niobé. Un scoliaste d'Euripide lui donne deux fem- mes, Pitho, mère d'^giaiée et d'Apia, et Eu- rope, mère de Niobé. Suivant Eustalhe, il avaL trois fils, Pélasgus, Iasus, et Agenor, qui partagèrent l'Argolide après sa mort. |Pausa- nias ajoute à ces trois noms celui de Car. Les traditions en font un législateur primordial, qui, après avoir découvert le feu et institué le culte de Junon, réunit ses sujets, jusque- là errants, dans des habitations fixes. On voyait son tombeau à Argos, où on l'hono- rait par des sacrifices funèbres. phoronides. Descendants de Phoronêe , c'est-à-dire Argiens. Adraste et Amphiaraiis; lo , sœur de Phoronée (Hygin). phosphortes. Fêtes grecques en l'hon- neur de Phosphorus, ou Lucifer. PHOSPORUS (PHOSPHOROS, PHAESPHO- ros, en latin lucifer, Éous).t. Qui apporte la lumière. Nom de la planète de Yénus, scintillant le matin à l'horizon, avant l'appa- rition de l'aurore. Le soir, elle prend le nom d'Hespérus ( Vesperugo, Vesper, Noctifer, Noc- turnus ). — Cet astre est fils d'Aslrée ou de Cé- phale et de l'Aurore. On lui donne encore Atlas pour père. Il eut Ceyx de Philonis, et, de maîtresses inconnues, Daedalion et les Hespérides, ou seulement Hespéris. — 2. Sur- nom des divinités-lumière : Diane-Lune , l'Au- rore, Hécate , Junon-Lucine. phoior ou phuor. Troisième décan des Gémeaux. Le zodiaque rectangulaire de Den- derah le représente assis sur un trône, la tête coiffée du pchent , sa main droite reposant sur sa cuisse. PHpupÉ ou phi pé. Troisième décan du Lion. PHT 390 phra. Voy. Fré. PHRASIHUS ( PHRASIMOS ). EpOUX de DÏO- gène et père de Praxithée. phrasius (phrasios). Devin de l'île de Cypre : il donna à Busiris le conseil de tuer tous les étrangers qui aborderaient chez lui , et fut la première victime de cette mesure. phréatus. Héros athénien, auquel on attribue l'institution du tribunal du Phréar. phrixa. Une des nymphes qui élevèrent Jupiter, selon une tradition des Arcadiens. phrixus (phrixos ). Fils d'Athamas et de Néphélé ou de Thémisto ; béotien d'Orcho- mène. Il allait être sacrifié à Jupiter, soit par suite de la haine d'Ino , sa belle-mère, soit qu'il se fût offert volontairement, lorsque Néphélé le sauva en lui donnant le bélier à toison d'or qu'elle avait eu de Mercure. Voy. Argonautes. — Hygin prétend que les enfants d'Athamas se rendirent en Col- chide, après que Bacchus leur eut envoyé une folie furieuse. — Après la mort d'Hellé, Phrixus, accueilli par iEétès, épousa sa fille Chalciope, dont il eut Argus, Mêlas, Phrontès ou Phrontidès , et Cytisorus ; d'autres lui don- nent pour femme lophosse, ou Événia, qui portait les surnoms de Chalciope et d'Ophiuse; et pour enfants, Phronius, Démoléon, Auto- lycus, Phlogius, auxquels on ajoute encore Presbon et Hellé. Il avait offert à Jupiter Phyxius.son fameux bélier, dont iEétès -fit suspendre la toison dans un bois consacré à Mars, et qui fut célèbre plus tard par l'ex- pédition des Argonautes. — Les auteurs ne s'accordent pas sur la manière dont Phrixus termina sa vie; les uns disent qu'il mourut accablé d'années, à la cour d' iEétès, ou que celui-ci le fit tuer ; d'autres qu'il revint à Or- chomène, et succéda à Athamas. PHRONIME. Fille dÉtéarque, roi d'Axos en Crète. Calomniée par sa belle-mère, elle fut remise à un certain Thémison, qui, charge de la faire périr dans les flots , la jeta en ef- fet dans la mer, mais l'en retira aussitôt. Plus tard Phronime épousa Polymneste, et en eut Battus. phronios. Père de Noémon. II prêta un vaisseau à Télémaque pour se rendre à Pylos. phrontès. t. Fils de Phrixus. On le nom- me aussi Phrontidès. — 2. Fils d'Onétor et pilote de Ménélas; il fut tué par Apollon. — 3. Épouse de Panthoiïs et mère d'Euphorbe. phrutus. Géant, fils du Tartare et de la terre, suivant Hygin. D'autres lisent Phorcys (Hyg., prœf., p. 4). phrygie (phrygia). i. Surnom local de Cybèle. — 2. Surnom de Minerve. — 3. Fille de Cécrops ; donna son nom à la Phrygie. — 4. Femme d'Argès , mère de Deuso , d'Atron et d'Atréneste. phryxonides ( nymphes). Les premières qui aient élevé des abeilles. phryxus. Voy. Phrixus. phtha. Voy. Fta. phthie (phthia), i. Maîtresse d'Amyn- 400 . PHY tor, qui calomnia Phénix auprès de son père. — 2. Amante d'Apollon , mère de Dorus, de Laodocus et de Polypœtès. — 3. Fille d'Am- phion et de Niobé. — 4. Nymphe d'Achaïe. Elle céda aux désirs de Jupiter, métamor- phosé en pigeon. phthius ( phthios ). i. Fils de Lycaon. — 2. Fils de Neptune et de Larisse , et père d'Hellen; il donna son nom à la Phthie, en Thessalie. phthoxie ( phthoxia ). L'une des Al- cyonides. piithoxos. Nom grec de l'Envie. phylacéis. Nom patronymique d'Alci- médé , fille de Phylacus. phylacus (phylacos ). i. Fils de Déion et de Diomédé , époux de Périclymène, dont il eut Iphiclus et Alcimédé. Il fonda la ville de Phylace, en Thessalie. Possesseur d'un superbe troupeau de bœufs, gardés par un chien que nul homme n'osait approcher, il dut s'en dé- faire en faveur, du devin Mélampe. Foy. ce nom. — 2. Fils d'Iphiclus. — 3. Troyen tué par Léitus. — 4. Héros qui avait un sanc- tuaire à Delphes, pour avoir protégé cette ville contre les Perses et contre les Gaulois. PHYL AX DRE ( PHTL AXDROS ). Fils d'A- pollon et d'Acacallis. phylas. i. Roi des Dryopes , tué par Her- cule, pour avoir osé attaquer le temple de Delphes. Sa fille Midée s'unit au héros, qui la rendit mère d'Antiochus. — 2. Fils d'An- tiochus et petit-fils d'Hercule. Il eut de Déi- phile deux enfants, Hippotas et Théro. — 3. Roi d'Éphyre, père d'Astyoché , amante d'Hercule et mère de Tlépolème. — 4. Père de Polymèle , dont Mercure eut Eudore. phyl AXi Gardienne. Surnom d'Hécate en Élide. phylée ( phyleus ). 1. Fils d'Augias , qui le chassa de sa cour pour avoir rendu témoignage contre lui en faveur d'Hercule. Il s'établit à Dulichiura. Son épouse Ctimène ou Timandre le rendit père de Mégès. Plus tard, Hercule le plaça sur le trône de l'É- lide. — 2. Fils d'Ajax, donna son nom à un dême de l'Attique. phyléidès. Mégès, fils de Phylée. fhyléis. Fille de Thespius. phylo. Suivante d'Hélène. phyll.eos. Surnom d'Apollon, tiré de la ville de Phyllus , dans la Phthie. phyllios. Ami de Cycnus, roi d'Hyrie. phyllis. Fille du roi Sithon, amante de Déroophon. Foy. ce nom) Les traditions diffè- rent sur le genre de sa mort. Suivant les uns, elle se jeta dans la mer, près du cap Pangée, où l'on montrait son tombeau. D'autres rap- portent que, fiancée à Acamas , frère de Dé- mophon, et délaissée par lui, elle se tua en le vouant aux Furies. Or, avant de se sépa- rer de son infidèle amant, elle lui avait re- mis une boîte , avec ordre de ne l'ouvrir que quand il ne pourrait plus la revoir. A peine Acamas eut-il soulevé le couvercle, que des PIC fantômes en sortirent, qui le troublèrent jus- qu'à la fin de sa vie. PHYSADIE ( physadéia ). Fille de Da- naiis. Elle donna son nom à une source de l'Argolide. pbyscoa. Nymphe éléenne, amante de Bacchus et mère de Narcée. physcl'S ( physcos). Fils d'Élolus, donna son nom à une ville de la Locride. PHYSius (physios). L'un des cinquante Lycaonides. phytalmios. Neptune honoré à Trézène. phytalus (phytalos). Héros éleusi- nien, du dême des Lacydes en Attique; donna l'hospitalité à Cérès , qui lui fit présent du figuier. — Les Phytalides, descendants de Phytalus , présidaient aux purifications ; Thé- sée, après la mort de Sinis, se fit purifier par eux. phytios, phytia. Qui crée. Surnom de Jupiter, du Soleil, de Latone, etc. phyxios. Qui protège la fuite. Surnom : — 1. de Jupiter, — 2. d'Apollon. piaches. Jongleurs qui président au culte des deux divinités Katchimana et Jolokiamo, adorées par les Indiens de la Guyane. Ils ren- dent leurs oracles au moyen d'une trompette sacrée. piasus. Père de Larisse; il voulut faire vio- lence à sa fille, qui le précipita dans une cuve où il fût étouffé. picumxus. Dieu latin, fils de Jupiter et frère de Piluranus. Tous deux présidaient au mariage et à la tutèie des enfants. C'était l'u- sage de leur préparer un lit dans la chambre où le nouveau-né reposait. On croyait que Pilumnus détournait les maladies qui le mena- çaient, au moyen de sa massue , avec laquelle il enseigna aussi à broyer le blé. Comme Pi- cumnus avait enseigné à fumer les terres, on le surnommait Sterquilinius (de stercus , fu. mier) : c'était lui qui présidait à la croissance des enfants. Tous deux veillaient du reste sur les mortels , dont ils applaudissaient les no- bles actions : aussi les identiûa-t-on avec Castor et Pollux. — Servius fait de Picumnus un roi des Rutules, qui épousa Danaé, et lui attribue la fondation d'Ardée. Foy. Déterr a. picus. Dieu fatidique , adoré dans le Latium ; il était fils de Saturne ou de Sterculus ou Ster- cès , et épousa Canens , dont il eut Faune. On le regarde aussi comme le premier roi de l'Italie. Les grossiers Aborigènes qui habi- taient ce pays représentèrent d'abord leur dieu sous la forme d'une colonne ou d'un pi- lier de bois , surmonté d'un pivert (Picus). Denys d'Halicarnasse (I, 14) rapporte qu'il trouva à Tiora ou Matiène une colonne semblable, du haut de laquelle un oiseau de ce genre rendait des oracles. Plus tard , on figura Picus comme un jeune homme, dont la tête supportait un pivert. Virgile lui donne pour attribut la baguette augurale. On com- prend que , le pivert lui étant consacré , les poètes aient pu dire qu'il fut changé en cet PIO oiseau, pour avoir méprisé l'amour de Circe. pidytÈS. Allié desTroyens, tué par Ulysse. piélus (piélos). Roi d'Épire, fils de Pyrrhus et d'Androraaque. piérides. Muses macédoniennes , au nom- bre de neuf, filles de Piérus, roi d'Émathie, et d'Évippé ou d'Antiope. Ayant osé disputer aux muses béotiennes le prix de la poésie, elles furent changées en pies par Apollon, et laissèrent leur nom à leurs rivales victorieu- ses. Suivant Antonius Libéralis , chaque Pié- ride fut changée en un oiseau particulier. — Ce mythe, qui ne paraît pas très-antique, et qui ne serait, suivant M. Parisot, que l'ex- pression de la rivalité de deux systèmes musicaux , semble avoir été imaginé après coup. En effet, déjà dans Hésiode, les Muses portent leisurnom de Piérides, tiré soit de la Piérie, contrée située au pied de l'Olympe, d'où leur culte était originaire , soit , ce qui re- vient au même , de Piérus , roi de Macédoine , introducteur de leur culte à Thespie. piérie (piéria}. i. Nymphe, épouse de Danaùs , dont elle eut six enfants. — 2. Fem- me d'Oxylus. piériS. Amante de Ménélas et mère de Mégapenthe. piérus (PIÉROS). i.Thrace, fils de Ma- gnés, s'unit à la muse Clio , dont il eut Hyacin- the. — 2. Roi autochthone d'Émathie, père des Piérides. Suivant d'autres , fils de Ma- cédonus ou d'Apollon, il établit à Thespie le culte des Muses, et composa des hymnes en leur honneur. Il donna son nom au mont Pié- rus et à la Piérie. piétas. Déesse allégorique de la Piété. Elle n'eut d'abord qu'une chapelle à Rome ; Acilius Glabrion lui éleva le premier un tem- ple. — On la voit souvent représentée sur les médailles, sous les traits d'une matrone brû- lant de l'encens sur un autel ; de jeunes en- fants sont auprès d'elle. Elle a encore pour attributs la cicogne et la corne d'abondance. pikollos. Le dieu des morts, chez les Pruczes. 9 pilte. Figures d'hommes faites de laine qu'on offrait aux dieux Lares dans les Corapi- tales. piléati fratres. Castor et Pollux, re- présentés avec un bonnet ( Piléus ) sur la tête. piliatchoutchi. Le dieu suprême au Kamtchatka. Le soleil et la lune sont ses yeux. Il tient dans ses mains les tempêtes, et sa ceinture laisse échapper les fleuves. PlLUMNUS. Voy. PlCUMNUS. pimpléides. Surnom des Muses, tiré d'une montagne et d'une source de même nom, en Piérie. PI1VARIUS. Voy. POTITIUS. pion ou pionus. Un des descendants d'Her- cule; il bâtit la ville de Pionie, où on lui rendait les honneurs divins. piomÉ- Nom qu'Apollodore donne à une Néréide. Il paraît que c'est la même qu'Hé- siode appelle Éione. PIS 401 piraides. Fils de Pirée, pere de Pto- lémée. PIRASUS ( PÉIRASOS, PÉIRAS, PÉIRAX- thos ). t. Fils d'Argus et d'Évadné, père de Callirrhoé, d'Argus, d'Arestoride-et de Trio- pas. — 2. Amant de Styx, dont il eut Éehidna. pireiv ( péiren ). 1. Guerrier tué par Bel- lérophon. — 2. Père d'Io. pirÈ]ve.( péiréné ). 1. Danaïde, épouse d'Agaptolème. — 2. Fille d'Achéloiis ou d'OE- halus,ou d'Asopus et de Méthone. Neptune eut d'elle Lechès et Cenchrias, qu'il tua invo- lontairement. Les larmes dePirène formèrent une fontaine de même nom, qu'on voyait près de Corinthe. Voy. Pégase. pirithous (péirithoos ). Roi des La- pithes, fils d'ixion ou de Jupiter et de Dia. Le maître des dieux, ayant couru (ôsscv) autour de sa mère, sous la forme d'un cheval, en essayant (usipônTa ) de l'approcher, l'en- fant qui naquit de cette union fut appelé Piri- thous. Amoureux d'Hippodamie, fille d'Atrax, d'Adraste, ou de Bystus ou Butés, et qu'on nomme aussi Hippodamé, Déidamie et Ischo- maché, il l'épousa, malgré l'opposition des Centaures , qui, invités aux noces et troublés par les fumées du vin , s'efforcèrent d'enlever la jeune mariée. Étroitement uni à Thésée, qui avait été un moment son ennemi {voy. Thésée), il lui demanda son assistance pour enlever Proserpine, dont il était devenu amou- reux, et resta aux enfers à déplorer sa témé- rité, jusqu'à l'arrivée d'Hercule, qui le délivra. D'autres disent que Thésée seul put revoir la lumière du jour. — Les évhéméristes ont ainsi travesti ce mythe populaire : Pirithous, amoureux de Proserpine (Coré), fille d'Aï- donée, roi des Molosses, se rendit dans ses États avec Thésée, mais à main armée; il fut défait et dévoré par Cerbère, chien d'Aido- née. — 11 avait eu d'Hippodamie un fils nom- mé Polypoetès. — Les Athéniens lui élevèrent un autel en commun avec Thésée. piroiuis. Le dieu suprême, dans la haute cosmogonie égyptienne. pirrids. Mauvais esprits très-redoutés des Mongols. Analogues aux larves des Romains , ils ne sont autres que les âmes des méchants ; leur demeure habituelle est dans la fournaise de Jhongor, roi des enfers , mais ils se plai- sent à venir parfois sur la terre, pour ef- frayer les mortels. pirus (péiroos). Chef thrace, fils d'Im- brasus et allié des Troyens. Il fut tué par Thoas. PISANDRE (PÉISANDROS). I. Fils de Me- malus, l'un des capitaines des Myrraidons. — 2. Troyen, fils d'Antimaque, tué par Aga- memnon. — 3. et 4. Prétendants de Péné- lope. — 5. Chef troyen tué par Ménélas. — 6. Fils de Bellérophon. Il fut tué par les So- lymes. — 7. Poëte antérieur à Homère, au- teur d'une Hêracléide, où, altérant les my- thes grecs par le mélange des traditions 34. 402 PIT étrangères, il peignit, le premier, Hercule armé d'une massue. pisatcha. Esprit malfaisant de la mytho- logie hindoue. piscatoriexs (Jeux). Les Romains les célébraient auprès du Tibre pour les pécheurs de ce fleuve, qui y prenaient de petits pois- sons qu'on sacrifiait à Vulcain. pisékor ( péisénor). t. Père d'Ops et grand-père d'Euryclée. — 2. Héraut, suivant de Télémaque. — 3. Père de Clitus n° 2. — 4. Centaure. pisidice ( péisidicé ). 1. Fille d'Eole et d'Énarète, épousa Myrmidon, dont elle eut deux fils, Antiphus et Actor. — 2. Fille de Pélias et d'Anaxibie ou de Philomaché. — 3. Fille de Nestor et d'Anaxibie. — 4. Amante de Mars, mère d'Ixion. — 5. Fille du roi de Méthymne, dans l'île de Lesbos. Amoureuse d'Achille, elle lui ouvrit les portes de la ville, et fut lapidée par ses ordres (Parthénius ). pisixoé ( péisixoé ). Une des sirènes, se- lon Apollodore. pisioxe (péisioxé). Épouse d'Antion, et mère d'Ixion, selon Phérécyde. D'autres lisent Pision, et en font alors le père d'Ixion. pisis ( péisis ). Nom d'une Troyenne peinte par Polygnote dans la Lesché de Delphes. PISISTRATE (PÉISISTRATOS). r. Fils de Nestor et d'Anaxibie; accompagna Téléma- que dans ses voyages. — 2. Roi d'Orchomène, égorgé par ses sujets, et placé aux cieux après sa mort. pistios. Oui préside à la bonne foi. Sur- nom de Jupiter. C'est le Jupiter Fidius des Romains. pistor. Boulanger. Surnom de Jupiter à Rome, en mémoire de ce que, las de l'assaut du Capitole, il inspira aux assiégés de jeter des pains dans le camp des Gaulois : l'ennemi, trompé par cette ruse , crut les Romains bien approvisionnés, et leva le siège. pisus ( péisos. ) t.. Fils d'Apharée et d'A- réné, frère de Lyncée et d'Idas. Il était repré- senté sur le coffre de Cypsélus. — 2. (Pisos. ) Fils de Périérès; donna son nom à la ville de Pise. pitaxatis- Diane à Titane en Laconie. PITHO (PÉITHO, SUADA, SUADELA ). 1. Déesse de la persuasion. Onla donne quelque- fois comme fille de Vénus et mère des Grâces. Quelquefois aussi elle paraît s'effacer et n'être plus qu'un surnom de quelques divinités, par exemple de Vénus , dont Thésée introduisit le culte à Athènes; et de Diane, à laquelle Hypermnestre éleva un autel , après avoir fléchi le courroux de son père. — iEgialée lui bâtit un temple, lorsqu'Apollon , cédant aux prières des Achéens, eut arrêté une épi- démie qui désolait le pays. A Athènes, on voyait sa statue à côté de celle de Vénus Pandëmos , et à Mégare , dans le temple de Vénus. — Elle était représentée couronnant Vénus , sur la base du trône de Jupiter Olym- pien. Elle figure aussi . dans un bas-relief an- PLÉ tique, à côté d'Hélène et de Paris, conduits par Vénus et l'Amour. — 2. Une des Grâces. — 3. Océanide. — 4. Épouse de Phoronée et mère d'/Egialée.^ pitié. Voy. Éléos et Miséricorde. pitthÉe (pittheus). Roi de Trézène, fils de Pélops et de Dia. ïl livra sa fille iEthra à Égée , sur la foi d'un oracle , et éleva Thésée et Hippolyte. On montrait à Trézène son tom- beau et le lieu où il rendait la justice. C'avait été, disait-on, un habile orateur, qui avait même laissé un livre sur l'éloquence. pitthéis. Nom patronymique d'^thra, fille de Pitthée. pityoca.mptes. Le courbèur de pins. Nom donné à Sinis , parce qu'après avoir dé- pouillé les voyageurs, il les attachait à deux pins , courbés l'un vers l'autre , qui , en se re- levant, déchiraient ces malheureux. Voy. SlNIS. PITYRÉE (PITYREUS). Fils d'Ion. Il fut le dernier roi du Péloponnèse. Après lui, les Doriens s'emparèrent de ce pays. pitys. Nymphe , aimée de Pan et de Borée ; elle préféra le premier ; le second , pour se venger, la jeta contre un rocher, où elle se fracassa. Les dieux la métamorphosèrent en pin ( en grec tutu;. ) pixius. Fils d'Eurysacès et petit-fils d'A- jax. 11 donna aux Athéniens l'île de Salamine. On l'appelle aussi Phylée. Voy. ce nom. pixodaros. Berger qui, sous le nom d'É- vangélos (heureux messager), recevait à Éphèse les honneurs héroïques. placida. Surnom sous lequel Vénus avait un petit autel à Rome; elle y présidait aux ré- conciliations des amants. placie (placia). Fille d'Atrée , femme de Laomédon. plastène. Déesse asiatique, regardée, suivant Pausanias , comme la mère des dieux. Elle avait un temple sur le Sipyle. piratants te. Surnom sous lequel Apol- lon avait un temple sur la route de Trézène à Hermionc. platée (plâtra). Fille d'Asope ; elle avait un héroiim à Platée. Voy. Cith^ron. platéens. Jeux quinquennaux qui se célé- braient à Platée, et dans lesquels on courait tout armé autour de l'autel de Jupiter. platox. L'un des cinquante Lycaonides. PLÉIADES ( pléiades, péléiadès ). Les Pléiades, qu'on nomme aussi Atlantides, étaient filles d'Atlas et de Pléione , ou dVE- thra. On leur donne aussi pour père, comme aux Hespérides, Érechthée et même Cad- mus. Enfin , un scoliaste de Théocrite les dit filles de la reine des Amazones. — Au nombre de sept, ainsi que leurs sœurs les Hyadcs, elles portent les noms suivants , selon le même scoliaste : Coccymo , Plaucia, Protis , Parthé- mia , Maïa , Stonychia , Lampatho. Mais la tra- dition la plus usuelle les désigne et les classe ainsi : Électre, qui eut de Jupiter, Dardanus et Éétion ; Maïa et Taygète , que le même rendit PLU mères, la première , de Mercure, la seconde, de Lacédaemon; Aleyone , amante de Neptune et mère d'Hyriée; Céléno.qui eut du même, Ly- cus et Nyctée, ou de Prométhée, Lycus et Chi- maereus ; Stërope , amante de Mars ou d'Hy- pérochus, et mère d'OEnomaus, son époux sui- vant d'autres ; Mérope, maîtresse de Sisyphe , dont elle eut Glaucus. *- Désespérées de la mort de leurs sœurs , les Hyades, ou de celle de leur père, elles se donnèrent la mort, et furent changées en étoiles et placées sous le nom de Jiotrus , la grappe, dans le signe zo- diacal du Taureau ; leur apparition , au prin- temps, indique aux marins la saison propice à la navigation; de là leur nom latin de Ver- fjilîœ (de ver, printemps). Six seulement se montrent d'ordinaire, la septième, Mérope, &e cache, parce que des sept Pléiades c'est la seule qui n'ait pas eu un dieu pour amant; d'autres prétendent que la Pléiade invisible est Électre , à qui le chagrin qu'elle eut de la chute des Dardanides ne permet pas de se montrer au ciel. — On rapporte que les Pléia- des, nymphes de la suite de Diane, poursuivies par Orion, en Béotie, furent changées en co- lombes ( 7t£A8ia8eç ) et de là transportées au ciel. peéioive. Océanide, femme d'Atlas et mère des Pléiades. plemn/eus ( plemiv.eos). Fils de Péra- tus, ^'Égialée, et père d'Orthopolis. Cérès ayant sauvé la vie à son enfant, il lui éleva un temple. plestorus. Dieu thrace auquel on sacri- fiait des hommes. pleuron. Fils d'iEtouis et de Pronoé; elle épousa Xanthippe, dont il eut Agénor, Sté- rope , Stratonice et Laophonte. Il fonda la ville de Pleuron , en Étolie. Sparte lui éleva un héroum. pleuronia. Léda, petite-fille de Pleuron. plexaura. i. Océanide (Hésiode). — 2. Néréide ( Apollodore ). pleXippe (plexippos ). i. FilsdeThes- tius , tué par Méléagre. - 2. Fils de Phince et de Cléopàtre. — 3. Égyptide. plistheïve ( PLÉiSTHÉiyÈs ). Fils d'Atrée , selon Apollodore ; il épousa Érope ou Ériphyle, qui le rendit père de Ménélas et d'Agaraem- non. — 2. Selon Hygin, fils de Thyeste, qui fut tué par Atrée. plistijVUS. Frère de Faustulus , qui aida celui -ci à élever Romulus et Rémus ; il fut tué dans le démêlé qui s'éleva entre les deux frères. Plutarque est le seul auteur qui parle de Plistinus. plousios. Surnom de Jupiter en Laconie. pluto ( plouto ). 1. Océanide , compagne de Proserpine , dans le vallon d'Enna. — 2. Fille de Saturne ou d'Himantès, amante de Jupiter ou du Tmole, dont elle eut Tantale. plutoïv. Dieu des enfers. Les poètes grecs le désignent généralement par les noms d'Aï- dès (qui rend invisible ) ou Aïdoneus, et de PLU 403 Plouteus. Il paraît que le premier, ainsi que celui d'Hadès, cessa de bonne heure, comme trop terrible , d'être employé dans les mystè- res et dans les usages de la vie commune. On y substitua le surnom de Pluton (enrichis- seur), qui, usité en premier lieu par Euri- pide, devint bientôt le nom habituel du dieu, L'idée qu'il exprime n'était du reste pas nou- velle, appliquée au dieu des enfers : déjà, dans Hésiode, Aïdès est invoqué conjointe- ment avec Cérès , pour la prospérité des moissons, et plus tard comme dispensateur des richesses minérales. Platon observe à ce sujet que le Jupiter infernal n'est pas seule- ment le distributeur de la richesse matérielle, mais qu'il dispense aux morts les vrais biens de l'âme. Les Latins le nommaient Dis ( de di- ves, riche), Vœjovis (Jupiter sinistre) et Or- cus. — Fils de Saturne et de Rhée, il échappa à la mort comme ses frères ( voy. Saturne ), et reçut en partage l'empire des ombres, gar- dant en commun , ainsi que Jupiter et Nep- tune, la Terre et l'Olympe, où il a le droit d'apparaître. Ainsi, blessé à Pylos par Her- cule , il se rend dans le palais de Jupiter pour implorer l'assistance de l'habile Pœon. Mais quand il demeure dans son ténébreux empire {voy. Enfers), à côté de Proserpine, qu'il a enlevée dans le vallon d'Enna {voy. CÉ- r.Ès ) , il ne sait rien de ce qui se passe au dehors. C'est pourquoi, lorsque le tonnerre de Jupiter agite l'Olympe, troublé par les dissensions des dieux, on voit Pluton s'élancer de son trône en sursaut, et redouter pour son triste empire l'effet de cet ébranlement général, dont il ignore la cause. Ailleurs ce- pendant Homère dit que Pluton entend, ainsi que les Furies , les imprécations des hommes. Ayant le pouvoir de rendre invisible qui bon lui semble, il porte un casque qui le rend tel lui-même. et qu'il prête quelquefois aux autres dieux. Suivant Apollodore, ce casque était l'ouvrage des Cyclopes. Il a aussi pour attri- but la verge avec laquelle il conduit les morts dans les enfers. De tous les dieux c'est lui qui est le plus impitoyable, et par cela même celui que les hommes détestent le plus : delà ses surnoms d'Adamastos, inflexible, d'Iphthimos , de Pélorios , de Cratéros, de Stygéros , terrible , etc. Assis dans son palais souterrain, où il siège en juge et en roi, à côte de Proserpine, il ferme son royaume de ma- nière à ce que nul ne puisse s'en échapper. Pour enlever Proserpine, on le voit monter sur un char d'or, traîné par des chevaux noirs. Claudien nomme ainsi ces coursiers : Or- phnseus, Aéthon, Nyctéus, Alastor. Selon Apollodore, Pluton avait des troupeaux de bœufs et dans les enfers, et dans l'île d'E- rythie. Voy. Menoetius. — Ce dieu, dont le caractère redoutable prêtait peu aux gra- cieuses fictions de la mythologie grecque, ne figure que dans un petit nombre de mythes. Il fournit une épée à A caste désarmé, et fut vaincu et blessé par Hercule , qui arracha des 404 PLU enfers Thésée et PirithoUs, retenus parle monarque des ombres pour avoir voulu faire violence à Proserpine. Deux femmes seule- ment, outre Proserpine, furent aimées de lui, la nymphe Mintha, et l'Océanide Leueé. On le fait quelquefois père des Furies. — Ho- noré d'un culte peu répandu mais remarqua- ble par un caractère spécial, dans la Grèce et en Italie, ce dieu avait à Élis un temple qui ne s'ouvrait qu'une fois par an. Pylos, Nysa, Coronée, Olympie, lui avaient aussi consacré des édifices ou des bois particuliers. A. Athènes, on l'honorait dans le sanctuaire des Furies, etàTrézène dans celui de Diane. Originairement les Grecs l'invoquaient en frappant la terre avec leurs mains, et en lui immolant, la nuit, des brebis noires entre les cornes desquelles on faisait brûler de l'en- cens, et auxquelles on devait avoir soin de tourner la tête vers la terre. Les cuisses de l'animal étaient particulièrement consacrées au dieu. — Pluton avait des temples à Rome, à Crotone, sur le Soracte. Les Syracusains lui immolaient chaque année deux taureaux noirs , près de la source de Cyané , où il avait enlevé Proserpine. Les premiers habitants du Latium lui immolèrent, dit-on, des hom mes ; plus tard , on y substitua des taureaux ou des brebis de couleur noire, qu'on offrait toujours par nombre pair, contrairement à l'usage adopté pour les autres dieux. Avant de les immoler, les prêtres se découvraient la tête, puis ils faisaient écouler le sang dans une fosse préparée d'avance, et réduisaient ensuite en cendres toutes les chairs. — Le 20 juin, jour de la fête de Pluton, son temple seul dans Home était ouvert. — Les criminels qui lui étaient dévoués pouvaient être mis à mort par tous les citoyens indifféremment. — L'adiante , le narcisse , le cyprès , le buis > lui étaient consacrés. — Les monuments an- ciens représentent ce dieu à peu près comme ses deux frères ; seulement , il a des traits plus graves , et est reconnaissable à sa cheve- lure, qui lui couvre le front. Une ample tuni- que entoure son corps, et sa tête supporte une couronne. Ses attributs sont la clef, le chien infernal, etc. — On a peu de bustes et de statues authentiques de ce dieu, qui, du reste , a été le plus souvent identifié avec Sérapis. pldtus ( ploutos et quelquefois plou- tox ). Dieu de la richesse. Il était fils de Jasion et de Cérès , et naquit , suivant Hésiode , dans un champ de la fertile Crète, fécondé par un triple labour. Jupiter le frappa de cécité, afin qu'il accordât ses faveurs aux méchants et aux bons et n'anticipât pas sur les attri- butions de la puissance suprême. En outre, il était boiteux, si l'on en croit Lucien. — On voyait a Thèbes une statue de la Fortune te- nant Plutus entre ses bras; à Athènes, c'é- tait la Paix , et à Thespie Minerve Ergana , qui le pressaient sur leur sein. — On le repré- sente sous les traits d'un enfant tenant une POI corne d'abondance. — Hygin lui donne pour frère Philomélus. pluvil'S. Surnom de Jupiter, comme don- nant la pluie. Dans les temps de sécheresse les devins étrusques l'imploraient en portant processionnellement des pierres consacrées [lapides manales). Voy. Hicm^eos, Hyé- TIOS, OMBRIOS. plyxtéries. Fêtes athéniennes en l'hon- neur de Minerve Agraule. On y dépouillait la statue de la déesse ; mais on la couvrait aussi- tôt, pour ne pas l'exposer nue, et on la la- vait. po. La Nuit, mère de tous les dieux , chez divers peuples de la Polynésie. podalire ( podaléirios ). i. Habile mé- decin, fils d'Esculape et d'Épione ou d'Ar- sinoé. Il se rendit à Troie , avec son frère Ma- chaon, à la tête des Thessaliens de Tricca. Jeté à son retour sur les côtes de la Carie, près de Syros, il s'y établit et épousa Syrna. Voy. ce nom. podarcé. Danaïde , fiancée d'OEnée. podarcès. i. Premier nom de Priam. — 2. Fils d'Iphiclus; il se rendit à Troie, à la tête des Thessaliens de Phylace. podargé. Harpyie, amante de Zéphyre et mère des chevaux Xanthe etBalius. —2. Com- pagnon d'Énée. podargos. Nom de cheval , dans Homère. podès. Troyen , fils d'Éétion ; il fut tué par Ménélas. poeax ou poeas. Argonaute, fils de Phy- lacus; époux de Méthone, et père de Philoctùte. U tua Talus, en Crète , d'un coup de flèche . Ce fut lui qui mit le feu au bûcher d'Her- cule, par l'ordre même du héros, qui lui fit présent de ses flèches. Il avait été blessé par les oiseaux Stymphalides. POEM ANDRE ( POEMAXDROS). Fils de Cha- résilaûs et de Stratonise; il épousa Tanagra , dont il eut Éphippus et Leucippe. Il fonda la ville de Tanagra, dite aussi Pœmandria , en Béotie. Ayant tué involontairement l'un de ses enfants, il fut purifié par Éléphenor. poexa. Déesse de la Punition. Chez les Grecs, elle était intimement liée à l'être des Furies, et venait à la suite de Dicé. On trouve aussi ce mot au pluriel. Voy. Coroebe. poÉriodékech. Troisième prince de la dynastie des Pichdadiens; il reçut l'arbre Hom des mains d'Ormuzd lui-même. pogoda. Génie du printemps, chez les Slaves. POISSON (ICHTHUS XOTIOS , PISCIS XO- tils, austrixus, australis ). Constel- lation méridionale, placée entre le Verseau et le Capricorne. C'est, dit-on, le poisson qui re- tira du sein des flots ou la déesse Isis ou Der- céto. POISSONS ( ICHTQt'ES, GEMIXI PISCES; Troisième signe du Zodiaque. Vénus et l'A- mour; poursuivis en Syrie par Typhon , se pré- cipitèrent dans' l'Euphnte , métamorphose-, en poissons. De là, cette constellation, en me- POL POL 405 /noire de ce fait miraculeux. D'autres préten- dent que ce sont les dauphins qui amenèrent Amphitrite à Neptune. poléla. Déesse de l'hyraénée, fille de Lado et sœur de Lélo, chez les Slaves. D'autres en font un dieu et le nomment Polélo. polémete. Général thébain, auquel un jeune homme apparut on songe, pour lui or- donner d'instituer les Daphnéphories. POLÉMOCRATE ( POLEMOCRATES ). Fils de Machaon ; il avait un héroiim à Éna , dans l'Argolide. Les malades venaient l'implorer. POLÉMON. Centaure blessé par Hercule; il lava sa plaie dans l'Anigre, dont les eaux fu- rent à jamais empoisonnées. polémos. Nom grec de la guerre. poléxor. Centaure tué par Hercule. poliade. Patronne de la ville. Surnom de Minerve, comme protectrice d'Athènes. On conservait à Tégée , dans le temple de Mi- nerve Poliade, la chevelure de Méduse. Elle avait aussi un temple à Érythres , où elle était représentée tenant une quenouille. polichos. L'un des cinquante Lycaonides. poliées. Fêtes chez les Thébains en l'hon- neur d'Apollon Polios , le Cris , parce que ce dieu était représenté dans cette ville avec des cheveux gris. polieus. Qui protège la ville. Surnom de Jupiter. Il avait à Athènes un autel sur lequel on ;_tait de l'orge et du froment, qu'on don- nait à manger au taureau préparé pour le sacrifice. Le prêtre se sauvait après lui avoir donné le coup de la mort, et la hache était mise en jugement. polios. Apollon à Thèbes. poliouchos. Qui protège la ville. Sur- nom de Minerve Chalciœcos à Sparte, et de diverses autres divinités. polîtes, r. Fils de Priam et d'Hécube , père du jeune Priam. 11 fut tué par Pyrrhus. — 2. Compagnon d'Ulysse. — 3. Héros auquel on offrait des victimes humaines. Voy, Eu- THYME. pollux. L'un des Dioscures. Voy. ce mot. poltys. Roi d'iEnos, fils de Neptune et frère de Sarpédon. Il donna l'hospitafité à Hercule, lorsque ce héros revint de son ex- pédition contre Troie. polus. Leçon vicieuse , dans Hygin , pour Cœus. polybe (polybos). t. Guerrier troyen. — 2. Père d'Eurymaque, Tun des prétendants de Pénélope; il fut tué par Eumée. —3. Roi de Thèbes en Egypte, ami de Ménélas. — 4. Phéacien. — 5. Roi de Corinthe, époux de Péribée ou de Mérope, père adoptif d'OEdipe. — 6. Roi de Sicyone, fils de Mercure et de Chthonophyle, père de Lysianasse, qu'il maria à Talaùs. Adraste lui succéda. — 7. Fils de Mercure et amant d'Eubée, dont il eut Glaucus. polybée ( polyboe a ). i. Sœur d'Hyacin- the. — 2. Épouse d'Actor. polybotès. Géant écrasé par Neptune. Comme il s'enfuyait à travers la mer Égéc , le dieu lui jeta à la tête un morceau ae l'ile de Cos; ce fragment forma l'île de Nisyre. POLYCAOïv. 1. Laconien, fils de Lélex et frère de Mylès. Époux de Messène , il donna son nom à la Messénie, où il se rendit de son pays natal. — 2. Fils de Butés et époux d'É- va-chmé. polycaste. Fille de Lygseus ; elle épousa Icarius et fut mère de Pénélope. — 2. Fille de Nestor; on la voit dans l'Odyssée préparer le bain pour Télémaque. Elle eut de ce héros Perséptolis (Eustathe). polycrite. Étolarque , qui mourut après trois jours de mariage avec une Locrienne. La veuve accoucha d'un hermaphrodite. Les prêtres, consultés, déclarèrent que de grands malheurs menaçaient l'État si l'on ne brûlait vifs la mère et l'enfant. La foule balançait, lorsque Polycrite reparut tout à coup et dé- vora son fils, laissant seulement la tête, qui se mit à parler et prédit d'affreuses catas- trophes (Phlégon). polyctor. 1. Fils de Ptérélaus ; il donna son nom à un lieu de l'île d'Ithaque. — 2. Égyp- tide, époux de Stygno. — 3. Père de Pisandre. polyctoridès. Nom patronymique de Pisandre , fils de Polyctor. polydamas. Héros troyen, fils de Pan- thoùs et de Phrontès , frère d'Euphorbe et ami d'Hector. Il était habile à prévoir l'ave- nir, mais peu brave. Ajax le tua. — 2. Fils d'Anténor et de Théano, époux de Lycaste. fille de Priam. Il seconda la trahison d'Anté- nor ( Darès de Phrygie ). polydamiv a. Femme de Thon, roi d'É- gypte ; elle fit présent à Hélène du Népenthés. polydectès. Qui reçoit beaucoup dans son sein. 1. Surnom de l'enfer. — 2. Roi de l'île de Sériphe, fils de Magnès; il accueillit Persée et sa mère , abandonnés par Acrisius. Le jeune héros fut élevé par lui. Plus tard, ayant voulu faire violence à Danaé , Persée le tua. polydector. Fils de Phinée. polydegmon. Surnom de l'enfef. Voy, Polydectès. polydémox. Un des descendants de Sé- mirarais : il attaqua Persée le jour de ses no- ces , et fut tué par ce héros. polydeuces. Nom grec de Pollux. polydore ( polydora ). i. Océanide. -- 2. Mère d'idas et de Lyncée. — 3. Danaïde, épouse du Pénée et mère de Dryops, — 4. Fille de Méléagre et de Cléopâtre, épouse de Protésilas, à la mort duquel elle se tua. — 5. Fille de Pélée et de Polymèle ou d'An- tigone, et sœur d'Achille. Elle épousa Rorus ou Sperchius, et en eut Ménesthius. — 6. Ama- zone. polydore (polydoros). i. Roi de Thè- bes, fils de Cadmus et d'Harmonie; époux de Nyctéis et père de Labdacus. — 2. Fils d'Aris- tée et d'Autonoé. Il assista aux jeux funè- bres à Buprasiara. — 3. Le plus jeune des fils de Priam ; il avait pour mère Laothoé, et fut 406 POL tué par Achille (Homère). Les tragiques le font fils d'Hécube, et racontent sa mort au- trement. — a. Confié au roi de Thrace Poiy- mestor, un peu avant la chute de Troie, il fut égorgé par ce prince, qui s'appropria ses trésors. Énée , en arrivant sur la côte de Thrace, vit couler du sang d'un myrte , dont il arrachait une branche, et l'ombre de Poly- dore lui raconta ce qui s'était passé. Selon d'autres, le corps fut jeté à la mer et re- trouvé par Héeube, qui se vengea en crevant les yeux à Polymestor. — b. Polydore ayant été confié aux. soins de sa sœur llione, femme du roi de Thrace , elle le fit passer pour Déi- phile, son propre fils, et donna au contraire celui-ci comme son frère. Lorsque les Grecs, voulant exterminer la race de Priara , offri- rent à Polymestor une somme considérable et la main d'Electre , s'il voulait faire pé- rir le fils de Priam, celui-ci, tenté par la cu- pidité , égorgea Déiphile sans le connaître. Plus tard, Polydore, éclairé sur sa naissance par l'oracle d'Apollon , excita à la vengeance Jlione , qui creva les yeux à son époux et le tua. — c. Polymestor, voulant se concilier l'amitié des Grecs , leur remit le jeune Poly- dore , qui fut lapidé , Priam ayant refusé de l'échanger contre Hélène. — 4. L'un des Épi- gones, fils d'Hippomédon. — 5 v Fils de Phi- née. POLYÉMON. Père d'Hamopaon; fut tué par Teucer. polygone ( POLYGOivos ). Fils de Protée et frère de Telégone. II fut tué par Hercule , qu'il avait défié à la lutte. polyidus ( polyidos ). Célèbre devin corinthien, fils de Cœranus; père d'Euché- nor, d'Astycratée et de Manto. Minos, ayant perdu son fils Glaucus , consulta l'oracle pour savoir ce qu'il était devenu. Les Curètes lui dirent qu'il avait dans ses étables une vache tricolore, et que celui qui trouverait la com- paraison la plus juste pour exprimer ce phé- nomène, lui rendrait son fils vivant. Les devins ayant été appelés , Polyidus compara la couleur de cette vache à celle du fruit de la ronce. Minos l'ayant forcé à chercher son fils, il le trouva par une pratique de son art. Le monarque lui enjoignit de le lui rendre vivant, et l'enferma avec le cadavre. Polyidus était fort embarassé , lorsqu'il vit un serpent qui venait vers le cadavre; craignant que ce serpent ne le fit périr, il le tua d'un coup de pierre. Un autre serpent approcha . et, voyant le premier mort, se retira et revint un instant après, apportant une certaine herbe dont il couvrit le corps de son compa- gnon , qui ressuscita par ce moyen. Polyidus, ayant remarqué cela avec admiration, mit cette même herbe sur le corps de Glaucus, et le ressuscita ainsi. Minos refusa alors de le laisser partir avant qu'il eût appris la divi- nation à Glaucus. L'habile prophète se tira d'affaire par une supercherie. Voy. Glau- cus. Alcathous, meurtrier de son fils, s'é- POL • tant réfugié à Mégare, il l'y purifia, et y éleva à Bacchus un autel et une statue dont le corps était voilé. Polyidus enseigna aussi à Bellérophon le moyen- de triompher de la Chimère. — 2. Troyen, fils d'Eurydamas et frère d'Abas. Il fut tué par Diomède. polylampus ( polylampos). Fils du So- leil, selon Lucien. polylaus (polylaos). Fils d'Hercule et d'Eurybie. polymastos. Aux nombreuses mamelles. Surnom de la Diane d'Éphèse. polymédé. Fille d'Autolycus et femme d'Éson , dont elle eutJason. polymédox. Fils de Priam. polymèle. i. Fille de Pélée, femme de Ménœtius et mère de Patrocle. — 2. Fille de Phylas et femme d'Échécleus. Mercure la ren- dit mère d'Eudore. — 3. Fille d'Éole , amante d'Ulysse ; épousa son frère Diorès. polymélis. La même que Polymèle n° i v polymélus (polymélos). Troyen , fils d'Argée ; il fut tué par Patrocle. polymestor ou polymnestor. Roi de Thrace , époux d'Ilione et beau-frère de Priam. Voy. Polydore. POLYMNESTE ( POLYMNESTES ). Natif de Théra; épousa Phronime, dont il eut Aristo- clès et Battus, qui fonda Cyrène. POLYMNIE OU POLYHYMME ( POLYMM A polyhymnia). La déesse aux hymnes nom- breux. Muse, qui préside à la poésie lyrique. On la donnait pour l'inventrice de l'harmo- nie. Orphée la rendit mère d'GEagre. On la représente habituellement dans une attitude pensive et le doigt sur la bouche. Ses attri- buts sont le sceptre, le rouleau de papyrus, le laurier, etc. polymno. Une des Hyades. polymnos. Argien qui enseigna à Bacchus le chemin des enfers , lorsque celui-ci voulut ramener sur terre sa mère Sémélé. polynéos. Phéacien, fils de Tectou et père d'Amphialus. polyjvice ( polynéicès ). Fils d'OEdipe et de Jocaste , frère jumeau d'Étéocle et époux d'Argie, qu'il épousa pendant son séjour à la cour d'Adraste. Voy. ce nom , Antigone et Éteocle. Polynice laissa un fils du nom de Thersandre ; on lui donne encore pour en- fants Adraste et Timéas. — Son combat avec son frère était figuré sur le coffre de Cyp- sélus. polynoé. Néréide. polynôme. Néréide. polypémon. Qui fait beaucoup souf- frir. 1. Père de Sinis. ~ 2. Nom de Procuste. — 3. Père d'Aphidas. polyphagos. Surnom d'Hercule, pris de son extrême voracité. Voy. Adéphagos et Buphagos. POLYPHÊME ( POLYPHÉMOS ). 1. Fils de Neptune et de la nymphe Thoosa , et le plus célèbre de tous les Cyclopes. Suivant Homère, il habitait, sur la côte occidentale de la Sicile , POL un antre situé au milieu d'un bois où il fai- sait paître des troupeaux de chèvres et de brebis. Ulysse , jeté dans son île par la tem- pête , vit six de ses amis périr sous' la dent du monstre. Il parvint cependant à arracher le reste de ses compagnons à la mort, en eni- vrant Polypbèmc, auquel il creva l'œil, au moyen d'un pieu rougi au feu. Puis, s' atta- chant, lui et les autres Grecs, au ventre des béliers, comme ils sortaient de la caverne, tous parvinrent à s'échapper. Polyphêrae ayant attiré les Cyclopes par ses cris , les pria de l'aider dans sa vengeance, mais contre qui? Car Ulysse avait dit au Cyclope qu'il se nom- mait Ôutxs , c'est-à-dire personne. Force fut donc à Polyphême de dévorer son chagrin et de s'en remettre à Neptune du soin de le venger. — Cette aventure a fourni à Euripide le sujet d'un drame satirique , dans lequel il a suivi assez fidèlement la donnée homérique, si ce n'est qu'il a ajouté aux personnages, Silène et un chœur de satyres, dont le Cy- clope est censé s'être rendu maître. -- Les traditions qui n'appartiennent pas à la haute antiquité représentent Polyphême travesti en amoureux, li n'a pu voir sans indifférence la belle Galatée, et lui fait chaque jour quel- que petit présent , tel qu'un ours , un élé- phant, pour lui marquer la violence de son amour. La nymphe , peu séduite par les pro- portions gigantesques de son amant , préféra ie berger Acis ; mais Polyphême le tua. — Selon Servius , ce Cyclope avait trois yeux; il est en effet représenté ainsi dans les Pein- tures d' Hercnlanum (pl. 10). Diverses pein- tures et reliefs antiques le figurent, soit avec Ulysse , soit courtisant Galatée, soit entouré de satyres, qui s'amusent à mesurer son pouce avec leurs thyrses. — 2. Lapithe , fils d'Éla- tus ou de Neptune et d'Hippée. Époux de Lao- nome, il fit partie de l'expédition des Argo- nautes, et, déposé à terre, en Mysie, il fonda la ville de Cion. Il périt dans une ba- taille contre les Chalybes. polyphétès. Guerrier Troyen. polyphidès (polyphéidès). Célèbre devin argien , fils de Mantius et père de Théo- clymène. polyphomte (polyphoxté ). Fille d'Hip- ponoiis et de Thrassa, et l'une des compagnes de Diane. Irritée de sa froideur, Vénus la rendit mère de deux fils, Agrios et Orios , qui se rendirent célèbres par leur impiété et furent, ainsi que leur mère, changés en oiseaux. polyp honte ( polyphontès ). 1. Con- ducteur du char de Laïus ; fut tué par OEdipe. — 2. Héraclide;il s'assura le trône de Messène par la mort de Cresphonte , et périt de la main d'^Epytus , comme il allait s'unir à Mé- rope , veuve du roi assassiné. — 3. Fils d'Au- tophonus. Tydée le tua devant Thèbes. polypoetès. 1. Fils d'Apollon et dePhthie. — 2. Lapithe, fils de Pirithous et d'Hippoda- mie ; se distingua devant Troie et dans les jeux funèbres en l'honneur de Patrocle. Suivant PON 407 Eustathe, lui et Léontée fondèrent la ville d'Aspendus, en Pamphylie. polytechxos. Époux d'Aédon et père d'Itys. Voy. Aedon. polyxène ( polyxéxê ). 1. Fille de Priam et d'IIécube. Achille, qui l'aimait, fit de son union avec elle la condition d'une paix défi- nitive entre les Grecs et les Troyens : s'étant rendu dans le temple d'Apollon Thymbée pour traiter de ce mariage , il fut percé d'une flè- che par Paris ( Hygin ). Il ordonna en mou- rant d'immoler sa promise; ou bien ce fut une voix mystérieuse qui sortit du tombeau d'Achille pour demander une part dans le bu- tin. Calchas ordonna alors d'immoler Polyxène ( Servius ). On rapporte encore que , lors du re- tour de la flotte grecque, l'ombre d'Achille apparut aux chefs sur la côte de Thrace pour exiger ce sanglant sacrifice, qui fut accompli par Pyrrhus ( Euripide ). Enfin, suivant Phi- lostrate, Achille et Polyxène s'étaient donnés des gages d'amour mutuels , lorsque Priam vint, accompagné de sa fille, redemander le corps d'Hector. Plus tard, la jeune amante se perça le sein sur la tombe de son fiancé. — Une peinture de la citadelle d'Athènes re- présentait le sacrifice de Polyxène. — 2. Da- naïde. polyxÈive ( polyxéxos). 1. Roi d'Eleu- sis, cité dans l'hymne homérique à Cérès. — 2. Roi d'Élide, dans les États duquel les Pté- rélaïdes conduisirent les bœufs d'Éleotryon. Voy. Amphitryon. — 5 Fils de Jason et de Médée. — 4. Héraclide, fils d'Agasthène. Il conduisit devant Troie dix vaisseaux remplis d'Épéens. polyxo. t. Naïade, femme de Danaiis. — 2. Femme de Nyctée , mère d'Antiope. — 3. Hyade. — 4. Prophétesse, nourrice d'Hypslpy- le. Elle excita les Lemniennes à se défaire de leurs maris et à accueillir les Argonautes. 5. Argienne, femme de Tlépolême, roi de Rho- des. Elle fit pendre Hélène. Voy. Dendritis. pomoxe ( pomona ). Divinité inconnue aux Grecs, mais particulièrement révérée en Étrurie et à Rome. Elle présidait aux fruits (Pomornm Patrona). Aimée de tous les dieux champêtres, elle céda au seul Vertumne. Voy. ce mot. Elle avait à Rome un prêtre, Fla- men Pomonalis, regardé comme le dernier des Flamines. On possède, dit-on, des statues de Poraone dans quelques collections anti- ques ; mais ces statues sont extrêmement dou- teuses et en grande partie restaurées. Il faut plutôt y voir des Heures. pompilos. Pêcheur ionien, métamorphosé en thon par Apollon. Voy. Chésias. po-noui ou po-kixo. Séjour de ténèbres, dans lequel l'Atoua précipite les Waïdouas qui ne se sont pas fait remarquer par leur valeur guerrière. Voy. Waïdouas. pontan. Dieu des anciens Mariannais (Océa. nie ).\\ vécut un grand nombre d'années dans les espaces imaginaires qui existaient avant la création. A sa mort , il chargea ses sœur* 408 POR de faire de sa poitrine et de ses épaules le eiel et;la terre , de ses yeux le soleil et la lune , et de ses sourcils l'arc-en-ciel. poxtée (ponteus ). Phéacien qui disputa le prix de la course devant Alcinous. poxtia. Marine. Surnom de Vénus à Her- mione, de Thétis, des Néréides. poxtios. Marin. Surnom de Neptune , de Glaucus , etc. poxtojiédox. Roi des flots. Surnom de Neptune. POXTOMEDUSE ( rOXTOMEDOUSA ). Né- réide. poxtoxoîîs (poxtoxoos). Héraut d'Al- cinoiis. poxtoporée (poxtoporéia ). Néréide. poxtos. La mer personnifiée. Hésiode en fait un fils-époux de la Terre, dont il eut Né- rée, Thaumas, Phorcys , r Céto et Eurybie. Dans Hygin , il est fils de l'Éther et de la Terre. Quelquefois aussi on lui donne Neptune pour père. pooh (et sans l'article, ioh et ooh). La lune chez les Égyptiens, qui l'adoraient comme un dieu. Il paraît cependant qu'on la regar- dait quelquefois aussi comme, une déesse , épouse de Fré. Les monuments représentent généralement Pooh vêtu d'une tunique col- lante , et la tête. surmontée d'un disque , porté sur un croissant qui l'emboîte. Quelquefois, il est porté sur une barque dont les extrémi- tés se terminent en fleurs de lotus. On le voit encore avec une tête d'épervier ou bicéphale , et avec des aîles. Ses attributs sont le van sa- cré, le sceptre et la colonne à quatre pla- teaux. populoxia. Qui détourne les ravages. Surnom de Junon. porava. Nom des princes de la dynastie lunaire , descendants de Pourou. Les Panda- vas et les Côravas étaient des Pôravas. poréxëti. Dieu slave qu'on représentait avec quatre têtes. porévith. Dieu vandale qui présidait à la guerre. porxé. Vénale. Surnom de Vénus. porphyriox, r. Géant , fils d'Uranus et de la Terre. Ayant voulu faire violence à Junon, ou lancer l'île de Délos contre les dieux, il fut foudroyé par Jupiter. — 2. Premier roi de l'Attique ; y introduisit le culte de Vénus. PORRIMA. Voy. PRORSA. PORTHAOX OU PORTHÉE (PORTHEUS, porthaox, parthaox ). t. Fils d'Agénor et d'Épicaste. Il régnait à Pleuron et à Caly- don, en Étolie. Euryte lui donna six enfants : OP'.née, Agrius , Alcathoiis, Mêlas, Leucopée et Stérope. — 2. Fils de Périphétès ou de Mars. — 3. Fils de Lycaon. portumnales. Fête romaine en l'honneur de Portumnus. portumxus ou PORTUxrs. Dieu des ports, chez les Romains , qui l'identifièrent avec Pa- lémon. porus ( poros ). Dieu hellénique, l'Abon- POU dance personnifiée. Fils de Métis, il épousa Pénia, dont il eut l'Amour. POSÉIDON. Nom grec de Neptune. poséidoxies. Fêles grecques en l'honneur de Neptune. postulïo. Surnom de Pluton sur les bords du lac Curtius, parce que, la terre s'étant en- tr'ouverte en ce lieu, les aruspices déclarè- rent que le roi des enfers demandait (postu- labat) des sacrifices. POSTVERTA. V'oy. PRORSA. posvisd. Dieu de l'air et des tempêtes, chez les Slaves. pota, potica, potïxa. Déesse latine, présidait au boire des enfants. POTAMIDES. Nymphes des fleuves. potamox. Égyptide , fiancé de Gîaucippe. potestas. La puissance, fille de Pallas et de Styx ( Hygin ). pothos. Le Désir, dieu allégorique. Dans le temple de Vénus à Mégare, on voyait sa statue à côté de celles d'Himéros et de l'A- mour. potitius et pixarius. Vieillards latins , sujets d'Évandre. Hercule leur enseigna le mode suivant lequel ils devaient l'honorer; mais Pinarius s'étant montré peu empressé, le héros assigna la prééminence au premier sur son collègue. potxiades. Qui poussent des cris. 1. Sur- nom des Bacchantes et des Euménides. — 2. Nom des chevaux qui renversèrent Glaucus de son char et le dévorèrent. potxle. Surnom de Ccrès et de Proser- pine, adorées à Potnies , près d'une source dont l'eau rendait les cavales furieuses. On lâchait dans le bois qui leur était consacré des cochons de lait, qui se retrouvaient, disait-on un an après dans la forêt de Dodone. potoyax. Esprit malfaisant très-redoute des Australiens ; il s'oppose toujours aux inten- tions bienveillantes de Koyan et n'est occupé qu'à jouer de mauvais tours aux naturels. Il annonce son arrivée par un sifflement bas et prolongé. potrimpus. Dieu des anciens Prussiens. Il présidait à tout ce qui a vie sur la terre. pouca. Déesse chinoise. Ayant mangé une grappe 3 de padma, elle devint enceinte, et monta au ciel après avoir donne le jour à un fils. On la représente avec seize bras te- nant des épées , des fruits, des livres , etc. pouchpamitra. rère d'Agnimitra. Il dé- trôna le dernier. des Moria, et donna la cou- ronne à son fils, qui fut le premier de la dy- nastie Sounga. POUXDARIRA. Roi de Priaga et adversaire de Krichna, qui le'tua. pourou. Fils d'Yayàti, sixième roi delà race lunaire ; il donna son nom au reste de la dynastie. pouroucha. Le premier homme, suivant quelques traditions indiennes. Il était herma- phrodite. pourourava. Troisième prince de la dy- PRA nastie lunaire , petit-fils delà Lune par son père Bouddha, et arrière-petit-fils du Soleil par sa mère lia. poursuite ( iocé ). Déesse allégorique , dans Homère. poussa. Le dieu de la porcelaine , en Chine. pra-ari aséria. Saint personnage, con- temporain de Samanokodom. Il avait deux cents pieds de haut. prarhayasi. Fille du roi Vadjanâbha. Quand Pradioumna s'empara des États de ce prince, Prabhavasi l'aima, l'épousa secrète- ment, et en eut un fils, qui plus tard gou- verna une partie du royaume de Vadjanâbha. pradioumna. Fils de Krichna et de Rouk- mini. 11 passe aux Indes par une incarnation de Kama. Sambara le jeta dans l'Océan', où un poisson l'avala ; mais il échappa à la mort, et se défit de son ennemi. Tlus tard il tua Salia. PRADJAPATIS. Voy. BR.AHMADIK.AS. pradjxa ou aria-tara. Divinité femelle de la mythologie hindoue, personnification de la matière , dans la cosmogonie des Boud- dhistes, qui lui adjoignent, pour former leur trinité primordiale, Bouddha, l'essence intel- lectuelle , et Sanga , la multiplicité. PRiEDATOR. Pillard. Surnom de Jupiter, à qui l'on consacrait une partie du butin fait sur l'ennemi. ri? \estixa. Surnom de la Fortune. Voy. ce nom. prjestaxa. Nom de Luperca , nourrice de Romulus, à laquelle on rendait les honneurs divins. pr^stites. Gardiens des portes. Sur- nom des dieux Lares. pra-mogla. Disciple de Samanakodom. Il s'efforça un jour d'éteindre les flammes des enfers , par compassion pour les souffran- ces des damnés. prasrixpo et prasrixmo. Couple de sin- ges qui, suivant les Thibétains , enseignèrent aux hommes à se perpétuer par le mariage. Prasrinmo fut mère de trois fils et de trois filles. Une tradition japonaise, analogue en quel- ques points à cette bizarre légende, attribue l'institution du mariage libre à l'oiseau isi- taU. praxidice. Qui fait justice. Divinité peu connue , qui paraît être la même que Minerve Alaleomène. Ménélas lui éleva une statue, près de Gythium en Laconie , au lieu où Paris avait érigé un autel à Vénus Migonitis. — Au pluriel, ce nom désigne des déesses adorées a Haliarte, qui présidaient aux serments. Elles étaient au nombre de trois, Alalcoraénie, Thelxinie et Aulis. Ogygès leur avait donné le jour, et elles prirent soin de Minerve en- fant. — Leurs images consistaient en trois têtes sans corps ; on ne leur offrait que la tète des victimes. — Étienne de Byzance parle d'une Praxidice, nymphe ogygienne , qui épousa Trémilus. — Enûn , dans les Orphiques , Praxi- dice paraît être un surnom de Proserpine. PRI 409 praxis. Surnom de Vénus chez les Méga- riens , qui lui avaient consacré une statue dans le temple de Bacchus. PRAXITHEE (PRAXITHÉA). t. Fille de phrasiraus et de Diogénie, épousa Ërechthée , dont elle eut Cécrops, Pandarus, Métion , Ornée, et quatre filles : Procris, Créuse , Chthonie, Orithyie {Voy. Hyacinthides). — 2. L'une des filles de Léos. — 3. Fille de Thes- pius. Hercule la rendit mère de Néphos. pré ma. Déesse romaine qu'on invoquait le soir des noces. pre s box. i. Fils de Phrixus et père de Clymène. — 2. Fils de Minyas et de Clytodore ou de Tritogénie. PREUGÈXE OU PREYGÉNÈS. Fils d'Agé- nor, qui enleva de Sparte la statue de Diane limnatide, et la porta à Mésoa, en Achaïe, où il lui éleva un temple. Son tombeau, qui s'élevait près de là , était honoré par des sa- crifices annuels. priam ( priamos ). i. Roi d'IIion , fils de Laomédon. On ne s'accorde pas sur le nom de sa mère ; Strymo , Rhœo , Thoosa , Placie , Zeuxippe , Leucippe figurent tour à tour avec ce titre. Il se nommait dans son enfance Po- darcès. Lorsque Hercule se vit frustré par Laomédon de la récompense promise au sau- veur d'Hésione, le jeune fils du monarque s'opposa à cette injustice; aussi le héros î'é- pargna-t-il ; il lui rendit même le trône de son père. D'autres disent qu'emmené en Grèce et fait prisonnier, il fut racheté par Hésione : de là son nom de Priam ( de 7ip'.a[J.ai , ra- cheter ). Uni à Arisbé , dont il eut iEsacus, il la répudia pour épouser Hécube , qui Je ren- dit père de dix fils , Hector, Paris , Déiphobe , Hélénus, Pammon , Politès, Antiphus, Hip- ponoùs, Polydore, Troïle ; et de quatre filles, Créuse , Laodice , Polyxène et Cassandrc. Sui- vant Apollodorc, Priam eut des fils de plu- sieurs autres femmes, savoir : Mélanippe, Gorgythion, Philœmon, Hippothoùs, Glau- cus, Agathon, Chersidaraas , Évagoras, Hip- podamas, Nestor, A tas , Doryclus, Lycaon , Dryops, Bias , Chromius, Aslygonus, Télestas, Évandre, Cébrionès , Mélius, Archémaque, Laodocus, Échéphron , Idoménée, Hypérion, Ascagne, Démocoon , Arrhétus, Déioptès, Clonius, Échémon, Hypirochus , iEgéonée , Lysithoiis et Polymédon ; et quatre filles, Mé- duse, Médésicaste , Lysimaque et Aristodème. — Suivant Homère , il avait cinquante fils , dont dix-neuf nés d'Hécube. On lui donne aussi le même nombre de filles. — Avant la guerre de Troie, il prit part à une expédi- tion des Phrygiens contre les Amazones. Lors- que les Grecs arrivèrent devant les murs de sa capitale, il était déjà très-avancé en âge et ne prenait plus part aux exploits des guerriers. On le voit, dans l'Iliade, apparaître une seule fois sur le champ de bataille pour régler les conditions du combat entre Paris et Ménélas. Après la mort d'Hector, il se rendit, sous la conduite de Mercure, dans la tente d'Acbille, 35 410 PRI nûn de redemander le corps de son fils. Ho- mère ne fait aucune mention de la fin de ce vieux monarque, aussi faible que bienveil- lant; les auteurs postérieurs rapportent que, après le sac de la ville, couvert d'une ar- mure qui opprimait son corps affaibli par l'âge , il fut entraîné par Hécube au pied de i'autel de Jupiter Hercée ; il vit mourir là son filsPolitès, égorge par Néoptolème, et périt lui-même de la main de ce farouche guer- rier. — 2. Fils de Politès et compagnon d'É- née. priamides. Enfants de Priam. priapvEOS. Surnom d'Apollon, tiré de la ville de Priape , en Mysie. priape (priapos, priapus ). Homère, Hésiode et les autres anciens poètes ne font aucune mention de ce dieu; ce sont des au- teurs beaucoup plus modernes, comme Stra- bon,qui nous rapportent qu'on lui rendait des honneurs divins et qu'on l'adorait surtout à Lampsaque , où on le disait fils de Bacchus et de Vénus ; sans doute il n'était là qu'un Bacchus phallique localisé ; on le fait encore fils de Bacchus et d'une nymphe ou de Chioné (Scol. Théocr. ); d'Adonis et de Vénus ( Tze- tzès); de Mercure (Hygin); d'un père à lon- gues oreilles, c'est-à-dire d'un satyre ou de Pan (Macrobe). — On racontait à Lampsa- que que Junon, jalouse de Vénus, fit naître Priape avec une difformité extraordinaire ; qu'alors Vénus l'abandonna ; que, recueilli par des bergers , il fut adoré par les Lampsacé- niens, puis chassé honteusement de la ville, où on l'honora bientôt de nouveau dans des fêtes licencieuses. De là son culte passa à Rome, mais sous des formes moins libres. — Priape est le dieu de la fécondité des champs, et pré- side à la prospérité des troupeaux , à l'éduca- tion des abeilles , à la culture des vignes et même à la pêche. On lui attribuait les bien- faits de la fructification, lui supposant d'ail- leurs, en sa qualité de dieu rural, la vertu prophétique. Son nom se trouve quelquefois employé au pluriel (Mosch., idyl. 3, 27. ). — Ayant quelques points de contact avec les autres dieux fécondateurs, les Orphiques l'ont identifié avec le Bacchus mystique, le Soleil, Mercure , etc. En Attique, les traditions po- pulaires le faisaient figurer à côté des génies obscènes , tels que Conisalos , Orthanès ., Ty- chon, noms divers d'un seul et même Priape; suivant Diodore , il porte aussi les surnoms de Phallus, de Fascinus, d'Ithy phallus. Les Romains le confondirent avec la vieille divi- nité italique Mutunus. Suivant Servius , il tenta de séduire la nymphe Lotis , ou de lui faire violence un jour qu'elle dormait. Mais l'âne de Silène la réveilla par ses cris. D'autres ra- content cette aventure autrement, ou l'attri- buent à Vesta. On lui offrait les prémices des jardins , des vignes et des champs , et de plus du lait, du miel et des gâteaux, et on lui sa- crifiait des boucs et des ânes, et les pêcheurs, des homards. On le représentait ordinairement PRO sous la forme d'un hennés, le plus souvent peint en rouge, portant des fruits et tenant une serpette, une massue ou une simple ba- guette , et quelquefois la corne d'abondance. priasus (priasos). Argonaute, fils* de Cécnée et frère de Phocus. priè\e. Amazone; donna son nom à une ville de TAsie-Mineure. primigéxia. La première née. Surnom de la Fortune à Rome , de la Nature dans les Orphiques , et de la Proserpine mystique. printemps. Foy. Été et Heures. priolal ; s( priolaos). i. Frère de Lycus, commanda les Mariandyniens dans la guerre contre les Bébryces, et fut tué en combattant. — 2. Petit-fils de Tantale, tué par Amycus. Voy. Titias. prion. Roi gète tué par Jason. privata, ou propria. Noms sous les- quels la Fortune avait une chapelle dans la cour du palais de Servius Tullius. priver nus. Chef latin, tué par Capys. proclée (procléia). Fille de Laomé- don , femme de Cycnus. proclès. Roi de Sparte, fils d'Aristodème et d'Argée, frère d'Eurysthène. procris. 1. Fille d'Érechthée et de Praxi- thée, ou de Pandion, ou d'Iphidus. Elle épousa Céphale , dont elle eut un fils, Ar- chius ou Célée. Nous avons rapporté à l'arti- cle Cephale comment les deux époux se ré- concilièrent après des infidélités mutuelles ; une tradition un peu différente prétend que Procris se livra àPtéléon, et, surprise par Céphale , se réfugia à la cour de Minos. Ce- lui-ci devint amoureux d'elle; mais la fille d'Érechthée ne céda à ses désirs qu'après s'ê- tre assurée contre l'effet pernicieux d'un breuvage que Pasiphaé avait fait prendre à son époux pour l'empêcher d'être infidèle; elle eut commerce avec lui sans aucun risque, au moyen de la racine Circée, et reçut de lui en retour un chien et un javelot magique, qui, plus tard, causa sa perte. D'autres disent qu'elle reçut ce javelot de Minos, pour lui avoir enseigné le moyen d'avoir des enfants de Pasiphae. — 2. Thespiade; eut d'Hercule deux fils, Antiléon et Hippée. PROCRUSTE ( PROCREUSTÈS ). Surnom du fameux brigand Polypémon, nommé aussi Damastès. Thésée le fit mourir, en l'allon- geant à la mesure de son lit , comme il y for- çait lui-même ses hôtes. PROCYON (CAAIS MINOR, AMECAMS Constellation australe. Voy. Chien. PROD03IÉES. Divinités auxquelles Alca- thoûs offrit un sacrifice avant de commencer à bâtir le mur d'enceinte de la citadelle de Mégare. On leur éleva un autel en ce lieu. prodro3IOI. Avant-coureurs. Nom donné, après leur métamorphose, à Zétès et Calaïs, vents qui précédaient de huit jours le lever de la Canicule. proetides. Filles de Prêtas et de Sthéne- bée ou d'Antée ou d'Antiope. Elles étaient au PRO PRO 411 nombre de trois, Lysippe, lphinoé (ou Hip- ponoé,), Iphianasse (ou Cyrianasse). D'autres n'en comptent que deux, Élège et Célaené. Parvenues à l'âge de puberté , elles devinrent folles . soit qu'elles eussent méprisé le culte de Bacchus, soit qu'elles se fussent vantées d'égaler Junon, en beauté ou qu'elles eussent commis un larcin dans le temple de cette déesse. Dans leur démence , elles se croyaient métamorphosées en vaches , et parcoururent tout le Péloponnèse, communiquant leur dé- lire aux vierges et aux épouses. Mélampe les guérit, après être convenu d'un certain prix avec Prœtus , ou avec Anaxagore , son petit- fils, qui lui abandonna les deux tiers du royaume d'Argos, et lui accorda la main d'I- phianirc. Les traditions parlent de fumigations employées pour cette cure miraculeuse ; quel- ques-unes remplacent Mélampe par Esculape, et placent le lieu delaguérison à la source d'A- nigrus, à celle de Clitore en Arcadie, ou à Lyses, dans la même contrée. Du reste, lphinoé mourut avant d'avoir recouvré la raison. Foy. Mélampe. En mémoire de la guérlson de ses filles , Prœtus éleva un héroiim entre Si- cyone et Titane, et fonda dans la première de ces deux villes un temple en l'honneur d'A- pollon. PRGETUS ( PROETOS ). i. Roi d'ArgOS , fils d'Abas et d'Ocalée. Chassé de ses États par Acris f s, dont il avait , dit-on, séduit la fille , il se réfugia chez Iobatès , roi de Lycie, dont il devint le gendre. Antiope, Antée, ou Sthé- nébée, sa femme, lui donna un fils, Méga- penthès , et trois filles. Foy. Proetides. Soutenu par son beau-père, Prœtus rentra à main armée dans l'Argolide , s'empara de Ti- rynthe , qu'il fit ceindre de murailles par les Cylopes , et fit la paix avec Acrisius, auquel il laissa Argos ( Pausanias). — Ovide rapporte , au contraire, qu' Acrisius, chassé d'Argos par Prœtus . implora l'aide de Persée , qui pétrifia l'usurpateur en lui présentant la tète de Mé- duse. — Après la guérison de ses filles , Prœ- tus se débarrassa de Bellérophon, qu'il soup- çonnait de vouloir lui ôter l'honneur, en l'en- voyant auprès d'Iobatès ; les calomnies de Sthénébée , amoureuse du jeune héros qui re- jetait ses avances , ne l'empêchèrent pas de se couvrir de gloire. Voy. Bellérophon. — 2. Fils de Thersandre et père de Maera. — 3. Fils de Nauplius. PROGi\É. Voy. TÉRÉE. prolochos. Lapithe. promachorma. Qut protège les golfes. Surnom de Minerve, adorée sur le mont Bu- porthmus , près d'Herraione. promachus ( promachos ). Qui combat au premier rang. i. Surnom d'Hercule, à Thèbes. — a. Surnom de Mercure à Tanagra, qui réclamait l'honneur de l'avoir vu naître sur le mont Céryx, à peu de distance de la ville. Ce surnom lui venait de ce qu'un jour, dans une expédition des jeunes gens de Ta- nagra contre les Érétriens, qui avaient en- vahi l'Eubée, il combattit vaillamment pro aris etfocis, et procura la victoire a ses com- patriotes, en repoussant l'ennemi avec une étrille de gymnase. Suivant Tzetzès, on lui im- mola à cette occasion un jeune homme et une jeune fille; telle fut l'origine de l'insti- tution du culte de Mercure Leucos chez les Tanagréens. Ceux-ci montraient dans le tem- ple d'Hermès Promachos un arbousier sacré, sous lequel Hercule était né. — 3. frère ju- meau d'Échéphron. — 4. Fils d'Éson , tué par Pélias. — 5. Fils de Parthénopée , et l'un des Épigones. — 6. Béotien , tué devant Troie par Acamas. — 7. Fils d'Hercule et de Phégia. prométhée ( prométheus ). Prévoyant. Célèbre Titan , fils de Japet et de Clymène , et frère d'Atlas, de Menœlius et d'Épiméthée (Hésiode); ou fils de Japet et d'Asie ( \pollo- dorc); ou de Thémis (Eschyle ) ; ou d'Uranus et de Clymène (Scol. Théon. in Arat. ); ou d'Eurymédon et de Junon (Eustathe). — 11 eut Deucalion d'Hésione, d'Axiothée ou de Pandore ; Hellen ( Deucalion ) , de Pyrrha ou de Clymène; Lycus et Chimaereus.de Célœno. Hé- rodote lui donne Asia pour femme. isisetThébé sont mis aussi au nombre de ses enfants. — Le mythe le plus ancien, qui nous a été con- servé par Hésiode dans sa Théogonie, esquisse ainsi la légende de ce célèbre personnage, représentant de la race humaine : Les dieux et les hommes réglaient ensemble leurs diffé- rends à Mécone , l'ancienne Sicyone , lorsque Prométhée, voulant éprouver si Jupiter était vraiment digne des honneurs divins, tua un taureau, enveloppa dans sa peau la chair- et les entrailles, et mit par-dessus ce qu'il y avait de plus mauvais , c'est-à-dire l'estomac ; il empila ensuite les os et les couvrit de graisse. Jupiter se laissa tromper, et choisit les os; mais, furieux de sa méprise , il enleva le feu aux hommes. Prométhée parvint à le dérober, en le cachant dans la tige creuse d'une férule ( narthex ) , arbrisseau dont la moelle brûle lentement, et conserve longtemps l'étincelle sans s'éteindre; puis, H le rendit aux mor- tels. Le roi de l'Olympe, irrité de ce nouvel attentat, ordonna à Vulcain de former du li- mon de la terre une créature séduisante (voy. Pandore), destinée à le venger, et enchaîna lui-même Prométhée à une colonne , où un aigle lui dévorait le foie, sans cesse renaissant. Plus tard, Jupiter, voulant couvrir Hercule d'une gloire nouvelle , lui permit de tuer cet aigle et de délivrer l'audacieux Titan. — Dans le Prométhée enchaîné d'Eschyle, la légende est altérée en quelques points ; le fils de Japet y apparaît comme un dieu ami des mortels pour lesquels il est prêt à se sacrifier. Lors- que Jupiter, parvenu à la puissance souve- raine , voulut exterminer la race humaine , Prométhée s'opposa à sa volonté. Divinité fatidique, il ôta aux mortels la connaissance de l'avenir, et ne leur laissa que l'espérance. Père de toute science et de tout arf , il leur donna le feu, et inventa l'architècture, l'as- 412 PRO tronoraie, le calcul , l'écriture , la navigation , la médecine , la divination, l'onéiroruancie , la science augurale , etc. Pour le punir de ses bienfaits, et quoiqu'il eût contribué à la dé- faite des Titans, Jupiter, jaloux de sa puis- sance , le fit enchaîner sur une montagne de Scythie par Vulcain, aidé de Cratos et de Bia. Là , Io vint le consulter sur sa destinée, ainsi que Mercure, envoyé par le maître des dieux, qui voulait apprendre de lui le nom du fils auquel , suivant une ancienne prédic- tion, les Parques destinaient l'empire du monde; Prométhée ayant refusé de révéler l'oracle, ta foudre vint l'anéantir. — Ce dé- nouement, que justifie, sinon la tradition, du moins la nécessité pour Eschyle de clore son drame par une scène à effet, a peu em- barassé les mythologues : Prométhée devait, disait-on, subir un supplice de trente mille ans; aussi son rocher l'accompagna-t-il aux enfers ( Horat., Od. n , 18 , 35 ) , et après y avoir longtemps séjourné, le malheureux Titan en sortit pour être de nouveau enchaîné sur le Caucase, où un aigle, fils de Typhon et d'É- chidna , ou de la Terre et du Tartare , lui ron- geait incessamment le foie (Apollonius, Phi- lostrate , Strabon , Hygin ). Ce supplice devait durer jusqu'à ce qu'un autre dieu, se dévouant pour lui, descendit de bon gré au Tartare. Chiron lui rendit ce service. Voy. Chirox. D'autres disent que ce fut Jupiter lui-même qui délivra Prométhée, lorsque celui-ci lui eut annoncé le fatal résultat de son union projetée avec Thétis. Divers légendes n'ont pu trouver place dans le cours de ce récit; l'une d'elles prétend que Prométhée fut enchaîné pour avoir voulu faire violence à Minerve (Scol. Apoll. ); il monta cependant, dit-on, au ciel, avec l'aide de cette déesse , et alluma une torche à l'une des roues du char du Soleil ( Servius ). On dit aussi que sur l'ordre de Ju- piter, Prométhée et Minerve créèrent l'homme, après le déluge de Deucalion , en empruntant à chaque animal une qualité particulière. Deucalion avait auparavant échappé à la mort, par les avis de Prométhée; celui-ci lui avait donné l'idée du navire sur lequel il se sauva. On représente encore Prométhée comme le créateur de l'homme formé d'eau et de terre et animé par le feu, ou comme l'homme pri- mordial. — Dans Apollodore, c'est lui qui ouvre le cerveau de Jupiter. Nicandre de Colophon veut que le crime du Titan ait été d'avoir persuadé aux hommes de se dé- faire en faveur des serpents de la propriété de rajeunir, qu'ils possédaient dans l'origine. — Les Athéniens élevèrent un autel à Prométhée dans les jardins de l'Académie , où l'on célé- brait des Lampadophories en son honneur. On montrait, du reste, sur le Caucase les chaînes qui avaient servi à le garrotter, et, chose étonnante , à Panopée en Phocide, les curieux pouvaient contempler et manier une argile identique à celle dont le premier homme avait été formé. — Plusieurs bas-re- PRO liefs antiques représentent diverses scènes de la vie de Prométhée , la création de l'homme , le supplice du Titan , et sa délivrance. prométhides. Enfants ou descendants de Prométhée. promitor. Dieu romain, qui présidait à la dépense. promulus. Troyen, tué par Turnus. promyléa. Divinité latine qui présidait soit aux meules, soit aux môles et aux ports. proxjea. Surnom de Minerve , qui avait une statue à Delphes, devant le temple d'A- pollon. proxaos. Surnom de Mercure. proxax. Fils de Talaiis et de Lysimaché ; fut père de Lycurgue et d'Amphithée. C'est, dit-on , pour l'honorer que les jeux Néméens furent institués. proxoé. r. Néréide. — - 2. Fille de Phor- bas; JEtolus la rendit mère de Pleuron et de Calydon. proxoia. La prudence. Surnom de Mi- nerve. proxols (proxoos). i. Fils de Phégée, tué par les Alcméonides. — 2. Troyen, tué par Patrocle. proxcra. Surnom de Junon, présidant aux mariages. Les nouveaux époux lui offraient une oie crue, privée de son fiel. proopsios. Prophète. Surnom sous lequel Apollon avait un autel sur le mont Hymette. prophasis. L'Excuse , fille d'Épiméthée et sœur de Métaméléia, le Repentir. propoetides. Jeunes filles d'Amathonte, qui, ayant méprisé le pouvoir de Vénus, su- birent une punition honteuse et furent en- suite métamorphosées en rochers. propyl.eos. Surnom de Mercure, tiré de la place qu'occupait sa statue dans le Vestibule. proréus. Jeune Phéacien qui disputa le prix delà course dans les jeux donnés par Alcinoiis. PRORSA, PORRIJIA OU PROSA. Déesse qu'on invoquait pour donner aux enfants une bonne situation dans le sein de leur mère. Elle est la parèdre adverse de Postverta et par conséquent identique à Antevorta. Celle-ci connaissait le passé, tandis que Postverta dé- voilait l'avenir. — On les donne tantôt com- me identiques avec les Camènes, tantôt com- me leurs sœurs ou leurs compagnes. prosclystios. Inondatcur . Surnom de Neptune. proserpixe. Cette déesse, dont le nom grec était Perséphone ( voy. ce mot), devait le jour à Jupiter et à Cérés, suivant les tra- ditions les plus anciennes: mais, en sa qua- lité de déesse infernale, on lui donnait pour mère Styx, et les Arcadiens, qui l'honoraient sous le surnom mystique de Despoina, la di- saient fille de Neptune et de Cérès, qui la con- fia , ajoutaient-ils , aux soins du Titan Any- tus. — Enlevée par Pluton {voy. Céres), qui ne consentit à s'en dessaisir que pendant six mois de l'année, elle vint régner sur les ombres PRO dans le noir Tartare , désigné quelquefois par le nom d'empire de Proserpine (005101 flôp- 0"£ÇOV£ir}ç). Elle y avait un bois sacré qui se trouvait à l'extrémité occidentale de la terre, là où commence le sombre royaume. — La légende de cette déesse, si célèbre dans le culte mystérieux de la Grèce , offre peu d'in- cidents. Elle fut mère des Furies ( Orphiq. ) , et, suivant des traditions étrangères à la my- thologie originelle de l'Hellade , eut de Jupiter le Bacchus mystique ( Iacchos , Sabazios ou Zagreus ) : on la donne encore pour mère du maître des dieux. Dans Sanchoniathon , elle reste vierge. Quelquefois on la suppose amou- reuse d'Adonis ( voy. ce nom ) , et suscepti- ble de jalousie envers Menthe, qu'elle méta- morphosa en une plante de son nom. Il est fa- cile de s'apercevoir que ces détails, dont on a surchargé le mythe sévère de la déesse des enfers, ne sont nullement en harmonie avec la gravité de la conception première. Homère n'aurait pu supposer des intrigues amoureu- ses à l'épouse du terrible Pluton , « à la subli- me souveraine des ombres, qui exerce son empire sur les âmes et sur les monstres des enfers, et qui exécute les imprécations des mortels. » — La partie du mythe de Proserpine relative à sa disparition et à son apparition successives a été expliquée de di- verses manières; ainsi, suivant les uns , le rapt, ^e la fille de Cérès est le symbole de la végétation, qui , se montrant surtout au prin- temps, semble disparaître sous la terre à une certaine époque, pour revenir bientôt à la surface. Aussi Plutarque identifie-t-il Proser- pine avec le printemps, et Cicéron lanom- me-t-il la semence des productions agrestes. Dans les mystères d'Eleusis, on regardait la réapparition de la déesse comme le sym- bole de l'immortalité de l'âme, et l'art, qui participe lui-même à l'obscurité mystique dont le culte de Proserpine est enveloppé, a souvent reproduit cette idée , comme le prou- vent les bas-reliefs sculptés sur les sarcopha- ges antiques. Mais c'est surtout dans la Tbéoso- phie orphique et dans les rêveries des néo-pla- toniciens que la reine des ombres a perdu son caractère primitif; là elle devient la divinité toute-puissante de la nature, celle qui fait tout naitre et tout mourir, la déesse désirée du printemps, et est continuellement, identifiée avec diverses déesses , telle qu'Isis, la Terre, ilhée, Vesta, Pandore. Diane, Hécate. C'est elle qui est la mère de Bacchus Zagreus. Nulle divinité, assurément, ne se prêtait plus au système de syncrétisme des Alexandrins que Proserpine , souveraine à la fois infernale et terrestre; nulle n'offrait autant de prise à ces interprétations téméraires et confuses qui, conciliant ce qui doit rester séparé, et mécon- naissant grossièrement les traits essentiels de conceptions très-différentes, font de la sym- bolique antique un véritable galiroathias. — Ses principaux surnoms sont les suivants : Jgavé, superbe; Agnè , vénérable; Cora ou PRO 413 Coré, jeune fille; Daïphron , intelligente; Despoina , ■ souveraine; Déoiné, en latin Déois , fille de Déo ; Épainé , formidable; Leucippos , aux blancs coursiers; Leucolé- nos , aux bras blancs; Mélibœa; Mégalè Thëa, la grande déesse; Obrimo, lirimo, terrible; Pericaliès, très-belle; Polybœa; Pyrophoros , pyrophore, parce qu'on célé- brait en son honneur, ainsi qu'en celui de Cérès, des Dadouchies; Pîotogoné, née la première; Soléira, conservatrice; Tanys- phyros , qui fait de grands pas. Les Latins lui donnaient quelquefois les épithètes de Juno inferna, averna, stygia. — Le culte de Proserpine , uni le plus souvent à celui de Cé- rès, était très-répandu en Grèce; Corinthe, Mégare, Mégalopolis, Eleusis, etc., lui avaient élevé des temples, aussi bien que Thèbes, dont Jupiter lui avait fait présent, disait-on. Elle devait aussi à la libéralité du dieu la fertile Sicile, dont les habitants lui immolaient un taureau sur les bords de la fontaine Cyané. A Sparte, à Acacésium , en Arcadie, elle était adorée spécialement sous le nom de Persé- phone Sotéira et de Despoina. Sardes ne lui rendait pas un culte moins solennel. En Ita- lie, Rome et Locres l'invoquaient dans des temples magnifiques; prés du lac Averne, un bois lui était consacré, sans doute d'après la tradition homérique. En général, les fêtes cé- lébrées en son honneur avaient un caractère mystérieux; quelquefois les femmes seules y prenaient part, et souvent l'entrée de ses temples était interdite aux hommes. On lui sacrifiait des génisses stériles et, comme à Hécate, de jeunes chiens noirs; dans les fu- nérailles', on lui offrait une boucle des che- veux du mort, parce que, selon la croyance des anciens, un homme ne pouvait cesser de vivre que lorsque la déesse avait coupé le cheveu fatal, palladium delà vie. La chauve- souris, la grenade et le narcisse lui étaient consacrés. — Proserpine figure souvent dans les œuvres d'art des anciens, tantôt à côté de son époux, et tenant un narcisse ou un sceptre, tantôt descendant aux enfers ou re- paraissant sur la terre. Comme divinité mys- tique , on la représentait avec un sceptre et une ciste. Quelquefois elle a pour coiffure le modius. prosopélée. Leçon vicieuse, dans Lyco- phron , pour Chrysopélée. prostatérios. Protecteur. Surnom d'A- pollon. PROSuaraus. Favori de Bacchus ( Arnobe). prosymxa. 1. Surnom de Cérès, — 2. Sœur d'Eubée et d'Acraea , l'une des nourrices de Junon. protée ( protels ). 1. Dieu marin, fils de l'Océan et de Télhys ou de Neptune, et pas- teur des troupeaux de phoques de Neptune, de qui il tenait le don de connaître l'avenir. Chargé d'années, il résidait, suivant Homère, dans L'ile de Pharos, à une journée de mar- che du fleuve jïgyptus. Virgile le fait origi- 35. 414 PRO naire de Pallène, et lui donne pour demeure l'île de Carpathos, entre la Crète et Rhodes, il emploie cependant l'expression Columnœ Protêt pour désigner la limite extrême de l'Égypte. — A l'heure de midi, Protée sortait des flots, et venait se coucher sur le rivage; les marins l'y consultaient sur le destin qui les attendait; mais il n'en révélait les secrets que par force ; et pour échapper à ceux qui l'interrogeaient, il se métamorphosait à vo- lonté. Il fallait le presser d'autant plus étroi- tement qu'il faisait plus d'efforts pour s'échap- per. Vaincu à la fin par cette persévérance, il dévoilait l'avenir; son oracle était infailli- ble. Ménélas le consulta en revenant d'ilion (voij. IdothÉe), et Aristée obtint de lui un moyen de repeupler ses ruches vides , en im- molant un taureau suivant certains . ites dé- terminés. — Il fut père d'Idothée et, suivant Strabon, de Cabira, mère des Cabires; Eus- tathe remplace Idothée par Eurynome. — Ce dieu joue dans l'Odyssée , le même rôle que Nérée dans le mythe d'Hercule, et Glaucus ûans le cycle argonautique. — 2. Savant roi d'Egypte, connu aussi sous le nom de Cétès. Époux de Psamathe, ou deTorone, il en eut Polygone (ou Tmole) et Télégone, auxquels on joint quelquefois Théoclymène et Théo- née. Ainsi que le dieu Protée, il résidait à Pharos, et y reçut Hélène des mains de Mer- cure; ou bien il enleva lui-même la belle Grecque, et la rendit plus tard à Ménélas. On rapporte encore de ce personnage, mais en le confondant évidemment avec le dieu- marin de l'Odyssée, qu'Égyptien de nais- sance , il se rendit en Thrace et y épousa To- rone; ses enfants , Tmole et Télégone, s'é- tant fait haïr par leur cruauté, il supplia Neptune de le faire revenir en Êgypte ; celui- ci lui ouvrit un chemin sous le lit de la mer, et le ramena ainsi à Pharos. — 3. Égyptide, fiancé de Gorgophone. protéxor. Partisan de Phinée, tué par Hypsée. PROTÉSILAS ( PROTÉSILAOS). I. Fils d'I- phiclus et d'Astyoché, et frère de Podarcès. Originaire de Phylace en Thessalie, il quitta sa patrie pour se rendre à Troie , et sauta le premier sur le rivage ennemi; il fut tué aus- sitôt, comme un oracle l'avait prédit. Homère ne dit rien de plus sur ce héros, que des tra- ditions postérieures représentent comme un modèle de tendresse et de fidélité conjugales ; tué par Hector ( Lucien ) . par Achatès ( Eus- tathe), par Énée ( Dictys) ou par Euphorbe. Lui ou sa femme Laodamie (Polydora, sui- vant les poètes cypriens ), qu'il avait quittée le lendemain des noces, prièrent les dieux de leur accorder une dernière entrevue. Leur souhait leur fut accordé, et Mercure conduisit Protésilas sur la terre pour quelques heures. Lorsqu'il mourut pour la seeonde fois, sa femme mourut avec lui. Suivant Eustathe, Laodamie avait fait faire une image de son mari, qu'elle pressait toujours dans ses bras ; PRO Protésilas, ressuscité, lui recommandant de venir bientôt aux enfers, elle se perça le sein. Hygin prétend qu'elle ne fit faire cette image qu'après la seconde mort de son époux, son père lui ordonnant de la brûler, elle se jeta dans les flammes ; ou bien, contrainte à se re- marier, elle passait les nuits auprès de ce vain simulacre. — Conon s'écarte complète- ment de ces traditions, qui diffèrent peu au fond les unes des autres. D'après lui , Proté- silas aurait, en quittant Ilion, emmené avec lui jEthylla, sœur de Priam; une tempête l'ayant forcé de relâcher à Pallène, en Ma- cédoine, iEthylla persuada à ses compagnes, pendant qu'il errait dans la presqu'île, de mettre le feu à son vaisseau. Cet événement le força à se fixer en ce lieu , où il fonda la ville de Scione. On voyait son tombeau dans la Chersonèse de Thrace , non loin d'Élée. Les habitants étaient persuadés que les ormes qui l'ombrageaient tombaient aussitôt qu'ils avaient atteint la hauteur des murs de Troie, et renaissaient pour mourir encore de même; ou que les rameaux qui regardaient la plaine d'ilion fleurissaient et se fanaient les premiers. Le héros avait aussi un temple à Élée , et une chapelle à Phylace, où l'on célébrait des jeux en son honneur. — 2. Surnom d'Iolas, fils de Diomédée et d'Iphiclus, frère d'Her- cule. prothoé. Amazone, tuée par Hercule. prothoéîvor. Fils d'Aréilycus, et l'un des chefs béotiens devant Troie ; fut tué par Po- lydamas. prothoox. Troyen tué par Teucer. prothous ( prothoos ). i. Lycaonide. — 2. Fils d'Agrius. — 3. Fils de Tenthrédon; conduisit les Magnètes devant Troie. protiaoiv, Père d'Astinoùs et compagnon de Polydaraas. protis. Phocéen qui se rendit auprès de Nannus , roi des Ségobriges , et lui succéda après avoir épousé sa fille Gyptis ou Petta ( Justin) ; suivant Aristote, il était fils du colon phocéen Euxène, que Nannus accueillit. proto. Néréide, protodamas. Fils naturel de Priam. PROTOGÉNIE (PROTOGÉNÉIA ). T. Fille de Deucalion et de Pyrrha, ou de Japet et de Clymène. Mariée à Locre, dont elle n'eut pas d'enfants, Jupiter l'enleva et la rendit mère d'Opunte, dont d'autres la font fille. On met encore Endyraion et Épaphus au nombre de ses enfants , ainsi qu'iElhlius ( ou ^thalion) , qui remplace alors le premier. — 2. Fille de Calydon et d'iEolie ; elle eut du dieu Mars un fils nommé Oxylus. protogone (protogonos) Premier-ne, Surnom de diverses divinités, dans les Orphi- ques. PROTO>ïÉ oée (protomédéïa). Néréide. prové. Dieu de la justice , chez les Slaves. II n'avait pour temple qu'un chêne sur le- quel on plaçait la statue qui le représentait sous la figure d'un vieillard tenant une chaîne 1 PSY et un couteau, instruments qui étaient le sym- bole de la détention et de la mort. PROVIDENCE ( PROV1DENTI A ). Divinité romaine, dont le culte n'est pas antérieur au temps des empereurs. Elle avait un temple dans l'île de Délos. On la représente s°»us les traits d'une grave matrone, tenant une corne d'abondance; quelquefois le globe du monde est à ses pieds. prylis. Troyen , fils de Mercure et d'Issa. 11 prédisait l'avenir, et, s'étant laissé gagner par Palamède, instruisit les Grecs du moyen par lequel ils pouvaienfpénétrer dans Troie. — Prylis est la personnification de la Prylis ou danse pyrrhique. prymnéus. Phéacien. S pry.iixo. Océanide. prytaivis. r. Guerrier troyen, tué par Ulys- se. — 2. Compagnon d'Énée , tué par Turnus. psal acanthe. Nymphe qui; se voyant méprisée par Bacchus , se tua de désespo'ir. psamathe. i. Néréide, amante d'Éaque et mère de Phocus. Elle vengea la mort de son fils en envoyant un loup furieux en Thcs- salie. Voy. Pelée. — 2. Fille de Crotopos, roi d'Argos, amante d'Apollon, dont elle eut Linus. Voy. Crotopos. On voyait son tom- beau â Argos. — 2. Femme de Protéc , roi d'Egypte. PSAPHOiv. Libyen qui obtint , après sa mort, les d onneurs divins. Selon Élien, il avait exercé quelques oiseaux à répéter ces mots : Psaphonesttin grand dieu. pseudAjVOR. Qui feint d'èlre homme. Sur- nom sous lequel le roi macédonien Argîeus éleva un temple à Bacchus, en mémoire de ce que les Bacchantes, revêtues de vêtements d'homme, avaient repoussé l'ennemi. psilas. Imberbe. Surnom de Bacchus à Amyelée. PSiTHYROS.5«6i^arrf. Surnom de l'Amour. psophis. 1. Filsd'Arrhon , petit-flls d'Éry- manthe; il donna son nom à la ville de Psophis , en Arcadie. — 2. Fille du Xanthe. On lui attri- bue aussi la fondation de Psophis. — 3. Fille d'Éryx. Hercule la rendit mère d'Échéphron et de Promachus. psychagog os. Qui conduit les âmes. Sur- nom de Mercure , conducteur des âmes aux enfers. psyché. L'ingénieuse et spirituelle légende de Psyché, popularisée dans les derniers âges de la littérature antique par le curieux ro- man d'Apulée, n'appartient pas à proprement parler à la mythologie ; elle n'est autre qu'une allégorie , due à quelque platonicien ou à quelque sectateur des doctrines orphiques, lequel y a exposé l'amour inspiré par la beauté de l'âme ainsi que par celle du corps, les effets d'une curiosité téméraire, et la purifi- cation de l'esprit par les souffrances. — Sui- vant le philosophe de Madaure , Psyché était une jeune princesse, que sa grande beauté fit aimer de l'Amour. Par le conseil de l'oracle, que ses parents avaient consulté avant de la PTÉ 415 marier, elle fut exposée sur le haut d'un roc. Ce fut de là que le Zéphyrc, par ordre du fils de Vénus, la transporta dans un palais magni- fique, où elle était servie par des nymphes invisibles. Son époux la visitait dans l'obs- curité, et se retirait à la pointe du jour, pour éviter d'en être aperçu, lui recommandant de ne point souhaiter de le voir. Une nuit qu'il sommeillait à ses côtés, elle se leva adroitement, ailuraa la lampe, et vit à sa lueur, au lieu d'un monstre, Cupidon, qu'une goutte d'huile tombée malheureusement réveilla sur- le-champ. Il s'envola aussitôt. Vénus, cour- roucée contre Psyché de ce qu'elle avait eu la témérité d'enchaîner l'Amour même, ne cessa de la persécuter jusqu'à ce que la mort l'eût soustraite à sa puissance. Jupiter lui rendit la vie, ét lui donna l'immortalité, en l'unissant à l'Amour ; Psyché eut de ce ma- riage Ja Volupté. Elle est représentée avec des ailes de papillon aux épaules, ou sous la forme d'un papillon (^X^)* psychomaivcie. Espèce de divination ou de magie , ou l'art d'éverquer les morts. psychopompos. Conducteur des âmes. Surnom de Mercure. psylles. Peuples fabuleux, que les anciens supposaient habiter la Libye au sud de la grande Syrte. L'odeur qu'ils exhalaient endor- mait les serpents ; et si un de ces reptiles les mordait , ils n'en éprouvaient aucun mal , et le serpent mourait. Suivant Hérodote , les Psylles, furieux contre le vent du midi, qui avait desséché les citernes , périrent en mar- chant à sa rencontre. Pline dit qu'ils furent exterminés par leurs voisins. Les traditions relatives à ce peuple subsistèrent assez tard , puisque Caton, guerroyant en Libye, crut devoir emmener des Psylles à la suite de son armée, et qu'Auguste en envoya à Cléopàtre, piquée par un aspic. psyllus. Ancien roi des Psylles. On voyait son tombeau en Libye. ptébiou. , Nom de deux Décans, le troi- sième du Verseau et le troisième des Pois- sons. ptélée (ptéléa ). Orme. Hamadryade. ptéléon. Amant de Procris; il la séduisit en lui donnant une couronne d'or. ptérélas (ptérélaos). Roi des Ta- phiens, fils de Taphius, fut père de six fils (voy. PtÉrÉiaïdes ) et d'une fille nommée Cométho. Assiégé par Amphitryon , il résistait courageusement , lorsque la trahison de sa fille, qui coupa le cheveu d'or d'où dépendait sa destinée, amena sa perte. ptérél aides. Fils de Ptérélas. Ils étaient au nombre de six , Chromius, Tyrannus, An- tiochus, Chersidamas, Mestor, Éverrés, et périrent dans une bataille contre les fils d'É- lectryon, en allant réclamer de celui-ci leur part dans la succession de leur aïeul. ptérophores. Peuple imaginaire, habitant la Scythie ( Pline ) ou la Chalcidice ( Ovide). Us avaient des aîles. 416 PYG ptiau. Premier Décan du Verseau. ptoemb vres. Peuple de Libye; il avait pour roi un grand chien, dont il exécutait toutes les volontés. ptolémée ( ptolémaeos).F'i1s de Pirfeus et père d'Euryruédon; il suivit Ménélas à Uion. ptoltporthe. Fille d'Ulysse et de Péné- lope ( Pausanias) . ptoliporthos. Destructeur de villes. 1. Surnom de Mars, d'Achille et d'Ulysse. — 2. Fils de Télémaque et de Nansicaa (Eustathe). ptoophagus. Chien d'Orion. ptol s (ptoos). i. Surnom d'Apollon, tire du mont Ptoiis en Béotic, où il rendait des ora- cles. — 2. Fils d'Apollon et d'Évippé ; il donna son nom au mont Ptoiis. — 5. Fils d'Athamas et de Thémisto. pl'Blica. Surnom de la Fortune. pudeur ( aidos, pudor ). Déesse allégo- rique , qui avait un autel à Athènes. — Icarius lui éleva un autel, lorsque Pénélope l'aban- donna pour suivre son époux. pudicité (pudicitia). Déesse romaine. Elle avait deux temples dans la capitale, dont l'un , le temple de la Pudicité patricienne ( Pa- tricia?, était situé dans le Forum Boarium; l'autre, consacré à la pudeur Plébéienne (Plé- béia ) , se trouvait sur la Via longa ; il fut élevé par Virginie, jeune fille noble, repoussée par ses compagnes, après son union avec le plé- béien Volumnius. Les femmes remariées en se- condes noces ne pouvaient entrer dans le tem- ple de la Pudicité. On représentait cette déesse sous les traits d'une matrone voilée. pugxo Égyptide. puxchao Seigneur du jour. Le Dieu su- prême des Péruviens. purpureus. Un des géants dont les Romains trouvèrent , dit-on, les images chez les Cartha- ginois. purs (Dieux). Divinités adorées à Pallan- tium en Arcadie. On ignore absolument leur nom. pister. Divinité des anciens Germains. On voit dans la forteresse de Sondershausen une figure de bronze que l'on croit être une image de Puster. puta. Déesse qui, selon Arnobc, présidait à la taille des arbres. pyaxepsies. Fêtes athéniennes en l'hon- neur d'Apollon , et en mémoire de l'heureux retour de Thésée. pyctès. Pugiliste. Surnom donné à Apol- lon, vainqueur du brigand Phorbas. pygas. Reine des Pygmées, que Junon changea en grue. On l'appelle aussi Gérana. pygjialiox. i. Fils de Bélus, roi de Tyr, et frère de Didon , tua Sichée , son beau-frère, pour s'emparer de ses trésors. Il fut étranglé par sa maîtresse Astarbé. — 2. Roi de Chypre, père de Métharraé. Amoureux d'une statue, qu'il avait sculptée de sa propre main , il sup- plia Venus de l'animer, et en eut un fils, Pa- phos. pygmées. Peuplade fabuleuse , les Lillipu- PYL tiens de l'antiquité. Suivant Homère, ils ha- bitaient au bord de l'Océan, où les grues ve- naient leur faire la guerre. Plus tard, on les plaça aux sources du Nil. Arislote, sans nier leur existence, les regarde comme un peuple de la Haute-Egypte, habitué à monter de pe- tits chevaux et à résider dans des grottes. Suivant Strabon, il y avait deux sortes de Pygmées, les uns de cinq palmes, les autres de trois ; ces derniers étaient continuellement en guerre avec les grues. Postérieurement à cet auteur, on parla aussi de Pygmées septen- trionaux , habitant 111e de Thulé; leur vie était courte , et ils n'avaient pour armes que des épingles. Enfin l'opinion populaire croyait à l'existence de nains semblables dans les In- des au delà du Gange , où ils habitaient l'in- térieur de la terre. — Comme on le pense bien, l'imagination des poètes et des mytho- logues s'exerça largement sur un thème aussi riche: les Pygmées, disaient-ils, n'avaient qu'une coudée de haut : leurs femmes accou- chaient à trois ans , et étaient vieilles à huit. Leurs villes et leurs maisons n'étaient faites que de coquilles d'œufs : à la campagne, ils se retiraient dans des trous qu'ils creusaient sous terre; ils coupaient leurs blés avec des ha- ches. Une armée de ces petits hommes atta- qua Hercule, endormi après la défaite du géant Antée, et prit, pour le vaincre, les précau- tions usitées pour former un siège. Les deux ailes de cette armée fondirent sur la main droite du héros, et, pendant que le corps de bataille attaquait la gauche et les hommes de traits les pieds , le roi , suivi de ses plus braves officiers, livra assaut à la tête. Hercule, ré- veillé à l'improviste , les enferma tous dans sa peau de lion, et les porta à Eurysthée. — On trouve sur plusieurs vases grecs des com- bats des Pygmées et des grues : dans le re- cueil de Zoëga (Ril. 69), on voit un de ces nains placer une échelle contre la cuisse du héros pour en atteindre le haut. — Foy. GÉ- rana et Pygas. pygméox. Surnom d'Adonis ( Hésychius.1. PYLACHAXTOS.Troyen, tué par Achille. pyl ad e. Ami d^Oreste , célèbre par son dé- vouement. Il était fils de Strophius et d'Anaxi- bie, ou de Cydragore ou d'Astyochëe. Oreste fugitif vint chercher un asile àja cour de son père ; Pylade l'y accueillit avec hospitalité, s'unit à lui par les liens d'une affection éter- nelle, et partagea tous les hasards de sa vie errante. {Foy. Oreste.) Époux d'Électre, il en eut Médon et Strophius. PYL^MACHOS. Foy. PYL.ETIS. pyl^etis. Protectrice des portes. Surnom de Minerve , gardienne des cités. pylagore. Surnom de Ccrès, tiré du sa- crifice que les Amphictyons lui offraient à la porte de la ville avant de s'assembler. pylaox. Fils de îsélée et de Chloris. PA" large. Danaïde , fiancée d'Idmon. pylartès. 1. Qui tient les portes fertneec. PYR Surnom de Pluton. — 2. Troyen , tué par Pa- trocle. pylas. Roi de Mégare, flls de Cléson ; ayant tué involontairement son oncle Bias , il se ré- fugia dans le Péloponnèse, et laissa son royaume à Pandion, son gendre, époux de Pylie. PYLÉMÈNES ( PYLdEMÉNES ). I. Paphla- gonien , fils de Mélius ; il fut tué par Ménélas. — 2. Roi de Méonie ; il envoya ses fils Mesthès et Antiphus au siège de Troie. pyléus ( pyLjEUS )• t. Fils de Léthus; il conduisit avec Hippothoiis, son frère , les Pé- lasgiens de Larisse au siège de Troie. — 2. Chef troyen , tué par Achille. — 3. Fils de Clymène, roi d'Orchomène. pylie ( pylia ). Fille de Pylas , femme de Pandion. pylius ( pylios ). 1. Surnom Je Nestor. — 2. Fils de Vulcain. Il adopta Hercule pour que ce héros pût se faire initier aux mystè- res. Ayant guéri Philoctète Jde sa blessure, celui-ci lui enseigna à tirer de l'arc. pylos. i. Fils de Mars et de Démonicc. Il fonda la ville de Pylos en Éiide. — 2. Fils d'Hercule et de la Toespiade Hippos. pyr acmé. Lapithe, tué par Cœnée, aux no- ces de Pirithous. PYRACMON. Cyclope, l'un des forgerons de Vulcain. 1 /rame. Voy. Thisbé. PYRANISTES ( PYRAIVIST/E ). Les feilX follets personnifiés ou plutôt spiritualisés chez les anciens. Ils formaient, disait-on, une des quatre espèces d'êtres intermédiaires ïntre l'homme et la brute, et apparaissaient ious forme de flamme, le long des che- mins. pyrase (pyrasos). Troyen, tué par Ajax. PYRECHMEfPYR,ECHMÈS/. i. Chef des Péo* niens et allié de Priam ; fut tué par Patrocle. — 2. Tyran de l'île d'Eubée, tué par Hercule. pyrérlea. Surnom de Vénus, qui avait un temple sur un point de la frontière des Gau- les, limitrophe de l'Espagne. pyréîmé. 1. Fille de Bébryx ; ayant été séduite par Hercule , elle se réfugia dans les montagnes qui séparent la France de l'Ibérie, pour fuir la colère de son père, et y fut dé- vorée par des bétes féroces. Cette chaîne de montagnes prit ensuite le nom de Pyrénées. — 2. Nymphe que Mars rendit mère de Cy- cnos. — 3. Une des Danaïdes. Voy. Pirene. pyr é née (pyréiveus). Roi de Daulis , en Phocide. Les Muses se réfugièrent un jour chez lui, et il voulut leur faire violence; mais elles prirent des ailes et s'envolèrent : Pyrénce, en voulant les poursuivre, tomba du haut de son palais, et se tua. pyrès. Guerrier troyen, tué par Patrocle. pyrétus. Centaure, tué par Périphas aux noces de Pirithoiis. pyr go. Nom de la gouvernante des enfants de Priam ; elle suivit Énée dans ses voyages. PYR 417 pyrigène. Nè de la foudre. Surnom de Bacchus. PYR1ÇHLÉGÉTH03V. Voy. PHLÉGÉTHON. PYRIPNOOS. Géant qui attaqua Junon, avec son frère Anonyraus ; Hercule les mil tous deux en fuite. pyrippe. Une des cinquante filles de Thes- pius; Hercule la rendit mère de Patrocle. pyrisous. Sauvé du feu.Surnom d'Achille. Voy. Pelée. pyrodès. Fils de Cilix. Selon Pline, 11 fut le premier qui fit sortir le feu des veines d'un caillou. pyrois. L'un des quatre coursiers du So- leil. pyronia. Surnom de Diane, adorée sur le mont Crathis, où les Argiens allaient chercher du feu pour les fêtes de Lerne. pyrrh a. 1. Fille d'Épiméthée et de Pandore, et femme de Deucalion. Voy. ce nom. — 2. Femme de Créon, roi de Thèbes. — 3. Nom fictif d'Achille, à la cour de Lycomède. PYRRHICHUS (FYRRHICHOS). L'un des Corybantes, personnification de la danse pyr- rhique. — Comp. Prylis. pyrrhus. Fils d'Achille et, de Déidaraie (Homère), ou d'Iphigénie (Tzetzès). Élevé à Scyros, auprès de Lycomède, il reçut le nom de Pyrrhus, soit de la couleur de ses cheveux (Truppoç, blond), soit à cause du nom fictif de son père. Voy.) Pyrrha. Hélénus ayant prédit que les Grecs ne pour- raient s'emparer d'Ilion si Philoctète et le fils d'Achille n'étaient dans leurs rangs, Ulysse fut chargé d'amener ces deux héros devant Troie. Voy. Philoctète. Ce fut alors que Phénix donna à Pyrrhus son nou- veau nom de Néoptolème (jeune guerrier). Il se montra digne de son père , au conseil comme dans le combat; entra un des pre- miers dans le cheval de bois; égorgea Priam devant l'autel de Jupiter, et sacriGa Polyxène aux mânes d'Achille. Lors du partage des captifs, Andromaque, veuve d'Hector, lui fut assignée; il en eut Molosse, Piélus, Pergame et Amphialus. Hélénus lui échut aussi; mais il s'en fit un ami. — Les traditions ne s'accor- dent nullement sur les événements de la vie de Pyrrhus, à partir de la chute de Troie. Suivant Homère , il se rendit dans la Phthio- tide , sa terre natale , ou Ménélas lui envoya Hermione, qui lui avait été fiancée pendant la guerre. Hygin rapporte qu'il se rendit lui- même de Scyros à Sparte, pour prévenir les intrigues d'Oreste, qui convoitait la princesse. Dans Servius, on voit Hélénus lui prédire les plus grandes calamités s'il fait voile avec la flotte grecque; il prend alors le parti de s'en revenir par terre avec Andromaque. Dictys le fait voguer d'Ilion dans la Molossie , et de là dans la Phthie. Selon Pindare, après avoir erré longtemps sur les mers, et ne voulant ou ne pouvant retourner en Thessalie, il gagna l'É- pire, où Andromaque mit au monde Molossus, qui donna son nom au pays. Lanasse, petite 418 QUE fille d'Hercule, enlevée par Pyrrhus, dans le temple de Jupiter, le rendit père de huit en- fants (Justin). — On ne raconte pas moins diversement la mort de ce héros , quoique les traditions s'accordent toutes pour la placer à Delphes. Suivant ies unes, Pyrrhus, furieux delà mort de son père, se rendait dans le temple d'Apollon pour le piller, et fut tué parla Pythie, ou par un certain Machserée. Selon d'autres, il allait consulter le dieu sur le moyen d'avoir des enfants d Hermione, ou lui offrir une partie du hutin fait à Troie. Eu- ripide réunit ces deux traditions, et suppose deux voyages de Pyrrhus, l'un destiné à piller le temple, l'autre à expier ce crime. Les Del- phiens le tuèrent à la suggestion d'Oreste, amoureux d Hermione; ou Oreste lui-même le perça de son épée, soit à Delphes, soit dans son palais. Voy. Hermione et Ores- te. — Il fut inhumé à Delphes, sous le ves- tibule du temple, jusqu'à ce que Ménélas lui eût fait donner une autre sépulture. Il paraît du reste que les prêtres n'étaient pas hostiles à sa mémoire , puisqu'on lui rendait les hon- neurs héroïques et qu'on célébrait des jeux en son honneur. On rapportait même que lors de l'attaque des Gaulois contre le saint édi- fice , l'ombre de Pyrrhus s'était levée tout à coup et avait terrifié les envahisseurs. pyrsox eorté. Fête célébrée à Argos, en mémoire des torches qu'allumèrent Lyn- cée et Hypermnestre, pour s'avertir récipro- quement que chacun d'eux était hors de danger. QUI pytheus. Fils d'Apollon. pythie. Voy. Oracles. pythiques i;Jeux). Jeux célébrés à Del- phes en mémoire de la victoire d'Apollon sur le serpent Python. pythis. Fille de Delphus; donna son nom à la ville de Pytho ( Delphes). pythius. Pythien. Surnom d'Apollon. pytho.v. Dragon monstrueux, nomme aussi Delphyné ou Delphynès, et fils de la Terre. 11 avait cent têtes et ses cent bouches vomissaient des flammes. Il gardait l'oracle de la Terre à la source de Castalie, ou ren- dait lui-même des oracles sur le Parnasse. Sachant que l'enfant de Latone devait lui ra- vir sa puissance , il chercha à faire périr cette déesse ; ne pouvant y parvenir, car Jupiter l'avait cachée dans l'île d'Ortygie , ou à cause de la protection immédiate du dieu ( voy. La- tone). il retourna à son poste sur le Par- nasse ; Apollon , quatre jours après sa nais- sance, l'y tua à coups de flèches. Diane, dit-on, prit aussi part à cet exploit. Tous deux se rendirent ensuite à Égialée en Crète, pour se faire purifier de ce meurtre. Apollon en- toura de la peau du monstre le trépied de son temple â Delphes, et institua, en mémoire de son triomphe , les jeux Pythiens. — Suivant l'hymne homérique, Python signifie pourri, et ne serait alors qu'un surnom tiré de la putré- faction des chairs du monstre après sa mort. pytboxs. Esprits qui aidaient à prédire l'avenir, et ceux-raèmes que ces esprits pos- sédaient. Q QiADRATis i. Surnom de Mercure, qui veut dire Carré, soit à cause de la forme carrée de quelques-unes de ses statues, soit à cause du nombre quatre, qui lui était con- sacré. — 2. Surnom du dieu Terme. quadriceps. Qui a quatre têtes. Sur- nom de Mercure et de Janus, selon quelques mythosraphes. Voy. Quadrifrons. qladrifroxs. Qui a quatre visages. Surnom de Janus, qui présidait aux quatre saisons. qi adriyii. Dieux qui présidaient aux car- refours. qlercexs. Chef rutule, ami de Traaris et de Mémon. querquetulax.e. 11 se dit de certaines nvmphes qui présidaient à la conservation des chênes. Les Querquetulanœ étaient ado- rées dans un bois voisin de Rome. Voy. Dryades. quetzacoatl. Le dieu de l'Air au Mexi- que , et le législateur de la vallée de Cholula. Il présidait au commerce, à la guerre et à la divination. Son culte était ensanglanté par de nombreux sacrifices humains. L'historien es- pagnol Gomara rapporte, avec un peu d'exa- gération sans doute, que les murs du temple de Quetzacoatl , à Mexico , étaient revêtus de crânes, dont il porte le nombre à cent trente- six mille. Ses prêtres se faisaient des incisions avec des glaives, dans leurs cérémonies reli- gieuses. Quetzacoatl avait, dit-on, prédit l'arrivée des Espagnols au Mexique. quies. Le Repos, divinité romaine, qui avait deux temples, l'un dans la capitale, l'au- tre, au dehors, sur la voie Labicane. qitxquatries. Jeux institués par Domi- tien en l'honneur de Minerve, et qui se cé- braient tous les cinq ans sur le mont AI- bain. qttrixls. i. Dieu sabin, analogue à l'A- rès des Grecs, et dont le nom paraît dérivé de Curés ( lance ). — 2. Surnom de Romulus, de Janus et d'Auguste. Le premier avait qua- tre temples à Rome; le second en possédait un entre le Tibre et le théâtre de Marcelin». On célébrait une fêle , dites Quirinalies, au mois de février. RAG RACr 410 R radegast. Divinité des Obotrites. On l'ap- pelait aussi Radegoste et Raswoz. Il était ho- noré à Rethra, ville qui n'était habitée que par les prêtres de ce dieu, et où se rendaient de nombreux pèlerins. On le représentait la poitrine couverte d'une égide, où était re- présentée la tête d'un bœuf ; une lance armait sa main gauche , et son casque était surmonte d'un coq aux ailes éployées. On lui immolait des victimes humaines. radha. r. Femme de Dhritarachtra ; elle recueillit et éleva Karna , fils de Kounti : c'est pourquoi celui-ci fut surnommé Radha-Souta, lils de Radha. — 2. La plus belle des Gopis. radiex-athcié. Le dieu suprême des La- pons. Il ne s'occupe pas des événements qui passent sur la terre , et en abandonne la direc- tion à son fils Radien-Kieddé. RyESFELGR. Mangeur de cadavres. Géant ailé, qui, suivant la mythologie Scandinave, habite l'extrémité septentrionale du ciel. Le mouvement de ses ailes produit le vent et l'a- gitation des flots. rafiva-goud. Le dieu des corbeaux. Sur- nom d'Odin. ragas. Génies qui président aux modes mus: aux , fils de Saraçouati. Ils sont au nom- bre de six , Bbairava, Malava , Sriraga, Hin- dola, Dipaka, Mégha. raghava. Descendant de Raghou. Il se dit particulièrement de Rama. raghixis. Nymphes delà musique, chez les Hindous. Elle sont au nombre de trente, et conduisent , avec les Gandarvas et les Kin- naras , la danse des sphères , des astres , des mois , des saisons, se mouvant en harmonie autour du soleil. raghou. Roi d'Ayodhyà , prince de la dy- nastie solaire et bisaïeul de Rama. ragnar lodbror. Célèbre héros Scan- dinave, fils de Sigurd Hring, roi du Dane- mark. Il est surtout fameux par son combat avec un serpent monstrueux, qui portait la terreur dans tout le Jutland. Les Sagas rap- portent ainsi le mythe qui le concerne : ' « Thora , fille de Herrand , puissant iarl ha- bitant le Jutland , Thora, la plus belle des vierges, excellait dans tous les arts agréables. Elle surpassait toutes les femmes, et s'élan- çait au-dessus d'elles par la souple élégance de sa taille , comme le cerf léger s'élance au-dessus des autres animaux. L'iarl , qui ai- mait beaucoup sa fille , fit construire pour elle un appartement non loin de la salle du roi, appartement entouré par une cloison. Il avait l'habitude de lui offrir tous les jours un ca- deau ; et il avait fait le serment d'agir ainsi toute sa vie. Un jour il lui apporta un dra- gon jeune et beau. Elle le mit en cage, et plaça de l'or sous sa couche. En peu de temps le monstre grandit : l'or grandit avec lui. Bientôt la cage devint trop étroite pour le dragon, qui forma autour d'elle des replis circulaires. Il ne cessa pas de croître, et finit par étendre tellement ses anneaux , qu'il en- veloppa rappartement, et l'or s'accumulait proportionnellement. Puis il dépassa la cloi- son même et l'environna de ses plis, sa queue touchant sa tête. On ne s'approchait pas de lui sans danger; et personne n'osait plus pé- nétrer jusqu'à la jeune fille , excepté celui qui apportait au monstre ses aliments. Par repas il dévorait un taureau. Cependant l'iarl, fu- rieux, promit de donner sa fille à l'homme qui tuerait le dragon, et que l'or sur lequel le monstre était couché servirait de dot à la vierge. Alors régnait en Danemark Sigurd Hring , célèbre par la victoire qu'il remporta sur Harald Hildetand, dans les champs de Bra- valla. Toutes les régions septentrionales sa- vent comment Harald succomba sous le fer de Sigurd. Sigurd avait pour fils Ragnar, dont la taille était haute, le visage beau, la repar- tie prompte et spirituelle. La promesse que l'iarl avait fait proclamer parvint jusqu'à Ra- gnar, qui se fit faire des vêtements d'une forme inusitée, des culottes d'ours sauvage et un capuchon de même étoffe; les crins étaient bouclés et épais : de là son surnom de Lodbrok. Quand ses préparatifs furent faits, il fit tremper ce vêtement dans la poix bouillante, et la laissa durcir. Puis quand vint l'été, il s'embarqua pour le Jutland avec ses compagnons, cacha ses vaisseaux dans une anse de la baie, non loin des domaines de l'iarl, et y resta pendant une nuit entière, Il se leva de grand matin, quitta en secret son vaisseau, se roula dans le sable, puis ôta le clou qui attachait le fer au bois de sa lance , et s'achemina seul vers la porte du fort où commandait l'iarl. Tous les habitants étaient plongés dans le sommeil. Il marcha droit à l'appartement de la princesse, frappa le ser- pent de sa lance, la retira, et frappa de nouveau. Orm ( tel est le nom du monstre ) se recourba sous l'atteinte de la blessure, avec un mouve- ment si violent, que le bout de la lance se brisa. Dans sa lutte avec la mort il ébranla la forteresse. Quand Ragnar se retourna, une gerbe de sang jaillit de la blessure du mons- tre et frappa le dos du guerrier qui, grâce à ses vêtements, ne fut pas empoisonné. Réveil- lées par le bruit, les habitantes du gynécée se présentèrent sur le seuil de la porte. Là , Thora, la jeune fille, demanda au jeune homme quel était son nom , et à qui il voulait parler. Il resta debout devant la vierge, et chanta les vers suivants : J'ai risqué la vie qui m'est chère, vierge dont le visage est éclatant ; 420 RAG J'ai tué le monstre, ce poisson des champs; Et moi-même je ne compte que quinze hivers : Qu'une mort subite me frappe Si je n'ai plongé profondément Le fer de ma lance dans le cœur De ce saumon du désert, qui s'entortille dans ses anneaux. Ensuite il se tut, et partit emportant le bois de sa lance. La jeune fille comprit que le hé- ros parlait de son exploit, et que les quinze hivers indiquaient son âge; mais, ne sachant qui il était, elle se demandait si c'était un mortel ou un dieu, tant sa taille était élevée. L'iarl fit arracher de la plaie la pointe de la lance, qui était si large et si pesante que peu d'hommes pouvaient la porter. On croyait que celui qui si glorieusement accomplit cette haute entreprise viendrait lui -même réclamer sa récompense. Mais Thora conseilla de con- voquer une assemblée des guerriers, et de faire proclamer que tout le monde eût à s'y trouver : « Si l'un des hommes présents à cette assemblée prétend à l'honneur d'avoir tué le dragon, il présentera le bois de la lance à la- quelle appartient le fer. » L'iarl trouva bon ce conseil , et convoqua aussitôt l'assemblée. Le jour arrivé, l'iarl parut entouré d'une foule de chefs secondaires , et l'assemblée fut très-nombreuse. Ragnar entendit parler de cette convocation, et s'y rendit avec presque tous ses hommes. Quand ils furent arrivés ils se tinrent un peu à l'écart des autres. Ragnar s'aperçut qu'il y avait beaucoup plus de monde que dans les circonstances ordinaires. L'iarl ordonne qu'on fasse silence , remercie les guerriers d'avoir obéi à sa sommation, puis leur raconte tout ce qui s'est passé , leur dit quelle promesse il a faite à l'homme qui tuerait le dragon, ajoute que le monstre est mort, et que le héros auquel est dû cette hé- roïque entreprise a laissé dans la plaie le fer de sa lance. « Si quelque membre de cette assemblée, ajoute-t-il, possède le bois de cette lance, il n'a qu'à le présenter; je rem- plirai mes promesses, de quelque rang que soit le vainqueur. » Ensuite il fit présenter à chacun la pointe de cette arme, exhortant les guerriers à s'avancer pour qu'il lui fût facile de reconnaître les traits de l'homme qui pré- senterait le bois de la lance, et s'attribuerait cet exploit. Mais personne n'apporta le bois; enfin on en vint à Ragnar, qui dit que c'était le fer de sa lance. Et voici que le fer et le bois réunis se trouvèrent appartenir à la même lance. Tous furent convaincus qu'il avait tué le dragon : action qui le rendit célèbre dans toutes ces contrées. Alors il sol- licita la main de Thora , fille de l'iarl, qui la lui donna. Après les noces Ragnar s'embar- qua pour son pays , où il fut roi. Il aimait ten- drement Thora , dont il eut deux fils , Étrek l'aîné, le cadet Agnar, tous deux d'une haute stature, d'un visage agréable et beau, habi- les dans tous les exercices du corps. Mais un RAM jour il arriva que Thora tomba malade et mourut au milieu de ses trésors. Ragnar, pro fondement affligé, refusa de prendre une autre femme. Il nomma:; d'autres guerriers, chargés de vaquer avec ses fils aux affaires de l'État; quant à lui, il recommença son existence aventurière , et sur tous les rivages où il aborda il fut vainqueur. » (M. D'Eckstein. ) rahou. Un des Açouras. S'étant glissé par- mi les dieux, il déroba l'Amrita, qui rendait immortel, mais il fut découvert par Vichnou, qui lui coupa la tète. La tête de Rahou devint une constellation dont l'influence est des plus funestes. Les Indiens disent que les éclipses sont causées par la tète de Rahou, qui avale la lune ou le soleil. On attribue aussi les éclip- ses à Kétou , qui, comme Rahou , avait dérobé quelques gouttes de l'Amrita, et fut dénoncé par la lune et par le soleil. râkchaças. i. Espèce de mauvais génies qui prennent toutes sortes de formes : quel- ques poètes hindous les représentent comme des vampires. Le nombre des Râkchaças est incalculable, et il ne cesse de se renouveler. — 2. Nom d'un ministre des derniers rois Nandas. n akchasis. Nom des femmes des Râkchaças. RArche. Cheval de Siamek, qui vainquit les Devs , selon la croyance des Parsis. rama. Septième incarnation de Vichnou. Il naquit à Aoude, de Daçaratha et de Kaou çalia , et eut trois frères. Des prodiges nom- breux signalèreni son enfance. Un serpent, issu du front de Ravana , l'ayant enlacé dans son berceau , fut rais en pièces par l'aigle Ga- roudha. Un autre oiseau, non moins célèbre , le corbeau Kaka-Bhouçouda , incarnation de Brahma, protégea aussi le jeune prince ; un jour qu'il partageait ses jeux, ne pouvant sou- tenir la vue de son divin ami, il s'envola à travers l'espace : le bras de Rama s'allongea, et le suivit dans les cieux Adorant alors le merveilleux pouvoir de son compagnon, le corbeau vola dans sa bouche et y vit tous les mondes en germe. Voij. Brahma. Tout ceci n'était cependant qu'un rêve , qui cessa dès que Rama eut posé sa main sur la tête de l'oi - seau. Parvenu à la puberté, le fils de Daça- ratha suivit dans la solitude le sage Viçoua- mitra, qui perfectionna son éducation , lui fit présent d'armes enchantées , et avec les se- cours duquel il fit périr plusieurs démons et génies malfaisants. Ravana, instruit que Vich- nou avait exécuté ce projet d'incarnation pour îe vaincre , envoya contre lui une armée; elle fut complètement détruite. Couvert de gloire, Rama se rendit alors à la cour de Djanaka , qui avait promis la main de sa fille Sita à ce- lui qui parviendrait à tendre un arc magique, semblable à l'arc Dharoudj. Voy. Krichna. Il réussit sans peine à remplir la condition imposée, brisa même l'instrument merveilleux , et revint avec Sita à la cour de son père. Au moment où celui-ci se préparait à lui trans- mettre son autorité, il se laissa circonvenir RAV REN 421 par les intrigues de sa femme , et exila le Jeune héros pour dix années. Il mourut peu après, en proie au plus noir chagrin, Rama cependant, suivi de son frère Lakchmana , recommença la vie glorieuse qui avait signalé son adolescence , partageant sa vie entre l'as- cétisme et les combats. Ravana lui ayant en- levé Sita, il résolut enfin de se venger de ce prince, qui régnait à Lanka, et s'adjoignit, par l'aide d'Hanouman , la puissante coopéra- tion de Sougriva , roi des singes, ainsi que celle de Djambouvan , chef d'une nombreuse troupe d'ours. Il se rendit alors à Ceylan , dé- fit Ravana , et , après avoir repris son épouse , qui se soumit à l'épreuve du feu , éleva un temple à Siva , dont l'assistance lui avait été utile. De retour dans ses États , il se montra aussi grand prince que sage législateur ; initia ses peuples à la civilisation , et leur enseigna à adorer les dieux et à obéir à des lois. Lais- sant ensuite l'empire à son fils Koucha , il remonta dans le Vaikounta, qu'il habite tou- jours avec la belle Sita , et d'où il veille au bonheur de la terre. — Les images de Rama le représentent comme un jeune héros , doué de force et deïbeauté; nu ouàtdemi-nu , sa peau est de couleur verte. Ses armes sont l'arc et le glaive. — L'histoire de Rama fait le sujet du Râmâyana (course de Rama ), poëmc sans- krit de cinquante mille vers, attribué à Val- raiki, rambha. Reine des Apsaràs et déesse du plaisir aux Indes. Elle naquit , comme Lak- chmi , des flots de la mer de lait. ramechné. L'un des Izeds. Il est le Ham- kar de Séfendomad et de Havan. Le temps est sous sa présidence. raiva. Déesse de la mer, femme du géant limer. rangui. Nom du ciel ou séjour de la gloire, où les Waïdouas passent leur temps en fes- tins et en combats, suivant la croyance des habitants de la Nouvelle-Zélande. bapitaiv. Gah de la mythologie parsi; pré- side à la seconde partie du jour. Il s'abîme sous la terre pendant l'hiver, et y conserve la chaleur nécessaire à la vie. On le compte alors au nombre des Izeds. RAPsodomaivcie. Divination qui se faisait c'n tirant au sort dans Homère ou Virgile. rasil. L'un des Malaingha, anges adorés par les Madécasses. rati. Femme de Kama , l'Amour indien. Elle périt en même temps que son époux , par la colère de -Siva , et ressuscita peu après. Elle n'a dans l'Hindoustan ni temples ni autels. ratoc-laout-kidoul. Princesse de la mer du sud. Nom de la déesse qui , suivant les habitants de Batavia, préside à la chasse des nids d'hirondelles, si recherchés des Chi- nois. On lui offre de l'encens tous les vendredis. R a va . Vieux. Dieu suprême des Finnois, père d'Ilmarénen , dieu de l'air, et de Vaina- moincn , dieu du feu. RAVAN/V. Célèbre géant hindou à dix têtes. Fils d'Ouisrava , suivant le Râmâyana, il dé- pouilla son frère Couvera , qui régnait à Lanka (Ceylan), et, ayant osé le poursuivre jus- qu'auprès de Siva , dont il souleva de sa main la demeure, fut précipité dans un gouffre creusé au milieu de cette montagne par le doigt du dieu. Il passa vingt mille ans dans cette prison d'une nouvelle espèce, puis, ayant consenti à adorer Siva , celui-ci lui ac- corda le privilège de n'être tué qu'après avoir eu un million de têtes abattues. D'autres tra- ditions , qui font de Ravana le frère de l'avide Coumbhacarna, rapportent l'origine de ce pri- vilège à la pénitence accomplie par le géant, après une tentative audacieuse contre les Souargas : s'étant repenti, il obtint de n'être soumis ni au chef des sept mondes, ni à Indra, ni à aucun des dieux, et se montra d'abord fidèle adorateur de son ancien ennemi. Mais il l'indisposa peu à peu en le traitant avec rudesse; Coumbhacarna , d'ailleurs, terrifiait l'olympe Indien , qui l'avait vu dévorer une certaine quantité de Mounis et d'Apsaras en un seul repas. Vichnou put donc former le projet de triompher des deux frères. Ravana s'efforça en vain de le contre-carrer ; il périt de la main du dieu, et fut précipité dans le Naraka ou enfer. récaranus. Surnom d'Hercule. rédarator. Dieu qui présidait à la deuxième façon qu'on donnait aux terres. , rédiculus. Divinité romaine, à laquelle on éleva un temple lorsque Annibal leva le siège de Rome. rédux. Qui ramène. Surnom de la For- tune. régiiva. Reine. Surnom de Junon. religion ( religio ). Divinité allégorique romaine , dont le culte prit naissance au temps des empereurs. On la représentait avec une figure noble et majestueuse , et indiquant du doigt un autel. rembomaré. Troisième Décan du Taureau, suivant Saumaise. Le zodiaque rectangulaire de Denderah le représente avec une tête d'é- pervier. remphan. Divinité des Moabites, qui pa- raît avoir des rapports avec l'étoile de Vénus et avec la Lune. Quelques critiques trouvent une analogie entre Remphan et Saturne. Les Israélites adorèrent ce dieu. rémulus. i. Chef rutule, beau-frère de Turnus. Il fut tué par Ascagne. — 2. Chef la- tin auquel les Rutules enlevèrent ses armes. — 3. Roi Albain , foudroyé par Jupiter. rénus. Foy. Romulus. renard de teumesse. Bête furieuse que Thémis envoya ravager le territoire de Thè- bes : Céphale mit son chien Lœlaps à la pour- suite du monstre , et les deux animaux furent changés en pierre. RENOMMÉE (OSSA, PHÉME, FAMA). Déesse allégorique, messagère de Jupiter, suivant Homère. Sophocle lui donne pour mère l'Es- pérance , et Virgile la Terre. Elle habite un 36 422 RHA palais situé au milieu de l'Univers , et devant lequel se tiennent la Crédulité*, l'Erreur, la Joie, la Crainte, la Rumeur, etc. — La Renom- mée avait des temples à Athènes et à Rome. renouka. Épouse de Djamadagni et mère de Parasou-Rama , qui la tua sans la connaî- tre. Rappelée à la vie, elle exhorta son fils à venger la mort de Djamadagni, égorgé par les Kchatryias, et se donna la mort. Parasou- Rama la ressuscita après son triomphe. — Re- nouka avait donné le jour à Parasou-Rama dans la circonstance suivante. Se recommen- dant aux prières de Djamadagni, elle reçut de lui un gâteau qui devait la rendre féconde ; mais sa mère ayant adressé au ibrahme la même prière et troqué les deux gâteaux, Renouka, fils de brahme, naquit avec les vertus guerrières, tandis que l'autre enfant, Kchatryia de naissance, eut les paisibles qualités du brahme. réouo ou eregbuo. Premier Décan du Sagittaire. respiciens. Favorable, La Fortune, re- présentée tournant la tête du côté des spec- tateurs. RÉTHÉ\OR. — Voy. RhÉTENOR. révérentia. Le Respect , déesse allégo- rique latine, fille de l'Honneur et de la Ma- jesté. rhabdomancie. Divination par les ba- guettes. rhacius ( rh acios ). Prince crétois ; con- duisit une colonie en Ionie , et y fonda Claros, où il épousa Manto. II fut père du devin Mopsus. RHADAMAIVTHE ( RHADAMAATHYS ). Fils de Jupiter et d'Europe, suivant l'opinion commune. Le seul Cinaethon, dans Pausanias, le fait fils de Vulcain. En lutte avec ses frè- res Minos et Sarpédon (. voy. ce nom), il dut quitter la Crète, et se réfugia dans les Cycla- des, dont il civilisa les habitants. Suivant Dio- dore, il donna Chio à OEnopion, Paros à Al- cée, Délos à Ancone, Andros à Andreus, Cyrnos à Eugine, Lemnos à Thoas , Péparè- the àPamphile, et Marionée à Évombée. Ii lut père de Gortys , d'autres disent d'Érytlire. Des Cyclades , il se rendit à Ocalée en Béotie , et y épousa AIcmène. Hercule apprit de lui à tirer de l'arc. Après sa mort, les dieux, pour le récompenser de son équité , l'établi- rent juge aux enfers , avec Minos et Éaque. RHADius (rhadios). Fils de Nélée et de Cliloris. rhamisusias ( rhamausias ). Surnom d'Hélène. rhamausie ( rhamaousia ). Surnom de .rsemésis, adorée à Rhamnonte, où elle avait un temple magnifique. Voy. Nemesis. rhampsiaite. Roi égyptien célèbre par ses richesses, successeur de Protée. Hérodote rap- porte sur lui une légende singulière, analogue à celle qui concerne Agamède (voy. ce nom). L'architecte chargé de bâtir un édifice pour enfermer ses trésors arrangea une des pier- RHÊ res du mur situé hors du palais, de telle sorte qu'on pouvait facilement l'ôter. Il confia en- suite ce secret à ses fils, qui usèrent largement de cette ressource. Un jour, l'un d'eux s'étant pris dans un piège tendu par ordre du roi , auquel la diminution de son trésor inspirait de violents soupçons, pria son frère de lui cou- per la tête, de crainte qu'il ne fût la cause de sa perte ; celui-ci obéit. A son retour, le roi fut très-surpris d'apercevoir ce corps sans tête; ne pouvant s'imaginer comment on avait su s'introduire dans son palais, il fit pendre à la muraille le cadavre , et plaça des gardes auprès, avec ordre de lui amener celu/ qu'ils verraient pleurer à ce spectacle. Le frère du mort, pressé par sa mère, qui me- naçait de le dénoncer s'il n'enlevait le corps , imagina de charger sur des ânes quel- ques outres remplies de vin ; lorsqu'il fut près des gardes , il creva deux ou trois de ces ou- tres, et se mit à se frapper la tête , comme un homme au désespoir en voyant le vin couler- Les gardes s'étant approchés, il lia conversa- tion avec eux, les enivra, et parvint à enle- ver le corps sans être aperçu. Rhampsinite, furieux de ce second échec, conduisit sa fille dans un lieu de débauche, lui ordonnant de se faire dire , avant d'accorder ses faveurs , ce qui s'était fait de plus subtiL Le voleur voulut montrer qu'il était plus habile que le roi. Il coupa le bras d'un homme nouvellement mort, alla trouver la fille du roi; et après lui avoir raconté ce qu'il avait fait, se sentant saisir par elle ; lui tendit le bras du mort, qu'elle retint, croyant que c'était celui du voleur Puis il se sauva. Rhampsinite, émerveillé de tant d'adresse , déclara qu'il lui accordait sa grâce s'il voulait se présenter devant lui ; lorsqu'il se fut rendu à la cour, il lui donna sa fille en mariage. — On ajoute que Rhamp- sinite descendit vivant dans les enfers , et y joua aux dés avec Cérès, qui, à son retour sur la terre , lui fit présent d'une serviette d'or. Les prêtres égyptiens avaient institué , en mémoire de ce fait, une fête annuelle, dans laquelle un des leurs, auquel on ban- dait les yeux , était conduit par des loups au - près du sanctuaire de la déesse. rh arias. Surnom de Cérès. rharos. Père de Triptolème ; donna son nom à un champ, dit Rharion, où l'on re- cueillait l'orge employée dans la fabrication des gâteaux offerts à Cérès. rhéa. Prêtresse dont Hercule eut Aven- tinus. rhéa silvia ou ilia. Fille de Numitor amante de Mars, dont elle eut Rémus et Romu- lus. Voy. ce nom. rhécius. L'un des conducteurs du char des Dioscures. RHÉE (RHÉIA, RHÉIÈ, RHEA , RHÉÈ ). L'histoire de Rhée et de son culte étant l'une des parties les plus difficiles et les plus com- pliquées de la mythologie grecque, nous di- viserons l'article relatif à cette déesse en trois RHE RHE 423 sections. Dans la première , nous traiterons en général de son culte et des traditions qui la concernent; la seconde offrira un- aperçu géographique des lieux dans lesquels elle était adorée; la troisième enfin' comprendra divers détails qui compléteront l'exposé de ce mythe curieux. — i. Traits généraux. Histoire du mythe et die culte de Rhée. Cette déesse esi à peine mentionnée dans Homère , qui rapporte seulement qu'épouse de Saturne, et mère des Cronides , elle confia Junon en- fant aux soins de l'Océan et de Téthys. La Théogonie d'Hésiode développe un peu sa lé- gende : Fille d'Uranus et de la Terre, et épouse de Saturne {voy. ce nom), elle arracha Ju- piter à la mort en le cachant à Lyctos en Crète. Elle présenta ensuite à Saturne un bé- tyle ou pierre enveloppée de langes^ qu'il avala, croyant dévorer son enfant. — Un sa- vant mythologue allemand , qui soupçonne d'interpolation les deux passages de l'Iliade fXV, 187; XIV, 204) où le nom de Rhée se trouve mentionné , regarde la donnée d'Hé- siode comme la plus ancienne qui nous soit I parvenue sur cette déesse. Quoi qu'il en soit, l'apparition de ia Crète dans ce fragment in- dique une époque comparativement peu re- culée, où le collège sacerdotal de l'île avait déjà noué des relations avec le Nord. Nous laissons de côté l'opinion deHœck, qui pense qu'Hésiode ou le récit primitif auquel il s'est conformé ont emprunté cette idée d'une Rhée théogonique aux légendes de la Cybèle asiatique , et considère en général la concep- tion du Jupiter crétois comme dérivée du culte de la Nature , prédominant en Phrygie. — Pri- mitivement, le culte de la mère de Jupiter semble avoir été fort restreint. Les Thraces méridionaux lui donnèrent une certaine ex- tension , en identifiant Rhée avec la déesse Cotys , analogue à Bendis et à Hécate , et avec Cérès. De plus , ces peuples , dans le pays des- quels se trouvait la fameuse grotte de Zéryn- thium, identifièrent aussi de bonne heure cette Rhée-Hécate avec la puissante divinité des mystères de Samothrace et de Lemnos. Ce ne fut pas là la seule cause de confusion. Les Thraces avaient formé de bonne heure en Asie Mineure des établissements, qui con- servaient des rapports suivis avec la mère patrie; par ces colonies, ils apprirent à con- naître le culte orgiaque d'une déesse qu'ils identifièrent encore avec Rhée ; et en cela , des Hellènes qui s'étaient établis comme eux en Asie Mineure , suivirent leur exemple , et assimilèrent à Rhée, dont ils avaient appris le culte dans leur patrie, cette déesse asiati- que qui portait, à ce qu'on croit, le nom de Mà. La Rhée première, déjà tant altérée, se compliqua encore : un élément dionysiaque s'introduisit dans son culte par l'influence thrace. Rhée, disait-on, avait initié Bacchus aux mystères en Phrygie. On ajoutait d'autre part que Cybèle, la même qu'Hippa (Cérès changée en cavale), avait mis au monde ou nourri Sabazius sur le Tmole ; et on concluait de là que Cérès , Proserpine , Rhée et Cybèle ne faisaient qu'une môme divinité. Il se pour- rait en outre qu'une Rhée-Cybèle , teucrienne ou dardanienne ( Adrastée), dont Dardanus institua le culte, se fût mêlée, dans les contrées asiatiques, avec une Cybèle de Pes- sinonte, bien postérieure. — Ainsi, la Rhée thrace , dont la déesse de Lemnos et de Samo- thrace n'était qu'une variété, négligée d'a- bord par les Grecs . leur revint en premier lieu avec les mystères que les Thraces leur importèrent, puis du côté de l'Asie Mineure par les relations non interrompues entre la mé- tropole et ses colonies, et qui formèrent une Rhée-Cybèle, composée de la Rhée primitive et de ta mère des dieux asiatiques. On peut donc, en faisant abstraction de la religion de Samothrace , considérer sous deux aspects le culte et les mystères provenant de la Thrace. — a. Le culte de Jupiter, tel qu'il existait en Crète. On confondit plus tard cette Rhée cré- toise avec la Grande Mère phrygienne et ly- dienne. De l'île le culte de Jupiter gagna le Lycée en Arcadie et Olympie , suivant Hœck. — b. Les mystères de Cérès àÉleusis, et, à leur imitation , dans d'autres villes. Cérès était fille de Rhée, qui fut chargée par Jupiter de la ra- mener dans l'Olympe. Postérieurement, Cérès fut identifiée avec sa mère, et regardée comme déesse de ia terre. Il y a plus : dans le groupe de la triple Hécate sculpté par Alcamène , con- formément aux instructions mystiques des prêtres d'Eleusis , la figure qui porte une clef, et qu'on prend, dans un sens étroit, pour la déesse de la nuit, correspond aussi bien à la Proserpine infernale qu'à Rhée, déesse de la terre. — L'introduction des mystères d'Eleu- sis n'eut pas lieu avant la trentième Olym- piade ; sur ces entrefaites on connut en Atti- que le poëme d'Eumélus sur Cadmus , à la re- cherche de sa sœur Europe et propagateur du culte dionysiaque : on prit de là occa- sion de dire que Bacchus avait été initié par , Rhée en Phrygie. Pindare mentionne deià le culte orgiaque de la Cybèle asiatique. Un peu après, les deux ordres de mystères commencèrent à se confondre ; ainsi, Euripide donne à Cérès l'épithète de fj.y]Tr,p ôpsi'a ? et lui attribue tout l'accessoire qui était aupara- vant l'apanage de Rhée. D'autres fois le même auteur confond le culte de la Rhée crétoise avec celui de la déesse phrygienne, et les or- gies dionysiaques avec le culte de la Grande Mère. Plus tard, des charlatans étrangers introduisirent de nouvelles coutumes dans le culte de Rhée ; mais ils ne trouvaient accès que dans la populace. On commettrait une grave erreur si l'on admettait comme géné- rale la confusion d'idées qui avait lieu dans les dernières classes de la société. II faut remar- quer d'ailleurs que le culte simple et naturel de la déesse de la terre ne fut nullement dé- possédé par celui de ia Rhée mystique. — Nous parlerons plus bas de la Cybèle des Ro- 424 RHÉ mains. — Appendice. Les auteurs s'accordent assez sur la généalogie des Titans ; il faut ce- pendant noter ici que , suivant Apollonius de Rhodes et Tzetzès, Ophion et Eurynome ré- gnaient au ciel avant Rhée et Saturne, et fu- rent dépossédés par eux. Dans les Orphiques, te père de la Rhée mystique se nomme Proto- gone; elle a pour enfants le Ciel, la Terre, la Mer, les Vents; elle est mère des dieux et des hommes. Honorée par un culte orgiaque, elle amène avec elle la paix et les richesses et relègue les calamités aux confins du monde. Le môme recueil contient un hymue à la mère des dieux et un autre à la Terre (Gé). Or- phée reconnaissait trois Curètes, gardiens de Jupiter, fils de Rhée. Avec Rhée ou Cérès, Jupiter enfanta Proserpine ; il poursuivit sa mère, qui, pour lui échapper, prit la forme d'un serpent. Les légendes d'après lesquelles liacchus Zagreus , fils de Proserpine , aurait été protégé par les Curètes , puis déchiré par les Titans, nous ont été transmises en premier lieu par Nonnus et saint Clément. 11 est pro- bable cependant qu'elles remontent soit à Ono- macrite , soit à des poésies orphiques plus an- ciennes , et ne sont qu'une refonte des légen- des relatives à Jupiter protégé par les Curè- tes et assailli par les Titans. Les étroites rela- tions qui existaient entre Delphes et la Crète vulgarisèrent dans cette île la tradition" de la mort de Zagreus, tradition qui, amalgamée avec la mythologie de l'Ida , fut présentée plus tard comme essentiellement crétoise. — Une \égende insolite, rapportée par Diodore, itonne pour filles à Uranus et à Titée la Grande Mère ( Basilée) et Rhée (Pandore) ; la première épousa Hypérion et en eut le Soleil et la Lune, Cybèle (voy. ce nom) donna le jour à Alcé et au roi Midas. Suivant Photius, elle fut aimée du Sangarius , qui la rendit mère de ]\icée. — II. Traits Particuliers. His- toire géographique du culte de Rhée. — A. Grèce. Suivant Démétrius de Scepsis, on ne trouvait en Crète aucune trace de ce culte ; mais Strabon oppose à cette assertion des té* moignages irrécusables. Les Cnossiens mon? traient encore, au temps de Diodore, l'empla- cement du temple où la déesse avait habité. On se servait même dans l'île des noms usuels de Cybèle et de Mère (Euseb. Chron. 56). Jupiter était né en ce lieu ou sur le mont Dicté ou sur l'Ida. Voy. Jutiter. La Béotie, de son côté, réclamait le môme honneur; Thèbes montrait le lieu où le fils de Saturne avait vu le jour, et un temple de la Mère Din- dyménienne, qui ne s'ouvrait qu'une fois par an. La statue de la déesse était l'œuvre de So- crate et d'Aristomène. A Delphes , on oignait quotidiennement d'huile , et l'on enveloppait de laine dans les jours de fêtes, une pierre qui n'était autre que le bétyle dévoré par Saturne. C'était sur le rocher de Pétrachos, non loin de Chéronée, que le Titan s'était laissé tromper si grossièrement. Une statue, placée dans le temple de Junon à Platée, le RHE représentait, au moment même, où Khée lui offre la pierre enveloppée de bandages. — D'après le témoignage un peu suspect de l'em- pereur Julien (Or. 5), ce furent les Athéniens qui mirent les premiers en honneur le culte delà déesse. Ils lui avaient élevé un temple, en commun avec Saturne, dans le Périhole de l'Olympiura , et un temple spécial , dit Mé- troon , qui renfermait une statue de Rhée, faite par Phidias. Il y avait aussi un temple de la mère des dieux dans le bourg d'Ana- gyros. — Sur un versant du Lycée, en Arca- die, siège du culte mystique de Jupiter, se voyait le lieu où Rhée s'était délivrée de son fardeau : elle avait frappé de son sceptre le rocher, qui se fendit et laissa apparaître une source. Parrhasie avait aussi vu naître le dieu, et Phigalie honorait sa mère. Le mont d'Alé- sium, près de Mantinée, avait, dit-on, pris ce nom ôià tyjv "AXyjv Tyjç 'Péaç. Non loin de là se trouvait la source d'Arné , où Rhée avait enfanté Neptune-, auquel on y rendait un culte mystique. A Méthydriura elle avait trompé Saturne en lui offrant le bétyle. Une tradition populaire lui attribuait enfin pour résidence le mont Thaumasion, où elle siégeait au milieu des géants , et où les Arcadiennes l'honoraient suivant des rites particuliers. — En Éiide , Rhée avait un métroon dans le bois sacré d'Altis ,. et Olympie montrait le rocher de Saturne. Pour rehausser l'éclat du culte de Jupiter et des jeux olympiques, les Éléens rapportaient que Rhée avait confié la garde de Jupiter, amené de l'Ida dans ce pays , aux Dactyles ou Curètes Hercule, Pœonœus, Épimédès, Jasius et Idas. L'Élide conserva longtemps le culte de la déesse : postérieure- ment au christianisme on voit une femme du pays , qui avait reçu de Rhée sa science pro- phétique, prédire l'avenir aux bergers et aux laboureurs.— Les Mcsséniens réclamaient pour leur pays l'honneur d'avo ir vu croître Jupiter ; c'était sur le mont Ithome que les Curètes l'avaient amené pour le confier aux nymphes Ithome et Néda. — On trouve peu de traces du culte de Rhée en Laconje. Pausanias nous apprend cependant, qu'outre le temple con- sacré à Gé et à Jupiter Agorœus , sur la place du marché , les Lacédémoniens avaient élevé en l'honneur de la fille de Saturne un édifice désigné par le nom de Gasepton, et qu'Acries montrait une vieille statue de marbre qui la représentait. — Enfin , à Dyraé en Achaïe , on voyait un temple consacré à la Mère Dindy- ménienne et à Atys. Quant à son culte en Thrace et à Samothrace, où elle avait pour suivants les Cabires, nous en avons dit plus haut quelques mots. — B. Asie. Le culte de la Mère Idéenne et des Dactyles idéens était très-ancien sur l'Ida troyen, ainsi qu'à An- déira, dans la même contrée. En Mysic, on voyait le rocher de Rhée. A quarante stades de Lampsaque, se trouvait une colline sur la- quelle étaitun temple de la mère des dieux. Non loin de Cyzique, elle avait fait jaillir une source RHÉ du sol : le temple qu'elle avait dans la ville fut sans doute fondé par les Argonautes. On y voyait une statue de la déesse ( Mère Dindy- inénienne), apportée de Proconnèse , lorsque les Cyzicéniens soumirent cette île; la face était d'ivoire et le torse d'or. On honorait aussi la Grande Mère à Placie et à Asporènc : de là ses surnoms de Placiané et d' Asporéné. Pergame rendait un culte aux Cabires. — Les localités du mont Sipyle étaient célèbres dans toute l'Asie Mineure. On montrait sur le ro- cher de Coddinus la plus ancienne image de la mère des dieux; Magnésie possédait un temple en son honneur, et jurait, ainsi que Smyrne, par la fameuse déesse sipylénienne (Sipyléné). Les habitants de Métropolis en lonie l'honoraient aussi, ainsi que l'attestent des médailles de cette ville. — En Lydie, on l'adorait à Sardes et à Mastaura. Le nom du premier roi de la contrée, Atys, était em- prunté aux mythes de la religion phrygienne. Hérodote parle de Cybèle comme d'une divi- nité locale adorée à Sardes , et dont le temple fut brûlé dans l'incendie de la ville, auprès de laquelle on voyait la montagne de la Mère Dindyménienne. — Les Phrygiens n'hono- raient pas moins cette déesse que les autres peuples de l'Asie Mineure. Ils étaient du reste originaires de la Thrace. « Les Bérécynthiens, dit Strabon, peuplade phrygienne, et en gê- né' il tous les Phrygiens et ïroyens qui habi- tent l'Ida honorent la déesse Rhée et célè- brent des orgies en son honneur. » La musi- que bruyante qui accompagnait ces fêtes était de l'invention de la déesse elle-même, à la- quelle on attribuait aussi quelquefois l inven- tion de tous les instruments à vent. Les Dac- tyles , originaires de l'Ida phrygien et habiles métallurgistes , étaient les serviteurs de la déesse Adrastée, qui habitait les montagnes. « Sabazius , dit Strabon , était phrygien, et fils delà Grande Mère. » Les lieux du terri- toire phrygien où les Corybantes avaient été le plus en honneur étaient ravagés du temps de Strabon : ainsi , Corybantion près du Srain- thius, Corybissa près de Scepsia , etc. Rhée ti- rait de certaines montagnes de Phrygie le surnom de Lobriné. Les riverains du Peu- cella, descendants des Azanes arcadiens, ho- noraient la déesse dans une grotte qui ren- fermait sa stàtue. On trouve Cybèle figurée sur les nombreuses médailles des villes sui- vantes , qui appartiennent toutes à la Phry- gie : Acmonia, Aizani, Ancyre, Apamée, Attuda, Cadoène, Cérétape, Cibyre, Coties, Diococlies, Dionysopolis, Eucarpia, Hiéro- polis, Hyrgalée, Julia, Laodicée, Lysias, etc. — Le culte de la Mère Idéenne à Pessinonte en Galatie remontait à la plus haute anti- quité. Midas 1er fit bâlir un temple pour renfermer sa statue, qui consistait en une pierre noire tombée du ciel. Cette image fut transportée plus tard à Rome; mais Pessinonte n'en fut pas moins toujours re- gardée comme le siège principal du culte RHÉ 425 de la mère des dieux, désignée à Pessinonte par le nom d'Agdistis. Le temple élevé par Midas se trouvait hors des murs , près du mont Din- dymus, d'où la déesse tira son surnom de Dindyménienne. On montrait en ce lieu le tombeau d'Agdistis et d'Atys. La prétendue Bellone adorée à Comana n'était qu'une déesse cybélienne. Son temple était desservi par plus de six mille prêtres et hiérodules , gouvernés par un chef spirituel, qu'on choi- sissait toujours parmi les princes de la mai- son royale. D'après la remarque d'Arrien ( Péripl. 9 ), la déesse du Phase offrait de grandes analogies avec Rhée. Aussi lit-on dans Strabon ( 10. 477 ) que les Corybantes , venus de la Ractriane ou de la Colchide, fu- rent adjoints à Rhée par les Titans. — On pense que la déesse syrienne d'Hiérapolis sur l'Euphrate n'était autre que l'épouse de Sa- turne. Elle était représentée avec une cou- ronne murale et tenant un tambour; son char était traîné par des lions. Il y avait de plus des galles qui desservaient son temple. — En Egypte , on identifiait avec Rhée la mère d'Osiris. — A Rome, elle fut identifiée, à ce qu'il paraît, avec diverses déesses, telles qu'Ops , Maja , Bona dea , Terra , Fauna , etc. Mais son culte ne commença à avoir un cer- tain éclat que du temps d'Annibal, quoique les Romains eussent dû la connaître aupara- vant. Le passage de Tite-Live (29, ti ) , «que du temps d'Annibal, le culte de la Mère Idéenne fut transporté de Pessinonte à Rome », ne doit s'entendre que des formes d'un culte étranger, qui se mêla à celui qu'on rendait à la Rhée hellénique. Pour honorer la nou- velle déesse, on lui éleva sur le mont Palatin un temple , interdit aux hommes , où les fem- mes célébraient les Mégalésies. Lucrèce donne de l'image de la déesse une description, qui la montrent en tout point analogue à Rhée; les œuvres d'art romaines;, qui représentent la mère des dieux , s'accordent aussi avec celles des Grecs. Enfin Catulle a chanté le my- the d'Atys dans une composition visiblement imitée d'un poëme grec. — Le culte de Cy- bèle prit une extension démesurée sous les successeurs de César ; on voit ses saints eunuques avoir accès dans les maisons des seigneurs romains , pendant que l'Italie et la Gaule se couvrent de temples en son honneur, et que les Métragyrtes inondent les provinces de l'empire. Du reste, les divers ordres de mystères allèrent toujours en se rapprochant jusqu'à une entière confusion des éléments empruntés d'un côté à la Grèce, et de l'autre à l'Asie. —III. Complément. Ainsi que nous l'avons vu , Rhée , identifiée avec diverses déesses étrangères à la Grèce , portait les noms de Grande Mère, Mère des dieux , de Cybèle (Cybélé, Cybéléis, Cybélis, Cybélégénès, Cybéléia, Cybélia), emprunté à jine montagne de Phrygie, de Basilée, de Pandore , d'Agdistis. Quant à ses épithètes lo- cales, Andeiréné, Asporéné, Bérécyntia, 36. 426 RHÈ Brirao ( Hécate), Cimméris , Djndyméné, Lo- briné, Mère Idéenne, Mygdouia, Pessinuntia , Phasiané, Placiané, Sipyléné, l'histoire de son culte suffit pour les expliquer. On la désigne aussi, de même que Cérès, comme déesse ad- verse (antœa Daemon, antrea Méter).— Les prê- tres les plus célèbres du culte de Rhée dans-les pays européens étaient les Curètes. Ils étaient au nombre de neuf , et exécutaient , en frap- pant leurs épées sur leurs boucliers , la danse pyrrhique connue aussi sous le nom de Prylis. Hoeck cherche à tort dans la Phrygie l'origine de la danse des Curètes et de la musique or- giaque. Voy. Curètes. Si l'on adopte l'o- pinion de Welcker, qui fait venir xùpêa; de xovpYjç, avec une déformation du second mot en xupa; , les Corybantes , qui se pré- tendaient nés à Samothrace , des fils de Cy- bèle et de Jasion, et exécutaient pareillement une danse armée, comme ministres du culte orgiaque de Cybèle en Phrygie , laquelle les avait initiés à ses mystères, les Corybantes, disons-nous , ne sembleraient pas autres que les Curètes crétois. D'ailleurs, ils étaient aussi an nombre de neuf. Voy. Corybantes. On a aussi relié aux Curètes les Dactyles idéens et les Cabires. Les prêtres de la Cy- bèle asiatique, introduits plus tard en Europe, rappelaient par leurs orgies le caractère de la déesse qu'ils servaient. Ils parcouraient les campagnes en poussant des cris sauvages, en jouant des cymbales, en sonnant de la trompe, et, au milieu de leur délire, se frap- paient avec des glaives, lis choisissaient sur- tout les montagnes et les forêts pour la célé- bration de leurs mystères I Quant aux Métra- gyrtes, sans doute issus d'eux, c'étaient des moines mendiants, livrés à tous les vices. On les fustigea un jour judiciairement à Rome, pour leurs dérèglements. — Nous avons touché quelques mots du culte de Cybèle à Rome. Pendant les Mégalésies, on baignait sa statue dans l'Almo , et on la promenait en- suite processionnellement. Vers le troisième siècle , un prêtre ordinaire de Cybèle ne put être institué sans un mode particulier d'expia- tion , emprunté aux cérémonies chrétiennes , et qui avait lieu aussi pour consacrer une nouvelle divinité, un temple, un autel, un pontife ou un prêtre. Quand il s'agissait de la consécration d'un pontife, romain, on ré- vètait des habits pontificaux celui qui avait été élu, et on le faisait descendre dans une fosse qu'on couvrait d'une planche percée de plusieurs trous. Alors le victimaire et les autres ministres servant aux sacrifices ame- naient sur la planche un taureau orné de guirlandes ; et après l'avoir égorgé , ils en laissaient couler le sang par les trous sur le pontife, qui s'en frottait les yeux, le nez, les oreilles et la langue, parce qu'il croyait que cette cérémonie le purifiait de toute souillure. Ensuite on le retirait de la fosse tout dé- gouttant de sang, et on le saluait par cette formule : Suive , Ponti/ex Maxime. Il chan- RHÉ geait d'habit, et on le reconduisait en pompe a sa maison, où la solennité se terminait par un grand repas. Cette cérémonie portait le nom de Taurobole ou de Criobole. — Le lion était consacré à Cybèle, déesse de la Terre, soit parce qu'on le considérait comme le plus puissant des animaux qui se meuvent sur la terre, soir parce qu'il abondait dans les pays où elle était plus particulièrement révérée. Un mythe tout moderne rapporte cette consé- cration à l'aventure d'Hlppomène. Voyez Ataiante. On lui avait aussi consacré le pin ; chaque année, suivant Firmicus, dans les Mégalésies phrygiennes , on abattait un de ces arbres et on y suspendait l'image d'A- tys. Chez les Grecs , c'était le chêne qui était consacré à Rhée, ainsi que le carré et le cube et la constellation du lion. Cette déesse avait enseigné la divination à OEnone, et l'on croyait qu'elle pouvait guérir la folie. — On a peu de renseignements sur les images de la Cybèle asiatique; il paraît qu'originairement elle fut représentée par une pierre brute. En Grèce , c'est à Phidias qu'on doit l'idéal de Rhée. Vers la cent quinzième olympiade, Ni» comaque figura cette déesse assise sur un lion. Rarement on la voit debout , si ce n'est dans quelques médailles; on ne connait qu'une statue , conservée à Venise, où elle ait cette position. Le plus souvent elle est assise sur un trône , entre deux lions, et porte une couron- ne murale d'où descend un voile. La meilleure des statues que l'antiquité nous ait laissées d'elle est reproduite dans le Mus.Pio-Clémen- tin (i. tav. 80 ). Diverses médailles de l'Asie Mineure, postérieures à l'ère chrétienne, repro- duisent cette figuration , ou la tête seule de la mère des dieux. Un bas-relief du Musée Vet- tori à Rome lui donne pour attributs, outre les deux lions, un aigle et deux colombes. Ha- bituellement , elle a un lion à sa droite , l'au- tre à sa gauche; d'autres fois elle est portée sur un char traîné par deux ( ou quatre ) de ces animaux ; ou bien elle chevauche sur un lion : c'est ainsi qu'elle était représentée dans le cirque de Caracalla. Rarement Atys l'accompagne. Les quatre faces de l'autel cy- bellin du Musée Capitolin offrent les bas-reliefs suivants : 1. Rhée étendue au sol et prise des douleurs de la maternité. IL La déesse pré- sentant le bétyle à Saturne. III. Assise , elle regarde Jupiter enfant , allaité par des chè- vres : des Curètes exécutent une pyrrhique pour amuser le dieu. IV. Les dieux rendent hommage à Jupiter. — Une peinture de Pom- pé! représente Rhée amenée à Saturne par une femme aîlée. Une colonne de la même ville, à laquelle sont suspendues des flûtes et des cymbales, porte à son sommet trois lions. — La représentation de Saturne et de Rhée comme souverains des îles heureuses, où les initiés espéraient résider après leur mort, pa- raît avoir pris naissance dans la mystagogie. — Sur le vase de Poniatowski , reproduit par Millin , Rhée offre une nourriture divine à un RHI serpent , figuration s\ mbolique qui se rapporte évidemment aux mystères d'Éleusis. Un bas- relief de l'Hiérogaraie de Cadraus ( Zoeg3, Bas- sir. Ant. t. II ) offre Rhee assise au milieu des autres dieux, qui sont debout. D'autres œuvres d'art mettent la déesse dans un rapport in- time avec Bacchus. Ainsi , Eupborion parle d'une statue de Rhée faite de bois de pampre. Quelquefois elle tient le dieu de Nysa. — Sur un bas-relief des Carrières de Paros, la Grande Mère, entourée de nymphes, est assise dans une grotte où elle reçoit les hommages d'un cortège de dévots. Elle seule est assise, ainsi que Pan et Syriux , places un peu plus haut sur le flanc du rocher. Un autre bas-relief la montre assistant au supplice de Marsyas; un troisième , dansant avec un Corybantc dans le temple d'Apollon, où l'on voit aussi Manto; un quatrième, assise devant Atys , qui lui offre un sacrifice. — Ue fameux autel du cardinal Cosi, décrit par Zoéga, et fort curieux quoique d'un mauvais travail, figure la déesse dans un char tiré par deux lions ; elle tient un tambour et une branche de laurier. Un pin placé de- vant elle couvre de ses rameaux, sur les- quels on aperçoit un coq, Atys, qui tient aussi un tambour, et auprès duquel est une houlette. Au-dessus du relief on lit cette ins- cription : M. D. M. I. (Matri Deum Magnae Idaeae) ET. ATTINIS. Un taureau et un bélier, symboles d'Atys et deCybéle, occupent la face opposée de l'autel : ils sont ombragés par un pin, dont les branches supportent tout l'attirail des solennités phrygiennes , des cym- bales, un syrinx, un modius, un coffret, un plat, un coq , etc. Les deux autres faces pré- sentaient autrefois divers symboles embléma- tiques , une flûte double, deux torches et des cymbales, faisant allusion aux courses de la déesse ; mais on ne les voit plus , l'autel ayant été scié et enclavé dans un mur. On possède d'autres autels tauro-crioboliques analogues ; un de ces monuments, trouvé a Lyon, figure le couteau destiné au sacritict*. — Parmi les œuvres d'art romaines relatives au culte de Cybèle,il faut encore mentionner un autel représentant, sur trois de ses côtés , des gre- lots , une houlette et des flûtes : le quatriè- me figure l'aventure de la vestale Claudia (voy. Navisalvia) , reproduite dans un mé- daillon de la première Pauline. Une pierre gravée du cabinet de Vienne montre derrière Auguste Cybèle et Neptune. Enfin un camée de la même collection représente l'impéra- trice Livie avec les attributs de la fameuse déesse. — Quant aux représentations qui ne sont pas directement relatives à Rhée-Cybèle, Tertullien nous apprend que Parrhasius avait peint un archi-galle. Un bas-relief, décrit par Winckeimann . figure un galle debout devant un trépied et tenant une discipline. Un de ces mêmes prêtres, dans une médaille recueillie par Eckhel (D. N. vifl. 284), accomplit Pacte de la mutilation sur son propre individu ; auprès de lui git au sol un bonnet phrygien. RHO 427 rhéxé. 1. Nymphe amante dOïlée et mère de Médon, — 2. Autre nymphe , qui eut de Mercure un fils nommé Saon. rhescyntide. Surnom de Junon, pris d'une montagne de Thrace, nommée Rhescyn- thins , où elle avait un temple. RHÉSUS (RHÉSOSï. 1. Dieu-fleuve de Bi- thynie , fils de l'Océan et de Téthys. — 2. Fils d'Eionée, roi de Thrace, suivant Homère. Les poëtes postérieurs le font naître de Stry- mon et d'une Muse , Euterpe , Calliope ou Terpsichore. Il avait des chevaux plus blancs que la neige , et aussi rapides que les vents. Le salut de Troie dépendait de ces animaux; s'ils buvaient des eaux du Xanthe, la ville ne devait pas succomber. Priam appela donc Rhésus à son secours ; mais Ulysse [et Dio- mède l'égorgèrent, et lui enlevèrent ses cour- siers. A la nouvelle de sa mort, Arganthone , son amante, se donna la mort. rhétus. Voy. Rhoetus. rhéxéxor. 1. Père de Chalciope. — 2. Fils de Nausithoùs, et frère du roi Alcinoùs. rhigmls- Fils de Pirée ; prince de Thrace ; il fut tué par Achille. rhiw Les médailles romaines le représen- tent sous les traits d'un vieillard à longuc bar- be, à moitié nu, assis au pied de plusieurs hautes montagnes; de la main gauche il s'ap- puie sur un navire , et de la droite il tient des roseaux ou une corne d'où il sort de l'eau. rhixocololstès. Coupeur de nez. Sur . nom d'Hercule, qui coupa le nez aux en- voyés d'Erginus, lorsque celui-ci fit réclamer aux Thébains le tribut qu'ils lui payaient cha- que année. rhode ( rhodé et rhodos ). i. Nymphe, qui n'est autre que l'île de Rhodes personni- fiée. On lui donne indifféremment pour pére Neptune, l'Océan ou le Soleil, et pour mère Vénus, Araphitritc ou Halie. Suivant Pindare, lorsque les dieux se partagèrent la terre, le Soleil, qui était absent, fut oublié. A son re- tour dans l'Olympe , il se plaignit à Jupiter, et lui demanda l'île de Rhodes, encore couverte par les flots, mais qui en sortit bientôt. Hé- lios s'en empara, et y rendit la nymphe Rho- de mère de sept fils appelés Héliades. — 2. Danaïde, fiancée d'Hippolyte. RHODIE ( RHODE1A, rhodia). i. Fille de l'Océan et de Téthys ; l'une des compagnes de Proserpinc. — 2. banaïde , fiancée de Chal- codon. rhodope. Nymphe de Thrace, épouse d'Hémus, dont elle eut l'Èbre. Elle fut, dit- on, changée en montagne, ainsi que son époux, pour avoir pris le nom de Junon. rhoecus ( rhoecos ). i. Centaure tue par Atalante. — 2. Berger, amant d'une Hama- dryade. rhoeo. 1. Fille de Staphylus et de Chryso- thémis ; ayant cédé aux désirs d'Apollon , elle fut enfermée dans un coffre et jetée à la mer par son père. Portée par les flots à Délos, ou 428 ROB dans l'Ile d'Eubée, elle y donna le jour à Anius. Elle épousa ensuite Zarex. — i. Fille du Sca- mandre. Laomédon la rendit mère de Ti» thon. rhoetée ( rhoeteia). Fille de Sithon , roi de Thrace, et d'Achiroé; ou bien flfle de Protée. Elle donna son nom au cap de Rhœ- tion. rhoetus. i. Centaure blessé par Dryas aux noces de Pirithous. Comparez Rhoecus. — 2. Géant tué par Bacchus. On le nomme aussi Eurytus. — 3. Partisan de Phinée, tué par Persée. — 4- Roi des Marrubes en Italie. Son fils Anchémolus, ayant outragé Caspérie , sa belle-mère, s'enfuit chez Daunus. rhopalus ( rhopalos ). i. Fils d'Hercule et père de Phœstus. — 2. Fils de Phœstus. riciiis. Êtres surnaturels de la mythologie hindoue, qui n'en précise pas bien le nombre ni les attributs. Sortes de patriarches divins ; on en compte ordinairement sept : Kaciapa , Atri, Vacichtha, Viçouamitra, Gotama, Bha- radouadja, Djamadagni; mais les Védas par- lent aussi de Maharchis ( grands richis), de Dévarchis (divins richis), de Radjarchis (rois richis), etc. Les Hindous placent les Richis dans le ciel, où ils forment la constella- tion de la Grande Ourse, à 4,600,000 lieues au delà de la planète de Saturne. rich yasrixg a. Solitaire renommé par sa sainteté , fils de Vibhândaka et d'une daine. Ayant obtenu la cessation d'une sécheresse qui désolait les États du roi Loraapâdâ, Ri- chyasringa épousa Sàntâ, fille de ce prince. Son nom désigne une particularité qu'il tenait de sa mère , et signifie : Qui a une corne au front. riciniatus. Qui porte le ricinium. Il se disait de Jupiter, dont la statue était quelque- fois couverte de cette espèce de voile. rimak. Dieu péruvien, habile à prédire l'avenir. rimarow Dieu polynésien , fils de Taaroa. rimer. Géant Scandinave, ennemi des Ases. A la fin des siècles , il guidera , comme pilote, le navire Naglefare. rimfaxe. Crinière de glace. Cheval de JNott, déesse de la Nuit chez les Scandinaves. rimmox. Dieu adoré en Syrie. Selden dé- rive ce nom du mot Rim, élevé. rind a. Déesse des Scandinaves, de qui Odin eut le dieu Valî. rinthoussar. Géants de la mythologie Scandinave. Un jour qu'Iimer dormait pro- fondément, son corps se couvrit d'une sueur abondante; de son bras gauche naquirent un homme et une femme, d'où sortirent les Rin- thoussar. Ses pieds produisirent un couple semblable. riphée (ripheiis). Centaure tué par Thésée. rire (GELOS, RISUS ). Dieu allégorique, qui avait une statue à Sparte. On l'honorait aussi en Thessalie. RORIGUS, ROBIGO OU RIBIGO. Dieu OU ROM déesse romaine qu'on invoquait pour qu'elle préservât les blés de la nielle. Aulu-Gelle l'i- dentifie avec Averruncus Numa avait insti- tué en son honneur une fête symbolique, cé- lébrée le 25 avril, et dans laquelle on lui im- molait une brebis et une chienne rousse. RGBUR. Voy. CRATOS. ROHUVi. Fille de Dakch, une des vingt-sept nymphes qui représentent les astérisines lu naires. Rohini était la favorite du dieu de la lune, Soma, qui avait épousé les vingt-sepl sœurs. roma. u Voy. Rome. — 2. Personnifica- tion de la Force. Elle est dite fille de Mars, dans une ode en vers saphiques due à Mélin no. — 3. Captive troyenne qui excita ses com- pagnes à mettre le feu aux vaisseaux des Grecs amarrés à la côte d'Italie. — 4. Fille d'italus ou de Télèphe et de Lucanie , qui épousa Énée (d'autres disent Ascagne) et donna son nom à la ville de Rome. — 5. Fille de Dexithée ; épousa Latinus , et fut mère de Romulus et de Rémus. rome (roma). Personnification de la ville de Rome. Elle avait des temples ou des au- tels à Nicée, à Mylase, à Éphèse, à Smyrne, etc. Nombre de médailles et de bas-reliefs la représentent avec les attributs les plus di- vers : c'est le plus souvent une Minerve. Ra- rement elle apparaît , comme dans une pierre gravée du cabinet de Vienne, sous les traits d'un jeune homme; c'est alors, non plus la déesse , mais le génie de Rome. romulus. Fondateur mystique de la ville de Rome. Rien de plus confus que les traditions qui le concernent. — a. Fils d'Énée et de Dexi- thée , fille de Phorbas, il fut, dans son enfance, porté en Italie avec son frère Rémus ; le débor- dement du Tibre ayant fait périr tous les au- tres bateaux, celui où étaient les deux enfants fut sauvé par miracle. — b. Fils de Roma , ou de Mars et d'iEmylie , ou d'un pénate et d'une esclave de Tarchétius, qui le fit exposer ainsi que Rémus ; tous deux furent allaités par une louve et recueillis par un pasteur. — c. Numitor et Amulius, de la branche des rois d'Albe descendus d'Énée, se partagèrent l'héritage paternel, en sorte que l'un, Numitor, eut le pouvoir, et l'autre les trésors. Amu- lius eut bientôt supplanté son frère, au moyen de ses richesses , et, voulant le priver de pos- térité , consacra au service de Vesta sa fille Rhéa, nommée aussi Sylvia ou Asia. Celle-ci eut commerce avec le dieu Mars, et mit au monde deux enfants , Romulus et Rémus , qui furent exposés par ordre du souverain: une louve et un pivert les nourrirent jusqu'à ce qu'un berger les eut recueillis. Parvenus à l'âge de puberté , les deux frères replacèrent Numitor sur le trône , et fondèrent une nou- velle ville , au sujet de laquelle ils eurent une contestation, qui se termina par la mort de Rémus. Maître absolu du pouvoir, Romulus or- ganisa son État, institua une armée, des corps législatifs, etc. Après sa mort, il fut mis au SAB SAB 429 nombre des dieux , sous le nom de Quirinus. romus ( romos ). t. Fils d'Ulysse et de Cir- _ 2. Nom insolite de Rémus , frère de Ro- mulus. — 3. Fils d'Éraathion. On trouve encore d'autres Romus, mais leur nomenclature of- fre trop de confusion pour que nous puissions les faire figurer ici. roxo. Insulaire d'Hawaii qui vivait sous les anciens rois de l'île et fut mis par les naturels au nombre des dieux. Désole de la mort de sa femme Kaïki-rani-ari-apouna , qu'il avait tuée dans un accès de colère , il s'embarqua sur une pirogue triangulaire et fit voile pour les terres lointaines. Avant de partir il annonça qu'il reviendrait sur une île portant des coco- tiers, des cochons et des chiens. Aussi lors- que Cook parut devant Hawaii, les naturels prirent ses vaisseaux pour des îles, et le capi- taine pour leur dieu. roséa dé a. La déesse aux doigts de rose, l'Aurore. rosée (ros, drosos). Fille de l'Air et de la Lune. roth. Déesse de la beauté chez les Vélio- casses , anciens peuples du Rouennais. roua-hatou. Dieu des eaux , dans la théogonie taïtienne. Un jour qu'il dormait sur un lit de corail, un pêcheur, violant la sainte- té de ce lieu , déclaré tabou, jeta sa ligne et amena Roua-Hatou par sa chevelure. Le dieu, irrite , produisit un déluge, qui fit périr toute la population des îles; il pardonna cependant au pêcheur, et lui indiqua un rocher nommé Toa-Maranna, sur lequel il put braver le cata- clysme, lui, un de ses amis, un cochon, un chien et une couple de poules. Ce furent là les seuls êtres vivants qui échappèrent à la destruction. roudra. Surnom de Siva. Roudra est aussi le nom générique qu'on donne aux de- mi-dieux , manifestations inférieures de Siva. Les Roudras sont nommés, Jdjèçapâda^ Akivradhna, Viroupakcha, Souriçouara, Djayanta, Valiouroupa, Trijambaîca, Apa- râdjita, Savitra et Hara. rougnour. Géant Scandinave, dont Thor brisa la lance d'un coup de massue. roukmi- Frère de Roukminî. Il s'opposa de tout son pouvoir au mariage de sa sœur avec Krichna , fut vaincu par ce dieu , et ne dut la vie qu'à l'intercession de Roukminî. roukminî. Fille de Bhîchmaka, roi de Coundina : Krichna l'enleva, au moment où elle venait d'épouser Sisoupâla. Après la dé- faite de son frère Roukmi, Roukminî devint l'épouse légitime de Krichna : elle en eut dix enfants, et parmi eux Pradioumna. A la mort de Krichna, Roukminî se brûla sur un bûcher. roussaleis. Nymphes des forêts et des rivières, dans la mythologie slave. roustem ou roustam. Nom d'un héros célèbre dans l'histoire fabuleuse de la Perse. ruana. Divinité latine , invoquée par les moissonneurs, pour qu'elle ne laissât point échapper les grains des épis. On la représen- tait tenant à la main un tuyau de blé dont les épis étaient intacts. rl'GHÉvite. Dieu slave , qui présidait à la guerre. On le représentait avec sept visa- ges et huit épées. Sa statue, à Arcon, dans l'île de Rughen, était de bois de chêne et., sui- vant Saxon le grammairien, toute souillée par les hirondelles, qui y construisaient leurs nids. rumilia, rumina, ru mi a» {Beruma, mamelle. ) Déesse latine qui présidait à la nourriture des enfants à la mamelle. On lui offrait du lait. rumiival. Le figuier sous lequel on trouva Rémus et Romulus, qu'une louve allaitait. ru minus. Nourricier. Surnom de Jupiter. rujvcijVA. Déesse agricole, qui présidait au sarclage. rupinia. Déesse rustique adorée en Om- brie , la même que Robigo. rusor. Le dieu qui réabsorbe tout, sui- vant saint Augustin. C'est sans doute un sur nom de Pluton. S, sabactès. Qui brise tout. Nom d'un dé- mon qui était surtout funeste aux potiers et faisait éclater l'argile dans le four. sabazius (sabazios). Dieu phrygien, dont le culte , accompagné de cérémonies bizarres et d'orgies, se confondit bientôt avec celui du Bacchus orphico-thrace. Aussi , pour les Grecs, Sabazius ne fut-il bientôt qu'un surnom de Bacchus, ou du moins un person- nage lié à ce dieu d'une manière étroite : fils de Jupiter et de Proserpine, et élevé par Nyssa , les Titans le déchirèrent en sept morceaux : là, c'est un Dionysos; plus loin, il est fils de Cabiros, ou de Dionysos lui-mê- me, Si l'on en croit les Orphiques, il devait le jour à Saturne, enferma Bacchus dans sa cuisse, et le confia à Hippa (Cybèle) sur le Tmole. On donnait aussi le surnom de Saba- zius à Jupiter, ce qui n'étonnera pas si l'on se reporte aux traditions qui lient étroitement le maître des dieux à Rhée-Cybèle. — Les Sa- bazies, fêtes célébrées en son honneur d'a- bord en Phrygie, puis en Thrace , avaient lieu la nuit; elles avaient au plus haut point le- caractère du délire , et un passage de Démos- thène (pr. Cor., p. 334, ed. Tauchnitz) nous apprend que ceux qui y prenaient part étaient mal famés. Le serpent, emblème du dieu, y jouaiîrun grand rôle. — On représentait Sa- bazius avec des cornes , parce que , le pre- 430 SAI mier, il avait employé des taureaux pour le labour. sabba. Fille de Bérosos et d'Erymanthé , et l'une des Sibylles. On la donnait tour à tour comme originaire de Babylone ou d'É- gypte, ou comme chaldéenne, ou enfin comme juive. sa bis. Nom d'un dieu des anciens Arabes ou Sabéens. Selon quelques auteurs, c'est le même que Sabazius. sabus ou sabixus. Ancien dieu des Sa- bins ; fils de Sancus. Énée invoqua Sabus en débarquant en Italie. Quelques auteurs le confondent avec Sabazius , ou le supposent fils de ce dieu. sacrator. Guerrier de l'armée de Turnus. sacti. La puissance d'un dieu , personni- fiée sous une forme féminine. Sacti est un nom générique, qui peut s'appliquer à toutes les déesses; mais il s'entend particulièrement de Dourgà, femme de Siva. Sjïsara. Fille de Céléos et femme de Crocon. Sagara. Radjah d'Aïodhia, fils de Bahou et de Kalindi. Il reconquit les États de son père, et s'unit à deux femmes, Kessini, dont il eut Açomania, et Soumati, qui le rendit père de soixante mille enfants, lesquels sor- tirent d'une citrouille aux soixante mille pé- pins, dont elle était accouchée. Sagara of- frit quatre-vingt-dix-neuf fois aux dieux le célèbre sacrifice dit Açouamédham ; il allait l'accomplir pour La centième fois , lorsque Kapila lui enleva tout à coup le coursier des- tiné à l'immolation. Il ordonna aussitôt à ses soixante mille enfants de chercher le coupa- ble. Ceux-ci se mirent à creuser la terre jus- que dans ses profondeurs , et arrivèrent enfin auprès du dieu ravisseur, qui les pulvérisa d'un regard. Plus tard, ils furent ressuscités par le contact des flots du Gange; mais Sa- gara mourut au bout de dix mille siècles , avant leur résurrection. Voy. Ganga. sagaris. Compagnon d'Énee; fut tué par Turnus. sagaritis. Hamadryade aimée d'Atjs. Pour punir celui-ci de la violation de son ser- ment , Cybèle fit périr l'arbre auquel la vie de la nymphe était attachée. sagatr agavacha. Géant à cinq cents tètes et à mille bras. Il naquit de la cinquième tète de Brahmà, abattue" par Mahadéva. SAGITTAIRE (TOXOTÈS, SAGITTARIUS). Constellation qui forme le neuvième signe du Zodiaque. C'est le centaure Chiron , ou bien Crotos, fils d'Euphémé, et frère de lait des Muses. sahadéva. Le cinquième des Pandavas. Il épousa Bhànoumasi, petite-fille de Krichna et se rendit célèbre par son adresse à tirer de l'arc. sahadjaivya. Nom d'une Apsarà. saisons. Divinités allégoriques au nombre de quatre , qu'on représentait comme des gé- nies mâles ou femelles, On caractérisait aussi SAL le printemps par Mercure, l'été par Apollon, l'automne par Bacchus, et l'hiver par Hercule. Voy. Heures. Saitis. Surnom sous lequel Minerve avait un temple sur le mont Poutinus , près de Ler- ne , dans l'Argolide % ainsi qu'à Sais , en Egypte. saivo. Esprit des cavernes, dans la my- thologie lapone; il est chargé de recevoir les âmes que Radien-Athcié repousse des cieux ; il les conduit devant Tabmé-Ak-ko , qui leur inflige divers châtiments. sakamiéli. Déesse de l'amour dans la my- thologie finnoise. sakara. Ange du sixième ordre; esprit malfaisant, selon la croyance des Madé- casses. sakouxtal a. Fille dune Apsara et d'un prince descendant de Cousika; elle épousa Douchmanta, qui, sous l'influence d'un char- me, l'abandonna bientôt : au bout de quel- ques années, Douchmanta se souvint de sa femme, et la reprit avec lui. sahra. Un des noms d'Indra. SARTI. Voy. SACTI. sakuti. Dieu de la médecine, chez les Japonais. salacie ( salacia ). Déesse de la mer, l'Ampbitriie des Romains. Neptune la rendit mère de Triton. Servius veut que ce ne soit qu'un surnom de Vénus , et il remarque que Cicéron désigne ainsi Téthys. Voy. Vézxilie. salagos. Fils d'OEnopion et d'Hélice. salamandres. Une des quatres nations élémentaires, à laquelle les cabalistes assi- gnent pour séjour l'élément du feu. Salambo. Divinité des Babyloniens , dont les attributs étaient les mêmes que ceux de Vénus. salami aius. i. Surnom de Jupiter, à qui le Salaminien Teucer avait élevé un temple. — 2. Dactyle idéen. sans doute le même que Celmis. salamis. Fille d'Asopus ; eut de Neptune Cychrée ou Cenchrée. salaucès. Roi de Colchos, dont la richesse était proverbiale. saleté. Nom égyptien d'une déesse analo- gue à Minerve. salganeus. Surnom d'Apollon, tiré d'une ville de Béotie. Salia ou mieux chalia. Kchatryia célè- bre par son courage, adversaire de Krichna. Après la mort de Siçoupala , il forma le projet d'exterminer l'armée de Vichnou et se prépara à la guerre par des pénitences et des austéri- tés incroyables ; si bien que Siva lui accorda une puissance surnaturelle extraordinaire. Il n'en périt pas moins de la main de son rival, mais non sans avoir vigoureusement iutté. saliens. Prêtres institués par Numa pour veiller à la garde des Anciles ( voy. Mamu- rius), exécutés sur le modèle d'un bouclier tombé du ciel , à Rome /pendant une peste qui décimait la ville, et regardé comme le SAL palladium de i'empire. Pendant les jours con- sacrés à la fête des Anciles . les Saliens par- couraient la ville en forme de procession, qu'ils faisaient en dansant , en sautant et en chan- tant des hymnes. Revêtus d'une tunique peinte et bigarrée de diverses couleurs, avec un plastron d'airain sur la poitrine, portant à la main droite une pique, et à la gauche un des boucliers sacrés , et ayant sur la tête une espèce de bonnet, ils suivaient l'un d'eux qui était leur chef, nommé pour cela marjister Saliorum ou prœsul , et imitaient tous ses mouvements. L'un d'eux présidait au chanf des vers. La cérémonie finissait par des fes- tins qui avaient passé en proverbe pour si- gnifier des repas fins et délicats , saliares epulœ , saliares dapes. Ces Saliens, au nom- bre de douze, étaient encore connus sous le nom de palatini, parce qu'ils faisaient leurs sacrifices sur le mont Palatin , et pour les dis- tinguer de ceux qu'on appelait Collini , aussi au nombre de douze , établis par Tullus Hos- tiliuS. Ces derniers avaient une espèce de temple sur le mont Quirinal,ce qui leur fit donner le nom de Quirinales. Il y avait aussi des vierges saliemiesou saliaires, qu'on louait et qu'on joignait aux Saliens. Au quatrième siècle, les Saliens célébraient encore leurs bizarres cérémonies. salius. Guerrier arcadien, tué par Néal- cès. Quelques auteurs lui attribuent l'établis- semtùt, en Italie, des prêtres saliens. s alivahajXA. Porté sur une croix. Prince qui donna son nom à une ère dont on se sert dans l'Inde pour supputer les temps. salmacis, Nymphe carienne , qui prési- dait a une fontaine de même nom. Herma- phrodite étant venu se baigner dans ses eaux, elle l'enlaça étroitement, et pria les dieux de l'unir à elle pour jamais. salmonée. Fils d'Êole et d'Enarète , frère de Sisyphe. Époux d'Alcidice, il en eut une fille, Tyro , et épousa en secondes noces Si- déro. La Thessalie , sur laquelle il régnait, fut abandonnée par lui pour l'Élide, où il bâtit la ville de Salmonée. Jaloux du maître des dieux, il défendit de lui rendre les honneurs souve- rains, et, se faisant construire un pont de métal sur lequel son char roulait avec fracas, il s'exerçait à lancer des torches pour imiter le tonnerre. Jupiter le foudroya. SalmojVIS. Tyro, fille de Salmonée. salpiivx. Trompette. Surnom de Minerve à Argos, où Hégéléos,;fils de Tyrsénos, lui avait élevé un temple. sal sal et schah-mama. Nom de deux idoles célèbres , taillées en relief sur la face delà colline deBamian, en Perse. La pre- mière représente un roi ou un dieu; elle a environ cent vingt pieds de haut et occupe un front de soixante-dix pieds. Cette figure, d'un travail grossier, est remarquable par la dimension des oreilles et des lèvres. La tête paraît avoir supporté une tiare. Quant au corps, il est revêtu d'un manteau fait avec SAM 4U une sorte ae gypse. L'autre idole, moitié moins élevée, est mieux exécutée et habillée de même. Ces deux figures sont excavées dans des niches qui étaient autrefois ornées de peintures; on y distingue encore aujour- d'hui un buste de femme dont la tète est en- tourée d'une auréole. — On n'a aucun rensei- gnement certain sur ce curieux monument de l'art oriental, qui, ainsi que nous l'avons dit, occupe la face d'une colline, creusée en tous sens et formant une immense nécro- pole, ouvrage, disent les habitants du lieu, d'un roi nommé Djulal. Suivant la tradition, les idoles de Bamiam furent faites vers le com- mencement de notre ère par une race de Ka- fres, pour représenter un roi nommé Salsal, avec son épouse : il régnait dans une contrée éloignée, et fut adoré à cause de sa grandeur. Les Indiens attribuent l'exécution de ces figu- res à Pandava , et disent qu'il en est question dans le Mahabharatà. Encore aujourd'hui, en passant devant elles , ils élèvent leurs mains pour les adorer. salus. Déesse romaine, qui présidait à la santé, comme l'Hygie des Grecs, dont elle ne faisait alors que répéter les attributs, au sa- lut en général, et, en troisième lieu, à la prospérité de l'État ( Sains publica ou Ro- mana). En cette qualité, Junius Bubulcus lui éleva sur le Quirinai un temple que Fabius Pictor fit orner de peintures. — Cette déesse est souvent mentionnée, dans les auteurs, avec J anus , avec la Concorde et avec la Paix ; il paraît même que le culte de ces divinités avait de nombreux points de contact. A sa fête on jetait dans la mer un morceau de pâte que les flots portaient, disait-on, dans la souree d'Aréthuse eu Sicile. — L'art antique n'a ja- mais représenté Salus avec des traits particu- liers, quelquefois elle a pour attributs, comme la Fortune , un gouvernail et un globe; on la voit plus fréquemment faisant, ainsi qu'Hy- gie , des libations sur un autel qu'un serpent entoure de ses nœuds. salutaris. Surnom de Pluton, lorsqu'il rendait une ombre à la vie. Pour cela , il lui suffisait, selon Claudien, de laisser tomber quelques gouttes de nectar sur le mort qui devait reparaître à la lumière. samax arodom. Le dieu du chamanisme. Bouddha , adoré à Siam et dans une grande partie de l'Indo-Chine. Une légende rapporte quïl naquit d'une fleur de lotus flottant sur les eaux primordiales. D'autres traditions lui donnent pour père Paouçontout, roi de Cey- lan , et pour mère Matra-Maria. On le fait en- core fils du Soleil et d'une vierge, qui, pour cacher son déshonneur, exposa son enfant sur les eaux d'un lac. Parvenu à la puberté en quelques Instants, Samanakodom accomplit des pénitences merveilleuses, et révéla son caractère surnaturel par de nombreuses pré- dications. Après avoir passé par cinq cent cin- quante corps différents, il s'évanouit dans les airs comme une étincelle , ou mourut pour 432 SAN avoir mangé de la chair d'un porc où était en- fermé l'âme d'un Mouni qu'il avait tué. — On montre la trace de ses pieds à Siam , où il figure, dans les pagodes , entre ses deux dis- ciples Pra-Mogl et Pra-Saribout. — A la fin de la période actuelle, Samanakodom repa- raîtra sous le nom de Pra-Narotte {le meil- leur des hommes) , pour accomplir une se- conde régénération. samba. Fils de Krichna et de Djambavati. Il établit dans l'Inde les Magas , familles sa- cerdotales venues du pays de Saka. sambara. Mauvais génie amoureux de Rati; il jeta dans l'Océan Pradioumna, son époux, qui n'est autre que Rama ; mais celui- ci, avalé par un poisson énorme et transporté dans le palais de Rati , y tendit une embûche à Sambara, qui ne put échapper à la mort. samia. i. Surnom de Junôh, qui était née à lmbrasus , dans l'île de Samos , ou y avait été élevée. Les Samiens lui rendaient de grands honneurs. — 2. Fille de Méandre , femme d' An- cée. samios. Surnom de Neptune, tiré du tem- ple qu'il avait à Samos. samos. Fils d'Ancée. samothès. Fils de Japhet et fondateur de la race des Celtes, selon d'anciennes chro- niques. samouxdo. Femme d'Erlik-Khan , roi des enfers dans la mythologie lamaïque. sampati. Oiseau fabuleux , roi des vau- tours , fils de Garoudha , et frère de Djatayou. Ce fut lui qui fit connaître le lieu où Râvâna avait renfermé Sitâ. SANCUS, appelé aussi semo, semo sax- CUS, fidius, Sabus. Dieu sabin, qui avait un temple sur le mont Quirinal. On croit qu'il présidait aux serments. Après l'introduction de cette divinité à Rome, on l'identifia avec Hercule ; de là son nom $ Hercules sabinus. D'autres le donnent comme un roi sabin, père de Sabinus, qui fut divinisé. — On célébrait la fête de Sancus aux nones de juin. Les Ro- mains l'invoquaient sous le nom de Médius Fidius, expression dont on ne se rend pas bien compte. Sancus, disent quelques auteurs, signifiait le ciel en langue sabine ; il est plus simple de dériver Sancus de Sandre, ratifier, et Fidius de Fides , la bonne foi. — Un mar- bre antique représente ce dieu sous les traits d'un enfant placé entre deux figures qui se donnent la main ; sur sa tète se lisent ces mots ; Médius Fidius. sandacus (sandacos). Fils d'Astynoiis et petit-fils de Phaélhon ; il régnait sur la Syrie lorsqu'il quitta ce pays pour s'établir en Ci- licie , où Pharnacé le rendit père de Cinyre. saxdes. L'Hercule de la Perse ( Vossius). sandia. Fille de Rrahma, qui eut com- merce avec les Dàitias. saxdjgxa. Père d'Iama, dieu de la mort. saxdox. Héros lydien, identifié avec Her- cule dans le mythe relatif aux amours d'Om- phale. Foy. Hercule. SAL sangaris. Nom patronymique d'une fille de Sangarius, que quelques auteurs nomment Nana, et qui fut amante ou mère d'Atys. Elle le conçut, dit-on, après avoir mangé les fruits d'un amandier. SANGARios (saxgarios). Dieu-fleuve de Phrygie, fils de l'Océan et de Téthys. Il épousa Métope et en eut Hécube. On lui donne aussi pour fille Sangaris. Le fleuve tirait , dit-on, son nom de Sangar, qui fut changé en rivière pour avoir offensé Rhée. sam ou saxo Génie hindou , frère d'Iama. L'une des sept planètes , il préside à la cons- cience, aux destinées et à la transmigration. Son regard est fatal. Foy. Gawéça. Il a pour attributs le corbeau et le serpent. s ankara. L'un des noms de Yichnou. Saxkara-atcharia. Célèbre personnage hindou , persécuteur des bouddhistes. S'étant rendu au Thibet , après avoir anéanti la nou- velle religion dans PHindoustan, il périt par un artifice du grand lama. sankara-naraiana. Dieu hermaphro- dite composé de Siva et de Vichnou. On le re- présente avec un corps mi-parti de bleu et de blanc. san-pou. Dieu mongol tricéphale , qui ré- sume la trinité thibétaine composée de Giam- Ciang, Tsihama-Tortseh et Tsenréci. Il n'est que le symbole de Hopamé. On le représente assis; deux de ses têtes sont mitrées; la troi- sième est coiffée d'un simple bonnet rond. Ses attributs sont un arc , un sceptre , un cœur enflammé , un lys et un miroir. saxta. Fille de Daçaratha , roi d'Aïodhia. Elle épousa Richyasringa. saxtaxou. Radjah hindou, bisaïeul des Pandous et des Kourous. Amoureux de Ganga. il excita la colère de Siva, qui le changea en singe ainsi que son amante; mais, s'étant amendé, il reprit sa première forme, et épousa la déesse , qui le rendit père de sept fils. Ayant élevé le dernier, Bhichma , malgré l'injonction formelle de Ganga, elle dispa- rut. Santanou prit alors une seconde épouse, et en eut \~itchitraviria. santé. Foy. Hygie et Salus. sao. Néréide. saox. Personnage peu connu dans l'his- toire mythologique. 11 découvrit , dit-on , la grotte de Trophonius. saos. Fils de Jupiter et d'une nymphe, ou de Mercure et de Rhéné ; il assembla dans des cités les insulaires de Samothrace et leur donna des lois. saotès. (Forme poétique pour soter, sauveur.) 1. Surnom de Jupiter à Thespies. foy. Cléostrate. — 2. Surnom de Bacchus à Trézène et dans une forêt située près de Lerne , sur les bords du Pontinus. saoumanaça. L'un des quatre éléphants qui supportent l'univers , suivant les Hindous. 11 est placé à l'angle ouest du globe. saracouati. Qui préside aux sons. Sœur, fille et "femme de Brahma. Elle eut de lui SAR Naréda, Dakcha, les Ragas, etc. Elle pré- vide a la science, à l'harmonie, au langage, à la musique. On la représente dans les bras de son époux, ou seule, une lyre à la main. sarakka. Dieu du vendredi, chez les La- pons. sarapis. i. Une des formes du nom Sera- pis. Voy. ce mot. — 2. Un des noms d'Apis. sardo. Fille de Sthénélus ; donna son nom à la ville de Sardes. sardus (sardos). Fils de Macéris ; con- duisit une colonie dans une île de la Médi- terranée , qui prit de lui le nom de Sardaigne. sariafing. L'Esprit du mal, dans l'île de Formose. Il se plaît à défigurer par la petite vérole et par d'autres maladies les hommes que le dieu suprême Tamagisanhach a créés fort beaux. sarirout ou PRA-SARIROUT. L'un des deux disciples favoris de Samanakodora. F oy. ce nom. sarmichtiia. Fille du roi Vrichaparvâ ; elle avait été condamnée à servir Dévagàni , première femme de Yayàti ; mais ce prince , l'ayant vue, l'aima et l'épousa secrètement. saron. Roi de Trézène, qui éleva un tem- ple à Diane Saronis sur le bord de la mer. Il se noya un jour en poursuivant un cerf, et son corps, rapporté par les flots dans le Té- raénos du temple, y fut inhumé. Cette aven- ture fit donner le nom de golfe Saronique au brp- de mer qui fut le lieu de la scène. — Suivant Eustathe, Trézène portait dans l'ori- gine le nom de Saronie. saronis. Surnom de Diane. Foy. Saron. Sarpédoiv. Les deux principaux héros qui portent ce nom paraissent ne devoir former qu'un même individu ; du moins les traits de leurs légendes se sont-ils souvent, à tort ou a raison , confondus de telle sorte qu'on peut difficilement les isoler, comme le font les mythographes. — 1. Homère ne connaît qu'un seul Sarpédon, prince lycien, fils de Jupiter et de Laodamie, et allié des Troyens. Célèbre par son courage, il fit mordre la poussière à un grand nombre de Grecs et périt de la main de Patrocle, Junon s'étant opposée aux efforts de Jupiter , qui voulait le sauver. Après un combat acharné, les Grecs restèrent enfin maîtres de son corps , horriblement défiguré- Mais Apollon, descendant des hauteurs de l'Ida , par ordre de Jupiter, enleva le cada- vre, le lava dans les eaux du fleuve , le par- fuma d'ambroisie , et le confia ensuite au Som- meil et à la Mort, qui le portèrent au milieu de son peuple. Là , les amis et la famille de Sarpédon lui firent des funérailles magnifi- ques , et lui élevèrent un tombeau orné d'une colonne. — Homère ne nous dit rien de plus sur ce héros , que Diodore fait fils d'Évandre; Virgile lui donne deux frères, Clarus et Thé- mon, et un fils , Antiphates ; il insinue de plus qu'il fut inhumé dans la Troade. — Eus- tathe explique ainsi comment Sarpédon ob- tint la souveraineté de la Lycie, qui reve- DICT. MYT. SAT 433 nait, par droit d'héritage, à Glaucus, fils d'Hippolochus. Celui-ci, en discussion avec son frère Isandrus , auquel il disputait le pou- voir, souscrivit à la convention suivante : H fut convenu qu'on placerait un anneau sur la poitrine d'un enfant , et que celui-là dont la flèche traverserait l'anneau, serait roi. Laodamie, sœur des deux prétendants, offrit son fils pour cette épreuve, et les Lyciens, pour honorer son courage , donnèrent plus tard le trône à son enfant. — Sarpédon avait un autel dans la ville de Xanthe , en Lycie. On conservait dans ce pays une lettre qu'il avait écrite de Troie. — 2. Fils de Jupiter et d'Europe. En lutte avec Minos , ainsi que Rhadamanthe, il quitta son pays natal et se rendit en Cilicie , où il se signala contre les Lyciens. Il obtint en récompense une partie de ce pays, et fut père d'Évandre. Jupiter lui accorda de vivre pendant trois âges d'homme. — 3. Fils de Neptune et frère de Poltys; il fut tué par Hercule. sarpédonia. Surnom de Diane, tiré du promontoire de Sarpédon, en Cilicie, où elle avait un temple et un oracle. sarpédojyios. Surnom d'Apollon en Ci- licie. sarritor. Dieu agricole latin , qui prési- dait au sarclage. sassal agoh aiv. Nom de l'Enfer, suivant la croyance des anciens habitants des îles Mariannes, qui y réléguaient ceux dont les derniers moments étaient violents et agités. sataciva. Le vent personnifié, dans la mythologie hindoue. sataroupa. Nom de la première femme , créée par Brahmâ. Foy. Manou et Soudra. satchi. Fille du Mouni Poulomâ , et fem- me d'Indra. On l'appelle quelquefois Polomi , du nom de son père. sâté. Déesse égyptienne dont on ne con- naît pas bien la nature. Elle porte, dans les légendes hiéroglyphiques , le titre d'âme de la région inférieure. Les Grecs l'avaient iden- tifiée avec Junon. Son image figure surtout sur les monuments funéraires; elle est coif- fée du pchent ou d'une palme, et porte le sceptre à fleur de lotus et la croix ansée; quelquefois elle a des ailes. Par une exception fort rare, on a d'elle deux figures où ses chairs sont rouges , couleur réservée aux dieux mâles. sati. Nom donné à la femme de Siva, fille de Dakcha , qui se jeta dans le feu lorsque Siva fut insulté par son beau-père. Ce nom, qui signifie Pieuse, était appliqué à toutes les veuves qui se brûlaient sur le bûcher de leur mari. satiarhama. Fille de Satiadjit, et l'une des huit épouses favorites de Krichna. Elle engagea son époux à combattre Indra pour lui enlever l'arbre de la sagesse , et se mon- tra très-hostile aux partisans de Siva. satiadjit. Sage hindou, qui reçut du Soleil une magnifique escarboucle dont Kri • 37 434 SAT chna eut envie. Satiadjit, ne"voulant pas s'en défaire, même en faveur du dieu , et crai- gnant de la porter avec lui, la confia à son frère Praçana. Celui-ci disparut aussitôt avec le joyau. Pour éviter les accusations de son pos- sesseur légitime, Krichnase mit en chemin, et, après diverses aventures, parvint à re- trouver l'escarboucle , qui, remise à Satiad- jit, causa sa mort par la suite. Ce fut au mo- ment où il récupérait son trésor que le sage confia sa fille Satiabhama à Krichna. sati avrata. Radjah hindou, contempo- rain du géant Ha ïagriva, qui dévora les Védas, échappés de la bouche deBrahma. Vichnou, changé en poisson , lui apparut et lui prédit qu'un grand cataclysme allait submerger le monde; il lui ordonna en même temps d'en- trer dans un vaisseau qui lui apparaîtrait , avec les plantes, les graines, les animaux et les sept Richis. Satiavrata exécuta les ordres du dieu , qui s'éleva du milieu des eaux pour tuer Haïagriva et recouvrer les Védas. Admis ensuite au nombre des Menous, il échangea son premier nom pour celui de Vi- vaçouata. satmos. Fils d'Enops* et d'une Naïade; fut tué par Ajax fils d'Oïlée. sator. i. Dieu agricole latin, qui prési- dait aux semailles. — i. Créateur. Surnom de Jupiter. satracus ou sotrtcus. Père de Soly- mus ; il fut tué par son fils, selon Silius Ita- licus. satrapes. Corybante, primitivement adoré à Patres , puis chez les Éléens , qui honoraient sous ce nom le dieu Neptune, dont le culte leur parvint du promontoire de Samicon, en Triphylie. Satcritas. Déité burlesque, qui figure dans Plaute comme la déesse des Parasites. saturnales. Fêtes romaines en l'honneur de Saturne, destinées à rappeler l'âge heureux où la liberté et l'égalité régnaient sur la terre. Elles commençaient le 6 décembre. Primitive- ment elles ne duraient qu'un jour; mais plus tard leur durée s'étendit à trois, puis à cinq jours. Tout ne respirait alors que le plaisir et la joie; on enlevait le bandeau de laine qui entourait toute l'année le pied de la sta- tue du dieu; les tribunaux étaient fermés, les écoles vaquaient; il n'était permis d'entre- prendre aucune guerre , ni d'exécuter un cri- minel, ni d'exercer d'autre art que celui de la cuisine ; chacun s'envoyait des présents , con- sistant d'abord en Sigilla, puis, dans la suite, en objets d'une plus grande valeur, et se donnait de somptueux repas. Un édit public faisait cesser tous les travaux , et l'on se re- tirait sur le mont Aventin, comme pour y prendre l'air de la campagne. Les esclaves revêtaient une robe ornée de pourpre et une toge blanche; il leur était permis de plaisan- ter avec leurs maîtres et de leur dire tout ce qu'ils "voulaient; ceux-ci les servaient à table. On donnait surtout, durant ces fêtes, des SAT combats de gladiateurs, dans l'idée que l'cf» fusion du sang pouvait seule honorer Saturne, et le rendre favorable aux vœux des mortels. Quelques prisonniers recevaient la liberté, lors des Saturnales, et consacraient leurs fers au dieu. Saturne (cro\os. SATLR\us). I. Tra- ditions grecques. Fibs d'Uranus et de. la Terre, frère des Titans. Voy. ce mot. Après avoir mis son père hors d'état d'avoir des enfants , au moyen d'une faux de diamant qu'il avait reçue de sa mère, il le détrôna, avec l'aide de ses frères, et régna sur l'Olympe. Les Cy- clones et les Hécatonchires ayant été tirés du Tartare par les vainqueurs, Saturne les y replongea de nouveau. Il épousa ensuite sa sœur Rhée ; mais comme Uranus et la Terre lui prédirent qu'il serait dévoré par un de ses enfants, il les avalait dès leur naissance , et fit disparaître ainsi Vesta, Cérès, Junon, Pluton et Neptune. Jupiter, soustrait à sa voracité, par un stratagème de Rhée, appela à' son aide, dès qu'il fut parvenu à la puberté , Métis, fille de l'Océan; celle-ci fit prendre à Saturne un breuvage violent : il rendit les enfants qu'il avait avalés , et Jupiter se les adjoignit pour faire la guerre aux Titans, qui combattaient, des hauteurs de l'Othrys , les Cronides postés sur l'Olympe. Après dix ans d'une lutte achar- née, Jupiter triompha, et enferma les Titans dans le Tartare, sous la garde des Hécaton- chires. C'est là cette terrible Titanomachie , dont la guerre des géants contre Jupiter n'est qu'une refonte postérieure. Comp. Aloades. — Quelques traditions moins anciennes que les précédentes disent que Saturne alla régner dans les contrées occidentales de la terre , ou, avec Rhadamanthe , sur les lies heureuses. De là la légende latine que nous rapporte- rons bientôt. Suivant Apollonius, Saturne eut de Phillyre le centaure Chiron. — IL Tra- ditions italiotes. Fils du Ciel et de Vesta ou Rhée ou Titée, Saturne avait un frère nommé Titan , qui , devant succéder par droit d'ai- nesse,lui céda le pouvoir, à condition qu'il ferait périr ses enfants mâles. Apprenant la supercherie de Rhée , Titan fit la guerre à Saturne et le détrôna, mais il fut bientôt chassé lui-même par Jupiter. Rétabli dans l'O- lympe, le fils de Rhée n'en médita pas moins la perte de son libérateur : ce futalors qu'eut lieu la guerre des Titans et des Cronides, ( Ennius). Chassé du ciel , Saturne s'enfuit en Italie , et, accueilli par Janus , y fit régner la prospérité et l'abondance. Ce fut l'âge d'or du Latium que l'époque de son règne. On voit ici comment ia tradition grecque, rapportée par Hésiode, du bonheur qui souriait aux hommes pendant be gouvernement de Saturne au ciel (voy. Ages), mêlée à celle d'une émi- gration vers ces mystérieuses contrées occi- dentales dont Homère parle si souvent, s'est altérée et transformée dans le syncrétisme romain. Agriculture, législation, égalité, pros- périté, les Latins durent tout à leur divin SAT monarque. Grand protecteur des travaux agri- coles, qui sont la base de la richesse des États, on le regarda plus tard comme le dieu qui, arme, non plus de la harpe, mais de la faux à moissonner, préside à la vigne et aux champs, et même , à cause de la conformité de son nom (xpovo; ) avec le mot ypovoç, , comme le dieu du temps. C'est dans ce sens que Butt- mann a expliqué le mythe entier de Saturne. Dans les derniers temps de la décadence du polythéisme , xpovo; ne signifia plus qu'un vieux fou. — Il paraît que dans l'origine, les Cretois lui sacrifiaient des enfants {voy. Mo- loch ) ; mais cette coutume ne dut pas se con- tinuer longtemps, et le culte du dieu exclu de la liste des dieux olympiques, ne jouit ja- mais d'une grande popularité en Grèce. A peine les auteurs mentionnent-ils ses fêtes , les Cronies; à peine trouve-t-on quelque trace de ses temples. Cependant Macrobe parle du premier autel que Cécrops lui éleva en Atti- que. A Athènes , il avait un temple près de l'Acropolis, et la même ville l'honorait le 12 d'hécatombéon. Enfin , Pausanias mentionne un vieux temple qui lui était consacré, en Élide, et nous apprend qu'à Olympie on lui sacrifiait sur l'autel Cronide. Les Siciliens se vantaient de posséder sa harpé, et les Thessaliens l'invoquaient dans les Pétories. — En Italie, et surtout à Rome, le culte de ce dieu était brillant et célèbre. Dans son tem- ple, situé au pied du Capitole, se trouvaient le trésor public et les signa militaria. On y voyait sa statue , dont les pieds étaient en- tourés d'une bandelette de laine qu'on ne dé- nouait que pendant les Saturnales. Voy. ce mot. On représentait ordinairement Saturne , sous les traits d'un vieillard, nu jusqu'à mi- corps , par devant seulement , en sorte que ses vêtements lui couvrent le dos et la partie pos- térieure de la tête. Il tient la harpé, à laquelle on substitua plus tard la faux. Le globe que l'on voit souvent auprès de lui se rapporte à la planète qui porte son nom, et à laquelle on attribuait une mauvaise influence. Ses autres attributs, tous comparativementfmodefnes , sont le crocodile , image du temps vorace, le sablier, les ailes, etc. saturxia. Surnom: — i. de Junon; — 2. de Vesta. saturxius. Surnom : — i. de Jupiter; — 2. de Neptune. satyres. Suivants de Bacchus, dans la mythologie grecque, oùilsreprésentent d'une manière allégorique la vie joyeuse et déré- glée des adorateurs du dieu du vin. Homère n'en fait aucune mention. Hésiode parle d'eux comme d'une race fainéante , sans mentionner la forme sous laquelle l'imagination des Grecs se les représentait , forme empruntée sans doute à celle des singes. Postérieurement à ces deux poètes, et suivant cette tendance à préciser que nous avons vue maintes fois être ic caractère des époques tardives, on chercha une origine aux Satyres. Suivant Nonnus, ils SAT 435 étaient hommes dans l'origine , et fils de Mer- cure et d'Iphthimé ; mais Junon, mécontente de la négligence avec laquelle ils gardaient Bacchus, les métamorphosa eu singes. D'au- tres auteurs les font naître de Bacchus et de Nicée ou des Naïades. Un passage d'Hésiode , rapporté par Strabon , mais évidemment cor- rompu, rapporte qu'Hécatée eut de la fille de Phoronée cinq filles ; de celles-ci naquirent les Nymphes , les Satyres et les Curètes. — En général, les poètes et les artistes de l'anti- quité se sont accordés à représenter les Satyres sous les formes suivantes : cheveux hérissés, nez camus et épaté, oreilles pointues: de plus , le cou couvert de petites excroissances semblables à des cornes très-exiguës, et le dos terminé par une prolongation caudale , analogue à la.queue du cheval , et plus tard , à celle du bouc. — Sur les œuvres d'art , on voit figurer des Satyres de tout âge; les plus vieux ou Silènes , ont la tête chauve et de lon- gues barbes. Les plus jeunes portaient aussi lenom de satyrisques.— Compagnons fidèles de Bacchus, ces êtres singuliers jouaient le princi- pal rôle dans les fêtes orgiaques. Ils y apparais- saient armés de coupes (xo36cov),en agitant le thyrse. Ivrognes et paresseux, quand le vin les avait alourdis, ils s'abandonnaient au sommeil. Ils aimaient d'ailleurs le chant et la musique et jouaient eux-mêmes de la flûte, frappaient sur des cymbales, ou se mêlaient aux chœurs et aux danses des nymphes , qu'ils effrayaient souvent de leurs poursuites bru- tales. Leur danse avait un nom particulier dans le drame satyrique ; ellé s'appelait la Si- cimis. Comme toutes les divinités des bois et des champs, ils étaient très-redoutés des voyageurs et des bergers. — Dans les derniè- res époques du polythéisme , on confondit plus ou moins les Satyres avec les Pans ou Panis- ques, divinités champêtres, formées sur le mo- dèle du dieu Pan , et offrant de nombreuses analogies de forme et de caractère avec les premiers. De plus, les poètes romains s'em- barrassèrent peu de caractériser les différen- ces qui séparaient les Satyres des Pans et des Faunes, divinités sylvaines latines , qui leur répondaient. Delà une confusion presque con- tinuelle. 11 ne faut cependant pas perdre de vue , que , dans l'origine , ces diverses divini- tés étaient très-différentes, et que l'art plasti- que les a toujours distinguées les unes des au- tres, en les faisant figurer dans les mêmes scènes, tandis que les poètes, par exemple, ont donné quelquefois aux satyres de grandes cornes, et des pieds de boucs. On pourrait dis- tinguer ces créations bizarres en trois famil- les différentes : i° Pan avec les Pans et les Panisques ; 2° Silène avec les Silènes , les Sa- tyres et les Satyrisques; 3° Faune et les Fau- nes. Une quatrième classe comprendrait Syl- vain et les Sylvains. - Les attributs des sa- tyres étaient la flûte, le thyrse, le syrinx, ia houlette, etc. Ils étaient vêtus de peaux d'a- nimaux , et couronnés de lierre, de feuilles de 43G SCA vigne et de branches de pin- Praxitèle avait fait un satyre célèbre dans l'antiquité. Il nous reste de nombreuses œuvres d'art où figurent ces divinités. — Pollux, dans l'Onomasticon , distingue quatre espèces de satyres ou de si- lènes , ou plutôt quatre types principaux dans lesquels l'art les faisait tous rentrer, r. Le Silène à cheveux blancs ( ttoXioç ) , ayant un nez camus et des traits ramassés et compri- més. C'est ainsi qu'il est représenté sur les va- ses. — 2. le Silène par excellence , barbu (y£- vîteov ), une chevelure plus abondante et la physionomie plus ouverte. — 3. Le satyre proprement dit, sans barbe (àyévzioç) , jeune, les cheveux ébouriffés, et ayant une queue de cheval .-quelquefois sur les monuments grecs , et toujours sur ceux des Romains, on le voit avec une queue de chèvre. — 4. Enfin , le Pap- posilène , plus bestial que les autres , et sou- vent tout couvert de poils. sauiioctoxos. Tueur de lézards. Surnom d'Apollon, auquel le lézard était consacré. Deux groupes antiques représentent le dieu dorren perçant de ses flèches plusieurs de ces ani- maux, sauros. Brigand de l'Éllde , tué par Her- cule. saxaxls. Surnom d'Hercule , ou pour avoir aplani des montagnes et ouvert des routes au travers, ou parce qu'on lui dédiait des mon- ceaux de pierres sur les grands chemins, ou enfin parce que Jupiter avait fait tomber sur les Liguriens, ses ennemis, une pluie de pierres. SazychÈS. Ancien législateur des Égyp- tiens, antérieur à Sésostris, selon Diodore. scabies. La Gale, déesse allégorique, dans Prudence. scai.des. Bardes Scandinaves , qui vivaient pour la plupart à la cour des rois ou étaient au service de quelques chefs qu'ils accompa- gnaient dans leurs expéditions, animant les guerriers au combat , et chantant les louan- ges des vainqueurs. Leurs poésies , conservées dans l'Edda de Ssemund et qui appartiennent à la seconde classe des monuments littéraires de la Scandinavie, sont plutôt lyriques qu'é- piques; le style en est pompeux, ampoulé, et la versification maniérée. De ce côté les scaldes se rapprochent des Meistersa?nger allemands, qui mettaient la plus grande gloire de la poésie dans la difficulté vaincue, et in- ventaient les rhythmes de ['Escargot, de Y Encre, des Roses, etc. On trouve cepen- dant dans les chants des scaldes de belles inspirations poétiques , au nombre desquelles figurent en première ligne le chant de Rag- nar Lodbrok, qui est représenté chantant lui-même ses exploits, pendant que des ser- pents lui rongent les entrailles; le chant fu- nèbre deHaken, composé par Eyving, sur- nommé le pourfendeur des scaldes ; le rachat de la tête , qui valut au barde Egill et la gloire et la vie. 11 composa ce poëme en l'hon- neur de son ennemi, qui se disposait à le faire SCÉ mourir et lui pardonna. L'Edda de Snorro contient de précieux renseignements sur des sujets mythologiques et historiques qui for- maient le fond de la poésie Scandinave ; c'est une sorte de manuel poétique, dans le- quel on trouve plus de cent rhythmes ou espèces de versifications. sca.maxdre. Dieu-fleuve deîaTroade, con- nu aussi sous le nom de Xanthe ( blond ). Aussi disait-on que ses eaux rendaient ies femmes blondes. Il avait un temple à Troie. Insulté par Achille, il s'efforça de l'envelopper de ses flots ; mais Vulcain, étant intervenu sur l'or dre de Junon, et l'ayant presque tari , force lui fut de rentrer dans son lit. Postérieure- ment à Homère , on fit du Scamandre un fils de Corybas; d'autres disent qu'Hercule, pressé par la soif, le fit jaillir en creusant la terre. — Les jeunes filles se baignaient dans le Xanthe , la veille de leurs noces. SCAMAADRIUS ( SCAMAXDRIOS ). T. Le même qu'Astyanax. — 2 Troyen , fils de Stro- phius. scaphisias. L'un des plus anciens aèdes de la Grèce, auteur du premier Pœan sur la mort de Python. scarabée. Insecte célèbre chez les Égyp- tiens, qui lui rendaient un culte divin. L'es- pèce Ja plus remarquable, la seule même dont on ait encore des monuments, est celle à laquelle les naturalistes ont donné le nom de scarabœus sacer, le scarabée sacré. Il fal- lait que le bœuf Apis en eût l'impression sous la langue. Ce culte, chez les Égyptiens, était symbolique. Le scarabée était pour eux l'i- mage du solei). C'est pour cela qu'ils le repré- sentaient avec la tête d'un soleil rayonnant. Une autre espèce de scarabée à deux cornes était consacrée à Isis ou la lune. Horus Apollon parle d'une troisième espèce de sca- rabée qui n'a qu'une corne et qui représente Hermès ou Mercure. scédasus. Citoyen de Leuctres, en Béotie, père des Leuctrides Mélétie et Molpie, ou Théano et Hippo : il se tua de désespoir sur le tombeau de ses filles. Poy. Leuctrides. scée.i. (scea). Danaïde, femme d'Ar- chandre. — 2. ( soeos). Fils d'Hippocoon. sceixe. Femme d'Amrgin. druide milésien, fils de Miless et frère d'Eibhéar-Fionn. Elle suivit son époux en Irlande, et se noya dans les eaux de la Sceinc, rivière du comté de Rerry. scéphros. Fils de Tégéatès et de Maera , frère de Limon. Apollon et Diane, parcou- rant la terre pour châtier ceux qui avaient méprisé Latone durant sa grossesse , vinrent dans le pays des Tégéates, où Apollon s'en- tretint en secret avec Scéphros. Limon - crovant qu'une accusation contre lui était le sujet de cet entretien , tua son frère. Diane punit l'assassin par une mort subite , et Té- géatès sacrifia aux deux jnmeaux. Le pays n en fut pas moins frappé de stérilité jusqu'à SCI ce qu'on cûtinstitu:- aTégee, une fête an- nuelle en l'honneur deScéphros. schaca. Déesse des Babyloniens , dont les attributs étaient les mêmes que ceux de l'Ops des Romains. schédius (SCHÉDIOS). i. Fils d'Iphitus et d'Hippolyte : il était, avec son frère Épis- trophus , à la tête des Phocéens, au siège de Troie. Apollodore le fait fils d'Épistrophus. Il fut tué par Hector. Les Grecs rapportèrent ses os à Anticyre en Phocide. — 2. Autre chef des Phocéens , fils de Perimédès ; il fut égale- ment tué par llector. SCHIMS. VO]U SCHOENIS. schkaj. L'Être suprême chez les Mokcha- nes , peuplade de la Russie Asiatique. Ils lui immolent des bœufs et des chevaux. schoe-madol. Dieu adoré au Pégu. schoexée ( schoexels). i. Un des fils d'Autonoiis et d Hippodamie. — 2. Fils d'A- thamas et de Thémisto ; père de Clymène et d'Atalante. Il donna son nom à deux villes, l'une en Béotie, l'autre en Arcadîe. SCHOEXÉ1S, SCHOEXEIS, SCHOEXÉIA. i. Surnom de Vénus. — 2. Atalante, fille de Schœnée. sciaditis. Surnom de Diane, tiré delà ville de Scia en Arcadie. sciallios. Surnom d'Apollon. scilluxtès. Père d'Alésius et un des prétendants d Hippodamie. SCIOMA.XTIE. Divination qui consiste à évoquer les ombres des morts pour appren- dre les choses futures. sciopodes. Peuple fabuleux de l'Élhiopie. Ils n'avaient qu'un pied, mais fort large, et, pour se garantir du soleil, se couchaient à terre en s'abritant à l'ombre de ce pied. SCIRAS. Surnom sous lequel .Minerve avait un temple daus le port de Phalère et un autre à Salamine. Pausanias attribue la fon- dation du premier à un certain devin, nom- mé Sciros, qui se rendit de Dodone a Athè- nes, à l'époque où Ércchthée était en guerre avec les Éleusiniens. scires ( sciroi ). Dieux adorés par les Solymes. Ils étaient au nombre de trois, Ar- sabe, Dryus et Trosobius. SCIROX (SCIROX, SCÉIROX . \. Fils d'Éaque et gendre de Cychrée , dont la fille, Chariclo , le rendit père d'Endéis. Il habitait sur les confins de Mégare, et précipitait les passants dans les flots de la mer. Une tortue dévorait ensuite les cadavres. Thésée le fit périr de la même manière, soit à son pre- mier voyage d'Athènes , soit après son expé- dition contre Éleusis. Les historiens de Mé- gare arguaient de faux , suivant Plutarque , cette tradition, et prétendaient que Sciron se montra toujours le protecteur et l'ami des hommes vertueux. - Les os de Sciron furent changés en rocher C'est de là , dit-on , qu'Ino se précipita dans la mer. — 2. Fils de Pylas, gendre de Pandion IL En lu::e avec Nisus, son beau-frère, pour la souveraineté de Mégare, SCY 437 il s'en rapporta à la décision d'Éaque, qui ne lui décerna que le généralat. Par suite d'une confusion avec le premier Sciron, on lui donne quelquefois pour femme Chariclo ou Endéis, et pour fils Égée. sciros. i. Selle ou devin de Dodone. Voy. SCIRAS. — 2. Héros de Salamine , qui donna son premier nom, Sciros , à cette île. scoléitas. Surnom de Pan , tiré d'une colline d'Arcadie. scopélisme. Sortilège qui se pratiquait en jetant des pierres enchantées dans un champ, pour l'empêcher de rapporter. scorpiox (scorpios). L'un des douze signes du Zodiaque. C'est le scorpion qui pi- qua au talon le fameux Orion. On croyait qu'il était funeste d'être né sous son in- fluence : aussi les poètes le désignaient-ils par J'épithète de Formidolosus , terrible. scotia. Surnom de Vénus, comme prési- dant aux plaisirs de l'amour. On adorait Aphrodite Scotia à Phestos en Crète. scotitas. Ténébreux. Surnom de Jupiter en Laconie. scuith. Reine d'Irlande , qui joue un rôle important, mais fort obscur, dans l'histoire mythique de ce pays. scylla. 1. Personnification des brisants de la mer de Sicile. Fille de Cratais, suivant Homère, elle habitait une caverne obscure, dont l'ouverture était tournée vers le cou- chant. Ce monstre avait douze griffes, six cous d'une longueur énorme, et sur chacun une tète épouvantable, avec une gueule béante garnie de trois rangs de dents. Ef- frayant les marins de ses rugissements, sem- biables à ceux d'un lion, elle les dévorait au passage. En face d'elle se trouvait Cha- rybde. — Les poètes postérieurs à Homère ont altéré en quelques points ces données : suivant eux , Scylla était fille de Phorbas ou Phorcys et d'Hécate Crataeis; ou de Typhon et d'Echidna- ou de Neptune, ou de Triton. On lui donne aussi pour mère Lamie. Hygin rapporte que ses têtes étaient celles de six animaux différents. Si l'on s'en rapporte à Ovide et à Tibulle, la nymphe Scylla ayant méprisé l'amour de Glaucus, celui-ci pria Circé de le venger. La magicienne jeta des herbes magiques dans la fontaine où Scylla venait se baigner ; l'infortunée eut à peine tou- ché les flots que, restant femme jusqu'à la ceinture, elle vit des chiens sortir de la partie inférieure de son corps , et , y adhérant , frap- per les voyageurs d'effroi par leurs hurle- ments continuels. C'est alors qu'elle se jeta dans la mer de Sicile. D'autres attribuent cette métamorphose à la jalousie d'Amphi- trite, qui se vengea ainsi de l'amour de Nep- tune pour Scylla. Eustathe rapporte qu'Her- cule la tua, parce qu'elle lui avait volé des bœufs, mais que Phorcys la ressuscita. Virgile compte plusieurs Scylla, et les place dans l'en- fer. — 2. Fille de Nisus , roi de Mégare ; tra- hit son père pour Minos, qui méprisa son 37. 438 SÉI amour, et fut métamorphosée en alouette. — 3. Danaïde , femme de Protée. scyllios. Surnom de Jupiter, tiré d'une montagne de Crète. scyllis. Fils de Dédale et frère de Dipœ- nus. scyphios. Nom du cheval que Neptune lit naître en frappant le sol avec son trident. scyréis, scyria, scyrias. Surnom de Déidamie, fille de Lycomède, roi de Scyros. SCYTALOSAGITTIPELT1FER. Qui porte la massue, l'arc et le bouclier. Surnom d'Hercule dans Tertullien. scythe. Premier roi des Scythes, fils d'Hercule et d'Échidna. Voy. ce nom. scythox. Homme qui, selon Ovide, se changeait à volonté en femme, et reprenait ensuite son sexe primitif. sébéthis. Nymphe, mère d'OEbalus. sébrus ( sebros ). Héros honoré à Sparte frère de Dorcée. sécha ou adicécben. Grand serpent à mille tètes, sur l'une desquelles est posée la terre. Il sert de couche à Vichnou, pendant le sommeil mystérieux de ce dieu. séculaires (jeux). Fêtes solennelles célébrées de cent ans en cent ans avec une grande pompe , vers les approches de la mois- son, pendant trois jours et trois nuits consé- cutifs , en l'honneur de Diane et d'Apollon. Sécuritas. Déesse allégorique de la sécu- rité. Les médailles romaines la représentent sous les traits d'une matrone assise les jam- bes croisées, s'appuyant sur une colonne et regardant paisiblement devant elle. Quelque- fois elle tient la lance , la corne d'abondance et le rameau d'olivier. SEF. Déesse Scandinave, femme de Thor. SÉFEZVDOMAD OU SAPANDOMAD, Amchas- pand, fille d'Ormuzd, préside à la terre et à l'agriculture. Ce fut elle qui veilla sur le sang fécondateur de Kaiomorts, blessé par Ahriman. Le douzième mois, et le cinquième jour de chaque mois lui étaient consacrés. ségeste (ségesta). Fille de Phœnodamas (Hippotès, Ippoteus, Ipsostratus ). Son père, ayant été contraint par Laomédon de l'ex- poser, ainsi que ses deux sœurs, au monstre qui ravageait le pays, en appela au peuple, qui cassa l'arrêt et ordonna que le roi livrât sa pro- pre fille. Laomédon, irrité , fit transporter les trois sœurs sur les côtes de la Sicile. Suivant d'autres, ce fut leur père qui les éloigna, pour les soustraire aux coups du monarque. Quoi qu'il en soit, Ségeste se livra à Crimissus et en eut un fils , Ségestus. SÉGESTUS (SEGESTOS, ÉGESTOS, ACES - tes ) , Fils du fleuve Crimissus et de Ségeste. Il est plus connu sous le nom d'Acesle. ségétia et ségesta. Déesse latine qui présidait à la moisson. sèia. i. Déesse latine qui veillait sur les blés pendant leur séjour dans la terre. — 2. Surnom sous lequel le roi Servius éleva un temple à la Fortune. SÉM séis. Fausse leçon pour Néis. Ce dernier nom même, qu'on donne comme celui d'une amante d'Endymion , n'est pas un nom pro- pre : il désigne une nymphe inconnue. SÉit. Chef des mauvais esprits chez les Lapons, opposé à Tiennes. Son image était une grosse pierre rudement taillée, de ma- nière à figurer à peu près un animal ou un oi- seau. Adoré dans les forêts solitaires et dans les gorges les plus sauvages, on lui sacrifiait des chats , des chiens et des coqs. seret. Troisième Décan du Bélier, selon Saumaise. Le zodiaque rectangulaire de Den- derah le représente assis sur une fleur de lotus. sélaégénétès. Père de la lumière. Sur- nom d'Apollon. sél âge. Plante que les druides cueillaient avec des pratiques superstitieuses , comme le samolus. sélasia. Surnom de Diane, considérée comme la Lune. sélasphore. Surnom de Diane, chez les Phlyens. SÉlecti. Nom donné par les Romains à huit dieux (choisis) qui assistaient les Con- sentes dans leurs délibérations. C'étaient Génius, Janus , Saturne , Bacchus, Pluton, le Soleil, la Lune, la Terre. sélemxe ( sélemaos ). Berger d'A. chaïe , amant d'Argyre : cette nymphe l'ayant abandonné, il mourut de douleur, et fut changé en fleuve. x séléxé. Nom grec de la Lune. sélinuîstius ( séluvouatios). Surnom d'Apollon, tiré de la ville de Sélinonte, où il avait un temple et un oracle. sélinus (sélixous). Roi d'Égialus , fils de Neptune et père d'Hélice. selk ou pselk. Déesse égyptienne peu connue, adorée à Dakke (l'ancienne Psel- cis), en Nubie. La seule figure que l'on ait d'elle la représente tenant la croix ansée et le sceptre à tête de coucoupha, Sur sa tête est un scorpion. selles. Prêtres du Jupiter de Dodone. Ils menaient une vie très-austère , couchaient sur le sol, et ne se lavaient jamais les pieds. sémachus. Athénien dont les filles don- nèrent l'hospitalité à Bacchus, ce qui valut à ses descendants l'honneur d'être nommés prêtres de ce dieu. sémélé. Fille de Cadmus et d'Harmonie, Elle inspira une vive passion à Actéon, mais Diane s'opposa à leur union, en faisant dé- chirer le malheureux amant par ses chiens. Elle eut ensuite un commerce amoureux avec Jupiter, et, trompée par Junon , qui emprunta pour lui suggérer un fatal désir les traits de sa nourrice Beroé, elle manifesta au maître des dieux l'envie qu'elle avait de le voir lui apparaître dans toute sa gloire. Jupiter, qui s'était engagé par un serment solennel, ne put se refuser à cette demande, et Sémélé périt, embrasée par l'éclat du dieu. Son fils SÉR 439 SEP Bacchus, échappé à la mort, la tira des enfers, et la fit admettre dans l'Olympe sous le nom de Thione. A Brasies , en Laconie, on préten- dait, au contraire, que jetée à la mer dans un coffre ainsi que son enfant elle avait été re- cueillie privée de vie par les riverains. Voy. Bacchus. Les traditions du culte mystique de Liber, fils de Jupiter et de Proserpine , rap- portent que ce dieu ayant été déchiré par les Titans , Jupiter réduisit son cœur eu cendres, et le fit infuser dans une boisson qu'il pré- senta à Sémélé. Elle devint ainsi grosse de Liber ou Bacchus, qui prit de là son surnom de Bimater. — Cette déesse, qui n'avait pas une grande importance dans la religion pre- mière des Grecs, fut singulièrement rehaussée par les sectateurs de la théosophie orphique et par la philosophie mystique : « Les génies, dit une pierre gravée, tremblent à son nom. » — Elle avait une statue à Thèbes , où l'on mon- trait son tombeau. sémendoun. Géant à cent bras de la my- thologie persane, qui fut tué par Kaïomorts. sémi-caper. A demi bouc. Surnom de Pan et des Satyres. sémina. Déesse latine, qui présidait aux semences. sémitales (deseinita, sentier). Sortes de Lares qui présidaient aux sentiers. sémones (pour semi-homines). Apella- | aie saurait-on l'infirmer ou du moins Texpli- tion par laquelle on désignait les héros divi- tantôt Ptolémée Philopator. Déplus est- jesse, dans Virgile. Voy. SÉnitjs. f C e un dieu entièrement nouveau, totalement sénés. Nom des druidesses, et en parti- étranger à la terre deKhami.qui s'impatro- culier des vierges de l'île de Sain. t n j se à Alexandrie sous la domination des La- sénile. Epithète de la Fortune. La For- j gides? Nullement, si l'on en croit le même tune sentie était représentée avec une lon~/ Tacite. Cet historien rapporte , en opposition gue barbe. avec Hérodote, qu'un ancien Sérapis était sénius. Divinité romaine qui présidait à adoré à Rhakotis( l'ancienne Alexandrie), avec la vieillesse. Cette notion , qui se trouve dans , Isis , dès les temps les plus reculés. On lui ren- ie Dictionnaire de M. Bouillet, n'est appuyée I dait aussi un culte à Memphis, avant le règne d'aucune autorité. L'Encyclopédie dit , sans j des Ptoiémées. Il est vrai que le lieu où se trou- plus de raison, Sénuius. f vait son temple, près de cette dernière ville, sentacer. Premier dècan du Scorpion , s'appebit Sinopion; ce qui complique la ques- selon Firmicus. tion. Mais cette dénomination peut être une seîvtia. Déesse latine peu connue, qui rencontre fortuite , comme celle des Memno- avait sans doute les mêmes fonctions que , îiia avec le nom du héros asiatique, ou avoir Sentinus I ^ appliquée postérieurement à l'introduction ... ... ... L \ du nouveau culte. La statue égyptienne de sentinus Dieu romain qui éveillait et , Sé is Ptolémée remplaça par l'image protégeait les facultés intellectuelles des nou- J dfi ^ ém un blQC infor * e placé dans une petite chapelle, sur un rocher ' sera. ( De serere , semer. ) Déesse latine des semailles. sérapis. Dieu égyptien , sur l'origine et les attributions duquel les raythographes ne s'ac- cordent nullement. Les syncrétistes gréco-ro- mains l'identifièrent de bonne heure avec Plu- ton, Jupiter et le Soleil, ce qui ne jette au- cun jour sur la question. Pour la débrouiller «n peu , il est nécessaire de remarquer que de tout temps deux opinions opposées se sont combattues quant à l'antiquité du dieu et à son autochthonéite. La première voit dans Sé- rapis un dieu purement égyptien ; elle appar- tient presque exclusivement aux modernes, ap- puyés cependant sur un petit nombre de té- moignages antiques. La seconde , toute con- traire, est celle des historiens et mythologues de la Grèce et de Rome. Nous allons exposer les fondements sur lesquels cette dernière s'appuie, et nous examinerons ensuite leur va leur, ïl'abord , il a été jusqu'Ici impossible de découvrir des images de Sérapis dans les mo- numents mêmes de l'Egypte. Hérodote , qui 'i&t entré dans les plus grands détails sur la religion de ce pays, ne dit rien du dieu qui nous occupe, il semble donc d'origine /moderne. En effet, suivant Tacite, Ptolé- i raiée Soter importa ce dieu de Sinope , ville |du Pont. Le témoignage est formel; mais veaux-nes. f sept chefs (les). Voy. Adraste et ÉriGONES. septembre. Mois figuré par Ausone sous la figure d'un homme tenant un lézard, et entouré de cuves, de tonnes, de raisins, etc. septentrion. Le vent du nord. On lui donne les mêmes traits qu'à Caurus, vent du nord-ouest, c'est-à-dire, un habit fourré, une longue barbe , et l'extérieur de la vieil- lesse. \ voisin de la mer. Elle ne peut donc fournir aucune lumière sur la nature du dieu, et par suite sur son origine. Il serait donc inutile de s'enfoncer plus avant dans la discussion, et l'on doit se contenter d'admettre cette proba- bilité, à savoir que Sérapis, dieu national, comme le prouve la forme de son nom, con- fondu par Apollodore avec celui du bœuf Apis, fut adoré par les Égyptiens, à partir d'une époque postérieure ou antérieure à Hérodote a 440 SER et qu'on l'identifia avec quelque dieu du Pont, ainsi qu'avec Jupiter, Osiris, etc. — II s'agit maintenant de déterminer la nature du dieu, d'une manière absolue , et indépendamment de toute question incidente : suivant Jablonski, un Sérapis très-ancien aurait servi à marquer l'entrée du soleil dans le solstice d'hiver pour tourner en quelque sorte autour de l'hémis- phère inférieur, ce qui lui avait valu le surnom d'infernal, épithète qui coïncide avec la configuration de la statue de Sinope, analo- gue sans doute en quelques points aux images égyptiennes : cette statue était tricéphale , et rappela naturellement aux Grecs leur Cerbère. Macrobe voit dans ces trois têtes (de loup, de chien et de taureau), le passé, le présent et l'avenir. Le nilomètre était consacré à Séra- pis, qui tenait de là, dit-on, le modius, em- blème de la fertilité, qu'il portait sur la tète. Mais ce dieu était surtout célèbre par la puis- sance qu'on lui supposait sur les maladies; il guérissait les infirmités les plus douloureuses, rendait la vue aux aveugles. C'est par sa vertu que Vespasien guérissait les écrouelles (Ta- cite). Le serpent était son emblème le pins habituel. — Le culte de Sérapis, dieu sauveur ( Soter ) , prit une extension considérable , dès le temps même de son installation. Ses tem- ples se nommaient Sérapées. L'Egypte en comptait quarante-trois, au deuxième siècle. Athènes, Sparte, Messène, Corinthe, l'Asie, la Thrace, etc. , s'empressèrent d'adopter le nouveau dieu. Rome l'admit dans ses murs l'an 146 de J. C; mais ses fêtes étaient accompa- gnées de tant de licence, que le sénat se vit forcé de les abolir. — Représenté, comme nous l'avons dit, dans l'origine , par des images informes ou bizarres, l'idéal de Sérapis, dû à l'art grec, se confondit bientôt avec celui d'Esculape et même avec celui de Jupiter. Quelquefois il est figuré sous les traits d'un vieillard à barbe touffue, enveloppé par les nœuds d'un serpent. Ses attributs sont, outre ce reptile, le modius et le chien tricéphale. Une pierre gravée le représente avec les Dios- cures*. — Des médailles antiques portent les légendes suivantes: ''HX'.o; SépaTiiç; Sol- > arapis , Jupiter-Sarapis. se reste s. Compagnon d'Énée (Virg. JEn. 1, 6n.) sergeste ( SERGESTUS ). Chef troyen, l'un des compagnons d'Énée. Il disputa le prix de la course navale aux jeux funèbres en l'hon- neur d'Anchise. SERMEXT (HORCOS, JUSJLRANDUM ). Dieu du serment, qui punit le parjure. Les Grecs le faisaient fils d'Éris et les Romains de 1 Éther et delà Terre. séroch ou tachter. Ized qui présidait à la terre et à la pluie , ainsi qu'au dix-septième jour du mois. serpent ou serpentaire. Constellation boréale, nommée en grec Ophis et Ophiou- chos,eten latin Serpens, Anguis, Serpenta- rius, Anguitenens, Anguifer. Eratosthène dit SIB que le Serpentaire n'est autre qu'Esculape, tenant le serpent , symbole de guérison. D'au- tres y voient Phorbas , qui délivra Rhode d'un de ces animaux, qui désolait l'île; ou bien Triopas, roi des Thessaliens , qui, ayant dé- truit un temple de Cerès pour se bâtir un palais, fut tué par un serpent envoyé par la déesse; ou Hercule, vainqueur d'un énorme serpent sur les bords du Sagaris. servator. Sauveur. Surnom de Jupiter. Voy. Soter. sésach. Déesse babylonienne qui présidait au repos. SÉSARA. Voy. SiESARA. sesmé. Nom de deux décans, selon Sau- maise. L'un d'eux, qui répond au Tépiseuth de Firmicus , est représenté dans le zodiaque rectangulaire par trois lignes perpendiculaires, traversées par une quatrième ligne horizontale, et surmontées d'une tête et d'un bras ; le zo- diaque circulaire le figure par une tête de cynocéphale placée sur un piédestal et coiffée d'un disque enclavé dans deux cornes de bouc. Le second Sesmé est représenté , dans les deux zodiaques, avec une tête d'épervier. sessies. Déesses latines, qu'on invoquait au moment d'ensemencer les terres. séta. Sœur de Rhésus, et amante de Mars. séva ou siba. Déesse slave, qui présidait aux végétaux. On la représentait tenant une pomme et une grappe de raisin. sévin'A. Surnom de la Bonne Déesse : il lui était donné à cause des Sabins ou Sécins. sibylles. Nom qu'on donne à des femmes inspirées qui, suivant les traditions anti- ques, parurent en différents temps et dans diverses parties du monde. On fait -venir leur nom de £10; ( ou ) BouXr) , volonté de Jupiter. Suivant Eustathe , la première Si- bylle, après laquelle on comprit sous cette dénomination certaines prophétesses , était fille de Dardanus et de Néso. Solin et Ausone en comptent trois , TErythréenne , la Sardienne la Cuméenne. Élien en admet quatre , ajou- tant aux trois précédentes , la Samienne. Var- ron, qui en reconnaît dix , les désigne ainsi: t. La Persique, Babylonique ou Chaldeenne. Elle se nommait Sabba ou Sambithé ; dans des vers supposés, elle se dit fille de Noé. — 2. La sibylle libyenne , fille de Jupiter et de La- mie. Elle se rendit , dit-on , à Claros , à Samos, à Delphes, etc. — 3. La sibylle Delphiquc, élevée sur l'Hélicon par les muses. Il paraît qu'elle n'est autre que Manto. D'autres l'iden- tifient avec Hérophile. Diodore la regarde comme la première qui ait reçu le nom de Si- bylle. — 4. La Cumane, née à Cumes, dans l'Eolide. On la nomme Démophile, Hérophilc ou Araalthée. —5. L'Erythréenne , d'Erythres, en lonie. Elle résidait dans l'antre Corycien, et, après avoir prédit à Hélène la chute de Troie, se consacra au culte d'Apollon Smin ■ thée. Elle mourut à Erythres , après de lon- gues excursions. Marpèse et Cumes revendi- quaient l'honneur de lui avoir donné le jour. SID 6. La Saraierme , qui se nommait Phyllo. — 7. La Cuméenne, nommée Hérophile (voij. ce nom), quoiqu'on donne aussi ce nom à la si- bylle d'Erythres , ou Démophile. Elle était prê- tresse du temple d'Apollon à Cumes. Ce fut elle qui conduisit Énée aux enfers. — 8. l'Hel- lespontine, née à Marpèse, prophétisa du temps de Solon. —9. La Phrygienne, a An- cyre. _ io . La Tiburtine, nommée Albunée. Voy. ce nom. — Il est bon de remarquer que cette nomenclature systématique n'ex- prime nullement le sentiment des anciens, sur le nombre et la qualité des sibylles, qui doi- vent nécessairement rester aussi confus dans l'histoire qu'ils l'étaient dans la Croyance. Ain- si, Pausanias identifie les sibylles d'Erythres et de Delphes; ainsi, la sibylle de Cumes , la plus célèbre de toutes, est nommée par les an- ciens Amalthée, Démo, Démophile, Héro- phile, Daphné, Manto, Phémonoé, Manto , etc. — On ne sait laquelle des deux sibylles de Cumes apporta à Tarquin ce recueil de prophéties, dont une partie fut brûlée par elle, et le reste confié à un collège de prêtres. L'incendie du Capitole ayant dévoré ce tré- sor, le sénat fit recueillir en Grèce tout ce qu'on put ramasser de vers sibyllins, et les fit placer dans le temple de Jupiter Capitolin. En même temps , il livra aux flammes les pro- phéties non authentiques qui circulaient à Rome ou dans l'empire. Auguste agit de même, et déposâmes précieux livres sibyJlins sous le socle d'Apollon Palatin. Tibère en fit faire un nouveau recueil. En second incendie brûla les livres sibyllins, sous Néron; mais il paraît qu'ils renaissaient de leurs cendres, car on les voit servir dans des occasions importantes, et notamment aux chrétiens. Nouveaux in- cendies sous Julien , en 363 , et sous Honorius, en 3g5. Au sixième siècle, lors du siège de Rome par les Goths , on vit encore apparaître une prédiction sibylline : ce fut sans doute la dernière. sicélides. Épithète que Virgile donne aux Muses, qu'il suppose avoir inspiré Thécrite, natif de Sicile. sichée ( sicileus). Fils de Bélus et époux de Didon. Il fut tué par son beau-frère Pyg- malion. sicixus ( sicinos). Fils de Thoas et d'une Pléiade; donna son nom à l'île de Sicine. sicoïtpala. Radjah de Tchédi, parent de Djarâçandha. Fiancé de Roukmini, il se la vit enlever par Krichna , et jura alors la perte du dieu. Il lutta longtemps contre lui avec cou- rage , et fit cause commune avec les Kourous. Mais sa vaillance ne put l'empêcher de périr, dans un combat contre les Pandous. siculus. Héros éponyme de la Sicile , fils de Neptune. Sicyow Fils de Marathon , de Méthon , d'É- rechthée, ou de Pélops ; époux de Zeuzippe et père de Chthonophyle. Il donna son nom à la Tille de Sicyone. sidé. 1. Femme d'Orion; s'étant vantée SIL 441 d'être plus belle que Junon , elle fut précipi- tée dans le Tarlare par la déesse irritée. — 2. Danaide , qui donna son nom à une ville de Laconie. siddha. Espèce de demi-dieu hindou qui habite les airs a vec les vidyadaras et les mounis. sidéro. Seconde femme deSalmonée; ayant excité son époux à persécuter sa fille Tyro , les enfants de celle-ci , Pelias et Nélée , la mi- rent à mort. siÉ.MÉ. Troisième décandu Scorpion. Il est représenté assis , dans les deux zodiaques de Denderah. siga. Nom d'une déesse phénicienne , ana- logue à Minerve. sigalion. Un des noms d'Harpocrate chez les Égyptiens, à l'époque grecque. SIGÉA3H. Nom donné par les Birmans à un esprit qui préside aux éléments et lance la foudre. sigxir. Déesse Scandinave , femme de Loke. silence. Foy. Harpocrate. silène. (En grec séiléaos, et plus tard siléxos, en latin silénus). Père nourricier, éducateur et fidèle compagnon de Bacchus, Il était fils de Mercure, ou de Pan et d'une nymphe , ou de la Terre. Quelquefois on le fait naître du sang d'Uranus, lors de la mutilation de ce dieu par Saturne. Il passe le pics com- munément pour originaire deNysa, et moins fréquemment , de Malée ; suivant Pindare., il épousa une nymphe de cette île , qui le ren- dit père du centaure Pholus.Nonnus lui donne trois enfants, Lénée, Astrée et Moron. Dans Porphyre et dans saint Clément, il figure com- me ayant donné le jour à Apollon. — Les poètes s'accordent à le représenter comme une sorte de Falstaff, petit et obèse, chauve, camus, toujours ivre, et tantôt porté par un âne sur lequel il chancelle, tantôt trébuchant au milieu des satyres qui aident sa marche avinée. Comme tous les adeptes du culte dionysiaque, il se distingue par un amour excessif des jouis- sances sensuelles et aime l'indolence , le chant voluptueux et les danses bachiques. De là la tradition qui lui attribue, en commun avec Marsyas et Olympus , l'invention de la flûte et d'une danse dite Seilénos; de là aussi les surnoms de Choristyyos et de Pyrrhicos. — Par une opposition singulière, qu'on peut ce- pendant s'expliquer, ce dieu caricature possé- dait, disait-on, le don de la divination . il con- naissait le passé et l'avenir; il révélait à ceux qui l'enchaînaient pendant son sommeil, les événements qui les attendaient. Celte face du caractère de Silène n'est pas trop en désaccord avec l'aspect des mythes de Bacchus, où l'i- vresse touche de si près à l'enthousiasme du prophète (ôpyr)). Que cependant Pindare le représente comme un contempteur des biens de la terre et de cette vie mortelle; que Pla- ton le regarde comme l'image d'une profonde sagesse, cachée sous des dehors repoussants, et lui compare Socrate, il y a certainement là une altération complète de la conception 442 sm première. — Diverses traditions, qu'on ne saurait classer, font de Silène un roi de Nysa, parlent de son tombeau à Pergame, rapportent ses entretiens avec Midas , et son établisse- ment en Arcadie, après l'expédition de Bac- chus aux Indes. Elles parlent aussi d'un com- bat musical entre Apollon et Silène , à la suite duquel ce dernier fut métamorphosé en fleuve par le dieu. Mais cette dernière tradition pro- vient d une confusion évidente entre le mythe de Silène et celui du silène Marsyas. — Si- lène prit, dit-on, part au combat des géants, et tua Encelade , pendant que le braiment de son âne jetait la terreur dans les rangs des adversaires des dieux. — Il avait un temple à Élis, où l'on voyait Méthé (l'Ivresse) lui pré- senter une coupe. — Ses attributs sont l'âne, l'outre, le thyrse, la cruche, et quelquefois la panthère. Quant aux Silènes, qui sont déjà mentionnés dans les hymnes homéri- ques, VOy. SATYRES. SILVAIX. P'OIJ. SYLVAIN. soiois. Dieu fleuve tributaire du Xanthe , lils de l'Océan et de Tethys. Apollodore lui donne deux filles , Astyoché et Hiéromnémé. smoisios. Troyen, fils d'Anthémion, qui fut tué par Ajax téiamonien. Simon. Un des matelots tyrrhéniens que Bacchus changea en dauphins. simourgh. Oiseau fabuleux , de dimen- sions gigantesques , qui , selon les Orientaux, habite les montagnes du Kàf et y mène une vie de prédication. Il est immortel simula. Fausse leçon pour Stimula. simzerla. Déesse slave, qui présidait aux fleurs. Elle avait pour époux Pogoda , le printemps. sixga. La même que Siga. siygo-zix. Divinités tutélaires et gar- diennes, qui jouent un grand rôle dans la religion du Sinto , et par l'intermédiaire des- quelles les dévots adressent leurs prières à Ten-Sio-Daï-Tsin. Dans cette classe figurent les Camis , soit hommes , soit animaux ; ainsi le renard gris est cami de son vivant : on lui élève un petit temple domestique dans l'in- térieur du logis , et suivant qu'il accepte ou dédaigne des offrandes de haricots et de ris rouge, les consultants se réjouissent ou s'af- fligent. sims ou siaxis. Célèbre brigand, fils de Neptune ou de Poiypémon et de Sylée. Il ha- bitait l'isthme de Corinthe, et se plaisait à faire périr les passants en les attachant au sommet de deux pins qu'il courbait pour les abandonner ensuite à eux-mêmes. Thésée le fit périr par le même supplice. Sinis tirait de la son surnom de Pityocamptès. Quelques au- teurs le confondent volontairement avec Pro- cruste , et avec Sciron. si\oé. Nymphe arcadienne, qui éleva le dieu Pan. sixois. Surnom de Pan, tiré de sa nourrice. sixon. Personnage qui joue un rôle im- portant dans les traditions posthomériques SIP relatives à la chute de Troie. A l'instigation d'Ulysse , il se laissa prendre par les Troyens, comme s'il désertait du camp des Grecs. Quand il eut captivé la confiance des Troyens. il sut leur persuader d'introduire dans leur ville le cheval de bois que les Grecs avaient laissé sur le rivage comme une offrande a Minerve, les assurant que Troie serait impre- nable si ce cheval y était une fois renfermé. Cet insidieux conseil fut suivi , et Sinon , au milieu de la nuit, alla ouvrir les flancs du che- val, pour donner passage à tous les guerriers qui y étaient renfermés. — Dans la Lesché de Delphes, on le voyait accompagnant Ulysse. sixope. Fille d'Asopus et de Métope , ou de Mars et d'Égine. Quelques mythologues lui donnent encore pour mère Parnassa , et la comptent au nombre des Amazones. Trans- portée par Apollon de Béotie en Paphlagonie, elle donna le jour, dans ce dernier pays , à un fils nommé Syrus. C'est d'elle, disaient les Grecs, que la ville-de Sinope, célèbre par le culte de Sérapis , tirait son nom. sixto. L'une des trois religions principales en honneur au Japon, et la plus ancienne de toutes. C'était la croyance primitive de l'Em- pire , et le Daïri en fut jadis chef. Aussi don- nait-il à sa famille une origine céleste. Elle est essentiellement fondée sur le culte des esprits. Les principales divinités qui compo- sent la religion du Sinto sont Ten-sio-daï- Tsin , Fatsman , Toyo-ke-o-daï-sin , les Singo- zin , les Camis , etc. Le culte sintoïste re- connaît pour tous les hommes une survivance de l'àme à la matière ; les bons deviennent camis, les méchants sont précipités dans le Ne-no-kounji. Voy. ce nom. Les prêtres de cette religion laissent croître leurs cheveux comme les laïques , et peuvent se marier. Les cercueils des Sintoïstes affectent extérieure- ment la forme d'un corps humain. Autrefois, lorsqu'un grand personnage mourait, on enter- rait vifs ses amis et ses serviteurs ; plus tard cet usage fut changé en celui de s'ouvrir le ventre volontairement. Depuis la fin du quinzième siècle, on a substitué aux hommes vivants des figures en argile. — Envahie par le bouddhis- me en l'année 552 de J. C, la religion de Sinto fut presque entièrement supplantée en trois siècles ; force lui fut de céder devant la nou- velle croyance , déclarée religion de l'État par les empereurs. Les Sintoïstes eux-mêmes adoptèrent le bouddhisme, sans croire à une abjuration , et peu'à peu les deux cultes se confondirent aux yeux du vulgaire. De nos jours on voit souvent les idoles bouddhiques figurer dans les temples du Sinto et les camis dans les temples bouddhiques. sioxa. Déesse de l'amour; la septième des douze déesses des peuples du Nord. siorlamh. A la longue main. L'un des Tuatha-Dadan , fils de Fionn. Debout, il tou- chait le sol en étendant le bras. siproetès. Crétois métamorphosé en femme pour avoir vu Diane au bain. SIP SIPYLE (SIPYLOS). Fils d'Amphiort et de Niobé. sirèaes. Nymphes célèbres par la dou- ceur de leur chant. Homère n'en connaît que deux , douées, à ce qu'il semble, de la vertu prophétique, et dont il ne donne pas les noms : elles habitaient, suivant ce poète, une ile si- tuée entre l'île d'yEa et les rochers de Scylla, sur la côte ouest d'Italie. Là, attirant les marins par leurs voix mélodieuses , elles les retenaient dans une vaste prairie , couverte des ossements des infortunés qui les avaient précédés , et ils y périssaient bientôt. Ulysse échappa à leurs séductions en se faisant atta- cher au mât de son vaisseau, et en bouchant avec de la cire les oreilles de ses compagnons. — Postérieurement à Homère , on broda le mythe des Sirènes ; on leur fabriqua des noms ; on chercha, suivant des tendances que nous avons déjà eu occasion de caractériser, à les relier à l'ensemble du système mytho- logique. Mais ces tentatives, faites à diffé- rons âges, offrent nécessairement les plus grandes divergences, ainsi que nous allons le voir. — Les Sirènes sont filles d'Achéloiis et de Stérope , de là leur nom d'Achéloïdes f Apollodore ) ; ou de Phorcus (Plutarque). Leur mère, dans la première hypothèse , est tour à tour Stérope, Terpsichore (Apollonius), Melpomène (Apollod.) , Calliope (Servius), la Terre ( Euripide )« — Elles sont au nombre de deux, Aglaophémé et Thelxiépie (Eus- tathe) ; de trois, Pisinoé, Aglaope, Thelxiépie ( Tzetzès ) : ou Parthénope , Ligie, Leucosie (Eustathe): ou Pisinoé, Thelxiépie, Molpee (Hygin ) : ou Aglaophone, Thelxiope , Molpo ( Scoliast. d'Apollon. ); de quatre, Aglao- phémé , Thelxiépie , Pisinoé , Ligye (Didyme). Platon admet huit Sirènes , sans les nommer. — Le lieu de leur séjour est successivement le cap Pélore , l'île d'Anthémusc , les îles de Sirénuses T ou Caprée. Homère ne les men- tionne pas comme ayant des a'.les, mais toutes les traditions postérieures s'accordent à leur donner cet attribut , et même j suivant les lé- gendes des derniers âges , la partie inférieure de leur corps était celle d'un oiseau. Elles de- vaient leurs ailes, soit aux dieux, qui, sur leur demande, les leur avaient accordées pour cher- cher Proserpine ; soit à la fureur de Cérès , qui pensait ainsi les punir d'avoir laissé dis- paraître sa fille , soit à Vénus , irritée de ce qu'elles fermaient leur cœur à l'amour ( Ovide , Hygin , Eustathe ). A l'instigation de Junon , elles osèrent disputer aux Muses le prix du chant : vaincues , elles furent privées de leurs ailes ( Pausanias ). Les Sirènes figu- rent aussi dans le mythe des Argonautes. Elles essayèrent de séduire ces vaillants na- vigateurs, mais Orphée fit la contre-partie de leur chant. Or , un oracle déclarait que le jour où les Sirènes verraient leur mélodie impuissante, elles périraient. Elles furent donc changées en rochers. D'autres rappor- tent cette catastrophe au passage d'Ulysse et SIS 443 ajoutent que Parthénope, noyée dans les flots , fut jetée sur la côte , où on lui éleva un tombeau. C'est là que s'éleva plus tard la ville de Xaples. — Les Sirènes avaient un temple auprès de Sorrente. L'art plastique s'est con- formé , pour les représenter , aux descriptions des poètes ; quelquefois on les trouve , sur les anciens monuments , avec tout le corps d'oiseau et la tête de femme. Leurs attributs sont une lyre, une double flûte , un rouleau de musique et un miroir. — La croyance aux Sirènes subsista assez tard chez les peuples modernes. Un journal anglais du dix-septième siècle mentionne , suivant Timperley ( Typo- graphical Encyclopedia) , la merveilleuse ap- parition d'une mermaid (sirène) sur les côtes de la Grande-Bretagne. sirius. Une des étoiles qui forment la constellation de la Canicule. Les anciens en redoutaient si fort les influences, qu'ils lui offraient des sacrifices , pour en détourner les effets. C'est aussi un nom du soleil. sirona i)É.v. Déesse romaine , dont le nom se trouve mentionné, avec celui d'Apollon Grannus, sur plusieurs inscriptions antiques. C'est sans doute un surnom local de Diane. L'une de ces inscriptions, trouvée récemment près des eaux minérales de Nierenstein, a fait donner à ce lieu le nom de Bains de Sirona (Sironabad). sispès ou sispita. Voy. SosriTA. sisyphe ( sisyphos ). Quelques mytholo- gues, trompés par les nombreuses légendes dont la vie de Sisyphe est surchargée, distin- guent à tort deux personnages de ce nom. Sui- vant Homère , il était fils d Éole et d'Enaréte ; selon Servius, d'Autolycus. Il épousa i'\tlan- tide Mérope, qui lui donna quatre fils, Glau- cus, Ornytion(ou Porphyrion), Thcrsandre et Halmus. On joint encore à ces quatre noms celui de Sinon, et quelquefois , suivant une légende posthomérique, celui d'Ulysse, que Sisyphe aurait eu d'Anticlée , fille d'Autolycus et fiancée de Laerte. Selon quelques auteurs, Sisyphe, pour empêcher Autolycus de lui dé- rober ses troupeaux , marquait ses bœufs sous les pieds , et par ce moyen il les reconnaissait facilement lorsque son ami les lui avait déro- bés. Ce fut alors qu' Autolycus, charmé de son adresse , lui permit d'avoir un commerce illicite avec sa fille. — On donne encore pour fils à Sisyphe , Pélias et N~élée, nés de Tyro ; il avait séduit celle-ci sur la foi d'un oracle qui lui avait déclaré que les enfants qu'il aurait d'elle le vengeraient de son frère Salmonée, son ennemi mortel. Tyro ayant exposé ses deux fils, son oncle lui fit subir une mort cruelle. — Toute l'antiquité s'acçorde à pein- dre Sisyphe, voleur, impie, rusé, avide du gain , comme toute sa race. Il fonda Éphyre ( l'ancienne Corinthe ) , ou hérita de cette ville après la disparition de Médée. Manquant d'eau dans la citadelle , il s'en fit donner par le dieu- fleuve Asopus, en lui révélant le secret des amours de Jupiter avec sa fille, et ferma ITs- 444 SIX '.lime par des murailles, afin de pouvoir ran- çonner les voyageurs. Le corps de Mélicerte ayant été jeté sur la grève , il lui fit donner la sépulture , par ordre des Néréides , et insti- tua, en l'honneur d'Ino et de son divin fils, les jeux isthmiques. — Sisyphe fut tué, dit-on, par Thésée , qui le punit ainsi de ses brigan- dages , et enterré sur l'isthme : du temps de Pausanias , on commençait à ne plus pouvoir indiquer exactement le lieu de son inhuma- tion. — Toutes ces traditions, postérieures à Homère , ont rendu Sisyphe moins célèbre que ne l'a fait son supplice aux enfers , déjà mentionné par l'auteur de l'Odyssée :« Il avait dans ses mains , dit ce poëte , un gros rocher qu'il tâchait de pousser vers le sommet d'une montagne en se raidissant sur ses pieds; mais lorsqu'il était presque parvenu jusqu'à la cime, une force supérieure repoussait le ro- cher, qui retombait en roulant jusque dans la plaine. Ce malheureux la reprenait sur l'heure , et recommençait son travail ; des tor- rents de sueur coulaient de tous ses membres, et autour de sa tête s'élevaient des tourbillons de poussière. » Les auteurs varient sur les causes de ce supplice : il fut ainsi puni , soit pour avoir révélé les secrets des dieux (Ser- vius), ou pour ses brigandages (Scol. Stat. ), ou pour sa conduite barbare envers Tyro ( Hy- gin ); soit pour son indiscrétion envers Jupiter, dont il avait révélé les amours avecÉgine, fille d'Asopus. Apollodore dit que le maître des dieux se vengea en le précipitant dans les enfers. Mais Eustathe amplifie et dramatise la fin de ce célèbre personnage des temps anti- ques : Jupiter lui ayant envoyé la Mort, ce- lui-ci la jeta dans les fers, de sorte que per- sonne ne mourait sur la terre. Force fut aux dieux d'envoyer Mars , qui délivra sa cruelle compagne, et à Sisyphe de quitter enfin la vie. Mais il ne s'exécuta pas de bonne grâce. Avant de rendre le dernier soupir, il re- commanda à son épouse, suivant le scoliaste de Pindare, de ne pas l'inhumer. Elle le fit ainsi. Sisyphe , une fois aux enfers , se plaignit vivement de l'indifférence de sa moitié , et supplia Pluton de lui permettre de l'aller pu- nir. Le dieu du sombre empire lui ayant ac- cordé sa demande, Sisyphe refusa de revenir pendant de longues années; Mercure l'en- traîna enfin, et c'est alors qu'il fut précipité dans le Tartare. — On voyait le supplice de Sisyphe , représenté dans la Lesché de Del- phes. sita. Femme de Ràma. Elle avait été trou- vée dans un sillon par le roi Djanaka, et éle- vée à sa cour : elle fut enlevée par Ràvana et délivrée par son mari; mais la jalousie de ce- lui-ci soumit Sità à des épreuves réitérées, qui finirent par amener sa mort. Elle avait eu de Ràma deux fils jumeaux , Kousa et Lava. SiTALCAS. Surnom sous lequel Apollon avait à Delphes une statue haute de trente- cinq coudées. sitet-ivazuenziap. Dieu suprême ou SIV fondateur de la race des habitants d'Ualon ( Carolines orientales) qui le représentent comme un homme de la tribu de Penmai, ayant pour femmes Kajoua-sin-Liaga et Ka- joua-sin-Nioufou. Ses enfants sont Rin, Aou- rieri , Naïtouolen et Seouapin. Ce dieu n'a ni temples, ni moraïs, ni idoles. Seulement cha- que maison possède quelque coin, réservé à ce seul usage, où se dresse une baguette lon- gue de quatre à cinq pieds, pointue par un bout et cannelée par l'autre. C'est là le féti- che de Sitel-Nazuenziap, qui se contente des plus médiocres offrandes, telles que les bran- ches et les feuilles de la plante de Seka. On place toujours auprès de lui la trompe marine, qui est le signal de la guerre dans toutes les îles de la mer du Sud; ce qui peut faire sup- poser que cette divinité eut, dans i'origine , un caractère guerrier. sith. Deuxième décan du Cancer. Le zo- diaque rectangulaire de Denderah le repré- sente avec une tête d'épervier et coiffé du disque. sithnides. Nymphes d'une source voi- sine de Mégare. Une d'elles, aimée de Jupi- ter, donna le jour à Mégare, fondateur de la ville de ce nom. sithox. RoideThrace, ou des Hodomantcs en Macédoine, était fils de Neptune et d'Ossa , ou de Mars et d'Achiroé. Il épousa la nymphe Mendéis, et en eut deux filles, Palléne et Rhœtèe. La première, célèbre par sa beauté, attirait de nombreux prétendants à Ja cour de Sithon qui promit sa main à celui qui le dépasserait à la course. Après en avoir fait périr ainsi plusieurs , il permit à Dryas et à Clitus de lutter ensemble : le vainqueur de- vait épouser l'aliène. Or, celle-ci était éprise de Clitus, et sut persuader à Persyntès, co- cher de son rival , d'assurer son bonheur, en ôtant les clouettes des roues du char de Dryas. Le malheureux périt ; mais Sithon , ayant dé- couvert le stratagème , fit attacher sa fille sur un bûcher avec le corps du mort. Palléne allait mourir, lorsque Vénus fit tomber une pluie abondante qui éteignit le feu. Le mo- narque, convaincu de l'éclatante intervention de la déesse, consentit alors à l'union de sa fille avec Clitus. sito. Qui donne le blé. Surnom de Cérès. sitoa". Dieu syrien, peut- être ie même que Dagon. sitooipormitchai. Divinité indo-chi- noise , qui , prêchant aux hommes la vie so- litaire et la sobriété, s'éleva de ce monde à la béatitude céleste. * siva. La troisième personne de la Trimourti hindoue. Il est le rénovateur et le modifica- teur par excellence , et se présente par con- séquent sous deux faces tout à fait contrai- res , destruction et reproduction. Car, le monde existant de toute éternité, et toutes choses ne faisant que se transformer, pour les Hindous naître c'est apparaître sous une forme nouvelle ; mourir c'est ne plus pa- SIV raître sous cette forme. — Les traditions les plus contraires se combattent sans cesse au sujet de ce dieu dans les livres sacrés des Hindous; ces divergences viennent de l'anti- quité du culte de Siva, qui, antérieur au Vi- chnouisme, fut en antagonisme avec les mo- difications successives amenées par le cours des siècles. — « Quand se furent formées les quatorze mondes avec l'axe qui les traverse et au-dessus le mont Kailaça, alors parut sur le sommet de ce dernier le triangle, Yoni, et dans l'Yoni, leLingam. Ce Lingam (arbre de vie) avait trois écorces; la première et la plus extérieure était Brahma, celle du milieu Vicbnou; la troisième , et la plus tendre Siva ; et, quand les trois dieux se furent détachés, il ne resta plus dans le triangle que la tige nue , désormais sous la garde de Siva. » D'au- tres fois on représente Siva flottant , comme Brabma , dans le lotus : « Sur la montagne d'or Kailasa, habite le dieu Siva. Là est une plate-forme , sur laquelle se trouve une ta- ble carrée, enrichie de neuf pierres précieu- ses, et au milieu le Padma (lotus), portant dans son sein le triangle, origine et source de toutes choses. De ce triangle sort le Lin- gam, dieu éternel, qui en fait son éternelle demeure. » — Comme les deux autres mem- bres de la trinité hindoue , Siva a une femme Bhavani , qui est sa fille , sa sœur et sa mère , et avec laquelle il fut obligé de lutter pendant longtemps. Il eut d'elle Ganéça (voy. ce nom) et Skanda , après avoir tué Kama, qui l'avait embrasé de ses feux. On lui donne en- core pour enfants Véirava et Virabhadra, nés de sa sueur et de son souffle, puis Agni, Mou- dévi , Sana, Manarçouami, Içania. — Siva s'incarna deux fois , sous les noms de Markan- déia et de Kandopa. — Il gouverne et conduit l'univers ; il prononce et exécute à la fois , dans les enfers comme ici bas, les arrêts *4e la justice et de la vengeance divine, et partout il est assisté de son épouse Bhavani. — Siva porte , sous le double aspect de re- producteur et de destructeur, une longue série de noms , dont le nombre s'élève à mille -uviron. Comme générateur et bienfaiteur : Mahëcha, le grand seigneur; Mahadéva, le grand dieu; Içouara, le grand maître ; Vio- magéeka, seigneur du ciel ; Iç a, seigneur ; Bou- décha , seigneur des sages; Bagliis , qui fait exister; Pachouvati , maître; Gangadhara , Gangophore; Tchandradhara , Séïénophore. Sous son côté noir et menaçant, il s'appelle Ougra, l'horrible; Roudra, qui fait pleurer; liara, le destructeur; Bhima, le terrible; 'jkoulis , armé du trident; Mrdha, guerrier ; Ourchadradja, qui produit la pluie et la foudre, etc. — Le Siva bienfaisant est repré- senté porté sur le taureau Nandi , tenant dans ses mains le chevrotain , le bon serpent ot la fleur sacrée du lotus. Il a cinq tètes, dont une avec cinq yeux ( de là le surnom de Vi- roubakcha, aux yeux hidenx), et quatre mains; de son front, orné d'un croissant, SLA 445 coule une eau céleste. Au contraire le Siva infernal, qui se plaît au séjour des morts, s'abreuve de larmes et de sang, exerce les plus horribles vengeances, punit, récompense, et gouverne les âmes et les démons; ce Siva est représenté , vomissant le feu de sa bouche, armée de dents aiguës. Sa chevelure, entourée de flammes , est ou couverte de cendres , ou couronnée de crânes humains. Des serpents lui servent de ceinture et de bracelets. Ses mains nombreuses portent les armes les plus re- doutables. Enfin un tigre est à ses côtés. Dans les légendes populaires le rôle de Siva a été complètement défiguré , et on le dépeint com- me un libertin , un ivrogne , et un voleur. « Ravana, lui dit son épouse Bhavani, est resté debout au cœur de l'été environné de quatre brasiers ardents, allumés en son hon- neur ; par le froid le plus dur, il est resté de- bout dans l'eau glacée. Par la rude saison des pluies , il est resté debout , la tête inondée de torrents. Pour toi , tu n'es qu'un vieux coquin , que les voluptés ont flétri, un ivrogne dont la raison est étouffée par la fumée des herbes étourdissantes que tu respires. Tu couvres de cendres ton corps ignoble ; ton séjour de prédilection, ce sont les cimetières; tu les habites comme un vampire. Va, mendiant, ton nom sera en exécration parmi les hommes. A la longue on finira par l'oublier, monstre. » seada. Déesse Scandinave, épouse de Niordr et mère de Fréir ; présidait à la chasse. skanda. Dieu de la guerre aux Indes. On le nomme aussi Kartikéia ou Soubramania. Il naquit , soit de l'œil de Siva , soit de ce dieu et de Bhavani , qui le donna à nourrir à la cons- tellation Kartika. On lui attribue pour épou- ses , ou deux filles de Vichnou (Tchandaravali et Amourdavali) , ou une Apsara, du nom de Devacéna, qui lui fut concédée par Indra. — Ayant vaincu Taraka, fameux chef des géants, il fut sur le point d'obtenir l'empire du ciel ; mais, joué par Ganéça \voy. ce nom), il quitta le Kailasa pour le pays de Kraouncha , et jeta là son épée, qui resta enfoncée dans.le sol. Plus tard, il défendit Ravana, attaqué par Rama. — Les livres sacrés donnent des épithètes pompeuses à ce dieu, auquel les Indiens ne rendent cependant qu'un culte très-secondaire, depuis la chute du sivaisme. — On le représente avec six ou sept tètes et douze ou quatorze bras, munis d'armes di- verses. Un paon lui sert de monture. Le coq lui est aussi consacré. skidjVer ou skïrna. Suivant du dieu Fréi, Il fut chargé par ce dieu de porter onze pom- mes d'or àGerda, pour l'engager à se laisser aimer. Voy. Fréi. skol. Loup énorme qui, selon les Scandi- naves , poursuit la lune et doit l'engloutir quel- que jour. skotos agnoton. Les ténèbres incon- nues. Le plus ancien des êtres , dans la cos- mogonie égyptienne de Damascius. siainge et rughraidoe. Héros célè- 38 446 SMO bres dans l'histoire mythologique de l'Irlande. slat. y-baba. La vieille d'or. Divinité slave, qui avait un temple très-riche dans la Permic. On la regardait comme la mère des dieux de la Slavonie, et elle passait pour rendre des oracles. Sa statue, entièrement dorée, la représentait tenant un enfant sur son sein. Elle était entourée de plusieurs ins- truments de musique. A défaut d'autres of- frandes , on lui présentait quelques poils de barbe. sleipxer. Cheval d'Odin. Sleipner a huit pieds , et court avec une vélocité prodigieuse. s.MARAGOS. Génie funeste aux potiers. Il paraît appartenir à la mythologie burlesque. smerdius (smerdios). Fils de Leucippe n° 5. smicros. Fils deDémoclès, de Delphes, qui l'emmena à Milet , où il fut élevé par Eri- tharsès. Il y épousa ensuite une Milésienne, dont il eut Branchus. smilax. Jeune fille, amante de Crocus; elle fut métamorphosée en une plante du genre des convolvalus. sminthée (smixtheus). Surnom d'A- pollon , tiré soit de la ville de Sminthe en Troade , soit du mot (7{JLi'v6o; , rat, parce que les anciens regardaient cet animal comme symbole de la divination et comme inspiré par les vapeurs prophétiques que la terre re- cèle. D'autres rapportent que Crinis , prêtre d'Apollon , ayant négligé ses fonctions sacer- dotales, ce dieu le punit par la multitude de rats et de souris dont il remplit ses champs; mais Crinis obtint, par un redoublement de zèle , l'oubli de sa faute , et mérita qu'Apollon se donnât la peine de détruire lui-même ces animaux à coups de flèches, ce qui lui valut le surnom de Sminthéc. Une seconde légende nous montre les descendants de Teucer, sor- tis de la Crète et incertains sur le lieu du con- tinent qu'ils devaient habiter, assaillis la nuit par des rais , qui rongèrent leurs ceintures et leurs boucliers de cuir. Ils s'établirent alors en cet endroit, et y élevèrent un te^nple à Apol- lon Sminthée. Une tradition non moins cu- rieuse que celle-ci, met encore les rats dans une connexion intime avec la divinité : Sé- thon, prêtre de Vuleain (c'est-à-dire, sans doute, Fta), roi d'Égypte, attaqué par les Assyriens, et délivré par une multitude immense de rats, qui, en une seule nuit, ron- gèrent les cordes de tous les arcs ennemis , fit élever une statue qui le représentait te- nant un rata la main, avec cette inscription : h Que mon exemple apprenne à révérer les « dieux. y> — Apollon Sminthée avait des tem- ples à Ténédos , à Hamaxitus , à Parion , à Lin- dus , à Coressie, à Pœesse. Scopas l'avait re- présenté à Chrysé, mettant le pied sur un rat- Des médailles le montrent souvent un de ces animaux à la main. s m o u ri a naka. Sœur de Ravana et reine d'une partie du Dékan; devint amoureuse de Rama lors de l'expédition de celui-ci contre SOL les Daitias. Ayant vu son amour méprisé, elle excita son frère a enlever la belle Sita épouse de Rama. SMYRNE (SMYRNA). Fille de Theias et d'Orithyie, ou de Cinyre et de Cenchréis. Elle eut un commerce incestueux avec son père. V oy. Adonis. On la nomme aussi Mœra. snorra. Déesse Scandinave, qui présidait aux sciences et à la sagesse. sobades. Surnom des Bacchantes. soccoth-bétvoth. Idole assyrienne peu connue, identique, soit à Vénus, soit à la constellation des Pléiades. Quelques auteurs pensent que ces deux mots désignent, non pas le nom de la déesse, mais les objets rela- tifs à son culte. Cette divinité était adorée à Babylone et à Samarie. socharis. Divinité égyptienne, qu'on croit être la même qu'Isis. socles. L'un des fils de Lycaon. socos. Jeune troyen , fils d'Hippasus. soerimner, Nom d'un sanglier mons- trueux qui sert de nourriture aux héros Scan- dinaves admis dans le Valhalla. Chaque soir il est dévoré en entier par ces voraces guerriers, et chaque matin, le cuisinier Audhriraner le retrouve intact dans sa marmite. soham. Monstre redouté des Parsis. C'é- tait une sorte de dragon hippocéphale , long de huit pieds, et ayant quatre yeux. soleil ( HÉLIOS, sol). Ainsi que la lune, cet astre a été adoré par presque tous les peu- ples , sous des noms différents. Nous ne com- parerons pas ici les diverses formes de ces cultes , et, renvoyant aux articles Baal, Fre , Mithra, Patchacamac, Souria , etc., nous nous contenterons d'exposer le mythe du soleil tel qu'il est rapporté dans les auteurs grecs et latins. Les divergences relatives à son origine sont peu nombreuses. Il est vrai que Cicéron compte cinq Soleils : l'un fils de Jupiter ; le second , d'Hypérion ; le troisième , de Vuleain (Opas); le quatrième, d'Acantho; et le cinquième, père de Circé. Il est vrai en- core, que, selon Diodore, Hélios fils d'Hy- périon et de Basilée, noyé par les Titans ses oncles , fut transporté aux cieux et s'y con- fondit avec l'astre du jour. Mais ces opinions différentes ont peu d'importance; elles por- tent des traces trop évidentes , soit des sub- divisions d'un même être , soit du plus gros- sier évhémérisme, pour mériter un examen sérieux. — Suivant Homère , le soleil est fils d'Hypérion et de Thia : de là ses noms patro- nymiques d'Hypérionidès et d'Hypérion ( pour Hypérioniôn). Le dernier est quelquefois em- ployé comme le nom même du dieu (Odyss. 1,24; 11, XIX , 398 \ L'hymne homérique au so- leil remplace Thia par Euryphaessa, et, ainsi qu'Hésiode , donne pour sœurs au dieu la Lune et l'Aurore. — L'Odyssée dépeint le soleil sortant à l'est du sein de l'Océan, non pas de l'orbe mobile du fleuve , mais d'une baie stagnante, que le poèTe désigne par le mot de >,i(j.vr] (Odyss. III, r-3). S'élevant dans r SOL l'espace , il se trouve à midi au plus haut des cieux , commence ensuite à redescendre , et dirigeant sa course vers l'orient, disparaît de nouveau le soir dans l'Océan au point où règne une obscurité éternelle. Ce lieu porte le nom de portes du Soleil. Il faut remarquer ici que , bien qu'Homère fasse toujours disparaître cet astre à l'ouest, il le dépeint s'évanouissant tantôt dans les ténèbres des régions occidenta- les , tantôt sous la terre ; cette confusion se re- trouve à propos du gisement de l'enfer ho- mérique. Voxj. Enfers. L'expression avTO- Xaî yjeXlôtO qu'Homère emploie dans un pas- sage de l'Odyssée (XII, 4) pour désigner l'île d'iEa, située à l'ouest, n'infirme en rien la donnée habituelle du poète ; car l'île de Circé ne porte le nom de lieu où le soleil se lève que relativement, et par rapport à Ulysse, qui, revenant des extrêmes limites de l'occi- dent, aperçoit le soleil pour la première fois dans la demeure de Circé. — Le point où le soleil , après une direction apparente vers le nord ou le sud, s'incline au couchant, porte le nom de Solstice (xpouat yjeXtoio). — Quant au mode suivant lequel cet astre revient des régions occidentales dans la contrée du le- vant, Horaère« non plus qu'Hésiode n'en di- sent rien. — Complétons les données homéri- ques sur le Soleil, en disant que ce dieu, qui n'est pas personnifié dans l'Iliade ni dans l'Odyssée sous une forme précise , est le dieu qui voit tout et apprend tout. Il révèle à Vul- cain l'infidélité de son épouse , et à Cérès le rapt de Pluton. Cependant c'est Lampétie qui lui apporte la nouvelle de l'attentat commis par les compagnons dUlysse : ceux-ci, mal- gré les ordres du héros , ayant touché aux magnifiques bœufs du dieu dans l'île de Tri- nacie , qui lui est consacrée, le Soleil im- plora la vengeance des dieux, et menaça de descendre éclairer l'enfer. — Déjà dans l'I- liade on l'invoque dans les serments. — L'hymne homérique au Soleil précise la per- sonnification du dieu : « Traîné dans un char rapide, il éclaire à la fois les dieux et les hom mes; à travers son casque d'or, ses yeux jet- tent des éclairs formidables ; des rayons étin- celants s'élancent de son sein ; son casque bril- lant darde une splendeur éclatante; autour de son corps brille une draperie légère, que le souf_ fie du vent agite ; sa main conduit de v igoureux coursiers. » Les mythographes postérieurs , grecs et latins, ont conservé ces données en les amplifiant. Pour rendre compte de la réappari- tion quotidienne du Soleil au levant après su disparition dans l'ouest, ils supposent que, porté dans une barque d'or, il décrit chaque nuit un demi-cercle et se retrouve ainsi au point d'où il était parti le matin. Cette bar- que, qui, suivant Stésichore, contient sa mère, sa femme et ses enfants , est l'ouvrage de Vulcain. Il la prêta à Hercule. — Suivant le brillant Ovide, le lieu où le Soleil sort de la mer le matin , est occupé par un riche palais dans lequel siège le dieu, vêtu de pourpre, SOL 447 et la tète ornée d*un diadème éblouissant autour de lui se pressenties Heures , les Jours les Mois , les Saisons , les Années. Chaque ma- tin Téthys a mission d'ouvrir les barrières. — Nonnus, Athénée et Stace placent , au con- traire, le palais du Soleil à l'ouest; près de là, ses chevaux paissent dans les îles des Heu- reux. — Quant au char du Soleil, mentionné pour la première fois dans l'hymne homéri- que , il est en or et a été fait par Vulcain. Les Heures y attellent ou deux coursiers seule- ment, Lampon et Phaéthon , ou quatre : Chro- nos, Aéthon, Astrape, Bronte, nommés aussi Pyroéis, Eous, Aéthon et Phlégon. Ces che- vaux vomissent la flamme, et sont ailés. L'art des époques tardives les remplace quelquefois par des griffons. Du reste, les chevaux sont étroitement liés au culte du Soleil et à son mythe ; on voit ce dieu en donner un à /Eétès, à Hercule, faire présent à Médée d'un char attelé de dragons aîlés, donner place dans le sien à Circé, qui se rend à l'île d'iEa, à Vul- cain, épuisé d'un combat avec un géant , enfin se faire remplacer par son fils Phaethon. Foy, ce nom. Il faut remarquer que dans les mythes, là apparaissent le plus souvent des troupeaux sacrés, et surtout des troupeaux de bœufs, où le culte du Soleil était en vi- gueur; ainsi à Érythie et à Apollonie. — La biographie.proprement dite du Soleil est courte et hachée. Suivant Servius , le Soleil, ayant fait preuve de bienveillance envers les Cro- nides, ne fut pas chassé comme ses frères les Titans. Frappé d'horreur à la vue du forfait d'Atrée , il recula dans les cieux. Un mythe, qui exprime d'une manière naïve le souvenir d'un fait géologique très-important, montre le Soleil en lutte avec Neptune (la mer) pour le territoire de Corinthe; Briarée, choisi pour arbitre, assigna l'isthme au dernier, et l'A- crocorinthe au Soleil, qui abandonna son lot à Vénus. On ne lui en éleva pas moins des autels en ce lieu. Pindare rapporte une fable analogue : lorsque les dieux se partagèrent le monde , Rhodes gisait encore sous les flots , et le Soleil, absent en cet instant, ne reçut aucun lot. I l s'en plaignit à Jupiter, qui , pour le dé- dommager, lui accorda cette île, qui parut alors à la surface de la mer. — Il nous reste à parler d'une confusion dont nous avons déjà dit quelques mots à l'article Atollon. Dans les poètes grecs et chez les Romains cette der- nière divinité et le soleil paraissent à peu près identiques. Si l'on remarque d'un côté que le Soleil est déjà, dans Homère, le dieu qui voit et apprend tout , qu'il punit les mauvaises ac- tions ( Apollonius ) , qu'il épie les dieux et les hommes ( Hymne à Cérès), que la croyance vulgaire lui attribuait ia faculté fatidique; et d'un autre côté, qu'Apollon a aussi dans Ho- mère un caractère analogue , et qu'il porte le surnom de Phœbos ( brillant d'une lumière intellectuelle), on ne s'étonnera pas de la con- fusion qui a dû se produire plus tard entre ces deux divinités. On croit retrouver lçs 448 SOL premières traces de cette identification dans Eschyle. ( Suppl. 198 ). Pindare ( Pyth. III , 29 ) emploie en parlant du dernier des expressions presque identiques avec celles par lesquelles Homère désigne l'astre du jour : « C'est le dieu qui sonde tous les cœurs, l'infaillible, que les immortels et les mortels ne peuvent tromper ni par leurs actions ni par leurs plus secrètes pensées. » Il paraît que la philo- sophie naturelle établit la première entre Apollon et le Soleil des rapports intimes, dé- veloppés et affermis plus tard par Euripide. Mais il faut cependant remarquer que ces deux divinités n'ont jamais été identifiées d'une manière complète; ainsi, les poètes grecs n'ont point représenté Apollon guidant le char du Soleil, et les Latins postérieurs à Virgile l'ont rarement fait. De même , les artistes ont toujours distingué le premier du second, en lui donnant une figure plus pleine, une taille plus robuste et plus ramassée, et une cheve- lure qui, relevée sur le front, retombe sur les tempes et sur le cou. — Quant à l'identi- fication du Soleil avec Jupiter et Bacchus , dans la Théosophie orphique, elle n'a pas plus de fondement que les autres doctrines de cette école mystique. — Le Soleil eut de Persé ouPerséis, Circé et^étès ( Apollodore ajoute à ces deux noms celui de Pasiphaé); de Néère, Phaéthuse ei Lampétie; d'iphinoé ou Naupidame, Augias; de Clymène, Phaé- thon; de Rhodé, les quatorze Héliades. On nomme encore au nombre de ses amantes Leucothoë et Clytie , ainsi que la Terre , dont il eut Achéloùs. Dans Lycophron, Thémis passe pour sa fille. Un scoliaste de Pindare lui donne pour amante Amphitrite ou Vénus, et fait naître Rhodé de cette union. P'oy. Anaxibie. — Ses principaux surnoms sont les suivants : Acamas , infatigable; Éleuthèrios , libérateur ; Élector et Pamphanoon , rayon- nant ; Hypérion, fils d'Hypérion ; Pandercès , qui voit tout; Phaéthon, Phœsimbrotos, Pkœ- bos (surnom propre d'Apollon), brillant; ter- psimbrotos, qui réjouit les mortels. Le culte du Soleil était très-ancien en Grèce. Deux pas- sages de l'Iliade nous montrent ce dieu invo- qué dans les serments, et Ulysse, assiégé par la tempête, lui promet de lui élever un tem- ple à Ithaque, s'il lui permet de gagner la côte. C'était aussi un usage très-ancien que de venir raconter ses songes au Soleil, quand ils semblaient présager quelque catastrophe. Les lieux les plus renommés pour le culte qu'on y rendait au dieu du jour étaient Élis, Apol- lonie, Hermione, l'Acropole de Corinthe, Argos, Trézène, Mégalopolis, Calaurie, le Ténare , Athènes , la Thrace ; et enfin Rhode , où se voyait le fameux colosse , surtout célè- bre parce que, suivant une tradition erronée > les vaisseaux passaient à pleines voiles entre ses jambes. Cette masse, œuvre du sculpteur Charès , élève de Lysippe , avait soixante-dix coudées de hauteur; elle fut renversée par un tremblement de terre, et l'oracle défendit SOM de jamais la relever, au moment même cii les Rhodiens venaient de toucher le montant d'une collecte faite parmi toutes les peupla- des grecques. Une autre statue du Soleil . haute de trente coudées , fut transportée d'A. pollonie à Rome par les ordres de Lucullus , car les Romains avaient adopté son culte, surtout depuis la fréquence de leurs relations avec l'Orient. Comparez Héliogabale. — On lui sacrifiait des béliers blancs , des taureaux , des chèvres, des agneaux, et surtout des chevaux, tant en Grèce que chez les barba- res. On lui offrait aussi du miel. Le coq lui était consacré. — Ce dieu était représenté montant dans son char, sur le trône de Ju- piter à Olympie. On le voit assez fréquemment sur des monnaies rhodiennes, la tète de face et radiée, ou porté sur son char et animant ses chevaux. Ses attributs sont le globe du monde, la corne d'abondance et le fouet. soloox. Jeune Athénien qui, s'étant épris d'Antiope , au moment où Thésée conduisait cette amazone à Athènes, se jeta dans un fleuve de Bithynie. Thésée donna à ce fleuve le nom de Soloqn. solvizoaa. Épith. de Diane, de Junon et de Vénus. solymus. Hls de Jupiter et de Chaldéna; il donna son nom aux Solymes. soma. Dieu de la lune, et premier roi de la dynastie lunaire. Il épousa les vingt-sept filles de Dakcha ; mais, comme il négligeait vingt-six d'entre elles pour Rohini, leur sœur, Dakcha le frappa d'une maladie qui le faisait dépérir périodiquement. LeRig-véda contient un hymne adressé à Soma, qui prouve l'iden- tité de ce dieu avec le Hom des Ariens, et dont les termes semblent ne pouvoir s'appli- quer qu'à une divinité suprême , comme l'était originairement Hom , détrôné par Ormuzd lors de la scission du mazdéisme et du Brah- maïsme. Suivant l'hymne hindou, Soma est le maître des hommes pieux , la fontaine de vie , l'auteur de l'immortalité. C'est lui qui a produit les eaux et la verdure , qui a ouvert le ciel immense et étendu la lumière devant l'obscurité. Il est puissant sur la terre comme au ciel , et donne aux mortels l'opulence et la santé. Le Yaçna célèbre l'éloge de Hom dans des termes identiques, et, de plus, la repré- sentation sensible de Soma, ainsi que celle du dieu arien, est le suc de la plante sacrée (Hom) employée au sacrifices. sommeil (hypxos, SOMÎVUS). Dieu allé- gorique , frère de la Mort, auquel Homère donne le surnom de roi des dieux et des hom- mes. Dans le xiv e chant de l'Iliade, on voit Junon se rendre à Lemnos pour avoir une entrevue avec ce dieu : ce qui n'indique pas clairement si cette île était la résidence ha- bituelle du Sommeil. Dans l'épisode rapporté par Homère en cet endroit de son poëme, Hypnos raconte comment, ayant un jour en- dormi Jupiter contre sa volonté, il dut, pour se soustraire à son courroux, se réfugier SON SOR 440 entre les bras de la Nuit. De nouveau séduit par Junon, qui lui promet un trône d'or et la plus jeune des Grâces, la charmante Pasi- thée , pour épouse, le Sommeil se cache sur un sapin de l'Ida, sous la forme d'un oiseau de nuit, et endort Jupiter; puis il court an- noncer cette nouvelle à Neptune, et regagne ensuite Lemnos. — Plus tard, on fit du Som- meil un fils de la Nuit (Hésiode) ou d'Aslrée (Sénèque trag.) , résidant aux enfers , et con- duisant le char de sa mère. On supposa que pour endormir les hommes il les touchait avec une baguette magique ou les éventait avec ses ailes brunes ou dorées. Outre ces deux attri- buts, .on lui donnait encore une corne rem- plie de sucs narcotiques et de pavots. — Ovide donne pour résidence au Sommeil une grotte des monts Cimmériens, où les rayons du soleil ne pénètrent jamais , où ne se montre aucun être vivant; les seules plantes qui exis- tent dans ce lieu sont le pavot et d'autres somnifères. C'est là qu'habite le Sommeil, en- touré de ses enfants, les songes, parmi les- quels se distinguent Morphée, Icélus ou Pho- bétor, Phanlasus. — Les œuvres d'art des an- ciens représentaient presque toujours le Sommeil à côté de la Mort, et il en était de même dans le culte. Ainsi l'on voyait à Sparte des statues de ces deux divinités. A Trézène, on sacrifiait aux Muses en même temps qu'au Sommeil : cette idée est reproduite dans un groupe de la villa de Cassius à Tivoli, repré- sentant le Sommeil au mileu des Muses , sous les traits d'un jeune homme debout, la tête penchée et les yeux fermés; son bras gauche . appuyé sur un tronc d'arbre, retient à peiné un flambeau renversé. — Quelquefois, mais rarement, ce dieu jouissait d'un culte parti- culier. A Sicyone , où on l'adorait sous le nom û'Hijpnos Épidotès ( qui donne ), sa statue le représentait endormant un lion. somiyialis. Surnom d'Hercule , de qui on croyait recevoir des avertissements en songe. Les malades allaient dormir dans ses temples f pour y recevoir les avis du dieu. songes. Suivant Homère , ils habitent le té- nébreux rivage de l'océan occidental; ceux qui annoncent la vérité aux mortels sortent par une porte d'ivoire, les autres par une porte de corne. Hésiode les fait fils de la Nuit; Eu- ripide , de la Terre , et les peint avec des ailes noires. Ovide , qui leur donne pour père le Sommeil, en nomme trois principaux, Mor- phée, Icélus et Phantasus. — Homère pa- raît reconnaître un dieu du songe par excel- lence. — L'art antique ne nous a guère transmis de représentations figurées des son- ges ; Hirt croit voir dans une figure de femme accompagnée de trois génies ailés endormis J modelée sur une lampe funéraire, la person- nification de la Nuit et des Rêves. Quelques bas-reliefs figurent Morphée, auprès d'Endy- mion , sous les traits d'un vieillard ailé. sonteb ou seb. Déesse égyptienne, qui ne nous est connue que par les monuments. Une sculpture du temple d'Edfou la représente portant un vase sur la tète , et marchant pro- cessionnellement derrière Ertosi, Djom et Tafnet, tandis qu'Haroéri, Isis, Nephthys , et les quatre génies infernaux la suivent. soou, sou ou gaou. Dieu égyptien in- connu , que les mythologues identifient avec Jupiter (Zéou) et avec Hercuie (Djom). Un bas-relief du grand temple de Denderah le représente derrière deux divinités, sans doute Osiris et Isis , vers lesquelles se dirigent un prêtre, un roi et sa femme. Une planche du Panthéon égyptien le figure à côté d'une déesse inconnue, et recevant les offrandes d'un souverain : Soou a les chairs vertes; il est revêtu d'une tunique à raies jaunes et rouges, et deux plumes bleues surmontent sa coiffure. sophax. Fils d Hercule et de Tinga, épouse d'Antée; il donna son nom à la dynastie des Syphacides. soranus. Dieu du monde souterrain, chez les Sabins. Suivant Servius , le mont Soracte, qui avait probablement tiré son nom de cette divinité, était consacré aux dieux infernauv , et particulièrement à Dispater. — Un jour qu'on sacrifiait à ce dieu , des loups vinrent enlever les victimes ; poursuivis par des ber- gers , ils se réfugièrent dans une caverne d'où sortirent des vapeurs pestilentielles qui com- muniquèrent la peste à la contrée. Alors l'oracle , déclarant que les loups étaient pro- tégés par Soranus , ordonna aux montagnards du Soracte de vivre, comme ces animaux, de rapines; ce qui leur fit donner le nom d'flirpins (du mot sabin IrpUs, loup), et de Sorani. Quelques familles romaines se pré- tendaient issues de cette peuplade sabine. Voy. HiRrms. Elles marchaient pieds nus sur des charbons ardents lors de la fête d'A- pollon, célébrée sur le Soracte. Suivant Stra- bon.ee cérémonial bizarre faisait partie de la fête de Féronia., et il est probable que dans l'origine Soranus et Féronia avaient un culte commun et ne différaient pas essen- tiellement des divinités étrusques Mantus et Mania. Des Sabins le culte de Soranus passa aux Falisques. Plus tard , les Romains iden- tifièrent Dispater, le dieu de Soracte, avec Apollon , primitivement étranger à la religion italique; sans doute à cause des analogies accidentelles qui existaient entre l'Apollon Oulios des Hellènes, et Soranus, auquel les Fa- lisques attribuaient la même puissance des- tructrice. Le loup était d'ailleurs consacré au fils de Latone ainsi qu'au dieu grossier du Soracte. Enfin , l'oracle de Delphes jouissait d'une grande célébrité parmi les Étrusques, ce qui dut faciliter l'identification des deux divinités. sorgé. Fille d'OEnée, roi de Calydon ; elle épousa Andrémon et fut mère d'Oxylus. sororia. (DeSoror, sœur.) Surnom sous lequel Horace, après le meurtre de sa sœur, éleva un autel à Junon et à Janus Curiatius. 38. 450 SOT sort (sors). Divinité romaine, fille aînée de Saturne, suivant Ovide. Voxj. Destin, Parques. sosiaaus. Surnom d'Apollon. Ce fut C. So- sius qui apporta la statue d'Apollon Sosianus de Séleucie à Rome. sosipolis. Divinité indigène des Éléens. Son culte fut institué en mémoire de l'évé- nement suivant : Les Arcadiens ayant en- vahi l'Élide , une femme se présenta aux chefs éléens qui allaient leur livrer bataille ; elle portait entre ses bras un enfant à la mamelle , et déclara qu'un songe l'avait avertie que cet enfant sauverait l'Élide. On plaça donc à la tête de l'armée le merveilleux enfant, qui , au début du combat, se transforma tout à coup en serpent. Les Arcadiens s'enfuirent, et les Éléens, reconnaissants, élevèrent un tem- ple à leur sauveur, sous le nom de Sosipo- lis (qui sauve l'État). Ce temple lui était commun avec Ilithyie, qui présidait à la par- tie antérieure de l'édifice. Les femmes ne pou- vaient aller plus avant; les îiommes avaient la faculté de s'avancer jusqu'à la seconde enceinte; la prétresse seule pénétrait dans le sanctuaire , la tête voilée. — Invoqué dans les serments, Sosipolis était honoré par des offrandes de gâteaux et des libations dont le vin était exclu. On représentait le dieu sous les traits d'un enfant revêtu d'un manteau de guerre et tenant une corne d'abondance. sospita. Conservatrice. Surnom de la Ju- non de Lanuvium, vieille divinité italique iden- tifiée par les Romains avec la Junon Romaine et Capitoline, et avec l'Héra des Grecs. Sur quelques anciennes inscriptions elle est nom- mée Sispita. sostrate (sostratos). Ami d'Hercule, qui lui rendit les honneurs héroïques. On montrait son tombeau à Dymé, en Achaïe. sotéira. Conservatrice. Surnom : i. de Diane, à Pégée, à Trézène , à Bœae, en La- conie; — 2. de Proserpine, enLaconie et en Arcadie ; — 3. de Minerve ; — 4. d'Eunomie. soter. Sauveur. Surnom : i° de Jupiter à Argos, à Trézène , en Laconie, à Messène, à Màntinée , à Mégalopolis. On lui offrait des libations nommées soteria; — 2. du Soleil; — 3. de Bacchus. SOTÉri a. Déesse allégorique de la guérison. Elle avait des temples à Patres et à /Egium. sotoktais. Le Bouddha japonais. Avant sa naissance, il apparut à sa mère, dans une gloire , et lui annonça son incarnation et sa mission divine. Douze mois après, en effet, 1^ vierge mit au monde , sans les douleurs qui accompagnent ordinairement l'enfantement , un fils nommé d'abord Fatsisino , puis Tais et Sotoktais. Élevé à la cour de l'empereur Fin- tats , ce miraculeux enfant se distingua dès l'âge le plus tendre par sa piété, a onze ans, il lutta contre Moria, qui s'opposait à ses doc- trines, le fit disparaître dans un orage , et , plusieurs années après, s'éteignit paisible- ment, laissant une renommée immense. SOU sol'Aïambhou v a . L'un des sept Menons. souan. Divinité égyptienne de seconde classe, analogue à l'Ilithyie des Grecs. Un bas-relief d'Hermonthis la représente der- rière Amoun-Ra , qui assiste une femme dans les douleurs de l'enfantement. Une sculpture du temple d'Athor à Denderah la figure coiffée du vautour. D'autres monuments la représentent avec une tète de vautour et te- nant un arc et une flèche : ce qui fait pen- ser à Diane-Ilithyie. — Cette divinité , dont le nom est le même que celui de la ville de Syène (Souan), aujourd'hui Ossouan , n'était pas inconnue aux Grecs, quoique aucun écri- vain ne la mentionne directement : Diodore parle d'une Ilithyie égyptienne , et l'on trouve au sud de Thèbes une ville nommée par les Grecs EîXyjô'Ji'a TCoXiç , et par les Romains Lucinae Oppidum. souaivvita. L'une des suivantes des Val- kiries. Elle a cinq compagnes, Aulruna, Brin- hilbour, Alvitra , Godrounna, Hilda. souargas. Nom des sept cercles ou sphè- rés qui se trouvent au-dessus de la terre, op- posées auxPatalas. Elles sont disposées ainsi : la première , qui est la plus rapprochée de notre univers, sert de résidence à Souria ; au- dessus vient la sphère de Tchandra , qui par- court les cieux dans un char traîné par deux antilopes. La troisième Souarga est conduite par Mangala, qui commande le gros de l'ar- mée céleste et la foule des Dévatas. La qua- trième a pour chef Bouddha , fils de Tchan- dra. Dans la cinquième résident les Richis et les Mounis, sous la présidence de Yrihas- pati. La sixième est commandée par Soukra. Enfin la septième et la plus élevée, dite Sa- tialoka , demeure de vérité, est sous l'em- pire de Sani. soubhadra. Sœur de Krichna. Elle fut enlevée par un des Pandavas, Ardjouna, qui l'épousa, et en eut un fils nommé Abhi- maniou. soucha. Divinité d'une peuplade de l'A- mérique méridionale. souchoé ou SERtenuTn. Premier décan de la Balance. Le zodiaque rectangulaire le représente avec une tète de vautour, et coiffé d'un disque. soudra. Quatrième fils de Brahma; il na- quit de son pied droit, et fut la souche de la caste servile. SOLEATAYITH. VoiJ. SVAÎfTOVITCH. sougaitoiox. Mauvais génie, très-redouté des Iakoutes, qui lui donnent pour arme le tonnerre. solgriva. Fils de Tapama, l'un des chefs de l'armée de Hanouman. soukra. Pandit, père de Dévâyani, femme de Yayàti, cinquième prince de la dynastie lunaire : il devint le régent de la planète que nous appelons Vénus. SOULBIECH. L'être suprême chez les Ala- bamas, anciens habitants de la Louisiane. soi MATi. Fille de Garoudha , et l'une des SPA femmes de Sagara , qu'elle rendit père de soixante raille fils. soiMBii.v. Géant qui fut détruit par Dourga, en raème temps que Nisoumbha. souménat. Dieu indien, adoré dans la province et dans la ville de même nom. Son idole est de taille colossale. soumitra. Une des femmes de Daçaratha, mère de Lakehmana et de Satrouchna. sou.ana. Déesse du soleil, dans la mytho- logie Scandinave, et sœur de Mane. Le Joup Fenris, qui doit l'engloutir un jour, est par- fois sur le point de l'avaler : de là les éclip- ses. Avant son absorption finale, Sounna don- nera le jour à une fille qui lui succédera dans sa mission d'éclairer l'univers. soura. Nom des bons génies aux Indes. Ce mot est synonyme de Déva. souracéxa. Roi d'un empire de même nom ; il était parent d'Ougracéna , souverain de Mathoura, et fut père de Vaçoudéva. souradéva. Déesse de l'Amrita , ou plutôt l'Amrita elle-même personnifiée. souria. Fils de Kaciapa et d'Aditi, et dieu du soleil. Quelques brahmanes considèrent Souria comme le plus grand des dieux. Il épousa deux femmes, Sandjgnà et Tchhayà; de la première il eut lama et Iaraouna ; de la seconde , Sani. Chacune de ses femmes eut aussi un fils nommé Manou. — Ce dieu, roi des astres, vivifie les âmes comme les élé- ments. Porté sur un char attelé de sept cour- siers verts et conduits par Arouna, il dirige la danse des sphères, des astres, des mois, des saisons, qui se meuvent harmoniquement au- tour de lui ; les Kinnaras , les Gandharvas , les Raghinis l'accompagnent en chantant et en jouant de la lyre. — On représente Souria avec quatre bras portant le sceptre, le lotus, le tchakra et le glaive. sotjrtour. Mauvais génie de la mythologie Scandinave : à la fin du temps, il brisera le pont Bifrost, tuera Fréi, et réduira le monde en cendres. souva. Dieu de la chasse , au Japon. On célèbre chaque année en son honneur une fête qui fait allusion à la grossière civilisa- tion des premiers habitants du pays. sovk ou souchos. Nom du dieu de la pla- nète de Saturne chez les Égyptiens. Le croco- dile lui était consacré ; aussi quelques monu- ments le représentent-ils avec la tète de cet animal. spariantis. L'une des Hyacinthides. sparte. Fille d'Eurotas et de Cléte; épousa Lacédœmon , dont elle eut Amyclas et Eury- dice. Elle donna son nom à la capitale de la Laconie. On voyait son image à Amyclée. spartée ( spart^eos ). Fils de Jupiter et de la nymphe Himalie, frère de Cronius et de Cytus. spartes ( spartoi ). Héros nés des dents du dragon tué par Cadmus. Voy. ce nom. sfartox. i. Fils de Phoronée et frère de Mycenée. — 2. Fils de Tisamène. SPH 451 spartus (spartos). Père de Lélcx. spélaïtes (SPÉLAiTAij. Qui habitent une caverne. Surnom d'un groupe composé des statues d'Hercule , de Minerve et d'Apol- lon , qui se trouvait à l'entrée d'une grotte située aux environs de Thémisonium. sperchïus (sperchios). Dieu-fleuve de Thessalie. Il eut de Polydore , fille de Pélée , qui lui consacra la chevelure d'Achille, un fils nommé Ménesthius. Les habitants de la Thessalie lui offraient des sacrifices. spermo. L'une des trois filles d'Anius. Voy. ce nom. spes. Voy. Espérance. spelerus ( spbleros). Conducteur du char de Pélops. On voyait son tombeau dans l'île de Sphérie, à laquelle il donna son nom. sphaltès. Qui fait chanceler. Surnom de Bacchus.Tzetzès rapporte, sans trop de bon sens, l'origine de cette épithète à la circons- tance suivante : Télèphe , roi des Mysiens , se battait avec Achille. Le dieu de Nysa poussa le premier avec un cep et le fit tomber, de sorte que son adversaire le blessa. sphélus (sphélos). Athénien, fils de Bucolus et père d'iasus. Il fut.tué devant Troie par Énée. sphettos. Fils de Troezène ; se rendit en Attique avec son frère Anaphlystus, et laissa son nom à un bourg de ce pays. sphiimgios. L'un des fils d'Athamas et de Thémisto, suivant Hygin. sphinx , en grec LcptyÇ OU ( forme béotienne). Monstre fabuleux, qui appartient proprement à la mythologie égyptienne, et n'a été introduit dans le mythe d'OEdipe que postérieurement à Homère. — Suivant les Grecs, le Sphinx était né de Typhon et d'Échi- dua : ce fut Junon qui l'envoya contre les Thébains , du fond de l'Ethiopie, pour venger le rapt de Chrysippe, enlevée par Laïus, dont le crime était demeuré impuni ( Apollodore ), On le suppose encore envoyé par Bacchus (Scol. Hés. ), par Pluton (Eurip. Phœn.), par Mars, irrité de la mort du dragon tué pa> J Cadmus ( Hypoth. Eur. Phœn.), .On a substitué quelquefois à Échidna la Chimère, et Hésiode , qui nous a transrais sans doute la tradition la plus aneienne, fait naître le Sphinx, dans le pays des A rimes, de cette dernière et d'Or- thos. D'après un scoliaste d'Euripide, le Sphinx (mot féminin en grec) serait une des femmes qui furent frappées d'un délire fu- rieux en mêrae temps que la fille de Cadmus : après sa folie , elle aurait subi cette étrange métamorphose. Nous ne parlons pas ici de l'opinion de Pausanias , lequel voit dans ce monstre, évidemment égyptien, une fille na- turelle de Laïus, qui s'était emparée du pou- voir à Thèbes. On sent que cette explication , aussi peu naturelle que les généalogies qui précèdent, est due aux esprits curieux et précis des derniers âges , qui s'efforçaient de relier le Sphinx à l'ensemble de la mytholo- gie grecque ; pour l'y attacher plus étroite- 452 SPH ment , ils prétendaient que les Muses elles-mê- mes avaient pris soin d'instruire cet animal difforme, et que Laïus lui avait révélé les oracles sacrés recueillis à. Delphes par Cad- mus : de là ses surnoms de Sophé , sage , de Poikilodos , qui rend des oracles obscurs, de rhapsodos , rhapsode. En Béotie . on con- naissait un mode de chant particulier, attri- bué au Sphinx ,et nommé Alyros.— Le Sphinx apparut sur le mont Sphingius ou Phicius (c'est-à-dire du Sphinx), aux environs de Thèbes, peu de temps après qu'OEdipc eut tué son père. Interceptant Ja route qui con- duisait dans la capitale de la Béotie , il pro- posait des énigmes aux passants , et dévorait ceux auxquels leur esprit obtus ne permettait pas de deviner le sens de ses gryphes. Hémon, fils de Créon, etHippius, fils d'Eurynome , périrent de la sorte , ainsi que beaucoup d'au- tres infortunés. Les Thébains , ayant promis la main de Jocaste et le pouvoir souverain à celui qui les délivrerait de ce fléau , OEdipe se présenta : « Quel est, lui dit le Sphinx, l animal qui a quatre pieds le matin , deux à midi, et trois le soir? » — « C'est l'homme, repondit OEdipe : dans son enfance il se traîne sur les pieds et les mains, et dans sa vieillesse il s'appuie sur un bâton. » Alors, et confor- mément à la décision de l'oracle , le Sphinx se jeta dans les flots. On ne saurait fixer l'époque de l'introduction de ce mythe étranger dans la fable grecque. 11 est certainement posté- rieur à Homère; du temps de ce poêle, les traditions relatives à OEdipe n'avaient pas encore acquis limportance qu'elles eurent plus tard dans les compositions des tragi- ques , et l'Iliade , ainsi que l'Odyssée , ne font aucune mention du Sphinx, création égypr tienne importée en Grèce, sans doute par suite d'une confusion entre les deux villes de Thèbes. L'art égyptien a toujours repré- senté cet animal fabuleux sous la forme d'un lion (sans ailes) couché , ayant la tète et le buste d'un homme. On trouve, du reste, dans les monuments de ce pays, des Sphinx de plusieurs modèles. Hérodote les désigne par Tépithète d'Androsphinges . pour les dis- tinguer des Criosphinges ou Sphinx à têtes de bélier et à corps de lion , qu'on rencon- trait en assez grand nombre en Egypte. Parmi les premiers, qu'on plaçait devant les tem- ples sur deux lignes parallèles , le plus re- marquable par ses énormes dimensions , est celui de Giséh , taillé tout entier, aux pattes près, dans un roc gigantesque. — Les grecs ne se conformèrent pas rigoureusement à l'idéal tracé par l'art égyptien : pour eux le Sphinx fut une jeune fille à corps de lion, munie d'ailes , et tantôt couchée , tantôt re- présentée dans diverses autres positions. Du reste, les poètes et les sculpteurs se donnèrent pleine latitude pour varier les éléments prin- cipaux et secondaires dont se composait ce bizarre assemblage : ainsi, le Sphinx a sou- vent la figure d*une vierge, la poitrine et les griffes d'un lion , la queue d'un serpent et STA des ailes ; ou bien une tète de lion , un corps d'homme , des griffes de vautour et des ailes d'aigle. On le trouve encore figuré avec un corps de chien. — Des bas-reliefs , des bronzes où il apparaît comme ornement, quelques médailles, entre autres celles de Chio, of- frent de nombreuses représentations du Sphinx. sphragitides. Nymphes prophétiques, adorées dans une grotte du Cithéron dite Sphragidium. Les Athéniens leur offraient des sacrifices à chaque anniversaire de la bataille de Platée. sphyros. Fils de Machaon. SPiMEXSis del s. Dieu romain qui empê- chait les chardons et les ronces de croître dans les champs. spixth are C spixtharos ). Architecte corinthien, fondateur du temple de Delphes. Splaxchxotomos. Personnage héroïque adoré par les Cypriotes ; il apprit aux hommes à inciser les entrailles des victimes et à se réunir dans les festins. spodios. Surnom d'Apollon à Thèbes, où il avait un autel fait avec la cendre ( ciTtoôo; ) des victimes. spoxdé. L une des Heures, suivant Hygin. spoxsor. Garant. Surnom sous lequel Sp. Postumius avait dédié un temple à Jupiter. spoud.eox. Génie de la diligence ou du zèle. Les Athéniens lui avaient élevé une statue dans le Parthénon. sraddh adéya. Un des noms de lama, dieu de la mort. sri. Un des noms de Lakchmi, femme de Vichnou. sro. Deuxième décan du Capricorne. Le zodiaque rectangulaire le représente coiffé du pschent ; dans l'autre , il a une tête d'é- pervier. srouta-srava. Richi célèbre par sa piété, père de Soma-Srava. staphylé. Grappe de raisin. Nymphe que Bacchus métamorphosa en grappe de raisin. > staphylls ( staphylos }. Ce person- nage , dont le nom figure dans plusieurs lé- gendes dionysiaques, ce qui n'étonnera pas, puisqu'en grec Staphylé signifie raisin, est représenté par les auteurs sous des aspects très-divers, quoiqu'il se rattache toujours en quelque point au culte de Bacchus. II était fils de ce dieu et d'Ariane ou d'Érigone, ou de la première et de Thésée. Une tradition insolite lui donne Silène pour père, et dit qu'il enseigna aux hommes à tempérer la force du vin en y mêlant de l'eau — a. Époux de Chrysothémis, père deMolpadie, de Rhreo et de Parthénos. Foy. Hémithéa. On lui donne quelquefois pour fils Anius, — b. Ber- ger du roi OEnée (en grec OEnos , vin), il découvrit le premier des grappes de raisin dans un lieu sauvage , et en fit présent à son maître, inventeur du vin. Il prit part à la chasse du sanglier de Calydon, suivant STH Apollodore. — c: Roi d'Assyrie, époux de Méthé (l'ivresse) et père de Botrys (la grappe). Il tenait sa cour sur les bords du fleuve Oronte, et y accueillit Bacchus, lors de l'ex- pédition de ce dieu dans les Indes (Nonnus). stata ou statia mater. Divinité ro- maine, dont la statue se trouvait sur le Forum. Quelques mythologues en font une Yesta ; d'au- tres veulent qu'on l'ait invoquée dans les in- cendies. STATANUS OU STATILIJVUS et STATANA. Divinités romaines, qu'on invoquait lorsque les enfants en bas-âge commençaient à marcher. stator. Surnom de Jupiter, comme con- servant l'ordre des choses, et aussi comme arrêtant les fugitifs. On le voit représenté sur des médailles. stellio. Jeune enfant changé en lézard par Cérès. Voy. Baubo. stemmaties. Qui a le front orné d'un bandeau. Surnom d*Apollon Carnios. stextor. Grec dont la voix était plus écla- tante que l'airain , et qui seul se faisait enten- dre de plus loin que cinquante hommes des plus robustes ; sa voix servait de trompette à l'armée. Dans l'Iliade , Junon emprunte ses traits pour appeler les Grecs au combat. stéaycléros. Héros messénicn, qui don- na son nom à la plaine de Stényclare. STERCULIUS. STERCUTIUS, STERCU- tus, sterquilixus. Divinité qui prési- dait aux engrais. Quelques-uns croient que c'était un surnom de Saturne, comme inven- teur de l'agriculture ; d'autres y reconnaissent la Terre elle-même. On trouve aussi Picumnus avec ces deux derniers surnoms. sterxops. Fils de Mêlas, tué par Tydée. stérope. Plusieurs femmes des temps my- thologiques et héroïques de la Grèce ont porté ce nom; mais il existe entre elles une telle confusion qu'on ne saurait guère les distin- guer. L'une est donnée comme fille de Par- thaon : on ne sait si ce fut elle qui eut du fleuve Achéloûs les fameuses Sirènes. Les au- tres peuvent se classer ainsi : i. Fille de Pleu- ron. — 2. Fille de Céphée. Hercule , marchant contre les Hippocoontides , lui confia une bou- cle de cheveux delà Gorgone, qu'il avait re- çue de Minerve , lui enjoignant de la montrer trois fois par-dessus les murs de Tégée, si quelque armée attaquait la ville : Céphée, que la crainte de ce danger arrêtait, suivit alors le héros. — 3. Atlantide, épouse d'OEnomaiis, dont elle eut Hippodamie. On la donne aussi comme mère d'OEnomaiis, qu'elle eut de Mars ou d'Hypérochus. — 4. Fille d'Acaste. — 5. Danaïde. — Corap. Astéroté. stéropès ou astéropès. Foudre. L'un des trois Cyclopes Titans. stéropis. Fille de Thyeste. Un scoliaste d'Euripide lui attribue ce que d'autres rap- portent de Pélopie. STERQUILIIVUS. VOJ. STERCULIUS. sthéixo. L'une des Gorgones. sthéaéBée (STh£*"BOIa). Fille d'Ioba- STO 453 tès , ou d'Amphianax , ou d'Aphidas , et épouse de Proetus. Amoureuse de Bellérophon, qui ne voulut pas répondre à sa passion, elle l'ac- cusa auprès de son époux, et se donna la mort. STHÉNÉLALS ( STHÉNELAOS ). TTOV'en , fils d'Ithaeménés, tué par Patrocle. sthénelas. Roi d'Argos , fils de Crotopus et père de Gélanor. sthénélé. 1. Danaïde, fiancée de Sthéné- lus. — 2. Fille d'Acaste. TJn scoliaste d'Apol- lonius la donne comme mère de Patrocle. STHÉXELUS (STHÉNÉLOS). I. Égyptide , fiancé de Sthénélé. — 2. Roi d'Argos et de Mycènes; était fils de Perséc et d'Andromède. Il chassa de Mycènes Amphitryon , qui avait tué son frère Électryon , et périt de la main d'Hyllus. Sa femme Mcippe lui avait donné deux filles et un fils , le célèbre Eurysthée. — 3. L'un des fils de Mêlas, tué par Tydée. — 4. Fils d'Androgée et frère d'Alcée. Fait prison- nier par Hercule, il devint son ami, l'accom- pagna dans son expédition contre les Amazo- nes, et reçut de lui l'île de Thasos. — 5. Fils d'Ac- tor ; accompagna aussi Hercule dans Je pays des Amazones, et fut tué d'un coup de flèche en Paphlagonie. Plus tard , son ombre appa- rut aux Argonautes, pour réclamer l'érection d'un tombeau. — 6. Suivant Homère , héros argien , fils de Capanée et d'Evadné , l'un des Epigones. Il fut un des prétendants d'Hélène , et commandait les Argiens devant Troie , sous les ordres de Diomède. Les traditions postho- mériques le représentent comme un des héros qui osèrent se cacher dans les flancs du cheval du bois : il lui échut lors de la répar- tition du butin une statue représentant un Jupiter à trois yeux /qu'on montrait à Argos. Sthénélus accompagna ensuite Diomède en Élolie , et l'aida à expulser Agrius. On mon- trait son tombeau et sa statue à Argos. Quel- ques auteurs lui donnent pour fils Cylarabès; d'autres, Cométès qui séduisit iEgialé. — 7. Père de Cycnus, ami de Pbaéton. sthéxios. Robuste. Surnom sous lequel Thésée éleva un autel à Jupiter dans les envi- rons d'Hermione , en mémoire de ce que ce dieu lui avait donné la force de soulever la pierre sous laquelle était cachée Pépéed'Égée. Voy. Thésée. stoéno. Voy. Stheino. STHÉAOBÉE. Voy. SthÉNEBÉE. STicnius (stichios) 1. Chef athénien, tué par Hector. — 2. Favori d'Hercule , qui le tua dans un accès de délire. stilbé. Fille du Pénée et de Créuse; Apol- lon la rendit mère de Centaure et de Lapithe pères des deux peuples de ce nom ( Diodore ). stimula. Nom de Sémélé chez les Ro- mains. stogai. Dieux mongols analogues aux La- res des Romains. Voy. Natigay. stoichéioma\cie. Divination quise pra tiquait en ouvrant au hasard Homère ou Vir- gile , et prenant pour un avis des dieux le premier vers qui se présentait. 454 STY storiouxkar. Dieu lapon , qui préside surtout à la chasse. On lui immole des rennes. stouve. Dieu des anciens habitants de la Thuringe. stoutdexetz. Lac sacré delà forêt de Rughen. Les Slaves l'adoraient comme divinité bienfaitrice, et il était expressément défendu d'en troubler les eaux. stratéia. Belliqueuse. Surnom de Mi- nerve. stratios. Belliqueux, i. Surnom de Ju- piter et de Mars. — 2. Fils de Nestor et d'A- naxibie. — 3. Fils de Clymène. stratoratès. Fils d'Électryon et d'A- naxo. stratoxice. e. Thespiade , mère d'Atro- mus. — 2. Fille de Fleuron- et de Xanthippe. — s. Épouse de Mélanée et mère d'Eurytus. s t ré xi a ou stréxua. Déesse de la vi- gueur; elle présidait aux étrennes, parce que les Romains s'envoyaient mutuellement, aux calendes de janvier, des rameaux pris dans le bois de cette déesse et accompagnés d'au- tres présents. Cette explication est fort sus- pecte. Strénia avait un petit temple dans la cinquième région de Rome. strophius (STROPHios). e. Père de Sca- mandrius. — 2. Roi de Phocide , fils de Crissus et d'Antiphatée. Sa femme, Cydragore , Anaxi- bie ou Astyoché , le rendit père de deux en- fants , Astydamie et Pylade. Ce fut à sa cour qu'Oresle passa son enfance. — 3. Fils de Py- lade et d'Électre, frère de Médon. STROUTARIRTTI. Fille de Cousawàdja , roi de Casi, et femme de Satroughna, frère de Ràma. strymo. Fille du Scamandre, femme de Laomédon. strymox. Dieu-fleuve de Thrace , fils de l'Océan et de Téthys ( Hésiode ). 11 eut d'Eu- terpe ou de Calliope Rhésus, et de Néère Évadné. Conon en fait un roi de Thrace, père de Brangas , de Rhésus et d'Olynthus. Auto- ninus Libéralis lui donne pour fille Térine. — Hercule, arrêté par les flots du Strymon dé- bordé , comme il ramenait les bœufs de Gé- ryon d'Espagne en Grèce , se vengea en jetant une grêle de pierres dans le lit du fleuve , qui depuis ce temps n'est plus navigable. strymomus. Guerrier arcadien, qui eut la main droite coupée par Halésus , un des auxi- liaires de Turnus. stygius jupiter. Surnom dePluton. stygxé. Danaïde, fiancée de Polyctor. stymphalia. Diane, adorée à Stymphale en Arcadie. STYMPHALIDES ( OISEAUX ). Oiseaux monstrueux, élevés par Mars, qui habitaient le marais de Stymphalis en Arcadie, cou- vert d'arbres et débroussailles épaisses, et dont les ailes , la tète et le bec étaient de fer, elles ongles extrêmement crochus -.ils lan- çaient leurs plumes en gûise de dards contre ceux qui les attaquaient. Ils se nourrissaient des animaux qu'ils enlevaient dans les champs, STY mais ils aimaient surtout la chair humaine. Leur nombre était tel , qu'ils obscurcissaient en volant la clarté du soleil. Hercule, ayant reçu de Minerve ou ayant fabriqué lui-même une espèce de cymbales d airain propres à épouvanter ces oiseaux , s'en servit pour les chasser hors du bois où ils se retiraient, et les extermina à coups de flèches. D autres disent (qu'il ne put que les mettre en fuite , et que les Stymphalides se retirèrent en Ar- cadie, dans File d'Arétias, où ils se montrè- rent hostiles aux Argonautes , et blessèrent Oilée. — Ce mythe, composé de traits em- pruntés à divers âges, ne laisse aucune no- tion claire sur ces êtres énigmatiques dont Hercule débarrassa les marais de Stymphalis. S'il faut en croire Apollodore, ces oiseaux s'étaient retirés en ce lieu pour éviter tes loups : ils n'étaient donc pas , dans l'opinion du compilateur, si nombreux et si terribles que ies mythologues les dépeignent. Le même auteur ne dit rien de leur singulière confor- mation ; il se contente de leur attribuer des dimensions énormes. Un scoliaste d'Apollo- nius, rapportant l'opinion d'un certain Mna- séas, explique ainsi la fable des oiseaux stym- phalides : ces oiseaux étaient tout bonnement de jeunes vierges , filles de Stymphalus et d'Omis ; Hercule les tua parce qu'elles lui avaient refusé l'hospitalité. Cette explication , qui, au premier abord, paraît due à un gros- sier evhémérisme , pourrait cependant indi- quer une certaine analogie qui eût existé , dans l'esprit des anciens, entre les Stympha- lides et les Harpyies. L'art plastique grec con- firme cette hypothèse ; car, suivant Pausa- nias , dans ie temple de Diane , où l'on voyait la statue de cette déesse en bois doré, les oiseaux stymphalides y étaient figurés, dans l'intérieur de i'édifice, sous la forme de vola- tiles , et, derrière le temple, sous celle de jeune filles dont les pieds étaient remplacés par des pattes d'oiseaux. sty mphalis. Femme de Ladon et mère de Métope. STYMPHALUS ( STYMPHALOS ). E. Fils de Lycaon. — 2. Roi d' Arcadie , fils d'Élatus et de Laodicé; père d'Agamède, de Gortys et de Parthénopé. On lui donne aussi d'autres en- fants. Foij. Styxiphalides. Pélops l'ayant égorgé , sa mort fut suivie d'une sécheresse qui ne cessa qu'à la prière d'Eaque. styritis. Surnom de Cérès, adorée à Sty- res , dans l'île d'Eubée. styrus. Roi d'Albanie, à qui JSétès offrit Médée en mariage, pour obtenir son secours contre les Argonautes. styx. Rivière des enfers, qui, disent les poètes Lrecs, sortant delà dixième source de l'Océan, entoure neuf fois les enfers de ses ondes , et y verse un affluent bien connu sous le nom de Cocyte. Hésiode la personnifie sous les traits d'une nymphe, fille de l'Océan et de Téthys ; elle habite, à l'entrée de l'Ha- dès, un portique arrosé de ses eaux et soutenu SUM par des colonnes d'argent. Aimée du géant Pallas, elle eut de lui Zélos, Nicé, Cratos et Bia. On ajoute à cette liste Proserpine et Kchidna, nées, l'une de Jupiter, et l'autre de Piras. Ayant la première porté secours à Jupiter lors de l'attaque des Titans, le maître des dieux lui accorda en récompense que les immortels jurassent par ses eaux. En jurant par le Styx , il fallait , suivant Homère , que les dieux eussent une main étendue sur la terre, et l'autre sur la mer; ou bien ils éten- daient une main sur un petit vase rempli d'eau du Styx par Iris. Celui qui enfreignait son serment restait un an entier comme privé de vie , et passait neuf années, d'autres disent un siècle, loin de l'Olympe. — Les eaux du Styx étaient regardées comme très-malfaisan- tes ; les Telchines, disait-on , la mêlaient avec du soufre pour faire périr les bestiaux et dé- truire les récoltes. Elles étaient si venimeu- ses qu'on ne pouvait les conserver qne dans de la corne de cheval. De là le nom de Styx donné à une rivière d'Arcadie , dont les eaux étaient sans doute sulfureuses. Il y avait aussi un Styx près du lac Averne , en Italie : ce qui ferait croire que ces eaux durent leurs dénominations à un mélange d'accidents phy- siques et de traditions locales , basées d'ail- leurs sur ces accidents. siADA ou suadéla. Déesse romaine de la Persuasion. Elle répond à laPitho des Grecs. subïgus. Une des divinités qui présidaient à la première nuit des noces. SUBRUiXCiXATOR. Un des dieux du la- bourage. subsaxéeyne. Surnom de Cybèle ou de Fauna, tiré d'un temple adossé à un rocher, qu'elle avait dans la douzième région de Rome. succès. Voy. Bonus Éventus. succul^. Nom latin des Hyades. suédo. Nom de l'une des trois croyances religieuses en honneur chez les Japonais. Cette doctrine , qui est celle de Confucius , fut importée au Japon vers l'an 284 de .1. C. suleves. Divinités helvétiques tout à fait inconnues, autrement que par une inscrip- tion trouvée à Lausanne, et un bas-relief qui les représente au nombre de trois , et tenant des fruits. sûmes. Nom sous lequel les Carthaginois adoraient, selon quelques auteurs, une divi* nité analogue à Mercure. soimaaus. Dieu étrusque , et, avec Ju* piter, le seul des neuf auxquels les Étrusques attribuaient le pouvoir de lancer la foudre , dont les Romains aient gardé le culte. Il présidait au ciel nocturne , ainsi que Jupiter au ciel diurne , et Janus au ciel général. Ainsi, les orages qui éclataient pendant la nuit étaient envoyés par lui. Summanus avait un temple à Rome, près du grand cirque. On voyait sa statue en argile dans le temple de Jupiter Capitolin. Lorsque des arbres avaient été frappés de la foudre, les frères Arvales lui offraient des moutons noirs. SYL 455 suniade ou sunias. Surnom de Minerve , adorée au cap Sunftim. st rjsMA. Voy. Sounna. supéri. On appelait ainsi les dieux qu'on croyait habiter l'Olympe, par opposition aux fnféri ou dieux infernaux. Le culte qu'on leur rendait se distinguait par diverses cé- rémonies de celui de ces derniers. Ainsi, on leur offrait des victimes en nombre impair, on les invoquait aux jeux Olympiques, et honoré d'une statue de bronze, après sa mort, il fit sentir les ef- fets de sa colère aux Thasiens, qui avaient jeté cette statue dans la mer. parce qu'elle avait écrasé, en tombant, un des ennemis de Théagéne, qui la fustigeait par mépris. Une sécheresse se manifesta dans le pays, et ne cessa qu'après la restauration de sa statue , retirée. de la mer par des pêcheurs. De plus , on rendit à Théagène des honneurs divins. théalie. Voy. Thalie n° 4. uiÉAMRE (théaxéira). Fille de Lao- médon et femme de Télamon. On la nomme plus habituellement Hésione. théaxo. 1. Danaïde, femme de Pliantes. — 2. Femme de Métapontus, roi d'Icaric. Elle supposa deux jnmeaux, pour plaire à son époux , qui se plaignait de sa stérilité. Plus tard , elle devint grosse. Métapontus préférait les enfants supposés aux siens pro- pres; Théanire essaya de les faire périr; mais ses projets furent découverts, et elle se donna la mort. —3. Fille de Cissée, femme d'Anténor, et grande prêtresse de Minerve à Troie. On la voit, dans l'Iliade, déposer les offrandes des femmes troyennes sur les genoux de la déesse qu'elle servait. Ce fut elle, disent quelques traditions, qui livra le Palladium aux Grecs. — Polygnote av ait peint Théano ctens la Lesché de Delphes. — 4. Troyen- ne, femme d'Amycus, mère de Mimas. — 5. L'une des filles de Scédasus. théarios ou théorios Surnom d'Apol- lon à Trézène. Il avait dans cette ville un temple, fondé par Pitthée. théatrica. Qui préside aux Théâtres. Divinité romaine, qu'on supposait veiller à ce que les théâtres ne s'écroulassent pas. A la suite d'un accident de cette nature, Domilien fit détruire son temple , situé dans la voie Cornélienne. thébé. 1. Fille d'Asopus , femme de Zé- thus. On donne tour à tour Métope corunne sa mère ou comme sa sœur. — 2. Fiile de Prométhée ; donna son nom à la ville de The- bes , en Béotie. — 3. Fille de Jupiter et d'Io damie; épouse d'Ogygès. — 4. Fille de Cilix et femme de Corybas. théia. Voy. Thia. théias- Père de Myrrha. Il était fils de Bélus. thelpuse. Voy. Telphuse, thelxiépée (Ithelxiépéia). L'une des Sirènes. thelxixoé. L'une des Muses. THELXIItOIA. Voy. PRAX1D1CE. thelxiox. a. Fils d'Apis, père d'JÉgyrus- — b. L'un des meurtriers d'Apis ; fut tué par Argus. thémis. 1. Fille du Ciel et de la Terre , épouse de Jupiter, dont elle eut les Heures et les Parques (Hésiode). Tzelzès la dit fille du Soleil. Suivant un scoliaste d'Euripide, elle 40 470 THÉ fut mère des Hespérides. — Dans Homère, Thémis est la personnification de l'ordre dé- coulant de l'esprit de justice, des usages et des lois : c'est pourquoi on la voit présider aux assemblées du peuple et convoquer les dieux. Elle avait sa demeure dans l'Olympe, et vi- vait en bonne intelligence avec Junon. — Plus tard on la regarda comme divinité fatidique. Apollon lui succéda dans la possession de l'o- racle de Delphes. C'est en la consultant que Deucalion fut instruit des moyens de repeu- pler la terre. — On agrandit d'ailleurs son domaine en mettant sous sa présidence la sa- gesse, la science, l'observation des traités, etc. — Thémis avait un temple dans la citadelle d'Athènes, ainsi qu'à Tanagra. A Trézène, on lui avait élevé un autel. Les Thébains l'ho- noraient conjointement avec Jupiter Ago- rases et les Parques. Enfin à Olympie, son culte se confondait avec celui des Heures. — On lui donnait les surnoms iïEnboulos 3 bonne conseillère, deSotéira, protectrice, de Fati- dica, fatidique. En cette dernière qualité , la mythologie latine la mit en rapport avec Anna Perenna et avec Carmenta. — L'art représen- tait Thémis suivant l'idéal de Minerve, avec la corne d'abondance et la balance. — - 2. Fille d'IIus et femme deCapys, dont elle eut Anchise. thémista La même que Thémis. TnÉMiST agora. Danaïde , épouse de Po- dasimus. tiiémistiades. Nymphes de la suite de Thémis. Elles habitaient une grotte située sur les bords de l'Éridan. THEMISTO. 1. Néréide. — 2. Fille d'Hypsée et femme d'Athamas, qu'elle rendit père de quatre enfants. Voy. Athamas. Un sco- liaste d'Apollonius la désigne comme mère de Pbrixus et d'Hellé : elle occupe alors la place de Néphélé. On lui donne encore deux fils, Sphingius et Orchomène, et une fille, Eury- clée. — 3. La même que Callisto. thémistoxoé. Fille de Céyx , femme de Cycnus. théobule (théoboulé). Amante de Mercure et mère de Myrtile. Voy. ce nom. THÉOCLYMENE ( THÉOCLYMÉXÈS ). Cé- lèbre devin argien ; il était fils de Thestor, et descendait du fameux Mélampe. Obligé de fuir sa patrie , à la suite d'un meurtre , il se retira à Ithaque , et prédit le prochain retour d'Ulysse. THÉODAMAS ( THEIODAMAS ). I. Roi des Dryopes ; ayant refusé l'hospitalité à Hercule, il fut massacré , ainsi que ses sujets, par le hé- ros irrité, qui lui enleva son fils Hylas. Dé- janire reçut une blessureldans cette affaire, où elle se comporta avec un grand courage. — Hygin s'est trompé en faisant régner ce mo- narque à Rhodes. Voy. Taurophoîïos. Dio- dore le nomme Phylas. Quelquefois on lui donne pour fils Théioménès. théog amies. Fêtes en l'honneur de Pro- serpine, et en mémoire de son mariage avec Pluton. THÉ théogxète. Fille de Laodicus et mère de Jason, selon un scoliaste d'Apollonius. théogoxe. Amante de Mars et mère de Tmole. théoxoé. 1. Fille de Protée, amante de Canope. On lui donne quelquefois le nom d'I- dothée. — 2. Fille de Thestor. théope. ( théopa ). L'une des filles de Léos. théophaxe. Fille de Bisaltès. Comme elle était obsédée par de nombreux prétendants, à cause de sa grande beauté, Neptune, qui l'aimait, la transporta dans l'île de Crinisse. Ses amants l'y suivirent. Alors le dieu des mers transforma la jeune fille en brebis, les habitants de l'île en moutons , lui-même en bélier, et les persécuteurs de Théophane en loups , pour avoir fait main basse sur ce bé- tail miraculeux. Théophane mit au monde le bélier à la toison d'or. théopsie. On donnait ce nom aux appa- ritions subites des dieux , qu'on supposait ma- nifester leur présence surtout lors de quelque fête solennelle. théores. Sacrificateurs particuliers que les Athéniens envoyaient à Delphes offrir en leur nom à Apollon Pythien des sacrifices so- lennels. THÉORIE. VOXJ. DÉLIES. théories. Qui contemple le monde. Sur- nom d'Apollon a Trézéne. théosolr. Premier décan des Gémeaux. théoxéxies. Fête instituée à Pellène par les Dioscures , en 1 honneur d'Apollon hospi- talier ( Théoxénios ). théoxéxios. Surnom d'Apollon et de Mercure. théra. Fausse leçon pour Néera. Voy, Néère n° 4. théragrus. Fils de Clymène; il fut tué par sa sœur Harpalyce. Voy. Clyme>'E. théramèxe. Nymphe aimée de Cycnus et mère d'Astrée. théraphim. Sorte de dieux Pénates des Chaldéens. théraphoxe. Fille de Dexamène , femme d'Eurytus , et raére de Thalpius. THÉRAPXyEcs. Adoré ou ne à Thérapne. Surnom d'Hyacinthe, d'Apollon, d'Hélène, des Dioscures. thérapxe. Fille de Lélex et de Péridie; elle donna son nom à une ville de Laconie , fa- meuse par la prérogative dont jouissait le temple d'Hélène, qui s'y trouvait : les jeunes filles laides y devenaient d'une beauté mer- veilleuse. théras. Lacédémonien , fils d'Autésion et petit-fils de Tisamène. 11 conduisit des Laeé- démoniens et des Minyens dans l'île de Cal- liste , qui prit de lui le nom de Théra. thérée (théreus). Centaure tué par Hercule. thé rid amas. Un des chiens d'Actéon. thérimaque (thérimachos). Un des THE THÉ 471 flls d'Hercule et de Mégare; son père le tua dans un accès de fureur. théritas(théreitas). Surnom de Mars, du nom de sa nourrice , Théro. Il avait un temple sur ia route de Sparte à Thérapne : la statue qui représentait le dieu avait, dit- on , été apportée de la Tauride par les Dios- cures. THERMyEA , thermia- Surnom de Diane à Lesbos. theiuiésia. Surnom sous lequel Cérès avait un temple a Hermionis. ïhermios. Surnom d'Apollon à Élis. thermodon. Dieu-fleuve du Pont, fils de Pontos et de Thalassa. Plutarque parle d'une statue qui le représentait tenant dans ses bras une Amazone blessée. therîkona. Nymphe qui présidait aux eaux chaudes et aux eaux minérales. thermutis. Isis irritée et punissant les crimes. Voy. Tithrambo. théro. i. Nourrice de Mars. — 2. Fille de Phylas. Aimée d'Apollon , elle en eut Chaeron. thérodamas. Roi scythe « qui nourrissait des lions avec du sang humain. théroîv. 1. Guerrier latin , tué par Énée. — ?.. Prêtre du temple d'Hercule à Sagonte.. — 3. Chien d'Actéon. théroxice. Fille de Dexamène, femme de Ctéatus et mère d'Amphimaque. T HE RS ANDRE ( THERSAX DROS ). I. Fils de Sisyphe , père d'Haliarte et de Coronus. — 2. Fils d'Agamididas , père de Lathrie et d'Anaxandra. — 3. L'un des Épigones, fils de Polynice et d'Argie. Inconnu à Homère, il porte dans Virgile le nom de Thessandrus. Il devint roi de Thèbes, et se rendit avec Aga- memnon au siège de Troie. Télèphe lui donna la mort. — Suivant Virgile , il fut l'un des guerriers qui s'embarquèrent dans les flancs du cheval de bois. — Tisamène , son fils, qu'il avait eu de Démonasse, lui [succéda sur le trône de Thèbes. On montrait à Élée son tom- beau , où on lui offrait des libations. thersanOjV. Argonaute, fils du Soleil et de Leucothoé. THERSIEOQUE ( THERSILOCHOS ). 1. Fils d'Anténor, tué par Achille. — 2. Troyen , tué en Italie par Turnus. THERSIPPE (THERSIPPOS).Fils d'AgriuS ; chassa OEnée du trône de Calydon. THERSITE ( THERSITÈS ). Leplus lâche et le plus laid des Grecs venus au siège de Troie. Homère trace ainsi son portrait : « Par- leur immodéré , l'esprit fertile en paroles injurieuses, sans cesse avec audace et bra- vant toute honte, il outrageait les rois, afin d'exciter le rire de la multitude ; ie plus vil des guerriers, il était louche et boiteux; ses épaules recourbées resserraient sa poi- trine , et sur sa tête , terminée en pointe , flot- taient quelques cheveux épars. » Les repro- ches adressés par lui aux chefs de l'armée ne* manquent, du reste , ni de justesse ni d'à propos, Aussi Homère n'a-t-il donné à cette personnification de la méchanceté satirique une forme hideuse , que pour flétrir ces criail- leurs éternels dont l'esprit, incapable de s'é- lever à la compréhension d'une grande idée , se révolte au moindre abus que présente l'exé- cution. Le rôle de Thersîte est d'ailleurs né- cessité par les exigences de l'ait, qui tire ses plus grands effets des contrastes. — Dans le deuxième livre de l'Iliade , on voit Ulysse frapper Thersite de son sceptre. Suivant des traditions posthomériques, ce hideux person- nage, ayant arraché les yeux au cadavre de Penthésilée, fut tué par Achille. Son âme passa dans le corps d'une grenouille ou dans celui d'un singe (Platon). — Polygnote avait repré- senté Thersite , dans la Lesché de Delphes , jouant aux dés avec Palamède. thésée (thèse l s ). Dixième roi d'Athè- nes, fils d'Egée et d'Ethra. — I. Enfance du héros. Egée , n'ayant pu avoir d'enfants de ses deux premières femmes , alla consulter la Py- thie, dont il reçut une réponse fort obscure. Il la communiqua à Pitthée, roi de Trézène, qui l'enivra et lui livra sa fille Éthra. Lors- qu'Égée quitta cette princesse, il lui recom- manda, si elle accouchait d'un fils, qui, par- venu à l'âge viril , fut assez fort pour lever une pierre sous laquelle il avait caché son épée et sa chaussure, de le lui envoyer avec ces signes de reconnaissance. Quelques mois après, Éthra fut mère, et accoucha de Thésée, dans un lieu situé entre Trézène et Hermione , et nommé plus tard Généthlium. On dit que cette princesse avait eu commerce la même nuit avec Neptune et Égée, dans le temple de Minerve. De là le nom de Neptunide donné quelquefois à Thésée. — Pitthée fit élever à sa cour le jeune enfant, qui eut pour précepteurs Connidas et ie fameux Chiron. Après avoir consacré à Apollon les prémices de sa che- velure , Thésée , qui passait chez les Trëzé- niens pour fils de Neptune , crut chaque jour en force et en courage. Hercule rendit une fois visite à Pitthée , et quitta sa peau de lion pour se mettre à table : Thésée , apercevant cette dépouille, et la prenant pour l'animal, saisit une hache afin de le combattre. — 1 1. Foyage à Athènes. Éthra ayant découvert à Thésée quel était son véritable père , lui or- donna de prendre les signes qu'Égée avait dé- posés sous la pierre , et de se rendre à Athènes par mer. Le jeune homme préféra la route de terre, qui était infestée de brigands. Son pre- mier exploit fut la défaite de Périphétès d'É- pidaure, dont il garda la massue, comme signe de sa victoire. Parvenu ensuite à l'Isthme de Corinthe, il fit périr Sinnis, et s'empara de sa fille Périgone , Foy. ce nom. La laie de Crom- myon , Sciron de Mégare, Cercyon , Procruste, tombèrent ensuite sous ses coups. Lorsqu'il fut sur les bords du Céphise , il se fit purifier par la famille des Phytalides, et se rendit de là à Athènes, où il arriva dans le mois d'Hé- catombaeon. La capitale del'Attique était alors troublée par de graves dissensions. Les Pal- 472 THÉ lantides, neveux d'Égée, attendaient impa- tiemment une occasion de s'emparer du pou- voir. D'un autre côté, la magicienne Médée s'était insinuée dans les bonnes grâces d'E- gée, et lui promettait de lui faire avoir un fils. Elle s'efforça d'entraver les projets de Thésée, et essaya même de l'empoisonner; mais le monarque athénien , ayant aperçu l'épée que portait Thésée , le reconnut solennellement pour son fils, et Médée dut s'enfuir. On mon- trait , dans le quartier Delphinium le lieu où s'opéra cette reconnaissance. — 11 restait a vaincre les Pallantides, qui, trahis par un des leurs, nommé Léos, furent surpris dans une embuscade et taillés en pièces. Thésée dirigea alors tous ses efforts contre le taureau de Marathon , qui ravageait la Tétrapole at- Uque ; il le prit vivant, l'amena dans la ville, et le sacrifia à Apollon Delphinios. — 111. Mort du Minotaure. L'époque étant venue ue payer pour la troisième fois le fatal tribut que Minos avait imposé à l'Attique ( voy. km- drogée et Minos), Thésée s'offrit à aller i-ombattre le Minotaure , à la mort duquel le tribut devait cesser. Il mit à son vaisseau une voile noire : elle devait être remplacée par une voile blanche, au cas où fl reviendrait vainqueur. Simonide dit que la voile à subs- tituer n'était pas blanche, mais rouge. 11 ajoute que le pilote se nommait Phéréclus. On pré- tend encore que Thésée reçut .de Scirus un pilote nommé .Nausithaïs, et un matelot, nom- mé Phéax , pour être à la proue. Le fils d'É- gée leur éleva plus tard des monuments à tous deux, dans le port de Phalère. — Avant de s'embarquer, Thésée sacriQa à Apollon Deiphinios, qui lui ordonna de prendre Venus pour guide. Pendant qu'il invoquait cette déesse sur le bord de la mer, une chèvre fut tout à coup changée en bouc : de là le culte de Vénus Épitragia. Arrivé en Crète, Ariane , qui avait conçu pour lui de l'amour, lui donna un peloton de fil, et lui enseigna le moyen de se tirer du labyrinthe; avec ce secours. Thésée tua le Minotaure. En mémoire de sa délivrance , il éleva plus tard un temple à Ar- témis Sotéira dans la ville de Trézène. Parvenu a rsaxos . il y abandonna Ariane, soit par ordre ue Minerve ou de Bacchus, soit pour ne pas contracter avec une étrangère une union qui eût été mal vue à Athènes, soit enfin qu'il fût amoureux d'.Egla , fille de Panopée. 11 règne la même incertitude sur la destinée d'Ariane. Les uns prétendent qu'elle se donna la mort, d'autres qu'elle épousa Bacchus ou Onarus , prêtre du dieu. Une troisième tradition lui donne deux enfants, OEnopion et Staphylus , nés de Thésée. On rapporte encore que, jetée sur la côte de Chypre avec Thésée , elle y mourut. Le monarque athénien la divinisa sous le nom de Vénus Ariane. Nous passons sous silence les explications des évheraéristes qui reconnaissent deux Arianps. — Avant de re- tourner à Athènes, Thésée débarqua à Délos, et exécuta dan* le temple d'Apollon , avec les THÉ jeunes gens ravis à la fureur du Minoiaure f une danse qui retraçait les détours du Laby- rinthe. Il célébra aussi, dans cette île , des jeux ou , pour la première fois, les vainqueurs reçurent une branche de palmier. — IV. Retour a Athènes. Quand ils furent près de l'Attique^ Thésée et son pilote oublièrent de mettre la voile blanche qui devait être pour Lgee le signe de leur heureux retour. Ce prince, qui crut son fils mort , se précipita du haut d'un rocher et se tua. Après avoir rendu les der- niers devoirs à son père, Thésée institLa les Oschophories et les Pyanepsies. dans lesquel- les, longtemps après, on portait encore c/i cérémonie l'irésione (branche d'olivier) que le roi d'Athènes offrit aux dieux avant son départ. Dans les Cladophories , le héraut ne portait point de couronne, contrairement à l'usage , et poussait des cris de deuil en mé- moire de la douleur de Thésée , privé de son père si inopinément. — Le vaisseau sur lequel Thésée s'était embarqué avec les autres jeunes gens, et qu'il ramena heureusement à Athè- nes, était une galère à trente rames, que les Athéniens conservèrent jusqu'au temps de Demétrius de Phalère. Ils eu ôtaient les vieil /es pièces , à mesure qu elles se pourrissaient, et les remplaçaient par des neuves qu'ils joi- gnaient solidement aux anciennes. Ce navire , désigné par le nom de Paraiie, portait chaque année à Delos les offrandes de l'Attique. f'og. Délies- — Paisible possesseur du royaume de son père, Thésée travailla à le consolider. Il réunit en un seul corps tous les habitants de l'Attique, et n'en forma qu'une même cité, où toute l'autorité était entre les mains du peuple, ne se réservant que l'intendance de la guerre et l'exécution des lois. 11 fit abattre dans chaque bourg les prytanees et les mai- sons de conseil , bâtit un prytanée et un palais commun à Athènes, qui lui dut son nom, et institua les Panathénées. Il institua aussi les Métoicia . et éleva des temples à Vénus Pan- démos et à Pitho. Les étrangers qu'il avait invités à venir peupler sa ville, y accourant de toutes parts, et y portant la confusion', il les répartit en trois classes ainsi que les ci- toyens mêmes : ies nobles , les laboureurs, et les artisans. Les premiers avaient soin de ce qui regardait le culte . occupaient les ma- gistratures, et interprétaient les lois. Enfin il reunit à l'Attique le territoire de Mégare . et institua les jeux isthmiques, ou donna plus d'extension à ceux qu'on célébrait en l hon- neur de Mélicerte. D'autres assurent que les jeux isthmiques furent fondés en expiation de la mort de Sciron ou de celle de Sinnis ; quoi qu'il en soit, Thésée ordonna aux Corinthiens de céder les premières places aux Athéniens qui viendr2ient voir les jeux, et de leur laisser autant d'espace qu'en pourrait couvrir la voile du vaisseau sur lequel ils seraieut venus. — Son œuvre achevée , Thésée abdiqua lu royau- té. — Il fit le voyage du Pont-Euxin pour ac- compagner Hercule dans son expédition contre THE les Amazones, et obtint Antiope ou Hippolyte pour prix, de sa valeur. D'autres traditions reportent ce voyage à une époque plus tar- dive, et prétendent que Thésée enleva An- tiope. Suivait l'historien Ménécrate, Thésée, maître d'Antiope, s'arrêta quelque temps à Nicée en Bithynie. Soloon , jeune Athénien, qui l'avait accompagné, devint amoureux de la belle Amazone, et, ne pouvant l'obtenir, se tua. En mémoire de cet événement. Thésée donna le nom de son ami à une rivière du pays, et bâtit sur ses rives la ville de Pytho- polis , en l'honneur d'Apollon. — L'enlève- ment ou l'abandon d'Antiope, que Thésée répudia pour épouser Phèdre, suivant l'au- teur de la Théséide, donna lieu a l'invasion des Amazones en Attique. Ces guerrières in- domptables vinrent camper dans Athènes même, et attaquèrent avec courage l'armée grecque , qui, ayant sacriûé à la Peur, les défit complètement. La lutte se termina soit par un traité, soit par la mort des Amazones. De nombreuses preuves semblent attester la cer- titude de cette guerre singulière. Ainsi , Athè- nes montrait les tombeaux de celles qui pé- rirent au milieu de la ville près de la chapelle de Chalcodon; à côté du temple de la Terre Olym- pique, une colonneindiquait le lieu où Antiope fut tuée par Molpadia. Chalcis, qui avait re- cueilli quelques-unes des fugitives , indiquait comme place de leur sépulture un endroit desi- gné par le nom d'Amazonium. L'alliance même de Thésée avec les Amazones était attestée et par le nom de YHorcomosium ( jurement de l'alliance), où le traité s'était conclu, et par les sacrifices offerts annuellement par les Athéniens aux. mânes de leurs ennemies. A Mégare, on montrait un tombeau d'Amazones, en forme de losange. On voyait encore quel- ques monuments funèbres de ces femmes guerrières à Chéronée et en Thessalie. Il est difficile de se rendre compte de l idee qui a pu donner naissance au mythe des Amazo- nes (voy. ce nom) : les récits des auteurs >ont trop contradictoires. — On ne sait rien de plus certain sur le nom et le nombre des épouses de Thésée. Hélène , Phèdre , A ntiope , Anaxo, Hippolyte , Péribée , Phérébée, lope , Eglé, apparaissent tour à tour unies au roi d'A- thènes par des liens plus ou moins solides. An- tiope fut, dit-on, mère d'Hippolyte , aimé de Phèdre, qui donna le jour à Acamas et à Démo- ;>hon. Ces traditions sont trop confuses pour que nous essayions de les débrouiller. — Thésée prit part à la chasse du sanglier de Calydon et à l'expédition des Argonautes. 11 aida Adras- te à retirer les corps des guerriers tués au •/icge de Thèbes, et donna asile à OEdipe fu- gitif. — Pirithous, roi des Lapilhes , jaloux de sa gloire, voulut d'abord le combattre ; mais il devint ensuite son ami , fut secouru par lui dans sa lutte avec les Centaures, et, en re- vanche , lui prêta son aide dans plusieurs ex- péditions périlleuses. — Thésée avait déjà cinquante ans lorsqu'il enleva Hélène, qui THÉ 473 n'était pas encore nubile. Quelques écrivains disent qu'elle lui fut confiée par Idas et Lyn- cée, d'autres par Tyndare, qui craignait l'a- mour furieux d'Énaréphorus ( Énara>phorus dans Pausanias, et Énarophorus suivant Plu- tarque). Mais la tradition commune rappor- tait ainsi les circonstances du rapt : Thésée et Pirithous, étant allés ensemble â Sparte, enle- vèrent Hélène pendant qu'elle dansait dans le temple de Diane Orthia , et prirent aussitôt la fuite. Ceux qu'on envoya courir après eux ne les poursuivirent que jusqu'à Tégée. Les ravis- seurs, après avoir traversé le Péloponèse, se voyant en sûreté , convinrent de tirer Hélène au sort, à condition que celui à qui elle serait échue aiderait son compagnon à enlever une autre femme. Le sort la donna à Thésée, qui la conduisit à Aphidnes, où il fit venir Éthra, sa mère, pour en avoir soin. Sui- vant Tzetzès, il la rendit mère dTphigénie. Cette tradition offre quelques divergences; ainsi, selon Pausanias, ce fut Aphidnus qui fut chargé de veiller sur la jeune fille; d'au- tres la font remettre par Thésée aux mains de Protée , roi d'Egypte. Les Dioscures déli- vrèrent leur sœur en s'aidant des cabajes de Mnesthée, qui avait soulevé le peuple, pen- dant que le monarque athénien s'occupait a enlever Coré (Proserpine) à Pluton, pour en gratifier Pirithous. Les deux amis, descendus aux enfers par le promontoire de Ténare, fu- rent saisis, livrés aux Furies, puis délivrés par Hercule. Foij. ce nom et Proserpinl. Rentré dans Athènes après deux ans d'absence, des mouvements séditieux forcèrent Thésée de songer à sa sûreté: il envoya ses deux fils dans l'île d'Eubée, auprès d'Elphénor; en* suite s'étant rendu au bourg de Gargette , il y prononça des malédictions contre les Athé- niens , dans le lieu qui porta depuis le nom d'Aratérion; après quoi il s'embarqua pour l'île de Scyros. On dit encore qu'il fut banni par un décret du peuple, à cause de la mort d'Hippolyte , ou qu'il s'enfuit pour éviter la colère des Dioscures. Les traditions s'accor- dent assez généralement à placer sa descente aux enfers pendant l'invasion de ceux-ei en At- tique. — Lycoraède, roi de Scyros, jaloux de sa réputation, ou gagné par Mnesthée , jeta son hôte dans la mer. D'autres disent que Thé- sée y tomba en se promenant. Mnesthée conti- nua à régner paisiblement dans Athènes , et ce ne fut qu'après sa mort que les fils de Thésée furent mis en possession du royaume de leur père, — Thésée avait été honoré, de son vi- vant , dans un temple élevé par les Athéniens et desservis par les Phytalides; mais le culte héroïque qu'on lui rendit ne date que d'une époque bien postérieure. Les soldats grecs ayant cru voir son image combattre contre les barbares, à la bataille de Marathon, Athènes commença à se ressouvenir du héros auquel elle devait sa gloire. Plus tard , la Pythie or- donna de recueillir ses os. Personne ne con- naissait le lieu de sa sépulture , à Scyros. Ce 40. 474 THE fut Cirnon qui le découvrit. Ayant aperçu un aigle qui frappait de son bec un tumulus, il le lit ouvrir, et y trouva le cercueil d'un homme de grande taille, avec le fer d'une pique et une épée. Il chargea aussitôt ces précieux restes sur sa galère , et les porta à Athènes, où on les plaça, au milieu d'une pompe solennelle, dans une enceinte sacrée , dite Théséium , qui eut droit d'asile. Là s'élevait un temple, consacré au héros, et orné de peintures qui retraçaient ses exploits : on y offrait des sacrifices le huitième jour de chaque mois. — L'art plas- tique des anciens a représenté Thésée à peu près sous les mêmes traits qu'Hercule; seule- ment, sa forme est moins massive, et sa che- velure moins crépue. théséides. Nom patronymique des fils de Thésée. thésidès, théséius. Hippolyte , fils de Thésée. THÉSIMAQUE ( THÉSIMACHOS ). Fils de Pisistrate, roi d'Orchomène. Il contribua à la mort de son père, et lui rendit les hon- neurs divins. thésimène ( thésiménès). Nommé aussi Tlésimène et Proroachus. Voy. ce nom. thesmia , thesmophoros. Qui donne des lois. Surnom de Gérés et de Proserpine. Elles avaient des temples sous ce nom à Mé- gare, à Trézène, à Phénée, etc. thesmophories. Fêtes en l'honneur de Gérés législatrice. Ces fêtes, d'origine plus ancienne encore que les Éleusinies, se célé- braient à Athènes et à Eleusis , et duraient trois ou cinq jours. Elles furent instituées , soit pour représenter divers épisodes du my- the de Gérés, soit en mémoire des biens que les Grecs croyaient devoir à cette déesse , tels que l'institution du mariage, l'invention de l'agriculture, etc. Les femmes seules, et surtout les femmes mariées, avaient droit d'y assister. Elles s'y préparaient pendant neuf jours par une vie pure et chaste : à cet effet, elles s'asseyaient sur des Herbes auxquelles on attribuait une vertu anti-aphrodisiaque, l'ail, l'origan, le vitex, les fleurs de sapin. Le premier jour, elles portaient solennel- lement d'Athènes à Éleusis les rouleaux sa- crés , v6[Jii[xai (Ji'êXoi, Ôscfxoi. Le second jour elles célébraient une fête lugubre (vrj- GTSia). Dans le Thesmophorion d'Athènes , des femmes suivaient pieds nus un char rem- pli de corbeilles contenant des symboles mys- térieux. On se livrait ensuite, pour s faire ou- blier le deuil, à toutes sortes de jeux, qui n'é- taient pas .toujours des plus décents. La féte se terminait par des invocations à la déesse, sous le nom de Calligénie. — On célébrait les Thesmophories à Athènes, à Sparte, en Pho- cide, à Syracuse, àMilet,etc. thespia. Fille d'Asopus ; donna son nom à une ville de Béotie. thespiades. i. Nom patronymique des cinquante filles de Thespius ou Theslius, et de leurs enfants. Voy. Hercule. — 2. Sur- THE nom des Muses, adorées à Thespies. en Ar- cadie. thespiades. Tiphys , pilote de l'Argo. Il était né à Thespies. thespius ( thespios ). Fils d'Érechthée . roi de Thespies, en Tîéotie. On le nomme aussi Thestius. Il livra ses cinquante filles à Hercule. Voy. ce nom. Les enfants qui na- quirent de cette union, excepté neuf, s'éta- blirent en Sardaigne sous la conduite d'Iolas. Une des Thespiades ayant, selon quelques au- teurs, refusé de condescendre aux désirs du héros, il l'établit prêtresse de son temple, à Thespies, mais avec l'obligation de conserver toujours sa virginité. thesprotus (thesprotos ). 1. Fils de Lycaon. — 2. Roi d'Épire; il donna asile à Thyeste et à sa fille Pélopie , qui épousa, à sa cour, Atrée, son propre père. Voy. Atree. thessalus ( thessalos), i. Fils d'Hae- mon ; ii donna son nom à la Thessalie. — 2. Souche mythique des Thessaiiens; il était fils de Jason et de Médée, et fut élevé à Corin- the. Après la mort d'Acaste , il vint régner à Iolcos. — 3. Fils d'Hercule et de Chalciope , père de Phidippe et d'Antiphus. Suivant Hy- gin, Chalciope était sa femme , et non sa mère. THESSANDRUS. — Voy. ÏHERSAINDRE. THESTALUS ( TRESTALOS ). Fils d'Hei - cule et d Épicaste. THESTIADES. i. VOiJ. THESPIADES. — 2. Nom patronymique des enfants de Thes- tius, Iphiclus, Althée, Léda. THESTIUS ( THESTIOS). i.Roi d'Étolie, fils de Mars ou d'Agénor et de Démonice ou Dendrodice. Sa femme se nomme tour à tour Leucippe, Laophonte et Déidamie. Suivant la tradition vulgaire, il en eut trois filles, Althée Léda , Hypcrmnestre, et quatre fils , Iphicius , Évippus, Plexippe, Eurypyle. Mais on ne s'ac- corde pas sur le nombre et les noms de ces derniers. Voy. Meleagre. — Thestius donna l'hospitalité à Icarius et à Tyndare; ce dernier reçut de lui la main de Léda. — 2. Voy. Thes- tius. thestor. Personnage des temps héroï- ques , père de Calchas et d'Alcmaon ( Ho- mère ). Il était fils d'Idmon et de Laothoé (Phérécyde). Suivant un scoliaste d'Apollo- nius , il portait lui-même le nom d'Idmon {savant), que lui avait valu sa science. Hy- gin lui donne, outre Calchas, un fils nomm'- Théoclymèné, et deux filles, Leucippe et Théonoé. Le même auteur rapporte que la dernière ayant été enlevée par des pirates, et vendue à Icarus , roi de Carie , son père se mit à sa recherche , perdit aussi sa liberté , et tomba de même dans les mains d'Icarus, Leucippe, inquiète sur le sort de son père et celui de sa sœur, consulta l'oracle de Delphes, qui lui ordonna de parcourir le monde , soun les habits d'un prêtre d'Apollon. Elle partit aussitôt, arriva en Carie, où Théonoé devint amoureuse d'elle, et, refusant de répondre a THI sa passion , allait périr de la main de son père, esclave d'Icarus, lorsque tous trois se reconnurent. Icarus les renvoya dans leur pays , chargés de présents. — 2. Troyen , fils d'Énops, tué par Patrocle. thestorides. Nom patronymique des deux fils de Thestor, Calchas et Alcmaon. thétis. Fille de Nérée et de Doris, épouse de Pélée et mère d'Achille. Suivant Homère, elle habite , ainsi que les autres Néréides, les profondeurs de la mer. C'est là qu'elle ac- cueillit Bacchus fuyant devant Lycurgue, et qu'elle reçut de lui , en retour, une urne d'or. Élevée par Jupiter et par Juuon, elle fut unie par eux à Pélée, malgré ses refus- Mais ce mariage avec un mortel causa beau- coup de chagrin à la déesse , car son époux la rendit mère d'Achille, qu'elle aimait avec tendresse et dont elle connaissait la fatale destinée , sans pouvoir la détourner. On la voit, dans l'Iliade, s'attendrir aux plaintes de ce fils chéri, voler à son secours, lui procu- rer des armes forgées par Vulcain , et prier Jupiter de lui être favorable. Le maître des dieux écoute ses prières, en dépit de Junon, parce que, dans la Titanomachie, Thétis avait su persuader à Briarée de prêter l'aide de son bras à Jupiter. — Les traditions postérieu- res relatives à cette déesse se trouvent à l'ar- ticle Pelée. Il faut ajouter que, suivant l'Ilia- de et l'hymne homérique à Apollon , Thétis et Eurynome accueillirent dans leurs ondes Vul- cain tombé du ciel. Lorsqu'Acbille eut été tué par Pàris , la déesse, affligée, sortit de la mer avec les Néréides , recueillit ses cendres dans une urne d'or, lui éleva un monument, et ins- titua des fêtes en son honneur. — L'épouse de Pélée avait des temples à Sparte, en Messénie , et en Thessalie. Non loin dcPharsale, l'un de ces édifices, désigné par le nom de Théti- dion , s'élevait au lieu où , suivant la tradi- tion, Thétis fut guérie d'une blessure que lui avait faite Vulcain un jour qu'elle résistait aux grossières poursuites du dieu forgeron, dont elle implorait l'habileté en faveur de son fils. theuadas. Habitants des neuf sphères supérieures, suivant la croyance des Siamois. thia ( théia ). 1. Titanide, fille d'Uranus et de la Terre. Hypérion la rendit mère du Soleil, de l'Aurore et de la Lune. — 2, Fille de l'Océan , mère des Cercopes. thias. Foy Théias. thiasotès. Qui se plaît aux danses des Bacchantes. Épithète de Bacchus. THIASSE. Géant, père de Skada. thioda3IAJ\teus. Nom patronvmique d Hylas. THIODAMAS. VOïJ. THE0DAMAS. thisbé. 1. Nymphe béotienne, qui donna son ncm à une ville du pays. — 2. Jeune Babylonienne, amante de Pyrame. Comme ses parents et ceux de Thisbé s'opposaient à leurs amours , ils se donnèrent un rendez- vous hors de la ville , sous un mûrier blanc. THO 475 Thisbé, cachant ses traits sous un voile, ar- riva la première , aperçut une lionne qui avait la gueule ensanglantée, prit la fuite et laissa tomber son voile, que l'animal lacéra et tei- gnit de sang. Pyrame, arrivé, ramassa le voile, et, croyant Thisbé dévorée, se perça de son épée. Son amante revint un moment après, le trouva expirant, ramassa l'épée fatale, et se la plongea dans le cœur. Le mûrier fut , disait-on, teint du sang de ces amants, et les mûres qu'il portait devinrent rouges , de blanches qu'elles étaient auparavant. thisoa ( théisoa). Nymphe arcadienne ; éleva Jupiter, avec Hagno et Néda. On l'ho- norait à Thisoa , en Arcadie, thméi. Déesse égyptienne, dont le nom signifie, suivant Champollion, justice ou vérité. Une peinture, reproduite dans le Panthéon Égyptien (pl. XXVI ) , la représente avec des ailes blanches et bleues , et couron- née d'un diadème surmonté d'une plume d'autruche. tho ou thoré. Dieu égyptien, personni- fication de la terre. thoantéa. Surnom de la Diane Taurique, tiré du nom d'un roi de ce pays. thoaivtias. Nom patronymique d'Hypsi- pyle , fille de Thoas. thoas. 1. Roi de Tauride, fils de Bory- sthène. Diane transporta Iphigénie dans ses États. Foy. Oreste. Il fut tué par Chrysés. — 2. Roi de Lemnos, époux de Myrine, et père d'Hypsipyle et de Sicinus. Quelques auteurs lui donnent pour femme Callicopis, qui céda , di- sent-ils, aux désirs de Bacchus. Pour apaiser le mari outragé , le dieu lui apprit à faire du vin, et iui donna les royaumes de Chypre et de Biblos. Coinp. OEnÉe. — Lorsque les femmes de Lemnos conspirèrent contre leurs maris, Hypsipyle sauva la vie à Thoas; il s'enfuit en Tauride ou dans l'île d'OEnoé, qui prit alors le nom de Sicinus. On dit encore qu'il fui découvert et tué. — 3. Petit-fils du précé- dent, -fils de Jason et d'Hypsipyle. — 4. Fils de Bacchus et d'Ariadne. — 5. Fils d'Icarius et de Péribée, frère de Pénélope. — 6. Fils d'An- drsemon et de Gorgé , de Calydon ; conduisit les Étoliens devant Troie. Selon Virgile , il fut un de ceux qui montèrent dans le cheval de bois. — 7. Fils d'Ornytus. — 8. Troyen, tué par Ménélas. — 9, Troyen, compagnon d'Énée. thocnus. Lycaonide ; fonda Thœnia en Arcadie. thoé. 1. Néréide. — 2. Océanide. thok. Magicienne Scandinave, qui, seule, refusa de pleurer Balder. THOMis. L'un des suivants des trois dé- cans de la Vierge dans le zodiaque rectangu- laire de Denderah. 11 est représenté avec des cornes de bouc supportant un disque, qu'en- tourent trois étoiles, et tient un sceptre. thon ou thoîvis. Roi d'Égypte , qui ac- cueillit Ménélas dans ses États. Il avait pour épouse Polydamna. Suivant une tradition rapportée par Hérodote', il enleva Hélène à 478 THO Paris, jeté sur la côte par des vents con- traires, et la remit à Protée. THOxins. Centaure. THOOiv. r. Géant, que les Parques assommè- rent avec une massue de fer. — 2. Troyen, tué par Ulysse. —3. Fils de Phénops et frère de Xanthe, tué par Diomède. — 4. Phéacien. thoosa. Nymphe, fille de Phorcys ; fut aimée de Neptune, qui la rendit mère de Po- lyphème. thootÈS. Héraut de Ménesthée. thor. Dieu Scandinave , fils aîné d'Odin et de Frigga. Il préside à l'air, aux saisons, aux orages, et protège les hommes contre les mauvais génies. Sa demeure au ciel est un palais composé de cinq cent soixante salles; quand il veut se rendre sur la terre ou dans les autres régions de l'empyrée , il couvre ses mains de gantelets , prend la massue Iolner, qui revient d'elle-même au bras qui l'a lancée ; son char est traîné par deux boucs. — En lutte avec Iormoungandour, il le terrassera le jour de la destruction du monde; mais il périra lui-même dans cette lutte : ses deux fils.Modet Magour, lui survivront. — Origi- nairement on sacrifiait, tous les neuf ans , à Thor des hommes, des chevaux, des chiens et des coqs. Plus tard cette fête perdit son ca- ractère lugubre. thoramis. Le dieu suprême des anciens Bretons. Corap. Tarants. thoratès. Surnom d'Apollon à Sparte. thorxax, Nymphe , femme de Japet et mère de Buphagos. THORNGardsouk. Dieu groënlandais , qui préside aux tempêtes. Il apparaît, soit sous la forme humaine , soit sous celle de l'ours blanc ou de la baleine. thorrov Ancien roi Scandinave , qui fut déifié. THOTH ( THOYTH , THOUTH , TDEUTH , toth). Dieu égyptien, dont les attribu- tions ne sont pas encore bien connues. La mythologie gréco-romaine l'ayant identi- fié avec Hermès ou Mercure , les légendes qui le concernent forment un amalgame de traditions empruntées à tous les pays et à tous les âges. — il est l'inventeur de l'écriture alphabétique , de la grammaire , de l'astro- nomie, des mathématiques, de là musique, du commerce, de la lyre, etc. Sciences, arts, industries, les hommes lui doivent tout. Aussi la croyance vulgaire lui attribuait-elle un nombre inûni d'ouvrages sur les sujets les plus divers. — Thoth ou Hermès apparaît tour a tour comme dieu, comme roi, comme prê- tre suprême. Dans le mythe qui le lie à celui d'Osiris, il reste en Egypte auprès d'Isis pour l'aider de ses sages conseils, et lui donne plus tard , en place de sa couronne , des cornes de vache. — On trouve aussi Hermès en rapport ivec Rhée(voy. Ists), et avec Saturne (Cro- nos), qui lui conféra l'autorité royale en Kgypte. — Divers mythologues anciens et modernes , pour concilier ces différences, re • THR connaissent deux Thoth. Suivant Manéthon, le premier ou Hermès Trismégiste, avait ins- crit, avant le déluge, sur des colonnes, les principes des connaissances/ Le second Her- mès( Thoth,), conseiller d'Osiris. traduisit ces préceptes en langue vulgaire, et par leur moyen institua toute civilisation sur fa terre. Les monuments semblent admettre cette dis- tinction de deux divinités égyptiennes de même nom. Ils représentent Thoth avec une tète d'épervier, de cynocéphale et d'ibis , ou avec la tète humaine. Quelquefois on le voit occupé à marquer sur le sceptre dentelé l'an- née de lai période panégyrique, en écrivant sur des tablettes. Ses attributs sont le disque, le croissant, la barque sacrée. On le voit représenté dans l'Amenti, toujours à côté d'Anubis, et, ainsi que lui, devant la balance où Osiris pèse les âmes. Ses attributs sont alors la palette, le pinceau et un godet. Une peinture remarquable, reproduite danslaZtes cription de l'Êgypte { I. pl. X , 2 ), représen. te les deux Thoth donnant le baptême royal à un Lagide ; l'un a une tète d'épervier, l'autre une tête d'Ibis : au-dessus on lit : « Thoth, sei- gneur suprême. — Thôout, seigneur des divi- nes écritures. » Celte figuration est décisive ; mais on n'en sait pas mieux quelles sont les at- tributions spéciales de l'un et de l'autre Thoth. thouéri. L'une des maîtresses de Typhon ; elle fut , après la défaite de celui-ci, sauvée des poursuites d'un serpent par Haroéri , qui l'épousa. thoijros, en latin gradivus. Assaillant. Surnom de Mars. thous. t. Troyen de la famille de Priam ; il fut tué pendant le siège d'ilion. — 2. Un des chiens d'Actéon. THRACE (THRACÉ, THRACIA, THRASSA). ï. Fille de l'Océan et de Parthénope, ou Tita- nide, donna son nom à la Thrace. — 2. Fille de Mars et de Térine , femme d'Hipponoiis. D'au- tres auteurs mentionnent un Thrax fils de Mars et de Térine et père de Polyphonte. thrasics ( thrasios ) i. Troyen tué par Achille. — 2. Voy. Phrasius. thrassa. Voy. Thrace. thrasus. Fils d'Anius , roi de Délos , il fut déchiré par ses chiens. A cette occasion, tous les chiens furent bannis de l'île. THR ASYMEDE ( THRASYMÉDÈS ). Fils de Nestor et d'Anaxibie, père de Sillus. Il suivit son père devant Troie, et revint avec lui à Pylos. On montrait son tombeau dans la ville qui portait le même nom , en Messénie. Sui- vant Philostrate , ce personna** ne prit au- cune part à la guerre de Troie. THRASYMÈLE ( THRASYMÉLOS ). CondllC- teur du char de Sarpédon ; il fut tué par Pa- trocle. thrax. y oy. Thrace. THRÉicirçs. Thrace. Surnom d'Orphée. THRÉISSA. Thrace. Surnom d'Harpalyee. threpsippas. Fils d'Hercule et dePanope. thria mbos. Triomphateur. Surnom de THY TIB 477 Bacchus. On tire aussi ce nom de 6pîov , feuille de figuier. thries ( THRi/E ). Nom collectif de trois nymphes fatidiques qui élevèrent Apollon sur le Parnasse, et auxquelles on attribuait l'invention de la divination par les sorts. tiirim. Roi Scandinave d'une taille gigan- tesque , tué par Thor. THcÉRis. Poy. Thouéri. THUR1MAQUE ( THOURIMACHOS ). Fils d /Egyrus et père de Leucippe. thurius ( thourios ). Géant vaincu par Hercule. On avait représenté sa défaite sur les bas-reliefs du trône d'Apollon à Amyclée. thuro. Voy. Théro. thussi et dusii. Dieux secondaires adorés chez les Celtes. thyade s. Nom des Bacchantes. thyell/E. Tempêtes. Nom collectif des Harpyies , dans Homère. thyéivé. Une des nymphes dodonides. THY ESTE ( THYESTÈS ). Fils de Pélops et d'Hippodamie. En lutte avec Atrée , son frère aîné, pour la possession du royaume d'Argos, il enleva un bélier à toison d'or, à la posses- sion duquel étaient attachés le salut de l'empire et la prospérité de sa famille, et cor- rompit Érope, femme d' Atrée, et fille d'Eu- rysthée , roi d'Argos. Puis il s'enfuit avec Pé- lopée, sa fille naturelle, et gagna l'Épire, d'où il revint à Argos , séduit par les trompeuses sollicitations de son frère. Atrée, ayant égorgé les enfants de Thyeste , les fit couper par morceaux, et servir à leur propre père. On dit que le soleil se cacha pour ne point éclairer une action aussi barbare. Thyeste, ne respi- rant que la vengeance , fit assassiner par Égis- the , fils né d'un commerce incestueux ( voy. PÉlopÉe) et le seul qui lui restât , Atrée au milieu d'un sacrifice, et monta sur le trône d'Argos , d'où il fut bientôt chassé par ses neveux, Agamemnon et Ménélas. Égisthe le vengea. Foy. Atrée, Égisthe. — Ce mythe contient visiblement quelques traits empruntés à des fables différentes : ainsi , le massacre des fils de Thyeste semble n'être qu'une refonte de celui de Pélops. On peut remarquer à ce su- jet que Pausanias fait mention d'un certain Thyeste ou Brotéas , père de Tantale, et qai épousa Clytemnestre avant Agamemnon. thyestiades. Descendants de Thyeste. thyia. r. Fille de Castalius (ou du Céphise). amante d'Apollon, dont elle eutDelphus. Elle se livra aussi à Neptune. Selon Pausanias, elle fut la première à sacrifier à Bacchus et à cé- lébrer des orgies : les Thyiadcs prirent d'elle leur nom. — 2. Fille de Deucalion ; Jupiter la rendit mère de Macédo. thyies. Fêles grecques, célébrées à Élis en l'honneur de Bacchus. La veille de la fête on déposait dans le temple trois bouteilles vides; le lendemain elles se trouvaient pleines de vin, par l'effet d'un miracle qui n'est pas inexplicable. THymber. Fils de Daucus et frère de La- ride, tué en même temps que celui-ci par Pallas, fils d'Évandre. THYUBR^US ( THYM BRyEOS ). i. Surnom d'Apollon, tiré de la ville de Thymbrée, en Troade, où il avait un temple, dans lequel Achille fut tué par Pàris. — 2. Ami de Darda- nus et fondateur de Thymbrée en Troade. — 3. Guerrier troyen, tué par Diomède. — 4. L'un des fils de Laocoon. thymbris. Nymphe , amante de Jupiter et mère de Pan. On trouve aussi ce nom sous la forme Hybris. thymoetès. 1. Un des anciens de Troie, époux de Cylla et père de Munippus. Priam fit tuer la mère et l'enfant, né le même jour que Pàris, pour se mettre en garde contre la prédiction des devins. C'est pourquoi, dans l'Enéide, le fils d'Anchise conjecture que 1 introduction du cheval de bois dans les murs d'Ilion est peu-être due à Thyraœtès , désireux de se venger. — 2. Poëte grec, contemporain d'Orphée. Il se rendit à Nysa, fut initié au culte , et composa des hymnes en l'honneur de Bacchus — 3. Roi d'Athènes, fils d'Oxin- thas , et le dernier des Théséides qui ait régné en Attique. Il fut déposé pour avoir refusé de se battre en combat singulier avec un rot béotien. Un bourg du pays garda son nom. — 3. Compagnon d'Énèe, tué par Turnus. th YHtiADES. Bihyniennes. Surnom des nymphes de ce pays. thynnies. Fête grecque dans laquelle les pêcheurs sacrifiaient des thons à Neptune. thyïwos. Fils de Phinée et d'Idée, frère de Mariandynus. thyoxe. 1. Nom que donna Bacchus à sa mère, en la conduisant parmi les immortels. — 2. Nourrice de Bacchus. THYOïvÉE ( thyoneus ). Inspiré ou Déli- rant. Surnom de Bacchus. — 2. Fils de Bacchus et père de Thoas. Ayant volé un bœuf, il échappa à ceux qui le poursuivaient , grâce à son père, qui changea le bœuf en cerf. thyonidas. Surnom de Bacchus , dans l'île de Rhodes. thyotès. Prêtre des Cabires ( Valérius Flaccus). THYR.EUS ( thyr/eos ). i. Surnom d'A- pollon, comme présidant aux portes. — a, Un des fils de Lycaon. thyreus. Fils d'OEnée et d'Althée. thyrie (thyria). Maîtresse d'Apollon et mère de Cycnus. thyrsifère ou thyrsigère. Épithète de Bacchus et des Bacchantes. thyrxeus, Surnom sous lequel Apollon avait un oracle à Cyanéc. On y vo}*ait les évé- nements prochains dans une source. tiacapatv. Déesse mexicaine qui présidait aux plaisirs de l'amour. tiasa. Fille de l'Eurotas , personnification d'un affluent de ce fleuve. tibal atvg. Nom de fantômes que les ha. bitants des Philippines s'imaginent voir dans 478 TIK le feuillage de certains arbres, et qu'ils croient êlre les esprits de leurs ancêtres. ïiDÉiti.MDES. Nymphes du Tibre. TiBÉRixus. Roi d'Albe,fils de Capétus; il se noya dans l'Albula, qui prit alors le nom de Tibre. Il fut divinisé et regardé comme le génie lutélaire du fleuve. tibilénus. Dieu indigète des Noriciens. tibre (Le). Dieu-fleuve du Latium. Les monuments et les médailles le représentent couronné de lauriers. Auprès de lui est une louve allaitant deux jumeaux. Ses attributs sont une corne d'abondance, un aviron , des Heurs et des fruits. tiburmjs ou tiburtus. Fils aîné d'Ara- phiaraiïs, ou, selon quelques-uns, fils d'Hercule et fondateur de Tibur. II avait un autel dans le temple d'Hercule de cette ville. tiédébaik. Dieu adoré par les Sintoïstes, au Japon; il est représenté avec une tête de sanglier, couronnée d'un riche diadème , et quatre mains, dans lesquelles il tient un sceptre, une tète de dragon, un cercle d'or et une fleur. tien. Ciel. Dieu chinois, le Ciel ou le So- leil, tiexu-sou. Saint anachorète, adoré au Tonquin, tiermes. Dieu lapon, qui formait avec Séit et Paive , déesse du Soleil , une trinité suprême. Protecteur de la nature vivante et chef des esprits bienfaisants , Tiermes était en tout point l'opposé de Séit. Un tronc de bouleau, auquel on attachait un marteau et une pierre à feu , formait son image. On lui sacrifiait des rennes, mais seulement quand le sort avait décidé si , des trois dieux souve- rains, Tiermes était celui qu'il fallait invoquer dans l'année. tigasis. Fils d'Hercule et de Philéis. tigris. i. Dieu-fleuve d'Asie, qu'un pas- sage;d'Hésiode, soupçonné d'interpolation, fait fils de Pontos et de Thalassa. — 2. Rivière du Péloponnèse ; une des Harpyies y étant tom- bée , elle prit le nom d'Harpys. — 3. Chien d'Actéon. tii-maaraa ou timaa-ra ataï. Le pre- mier homme, suivant les traditions taïtiennes. Ilfutcréé parTaarou, et s'unit à la déesseHina, de laquelle naquirent plus tard les véritables fondateurs de la race humaine, Ourou et Fana. tus. Génies tutélaires de chaque famille , à Taïti. On supposait que c'étaient les esprit des défunts qui revenaient veiller sur ceux qu'ils avaient aimés, et on les adorait sous la forme de statuettes. 11 y avait aussi des Tiis malfai- sants. ti-kang. Dieu chinois, qui règne aux en- fers. Il a sous ses ordres cinq juges et huit ministres. L'un des premiers est chargé de peser le mort en mettant dans le plateau les prières qu'il a répétées durant sa vie. Si le mal- heureux est condamné, Il est immédiatement livré aux démons, qui lui font subir d'affreux supplices. Quand, au contraire, Ti-Kang a TIR prononcé l'acquittement, le mort se rend dans l'ÉIysée : deux ponts , l'un d'or, l'autre d'argent, conduisent à cette heureuse de- meure. tikoa ou TOUKOA. Dieu suprême des Hot- tentots, qui le regardent comme très- malfai- sant. Ils lui sacrifient des bœufs et des mou- tons. tilphuse (tilphousa). Voy . TELPHL SI timalcls ( timalcos). Fils de Mégarée, accompagna les Dioscures dans leur expédi- tion en Attique , et fut tué par Thésée. Cette tradition est contraire à la légende vulgaire, qui place l'époque de la descente de Thésée aux enfers , pendant 1 invasion des Dioscures. tim andre ( timandra ). i. Fille de Tyn- dare et de Léda ; épouse d'Échémus et mère d*Évandre. On la donne aussi pour femme de Phylée. — 2. Mère de Néophron. TT M ANDRÉE T1MANDREUS ). Père de Cot to ou Cottyto et d'Eurythémis , auxquelles les Héraclides rendirent des honneurs divins. tim arête. Une des trois prêtresses de Dodone qui furent changées en colombes. TijiÉAS. Fils de Polynice. Comp. Ther- S ANDRE. timésius. Clazoménien, fondateur d'Ah- dère, où il reçut les honneurs héroïques. Timor. Dieu de la crainte. Voy. Peur. ti\a ou tima. Le Jupiter des Étrusques, dont la foudre est la parole. On lui avait con- sacré la pleine lune , Idus. — Il paraît que Tinia était aussi le nom du Bacchus étrusque. tiphys. Pilote de l'Argo ; était fils d'A- gnius ou dcPhorbas et d'Hyrmine (Hyrmane et originaire de Siphse en Béotie, ou de Pot- nies. Il mourut à la cour de Lycas, dans le pays des Mariandyniens. Erginus le remplaça dans la conduite de l'Argo. — Un fragment de terre cuite, reproduit par Flangini, re- présente Tiphys assis à la poupe de l'Argo, près du gouvernail. tiphys a. Thespiade, mère d'Amestrius. tipoplo. L'une des Muses siciliennes. Her- mann conjecture qu'il faut lire Pactolo. tirésias. Célèbre devin thébain, fils d'É- vérès ou de Phorbas et de Chariclo. Il des- cendait d'Oudœos , l'un des Spartes. Frappé de cécité dès l'âge de sept ans, il n'en acquit pas moins une grande réputation. Les tradi- tions divergent sur la cause de son infortune et sur celle du merveilleux pouvoir fatidique qui lui fut donné. — a. On dit que les dieux le privèrent de la vue, parce qu'il dévoilait aux hommes les secrets de l'Olympe. C'est ainsi qu'il découvrit à Amphitryon la liaison de Ju- piter avec Alcmène ( Apollodore). — 6. Mi- nerve étant au bain avec Chariclo, Tirésias survint par hasard. La déesse, irritée, lui mit les mains sur les yeux, et l'aveugla. En vain Chariclo la pria de rendre la vue à l'infortuné, ceci passait la puissance de Minerve, qui, pour dédommager sa victime, lui purifia l'ouïe de telle sorte qu'il entendait le langage des oi- seaux , et lui donna un bâton de cornouiller TIR TIT 479 au moyeu duquel il marchait aussi sûrement qu'avant son malheur ( Phérécyde;. — c. Ti- résias ayant rencontré sur le mont Cyllène deux serpents qui frayaient ensemble, les sé- para avec un bâton, et aussitôt devint fem- me; mais au bout d'un certain temps il les rencontra encore dans la même position, et reprit son premier sexe. Choisi pour juge d'un différend qui s'éleva entre Jupiter et Ju- non, Tirésias prononça contre la déesse, qui en fut si irritée qu'elle l'aveugla; mais il en fut dédommagé parle don de prophétie, qu'il reçut de Jupiter, et par une vie sept fois plus longue que celle des autres hommes (Hésio- de). D'autres disent qu'il vécut six , ou neuf, ou onze âges d'homme. — Habile surtout dans l'art des augures et dans la nécromancie, Tiré- sias fixa sa résidence à Thèbes. On y montrait encore longtemps après sa mort VOionosco- pion, où il venait consulter le vol des oiseaux. — Les tradition^ font jouer un grand rôle à Tirésias dans le mythe d'OEdipe et de ses descendants. Nous avons déjà eu occasion de remarquer que, dans les cycles les plus impor- tants des légendes antiques se reprodui- saient des éléments analogues. On ne s'éton- nera donc pas, surtout si l'on pense à l'im- portance des oracles chez les anciens, de voir Tirésias déterminer les principaux événe- ments des guerres thébaines, et jouer ici un rôle à peu près semblable à celui de Glau- eus dans les Argonautiqucs, de Nérée dans les légendes d'Hercule , et de Protéc dans l'O- dyssée. Sauf les différences nécessitées par la conception générale du mythe, c'est toujours le devin qui est l'âme de l'entreprise. Aussi voit-on Tirésias conseiller d'offrir la main de Jocaste et le trône au vainqueur du Sphinx; interpréter les oracles de l'obscur Loxias; pré- dire la victoire de Thèbes sur les sept chefs (voy. MÉnécee); et, quand les Épigones vinrent attaquer cette ville, conseiller aux habitants d'entamer des négociations avec l'ennemi et de s'enfuir. Il s'échappa avec eux ou fut emmené captif, et mourut pour avoir bu de l'eau de la source de Tilphuse. Les vainqueurs consacrèrent au service d'Apol- lon sa fille Manto , qui partageait sa science prophétique. On parle aussi d'une Historis, fille de Tirésias. — Après sa mort , Tirésias obtint de Proserpine de conserver son intel- ligence, et, comme sur la terre, errait dans les enfers, un lituus à la main. Ulysse alla le consulter par Tordre de Circe , et, de re- tour dans Ithaque , lui immola un bélier noir. — LesThébains honorèrent ce devin comme un dieu , et montraient son tombeau , qu'on voyait aussi, du reste , près de la source de filphuse, et en Macédoine. Il avait un oracle à Orchomène. — Polygnote l'avait représenté dans la Lesché de Delphes. tiryas. Fils d'Argus; il fit bâtir parles Cy- clopes la ville de Tirynthe, célèbre par Je séjour quyfit Hercule. TiRYNTHiA. Surnom d'Alcmène tir YjVthius. Surnom d'Hercule. TISAMÈ1VE (TISAMÉiVOS). i. Roi d'ArgOS et de Sparte , célèbre par sa lutte contre ies Héraclides. Il était fils d'Oreste et d'Her- mione. Détrôné par ses ennemis, il alla régner dans l'Achaïe, et périt e« combattant les Ioniens. On l'enterra à Élis. Plus tard , ses os furent rapportés à Sparte. — 2. Dernier roi thébain du sang d'OEdipe , fils de Thersandre et père d'Autésion. — 3. Devin éléen, de la famlile des Iamides. L'oracle lui ayant prédit qu'il serait vainqueur dans de grands com- bats , il s'essaya d'abord dans les jeux du Pen- tathle, mais, son espoir ayant été frustré, il se rendit à Sparte, où ses prédictions assurè- rent, dit-on, plusieurs victoires aux Lacé- démoniens. tisajVDRE ( tisaivdros ). t. Fils de Jason et de Médéc. — 2. Un des Grecs enfermés dans le cheval de bois. TisiPHOiVE. 1. Expiatrice du meurtre. L'une des Furies. Les plus anciens auteurs n'en font aucune mention. F'oy. Furies. Suivant les poètes latins, couverte d'une robe ensanglantée, elle veille nuit et jour à la porte du Tartare. Dès que l'arrêt est pro- noncé aux criminels , Tisiphone , armée d'un fouet vengeur, les frappe impitoyablement; de la main gauche elle leur présente des ser- pents horribles, et appelle ses barbares sœurs pour la seconder. C'est elle, disent les mêmes poètes, qui répandait parmi les mor- tels la peste et les fléaux contagieux. Mais cette distinction n'appartient nullement à l'antiquité, qui avait dévolu aux trois sœurs la même mission vengeresse. Dans les tragi- ques , les Furies n'ont pas encore de noms particuliers; il est donc faux de prétendre que cette furie avait sur le mont Cythéron un temple où Œdipe vint chercher un asile. — 2. Fille d'Alcmaeon et de Manto. Élevée à la cour de Créon , roi de Corinthe , et vendue par ordre de sa femme, elle épousa plus tard son père sans le connaître. tisis. Habile devin messénien , fils d'Alcis. Choisi par ses concitoyens pour aller con- sulter l'oracle de Delphes au sujet d'un éta- blissement qu'ils formaient sur le mont Itho- me, il fut assailli par les Lacédémoniens à son retour, rapporta l'oracle aux Messéniens, et peu de jours après mourut de ses blessures. Une voix mystérieuse l'avait arraché à la mort lors de l'attaque des Spartiates. titan. Personnage mythologique connu au seul Lactance, qui a tiré son mythe des poésies d'Ennius. Hésiode, Apollodore et Hygin n'en disent pas un mot. Suivant le rhéteur chrétien, Titan était fils du Ciel et de Rhée ou Titée. Frère aîné de Saturne, il lui céda ses droits à la prière de sa mère sous la condition expresse qu'il ferait périr tous ses enfants mâles , afin que l'empire du ciel revînt à la branche aînée; mais ayant appris que Rhée avait conservé et élevé en oecret trois des fils de Saturne , il fit la guerre 480 TÎT à son frère, le vainquit, le prit avec sa fem- me et ses enfants, et les tint prisonniers, jusqu'à ce que Jupiter, ayant atteint l'âge vi- ril, délivra son père, sa mère et ses frères, lit la guerre aux Titans, et les précipita au fond du Tartare. T1TANOCRATOR, TIT AXOCTOAOS . Fahl- qneur des Titans. Surnom de Jupiter. titaxos. Un des fils de Lycaon. TITAN I A , titams. Fille ou petite-fille des Titans. Nom patronymique de la Lune, de Thémis , etc. TITAXS (titanes, titèxes, ouraxio- ives. titaivides, ouramdai. Fable des Titans. Fils d'Uranus (le ciel) et de Gé ( la Terre ), frères des Hécatonchires et des Cy- clopes. Avant leur naissance, Uranus avait précipité leurs frères dans le Tartare. La Terre, irritée, engagea les Titans à se révolter con- tre lui, et arma à cet effet Saturne d'une faux de diamant, au moyen de laquelle ce- lui-ci mutila son père. Du sang d'Uranus naquirent les Furies, les Géants, les Mélies, et Vénus. Les Titans donnèrent ensuite le trône à Saturne , et délivrèrent leurs frères captifs. Le nouveau roi du ciel commença par rejeter les Cyclopes dans leur prison; puis il épousa sa sœur Rhée (ou Ops, suivant Ovide). Cependant, Uranus et la Terre lui ayant prédit qu'il serait détrôné par un de ses enfants, il les avalait à mesure qu'ils ve- naient au monde. Vesta, Cérès, Junon/ Pluton et Neptune disparurent ains\ Rhée parvint à sauver Jupiter; Métis fit rendre à Saturne les enfants qu il avait avalés , et , réunis à eux, Jupiter commença une guerre contre son père et contre les Titans. Cette lutte» qui est connue sous le nom de /Titanoina- chie, eut lieu en Thessalie : les Cronides étaient postés sur l'Olympe et leurs adver- saires sur le mont Othrys. Au bout de dix ans, la Terre prédit la victoire à Jupiter, s'il appelait à son secours les fils d'Uranus, que Saturne avait précipités dans le Tartare. Ju- piter, ayant tué Campé, gardienne de leur pri- son , les délivra. Les Cyclopes donnèrent alors à Jupiter l'éclair, aie tonnerre et la foudre {voy. Cyclopes), à Pluton un casque ma- gique , et le trident à Neptune. Vaincus par les Cronides / les Titans furent relégués dans le Tartare , et mis sous la garde des Hécatonchi- res. — Développements. I. Si l'on s'en rapporte a'ia Bibliothèque d'Apollodore et àla Théogonie d'Hésiode , telle que nous la possédons aujour- d'hui , rien de plus simple que la nomenclature et la généalogie des Titans. Mais ces don- nées sont loin de s'accorder avec les légen- des transmises jusqu'à nous par les poètes de tout âge , et surtout par les auteurs romains, i.e fait capital du mythe des Titans, leur lutte contre l'Olympe , se trouvant reproduit sous des formes diverses dans les écrits des my- thologues , il en est résulté une confusion extraordinaire. Les Titans et les Géants sont continuellement pris les uns pour les tir autres; dans Ovide, ces derniers, confon- dus avec les Hécatonchires , sont représen- tés comme ayant cent bras. Horace suit La même tradition erronée, et raiîge au nombre des Titans les géants Mimas, Porphyrion , Rhœtus et Encelade. Typhée, qui n appar- tient nullement à cette famille monstrueuse, est de même compris au milieu d'elle. Pour se reconnaître au milieu de cet amagalme de traditions, il importe d'adopter l'ordre his- torique, qui, en nous faisant suivre pas à pas les développements de l'idée première, nous permettra de concevoir les mutations qu'elle a subies. Avant cependant de nous livrer a cet examen, nous devons remarquer que, sui* vant certains mythologues , le mythe des Titans se rapportait à la formation et au dé- veloppement des productions de la nature sous l'influence du ciel, phénomène person- nifié sous la forme de Géants. En ce cas, les légendes des Aloades , des Titans, des Géants et des Cyclopes, qui se touchent par ce point commun, l'énorraité de leur stature, indique- raient la manifestation de phénomènes identi- ques (volcaniques peut-être), dans des pays différents. Cette opinion tire une grande vrai- semblance de ce fait constant que, dans les auteurs , le lieu du combat, toujours flottant, est spécialement indiqué par eux comme se trouvant dans une contrée volcanique, foy. Cyclopes. Une autre conjecture, qui n'impii. que pas la négation de la première , regarde ces mythes divers comme une même légende, localisée dans des pays offrant les mêmes caractères géologiques. On a peine à croire, en effet, que les luttes d'Uranus et des Héca- tonchires , de Saturne et de ses fils , des Olym- piens et des Titans, ainsi que celle des Aloa- des, et enfin , l'escalade des Géants, soient autant de conceptions parfaitement étrangè- res l'une à l'autre. — Il . Dans Homère, rien de précis qui constate la lutte des Titans contre Jupiter. Le poète semble avoir oublié cette lutte offensante pour la majesté du dieu su- prême, et n'avoir gardé que le souvenir de la défaite des adversaires de l'Olympe. Les Titans, enfermés dans le Tartare, ne sont pas désignés nominativement : l'Iliade men- tionne seulement Japet et Saturne. Quant à leur origine, Homère les désigne implicite- ment comme fils d'Uranus, Ouraniones. H applique aussi ce surnom aux dieux Olym- piens. Les peuplades fabuleuses, identifiées par les poètes romains avec les Titans , n'ont rien qui les rattache à ce peuple : l'Hécaton- chire Briarée, géant marin, prête son secours à Jupiter contre les dieux Olympiens et non contre les Uranides , et ses frères ne figurent nullement. Quant aux Géants et aux Cyclopes, ils n'ont aucun caractère divin, et ne s'éloi- gnent de l'homme que par une conformation particulière. Ennemis de Jupiter, on ne les voit pas combattre contre lui. Il est seulement dit que les dieux , irrités de la perversité des premiers, les firent périr. A côlé de ces peu- TIT ptadesgiganlesques's'en dresse une troisième, celle des Aloades, qui entreprirent d'escala- der les cieux, et, pour cet effet, entassèrent Pélion sur Ossa. Ils furent tués par Apollon. Dans Hésiode, ainsi que nous l avons vu, la famille des Titans se complique et s'harmo- nise. Les Titans proprement dits sont au nom- bre de douze , Océan , Cœus, Crios , H ypérion , Japet, Saturne; Thia , Rhée , Thémis, Mné- mosyne, Phébé, Téthys. Ce passage de (a Théogonie est contraire en quelques points aux données de l'Iliade. En effet, dans ce poème, l'Océan, loin d être né d'un dieu , est la source de tout. Foy. Océan. Cœus , Crios, Mnémosyne, Phébé ne sont pas même nom- més, non plus que Thia, qui, dans l'hymne homé- rique à Apollon, est remplacée par Euryphaes- sa. Enfin, Rhée, Thémis et Téthys figurent sans indication d'origine. On soupçonne même d'interpolation les deux passages de l'iliade où se trouve le nom de la première ( II. 14, 204 ; 15, 187 ). — Les autres Titans sont : i° les Hécatonchires , parmi lesquels nous retrou- vons le Briarée d'Homère , assisté de deux frères, Cottus et Gyès;2° les Cyclopes Tita- niques. Ils ne forment plus un peuple humain comme dans Homère , mais une triade divine , personnifiant les effets de la foudre. Leurs noms sont les suivants : Argès, Stéropès, Brontès. De même , les Géants, nés, suivant Hésiode, du sang de Saturne, se changent de peuplade humaine en êtres divins. C'est ici le lieu , à l'occasion de cette déformation des légendes primitives, de mentionner une tradition suivant laquelle un ancien peuple , souche du genre humain, portait ce nom de Titans. Il habitait Cnosse, et, hostile à Ju- piter, fut mis en fuite par le son de ia flûte de Pan. On serait autorisé à accorder, d'après la transformation subie par les Cyclopes et les Géants dans Hésiode , que ce mythe d un peu- ple titanique est antérieur à tous les mythes Crâniens. Mais on se gardera d'une conclusion précipitée en remarquant que, postérieure- ment à Hésiode , les Cyclopes subirent une nouvelle transformation , et redevinrent une peuplade occupée, soit de travaux de forges, tomme les Cyclopes Vulcaniens, imaginés d'après les données d'Homère et d'Hésiode , et qui portent en partie les mêmes noms que les Titans , soit de constructions gigantesques. — Quant aux autres personnages , nés du sang de Saturne, ce sont, suivant Hésiode , Vé- nus , les Euries, et les Mélies. La première est , dans Homère, fille de Jupiter et de Diane. Les secondes n'ont aucune origine déterminée , et les Mélies ne sont même pas mentionnées. Ici finissent les Titans proprement dits; mais, ainsi que nous l'avons déjà fait remarquer, ce nom , qui , dans l'origine, parait n'avoir été appliqué qu'au troisième groupe des fils d'Uranus et de la Terre , est donné abusi- vement, soit à des divinités telles que Cérès (Clém. Alex.) , Diane (Apollod.), Phorcys i id. ), Hécate [ Hésiode), Latone (Ovide), Hé. TIT 431 lios ( Servius ) , Sélèné ( id. ) , soit à des êtres semi-divins, Prométhée ( Hésiode ) , Pyrrha- (Ovide), Circé (Ovide) : il en résulte que, sous le nom de Titans, la mythologie syn- crétiste des derniers âges était arrivée à com- prendre : — i. Les Uranides, dont nous avons donné la nomenclature. — 2. Les Pontides, Néréc, Thaumas, Phorcys, Céto. — 3. Les Cronides , Vesta , Cérès, Pluton , Neptune. Jupiter, Junon. — 4. Les Océanides. — 5. Les enfants de Cœos , Latone et Astérie. — 6. Les enfants de Crios, Astrée , Pallas , Persès. — 7. Les Perséides. — 8. Les Hypérionides, le So- leil, la Lune et l'Aurore. — 9. Les Héliades. — 10. Les Japétides : Atlas, Ménèce, Prométhée, Épiméthée. — 11. Les Néréides. — 12. Les Thaumantides : Iris, les Harpyies. — i3. Les Phorcydes. Mais il faut se garder de croire que cette immense famille fut acceptée avec cette régularité systématique par les croyances po- pulaires et dans les écrivains. La plus grande partie des membres qui la composaient avaient jusqu'à deux ou trois généalogies, toutes aussi populaires les unes que les autres, comme on pourra s'en convaincre en se re- portant aux articles cérès , Diane, Furies , GÉANTS , HÉCATE , JaI»ET , LATONE , PHOR- CYS, Prométhée, Rhée, Terre, Thémis, Thia, Uranus, etc. — Nous avons essayé de montrer comment la famille des Titans, à peine indiquée dans Homère, s'était succes- sivement étendue et transformée sous l'in- fluence d'idées diverses , jusqu'à former l'im- mense nomenclature qui nous a été conservée par Apollodore, sans cependant que cette no- menclature fût adoptée d'une manière gé- nérale par les Grecs et par les Romains. Il nous reste à. parler de quelques traditions in- solites, en opposition avec la croyance vul- gaire , dont les dissidences n'allaient pas jus- qu'à entamer le noyau primitif. Suivant Apol- lonius de Rhodes et Tzctzès , les Titans étaient gouvernés, avant le règne de Saturne, par Ophion et par Eurymédon. Etienne de Byzan- ce donne aux Uranides les noms suivants : Adanus, Ostasus , Andès , Saturne, Rhee, Japet, Olymbros. Pausanias parle d'un Titan , nommé Anytus, qui éleva la Proserpinc ar- cadienne. Enfin, les Orphiques dénaturent complètement la tradition vulgaire, par le mélange d'idées empruntées à la cosmogonie phénicienne. Selon eux, le premier être s'ap- pelait Protcgonos. Sa fille Rhée épousa Cro- nos, et d'elle naquirent Gé, Uranus, Pontos, les Vents, tous les dieux et tous les hommes. Jupiter eut d'elle Proserpine. Bacchus Za- greus, fils de celle-ci, fut déchiré par les Titans. — Quant à la confusion des Titans et des Géants dans les poètes latins, et sur- tout dans Horace et Ovide , elle est trop évi- dente pour qu'on la mentionne comme une divergence de traditions. Nous avons dit quel- ques mots de la similitude qu'offraient ces deux familles : le mythe de la seconde pa- raît calqué sur celui de b première, avec 41 482 TïT celte différence, qu'il s'y est mêle un reflet des données homériques. Ils sont détruits par les dieux à cause de leurs crimes ; c'est le fait principal mentionné dans l'Odyssée. Dans Hésiode . ils revêtent une origine divine. De là à conclure une attaque contre l'Olympe, tentée aussi par les Aloades , et dans le même lieu que celle des Géants, il n'y avait pas loin- D'ailleurs ils se confondent peu à peu avec les anciens adversaires de Saturne. Comme aux Hécatonchires, Hygin leur donne Gé pour mère ; comme aux Hécatonchires , Ovide leur donne cent bras. Ils n'ont pas de pieds : l'ex- trémité de leur corps est pisciforme , sans doute par suite d'une confusion entre eux et les mêmes Hécatonchires : on se rappelle que dans Homère, Briaree a pour demeure la mer. Comme il fallait cependant leur donner la facilité de se mouvoir sur la terre, puis- que leur attaque a lieu principalement dans des régions montagneuses, on leur attribua des ailes. 11 est inutile de pousser plus loin cet examen; les détails de la gigantomachie ont été retracés à l'article Géants. Seulement, on n'aura plus lieu de s'étonner de voir Vir- gile et Calliraaque compter au nombre des Géants le Titan (Cyclope, Scol. Théocr. ) Briarée , et Hygin commettre grossièrement la même faute au sujet de Japet et de Phor- cys. Voy. Phrutus. Les mêmes aberra- tioDs sont répétées dans Horace et dans Ovide, a propos de Riphée, d'Encelade, de Mimas, de Typhon , etc. Eustathe, par une erreur contraire , fait du géant Eurymédon un Ti- tan, père de Prométhée. — Voy. Titan. titarésies. Surnom de Mopsus, tire soit du Titarèse , fleuve de Thessalie , soit du nom de son aïeul Titaron. titaroa. Aïeul de Mopsus. titée (tituba). La même que Gc, sui- vant Diodore. tithémdies. Fêtes célébrées à Sparte en l'honneur de Diane Corythallienne. On portait les enfants mâles dans son temple ; a cette occasion, on lui immolait de jeunes porcs. tithon (tithoxos). t. Fils de Laomédon et frère de Priam ( Homère ) ; ou frère de Lao- médon IServius). Aimé de l'Aurore, il obtint des dieux l'immortalité; mais, ayant oublié de demander la jeunesse, il vit dans une décré- pitude éternelle (hyrnn. homériq. ). Suivant les poètes latins , il fut métamorphosé en ci- gale. — L'Aurore eut de lui deux fils, Mem- non et Émathion. — 2. Fils de Cépbale et de l'Aurore, père de Phaëthon ( Apollodore). tithorée ( tithoré a ). lymphe du Par- nasse, donna son nom à une ville de la contrée. tithroxé. Surnom sous lequel Minerve était adorée en Attique , dans les bourgs de Myrrhinonte et de Phlya. Le dernier lui avait élevé un autel à côté de ceux de Cérès Ané- sidora (qui fait sortir ses dons de la terre), de Jupiter Ctésios ( qui préside aux richesses), de Coré Protogone (qui protège les jeunes pousses), et des Eumenides. ILE tithr.wbo. Déesse égyptienne, analogue a Hécate. titias. Ce personnage est donné par les mythologues, tantôt comme un des Dacty- les, tantôt comme un héros mariandynicn, fils de Jupiter ou de Mariandynus, Suivant Apol- lonius , dans les jeux funèbres célébrés en l'honneur de Priolaiis, roi du pays, Hercule lutta contre Titias et le vainquit. — 11 eut un fils, Barynos. — Le scoliaste d'Eschyle fait de Titias le père de Priolaiis et de Marian- dynus. tityres. Génies qui figuraient dans la troupe bachique : ils avaient la figure hu- maine et une partie du corps couverte de peaux de bêtes. TITYUS. Célèbre géant. La mention la plus ancienne qui en soit faite se trouve dans l'Odyssée. Ulysse , descendu aux enfers, s'ex- prime ainsi : « Je vis Tityus , ce fils de la Terre, tout étendu , et qui de son vaste corps couvrait neuf arpents. Deux vautours atta- chés incessamment à cette ombre lui déchi- rent le foie sans qu'il puisse les chasser; car il avait eu l'insolence de vouloir faire vio- lence à Latone. » Plus tard, on changea son origine, en lui donnant pour père Jupiter et pour mère Élara; on supposa que, né en Eu- bée, il fut père d'Europe. Son crime, ajou- tait-on, avait été commis à l'instigation de Junon, qui voulait le perdre, et il tenta de l'accomplir sur Latone ou sur Diane; mais cette dernière , seule ou avec l'aide de son frère, le tua à coups de flèches. On dit encore que Jupiter le foudroya. Hygin remplace le-* vautours qui le dévorent aux enfers par des serpents. — Selon Strabon , Tityus avait ete roi de Panope , en Phocide. Cette ville mon- trait, en effet, son tombeau de dimension colossale. — On voyait sa mort sur le trône d'\pollonà Amyclée, tlacoulteutl. Déesse de la beauté et de l'amour charnel, chez les Mexicains. On la connaît aussi sous le nom de Ichcouina (Yxcuina), la belle femme. TLEPOLEME ( TLÉPOLÉMOS ;. I. Fils d'Hercule et d'Astyoché, dont le héros s'é- tait emparé dans Éphyre : ayant tué par mé- garde son oncle Licymnius, à Argos, il dut, pour éviter la vengeance des Héraclides, quitter l'Argolide, et s'enfuit à Rhodes, où il fonda les villes de Lindus, de Ialysus et de Camirus. Il amena les Rhodiens devant Troie sur neuf vaisseaux, et fut tue par Sarpedon. (Homère). — Les traditions postérieures donnent quelquefois pour mère à ce héros Astydamie, et disent qu'à son départ pour la froade il laissa à Butés le soin de sa co- lonie. — - Suivant Tzetzès, sa femme Philozoé institua en son honneur des jeux funèbres, Le vainqueur y recevait une couronne de peu- plier. — 2. Troyen, fils de Damastor, tué par Patrocle. TLÉSIMÈXE ( TLÉSIMÉNÈS )• Fils OU TOP frère de Partbénopée; frère d'Autan. Foy. THtSIMÈ>"£. tlous (tloos). Fils de Trérailus et de Praxidice. tmole ( tmolos). Personnification du mont Tmolus en Lydie. On ne s'accorde pas sur sa naissance; suivant les uns, il est fils de Mars et de Théogoue; d'autres le font naître de Sipyle et de Chthonie. Roi de Lydie, il fut époux d'Oraphale, ou de Pluto. On le désigne encore comme père de Tantale. — Choisi pour arbitre de la lutte musicale entre Pan et Apollon, il prononça en faveur du premier. Ayant fait violence à la nymphe Arrhiphé, dans le temple de Diane, la déesse envoya contre lui un taureau qui le perça de ses cornes. — 2. Fils de Protée, connu par sa cruauté. On le remplace quelquefois par Tolygone. Hercule le fit périr. tmolia. Surnom de Diane, adorée en Lydie. tmou , atmou , ot.moi. Dieu égyptien, qu'on croit n'être autre que Fré ou le Soleil sous sa face infernale. De nombreuses pein- tures le représentent sous la forme humaine, couronné du pchent, et tenant les insignes de la vie divine. Il est assis sur un trône. Ces figurations sont souvent accompagnées de lougues prières. tohou\gas. Nom des prêtres zélandais, qui, comme les mulgaradocks australiens, passent pour les interprètes de la divinité , et peuvent prédire l'avenir, calmer les ora- ges, apaiser les vents, guérir les maladies. Leurs fonctions sont héréditaires, et les pères y forment de bonne heure leurs enfants. toi a. Les mauvais esprits chez les anciens Floridiens. tolumxiùs. Augure du camp de Turnus. tou s. Personnage fabuleux , qui donna son nom au Capitole, dans les fondements duquel on trouva sa tèle ( CaputToli). TOMOVor. Génies bons et mauvais adorés paries Slaves, et analogues aux Lares ro- mains. toxaxs. Tonnant. Surnom sous lequel Jupiter avait un temple. toxatiouh. Le soleil chez les Aztèques. Un de ses temples est encore debout aux en- virons dOtunba , à côté d'un édifice dédié à la Lune (Metsli ). Le temple de Tonatiouh n'est autre qu'une pyramide, haute de deux cent sept pieds , et dont les côtés sont orien- tes suivant les quatre points cardinaux. Des escaliers conduisent au sommet où se trou- vait un autel. ro\ÉES. Fêtes célébrées à Argos en l'hon- neur deJunon. Foy. Admeté. topax. Cami japonais, qui préside au ton- nerre et aux orages. Les hommes s'étant corrompus et se riant des dieux, Topan em- brasa l'univers et fit périr l'espèce humaine, S l'exception d'une seuie famille, qui n'avait point pivvariquc. Quand le tonnerre gronde. TOU 483 ce qui vient de ce que Topan agite sa massue, on lui offre en sacrifice des poissons. topit. Suivant du troisième décan de la Vierge, dans le zodiaque rectangulaire de Denderah. Il a des cornes de bouc et tient le sceptre des dieux favorables. top. a. Le soleil chez les Tchruvaches. toraaga. Cami japonais. Avant sa déifi- cation , il avait régné au Japon et délivré son pays d'un géant à huit bras. On le représente armé d'une hache et foulant aux pieds un serpent. tordchipamo. Déesse thibétaine, incar- nation de Bhavani. Elle est représentée par une prêtresse qui réside à Bhaldi et a sous sa direction les monastères des environs. toroxe. Femme de Protée et mère de Protogone et de Télégone. torrébie. Nymphe qui eut de Jupiter Arcésilas et Carius. tortop. .bourreau). Surnom sous lequel Apollon avait à Rome un temple dans lequel il était représenté écorchant Marsyas. tosorthros. Roi égyptien , inv enteur de l'écriture, des sciences mathématiques, de la médecine , etc. Les livres attribués à Hermès le montrent souvent en relation avec ce dieu. tossitorou ou rourorouci. Cami ja- ponais, l'un des protecteurs du commerce. On le représente avec une longue barbe, un énorme turban et un grand éventail. totams. Génies bienfaisants adorés par quelques peuplades de l'Amérique du Nord. Ils veillaient sur chacun des membres d'une tribu, et empruntaient â cet effet la forme d'un animal. toth. Foy. Thoth. tou bo. Fils de Tangaloa ; il assassina son frère, dont il convoitait les richesses, et, mau- dit par son père , fut le chef de la race noire. Foy. Taxgaloa. toi T-BOLOTOU. Dieu honoré par les ha- bitants des iles Tonga; il préside en sous-ordre à la mer et aux voyages. TOtï-TO>"GA. Sorte de pontife qui réunis- sait à la fois les deux pouvoirs spirituel et temporel , aux iles Tonga. L'influence de son caractère religieux, plus étendue que son auto- rite temporelle , rayonnait au delà même de l'archipel. De grands honneurs et de grands privilèges se rattachaient à la personne de ce pontife, qui était exempt du tatouage et de- là circoncision; son mariage , ses funérailles et son deuil étaient honorés par des cérémo- nies toutes particulières. La dignité deTouï- Tonga était héréditaire. tocila. Dieu funeste adoré par les Kamt- chadales. C'est lui qui produit les éruptions ) les tremblements de terre, les orages, etc. Ce- pendant il peut aussi se montrer favorable. Il parcourt la terre sur un traîneau , tiré par un chien magique qui secoue de son corps le ver- glas et la neige, et produit, par ses brusques 484 TRA mouvements, d horribles tremblements de terre. TOi'MAXOi roxg. Femme du roi de Ban- tam et mère de Toumasalingabering , qu'elle eut au bout de deux ans de grossesse ; elle était descendue du ciel, et y remonta lorsque son fils futsorti de la première enfance , emportant avec elle et son mari et la moitié d'une su- perbe chaîne d'or qui ornait son cou. Le jeune prince, au nom ineffable, garda précieuse- ment l'autre moitié du joyau de sa mère. Ce bijou était, dit-on, tantôt pesant, tantôt lé- ger, et prenait tour à tour différentes nuances. Les souverains de Java le conservèrent long- temps. TOL" MASALIXG ABERIXG . F'OiJ. TODMA- NOUBOXG. toc pan. Dieu du tonnerre chez les anciens Brésiliens. Il présidait aussi à l'agriculture. tolparax. L'esprit du mal , en Californie. Adversaire de Xiparaïa . créateur du ciel et de la terre , il osa l'attaquer, fut défait ainsi que ses adhérents, et confiné avec eux dans une grande caverne gardée par des baleines, ce qui ne l'empêche pas d'exciter les hommes à la guerre. Ceux qui écoutent ses perfides sug- gestions tombent, à l'heure de la mort, dans son horrible demeure. Les Californiens, di- sent les mythologues, se divisaient en deux sectes, qui adoraient, l'une Niparaïa , l'autre Touparan. Si ce fait est vrai, il faut en con- clure la dépossession d'un culte par un culte plus moderne, ou l'asservissement d'une peu- plade par une autre. tous. Nom que les anciens Taïtiens don- naient aux effigies des dieux. toux (tussis ). Cette maladie, déifiée par les Romains, avait un temple à Tibur. toxaris. Héros scythe qui mourut à Athè- nes, où on lui rendait un culte. toxée (toxeus). r. Fils d'Eurytus. — 2. Frère d'Althée, tué par Méléagre. — 3. Fils d OEnée; périt de la main de son père. toxicrate. Thespiade , mère de Lycius. toxophoros. Archer. Surnom d'Apollon. toyo-ke-o-da'i-tsix. Dieu suprême de la religion du Sinto , créateur du ciel et de la terre. Patron du Daïri, ce dieu est surtout adoré dans le Ghe-kou du mont Nouki-Nako- \ama, consacré aux esprits tutélaires. tpé. Déesse égyptienne peu connue. On croit qu'elle était la personnification du ciel, que son hiéroglyphe désigne en effet. Sur les zodiaques tentyrites, elle est représentée avec une double effigie et des mamelles pen- dantes. Sa tunique est parsemée de lotus. Un icarabée à ailes d épervier se voit sur sa poi- trine. Tpé figure aussi sur les monuments fu- néraires. tragios. 'Surnom d'Apollon, adoré à Trages dans l'île de Naxos. tragophoros. Surnom de Bacchus et de Pan. tragoscélès. Surnom de Pan, tiré de ses pieds de bouc. TRI trahie IX S TRAXîDÉi.osî. Fils de Téla- mon et d'Hésione ou de Théanire. — a. Sa mère, enceinte de lui , se rendit à Milet, ou le roi Arion l'accueillit favorablement et se char- gea de l'éducation du fils qu'elle attendait Longtemps après, Achille, ayant pris Milet, tua Trambelus sans le connaître : il déplora son malheur en apprenant qu'il avait tué le fils deTélamon. — b. Une autre tradition place Trambélus à Lesbos.où, amoureux d'Apriate, qui se refusait à ses désirs, il la jeta dans la mer. On rapportait encore qu'elle se précipita dans les flots pour lui échapper. Ce fut en punition de celte mort qu'Achille le feia après s'être emparé de Lesbos. TRANQUILLITÉ TRAAQL ILLITAS \ Divi- nité romaine, qui avait un temple à Rome près de la porte Collatine. trapèze (trapézos). Fils deLycaon, donna son nom à une ville d'Arcadie. travail (poxos, laror ). Divinité allé- gorique grecque et romaine, fille de l'Érèbe et de la Nuit. Virgile la place à la porte des enfers. trériaxi ( du \ Dieux adorés à Trébie dans le Latium , et transportés à Rome après la soumission des Trébiens. trémilos. Époux de !a nymphe Praxidice, père de Tloiis, de Xanthas, de Pinarus, de Cragus , de Panyasis. TRESTOXi \. Déesse latine que l'on invoquait contre la lassitude dans les voyages. trézÈxe . TROEZÉxcs ). Héros éponyme de la ville de ce nom dans le Péloponnèse, fils de Pélops. TRIANGLE ( DELTOTOX , TRIGOXOX , triaxgclum ). Constellation boréale, au- dessous d'Andromède. C'était l'image du Délia égyptien. tricca. Fille dePénéeetfemme d'Hypséus. Elle donna son nom à une ville de Thessalie. tricéphalos. A trois, tête s. Surnom de Mercure et de Diane. trichos. Guerrier grec tué par Hector. tricl ari a. Surnom de Diane, lire d'un temple qu'elle avait dans un canton possédé par trois villes d'ïonie, Aroé . Anthée, et Messatis. triclaries. Le temple de Diane Triclaria ayant été souillé par Ménalippe, les habitants d'Aroe, d'Anthée, et de Messatis, instituè- rent, pour apaiser la déesse, une fête dans la- quelle on lui sacrifiait un jeune homme et une vierge. Eurypyle abolit cet usage barbare. TRICOLOXL S TRICOLOXOS ;. t. Lycaoni- de ; fonda une ville de même nom f en Arcadie Il fut père de Zortée et de Parorée. — 2. Pré- tendant d'Hippodamic. tricréx a. Lieu d'Arcadie où naquit Mer- cure; ainsi nommé de trois sources (TpôT; XQ7]Vtaire. — Dans Hygin, Tripto- lème parcourt toute la terre en y répandant la connaissance de l'agriculture; puis, ce voyage fini, il revient à Eleusis, où le roi Cé- lée veut le faire périr. La déesse protégea son favori , et força Célée à lui céder la souverai- neté. Après avoir donné au pays le nom de son père Éleusis , il institua les Thesmopho- ries. — Les Grecs lui durent la charrue et le charriot. Koy. Philomelus et Buzyges. — Triptolème avait un temple et une statue à Athènes, ainsi qu'à Éleusis. Dans le Rharion, on montrait une aire dite aire de Triptolème. Auprès - élevait un autel en son honneur. — TRI TRI 487 L'art le représentait tantôt le pied sur un dragon et menant une charrue attelée de deux bœufs, tantôt debout sur son char magique, ou à côté de Cérès. Ses attributs sont le pé- t.ise, des épis et un sceptre. On le trouve souvent figuré sur des vases et sur des mé- dailles de l'Empire. — Le Bonus Éventus des Romains paraît n'être qu'une refonte du Tripto- lème grec, auquel il ressemble beaucoup et dans son essence et dans sa forme exté- rieure; ce dieu aurait été importé de la basse Italie à Rome, avec les cultes de Bacçhus et de Cérès. trisa.vrou. Roi d'Ayodhyà, de la dynastie solaire. En récompense des services qu'il avait rendus à la famille de Viçouamitra, Trisankou fut transporté vivant dans le ciel. trisiras. Frère de Ràvana; il fut tué par Rama , avec quatorze mille Ràkchaças. trisjiÉgiste. Trois fois grand. Surnom de Mercure ou Hermès , considéré comme l'in- venteur des lettres et des arts. Quelques-uns font de Mercure trismégïste le petit-fils de l'ancien Mercure. tritée (triT/EA;. Fille de Triton, prê- tresse de Minerve et amante de Mars, dont elle eut Ménalippe, qui donna le nom de sa mère à une ville d'Achaïeoù l'on offrait des sacrifi- ces annuelsà Tritée ainsi qu'à son divin amant, TRITO , TRITOGÉME ( TRITOGÉ>~EIA . tritogèxes, trito). i. Surnom de Mi- nerve, tiré soit du fleuve Triton enBeotie, sur les. .bords duquel la fable plaçait sa nais- sance et où elle était adorée dans la plus haute antiquité; soit du lac Triton en Libye, qu'une tradition suspecte indiquait aussi comme lieu de sa naissance; soit enfin de-rciTO), tete.— 2. Foy. Trigonia. tritox. Dieu marin subalterne inconnu à Homère , et qui semble avoir été , comme l'in- dique la conque qui lui est donnée pour attri- but par les poètes des derniers âges, la per- sonnification du mugissement de la mer. En tout cas, cette idée ne dérive pas des plus anciens mythes, dans lesquels Triton n'ap- partient nullement au système de divinités maritimes de la mer Égée. Hésiode le désigne bien comme fils de Neptune et d'Amphitrite (ou de Céléno, Tzetz). avec lesquels il habite un palais d'or, dans les profondeurs de la mer; mais la théogonie ayant subi des interpola- tions manifestes, cette donnée doit inspirer peu de confiance. Elle ne saurait tenir d'ail - leurs contre l'évidence des traditions antiques. Etroitement lié au culte de Minerve, dont il fit l'éducation, suivant les mythographes , Trilonparaît avoir été, dans l'origine, le dieu du fleuve Triton , affluent du lac Copaïs, en Béotie, et le plus ancien lieu où Minerve ait été adorée. Cette déesse naquît sur les bords du fleuve, èm TTOTapioO tsîtojvo; , et non auprès du lac Tritonidc, comme traduit à tort Clavier, imbu 'de fausses idées sur la prove- nance du culte helléno libyen. Les Minyens ayant porté en Libve leurs dieux, purement Grecs, parmi lesquels Minerve et Triton , au bout d'un certain laps de temps ces divinités furent regardées comme étrangères a la Grèce parles Grecs eux-mêmes. Ainsi , dans Apollonius, dans les Argonautiques d'Orphée, dans Tzetzès, Triton est le dieu national du lac Tritonide en Libye, soit que le lac Copaïs ait porté ce nom originairement , soit qu'il y ait confusion et que le nom du fleuve de Béo- tie ait ete transporté au lac libyen. Quoi qu'il en soit, Apollonius dépeint Triton comme un dieu-marin dont lapartie inférieure du corps est pisciforme ; il lui fait jouer, comme ù Glaucus > un rôle fatidique vis-a-vis des Argonautes. — Postérieurement encore, Triton devint non plus, comme dans Hésiode, un dieu marin de la mer Égée , ou, ainsi que le veulent les Argonautiques, une divinité libyenne, mais un dieu marin, tout à fait subalterne, de la Méditerranée , qui se subdivisa bientôt en une foule de dieux inférieurs, appelés de. -on nom , Tritons. Du reste, les poètes distinguèrent toujours le .Triton principal de ses compa- gnons : ils le dépeignent volant sur la mer dans un char attelé de chevaux bleuâtres et armés de serres d'écrevisses; soufflant de sa conque (t^'jt^z, concha canens) pour apai- ser les flots et pour effrayer les géants , lors- qu'ils assaillirent l'Olympe; et luttant contre Misène , qui lui disputait le prix de la musi- que. — Quant aux autres Tritons , les my- thographes en donnent des descriptions assez peu uniformes ; cependant ils les représentent toujours unissant la nature de l'homme a celle du poisson. Selon Pausanias , ils avaient, ainsi que leur chef, une chevelure vert de mer couronnée de roseaux, le corps couvert d'écaillés, des branchies sous les oreilles, de larges bouches et des dents d'animaux, des yeux bleus, des mains écailleuses, des doigts armés de griffes, et des nageoires au ventre et à la poitrine. Leur attribut caractéristique est la conque marine. Les Tritons représentés avec une queue et deux jambes de cheval portent le nom de Centaures-tritons ou d'I- chthyo-centaures. — Quelquefois on donne pour attributs aux Tritons, des pinces d'écre- visse en guise de cornes, une rame, ou un trident, ils figurent assez fréquemment dans des bas-reliefs dionysiaques. On en avait re- présenté dans le temple de Neptune sur l'Is- thme. A Tanagra , le temple de Bacchus ren- fermait la statue d'un triton acéphale. On racontait à ce sujet qu'un de ces dieux faisait chavirer les barques des Tanagréens, et tuait leurs bestiaux. Pour le prendre on pinça sur la rive un vase de vin : le triton but, tomba endormi, et fut décapité par un Tanagreen. L'effigie de Triton était placée d'ordinaire au haut des temples de Saturne. Sur la tour des Vents à Athènes , il y avait un triton mobile, qui servait de girouette. tritoive. L'une des muses siciliennes. tritoma. i. Surnom de Minerve , tire de lac Triton en Béotie. 488 TRO tkitoxis. i. Nymphe qu'Amphithëmis ren- dit mère de Céphalion et de Nasamon.Ce nom, tiré dulacTriton en Libye, pourrait bien n'être qu'un adjectif local. — 2. Nymphe libyenne, amante de Neptune et mère de Minerve (Hé- rodote). — 3. Voy. Tritonia. tritopatores. Anciennes divinités fort peu connues, honorées à Athènes. Il paraît qu'ils se confondaient en quelques points avec les Dioscures et avec les Cabires. Ils donnaient la fécondité aux épouses et présidaient à la navigation. On les nommait Anaccs , de même que les Dioscures. Leurs noms particuliers sont ainsi mentionnés dans Suidas : Amalcide , Protoclès, Protocléon ; Cottus Briarée, Gy- gès. On compte encore au nombre des Trito- patores, Tmole et Zagreus. — On leur offrait annuellement, à Athènes, un sacrifice dit Trit- thye ou Xénisme. — Voy. Anaces. tritopatreus. Fausse leçon dans Cicé- ron {Nat. Deor., III , 21 ) pour Tritopatores. trivia. Qui préside aux carrefours. Sur- nom d'Hécate. trochilus ( trochilos). 1. Hiérophante qui s'enfuit d'Argos à Eleusis, et eut d'une femme de cette ville Eubulée et Triptolème ( Pausanias). — 2. Conducteur du char de Pé- lops. troezex. Fils de Pélops , et frère d'Ana- phlysluset de Sphettus ; fondateur deTrézène. troezéxos. Ciconien , fils de Céas, et père d'Euphémus. TROiLE (troïlos). i. Fils de Priam et d'Hécube ; périt dans la guerre de Troie ( Ho- mère ). — Les auteurs postérieurs disent qu'A- chille le tua , ou le fit étrangler. Tzetzès rap- porte que le héros le mit à mort dans le temple d'Apollon Thymbrée, au lieu qui le vit lui-même périr peu après. — 2. Frère d'ar- mes d'Énée , et fondateur d'Alba (États Sar- des). troll. Espèce de gnôme, de nain, d'esprit follet, dont l'existence est admise chez les peuples Scandinaves. trop^os. Qui détourne les calamités. Surnom de Jupiter, de Neptune, de Junon, etc. troPjEOUCHOS. Surnom des divinités aux- quelles on consacrait des trophées. Suivant Denys d'Halicarnasse, le Zeus Tropœouchos des Grecs était identique avec le Jupiter Fé- rétrius des Romains. trophomls ( trophomos ). Célèbre ar- chitecte minyen , fils d'Erginus , ou de Valens et dePhronia, suivant Cicéron, qui l'identifie avec Mercure. Nous avons rapporté sa vie à l'article Agamede. Il fut divinisé après sa mort, sans qu'on sache trop pourquoi. Voici l'origine de son apothéose. Une sécheresse opi- niâtre ayant désolé la Béotie pendant deux ans, on consulta la Pythie, qui ordonna de suivre les avis de Trophonius. Les Béotiens se rendi- rent alors à Lébadée: un certain Saon retrouva la grotte où Trophonius avait disparu, en suivant des abeilles qui y avaient essaimé. Bientôt cet oracle devint célèbre, tant par TRO Incertitude de ces décisions, que par le singulier mode suivant lequel on le consul- tait. « L'antre de Trophonius était précédé d'un vestibule entouré d'une barrière de marbre blanc que couronnaient des obélis- ques d'airain. Une grotte creusée au ciseau offrait une ouverture d'environ huit coudées de hauteur sur quatre de largeur. C'est là qu'était l'entrée de la caverne, dans laquelle on descendait par le moyen d'une échelle. Parvenu à une certaine profondeur, on rencontrait une ouverture étroite, dans laquelle on introduisait d'abord ses pieds; le corps ne passait qu'a- vec une grande difficulté, et l'on se sentait alors entraîné avec une rapidité extrême jus- qu'au fond du souterrain. Le retour s'opé- rait la tête en bas, les pieds en l'air, et avec une égale rapidité. Pour empêcher le con- sultant de porter des mains indiscrètes sur la machine dans laquelle il était ainsi lancé, les prêtres avaient le soin de les lui faire remplir de gâteaux de miel, destinés à apai- ser la voracité des serpents dont le passage était, assuraient-ils, infesté. On n'entrait dans la caverne que de nuit, et après de longues préparations et un strict examen. Celui qui venait consulter l'oracle devait passer plu- sieurs jours dans un petit temple dédié à la Bonne-Fortune et au Bon Génie. Il devait se servir de bains chauds , oindre son corps d'huile, s'abstenir de vin, se nourrir de la chair d'animaux offerts par lui en sacrifice, et se revêtir d'une robe de lin. L'avenir se dé- voilait à ses yeux par des apparitions; la di- vinité daignait quelquefois répondre de vive voix. Le séjour dans l'antre n'était point li- mité. On y restait quelquefois plongé dans un sommeil d'un jour et d'une nuit. Les gens dont les prêtres soupçonnaient la croyance ne reparaissaient jamais vivants. Leurs corps étaient rejetés de la caverne par une autre issue que celle qu'ils avaient suivie en en- trant. Le fidèle, à son retour, était placé sur un siège appelé siège de Mnénosyne, auprès d'une source consacrée à cette muse, et rendait compte de tout ce qui avait frappé ses yeux et ses oreilles. On le reconduisait dans le petit temple de la Bonne-Fortune et du Bon Génie, où il recouvrait ses facultés. L'impression terrible que ses sens avaient reçue s'effaçait difficilement, et le plus grand nombre de ceux qui avaient fait ce voyage con- servaient le reste de leur vie les marques d'une sombre mélancolie, ce qui donna nais- sance à l'expression proverbiale : « Il a con- sulté l'oracle de Trophonius ,» appliquée aux personnes dont l'extérieur était grave et sou- cieux. (M. Parisot , Dictionn. Mythol.) — Suivant Plutarque, Trophonius prédit à Sylla l'heureux succès de la bataille de Chéronée et apparut , avant le combat, à un légionnaire sous la figure d'un dieu égal en beauté à Jupi. ter-Olympien. tros. 1. Fils d'Érichthonius et d'Astyoché, époux de Callirrhoé, père d'Ilus, d'Assaracus I TUB et de Ganymedc. 11 régna sur la Phrygie (Homère). — Suivant les traditions posté- rieures, il donna son nom à son royaume, et laissa Ganymède à Jupiter pour un attelage de chevaux magnifiques, ou pour un cep d'or, qui passa dans la suite à Eurypyle. Quant aux divergences qui regardent sa postérité, Voy. Ganymède. 11 fît la guerre à Tantale. — 2. Troyen, fils d'Alastor, tué par Achille. trygo. Nymphe arcadienne, nourrice d'Esculape. Elle avait son tombeau dans la ville de Telphuse. TSAGAN-DARA-EKE OU DOULMA-GAR- tchan. La mère blanche. Déesse née, ainsi que sa sœur Doulraa-Ngodchan , des yeux de Choutchi-Boddiçatoa. Protectrices des hom- mes, toutes deux ont pris plus d'une fois la forme humaine et ont régné sur le Boutan et le Thibet. Le roi de l'époque passée , Divon- garra , était fils de la première. On les repré- sente toutes deux accroupies sur un trône porté par des lions , l'une avec des chairs vertes, l'autre avec des chairs blanches. Doulma-Gartchan a un troisième œil au rai- lieu du front, un quatrième dans la paume de la main, et un cinquième à la plante du pied. Elle tient une fleur dans laquelle est un enfant. TSUSO. Divinité japonaise, qu'on repré- sente dans les temples au milieu de trois sin- ges , pour figurer les trois choses dont doit s'abstenir chaque dévot, le sang, la chair, les corps morts. Toucher un cadavre, manger de la chair et verser du sang , rend impur pendant un temps plus ou moins long; on ne peut alors s'approcher des édifices sacrés. tsiïmtéotl. Déesse mexicaine bienfai- sante; présidait aux moissons. On lui offrait des fleurs et des fruits. Suivant une prophétie qui avait cours dans la province de Tlascala , son culte devait un jour l'emporter sur celui des autres dieux , auxquels on offrait des sa- crifices humains. tsi-suv-go-dai. Les cinq dieux terres- tres. Dans la mythologie japonaise, person- nages divins qui composent la seconde série des êtres antérieurs à la race humaine. On les nomme Ten-Sio-daï-Tsin, Osivo-Ni-No- Mikotto, Nini-Kino-Mikotto, Fiko-Oo-Demi- no-Mikotto , Fouki-Ava-Se-Dsuno-Mikotto. Leur règne embrassa un espace de 2,342,467 années. tsoui-kouan. Dieu de la mer chez les Chinois. tsouttibour. Dieu serbe ; présidait aux forêts. Comme le Pan grec, il se plaisait à épouvanter les voyageurs par ses brusques apparitions. tuatha-dadan. Peuplade mythique de l'Irlande. Son chef subjugua les Firbolgs, et, abolissant la royauté, rétablit l'ancienne forme de gouvernement, en introduisant dans l'antique religion du pays divers éléments nouveaux. tubilustries. Fêtes romaines pour la TYC 489 purification des trompettes. On y immolait un agneau à Saturne. tuccia. Vestale; accusée d'avoir violé son vœu, elle prouva son innocence en transpor- tant de l'eau dans un crible depuis le Tibre jusqu'au temple de Vcsta. tltston. Dieu celte adoré par les Gaulois et les Germains. Fils de Tuis, et père de Mann, l'Adam des Teutons.il était opposé en tout point à Taranis. On l'a comparé à Pluton. tulla. Guerrière italienne, compagne de Camille. tumulte ( tumultus ). Dieu romain, fils de Mars. turms. Nom étrusque de Mercure. turnus. Roi des Rutules, fils de Daunus et de Vénilie, et neveu de la reine Amate , il fut élevé dans le palais de Latinus. Il espérait épouser la princesse Lavinie ; mais, voyant qu'on lui préférait Énee, malgré l'affection que lui portait son amante , il se mit à la tête des Rutules. et déclara la guerre à Latinus. Après deux batailles perdues contre les Troyens, il consentit à un combat singulier avec Énée, et fut vaincu. turrigéra, turrita. Cybèle, ayant une tour sur la tête. tuscus. Fils de Tyrrhénus et petit-fils d'Hercule : il donna son nom à la Tuscie. tussis. Voy. Toux. tutanus. Dieu qui mit en fuite l'armée d'Annibal.et qui avait un autel hors de la porte Capène. On croit que c'est le même qu'Hercule. Voy. Rebiculus. tutéla. Voy. Tutf.lina. tutélaires. Grands dieux qui prenaient soin d'un peuple dont ils étaient principale- ment honorés, comme les patrons du lieu. Telle était Minerve à Athènes , Junon à Samos et à Carthage, Mars dans la Thrace, Vénus a Paphos et à Cythère. TUTÉLINA, TUTIL1NA , TUTÉLA. Déesse romaine qu'on invoquait pour la conservation des fruits de la terre , après qu'ils étaient ren- fermés. On croit qu'il y avait une autre Tu- télina , protectrice de Rome , dont l'autel était sur l'Aventin. tutinus. Un des noms de Priape. C'est peut-être uiic corruption de Mutunus. Voy. ce mot. tybilénus. Nom du mauvais génie chez les anciens Saxons. On présume que ce nom est une altération de Bélénus. Voy. ce mot. tyché. 1. Nom grec de la Fortune. - 2. Nymphe, compagne de Proserpine.— 3. Océa nide. tychès. Second dieu domestique de.» Égyp- tiens. On a fait remarquer que les noms des quatre dieux, Dymon, Tychès, Héros et Anachès, pourraient bien être des altérations des mots grecs, Dynamis , Tyché , Éros et AnanKè, la Puissance, la Fortune, l'Amour et la Nécessité. 490 TYN tybrïs. i. Troyen qui suivit Énée en Italie. — 2. Voy. Tibre. tychius (tychios). Habile artiste na- tif d'Hylee en Beotie , qui fit le bouclier d'É- née. tychox. i. Divinité allégorique du hasard (Anthologie). — 2. Démon impur, parèdre de Priape. Comp. Coxisalos. tydée (tydéus). Fils d'OEnée et de Pé- rinée ( ou Gorgé ou Althée ), époux de Déipyle, et père de Dioraède. 11 fut obligé de quitter Calydon, sa patrie, à la suite d'un meurtre. Les uns disent qu'il avait tué son frère Olé- nias, nommé aussi Ménalippe ou Toxée ; ou le frère de son père, Mêlas, Lycopée ou Al- cathoiis; ou le frère de sa mère, Thoas ou Apharée; d'autres qu'il avait égorgé les fils de Mêlas, révoltés contre OEnée. 11 se réfugia à Argos, auprès d'Adraste, qui le purifia et lui donna en mariage sa fille Déipyle. Tydée fut un des chefs de l'armée contre Thèbes, et se rendit dans cette ville chargé d'un mes- sage pacifique pour Étéocle. Ayant vaincu les Thébains dans divers exercices , ceux-ci, au moment de son départ , embusquèrent sur son passage cinquante hommes bien armés, qui avaient mission de l'assaillir. Mais Je héros les tua, à l'exception d'un seul. Au siège de Thè- bes, il fut chargé d'assaillir la porte Prœtide et blessé par Ménalippe, quïl tua. Furieux contre son adversaire . il mangea de sa chair. Selon d'autres , Tydée étant resté sur la place à demi mort, Minerve apporta un breuvage qu'elle avait demandé à Jupiter pour le rendre immortel; mais Amphiaraiis, qui en voulait au héros de ce qu'il avait engagé malgré lui les Argiens dans cette guerre, coupa la tête de Mélanippe et l'apporta à Tydée, qui dévora la cervelle. .Minerve , outrée, le laissa périr. Dans Eustathe, c'est ÉchéLus dont Tydée dé- vore la cervelle. tydidès. Diomède, fils de Tydée. tyliphls (tyliphos). Berger qui re- cueillit les enfants de Philonome. tyllïxus. Nom d'une divinité dont la sta- tue a été trouvée à Brescia. tyxdareoxe. Nom patronymique d'Hé- lène, fille de Tyndare (Anthologie). tyxdare (tyxdaréos). Fils de Périérès et de Gorgophone, frère d'Apharée , de Leu- cippe , d'icarius et d'Aréné, ou fils d'OEbalus et de Bâtée , et frère d'Hippocoon et dTcarion. On lui donne encore pour mère Gorgophone. Menélas v et Icarion, ou le premier seulement) chassé de Sparte par les Hippocoontides , se retira auprès de Thestius en Étolie , et aida contre ses turbulents voisins ce monarque, dont il épousa la fille Léda. ( Voy. ce nom. ) — Les Lacédémoniens prétendaient que Tyn- dare avait cherché un refuge à Pellène en La- eonie; les Messéniens , au contraire, afflr- m ient qu'il s'était retiré auprès d'Apharée en Messénie. Hercule le rétablit sur le trône de son père. — Tyndare eut de Léda, Ti- mnndre , Clyteranestre et Philonoé (Apollod, TYP Odyss.). Suivant Hygin , Léda eut commerce la même nuit avec son époux et avec Jupiter : de Là naquirent Pollux et Hélène, enfants du dernier ; Castor et Clytemnestre , nés du roi de Sparte ( Voy. Leda). Dans Homère, les Dioscurcs sont fils des deux époux , et Hélène, fille de Jupiter. Au contraire , selon Hérodote et Euripide, celle-ci est fille de Tyndare, et les Dioscures ont tous deux Jupiter pour père. Enfin Hélène est fille de Vénus (Ptolera. Heph. ). On donne encore une certaine Phébé pour fille du roi et de la reine de Sparte. — Comp. Dioscures. — Tyndare, ayant oublie Vénus dans un sacrifice offert à tous les dieux, la déesse, irritée, décréta que sa fille serait mal- heureuse et infidèle à son époux. Lorsque son père la vit recherchée par la plupart des prin- ces de la Grèce, il rassembla tous les préten- dants, et, par le conseil d'Ulysse , leur fit jurer que tous vengeraient Hélène et son époux s'il arrivait que l'un ou l'autre fût outragé. Pour reconnaître le service d'Ulysse , il lui fit don- ner la main de Pénélope. — Il bâtit à Sparte un temple à Minerve Chalciœcos, et Qt faire une statue de Vénus avec des chaînes aux pieds, symbole très-clair relatif au malheur qui lui était arrivé. Après l'apothéose des Dios- cures , Tyndare appela son gendre Ménélas à Sparte, et lui remit le pouvoir souverain. — Les Lacédémoniens montraient son tombeau. On dit cependant qu'Esculape le ressuscita. tyxd arides. Enfants de Tyndare. ïyxl-aris. 1. Nom patronymique de Cly- temnestre et d'Hélène. — 2. Cassandre, es- clave d'Agamemnon (Ovide). tyxdragore. Fille de Plisthène, la même qu'Anaxibie. tyr. Divinité du second ordre , subordon- née à Thor : le loup Fenris lui avait dévoré une main. TYPHOÉE. VO\J. TYPHOX. TYPHOX ( TYPHAOX , TYPHOEUS , TY- phos). 1. Être ahrimanique , qui paraît être, dans les poètes et les mythographes , tantôt la personnification des tempêtes , tantôt celle des phénomènes volcaniques d'un lieu parti- culier. Sous ce dernier aspect, on le place tou- jours , ainsi que les géants , dans des contrées volcaniques, telles que le pays des Arimes, la Sicile , les îles Pithécuse, laPhrygie, la Lydie, la Béotie , l'Egypte. — Homère ne dit rien de ce géant, si ce n'est que Jupiter lance ses foudres sur le mont qui le couvre dans le pays des Arimes. — Hésiode distingue deux Typhons; l'un, nommé Typhaon, est fils de fyphoée. C'est un vent terrible, qui eut d'Échidna le chien Orthos, Cerbère, l'Hy- dre de Lerne et la Chimère. — Son père , Typhoée ; était fils du Tartare et de la Terre. Il avait cent têtes de dragons : ses yeux étaient terribles et sa voix répandait l'é- pouvante. Père des vents funestes, il voulut commander aux dieux et aux hommes ; mais Ju- piter le foudroya , après une lutte terrible. — Postérieurement à Hésiode , les deux Typhons ÏYP furent absolument confondus en un seul être alirimanique , qui n'est plus qu'une personni- fication de l'éruption. — Il est fils de la Terre, et habite les cavernes de la Cilicie (Pindare). L'hymne homérique rapporte que Junon, irritée de la naissance de Minerve, enfanta Typhon sans le concours de son époux. Cette tradition , reproduite par Ovide au sujet de Mars, se retrouve encore dans Apollodore , mais appliquée à Yulcain. et avec une con- tradiction notoire, puisque ce dieu avait, suivant le même auteur, prêté son concours à Jupiter pour faire apparaître Minerve. Voij. Juwom". Dans Eustathe, cette légende est ainsi brodée. La Terre , irritée de la défaite des géants, excita une querelle entre Jupiter et Junon. Celle-ci demanda justice à Saturne, qui lui remit deux œufs dans lesquels Ty- phon était à l'état de germe ; il devait bien- tôt en sortir pour expulser Jupiter de l'O- lympe. Tout à coup Junon se repentit, et avoua à son époux ce qu'elle avait fait ; mais il était trop tard : Typhon venait de naître. — Il fut père du Sphinx , du vautour de Prométhée , du lion de Némée , du dragon Ladon ( Apollodore ) ; Yalérius Flaccus ajoute à cette liste les Harpyies. Suivant Apollodore, ce monstre, habitant du Typhonium (Pompon. Mêla ), caverne qu'il remplissait de vapeurs empoisonnées, avait la forme d'un homme de la ceinture en haut , et surpassait en hauteur les plus hautes montagnes. Sa tète atteignait les astres; de ses mains, qui touchaient au levant et au couchant, sortaient cent têtes de serpent; de ses cuisses s'élançaient des vipères nombreuses, qui se repliaient autour de lui et faisaient entendre d'horribles sif- flements. Une partie de son corps était cou- verte de plumes et ses longs cheveux flottaient épars sur son dos. Étant ainsi muni d'armes naturelles, il lançait contre le ciel des pier- res enflammées, en vociférant, et des tor- rents de flamme jaillissaient de sa bouche. Les Dieux, le voyant escalader l'Olympe , s'enfui- rent dans l'Égypte , en prenant les formes de toutes sortes d'animaux. Seuls, Jupiter et Mi- nerve osèrent l'attendre de pied ferme. Tant que Typhon fut éloigné , le maître des dieux lui lança sa foudre ; mais, lorsqu'il se fut ap- proché, il le menaça d'une faux de diamant, et le poursuivit jusqu'au mont Casius en Syrie. Là une lutte s'engagea entre eux : Typhon f ut vainqueur, et, ayant coupé à son adversaire les muscles des pieds et des mains , l'emporta dans la Cilicie, où il le déposa dans l'antre Co- rycien, ordonnant à Delphyné de veiller sur le dieu amputé, ainsi que sur ses muscles, dé- posés à côté de lui dans une peau d'ours. Mercure et Égipan parvinrent à s'introduire dans la grotte; Jupiter reprit ses muscles ; et, montant alors sur un char attelé de chevaux ailés, poursuivit Typhon à coups de tonnerre jusqu'au mont Nysa. Le fugitif , trompé par les Parques, mangea des fruits éphémères, qui lui ôtèrent ses forces , et gagna ensuite ÏYP 491 l'Hémus , en Thrace , qui prit son nom du sang ( ha?ma ) qu'il perdait. Après une courte lutte contre Jupiter, il essaya de s'enfuir à travers la Sicile ; mais il fut enfin écrasé sous l'Etna. Le feu qu'il jette depuis ce temps là, dit Apollodore, provient des foudres qui l'en- flammèrent alors, ou des efforts du géant pour se libérer. — Dans Pindare , Typhon git non-seulement sous l'Etna; mais sa tète est recouverte par le Vésuve, et sa poitrine sup- porte les îles vulcaniennes. Ovide arrange cette fiction en plaçant l'Etna sur la tête du géant, le cap Pélore sur son bras droit, le Pachyne sur le gauche , et le Lilybée sur ses jambes. D'autres supposent qu'il est dans le Tartare, au-dessous de l'Etna. Une tradition insolite le fait périr de la main d'Apollon. — Dans INonnus, Typhon succombe sous les atta- ques de Jupiter, secondé par tous les im- mortels •• sa chute fait retentir les échos dr Taurus. Le même poëte suppose que ce fut Cadmus , et non Mercure , qui trompa Del- phyné. — Enfin , selon les Grecs égyptiani- sants, Typhon fut frappé de la foudre sur le Caucase ( de là le nom de Typhonien, donné à ce mont), et s'enfuit dans les eaux du lac Sirbonide. — Suivant Ératosthène , Typhon , épris de Vénus, avant sa défaite, la poursuivit jusque sur les bords de l'Euphrate. Deux poissons sauvèrent la déesse en la transpor- tant à l'autre rive. Ils furent mis au nombre des constellations. — 2. Dieu égyptien, person- nification du mauvais principe. D'après les mythologues gréco-égyptiens, il était fils de Cronos et de Rhée, frère d'Osiris et d'Isis , et époux de Nephthys. Chargé par Osiris de gouverner les déserts orientaux de l'Égypte, Typhon profita de son absence pour se ré- volter. Hercule le défit, et Osiris , à son re- tour, lui pardonna entièrement. Mais Typhon n'en machina pas moins la perte du monar- que; il parvint à l'accomplir (voij. Osiris) , abandonna au cours du Nil le coffre qui con- tenait ses restes , et monta sur le trône. Tous les dieux, dit-on, jetèrent alors leur couron- ne. Cependant Isis, qui avait retrouvé le ca- davre de son époux , s'égare une nuit dans une forêt. Typhon trouve par hasard le coffre mystérieux , et disperse les restes d'Osiris ( roy. Isis ). Bientôt Haroéri , qui avait ras- semblé une armée, fit payer à Typhon la peine de son crime, et l'envoya , chargé de chaînes, à Isis, sa mère, qui, trop confiante, lui rend la liberté. Révolté de nouveau et défait une seconde fois, il se dérobe à ses ennemis en se métamorphosant en crocodile; puis, re- prenant sa forme première, il monta sur un ûne, et courut se plonger dans le lac Sirbo- nide. — On donne à Typhon une maîtresse nommée Thouéri. — Typhon était adoré dans quelques villes d'Égypte. Ses temples (Typho- nia ) étaient remarquables par leur exiguité. Son culte consistait principalement en pro- cessions, qui se faisaient au son du sistre, dans des lieux déserts. Il paraît que dans i'ori* 492 ULY ginc on lui immolait des hommesYoux. Le cro- codile, l'àne, l'hippopotame, le verrat, le scor- pion, lui étaient consacrés. — L'art égyptien nous a conservé plusieurs représentations ty- phoniennes ; mais on ne sait pas au juste quelle était la figure propre de Typhon. TYRA3V1VUS ( TYRANNOS.). Fils de Ptéré- laiis. tyrbé. Trouble. Fête achéenne en l'hon- neur de Bacchus. tyrbénos. Un des surnoms d'Apollon , se- lon Hésychius. tyrès. Compagnon d'Énée , frère de Teu- thras. tyria. Femme d'Égyptus, mère de Clitus, de Sthénélus et de Chrysippe, qui épousèrent trois Danaïdes. tyrimivus (yyrimxos ). Dieu Lydien, adoré à Thyatire. On céléhrait des jeux en son honneur. tyrios. Surnom de Melkarth, l'Hercule lyrien. tyro. Fille de Salmonëe et d'Alcidice. Nep- tune la posséda, en empruntant la forme du fleuve Énipée , dont elle était amoureuse, et eut d'elle Pélias et Nélée; elle épousa ensuite Créthée l'Éolide, et fut mère de trois flls 3 É.son, Phérès et Araythaon. (Homère). — La my- thologie postérieure a brodé ces données. — a. Tyro fut élevée par Déion, après la mort de Salmonée, et mariée par lui à Créthée (Eustathe); ou bien, élevée dans la maison de Créthée, elle eut à supporter les mauvais traitements de sa belle-mère Sldéro. Après u ULY avoir accouché, elle exposa ses enfants , qui furent recueillis par des pasteurs. — b. On lui donne d'autres enfants, nés de son mariage avec Créthée : ainsi : Hippolyte (Pindare), Talaiis ( Pausanias). Quelquefois on la rem- place par Démodicé. — c. Le fameux Sisyphe, haïssant son frère Salmonée , demanda à l'ora- cle comment il pourrait le faire mourir : « En ayant de sa fille des enfants qui te venge- ront, » répondit Apollon. Sisyphe séduisit alors Tyro , et en eut deux fils , qui furent tués par leur mère. Irrité, il lui donna la mort ( Hygin). tyrrhée (tyrrhécs). Intendant des bergers de Latinus. Le meurtre d'une biche qui lui appartenait fut l'occasion de la guerre entre les Troyens et les Latins. Après la mort d'Énée, Tyrrhée protégea la fuite de Lavinie. TYRRHÉXUS (TYRRHÉNOS, TYRSÉIVOS). Fils d'Atys et de Callithée, frère de Lydus; il conduisit de Lydie en Ombrie une colonie pélasgique , et laissa son nom à l'Étrurie ( Tyr- rhénie). — On le fait aussi fils d'Hercule et d'Omphale, ou de Télèphe et de Hiéra. Dans ce cas, il a pour frère Tarchon, qui passe quelquefois pour son fils. tyrrhidès. Nom patronymique du fils de Tyrrhée. tyrséaus ( tyrsé\os ). i. Inventeur delà trompette (Salpinx), père d'Hégéléos. — 2. P'oy. Tyrrhénus. tzar-morskoi. Roi de la mer. Dieu slave, analogue à Neptune. car ou BRI as. Fils de Danan , frère de Jurka et de Jurkata. ucalégox ( occalégon ). Vieillard troyen. Sa maison fut brûlée par les Grecs une des premières. crée (oub.eos). t. L'un des Spartes qui échappèrent à la mort et furent les aïeux des Thébains. — 2. (ocd^a). Souterraine. Sur- nom de Proserpine. lfexs. Un des princes italiens qui s'alliè- rent à Turnus ; il fut tué par Gyas. ulius (oclios). Surnom d'Apollon, en tant que dieu funeste. ultor. Vengeur. Surnom sous lequel Au- guste éleva un temple à Mars sur le Forum, en mémoire de la mort des assassins de César. CLYSSE (ODYSSEUS, ULYSSES, ULYXES, ilixes). Célèbre héros grec, personnifica- tion de la politique et de l'habileté des temps héroïques. Suivant Homère, il se distinguait de tous les mortels par son éloquence et sa sagacité, son courage à toute épreuve, sa té- mérité dans le danger; en sagesse, il était égal aux dieux. Défiguré par les mythogra- phes postérieurs, il apparaît dans leurs écrits sous un jour défavorable : les traits saillants de son caractère sont alors la lâcheté, la perfidie et la fausseté. Ulysse n'est plus que l'idéal de la ruse. Virgile, dans son beau poëme, écrit pour les Romains, a surtout contribué à cette altération. — l, Fable ho- mérique. Jeunessé[du héros. Ulysse était fils de Laërte et d'Anticlée, et frère de Ctimène. Dans son adolescence, il alla rendre visite à son grand-père Autolycus , et fut blessé au genou, en poursuivant un sanglier : cet acci- dent lui laissa une cicatrice au moyen de la- quelle sa nourrice Euryclée le reconnut long- temps après. Il s'en revint à Ithaque, comblé de présents, et déjà célèbre par son courage et sa sagacité. Lorsque les Messéniens enle- vèrent trois cents moutons aux Ithaciens, Laërte envoya son petit-fils à Messène pour traiter de cette affaire. Ulysse , accueilli dans le palais d'Orsiloque, y rencontra Iphilus, qui lui donna l'arc de son père Eurytus, et reçut de lui en retour une épée et une pique. Cet arc célèbre ne servait jamais à Ulysse dans les combats; il le laissait à Ithaque, où les prétendants essayèrent en vain de le ban- der. — Il se dirigea ensuite vers Éphyre, pour demander à Uns, fils de Mermërus, du poison pour en imprégner ses flèches. H n'en put avoir en ce lieu; mais Anchialus, de Taphos, lui en donna. — Nommé roi d'Ithaque, sans que l'Odyssée mentionne l'époque de son avé- ULY uement, il épousa Pénélope et en eut Telé- maque. Son grand-père s'était retiré à la cam pagne, et y cultivait son verger de ses pro- pres mains. — Ce ne fut qu'après de longs efforts qu'Agamemnon put engager Ulysse à prendre part à la guerre de Troie. Ayant en- lin cédé, le fils de Laërte se rendit à llion , avant le départ de l'armée , pour redemander Hélène et les trésors enlevés par Pàris. Mé- nélas l'accompagnait. — Ulysse devant Troie. Ulysse se rendit au port d'Aulis avec douze navires renfermant les guerriers d Ithaque, de Crocylée, d'/Egilippe, de Zacynthe, de Samos, et de l'Épire. Pendant la route, il prit terre à Lesbos , et y combattit Philomé- lide, roi de l'île. Rendu devant Troie, il fit preuve de talents divers , s'offrant au com- bat avec Hector, assaillant l'un des premiers les Troyens , et protégeant Diomède blessé ; châtiant Tbersite, et retenant les Grecs , qui, la dixième année du siège, perdent courage et veulent regagner la patrie. Mais c'est surtout par la prudence et l'habileté dans les négociations qu'Ulysse se distingue entre tous les guerriers de l'Hellade. C'est lui qui répare les torts , conduit les négocia- tions et cherche à étouffer de fatales que- rciles. 11 conduit l'hécatombe expiatoire et la fille de Chrysès à Chryse, pour apaiser la colère d'Apollon ; il va prendre Pyr- rhus dans l îlc de Scyros; déguisé en esclave, il se glisse dans la ville ennemie, et, plus tard, avec Diomède, dans le camp des Troyens, d'où il ramène les chevaux de Rhé- sus, avant qu'ils n'eussent bu de l'eau du Xan- thc. A cette'occasion, il s'était guidé d'après les indications de Dolon, fait captif par Ulysse. Agamemnon et Achille sont conjurés par lui d'oublier leur haine privée, dans l'intérêt de tous. Aux jeux funèbres de Patrocle, Ulysse lutte avec Ajax le Télamonide , et la victoire reste indécise ; tandis qu'à la course il triomphe d'Ajax rOïlide. Après la mort d'A- chille, il dispute au premier les armes du héros, et les obtient. Enfin , se trouvant avec d'autres guerriers dans le cheval de bois, c'est lui qui ferme la bouche à ceux qui al- laient répondre à la voix d'Hélène, et, après l'ouverture de la machine, court, avec Méné- las, à la maison de Déiphcbe, où il triomphe après avoir vaillamment combattu. Les guer- riers qui tombèrent sous ses coups, tant à cette occasion, que dans les précédentes, sont Démocoon, Céréne , Alastor, IMolion , Hippodame , Hypérochus, etc. — Navigation d'Ulysse. Lorsque après la chute de Troie, une partie des Grecs tirent voile pour leur patrie, et que l'autre division de la flotte resta en Troade sous les ordres d'Agamem- non , Ulysse se joignit d'abord aux premiers, puis, arrivé à Ténédos , il revint vers le chef atride. De la côte d'Asie, if fut jeté à Isma- rus , ville des Cicones, située sur la côte d'Europe , et ravagea ce pays. Les habitants se vengèrent, en surprenant la nuit ses coin- CL Y 493 pagnons, qu'il avait en vain engagés à presser leur départ : soixante-douze d'entre eux péri- rent dans cette malheureuse affaire. Borée poussa les fugitifs , d'Ismarus à Malée, et de là chez les Lotophages, sur la côte de Libye. Trois hommes envoyés eu exploration, ayant goûté les fruits du lotus, engagèrent leurs compagnons à rester dans cette terre en- chantée ; mais Ulysse interposa son autorité. La flotte arriva ensuite à Pile des Chèvres) située plus au nord. Ulyssey laissa onze vaisseaux . et se rendit avec douze de ses compagnons, dans le pays des Cyclopes, sur la côte de Siciie. Là demeurait le géant Polyphème, qui , après avoir mangé six des compagnons d'Ulysse, enferma les autres et le héros lui-même dans son antre. Ulysse enivra le Cyclope , lui creva l'œil pendant son sommeil avec une grosse poutre aiguisée par un bout et durcie au feu ; ensuite tous sortirent de l'antre , cachés sous les brebis du géant, et arrivèrent le lende- main à leurs navires avec une partie du bé- tail enlevé. Poy. Polyphème. Le Cyclope demanda vengeance à Neptune, son père, qui commença à persécuter le malheureux roi d'Ithaque. Celui-ci, cependant, était arrivé chez Éole, qui l'hébergea pendant un mois, lui donna, à son départ, une outre dans laquelle il avait renfermé les vents qui pou- vaient lui être contraires . et fil souffle/ sur ses vaisseaux le vent de l'ouest, qui devait le conduire à Ithaque. Tout alla bien jusqu'à ce que les compagnons d'Ulysse, profitant de son sommeil, ouvrirent l'outre pour voir les richesses qu'ils y croyaient contenues. Une tempête soudaine s'éleva , et rejeta la flotte chez Éole, qui, cette fois, refusa son aide au héros. — Au bout de six jours de naviga- tion, Ulysse arriva chez les Lestrygons, sur la côte nord-ouest de Sicile ; il ne se tira qu'avec un seul vaisseau des mains de ce peuple cruel, et aborda ensuite à l'ile d'jîîa, où résidait la magicienne Circé. Une partie de ses compagnons qu'il avait envoyés à la découverte, sous les ordres d'Euryloque, fu- rent changés en pourceaux par la fille d'iEé- tès, qui leur fit prendre une boisson magi- que. — Euryloque seul put s'échapper, et in- forma Ulysse de cette triste aventure. Le hé- ros ,. qui avait reçu de Mercure la fameuse herbe Moly , brava les enchantements de Cireê, et obtint d'elle qu'elle rendît à ses compagnons leur première forme. H reçut d'elle le conseil de se rendre aux enfers, et d'y consulter Tirésias. Poussé par Bnrée, Ulysse traversa l'Océan , et, parvenu aux li- mites occidentales du fleuve, débarqua sur la plage ténébreuse où se trouve le bois de Proserpine. Après avoir offert des sacrifices et des libations aux divinités infernales et aux ombres, il vit se presser autour de la fosse qu'il avait creusée diverses ombres, en- tre autres celle de sa mère. Tirésias se pré- senta enfin, et lui apprit la cause de la colère de Neptune; il lui prédit qu'il pourrait re 42 494 ULY voir Ithaque si ses compagnons s'abstenaient de toucher aux bœufs du Soleil, dans l'île de Thrinaeie. 11 luiannonça déplus le désordre qui régnait dans sa maison, et lui ordonna, quand les prétendants seraient vaincus, de se remettre en route , une rame sur l'épaule , jusqu'à ce qu'il arrivât chez des peuples qui n'eussent aucune connaissance de la mer : Ulysse devait alors offrir un sacrifice à Nep- tune, et retourner dans sa patrie, où une douce mort le ferait descendre dans le tom- beau, après une longue vieillesse. Tirésias ayant ainsi parlé , Ulysse, après s'être entre- tenu quelque temps avec les ombres, se rem- barqua, et revint à l'île d'JEa, où Circé lui donna de nouvelles instructions sur les dan- gers qui l'attendaient, et lui procura des vents favorables. — Le vaisseau du héros ar- riva d'abord à l'île des deux Sirènes. Ces en- chanteresses, couchées sur le rivage, semé de fleurs, attiraient les voyageurs par des chants mélodieux , et les faisaient ensuite périr. Ulysse , suivant les instructions de Circé, boucha les oreilles de ses compagnons avec de la cire , se fit attacher au mât de son navire, et échappa ainsi à une mort certaine. Ii arriva ensuite aux deux rochers de Scylla et de Charybde. Il échappa à la seconde, mais la première lui dévora six de ses com- pagnons. De là, le vaisseau fut poussé dans l'île de Thrinaeie, où paissaient les bœufs du Soleil. Ulysse voulait passer outre; mais ses compagnons le forçant de débarquer, il leur fit jurer de ne pas toucher au bétail sacré. Retenus cependant en ce lieu par les orages, ils enfreignirent bientôt leur serment; et pendant le sommeil de leur chef tuèrent le plus beau des taureaux du Soleil. Hèlios, irrité, invoqua Ja vengeance des dieux; lorsque, sept jours après, les malheureux Grecs mirent à la voile, la foudre, lancée par Jupiter, brisa le vaisseau : tous périrent; Ulysse seul échappa à la mort, en s'attachant aux débris du mât; poussé par le Notas, il parvint de nouveau dans le détroit formé par les deux roches de Scylla et Charybde, échappa à cette dernière, et fut pendant neuf jours le jouet des flots. La dixième nuit , il fut porté dans l'île d'Ogygie , où régnait la belle Calypso , qui l'accueillit hospitalière- ment et lui offrit de le rendre immortel s'il voulait rester auprès d'elle. Mais Ulysse n'a- bandonnait pas l'idée de revoir un jour sa pa- trie ; protégé par Minerve, qui intercéda pour lui auprès de Jupiter, il put quitter Calypso , après huit ans de séjour dans son île. La nymphe lui enseigna le moyen de construire un radeau , sur lequel il s'éloigna enfin. Après une navigation de dix-huit jours , il s'appro- cha de la côte de Schérie , habitée par les Phéaciens. Mais la colère de Neptune devait le poursuivre encore : ce dieu, l'ayant aperçu voguant sur les eaux , déchaîna un furieux ora- ge. Leucothoé seprésenta alors pour arracher le héros à la mort ; elle lui confia son voile, en ULY lui ordonnant de s'en entourer la poitrine , cl , quand il aurait échappé aux Ilots, de le jeter derrière lui, en détournant la tête. Ainsi fut fait ; Minerve , qui veillait toujours sur Ulysse prit soin d'apaiser les flots , et , après des souf- frances inouïes , son protégé parvint enfin chez les Phéaciens. — Succombant à la fatigue et au sommeil, des voix de jeunes filles qui jouaient sur le rivage l'éveillèrent; il aperçut Nausicaa, qui, avertie en songe par Minerve, était venue laver ses vêtements à l'endroit où le héros reposait. Elle lui indiqua le moyen de se rendre chez son père Alcinoùs, qui le re- çut avec la plus libérale hospitalité. Démodo- cus ayant chanté la prise de Troie , Ulysse ne put retenir ses larmes à des souvenirs si tris- tes et si doux , et son émotion ayant été remar- quée par les Phéaciens, il lui fallut faire le récit de ses aventures. Comblé de riches pré- sents par ses hôtes, il quitta enfin Schérie sur un vaisseau qu'Alcinous lui fit préparer. — Retour d'Ulysse à .Ithaque. Plongé dans un profond sommeil , Ulysse ne s'aperçut pas que le vaisseau pbéacien avait touché son île chérie. Les marins le déposèrent sur le rivage avec les présents d'Alcinous. Après une ab- sence de vingt ans, le héros foulait enfin le sol de la patrie. Mais d'abord il ne se recon- nut pas: Minerve I avait enveloppé d'un nuage pour le protéger. A ses plaintes amères, la déesse répondit que son vœu était accompli et qu'il respirait l'air natal. Elle l'aida à ca- cher ses richesses dans la grotte des Nymphes, et lui fournit les moyens d'assurer sa ven- geance. Pendant qu'Ulysse errait loin de son royaume , Laërte, courbé par l'âge et par les chagrins, s'était retiré à la campagne ; Anti- clée n'avait pu survivre à la perte de son fils. Pénélope gardait toujours dans son cœur une vive affection à son cher époux ; et Téléma- que, en âge d'homme, administrait les biens de son père. Mais depuis trois années, plus de cent des principaux d'Ithaque, de Samé, de Dulichium , de Zacynthe, vivaient en maî - tres dans le palais d'Ulysse, et obsédaient Péné- lope de leurs prétentions. Voy. PÉnelcxpe. — Minerve, pour qu'Ulysse restât inconnu, lui donna la forme d'un vieux mendiant. Il se rendit d'abord chez le fidèle Eumée, qui l'ac- cueillit avec bienveillance et lui fournit, sans le connaître , des témoignages non sus- pects de fidélité. Télémaque revint à ce mo- ment d'un voyage en Laconie , entrepris dans le dessein de venger son père : celui-ci se fit reconnaître , et tous deux préparèrent leur sanglant dessein. Ulysse, déguisé en mendiant, suivit à la ville Télémaque et Eumée : il fut traité avec bonté par Pénélope, et reconnu par sa nourrice et par son vieux chien, qui expira de joie en le voyant : les prétendants, au contraire , violant les lois de l'hospitalité, lui prodiguèrent toutes sortes d'insultes, f'oy. Irus. — Mort des prétendants. Pénélope , obsédée par ses nombreux amants, consente enfin à épouser celui qui tendrait le fameuj ULY arc d'Ulysse, et tra verserait d'un coup de flèche les douze piliers de fer troués. Aucun des princes ne put y parvenir. Ulysse alors, qui avait eu la précaution de faire écarter toutes les armes, saisissant son arc, commença à percer ses ennemis de ses flèches. Secondé par ïélémaque et par ses fidèles serviteurs , protégé d'ailleurs par la bienveillante Minerve, il extermina tous les prétendants ainsi que les serviteurs qui l'avaient trahi. Le chantre Phémius et le héraut Médon furent seuls épar- gnés. Ensuite Ulysse se fit reconnaître de Pé- nélope , et se rendit auprès de son vieux père. Les parents des prétendants cherchèrent à exciter une révolte dans l'île ; mais Minerve, empruntant la figure de Mentor, réconcilia les habitants d'Ithaque avec leur roi. — II. Tra- ditions postérieures. Ulysse était fils de Sisyphe : Anticlée était grosse de lui, après un commerce illicite avec ce dernier, lorsqu'elle épousa Laërte ( Sophocle ). Elle le mit au mon- de, non pas à Ithaque, mais à Alalcomène en Béotie ( Plutarqne). — Les Tyrrhéniens le nom- maient Nanus ou Nannus. — On traduit Ulysse par redoutable ; suivant Homère , ce nom lui fut donné par son grand-père Autolycus. Ulysse fut l'un des prétendants à la main d'Hélène. II donna à Tyndare le conseil qui tira ce monar- que d'embarras ( voy. Tyindare) , et, en re- tour, obtint par ses bons soins la main de Pé - nélope ( Apollodore ). On dit aussi que ce fut à la suite de jeux dans lesquels il triompha , qu'il l'épousa, lcarius chercha en vain à retenir sa 011e , qui préféra suivre son époux ( Pausa- nias ). — Suivant des légendes, imaginées sans doute par les poètes cypriotes, ce fut principalement Palamède qui força Ulysse à se rendre devant Troie. Voy. Palamède. Delà leur haine réciproque. Gagné à l'entreprise, le fils de Laërte sut découvrir-Achille, caché à la cour de Lycomède ( Apollodore ), et accomplir ainsi l'oracle prononcé par Calchas. De même, les dieux ayant ordonné à Agamemnon de sa- crifier sa fille, en expiation d'un outrage fait à Diane, Ulysse, feignant de vouloir retourner à Ithaque , gagne Mycène, et là , par des let- tres simulées et par l'annonce d'un prétendu projet de mariage entre Iphigénie et Achille, sut engager Clytemnestre et sa fille à se ren- dre à Aulis ( Dictys ). D'après Euripide , Aga- memnon écrivit lui-même lailcttre perfide, et n'initia à ses desseins que Calchas, Méné- las et Ulysse, — Philomélide, roi de Lesbos, fut tué traîtreusement par lui, ainsi que par Diomède ( Eustathe ). Palamède succomba de même à ses embûches. — Dans son voyage à Troie, il fut accueilli par Antenor et sauvé par lui et par Hécube d'une conspiration ou il devait périr de la main des fils de Priam v 'Dktys ). — On lui attribue l'invention du çheval de bois ( Philostrate ). — Il enleva, de moitié avec Diomède, le fameux Palla- dium ( Virgile ), et détruisit le tombeau de Laomédon. — La prise de Troie fut due aux relations que lui et Ménélas avaient conser- ULY 495 vées avec Anténor ( Dictys ). Les poètes pos- térieurs, fidèles à un esprit de dénigration des traditions antiques, prétendent encore que ce fut Ulysse qui précipita Astyanax du haut des inurs de Troie, et le montrent résistant aux larmes d'Hécube. quand la malheureuse mère, devenue son esclave, lui demande la vie de sa fille. C'est lui, dans Euripide, qui est chargé de l'arracher de son sein. — Quant aux diver- gences relatives aux errations d'Ulysse, elles sont peu importantes. Suivant Philostrate, la cause du courroux de Neptune était le meurtre de son fils Palamède , qui fut aussi vengé par Nauplius. Chez Éole, Ulysse eut commerce avec sa fille Polymèle. — Les pérégrinations de ce héros si fameux dans l'antiquité ne pouvaient manquer de lui faire attribuer l'origine d'un grand nombre de villes ou du moins d'en rat- tacher la fondation à ses excursions. L'Italie surtout était féconde en traditions de ce genre. Scylacium , Ascipurgium , deux Olyssipo , si- tuées près de Malaca , Lisbonne , avaient été fondées par le héros : Circéii montrait un vase qu'elle tenait de lui et un autel dédié à Minerve. Dans la Turditanie se trouvaient aussi des monuments de son séjour. Un petit-fils d'U- lysse avait, dit-on, fondé Préneste. Quant à Baies, elle tirait son nom de Baius, compa- gnon du héros. Polite, autre compagnon, et Dracon , de même , avaient des tombeaux, l'un dans le voisinage de Tempsa , l'autre dans le golfe de Laos. — Quant à la mort d'Ulysse, nous avons vu Tirésias en parler dans l'Odyssée, mais seulement par anticipation , et rien , dans les auteurs, ne retrace l'accomplissement des événements qui devaient la précéder. Los mythographes ont cependant expliqué à leur manière la fin du héros, — a. Menacé par un oracle de périr de la main de son fils Télé- gone, né de ses amours avec Circé, il essaya en vain d'éviter l'effet de cette prédiction. Té- légone , envoyé à sa recherche par sa mère, aborde à Ithaque, et se met à dépouiller les passants pour vivre. Ulysse et Télémaque ac- courent pour le punir; mais le premier tombe sous la lance du fils de Circé. Cette lance avait cela de singulier, que la pointe était une épine de raie de mer : ainsi s'accomplissait la pré- diction de Tirésias, que la mort viendrait au roi d'Ithaque de la mer, ce qui le fit surnom- mer Acanthoplex .frappé d'une pointe (Hy- gin, Dictys, Oppien ). Suivant le scoliaste de Lycophron , il fut ressuscité. par Circé , se rendit en Tyrrhénie, et fut brûlé sur le mont Pergé. Lucien le fait mourir à Podagra. On dit encore qu'il prit la fuite devant Pan , fils de Pénélope et des prétendants , qu'il souffre aux enfers pour avoir tué Palamède ( Dictys), et enfin , tradition bien digne de clore ce ga- limathias de légendes sans valeur et de contes de bonnes femmes, qu'Hais , suivante de Circé, le métamorphosa en cheval , forme sous la- quelle il mourut ( Ptolém. Héph.). — Homère ne donne qu'un fils à Ulysse et à Pénélope, Télémaque ; mais on fait naître encore du roi 496 VAC d'Ithaque et de sa chaste épouse Arcésilaiis ou Ptoliporthès; de Circé , A grills, Latinus , Télé- gone et Cassiphone, qui fut mariée par lui, Ulysse ressuscité, à Télémaque.On remplace quelquefois ces noms par ceux de Réraus, d'An- tias et d'Ardéas. Calypso fut mère de Nausi- thoiis et de Nausinoiis, ou d'Auson , ou de Tc- légone et de Télédamus; et enfin Evippé eut de lui Léontophron ou Doryclus ou Euryale. — L'Iliade et l'Odyssée donnent au héros les surnoms suivants .- Laertiadès, fils de Laërte ; Tlémon, Talasiphron, Polytlas, qui a appris à tout supporter; Polytropos, Polymétis , Po- lymechanos , Poicilométès , subtil ; Ptolipor- thos , destructeur de villes. L'art plastique l'a représenté le plus souvent sous les traits d'nn marin , et la tète couverte d'un bonnet de pi- lote. — Ulysse fut divinisé après sa mort. 11 avait un oracle chez les Euricanes, en Éto- lie , et une chapelle à Sparte. U3IBRO. Grand-prêtre du pays des Marses, habile dans les arts magiques. Sa science ne put le garantir de la mort, qu'il reçut de la main d'Énée, dans la guerre contre Turnus. imgéxa. Née d'un seul. Minerve, née du cerveau de Jupiter. divxia. i. Surnom de Junon, invoquée dans une des cérémonies des mariages, laquelle consistait à frotter d'huile ou de graisse les poteaux de la porte de la maison des nou- veaux mariés, pour en écarter les maux et l'effet des enchantements. — 2. Déesse parti- culière qui présidait à l'usage des essences. cpis. — P'oy. Oris. URANTDES (OURAXIDES). SumOIÏl qui s'applique également auxfils d'Uranus ou dieux Titaniques, et à ses petits-fils , ou dieux Olym- piques. lraxie ( ouraxia ). i. La Muse de l'as- tronomie. On lui donne pour enfants Linus et Hyménée. Elle eut le premier d'Apollon. Pri- mitivement on la disait vierge comme ses sœurs , et elle n'avait pas encore de fonction spéciale. — L'art la représente sous la figure d'une jeune fille, dirigeant une baguette sur un globe, et couronnée d'étoiles. — 2. Océa- nide. — 3. Nymphe , compagne de Proserpine. — 4. Surnom de la Vénus spirituelle {céleste), opposée à la Vénus Pandéraos [matérielle ou vnl(iaire). Dans Platon, née d'Uranus, mais sans mère , elle représente l'amour divin. Sur un hermès d'Athènes , elle portait le titre de la plus ancienne des Parqi/es. On remar- quera, à ce sujet, que les attributs d'Uranie sont identiques avec ceux des Parques- — Le vin ne devait pas entrer dans les libations offertes à Vénus-Uranie. uraxioxes (ouraxioxes ). Surnom des Titans, des Centimanes, des Cyclopes, des dieux Olympiens. IRASIS (OURAXOS, COELUS). Le Ciel personnifié. Homère ne le mentionne qu'im- plicitement dans quelques noms patronymi- ques (Ouraniones, Uranides). Suivant Hé- siode, la Terre l'engendra seule, ainsi que les montagnes et Pontos. Elle eut de lui l'O- céan, Saturne, les Titans et leurs sœurs, les Cyclopes et les Hécatonchires. Voy. Titans. Après sa mutilation , Vénus , les Furies , les Mélies, les géants naquirent de son sang. — Dans les Orphiques , il est dit qu'Uranus en- veloppe la terre , et que son sein porte gravé l'immuable loi de la nature. — La théogonie phénicienne de Sancboniathon , qui fait un étrange amalgame de noms grecs et orien- taux , présente Uranus comme un fils d'Hyp- sistos et de^Béruth. La Terre est sa sœur. S'unissant à elle, il engendre quatre fils, Sa- turne, Bétyle, Siton , Atlas. Voulant faire périr ses enfants . il est détrôné par Saturne , aidé d'Hermès et de Minerve. Le nouveau monarque épouse Astarté, et en a Zeus, Bé- los, Apollon, Typhon, Nérée. Cependant, Démaroon, fils naturel d'Uranus, donne le jour à Melkarth, qui doit venger son aïeul. — Chez les Latins, Uranus, ou plutôt Cœlus, passait pour fils de l'Éther et du Jour. Outre la pos- térité empruntée à la mythologie grecque, on lui donne encore pour enfants Vulcain > Silène , né de son sang , Mercure , fils de Dia, et Vénus , fille du Jour. t'RGHiEX. Personnage thibètain, qui naquit dusein d'une fleur. On l'adore comme un dieu. urius (ocREios ). t. Centaure. Comp. Orios — 2. Voy. Ourios. utérixa. Déesse latine , qui pré-idait à la gestation et aux accouchements. vaçaxta. Dieu du printemps, compagnon de Kama , l'Amour indien. vacava. Un des surnoms d'Indra. vacavadatta. Fille de Pradyota , roi de Magadha, ou, selon d'autres, de Tchandra- céna, roi d'Oudjavani. Elle fut enlevée par Vatsa. vacichtha. Prêtre de la race de Rama. Les légendes le font naître deux fois : la pre- mière , il est fils de Brahma , et un des sept Richis; la seconde, il est fils d'Ourvasi , ou fils du Soleil et de l'Océan. vacotjdéva. Radjah de la race lunaire , fils de" Souracéna , succéda à son père sur le trône et épousa Dévaki , sœur de Kansa. Ce- lui-ci, menacé par une prophétie , voulut em- pêcher ce mariage, et fit périr les six premiers enfants qui naquirent de cette union. Le sep- tième et le huitième, Bala-Rama etKrichna, échappèrent à la mort. vacous (Les). Génies hindous, protec- teurs et régulateurs des huit régions du monde. Au nombre de huit , ils figurent , dans la hié- rarchie céleste, immédiatement après Brah- VAL VAT 497 mâ , et ont pour chef Indra , dieu bienfai- sant, gardien de l'Est. Après lui viennent, au Sud, lama, dieu des enfers; au Sud-Ouest , Nirouti, prince des mauvais génies ; au Sud- Est, Agni , dieu du feu, surnommé Pacava, purificateur; à l'Ouest, Varouna, dieu de la mer, et, en un sens, dieu des enfers, qui se trouvent sous ses eaux ; au Nord, Paoulastia , gardien des richesses minéralogiques ; au Nord-Est, Pavana ou Marouta , roi des vents ; enfin au Nord-Ouest, Içania, qui estSiva lui- même. — On eroit que les Vaçous ont pour épouses les huit Ma tris. vacuna. Divinité romaine , d'origine Sa- bine, à laquelle les laboureurs offraient des sacrifices après la cessation des travaux agri- coles. Elle a été identifiée avec Diane, avec Cérès, avec Bellone, etc. — Elle avait un temple à Rome et un autre près des sources du Nar. vacuaiales. Fêtes en l'honneur de Va- îuna. Elles se célébraient autour des foyers, et on y affectait une complète immobilité, quoi- que le cérémonial consistât à se lever et à s'asseoir alternativement. vadjr anabha. Prince Açoura , dont les États étaient situés près du mont Mérou. Il fut détrôné et tué par Pradioumna. vaftelrudnis. Génie, doué d'une pro- fonde science, qui fut vaincu par Odin. vaghouta. Géant immense que Bhavani fit apparaître au moment de son combat avec Siva. Sa bouche est semblable à un abime. VAGIMOjV. Divinité des Étrusques : c'était leur Janus. vagit aaus. Dieu qui présidait aux premiers cris des enfants. Ce nom ne se trouve que dans saint Augustin, où plusieurs critiques lisent Fatiçanus. vaicia. Quatrième fils de Brahmâ ; il sortit de sa cuisse droite, et eut de Vaiciani la caste des Vaicias ou marchands , artisans, etc. vaikounta. Nom du paradis de Vichnou. yaïnamoïiven Dieu slave , fils de Rava et frère d llmarénen. Chef de toute civilisa- tion , il enseigna aux hommes l'usage du feu , inventa la lyre, construisit le premier vais- seau. Il apparaît snrtout avec le caractère de chantre magique. vaizgaivtho. Dieu du lin et du chanvre chez les Saraogitiens. Au moment des se- mailles, on le consultait parle ministère d'une prêtresse qui devait se tenir debout sur un seul pied. Il était de mauvais augure qu'elle posât l'autre à terre. vaka-ako-olli. Fils cadet de Tangàloa , et chef de la race blanche ; il fut tué par son IrèreToubo , suivant une légende océanienne conservée chez les habitants de l'archipel Tonga. — Voy. Tangàloa. v a le . Fils de Loke; il fut changé en bête féroce par les Ases, et dévora son frère Narfé. va lests. Nom du second Mercure dont parle Cicéron. Quelques auteurs disent qu il fut père de Trophonius. valentia. Déesse de la santé. Elle était adorée chez les Ocriculains en Ombrie. valéiua. Fille de Valérius , qui la rendit mère d'iEgipan. VALÉRIUS. — Voy. VaLERIA. valérus. Ami de Turnus; il combattit contre Énée. VALHALLA. FOIJ . WALHALLA. vali. Fils d'Odin et de Rinda , très-habile archer. On l'appelle aussi Vile. val kiries. Déesses de la guerre, qui choisissaient les guerriers destinés à périr dans la bataille, et qui décidaient la victoire. Elles habitaient Je Walhalla, et y versaient aux héros morts dans les combats l'hydro- mel et la bière. vallonia. Nymphe latine, déesse des vallées , analogue aux Auloniades et aux Na- pées des Grecs. VAM. Dieu-fleuve Scandinave ; il sort de la gueule du loup Fenris. y a m a a t a* a v a t a r a . Transformation en nain. Nom de la cinquième incarnation de Vichnou, qui, transformé en nain, alla trou- ver le grand Bali, géant malfaisant, qui avait lutté contre les dieux; il lui demanda autant de terrain qu'il pourrait en couvrir avec trois pas. Le géant le lui ayant promis, Vichnou reprit aussitôt sa forme divine, couvrit d'un pas toute la terre , et d'un autre tout l'espace entre le ciel et la terre; sur quoi, le géant se soumit, l'adora , et fut envoyé gouverner dans les Patalas. vanadis. Déesse Scandinave, personnifi- cation de l'Espérance. ?~ vajves. Dieux Scandinaves de second or- dre ; ils viennent après les Ases. vara. La neuvième des douze déesses des Scandinaves : elle présidait aux promesses. vara b a-avatar a. Transformation en sanglier. Nom de la troisième incarnation de Vichnou. Le géant Erouniakcha avait roulé la terre comme un câble, et l'avait ca- chée dans les Patalas ( mondes souterrains). Vichnou , comme un sanglier, déracina la terre avec ses défenses de feu. varouîva. Dieu de la mer et des eaux en général, l'un des huit Vaçous. 11 réside à l'Ouest. La mythologie hindoue le représente , tantôt comme une divinité bienfaisante qui répand la fertilité sur la terre, tantôt comme un dieu infernal qui plonge les âmes coupa- bles au fond de l'océan et leur y fait subir de cruels tourments. — On le nomme aussi Pratchéta. L'art le représente couronné de lotus, et voguant sur un crocodile. varouki. Épouse de Varouna, dieu des eaux. Varouni est la vingt-cinquième constel- lation lunaire. vasio. Dieu adoré chez les Voconces. vaticaîvls. Voy. Vagitanus. V ATS A . Roî fameux dans l'histoire fabu- leuse de l'Inde. Il était fils de Sahasrànika ; ayant été fait prisonnier par Tchandracéna , 12 498 VEN il trouva moyen de s'évader, et emmena dans sa faite la fille de ce roi. véda. L'un des principaux dieux des Fri- sons. védaxga ou axgga. Nom générique des six commentaires sur les Védas. On désigne aussi sous le nom d'Angga la femme du rad- jah Déçapradjavadi. védeixméma. Mère des eaux. Déesse fin- noise, analogue sans doute à Amphilrite. védha. Qui dicte la loi. Épithète de Hrahma. védius. Surnom de Pluton. Voy. VÉjovis. véjovïs. On n'est pas d'accord sur la na- ture de ce dieu; suivant les uns, Véjovis n'est autre que Jupiter enfant : d'autres le regar- dent comme identique avec Pluton. D'après Ammien Marcellin, Védius et Véjovis ne dé- signent qu'un seul et même dieu étrusque très-redouté, qui, avant de foudroyer ses victimes, les frappait de surdité. — Romulus consacra deux bois de chênes à Véjovis, qui eut plus tard un temple dans le Capitole. On le représentait jeune et armé de flèches. Quel- quefois une chèvre lui servait de monture. — Sa fête tombait au mois de mars. On lui sa- crifiait des chèvres. VENGEANCE. Vl®. ÉÉmÉSIS. YÉxiLiE (vénilia). Déesse latine peu connue, qui parait être une personnification du flux des vagues, tandis que Salacie sym- bolise le reflux. Elle épousa, dit-on, Janus et en eut Picus et Canens. Virgile en fait une nymphe, sœur d'Amate, qui épousa Faune, et en eut Turnus. VENTS ( anémoi, VEiVTi ). Les vents sont déjà personnifiés dans Hcmère, qui, tout en les symbolisant, les représente en même temps comme des phénomènes naturels, ainsi qu'il le fait, par exemple, à propos du Xanthe, auquel il donne , dans l'entretien de ce fleuve avec Achille, l'épithète de fleuve aux vastes abîmes. L'Iliade et l'Odyssée s'accordent à ne mentionner, du moins nominalement, que quatre vents : Borée, vent du nord, Zéphyre, vent du sud, Eurus , vent de l'est, Notus, vent de l'ouest; et les accolent presque tou- jours par paires, unissant le premier au se- cond, et le troisième au dernier. Bien que ces vents puissent être favorables dans une circonstance particulière et principalement par une impulsion étrangère, leur nature est en général malfaisante; ainsi Homère se plait à les dépeindre faisant crever les nuages d'où tombent la pluie et la grêle, boulever- sant la mer et soulevant des montagnes de flots. Le Zéphyre , surtout, n'a jamais , de son propre mouvement, dans les deux poëmes homériques , ce caractère bienfaisant qui lui a. été attribué plus tard. Compagnon de l'ora- geux Borée, il aime, comme lui, à troubler les airs et est presque toujours désigné par l'épi- thète d'impétueux (Çax,pW )• 11 en résulte qu'on ne sait pas bien sï, par ce complétif : et les autres vents orageux (y.atàÀXcov Ça^pcaW àvéjxwv), ajouté usuellement au nom de Borée dans Homère, il faut entendre les trois vents désignés nominativement, ou d'autres vents indéterminés. Un passage de l'Odyssée semble ne pas laisser place à cette dernière opinion : « les vents emportent le radeau de tous côtés. Tantôt le vent du midi le laisse à l'Aquilon, et tantôt le vent d'orient le cède au Zéphyre. »— Ces divinités sont d'ailleurs tout à fait subalternes. Jupiter et les autres dieux les calment à leur gre et même, dans l'Odyssée, Circé et Calypso exercent sur eux leur influence. Ces don- nées sont communes à l'Iliade et à l'Odyssée. Mais les deux poëmes ne s'accordent pas , quant au séjour des vents. Le premier les fait résider en Thrace, ou, du moins, dans cette latitude : Iris, se rendant auprès d'eux , pour complaire à Achille, traverse la mer de Thrace et les trouve assis à un festin dans les antres spacieux de Zéphyre. A sa prière , Borée et Zéphyre viennent embraser le bû- cher de Patrocle et retournent dans leur de- meure (oT/.Ovôs) , en franchissant l'Helles- pont. Dans un autre passage de l'Iliade , il est dit que ces mêmes vents soufflent de la Thrace (©pypcYlôsv). — L'Odyssée, tout en se con- formant en certains lieux aux données que nous avons exposées plus haut, précise ces notions vagues, et, par une contradiction singulière, soumet les vents au pouvoir d'un roi. Suivant ce poëme, ils résidaient dans l'île d'Éolie, sous la domination d'Éole, fils d'Hip- potas, qui n'a rien de divin, mais qui , aime de Jupiter, reçut de lui la garde des rents, en sorte qu'il est maître de les retenir ou de les lâcher comme il lui plaît. L'île d'Éolie, ceinte toute autour d'une forte muraille d'airain, dit Homère, et bordée en dehors de roches escar- pées, est sans doute identique avec celle de Proconnèse, ou se trouvait auprès, dans la pensée du poëte. Du reste, cette souveraineté d'Éole sur les vents n'a aucune valeur, suivant Homère lui-même : il n'exerce qu'une fois son pouvoir dans tout le poëme , à chaque page duquel on voit Jupiter, Neptune, Minerve, et même Circé et Calypso , envoyer des vents favorables ou les déchaîner contre les vais- seaux d'Ulysse. De plus , les vents n'ont pres- que plus de caractère spontané, et figurent rarement comme phénomènes naturels. — En ajoutant à ces données, que Zéphyre fut père de Balius et;de Xanthe, qu'Éole rendit fécondes les cavales d'Érichthonius, ou aura l'ensemble des traditions homériques sur les vents. — Postérieurement, on précisa de plus en plus l'être des vents. Dans Hésiode, ils sont nés d'Astrée et d'Éos ou de Typhon : les pre- miers sont les vents favorables, Notus, Bo- rée, • Argestès et Zéphyre; Typhée ; vent funeste, est du nombre des derniers. Leur séjour est en Thrace. De là la tradition qui fai- sait de Borée un fils du Strymon. Postérieu- rement encore on ies plaça dans les îles Li- pari. Voy. Eolus. Leur nombre s'agrandit VÉN d'ailleurs considérablement de très-bonne heure. Aristote, dans sa table des vents, les énonce ainsi : Borée (Aparctias), Mésès, Creeias, Apéliotès, Eurus, Phœnicias, Notus, Libs, Zépbyre, Argestès (Olyrapias, Sciron), Thrascias. Une autre table, reproduite dans le musée Pio-Clémentin les classe ainsi : Aqui- lon , Borée, Vulturne, Caecias , Solanus, Aphéliotès; Eurus; Euroauster, Euronotus; Austroafricus , Libonotus; Africus; Libs: Fa- vonius , Zéphyrus ; Chorus , Iapyx ; Circius , Thracias; Septentrion, Apartias. — Dans les Orphiques, les vents sont fils de Rhée. — On sacrifiait aux vents funestes des agneaux noirs, aux autres des agneaux blancs. Borée avait un temple sur les bords de Fflyssus; Zéphyre, un autel sur la voie sacrée d'Athènes à Eleusis. Entre Titane et Sicyone, il y avait un autel consacré aux vents, où le prêtre leur offrait, chaque année, un sacrifice pendant la nuit. Les poètes et les artistes de l'anti- quité ont représenté les vents de diverses manières. Homère leur donne la forme hu- maine. L'art les figure comme des génies ayant des ailes à la tête et aux épaules. Sur le coffre de Cypsélus, Borée, enlevant Ori- thyie, était représenté avec des serpents en guise de jambes. — Le monument le plus re- marquable qui nous offre une représentation des vents est la tour octogone d'Andronicus Cyrrhestès, à Athènes. Chacun de ses fronts supporte un des vents principaux, qui sont orientés d'après la contrée céleste d'où ils soufflent. Un triton mobile placé au sommet de l'édifice remplissait l'office de girouette. Ces huit figures vêtues et ailées sont les sui- vantes : au nord, Borée, qui a pour attribut une conque; au nord-est, Csecias, avec un disque d'où tombe la grêle ; à Test, Aphélio- tès, tenant des fruits et du miel; au sud-est, Eurus couvert d'un large manteau; au sud, Notus, épanchant l'eau d'un vase ; au sud-ouest Lips, avec un Aplustre; à l'ouest, Zéphyre, ayant pour attributs des fleurs; au nord-ouest Sciron , versant des cendres et du leu. — Les anciens reconnaissaient aussi des Brises (au- ras), qui passaient pour filles de Zéphyre. Quant aux vents nommés Prodromes, dont le souffle invitait au départ, voy. Zétes. — Les Ro- mains avaient divinisé la bise ou le Circius. venulus. Chef latin qui alla demander du secours à Diomède contre les Troyens. venus (aphrodïté, yÉivus). Cicéron reconnaît quatre Vénus différentes. Suivant cet auteur, la première est fille du Ciel et du Jour; la seconde est née de l'écume de la mer : elle eut Cupidon du dieu Mercure; la troisième , fille de Jupiter et de Dione, épousa Vulcain; enfin la quatrième est la Vénus sy- rienne, désignée par les noms d'Astarté ou d'Achtoret. Cette classification est incom- plète et erronée. Les trois premières Vénus n'en font qu'une : c'est l'Aphrodite grecque, transportée à Rome, et identifiée avec Thalna, adorée en Étrurie; avec Astartc, di- VÈN 499 vinité orientale, qu'une interpolation insérée dans le Mercator de Plaute qualifie de mère universelle; avec Anahid, adorée en Perse, etc. Si donc nous voulons nous en tenir à la mythologie grecque indigène, nous ne re- connaîtrons qu'une Vénus, fille, suivant Ho- mère, de Jupiter et de Diane. L'Odyssée lui donne pour époux le dieu Vulcain; mais dans l'Iliade elle n'a point de mari. Selon Hésiode, lorsque Saturne mutila son père, quelques gouttes de sang, tombées de sa blessure, fé- condèrent une écume blanchâtre qui flottait à la surface de la mer. De cette écume sortit Aphrodite, qui se rendit d'abord à Cythère, puis dans l'île de Cypre, et de là dans l'O- lympe. — On la donne encore comme fille de Saturne et d'Évonyme. — Les cosmologistes expliquent sa naissance en disant que la déesse Vénus représente la puissance productrice delà nature, mère de toutes les créatures , l'eau étant le principe de la fécondité. — Vé- nus était regardée chez les anciens comme la déesse de l'amour : « C'est elle, dit l'hymne homérique, qui fait éclore de tendres désirs dans le sein des dieux , qui soumet à ses lois les mortels, les oiseaux, légers habitants de l'air, tous les monstres, et ceux du continent et ceux de la mer; c'est elle, douce Vénus couronnée de fleurs, c'est elle qui courbe sous ses travaux tout ce qui respire. » Il est cependant trois divinités qu'elle n'a pu sou- mettre à son pouvoir, ce sont Minerve , Diane et Vesta. Du reste , Jupiter la domine , bien qu'il cède parfois à son empire : ce fut lui qui lui inspira de l'amour pour Anchise. Favora- ble à ceux qui lui obéissent {voy. Hirro- mène , Alexis, etc.), elle punit ceux qui osent la braver {voy. Diomède, Phèdre, etc. ). Elle est aussi déesse de la beauté et des grâces. Pindare lui donne la Jeunesse pour messagère, et pour compagnes les Grâces, qui la couvrirent des plus riches parures lorsqu'elle sortit des flots. Pitho et les Heu- res font aussi partie de son cortège. Elle pré- side aux hymens , et exerce un pouvoir sur la mer, mais seulement d'après les poètes la- tins. — Dans l'Iliade, Vénus est du parti des Troyens, Paris lui ayant accordé le prix de la beauté. Elle sauve son protégé, vivement pressé par Ménéias , et le réconcilie avec Hé- lène. Mais lorsqu'elle voulut enlever Énée du champ de bataille, elle fut blessée par Diomède. Plus tard, on la voit préserver de la corruption le-eadavre de Patrocle. — Dans l'Odyssée, Vé- nus est épouse de Vulcain, et le trompe pour Mars. Averti par Hélios , Vulcain entoura un jour la couche de la déesse d'un filet ourdi avec art , et surprit ainsi les deux amants. — Vénus eut de Mars : Phobos, Déimos et Har- monie (Hésiode); Eros et Antéros ( Schol. Apollon.); d'Anchise : Énée, Lyrus ou Lyr- nus ; d'Adonis : Golgos , Béroé. On lui donne encore pour enfants Pria pe, né de Jupiter ou de Bacchus , ou de Mars; Hermaphrodite, né de Mercure ; Bacchus ; Éryx , né de Butés 500 VÉN Rhodos, né de Neptune. — Lors de la Tita- noraachie. Venus se métamorphosa en pois- son. — Les attributs de la déesse sont : « la ceinture brodée, où se trouvent tous les at- traits de l'amour, le désir, les douces paroles qui dérobent le cœur même des plus sages » ; la flèche. On lui avait consacré le myrte, la rose, la pomme, le pavot, symbole de la fé- condité; le tilleul, dont l'écorce servait à tresser des couronnes; la colombe, le passe- reau, le cygne , l'hirondelle . oiseau du prin- temps, l'iynx ou torcol; en tant que Vénus marine, le dauphin. De plus, à Vénus-Ura- nie était consacrée la tortue, emblème de la sagesse et de la chasteté des femmes; à Vé- nus Pandémos, le bouc, symbole contraire. Venus victorieuse est parée des armes de Mars, ainsi que la Vénus-Junon (Aphro- dite-Héraj, adorée à Sparte. La Vénus au bain avait des attributs particuliers. — Les sur- noms de Vénus sont les suivants : Acidalia , tiré de la source d'Acidalie, en Béotie, Jcrœa, adorée sur les hauteurs; Adicos* injuste , surnom de la Venus Lybienne ; Ado- nœé, Adonias, adonienne; A? né i as, adorée à yEnée en Thrace ; Alentia, du fleuve d'A- léis près de Colophon, sur les bords duquel elle avait un tewple; Amathousia , adorée à Amathonte; Ambolopëra, qui recule la vieil- lesse; Anadyomene , émergeante; Anaïtis , [voy. ce mot); Androphonos , qui fait périr les mortels; Anosia : la courtisane Lais s'é- tant enfuie dans sa patrie , avec son amant Hippolochus, y fut lapidée dans un temple de Vénus par les femmes thessaliennes , qui, pour expier ce crime (àvofftov çovov) élevèrent aussitôt un temple à Vénus-Ano- sia; Anthéia, qui aime les fleurs ; Apatouria, trompeuse; Aphrogënéia , Aphrogénès , née de l'écume; Apostrophia {voy. ce nom); Argynnis , Argennis , tiré d'un temple sur les bords du Céphise , élevé par Agameranon , en l'honneur d'Argynnis; Argyropéza, aux pieds d'argent; Aréia, guerrière; Arenta , qui enchaîne; Artacia , d'une ville de Phry- gie; Automate (voy. MÉlibée); Basileia , reine ; Biodotis , qui donne la vie ; Brychia , qui plonge; Calligloutos , Callipygos, Calli- pygc; Catascopia, à Trézène; Chrysosté- phanos, à la couronne d'or ; Cnidia, a Cnide en Carie; Courotrophos, qui nourrit les enfant; Ctésylla (voy. Hermocharès); Cypi'is; Cythéréia, Cythéré; Despoina, reine; Dio- nœa , Dioné, fille de Diane; Doliophron , ru- sée; Doritis, dorienne; Einalie, Enalia, ma- rine; Éléemon, compatissante, Ènoicétès ton neson, habitante desiles ; Epidœtia {voy. Mélibee); Épitragia (voy. Thésée .); Epi- tymbia {voy. ce mot); Êryciné, d'Éryx en Sicile; Euploia , qui favorise les navigateurs ; Eustéphanos , à la belle couronne; Enthro- nos, assise sur un riche trône; Galénœé , qui calme la mer; Gamostolos , qui prépare l'hy- men; Généteira, génératrice; c.ënétyllis , qui protège les naissances ; Ghjcyméilickos , VÉN qui dit de douces paroles; Golgia , Colgôn anassa , adorée à Golgos; Haligëncs , née de la mer; Hécaërge (voy. Hermocharès),- BëlicoblëpJiaros, Hèlicopis, aux beaux yeux; Héra , junonienne, en tant que déesse de l'amour conjugal; Hétaira , courtisane, Idalia, d'idalie; Iostëphanos , couronnée de violettes; Limnésia , Liménia , déesse des ports; Lycœna, Louve; Méçhanitis, qui ourdit des ruses; Mclœnis, noire, qui aime la nuit; Morpho ; Olympia , olympique; On- rania, céleste, tiré soit de son origine, soit d'une fonction particulière (voy. Uranie); Pandémos (voy. ce mot); Paphia, adorée à Paphos ; Philoméidès , qui aime la joie ; Poi- cilothronos ; Poîychrysos ; Pontia , marine; Xéiné, hospitalière; Zérynthia, tiré d'une caverne de l'île de Samothrace ( voy. Rhée ). — Chez les Latins, on la nommait Aima, Calva, Capitolina, Cloacina, Domina, Ge- nitrix, Hospita , Libitina , Lucrina , Myr- tea, Popularis , f'ulglvaga '. Vnlgaris, etc. — Le siège principal du culte de Vénus était l'île de Cypre , et, dans cette île, Paphos, ou Aérias avait, le premier, élevé un temple à la déesse. Cinyre restaura cet édifice , et transmit à ses descendants le sacerdoce et la royauté. On parle aussi d'un certain Tamiras, qui porta à Paphos la science augurale et fut chef d'un collège de prêtres. Le temple et l'autel de Paphos, bien qu'exposés à l'air li- bre, n'étaient jamais mouillés par la pluie. Les autres lieux de l'île où l'on adorait Vénus était Amathonte, Golgos, Tamasus, Soles, ldalie, etc. Quant aux villes de l'Asie-Mi- neure et de la Grèce où on lui rendait un culte , il serait trop long de les énuraérer. 11 nous suffira de citer le temple de Cnide, cé- lèbre par une statue de Vénus, œuvre de Praxi- tèle; l'île de Cos, où l'on voyait la Vénus vêtue du même artiste et la Vénus Anadyo- mène d'Apelles. On adorait aussi Vénus en Sicile. Rome lui éleva plusieurs temples, ainsi que Baies et Minturnes. On lui offrait de l'en- cens , des couronnes de fleurs , des boucs, des porcs; à Vénus Pandémos , des chèvres; à Vénus-Uranie , des génisses et des lièvres. Les fêtes célébrées en son honneur portaient le nom d'Adonies, de Catagogies, d'Anagogies, etc. — On figurait, dit-on, Vénus, dans l'o- rigine, par une pierre conique. L'art grec l'a représentée soit seule, soit accompagnée des Amours, ou avec Adonis et Mars. Son char, lorsqu'elle traverse les airs, est attelé de co- lombes; sur les flots, des Tritons remplacent ces oiseaux. On la voit aussi montée sur un taureau , ou sur un bouc. Hirt a ainsi classé les représentations plastiques qui nous res- tent de cette déesse : — i. La Vénus pudique ( \ enus de Médieis , Vénus de Mite) ; — ?.. La Vénus au bain; —3. La Vénus demi-vètue; — 4. La Vénus victorieuse, qui se pare des armes de Mars; — 5. La Vénus vêtue; elle porle une tunique sans ceinture. — Lne pa- tère de Dempster représente la Vénus étrus- VER que; on y lit le nom de Thalna. — L'idéal de Vénus est une figure ovale au front peu élevé, aux sourcils très-réguliers, aux paupières lé- gèrement déprimées ; la bouche est petite , les lèvres pleines. Au milieu du menton, une fossette légèrement indiquée. La tète, cou- verte de cheveux ondoyants, incline sur le côté. véranda. Une des parques Scandinaves. Voy. Nornes. vérama. Une des quatre vestales choi- sies par Numa. vérava ou véirava. Troisième fils de Siva ; il naquit de son souffle. 11 coupa la cin- quième tête de Brahraà , lorsque celui-ci vou- lut l'emporter sur tous les dieux, et tua les Deverkels et les Mounis, pour leur rendre en- suite une àme plus pure. On le représente de couleur bleue , avec trois yeux et deux longues dents. Ses attributs sont un chapelet de têtes , des serpents, des clochettes , etc. verbe ja. Divinité adorée par les Bretons et les Gaulois , qui paraît être la "déesse de la Victoire. VÉRITÉ (ALÉTHÉIA, VERITAS). Fille de Jupiter (Pindare), ou de Saturne, sui- vant les Latins; mère de la Justice et de la Vertu. On la représentait vêtue de blanc. VERSE AU ( HYDROCHOOS , AQUARU S ). Onzième signe du Zodiaque, représenté sous les traits d'un jeune homme qui laisse tomber de l'eau d'une urne. C'est Ganymède , échan- son de Jupiter; ou Deucalion , ou Cécrops, sous le règne duquel on n'employait que de l'eau dans les libations. verticordia. Surnom de Vénus, en tant qu'inspirant la chasteté. L'an n5 avant J. C., trois vestales ayant violé leurs vœux, les augures ordonnèrent que la femme la plus vertueuse de Rome élevât, aux frais du trésor, une statue à Venus Verticoraia , maî- tresse des cœurs. vertu (virtus). Déesse allégorique, à laquelle Marcellus éleva un temple. Un my- the philosophique la montre disputant Her- cule à la Volupté. vèrtumnalbs. Fêtes en l'honneur de Vertumne. vertumne ( VERTiMNts). L'une des di- vinités principales des Étrusques. Son culte lut apporté à Rome par la colonie volsinienne, qui habita d'abord le mont Cœlius , puis le Vicus Tuscus, mais il s'y altéra ; et pour les Romains , Vertumne ne fut plus qu'un dieu très-secondaire. La mythologie étrusque lui ■attribuait le peuvoir de changer déforme à son gré ; aussi le représentait-on sous des aspects divers : de là , le pluriel d'Horace, et le proverbe suivant lequel les gens in- constants et capricieux étaient nés iratis Fertumnis. Ces formes cependant se rap- portant toujours à la vie champêtre, il est à croire que les anciens , en donnant à Vertumne cette diversité singulière, faisaient allusion à l'abondance et à la variété des dons et des VES 501 phénomènes de la nature dans les différentes saisons : de sorte que Vertumne représentait tour à tour, et à la fois, le printemps, l'été et l'automne. Du reste, l'art étrusque parait avoir représenté ce dieu d'après le type de Bac- cïius. — Les légumes, produits du printemps , et les récoltes de l'été étaient sous la protec- tion de Vertumne; mais il présidait surtout à celles de l'automne, le vin et les fruits. — Les Romains lui donnaient pour femme la déesse Pomone. 11 parvint à la séduire en pre- nant diverses formes. Suivant Asconius Pé- dianus , il présidait au commerce. — Vertumne avait une statue célèbre à Rome, au coin du grand Vélabre et de la rue Vicus Tuscus. Il était représenté sous la figure d'un jeune homme, avec une couronne d'herbes de dif- férentes espèces, tenant de la main gauche des fruits, et de la droite une couronne d'a- bondance. vervactor. Un des dieux des laboureurs, le premier que l'on invoquait dans ie sacrifiée qte le flamen de Cérès offrait à cette déesse et à la Terre. vesper. Voy, Phosphorus. vesta. Déesse qui présidait au foyer et au feu qu'on y entretenait. Sa légende est courte. Fille ainée de Cronos et de Rhée, suivant les Grecs , ou de Saturne et d'Ops ,• selon les La- tins, elle fut dévorée la première par son père, et, plus tard, lorsque Métis l'eut fait reparaître , refusa d'épouser aucun des dieux , jurant de garder éternellement sa virginité. — Le caractère intellectuel de cette déesse est excessivement remarquable ; mais comme ses diverses faces ne sont que les reflets d'i- dées qui découlaient d'un même principe , pi- vot de la vie domestique des anciens, il est essentiel de préposer ici quelques observa- tions. Dans toute l'antiquité , ie foyer était considéré comme le symbole de la vie domes- tique, dont le bonheur repose sur la chasteté de l'épouse. En conséquence , il était sous la garde des dieux pénates, qui, suivant les di- vers aspects sous lesquels on les considère, portaient en Grèce, les noms de Mychioi, de Ctésioi, d'Herceioi, û'Hestiouchoi , û'Éphes- tioi , soit qu'on regarde ces noms comme des appellations collectives de divinités particu- lières , ou comme de simples épithètes des dieux supérieurs, localisés dans telle ou telle fonction. Déjà revêtu d'un caractère de sain- teté, puisqu'on y sacrifiait aux puissances immatérielles, le foyer, véritable sanctuaire de la demeure , et sur lequel reposait le ser- ment, servait naturellement d'asile aux fugi- tifs et aux suppliants , qui imploraient la pro- tection d'un hôte. Et, par extension, de même que la demeure avait son foyer particulier, la ville avait aussi un foyer commun , symbole de la fixité de la résidence, de la concorde des citoyens et de la religion commune. Ce foyer se trouvait dans les Prytanées. Aux Prytanes appartenait le soin d'accueillir l'envoyé d'une république , l'hôte revêtu d'un 502 VES caractère officiel , l'exilé qui se mettait sous la sauvegarde de l'État. Lorsque des colons allaient fonder une ville, ils emportaient de ce feu du foyer commun pour allumer celui qu'ils établissaient dans leur nouvelle de- meure. On ne s'étonnera point, après ces considérations, de voir Vesta, déesse vierge, personnification du foyer, présider à la vie domestique et au bien-être des familles: déesse pénate (penas, deapenetralis) , elle avait sa place au milieu de la maison; Diodore lui at- tribue l'invention des constructions. C'est en vertu de la même idée que le culte la mettait en rapport avec Mercure , représenté à son côté sur la base du trône de Jupiter à Olym- pie; tous deux veillaient sur les œuvres des hommes. On comprend moins l'affinité de Vesta avec Neptune et Apollon (hymn. ho- mériq. ) : ces trois divinités étaient puissantes à Delphes. On ne s'étonnera pas non plus que Vesta présidât aux sacrifices, et que, déesse du feu allumé sur l'autel , elle eût part aux honneurs rendus aux dieux : on l'invoquait la première et la dernière dans tous les sacri- fices, et les cérémonies religieuses commen- çaient par une libation en son honneur. Enfin Vesta protégeait lés suppliants, et était invo- quée dans les serments. — La philosophie mys- tique, altérant le caractère primitif de la déesse, l'identifia avec le foyer du monde, avec lé feu central de la terre, du ciel, de l'univers , et la confondit avec Rhée , Cybèle, Gé , Diane , etc. — Le culte de Vesta , quoique fort répandu, ne donna pas lieu à l'érection d'un grand nombre d'édifices. Elle avait des temples à Athènes, à Delphes , à Hermione ; le dernier ne renfermait point l'image de la déesse. Les deux premières villes entrete- naient en son honneur un feu éternel, confié à des veuves. S'il s'éteignait, on ne pouvait le rallumer qu'aux rayons du soleil, à l aide d'un miroir ardent. Dans ies Prytanées elle avait un autel ( 0àXapto; ) ou brûlait un feu sacré ; et une statue. On lui sacrifiait à l'arrivée d'un hôte. Les offrandes consistaient en fruits, en libations d'eau, d'huile et de vin. Comme déesse vierge , on lui offrait , ainsi qu'à Minerve et a Diane, des génisses d'un an. La victime de- vait être consumée en entier : de là le pro- verbe grec c Ecm'a 6u£iv , sacrifier à resta, c'est-à-dire tout garder pour soi. — A Rome, le culte de Vesta eut une grande célébrité. Romulus, dit-on, l'institua. Suivant Diodore, l'image de cette déesse avait été apportée de Troie par Énée. Numa lui éleva un temple de forme ronde, dont le toit était, dans l'ori- gine, couvert de roseaux. C'était dans cet édifice que brûlait le feu sacré , dont l'extinc- tion était regardée comme une calamité pu- blique. On gardait aussi dans ce temple d'an- ciennes images des dieux. Voy. Vestales et Vestalies. — Les statues de Vesta ne sont pas très-nombreuses, cette déesse ayant été, dans l'origine, adorée sous le symbole du feu allumé sur l'autel. Nous avons dit qu'à Her- VES mione, son temple ne renfermait qu'un autel et point de statue. Il paraît qu'a Rome on ne voyait pas non plus son image dans le temple qui lui était dédié, ou du moins que cette image, qui se trouvait avec celle des autres Pénates, n'était connue que du grand-prêtre et des vestales. Il y aune contradiction dans Ovide à ce sujet ( Fast. IV , 317 ; VI , 295 ). Les statues de Vesta appartiendraient donc à une époque peu reculée. A Athènes , il y en avait une dans le Prytanée, à côté de celle de la Paix. Olympie montrait la célèbre image de Vesta , œuvre de Glaucus. La fameuse Vesta assise de Scopas se voyait à Rome, du temps de Pline, dans les jardins de la famille Ser- vilius. — L'idéal de cette déesse est semblable à ceux de Junon et de Cérès, avec pius de sévérité dans l'expression, et dans le regard, une austérité qui convient à une déesse vierge. Elle est assise ou debout . vêtue d'une longue tunique et portant un voile. Ses at- tributs sont le simpulum, le palladium et la lampe, symbole du feu éternel. Le calendrier de la villa Borghèse représente ce dernier attribut avec une tète d'àne en. guise de poi- gnée, pour faire allusion à la tentative de Priape ( P'oy. Vestalies), ou, si l'on rejette cette anecdote, peu digne de la sévère déesse, pour honorer l'animal qui contribue essen- tiellement, en tournant la meule, à la con- fection du pain, fait avec le grain qui sort de la Terre , divinité identifiée avec Vesta. vestales. Prêtresses de Vesta. Elles jouis- saient d'une grande considération et de pri- vilèges particuliers, à cause de la sainteté du culte qui leur était confié. Les conditions de l'élection étaient les suivantes ; elles ne de- vaient avoir ni plus de dix ans , ni moins de six, au moment de l'admission. Il fallait qu'el- les n'eussent aucun défaut corporel, que leurs père et mère fussent vivants , de naissance libre , établis en Italie , et n'exerçassent aucun métier déshonnête. Les parents ne pouvaient se refuser à livrer leur fille , que si sa sœur était déjà vestale , ou s'ils n'avaient qu'un en- fant; ou encore quand le père était grand- prêtre, augure quindécemvir, septeravir ou Salien. Dès qu'une jeune fille avait été désignée (lecta, capta), elle était conduite dans le temple de Vesta et remise au grand-prétre. Elle sortait alors de puissance paternelle, et avait le droit de faire son testament. Quand il y avait lieu de choisir une Vestale , le prê- tre désignait vingt jeunes filles parmi lesquel- les la voie du sort indiquait celle qu'il fallait consacrer au service de la déesse. Cependant, il n'y avait pas lieu à consulter le sort lors- que les parents ne s'opposaient point au choix du pontife. Les Vestales avaient pour princi- pale occupation de garder le feu sacré : il ' paraît qu'elles veillaient aussi, dans le tem- ple de Vesta , sur le Palladium et sur les dieux de Samothrace , apportés en Troade par Dar- danus,puis en Italie par Énée. Quand elles avaient commis quelque faute ou laissé etein- VËS dre le feu sacré , elles étaient punies du fouet. Quant à celles qui violaient le vœu de la vir- ginité, on les enterrait vivantes, près de la porte Colline, mais en dedans des murs de Rome. On y préparait un petit caveau dans lequel une ouverture pratiquée à la surface du sol donnait accès, et où l'on dressait un Ut; on y mettait une lampe allumée et une pe- tite provision des choses les plus nécessaires à la vie; du pain, de l'eau, un pot de lait et un peu d'huile. La Vestale coupable, placée dans une litière fermée hermétiquement, était portée à travers la place publique, au milieu du morne silence de la foule. Au lieu du sup- plice, les licteurs déliaient les courroies. Avant de terminer cette fatale exécution, le grand pontife faisait des prières secrètes; il tirait ensuite de la litière la Vestale , qui , cou- verte d'un voile, descendait dans le caveau, dont l'ouverture était refermée aussitôt. — Celui qui avait ravi l'honneur à une vestale était fouetté jusqu'à ce que la mort s'ensuivît: vingt Vestales seulement furent convaincues d'avoir violé leur vœu , pendant onze cents ans que dura l'ordre : treize seulement furent enterrées vives : les autres périrent par di- vers genres de supplices, à leur choix. Ce petit nombre frappera d'autant plus qu'elles avaient la liberté de recevoir des hommes chez elles, et d'aller souper chez leurs parents et leurs amis. — Les Vestales habitaient le temple et y étaient nourries aux dépens du trésor pu- blic. Leurs fonctions duraient trente ans. Les dix premières années étaient pour elles une espèce de noviciat, où elles apprenaient les sacrés mystères; les dix suivantes, elles en faisaient les fonctions; et les dix dernières, elles en instruisaient les novices. Ce nombre d'années expiré , elles avaient la liberté de re- noncer au sacerdoce, d en dépouiller toutes les marques , et même de se marier. Elles avaient droit de tester du vivant de leur père, et de disposer de tout ce qui les regardait, sans l'entremise d'un curateur; car, chez les Romains , les femmes étaient toujours en tu- telle. Il était défendu de leur faire prêter ser- ment ; on les croyait en justice sur leur simple parole. Quand elles sortaient en public, un licteur portait devant elles des faisceaux. Si, en passant dans les rues, une Vestale rencon- traitpar hasard quelque criminel qu'on menait au supplice, elle lui sauvait la vie, pourvu qu elle assurât que c'était une rencontre pu- rement fortuite , et qu'elle n'était pas venue là à dessein. Elles avaient un rang distingué et une place d'honneur dans le cirque et dans les autres spectacles. Auguste leur défendit d'assister aux combats des athlètes. Mais Né- ron leur rendit cette faculté . parce que les prêtresses de Cérès étaient admises aux jeux olympiques. Les Vestales furent instituées, dit-on , par Nuraa , au nombre de deux : l'his- toire ou plutôt la fable a conservé les noms de ces deux prêtresses, Gégania et Vérania. Le même roi en ajouta deux encore, Canuléia VIC 50â et Tarpeia; et enfin Servius porta leur nom- bre à six. Leur ordre , qui s'était singulière- ment relâché sous les empereurs , fut restaure par Domitien. Théodose l'abolit en l'an 38y de J.-C. — Elles portaient de longues robes blanches, un bandeau et un voile. Il paraît cependant qu'avec le temps il leur fut per- mis de s'écarter de la simplicité première de leur costume. — Foy. Rhéa, Sylvia , Navi- SALWA , TUCCIA. vestalies. Fete célébrée le 8 juin, à Rome, en l'honneur de Vesta. Les dames ro- maines se rendaient à pied au temple de la déesse et l'on promenait dans les rues des ânes couronnés de fleurs et portant des colliers de petits pains ( mouilla de pane ). On puisait dans le Nuraicus l'eau nécessaire aux libations. L'honneur dont jouissait l'âne dans cette cir- constance est attribué par Ovide à la circons- tance suivante : Cybèle invita un jour les dieux à une fête ; Vesta s'y trouva, et, s'étant endormie sur le gazon , faillit perdre son hon- neur, car Priape s'approchait d'elle à pas de loups ; heureusement, l'âne de Silène se mit à braire Foy. Priape. — Le 16 juin , on cé- lébrait la purification du temple, dont la poussièie étaitjetée dans le Tibre. Sous le rè- gne d'Auguste , une nouvelle cérémonie prit place en l'honneur de la déesse : le 28 avril , on célébrait la fête de Vesta palatine dans le temple d'Apollon palatin. viai.es (lares). Lares qui présidaient aux routes. vibhaïdaka. Saint solitaire, fils de Ka- ciapa et père de Richyasringa. vibhichana. Frère de, Ravana ; il em- brassa le parti de Rama, lors de l'expédition de ce héros contre Ceylan , et, après la victoire , reçut de lui la souveraineté de l'île. vibilia. Déesse latine, qu'invoquaient les voyageurs égarés. vicapota. La victoire, chez les anciens Latins. vices ( vitia ). Ils étaient déifiés en Grèce et à Rome. viCHKOU. Deuxième dieu de la trinité hindoue et le conservateur de la création. Dans quelques cosmogonies, il apparaît avant Brahma lui-même, sous la figure d'un jeune enfant porté sur les eaux. Une tige de, lotus sortit tout à coup de son nombril, et Brahma naquit dans le calice de cette fleur. Les re- présentations figurées nous montrent alors Vichnou reposant sur une feuille de figuier ou sur le grand serpent Adicéchen , dont les nombreuses têtes se recourbent sur le dieu, en forme de dais. — Le rôle de Vichnou dans la cosmogonie indienne se compose d'une suite d'incarnations qui embrassent la tota- lité des temps. Nous allons exposer ces in- carnations . en faisant remarquer qu'elles of- frent de nombreuses divergences, trop com- plexes pour être mentionnées ici. Les quatre yougas , ou périodes qui embrassent la durée de l'univers, commencent parle Crita-Youga, m vie âge de justice, où tous les hommes étaient également bons et vertueux ; suivent ensuite le Trétayouga, le Douaparayouga , et le Ka- iiyouga, l'âge actuel, dans lesquels le mal augmente proportionnellement au décais- sement de la vie humaine. La durée des âges suit une semblable proportion. Les quatre yougas forment un âge divin, et se compo- sent de i2 ,oûo années des dieux , ou 4 ,32o ,000 années des hommes. 1,000 âges divins ne font qu'un jour de Brahma, ou un Calpa, c'est-à- dire 4,320,000,000 d'années humaines. Cha- cun de ces Calpas est terminé par un déluge, suivi d'une nouvelle création. — Des dix in- carnations de Vichnou, la dernière n'a pas eu lieu; les quatre premières appartiennent au Satiayouga, les trois suivantes au Douapa- rayouga, la huitième et la neuvième au Tré- tayouga. — I. Les quatre premières incarna- tions, qui nous offrent Vichnou sous la forme d'un poisson , d'une tortue , d'un sanglier et d'un lion, rappellent sans doute, excepté la dernière, le souvenir de quelque grande révo- lution du globe par les eaux. On y remar- quera avec intérêt l'ascendance de l'échelle animale. La première porte le nom de Mat- siavataram , descente du poisson : nous l'a* vons rapportée en détail à l'article Satia- vrata. La seconde, Kourmavatararn, in- carnation en tortue, eut lieu à l'occasion suivante. Les dieux et les mauvais génies ayant résolu, chacun de leur côté, décom- poser un breuvage qui donnât l'immortalité, une lutte violente s'éleva entre eux, et, le mont Mérou s'enfonçant dans l'abîme , la terre allait être bouleversée, lorsqu'apparut Vi- chnou, métamorphosé en tortue , dont le dos soutint l'univers. Cependant le serpent Adi- céchen s'était enlacé autour du Mérou , et la montagne tournait sous la main des dieux et des démons, qui tenaient les uns la tète, les autres la queue du monstre , de la gorge duquelsortit alors un poison terrible. Vichnou l avala pour sauver l'univers. De là sa couleur bleue. Voy. Siva. Le mouvement de rota- tion du Mérou baratta la mer de lait, à la surface de laquelle apparut l'Amrita et di- verses autres productions remarquables; la lune, l'éléphant blanc à trois trompes; Tescarboucle que Vichnou porte sur la poi- trine , et où les choses humaines et divines viennent se réfléchir ; le cheval Outchaisrava ; la vache ailée, l'arbre Kalpavrikcham ; la belle Lakchmi. Le barattement terminé , Dha- nouantari , médecin des dieux, présenta l'Amrita à Vichnou, qui la distribua aux dieux. Les mauvais génies, furieux, se répandirent sur la terre, et commencèrent à la désoler.— La troisième et la quatrième incarnation ont clé racontées aux mots Érounia et Érou- makcha. — II. Le second Youga présente le pouvoir de Vichnou sous une face nouvelle et inliniment plus noble. On y reconnaît le progrès intellectuel d'une époque moins pri- mitive, et l'assimilation au dieu de person- vie nages ou de conceptions qui paraissent avoir eu, dans l'origine, une existence indépen- dante de son mythe. Vichnou y apparut sous les formes de Vamana , de Parasou-Rama , et de Rama. Voy. ces noms. Ces légeudes ont trait non plus à des révolutions géologi- ques, mais à des dépossessions de cultes. — NI. Les deux incarnations qui suivent sont celles qui représentent Vichnou en Krichna et en Bouddha. Les articles que nous avons consacrés à ces deux personnages renfer. ment tous les développements nécessaires Nous devons seulement faire remarquer ici que la huitième incarnation est en quelque sorte double , en ce que Krichna a pour frère aîné Bala-Rama, pieux héros, bienfaiteur de l'humanité, et grand agriculteur, lequel passe souvent pour une forme de Vichnou. — IV. La dixième incarnation de Vichnou termi- nera l'âge noir. Le dieu apparaîtra sous la forme du cheval blanc Kalki, pour traverser l univers, punir les méchants et tout régéné- rer. La terre tremblera, les astres s'obscurci- ront et tous les mondes seront brûlés par le venin de feu du serpent Adicéchen. — Voyez- Kafila , Mohatïimaïa , Sagara, etc. — Le culte de Vichnou est répandu aujourd'hui dans l'Inde entière. Le dieu est représenté dans les temples, à côté de sa femme Lak- chmi. Sa ligure est bleue. Ses attributs sont le padma, le sceptre, le tchakra , ou disque enflammé, la flèche flamboyante , la massue, la triple tiare, l'escarboucle Kas- trala. 11 habite le Vaikounta, et parcourt les airs sur l'oiseau Garoudha , ou sur un éper- vier. viçouakarma. Le Vulcain du Panthéon hindou. Architecte et forgeron, il a sous ses ordres les Tchoubdaras, et leur fait exécuter les Souargas , le palais de Vichnou. vi çoua mitra. Un des Mounis , prince de la dynastie solaire. Suivant le Râmâyana , c'est le quatrième des descendants de Brahma ; et, suivant le Bbâgavata, c'est le quinzième. Vkouamitra fut longtemps en guerre avec Vacichta , pour la possession de la vache qui procure tous les biens. viçouavasou. Demi-dieu appartenant à la classe des Gandharvas. viçoliçolara. Un des noms de Sha, qui signifie, le maître de tout. victa. Déesse latine des vivres (victus victoire (nicé, Victoria). Déesse al- légorique. Suivant Hésiode, elle était fille de Pallas et du Styx , et sœur de Zélos, de Cra- tos et de Bia. Ceux-ci ayant embrassé le parti de Jupiter dans la Titanomachie , le maître de l'Olympe leur donna une place dans la demeure des dieux. — On l'adorait dans l'A- cropole d'Athènes. — Sylla lui bâtit un tem- ple à Rome, où elle avait aussi une statue au Capitole. Cette statue, enlevée plusieurs fois dans la lutte entre le christianisme et le paganisme, disparut définitivement en 38?. , par les ordres de Graticn. — L'art antique a Y1R souvent représenté la Victoire à la suite d'autres divinités, et surtout avec Jupiter et Minerve, ou bien conduisant le char des triomphateurs. Son idéal est à peu près con- forme à celui de Minerve ; ses attributs sont des aîles, un rameau de palmier et une couronne. On la voit aussi élevant des trophées ou gra- vant sur un bouclier les exploits des vain- queurs. victrix. Victorieuse. Surnom de Vénus et de Minerve. vidar4 Dieu Scandinave, qui préside au silence. Il est fils d'Odin, et doit tuer un jour le loup Fenris. vidjaïa. Suivante de Dourga. viduivs. Dieu latin qui présidait à la sé- paration de l'âme et du corps. Son autel était situé dans les environs de Rome. vidya. Petite boule, préparée selon cer- taines recettes superstitieuses ; les Hindous lui attribuent la vertu de communiquer des pou- voirs surnaturels à celui qui la met dans sa bouche. Le vidya donne le pouvoir de s'é- lever au ciel, de faire paraître la personne que l'on désire voir, etc. vidyadhara. Celui qui pointe un vidya. Nom donné à certains êtres surnaturels , es- pèces de sylphes. Les vidyadharas sont de la même classe que les siddhas : ils habitent la cour d'Indra, et s'allient fréquemment avec les hommes. vidyadhari. Femme d'un vidyadhara. vieillesse (géras). La vieillesse avait un temple à Athènes. — Comp. Senectus. VIERGE (PARTHÉÏYOS, VIRGO ). i. Sur- nom de Minerve , de Junon , de la Fortune. — 2. L'une des douze constellations. Elle pré- side au mois d'août. C'est Érigone , ou Astrée , ou Thémis. vilé. Voy. Vali. viminus. Surnom de Jupiter adoré sur le Viminal, à Rome. vinata. Femme de Kaciapa : elle accou- cha d'un œuf, d'où sortit Garoudha. vindima. Fille d'Évandre, amante d'Her- cule et mère de Fabius. violence. Voy. Bia. virarhadra. Quatrième fils de Siva ; na- quit de la sueur du corps de son père. Il avait huit tètes et deux mille bras, et réduisit en cendres Takin , ennemi de Siva. viracotcha. Fils du Soleil et frère de Mancocapac. Il prédit à Yahuarhuocac, roi du Pérou, les malheurs qui accableraient un jour les Indiens, en lui apparaissant sous les traits d'un fantôme à longue barbe, re- vêtu d'une grande robe , et tenant en lesse un animal inconnu. Aussi lorsque les Indiens, longtemps après, virent les Espagnols avec de grandes barbes , les jambes couvertes, et montés sur des chevaux}, ils les prirent pour les enfants de Viracotcha. viradha. Géant d'un aspect formidable; ayant un jour rencontré Râma , Lakchmana et le-ur sœur Sitâ, il s'empara de la jeune DICT. MYT. VIT 505 femme, et voulut dévorer les deux héros ; mais ceux-ci le tuèrent. virago. Surnom de Diane et de Minerve. Voy. Parthénos. virrius. i.Kom litin d'Hippolyle, localisé dans les traditions italiotes. Ce nom signifie le ressuscité. Voy. Aricina ec Hippolyte, — 2. Fils d'Hippolytc et d'Aricie , chef dans l'armée de Turnus. virguyalis. i. Déesse romaine, qui prési- dait à la première nuit des noces. — 2. Sur- nom de la Fortune. virilis. Surnom de la Fortune, comme présidant au bonheur des hommes. viriplaca. Déesse latine, qui présidait au mariage. On ne connaît pas bien ses attribu- tions spéciales. Les vierges se rendaient dans son temple le i er avril, et lui offraient de l'en- cens. Le époux brouillés se réconciliaient aussi sous les auspices de la déesse. viroaso ou ero. Deuxième Décan du Tau- reau. Le zodiaque rectangulaire le repré- sente avec deux cornes de bouc qu'enlacent cinq tiges de lotus. viROUPARCHA. Selon les Hindous, l'un des quatre éléphants qui supportent le monde. virtus. Déesse de la valeur, à Rome. On la représentait vêtue d'une tunique c-ourte, la mamelle droite nue, un casque sur la tête, et tenant une lance et une épée. Elle avait à Rome une statue d'or, qui fut fondue et remise à Alaric, lorsque ce roi s'empara de la capi- tale de l'empire. visa-gist. Sage esprit. Dieu adoré chez les Samogiliens. visakha. Une des vingt-sept épouses de Soma. Visakha est le seizième asterisme lu- naire. viscata. Visqueuse. Surnom de la For- tune, à laquelle s'attache tout ce qu'elle tou- che. visravas. Mouni, fils de Paoulastia et petit-fils de Brahma. Il fut père de Couvéra , de Râvana , de Coumbhacarna, de Vibhî- chana, et d'une fille, Soûrpanakhà. Tous ces enfants sont considérés comme des Ràk- chaças, quoique Visravas fût un Mouni. visucius. Divinité des Germains. vitellia. Déesse latine, femme de Faune et mère de Vitellius, tige de la famille Vi- tellia. vitellius. Fils de Faune et de Vitellia. vitriivéus. Divinité des anciens habitants du Northumberland. Vitrinéus paraît itetre qu'un surnom : la statue du dieu était sans doute de verre. vitslirochtlt. Dieu de la guerre et de la divination au Mecque. 11 était fite de Koat- likoé , qui le conçut en cachant dans son sein une touffe de plumes voltigeant dans les airs. Ses premiers enfants, les Ceutsonhonitsna- houis , résolurent de la tuer, pour venger l'honneur de leur famille; mais au moment où ils allaient accomplir leur sanguinaire des- sein , le nouveau-né parut, armé de pied en 43 506 VIT cap , et tua ses Iréres. Arrivé à l'âge de pu- berté, il déposséda les Navallèques au profit de ses adorateurs, les .Mexicains, qui n'avaient formé jusque -là qu'une peuplade errante. Les traditions du pays décrivent sa marche mira-, culeuse; porté par quatre prêtres dans une arche faitede roseaux entrelacés, ileut. comme Moïse, à lutter contre le mauvais vouloir de son peuple. La colonie fit environ six cerus lieues au milieu d'obstacles de toute nature. Enfin elle s'arrêta, après avoir rencontré, comme l'indiquait un oracle , un figuier planté sur un roc. — Un historien espagnol, cité par M. Parisot, décrit ainsi le temple consacré à ce dieu : « On entrait d'abord dans une grande place carrée et fermée d'une muraille de pierre, ou plusieurs couleuvres de reliefs, en- trelacées de diverses manières au dehors de la muraille, imprimaient de l'horreur, prin- cipalement à la vue du frontispice de la pre- mière porte, qui en était chargé, non sans quelque signification mystérieuse. Avant que d'arriver à cette porte , on rencontrait une espèce de chapelle , qui n'était pas moins af- freuse : elle était de pierre, élevée de trente degrés, avec une terrasse en haut, où l'on avait planté , sur un même rang, et d'espace en es- VOL tes sortes de couleurs. Les piliers ou appuis d'une manière de balustrade qui régnait au- tour de celte place étaient tournés en coquille de limaçons , et revêtus par les deux faces de pierres noires , semblables au jais , appli- quées avec soin , et jointes par ie moyen d'un bitume rouge et blanc ; ce qui donnait, beau- coup d'agrément à cet édifice. Aux deux cô- tés de la balustrade, à l'endroit où l'escalier finissait, deux statues de marbre soutenaient, .d'une manière qui exprimait forUbien leur travail, deux grands chandeliers (Tune façon extraordinaire. Plus avant, une pierre verte s'élevait de cinq pieds de haut, taillée en dos d'âne, où l'on étendait sur le dos le misérable qui devait servir de victime, afin de lui fen- dre l'estomac et d'en tirer le cœur. Au-dessus de cette pierre, en face de l'escalier, on trou- vait une chapelle dont la structure était soiide et bien entendue , couverte d'un toit de bois rare et précieux , sous lequel ils avaient placé leur idoie, sur un autel fort élevé entouré de rideaux. Elle était de figure humaine , assise sur un trône soutenu par un globe d'azur qu'ils appelaient le ciel. Il sortait des deux côtés de ce globe, quatre bâtons, dont le bout était taille en tète de serpent, que les sacri- pace, plusieurs troncs de grands arbres tailles ficateurs portaient sur leurs épauKs lors- 5 qu'ils produisaient leur idole en public. Elle avait sur la tète un casque de plumes de di- verses couleurs, en figure d'oiseau , avec ie bec et la crête d'or bruni. Son visage était af- freux et sévère, et encore plus enlaidi par deux raies bleues qu'elle avait, l'une sur ie front et l'autre sur le nez. Sa main droite s'ap- puyait sur une couleuvre ondoyante qui lui servait de bâton ; la gauche portait quatre flè- ches , qu'ils révéraient comme un présent du ciel, et un bouclier couvert de cinq piuraes blanches mises en croix. Une autre chapelle, à la gauche de la première et de la même fabri- que et grandeur, enfermait l'idole appelée Tlaloch.qui ressemblait parfaitement à celle qu'on vient de décrire. Aussi tenaient-ils ces dieux pour frères, et si bons amis qu'ils par- tageaient entre eux le pouvoir souverain de la guerre, égaux en force et uniformes en vo- lonté. C'est par cette raison qu'ils ne leur of- fraient à tous deux qu'une même victime, que les prières étaient en commun, et qu'ils les remerciaient également des bons succès; tenant, pour ainsi dire, leur dévotion en équi- libre. » vittolf. Déesse fatidique adorée chez les Celtes. vitula. Déesse romaine ; elle présidait à la joie et aux festins. Sa fête, dite fitulatio , dans laquelle on lui offrait les prémices des biens de la terre, fut instituée en mémoire d'une victoire remportée sur les Étrusques. vitumhds. Dieu que l'on invoquait comme donnant la vie aux enfants. vodek. Voy. Odin. VOIE LACTÉE. f^Ot). GALAXIE. vola. Nom générique des Sibylles scandi- galement, qui soutenaient des perches qui passaient d'un arbre à l'autre. Ils avaient enfilé par les tempes , à chacune de ces perches, quelques crânes des malheureux qui avaient été immolés, dont le nombre était toujours égal, parce que les ministres du temple avaient soin de remplacer ceux qui tombaient par l'in- jure du temps. Les quatre côtés de la place avaient chacun une porte qui se répondaient et étaier.t ouvertes sur les quatre principaux vents. Chaque porte avait sous son portail quatre statues de pierre, qui semblaient, par leur geste , montrer le chemin , comme r si elles eussent voulu renvoyer ceux qui n'étaient pas bien disposés : elles tenaient le rang de dieux liminaires ou portiers , parce qu'on leur don- nait quelques révérences en entrant. Les logements des sacrificateurs se trouvaient à la partie intérieure de la muraille de la place, avec quelques boutiques q.ui en occupaient tout le circuit, sans retrancher que fort peu de chose de sa capacité, si vaste que huit à dix mille personnes y dansaient commodément aux jours de leurs fêtes les plus solennelles. Au centre de cette place s'élevait une grande machine de pierre , qui , par un temps serein , se découvrait au-dessus des plus hautes tours de la ville. Elle allait toujours en diminuant, jusqu'à former une demi-pyramide, dont trois des côtés étaient en glacis et le quatrième soutenait un escalier; édifice somptueux, et qui avait toutes les proportions de la bonne architecture. Sa hauteur était de six-vingts degrés et sa construction si solide, qu'elle se terminait en une place de quarante pieds en carré , dont le plancher était couvert fort pro- prement de divers carreaux de jaspe de tou- VRÏ naves. Une des parties de l'Ldda qui contient , en trois cents vers, la cosmogonie future, porte le nom de Voluspa , parole de la Fola. vold. Dieu des moissons, adoré en West- phalie. voldanus. Dieu celte. On croit qu'il pré- sidait au feu. voleova. Dieu fleuve adoré à Novogorod. volosse. Dieu fleuve adoré à Riew. Il présidait aux serments. voltumaa. Déesse étrusque, qui avait un temple sur les bords du Tibre , prés des villes d'Amérie, de Volsinie et de Paieries. C'est dans ce temple que se tenaient les assemblées des douze villes de la confédération. VOLUMNILS et yollmma. Divinités la- tines, qui présidaient sans doute aux délibé- rations. volupia. Déesse romaine , fille de l'Amour et de Psyché ( Apulée ). C'était la volupté per- sonnifiée. Elle avait à Rome un autel, qui lui était commun avec la déesse Angérona. voluptas. Divinité mentionnée par Cicé- ron, et sans doute la même que Volupia. vollsius. Sabin : ami intime de Ta lins; il vint s'établir à Rome avec ce prince, et fut le fondateur de la famille Valéria. volutina. Déesse latine, chargée du soin des enveloppes des grains de blé dans leurs epis. vora. La dixième des douze déesses Scan- dinaves; elle préside aux actions des hommes. voségus. Divinité des Gaulois: c'était le mont Voségus ou le sommet des Vosges divi- nisé. vourchaito. Dieu des anciens Prussiens. C'était une. sorte de lare, qui présidait aussi à la conservation des chevaux et des bœufs. vricbaraeétou. Un des noms de Siva. VRiCB.ALA. lvom donné à Tchandragoupta, par mépris, ce prince étant fils d'une Soudrà. vrichaparola. Prince de la race des Danavas, père de Sarmichthà, femme de Ya- yàti. vribaspati. Fils d'Angiras, et prêtre des dieux, auxquels il explique les vedas. Vri- haspati est le régent de la planète appelée par les Européens Jupiter : son influence est favorable, surtout pour les trois dernières castes. — Tchandra lui enleva sa femme et en eut Bouddha, auquel Vribaspati servit de précepteur. vrikcha. Célèbre géant de la mythologie hindoue. Adorateur fervent de Siva , il obtint de lui une force extraordinaire, et la faculté de réduire en cendres tout ce qu'il toucherait. Aussi le nomme-t-on quelquefois Vasmaçoura, démon des cendres. 11 périt par sa propre im- prudence. — a. Amoureux de Parvati , il vou- lut tuer Siva ; mais Vichnou, apparaissant tout à coup sous les traits de son amante , l'arrêta au passage, Une conversation s'engage en-r tre eux : Siva , dit la fausse Parvati , s'est fait aimer de moi, au moyen d'une danse mira- culeuse qui lui communique une beauté ex- VUL 507 traordinaire. Le géant veut apprendre cette danse, imite les gestes de la jeune fille, et posant par mégarde la main sur sa tète, tom- be en cendres. — b. Après avoir reçu de Siva la faculté d'incinercr ce qu'il toucherait, Vrik- cha veut aussitôt faire périr le dieu . Celui- ci se cache au centre d'un petit fruit, d'où sort Vichnou sous la forme d'une vierge, Vrik- cha veut la saisir; mais il faut d'abord se pu- rifier suivant les rites de la cérémonie Sand- hia. Or, un des actes de cette cérémonie est de mettre la main sur sa tête. Le géant le fait par imprudence, et périt consumé. vrixdha. Incarnation de Lakchmi. Elle naquit un jour que Naréda , mécontent de celle-ci, lui avait souhaité de devenir la femme d'un géant. Vrindha épousa .én effe; Djalendra, qui fut invulnérable jusqu'au jour où, Vichnou ayant emprunté les traits de son époux, elle se rendit coupable d'une faute involontaire. L'épouse furieuse maudit Vich- nou, et lui souhaita d'être changé en une pierre noire, qui servit depuis de symbole au dieu. On désigne celte pierre par le Lom de Sal- grama. YULCAIÎV (IÏÉPHAISTOS , VULCAKUS ). Dieu du feu , considéré et comme élément sortant du sein de la terre par des éruptions volcaniques, et comme moyen indispensa - ble a la civilisation. Traditions homériques. Vuleain était fils de Jupiter et de Junom Il naquit faible et boiteux. Sa mère, honteuse d'avoir mis au monde un fils si mal fait, le précipita dans la mer, où il fut recueilli par Thétis et par Eurynomc; il demeura neuf ans dans une grotte profonde, occupé à fa- briquer des bijoux pour les Néréides. Revenu dans l'Olympe, Vuleain, bien qu'indigné au souvenir des mauvais traitements de sa mère , lui témoigna son amour. Un jour qu il la dé- fendait contre Jupiter, ce dernier le saUit par un pied et le précipita de l'Olympe. Vul- eain roula à travers les airs durant la jour- née entière; le soi?", il tomba dans l'île de Lernnos, n'ayant plus qu'un souffle de vie. Mais il revint encore dans l'Olympe, où on le voit réconcilier Jupiter avec Junon (II. I. 590); à cette occasion , il remplit l'office d'é- chanson auprès des dieux, qui se moquèrent à leur aise de sa gauche démarche , car il est laid et difforme , et ne marche qu'avec l'aide d'un bâton. Sa stature est colossale , son cou vigoureux, et sa poitrine velue. Il pos- sède dans l'Olympe un palais merveilleux, parsemé de brillantes étoiles, et entièrement d'airain. Là est sa forge, contenant vingt four- neaux, animés par autant de soufflets qui se gonflent d'eux-mêmes. Il travaille seul; mais il a fabriqué , pour l'aider dans ses travaux, deux esclaves d'or, faites avec un art si divin, qu'elles semblent vivantes, et douées d'entendement et de la faculté de parler. Quand Vuleain quitte sa forge , il enferme ses instruments dans un coffre d'argent, se net- toie le visage, les mains et la poitrine, ei 508 YUL se revêt d'une robe magnifique. Nous men- tionnerons plus bas les principaux ouvrages de ce dieu. Son épouse est, suivant l'Iliade, Charis, qui n'est peut-être autre que Venus; et, d'après l'Odyssée, cette dernière déesse. Il punit les infidélités de sa femme en l'expo- sant aux regards des dieux. Voy. VÉsus. Dans la guerre de Troie, Vulcain prit parti pour les Grecs, et combattit le Xanthe, lors- que celui-ci voulut submerger Achille. — Mythes postérieurs. Suivant Apollodore, Junon enfanta Vulcain , seule ^ pour se venger de Jupiter, qui avait produit Minerve sans son concours. Le même auteur prétend ce- pendant aussi que Vulcain coopéra à la nais- sance de Minerve en fendant le crâne du roi des dieux. Servius fait naître Vulcain de la cuisse de Junon ; il ajoute que ce dieu ; ayant ignoré pendant longtemps le nom de ses pa- rents, fabriqua, pour les découvrir, un siège merveilleux d'où celui qui s'y était une fois assis ne pouvait se lever. Junon se laissa prendre, et dut se faire connaître à son fils. Pausanias reporte cette anecdote à une épo- que postérieure : c'est pour se venger de sa mère que Vulcain lui envoie le merveilleux siège, et il ne la délivre que sur la prière deBacchus. Cicéron distingue quatre Vulcain : le premier, fils du Ciel. Le second , fils du NU, avait les deux sexes et sortit le premier de 1 œuf du monde. A la vue d'un incendie al- lumé par la foudre, il inventa le feu, et fut nommé roi d'Egypte. Le troisième est l'Hé- phsestos grec. Le quatrième était fils de Mé- nalius. Enfin , suivant Cinaethon , Vulcain de- vait le jour à Talus, Eustalhe ajoute qu'il fut élevé à rsaxos par Cedalion. — Apollodore , méconnaissant ce qu'il y a d'ingénieux dans l'idée antique qui symbolise par un être fai- ble et chetif à sa naissance l'apparition du feu, d'abord simple étincelle, rapporte l'in- firmité de Vulcain à sa chute dans Lemnos : ce fut à cette occasion, ajoute-t-il, que Thé- tis le recueillir. — Virgile donne les Cyclo- pes pour ouvriers du dieu, et sa forge n'est plus alors dans l'Olympe, mais bien dans une île volcanique; de ia , le quatrième Vulcain, qui s'établit, selon Cicéron, dans les îles Li- pari. Mais , déjà dans Homère, il est dit que Vulcain aimait l'île de Lemnos, et s'y rendait souvent : cette terre volcanique lui était con- sacrée. On y trouvait une ville du nom d Hé- phsestias. IMus tard , on désigna encore comme résidences de Vulcain d'autres localités of- frant les mêmes caractères géologiques, Hiéra, Imbros, l'Etna ( dans Eschyle ). etc. — Les auteurs postérieurs a Homère donnent à Vul- cain divers enfants : Cupidon, né de Vénus; Érichthonius, né d'Atlhis ; Périphétès, d'An- ticlée ; et en outre , Palœmon , Rhadamanthe, Oléuus, Caeeulus , Tullius , Thalie,mére des Paliques; les Cabires et trois nymphes cabi- rides, nés de Proté. Il essaya un jour en vain de faire violence à Minerve. Voy. Erichtho- Kius. D'autres disent que ce fut Thelis qu VUL eut à repousser ses attaques; comme elle résistait, il la blessa au genou. Le lieu où la déesse fut guérie de sa blessure garda le nom de Thétidéum. — Hésiode donne pour femme à Vulcain, Aglaea , la plus jeune des Grâces ; Macrobe remplace ce nom par celui de Maja. Suivant Apollodore, le dieu prit part au combat des Géants, et tua Clytius; garda les bœuls d'Hercule; et enchaîna Prométhée sur le Caucase. — Vulcain est l'artiste divin et suprême de l'Olympe. Il a bâti pour les dieux des palais magnifiques munis de serrures se- crètes, une salle de conseil. Lorsque la déesse Thétis alla demander à Vulcain des armes pour son fils Achile, ce dieu venait d'achever vingt trépieds qui devaient faire l'ornement d'un magnifique palais. Il les avait assis sur des roues d or, afin que d'eux-mêmes ils pussent aller à l'assemblée des dieux et s'en retour- ner, il a fait en outre l'Égide de Jupiter, et un sceptre pour le même dieu; l'urne qui renferme les cendres d'Achille; les chiens d'Alcinoùs (voy. PhÉacie^s ) ; le trône du Sommeil , les armes d'Achille, d'Énée, de Mem- non, d'Hercule; l'épée de Pélée; un harnais pour Diomède ; la couronne d'Ariadne; le collier d'Harmonie ; la fameuse Pandore; le géant Talus; la statue de Bacchus Msym- nétès; les taureaux d'airain qui gardaient la toison d'or; le chien d'or volé par Tantale; un disque pour Jupiter enfant; pour Apollon, une flèche qui revenait d'elle-même à la main qui l'avait lancée; le char et la barque du Soleil. Enfin, dit Servius, Vulcain ayant fa- briqué la foudre de Jupiter, les dieux ne vou- lurent plus l'admettre à leur table. — Déjà, dans l'Odyssée, Vulcain apparaît comme ayant, de concert avec Minerve, enseigné les arts mécaniques aux hommes, sans ce- pendant s'élever jamais au rôle intellectuel de la grande déesse olympique. Cette con- nexion se retrouva , non-seulement dans de nombreuses traditions, mais aussi dans le culte ; en Attique, on célébrait des fêtes com- munes ( Lampadophories) en l'honneur des deux divinités, et leurs statues se trouvaient souvent dans les mêmes temples. On peut re- marquer en outre que de même que Minerve était adorée à Athènes en qualité de déesse curatrice, on attribuait aussi ce pouvoir a Vulcain ; suivant Philostrate, la terre de Lem- nos ( terra Lemnia , sigillata ), consacrée par la chute de Vulcain , avait ia vertu d'arrêter l'hé- morrhagie et de guérir de la folie. Les prêtres du dieu l'employaient aussi contre la morsure des serpents. Voy. Pylius.— Les fêtes de Vulcain s'appelaient en Grèce Héphesties et Chalcies. — On comptait quelquefois Vulcain , dieu des Pélasges Tyrrhéniens , au nombre des Cabires, et on l'identifiait avec Axiéros. Chez les Étrusques , c'était une des douze di- vinités qui lançaient la foudre. Les Romains l'adoraient comme dieu du feu, avec Vesta et Summanus. On lui consacrait les armes, et on brûlait en son honneur les dépouilles AVAL des vaincus. Romulus lui éleva un temp.c hors des murs de la ville. 11 lui consacra aussi un quadrige. Il semble résulter de là que le Vulcanus romain était, dans l'origine, un peu différent de l'Héphœstos grec. On célébrait en son honneur les Vulcanalies , au mois d'août. Ces fêtes étaient analogues aux Lam- padophories. Voy. Piscatorie^s. — Ses principaux surnoms sont les suivants : Am- pliigyééis , boiteux; Anax , roi ; Chalceus , Mulciber , forgeron ; Chjtométls , célèbre par son esprit ingénieux ; Polyphron , sage ; Technëéis, habile artiste, etc. — Vulcain était représenté dans le temple de Minerve Chalciœcos à Sparte, délivrant sa mère; sur le coffre de Cypsélus , remettant à Thétis les armes d'Achille. On voyait à Athènes une cé- lèbre statue de ce dieu , faite par Aicamène , où sa difformité était légèrement indiquée. Divers bas-reliefs qui sont parvenus jusqu'à nous le figurent brûlant le bras de Clytius; ouvrant la tête de Jupiter d'un coup de mar- teau ; enchaînant Prométhée; emprisonnant Mars et Vénus dans un réseau d'airain, etc. — En Grèce, on plaçait sur le foyer de petites images de ce dieu, qui paraissent être les plus anciennes et avoir donné naissance à celles qui le représentent jeune et sans barbe. W1L 609 On reconnaît aisément Vulcain à ses outils de forgeron , au bonnet conique , et au chiton qui laisse à nu l'épaule droite. vulgivaga. Populaire. Surnom latin de la Vénus-Pandémos. vulturius. Apollon était adoré sous ce nom sur le mont Lissus près d'Éphèsc. La circonstance suivante donna lieu à l'érection d'un temple en cet endroit : deux bergers qui faisaient paître leur troupeau ayant aperçu au fond d'un ravin des masses d'or, l'un d'eux y descendit pour charger ces trésors dans une corbeille suspendue à une corde que lui ten- dait son compagnon. Cependant, quand le tré- sor fut épuisé , la corbeille ne redescendit plus, et le malheureux pâtre s'abandonna au désespoir. Apollon lui apparaît, et lui or- donne de se blesser en divers endroits du corps. L'odeur du sang attire des vautours : l'un deux enlève le berger, et l'emporte loin de l'abime. Alors le malheureux retrouve ses jambes , et arrive à Éphèse , où les magistrats , après avoir écouté son récit, punirent son compagnon. vultijrive ( vuLTCRitus), i. Dieu-fleuve de la Campanie. On célébrait en son honneur des fêtes dites vulturnales. — 2. Vent qui correspond à l'Eurus des Grecs. w wadd. Divinité des anciens Arabes. mai douas. Nom de l'âme humaine, chez les Zélandais , qui en font un être immaté- riel non soumis à la loi de mortalité. Lors- qu'un homme expire, le waïdoua se sépare du corps par une sorte de déchirement; il reste trois jours à voltiger autour du cadavre qu'il a habité, puis il se rend au rocher Reinga, d'où un Atoua i'emporte soit dans le Rangui (séjour de la gloire), soit dans le Po-nouï (lieu de ténèbres), après avoir pesé le nombre d'actions valeureuses du défunt. Nulle idée positive de bien et de mal, de vertu ou de vice, ne paraît avoir d'influence sur le jugement de l'Atoua. Une fois admis au ciel, les Waïdouas passent leurs temps en festins et en combats. Ils descendent parfois de leur séjour élhéréen pour se montrer aux vivants sous la forme d'ombres , de rayons lumineux , de souffles violents , etc. wailaîvd. Célèbre forgeron Scandinave, d'une habileté merveilleuse. Il avait été ins- truit par les nains de la montagne de Kalloua. walhalla ou walholl. Portique des guerriers. Palais situé dans le Glads-Hei- mour ( monde de la joie), et où se rendaient les guerriers tués dans les combats. Ce pa- lais, qui avait cinq cent quarante portes, offrait tout l'appareil des combats : les murs et le sol étaient couverts de boucliers , d'é- pecs et de cuirasses, dont les habitants de ce séjour faisaient un usage continuel, en attendant l'heure de lutter avec le loup" Fen- ris. Les plaisirs de la table ne leur manquaient point : ils avaient pour boisson l'hydromel qui coulait du pis de la chèvre Heidrun, et pour nourriture la chair du sanglier Saehrira- nir, qui se renouvelait toujours. wilas. Fées serviennes analogues aux Roussalkis des Slaves. Elles habitent tantôt les nues, tantôt les bois et les montagnes , et se plaisent, de même que le gracieux cortège de Titania , à former des danses légères sous l'ombrage des merisiers. Jeunes et belles, elles portent une longue chevelure flottante > et des voiles blancs et aériens : ce sont des êtres élémentaires, plutôt malicieux que méchants, et accessibles comme les mortels à la passion et à la douleur. Elles sont sur- tout jalouses de leur pouvoir, et se montrent très-cruelles envers ceux qui les ont offensées. La croyance populaire leur attribue une grande puissance; elles peuvent à leur gré former les orages, gonfler les torrents et re- tarder la marche du voyageur. Malheur à l'imprudent qui, en traversant les bois où la Wila repose sur la mousse, en trouble le si- lence, ou profane les eaux du fleuve sur les bords duquel elle aime à sommeiller. Les chants servions recueillis par WukStéphanovitchnous montrent la Wila comme tenant à la fois de la fee d'Orient et de la druidesse du Nord; on la voit exercer tantôt les fonctions de médecin t tantôt celles de prophétesse. Elle se mêle aux événements delà vie par curiosité, par ma- lice, rarement par désir d'obliger, si elle n'y 510 XAX est contrainte par la force, à moins qu'elle ne soit alliée à celui qui réclame son secours parles liens de l'adoption. — De nombreuses légendes mettent les Wilas en rapport avec Marko, le Roland de la Servie : un jour, dit l'une d'elles, Marko et son frère d'adoption Milosch chevauchaient dans la forêt de Mi- rotsch. Le dernier, trouvant le temps long, eut envie de chauler comment ses pères fon- dèrent des monastères dans la glorieuse Ma- cédoine. Mais dans les ombres de la forêt veillait la Wila, qui avait prédit à Milosch qu'elle lui percerait le cœur s il os ît jamais élever la voix dans ses domaines. Cependant Milosch commença, et avec lui la Wila se mit à chanter pendant que Marko s 'endor- mait : vaincue par le héros, la fée, irritée, tendit son arc et perça le cœur et la gorge de Milo-ch. Puis elle se sauva dans les nua- ges : Marko la délogea de sa demeure aé- rienne en lançant sa massue, puis il la frap- pa, jusqu'à ce qu'elle lui eût promis de gué- rir son frère et de les protéger désormais tous deux. — Une autre fois Marko chevau- chait dans une forêt montagneuse; il allait égorger son fidèle coursier, ne pouvant trou- ver de source pour se désaltérer, lorsqu il XIX parvint à un lac où dormait, sous ombre épaisse des sapins, une Wila funeste. Marko , ne tenant compte de sa présence, se mit à abreuver son coursier et a chanter à gorge déployée. « Furieuse, dit la légende, la Wila s'éveilla tout à coup en sifflant comme une couleuvre irritée; et voila qu'elle tire de son sein des serpents, et voilà qu'a ses cris accourent les bêtes des forêts. Elle saisit un cerf de sept ans; elle lui met pour mors un des serpents, de deux autres lui fait une bride, du quatrième un fouet. » Ainsi ar- mée, elle se mit à invectiver Marko. Le héros releva un peu son bonnet , pour voir si c'était sérieux. Mais au même instant son ennemie lui décocha six flèches, qu'il reçut heureusement sur son bouclier. Une lutte corps à corps s'engagea ensuite; elle dura depuis le matin jusqu'à midi. Au moment où le héros allait succomber, il s'adressa à la "Wila qui lui avait juré amitié ; celle-ci lui ré- pondit du sein des nuages, et la méchante Wila s'étant retournée pour voir à qui Marko parlait, fut tuée par lui. wjeschtilzas. Sorcières ou enchante- resse serviennes , qui sont surtout funestes aux voyageurs. X. xaxthe xaxtiios ). i. Blond. Surnom d'Apollon, d'Achille, de Rhadamanthe.de Méléagre , de Ménélas, de Jason. — 2. Xom d'un des chevaux d'Achille. Les Dioscures, Hector, et le Soleil avaient aussi chacun un coursier de ce nom. — 3. Foy Scamandre. Quelques mythologues distinguent le Xanthe du Scamandre , mais c'est à tort, sunant Aristote, Élien et Pline. — 4. Rivière de Ly- cie, consacrée à Apollon. — 5. Fils de Tre- milus et de Praxidice. — 6. Troyen, fils de Phsenops , tué par Diomède. — 7. Fils deTrio- pas et dOréasis, roi des Pélasges à Argots , s'établit dans l'ile de Lesbos- — 8. Fils d'É- rymanthe et père de Psophis. — 9. Roi de Thebes , tué par Melanthe. Les Athéniens et les Béotiens se disputant le bourg d'OEnoé , Xanthe proposa de uder la querelle par un combat singulier. Thymoctus, qui régnait alors sur Athènes, s'y refusa; mais Melanthe se proposa pour le remplarer. et tua le mo- narque thebain. — 10. Père d'Euryanasse , épouse de Tantale. x.vxthc Blonde. \. Surnom de Cérès. — 2. Océanide. — 3. Amazone. xaxthippe (Xamhippc) i. Fille de Dorus. Elle épousa Pleuron, et en eut quatre enfants, Agénor, Stérope, Slratonicc et, Lao- phonle. — 2. (XAXTHir-ros . Fils de Mêlas, tué par Tydée. — 3. Fils de Déiphontès. — 4. Héros adoré à Daulic en Pl.ocide. xaxthis. Thespiade, mère d'Homolippus. XAMnocoîii:. blond. Surnom d'Apollon et de Vénus. xédor. Saint japonais, fondateur d'une école philosophique et religieuse, analogue en quelques points au Bouddhisme. Il ordonna en mourant qu'on lui rendit les honneurs d.- vins. xéi\é. Étrangère. Surnom de Vénus à Memphis. xema, XF.xios. Hospitalier. Surnom de Minerve et de Jupiter a Sparte. XÉxoclée (xÉxoci.EiA ). Prêtresse de Delphes; elle refusa de repondre à Hercule couvert du sang d Iphitus, et fut forcée de céder au héros, qui avait enlevé le trépied sacré. xéxodamls ( XÉXODA.MOS). Fils de Mé- nélas et d'une nymphe de Cnosse. xéxodice. t. Fille de Minos et de Pa- siphaé. — 2. Fille de Sylée. — 3. Captive troyen ne. xieol axi. Cami japonais . qui protège les âmes des enfants et des jeunes gens. On le représente vêtu d'un costume étincelant. Ses attributs sont un sabre, un serpent, un an- neau, un perroquet et un enfant, qu'il tient dans ses quatre bras. xixiSTECOUiL. Dieu du feu au Mexique. XIPHEUS. Foy. XUTHUS. XIXOLTHROS. Roi fabuleux de la dixième génération chaldéenne. On n a que des ren- seignements fort confus sur ses prédécesseurs. Suivant les fragments conserves dans le Syn- celle, « avant toute dynastie humaine ou di- vine, un temps exista ou tout était eau et té- nèbres contenant des êtres inanimés infor- XIX mes, qui reçurent la \ ie et la lumière sous diver- ses ligures et espèces étranges : c'étaient ries corps humains, les uns à deux, les autres à quatre ailes d'oiseau, avec deux visages ; ceux- ci, sur un seul corps, portaient une tète d'hom- me et une. tête de femme avec l'un et l'autre sexe, ceux-la avaient des jambes et des cornes de chèvre ; d'autres, tantôt la tète, tantôt la croupe d'un cheval, et foule d'autres combi- naisons bizarres de tètes , de corps , de queues de divers animaux , tels que chiens, chevaux . poissons, serpents , reptiles , dont les figures se voient encore peintes dans le temple de Bélus. Une femme, nommée Omorka ( mer ou lune), présidait à toutes ces choses. Bélus, la divisant en deux moitiés, de l'une fit la terre, et de l'autre le ciel, d'où s'ensuivit la mort des animaux. D'autres dieux mêlèrent à la terre le corps d'Omorka, dont Bélus avait enlevé la tète, il forma les hommes. En ou- tre, Bélus partagea les ténèbres en deux moi- tiés, sépara le ciel de la terre, et établit le monde dans l'ordre où il est : les animaux, qui ne purent supporter la lumière, disparu- rent. Bélus, voyant que la terre était déserte quoique fertile , ordonna aux autres dieux de se couper chacun la tète, de mêler leur sang à la terre et d'en former des êtres qui sup- portassent l'air. Ensuite, il fit les astres, le so- leil et les cinq autres planètes. » Tels étaient les renseignements contenus dans un livré apporté aux hommes par le poisson Oannès (voy ce nom), qui portait sous sa tète de poisson, dit Berose , une autre tète , et des pieds d'homme attachés près de sa queue de poisson. Cet animal singulier, qui apparut dans l'époque ou les Babyloniens vivaient a la manière des brutes, sans noms et sans lois, venait de temps à autre se montrer aux hom- mes pour leur enseigner tout ce qui est utile, les arts mécaniques, les sciences, la cons- truction des villes et des temples, la confec- tion des lois, la géométrie, 1 agriculture , et tout.ee qui rend une cité policée et heureuse. Le premier roi antédiluvien qui régna sur les Babyloniens fut Aloros, qui fut « pasteur et directeur du peuple , durant jo sares ou 36,ooo ans. » Voici les noms de ses successeurs et la durée de leur régne; Alaparos, io.^oo ans; Amélon, 46,800 ans; Aménon, 43,200; Metalaros; 64,800 ans ; Daonos, 36,ooo ans; Eué- dorakhos , 6.4 ,800 ans; Ampliis, 36, 000 ans; Otiarlès. 28.800 ans. Ces noms présentent quelques variantes. — Le dixième et dernier roi antédiluvien fut Xixouthros, tqui régna 64.800 ans. Sous lui arriva le déluge. « Kro'nos lui étant apparu en songe, l'avertit que le quinze du mois Doisios, les hommes péri- raient par un déluge; en conséquence, il lui ordonna de prendre les écrits qui traitaient du commencement, du milieu et de la fin de toutes choses, ds les enfouir en terre dans la ville du soleil appelée Sisparis ; de se construire un navire, d'y embarquer ses parents, ses amis, et de s'abandonner à la XYX 51 1 mer. Xixouthros obéit; il prépare toutes les provisions, rassemble les animaux quadru- pèdes et volatils; puis il demande où il doit naviguer: vers les dieux, dit Kronos; et il souhaite aux hommes toutes sortes de bé- nédictions. Xixouthros fabriqua un navire long de cinq stades et large de deux ; il y fit entrer sa femme, ses entants, ses amis, et tout ce qu'il avait préparé; le déluge vint, et bientôt ayant cessé, Xixouthros lâcha quel- ques oiseaux qui , faute de trouver à se re- poser, revinrent au navire. Quelques jours après, il les envoya encore à la découverte ; cette fois les oiseaux revinrent ayant de la boue aux pieds; lâchés une troisième fois, ils ne revinrent plus ; Xixouthos, présumant que la terre se dégageait, fit une ouverture à son navire, et comme il se vit près d'une mon- tagne, il y descendit avec sa femme, sa fille, et le pilote ; il adora la terre , éleva un autel , fit un sacrifice, puis ii disparut et ne fut plus vu sur la terre, non plus que les trois person- nes sorties avec lui ... Ceux qui étaient restés dans le navire ne les voyant pas revenir les appelèrent à grands cris ; une voix leur ré- pondit, en leur recommandant la piété... et en ajoutant qu'ils devaient retourner à Baby- lone , selon l'ordre du destin , retirer de terre les lettres enfouies à Sisparis , pour les com- muniquer aux hommes; que du reste le lieu où ils se trouvaient était l'Arménie. Ayant ouï ces paroles, ils s'assemblèrent de toutes parts et se rendirent à Babylone. Les débris de leur navire, poussé en Arménie, sont restés jusqu'à ce jour sur les monts Rorkoura ; et les dévots en prennent de petits morceaux pour leur servir de talismans contre les ma- léfices. Les lettres ayant été retirées de terre à Sisparis, les hommes bâtirent des villes, élevèrent des temples, et réparèrent Baby- lone elle-même. » xidax. Nom étrusque de Mercure. xuthus (xouthos). Fils d'Hellen et de la nymphe Orséis, roi du Péloponnèse. — a. A la mort d'Hellen , les trois frères Xuthus , Dorus et iEolus se partagèrent PHellade. Le premier prit pour sa part le Péloponnèse, et épousa Créuse, fille d'Érechthée, dont il eut Achreus et ion. — b. Chassé de la Thessalie par ses frères, après la mort d'Hellen, Xu- thus se rendit à Athènes, et y épousa la fille d'Érechthée. Les liis de celui-ci l'ayant pris pour arbitre dans leur contestation au su- jet du pouvoir souverain , il décida en faveur de Cécrops, et fut obligé de quitter l'Attique. Il se retira à Es. ialée dans le Péloponnèse. — Comp. Ion. — Xuthus passe aussi pour un fils d'Kole» xyaécies. Fêtes athéniennes en l'honneur de Minerve. Thésée les institua en mémoire de la réunion des habitants de l'Attique eu une seule cité. On les célébrait au mois de juillet. Ces fêtes portaient encore le nom de McKecics. 51!> ZAJV1 ZftM Z zabbw-géolier. Nom d'un des anges qui , selon les musulmans , est chargé de tour- menter les damnés. L'autre se nomme Tha- beskh. zacoris. Un des guerriers qui prirent le parti de Persée , dans la rixe qui s'éleva aux noces de ce héros. Zacorus fut tue par Argus. zacvmii us (zacyatdos). i. Fils de Dardanus; il donna son nom a l'île de Z.icyn- the, selon quelques auteurs. — 2. Béotien qui accompagna Hercule en Espagne; chargé de conduire les troupeaux de Géryon à Thè- bes, il mourut des suites de la morsure d'un serpent. On l'enterra dans l'île de Zante (Zacynthe ). zagréls- Nom du Bacchus mystique ou infernal (^ôovioç). Il naquit de Jupiter, métamorphosé en serpent, et de Proserpine, avant que celle-ci eût été enlevée par Plu- ton. Jupiter, qui l'aimait beaucoup , lui per- mit de lancer la foudre. Les autres dieux en lurent jaloux. Mais ils ne purent nuire a Za- gréus, protégé par les Curètes. Cependant les Titans, ayant changé de forme à l'ins- tigation de Junon, se glissèrent auprès de Zagrée, le tuèrent et jetèrent ses membres dans une chaudière. Pallas saisit le cœur du dieu , et le porta à Jupiter. Celui-ci fou- droya les Titans, ordonna d'en=evelir les restes de Zagrée au pied du Parnasse , et lit naître de son cœur le jeune Bacchus. — Sui- vant Nonnus, Zagrée résista longtemps à ses ennemis ; la voix de Junon seule lui ôta ses forces. — Les traditions parlent aussi d'une mutilation, analogue à celle d'Osiris , subie par Zagréus. — Il faut remarquer que toutes ces légendes, issues de la théosophie alexan- dririe et du mysticisme orphique, n'appartien- nent pas a la mythologie grecque proprement d'te. Il est évident que le mythe de Bacchus Zagréus protégé par les Curètes et as- sailli par les Titans n'est autre qu'une re- fonte de celui de Jupiter. Quant au déncû- ment fatal qui termine sa légende, si l'on considère la mutilation qu'il subit de la part des Corybantes, on reconnaîtra là une copie de la légende égyptienne d'Osiris. D'autres points offrent des traces évidentes d'une fu- sion entre la mythologie hellénique et la my- thologie asiatique. Comp. Sabazius. ZAUBi. Dieux des habitants du Congo; sont honorés dans des temples, où ils ont des images dites Mokissos , conjointement avec les fétiches. Le collège sacerdotal de ce pays est assez nombreux. En tète se trouve le Chi- toroé, chef spirituel et temporel, auquel on offre une dîme, et dans la demeure duquel brûle continuellement nn feu sacré. Sous r-es ordres, les Atombala se livrent à des opérations magiques, commandent aux vent-. aux orages, etc. Une autre confrérie, celle des \quit, habite d'épaisses forêts et est char- gée, à certaines époques, d'offrir des sacti- fices humains. za.molxis. Dieu gète, le même que Gé- beléizis. Tous les cinq ans, dit Hérodote, les Gètes tirent au sort quelqu'un de leur nation, et l'envoient porter de leurs nouvelles à Za- molxis, avec ordre de lui représenter leurs besoins. Voici comment se fait la députation : trois d'entre eux sont chargés de tenir chacun une javeline la pointe en haut, tandis que d'autres prennent, par les pieds et parles mains , celui qu'on envoie à Zamolxis. Ils le balancent et le jettent en l'air de façon quil retombe sur la pointe des javelines, S'il meurt de ses blessures, ils cernent que le dieu leur est propice; s'il n'en meurt pas, ils l'accu- sent d'être un méchant, et en députent un autre. — Quand il tonnait, les Gètes tiraient des flèches contre le ciel, pour menacer Za- molxis. — Quelques contemporains d Héro- dote , anticipant sur le système d'Évhèmère, prétendaient que ce Zamolxis était un homme ; qu'il avait servi Pythagore comme esclave; que, mis ensuite en liberté, il avait amassé de grandes richesses et était retourné dans son pays , oû la vie barbare et grossière de ses compatriotes lui avait inspiré la pensée de leur enseigner des croyances religieuses auxquelles il avait donné un grand fondement par un tour d'adresse assez subtil. z vx. Jupiter en Crète. ZAXCL.E a. Surnom de Charybde, tiré du nom de la ville de Zancle (Messane ), en Sicile. zaaclis ZAACLis). Fils de Gégénus; donna son nom a la ville de Zancie. zarex. Héros auquel Apollon enseigna la musique. Il avait un héroum à Eleusis. Pau- sanias le donne comme un héros lacédémo- nien, qui fonda la ville de Zarax en Laconie Suivant le scoliaste de Lycophron , il était fils de Carystus ou Carycus, et petit-lils de Chiron; sa femme bhœo lui donna un fils, Anius. zavia.a. Déesse kamtchadale, épouse de Balakitg, qui préside aux vents. zéadokos. Qui donne la vie. Surnom de Cerès. zélés ou zelys. Cyzicénien tué par les Argonautes. zélos. Conrrovx on jalousie. Fils de Pal- lax et du Slyx , frère de la Victoire. zembéao ou disatol. Déesse kalmouke, que l'on représente avec trois cent soixante- dix mains. ZÈ3IES. Dieux des sauvages des Antilles. On leur offrait des gâteaux , des fruits, du tabac- dans des temples qui n'étaient guère plus que des cabanes. Il parait que ces dieux avaient surtout un caractère malfaisant. ZÉT zémié:vik. Dieu samogitien, protecteur des moissons. zéivovia ou trigla. La Diane des Slaves. zéou. — Voy. Soou. zéphyre ( zéphyros ). Vent d'occident, et l'un des quatre mentionnés nominalement dans Homère. Primitivement, il était regardé comme un vent funeste, du moins tant qu'il agissait spontanément ; l'Iliade et l'Odyssée le joignent toujours à Borée, avec lequel, disent ces poëmes, ce vent aime à faire bondir les va- gues et à amasser les orages. Cependant deux passages de l'Odyssée, outre ceux où l'on voit Zéphyre devenir bienfaisant par une impulsion étrangère, le dépeignent d'une manière analo- gue à celle de la mythologie postérieure, comme vent embaumé qui fait mûrir lesfruits. Mais alors c'est dans l'Elysée ou dans l'île ma- gique des Phéaeiens qu'd souffle. Suivant Ho- mère, il eut de la Harpyie Podargé les che- vaux Xanthus et Balios. — Hésiode fait naître Zéphyre d'Astrée et de l'A urore. Suivant les La- tins, ilépousa Chloris, la même que Flore, et en eut Carpos. Les Orphiques lui donnent pour enfants les brises ( aurse ) : ceci indique déjà un adoucissement dans la conception première du Zéphyre. La mythologie romaine la trans- forma bientôt entièrement. Zéphyre ou Favo- nius fut un génie bienfaisant, aux ailes de papil- lon et couronné de fleurs. H glissait à travers les airs, en tenant à la main une corbeille remplie des plus belles fleurs du printemps. Voy. Vents. — Les Latins reconnaissaient plusieurs Zéphyres. On leur sacrifiait une bre- bis blanche avant de mettre a la voile. zéphyritides. Surnom des Brises (aura;), filles de Zéphyre. — Arsinoé, mère de Bérénice, reçut après sa mort les honneurs divins sous le nom de Vénus Zéphyritis. zermagla. Dieu de l'hiver chez les Slaves. On le représentait couvert de neige, et avec une couronne de grêle. ZERVANE-AKÉRÈiVE. C'est à tort que les mythologues admettent dans le mazdéisme un dieu de ce nom supérieur à Ormuzd. Cette croyance s'est propagée par une erreur de traduction échappée a Anquetil, écrivant d'ailleurs sous l'influence réactive d'une secte moderne pour laquelle le temps est le dieu suprême. Le fameux passage du Vendidad- sadé ( fr. 18 ) signifie tout simplement, sui- vant M. Burnouf, à l'obligeance duquel nous devons ces renseignements : « Ormuzd a créé dans le temps incréé » Un savant philologue allemand a démontré la même chose pour un passage pehlvi du Boundehesch. zÉRYiVTHtA. i. Surnom d'Hécate, adorée dans le Zérynthion, célèbre caverne de Sa- mothrace , par où l'on descendait aux enfers. On y sacrifiait des chiens à la déesse. — 2. Sur. nom de Vénus , à laquelle Phèdre avait consa- cré un temple à Zérynthie. zétÈs et calais. Frères jumeaux , fils de Borée et d'Orithyie. On les désigne quelquefois par le nom de Boréades. Ils avaient des ailes ZÉT 513 aux épaules ( Pindare ), ou aux pieds ( Apollo- nius ) , ou à la tète et aux pieds ( Hygin ) , et prirent part à l'expédition des Argonautes. — a. En route avec leurs compagnons, ils ar- rivèrent à Salmydessus chez Phinée , qui avait épousé leur sœur Cléopâtre, et trouvè- rent celle-ci dans les fers , ainsi que ses en- fants, lis détrônèrent le roi, qui avait prêté l'oreiile aux calomnies d'une autre épouse , donnèrent l'empire aux fils de Cléopâtre , et renvoyèrent la marâtre en Scythie ( Diodore ). —b. Une tradition tout à fait différente rapporte que Phinée, obsédé par les Harpyles, s'adressa aux Boréades pendant leur séjour dans ses Etats, et les pria de le délivrer de ces mons- tres. Or, une prédiction portait que les Har- pyies ne pouvaient périr que de la main de Zétès et de Calais. La même prédiction assu- rait la mort aux Boréades s'ils ne triom- phaient de leurs étranges adversaires. Ils fu- rent vainqueurs. — Voy. Phinée. — Leur mort est diversement racontée. Les uns pré- tendent qu'ils périrent en combattant les Harpyies. Suivant d'autres, Hercule les tua à coups de flèches dans l'île de Ténos , ou en Bithynie, soit qu'ils l'eussent vaincu dans les jeux en l'honneur de Pélias. soit q'uils eus- sent empêché les Argonautes de le repren- dre, après son débarquement en Mysie, soit pour avoir insulté Tiphys. On attribuait en- core la colère du héros à ce que Jason leur avait donné de plus riches présents qu'à lui , ou à ce que Borée s'était plu à contrarier le voyage d'Hercule à Cos. — On voyait leur tombeau à Ténos : ils étaient surmontés de cippes qui s'ébranlaient sous l'haleine de leur père. On prétendait aussi cependant qu'ils furent changés en vents favorables, Trodromes, qui soufflaient' du nord-est. — On attribuaità Calais la fondation de Calés en Campanie. — Comme le remarque avec rai- son M. Parisot, les Boréades sont des person- nifications du vent. Leur lutte avec les Har- pyies (Thyellai), l'obstacle qu'ils apportent à la marche de l'Argo , leur querelle avec le pilote Tiphys prouvent surabondamment cette assertion. zéïha. Surnom de Vénus chez les Macédo- niens. zéthus ( zéthos ). Suivant Homère, roi de Thèbes et époux d'Aédon. Dans les tradi- tions postérieures, sa légende a été singulière- ment embellie. Fils de Jupiter métamorphosé en satyre , et d Antiope , il reçut son nom des bergers quile recueillirent sur le Cithéron, ainsi que son frère, Amphion , et se fit pasteur et chasseur, tandis que son frère , aimé d'Apol- lon , devenait, un chantre célèbre. — Zéthus aida son frère à se venger de Dircé , et à cein- dre de murs la ville de Thèbes, soit pour pro- téger Cadmus, soit pour se défendre contre ce monarque ou contre Laïus, chassé par eux. Apollonius rapporte que, comme Zéthus sou- levait sur ses épaules un énorme quartier de rocher, Amphion en fit approcher un deux fois 514 ZOR ZOR plus lourd en jouant de la lyre. D'autres disent que les pierres du mur de circonvallation s'ar- rangèrent d'elles-mêmes aux accents mélo- dieux du chantre. — Zéthus épousa Thébé, fille d'Asopus. — Il fut enterré à Thèbes ( ou à T:- thorée ) avec son frère. Quand le soleil entrait dans le signe du taureau, les habitants de Ti- thorée s'efforçaient d'enlever la terre du tu- mulus des Dioscures thebains , ils croyaient qu'en la répandant sur le tombeau d'Antiope, leur pays en devenait plus fertile. Aussi les Thebains faisaient-ils bonne garde autour du monument. — Zéthus, transporté au ciel, y brilie parmi les constellations, sous la ligure d'un homme qui tient une ceinture. ZEOMlCHius. Surnom de Chrysaor. zeus. i. Nom grec, de Jupiter. — 2. Zéus Caiuchthonios. Platon. zeuxidia. Surnom sous lequel Apis bâtit un temple à Junon, en.némoire de ce qu'il avait attefé des bœufs à la charrue pour la- bourer. zeuxippe ( zeuxippé ). 1. Naïade, sœur de Pasithée. On la donne comme fille de l'Éridan. Elle épousa Pandion, et en eut Pro- gné, Philomèle , Érechthée et Butés. Selon d'autres, ce dernier avait pour père Téléon , Amycus ou Neptune. — 2. Fille de Lamédon ; épousa Sicyon et en eut Chthonophyle. zeuxippe (zeuxippos ). Roi deSicyone, fils d'Apollon et de la nymphe Syllis. zeexo. Océanide. zhrall. Dieu Scandinave, fils d'Heimdall et frère d'Asi et de Fadir. Chacun des trois frères fut père d'un fils, qui donna à son tour naissance à douze enfants : les douze fils d'Iarl, fils de Fadir. furent la tige de la caste no oie; ceux de Karl, fils d'Asi , donnèrent naissance à la caste libre ; des derniers, fils d'\ï, fils de Zhrall, sortit la caste esclave. ziat. Génie de la mythologie slave; proté- geait les enfants. zizilia. Déesse de l'amour et de la fécon- dité chez les Slaves. zmtch. Le soleil, dans la religion slave. On entretenait un feu éternel en son honneur, et on lui offrait des sacrifices humains. zodiaque. Espace du ciel que Je soleil parcourt durant l'année, et qui est divisé en douze parties, où sont douze constellations qu'on nomme signes du zodiaque, et dont voici les noms : le Bélier, le Taureau , I^s Gé- meaux , l'Écre visse, le Lion, la Vierge, la Balance, le Scorpion, le Sagittaire, le Ca- pricorne, le Verseau, et les Poissons. zoetée (zoeteus). Fils de Tricolonus; fonda en Arcadie une ville qui garda son nom. ZOLSTOÏA-BABA. f'Oy . SLAT A- BABA. zoogoxoi. Surnom de diverses divinités, par exemple de Jupiter, en tant que présidant à la conservation de la vie de tous les ani- maux. On leur attribuait le pouvoir de la pro- longer. zoboastre. Réformateur mythique du nr.zdéisme. On ne sait rien de certain sur sa vie. Les savants ont en vain essayé jusqu'à présent de déterminer l'époque à laquelle il a vécu. Son existence même est contestée. Ce qui est hors de doute, c'est que son nom se rattache à une refonte importante de la reli- gion des antiques habitants de l'Ariane , re- fonte qui parait avoir eu pour but de substi- tuer au culte de Hom celui d'Ormuzd, et opéra une scission complète entre les systèmes re- ligieux hindous et ariens, primitivement iden- tiques. Nous avons rapporté à l'art. cle Ormuzd les principaux tmits de la doctrine atlribuée à Zoroastre ; il nous reste à donner ici le résumé des légendes qui le concernent, en avertissant que, tirées des poëmes per- sans du moyen âge, elles méritent peu de confiance et ne sont qu'un écho très-infidèle des anciennes traditions. Suivant ces légen- des, Zoroastre ( en zend Zérétochtro, astre d'or) était fils de Poroschasp et de Dogdhu. Avant sa naissance, un devin prédit la haute destinée qui l'attendait. Lui-même confirma cette prédiction en venant au monde : il ne coûta aucune douleur à sa mère, et apparut le sourire sur les lèvres, pendant que le palais de Poroschasp bFillait d'une lumière éclatante. Les magiciens, ennemis du vrai culte, essayè- rent en vain de le faire périr, et l'exposèrent dans la campagne, sur un bûcher; les flam- mes s'éteignirent, les loups vinrent le défen- dre et deux brebis lui présentèrent leurs ma- melles. 11 fut ainsi jusqu'à quinze ans en proie aux attaques de ses ennemis , sans jamais suc- comber, et s'acquit une grande réputation de sagesse, de générosité et de bienfaisance. Comme tous les réformateurs orientaux, on le voit tantôt au milieu des populations, prodi- guant les consolations aux affligés, et aidant les indigents, tantôt possédé d un pressant be- soin'de se recueillir en lui-même, chercher le désert et y vivre seul avec Dieu. Une tradi- tion, qui n'est sans doute qu'une réminiscence de celle de l'Évangile , le montre traversant un fleuve à pied , sans enfoncer dans ses eaux. Après diverses pérégrinations , il partit un jour pour un pays semblable au Paradis , d'où Bahman le transporta jusqu'au pied du trône d'Ormuzd, qui lui révéla sa loi et jusqu'aux moindres détails de son culte. Zoroastre, ayant reçu, avec le Zend-Avesta, l'ordre de se rendre auprès de Goustasp pour le convertir, dissipa une nouvelle coalition des magiciens par la seule lecture d'un chapitre du livre sacré. Il se dirigea ensuite vers le palais du monarque, et s'introduisit par le sommet de la voûte au milieu de sa cour. Après avoir en vain con- fondu tous les sages de l'empire , il dut opérer divers miracles pour toucher le cœur endurci de Goustasp il se fit arroser d'airain fondu , mania du feu sans se brûler, et , enfin , planta auprès du palais un cyprès qui atteignit en quelques jours des dimensions énormes. Alors Goustasp se convertit. Cédant cependant aux suggestions des ennemis du prophète , il le lit jeter en prison. Zoroastre se justifia d'une niv- ZOR ZYG 515 nière miraculeuse, et reconquit toute son in- fluence. Le fameux brahme Tchengrenghat- chah essaya en vain de le confondre, en se ren- dant à Balkh avec quatre-vingt mille brahmes et un cortège de questions épineuses qu'il avait passé deux ans à rassembler. Admis à discuter en séance publique avec Zoroastre, il allait proférer sa première demnde, lors- que, par ordre du prophète, .un disciple, ou- vrant le Zend-Avesta , lut un chapitre qui contenait la soluLion de toutes les difficultés si longuement échafaudées par le brahme. La gloire du réformateur s'en acquit d'autant, et tout le royaume embrassa la loi d'Ormuzd. Voulant cependant étendre son influence au dehors, Zoroastre persuada à Goustasp de porter la guerre dans les États du roi de Tou- ran ( peuplades scythiques j , et chez le roi de Tchin ( peuplades chinoises ). Grâce à la valeur d'isfendiar, le culte d Ormu/u s'étend jus- que dans l'Inde. Mais pendant qu il assiège la capitale du Sistan, Balkh, sans défense, tombe au pouvoir des Scythes. Le vieux roi Lohr.isp. père de Goustasp , est tué les armes à la main , les prêtres du feu sont massacrés, et, selon le Schah-Nameh-JVasséri, le prophète lui-même périt dans l'inva>ion. — Tel est le sommaire des traditions relatives à Zoroastre; elles offrent de nombreuses divergences, que nous n'avons pas cru devoir mentionner. zostéria. Surnom de Minerve chez les Locriens Épicnémidicns. H lai venait de ce qu'Amphitryon lui consacra une ceinture (Zojcrr/ip) , lorsqu'il s'arma pour aller com- battre les Eubéens. zostérios. Surnom d'Apollon en Attique, tiré d'un lieu maritime, nommé Zoster, où les pêcheurs lui offraient des poissons. C'est en ce lieu que Latone, sur le point d'accou- cher, avait délié sa ceinture. zotéatas et zotélistès. Surnom d'A- pollon à Argos et chez les Corinthiens. zotracitÈs. Législateur des fabuleux Arimaspes. zoup,. La plus puissante des eaux sacrées en u^age dans la Liturgie Mazdéenne. On l'employait dans le sacrifice de l lzeschné , et pour baptiser les enfants et les nouveaux convertis , auxquels elle conférait le privilège de pouvoir être admis dans les demeures des saints. Les Kaçka? qualifient l'eau Zour de Reine, et de fille d'Ormuzd. — Foy. Ormuzd et Padiave. zygactes. Dieu-fleuve de Thrace, ainsi nomme parce que le chariot de l'roserpine se rompit sur ses bords. zygia, zygios. Surnom des divinités qui présidaient au mariage, Jupiter, Junon, etc. FIN. S' ... .AI Deacidified using the Bookkeeper process. Neutralizing agent: Magnésium Oxide Treatment Date: Dec. 2004 % * % *jfffr > + °o PreservationTechnologies t-' A WORLD LEADER IN PAPER PRESERVATION fJÇii 1 1 1 Thomson Park Drive r M Cranberry Township, PA 16066