PJ 6305 RUDIMENTS DE LA LANGUE ARABE RUDIMENTS DE LA LANGUE ARABE DE THOMAS ERPÉNIUS TRADUITS EN FRANÇAIS, ACCOMPAGNES DE NOTES ET SUIVIS D'UN SUPPLÉMENT INDIQUANT LES DIFFERENCES ENTRE LE LANGAGE LITTERAL ET LE LANGAGE VULGAIRE PAR A. E. HÉBERT CAPITAINE DU GENIE PARIS IMPRIMERIE ROYALE M DCCC XLIV PRÉFACE. Les Rudiments de la langue arabe d'Erpénius, dont nous offrons la traduction au publiq; sont une des meilleures grammaires arabes que^nous possédions; simples, concis, et clairs en même temps, ils offrent, sous un petit volume, tout ce qui est important et dont l'enseignement ne doit pas être abandonné à la lecture et aux dictionnaires, ou à l'usage. Outre qu'ils sont devenus assez rares dans le commerce, ils sont écrits dans un idiome qui en interdit l'usage à beaucoup de personnes, et nous avons cru , en les mettant à la portée de tout le monde, rendre un véritable service à ceux qui se livrent à l'étude de l'arabe. Bien que cette grammaire traite uniquement de l'arabe littéral , nous pensons néanmoins qu'elle ii PRÉFACE, ne sera pas sans utilité pour les personnes qui s occupent seulement de l'arabe vulgaire; en effet, l'arabe vulgaire diffère de l'arabe littéral, non pas par le changement des règles, mais par l'inobser- vation d'une partie d'entre elles; il est d'ailleurs impossible de se rendre compte du mécanisme de la conjugaison arabe dans les verbes dits irré- guliers, si l'on n'en possède pas parfaitement les règles grammaticales, règles exposées d'une manière très-claire par Erpénius, et au moyen desquelles ces verbes se conjuguent d'une manière tout à fait régulière. Nous ajouterons que bien souvent les Arabes, qui n'ont reçu même qu'une éducation assez légère, emploient, dans leurs lettres, des formes littérales inusitées dans la conversation, et que cela suffirait pour rendre leurs écrits inin- telligibles si l'on n'avait aucune connaissance de ces formes; or cette connaissance ne peut être puisée dans les grammaires purement vulgaires, Savary, dans sa grammaire, qui n'est, en plusieurs endroits , que la traduction presque littérale de celle d'Erpénius, a voulu s'adresser principalement aux voyageurs, aux commerçants et autres personnes qui n'ont besoin de connaître que l'arabe vulgaire, et, PRÉFACE. m après avoir donné une idée du langage littéral , n'a plus traité que du langage vulgaire usité en Egypte : il a surtout omis, croyant à tort simplifier par ce moyen, les règles si importantes de permutation des lettres & ^ 5 ; il en est résulté beaucoup d'ob- scurité et de difficultés dans la conjugaison des verbes irréguliers. Ce défaut est plus grand encore dans la plupart des grammaires d'arabe vulgaire publiées récemment. Quant à celle de Silvestre de Sacy, ouvrage généralement et justement estimé , qui ne traite que de l'arabe littéral, comme celle d'Erpénius , dont elle n'est , sous beaucoup de rap- ports, que le développement, son volume effraie beaucoup de lecteurs, et son prix paraît trop élevé à ceux qui veulent se borner à apprendre le lan- gage vulgaire. Nous pensons donc que cette traduction 1 , que 1 Lorsque nous fîmes cette traduction, ne la destinant pas à la pu- blicité, nous avons visé moins à l'élégance du style qu'à l'exactitude, et ! nous l'avons faite aussi littérale que possible : aujourd'hui encore nous pensons que dans un ouvrage de ce genre le fond est tout et la forme très-peu de chose, et, au risque d'y laisser quelques phrases d'une cons- L truction peu correcte, nous n'avons pas voulu la retoucher, afin d'y con- « , server, autant qu'il est possible, la couleur de l'original, et jusqu'aux in- tentions que l'auteur y aurait mises et qui auraient pu nous échapper. iv PRÉFACE, nous avions faite primitivement pour notre propre usage, et que beaucoup de personnes nous ont engagé à publier, sera accueillie avec faveur. Nous y avons d'ailleurs joint un court supplément indi- quant les différences entre les deux langages, le littéral et le vulgaire. HÉBERT. Constantine, janvier 18 M. RUDIMENTS DE LA LANGUE ARABE. LIVRE PREMIER. DES ÉLÉMENTS DE LA LANGUE ARABE. Les Arabes écrivent de droite à gauche , et les pre- miers éléments de leur langue sont les consonnes et les voyelles. TABLEAU DES CONSONNES. VALEUR. NOM. FIGURE. 1. Esprit doux des Grecs \ Éiif. 1 i [ 2. B. Ba. A 3. T. Ta. A U. TH anglais dur. Tsa. <£* A 5. DJ. Djim. t S 6. H fortement aspiré. Hha. e z 7. X des Espagnols. Kha. i t 1 C'est la prononciation très-aflaiblie du £. (Note du traducteur.) 2 GRAMMAIRE ARABE. VALEUR. NOM. FIGURE. 8. U. Uai. V os. 9. TH anglais doux. JJzal. v 3 y 12. c O. c;„ oin. 13. /"ITT C • Ltl français. Chin. 14. o emphatique. osad. *vs> 15. D emphatique. uaaa. (JA •ô 16. 1 emphatique. Tta. t k >te 17. s lort. Ddza. U te là te 18. 1 TT fl y des Hébreux. Ain. S £ X 19. R iortement grasseyé. Grain. à X 20. F. Fa. À 3 21. Q- l^ai. <& À 'À 22. If XV. xvat. 23. L. Lam. 1 <> J Jl J 24. M. Mim. r r 25. N. Noun. u À j 26. w, OU. Ouaou. 27. H. Ha. * # & 28. Y. Ya. 65 FIGURE. Toutes les lettres, excepté six, ^jj i> ^ t, se lient à celle qui îes suit dans le même mot, et, à la fin, sont LIVRE PREMIER. 3 terminées par un trait plus hardi : par suite de cette liaison et de la différence de position, elles prennent différentes formes , disposées dans le tableau précédent de telle sorte que la première colonne présente celles qui sont au commencement des mots, ou au milieu après les six lettres non susceptibles d'être liées; la se- conde, celles qui sont au milieu après les lettres sus- ceptibles de liaison ; les deux autres , les finales , savoir : la troisième, sans liaison à la précédente, et la qua- trième, avec liaison. L'avant -dernière forme sert aussi pour les lettres qui doivent être isolées. î, joint à la lettre J, se figure d'ordinaire ainsi et se nomme alors lam-élif 1 . j, des lettres 2, 3, k et 25, se renverse souvent ainsi r , surtout avant les lettres 5 , 6 , 7 et ^ . Z Z Z on * ^ eur nen antérieur au-dessus de la ligne qui sert de base à l'écriture , et par cette raison élèvent les lettres qui les précèdent , comme dans les mots suivants : y y se figurent souvent ainsi : ^ j (j* (jfc allongent souvent leurs trois dents en une seule ligne courbe , de cette manière : Les Maures ont l'habitude de mettre le point de la lettre cj en dessous , de la manière suivante : o , et de n'en mettre qu'un sur le ^ , ainsi ^ . Le é s'écrit souvent au commencement, et 5T au milieu des mots. Avec liaison à la lettre précédente, il prend la forme ^ 4 GRAMMAIRE ARABE. p au milieu et à la fin des mots, lié par un simple trait circulaire à la lettre précédente, est le plus sou- vent, pour la célérité de récriture, placé au-dessous de cette lettre , de la manière suivante : S x 4> ^ ^ & ytl ; il en est de même dans les cas ana- logues. s s'écrit aussi au milieu des mots: souvent, à la fin des mots, il est surmonté de deux points, de cette manière : * *, et alors il a la valeur d'un <^> et est la marque du genre féminin ou du pluriel 1 . Le trait final du ^ se retourne quelquefois en ar- rière , de cette manière : ^ comme ^_ i_ i£_ pour g Certaines lettres finales s'allongent quelquefois pour rendre l'écriture plus élégante ou les lignes égales. En effet, les Arabes n'ont pas l'habitude, à la fin des lignes, de partager les mots; mais afin qu'il ne reste pas d'espace blanc, ou bien ils allongent la forme des finales, ou bien ils étendent les liens des lettres ainsi : ^ *a — > ; plus rarement, après avoir partagé le mot en deux parties, ils écrivent la dernière au-dessus de la ligne ou en marge. 1 Cette manière de figurer le final a pour but d'indiquer qu'il est muet, et ne doit se prononcer que dans quelques circonstances. 2 En Barbarie, l'usage est de ne jamais employer cette dernière forme quand le ^ doit être quiescent , c'est-à-dire ne pas être prononcé , comme aussi de rejeter alors l'emploi des deux points que l'on place souvent sous le , aussi bien lorsqu'il est final que lorsqu'il est au milieu ou au commencement d'un mot. LIVRE PREMIER. 5 VALEUR. Parmi ces lettres i , * t t t, Z l f § uttura ^ es - O VI l labiales. ^ Z( 8e nomment • • < palatales, yj làlsiiôol I dentales. (J^ 0* U»jj ] \ linguales. On nomme aussi solaires les dentales et linguales; les autres prennent alors le nom de lunaires. De ces lettres, celles dont la prononciation est la plus difficile sont ^ et £ , dont la première est une aspi- ration profonde , et la seconde une sorte de raclement du gosier 2 . ^ et J ont presque le même son; mais elles se reconnaissent le plus souvent par la voyelle qui les ac- compagne , de même que et \o , S nassaroû, \y>j ramaoû. s * A la fin des mots, les voyelles doublées v V * prennent le nom de nunnations, et ont la valeur de an, on, in; mais la première (à moins que sa consonne ne soit » ou ^) prend toujours après elle un î sans aucune augmentation de son; ex. & ban; et ^, placé S J après elle, devient quiescent comme î -, exemple : houdan. AUTRES SIGNES ORTHOGRAPHIQUES. Outre ces signes des voyelles, les lettres reçoivent encore les suivants : p "° "~ " HAMZA. Le signe * (que les Maures ont l'habitude de remplacer par un large point de couleur jaune ou verte) se nomme hamza et accompagne toujours î mobile; placé sur lui avec une voyelle, il fait connaître la manière dont il est mû actuellement, exemples : - (jî - y^; de même que sans voyelle il indique que \ est radical et mobile de sa nature, exemple : c^L? ; par suite , son nom est souvent donné au S mobile; bien plus, il le remplace et a la même valeur dans la prononciation , lorsque, à la fin des • 8 GRAMMAIRE ARABE. mots , il a devant lui quelqu'une des lettres ^ î , ex. - - pour ît* - îj-w - Uîî ; ou lorsque, au milieu des mots, il suit, soit une autre lettre sans voyelle , ex. : pour JUo , soit un autre I , ex. : pourj«X-jtî. Placé sur les lettres^ et ^ , il in- dique qu'elles tiennent la place de î mobile de sa nature , exemples : c^>» pour c^b , j>>} pour jj)îj . OVESLA. Le signe "° se nomme ouesla et ne s'écrit que sur \ initial, lorsque, rejetant sa voyelle, il devient tout à fait inutile , et que la consonne qui le suit doit être réunie à la dernière voyelle du mot précédent, ex. : «éUJU <~*X'à c/albo-lmaliki , aie cœur du roi.» Il n'est donc autre chose que la marque de cette élision. REMARQUE. Est caduc ou soumis à cette élision le i initial qui sert à former l'impératif de la i re conjugaison :y^>\ onssour, « aide; » Si^i iddrib , « frappe ; » Celui qui caractérise les conjugaisons dérivées de la 2 e et de la 3 e classe : Celui de l'article Jî le, la, les, et par suite celui du pronom relatif ^*>Jî lequel, et de ses diverses formes; LIVRE PREMIER. 9 Enfin , le î initial des dix mots suivants : homme, (J^l deux (masc.), aîJUî femme, U^'i deux(fém.), s « ' s * ^jj fils, j^vuj^ nom, S sa 5 o iLjb] fille, ^-"l fesses, j«v| fils, serment. Dans tous ces mots (à moins qu'ils ne commencent une phrase ou qu'ils ne soient précédés de l'article), le î initial est privé de sa voyelle, et la lettre sans voyelle qui le suit est réunie à la voyelle qui termine le mot précédent; exemple : ^UjÎ iedo-bnika, u la main de ton fils; » bi-bnïka, « avec ton fds. » Si le mot précédent est terminé par une consonne , on la marque d'un kesra; ex. ^*$\ ddarabati-l- ommo, «la mère a battu; » viljoî ^ meni-bnoka, « qui est ton fils ? » où oJ^> est mis pour <^4j^ , et ^ pour u~* . Mais les terminaisons verbales j<\ et ^ , ainsi que les affixes ^*^> et jP, prennent le damma; exemples : (jatalahoumo-làdoûwo, u l'ennemi les tua;» ^*Xxîi \jys> grazawoû-làdoûwa , « ils attaquèrent l'enne- mi; » et tr* prend lefatha; exemple : &-*mina~l- maliki, «du roi. » Si c'est une nunnation qui précède, elle perd son 10 GRAMMAIRE ARABE. noun devant l'article seulement; exemple : ^«xiJLî ouj 5 % beito-lmouqaddaso, «la maison sanctifiée,)) pour o*-*> : ailleurs elle le conserve, et le î caduc, bien qu'il n'ait pas sa voyelle écrite, la prend cependant dans la pro- u yy/o>*>§ y y nonciation; ex. oc^Lxii iUj«>w& medinaton iftetahat, «une ville a été prise. » Si c'est une des lettres quiescentes ^ ^ î , elle n'em- pêche pas l'élision; ex. iUj*>CU \yè graza - 'Imedinata , «il attaqua la ville;)) *-*o*xiî j^x> iagrzoû-'lmedinata, «il y ywo j y attaquera la ville;» dUJLî Îjy.*a3 nassaroû-'lmalika , «ils y ?o«o j o£ aidèrent le roi;» U»^î <^/-^T onssouri-lakha, «aide le y frère.» Mais l'afïixe <^ , mon, ma, mes, et j, moi, j> y' prennent le fatha sur ^ ; exemple : j*> jLx^» kitâ- bya-làddzîmo , «mon grand livre;» ^AxJU *o ddarbon, « action de frapper; » il ne s'emploie guère sur ^ ^ î quiescents, à moins qu'ils ne soient radicaux J SU J et mobiles de leur nature; exemples: *N — Jj-a ioûlado, «il naîtra;» J^\* iâmano, «il croira.» TECHDID. Le signe « (pour lequel les Maures emploient celui-ci a au-dessous de la ligne , et celui-ci y , et quelquefois le premier a , au-dessus 2 ) se nomme techdid, et se met sur toutes les lettres , excepté i ; il les double alors , mais de telle sorte, que la première est en repos et fait partie de la syllabe précédente, et que la voyelle qui accompagne la lettre doublée n'a d'effet que sur la ' c ' . . â > seconde; exemple : yeù nass-ssara, «il a fait aider; » y* morron, « amer. » Il s'emploie aussi, par euphonie , après 1 Ou sokoun, cest-à-dire signe de repos. 2 Le premier signe s'emploie lorsque la lettre est mue par un kesra, le second lorsqu'elle est mue par un fatha ou un damma. 12 GRAMMAIRE ARABE. une lettre en repos qui se trouve alors remplacée dans la prononciation par la première partie de la lettre doublée; exemple : <^<>J$, qui se prononce walatta, «tu as engendré. » REMARQUE. Ge teclidid euphonique se met sur la lettre ; exemples : ey«x*a3 qassatto, «j'ai désiré;» sur les lettres j ^% & j J initiales après y ; exemples : *?j ^ mir-rab- bihi, « de son seigneur; » beitom-mocjaddason, « maison sanctifiée ; » et enfin sur les lettres solaires après l'article Jî ; exemples : c-^.Jî errabbo, « le seigneur; »(_p*<&Jî echchemso, «le soleil; » <*MÎ allaho , «le Dieu.» Dans ce dernier cas , où la lettre solaire est un J , on supprime souvent celui de l'article ; exemple : J^Jî pour S+X) , « la nuit; » on le supprime toujours dans (^«xJî <^îî , et lorsque l'article est précédé du J, marqué du datif; exemple : J-aJJ « à la nuit, » où l'on voit que le î caduc de l'article a également disparu. DE LA PONCTUATION. Les Arabes n'ont pas de ponctuation proprement dite; quelquefois cependant ils font usage, pour séparer les phrases, des signes suivants : * , • , ou autres, au gré de l'écrivain 1 L'emploi de ces signes a généralement lieu dans la poésie pour sé- parer, non les phrases , mais les hémistiches et les vers. APPENDICE DU LIVRE PREMIER, ou RÈGLES DE PERMUTATION DES LETTRES V REGLES GENERALES. 1. Les lettres <£ ^ \ se changent fréquemment l'une dans l'autre; mais au commencement des mots, ou bien à la fin et au milieu après djezma , elles sont inva- riables. 2. Les lettres ^ ^ î , privées de voyelles, après des voyelles de nature différente, se changent dans leur analogue ; exemple : 5*; poi s S ,0 v % pour | \ & EXCEPTION. ^ et ^ restent souvent après fatha, et forment alors diphthongue avec lui en prenant un djezma, ou, sans djezma, deviennent quiescents avec la valeur de \ ; ex. S u s ; // ^/*y> iaumon. ramahou. J^î leilon. grazaton. 14 GRAMMAIRE ARABE. 3. Les lettres & ^ \ quiescentes, suivies de djezma, disparaissent; exemples : v-jcs^ pour 1 caduc ne devient jamais quiescent , et n'est pas O J f r*> y soumis à cette règle, ex. ^ûU. RÈGLES PARTICULIÈRES DE \. 1 . \ au milieu d'un mot, mobile par damma, se change en ^ ; mobile par kesra, en ^ ; ex. c^jî pour t-^îi I Ji*w pour JUw même après un î quiescent; ex. «>jb pour J^li ] pour 2. 1 au milieu d'un mot, mobile par fatha et suivant damma, se change en^, suivant kesra, en <^; ex. pour I aUi pour 5\i 3. \ final se change, après damma, en ^ ; après kesra, en ^ ; exemples : yb> pour ^jcUw pour Uol=*. 1 î reste cependant souvent, lorsqu'il est suivi d'une lettre marquée de iechdid, ex. âU> , 5jU=» . LIVRE PREMIER, APPENDICE. 15 4. I final après fatha, mobile par damma, se change en y, mobile par kesra, en ex. ^/o/ &yOy i py y ss yJQ pour \XXS pour lUw 5. î quiescent, après I marqué de fatha, disparaît et est remplacé par le fatha écrit perpendiculairement ou par un madda; ex. ou pour (jj**n 6. î quiescent, suivi d'un autre î quiescent, se change y en ^ ; ex. j y y j y y ^*£>|^h> pour j-otU 1 REMARQUE 1. 3 et <£, provenant de î mobile, sont toujours sur- montés de hamza, et ^ est souvent alors privé de ses deux points : or on appelle t mobile celui qui, bien qu'actuellement privé de voyelle, est radical et sus- ceptible d'en avoir une; ex. ^4? . REMARQUE 2. Les particules inséparables ^ J 6 v sont pas j yy 1 L'analogie (voir l'article des pluriels irréguliers) montre que jj^o\^j est mis pour : il faudrait donc dire que î, mû par fatha, mais primitivement servile et quiescent, comme il Test dans ^woli, singulier j y y ' de et suivi de \ quiescent, se change en ^ . Ce même chan- gement se fait quelquefois, mais est considéré comme faute, pour des I y y y 2 radicaux, ex. pour , et cela justifie ma manière de voir. 16 GRAMMAIRE ARABE. î mi/ censées placer î au milieu d'un mot, ex. t->^ - r»l^, si r ; " u ce n'est dans quelques autres particules; ex. (^i - ^^XjJ, RÈGLES PARTICULIÈRES DE 1. ^ au milieu d'un mot, mobile par fatha après kesra, se change quelquefois en ^; ex. s , s , uUS' pour v!y 2. ^ au milieu d'un mot, ayant après lui un autre ^ quiescent, le chasse souvent; ex. (jm^Uo pour o-^Uo pour J> pour ^îtXiû y o y -^y excepté <^va? et $j . 4. ^ final, après fcesra, ne peut prendre ni damma ni kesra, mais reste quiescent; ex. y J y y <£U»- pour et <£U>. 18 GRAMMAIRE ARABE. S'il y a une nunnation, elle se reporte sur le kesra, et disparaît; exemples: S y y pour et 5. & final, après damma, le change en kesra : lui- même ne change pas; ex. wyy j »yy | oï 5 j ^jf pour 4^jèt pour ^«XjÏ même malgré l'interposition d'un ^ , lequel se change en <$; exemples : & vy S jos pour (Syy* REGLES DE ^ ET (S . 1. y et ^ mobiles, devant ^ et ^ quiescents, dispa- raissent : leur voyelle disparaît également si la précé- dente est un fatha (avec lequel le ^ ou le ^ quiescents forment alors diphthongue) , ou elle remplace cette der- nière si elle est damma ou kesra; ex. o y y Os OJ •i ) 1 i pour 1 y "V y << M 5*5^ i 1 MMî^ , ,o, ,> pour l y /os 2. 2 et & mobiles, devant une lettre mobile et après fatha, se changent souvent en \ quiescent; exemple : y y y y y \ y y y y y pli» pour çyi I jUm pour 3. Lorsque ^ et ^ se rencontrent de telle manière que le premier n'ait pas de voyelle , j se change en ^ , LIVRE PREMIER, APPENDICE. 19 et les deux ^ se réunissent par le moyen du techdicl; exemple : j*L*>î pour ^yi\ 4. ^ et ^ finals, après î servile, se changent en ham- za; exemple : I $ " Aïj pour ç^àj I >Ww pour ^Uw y y OBSERVATION 1. Lorsque dans les règles précédentes on dit que les lettres ^ ^ î suivent une voyelle, on entend quelles la suivent immédiatement , c'eM-à-dire sans l'interposition d'un djezma ou d'une lettre quiescente , soit écrite , soit masquée par un techdid, comme cela a lieu dans : j q a sî -> y w j s * os OBSERVATION 2. \ est censé au milieu d'un mot quand il est suivi des affixes , mais non ^ et ^ ; exemples : yy &A«*) s* ✓ y - »»/* et non y y y J y'f 2 LIVRE SECOND. DU VERBE. CHAPITRE PREMIER. DU VERBE EN GÉNÉRAL. L'expression primitive du verbe, celle qui sert de base à toute la conjugaison, en est la racine : par suite, on appelle radicales les lettres qui la composent , et ser- viles celles qu'on ajoute pour la formation des dérivés, des temps , des personnes , des nombres , des genres et des substantifs , et qui sont : ^ ^ qui servent de conjonctions. Chez les Arabes, la racine est la troisième personne singulière masculine du prétérit; elle ne peut avoir moins de trois lettres, comme J^j, «il a aidé;» 5^*, «il a étendu;» ni plus de quatre, comme jia*j>, «il a ✓ ' w f violé ; » jè-jè- > « il a râlé l . » Six choses sont à considérer dans le verbe : i° la qualité, i° la conjugaison, 3° le temps, l\° le nombre, 5° la personne, 6° le genre. 1 Si quelques verbes paraissent s'écarter de cette règle, ce sont des formes dérivées dont il sera question plus loin, formes provenant d'une racine trilittérale ou quadrilatérale inusitée; ainsi ^Ljjot serait la troi- sième conjugaison de la racine inusitée LIVRE II, CHAPITRE I. 21 1. Un verbe peut être sain ou parfait, c'est-à-dire se conjuguer d'une manière régulière : tels sont tous ceux dans la racine desquels n'entrent pas ^ ^ I , et qui n'ont pas leur seconde radicale semblable à la troisième; ou bien être débile ou imparfait, c'est-à-dire, s'écarter des règles : tels sont presque tous les autres. 2. Les verbes de trois lettres à la racine, ou trilit- tères, forment treize conjugaisons. La première est simple ; c'est celle du verbe primitif lui-même , comme : Les autres sont affectées de certaines lettres caracté- ristiques , et divisées en trois classes dont la première ajoute une lettre à la racine, la seconde deux, et la troisième trois, de la manière suivante : jJ*3XjUk>\ 10. 5. . si y ~,Lâiî 11. 6. y f , j*oyaù\^ 12. 7; ' ' . t ' y su 8. 9- où toutes les lettres ajoutées à sont les caractéris- tiques. Dans la septième conjugaison , le premier des deux (j réunis par un techdid est caractéristique; il s'écrit sé- parément lorsque la première radicale n'est pas elle- même un ^ , comme dans le tableau précédent. Dans la hui- tième con- jugaison , lorsque la première ra dicale est... 22 GRAMMAIRE ARABE. k^Ob ^ ( le f # carac- W . ex . | téristique se > ; ^ à remplace par 1 - à î ex - , elle se réunit, à l'aide du teckdid, au carac- téristique ; ex. . ci> ou ^ ^ I , elle se change par euphonie en'o , qu'on réunit au caractéristique , de la même manière qu'un radical ; ex. pour l c^bï,^] pour Les verbes ont, à la première conjugaison, leur si- gnification simple et primitive, et cette signification est active ou transitive , comme , « il a frappé, » ou bien neutre ou intransitive , comme , « il a été triste ; » dans les autres conjugaisons, cette signification est mo- difiée de diverses manières , bien qu'ils puissent encore y conserver leur signification primitive , surtout ceux qui ne sont pas usités à la première conjugaison. La deuxième et la quatrième conjugaison donnent aux verbes intransitifs la signification transitive , ou expriment l'action de faire faire. La troisième exprime une action sur la personne ou la chose dont le sujet reçoit une action semblable. La sixième désigne la coopération , comme les verbes latins composés de con. La cinquième , la septième et la huitième forment des passifs ou des verbes réfléchis. La neuvième et la onzième sont destinées à peindre les couleurs ou les difformités. La dixième exprime le désir de faire. LIVRE II, CHAPITRE I. 23 Les deux dernières sont très-rares; elles conservent la signification primitive, ou lui ajoutent une certaine intensité. Il arrive cependant fréquemment que les conjugai- sons dérivées sont employées dans un autre sens; c'est ce qu'on doit apprendre par l'usage et dans les diction- naires, comme aussi dans quelles conjugaisons chaque verbe est usité : en effet, toute racine ne prend pas toutes les formes; beaucoup n'en ont qu'une seule, d'autres plusieurs; aucune ne les a toutes. Les verbes quadrilittères n'ont que quatre conjugai- sons dont la première répond à la première conjugai- son des verbes trilittères, la seconde à la cinquième, la troisième à la septième, et enfin la quatrième à la neuvième. Ces verbes quadrilittères sont d'un emploi très-rare. ✓ s s» s s us ~s su s s Uss Chaque conjugaison a les deux formes, active et pas- sive, comme dans les autres langues; mais les verbes intransitifs, de quelque conjugaison qu'ils soient, n'ad- mettent point , en raison de leur nature , la forme pas- sive. 3. H y a dans chaque conjugaison cinq parties nom- mées temps ou modes; ce sont: i° le prétérit, i° le futur, 3° l'impératif, lx° le participe , 5° l'infinitif 1 , que l'on doit 1 Ainsi quErpénius le dit lui-même plus loin, ce qu'il appelle infi- f 24 GRAMMAIRE ARABE. considérer sous le triple rapport de leur signification , des lettres serviles et des voyelles ajoutées aux radicales. Sous le rapport de la signification, i° le prétérit s'emploie pour le parfait, et quelquefois pour l'impar- fait et le plus-que-parfait de l'indicatif; 2 le futur s'em- ploie pour le présent ou le futur de l'indicatif. Sa si- gnification est restreinte à celle du futur lorsqu'il est précédé de Oy» ou de la préfixe . Il a la valeur du prétérit quand il est précédé de , ne pas, ou UJ, pas encore. Chacun de ces deux temps sert aussi à exprimer le présent, le prétérit et le futur de l'optatif et du sub- jonctif, en raison des particules qu'on leur prépose. 3° L'impératif répond au nôtre , mais ne se prend que d'une manière affirmative. L'impératif négatif se rend par le futur précédé de $ . l\° Le participe répond au ^ôtre; mais, comme il joue aussi le rôle de substantif, on le remplace souvent par le futur suivant immédiate- ment le prétérit, sans l'interposition d'aucune particule copulative ; ex. (jy^> Î^L> , «ils sont venus, ils pleu- «rent,» c'est-à-dire, «ils sont venus pleurant.» 5° L'in- finitif répond plutôt à notre substantif verbal qu'à ce que nous appelons infinitif; il s'ajoute souvent au verbe en sens confirmatif. (V.la note A à la fin de la grammaire.) Les lettres serviles et les voyelles des lettres radi- cales se verront dans le tableau de la conjugaison. nitif n'en est pas un dans le sens que nous attachons à ce mot. C'est le substantif verbal ou nom d'action employé adverbialement, ce qui se fait en le mettant à l'accusatif. I LIVRE II, CHAPITRE IL 25 4. Il y a trois nombres dans le temps ( l'infinitif ex- cepté) : le singulier, le duel et le pluriel l . 5. Il y a dans le nombre trois personnes, dont la troisième précède la seconde , laquelle précède la pre- mière. Cette dernière n'existe pas au duel. 6. La personne a deux genres, le masculin et le fé- minin, qui chacun ont leur terminaison particulière; mais , au singulier et au pluriel , la première personne , et, au duel, 3a seconde, n'ont qu'une terminaison com- mune pour les deux genres. CHAPITRE II. DE LA PREMIÈRE CONJUGAISON, Voici le tableau de la première conjugaison du verbe trilittère régulier : l ie Personne. j o ✓ s C^Aâj corn. J'ai aidé. PRETERIT. SINGULIER. 2 e . ' ° >'. C^Àrtj masc. Tu as aidé. g y y C^waj fém. Tu as aidé. 3 e . s s ' yj>n.J masc. Il a aidé. O y y y fém. Elle a aidé. 1 Le singulier s'applique à un seul individu, le duel à deux, et le pluriel à un plus grand nombre. 26 GRAMMAIRE ARABE. DUEL. S)0 S s s s s l re Personne. s j o? J'aiderai. \Mj*aj com. )j*aj Vous deux avez aidé. Eux deux ont aidé. f f ' f \jjjknj fém. Elles deux ont aidé. IjjJ&j masc. Ils ont aidé. UJ^ 3 f em - Elles ont aidé. 3". jJrtM masc. Il aidera. J J OS jAOj<3 fém. Elle aidera. )jJA) com. Nous avons aidé. Vous avez aidé. fem. Vous avez aidé. FUTUR. SINGULIER. 2 e . J j os yhzXS masc. Tu aideras. ' J V {£-ï.J>< *rtJ& fém. s Tu aideras. DUEL. , *ft.s y J o y com. ^]j,ioXi masc. Vous deux aiderez. Eux deux aideront. y J os s Elles deux aideront. J J OS jj&Xj com. Nous aiderons. PLURIEL. y j J os y^j^aJo masc. Vous aiderez. s Q J os UyaXi fém. Vous aiderez. s "°.s (jjyjkAAJ masc. Ils aideront. s° J -s yjXzXïfém. Elles aideront. LIVRE II, CHAPITRE II. IMPÉRATIF. 27 PLURIEL. 2 e Personne. Aidez. Aidez. PLURIEL. yjy^sU masc. DUEL. 2 8 . r y 1 corn. Aidez vous deux. PARTICIPE. DUEL. masc. fjhjm*a\i fera. Aidant. INFINITIF. SINGULIER. 2 e . j~AG.j>) masc. Aide. &j-Mù>\ fin- Aide. SINGULIER. S , j~»o\j masc. fém. En aidant. DU PRÉTÉRIT. La deuxième radicale est quelquefois marquée de hesra, exemple : ^J+Xs- , « il a su; » quelquefois de clamma, mais seulement dans les verbes intransitifs, exemple : y J y 0^»- , « il a été bon ; » et cette variété s'observe souvent dans un seul et même verbe. DU FUTUR. Le futur se forme par l'addition des lettres & y î au commencement, et & ^ smg. ' J U y J0 y [ î^aÂj | YyàXS < y j vy } duel. ( b^ 3 ) y y 1 Quelquefois aussi le kesra reste au futur, exemples : ^um> , « il a j O y y y . J Oy O U y compté, » <~\*»*&?.; «il a teté,» fc&j-f.', on dit aussi <-^**^, ) y Qy ' ' jojj, mais d'autres verbes n'admettent que le kesra, ex. : ^/+)$ , «il a > y > « y ' été enflé , » pour ^/+jy?. • LIVRE Iï, CHAPITRE II. 29 » j t» «• j j Le y du pluriel masculin ayant disparu, on ajoute un I muet, suivant la sixième règle de ^ . L'apocope est produite par l'influence de certaines particules préposées au futur, savoir : u s ne pas. i ne impératif. L— l pas encore l . ) impératif. et aussi par celle des particules suivantes, mais avec cette condition qu'il se trouve ensuite dans le même membre de phrase un autre verbe conséquence du premier, comme dans ces phrases : a Si tu étudies, je t'aimerai; tout ce que tu feras, je le ferai. » ijl si- Uu>- ] (j* tf) \ partout ou. lt > quiconque. s? \ U tout ce que. -s- ^ X ^= > j de quelque ma- (J^ \ en quelque nière que. / temps que. t£ \ to utes les fois (poésie) & , * j que. ' Dans ce cas, si les deux verbes s'ont au futur, l'apo- 1 Ce mot signifie aussi lorsque. \ 30 GRAMMAIRE ARABE. cope a lieu sur les deux ; si le premier seul est au futur, elle a lieu sur lui; si c'est le second seulement, elle est O/OÏ O S O S ^ facultative; ex. gX*o\ p* 23 ^» «tout ce que tu fais, J ' °' s ' ' s je le ferai;» cxx^o U , «tout ce que tu feras, je US O $ S O S ^ J/flï l'ai fait; » £àj&\ c^xL» U ou £^>5, «tout ce que tu as fait, je le fais. » Ainsi , après l'impératif, le futur prend aussi l'apo- cope à cause du y] latent dans le sens conditionnel de •fo ) l)£ O J t>%. la phrase; ex. «aide-moi, je t'aiderai;» c'est-à-dire, si tu m'aides, je t'aiderai. L'antithèse change le damma final du futur en fatha et fait disparaître le y servile comme l'apocope; de sorte qu'il prend la forme suivante : , S 0% J os ' 3 Y j j os y ojos s ' >, s s' / , J J °.s s J °s smg. duel. plur. Elle est aussi produite par l'influence de particules, qui sont : o s (jJ nullement. o î m! afin que. afin que (avec une négation), de peur que. (j^ / afin que. o' 1 LIVRE II, CHAPITRE II. 31 de peur que. jusqu a ce que. ainsi que ci, lorsqu'il précède un futur subordonné à un premier membre de phrase exprimant un ordre, une demande , un désir, une interrogation ou une né- gation, et, dans ce cas, il indique un rapport de cause à effet, plutôt qu'il n'est conjonction copulative, ex. s ✓ y 0&S O } 0% , Os O O ✓ y xÙyeùX» J^ajî , «aide-moi, et je t'aiderai; » fosî) <^j&> $ 4-* — x j 7..jr., 1 .yi , a ne frappe pas Zéide , de peur qu'il ne se mette en colère; » <4>jt>U ^ > «où est ta mai- son , et j'irai te voir. » Elle est également produite par ^ , lorsqu'il signifie « et en même temps , » et précède un futur subordonné de la même manière à un premier membre de phrase; ex. ( ; jv-^5 ^j-à*-*} wîUuJJ J^>b ^ , atu ne mangeras pas de poisson, et tu nej boiras pas de lait (en même temps);» et quelquefois aussi ou Jsj., «bien, al- lons, courage. » La paragoge ajoute au futur un ^ marqué de techdid avecfatha, de la manière suivante : * ' s os m S s OS t y^Âj ^I^oaU < £ s > os \ duel. 32 GRAMMAIRE ARABE. w fo y Os w 'o j os > pl ur. ou bien un ^ marqué de djezma, mais au singulier seulement et au pluriel masculin et commun, de cette manière : ( O s > i>S O s ) OS v y^AAiî < o^o^ o s ) os \ sing. io J ^ (1/ O .> ^ Os \ > plur. Ce (j paragogique se nomme ou grave ou léger. Vous voyez que , devant le y , le damma de la troi- sième radicale se change ën fatha; que ^ et ^ serviles de la fin disparaissent, et qu'au pluriel féminin on in- tercale un î , pour que trois y ne se suivent pas. La paragoge s'emploie presque uniquement lorsqu'on demande une chose en quelque sorte à venir, comme cela a lieu dans les ordres, les interrogations, ou en exprimant un désir; elle s'emploie aussi après un jure- ment. DE L'IMPÉRATIF. L'impératif se forme par l'addition , au commence- ment de la racine, d'un i caduc mû par hesra ; ex. os o o a ^Asji , « sache; » <-ryè>\, (( frappe; » à moins que la voyelle de l'avant-dernière radicale, voyelle qui est toujours la même qu'au futur, ne soit damma, auquel cas le \ LIVRE II, CHAPITRE IL 33 prend aussi damma; ex. yA>\ , «aide.» Cet ! disparaît souvent après ^ et ci. Les lettres y ! servent ici à la formation des nombres et des genres comme dans le futur, et la paragoge y a également lieu. L'impératif n'est caractérisé qu'à la seconde personne; les autres se rendent par îe futur avec apocope précédé O J / # J i)S de J mû par kesra ; ex.y^^i, a qu'il aide ; vyajù^ , «ai- dons. » La même chose a aussi lieu quelquefois pour u j os la seconde personne; ex.jjaXd, «aide;» mais le kesra de ce J se supprime lorsque précèdent ^ ou G ; ex. yaXfXi et yaXtlj , « qu'il aide. » DU PARTICIPE. La première radicale est marquée de fatha et suivie de I quiescent; la seconde a kesra, et la troisième damma avec nunnation, comme dans les substantifs, à la manière desquels le participe forme son féminin et ses nombres. DE L'INFINITIF. L'infinitif régulier des verbes transitifs est [y^û , ex. #=0 S s s s <-->yà , «il a frappé en frappant, ou d'un coup;» l$yi ^t-fr» , « il a compris en comprenant. » Dans les verbes in transitifs , si la deuxième radicale a fatlia au prétérit , * j ) ? jj y ss l'infinitif est de la forme \jyô*\ ex. \zy£ *x*ï , «il s'est SS J J * S J J ' ) s assis;» si damma, de la forme ï^y^ù; ex. iU^-*« ^*»; S S S S s S S S J s « il a été facile ; » ou îhUaj ; ex. : *$\y=?- J>> , « il a abon- s s s ss s s dé;» si kesra, de la forme î^aa3 ; ex. Z\T*' Mais il 3 34 GRAMMAIRE ARABE. y a un grand nombre d'exceptions, et les grammai- riens, à ces cinq formes, en ajoutent vingt-huit autres , ce qui en donne en tout trente-trois. 1" Personne. J O J c^vtâi com. J'ai été aidé. TABLEAU DU PASSIF. PRÉTÉRIT. SINGULIER. 2*. c^jjkâi masc. Tu as été aidé. O J C^jjkûj fém. Tu as été aidée. DUEL. com. com. Nous avons été aidés. i re Personne. com. Je serai aidé. jJAi masc. Il a été aidé. \^>j*£U Jem. Elle a été aidée. Vous deux avez été aidés. Eux deux ont été aidés. " j Ij^^aj fém. Elles deux ont été aidées. \}j*CÙ masc. Ils ont été aidés. Elles ont été aidées. PLURIEL. ÇmSSjjaJ masc. Vous avez été aidés. g JO J> fém. Vous avez été aidées. FUTUR. SINGULIER. 2 e . j*ûjk3 masc. Tu seras aidé. Tu seras aidée. 3 e . jMIAJ) masc. Il sera aidé. j^xaXi fera. Elle sera aidée. LIVRE II, CHAPITRE II. 35 * s ° 3 jxajô corn. Nous serons aidés. DUEL. >) v J tfl J O com. ^j)jJAkj com. gijmin.ju.] masc Vous deux serez aidés. Eux deux seront aidés. y]ya-K3 fêm. Elles deux seront aidées. masc. Ils seront aidés. Elles seront aidées PLURIEL. 0^m*n*3 masc. Vous serez aidés. s u y J yjJAX) fêm. Vous serez aidées. PLURIEL. UJJJ" ^ masc - Aidés. V <■ Ol^.*flX< fem. Aidées. PARTICIPE. DUEL. ubj*^**'* masc. Aidés. Aidées. SINGULIER. viasc. Aidé. &j£j>ASj9 fém. Aidée. Le prétérit et le futur ne diffèrent de l'actif que par les voyelles, et la première radicale du prétérit a tou- jours damma. Les lettres serviles & y î du futur ont de même damma, et la seconde radicale fatha. Le participe prend ^% avec fatha au commencement , et^ quiescent après damma, avant la dernière radicale. Il y a aussi quelques participes des formes jy^û etj.-f^> qui se prennent tantôt activement, tantôt passivement. Le passif n'a point d'impératif; il se remplace par le futur avec apocope, précédé du J impératif; exemple : ^-wajui , « qu'il soit aidé. » 3. 36 GRAMMAIRE ARABE. CHAPITRE III. DES VERBES QUADRILITTÈRES ET DES CONJUGAISONS DÉRIVÉES DE LA PREMIÈRE CLASSE. Les verbes quadrilittères et les conjugaisons dérivées de la première classe sont à peu près semblables au verbe trilittère, et n'en diffèrent qu'en ce que, i° L'avant-dernière radicale a toujours fatha au pré- térit actif, et hesra au futur. Les serviles ^ ^ , « il a brisé, » ^ — m* — £3~> ; , «il a été roulé,» ^^*>o; , «il a été ré- joui, » 2° L'impératif se forme du futur en retranchant les lettres serviles du commencement, et la voyelle de la dernière radicale; ex. £^-=^ . « roule ;» jJLj, «brise.» 3° Chaque participe se forme de son futur en rem- plaçant les serviles du commencement par^*, et ajou- tant une nunnation à la dernière voyelle; ex. ^ù-Os** , s > i s S Q , } « roulant; , «brisant;» et au passif, ^^»*x^, « roulé; » » « réjoui. » 4° Les verbes quadrilittères ont des infinitifs parti- culiers, savoir : ' S < ^ w ^ LIVRE II, CHAPITRE III. 37 5° jjfcajî perd au futur son i suivant la règle ( S initial des verbes dérivés disparaît avec sa voyelle lorsqu'on le fait précéder des lettres servant à former les temps) ; ex. pour jj^ajl) , àeyaj\\ par suite, à l'impéra- tif, les serviles initiales disparaissant, î revient avec sa voyelle ; ex. j. — *a-3Î , où î ne doit pas être considéré comme caduc, et servant à former l'impératif. y y y 6° change \ en ^ au prétérit passif; exemple : y&y pour j-ob , suivant la seconde règle générale de permutation. Tout ce qui précède peut être réuni dans le tableau suivant, qui présente la troisième personne du singu- lier masculin de chaque temps. ACTIF. INFIN. ✓ u PARTIC. 5 u y j IMPER, w (» y FUTDR. PRET. j uyj y «. § w < > 5 yj S o j jXà*.'i j.]g**Àj j.iâ-^.ô u y PASSIF. y?* j y j j^oij 3. yy^ PARTIC. FUTDR. PRET. 3y o y ) jy o y ) i > y <* '» jj^j 2. ' • S 38 GRAMMAIRE ARABE. CHAPITRE IV. DES AUTRES CONJUGAISONS DÉRIVÉES. Dans les autres conjugaisons dérivées , l'avant-dernière lettre du prétérit actif a également touj ours faiha. Le futur se forme du prétérit en lui préposant les serviles ^ y <^ î marquées defatha; le î initial, s'il y en a un , disparaissant suivant la règle donnée à la page précédente; le faiha final se changeant en damma, et le précédent en kesra, excepté dansj^xio et j*o\te , qui le conservent; exemples : j y a y sss o \ Il a été rassemblé. ^^jOUwt II a employé. j.«+^-i,jL> j w II a été brisé. «x£Uol> JsxUj' Il s'est retiré. L'impératif se forme comme dans les quadrilittères , ex. jw ^a j «il sera brisé, «sois brisé,» le 5 rejeté 1 , s'il y en a un, revenant avec kesra : J,.«^jOL^» - j « il emploiera, » J^*^] « emploie. » Le participe prend ^% avec damma, et a toujours kesra $ os a j pour avant-dernière voyelle; ex. J^jtL*** « employant, » «XftUju « se retirant. » 1 D'après la règle donnée à la page 37. LIVRE II, CHAPITRE IV. 39 On verra plus loin l'infinitif de chaque conjugaison. La neuvième et la onzième conjugaison n'ont point de passif; les autres le forment : Le prétérit , du prétérit actif, en changeant les deux premières voyelles en damma, l'avant-dernière en hesra; ex. j>f*ï de yaXi ; Le futur, du futur actif, en changeant lefatha des serviles du temps en damma, et le kesra de l'avant-der- J , OS O J ) O S O nière lettre enfatha; exemple ijjajJJ^ dey****** ; Le participe , du futur, en mettant ^% à la place de ^ y o I ; exemple : jjaùu».* . Voici donc le tahleau de ces conjugaisons dérivées : ACTIF. INF1N. PARTIC. IMPER. FUTUR. PRET. ,,£ss $*ss> 9 ss >TZSS, ,-zss )jJtaÂ3 jàOlkLa jJAÀ3 jj*xk£j> jjoX'S 5. * 3 " $ ss > o ^ ss ) ^ ss^ s s " jjgXxjJ* j*o\X> jj&\à£j> j^Uj 6. x *\ r r x 5 ?> Vf, 3 > s , : t j^uaj^ jjam j***-?. j »> \ 7- ^ $ sv j o so j sa, s , y 9 )jUa£j| jj&ZX* jtAÏiS^ jj kOji X j j^ajoS^ 8. ,*t' % Ï ,9> 9,0 * ,0, Z,0 )j)jJA>^ j U AM JJ*^\ 9* ^ ,o o S s/ g ; u os o ) oso, , y oso f}l^ÂJC*w| jUa J uUwwo jjkâÂXAw| j ^o âJumj jjuaÂX^wt io. 1 ïjïjjj&i^ jUsuL* jj\mxî^ jUaJu j^j^g. JjUoa^M j*oy&*** yoy£L3\^ jj>oy>Ajj)y&>l jjxxm jy^l jy JA *^- 1 40 GRAMMAIRE ARABE. PASSIF. PARTIC. FUTUR. PRÊT. 5. 6. > ,v 7- S y SO ) V '*> 8. 5 ci ✓ « > ^ *^-c . Ce verbe se conjugue donc de la manière suivante : PRÉTÉRIT. SINGULIER. i ie personne. 2 e . 3 8 . w» fém. <^»«>wO fém. DUEL» Ljfà*>wO com. |jwo masc. \j<>wo fém. GRAMMAIRE ARABE. PLURIEL. Uà«X^o com. ^j'^t>wO masc. \ m ùs^a masc. 0«5ào fém. u^iis** fén FUTUR. S? jf com. SINGULIER. «XjC masc ttuwc. Il étendra. DUEL. w<î masc. Etends. igù^A fém. PARTICIPE. y^àU» masc. 6 - C^tiW /em. DUEL. |L3àl» fém. /^m SINGULIER. 5 maie. Etendant. LIVRE II, CHAPITRE V. 43 DU PRETERIT. Les verbes dont la seconde radicale a damma ou hesra se comportent de la même manière; ex. ^ — * « il a touché , » pour (j**** , c-^w-w-o « tu as touché , » etc. DU FUTUR. Il en est de même lorsque Pavant-dernière radicale a. fatha ou kesra; exemples : pour J ' y (jhAh w j II mordra, ^jb II fuira. Lorsque la dernière radicale doit être marquée de djezma par apocope , la contraction ne peut se faire ; ex. «il n'a pas étendu;» ou, pour qu'elle puisse avoir lieu , on remplace le djezma par un fatha ou un hesra ; ex. «X-ç ou *>v©î et sont réguliers à cause du djezma de la dernière radicale; mais a *X-*Î , pour pouvoir être con- tracté, prend souvent aussi fatha ou tasra et devient 3^9 ou , le J qui sert à la formation de l'impératif étant caduc, et disparaissant, de même qu'aux autres personnes, suivant la règle donnée à la page 10. Le passif se forme absolument de la même manière; exemples : m GRAMMAIRE ARABE. «xjç \ / a«X ç II sera étendu. Mais le participe , à cause du ^ intercalé entre les S ) os deux radicales semblables, est régulier; exemple : à$*X-£ « étendu. » Il en est de même pour les conjugaisons dérivées. PRÉTÉRIT. S s$ i I / / *X»*Î 1 I à 4>W0Î «XjÇÎ / pour { ^«Xjd £SS pour i jj\jjnj> sî 1 j 3 o SOS Par suite, quand la dernière des deux lettres sem- blables doit être en repos, chacune s'écrit séparément; y Uy y Q y O y y Oy y y y (J ex. ^ (/ JanJjj - isty - ^jj^o\ - *? Jr *«°l , et de même au futur avec apocope et à l'impératif, où l'on peut cependant encore faire la contraction, en rem- plaçant le djezma final par un fatha ou un kesra, ainsi qu'il a été dit pour les verbes sourds. H GRAMMAIRE ARABE. CHAPITRE VI. DU VERBE HAMZÉ. Le verbe hamzé est celui dont une des radicales est hamza ou î mobile; il est de trois sortes, suivant que hamza est la première radicale; ex. J5\ , «il a choisi;» la seconde, ex. JL-w, «il a interrogé ;» la troisième, ex. , « il a rendu salubre. » Il se conjugue de la même manière que le verbe parfait, en observant seulement les règles de permuta- tion de S . La première espèce se conjuguera donc de la manière suivante : ACTIF. PRET. jj\ FUT. M' imp. j*^! P our ^-^i » suivant la seconde règle générale. 5 £ part. j3\ pour joli , suivant la cinquième de î INF. Lorsque l'impératif a damma, hamza, suivant cette même deuxième règle générale , se change en ^ , ex. Jvoji pour cMÎ ; mais < ' ? *Xi»J , Il a pris , J^>i , Il a mangé, > rejettent hamza et font < Js^j J , Il a ordonné , ] ! j-* LIVRE II, CHAPITRE VI. 47 PASSIF. PRET. *$1 fut. jSy> pour ji'u , suivant la seconde règle générale. PART. îi^'U Et de même, dans les autres conjugaisons, hamza change ou disparaît à cause de damma ou kesra, ou un autre hamza, suivant les règles de permutation éta- blies; exemples : j>>> pour '■m 3 ,/s$ > suivant la cinquième règle de î A' ; î; suivant la seconde règle de S . pour J?)l ) j5^*> i F ji'u suivant la seconde règle générale. Les verbes dont hamza est la deuxième ou la troi- sième radicale se conjuguent en ayant égard à ces mêmes règles de permutation ; ex. suivant la première règle de \ . suivant la troisième règle de t , Tout le reste est régulier. 5 ' \ 1 ^ ! y | pour < 1 ✓ ! 48 GRAMMAIRE ARABE. CHAPITRE VII. DU VERBE QUIESCENT. — DU VERBE ASSIMILÉ. Le verbe quiescent est celui dont une des radicales est ^ ou , et se divise en verbes assimilé, concave et défectueux. Le verbe assimilé est celui qui a pour première ra- dicale ^ ou ^ ; ex. <^->j, «il a trouvé; , «il a joué aux dés. » L'anomalie du verbe assimilé en 3 consiste en ce que le 3 radical disparaît au futur actif et à l'impératif de la première conjugaison, lorsque l'avant-dernière radicale a hesra (ce qui arrive ici à la plupart de ceux dont la deuxième radicale a fatlia) , et à l'infinitif lorsqu'il est de la forme , ex. INFIN. ioU ou IMPER. FUT. Il a promis: II a aml é; est pour le î servile de l'impératif disparaissant en même temps , suivant la règle de \ caduc citée précédemment. LIVRE II, CHAPITRE VIII. 49 La même anomalie se rencontre dans six verbes ayant fatha au futur, savoir : , «il a posé; » > s " y ^jAi fém. PLURIEL. ^j^o\s mas cy^ob /en S > IMPERATIF. DUEL PARTICIPE. !EL. SINGULIER. SINGULIER. ,J^i masc. j J3 Dis. ^j^ob masc. Job masc. Disant. SS £ ✓ 3S £ S (j\jôsj[ï fém. ^S?lï fém. s s s INFINITIF. <*0 S En disant. VERBE CONCAVE EN & ^jMè com. PRETERIT. SINGULIER. s o s s 4> Q S S <^3jm* fém. C^Lw /e'm. DUEL. )j Ww masc. s IjjIam /em. PLURIEL. « >v ) s ^y^liyMé masc. Lw nw (JÏT? /cm. /e Il est allé. 52 t\ corn. GRAMMAIRE ARABE, FUTUR. SINGULIER. J y > y masc. j-ff"** masc. Il ira. y y j s ç^yj^jéKM+S fém. fém. y y \^jJ^m3 corn. (j\j~Am+j masc. (jî^jAwwwJ fém. PLURIEL. J y y > y s 3 s com. masc. (jj^A**»> masc. y o ✓ y o y S ém ' fî m - IMPÉRATIF. PLURIEL. DUEL. SINGULIER. tj^Xw masc. yo PLURIEL. \j~k+m com. masc. PARTICIPE. Va. DUEL. SINGULIER. Ijj *»->U« masc. ^jî^>U« masc. ^->Uw masc. Allant. "s y y y S y P y y y^ y .? * ' c^i^oUv fém. ylj'l^law fém. ÏÉjjUm fém. INFINITIF. En allant. LIVRE II, CHAPITRE VIII. 53 DU PRÉTÉRIT. Aux troisièmes personnes (excepté celle du pluriel féminin), ^ et ^ privés de voyelle se changent en t , après le fatha de la première radicale , suivant la se- conde règle de ^ et ^ , de sorte que les formes données remplacent les suivantes : Jyy yyyy sss t» yy y s y y JSS yyyy SS' t> SSS yyy Il en est encore de même quand la deuxième radi- cale a hesra ou damma; ex. j [ Gf2>- , H a craint. y y F ] ✓ ,> /- JUo > pour < JjJo , Il a été long. y y \ \ y y <->Ufr c^AiÊ» , H a craint. Aux autres personnes, ^ et disparaissant, suivant la troisième règle générale , la voyelle de la lettre pré- cédente se change , savoir : si la voyelle de la deuxième radicale devait être kesra ou damma, en cette même voyelle; ex. o y y o y > y y « ' \ 1 V) y y u ) y oAlo oJJo > pour < oJ^io oJjpo ' " 1 I q y s U y £ " ' ' ' / v ' *✓ "> si elle devait être fatlxa, en damma, lorsque le verbe est concave en ^ ; exemples : 54 > <*> y o > GRAMMAIRE ARABE. pour et en kesra , s'il est concave en ex. pour DU FUTUR. jQys y Qy y Si l'avant- dernière radicale a /af/ia au prétérit, le futur est en damma pour les verbes concaves en ^ , et en kesra pour les verbes concaves en ^ : si elle a dam- ma, le futur est semblable suivant la règle; enfin, si elle a kesra, le futur est en fatha. Cette voyelle se re- porte sur la première radicale marquée de djezma, de sorte que la seconde devient quiescente , ce qui se fait sans aucun changement si cette voyelle est damma ou kesra; et si elle est fatha, en changeant ^ ou ^ quies- cent en I , selon la deuxième règle générale ; ex. y?" ) y y // ✓ • pour < ) y® y > de y ) y y ; /«/ y y > > y ^ « ^ y ) y Lorsque la troisième radicale prend djezma, la se- LIVRE II, CHAPITRE VIII. 55 conde , étant quiescente , disparaît suivant la troisième règle générale ; exemples : pour DE L'IMPÉRATIF. La voyelle de la seconde radicale étant reportée sur la première, comme au futur, le î impératif dispa- raît, suivant la règle donnée à la page 10. Au singulier masculin et au pluriel féminin, la lettre quiescente disparaît à cause du djezma suivant. DU PARTICIPE. Ici le î quiescent qui suit la première radicale exige que la seconde soit en mouvement (car deux lettres quiescentes ne peuvent se rencontrer); mais comme cela ne peut avoir lieu , on le remplace par liamza , qui , suivant la première règle de î , se change en & ; ainsi : <>$ j j ¥ | etcelui-ci ( s/s } est pour < s , > < ii „ PASSIF DU VERBE CONCAVE EN PRÉTÉRIT. SINGULIER. j o ✓ o n y ■ k. . K-t jt OvXs com. 0*Aï masc. J*t& wiasc. Il a été dit. OaA* fe'm. oJjÇë fem 56 GRAMMAIRE ARABE. DUEL. I^nAj corn. iXX» masc. fém. masc. corn. j^ÀS ma*c. S^Xi FUTUR. SINGULIER. JUJ com. J\x> masc. masc. Il sera dit. ( ; jvjljC> /e'm. JUb'/em. com. i.t$)\x> masc. (jiJlib' fém. PLURIEL. JÛO com. q^JLjO' masc. y^^*»> masc. PARTICIPE. PLURIEL. DUEL. SINGULIER. S J J S S > S $ 3 s yyJyX* masc. y^Jco masc. JjJC« masc. Dit i^Jyt* /e'm. ^\jJ|yCo /em. AlyLe /e'm. LIVRE II, CHAPITRE VIII. 57 PASSIF DU VERBE CONCAVE EN PRÉTÉRIT. SINGULIER. ) o ✓ Ci ✓ ^jmv* com. c^j«tw masc. masc. Il a été envoyé. U (i y C^jwW fém. C^j-Aam fém. DUEL. yju y com. masc. yy \iyK*H fém. PLURIEL. yO UjU J U^aw com. masc - ^J^!*» m asc. FUTUR. SINGULIER. jUl com. jlwJ ma*c j«**»> mewc. Il sera envoyé. ✓ y ) > y ) ^-jjLawJ fém. fém. y DUEL. PLURIEL. J y J y ) y j y j y ) Lv*j com. jjjjjLamô* nuwc. jj^jL*»^ masc. y o y 3 y <* y ) fém. yj+tSfém. fé 58 GRAMMAIRE ARABE. PARTICIPE. PLURIEL. DUEL. SINGULIER. y ) y y y S y {jjjmkM* * * rnasc. y\ jJ^m+a masc. ^K**.* masc. Envoyé. 5 S S // / 5/ y toî^AMrfw* fém. fe'm. b ^JUwt* fém. DU PRÉTÉRIT. Le kesra de la deuxième radicale remplace la voyelle S y J y de la première, de sorte que l'on a^xu» pourvu* et J**> pour Jy>, le ^ se changeant en ^ , suivant la seconde règle générale. Les deuxièmes et premières personnes des verbes concaves en & sont semblables à l'actif et au passif, mais elles se distinguent par le sens de la phrase. DU FUTUR. Le fatha de la deuxième radicale étant reporté sur la première , ^ et ^ se changent en î , suivant la deuxième ) ' > > yb ) > y ) règle générale, et l'on a JUj pour Jyb et ;Uj pour DU PARTICIPE. Le damma de la deuxième radicale étant reporté sur la première , le ^ servile du participe disparaît pour que deux lettres quiescentes ne se rencontrent pas ; exemple : è j y S jo y JyU pour J>yU. Mais les verbes en pour se distin- guer des précédents , changent en même temps le damma è y S j» y en kesra, de sorte que l'on aj.ju»~<> pourj^*^- > LIVRE II, CHAPITRE VIII. 59 Les quatrième, septième, huitième et dixième con- jugaisons suivent les mêmes règles de cette manière. *s y ■fis y J • ■ , & v a * y o S S S « ACTIFS. PART. IMPÉR. FDTUR. PRÊT. S j y ✓ . 'y" ■ j 'i > \T y - »... « S yO j JUU* g j yo y ^ f y f j O X t> i y w y y y o / § yU j JUiU JUït ) y o y 5 y U j y ^ x u y y y y o » $ y j .> X O X y y y Q ) 10. PASSIFS. JUu JUj J^çjî $ y } > y) y l) ^AawI JUju JUjb J^jijî S y > y u .> ✓ u|. JWwuVJ ^jUfWOO j + j*+J) $ > j y a ) y v£ \ JuiCo Jux? Jy^î j $ y o j J y o J y Q % j\jiM*m* jljCAMO VV^WÎ j yy u j y J u£. JUjûw*-* JUUamj J^JOUwt 'y $ % y y u J J t yyQ) y } Q £, [ 60 GRAMMAIRE ARABE. On voit qu'ici les verbes concaves en ^ ne diffèrent en rien des verbes concaves en et que les participes passifs des septième et huitième conjugaisons sont sem- blables aux participes actifs; les mots qui les accom- pagnent dans une phrase servent à en fixer le sens. Dans les infinitifs des quatrième et dixième conjugaisons, ^ et , reportant leur fatlia sur la lettre précédente, qui est en repos, se changent en un î quiescent, après le- quel l'autre î quiescent, qui, pour la formation de l'in- finitif, se met devant la dernière radicale, dans tjUai| et ^UaJuUmJ , disparaît par le motif rapporté au sujet du participe; mais, par compensation, on ajoute s à la fin, S S SU S' y ^ yO u et l'on dit iiJlsî pour -^^ëj. , iJlxXAwj. pour ^Î^JoLwj/ Dans les infinitifs des septième et huitième conjugai- sons, la deuxième radicale est mue comme dans les verbes réguliers; mais, de plus, les verbes concaves en 3 la changent en comme on le voit au tableau. Les autres conjugaisons sont régulières; exemples: us s f os *SS S > $:s , S y> y «Xa-o , Il a chassé. Et de même aussi : yyO/b yyyo yyyo //ej S S O S O y y y U y S ' Q S S i> ■£ I Quelques-uns même , imparfaits à la première conju- gaison, sont, à la quatrième, tantôt parfaits, tantôt im- parfaits; exemples : y y \ j s s y<& g\j , Il a été en repos, J i <^\j\ et ^ y y \ àla4 e conjug. < ^ ,$ pLè , Il a eu soif. j | pût et pè\ De même, les verbes concaves en ^ se conjuguent souvent, à la dixième conjugaison, d'une manière régu- lière; exemples : y y y O y y y o uUîu«|, et c^sdLwj. , Il a exaucé. y y yO y y i> y c^UaXwi et LjyaX^ , Il a approuvé. CHAPITRE IX. DU VERBE DÉFECTUEUX. Le verbe défectueux est celui dont la dernière radi- cale est ^ ou ^ ; exemples : y y y ' " jjè , Il a attaqué. , Il a jeté. 62 GRAMMAIRE ARABE. Ses irrégularités dépendent toujours des règles de per- mutation données ci-dessus; en voici les tableaux. ACTIF DU VERBE DÉFECTUEUX EN PRÉTÉRIT. SINGULIER. ) o s s s v s s ✓ /> \ïà}^S> corn. *— '^-^ masc. \ masc. H a attaqué. « s s u s s DUEL. \JÏ* ^ com. !» i£ m PLURIEL. bj^P com. y+'S^j^ masc. masc ' FUTUR. SINGULIER. .>«✓ 2^s\ com. masc. masCt H attaquera. 'em. <^>/*3 féru. y*J fi DUEL. s j u s s > o s iftpCJ com. (.»\% ii^U9 m uV* com - [f3 { f^ j^jti corn. LIVRE II, CHAPITRE IX. PLURIEL. y j os s j os yjjjtj masc. yj^XJ masc. s j os s j os PLURIEL. Ij^^l masc. s JOJ (J2^ f ém - PLURIEL. ' V Tnasc. $ s s C^Ujlè fém. IMPERATIF. DUEL. SINGULIER. î^^^î com. ^S>S masc. Attaque. PARTICIPE. DUEL. SINGULIER. ^L->jLè masc. j\s> masc. Attaquant. ss s Ss s (jLîCjjLè fém. ibjjlp fém. INFINITIF. Vj^ En attaquant. ACTIF DU VERBE DEFECTUEUX EN & PRÉTÉRIT. SINGULIER. s o ss s s masc. masc. Il a jeté. o /-y o ss i^s^Mj fém. Cv4j /em. DUEL. j os s com. s j o s s L^vyOï com. a» masc. (J3"^ï? masc. s <* , s O, (^.soyS fém. (zjk'Aj-J fém. PLURIEL. ^fVÏ- maSC ' S O IMPERATIF. DUEL. SINGULIER. Lyojî com. masc. Jette. PLURIEL. j s masc. S s s cyU^oi^ fém. PARTICIPE. SINGULIER. s (jU^otj masc. y»\j masc. Jetant. S s y ès s fém. *^*î^ fém. DUEL. s s LIVRE II, CHAPITRE IX. INFINITIF. aj En jetant. 65 DU PRETERIT. \js- , « il a attaqué , » est mis pour j>ys. , le ^ se chan- geant en I quiescent, suivant la troisième règle de ^; et y y sss gj y «il a jeté,)) pour ayant rejeté la voyelle de la lettre ^ , qui devient quiescente avec la valeur de î , suivant la troisième règle de & ; l'une et l'autre de ces deux lettres disparaissent, avec leur voyelle, à la troisième personne féminine du singulier et du duel , et à la troisième personne masculine du pluriel ; en effet , l'on dit : "s F pour yys <^KAy9j ". 1 1 u y y ,• y y y y » pour < oy y > »4>* ! ( > // Quand la seconde radicale a elamma, le ^ radical ne change pas; ex. , «il a un noble caractère;)) lors- y y qu'elle a kesra, il se change partout en ^; ex. , «il y y a consenti , » pour ^— ^ , suivant la cinquième règle y ■ ^ q y y » y de ^ ; <^*-W) - <^-*Aâ; pour cj^— ^ - , suivant la deuxième règle générale. Mais alors aussi on ne le sup- prime pas à la troisième personne féminine du singulier et du duel ; ex. ^y»* - ^3f*» " s-* ; il n'en 66 GRAMMAIRE ARABE. est pas de même au pluriel masculin, où l'on dit^ ij^w _ \yèj , suivant lajpremière règle de^'et DU FUTUR. La dernière radicale rejetant son damma est en re- pos. Si lavant- dernière a fatha au prétérit , ce fatha se change ici (comme dans les verbes concaves) en damma pour les verbes quiescents en j, en kesra pour les j a y os verbes concaves en & ; ex. -d>? ; mais l'influence dune gutturale la préserve de ce changement, ainsi que dans les verbes parfaits ; ex. jy - j ; si elle a damma, il reste suivant la règle; ex. ^f^?. , qui se con- J o ✓ ? • jugue comme ^^^r, si elle a tasra, il se change en fa- y o y f/ia; ex. , , - \ y Q y Qy y y Uy ✓ 4 ✓ t) ✓ / Au pluriel masculin et au singulier SING. PLUR. LIVRE II, CHAPITRE IX. 67 seconde personne,^ et & se contractent suivant la pre- mière règle de ^ et ^ , ce qui fait disparaître la diffé- rence du pluriel masculin avec le pluriel féminin , quand l'avant-dernière radicale a damma, comme on le voit s j us s j qs dans (j^^-t et (j^^ > et celle du singulier féminin de la seconde personne avec le pluriel féminin de la même personne , quand cette radicale afatha ou kesra, comme VO/U/ s Us dans qé^ôjo et (j-v^-j . Quand l'apocope doit avoir lieu , la dernière radi- cale ne reçoit pas le djezma, mais elle disparaît, et le ij final se rejette suivant la règle; exemples : • PLURIEL. DUEL. SINGULIER. J os s jus J us m J us s Us Us s s u s u s s s u s S Us Mais avec les particules qui produisent l'antithèse, la dernière lettre prend le fatha suivant la règle; ex. Os U s S J U s U s 'gj* (jjJ , «il ne jettera point; » ^jx* (jJ , «il n'attaquera ' s u s point ; )> mais dans , la troisième règle de & s'y oppose. DE L'IMPÉRATIF. L'impératif, comme dans les verbes parfaits , se forme du futur avec apocope, en y ajoutant le î servile J v& u su de l'impératif ; ex: j—èï -sv\ - dvl '•> et * a troisième radicale rejetée au singulier masculin reparaît avec le 5. 68 GRAMMAIRE ARABE. u paragogique; ex. u^-èî - o^;| - Au sin- gulier féminin et au pluriel masculin , on fait usage de la contraction absolument comme au futur. DU PARTICIPE. Au singulier masculin , ^ final après kesra se change en ^ , suivant la cinquième règle de ^ , et l'on a «^U pour ^jU , et comme, suivant la quatrième règîe de & , final après kesra ne peut recevoir damma, il le re- jette, et, reportant la nunnation sur la voyelle précé- dente, disparaît lui-même; ex. — s- pour , et reparaît quand la nunnation est supprimée; ex. ^jUJt pour ^jjLxJï , ainsi que dans iùjLè et , car là il n'est plus final. Dans — il y a contraction, de même qu'au futur. DU PASSIF. Le passif suit les mêmes règles. VERBE DÉFECTUEUX EN PRÉTÉRIT. ^j^s- com. cuj^è inasc. mcisc - H a été attaqué. J V s j LIVRE II, CHAPITRE IX. 69 FUTUR. (£jS>\ com. j ' j. , j com. Cy. sk-Aj masc. masc. Il a été jeté. y J « s J CX-A^Oj 'fém. Owjyoj fém. FUTUR. <£;î com. d^}"> masc. c^»? masc. Il sera jeté. q*^> f ém - <£j2 f e ' m - PARTICIPE. 5 - Os £ « y &Ks9y9 Jérn. <£j~* masc. Jeté. est pour }j£> , suivant la cinquième règle de ^ . Dans t^/A? > ^ est changé en <^ quiescent avec la valeur ✓ de î , suivant la troisième règle de ^ -, gj* est pour gjo , â ; « ✓ è j o s suivant la troisième règle de <£ ; est pour , par contraction ; et ^r^» pour <£j-^h> , suivant la cin- quième règle de \$ . 70 GRAMMAIRE ARABE. Toutes les conjugaisons dérivées de celle-ci se con- juguent de même; exemples : PASSIF. ACTIF. 2. 3. k. 5. S J 8, V ✓ ✓ « S ' 'J 3. A. ✓ ,0* *» 5. S'" es*/ 8. ✓ o y ÎO. O s O s Et de même, dans les autres temps et conjugaisons, on observe les règles de la première; il faut seulement remarquer que le ^ qui, dans les prétérits défectueux en ^ , remplace le ^ , suivant le dernier membre de la troisième règle de ^ , reste aux premières et secondes personnes, et fait diphthongue avec lefatha, et qu'on LIVRE II, CHAPITRE X. 71 dit i£f&\ - cx->^-iî - <^~>j-s\ , etc. tandis qu'à la pre- mière conjugaison le ^ reparaît. CHAPITRE X. DU VERBE DOUBLEMENT IMPARFAIT. Quelques verbes ont une double imperfection : parmi eux les uns sont à la fois hamzés et quiescents, les autres doublement quiescents; ils suivent en tout les règles des verbes simplement imparfaits, et par consé- quent Ton conjugue : <_>î , Il est revenu , ' 1 > ' JU y ^U , Il a affligé, JU 2y y U& y ^b» , Il est venu , 2y y U& , Il est venu, i , Il s'est retiré , yst ' | y y t s JU > et j comme y y & y y &j , Il a gardé , ! ^ y y 3:^ , Il a eu mal au sabot,! comme 1 ! ✓ y y ^ym , Il a rôti, ✓ y t^yi , Il a été fort, y y 1 y ' \ & l | y y | et régulière- ment , quant à la 2 e radicale. , Il a vécu , î y ^2 , Il a promis, : - . /2 y JU , Il a hébergé, ; yy$ \ 5* ^ comme y y 72 GRAMMAIRE ARABE. Dans le verbe , « il a vu, » à cause de la fréquence de son emploi, on rejette le hamza qui forme sa se- conde radicale , et on en reporte la voyelle sur la pré- cédente toutes les fois qu'elle doit avoir djezma, c'est- à-dire au futur et à l'impératif de la première conju- gaison; exemples : FUTUR. y y yy \ ! 2oy s*,, > pour - < , tu, ) [ ^ IMPÉRATIF. PLURIEL. DUEL. SINGULIER. « y y y Q s y \ 3J \*j &J et^ y « y u y et dans toute la quatrième conjugaison; exemples : ✓ ï \ / $0$ prétérit. j j ^Ijî , Il a montré. I <4f* IMPÉRATIF. j\ J P0Ur ^ PARTICIPE. jP INFINITIF.. ] \ Je, j \ Je, La même chose a lieu pour le verbe , «il a vécun (qui, en outre, se contracte comme les verbes sourds, et devient ,5), à îa dixième conjugaison, mais LIVRE II, CHAPITRE X. 73 à volonté , de sorte que l'on dit Lrsiv^ et ^s^-wj , « il V y a y s * s a eu honte ; » <^v^w> et is jsL^> , et de même aux autres temps. LIVRE TROISIEME. DU NOM. On doit considérer dans le nom la qualité, l'espèce, la forme, le genre, le nombre, le cas et le degré de comparaison. CHAPITRE PREMIER. DE LA QUALITÉ DES NOMS. Sous le rapport de la qualité , un nom peut être soit substantif, et alors il est ou nom propre; exemples : *Xj£- , « Mabomet; » , « la Mecque; » , « le Ti- gre ; » ou nom commun ; exemples : , « prophète ; » 'zXià^x , « ville ; » , «ruisseau;» soit adjectif; ex. : c-jSK, «menteur, » y**£=> , «grand. » Le nom propre et l'adjectif démonstratif, comme «celui-ci;» JJâ, «celui-là,» sont, de leur nature, restreints et déter- minés; le nom commun et les autres adjectifs ont une signification large et vague , mais qui devient déter- minée quand on les fait précéder de l'article ; exemples : iUjJyJT , « la ville; » ^ju^aJI , « le grand , » et aussi, pour les substantifs , par la construction de la phrase ; ex. &JJ\ iU>*>w9 , « la ville du prophète; » « sa ville. » I LIVRE III, CHAPITRE IL 75 CHAPITRE IL DE L'ESPÈCE DES NOMS. Il y a deux espèces de noms : le primitif et le dé- rivé. Le nom primitif est celui qui ne dérive point d'un $ fis Sas autre mot, ex. , «tête;» *J» , «chair.» Le nom dérivé est celui qui provient d'une racine, laquelle peut être soit un verbe, soit un nom. Les dérivés des verbes sont : la plupart des adjectifs, S s s ) s 5 w s comme {dès- , « grand, » de ^iôs, « il a été grand; » s s a bon, » de , «il a été bon; » et les substantifs ex- primant l'agent, le temps ou le lieu de l'action, l'ins- trument, ou enfin l'action elle-même. DU NOM DE L'AGENT. L'agent s'exprime par les participes actifs pris subs- è s S s tantivement ; ex. , a défenseur; » liiU- , « gardien; » s S 's S* > , « auditeur; » f-**** , « vengeur. » DU NOM DU LIEU ET DU TEMPS. Le nom du lieu et celui du temps de l'action se rendent ordinairement par le même mot qui, dans la première conjugaison trilittère, se forme du futur actif en changeant en ^ la servile initiale , et conservant l'a- 76 GRAMMAIRE ARABE. vant-dernière voyelle lorsqu'elle est fatha ou kesra: ex. $ S O S # J S US S y > J^-s** , (( lieu et temps du travail ; » de Jj^cïo ; js*x* ,« lieu i u ✓ 5 ✓ et temps de la fracture,» de^5Ç>; , '« lieu et temps de l'achat, » de £*x> ; mais la changeant en fatha s, u s si elle est damma; ex. Jj^Jvo , (dieu et temps de l'en- J j i) s S s s trée, » de J^*N? , pliu , « lieu et temps de la station, » i >s de Un très-petit nombre changent damma en kesra. Si le verbe est assimilé en j , l'avant-dernière radicale a toujours kesra; si le 3 a été rejeté, il revient; exemples : $ o s ) s s S u s , « lieu et temps de la pose ; » de £*5x> ; « lieu ) s Sus et temps de la promesse,» de *>^y ; , «lieu et } SO S temps de la mort , » de & — ; mais , s'il est défec- tueux, l'avant- dernière voyelle est toujours fath a; ex. SU s S s» s t£yo (pour gy» , suivant la troisième règle de «lieu g s sus et temps de la projection,» de gj*. ; ^«x*, «lieu et s jus SOS temps de l'appel, » de ; (s*j* > (( ueL1 et temps de ✓ as la récréation,» de Les noms de lieu prennent S s s s quelquefois a à la fin; ex. «lieu de l'ensevelis- j j os 5s s o s sèment, cimetière,» dej-jJb ; é&jji** , «lieu du lever, orient,» de et, dans ce cas, l'avant-dernière èsju s Ssj « s radicale a souvent damma; ex. s^xSU , . Dans les verbes quadrilittères et dans les conjugai- sons dérivées , le nom de lieu et de temps se forme du ' LIVRE III, CHAPITRE IL 77 futur passif, absolument de la même manière que le participe passif; ex. yy^- , «lieu et temps de l'afïlic- jyo J $ y j tion , » de y^-a? ; ^»U^ , « lieu et temps de l'érection , » j y ) $ ' y a i de |*ViL> ; ^biU*, (dieu et temps de la séparation; » S y o y } S su y uj gj*-^ , «lieu et temps dn roulement; » ^fj^, «lieu et temps du tumulte. » DU NOM DE L'INSTRUMENT. Le nom de l'instrument est de la forme jUajLo, ou S y g S y y — * «action d'affliger;» ^jUao , « lutte; » S y Q s?^ , « table; » ^«XjU , « de table; » J^^=>-, £ s « femme enceinte ; » , «judaïque et juif. » LIVRE III, CHAPITRE II. 79 DU DIMINUTIF. 5g < > Le diminutif est , dans les trilittères, de la forme ; dans les quadrilittères, de la formej^A-i' ; ex. jJi, « lune, » jjJi , u petite lune; » , u ruisseau, » , « petit S J Q S $ Q S J « ruisseau ; » j^xwae , « passereau , » j^Xfj^ , « petit passe- reau. » DU NOM LOCAL. Le nom local est ou collectif ou singulier. Le collectif désigne le lieu où une chose se trouve abondamment, et est de la forme ex. s»\ , €' . . 5 ' «lion; » ««Xa«U , a lieu rempli de lions; » , « me- sy \ <" . * ' Ion ; » , « lieu rempli de melons. » Il ne peut se former avec les noms de quatre radicales , comme <-J*2 , (( renard. » Le singulier signifie le lieu ou l'instrument dans le- quel une chose se place ou se conserve, et est de la même forme que le nom verbal exprimant l'instrument. ^Xk* , cornet à plumes , J [ ^a-Xà , plume. S *Q / \ S», Jî^awo , vase à uriner, > de < » urine. ajc^wo , flambeau , j I , bougie. 80 GRAMMAIRE ARABE. CHAPITRE III. DE LA FORME DES NOMS. La forme des noms est double: simple ou composée. La forme simple est celle qui ne contient que des lettres radicales ; ex. *Xa^ , « esclave; » — , « homme ; » , (( difficulté; » , «voie; » J\ — «poids; » , «lieu;» , «royaume;» rarement s , 1 II y a ici un peu de confusion , car il est clair que dans c^Ul£=> et les mots suivants, ^ j i ne sont pas radicaux : ces mots sont donc réellement composés; mais les Arabes ne considèrent comme composés que ceux qui le sont selon les règles suivantes. LIVRE III, CHAPITRE IV. 81 à la fin : j (( femme aimant son mari;» 2° les noms de pays et villes; ex. ye-j* , « l'Egypte ; » o*»^-** , « Chypre ; » , « la Mecque ; » 1 , «Aden;» 3° les noms des parties doubles du 82 GRAMMAIRE ARABE. corps ; ex. : «Xj , « main ; » v_àx5 , « épaule ; » ^ , « œil. » Les noms féminins par leur terminaison sont: ' . 5 * ' i° ceux terminés en *; ex. , «amitié;» » «jardin;» iufè, «ténèbres;» i£***> , «petite;» «bonne;» 2° ceux terminés en \ servile; ex. * u orgueil;» , «c/ios , «petit;» ainsi qu'un très-petit nombre de mots terminés en * ; ex L1aX±. , « successeur, khalife. » Mais les noms des lettres, comme ^âM - , etc. sont douteux, quoique plus souvent on les fasse fémi- nins; et quelques adjectifs , que la suite fera connaître, sont communs. On peut rendre féminin un nom masculin, en lui ajoutant une terminaison féminine ; cela a surtout lieu pour les substantifs masculins exprimant des choses pourvues de sexe; exemples: d^j , «homme,» « femme ; » £h , « j eune garçon a j eune fille ; » , LIVRE III, CHAPITRE IV. 83 « roi, » iC^aLo , « reine -, » ^+s> , a oncle , » , « tante; » l ' ' S- ' «aïeul,» ïo^>- , «aïeule,)) et pour les adjectifs; ex. f**S , «grand,)) , «grande;» ^i, «joyeux,» 5^ ✓ ' * / /> ^ -i , «joyeuse;» , «frappant,» iL^Lô , «frap- pante; » ^?.^=> , «généreux,» *jÇj^>, «généreuse.» On se sert le plus souvent de ]a première termi- naison féminine, sans aucun autre changement, ainsi qu'on le voit dans les exemples donnés ci-dessus. Les adjectifs de la forme ^l>\ , lorsqu'ils sont po- sitifs , prennent la seconde terminaison , et font au fé- minin *\ I^aa» ; ex. jS^>\ , «jaune, » ^jÀ*>- Les adjectifs de la même forme, comparatifs ou su- perlatifs , prennent la troisième , et font au féminin ✓ U j j ✓ O ï ^^waj, ex. j — , «plus grand» ou «très-grand,» ✓ O J (Sj^^ 3 > C( pl us grande. » Il en est de même de quelques adjectifs de la forme 5 ✓ S ✓ s t> j f**fj , comme > (( ivre , » ; ainsi que de JjT, « premier, » à$S , « première; » et ^ — =»J , « autre, » J. La même terminaison, mais avec la forme est encore prise par quelques adjectifs de la forme s-yi^jwai; ex. yLjukà-t, «irrité,» «irritée;» mais ' * ' 35 • * • ' * ; «Xd»î , «un, » fait au féminin ^«x^} avec hesra. m Cinq formes d'adjectif sont le plus souvent communes i , 6. 84 GRAMMAIRE ARABE. aux deux genres ; ce sont : , pris activement ; ^yo3 , pris passivement ; ^sXa ; j W* et ^f*^ • Au reste , il est bon de remarquer que les substantifs masculins désignant des objets composés de parties homogènes forment souvent deà féminins de la pre- mière terminaison qui expriment une de leurs parties; ex. fcjvJ , «paille,» «un brin de paille; » <~*A2> , « or, n È^i , « un morceau d'or, une parcelle d'or. » CHAPITRE V. DU NOMBRE. H y a trois nombres, le singulier, le duel et le plu- riel ; exemples : Singulier : ëj^> (( un v °î eur ; » » <(Un bomme. » Duel: yLS;L-l, «deux voleurs;» ^ — =rj , «deux hommes. » 5 Pîuriel : tlrt;^» , «plusieurs voleurs;» JW? , «plu- sieurs hommes. » Le duel se forme par l'addition de j , « vêtement, » (j^^j y y ' ' et ytjbj. s y Le pluriel se forme du singulier de deux manières , régulièrement et irrégulièrement. La première manière s'applique principalement aux noms propres des êtres raisonnables, et aux adjectifs formant leur féminin par l'addition de », lorsqu'ils s'appliquent à des êtres rai- sonnables. Elle consiste à ajouter au masculin ^ ; ex. $ ^ ' J x ! y J £ / J Joyeux, 1 1 ijy^f , Prophète » I 1 U 5*** y I \ s et au féminin , en supprimant le s ; exemples : 86 GRAMMAIRE ARABE. j y / ! 3 o s ^t-j^o , Marie , j e^Lç^* aj^-oL , Aidant, F j e^î^-oU g/ , \ pluriel, / 5 / , iijfcyi , Joyeuse , i j c^L*. 1 f g , r < cy) iT J de iemmes, ] iT g S *j > iUX> , Vent , c^UX> Cependant ceux dont la première radicale a damma ou hesra peuvent aussi conserver le djezma, ou le chan- ger en fatha. Le pluriel irrégulier qui s'applique à la plupart des noms ne se forme point par l'addition de > S* Syy y èy y j S j ut- § y 0% j y y A. $ y q j iples ix« ^ 5 ✓ ^ iii , Chambre , ô ^ jt*Xs>« , Muraille , y yQ ï 5 O ^ ^1 , Rouge, iô^jj, Outre, 5 y 'y S y J^=^-j , Homme, Jl>> j^j , Semence, j^y^ ^ ✓ * s; <_^}Us> , Frappant, Vy*^ 5 *V $y y y Joo\^, , Parfait, *\*^> , Jetant, 5^5 , Singe , è> u j kj^aè , Rameau , étiras- 5o x Syy éy o j , Visaj Pluie , Collier, S ,Q* S y 0$ j y y J ' ' , Marmite, (y^^o y S y s j y y JW& , Gauche, JoUw é y j è y « p^sjp , Enfant, (jUA£ 5 e/ 5 ; v-JUUw , Toit, ylÂSû* 88 GRAMMAIRE ARABE. \ r>&> \ j <-X*~&> , Noble, ^li, 19. si) j^- > j j ^^/"^ » INobie, * 20. r m.j\ f 1 c^vaa>- , Aimé, -^LÂ>-i " ' l 1 l'y ' ' > u s f exemples : < § , , , 21. >£û I 1 -^Î-^P , Plaine déserte, ^jL^P Mais beaucoup de singuliers ont plusieurs formes de pluriel ; exemples : 0.^, OEil, uy-^ - (J^*^ - é u y £ * S ✓ £ .> .> 5 ✓ 0.7 •Xxft, Esclave, La£. _ ï>y*&. _ (jÎ*Xa£ «Xf&uS , Témoin , ^ , Enfant, iL*\k- _ (jUJs- Il faut du reste remarquer que les onzième, dou- zième, treizième et quatorzième formes se nomment pluriels de petite quantité, et ne s'emploient qu'avec les noms de nombre, si toutefois il existe pour leur singulier une autre forme de pluriel; dans le cas con- traire, elles s'emploient d'une manière générale comme les autres. Voilà pour les formes simples de trois radicales. Quant aux formes simples de quatre radicales, à la plupart des formes composées et à leurs féminins, elles forment leur pluriel irrégulier en prenant î quiescent LIVRE> III, CHAPITRE V. 89 après la seconde lettre , qai , comme la première , a f ailia, tandis que la troisième a kesra, de sorte qu'il est j y y S y u y j y y de la forme \ ex. £*xà*~> , a grenouille, » ^\x<> ; S y O S J y y J^*>w9, uvestibule.)) J^J^x^s . Le s final, s'il y en a SyyQy un, disparaît; ex. a lieu où l'on dépose le fu- j y y mier, » Joj>*; et si la dernière lettre est précédée de I , ^ ou quiescent, cette dernière lettre reste; ex. $ US J yy Jo^ij , «lampe, » Jy>^Ui> ; mais si elle est \ ou j , elle se change en & par l'influence du kesra qui la pré- S y U ) j y y S jQ y cède; ex. yUaX*«, « sultan, » ^ksiK^ ; <^>ykjS. , «talon, » J y y <^i\^£- ; cependant elle disparaît quelquefois , et alors , par compensation, on ajoute » à la fin; ex. ^ — ^} , j ✓ £ 5 y yZ é y u aie diable,» et iù*JUî ; ol^*j , « cordonnier, » oUébl^î et iU^Uwî ; cette même finale s'ajoute aussi quelquefois dans d'autres circonstances; ex. oLJLwî , j yt èy y Z «évêque,» v^i^L*! et iùuUwî. Cette formation s'applique à certains pluriels com- posés des mots de trois lettres (car, pour enrichir la langue, il arrive que d'un pluriel on en forme un autre ). Ainsi ^jUô , «ongle,» fait au pluriel jUlbi , duquel on j y $ S Q forme le second pluriel^iUâî : de même de , « ar- tère,» on fait ^js- , et de ce pluriel àe , f.y w ? J y * ' «bracelet, » ïjy»\ , puisj^Uwî . y y On peut aussi ramener facilement à cette forme de 90 GRAMMAIRE ARABE, pluriel les formes et^oU^j 1 données ci-dessus, ainsi qu'il appert facilement, à la seule inspection. En- fin, quelques mots terminés par une lettre quiescente changent enfatha le kesra de l'avant-dernière ; exemple : ^jî*Kt pour i£j\&sï , de &j<**£- , « vierge. » Quant aux mots de cinq lettres ou plus (non comptés '* et ^ î quiescents ) , ils prennent la même forme , mais en rejetant une ou plusieurs lettres. En effet, les mots de cinq lettres de forme simple rejettent la der- nière radicale; exemples : J^-iw , « coing, » — i — *v ; ^y&Xs. , « araignée , » Us ; et quelquefois l'avant- dernière , en conservant la dernière ; exemple : &>jy±~ , u araignée, » (jj]y**> et (x)]y^ ; , « morceau, miette, » yfij* et (3)1^ • Mais si l'avant-dernière lettre est ^ ou & formant diphthongue après faiha, elle reste aussi bien que la dernière ; mais ^ se change en ^ à cause du kesra précédent ; ex. {jy^-j^ , « Pharaon , » &*f)j* . Pour ceux de forme composée, ils rejettent les lettres serviles ; ex. ^^*x^> , «lieu du roulement,» : cependant ^ se conserve lorsqu'il est servile avec y ; exemple : ^AlaÂ^ , « rompu , » ^Ua** ; ou avec ; ex. ^^sw*, (( qui fait sortir, » . 1 Et ^Loi . LIVRE III, CHAPITRE VI. 91 REMARQUE SCR PLUSIEURS ANOMALIES. II est à remarquer que quelques singuliers emprun- tent leurs pluriels à d'autres formes inusitées au singu- h $ $ ,'.c* lier; ex. , a mère, » fait «ol^el , comme de a — *î ; ^s+à , «bouche,)) sî^iî de s^i; ^Uc , «fumée, » q-SÎj-c. de (jjâ'lfc; £U, «eau,» sî^î et *U*« de *U ; »\j — ^>î, «femme,)) fait ^tij , et ^î^j , etc. CHAPITRE VL DU CAS. Il y a dans le nombre trois cas : le nominatif ou sujet, le génitif (sous lequel sont compris en même temps le datif et l'ablatif) ou régime des noms et prépo- sitions, et l'accusatif ou régime direct des verbes. Con- sidérés sous ce rapport, les noms sont triptotes ou diptotes. Les triptotes sont ceux dans lesquels ces trois cas sont différenciés par trois terminaisons distinctes. Les diptotes sont ceux dans lesquels le génitif et l'ac- cusatif sont réunis sous la même terminaison, et qui, par conséquent, n'en reconnaissent que deux. Sont triptotes presque tous les singuliers et les plu- riels irréguliers ; ils terminent le nominatif en 5 , le gé- nitif en ^ , l'accusatif en ' ; exemples : 92 GRAMMAIRE ARABE. nom... J^^j Homme, JW^) Hommes. *> ■ GÉNIT. J^=rj JW^ accus. "&=rj Sont diptotes : i° Tous les duels : ils ont le nominatif en ^J> . 2° Les pluriels masculins réguliers : ils ont le nomi- natif en , le génitif et l'accusatif en ^ ; exemple : {jy**y* , « croyants , » (gO^y . 3° Les pluriels féminins réguliers : ils ont le nomi- s * . . . ' natif en , le génitif et l'accusatif en «^5 , exemple : \zA^\ , u mères, » <^^o) . 4° Les noms que les Arabes nomment invariables, ou qui n'admettent pas la nunnation : ils ont le nomi- natif en \ le génitif et l'accusatif en ; ex. yULsi (( Othman , » ^Uv£ ; «Xxs-UL* , « temples. » , «noir,» . Or, sont invariables : i° Les adjectifs, positifs et comparatifs de la forme J^ii ; exemples : , « rouge , » , « plus grand , » à moins, ce qui est très-rare, qu'ils ne forment leur fé- minin en s, ex. J^î , «veuf,» , «veuve.)) 2° Les adjectifs terminés par y\' ser vile , qui ne for- LIVRE III, CHAPITRE VI. 93 3 y * ment pas le féminin par l'addition de s, ex. » « irrité , » dont le féminin est . 3° Les noms terminés par î servile, exemple : ^yuo , «chose jaune;)) ou par <^ servile quiescent avec la va- y y x leur de î ; ex. ç£j^>$ , « souvenir , » , « irritée , » yoy ^Jocï , u tués. )) J J y y !\° Les pluriels irréguliers des formes j-oty et^-A^Ui j y y ) j y ♦ > y y ou ; ex. tf)\y& , ufrappants,)) ^jLà^? , «gre- nouilles, » J^j^Ui , «lampes, » J^Jo^* , « vestibides , » J SS J yy on ^jj>^- , « araignées; » mais ceux dont la der- y y nière radicale est une lettre quiescente sont triptotes comme les autres pluriels irréguliers, à l'exception de ceux qui changent le kesra de l'avant-dernière lettre en fatha, et qui rentrent dans la présente règle; exemple : y s s } y < ' y y < ' isjsà^s-, «vierges,» pour et ^Js^- . 5° Les noms de pays, iles , villes, villages, mon- tagnes, fleuves, et, en général, tous les noms de lieu; exemples : L'Egypte. JJ G J U^r-vj Chypre. <*X* La Mecque. jy :za. j y jlâ3»£ Acara. j y y tjjà Déren. js U id>:> Le Tigr xbjè Grouta. 6° La plupart des noms propres d'hommes , et , entre autres, tous les masculins terminés par ^1', comme 94 GRAMMAIRE ARABE. ) , O J SO ) yi^-S , « Imran , » ^Uv* , « Othman , » et les noms étran- gers composés de plus de trois lettres, ex. ^z>\ , « Adam, » pAjtl, « Abraham, » (^-\, « Isaac, » v>**!?> (( Jacob. » Les J ' p ' noms de femmes terminés par *; ex. iûioU , «Aïcha,» J SOS et ceux composés de quatre lettres, c-ajo) , « Zainab, » ou de trois, celle du milieu ayant une voyelle; ex. ^yu», «Saqar, » ou étant précédée de damma; exemple « Djour. » Ceux cependant qui sont composés de trois lettres et ne sont pas terminés par » , à moins qu'ils ne soient étrangers (dans ce dernier cas, ils sont toujours diptotes), sont tantôt triptotes , tantôt diptotes; exemples : NOMIN. jJUv GENITIF. jXm ACCUSAT. , s ' nominatif. . . (guy* V^"^ 3 ' Le livre de Moïse. GENITIF (S^y 9 s j s s ACCUSATIF. . . (<$»*r* ^IjIx£=> , Deux livres. S J s s nominatif. . . (S*y* ^A^"^ i Les deux livres de Moïse. S J Or S GEN. et AÇC. Livres. j nominatif. . . <£«j-* ^ôù£=5 , Les livres de Moïse. y j s j j ACCUSATIF. ✓ J J J GÉNITIF s * 8blXÊ=s , Ses deux livres. k±A:l<^ s s" s j J J j j y j s> > , Ses livres. La nunnation disparaît aussi lorsque le nom est pré- cédé ou suivi de l'article; exemple : oUiî , La porte. ^AsuoJi , La petite porte \ ^ajuûJI c_jU ^juUaJÎ cjU Mais » (( père ; » £Î , « frère ; » ^ , « beau - père , » lorsqu'ils perdent ainsi leur nunnation, prennent à sa place (à moins qu'ils ne soient suivis de l'affixe au nominatif j , au génitif ^ , à l'accusatif î quiescents ; exemples : àjlà y>\ y& . Il est le père de David. Du père de David. 53!^ Ij$ o*jÎ< , J'ai vu le père de David. J^î , Ton père. dU>î v*)U De même ^î, «possesseur,» construit avec un ré- gime (et il ne s'emploie jamais autrement), a pour gé- nitif , et pour accusatif î à ; et ^A, «bouche,» fait Voir la note de la page 1 1 4. LIVRE III, CHAPITRE VI. 97 au génitif £ ( même avec l'afïixe ^ ) , et à l'accusatif U . La permutation est le changement d'un nominatif en accusatif, ce qui arrive au sujet d'une proposition lorsqu'il est précédé des particules suivantes : <4« Car - , Que. ^l^> , Comme. y , Mais. caaJ , Plaise à Dieu. m y y Jotî , Peut-être. ex. 5*Xh»^î y| , «car Mahomet est debout;» \y^s> ^>*X5 dlXJi , « on sait que le roi est puissant. » Mais il faut qu'il n'y ait rien entre deux, si ce n'est quelquefois une préposition et son régime; ex. i y_î jîoJi , « car il y a un homme dans la maison. » s ✓ De même ^, «il n'y a pas,» précédant immédia- tement un nom commun 1 , lui fait prendre, au lieu de la terminaison du nominatif, celle de l'accusatif, mais sans nunnation ; ex. aa* $ , « il n'y a pas de doute en lui.» Mais répété, il influe à volonté sur l'un ou l'autre des deux noms, ou sur les deux; exemples : §S 5j jji iî [ H n'y a de puissance 4>îl 5} { §z> Su, , ) et de force qu'en ^3 Jy^- ^ l Dieu Et non défini par construction. 98 GRAMMAIRE ARABE. DU VOCATIF. ï J / s Le vocatif se rend par l'accusatif ; ex. U , « ô s; ro y *» s y homme; » «Xa-s- l» , « ô serviteur de Dieu; » à moins qu'il ne s'agisse d'un nom propre, oubien d'un nom com- mun, soit défini par l'article, soit posé d'une manière abso- lue, c'est-à-dire exprimant un objet que celui qui appelle voit : dans ce cas il se rend par le nominatif, mais sans nunnation ; ex. soit régulièrement masculin, et 'i^jSks- féminin, et que les deux noms se terminent par un simple/a£/ia, y y y y o y y a y yy u et cela à tous les cas , excepté jj**s- et UâSl , y y y i) y O yyUy O yyO dont le génitif est ^Jâ*s. et (S^i ; à partir de vingt, on intercale une conjonction sans aucun chan- gement; exemples : y j Q y 5 ^ ï ^ y* y Q y ^ ^ Z et ainsi de suite. Les nombres ordinaux ne diffèrent des cardinaux que pour les dix premiers , et sont : 102 GRAMMAIRE ARABE. FÉM. y S y y (j^i>Uw Sixième. 5 çjIaw Septième. Huitième. s y Neuvième. 5 ✓ 5, ^ S y y «jais y MASC. Sa* ti^î Jjl Premier. Deuxième. s y ciJlS Troisième. ✓ 5 Quatrième. j-^le Dixième. iU>**l^. Cinquième. y J S Vingtième. y^S^S Trentième. et ainsi de suite pour les autres dizaines. Le reste se compose à peu près de la même manière que les nombres cardinaux; exemples : fy * ' 'y » - y y Q y S S s y o y y y j-Ji*~£. ^àl»» Onzième. y ' ' y ' jJit& Douzième. y y ' ' ' * jjSi^ ciUlS Treizième. et de même pour les autres , qui tous ont fatha pour terminaison unique : FÉM. MASC. y J ° y ^y y J u y y fj^j-àtS-} iôàls- {j^j^^i ^^Us- Vingt et unième. et ainsi de suite. Toutefois le nombre ordinal se remplace par le nombre cardinal quand l'objet auquel il s'applique n'est pas déterminé. LIVRE III, CHAPITRE IX. 103 CHAPITRE IX. DU PRONOM. Les pronoms tiennent la place du nom ; ils sont ou séparés ou affixes. Les pronoms séparés sont de trois sortes : personnels , démonstratifs et relatifs ; ils varient en genre et en nombre comme les noms , mais ne con- naissent pas de cas, si ce n'est les duels des pronoms démonstratifs et relatifs , qui sont diptotes comme les noms. Les pronoms personnels sont : SINGULIER. masc, Ovjî masc. Lii com. Lui. Toi. Moi. em. DUEL. com, Eux ou elles deux. Vous deux. . * PLURIEL. à\ masc, ^y^jij] masc. 0™^' com ' Eux. Vous. Nous. Elles. Parmi ces pronoms, ceux qui appartiennent à la troisième personne se mettent souvent au lieu du verbe substantiel d'une personne quelconque. 104 GRAMMAIRE ARABE. Le pronom démonstratif pour un objet rapproché est ÎS , « celui-ci; » il se décline ainsi : PLURIEL. &)}}\ corn. Ceux ou celles-ci. DDEL. SINGULIER. y (jîà masc. y masc. y Ces deux-ci. Celui-ci. y fém. y Si et L-j Je Celle-ci. Il désigne un objet éloigné lorsqu'on lui ajoute Ô , de cette manière : PLURIEL. ^J corn. y Ceux ou celles-là. DDEL. SINGULIER. JJb et ^Jîi masc. Ces deux-là. y y viXilà* /em. Celui-là. dLJo et dJLj /em. Celle-là. L'un et l'autre reçoivent souvent au commencement y U& , dont cependant , par abréviation , le î ne s'écrit pas d'ordinaire, mais se remplace Tparfatha écrit perpendi- culairement (ce qui arrive aussi très-souvent à ti> devant J , et à d'autres mots ayant 1 quiescent) de cette ma- nière : PLURIEL. DUEL. u^ 5 SINGULIER. y y Le pronom relatif est <£^\ , « qui, lequel , » composé . y de l'article Jî et de ^*>J ; il se décline de ia manière suivante : LIVRE III, CHAPITRE IX. 105 PLURIEL. DUEL. SINGULIER. CTP ✓ w ï ✓ y s Au reste, ce pronom relatif n'admet pas devant lui de lettres serviles, à l'exception de ^ J à ô , et s'em- ploie très-rarement en régime. On y supplée de la manière suivante : au lieu de Jî ; au lieu de > (( duquel, » on dit &m ^«>Jî ; au lieu de o^ij ^«^Jl , « que j'ai vu , » on dit aJûÎj <£^î • On considère aussi comme pronoms relatifs, mais renfermant en eux-mêmes leur antécédent , ^ , « celui qui, ceux qui, quiconque,» et U , « ce que, quelque chose que; » le premier s'applique aux personnes, le second aux choses, et tous deux sont souvent interro- gatifs. Quant à ^ , « quel, » c'est un substantif interrogatif, et il régit l'autre substantif au génitif; ex. uué» ^ , <( quel livre ? » Les afïixes joints aux noms expriment la possession et représentent nos pronoms possessifs : avec les verbes, ils expriment le plus souvent le régime direct; quel- quefois cependant le datif, surtout lorsque suit un autre accusatif. Ce sont : 106 GRAMMAIRE ARABE. personne. com. Moi. SINGULIER . 2 e personne. 3 e personne. ii) masc. j 6 masc. Toi. Lui. à Jém. jém. Toi. Elle. DDEL. L«o^7 com. \mtJb com. Vous deux. Eux ou elles deux. PLURIEL. J Lj com. masc. _^A^ masc - Nous. Vous. Eux. (£ y^> fém. (jjb Jém. Vous. Elles. On emploie 3 au lieu de ^ avec les verbes et avec les particules terminées par^. Ils ne changent jamais, seulement ~ ~ ^ - 5 changent clamma en kesra lorsqu'ils sont précédés immédiatement par un kesra, ex. (i^; ou par ^ privé de voyelle; ex. «dans lui ; )> aaX* , « sur lui ; » et & au lieu de itasra devant lui, prend fatha sur lui lorsqu'il est joint à un mot ter- miné par une des lettres & } 5 privée de voyelle; ex. y ✓ ✓ s s s s s S J Ulki* , a péchés , » ^UUai*. , « mes péchés ; » ^L— , «deux enfants,» ^U^è, «mes deux enfants;» ^y**&s> , w ' ' > «de deux enfants,» «de mes deux enfants;» LIVRE ITI, CHAPITRE IX. 107 (j-A^«a.« , « des fidèles , » ^^-fc^*** , « de mes fidèles ; » et de même aussi, de y^k*** on a , suivant la cin- quîème règle de ^ : , « bâton , » — tk& , « mon bâton ; » ^»îj , « archer, » ^ , «mon archer; » il dis- paraît quelquefois après kesra, et fréquemment au vo- catif; ex. <~>j , «mon seigneur,» et presque toujours lorsque précède un autre ^ provenant de hamza, ex. ^LL&-I , «mes amis;» ^LjÎ , «mes pères;» de même ^— j se remplace par y ; ex. --wajî , u aidez-moi. » Ils n'apportent aucun changement aux mots, si ce n'est que : Dans les noms , ils font disparaître le y , marque du cas, ainsi qu'il a été dit plus haut, et, de plus, ^ la dernière voyelle ; ex. *N? , « main ; » , « ma main ; » ils changent le s féminin en cy; ex. iC$ , «tante;» dU-S , (( ta tante ; » et hamza final en j ou ^ , suivant la première règle de î . Dans les verbes , ils chassent le î muet après ^ ; ex. Ijgjjiaj , a ils aidèrent; » b^ai , « ils nous aidèrent; » et ils ajoutent^ à la terminaison ; ex. ^Jy^j . « vous aidâtes ; » s^-wai. Dans les uns et les autres , ils laissent indifféremment subsister ou changent en \ quiescent le & final quies- cent après fatha, avec la valeur de î: ex. , « il a 108 GRAMMAIRE ARABE. j s s J s s ?s jeté;» aU; et * a , «il l'a jeté;» «enfant;» «ui et AAxi , « son enfant. » Dans les particules , ce & s us forme diphthongue ; ex. l <~?yà , «il fa frappé. » Les pronoms réciproques se rendent par le mot $ U S US ) US U avec les affixes; ex. ouu^î , « je me suis aimé» (comme si l'on disait: «j'ai aimé mon âme»); u * s ju"£ ujus o t- ^tX**i>î , « vous vous êtes aimésvous-mêmes, » etc. Il est extrêmement rare qu'on emploie l'affixe simple , comme î , « je m'aime 2 . » 1 Gela, toutefois, n'a lieu qu'en parlant des êtres raisonnables. 5 us S s 2 On emploie au même usage les mots et olà . LIVRE QUATRIÈME. DES PARTICULES. CHAPITRE PREMIER. DES PARTICULES PRÉFIXES. Les particules sont indéclinables; elles sont ou pré- fixes, c'est-à-dire constamment accolées au commence- ment d'autres mots, ou séparées. Les préfixes sont les huit lettres^ J 6 u« ^ u I. î est marqué de fatha , et est la marque de l'interro- gation; ex. *^>Ut , « est-il mort?» <£î , « est-ce dans? » sut ^ o^î , « est-ce toi? » Il sert aussi à appeler un objet rap- proché; ex. , «ô Joseph!» t.* est toujours marqué de hesra. i° Il signifie dans; ex. «x^hJI? , « dans le temple. » i° Il sert à désigner l'instrument ; ex. <^*j^> , «j'ai écrit avec une plume. » 3° Il signifie avec lorsqu'il est joint aux verbes d'arrivée et de départ, qui se rendent alors par amener, apporter, emmener, emporter; ex. Uxj \y\ , ails ont ap- porté un livre;» » «ils ont emmené l'en- fant.» 4° Il signifie a cause de, en faveur de; exemple : cause de ton entrée. » 5° Il est la marque 110 GRAMMAIRE ARABE, du serment, et signifie par; ex. a—JîL . «par Dieu;» Joj^b , « par la terre. » 6° Par une tournure d'affirmation et presque de serment, on dit :^*>ob « Dieu est puissant ; » cj*>5 > (( je suis croyant. » 7 II sert parti- culièrement à ]a construction des verbes; ex, 4 j-« , « il a passé auprès de moi, il m'a dépassé, il m'est ar- rivé. » est une forme de serment, et ne se met que de- vant le mot avecfatha : *)ÎLj , a par Dieu. » ysi marqué àefatha se met devant le futur; il signifie après, et restreint la signification du verbe au futur. Voyez page est marqué àefatha, et signifie et alors, ensuite; il indique la succession immédiate de ce qui le suit par rapport à ce qui le précède, et, en cela , diffère de Cependant, au commencement d'une phrase ou dans le cours d'une période, il est souvent redondant et com- plétif. ïl comporte une sorte d'emphase élégante, et pourra souvent se rendre par donc , lorsqu'il précédera l'impératif. é est aussi marqué àefatha, et signifie comme, ainsi que; il régit le génitif, et n'admet pas les affixes; ex. ' j s y Ss^j^s , (( comme un homme. » J i° est la marque du datif; il gouverne le génitif et prend kesra; ex. <-^J , « à un seigneur. » Cependant, avec les affixes, il prend fatha; ex. , « à toi. » 2 II signifie LIVRE IV, CHAPITRE 1 er . 111 pour, à cause de, avec kesra, ex. x&iyès , « je l'ai frappé pour son mensonge. » 3° Il veut dire pour, afin P£ j jos y de; ex. ^^UM *a^-« , « je l'ai frappé pour l'instruire. » li° Il exprime le serment ad miratif ; ex. « par Dieu. » 5° Il sert à appeler du secours ; ex. *x^)J l» , « au secours , Zaïd :» il prend alors fatha. 6° Marqué aussi de faiha, il s'emploie élégamment par pléonasme, sans changer en rien les mots qu'il précède, surtout quand on le met devant un attribut dont le sujet est précédé de ^) ; ex. M y} , a car Dieu est puissant; » *UruJi ^ M (jj, « car Dieu est au ciel ; » ^J^a^J] ^-^J ij } , « car Dieu aime les croyants. » 7 II se met avec fatha devant le prétérit, et le change en optatif. 8° Avec kesra, il se met devant le futur, et alors forme l'impératif et entraîne l'apocope, ou signifie afin que, et exige l'an- tithèse. (Voy. p. 28 et 3 o.) 9 II sert particulièrement • « j y y y y Q J' y y de régime aux verbes; ex. ^^aJ pour , «il vous a suivis. » ^ prend fatha et est: i° conjonction copulative si- gnifiant et, aussi, mais ne renfermant aucune idée d'ordre comme ô; 2 particule de serment, et régit le génitif; ex. iwî^, « par Dieu ;» 3° il signifie avec et régit l'accusatif; ex. 3 f*?^ > <( ^ e prince est venu avec l'armée. » 112 GRAMMAIRE ARABE. APPENDICE. ^ et £ paraissent aussi être serviles dans L_ Itf et pour U et U y*. CHAPITRE IL DES PARTICULES SÉPARÉES. Les particules séparées peuvent se diviser en ad- verbes, conjonctions, prépositions et interjections : toutes sont invariables ; il faut seulement observer que , i° quelques noms à l'accusatif deviennent adverbes; exemples: «lendemain,» Tjvi, «demain;» « sage, » Kjs&*>- , « sagement, » , « le jour présent, » ^»yJî , « aujourd'hui; » 2° les noms et « com- bien, » et Î*N^, «ainsi,» sont invariables comme les particules; ce qui arrive aussi aux noms exprimant les sons et cris d'animaux, et à un petit nombre d'autres ayant la valeur de prétérits ou d'impératifs; ex. ^U, « croassement; » c^U , « donne, apporte 1 ; » Jly , « des- cends. » • y 1 C'est par erreur qu'Erpénius cite e^Lb comme invariable : il fait au féminin ^Lfr , au duel Lç>li&, au pluriel masculin ^y>Uû, et au pluriel féminin ^jÇjUû. LIVRE CINQUIÈME. DE LA SYNTAXE. CHAPITRE PREMIER. DE LA SYNTAXE DES NOMS. L'accord du substantif avec l'adjectif, du relatif avec l'antécédent et du sujet avec le verbe, est en arabe le même que dans les autres langues; il y a seulement à observer que : i° le pluriel n'exprimant pas des êtres raisonnables se construit élégamment comme un sin- gulier féminin; ex. jl^s*5H , «des jardins sous lesquels coulent les ruisseaux, » où les singuliers féminins U> et sont consfruits avec les plmïeîs c^U> etjl^JÎ; 2° devant les pluriels des subs- tantifs exprimant des êtres raisonnables, le verbe se met élégamment au singulier, avec le même genre d'ordinaire, s'il est au prétérit, mais souvent avec un genre différent, s'il est au futur; ex. ^LUî JLi, «les hommes ont dit; » JjJb et Jyis, «les sages disent; » mais si le verbe suit, les choses restent dans l'ordre; ex. yPyMj • {{ ^ es hommes ont dit et disent. » lien est dp même du duel. 3° L'adjectif joint 114 GRAMMAIRE ARABE. à un vocatif ou à un nom affecté par le mot ^ ne s'ac- corde pas toujours en cas avec son substantif. Au reste, l'adjectif et le substantif constituant un même membre de phrase, c'est-à-dire appartenant tous deux soit au sujet, soit à l'attribut, doivent s'accorder sous le rap- port de la détermination ou du vague dans la signifi- cation , c'est-à-dire que , si le substantif a une signifi- cation déterminée de sa nature ou par construction , l'adjectif doit prendre l'article, et ne le prend pas quand s ' 5 " le substantif est indéterminé; ex. ^âs. <_>lx^= , «grand livre-, » i^iâxîî t^UXJî , «le grand livre;» (^v^l f^j^\ , «le fidèle Abraham;» idLwjJÎ » <->U5 , « ceci est un livre. » Mais le substantif commun qui, par l'adjonction d'un adjectif, constitue un nom propre rejette l'article; ex. jjyuûJÎ <->U , « la petite porte , » nom d'une des portes de Damas ; ^«xJuJî oy^> , « la maison sanctifiée , » c'est-à_ dire, «Jérusalem 1 .» Un substantif régit un autre substantif au génitif; ex. *Xj «la main de l'homme; » ,«le fils de 1 D'après Silvestrc de Sacy, Erpénius est tombé ici dans Terreur, et l'on doit dire, en employant le génitif, y $k * d \ <->b , y* tXÀ»«J 1 LIVRE V, CHAPITRE I. 115 Marie;» (j-p , «coupe d'or,» c'est-à-dire, en or; -» s* t Q " J ij^^l J<^> , «la totalité d'homme, » c'est-à-dire , «tout homme. » EXCEPTION. Mais le nom de poids et de mesure gouverne l'objet mesuré ou pesé à l'accusatif; ex. Sjxjl^ ysxi> , «un bois- seau d'orge; » Uy, J3oj , «une livre d'huile. » REMARQUE 1. Quelques substantifs, après avoir pris un affixe se rapportant à un substantif précédent, deviennent en quelque sorte adjectifs, et se construisent comme eux; ex. (j*À3, «âme, » joint avec un affixe à un autre subs- tantif, a la signification de « lui-même, elle-même , » etc. et cK, «totalité, » celle de «tout entier; » et ils s'accor- J J OS J dent avec le substantif précédent; ex. ±****JL , « l'ami lui-même,» comme si l'on disait «l'ami son âme;» a**x> U*a&- ; xXyKs*, , «un pain entier, » xiéy^ , etc. REMARQUE 2. Les nombres cardinaux , sous le rapport du régime , sont substantifs , et par suite , de trois à dix , et au-dessus de quatre-vingt-dix-neuf, régissent l'objet compté au gé- nitif comme les autres substantifs; mais les premiers veulent après eux le pluriel, les seconds le singulier; S. 116 GRAMMAIRE ARABE. ex. e^UjU- ci^té , « trois jeunes filles;» S\-=rj > «quatre hommes, » iyU , «cent hommes;)) ui — 31 Aâjï , «mille dinars.» Les autres, entre dix et cent, régissent l'accusatif singulier comme les substantifs de ^✓G y s s s s us poids et mesure; ex. L^à^-6*t , «quinze drach- mes;» loi yj^^ks , «vingt loups,» etc. (Cette cons- truction est suivie par *à ^S^> et î ; ex. ^+~-£==> L$;i , «combien de drachmes?» (jjl^ , « com- bien d'hommes? » S'il y a une préposition, on emploie le génitif : p&j s , « avec ou pour combien de drach- mes ? » Jf^j c^?^ 3 ' (( combien d'hommes ? » ) Mais , sous le rapport de l'accord, ils sont adjectifs, et les masculins s'emploient avec les substantifs masculins , les féminins avec les substantifs féminins , et les com- muns avec les uns et les autres. Quelquefois même ils se placent après les substantifs comme les autres ad- jectifs. CHAPITRE II. DE LA SYNTAXE DES VERBES. Les verbes substantiels et appel! atifs prennent après eux l'accusatif; ex. [tf&ï y ^ <*NÎ, «Dieu est puissant ; » g ✓ y ✓ 5 <>✓ ^ -Z ' > JJO , « Zéide est devenu riche ; » , «son fils s'appelle Mahomet, » etc. La même chose ar~ LIVRE V, CHAPITRE II. 117 rive quelquefois, quoique le verbe substantiel soit sup- y y primé, lorsque le sujet a devant lui U ou ^, «non. » La plupart des verbes actifs régissent l'accusatif, beaucoup le génitif, avec une des prépositions t_>> J» Je, <£, (j*, j], ce qui doit s'apprendre par l'usage et dans les dictionnaires. Quelques verbes ont tellement besoin d'une prépo- sition , qu'ils exigent son emploi même quand ils ne sont pas suivis d'un nom; ex. Jy>î Js^^SÎ ^,«jenepuis sur que je dise, » c'est-à-dire, «je ne puis dire. » L'instrument se rend par le génitif précédé de la pré- position c->; le mouvement vers une chose par • Aux demandes « quand , pendant combien de temps , » on répond par l'accusatif; à « en , dans combien de temps, » par le génitif précédé de & . La manière dont une chose se fait se rend par l'ac- s y s cusatif du participe actif ; ex. U^îj , «il est venu à ? y j j s> y ? y y y y cheyal; » Usî^ J — ^=*U>, «il mange debout, » WU « il a crié en dormant. » Le but, la fin, s'expriment par l'accusatif du nom ver- s &y j jj*o , «je l'ai frappé pour l'instruire. » J18 GRAMMAIRE ARABE. « Quant à, sous le rapport de , » se rendent, en arabe , « ✓ j yo y y par l'accusatif simple; ex. L«À> cjUo, «Isaac est * % f y y as s-z y j j y y y y bon, quant à l'âme; » iujL*jj ii>U Jo iU^^ ^j-wo ol« ^ , « Jésus n'est pas mort sous le rapport de sa nature di- vine, mais il est mort sous le rapport de sa nature hu- maine. » L'infinitif ajouté à son verbe ou à un autre de même signification pour donner plus de force à l'expression , ^" y j }i»y y est un accusatif; ex. tJJj^o , «je l'ai frappé en le frap- pant , )> ou d'un coup ; Uyij oc; , « je me suis levé debout. » Et dans toutes ces locutions , la terminaison de l'ac- cusatif paraît donner au nom la signification adverbiale. Pour rendre notre infinitif, on emploie le nom ver- bal; ex. *x^î , «je veux frapper; » i~>yàl\ ^ j*X5Î il, «je ne puis frapper ; » ou le futur avec ou sans w ï , ex. y Les verbes exprimant la croyance, l'opinion, pren- nent élégamment un double accusatif ; exemples : Z y y y* j uyy Uxè dJU os^Uô, «je pense que ton père est riche;» s* y s uy j « y l*Xjj ow*Xé, «je sais Zéide avare. » LIVRE V, CHAPITRE III. 119 CHAPITRE III. DE LA SYNTAXE DES PARTICULES. Les conjonctions joignent des cas semblables; le contraire a pourtant lieu quelquefois lorsque le premier nom est un vocatif , ou lorsque c'est un nominatif avec la terminaison de l'accusatif. Toutes les prépositions, soit accolées aux noms, soit <*s séparées, gouvernent le génitif; ex. c^aj i , « dans une as S s * >*V maison; » cuu , idem; , « à Dieu, » — A — * o^ 1 *, S s y s s y souvent aussi l'accusatif; exemples : ^yiîî * us et î*x^, «le peuple s'est levé, excepté Zéide. » Quant à ^} , quand la phrase est affirmative , elle ré- git l'accusatif; ex. U-y ^ ^Uî , « les hommes ont s été noyés, excepté Noé. » Si elle est négative, et que le nom dont se fait l'exception soit sous-entendu, l'ex- ception prend le cas du nom sous-entendu; exemples : S us ■£ s s s < -Z J> <>>é' ' *xy> àlj U , ail ne s'est levé que Zéide; » $\ ^-^j , «je n'ai vu que Noé.» Mais, si ce nom est ex- primé , l'exception se met indifféremment au même cas è j^èy^ssy * y ^ que lui ou à l'accusatif; ex. $\ *x^-î plïU et ^>-y ^j., « personne ne s'est levé , si ce n'est Noé. » 120 GRAMMAIRE ARABE. s y ) ' y ' Pourj-*^ ,£ym et , elles gouvernent tou- jours régulièrement le génitif; mais elles-mêmes chan- gent leur terminaison de la même manière que le nom excepté par le moyen de 5] ; car, dans une phrase af- firmative, elles se terminent par/at/ia; dans une phrase négative, par la même voyelle que le mot précédent 1 , ou i>y y u y jo y y y \yarfatha encore s'il est exprimé; ex. *Xs?) j-** j*ydî çj*- » uy ju y y y y y «le peuple est sorti, excepté Zéide;» &J^- ^* us yoy j uy y y «il n'est sorti que Zéide;» ù^>j j*s> U , «je n'ai usjuslsso y y y y uy y a y frappé que Zéide; » &jijj*s> ^Iwôî \* et «^) j** , « personne n'est sorti que Zéide , » etc. Remarquez que j a y par ce mot j*s. on a l'habitude d'exprimer nos composés s; yi j o y s ~<^-> y par in; ex. J^Syoj+à , « imparfait; » ilLÏX*^Aé , « impar- faite. » ' Exprimé ou sous-entendu. FIN DE LA GRAMMAIRE ARABE. NOTE A. Malgré l'apparente pauvreté de leur conjugaison, les Arabes par- viennent cependant à rendre les différentes nuances de chaque mode '\ ' • '* 's' à l'aide du verbe auxiliaire yl^j , « il a été ; » (jj^-î » « il sera. » Ainsi, pour rendre l'imparfait, ils emploient le futur précédé du prétérit du verbe auxiliaire : jj&Xj> y , « il a été il aide , » c'est-à-dire, «il aidait;» le plus-que-parfait se rend par le pré- ✓ ✓ y y y y y térit précédé du prétérit y^=> •. (j^£=> , il a été il a aidé, » c'est-à-dire, «il avait aidé;» enfin, le prétérit précédé du futur J J y y y y j ■>* (j^5o sert à exprimer le futur antérieur : yai ij^-t > «il sera il a aidé, » c'est-à-dire, « il aura aidé. » Les mêmes moyens, joints à l'emploi des particules qui servent à la formation du subjonctif et de l'optatif, permettent de rendre les diverses nuances de ces deux derniers modes. Dans le langage vulgaire, on use rarement de ces moyens, et l'on se borne à l'emploi des modes primitifs. SUPPLÉMENT A LA GRAMMAIRE ARABE D'ERPÉNIUS, INDIQUANT LES DIFFERENCES PRINCIPALES ENTRE LE LANGAGE LITTERAL ET LE LANGAGE VDLGAIRE. Le langage parlé, à l'exception des expressions locales qui varient d'un pays à l'autre , et qui sont du ressort non d'une grammaire, mais de dictionnaires adaptés à chaque idiome particulier, ne diffère guère du langage des livres que par l'inobservation d'une partie des règles grammaticales. Nous aurons peu de chose à dire de la prononciation , qui, comme nous l'avons déjà fait observer, ne peut être apprise que par l'usage et sur les lieux; nous nous bornerons aux indications suivantes : i° use prononce, en Barbarie , tantôt comme notre t, tantôt comme ts; et ces deux prononciations se trou- vent souvent réunies dans le même mot. 2° se prononce généralement comme t. 3° à se prononce presque toujours comme à, c'est à-dire comme notre d. 1 Nous emploierons dans ce supplément l'alphabet usité en Barbarie , dans lequel le ne prend qu'un point, le ô l'ayant en-dessous. SUPPLÉMENT. 123 /i° \b se prononce comme ,jb, c'est-à-dire presque comme d, mais avec un peu d'emphase. 5° <3 se prononce assez généralement comme notre cj dur. La prononciation des voyelles brèves est tellement brève, que le plus souvent on n'entend qu'un son vague dont il serait très-difficile de préciser la valeur, et qui , dans bien des cas, serait représenté par notre e muet peu appuyé. Dans le cas où on appuie assez pour que la nature du son puisse être appréciée , fatha a tantôt le son de a, tantôt celui de e, soit ouvert, soit fermé; kesra le plus souvent celui de e, rarement celui de i; damma tantôt celui de o , tantôt celui de ou , tantôt enfin un son sourd participant à la fois de a et de o. Nous verrons plus loin quelle est sur les verbes l'influence de cette manière de prononcer. Une différence générale qui s'applique à tous les mots, sauf un extrêmement petit nombre, tels que c^JÎ entsa ou oviî entsi, « toi , » y& houeu, «lui,» g hya, « elle, )) l'afïixe * que l'on prononce ou, c'est que jamais le vulgaire ne prononce ni n'écrit, lors même que, ce qui est très-rare, il écrit les autres voyelles, celles qui, simples ou doublées, devraient être marquées sur la dernière lettre; partant, point de cas dans les noms; exemples : cjIjuST kitâb, «livre, » pour ', , ^U^l , ^Uas , » (jj^-ûjt. De plus , la suppression du ^ par apocope n'y a généralement pas lieu , si ce n'est par l'influence des af- fixes; cependant elle a lieu dans tous les cas pour le mot S ) s ijyj , « fils, enfants; » et l'on dit^j-olx* ^ benîMenâsser, « les fils de Ménasser. » Souvent dans les adjectifs le pluriel masculin s'em- ploie pour les deux genres. s s > s 1 On voit ici, dans ^^"j P our ■> un exemple d'un changement de voyelle qui est très-fréquent, et qui tient sans doute tant à la manière confuse dont sont, en général, prononcées les voyelles, qu'à l'usage où sont les Arabes de ne pas les écrire, usage par suite duquel la pronon- ciation de beaucoup de mots a dû s'altérer. A LA GRAMMAIRE ARABE. 125 Dans les verbes, les duels ainsi que les féminins plu- riels ne sont, pas usités; les autres personnes, sauf la suppression de la voyelle finale, sont, au prétérit, sem- blables à l'arabe littéral , à l'exception de la deuxième personne du pluriel, qui se termine en îy>, et de la deuxième du féminin singulier, qui , pour être distinguée du masculin, remplace le kesra final par un ^. Le futur est le futur apocopé des livres; seulement, en Barbarie, l'usage a prévalu d'employer la première personne du pluriel pour le singulier, et d'y ajouter, pour former le pluriel, la terminaison \$ ; les futurs antithétique et paragogique sont inusités. L'impératif est celui des livres. Le tableau de la conjugaison sera donc le suivant : PRÉTÉRIT. SINGULIER. CXAX^s com. cuXâ masc. c*X£=b masc. Il a écrit. K'tebts. K'tebts K'teb. ^CmAJl^s fém. CA-*Ji£=5 fém. K'tebti. K'tebet. PLURIEL. \j»Xk^3 com. îj com. J^jJC^b com. , K'tebna. K'tebtoû. K'tebou. FUTUR. SINGULIER. <_*Jc£j com. wOcXj masc. wudj masc. Il écrira. Nekteb. Tekteb. Yekteb. fém. t^JiSj fém. Tehtebi. Tekteb. 126 SUPPLÉMENT PLURIEL. \y*>*£j com. 1^aa53 com. com. Ils écriront. Nekteboû. Tekteboâ. Yekteboâ. IMPÉRATIF. PLURIEL. SINGULIER. l*JkJt^si com. c-*JC^ât masc. Ecris. Ektebou. PARTICIPE. PLURIEL. SINGULIER. mtwc. Ecrivant. , Kâtebîn. Kâteb. C^Uj'l^ /e'm. iUj'l£=s> /e'm. Kâtebât. Kâteba. La plupart des verbes prononcent ainsi toutes leurs voyelles en e, quelques-uns en prononcent une partie en a, enfin quelques verbes ont leur futur, et par suite leur impératif, en o. Exemples : çj&àlem,ç-bu jàlem, ^A^î àlem, « savoir; » dakhal, Js-â^Jo yedkhol, J<âs\ odkhol, «entrer;» gj=*~ kharedj, yekhrodj , okhrodj, «sortir 1 ;» <~?j*ô ddarab, <->yH> yeddrob , v^-*^ oddrob, «frapper.» Dans l'arabe littéral, on dirait ddaraba, yeddribo,idd- rib, nouvel exemple des changements de voyelles qui 1 On entend souvent dire yekhordj, okhordj, à cause de la difficulté de l'autre prononciation. A LA GRAMMAIRE ARABE. 127 ont lieu dans le passage de l'arabe littéral à l'arabe vul- gaire, et dont nous avons déjà parlé. Il en est de même v y u pour l'impératif , en littéral jfrX&t, qui devrait vul- gairement se prononcer ilam, Mem, ou tout au moins èlem, et qu'on prononce àlem, et aussi pour une foule d'autres verbes. Le passif ne différant de l'actif que par le change- ment des voyelles , l'observation que nous avons faite en commençant sur la prononciation des voyelles montre qu'il serait presque impossible, dans le langage parlé, de distinguer ces deux modes; aussi les passifs , à l'excep- tion toutefois des participes , sont-ils inusités. Dans les verbes sourds, on écrit et l'on prononce ordinairement un & après la radicale double aux pre- mières et deuxièmes personnes du prétérit. Exemples : ouJ^ maddîts, «j'ai entendu, » U>*x** maddîna, au lieu J O S S s o s s de ààs^9 - liâ^»- kheda, « il a pris , » ouJv^ khedîts, etc. au lieu de graza, ^^âj yecjrzî, egrzî, « attaquer , » au lieu de J^è - ^x> - ^èl . Ainsi qu'on le voit ici , on a l'habitude d'écrire la dernière ra- dicale dans les cas où , suivant les règles , elle devrait disparaître : gj\ ermî, «jette, >> au lieu de vvi' au P ar ~ 128 SUPPLÉMENT ticipe actif râmî, k suppression habituelle de la nunnation la fait naturellement reparaître. On fait quel- quefois une chose analogue dans les verbes concaves, Jji qoûl, « dis , » au lieu de J^i. Les verbes défectueux qui , en arabe littéral , auraient kesra au prétérit, prennent fatha en arabe vulgaire ; et l'on dit (j&j r'dda, u il a consenti, » &&f>. yerdda, et non Nous ajouterons que les onzième, douzième et trei- zième conjugaisons des verbes trilittères ne sont pas usitées , et que les troisième , quatrième et neuvième le sont peu; que les verbes quadrilittères sont rares, et qu'on n'emploie jamais leurs dérivés. Telles sont les seules différences entre l'arabe littéral et l'arabe parlé que l'on puisse signaler dans une gram- maire; les autres ne peuvent être apprises que par l'usage et au moyen de dictionnaires rédigés pour chaque localité. Ce sont, par exemple, des expressions usitées dans les livres, tels que le Coran qui est la base de l'arabe savant , et inusitées dans le langage ordinaire , ou em- ployées dans un sens plus ou moins détourné, ou même tout à fait différent, comme s $âb, <~***e* yessïb, qui en arabe littéral signifie « atteindre le but , en parlant d'un projectile , » et que le vulgaire emploie pour « trouver ; » vW- djâb , <~»*r&. yedjîb , dans les livres « cou- per, traverser, » dans le langage « apporter ; » neddjem , « faire en ordre et temps convenables , » vul- gairement u pouvoir ; » oU châf, o^^> yeclioûf, « polir, A LA GRAMMAIRE ARABE. 129 rendre brillant, » vulgairement « voir; 1 » o^i? bezzeûf, littéralement « avec diligence » , que l'on emploie pour J^aa^j a beaucoup ; » d'autres qui , inconnues dans les livres , n'ont cours que dans telle ou telle province , où elles sont employées de préférence au terme corres- pondant dans les livres, comme a] U]> z'mâla, «réunion des cavaliers (et leurs familles) formant la garde d'un chef, ceux qui campent autour de lui, » mot qu'on peut faire dériver du verbe J^>, qui, à la deuxième forme, signifie « envelopper une chose dans une autre ; » ou encore des corruptions, comme qû! ache, « quoi, » pour ê csk « recevoir, retirer à soi, » vulgairement « mourir, » pour- rait être rangé dans cette catégorie, s'il ne paraissait plus naturel de le considérer comme une prononciation vicieuse du passif qui, en arabe littéral, signifie effectivement «mourir, » par figure, le sens propre étant «être reçu dans le sein 4e Dieu.» 9 130 SUPPLÉMENT. appelées à voyager, ont besoin de se faire comprendre partout, et elle tient au peu de littérature des Arabes modernes et au peu de relations entre les divers pays où la langue arabe est parlée. Il est même probable que , sans le respect religieux des musulmans pour le Coran , qu'il leur est défendu de traduire dans une autre langue, et d'altérer en quoi que ce soit, et qui, par con- séquent , ramène toujours l'arabe à une sorte d'unité en empêchant les trop grands écarts , la corruption succes- sive du langage , dans tant de pays isolés en quelque sorte les uns des autres , eût donné naissance à un cer- tain nombre de langues différant chacune , mais dans des sens variés , de la langue mère , autant que le fran- çais d'aujourd'hui diffère de celui que parlaient nos pères, et qui est presque inintelligible pour nous. FIN DU SUPPLÉMENT TABLE DES MATIÈRES. LIVRE PREMIER. — des éléments de la langue arabe. Consonnes Page 1 Voyelles 6 Autres signes orthographiques 7 Ponctuation 12 Règles de permutation des lettres & }\ i3 LIVRE SECOND. — du verbe. Du verbe en général 20 Première conjugaison du verbe trilittère 2 5 De l'apocope 28 De l'antithèse . 3o De la paragoge 3i Verbe quadrilittère et conjugaisons dérivées de la pre- mière classe du verbe trilittère 36 Conjugaisons dérivées des deuxième et troisième classes du verbe trilittère et du verbe quadrilittère 38 Verbe imparfait. — Verbe sourd 4 1 Verbe hamzé 46 Verbe quiescent. — Verbe assimilé 48 Verbe concave 4 9 Verbe défectueux 61 Verbe doublement imparfait 71 LIVRE TROISIÈME. — du nom. Du nom , considéré sous le rapport de la qualité 74 Du nom, considéré sous le rapport de l'espèce 75 Nom de l'agent ibid. Nom du lieu et du temps ibid. Nom de l'instrument 77 132 TABLE DES MATIERES. Nom de l'action. Page 77 Nom possessif 78 Nom diminutif 7g Nom local ibid. Du nom , considéré sous le rapport de la forme 80 Du genre des noms 81 Du nombre dans les noms 84 Duel ibid. Pluriel régulier 85 Pluriel irrégulier 86 Du cas H . 91 Noms triptotes ibid. Noms diptotes 92 Noms invariables ibid. De l'apocope , . 95 De la permutation , 97 Du vocatif 98 Des degrés de comparaison 99 Noms de nombre ibid. Du pronom io3 Pronoms personnels . . . ibid. Pronoms démonstratifs io4 Pronoms relatifs . ibid. Pronoms affixes ibid. Pronoms réciproques 1 08 LIVRE QUATRIÈME. — des particules. Particules préfixes ' 109 Particules séparées 112 LIVRE CINQUIÈME. — de la syntaxe. Syntaxe des noms 1 1 3 Syntaxe des verbes 116 Syntaxe des particules 119 SUPPLÉMENT. . 122 *