Glass. Book. s. Q% c ^ Wbr* *# ' 'yyyyyy/y ///' /yy /,Jy/'Yy/yyy.,yyy/ sv , *-> t 'y'yy yyy'y/y, . /y. y / wV ///.);, /, : j /yyyy/yyy/.i ' 's''yY>Yy/, s/yYYY,) Y Y' s y? // s y, /y^./y: 'Y'yYYYYVYY.J, SYYYY'y:* /YYY Y /yY Z &Ct VY YYrYY. '. /YY YYfV . — Digitized by the Internet Archive in 2011 with funding from The Library of Congress http://www.archive.org/details/tributdereconnaiOOmisc TRIBUT DE RECONNAISSANCE. COLLECTION 6 DES DIFFERENS DISCOURS ET PIECES DE POESIE Prononcés le jour de la Fête Donnée A MR. duncan m'intosh, PAR LES ( I FRANÇAIS REFUGIES DE ST. DOMINGUE, AUX QUELS CE SONT JOINTS BEAUCOUP D'AMERICAINS^ AMIS DE LA BIENFAISANCE. BALTIMORE, LE 9 JANVIER, 1809- / IMPRIME POUR COALE ET THOMAS, PAR JEAN W. BUTLER* 1809. El T Mrtz 3/ t> \ $ \ <\' COLLECTION DES DIFFÉRENTS MORCEAUX ADDRESSES A MM. BUNCAN M 6 INTOSH 9 LE SAUVEUR DES COLONS DES CAYES. » que des richesses qu'il a accumulées! 6. A la France — Puissent les distinctions flatteuses qu'elle accordera au sauyeui île ses enfans des Cayes apprendre à l'univers que la vertu est le prenne! des titres à l'estime des souverains et * la munificence des empires ! 7 . A la colonie de St. Dimingur — Puisse le ciel appaisé par le« flots de sâne innocent dont elle a é:é mondée arrêter enfin le cours de l'ai .ii(h:e et permettre bientôt à ses anciens habitar.s d'y élevei untro- j e. de gratitude à leur hlemteur. TOSTES VOLUXTAIRES. 1 . Par Mr. Fa?.'//. Sterett. — T.es colons de St. Domingue et tout les Français "é u^és dans les états unis — Puissent-ils y jouir de la sauté, de la fortune et du bonheur sous les au:«pices de notre heureux gou- vernement ! 2. Par le Capitaine Bunhuni. — Puisse le cœur qui palpita à la vue des malheurs d'autrui, n'avoir jamais à gémir sur le sien propre. 3. Par Mr. M'Tntosh. — Aux infortunés exilés de St. Domin^ue — Puisse leur invincible constarce dans l'adversit.é leur mériter le retour d'une prospérité, à l'àbri de tout revers. Le banquet étant fini, Mr. M'fntosb se livra bien avant dans la nuit au plaisir de la dansé, et de la conversation avec les dames de Bdtmoie dont l'empressement à lui donner des marques de leur estime leur est aussi honorable à elles mêmes qu'il dut être touchant pour celui qui en était l'objet. HARANGUE DU PRESIDENT en présentant la médaille à Mr. Duncan M'Iniosh. Monsieur ! Les Français sauvés par votre intrépide dévouement des scènes de carnage qui, en 1804, désolèrent le sud de St. Do- mingue, dans la douloureuse impuissance où ils se trouvent de remplir envers vous le vœu de leur sen«ibilitié, voudraient au moins en éter- niser le souvenir par un gage durable qui vous assure à vous et à vos descendans un titre à la gratitude et à la vénération de leurs derniers 9 neveux. C'est l'objet de la médaille qu'ils ont l'honneur de vous offrir par mes mains. Puissent des joui s plus sereins luire bientôt pour eux, et ils iront d;iis ces lieux qui furent le théâtre de vos nobles ex- ploits, ériger à leur lilé.uteur un trophée plus digne de ses bienfaits et de leur reconnaissance ; mais plutôt daigne le ciel se charger lui même de l'acquit de leur dette ! Lui seul peut couronner avec une munifi- cence pioportionnée, des vertus que lui seul put inspirer. C'est lui, Monsieur, dont la providence paternelle toujours attentive aux cris de l'infortune vous rrntiqua entre tous les humains, et qui du fond de l'ecosse vous appella à cette fonction auguste de sauveur de ses enfans opprimés. — C'est lui qui disposa votre ame aux mouvemer.s de la pit'é. — Lui qui, apiés avoir accumulé dans vos mains les fiuits d'une Yertueuse industrie, vous apprit à les sacrifier pour le salut de vos frères adoptifs, lui qui arma votie cœur de ce courage tranquille qui vous fit affronter mille dangers, braver mille poignards pour consommer l'œuvre de leur rédemption. Ah ! c'est à lui seul qu'il appartient de récompenser dignement votre héroïque constance, dans l'exercice d'une commission aussi périlleuse, et nos vœux les plus ardens, les seuls que la solemnité de ce jour nous permettent d'exprimer, sont, qu' après une vie aussi longue et aussi heureuse que la condition de notre moralité peut l'admettre, 11 vous accorde, dans un monde meilleur, le centuple promis u la miséricorde. Narration des faits qui honorent Mr. Duncan M'Intosh, faite par le Vice Président : — Français, généreux Américains, et vous infortunés habitans des Cayes, que le même sentiment, celui de l'amitié et de la reconnais- sance, vertus chères aux âmes sensibles, rassemble ici. Notre réunion. a pour but de payer notre tribut d'hommages, d' admiration et de respect à la bienfaisance du vertueux Duncan M' lut os h. J'ai déjà rempli ce devoir sacré comme membre d'une socié é qui chérit cette vertu, et s'occupe constament, en silence, de son pieux exercice ; mais désirant prouver publiquement tout l'intéièt qu'il m'inspire, j'aî accepté le titre honorable et flatteur de Vice Président de cette respec- table assemblée ; et c'est en cette qualité que je suis chargé de vous faire le lécit d'une partie des nombreux traits de bienfaisance de cou- rage et de désintéressement dont il a tant de fois honoré l'humanité, B , 10 Je dis d'une partie, parceque, malg'é tous nos soins, toutes nos recherches, le plus grand nombre des colons qui lui doivent la vie étant éloigné, il nous a é é impossible de les réunir tous. Cette manière de transmettre à la postérité le nom chérit de M'Tn~ tosk est, en effet, la récompense la plus flatteuse, celle qu'ambitionne Je plus l'homme vraiment vertueux, et celle qui remplit le mieux le but que nous nous sommes proposé, celui de le (aire bien accueillir p .r tout où la bienfaisance sera appiéc.ée. Je ne vous inviterai pas à m 'accorder votre attention, parceque je vois au silence respectueux qui règne dans cette assemblée, que le de sir de connaître ces faits inté éi- sans est le seul qui occupe votre ame en ce moment. D/tiican AI' I/ifos/i, écossais de naissance, étranger, à tous ceux qui l'entouraient je ne dirai pas ennemi du nom Français puisqu'il a si bien prou\é le contraire, doué de tout tems des qualité; qui honorent l'espèce humaine, l'ami, le protecteur zè.é des malheureux, a com- mencé sa glorieuse cari 1ère à Baltimore. Quoique ce premier trat de b:enfaisance soit éloigné, j'ai pen^é qu'en le retraçmt à votre mé- moire, il servirait à vous rendre son nom plus reconmandable, ses actions plus chères à vos cœurs, et l'intéièt qu'il à si bien su vous inspirer plus grand et plus touchant. Lors-que les infortunes habitans de la ville du Cap, cette ville jadis si florissante, que j'ai vue moi même couverte de sang, de cendres et des nombreuses victimes d'un sj stême atroce, poursuivis par le fer et le feu, obligés de fuir et d'abandonner leurs paisibles demeures, abor- dèrent sur cette terre hospitalière, dans cette ville ; tous les Américains sensibles à leur infortune, s'emprè>serent à les reç j vo r chez eux, et M'intosh eut le bonheur d'en recevoir un tiès grand nombre à qui il prodigua, soins, attentions, secours et consolations. Le commerce qui rétrécit ordinairement le cœur, parceque l'intérêt est un sentiment qui sympathise bien rarement avec la bienfaisance, doit à M'IntoiA un rayon de la gloire dont il s'est couvert. Né- gociant actif, intell'gent, probe, chargé de grands intérêts, il sut se créer une fortune considérable ; et c'est l'employ de cette fortune, ac- quise avec tant de peines dans un climat destructeur, qui lui procure l'estime dont il jouit, et les éloges les mieux mérités. Cette estime, ces él >ges si flatteurs pour l'homme de bien, M'Infosfi les doit à sa con- duite généreuse. Bienfaisant par caractère, deux mille quatre cent Il Français doivent à son courage l'existence, et le bonheur à sa généro- si'e Je vomirais pouvoir vous les nommer tous, paiceque cet appel, ho- norable pour lui, donnerait le temps à chacun de vous de se livrer au plaisir i éhcieux de répécer deux mille quatiecent fois, vive M'Intosb, vive le sauver des colons. Si M'Intosh ne devait qu'à son courage l'avantage d'avoir arraché des mains de leurs assassins ces deux mille quatre cent Fran- çais, j'applaudirais faiblement à cette action, pareeque cette qualué toute humaine peut être partagée par un très grand nombre d'hom- mes ; mais ce sont les moyens qu'il a employés pour utiliser ce courage qui devient, exené par lui, une vertu presque divine ; c'est le sacrifice volontaire d'une fortune immense fruits de dix ans de travaux, et sacri- fié avec une géi érosité dont il a fourni le premier exemple ; ce sont les humiliations aux quelles il a é:é exposé, les dangers qu'il a cou- rus, pouvant les éviter en demeurant passif spectateur de tant de crimes dont il a é é témoin ; c'est l'intéièt qu'il témoignait à tous in- distinctement ; c'est tout ce qu'il a fait qui doit exciter notre admira- tion et diriger le burin qui doit transmettre aux races futures ses glo- rieuses act ons, - C'est à vous, estimables colons des Cayes, c'est à vous, témoins de ses heureux efforts, à nous peindre son courage, son zèle, son activité, son empressement à se porter par tout eu sa p;é?ense pou- vait être utile à un malheureux couibé sous le poids des fers et de la douleur, ou dévoie tout vivant par l'air infecte des cachots; de ces cachots où, au j léîil de sa vie, il allait en arracher ceux qu'il croyait pouvoir en faire sortir, ou que son or avait rachetés. C'est à vous, femmes inié éssantes, qui connaissez si bien le lan- guage de l'ame, à nous retracer tout ce qu'il fit pour vous conserver à la socié é dont vous faites l'ornement. C'est à vous, épouses ver- tueuses, époux chèns, à nous exprimer le pla'sir que vous éprouvâtes en recevant dans vos bras un époux ou une épouse que vous croyez perdus pour toujours, et que votre bienfaiteur rendait à votre tendresse C'est à vous pères et mères qui jouissez encore du bonheur d'embras- ser vos enfans à nous dire avec quel attendrissement vous revites ces gages précieux de votre amour, rendus à vos vœux si souvent trompés et exaucés par le généreux M'Intosh. Racontez nous, âmes sensibles, avec quelle intrépidité il arracha le jeune Mosancy des mains d'un de ces tigres, altérés de sang, 12 au moment cù il allait sacrifier cette innocente victime à sa fureur, et tous les dangers qu'il courut dans cette occasion, puisque lui me e doit à Mr. M'Néal de n'avoir point été sacrifié au ressentiment des monstres qui s'attroupèrent autour de lui. Dittes nous combien ce fo:s, ne consultant que son cœur, il s de chez lui les poches pleines d'or, avec l'intention de le répandre pour vous être utile, combien de fois il y rertra apiè- les avoir vuhiées pour calmer la fureur Je vos assassins, et co.nbien de Fois il en res- sortit encore avec de nojveîîes sommes toujours destinées au même t^a^e. Dittes nous aus= : , combien il lui en coûta pi ut sauver vin^t deux infortuné-, destinés au sacrifice du jour, et qui durent â ses soins le bonheur d^bcrder ù la Jamaïque dans une chaloupe fourn e par le Capitaine Anderscnt, et remplie de provisions ach^écs à grands frais. Dittes nous encore avec quelle délicatesse, quelle bonré, il fit sub- sister pendant le s'ege des Caves de nombreuses fa m Iles, et quels moyens il employa pour tromper la vig lance de vos bahares surveil- lants. Ce fut dans des paquets de hn^e, sons le piéttxte de le faire bianebir, qu'il fit parvenir à la famille Bar ru e composée de neufs personnes, de la farine et dss provisions de toutes espèces ; c'est de cette manière qu'il a nourri cette respectable famille jus qu'au moment où il put leur procurer un passage pour ce pays, et qu'il n'obtint qu'avec ,j e l'or. — attestez ce fait Madame Barihe, vous qu: ê'es ici piè- sente ; cette attestation honorera le nom de l'obligée comme celui du bienfaiteur ; les malheurs que l'on n'a point rr.é.iés bien loin d'humi- lier honorent ceux qui ont le courage de les supporter.* C'est aussi à M'Intosh que Mr. Bridon condamné à mort par De ;; a'ine«, ce monstre dont le nom seul fait frémir, dut son salut. L'offre de beaconp d'argent n'ayant pu tenter celui qui vait exécuter cet ordre barbare, M'1 z perdait jamais de vue la victime qu'il voulait sauver, a recours à un autre moyen ; il invite le chef à dîner, lui prodigue la boisson qui oriser son dessein, et pour celte foi $ ..V, il profite de l'état de son * Cette : çui était : esperant de sauver une grande quantit.é de Français qu'il voyoit tous les jours exposés à perdre la vie. Dou- loureusement affecté du spectacle horuble qui re renouvelle tous les jours devant ses yeux, feint de vouloir quitter le pays. Il se transporte chez le commandant, et demande son passeport en annonçant qu'il veut partir pour ne plus être témoin de tant d'atrocités. Kstimé des méchans corn ne des bons, heureux tfFt de l'empire de la vertu, le commandant l'invite ù ne point quitter la ville en lui promettant de faire cesser le carnage. Satisfait, et ne perdant point de vue l'occasion qui se présente à son idée d'être utile, il consent à rester à condition qu'on lui donnera une garde pour que sa maison soit respectée ; cette garde accordée, il s'en rend le maitre à force d'argent, ec mettant à profit l'insatiable avidité de ses gardes, il reçoit chez lui tous les Franc lis qui se piésentent, va lui même chercher ceux que. la crainte retient cachés dans leurs demeures, et méprisant l'ordre de mort pro- clamé par Dessalines contre tous ceux qui oseraient cacher chez eux un blanc Français, il continue à recevoir ceux qui viennent lui de- mander protection, les nourrit et les console. Tiès souvent victime de sa gé' éreuse conduite, traîné dans les prisons par ceux même qu'il a gor°é d'or ; mais opposant sans cesse la vertu au crime, la bienfai- sance à la cruauté, le courage à la férocité, il sort des cachots pour se livrer de nouvtau à de nouveaux traits de générosité. Ayant obtenu du commandant, pour une somme considérable, la promesse de laisser partir un 1 1 es 'grand nombre d'hommes, de femmes et d'enfans dont il avait favorisé l'embarquement sur un navire qui devait mettre à la voile le lendemain ; content de lui, satisfait d'avoir fait encore une bonne œuvre, il va se délasser des fatigues du jour, et goûter les douceurs d'un sommeil paisible, de ce sommeil que goûtait Je bon tite quand il avoit fait une belle action. — Mais! quelle dut être ta douleur, sensible ami, lois qu'à ton réveil tu appiis qu'au mépris de cette promesse si chèrement achetée, tous tes malheu- reux amis avaient été lâchement assassinés pendant la nuit. — On sait qu'irité de cette cruauté perfide, tu te transportas de suite chez le monstre qui venait d'affliger si cruellement ton cœur, et qu'oubliant le danger au quel lu t'exposais, tu lui reprochas avec un courage hé- roïque sa barbare conduite.»- Mais, hclas ! !c mal était fait, et il pou- 15 yait se rendre encore coupable d'un plus grand crime les privant d'une vie qui devait être signalée par tant d'autres bonnes actions. — Si le ciel ne t'eut point proie é dans cette circonstance critique, on n'auiait point à. citer ce nouveau trait de courage et de ( es; n té ressè- ment qui seul suffirait pour rendre ton nom cher à tous les Français ; on n'aurait point à due, M'intosh, bon, ^éiéreux, humains jusqu'au dernier moment, a renon<è à son départ, a sacrifié de nouveau ses in- térêts en apprenant que beaucoup d'habitans refusés dans les mon- tagnes avaient besoin de sa présence pour se sauver. On ne parle rait par des vin^t cinq soldats et des deux officiers, Messieurs Kspan- net et Vessaux qui durent à ton humar.iié l'existence, à ta générosité les secours i écessaires pour la supporter, et à ta protection de pouvoir se rendre en sûreté dans leur patrie. On ne parlerait pas non p'us, avec un attendrissement inexprimable des huit mille gourdes que tu offris avec Mr. Carter pour acheter la vie de l'intéressante et mal- heureuse Demoiselle Nougues. Et nous n'aurions pas le bonheur de t'en témoigner aujourdhui notre vive reconnaissance. Avant de terminer ce précis historique il est de mon devoir, comme Fiançais et comme interpiête des sentimens des habitans des Cayes, de parler avec éloge de la conduite honorable des capitaines et des né_;ocians qui ont au!é MTntosh à sauver les Français. — Mes- sienrs Anderson, Peterkin, Bunbury, Du/key, Long, Hamilton, Carter, Hupfengarlner, et John Cunningham, ont des droits à notre estime et à notre reconnaissance, et leurs noms doivent être inscrits au temple de mémoire entourant celui du bienfaiteur des colons; c'est à Messieurs Carter, Hopfengçtrtner et John Cuunitigham que Mr. Million et soa estimable famille que celle de Mr. Bourjolly s Mr. Harrel t les Dames Lacostes et Madame St. Martin du four Doivent leur salut. Gé.éreux M'Intosh osez promener vos regards sur ce cercle inté'és- sant d'hommes et de femmes dont une partie vous doit la vie ; que votre modestie ne s'afflige pas de voir leurs yeux fixés sur vous. Si l'intérêt, si l'attendrissement que vous savez si bien leur inspirer force leur attention elle est due à vos vertus, et si le récit que je viens de faire d'une partie de vos belles actions excite leur envie, ce ne peut être que celle de vous imiter. Vous ne devez plus craindre de vivre ni de mourir ; quand on jouit 4e l'estime générale l'existence est un bonheur, et quand ©n a fait 16 tout pour la mériter, quand on la doit à tant de vertus, la mort n'est que le passage de ce bonheur à un plus grand et plus durable. Après V exposition des belles actions de Mr M' Intosh la couronne lui fut présentée par le Président en ces termes. L'ancienne Rome décernait une couionne civique à l'homme qui avoit été ass-ez. heureux pour sauver la vie d'un seul citoyen. — Com- bien de turcs n'avez vous pas acquis, Monsieur, pur cette longue térie de belles actions dont nous venons d'entendre le lécit, à telle que la reconnaissance des Français place aujourd nui sur votre front. Dia- dème plus çloiieux aux yeux de l'homme juste que celui qui étincelle sur la tête des rois, parce qu'il est le prix de la vertu et le gage d'une couionne immortelle. Couplets chantes par une jeune Demoiselle de 14 ans Mademoiselle Milhau. Sur l'Air Femmes voulez vous éprouver. O TOI, dont les soins bienfaisans Ont des miens sauvé l'éxistence s De leurs tendres remercimens Par ma voix reçois l'assurance. Pour t'exprimer à mon tour Ma joie et ma reconnaissance, Mon cœur a du choisir ce jour Où l'on fête ta bienfaisance. Que des jours purs comme ton cœur Forment ton heureuse carrière ; Que les plaisirs et le bonheur Tiennent chez toi leur cour plénière- Ce sont les vœux que chacun fait Pour ta précieuse existence Mon cœur est le simple bouquet Que t'offre la reconnaissance. 17 DISCOURS, Prononcé par Charles Loigeroi. LES âges précédents ont fourni des exemples signalés de dévou- ement à la patrie, de p.é é filiale, et du sacrifice de sa propre existence pour des personnes, chères par leurs rapports naturels ou sociaux ; dans ces actes justement renommé.», l'amour de la gloire, le sentiment -du devoir, et la certitude de passer à la postérité agissaient sur leurs auteurs, par les stimulants les plus propres à mouvoir des âmes for- tes ; Cependant leur héroïsme, tout admirable qu'il fût, ne coûtait que l\frbtt d'une exaltation passagère immédiatement récompensé par une fia illustre, ou par les honneurs du suffrage public; C'était un élan, sublime à la \é.ité, mais l'élan' qui porte à quelque action d'éclat ne caraciéiise pas toujours une vertu soutenue ; tandisque, dans la longue série de bienfaits désintéressés dont la voix des colons proclame aujourd'hui le souvenir leur intrépide dispensateur eut à œployer une continuité de munificence et d'énergie, unique dans les annales de la oéiierosué humaine. o O M'intosh ! en disant ce que tu fis, nous allons tracer aux con- temporains et aux races futures le plus haut degré de magnanimité où l'amour de ses semblables puisse élever un mortel ! ! ! Etranger par la naissance à tous les malheureux qui l'entourent*, ne pouvant entendre leur language que par l'intelligence de l'ame, ayant à redouter un délateur dans tout homme de qui son or acheté les services pour l'évasion d'un proscrit, voué à une mort certaine si la horde assassine vient à découvrir la pieuse complicité du litéiateuc avec la victime qui leur échappe. Ce héros de la charité (ne disons pas Phiïantropie)* insensible à son propre danger ; ne recevant l'impul- sion que de sa conscience ; sans autre mobile que le sentiment épuré d'une pit.é croissante per l'exercice de la bienfaisance ; sans espoir de lémui é ation, sans expectative de retour, sans autre désir enfin que de survivre au derbier colon qui reste à délivrer, M'intosh, ne songe à abandonner cette terre, où la Providence sans doute prit soin de le * Expression dénaturée par V abus qu'en ont. fait les prétendus amis de P humanité qui en franc e, ont conspiré la destruction de l'espèce blanchi 'sous le voile d? une pitié feinte envers les Nègres des Colonies / f 18 dérober â la vengeance que le crime réservait à sa vertu, qu'ap r ès avoir vuidé le trésor au qud les voeux de sa libéralité s'adressent en- core, mais vainement. 11 pa.fi quand sa fortune épuisée l'avertit que l'oeuvre de rédemption est terminée pour les facultés humaines. A la place de cette fortune si noblement dissipée, il ne ;etrouve sut le sol *é- moin de sa richesse pasée, qu'une immense f un .lie d'indigents ciébi-. teurs n'ayant d'hipotèque à lui cff. ir, pour la Dette la plus saciée, que leur amour et les souhaits de leur reconnaissance ! ! Ah ! du moins, si le destin lassé de ses rigueurs consent, après un. long exil à r'ouvnr, pour nous ou nos descendants, le chemin de cette ile où ses pas sont marqués par autant de bienfaits ! que le li«u de notre arrivée prenne le nom de notre libérateur ; que le premier édifice y soit con-acré pour un monument où lapostérné lise ; " DUNCAN M'INTOSH sacrifia sa fortune et dévoua sa vie "pour sauver 2400 Français laines en proie aux monstres d' * Afrique , Couplets en l* honneur de Mr. Duncan M'Intosh et des généreux capi- taines Américains qui Pont aidé à sauver les Français de la partie du sud de Saint Domingue, faits et chantés par Mr, Charles Tikrlin, air Du vaudeville de la soirée orageuse. I. VOUS qui dites que les vertus Pour toujours ont quitté la terre, Désormais je ne vous crois plus L'erreur serait un peu grossière. Eh quoi ! sous les yeux n'ai-je pas Des vertus le phis bel ensemble, Dans les convives du repns Qui dans ce sallon nous rassemble ? II. A l'air modeste au front serein, Ici je vois la bienfaisance Frète à verser à pleine main, Ses dons sur la faible indigence ; 19 Du Français ardent protecteur, Son malheur cesse à son approche, Hommage cent fois au bon cœur Du sensible et bon M ac Intoshe. m. Tendres mères, veuves en pleurs, Qui courût essuyer vos larmes ? Frères, époux, tremblantes sœurs, Qui mit un terme à vos allarmes ? Vous le savez ! Ce fut toujours Ce mortel droit et sans reproche, Ce rare ornement de nos jours Le sensible et bon M ac Intoshe ! IV. De cet ami si généreux Que notre œil enchanté contemple j Puissent long-tems à nos neveux Tous les beaux faits servir d'exemple, Conservons le dans notre cœur C'est le melleur livre d'histoire ; Pour qui compatit au malheur, C'est le vrai temple de mémoire,, V. Vous les émules de son cœur Braves et dignes capitaines, Vous qui sensibles au malheur L'aidâtes à briser ses chaines; Vos noms à la postérité Transmis par la reconnaissance, Publieront votre humanité, Vos vertus, votre bienfaisance ! 'Chanson en Vhonneur de Mr. M'bitosh, par Mr. Duclairaq Jeune, Chantes par Mr. Muloniere. I. O MES amis, bannissons la tristesse Nous revoyons notre libérateur, Pour rendre hommage à notre bienfaiteur Unissons nos accens (bis) dans nos chants d'alegresse. CHORUS. 20 H. Ha ! pour des cœurs pleins de reconnaissance Sensible ami, que ce moment est doux ! Ici du sort nous bravons le couroux Trop heureux de pouvoir (bis.) chanter ta bienfaisance. CHORUB. III. Le term peut bien, du destin trop sévère, Faire oublier les cruelles rigueurs ; Mais il ne peut affaiblir dans nos cœurs D'un juste sentiment (bis.) l'expression sincère. CHORUS. IV. De tes bienfaits, toute la îécompense Est, tu le vois, dans le fond de nos cœurs Et les dieux seuls des biens dispensateurs Peuvent de nos souhaits (bis.) îépdrer l'impuissance. CHORUS. V. Qu'en ce moment chacun s'aprête à boire Pour notre ami manifestons nos vœux. Santé, bonheur au mortel vertueux Dont le nom ornerait (bis.) les fastes de l'histoire. CHORUS» Couplets addressés à Mr. M' Intosfi, par Mr. Edme Ducatel. Air Je suis lindor. I. O JOUR heureux ! jour de réjouissance, Où des Français l'ami, le protecteur; Où des colons le soutien, le sauveur, Vient embellir ces lieux par sa piésence. II. Dieux qui voyez l'intérêt qu'il inspire, Secondez nous, animez nos accens ; Au monde entier nous voulons, par nos chants 9 De ses vertus prouver l'heureux empire, 21 III. Que l'amité, que la reconnaissance, £n publiant .ses généreux bienfaits, Rendent son nom cher à tous les Fonçais, Et ses succès précieux à la Fiance. IV. Aux conquérans abandonnons la gloire, Unique objet de leurs soins, de leurs vœux; L'homme de bien en faisant des heureux Est bien plus sur de vivre dans l'histoire. V. Chantons Duncan, chantons sa bienfaisance, C'est un devoir qui doit plaire à nos cœurs; Celui qui sut sécher autant de pleurs A bien des droits à la reconnaissance. VI. De ces guerriers qu'enflamme la victoire Les noms fameux dureront un instant ; Le sien sera, comme homme bienfaisant, Toujours inscrit au temple de mémoire. Couplets faits par Mr. Chatard. Air .Entend ma voix gémissante. I. Français de la bienfaisance Nous célébrons le héros ; Il faut apprendre à la France Comme il soulagea nos maux, Lorsque la race effrénée Des féroces africains, De notre île infortunée Vint terminer les destins. II. M'Intosh au bruit des armes Vole auprès des assasins ; Il les baigne de ses larmes, Ose blâmer leurs Desseins ; Maïs ces monstres inflexibles Aux accens de la pitié, Vont bientôt être sensibles Aux efforts de l'amitié. III. Il court, iî se précipite, Il puise dans son trés.or 5 Pour arrêter leur poursuite Il faudrait les gorger d'or ; Il le peut, il s'en fait gloire, Et deux mille infortunés Sont pour prix de sa Victoire Vers ces climats entraînés. IV. Qu'on relise dans l'histoire Ce beau trait D'humanité ï Que les filles de Mémoire Disent à la Vérité; Que son auteur magnanime Sut avec humilité Porter jusques au sublime L'amour de la charité. / 23 TRIBUT DE RECONNAISSANCE FRATERNELLE. La loçe Française composée, en partie;"des habitons des Cavts, désirant acquitter la dette Sacrée de beaucoup de sts membres — arrètta à i' una- nimité, sur la demande du frère orateur que le frère M'Iutos/i serait porté à perpétuité sur son tableau comme membre honoraire de son attelier. Le vœu de la Loge lui fut annoncé par trois de ses membres chargés de lui porttr son diplôme, et de l'inviter à la visiter. Le frète Duncan M'Intosh s' étant rendu à sa tenue du jour de la St. Jean le Maitre et le frère orateur lui adressèrent les discours suivants. DISCOURS DU MAITRE. Il est bien flatteur pour moi, mon frère, de piésider en ce moment i'attelier de la vérité, et je considère comme une faveur du ciel l'avan- tage d'être l'interprète des sentimens de tous les membres qui le com- posent, pareeque la présence d'un homme bienfaisant et vertueux est la plus grande preuve de la protection du Grand Architecte de l'univers. Si j'avais l'éloquence des Bossuet, des Eourdaloue, des Massillon, je ferais retentir les voûtes de ce temple du récit intéressant des nombreux traits de bienfaisance, de courage et de générosité dont vous, avez si souvent honoré l'humanité. Je vous retracerais en traits de feu la reconnaissance de 2400 Français à qui vous avez conservé la vie en exposant autant de fois la vôtre. Je vous peindrais leur cœur délicieusement agité au seul nom de M'Intosh. Je vous ferais obser- ver leurs larmes humectant leurs paupières tremblantes de plaisir toutes les fois qu'ils ont le bonheur de vous voir ou de vous entendre nom- mer ; et si je ne craignais pas d'affliger trop votre modestie, je vous parlerais des pères des mères, des époux des épouses, des fils des filles, des frères des sœnrs, des parens des amis qui doivent à votre conduits généreuse, conduite inconnue jusqu' à vous, un père ou une mère, un époux ou une épouse, un fils ou une fille, un frère ou une sceur, un parent ou un ami. — Mais comme le bonheur d'être utile est la seule récompense qn'ambitionne l'homme vraiment vertueux, je me bornerai à remercier l'être suprême, dont vous êtes la plus parfaite image, de la faveur qu'il nous accorde en nous procurant l'avantage de posséder dans notre sein la plus chère des vertus, sous les hesueus traits ds M'Intosh, 24 DISCOURS DE L'ORATEUR. F. M'Intosh, la respectable loge la vérité, en vous associant à ses travaux par le titre de membre honoraire, avant que vous ne lui eus- siez fait la faveur de la visiter, vous a dont é la plus grande preuve d'estime que des maçons' puissent offrir à un frère. Le vulgaire hono- re ses 1 éros par des iètes, par des repas somptueux, par des couronnes civiques; la maçonnerie fête les siens par les témoignages d une ami- tié pure que ne souillât jamais la somb'e envie, — Voyez ce nom- bieux atteli.tr que votre présence encore plus que la i'ete ou jour a réuni dans cette auguste enceinte. Jamais il ne me parut ni plus re- spectable ni plus majestueux qu'en ce moment heureux où j'entends chaque frère due et répéter à l'envi, nous le possédons parmi nous cet homme bienfaisant qui aime à se dépouiller pour couvrir la nudué de son frère ; cet homme qui laisse ignorer à sa main gauche le b;en que fait sa main dioite; cet homme enfin qu'une modestie plus qu'hu- maine fait rougir, s'il peut même soupçonner qu'on s'entretienne de sa vertu. Oui, cher frère M'Intosh, tels sont vos sentimeus. Je viens de peindre en peu de mots votre ame telle qu'elle est. Je deman- de pardon à votre modestie de l'affliger encore ; mais lorsque votre conduite envers nos malheureux compatriotes excite l'enthousiasme, il nous est impossible de ne pas vous en témoigner notre admiration. IVous n'emprunterons pas le language emphatique des orateurs pro- phanes ; l 'éloquence est inutile pour louer la vertu. Eh ! quelle élo- quence de mots ! Quelle éloquence d'élocution pourrait être compa- rée au son pathétique de deux mille quatre cent voix qui frappent nos oreilles au nom de M'Intosh ! Et qui nous disent voilà notre sauveur, c'est lui qui, moins effrayé par la crainte .de la mort qu'anin é du désir de conserver nos jours, a fait un rempart de son corps entre nous et nos assassins, c'est lui qui a consommé une fortune immense pour trom- per la vigilance de nos bourreaux ou pour suspendre les effets de leur férocité; e'est lui enfin qui, après tant de bienfaits, n'a d'autre sollici- tude que celle d'échapper à nos regards, de crainte que son âme ne eéde malgré elle à un mouvement d'orgeuil, ou qu'elle ne soit acca- blée sous le poids de la reconnaissance. Oui, mon frère, j'ose le dire, aussi sage que les Epictetes et cette foule de philosophes qui ont eu la môme façon de penser, vous êtes plus heureux qu'ils ne l'ont jamais été, puisque possédant des rich- esses, vous avez réalisé leurs désirs stériles. Ces sages qui font au- 25 jourdhui l'admiration même de nos docteurs chrétiens, ne desirai- ent comme vous la possession des richesses que pour faire des heureux; mais la postérité en nous transmettant leurs sentimens, ne nous assure pas qu'ils eussent, comme vous, fait le sacrifice total de ces richesses, s'ils se fussent trouvés dans les mêmes circonstances. — Ha ! mon frè- re, qu'il est beau, qu'il est doux et qu'il est rare de pouvoir se dire à soi même jai é é le sauveur de deux mille quatre cent infortunés. Puisse le ciel en exauçant nos vœux vous rendre encore le favori de la fortune ! puissent'il vous accorder de longues années sur la terre, puis que vqu« savez si bien prouver qu'en vivant, vous ne voulez vivre que pour le bonheur de l'humanité ! Le frère AV Intosh fut ensuite invité au banquet où le Maître lui adressa le compliment et les couplets suivans. COMPLIMENT. Frère M'Intosh, la joie, le plaisir, le bonheur que vous voyez rég- ner dans ce banquet sont les heureux effets de vôtre présence. Partout où la bienfaisance sera appréc.ée vous y inspirerez les mêmes sentimens 3 le même intérêt. Partout où voua irez, partout où vous rencontrerez des Français ; la renommée qui porte sur ses ailes les noms des hom- mes vertueux comme ceux des conquérans, rassemblera autour de vous tous ceux qui chérissent la vertu, et cette îéunion, monfrere., vaut bien celle d'une armée de soldats couverts de fer et de sang: en- vironnant le char triomphal d'un guerrier qui a fait verser autant de larmes que vous en avez essuyé. COUPLETS. Sur L'air Des Femmes Vengée. I. AU nom du sauveur des colons Chantons en chœur la bienfaisance, TLn publiant ses actions Prouvons notre reconnaissance. _ Des malheureux, par notre amour, Comme lui, comblons l'espérance ; Chantons célébrons chaque jour M'Intosh et sa bienfaisance. D 26 II. Dirigés par le sentiment Montrons à tout ce qui respire, L'intérêt, — l'attendrissement Que sa conduite nous inspire Des malheureux, &c, III. Si Duncan, vraiment vertueux, Fuit l'éclat, cherche le mystère; Il faut de ses traits gé: éreux, Par nos chants, instruite la terre. Des malheureux, &c. IV. Disons à la postérité 11 soulagea notre misère, Fit le bien par humanité, Et pour le plaisir de le faire. Des malheueux &c. V. Si par lui deux mille français Jouissent encor de la vie ; Si tous doivent à ses bienfaits Ce bonheur que chacun envie. Des malheureux &c. VI. Ne Plaçons pas au premier rang Le funeste métier des armes, Celui qui fait couler le sang Le doit â qui sèche les larmes, Des malhenreux, &c. VIL Du souvenir de ses succès Alimentons notre tendresse ; Et que son nom cher aux Français Soit notre réfrein D'allégresse, Des malheureux, &c. 27 VIII. Promettons tous qu'à pareil jour, Chacun de nous, en son absence, Rechantera l'hymne d'amour Que nous inspire sa présence. Des malheureux, par nos secours, Comme lui, comblons l'espérance j Chantons, célébrons tous les jours M'Intosh et sa bienfaisance. IX, Vous, enfans de la vérité, Qui mettez toute votre gloire A soulager l'humanité ; Pour v vre longtemps dans l'histoirej, Des malheureux, par votre amour, Comme lui, Comblez l'espérance; Chantez, imitez chaque jour M'Intosh et sa bienfaisances F i isr. TRIBUTE OF PUBLIC GRATITUDE. SOME ACCOUNT OF AN ENTERTAINMENT GIVEN IN IIOKOR OF * MR.. DUNCAN M'INTOSH, IN " BALTIMORE, . QN THE 9th JANUARY, 1809- WITH A COLLECTION OF THE PIECES DELIVERED ON THAT OCCASION. (.^.(•ilMi..tii|,.<..(..|Ml~<»<«l"l'H»<«lfl PRINTED FOR COALE AND THOMAS, BY JOHN W. BUTLER. 1809. ACCOUNT OF AN ENTERTAINMENT GIVEN TO MU. DUNCAN M'INTOSH. HE late inhabitants of the south part of St. Domingo, residing in the city of Baltimore, upon hearing of the arrivai of Mr. Duncan M'Intosh, assembled for the purpose of determining on a suitable mode of expressing to him the sentiments of gratitude wjth which they were deeply penetrated, for his noble and generous conduct in magnanimously exposing his peace and his Jife, and sacrificing, with a disinterestedness unknown but to him, the greater part of a large fortune to turn from them the sword of the assassin and to save the;r Jives. Their number being too small, and their means too feeble, to ena- ble them to give such an entertainment as they desired, in hononr of this Hcro of humanity^ they addressed theniselves indiscriminately to allFrenchmen who approved their intention, and were disposed to promote their wishes. They opened a subscription which was im- mediately filled with ail that alacrity, zeal and interest which are in- spired by noble actions. On the lst. January, 1809, a number of the subscribers met at Mr. Mullon's, to fix on the day and the manner of a feast to be given to Mr. M'Intosh. Mr. Edme Ducatel was chosen Chairman, who, after announcing the object of the meeting, proposed the appointment of a Committee of Arrangement to carry that object into effect ; and the Révérend Doctor Dubourg, président of St. Mary's Collège, Messrs. Chassaing, Mu lion, Bonnefils, Larenterie jun. and Muîoniere, were appointed the committee ; and to ensure perfect order during so mé- morable an entertainment, which conferred honour on Frenchmen as well as Mr. M'Intosh, Messrs. Brunelot, Bacconais, Loigerot and La» «•enterie jun. were appointed managers for the evening. The Chair- 32 man tben arldressed the committee of arrangement, recommendin» prompt tiide and zeal in the discharge of the:r honourable office. This comin.ttee met the next day, and addiessed Mr. M'intosh by note, as foIJows. To Duncan M'Intcsh, Esq. the Friend and Saviour of the lives of the unfortunate mhabitants ot Aux Caves. Baltimore, 2 >d. Jamiary, I8O9. SÎR, Frenchmen, and particularly those late of Aux Cayes, V/ho owe to you their lives, desirous of siving; you a public proof of their livelv gratitude, and to enjoy together the sight of their de) iverer, and the interesting spectacle of virtue crowned ! are met to give \-ou ' i enteitainment. Th : s munner of testifyinsc ail the 'nteest with which your noble and ge erou' con iuct inspires them, the only one in their power, may se serve to prove to the world that benevolent actions are always f . owed b, sweet enjoymert, and that the man like you, favoured by en, for the exercise of good deeds to the full extent of his power, wi.ll sooner or'later receive his reward. 7 hat uhicb we novt pré- sume to uffer iou, is the more flattering, Sir, as it is the faithful ex- pression of sentiments of admiration and respect for you, which is perpetually chenshed b^ ail Frenchmen. Your very humble servant, &c. Reply of Mr. M'Intosh. Baltimore, 3i. January, I8O9. Gentlemen, It is with regret that I accède to your wishes, and the certainty that my refusai would be displeasing to you, is the sole motive which induces me to accept the flattering and honourable in- vitation given in the name of ail the French in this < ity, and I receive it more as a proof of their friendship than as a reward of the httle good I hâve been able todo. TosuccoursutTering humanity, to aid and console the unfortunate, and to arrest crimes, are actions which always carry with them the best reward, and if there remains to me a regret, it is that it was not in my power to render greater services, and of being so often deceived by the perfidy of their assassins. May I yet see the French Colonists restored to that country, so long the witness of their misfortunes, and in the enjoyment of peace under wise laws, in happiness under a protecting goveniment ; then, if in their moment of Jeisure, tliey deign to think of me as their sincère friend, I sball consider myself amply paid for evety thing that I hâve had the happiness to do for tbem. I hâve the honour to be, with sentiments of distinguished respect, Gentlemen, jrour very humble and afrectionate Servant. Sir. The Committee to Mr. M'Intosh. Baltimore, 3d. January, Ï809» In accepting the invitation we had the honour to give you in the name ot the French résidents in this city, you hâve afforded them perfect happiness. It will be on Monday, at 6 o'clock in the evening, that ihey will enjoy the delightful pleasure of testifying to you their gratitude in publicly offering you a medal, which to posterity will tell of your good actions ; and in placing on your head a civic crown. This distinction, so highly appreciated by the Ptomans, because they knew the worth of a citizen, will doubtless serve us in making you known wheresoever you may go, as the man who has had the happi- ness to save the lives of twenty four hundred, and to immortalize your name, will render your virtues dear to ail mankind. We hâve the honour to be, &c» The Committee having fixed upon the day of the feast, nominated the Rev. Doctor Dubourg their Président, and Mr. Edme Ducate! Vice Président, E 34 PROCEEDINGS AT THE FEAST IN HONOR OF DUNCAN M'INTOSH. o NT the JJfh dayof January, 1809, the French colonists of the south part of St. Domingo, and ail the French résidents in Baltimore, gave a spîendid feast, at the assembly-room, to UunCan M'Intosh, Esq. as a tribute of their gratitude for the benefîcent and intrepid exertions of that pt-ide of man/citid, in rescuing, by the sacrifice of his fortune, and at the constant péril of hislife, from the fangs of infernal Brigands uuder the command of Dess.dines, two thousandfour hundred devoted victims, many of whom were présent at that moving ceremony. — The concourse of French and American ladies and gentlemen was nume- rous and brilliant. The Hall was well illuminated and exquisitely decorated with gailands of laurel and floweis, devices and inscriptions, commemorative of the good actions of this hero of fraternal charitu, for whom a throne was erected under a triumphal arch at the uppef extremity ofthe rooin. — W hen the assembly had met, the managers introduced amidst peuls of applause, the American Captains lîami!ton i Bunburii and P eterkin (chairs being likewise reserved for Captains Anderson, Long and Du rkey, who were absent) who had co»operated in the saving of many of those unhappy fugitives, ànd placed them on both sides ofthe throne. But the introduction of Mr. M'Intosh, which followed shortly after, exhibited one of those scènes of tender- est and yrateful enthusiasm which are better felt than described. Con- ducted by the Président, Vice-Président and Managers, he proceeded amidst tiie melting cries of Vive M' h/tus/i, mingled with the sounds of trumpers, clarions and hautbois, to the seat prepared for him, whcre, on his saluting the Assembly with that unafftcted cordiality charac* teristic of genuine goodness, he was hailed anew with a thousand en- dearing appellations. After he was seated, and the band of music had executed a solemn overture, the Président in a short address, ex- pressive ofthe sentiments which vibrated in every heart around, pré- sentée! him with a golden medal, and hung it upon his breast, The Vice-Pre^i('ent then read aloud an enumeration of the noble actions by which Mr. M'Intosh had secured his claims to immortality. This 35 rearïîns?, often intterrupted by acclamations forced by the sentimental and dignified simplicity of the narration, not less than by the beroisrn of the facts w'nh which it was crowded, was honoured with the sym- pathetic tears of the whole audience. The irnpressive apostrophe to Mr. MMniosh, by which it was terminated, is particularly remarka- ble l'or that éloquence of the heait which the occasion was so well calculated to inspire. — \\ hen it was concluded, the Président rose, holding m view a garland of oak entwined with a rihbon, on wh:ch was read the foilowing Latin inscription embroidered in sold, " OB 2400 CIVES SERVATOS," and aftei recalling the memory of the Civ.c Crown awarded in Ancien! Rome to the man who had saved the lifeof onè citizen, he proclaimed LUNCAN M'INTOSH of ail the great men of ancient and modem âges, the most worthy of that honour, and placed the crown on his head amidst the acclamations of the whole Assembl). — A beautiful design * of the justlv celebrated Max, Godefroy, was présentée! to Mr. M'Intosh in the name of the artist, and was suc- ceeded by a number of addresses in verse and prose, intermingled with musical interludes which filled most delightfully the vacant hour. Mr. M'Intosh, the captains and the company (more than 400 per» * The (ketch of this Vignette, dedicated to Mr. Duncan M'Intosh, represents the colony of St. Domingo, under the figure of an affnghted, woman pressing lier infant children to her bosom, and ca-ting herself at the feet of a tutelury Angel. She is pursued by a Monster, half negro and half tiger, who hasalready «eized her garments in his teeth ; — he appears about to stab her with one hand, whilst in the other he brandishes a blazing torch ; but the protecting Genius, to whom she has flown for refuge, darts betweer* the Monster and his victim, and, throwing gold before hitn, he arrests his furious course. Above the Genius is a star symbolical of the immortality which recompenses noble deeds. Bëside the figure emblematic of the colony, is placed a mural crown, which falls from her head, as a sign of the dreadful catjstrophe. A tempestuous sea on her right, the fiâmes of a vnlcano on her left, and jewels broken dispersed at her feet, paint the disasters which hâve befallen her The civic crown, strewed with hearts, which surrounds the onedallion, with this inscription—- "A TR1BUTE OF GRATITUDE, PROFFERED BY GRATEFUL FRENCHMENj, to the generous DUNCAN M'INTOSH, in COMMEMORATION OF lti04. BALTIMORE, JAN. 1809," ssplains the object of the ailegory, and its dedication, 36 sons) wcre then invited to a magn-ficent entertainmenfc, over which presicied innocent gaiety and biotherly affection, and during which the folio vving Toasts were given. Bi/ the Président-— \ . To Beneficence ! — May the émulation produ- ced by the splendid examples under our eyes, make ît often the order of the day. 2. To America ; to this hospitable land, the second mother of the French, persecuted bv factions and misfortune. — May she never ex- périence the.evils which she so bountifully alleviates. 3. To the state of Maryland,— whith, in 1793, voted onehalfof the fnnds in the public treasury for the relief of the Refugees from St. Domingo — May this seed, once sown in the bosom of distress, yearly fructify an hundied fold for the happiness of its inhabitants, 4. To the generous citizens of Baltimore, who, after the first dis- asters of !"t. Domingo, divided among themselves the honorable bur- then of 1500 fugitive familles. — May the unexampled prosperity, with which heaven seems to hâve delighted in remnnerating their be- neficence, be a pledge of still more abundant bénédictions. 5. To American commerce — May it ever dérive greater pride from the distresses it has relieved, than from the wealth it has accumulated. 6. To France— May she, by the flattering distinctions conferred on the saviour of her children of Aux-Cayes, proclaim to the universe, that virtue is the best of ail titles to the esteem of sovereigns, and to the munificence of empires. 7. The cdlony of St. Domingo — May Heaven, appeased by the floods of innocent blood with which it has been stecped, speedily ar- ïest the horrors of anarchy, and allow its former inhabitants to erect iipon its shore a tvophy of gratitude to their deliverer. VOLUNTEERS. B;/ Samuel Sterett, Esq. — The Colonists of St. Domingo, and ail the natives of France who hâve taken refuge in the United States — - May they enjoy health, wealth and happiness under our free govern- ment. By Cap t. Bunl/ury, — May that bosom which heaved for the misfor- tunes of others, never breath a sigh upon its own, 37 By Duncan M'Intosh, Esq. — The unfortunate exiles of His- paniola — May their persevering fortitude in adversity, be crownei with undibturbed prosperity. The banquet being over, Mr. M'Intosh mingled in jovial dance and promiscuous conversation with the fair of Baltimore, whose dé- licate attentons aud lively congratulations proved as flattering to hinsi as they were honorable to themselves. Address of the Président to Duncan M'Intosh, on presenting h un the Aie Uni. SiR, The unfortunate Frenchmen re?cued by your intrepidity from tliose scènes of bloor.shed wh.ch in 1804 dcsolated the south of St. Domingo, whilst tney lament their incapacity to évince by adé- quate pioofs the sénsibdity which such bemfits excite in their breasts, wisb at least to immortalise the remembrance of your generosity by some lasting pledge wmch may secure to you and to your descen- dants a claim to the gratitude of their remotest posteritv — Such is the object of the medal which they hâve the honour to piesent yott tbrough my hands. May days more serene enable them soon to revisit their former peaceable abodes, and upon that strand, the théâtre of ycur noble actions, to erect a monument more worthy of your beneficence and of their gratitude ! But rather may propitious FJeaven take upon itself the acquittai of their immense debt — That God alone can crown such virtues with proportionate magnificence, who alone could implant them in your bosom — For no doubt, Sir, it is He, whose paternal providence, ever attentive to the cries of the unfortunate, distinguished you from among mankind, and, from the heights of your native Caledonia, summoned you to the sacred office of succouring his oppressed children- It is He who tempered your heart to the soft émotions of pity — He, who having filled your hands with the fruits of honest industry, call- ed upon you to sacrifice your ail for the safety of your adopted breth- ren — He who armed your breast with that courage which enabled you to meet a thousand dangers and to defy a thousand poignards, ia order to complète the work of their rédemption. To Hnr, and to HiM alone, iî appertains to recmpence your heroic constancy in the performance of so perilous a service; and our most ardent wishes, the only ones indeed tne solemnîty of this dav ailows us to exprès.*, are, tbat ar'ter a life as lon£ and bappy as may fall to the lot of mortal man, He will grant to you ia a better world tbat hundred fold promised to the merciful. O R AT 10 N of Mr. Edme Ducat el, fie Vice Ptesident. Frbnchmen — generous Americans — and you, unfortunate inhab- itarts of Aux-Ca\ es, ail excited by the same émotions of friencship and gratitude, virtues dear to sensibility, hâve now assembled hère, and the object of this meeting is to pay a tnbute of homasje, of admi- ration and respect to the beneficence of DUNCAN M'INTOSH. Already I hâve fulfîUed tbis sacred dutv as a member of a Society* which cherishes that virtue — which is constantly and silentlu occupied in its pious exercise. But, desirous of testifying in a public manner ail the interest with which it inspires me on this occasion, I hâve accepîed the honorable and fbttering office of Vice-Président of this assembly, and, in that capacity, I am cbarged to détail in part those numerous acts of beneficence, of courage, and of disinterestedntss with which Mr. M'Intosh bas so often honored humanrty. I say in par-r y for notwithstanding our anxiety and researches, tne ^reatest number of those whose Iives hâve been saved by him, are now sepa- rated from us, and it is impossible ever to assemble them together. This manner of transmiting to posterity the cherished name of M'Intosh, is actually the most flattering reward, most grateful to the sensibility of the tralj virtuous man, suits the object of our ■wishes, and affonls to us an assurance of a distinguished réception to him wberever beneficence is duly appreciated. I will not soliCit you to favour me with your attention, as I already observe a respectful silence in this asscmbJy — ail attentive to this détail of interesting occurrences. * Mr. Ducatel is master of the French Lodge of Masons, where Mr M'Intosh had been previouily receiveë with diatuiguished hocors bj the Master and Bret: 39 Mr. Duncan M'Intosh, a native of Scotland, a étranger to Frenchmen, but not an enemv, for he has proverî himself their friend, possessed of those qualités which do honcr to humanity — this friend, this zealous protector of the unfortunate, began his glonous career in the city of Baltimore, l'hnugh this first act of benefirence is lemote, I présume to call it to your recollection, to render bis name still more praise-worthy, his actions dearer to your hearts, and excite" a greater and more lively interest on this occasion. When the unfortunate inhabitants of Cape François (that city for- merly so flour shing, which I myself hâve seen covered with blood, ashes, and the innumerable victims of an atrocious System, pursued b\ fiie and sword, compelkd to fly and abandon their once peaceable homes) landed on this hospitable shore, in this very city — Americans, touched by their misfortunes, hastened to receive them under their roofs, and Mr. M'Intosh had the happiness of meeting a very great number of them, upon whom he lavished care, attention, aid and comfjrt. Commerce, which generally contracts the heart, because interest is a sentiment that rarely sympathises with benevolence, owes to Mr. M'Intosh the beams of glory with which it has been irradiated. Active and intelligent as a merchant, charged with considérable in- terests, he amassed a large fortune ; and it is the use which he made of that fortune, acquired with so much trouble in a destructive climate, that gains hira the esteem he now enjoys, and the eu'ogiums most worthy of that esteem — eulogiums flattering to the benevolent man — Mr. M'Intosh owes them to his generous conduct ; benefîcent by character, 2400 Frenchmen owe their existence to his courage, and their happiness to his generosity. \\ ould I could name ail those to you, as that circumstance, so honourable to him, would give time to each of you to dévote yourselves to the delicious pleasure of repeatinç 2400 tmes, Long live M'INTOSH ! — Long live THE SaVIOUR OF THE CoLOMSIS ! If Mr. M'Intosh was indebted to his couraoç alone for the advan- tage of rescuing from the hands of their assassins those 2400 French- men, l should bestow but feeble applause upon the action, because that quality, essentially human, may be shared in common by a fjreat «umber of men j but it is the manntr in which he rendeied that courage usemî, which rnakes ît appear in him a viitue almost divine ; h is the voîuntary sacrifice of an immense fortune, ihe fruits of ten years industry, sacrificed with a generosity of which he has futnished îhe fîrst example ; it is the humiliation to which he has submitted, the dangei's he has encountered, though in his power to avoid them. by remaming a passive spectator of the many outrages which he wit- nessed ; it is the intevest he evinced to ail indifcrimmately ; it is ail he has donc, that otight to excite our admiration and direct the pen that wdl transmit to future générations his glorious actions. It is for you, respectable Colon ists of Aux-Cayes, it is for you who beheld his happy exeitions, to describe his zeal, his activiry, his eagerness in rushing forward whenever his présence could be useful to the urifortunate, bending under the weight of chains and of sorrow, and devoured alive±>y the infected air of dungeons, of those dungeons where, at the péril of his Iife, he went to rescue those whom he beiieved himself able to save, or whom his gold could purchase. ît is to you, interesting women, who know so well the languace ©f the soûl ! to call back the récurrence of ail he has perfcrmed in order to préserve you to the society of which you are an ornament, It is to you, virtuous wives ! beloved husbands ! to express the plea- sure you experienced in receiving into your arms a husband or a wife, whom you tbought lost for ever, and whom yourBenefactor restored to your tenderness. It is to you, fathers and mothers, who still enjoy the happiness of embracing your children, to tell us with what de- light you again saw those precious pledges of your love, brought back to your wishes, which were so often deceived, but at length reabzed by the generous M'Intosh. Relate to us, men of feeling, with w T hat intrepidity he tore the 3^outhfui Morancy from the hands of one of those tigers, thirsting for blood, at the moment he was about to sacrifice that innocent vie- tim to his fury, and ail the dangers he incurred on that occasion, since he himself is indebted to Mr. M'Neal that he was not then sacrificed to the resentment of the monsters who crowded round him, Teîî how many times, when obeying the dictâtes of his own hearr, lie went from home with his pockets filled with gold which was to be .appîied to benevolent purposes : how many times he went out again with fresh supplies of money, always destined to the same , 41 Intentions. Tell us, likewise, how much at one time it cost him to save twcnty-two unfortunate beings in dread of daily sacrifice, who were indebted to his benevoltnce for the happiness of landing at Ja- maica, in a boat furnished by Captant Andcrsou, and full of provisions purcbased at considérable ex pence. Tell us, too, with what delicacv, vvhat goodness, thirihg the seige of Aox-Cayes, he furnished subsi>tence to numerous families and what were the means he employed to de. e.ve the vigilance of your barbarous guaru's. It was in bundles of linen, under the pietext of having them •Wdshed, that he conveyed flour and ail kinds of provisions, to the family of the Barthe's, et mposed of nine persons. Jn this manner did he support tbat respectable family, until the moment he was ena- bled to procine them a passage to this country which tbey could only obtain by his goid — Atîest this tact, Mrs. Barthe, you, who are pré- sent. This attestation will equally do honour to the name of the ôbliçed and the Benefactor ; misfortunes which are not méritée], far from bumihating, actually conter honour upon those who hâve the cou- rage to support them.* Mr. Bridon, condemned to death, by Dessalines, that monster whose very name makes us shudder, also is indebted to Mr. M'întosh for his safety. M'Intosh, who never lest sight of the victim whom. he wished to save, after a fruitless offer of great sums of money as a bnbe to the person who was commissioned to exécute the barbarous sentence, has recourse to other means. He invites the Chief to dine ; poured out to him plentifully the draughts which were to favour his plan, and for once Intoxication was useful. Ke takes advantage of the condition of his guest — prevails upon him to sign the pardon of him he wishesto save — leaves the table under some pretenceor other— flies to the prison, and presenting the order for reîease to the gaoler, the doors are thrown open — he enters — leads out Mr. Bridon, and con- ducts him on board of a vessel. Fie saved many individuals by fjll- ing with gold the hands of the sentinaîs, who were stationed along the sea-board to intercept the escape of those who wereflyin^ to the ships for a refuge from death. By conversing in a famihar and engaging manner with the assassins, and by giving them drink, he relaxed their. * This apostrophe caused a verv great sensation, and Mrs. Baiîthe, wbo was présent, arose, and as her tears permitted, exciairaed, recious time in shedding tears over the friends he has lost ; but he who has a r ftccting sensibility, and is stimulate-.l by an eagef désire to be useful, spcnds not his time in vain regrets over those whom it has not been in his power to relieve, but hastens to those. who call him to their assistance. It was to this gên- erons conduct of M'Intosh, of which there is no example — it was to his carc and to his gold, that Madame Rousseau and her interesting family, Messrs. Dastugc, Duc/*, Mallet, La Porte, Dt-cuurf, Tt's.iaJi- die.r, Le Maître, Sorre/, Guimerë, and a hundred others, owe their lives. As the truly benevolent man fixes no limits to his benefactions, M'Intosh, losing ail hopes of saving a great number of French whom he beheld daily exposed to the loss of li/è, and grievously afrected by the horrid spectacle which every day was présentée! to his . 4ri view, he dissembles a wish to leave the country. He goes to the Con> mandant and asks for his passport, announcing to him at the same time that he wished to leave the island, and be no longer a witness to so many atrocities. Esteemed by the wicked as well as by the good, (happy cffect of the empire of virtue) the Commandant invites him not to leave the city, promising him that the carnage should cease. Satisfîed with the promises of the Commandant, and losing si°ht of no opportnnity which presented itself of being useful, he consents to rem. un on condition that he is piovided with a guard to protect his house. This guard isallowed him, be gains it over to him by moncy, and takin" advautasre of th'-ir insatiable avarice, be îecfived in his bouse ail the French who presented tbemselves, and went Irmself in Search oî those who through fear remained concealed within tbeir own dwellings ; and, despisîng the decree of death proclaimed against those who dared to conceal a white Frenchman, be continues receiving ail those who came to throw themselves uru'er his protection — He feeds ànd consoles them- Oflen himself a victim of his geiierous conduct, he is dragged to prison by those men whose hands he had filled with gold. But always opposing his virtue to their crimes, his benevo- lence to their cruelty, and his courage to their ferocity, he issues from dungeons to perfcrm new acts of generosity. He obtained, by means of rr.oney, permission from the Comman- dant for the departure of a great number of men, women and chil- dren, whora he assisted to embark on board of a ship, which was to sail the next day. Pleased at having performed another good deed, he retirée! to rest from the fatigues of the day, and tasted the sweetr.ess of undisturbed sleep — such sleep as the good Titus enjoyed after he had done a good action. But what must hâve been your grief, be«» revoient Friend, when you awoke, and learnt, that notwithstanding the promise you had so dearly purchased, ail your wretched friends had been cruelly butchered during the night ! We well know, that, fiîled with indignation at this cruel perfidy, you hastened instantîy to the monster who had so cruelly afflicted your heart, and, regardless of the danger you were exposed to, you reproached him, with an he- roic courage, for his barbarous conduct. But alas ! the evil was past remedy, and he might render himself culpable of a still greater crime by taking away a life which was to bc signalized by ?o many other good actions, 4£ îf Heaven had not protected you in this critical conjuncture, I could not now be called upon to cite this new trait of courage and disinterestedness, which of itself is sufficient to rendcr your name dear to ail Frcncbmen ; — and to say, the good, tbe generous M'Intosh, humane to the îast, gave over his plan of départ ure, made a new sacrifice of his interests, when he was informed that many of the inhabitants, having taken refuge in the mountains, stood in need of his présence to save them. We would not hâve to mention the twenty-five soldiers and two officers, Messrs. Ëspenet and Vessaux, xvho are indebted to your humanity for their existence, and to your geaerosity for the assistance necessary to suppoit thut existence ; and to your protection are they indebted for tneir return in safety to their country, Neither shnuld we now speak with inexpressible émotions of the eight thous^nd dollars which you, together with Mr. Carter, offered, to ransom the life of the interesting and unfortunate Miss Nougdes : — and we should not hâve now the happiness to testify to you our lively gratitude, Before I finish this historical summary, I feel it my duty as a Frenchman, and as the interpréter of the sentiments of the inhabitants of Aux-Cavea, to speak in praise of the honourable conduct of the Captains and Merchants who aided M'Intosh in saving the French. Messrs. Anderson, Peterkin, Bunburv, Durkey, honp-, Ham/lton, Carter, Hopfengartner, and John Cunmngham, hâve ail claims upon our esteem and gratitude, and their names, encircling that of the BeNEFACTOR OF THE InHABITANTS OF THE COLONIES, OUght to be inscribed in the temple of memory. ft is to Messrs. Carter, Hop- fcnvartner, znd John Cunningham, that Mr. Mullon and his esti- mable family, as well as Mr. Botjrj >lly, Mr. Harrel, the ladics Lacostes, and Madame St. Martin, owe their saiety. Generous M'INTOSH ! cast your eyes around upon this interest- ing circle of men and women, a part of whom are indebted to you for their lives ! — let not your modesty be wounded at seeing their eyes fixed upon you : if th.it interest, and those émotions, with which you so well know how to inspire them, draw their attention to you, it is due to your virtucs ; and the récitai which I hâve just made of a part of your generous actions, cannot but excite the émula- tion of imitating you. 45 Hereafter you may be fearless of life or deafh ;— -to him who enjoys mènerai esteem, existence is happiness — and to him who has done every thin°- to merit life, and owes it to so many virtues, death is but a passport from présent happiness to the enjoyment of a much greater and more durable felicity. After the relation of the ?neritorious actions of Mr. M'In?'osh, the Crown tvas présentée, to him by the Président, xaho addressed him in thèse toords : — Ancient Rome decreed a ci vie Crown to the man who had been happy enough to save the life of a single citizen : but non, Sir, by the long séries of great actions, the récital of which we hâve just heard, how many titles hâve you acquired to the one winch the g'ati- tude of Frenchmen now places on your head ? — \ diadem more glorious in the eyes of the just man, than the one which sparkles on the head of kings, because it is the reward of viitue, and the pledge» of an immortal crown. AN ADDRESS, DELIVERED EY C. LOIGEROT. FORMER âges hâve furnished examples ilîustrious for dévotion to country, filial piety, and the sacrifire of self-existence to the sai'ety of persons dear from their natural or social connection*. In those justly celebrated instances, a love of glory, a sensé of duty, and a certainty of beinçr transmitted to posrerity by the hand of famé, opera- ted on their authors as most powerful incentives to their aspiring mincis : still, their heroism, ail admirable as it was, only required the effort of a transient exaltation, crowned immediately by an ilîus- trious end, or by the honors of public applause ; it was an impulse sublime indeed, but impulse is not aiways the characteristic of flrm and constant virtue ; whilst in the long séries of disinterested benefac- tions, of which the united voice of the Colonists this day proclaims the remembrance, their intrepid Dispenser had to display a persévé- rance of munificence and energy, unparalleled in the annals of human generosity. O M'Intosh ! in recounting the history of thy actions, we display to cotemporaries and to people y et unborn, the highest point of mag» nanimity to which social love can elevate a mortal. 46 Stianger by birfh to the unfortunates who surrounded him — havin* ao lan>^uas;e in cornmon with them but a sympathy of soûl — having reason to dread an informer in the person of every one whose services his gold had purchased to promote the escape of a victim — and devoted to certain death with that victim, if discovered while engaged in the pious act, tbis Champion oï Humanity, (î will not say philanthrope*) regardiess of bis own danger— in spived but by compassion — unsup- ported but by the strength of a conscience emboldened by the con- stant exercise of benevolence — with no hope of rémunération — with bo expectation of a re^urn — in fine, with no other wi^-h than the hap- piness of saving the last unhappy colonist, M'Ïntosh would not leave that country where Providence, without doubt, protected him acf^inst the vengeance which their crimes would hâve inflicîed upon him ; he was only roused to the contemplation of his personal s tua- tion, when his vows, rffcred.at the shrine of liberality, could no longer be gratified by that libéral hand which still vainly searched a treasury it had itself exhausted ! He withdrew when an irnpoverished fortune announced to him a termination to huinan èxertions in the work of rédemption. In place of that fortune so nobly expended, he now beholds of that land, once the witness of his former wealth, nothing but an immense family of indigent debtors, who hâve no other boon to offcr him for their sacred obligations, than the hornage of their love, their blessings, and their gratitude. Ah ! should Fatc, weary with her persécution, consent once more, sfiei so tedious an exile, to offer to us or our descendants, a return to triât Isle where his every step îs marked by beneficence, may the spot we first tread, be honcured with the name of our Deliverer ; and inay the édifice we first ïteçt be consecrated as a monument, on which pcmeiity may read — - " DUNCAN M'INTOSH sacrifices his fortune, and devoted his existence, for the salvation of Two thousand four hun d red Frrnekmeii, delivered ocer as a prey to the Monsters of Africa." * An expression unnatûrâlly perverte