CLARA BARTON DIARIES AND JOURNALS Diarists other than Clara Barton Kopfer, P.W. Jan. 1873 - Sept. 1874 Notes - Melangées de 1er Janvier 1873 de R.W. Hugosen Le 1er Janvier 1843 je me levais avec de terribles maur de tete; aussi tot que j’etais habillee je montais cher ma mere, en passant j’allais avoir notre malade qui avait une asser bonne nuit; apres avoir salue ma mere j’allais chez Mr J.. puis venait mon frere avec les 3 fillettes, auxquelles ou donnais leurs cadeaux. Puis j’allais voir Mr H ou venait me chercher, le jardinier de Mr Z .. etait la, il y etait encore lorsque la cousine Emilie arrivee. Je passais quelques temps cher la malade apres le diner apres cela j’etais obligee de me coucher sur le sofa, tante epuisee d’un mal de tete, qui devenait toujours faire. Pas me [mi??te] pour faire une lecture, le soir j’allais voir Mlle [A?] et en arrivant chez moi il faillait c’ecrire une lettre et alors j’allais me coucher. Janvier le 2d J’allais voir Mr Zaugg qui n’est pas du tout bien. Ca soir j’ai regle mes comptes et je suis fatiguee, ja vais me coucher. Le 5 Janv. Dimanche soir. J'ai décidé hier d'aller à Meikirch avec la parte de l'après-midi; I passed a pleasant evening alone with Mrs. L... Sunday afternoon we left altogether on foot to go to Borne; the weather was pleasant, and the roads not bad; at half past 5 I was again at my mother's very tired, but I slept well last night and feel rather better this morning than yesterday. Monday the 6th Janv. I have so much to do; I hardly know where to begin, I shall begin with making some calls, and this evening if possible I shall write to my friends in England. I have not had time yet this new year to read a practical sermon suited for this period, nor to commune with myself, as for taking a comfortable rest, I believe there is no rest for me while in this world. I must put that longing for rest off until the next. 1873 Le 8 Janv. Mercredi. J'ai passé la soirée chez Me Bay, il y avait du monde, de sorte que nous n'avons pas pu lire, ni parler intimement. Madame de Greyerz, la jeune femme du pasteur est morte, laissant six petits enfans, dont l'ainée n'a que onze ans. J'ai un ouvrage au crochet à finir qui m'occupe beaucoup, et qui éprouve beacoup mes nerfs. Le 10 Janv. Vendredi. Mons. Löhrer, le propriétaire de la maison est mort hier au soir à 5 heures, il a éte malade depuis longtemps, et pourtant personne ne pensait que sa fin fait si proche, il laisse une fille de ir à 18 ans... Annonce: Dictionnaire de la Langue Française, par E. Littré, de l'Institut. Paris, 1863-1872. Dipêche. Chislehurst, 9 Janvier. (1873) L'Empereur Napoleon III est mort aujourd'hui dans la matinée; à 10 h. 3/4 du matin. Napoléon a subi deux opérations. Après un mirs- tieux examen par Sir James Paget, qui lui announça qu'il était atteint de la pierre, une troisième opération devenait nécessaire - la mort avait décidé autre- ment. Lundi, le 13 Janvier. J'ai passé la journée chez mon amie Louise. Je me sens indisposée. Jeudi, le 16 Janvier. J'ai une nouvelle élève pour l'anglais, une enfant gâtée, qui voudrait ap- prendre la langue sans peine et qui proba- blement ne continuera pas longtemps. J'apprends à mon grand étonnement la mort de Me Gilgen, la mère de Me Rhyner. Il n'y a pas longtemps que je l'ai rencontrée, elle se partait alors tout-à-fait bien, et aujourd'hui déjà elle n'est plus parmi nous. Mr R. est à Londres, toujours j'apprends des mauvaises nouvelles de lui. Aujourd'hui, le 16 Jan. j'ai fait trois visites de malades. Une lettre de Mlle Ray m'apprend qu'elle a oublié un paquet qui m'était destiné par mes amies à Snodland en Angleterre; elle ne retourne pas chez les dames Hopkins. ------- Mercredi le 22 Janv. J'ai passé la soirée chez Madame Bay. Il a beaucoup neigé hier et aujourd'hui, mais le neige ne reste pas, le baromètre n'aurait pas pu être plus bas qu'il n'a été, au dessous de la tempête, il y aura eu de nouveau bien des naufrages. Jeudi, le 23 Janv. Je viens de finir mon ouvrage au crochet qui m'a donné tout à faire depuis 2 semaines. Vendredi, le 24 Janv. J'ai passé une misérable journée, du chagrine le matin et l'aprés-dîner les enfans à l'école se comportent tellement mal, qu'il me semble que je n'y tiens plus, la désobéissance et l'impertinence sont les deux principales qualités de la classe, et le bruit que ces filles font toute l'aprés- midi est insupportable; aussi ne pris- je plus le souffrir, ma tête n'y tient plus, jusqu'à présent je me montrais patiente, bonne, et même passive, comme il convenait à ma position, mainte- nant je vais être sévére et user de l'autorité, puisque personne est là pour y maintenir l'ordre, (au risque de perdre ma place!) - Passé la soirée chez les Cousins Fetcherin, Emilie retourne à Mouri la semaine prochaine, malheuresment j'étais peu disposée à la conversation, j'aurais mieux voulu m'enfermer dans ma chambre et ne voir personne et n'avoir à parler à personne. Dimanche, le 26 Janv. Fait une visite de condoléance à Madame Bochou, puis une autre visite a Mrs Rublee, au Bernerhof. la dame de l'ambassadeur américain. Il me restait encore quelques minutes pour voir la malade avant le dîner. Après midi, j'allais à la Neubruck, où je restais jusque vers les cinq heures en arrivant et en quittant ma mère j'allais encore chez Mlle Aeshbacher, ce soir j'ai encore écrit à Madame Rhyner ainsi se passait ce dimanche, sans avoir trouvé le temps de faire une lecture. Lundi le 27 Janv. Passé la soirée chez Mlle Wagner. Le 1er Février, samedi soir. J'ai eu du chagrin au- jourd'hui, j'en ai ressesaté une telle émotion que je me trouvais mal le soir après ma leçon à Bertha. Le 2d Février. Une nouvelle aujourd'hui qui nous frappait d'étonnement, la mort subite de Me Muller à Neuchâtel, elle parle à son mari et à son autre Monsieur qui était avec lui, elle se portait bien, elle se baise tout-à-coup, son mari lui demande ce qu'elle cherche, ne recevant pas de réponse, il regarde et trouve qu'elle est morte. J'ai pleuré ce matin je me sentais tellement triste. Madam H.. était malade, je restais beaucoup avec elle cette après-midi. J'ai écrit à Mrs Hitz et j'ai envoyé une contribution au Petit Messager au même temps. Le 2nd Fev: dimanche. J'ai aussi e'crit a Mlle Brinkman ayant recu d'elle une lettre et un petit souvenir il y a quelques jours. Mercredi, le 5 Fev. J'ai passe la soiree cher Madame Bay. Je lis dans le journal de Geeve, du 21. Janvier que le celebre ecrivain anglais Sir William K. Bulover-Lytton vient de mourir. Le 12 Fev. Mercredi, j'ai passe la journee cher mon amie L. Mossmer, tout en travaillant et lisant un peu, nous conversions sur toutes sortes de sujets. Elle est bonne, cette Louise, la charite domaiase tellement dans son coeur, qu'on ne l'entend jamais parler mal d'une personne, et si elle a ai dire quelque chose de disagreable elle le fait avec tant de menagement possible. Je crois que l'amitie formee dans l'enfance est la plus durable. Il fait tres froid quaique bean, tant le monde se plaint du froid comme c'est la contonne ici, il vant jeour tant mieux que le frois vierne maintenant que plue tard dans la saison. Lundi, le 17 Fevrier. D'abord j'ai en la visite de Madame Shorer, que j'ai manquee, je suis allee la voir avant son depart a la gare, elle m'a rapporte un livre et clef pamphlets que je lui avais pretes. puis elle m'a prete son de ses livres, con roman "White Lies" qui est very spicy elle dit. avec cela j'ai eu une lettre bien amusante d'elle, cette correspondence me fait plaisir, elle s'ecrit avec la plus grande facilite et elle est souvent piquante et amusante. J'ai tant de livres a lire et des jouree un qui veulant aussi etre lirs. Aujourd'hui est arrive le "Petit Messager" de Philadelphia, les deux summeras du courant. Je continue soies visites aux deux malades. Me. Jeiggi et sa niece Mlle Weyat, la derniere est bien faible, bien souffrante, au a admirais tre aux duex malades la derniere auction. Vendredi, de 21 Février. Ma mère est indisposée, il y a une semaine qu'elle se sentait tellement faible, qu'elle n'a pu marcher seule et sa respiration était bien génée, elle se tenait sur son fauteuil et dormait presque toute la journée, je n'allais pas chez Me Bay mercredi, puis qu'il fallait aider ma mère à se coucher. Elle va un peu mieux aujourd'hui. Mardi, le 25 Février. Ma mère va mieux, elle peut de nouveau marcher et elle espère que bientôt elle pourra de nouveau faire son petit ménage. J'ai passé la soirée de hier chez Mlle Aeshbacher, elle ne sort pas encore et a toujours des douleurs dans le corps. Mercredi, le 26 Février. Ma mère va mieux, j'ai pu aller passer la soirée chez Madame Bay, j'ai fait la lecture, elle m'a aussi raconté comme elle fait toujours tous ses chagrins et ses ennuis au sujet des cautions qu'elle est obligée de payer. Hélas, elle avec sa fortune, n'est pas plus heureuse que d'autres qui n'en ont point, ses parents la ruineront même avant sa mort, car ils veulent déjà tout s'approprier. Vendredi, le 28 Février, le dernier du mois est un temps affreux, il neige, mais à mesure qu'elle tombe elle[s] se fond, de sorte qu'il faudrait un bâteau pour aller d'une place à l'autre. Je viens de finir les six chemises que j'ai cousues pour Me. Ralger, elle en est très contente, ce qui me fait plaisir, mais aussi les ai-je bien faites. Madame Jäggi est de rechef plus malade tandis que sa mère continue la même chose. J'ai eu une bonne lettre de Madame Sehorer, nous nous sommes engagées a nous entr'aider dans les difficultés que nous rencontrerons sur le chemin de notre pélerinage. Son amitié me sera très précieuse et je suis sûre que cest attachement sera mutuel, j'espère plus que nous nous connaitrons, plus l'estime que nous aurons l'une pour l'autre augmentera, qu'il en sait ainsi! Samedi 1er Mars. Je me levais ce matin avec un coeur si gros que je me suis mise a pleurer. Eu arrivant chez ma mère, je la trouve bouleversée à cause d'une lettre qui est venue pour moi, nous étions encore à discuter sur la manière dont elle a été envoyée, lorsque arrive Madame Shorer, la personne en question, elle voulait m'inviter à aller avec elle à l'église française où a en lieu un répetition d'un concert, mais me sentant mal disposée et n'étant pas assez bien noise, j'ai refusé de l'accompagner; elle n'a pas voulu y aller sans moi et ns ns sommes établies chez un confiseur, où nous avons causé tant en mangeant du pâté jusqu'à midi, l'heure du dîner de ma mère. Je suis extrêmement fâchée que Madame Shorer ai été disappointée, elle tentait beaucoup à entendre ce concert et je suis la cause qu'elle y a rénoncé. Bertha est venue l'après-midi et le soir chez moi pour sa leçon. Lundi, le 3 Mars. En arrivant chez moi ce soir, je trouve une lettre de mon amie Emma, qui a été malade, au temps que Mlle Ray est partie, Miss Jenny y a ajouté quelques lignes. J'ai reçu encore un paquet de Snodland, qui est arrivé en bonne condition par book-post: il s'y trouve les deux pamphlets, called "Heaven Opened" written by a lady who is a writing medium and who received these messages from her little nephews and nieces in the other world: this is an interesting phase of spiritualism; there is also Miss Edith little book called "Susan Bolton's white Father"; besides a Report of the New Church Conference in 1872. Mardi, le 4 Mars. J'ai répondu à mes amies en Angleterre. Le temps est très mauvais, il pleut et les chemins sont abominables. Me. Jaggi est très faible, elle croit toujours que la mort approche, je lui ai lu aujoud'hui les prières pour les agonisants; sa nièce est toujours la même chose. 1875. Mercredi, le 5 Mars. J'ai passé la soirée chez Mlle Aeschbacher, ns avons fait le lecture. Jeudi, le 6 Mars. J'ai passé le soirée chez Mlle Steck, nous avons très peu travaillé et beaucoup causé. Vendredi, le 7. Il ' parait que j'ai pris froid de nouveau, je me suis réveillée au toussant dans la nuit, je sentais des douleurs dans tout le corps et surtout bien [on?e] à la gorge; après une heure d'agitation et d'insommie, je me suis de nouveau rendormie, ce matin je suis remplie de douleurs, depuis le tête jusqu'aux pieds. Samedi, le 8. Je me suis très malade, des douleurs aiguës dans tout le corp, mais surtout j'ai de terribles maux de tête, et ma poitrine est bien êpronée de la toux, enfin je suis misérable. Ma mère a fini mon jupon, qu'elle m'a tricoté pour mon cadeau du nouvel - an prochain, elle me l'a donné. Toutes les pensionnaires a l'Hôpital sont bouleversées, à cause des restrictions qu'on menace continnuellement de faire. Le 12 Mars. Mercredi. J'ai pu aller chez Me Bay; quoique je ne sais pas encore rétablie, ma toux est toujours trés violente. J'ai trouvé chez elle Madame Kupofer (Riffasonsf Siou) qui est restée pour le goûter et la soirée; elle parlait presque tout le temps, le peu que j'ai dit je ne voudrais pas l'avoir dit maintenant. J'ai eu une bonne lettre de Me Schorer, elle m'envoie des médecines et beaucoup de sympathie. Le 13 Mars. J'ai passé la soirée chez Mlle Deschbacher mais nous n'avons pas pu lire, elle a aussi la grippe on a toussé et causé en prenant le thé. Ma mère est toute malade de la grippe cela la rendre de nouveau bien faible; l'orage à l'Hôpital a passé, on ne va pas avoir une table consomme, Dieu merci! Samedi, le 15 Mars. Madame Sehorer est venue me voir, heuresement elle m'a encore trouvé chez moi; elle m'a ap- porté des oeufs et des tablettes russes qu'elle a faites elle-même, elles sont excellentes; après avoir causé ensemble une heure, elle s'en allait faire ses commissions et moi chez ma mère, que j'ai trouvée très souffrante. Dimanche de 16 Mars. Ma mère est resteé au lit, on craint une inflammation des poumons. Je me sentais moins bien aujourd'hui, un violent mal de tête, me rendait ma tâche de garde malade très pénible; le docteur n'est pas venu voir ma mère. Lundi le 17 Mars. Le docteur n'est de nouveau pas venu, ma mère a des douleurs au côté gauche, ou lui a appliqué un sinaprisme. Je suis alleé voir Madame Jaggi, qui est très mal, et que je n'avais pas pas vue depuis quelques jours, à cause de la grippe, qu'elle dit avoir reçue de moi. Mardi, le 18 Mars. Le docteur a déclaré que ma mere a une inflammation du pou- mon; la soeur lui a appliqué des cata- plasmes, le soir la douleur au côté a sensiblement diminaceé et je crois que le mal est vaincu encore une fois, il y a deux ans qu'elle a eu la même maladie. Mercredi le 19 Mars. Madame Jaggi s'est éteinte la nuit passée à minuit moins un quart; elle a gardé sa raison jusqu'à la dernière minute et elle a passé dans l'autre monde sans soupir- assise comme elle a été les trois derniers jours. Elle est belle à voir avec une expression de paix dans ses traits. Sa mère pleure tout le temps, il est à souhaiter dans l'état où qu'elle qu'elle suivera sa tante de près. Made Jaggi a tout arrangé pour son habillement, pour l'enterrement etc. elle ne voulait par qu'on lui donnaît des banquets, une rosaire à la main, deux bougies sur une petite table à côté du lit, avec un crucifix, un livre de prières, un vase avec de l'eau benite avec une petite branche de palmier. Ma mère a été dans un état d'excitation toute la journée, l'effet d'une potion qu'on lui a donnée la nuit avant pour la faire dormir, elle parlait continuellement et me racontait toujours la même chose comme une chose toute nouvelle; la mort de Madame Jaggi l'a aussi beaucoup occupée, elle en parlait sans cesse; les douleurs au côté ont diminué, elle en montrait tant de joie et de reconnaissance. Je me sens aussi mieux ajourd'hui, quoique très fatiguée et je tousse toujours. 1873. Jeudi, le 20 Mars. Me mère était plus tranquille aujourd'hui, elle n'a plus de fièvre, cependant elle se plaint de sentir encore des douleurs au côté quand elle tousse; on a répété la dose hier au soir, mais ce soir elle n'a pas voulu la prendre, j'en suis bien aise, en tout cas c'est mieux de ne pas la forcer de dormir, elle est trop faible, on a vu hier l'effet que cela a produit. J'ai reçu une lettre d'Angleterre de Miss H... pour lui chercher et envoyer une Institutrice, vraiment cette commission me vient mal à propos, ma mère exige tous mes moments de loisir pour la soigner, je ne vois pas comment je puis m'occuper de la recherche d'une personne convenable, et moi encore si peu bien. Le 22 Mars, samedi. L'enterrement de Me Jäggi a eu lieu hier après-dîner à trois heures: je n'ai pas pu assister à la prière, c'était mon après-dîner à l'école. J'ai reçu sa petite machine à eau de vie en souvenir d'elle, elle me l'avait promise. Ma mère va beaucoup mieux, elle croît pouvoir se lever dans quelques jours. Je suis tout abattue et accablée et triste, mon pauvre cœur reçoit continnuellement des blessures qui font mal et avec tous les maux que je ressens encore, c'est presque plus que je ne puis supporter. Ma mère aussi fait continnuellement des expériences de la fausseté et du mauvais caractère des personnes qu'il faut fréquenter et pourtant elle se réjouit de son rétablissement, comment peut-elle être tellement attachée à cette misérable vie qui ne nous présente qu'une coupe remplie d'amertume en y ajoutant encore toutes ses infirmités et sa faiblesse. Heureux ceux dont la barque est déjà arrivée au port! Mardi, le 25 Mars. Ma mère va de mieux en mieux, demain nous espérons qu'elle pourra un peu se lever, sans doute elle se sentira bien faible. Nous avons eu aujourd'hui un grand plaisir, j'ai reçu le Lerber-Legat, qui monte à 100 francs; j'en suis bien reconnaissante. Autre cela nous avons eu du monde. C'était mon dernier après-dîner à l'école avant l'examen, nous recevons maintenant au lieu d'un francs, encore 20 centimes pour l'après-midi. J'ai aussi une nouvelle élève, Mlle Chevalier, elle sait déjà paspablement l'Anglais, mais elle ne peut avoir sa leçon qu'après 7 heures du soir. Mercredi, le 26 Mars. J'ai passé la soirée chez Madame Bay, après un long récit de tous ses chagrins, nous avons goûté et après j'ai fait la lecture. J'ai reçu une bonne lettre de Me. Heitz, en anglais cette-fois-ci, aussi était elle plus longue et plus détaillée. Jeudi, le 27 Mars. Ma mère n'a pas encore envie de se lever, elle paraissait moins bien aujourd'hui et elle a toujours envie de dormir, elle se plaint aussi d'avoir encore une douleur aiguë au côté. Mes vacances à l'école ont commencé, je verrai ce que je ferai la semaine prochaine. Lundi, le 31 Mars. Je suis restée chez moi, ayant la tailleuse pour faire la robe que j'ai reçue du nouvel-an. Ma mère est toujours au lit, cela va tout doucement mieux. J'ai reçu aujourd'hui "The Little Messenger, j'avais encore à payer les 25 centimes. Hier Dimanche j'allais voir Madame Pilichady qui a été malade au lit dupuis six semaines, elle était extrêmement belle dans son beau lit blanc et garni, sa figure n'était pas maigre, mais d'une paleur mortelle, elle aura encore à garder le lit longtemps, Marguerite est montée dans la septième. J'ai écrit à Wilhelimme. Jeudi, le 3 Avril, j'ai quitté ma mère après goûter pour aller à Neubruck, où j'ai passé la nuit et le lendemain jusqu'à 3 heures; la poste qui aurait dû me prendre pour me conduire à Meikirch était remplie, il fallait marcher les deux lieues les cheminis étaient bons et le temps agréable, je n'en était doire pas fâchée, surtout lorsque je voyais Madame Schorer qui venait à ma rencontre moitié chemin, nous chemenions ensemble tout en causant. Je passais samedi, dimanche, lundi et mardi à Meikirch, le temps était devenu mauvais. Dimanche et lundi, it neigeait, grelait et plevrait, nous étions assises devant un feu de cheminée et j'étais très contente d'avoir Pet? tout pour moi-même. et de nous transporter en Amérique. Mercredi, le 9 Avril. Je suis retournée à Berne, par la Poste à 7 h du matin, en arrivant chez ma mère grande commotion, et peut-être un changement pour moi, mais je n'en dirai encore rien, je saurais demain la réponse. Jeudi le 10. J'allais écrire une lettre ce soir, il était 8 heures et demi lorsque ma chambre commence à trembler, les fenêtres gémissaient et craquer et les parais étaient tout en mouvement, je comprenais bien vite que c'était un tremblement de terre, surtout lorsqu'une seconde secousse vient ébranler la chambre. Mad. Aesh. l'a aussi senti; je me couchais à 10 heures et dormais très bien. La soeur de Madame Zaugg est arrivée. Aujourd'hui, le 11 avril, vendredi saint. Je ne vais pas à l'église mais je vais teindre les oeufs de Pâques. Le 13 Avril Pâques. J'allais à Mouri cette après-midi, avant je suis allée voir Mlle Reshbader? et après les Dames Bay. Le 14, lundi, passé la journée au Pélican chez Louise, j'ai beaucoup travaillé tout en causant. Il est donc décidé que j'irai chez Madame Pilichody faire le ménage jusqu'à son rétablissement, il fallait les avertir à l'école aujourd'hui, Mlle Mendel veut prendre une remplaçante, de sorte que je pourrai rentrer de nouveau quand je serai libre. Le 15 Avril, mardi, Madame Schorer est venue ce matin, nous sommes montées la ville ensemble, mais il y avait tout de monde dans les arcades, à peine on pouvait se parler. 1873. Le 16 Avril Mercredi, tout le matin fait des commissions et des visites, l'après- midi allée à Neubruck, manqué les dames que je tenais à voir, qui etaient allées en ville; le soir passé chez Mlle Wagner, et écrit une lettre. Depuis quelque temps je rêve presque toutes les nuits de la famille Hitz. Le 19 Avril, Samedi. Je suis entrée à 2 heures de l'aprés midi dans la famille de Mons: Pillichodi pour remplacer Madame dans son ménage pendant sa maladie, il y a déjà 10 semaines qu'elle garde le lit. Le 10 Juillet, jeudi. C'est probablement bien que je n'ai pas trouvé le temps d'écrire dans mon journal depuis mon entrée chez Me Pillichody, il y aura bientôt trois mois. L'ouvrage ne me manque pas; Madame est main- tenant assez rétablie pour avoir pu partir aux bains à Aigle, Canton de Vaud, Marguerite l'a accompagnée et restera avec elle, Mr l'a aussi accompagnée, mais il reviendra demain; les 4 garçons restent avec moi et les deux domestiques. Le 10 Juillet J'ai appris la mort de Madame Read, elle est mort à Londres à la suite d'une opération. Madamoiselle Rosselet à Grandchamp est aussi morte dernièrement. Ma mère va tout doucement; elle s'ennuie beaucoup après moi. Bertha est de nouveau à la maison depuis une semaine. Il est temps de me préparer [pour] pour le dîner, ainsi adieu pour quelque temps. Ma correspondance s'arrête, je ne trouve le temps ni pour lire [d'lire], ni pour écrire, ni pour travailler. 1873. Le 26 Juillet. Je suis partie pour Aigle avec les 4 garçons, its ont été sages en voyage, mais Loulou m'avait bien inquiétée le jour avant; il a plusieurs fois vomi, je craignais une maladie plus sérieuse, cependant le Docteur qui venait le voir encore le matin du départ, le trouvait beaucoup mieux, et effectivement il s'est bientôt remis à Aigle. Je me trouvais bien malheureuse aux bains et j'étais contente de pouvoir retourner à Berne le 6 Août, à un mercredi, il fallait laisser Loulou avec Madame, ainsi que la femme de chambre; Armand et Georges sont retournés en pension à Yverdon, et Marguerite et Rodolphe sont allés avec moi pr la rentrée des écoles. Le 3 Septembre, Madame est revenue avec Loulou et Marie. Ma posè- tion change quoique je continue à tenir la bourse et le Livre de dépenses. Madame s'occupe de la cuisine, mais elle ne veut pas parler à la cuisinière. J'ai souvent beaucoup de chagrin, tantôt des ouvriers, tantôt des domestique. Au mois d'Octobre j'ai désiré quitter, il vaut mieux me taire, sur toutes les scènes qui ont eu lieu, je n'oublierai jamais ce temps . . . . . . . . Novembre la mère de Monsieur est arrivée qui désire passer l'hiver dans la famille. Le 27 Novembre, jeudi, j'ai quitté la famille aujourd'hui, on aurait voulu que je reste jusqu'après le Nouvel-an, mais Grand'maman couche dans l'Al- coue, elle n'y a pas bien, il vaut mieux maintenant m'en aller, cela mettra tout le monde d'accord. Mons: m'a présenté[r] un souvenir puis on m'a invité pr le dîner dimanche, A aussi souvent que je le voudrais, j'ai été dans la famille 7 mois et 8 jours. Je suis donc de nouveau libre et installée dans mon ancienne chambre, que j'avais garde tout le temps de mon absence, j'ai maintenant des commissions, des visites à faire et mille autre choses, puis une visite a Meikirch, d'où j'ai déjà reçu une invitation. Décembre le 5. J'ai donné mon cadeau de nouvel-an à ma mère, un tapis de pied devant son fauteuil d'une jolie grandeur et chaud, je préférais le lui donner maintenant qu'il fait froid, et elle a trouvé que j'avais raison. J'ai écrit des lettres, ma correspondance est honteusement négligée. Ma mère a beaucoup diminué [???] durant cette année, le gaz et le pétrol ne sont pas favorables aux yeux, et mes pauvres dents s'en vont, on ne peut rien conserver, cependant j'ai bonne mise(?) et je ne suis plus si maigre. Ma mère a 77 ans, elle a actuellement un grand rhume et moi une violente toux. Le 9 Décembre. Je suis allée à Meikirch. Le 22 Décembre, lundi. Je comptais rester 8 jours avec Me Schorer, elle m'a retenne encore jusqu'au 22; le temps se passait en travaillant, en lisant et en causant. La toux n'a pas diminué, quoique je me sois soumise au traitement de Me Schorer. En arrivant à Berne j'ai trouvé deux messages, un de Me Pillichody que je suis allée voir et qui m'a donné beaucoup de commissions à faire et de l'onvrage; l'autre de Madame [Santer] Wurstenberg, j'aurais sa petite fille avec deux autres pour élèves après le Nouvel-an. Le 24 Décembre. Depuis 2 jours je suis toujours sur les pieds, aussi me font-ils mal. J'ai passé la journée chez Madame Pillichody pour faire des commissions et pour arranger l'Arbre qu'on a dormé ce soir. Le 25 Décembre. Le jour de Noël j'ai passé tranquillement avec ma mère. Le 26 Décembre. Je suis partie ce matin de bonne heure pour Neuchâtel, où je suis arrivée à 9 heures. Arrivée à Grandchamp vers les 4 heures. Le 27 Déc: J'ai passé une mauvaise nuit la toux m'a tourmentée. Madame Bovet mère est malade, tout le monde est inquiet. Il y a à l'Aile 6 dames avec Mlle Huguenin, la directrice, sans moi. Le 31 Décembre, On ne peut avoir le réunion de minuit à [l] cause de la maladie de Madame Bovet; Mr Félix a seulement fait un culte à 8 heures du soir. 1874. Ainsi finit l'année 1873 et commence le 1er Janvier 1874. J'ai lu toute la journée, je ne suis pas bien, la toux continue et j'ai mal à la tête. Le 2 Janvier, vendredi, j'ai vendu mon étagère, fait transporter mes meubles au galetas de la Soeur Elisabeth, j'ai goûté avec elle et le soir on est allé à la chapelle, où on a tiré, c'est-à-dire Mons. Félix pour chaque personne présente un verset le mien est: "Moi, l'Eternel, j'exaucerai les affligés et les misérables; moi qui suis le Dieu d'Israël, je ne les abandonnerai point. Es. 41,17. Le 3 Janv: samedi. J'ai quitté Grandchamp à 2 heures, arrivé à Berne à 6 heures moins 20, passé une heure avec ma mère. En arrivant chez moi je trouve la "Petit Messager" un numéro, 1er Decembre, a Churchmans, Almanack, une lettre de mon amie Miss Maude Hook et 50 francs que sa mère m'envoie, ainsi l'année a bien commencé pour moi, j'en suis bien reconnaissante. De ma mère j'ai reçu de l'argent, de mon frère une paire de gants de peau, 1 ? de chocolat et un biscaume. Mr. Pillichady m'a envoyé 6 bouteilles de Marsala. Dimanche le 4 Janv. J'ai eu une horrible nuit, j'ai eu la fièvre et la toux ne me laissait pas dormir, la poitrine me fait bien mal, je dois boire la mousse d'Islande, cela va me gâter l'estomac. J'ai goûté chez Emilie, mais toute suite après je suis allée chez moi. Le temps est aussi mauvais qu'il puisse l'être. J'ai écrit 92 lettres cette année 73 et j'en ai reçu 72. Je viensa de mettre mon cahier de dépenses en ordre et maintenant it fait me coucher. 1874. Mardi, le 6 Janv. Je ne suis pas allée chex ma mère aujourd'hui, j'ai dîné chez la cousine Emilie, [?] de laquelle j'ai reçu une grande pelotte ronde sur ma commode qui me fait grand plaisir, il y a longtemps que je voulais m'en faire une. Cette après-midi j'ai fait trois visites, à Louise Massmer, qui m'a donné 1 ? de chocolat et des gouttes pour la toux; à Madame Bay et à Mlle Steels. Ce soir je veux écrire en Angleterre. Mardi, le 13 Janv. Dîné chez Me Pillichady, passé l'après-midi chez elle. Dimanche, le 18 Janv. J'ai de nouveau fois froid, je tousse davantage et j'ai de nouveau un rhume, j'en suis toute malade, des frissons et de la fièvre alternativement, aussi j'étais couchée sur le canapé de ma mère toute l'après midi. C'est aujourd'hui qu'a lieu la votation pour la nouvelle loi de l'église. Lundi le 19 Janv. Ce matin en allant chez ma mère et tout en pensant au résultat de la votation de hier, j'entends le premier coup de canon qui annonce clairement qu la loi est acceptée, en effet il y a une immense majorité de oui et c'est une victoire complète. Ce soir il y a grande réjouissance, une procession à la lueur des flambeaux, avec [de] la musique, je me mets sur la terrasse pour mieux entendre la musique, le canon se fait aussi entendre, le ciel est noir, une fumée rouge monte dans les airs, des fusées sont lancées dans les tinèbres bien au dessus de la fumée enflammée. Des cris de joie de la populace se fait entendre et par dessus de tout cela on entend grander le tonnerre, il fait des éclairs, que c'est beau cet orage qui mèle sa voix sonore avec tout ce vacarme. J'ai écrit ce soir une lettre de 10 pages à Mrs Hitz, aussi sais-je fatiguée, tout est devenu tranquille et je vais me coucher. Mardi, le 3 Fevrier. Je suis allée avec Me Sehorer voir l'exposition des photographies à la caserne, je n'y suis restée qu'une heure et demie et pourtant j'avais un terrible mal de tête pour le reste de la journée. Je suis toujours souffrante, la toux ne diminne pas, je vais encore essayer d'autres remèdes. Je viens de mettre sous enveloppe une contribution pour le Petit Messager" en anglais qui se publie à Philadelphie. La lettre que l'ai envoyée à Mrs Hitz s'est croisée avec une que j'ai reçue d'elle la 25 Janv. Elle dit que son mari compte venir en Suisse l'été prochain, si ce projet se réalise, elle viendra aussi avec ses 3 enfans et la bonne. Mrs Edwards et Mrs Smart ont quitté Georgetown pour aller s'établir dans un village près de Brooklyn dans le New Jersey, c'est pour être près de leur nièce Harriet Ellison qui a perdu sa mère dans la dernière année. De Grandchamp j'ai eu des nouvelles le 26 Janv. Madame Bouet semblait alors aller un petit peu mieux, mais un mieux qui ne laissait toujours que très peu d'éspoir. Le 6 Février, vendredi; j'étais [?] malade hier, des maux de dents, des maux de tête et des maux de coeur, tous ces maux ensemble me rendaient assez malade pour me donner de la fièvre et pour me rendre incapable de faire quoi que soit, je me suis couchée de bonne et j'ai passé une nuit très agitée, mais les maus de dents s'étaient cachés dans uns enflure, qui s'étend jusque sous les yeux. - Je suis allée pour toute la journée chez Me Pillichady pour lui aider à emballer une partie de son linge. Ma tête me faisait toujours bien mal, et à la fin de la journée j'avais encore des émotions, il me semble quelquefois que mon coeur devrait se briser, on ne meurt dans pas du chagrin, excepté dans des cas bien rares. J'ai cassé le verre de ma mantre en m'appuyant contre une caisse. Dimanche, le 15 Fév. J'ai passé tous les jours de la semaine passée chez Made P; nous avons emballé une douzaine de malles, hier, toute la famille, moi y comprise, nous avons diné au buffet de la gare, à 2 heures la famille est partie pour Yverdon, 7 personnes avec les enfans et moi je suis allée chez ma mère, qui est bien moindre, elle grelotte de froid, malgré une chambre bien chaude. 1874. Lundi, le 16 Fév. J'ai passé la journée chez mon amie L.M. Mercredi le 18 Fév. J'ai eu une lettre de la Soeur Elizabeth, elle a été malade au lit deux semaines depuis la dernière fois qu'elle m'a écrite. Madame Bouet depuis 8 jours est de nouveau très mal, surtant les nuits sont très mauvaises. Ce sont de tristes nouvelles surtout quand on s'était adomé à l'espoir. Ma mère a une fluxion, qui la rend ma- lade, cependant elle ne veut pas garder le lit, au contraire elle travaille toujours un peu. Vendredi le 20 Fév. Je ne suis pas bien, je tousse toujours beacoup, j'ai un horrible mal de tête et des rhumatismes, les nuits sont mauvaises. - J'ai passé la soirée chez Me Bay. - Mercredi le 25 Fév. Je suis allée ce matin au bureau de la Maison des M.... j'ai pris un nouvel abonnement pour le Stern et acheté 1874. "din Himme [?]" - J'ai envoyé deux lettres en Amérique, une à Mrs Edwards, l'autre à Mrs. Hitz. - Ma mère est toujours très peu bien, elle se lève dès le matin et travaille comme de coutume. Je commence à croire que la médicine du Dr Mattei [comm] va me faire du bien, j'ai moins toussé depuis deux jours et les dif- férentes douleurs ont diminié. Le 2 Mar lundi. Ma mère va mieux; et moi, je tousse un peu moins; elle m'a dit aujourd- hui que j'ai mauvaise mine ey que je maigris à vue d'oeil, que si j'allais mourir avant elle, elle serait bien embar- rassée à qui donner mes affaires, en tout cas ajoutait-elle, tu ne deviendras pas agée. Voilà ma sentence de mort! Samedi soir j'ai trouvé sur ma table un petit livre qui m'a été envoyé par mon amie Mrs Hook d'Angleterre, "Consider the Ravens", New Church view of it; it is a very good explanation of the spiritual sense Je viens de finir audjourd'hui un trés joli bonnet d'enfant tricoté et garni d'une dentelle au crochet pour [l] un enfant qui fera bientôt son apparition dans ce monde et qui aura pour père un neveu de ma cousine Emelie, c'est à elle que je donne le bonnet, elle fait un petit trousseau. - Il y avait l'autre jour dans la feuille une annonce d'un décès d'un de ces radieaux au nouveaux réformateurs qui était conçue en ces termes [?] Je me suis acheté une robe, noire et blanche rayée, elle me vient à 32 frs seulement l'étoffe. On lit dans les journ[e]aux que le procés de Tilburne est enfin terminé, il a duré très longtemps et il est perdu pour le plaignant, qui est condamné à 14 ans de maison de force et aux frais du procès qui montent à une somme fabuleuse. En même temps la cour d'Appel a refusé de reconnaître la famille Naundorff comme étant les descendants de Louis XVI, ils ont aussi été condamnés aux frais du procès. Le fils de Louis XVI étant enfant au temps de la révolution était longtemps au prison, et on le disait mort, tandis que sa soeur fut mise en liberté qui épousa plus tard le Duc d'Angoulème. Jules Favre qui plaidait en leur faveur, trace leur origine et leur histoire jusqu'en 1810 (lorsqu'il fut interrompu), le jeune prince fut sauvé par une personne inconnue de la prison et remis aux Parissiens où il a été élevé, et où il a vécu tout le temps, du fruit de son travail, l'horlagerie, il s'est marié de avait donné à sa fille le nom d'Amélie, comme il dit, en souvenir de Made la Duchesse de Berry qui avait adapté ce nom lors de sa fuite de Paris, son fils porte le nom de Charles-Louis, duc de Normandie; leur père Louis XVII est mort et enterré dans la petite aille de leur résidence en Prusse. Tous ses essais à se faire reconnaître comme le fils de Louis XVI restèrent infructueux, même la duchesse d'Angoulème [ne lui] n'avait jamais répondu à ses lettres; Le duc de Chambord x, fils de Made la duchesse de Berry le tenait trop à coeur pour ne pas faire perdre le procés à ces deux infortunés, dont lui aurait droit au trône, ce qu'il ne paraissait pourtant pas chercher. Fin du mois de Février 74. Il y a une terrible famine dans la Hongrie, le choléra a fait ses ravages dans ce malheureux pays, 200,000 personnes atteintes de ce fléau ont péri, puis les récoltes ont manqué - it doit y avoir x appelé autrefois duc de Bordeaux x 40,000 veuves et orphelines. Oh que c'est triste de penser à tant de misère! La misère est aussi grande à Paris, bien des personnes sont mortes de faim et bien d'autres ont mis fin à leurs souffrances par un coup de pistolet au quelqu'autre manière. Dimanche, le 8 Mars. J'ai eu bien des tracasseries et des peines cette semaine, aussi mon coeur était-il lourd comme si l'ou y avait mis le poids d'un quintat. J'ai rendu des services à Mr . . . . et quoique je Claré fait de bon coeur; je n'en ai eu que des ennuis et du chagrin. - J'ai suivi le désir de mon coeur en donnant mon obole pour les infortunés en Hongrie, 5 frs, c'est beaucoup pour moi qui gagne si peu depuis le nouvel-an, J'ai commencé cette semaine à diminuer le chauffage, 4 fois au lieu de 7 fois une épargne de 75 centimes, et mainte- nant commencé je ne ferai plus chauffer tous les jours, à moins qu'il ne fasse très froid. Hier après midi, ma pauvre mère se sentait aussi tellement oppressée, (elle a aussi eu du chagrin) elle pleurait à chandes larmes, j'avais de la peine à retenir mes larmes; aussi ce matin ayant reçu une lettre de ma bien aimée amie Me Jimod, qu'elle a dictée à une des enfans, mais à laquelle elle a ajouté 3 lignes écrites de sa propre main et qui ont ouvert la fontaine de mes larmes, il y a des années que je n'ai pu pleurer si librement que ce matin, cela a un peu [?] soulagé le coeur, mais la tête ne s'en tronsait pas bien, ni les yeux. Madame Bouet continue à être bien malade, mon amie me dit que son état varie beaucoup, cependant la maladie est mortelle, toute espérance de la voir se rétablir est vaine. Ce soir je suis allée voir Mlle Aeshbacher, j'ai pitié d'elle, elle est souffrante, pendant que nous causons emsemble elle paraît un peu oublier ses douleurs, cela m'a fait rester plus lontemps que je n'avais l'intention et maintenant il est trap tard d'écrire à Me Junod, je le regrette, comme j'avais fixé ce dimanche soir pour le faire. Lundi soir, le 9 Mars. Je suis allée à la Neubruch après le dîner, où j'ai passé une bonne après-midi avec les dames Z.... Mardi le 10. J'ai écrit une longue lettre à ma bien aimée Madame Junod, en réponse à la sienne. Ce soir je vais inscrit plusieurs livres prêtés à Mlle Aeschbacher depuis le dimanche de Pâques 1873, qu'elle n'a pas encore rendus, quelques uns sont de Madame Bay; c'est pourtant détestable[s] de ne jamais rendre les livres et de ne jamais même en parler, de sorte si je ne l'avais pas inscrit, je l'aurais oublié. 1874. Le 14 Mars. J'ai fait faire une robe rayée noire et blanche, elle me pourrait être plus simple, j'ai aidé à la coudre; mais aujourd'hui j'ai eu tellement mal aux dents et à la tete, que j'étais très peu disposée à travailler. Le 18 Mars. J'ai passé de mauvais jours depuis la dernière date, les maux de dents j'ai pu faire passer par l'eau friode pour le moment, malheureusement cela m'a fait revenir ma toux et même fort, mes nerfs sont surexités, ma température monte et baisse à la moindre occasion, j'ai de la peine à me contenir. J'ai une nouvelle famille pour donner des leçons de français un peu en jouant à trois enfans, 2 garçons et une fille de Madame Thormann, pour deux après-midi de la semaine. J'ai commencé aujourd'hui. Vendredi le 20 Mars. J'ail passé la soirée chez Madame B. nous avons un peu lu, pas longtemps à cause de ma toux et beaucoup parli. Dimanche, le 22 Mars. J'ai été invitée à dîner chez Madame Thormann. - Les maux de dents me menacent tant le temps et je tousse très fort. Me mère sans avoir mauvaise soine se plaint de différentes douleurs - ses infirmités augmentent, si seulement la patience et la résignation augmentaient aussi, mais hélas; je sais combien il est difficile d'être patiente et résignée _ _ _ _ Je devrais être une lettre mais lisant un livre anglais très intéressant, je m'y laisse entrainer, "One among or in a Thousand," c'est un roman historique sous Henri III et IV et la Ligne. Béatrice de Ferrara et Eugénie de Menancourt sont les Héroïnes. Le marquis de St. Réal noble et généreux qui sert sous Henri IV aime Eugénie, tandis qu'elle a été promise au Comte d'Aubin, un libertin ambitieux qu'elle déteste, tandis qu'il la force à devenir sa femme, non pas qu'il l'aime, mais pour avoir sa fortune qui était immense. Par l'entremise de Béatrice, par une chaine d'intrigues ingénieuses elle est sauvée de cette union, dont la cérémonie a eu lieu mais été rendue nulle, Béatrice ayant fait officier + un soldat déguisé en un jeune prètre. J'en suis là - Mardi, le 24 Mars. Je viens de finir mon livre, heureusment, car j'ai tant d'ouvrage et je ne faisais rien aussi longtemps que durait la lecture de ce livre intéressant. Le Comte d'Aubin se montre vilain jusqu'à la fin, il est assassiné par Béatrice, parcequ'il l'a calomniée auprès de Mlle de Meancourt qu'il est venu emmener par force de sa retraite, après cette action elle prend le poison qu'elle gardait toujours sur elle et qui termina ses jours aussitôt après. Henri IV victorieux, 6 mois après, signe le contract de mariage de St. Réal et d'Eugénie dont l'union continua heureuse. Béatrice est appelée "One in a Thousand," son page Bartholo, un [main] jouait le rôle d'un traître du commencement à la fin, il l'aimait secrètement et voulait empêcher par ses intrigues qu'un autre ne la passédât. Vendredi le 27 Mars. J'ai assisté à l'examen de Bertha, si elle n'est pas une des premières, elle n'est non plus une des dernières, elle ne parait pas se rappeler des noms propres; en revanche ses ouvrages à l'aiguille sont très bien faits. Son bulletin est le meilleur de tous ceux qu'elle a eus dans cette école. Samedi le 28 Mars. Je suis déjà allée le matin chez Me Thormann, j'ai dîné cher et suis restée jusqu'à 4 heures. Le petit Fréderic qui a eu la rougeole va bien de nouveau, mais maintenant c'est Elisabeth qui l'a prise. Je bois maintenant l'eau d'Ems avec du lait, je tousse toujours et j'ai le coeur gros, il n'y a que pour une chose que je suis contente, que le temps passe. Ma mère va de nouveau comme à l'ordinaire, excepté qu'elle est plus faible, qu'elle tremble davantage. Vendredi saint, le 3 Avril. Malgré le vent et la poussière, je suis allée à la Neubruck, après le dîner, j'étais la bien venue, mais je me sentais très fatiguée à huit heures du soir en arrivant chez moi. Dimanche de Pâques, il n'a plu[s] qu'une fois aujourd'hui, du matin au soir. C'est la fête de ma nièce Bertha, le 5 Avril, elle a 13 ans. Hilas! que les années s'enfuient et mon misérable sort ne change pas, je suis toujours condamnée rester dans cette ville probablement parce qu'elle m'est adieuse! Lundi de Pâques, passé la journée au Péliean. Vendredi, le 10 Avril. J'ai enfin reçu une lettre de Madame Pillichody le 7, dans laquelle elle m'invite à passer un mois avec eux à Yverdon, le mois de Mai; je ne puis accepter cette invitation, cela va sans dire. Le 8 j'ai eu une lettre de Grandchamp, Madame Bouet est toujours très malade, elle souffre beaucoup. Madame Junod est de nouveau à Grandchamp. - Je vais avoir la modiste et la tailleuse, des agrimens nécessaires de la vie que j'ai eu horreur. Je suis beaucoup chez Madame Thormann, aujourd'hui à dîner. Lundi les vacances finiront, ainsi je n'irai 1874. plus le matin. J'ai été voir Madame Rieser, elle me rappelle tellement Madame Jinod, même sa voix et c'est pour cette raison que j'aime à aller chez elle. Ce soir je vais chez Madame Bay, nos soirées de lecture one été continuellement interromtriées. Jeudi, le 16 Avril. J'ai eu le 14 la modiste chez Emilie, elle m'a fait une capote en tuble noir et garni deux chapeaux ronds. J'ai eu une lettre de Me Sehorer, à laquelle j'ai répondu aujourd'hui en renvoyant un livre qu'elle m'avait prêté, "White Lies," it is very interesting and very true and natural, what terrible consequences white lies may have, which every body says at times, some constantly, others occasionally; I mean to be more on my guard and I shall not have read the book in vain. It is by Charles Reade. A letter from Henriette L'Eplettinier, always the same news that is her every day life which does not vary from one year to another. To morrow I am going to have the dressmaker, if she keeps word, that is to be seen. Sunday le 19 Avril. Un beau soleil ca matin. Enfin j'ai eu ces 2 derniers jours la tailleuse qui m'a fait ma robe de cretonne, la jupe sans garniture, en cela je reste firèle à ma résolution; nous avons travaillé jusqu'à 10 heures du soir pour la finir. Il me reste encore une robe décousue et lavée à faire refaire. J'ai reçu The Little Messenger only one Number, there were two stamps on it and yet I had to pay as usual 25 cents. I told Mr. Thormann he will be so kind as to inquire why that is. Jeudi le 30 Avril, le dernier du mois qui finit avec la vilaine bise, qui dure depuis 3 jours, ces deux derniers il a fail même très froid. J'ai aidé à ma cousine Emilie à déménager, hier elle a quitté la ville pour aller à[u] la Mues- matt. - J'ai de nouveau ma classe pr l'ouvrage à l'école, c'était aujourd'hui ma troisième après-dîner. J'aurai une nouvelle écolière pour l'anglais, elle commencera le 2d de Mai avec Bertha, les deux auront leur leçon ensemble. Mlle Aeschbacher a déménagé mardi le 28, elle demeure maintenant au Sulgenbach, je ne pourrai[s] plus la voir si souvent, je tâcherai pourtant d'aller chez elle une fois par semaine le soir. Je tousse toujours impitoyablement, j'ai aussi le rhume, il y a quelques jours que je me sentais de nouveau toute malade, et encore aujourd'hui je me sens tettlement découragée, et dégoutée de la vie que je même ici - hélas! quand tout cela cessera -t-il? N'ai - je pas encore assez souf- fert, combien de temps encore! Cette terrible toux me tuera sûrement encore. 1874. Le 30 Avril. Il y a déjà deux ou trois jours que j'ai lu dans la Feuille l'annonce de la mort de mon cher Dr Krieger qui a eu lieu à Clarens, je le regrette infiniment; depuis sa longue maladie il y a plus d'une année je n'ai pas pu me décider à prendre un autre médecin et maintenant je suis plus embarrassée que jamais, it n'y en a point qui puisse me le remplacer. J'ai oublié de mentionner que la "nouvelle Révision" a été adoptée Dimanche le 19 Avril, jour de la Votation et même avec une grande majorité. Jeudi le 7 mai. Le temps continue très froid, c'est toujours la bise et un temps couvert et menacent. Je vais aujourd'hui à Neubruck chez Me S...., avant de partir j'ai eu du chagrin avec ma mère, ce qui me fait du chagrin et me donne des regrets, c'est à cause d'une personne qur je n'aime pas et que je ne veux pas voir, ni lui parler. Samedi le 9 Mai. Venue en ville pr. mes leçons, j'ai trouvé ma mère indisposée d'un fort catarrhe; it pleut maintenant, mais il fait tout de même froid. J'ai eu une proposition de Me Th.... [?] d'aller avec elle et les enfans aux bains de Lenk dans les vacances au mois de Juillet. Je n'ai pas à m'engager si longtemps d'avance, il m'arrive toujours quelque chose d'imprévu qui vient déranger tous mes projets. - Les dames Zauzz et v? Arx? viennent de louer une maison de campagne pour en faire une Pension d'étrangers; elles vont la meubler immédiatement pour pouvoir ouvrir l'établissement le 1er de Juin. C'est une grande entreprise, mais je crose qu'elles réussiront, elles ont tout de connaissances et puis tout paraît être pour elles. Lundi le 11 Mai. De la pluie hier et aujourd'hui. Retournée en ville le soir par la plui, j'ai trouvé ma mère au lit, cette fluaion l'a rendue malade, j'étais bien aise d'être revenue, elle m'attendait avec impatience; ce n'est qu'après 8 heures que j'ai pu la quitter pour venir chez moi dans ma chanbre nettoyée et récurée, elle est propre, mais j'ai été obligée de faire chauffer encore ce soir, ma toux qui va un peu mieux veut être soignée et dorlotée, seulement maintenant je serai forcée par la nécessité des circonstances de la négliger. Mardi le 12 Mai. J'ai seulement aujourd'hui que j'ai pu acheter une courone de Z, [?] pour la fête de ma mère qui était hier. Elle dort beaucoup et parle autant de son départ de ce monde. Le docteur l'a trouvée mieux aujourd'hui, plusieurs dames sont venues la voir, la Soeur lui a donné un beau bouquet et le soir Mr Karber le ministre [et aussi ve] lui a sussi fait une visite. Je ne le trouve pas si malade, elle n'a pas de douleur, la toux, mais une toux faible la tourments passablement, elle n'a plus vomi aujourd'hui. 1874. Le 16 Mai samedi. On m'a mis un lit dans la chambre de ma mère, je la soignerai donc jour et nuit, et je ne la quitterai que pour donner mes leçons. (Déménagement ou délogement de ma mère) Jeudi le 4 Juin. Depuis la dernière date j'ai vécu des années [par] en passant par des émotions, de la tristesse, l'isolement, la désolation et d'amers reproches. De 16 au 23 les journées se passaient paisiblement, bien que la toux tourmentât la malade et qu'elle se sentât bien faible, toutefois elle ne se plaignait pas beaucoup, au contraire elle était gaie et même joyeuse, d'une reconnaissance sans exemple; en recevant une visite, un bouquet, quelque chose à manger, elle remerciait d'abord le Seigneur en diant "Dieu merci qu'il me laisse encore jouir de telle et tette chose, ses idées étaient tout le temps claires et elle prenait part à tout ce qui se passait autour d'elle, elle s'occupait beaucoup de moi, de mon confort et me priait continuellement d'avoir soin de moi. Elle parlait de sa mort prochaine avec autant de certitude, comme si on le lui eût révélé, mais elle en parlait avec bonheur, avec joie, la nuit elle priait à haute voix pour que le Seigneur ne la laissât pas longtemps attendre, elle dit "Mon Père céleste, je suis tout-à-fait prête maintenant, j'ai fini avec le monde, rien ne m'y retient, viens donc Seigneur, viens me chercher, il me tarde de venir chez toi, j'ai trop aimé la vie c'est vrai, mais je l'aimais comme un don précieux de ta main, j'en étais reconnaissante, tu ne m'en puniras pas en me laissant trop longtemps languir ici-bas." C'est ainsi qu'elle priait, elle récitait souvent des versets des cantiques de Gellert et celui de la 1ere Ep du 1er Ch. 15. de Fin: "Cette parole est certaine, et digne d'être reçue avec une entière croyance; c'est que Jésus Christ est venu au monde pour sauver les pécheurs. Elle priait aussi pour que le Seigneur l'appelait le jour, probablement à cause de moi. Malgré ce changement miraculeux qui d'opéerait en elle et sa déclaration décicive sur l'approche de sa mort j'avenglais mes yeux et je fermais mes oreilles, de sorte que lorsque dimanche le 24 Mai la toux avait presque cessé et qu'elle répétait sans cesse combien elle se sentait bien, comme elle était reconnaissante et heureuse et qu'elle remerciait tout le monde des soins qu'on lui prodignait, je croyais tout bonnement, qu'elle allait mieux, mon frère qui venait la voir dans l'après dîner avait la même idée que moi. A 10 heures la nuit je remarquais un changement en elle, (c'était une plurésie le docteur me dit le matin) elle sommeillait, mais c'était un sommeil si peu naturel, que la vérité se fit jour en moi avec une angoisse inéxprimable, j'avais donc perdu un temps se précieux pour lui parler, maintenant c'était trop tard, elle ne m'entendait plus quoiqu'elle me parlât encore à minuit et qu'elle bût une tasse de lait. Elle me deinandait si j'avais pourtant mis un châle, que je devrais manger quelque chose et avoir soin de moi, alors elle dit, qu'elle s'avait plus de douleurs, qu'elle se sentait extrèmement bien, "tu seras bientôt libre maintenant," me dit-elle, "aie encore un petit peu de patience, tu m'as bien soignée, je t'en remerice." - A 3 heures elle mit avec grand effort son bras droit, (le gauche était sans mouvement sur la couverture) autour de mon cou et un tint embrassée un moment sans parler, alors ce bras retromba aussi sur la couverture. Elle continura à sommeiller, une sueur froide se répondait sur sa figure, le nez et les joues étaient froids, j'appelai la soeur, qui resta avec moi jusqu'à 5 heures; jusqu'à 6 j'étais seule avec elle, alors la soeur fit chercher le Dr qui dit qu'elle était mourante, qu'il fallait la laisser tranquille et ne pas tâcher de le retenir, il m'assurait qu'elle ne souffrait pas et qu'elle s'endormirait tout doucement; cependant pour une tranquillier il [d?na] encore des gouttes qu'elle prit dans un peu d'eau et qu'elle avalait sans peine. A 9 h. le Dr vint encore une fois, le râle qui avait comencé dans la nuit ne faisant une impression comme si elle devait souffrir, mais il m'assura que non et deupuis on m'a dit qu'une malade qui avait ce râle jour et nuit avant de mourir, mais qui avait toute sa connaissance, répétait continuellement qu'elle ne souffrait pas et qu'au contraire elle se trouvait bien; après 9 heures on fit chercher mon frère, à 10 heures ma cousine Emilie vint, et Mlle Rädzer[?] qui n'a jamais manqué de venir tous les jours pendant sa maladie, j'était à genoux devant son lit, la soeur à côte de moi priant, lorsque cette bonne mère fit un léger mouvement de la tête et son esprit était dégagé de son corps libre de s'envoler vers les demeures célestes et éternelles de notre Dieu. A elle la joie, à moi la douleur et les larmes, j'en versais abondam- ment - mon frère arriva une demi minute trop tard, il fut bien ému, mais cette émotion fut passé si vite, cependant j'étais très contente de l'avoir auprès de moi, il écrivait et arran- geait tout tandis que que je me sentais incapable de m'occuper de ces arrangemens qu'amène une mort et qui sont si tristes parce qu'ils distraient l'esprit. La sœur [l'] y habilla la dépouille de ma mère, je lui fis mettre les habits qu'elle avait destinés et qu'on a trouvé dans un paquet avec un billet qui était dâté "Mai 1853.", seulement je lui fit mettre une jupe noire avec une jaquette par dessus et un plus joli bonnet. Me Hug fut la première à lui envoyer un bou- quet qu'elle tenait dans les mains. Me Aeschb., Mlle Aeschb., Melle Wagner, L. Messmer, Emilie, la cousine W. Fetcherin, envoyaient des bouquets. Lundi je reçus encore le dîner, mardi et mercredi Me Hug eut la bonté de m'inviter. L'enterrement eut bien mercredi le 27 Mai à 2 heures; pres- que tout le matin quand j'étais seule je me teneais à genoux devant son lit, j'ai ainsi pris une ferme ré- solution d'appartenir plus que jamais au Seigneur, le priant d'être pour moi Perè, mère, et tout en tout. Pauvre moi, comme je me sentais triste et abandonnée et isolée. A 2 h. moins le quart je me rendais à la chapelle; ma bonne mère qui avait pensé à tout a destiné notre ammônier Mr Jenzer, Mr Huglé, et notre cousin Wilh: Fetcherin et mon frère pour la suivre dans la voiture et l'on trouva dans une bourse 60 frs pour les frais des funérailles. J'ai en tout suivi sa volonté et tout se passa tranquillement. Pendant son dernier trajet qui durait une heure pour aller et à venir, je me tenais tranquille, la figure cachèe, suivant pas à pas ce corps qu'on allait rendre à la terre et qui avait été une fois animéde tout d'énergie et d'activité, les cousines, Elise et Berthe restaient avec moi; après le re- tour des messieurs, on prit cougé et il n'y a que Emilie qui resta pour m'aider à compter le linge qu'il faillait préparer pour donner à laver. Mr Körber le pasteur vint encore me voir, il m'a montré beaucoup de sympathie. Quand tout fut en order je quittai aussi la cham- bre de ma mère pour aller chez moi dans ma solitude. Jeudi le 8 Mai 1874. je partis pour Grandchamp, pour cher- cher un peu de consolidation auprès de ma bien aimêe amie Me Junod, de Mlle Bouet et de la Soeur, la dernière était malade au lit, Mlle B.t est toujours très ocupée à soigner sa mère malade, cepandant j'ai pu les voir et mon pauvre cœur a reçu beaucoup d'amitié. J'ai couché à l'Aile, mais là la curiosité indiscrète d'une demoiselle Bernoise a remué les sentimens amers que j'ai pour mes com- patriotes. Luni matin le 1er Juin je quittai Grand., le temps est devenu chaud sur ces entrefaites et l'occupation ne me manque surtout j'avais beaucoup de lettres à écrire et ne les ai pas encore toutes écrites. Jeudi j'ai dîné chez mon frère, vendredi chez Emilie, aujourd'hui same- di je dîne chez Me Thormann et ainsi les journées se passent. 1874 Samedi le 6 Juin. Une carte-correspondance de ma bien aimée Madame Junod m'annonce le délogement de notre chère Madame Bertha Bouet, elle entra dans le monde spirituel dans le silence de la nuit du 4 au 5 Juin après une longue et douloureurse maladie de 5 mois (l'hydropisie). Voici de nombreux parents et amis en deuil et en larmes, moi aussi j'ai versé des larmes sur cette perte quoique dans la solitude de ma chambre. Les deux mères si différentes d'une de l'autre sont maintenant les deux dans la monde des Esprits, jouissant d'une existance toute nouvelle et plus réelle qu'ici-bas et plus tard peut-être dans très peu de temps elle seront conduites dans une des deineures célestes et éternelles de leur Sauveur en qu'elles ont cru. - Nous avons encore deux malades à Grandchamps, une qui me tient de très prés, c'est la Sœur Elisabeth qui j'ai déjà trouvée malade quand j'y étais et qui est toujours très mal, que le Seigneur la guérisse! pour ne pas vous affliger au dessus de nos forces; l'autre est une Institutrice qui a une maladie de poitrine, que Jésus soit avec elle et fortifié sa foi. Lundi le 15 Juin, 1874. A ma mère dans le Monde Spirituel. Il y a aujourd'hui 3 semaines à cette même heure- ci que je pleurais des larmes amères, parceque tu étais plongée dans ce sommeil qui conduit à la mort et dont tu ne te réveillais plus; Combien de choses j'aurais voulu te dire et il n'y avait plus moyen de me faire entendre, tu appartenais déjà à l'autre monde - ce temps précieux, ces deux semaines de maladie, pendant laquelle on aurait pu tout se dire était passé, la porte était fermée, toi, ma bonne mère, tu est entrée dans un monde où on ne pleure plus, où il n'ya a plus de mau- vais jours comme il y en a un aujoud'hui, pluie, vent, froid, poussière, tout bette ensemble - mais moi je suis restée dehors pour lutter aussi, pour souffrir, pour pleurer, pour regretter, pour me sentir dans l'isoloment et dans la désolation - jusqu'à quand? Il faut fair mon devoir, hélas! que ce devoir est devenu insignifiant, qu'il a perdu tout attrait que je suis misérable et malheureuse et triste. Si tu savais, ma mère, comme tout va autrement que tu ne voulais et combien de courses j'ai eu à faire seulement pour obtenir qu'on ait un peu égard à ta dernièrè volonté - heureusement tout cela est maintenant caché à tes yeux. Les chemises que tu as destinées à la servante, je les lui ai données le jour de ton enterrement, les ayant ôtées de l'armoire avant qu'on ait fermé; la sœur a préféré le parapluie de coton de laine, mais comme je sais que tu voudrias lui donner encore quelquechose, quand on partagera[s], tu peux être sûre, que je ne l'oublirai pas. A Marie F. je donne la cage qui est comme neuve (pas si neuve comme j'ai cru) et un livre ou deux, "Jumal und Lina", ces choses n'étant pas enfermeés je puis donner tout[e] de suite, c'est autant de moins à évaluer, puis qu'il faut absolument faire un inventaire du mobilier. Cela traînera encore quelque temps, mais enfin, puisque je ne puis l'éviter, il faut s'y soumettre. Je dîne une fois par semaine chez mon frère, au moins jusqu'à ce que je sache ce que je deviendrai. Deux fois par semaine je dîne chez Me Thormann en attendant et les autres jours je ne sais jamais d'avance. Hier dimance j'ai voulu aller à la campagne, mais la bise était si froide et soulevait tellement la pous- sière que j'ai rebroussé chemin - j'ai alors profité pour écrire plusieurs lettres. Aujourd'hui j'attends Mlle Junod, qui doit prendre la diligence pour le Gurnigel, mais je ne sais si elle a le courage de faire ce voyage par un pareil temps, cepeandant ce serait fatal la place est arrêtée et payée, et je serais bien aise de a la voir pour avoir des nouvelles de Grandchamp. I am again in trouble with Stoneface, I cannot help it, to live in peace with her, one ought always to be silent and contented and to give her right in everything and I cannot be trampled on like that. Goodbye another dear! 1874. Lundi soir, le 15 Juin. Le train de midi amenait Mlle Junod, nous avons dîné au restaurant de la gare et comme le temps continuait mauvais ns allion chez moi, où Mlle L. écrivait quelques lignes à sa mère, pendant que je faisais une tasse de café, le café pris il fallair monter à la poste ns arrivions tout-à-point. Etant libre pour le reste de l'après-midi, j'allais voir Madame Rieser, je l'avais toute seule à moi pendant deux heures, on parlait beaucoup de toi, ma bonne mère; pourquoi vent-on toujours appeler ceux qui nous ont quittés pauvres, je ne t'apellerai jamais ainsi, car je sais que tu n'es pas pauvre maintenant, mais moi je le suis, moi qui reste ici. Que mon coleur se serre quand j'entre dans ta chambre abandonnée et vide, le fauteuil vide, le lit défait - j'ai compté ton linge du blanchissage, je suis bien aise que tu ne le vois pas, les rideaux sont déchirés et plusieurs autres choses. - [J'alle] J'ai préparé la cage pour M. F. - le livre je n'ai pas trouvé, 1874. ma mère l'aure donné à quelqu'un, mais il s'en trouvera bien un autre. A 7 heures j'allais chez le notaire Stauffer qui m'a écrit la lettre à l'Abbaye que j'ai dû signée et qu'il faut porter demain matin au Président. Le 23 Juin. Ma bonne mère, tu aurais du chagrin si tu savais tout ce qui se passe ici-bàs. Je suis allée chez Me Kummer, pensant que tu aimerais que je lui raconte les événemens du mois passé[s]. Dimanche j'étais enfin à la N. B. je suis déjà allée le matin et suis restée jusqu'au soir. Nos amis auront du monde avec le 1er de Juiller, malheureusement il y a 2 mois de perdus, mais puisque le Rubicon est passé, il ne faut plus reculer. Je suis tout aussi peu chez moi que lorsque j'allais tous les jours chez toi. Vendredi passé j'ai dîné chez le cousin Wilhelmm, puis j'étais chez Me Bay, puis au Pélican et ainsi de suite, mais partant la pensée à toi domine en moi tellement que je suis 1874 plus distraite que jamais. Hier soir en revenant à la maison, j'ai trouvé la réponse de b'Abbaye. Les messieurs ne veulent pas consentir à un changement d'inventaire, il faut que tout soit fait officiellement, ma pauvre mére, si tu savais comme on traine cette affaire de ta succession et tous les ennuis que j'ai, il faut faire vider ta chambre avant le partage et même avant qu'on ait fait l'inventaire; j'irai tout-à-l'heure chez Mons: Jenzer pr lui en parler. Le 25 Juin. Ma bonne mère, c'est aujourd'hui un mois que tu m'as quittée, j'y ai pensé douloureusement, j'ai ressenté ce premier déchirement de coeur, cet abandon, cet iso- lement, cette tristesse remplissait de nouveau mon âme; et toi, y as-tu pensé! non, heureusement on ne compte plus le temps de la même ma-mière dans l'autre monde que chez ns, c'est l'état de l'âme qui fait paraître le temps long ou court. - J'avais espéré qu'on ferait l'inventaire demain, je ne sais, il faut que j'aille chez Mr. Jenzer demain matin dont j'ai manqué la visite ce soir; que je voudrais que ce jour fût passé, jai une secrète anxiété, je ne sais ce qui va m'ar- river. - Stone-face does not speak to me yet, I let her sulk, I am rather glad not to have to talk to her. Dimanche, le 28 Juin. J'ai en un terrible chagrin hier au soir qui s'est renouvelé ce matin, j'ai pris mon déjeuner tout froid et en larmes, et le dîner de même, quoique il fût chaud. Mon pauvre coeur est trop blessé, trop miséra- blement triste pour reconter mon chagrin, d'ailleurs il vont mieux se taire, le papier même n'est pas assez discret pour se fier à lui, mais je demande avec désespoir, combien de temps encore! faut-il donc passer le reste de ma vie dans cette ville. Oh Dieu, aie pitié de moi et délivre moi d'une manière au d'autre. L'inventaire se fera demain matin, il ne pouvait pas se faire vendredi. C'est le premier jour depuis mon isolement que je reste toute la journée dans ma chambre, il ne pleut qu'une fois aujourd'hui — j'ai voulu écrire beaucoup de lettres, mais mon chagrin m'a tellement bouleversée qu'il n'y en a encore point écrite. Mercredi le 1er Juillet. Ce jour nous a amené le beau temps et la chaleur. Ce terrible lundi est aussi heureusement derrière moi, à 10 heures on avait fini à faire l'inventaire, après j'avais beaucoup à arranger, à vider les armoires et à remplir les tiroirs, à 2 heures les hommes sont venus pour déménager les meubles dans une chambre vide de l'autre maison par ordre de Mr l'intendant; le soir j'allais encore chez la cousine Emilie, à 9 heures j'étais au lit, extrêmement fatiguée de ma journée. J'ai écrit à Wilhelmine dimanche, d'après sa lettre à mon frère, elle n'a pas reçu la mienne que je lui ai écrite au commencement de la maladie de ma mère; je suis bien aise d'avoir accompli ce devoir. J'ai eu une lettre de Henriette, elle me demande un petit souvenir de ma mère, je lui ai envoyé aujourd'hui une petite épingle en or avec 5 ou six pierres, j'oublie mainte- nant desquelles, j'y ai ajouté une paire de manches et un petit ouvrage en cheveux en cadré. Avec Adolphe j'ai fait un échange de cuillères, contre la cuillère à café je lui donne une cuillère à soupe, qui n'a pas d'initiale, tandis que l'autre a les initiales de ma mère. Les deux petites montres en argent j'ai mises de côté dans des boîtes, avec le nom de Bertha sur l'une et Mina sur l'autre; Bertha aura celle qui appartenait à Grand'maman, et Mina celle de sa tante Louise; elles doivent les recevoir le jour de leur confirmation, et je dois les garder en attendant. J'ai donné l'Album de ma mère à Bertha, il se trouvera quelque chose pour chacune. - Maintenant, je laisse tout pour m'occuper de mes préparatifs, comme nous partons samedi prochain. Je ne sais quand je pourrai[s] écrire, ainsi adieu ma mère, tu ne t'ennuies pas dans ton séjour actuel! 1874. Le 4 Juillet, samedi nous sommes parti pour la Lenk, à 10 h. du matin, Madame Thomson et ses 3 enfans. A Scherzlingen on a pris le bâteau jusqu'a Spièz, puis la diligence qui ns a amenés à 8h. Du soir aux bains de la Lenk au Simonenthal. Jeudi le 8 Juillet est rempli d'événement, d'abord Freddy est tombé dans l'étang, Willie a eu une orcille très enflée, probablement d'une piqure de guèpe et l'après-dîner ns avons eu un terrible orage avec une pluie torrentielle, qui en moins d'une heure a changé le ruisseau qui descend de la montagne près des bains à un torrent turbulent qui brisait et chassait tant obstacle devant lui, en vain on tâchait de lui barrer le chemin par des trones d'arbre, et meine de grands sapins qu'on abattait dans la forêt, rien ne put retenit cette eau courroucée, qui envahissait les champes de pommes de terre, de fain et de lègumes, tout de trouvail sans l'eau, les chemins avaient disparu, une masse de grosses pierres gisait partout et était même entrainée par le courant du torrent, qui emgissait et bruissait avec une force épouvantable. On appris à tout moment quelque nouveau désastre, dans le village les maisons située le long de la Simmen se trouvaient dans l'eau, pas seulement les caves qui en étaient remplies, mais le plain pied de même. Aux bain on ne faisait rien que de surveiller cette inondation, qui était terrifiquement intéressante, vers 6h. il cessait de pleuvoir, cependant l'eau continuait à couler tout le [?] soir avec la même ardeur. Mardi le 14 Juillet. Nous sommes allés cette après-midi, jusqu'à la cascade d'Effingen, le ruisseau qui forme cette belle cascade coule un peu plus bas dans la vallée dans la Simmen, il y en a beaucoup d'autres [?] qui viennent s'y jèter, de sorte qu'elle inonde après chaque forte pluie. Nous avons eu l'occasion de voir tous les ravages qui l'inondation a causés, tous les ponts sont enlevés, la récolte détruite partout au' les champs était à proximité de la rivière, une scierie enlevée, plusieurs maisons ne laissaient que quelques débris sur la place qu'elles avaient autrefois occupée, enfin partout il y avait des indications de cet orage destructeur. Jeudi le 16 Juillet. Une lettre inattendue de Miss Clara Barton, qui contient une surprise, une proposition tellement inattendue, enfin une porte ouverte pour moi. Elle me demande, elle a besoin de moi pour la soigner, car elle est malade depuis longtemps. Elle est dans l'Etat de Massachussets dans sa propre maison où je serai comme chez moi; elle désire mon départ immédiat, mais cela n'est pas possible - seulement à la fin du mois d'Août se termineront les affaires de ma bonne mère que je ne veux pas abandonnées. Je voudrais pourtant partir et être auprès de la malade aussi vite que possible, mais patience, encore un peu de patience et mes voeux s'accomplirant. Je verrai Madame Hitz qui me dira plus de détails de ce projet que la lettre ne me dit. Samedi le 18 Juillet: Je viens de lire un charmant livre de Marlitt "Grisela ou la Maskgrafin." c'est avec grand plaisir que je l'ai lu. C'est la seconde fois que j'ai rêvé de ma mère depuis son départ, elle me disait quelquechose que malheureusement je n'ai pas retenu. Madame Thormann et moi nous lisons un livre anglais intitité "A Simpleton" by Charles Reade. il ne m'a pas tellement intéressé, peut-être parce qu'on était toujours interrompu dans la lecture. Jeudi le 23 Juillet. Le temps marche lentement, nous avons presque tous les jours de la pluie, et les enfans sont excessivement pénibles à avoid. Je tousse très fort et j'ai eu des maux de dents. Le 25 Juillet. Il y a deux mois que j'ai perdu ma bonne mère, quoique j'y aie pensé au fond de mon coeur, la journée était si turbulente que je n'ai pas pu lui cansacré une heure tranquille. Une lettre de Me Hitz, j'irai la voir à Thonne. 1874 Jeudi le 30. Partie à 6 h du matin avec la diligence, il avait plu toute la nuit, et continuait ainsi toute la journée; arrivée à Thoune vers 4h. de l'après-midi. Bonne réception à l'Hôtel Bellevue par mon amie et sa famille, qui est donc augmentée d'un mignon petit garçon de 2 1/2 ans, Willie, qui a l'air d'une poupée vivante. Vendredi le 31 Juillet. Le temps s'éclaircit, ns avons pu faire une longue promenade le soir, illumination du château, et le long du rivage en mémoire de la nouvelle constitution de 1848 après la guerre du Sunderlund. Le 1er Août. La famille partait pour Interlaken, moi pour Berne, où je trouve mille choses à faire, à disposer de tout ce qui je possède en fait de meubles, de linge etc. Je vends, je donne, je distribute de tout côté, em attendant le 26 Août. Le 8 Août samedi arrive Me Hitz d'Interlaken, le 9 dimanche passé au Bernerhof avec eux, il se trouve que les pompiers ont une fête, en occasion de laquelle la ville est magnifiquement décorée. Nous allions toute l'après midi en voiture pour voir tout ce qu'il y avait à voir. Le soir le jet d'eau devant l'Hôpital a été illuminé ce qui n'était pas le moins beau. Le 11 Août, mardi. Passé la journée au Bernerhof avec la famille Hitz, l'après-midi ns allions en voiture à Wabern visiter la Bechtele et la Victoria, deux Instituts pour l'éducation des enfans pauvres, l'un pr. les garçons, l'autre pour les filles. Mercredi le 12, la famille H. est partie pour Lausanne, moi, je continue à faire mes préparatifs. Dimanche le 16 Août. Hier au soir allée à la Neubruck, où j'ai passé la nuit, déjeuné avec les dames Z... dîné chez ma cousine Emilie à la Muesmatt, après-midi passé 2 heures chez les dames Bay à la Lemggass, de nouveau allée chez ma cousine, où j'avais un rendez-vs avec mon frère, et ses enfans; enfin j'ai visité le tombeau de ma mère, mais j'aurais voulu être seule, mes impressions étaitent emportées par la présence d'autres personnes. Nous avons commandé une pierre avec une inscription sur sa tombe, quand elle sera mise on fera planter un petit saule et peut-être un rosier. - A 6 heures du soir je me trouvais chez Mlle Aeschbacher qui me donnait le thé, à 9 h. j'étais chez moi fatiguée de ma journée tellement remplie. Lundi le 17 j'étais sur la route de Neuchâtel, où je compte passer une semaine, j'arrive au temps du diner, Mlle Bovet me loge, Madame Junod m'offre une place à sa table, mais je suis partagée entre elle, la Soeur, Elisabeth et l'Aile, l'asile des Institutrices. Les journées se passent donc en paix après un tourbillon d'occupations. Je compte rester jusqu'à lundi le 24, c'est aujourd'hui vendredi le 21. J'ai pu vendre tout ce qui me restait de meubles à Grandchamp. Lundi le 24 Août. Après avoir passé huit heureux jours à Grandchamp, je le quitte, peut- être pour ne plus jamais le revoir. Je m'arrêtais quelques heures à Neuchâtel, Me Pelavie Junod m'avait invitée à dîner. En arrivant chez moi je trouve plusieurs lettre et un joli cabas de mes élèves Hildegarde et Sophie. Jeudi le 28 Août, je suis allée par le train de 6 h. à D. pour une affaire importante, elle m'a parfaitement réussie, mais c'était une journée fatiguante, mais je suis si contente que cela est fait. Dimanche le 31 Août. Les affaires trainent, cette attente devient extrêmement pénible ; une caisse dans laquelle on a mis la table à ouvrage, a été emballée hier et aujourd'hui mon frère m'a aidé à emballer deux malles. Je commence à voir un peu jour, je n'ai plus tellement à faire pour moi, si seulement les [aff] messieurs hâteraient un peu les affaires de ma mère. Lundi le 1er Septembre. Je suis allée à Meikirch avec la poste de 4 heures. Mardi le 2 Sept. Passé la journée avec Madame Schorer qui m'accable de bonté et d'attention. Mercredi le 3 Sept. Me Schorer m'a accompagnée à Berne, ns avons pris la poste à 7 h. du matin jusqu'à Neubruck, où je me suis arrêtée pour prendre congé de la famille Zaugg, arrivées à Berns ns avons fait des commissions et le soir après le dêpart de mon amie j'ai fait 2 visites. Je n'ai pas pris le temps ni de dîner ni de goûter, aussi le soir en arrivant chez moi à 8 h. j'avais soif et j'étais extrèmement fatiguée. Jeudi le 3 September. J'étais en course toute la journée, vers le soir j'allais au Friedhof voir le monument que j'ai fait mettre sur le tombeau de ma bonne mère, c'est une assez grande pierre (marbre noir) brute, le devant est poli pour l'inscription. "Marie Louise Kupfer, gel. Grumer 1796-1874. Auf Wiedersehn! J'ai donc pris congé de ce tombeau qui referme le seul lien qui a pu me retenir à Berne; Dieu merci qu'il n'y a que la dépouilleè, l'enveloppe de ma mère que je laisse dans ce tombeau, elle dans son habitation céleste m'est tout aussi prês en Amérique qu'elle le serait ici. Vendredi le 4 Sept. Ainsi je sais la décision des messieurs de notre Abbaye, je leur ai remis l'héritage de ma mère en réservant quelques pièces de meubles "le bureau, la pendule, une table, une table à ouvrage, une commode et mon fauteuil que je lui avais donné et enfin les habits." Le reste l'Abbaye fera vendre à l'enchère [q'ils] dont ils garderont le produit avec les 600 frs dans la caisse d'Epargne pour se faire rembourser en partie le secours que ma mère a reçu chaque année pendant son menage, et ils s'engagent à ne plus rien réclamer après. Samedi le 5 Sept. J'ai fait la ronde dans la Sanggass cette après-midi pour faire mes visites d'adieux, la dernière était Mes Bay, avec lesquelles j'ai encore une fois goûté. Dimanche, le 6 Sep. Mon intention était d'aller dîner au Pélican, mais Louise m'a fait dire qu'elle n'était pas bien et la domestique absente, je suis donc restée chez moi, j'ai écrit plusieurs lettres et mis en ordre bien des choses. Où serai-je dimanche prochain! Est-ce-que je pourrai enfin partir ou faudra-t-il encore commencer une autre semaine après celle-là! Dieu seul sait comme cela finira encore. Mercredi le 9 Sept. Malgré les courses répétées et fatiguantes, je n'ai pas encore reçu mes meubles, puisque le notaire m'a remis tous les papiers et qu'ils sont signés par mon frère A., Mr. Janzer pour le frère Gustave et par moi, j'ose enfin espèrer qu'on me donnera ces 5 pièces de meubles ainsi que les habits. J'ai fait toutes mes visites d'adieux. Lundi j'ai dîné chez le cousin Rodolphe, après une explication sérieuse et un peu animée, nous nous sommes réconciliés, après quoi j'ai dîné chez lui et en partant il m'a donné fr. 20. - De Louise Messmer j'ai reçu une paire de oiseaux en argent à une chaîne aussi en argent. De la cousine Emilie une broche, de Mlle Schnyder fr. 50, et de la cousine Wilhelm Fetcherin, chez lesquels j'ai dîné mardi une livre de chocolat. J'ai reçu aujourd'hui une bonne lettre de la soeur Elisabeth qui me remercie pour la lampe que je lui ai envoyée et qui lui a fait grand plaisir. Emilie m'a payé le bureau et la table que je lui ai vendus. Dimanche le 13 Sept. Mon dernier dimanche à Berne. J'ai dîné chez mon frère, après le dîner ns sommes allés voir son nouveau logis à la Matte, qui est mignon, c'est-à-dire il y a une place pour tout, mais en mignature. 1874. Lundi le 14 Sept. Le jour de mon départ est enfin arrivé. Tout est bien allé et le jour est beau et serein. J'ai diné avec mon frère au Restaurant de la Gare. A 2 heures j'ai pris congé de lui, de sa famille qui est venue ns rejoindre, de ma cousine Emilie et de Mlle Aeschbacher, sans verser une larme de part et d'antre. Mardi le 15 Sep. Arrivée à Paris à 7 h. du matin. Ou ne m'a pas ouvert les malles ni à Pontarlier ni à Paris. A 9 h. départ de Paris pour Boulogne, un express; arrivée à 2 h. départ immédiat du bateau, 2 h. de traversée, le temps beau, je n'étais pas malade, quoique je n'aie rien pu prendre depuis le dèjeuner à Paris. A Folkestone j'avais le temps de changer mon argent français en argent anglais et de prendre une tasse de café. A 10 h. du soir j'arrivais saine et sanue à Snodland chez mes amis Hook. Mercredi le 16 Sept. Passé la journée en visite chez mes amies les ? Hopkins à Wateringbury, le lendemain en arrivant à Snodland j'ai trouvé une lettre et une dépêche de la Compagnie de North German Lloyd. Ma place est prise, c'est une cabine 1ere classe, la seule qui fût disponible sur le Mail Steamer "Rhein" qui quitte Southampton mardi le 22 Sept. à 2 h. p.m. Je quitterai mes amis lundi. Je viens d'écrire plusieurs lettres, il me reste 3 jours à rester avec mes amies. Lundi le 21 Sept. Quittée Snodland, arrivée à 6 h. du soir à South., le ciel est menaçant, it a plu à plusieurs reprises, mais maintenant la lune se leve et les étoiles brillent. Je suis allée au clair de la lune voir le Rhein, le bateau n'est pas si grand que le Hansa. Le 22 Sept. Je me trouvais à bord du Steamer à 10 h. a.m. qui quittait le quai peu après. Nous voici encrer dans la Baie pour plusieurs h. Nous dinons et à 3 h. le bateau arrive avec les autres passagers et les lettres. Nous ns mettons en route, à 1 h. on prend le luncheon, à 5 h. on dîne, it fait beaucoup de vent, je n'ai pu prendre que de la soupe, l'éstomac me tournait et j'étais de mer ayant pris possesion de moi. Transcribed and reviewed by volunteers participating in the By The People project at crowd.loc.gov.