>> Stephen Winick: Welcome. My name is Steve Winick. I work for the American Folklife Center at the Library of Congress, and for many years we have presented the Homegrown Concert Series presenting the best of traditional music and dance from around the world. Now, in the pandemic year of 2020, we shifted focus to doing our concerts online and having video concerts that were created by the artists. And so in 2021, it's our second year of the Homegrown at Home Concert series, and we were very, very happy to be able to present Mamselle Ruiz and Mamselle is here to talk with me and do a little interview. So welcome, Mamselle Ruiz. >> Mamselle Ruiz: Thank you. Thank you so much. >> Stephen Winick: Alors, comment ça va avec la pandémie? Est-ce que vous trouvez que c'est un peu plus vivace maintenant? >> Mamselle Ruiz: Définitivement, oui. Je crois que maintenant, malgré la situation compliquée, difficile que nous avions vécu l'année passée, tranquillement, on commence à se placer, on commence à pouvoir ouvrir plus l'espace pour accueillir de plus en plus de public. Donc, les diffuseurs sont contents et le public, en général, dit « Yé! » . >> Stephen Winick: Oui, vraiment? >> Mamselle Ruiz: Oui. Donc, oui. Tranquillement, ici à Montréal de plus en plus on a la possibilité d'avoir de la musique « live ». >> Stephen Winick: Oui? OK. On va parler un peu de votre carrière, mais avant ça, est-ce que vous pouvez nous raconter l'histoire de votre nom? Mamselle Ruiz. >> Mamselle Ruiz: Oui. Mamselle. >> Stephen Winick: Oui? >> Mamselle Ruiz: Oui, c'est une drôle d'histoire, parce que Mamselle, c'est un mot. Mamselle, ça veut dire mademoiselle. Donc, oui. Et puis, mes deux parents sont mexicains. Donc, en fait, ma mère était enceinte d'Élizabeth. Ils étaient en voyage en France. Ils étaient contents. Et donc, ma mère revient de la France. Évidemment, elle a appris quelques mots intéressants. Quelques mots simples comme par exemple, fromage, toilette, mademoiselle, etc. Donc, ma mère a donné naissance à Élizabeth et par la suite, cinq minutes après, il y a eu un bébé surprise. Donc, moi. Donc, mon père, il a choisi de m'appeler Mamselle entretemps de trouver un autre nom, mais il y a tellement répété que ça a collé dans la tête de tout le monde. Finalement, par défaut, je m'appelle Mamselle. >> Stephen Winick: Et c'est assez « humorous » on dit que vous maintenant habiter au Canada, à Montréal où on parle français? C'est de la chance? >> Mamselle Ruiz: Mamselle Ruiz: Je ne sais pas si c'est de la chance. J'ai l'impression qu'il y a une partie de destinée et une partie de chance. Une partie de peut-être que mon père savait quelque chose! Je sais pas. >> Stephen Winick: Alors, parlons un peu des écoles. L'école la Escuela Libre de Musica de Mexico and la Escuela Superior de Musica de Mexico. >> Mamselle Ruiz: J'ai eu la chance de faire un petit bout, un petit bout de chemin dans ces écoles-là. J'ai commencé à étudier la musique à la première école, c'était l'école libre de musique. Et donc, c'était une école privée, une école petite aussi, mais j'ai fait des études en opéra à cet endroit-là. Et par la suite, j'ai beaucoup appris, mais j'ai compris que je n'étais pas pour chanter de l'opéra. >> Stephen Winick: Non ? >> Mamselle Ruiz: Donc, j'ai choisi d'aller vers le jazz. J'ai été deux années à l'École supérieure de musique en tant qu'étudiante écoutante, c'est-à-dire une personne qui n'est pas inscrite en tant que tel, mais je suis présente aux cours et tout, parce que je travaillais en même temps. Donc voilà et puis, j'ai beaucoup adoré. J'ai chanté avec les Big Band, l'orchestra. Et après, je me suis dit : non, ce n'est pas non plus le jazz! J'étais un peu perdue! Je suis chanteuse oui, mais ce n'est pas l'opéra. Ce n'est pas le jazz. Alors, j'ai commencé à prendre des cours avec Alexandro Campero. C'est un extraordinaire professeur de chant au Mexique et il a pris cette technique de Citrix. Cette technique qui s'appelle le Speech Level Singing. Donc, j'ai été formée pour former des chanteurs. Donc, en même temps que j'ai appris à avoir plus de technique, j'ai appris aussi à l'offrir. Donc, je suis devenue coach vocale. Ça fait 17 ans que je suis coach vocal aussi. Et donc, ça m'a donné beaucoup, beaucoup de matière pour pouvoir monter ma technique vocale, mais après ça, c'est vraiment à travers la scène et à travers les cours de chant que j'offrais aux gens que j'ai appris plus. C'est là que j'ai vraiment appris. Oui. Voilà! C'est ça mon expérience et je continue à faire autant les deux, les deux choses. Je suis coach vocale encore aujourd'hui. Des gros projets la dedans aussi. >> Stephen Winick: Alors, comment avez-vous commencé à chanter les chansons traditionnelles et folkloriques? >> Mamselle Ruiz: Ça, c'est une bonne question, parce que quand j'étais au Mexique, j'aimais la musique traditionnelle, mais on dirait que quand on est dans un pays, on ne voit pas la valeur de la racine. C'est plus quand je me suis déracinée et que je suis arrivée au Canada que je sens soudainement qu'enfin d'aller chercher, d'aller piger dans le répertoire traditionnel. Et c'est ça qui me faisait parfois me sentir proche de ma famille, de ma ville. J'étais comme : oh! Le chant. Oui. Oui. C'est correct! Je suis bien. C'est vraiment comme ça que tranquillement, le répertoire traditionnel a commencé à s'incarner dans mon cœur, dans ma voix et qu'il y a des chansons que je n'ai jamais pensé chanter, comme par exemple, des clichés trop chanter comme « Besame Mucho », par exemple. Nous avons une version qui est sublime! Une version que je n'aurais jamais pensé chanter Besame Mucho! En tous cas, c'est comme ça. >> Stephen Winick: OK. Parlons un peu de cette chanson « Petrona ». >> Mamselle Ruiz: Petrona. Petrona c'est une chanson que j'ai apprise grâce à un album qui m'a été partagé par ma meilleure amie dans ma jeunesse, avec laquelle je suis très, très proche jusqu'à maintenant. Et cette pièce-là, je la chantais dans la rue souvent à Mexico. J'ai beaucoup fait de musique dans la rue. Et je l'avais sur moi quand je suis arrivée ici. J'ai commencé à l'exploiter, à la chanter et je l'ai enregistré dans un de mes albums. L'album « Miel de Cactus ». Et par la suite, c'est Putumayo Records qui a choisi de prendre la version et puis de l'inclure dans la nouvelle version de Mexique de Putumayo Records et wow! >> Stephen Winick: Wow! >> Mamselle Ruiz: Avoir cet honneur-là, de faire partie de cette compilation qu'on aime beaucoup. Donc, voilà! Et encore-là, parfois, je la chante encore sur scène. >> Stephen Winick: C'était un moment dans votre carrière, ce moment de Putumayo, ça a changé beaucoup pour vous? >> Mamselle Ruiz: Pardonnez-moi. Encore, s'il-te-plaît. >> Stephen Winick: Est-ce que l'album de Putumayo a changé beaucoup pour vous, dans votre carrière? >> Mamselle Ruiz: En fait, c'est une, disons, une, en espagnol, on dit : uno blu mamas, uno blu mamas ou uno verdaderas mamás. Ça veut dire que c'est merveilleux, parce que nous avons la chance de recevoir plusieurs prix, plusieurs nominations, plusieurs lauréats. Mais parmi ces honneurs-là, nous avons cette possibilité d'avoir quand même une chanson dans cette compilation de Putumayo. J'adore. C'est vraiment une compilation que j'ai toujours admirée. J'étais comme : Wow! On va écouter certainement Putumayo. Et là, je suis comme : Wow! A côté grands artistes aussi. Faut le dire. N'importe qui qui entre la, je suis comme : Oh, my God! >> Stephen Winick: Et comment avez-vous allez à Québec pour la première fois? >> Mamselle Ruiz: Oh, oui! Ça, c'est une bonne question. J'ai été choisie pour faire partie d'un projet à la Place Mexico, au nord du pays. Un projet dont il y avait des artistes de cirque, parce que je suis aussi artiste de cirque. Il y avait des artistes français, québécois et mexicains. Et donc, je suis allée là-bas faire cette tournée, dont j'ai rencontré la personne qui est devenue par la suite mon copain, mon gérant, mon producteur. Donc, c'est comme ça qu'on a commencé à voyager, jusqu'au moment on est allés et on a choisi de rester ici au Québec. Et donc, je n'ai pas vraiment choisi de rester au Québec. En fait, je me suis juste laissée porter. Et on voit, je suis encore ici, tu vois? >> Stephen Winick: Excellent! Parlons un peu du Cirque du Soleil. >> Mamselle Ruiz: Le Cirque du Soleil, il m'a changé la vie, parce que c'est une des - - c'est grâce à eux justement que c'est en grande partie à eux que je me trouve ici au pays encore, parce que quand je suis venue, une de ces fois que je venais à voyager pendant juste un mois et le Cirque du Soleil a fait des auditions dans lesquelles j'ai - - On a fait des auditions avec Simon. Puis, c'était finalement, ils m'ont pris. Ils nous ont pris tous les deux. Et puis, j'avais soudainement un permis de travail de six mois qui par la suite, il s'est prolongé en deuxième année. Donc voilà! Au fur et à mesure, grâce au Cirque du Soleil, je suis restée ici avec cette aventure qui est merveilleuse! J'avoue. Une des meilleures écoles que je n'aurais jamais pu avoir dans ma vie. Remplie de personnes incroyables. Remplie de talents. Et voilà! Une des meilleures expériences de ma vie. >> Stephen Winick: Et il y avait aussi un spectacle en Andorra ? >> Mamselle Ruiz: Oui. Ce spectacle-là. Oui. J'ai été très chanceuse. Un moment donné, j'étais dans un concert, ici à Montréal et il y a une personne qui est venue, qui a parlé à Simon, qui lui a dit : c'est intéressant, cette personne-là; cette chanteuse-là. Je vais aller la voir aujourd'hui à son concert, parce qu'on aimerait qu'elle soit la première chanteuse de ce spectacle la qui va être présenté en Andorre en 2015. Donc, Simon, il ne m'a rien dit. Ils sont venus. Il l'a adoré. Donc, il nous a choisis et donc, on est partis en Andorre pendant cet été là, l'été 2015. On a fait plusieurs spectacles. Une grosse préparation. C'était vraiment wow! Moi, j'avoue que j'avais un peu peur de ne pas remplir les souliers. Ne pas être à la hauteur de ce rôle. Évidemment, ce n'était pas sûr. Ils m'avaient choisi pour, mais j'étais comme : Ah! J'avais un peu peur, mais finalement on a bien réussi faire le travail. >> Stephen Winick: OK. C'est qui, ce rôle, cette Dame blanche? >> Mamselle Ruiz: La Dame blanche. La Dame blanche, c'est curieux, parce que la Dame blanche est un personnage très populaire dans les histoires locales de villages en Europe. Certains endroits en Europe, dont l'Espagne aussi. Et donc, cette femme, la Dame blanche, qui apparaît autant comme un être très mystique, un être peut-être fantomatique. Dans cette histoire-là - ce personnage existe aussi au Mexique. Ce personnage-là est arrivé, j'imagine, avec les Espagnols. On a aussi la dama blanca, la Girona. >> Stephen Winick: La Girona. Oui. >> Mamselle Ruiz: Ils deviennent un peu avec la même personnalité. J'ai incarné la Girona. Oh, my God! Voilà! C'était drôle et encore une fois. Oui. La Dame blanche. >> Stephen Winick: C'est merveilleux! Alors, parlons un peu de la Girona et la Maliche. >> Mamselle Ruiz: Exact. La Girona et la Malinche. Évidemment, la chanson de la Girona, c'est une chanson qui n'a pas vraiment d'auteur. On a perdu l'auteur au fil des années. On ne sait pas exactement c'est qui, c'est où, c'est quand? Par contre, cette pièce-là est devenue tellement une chanson du peuple que maintenant, elle fait partie, disons, de l'inconscient collectif. Et donc, il y a certaines parties, certaines hypothèses qui disent : Ah! Mais peut-être que la Girona, c'est Donna Marina. Donc, la Malinche, parce que la Malinche est aussi nommée comme Donna Marina. Donc oui, parce que cette femme qui pleure, par le peuple, a traité la Malinche de traîtresse. Puis elle, la seule chose qu'elle voulait faire, c'est de survivre, de ne pas se faire tuer. Elle a été une dame qui était très éduquée. Une autochtone qui a eu beaucoup, beaucoup de - bien, une histoire difficile, parce que même si elle venait d'une famille très élevé, disons, très riche ou très éduquée; des autochtones mexicains, elle a été vendue comme une esclave aux Espagnols. Étant donné qu'elle était très talentueuse pour apprendre les langues, donc, elle a facilement appris à faire les liens entre les Espagnols et les autochtones. Donc, sans vouloir, elle était une clé maîtresse pour que la colonisation se fasse. Évidemment, à l'époque, elle était une traîtresse. Elle ne savait pas ce qui allait suivre par la suite. Elle voulait juste que ça marche. En tous cas, c'est ce que je crois pour la défendre! Mais en tous cas, c'est ça au final. Intuitivement, on se dit que peut-être que cette femme-là, c'est elle qui pleure. C'est celle qui pleure. Et aussi, il y a d'autres légendes de la Girona qui sont assez dramatiques que ne vais même pas les raconter, parce qu'elles sont vraiment comme : Oh, my God! Non! C'est vraiment comme : non, non, non! >> Stephen Winick: Oui. Il y a beaucoup d'histoires de la Girona. >> Mamselle Ruiz: Oui. Oui, il y en a quelques-unes assez poussées dans le drame. Donc, je préfère rester avec ce côté historique qui est très intéressant. Et Voilà. >> Stephen Winick: OK. Parlons un peu de vos albums. Combien d'albums avez-vous enregistrés? >> Mamselle Ruiz: Jusqu'à maintenant, j'en ai enregistré, du mois, on est en train de faire le quatrième. On a fait « Maiz », le tout premier; métissage entre ma vie là-bas et ma vie ici. Transition. « Miel de Cactus », qui est plutôt, un petit plus établi ici, mais une musique traditionnelle mexicaine. >> Stephen Winick: Oui. >> Mamselle Ruiz: Métissée quand même, parce que les musiciens, ce sont des musiciens québécois qui interprètent la musique à la manière de l'Amérique du Nord. Fait que, c'est super intéressant aussi. Sinon, on a fait « Soleil de Lune », qui est sorti en 2019, juste avant que la pandémie n'explose. Et maintenant, je suis en train, avant de lancer « Sombras ». Aussi ce vidéoclip. C'est notre bébé qu'on adore. C'est fantastique en tout cas. Je l'aime beaucoup. Et puis, on a fait aussi - on est en train de faire l'album « Éclipse ». C'est un album beaucoup plus introspectif. En théorie, c'est le côté lune, lunaire de « Soleil de Lune ». Donc, « Soleil de Lune » est un album double. Maintenant, le côté rythmé ensoleillé est sorti. Maintenant, on est en trains de finir, fignolé, avancé sur cet album-là. Sinon, on a un single qui est sorti aussi et d'autres collaborations évidement avec d'autres personnes intéressantes, d'autres grands artistes. >> Stephen Winick: OK. Merci. Parlons un peu de cette vidéo clip de « Sombras », parce que c'est fantastique! C'est merveilleux! Vraiment. >> Mamselle Ruiz: Je vous avoue, je reconnais sans aucune arrogance que c'est vraiment une œuvre d'art. On a commencé avec quelque chose de petit comme idée. C'est juste que Simon, il est ambitieux, mais moi aussi, je suis ambitieuse. On s'est dit une église. Les loups. J'étais comme : Non, ce n'est pas un loup. Ça va être un chien. Non, non, non! Ça va être un loup. Non. Ça coûte cher, un loup! Finalement, il a trouvé un loup! Il a fini par trouver un loup. On a trouvé aussi - on a fait de belles collaborations avec le Ballet mexicain de Montréal et le Ballet Raices de Colombia Donc, lors de l'église et des danses qui sont des figurants. Très, très beau. Ils ont aussi fait la grâce de me prêter des costumes pour les musiciens et tout ça. Et Donc, c'était vraiment une aventure de trois jours de tournage. On a filmé, la première journée, la scène du make-up, parce que c'est moi qui a fait le maquillage, mais j'ai dû faire - mettons que je commence le blanc, je chante une fois la chanson. Après ça, c'est le noir. >> Stephen Winick: Wow! >> Mamselle Ruiz: Voilà. Après ça, les effets spéciaux. C'est ce qui a coûté le plus cher. Pour pouvoir unir tout c'est choses. Woah! C'était quelque chose! Et après ça, c'est sûr, une église magnifique. Mon dieu! On a trouvé cette église-là. Elle venait juste d'être vendue. Après ça, elle est devenue un centre culturel. On était donc, wow! C'est juste la transition. On a comme l'appris et ça a marché. La louve, Maya. C'est sûr que Simon l'a trouvée par l'ami de celui-ci. Donc finalement, la louve... Finalement, c'est ça le clip. Cela a été le reflet d'un rêve, d'un vrai rêve que j'ai eu, parce que la pièce musicale, c'est Dominique Gamelin, mon directeur musical, qui a créé la musique. Donc moi, j'avais un rêve et finalement, il m'a envoyé la pièce et j'ai écrit cette histoire-là sur la pièce que j'avais lue. Carrément, ça a « fitté ». Par la suite, on a généré le rêve. Donc, c'était vraiment wow! Et Voilà! Après ça - - >> Stephen Winick: Comme je disais, c'est fantastique! Vraiment! Alors, parlons un peu d'écrire des chansons. Vous écrivez vos chansons et quel est votre procès pour faire ça? >> Mamselle Ruiz: Je ne pousse pas le procès, c'est-à-dire que la procédure, je laisse la créativité arrive quand elle va arriver. C'est sûr que la créativité, pour moi, ça reste un muscle à travailler, mais par exemple, j'ai de la difficulté à écrire quand c'est l'été. Quand c'est, par exemple, il y a beaucoup de soleil, on est en plein-air. Il faut que je sois en introspection. L'automne, ça commence tranquillement. Je dirais que ça commence a descendre des formations. Parfois, je me réveille au milieu de la nuit. Oh! Papier à écrire des choses. Parfois, j'enregistre une petite portion, des morceaux qui captent. Par la suite, là, je me mets à travailler d'une manière plus logique, plus cartésienne, à la construction logique d'une pièce, mais basée sur une inspiration quel comptes. Et parfois, ça peut être aussi inspiré sur la vie. Parfois, sur des choses fantastiques. La nature peut faire partie aussi de c'est inspiration-là. Et l'immigration, évidemment, c'est un de mes gros sujets des compositions. Tu veux immigrer! Donc, oui, je le sais. Me parler, pour moi. >> Stephen Winick: OK. Je voulais parler un peu aussi de votre collaboration avec Bïa. >> Mamselle Ruiz: Oui! Bon, ça été une invitation qu'elle m'a fait pour pouvoir faire partie de ce duo et nous avions travaillé ensemble pendant deux ans. On a commencé à collaborer tranquillement. On a vu que ça marchait. Et donc, on a choisi de faire une tournée d'un été. L'automne aussi par la suite. On a choisi d'enregistrer un petit album. Et par la suite, on a choisi une deuxième année de tournée ensemble. Après ça, c'est sûr qui fallait continuer le chemin, la route de chacune, mais ça a été quand même très enrichissant pour moi, pour pouvoir partager avec elle et on a eu vraiment une belle tournée. On a eu de belles retombées de ce projet-là. >> Stephen Winick: Alors, une chose qui vous fait unique, je crois que c'est tous les langages, toutes les langues que vous parlez et que vous chantez. Alors, on a français. On a espagnol. On a portugais et zapothèque. Alors, comment avez-vous appris toutes ces langues, mais aussi comment est-ce que vous arrivez à chanter dans toutes ces langues? >> Mamselle Ruiz: Bien, en fait, je ne parle pas portugais et je ne parle pas non en langues autochtones. Par contre, j'adore pouvoir explorer dans ma bouche les différentes langues. Moi, en tant qu'enseignante, je vois à quel point chaque langue utilise différentes portions de notre mécanisme. Donc, je suis curieuse. Comment l'italien, par exemple, peut venir incarner sans que je sente fausse, pour que je puisse avoir une voix authentique moi-même, dans cette version-là. C'est comme d'aller trouver mon âme dans différentes versions. Donc, je parle espagnol. Je chante en espagnol. Aussi l'anglais, un petit peu l'anglais. Le français, parce qu'il a pris beaucoup de place le français, mais j'adore chanter différemment. Je vais continuer à explorer. >> Stephen Winick: Alors, nous avons rencontré Mamselle Ruiz à Folk Alliance International. Parlons un peu de Folk Alliance. >> Mamselle Ruiz: Wow! Folk Alliance, c'est vraiment une famille incroyable. Des gens qui croient dans la culture et qui - c'est sûr, c'est une grande opportunité pour moi de pouvoir faire partie de cette palette, de cette vitrine. J'adore Gilles. J'adore les gens qui nous ouvrent la porte et qui travaillent immensément fort pour que nous on puisse continuer nos chemins. Moi, je dis, ça s'appelle les grands yeux invisibles, parce qu'on ne voit pas les gens qui travaillent en arrière de cet organisme-là et c'est grâce à eux, souvent, grâce à ces genres de personnes qui sont engagées profondément de pouvoir faire en sorte de continuer d'un côté à l'autre. C'est merveilleux. Merci beaucoup Folk Alliance! >> Stephen Winick: Oui. Alors, parlons un peu du procès pour enregistrer le joli concert que vous avez fait pour nous dans le Homegrown at Home Series. >> Mamselle Ruiz: Oui. Pour vrai, ça devient magique. On avait eu un été comme... L'été que nous avions eue cette année - je ne sais pas aux États-Unis, mais ici, au moins de mars, on avait rien! >> Stephen Winick: Oui. >> Mamselle Ruiz: Au moins d'avril, on avait tout! Amenez-vous. Alors, c'est sûr, le temps a passé et il fallait qu'on ait du temps pour faire ce tournage-là, mais finalement, on s'est dit : bon! La date approche, puis on n'est pas prêts! Dans le nord de Montréal! Soudainement, il y a quelqu'un : moi, j'ai un loft et l'équipe s'est comme... On a quand même une équipe déjà formée. Donc, c'est la maison de Guillaume. C'est toute l'équipe de caméras et la famille à Simon. Les musiciens sont des amours. Tout le monde a apporté leurs micros, leurs affaires. L'équipement de tout le monde. Puis, on s'est dit : bien, on y va! C'était vraiment un party pour vrai. Oh, my God! On a vu le résultat et on était comme : Oh, my God! On est bon! Ce n'est pas facile faire des vidéos. C'est comme nouveau apprendre à faire des vidéos de maison. La qualité. C'est quand même la Librairie de Washington. On voulait quand même faire quelque chose de beau. On était come : OK! Faut que ça soit beau. Fait que, on est contents du rendu et on est contents que vous ayez aimé aussi. >> Stephen Winick: OK. Quels sont vos projets dans le futur? >> Mamselle Ruiz: Bon. Le projet qui s'en vient cette année, cet été qui s'en vient, j'ai fait une collaboration un jour avec le chanteur, le grand chanteur italien Marco Calliari et on est en train de préparer ça, ce concert-là en duo. Et puis, on prépare aussi la sortie de l'album « Éclipse », mais il n'est pas prêt encore. On pensait qu'on voulait le sortir cet hiver, mais finalement ce ne sera pas cet hiver, parce qu'on sentait que - - on reste fluides. Donc, on a pris le temps de bien finir cet album-là. Probablement à l'automne. On verra! Donc, en février, on va être à Rideau. Donc, je ne sais pas si vous allez être à Rideau, mais nous on va aller à Rigaud. Donc, je pense que vous savez qu'est-ce que c'est. La ville de Québec. Cette vitrine showcase très populaire. On va être là-bas. Donc, on espère qu'on va pouvoir remettre sur pied toute la tournée qui a tombé à l'eau, parce que « Soleil de Lune », on avait une tournée internationale quasiment tout booker. C'était fantastique. On allait à Paris. On est allés à L.A. On est allés au Mexique. On était là : Non! On était allés au Japon avant le spectacle. New York, avant. On est allé en France aussi et Paris et on avait beaucoup de possibilités qui, soudainement sont partis. Cette année, on espère qu'on va pouvoir tranquillement se remettre sur pied et puis continuer à faire notre beau métier qu'on adore. >> Stephen Winick: OK. Est-ce qu'il y a quelque chose d'autre que vous voulez communiquer à notre audience, ici? >> Mamselle Ruiz: Soyons le plus possible connecter à nous-mêmes et écoutons notre musique pour être connecter à nous-mêmes. Respirons et soyons ouverts à la loi du changement. Accueillir ce qui vient pour nous qui est beau. Regarder ce qui nous incommode pour pouvoir apprendre à se transformer, à devenir de meilleurs humains, pour devenir une meilleure humanité dans cette belle planète bleue qu'on aime. >> Stephen Winick: Mamselle Ruiz, merci pour votre concert et merci aussi pour parler avec nous aujourd'hui. >> Mamselle Ruiz: Merci beaucoup pour me donner la possibilité de parler en français! >> Stephen Winick: Oui. C'est un peu plus difficile pour moi, mais je peux le faire, évidemment avec difficulté. Alors, so I apologize for my broken French or my difficult French, but thank you for doing this, and we've really appreciated your concert and we loved to have you here as well. So thank you so much again, Mamselle Ruiz. >> Mamselle Ruiz: Thank you too and see you later. See you soon I think in Washington. >> Stephen Winick: I hope so. >> Mamselle Ruiz: I hope so.